TUNISNEWS
6 ème année, N° 2150 du 11.04.2006
Treizième jour de grève de la faim du Prof. Ben Salem, de son épouse Halima et de son fils Oussama Reporters sans frontières: Un journaliste et un cyberdissident en grève de la faim AFP: Scientifique en grève de la faim: les autorités démentent toute restriction L’éditorial L’Audace: RUMEUR… Sami Ben Abdallah: L’imprévisible succession à ciel ouvert Texte de la transcription du discours de M. N. Chebbi lors de la conférence de l’AEI à Washington Le Temps: Tout un plan pour faire de la Tunisie une place financière régionale Le Temps: Le FADES finace le projet de construction du barrage “El Kebir” à Gafsa Réalités: Georges Adda : “Le jour de l’Indépendance était le 1er Juin 1955” Khouloud El Amri: Qui tue qui en Iraq? Edito du Monde: Après l’Irak, l’Iran ? Le Monde: Le Hamas puni
|
Rassemblement à Paris le mercredi 12 avril 2006 à 19h00
Comité International de Soutien au Prof. Moncef Ben Salem
UN JOURNALISTE ET UN CYBERDISSIDENT EN GRÈVE DE LA FAIM
Brimades
La famille du prisonnier politique Noureddine Arbaoui a informé le journal El Maoukif que leur fils incarcéré depuis quinze ans était en butte, comme nombre de prisonniers de droits commun, à des brimades à la prison de Kasserine pour avoir pratiqué les prières rituelles. Pourtant les lois régissant la vie carcérale garantissent le droit de culte. Sa famille a affirmé qu’il était résolu à faire une grève de la faim si ces brimades continuaient.
(Source : El Maoukif N°354 du 7 avril 2006)
(Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Scientifique en grève de la faim: les autorités démentent toute restriction
Erratum et excuses:
Une malencontreuse erreur a accompagné hier la publication de l’éditorial du mois d’avril de l’Audace. Le texte qui a été publié était en fait incomplet. Nous nous en excusons auprès de l’auteur et de tous nos lecteurs et nous le republions intégralement. La rédaction de TUNISNEWSTUNISIE :
L’imprévisible succession à ciel ouvert
Moncef Ben Salem, un scientifique tunisien de renommée internationale, a entamé une grève de la faim depuis 13 jours en Tunisie.
*Je tiens à remercier Mer Walid Benneni pour avoir répondu à mon dernier article. J’ai exprimé mon point de vue, il a exprimé le sien…les lecteurs jugeront.
Par Sami BEN ABDALLAH
Avant sa chute, le dictateur Irakien Saddam Hussein avait arraché ” Al Bayâa ” pour son fils. En Syrie, en dépit du caractère presque Républicain du régime, quelques heures avant la mort de Hafez Al Assad, le parlement s’était réunit au nom du peuple et avait entériné une succession dynastique. Bacchar, l’actuel président de
En 2009, sauf imprévu d’ordre surnaturel, M.Ben Ali peut, en vertu de
Rien n’a changé ou presque en Tunisie depuis 40 ans, sauf la parenthèse démocratique de 1987-1989. Les mêmes acteurs, les mêmes grèves de la faim, le bâillonnement de la presse, la gestion policière des problèmes du pays, la corruption et l’arbitraire qui frappe toute voix discordante. Quel gâchis ! Rien n’a changé ou presque. Sauf que l’éventualité d’un changement à la tête du régime qui semblait une hypothèse invraisemblable il y a quelques années est devenue depuis quelques mois une hypothèse plus que vraisemblable. Le doute qui plane de nouveau sur l’état de santé de M. Ben Ali provoque les alliances les plus contre nature entre ses proches et au sein de son sérail. Du coté de l’opposition, la grève du 18 octobre 2005, la récupération politique qui s’en est suivie et la recomposition du champ politique qu’elle a provoqué ont mis en lumière les paris stratégiques de nombre de présidentiables tunisiens ou de ceux se considérant comme tels.
Du coup, les préparatifs pour la succession se sont fait ostentatoires du coté du pouvoir mais aussi du coté de l’opposition. La majorité parie sur l’émergence d’un nouvel électorat jusque là, cannibalisé par l’opposition de Gauche. Il s’agit de l’électorat de Droite.
Ettajdid, Nejib Chebbi, Moncef Marzouki, Mokthar Yahyaoui et les autres…
Depuis la grève de la faim du 18 octobre 2005, deux pôles politiques se sont structurés, affirmant ainsi les stratégies de 4 présidentiables tunisiens qui se positionnent en fonction de l’alliance ou du rejet d’alliance avec le parti Islamiste Ennahdha. .
– Le premier, celui d’Ettajdid et de ses alliés (deux groupuscules de Gauche et une partie de la bourgeoisie et la petite bourgeoisie francophone) qui campe sur des positions hostiles à toute reconnaissance des islamistes. Si ces positions semblent dictées par des impératifs idéologiques, elles ne le sont pas en réalité et s’inscriraient plutôt dans un calcul politique . Jusque-là, Ettajdid à échoué dans sa transformation d’un parti communiste en un parti de centre gauche, il ne réussit pas à incarner les aspirations de la petite bourgeoisie et la classe moyenne francophone. Par ailleurs, il échoué dans le pari qu’il a fait sur ” Al Kotla “, le groupuscule de Mohammed Kileni (Ancien dissident du POCT) pour rajeunir le parti et incarner l’aile gauche d’Ettajdid (et concurrencer ainsi le POCT de Hamma Hammami). Enfin, sur le seul segment qui constitue sa vraie clientèle politique, celui de la petite bourgeoisie francophone, il retrouve des concurrents assez crédibles : le FDLT, le POCT, voire même le PDP. Du coup, conscient que ses partisans et son électorat sont vieillissants, Ettajdid se laisse entraîner par la frange la plus éradicatrice de ses partisans de Gauche, et sa survie politique (son identité politique) dépend de la diabolisation et des ” islamistes ” et des ” droitistes ” (ceux se considérant politiquement de Droite). Car il n’a rien à gagner ” politiquement parlant “, d’une quelconque ” alliance ” avec un Nejib Chebbi, un Moncef Marzouki ou un Mokthar Yahyaoui, autant de présidentiables qui pourraient faire de l’ombre au candidat qu’Ettajdid ne manquera pas de présenter aux prochaines présidentielles.
– Le deuxième pôle, le comité du 18 octobre dominé par M. Nejib Chebbi. Ce dernier semble le mieux placé pour récupérer les gains politiques du mouvement du 18 Octobre et lorgne de plus en plus vers l’électorat islamiste. Depuis des mois, Nejib Chebbi fait glisser le positionnement de son parti pour fluctuer entre le centre Gauche et le centre Droit, abandonnant ainsi des thématiques marquées idéologiquement, telle la laïcité au profit d’autres plus rassembleuse telles les libertés. Par ailleurs, M. Nejib Chebbi souhaite se présenter comme le rassembleur des formations et groupes politiques organisés : les Nationalistes arabes enclins à pactiser avec les islamistes, ceux de
Dans sa stratégie de conquête du pouvoir suprême, M. Nejib Chebbi peut compter par ailleurs sur son alliance avec le POCT de Hamma Hammami, et, à un degré moindre, sur le soutien critique du FDLT qui sont également représentés au sein du comité du 18 Octobre. Etnat dans une impasse idéologique, et conscient de sa faible emprise sur la réalité actuelle, le POCT parie sur l’efficacité de son bras estudiantin à l’université (qui concurrence le Groupuscule Al-Kotla de Mohamed Kileni allié d’Ettajdid) et –comme tous les autres candidats non déclarés du régime ou de l’opposition- sur le pourrissement de la situation. Un renouveau du Mouvement syndical tunisien redonnerait vie au POCT. Quant au FDLT, la présence de Mustapha Ben Jâafar au sein du Comité du 18 octobre est de nature à rassurer le Parti Socialiste français (et donc l’internationale socialiste) et à donner plus de poids au pôle du 18 octobre qui peut se targuer de la présence de 2 partis politiques reconnus par le pouvoir dans son sillage.
Autres présidentiables, Moncef Marzouki et Mokthar Yahyaoui. Le premier a choisi depuis des années une stratégie ” aventuriste ” qui, avant d’être une stratégie politique mûrement réfléchie, traduit son tempérament et son parcours personnel. Depuis sa destitution/démission de la présidence de
Quant à M. Mokthar Yahyaoui, depuis sa lettre ouverte à M. Ben Ali dénonçant l’instrumentalisation de la justice tunisienne, il bénéficie d’une solide réputation de juge rebelle et d’homme de principes. Par conséquent, il parie sur la popularité qu’il pourrait vite se créer auprès du Tunisien ordinaire en entraînant par conséquent la création d’un Mouvement citoyen, une sorte de troisième voie qui ne s’identifierait ni dans le pouvoir ni dans le microcosme politique tunisien assez usé et discrédité. Et M. Mokthar Yahyaoui fait preuve d’une réelle distance avec ce microcosme politique tunisien et ses méthodes et se prévaut du statut d’homme encore ” nouveau “. S’il assume clairement un positionnement politique de Droite en fluctuant entre le Centre et le centre-Droit, il a échoué jusque-là à se constituer des réseaux dans le champ dissident tunisien.
Si les relations entre Nejib Chebbi, Moncef Marzouki et Mokthar Yahyaoui sont plus que conflictuelles dans les faits, ils s’accordent cependant sur le fait qu’ils ne réussiront jamais (ou presque) à avoir ni le soutien d’Ettajdid ni celui de la prétendue société civile tunisienne méconnue de la société réelle. Ses acteurs se rassemblent souvent autour d’intérêts ponctuels mais roulent chacun pour soi. D’où le pari de chacun sur un réservoir d’électorat de droite, sur celui des islamistes modérés ou d’une alliance avec eux en cas de légalisation d’un parti Islamiste.
Ce choix stratégique est clair et net pour M. Mokthar Yahyaoui qui ne partage aucunement le positionnement de social-démocrate de M. Moncef Marzouki (du moins sur le plan économique). Son vrai concurrent, c’est sûrement M. Nejib Chebbi. Si les deux hommes s’accordent sur l’importance stratégique de l’électorat de droite et de celui des Islamistes, ils divergent sur le choix des alliés. Nejib Chebbi ne souscrit à aucune diversité islamiste, et ne reconnaît que Rached Ghannouchi et son parti Ennahdha à l’étranger comme seul et unique interlocuteur et représentant de l’islam politique en Tunisie. Et M. Ghannouchi, assez contesté au sein des Islamistes, est réconforté par un tel soutien et ne tarit pas d’éloges sur le secrétaire Général du PDP.
Mokthar Yahyaoui n’évoque que rarement Ennahdha et Rached Ghannouchi dans ses écrits. Il mise sur d’autres islamistes souvent présentés comme l’aile libérale ou modérée d’Ennahdha et sur l’émergence d’une alternative à Rached Ghannouchi qui le soutiendrait. La peur de voir son positionnement politique brouillé à cause de sa présence au sein du Comité du 18 octobre aux côtés de Nejib Chebbi et de servir les intérêts politiques de ce dernier expliquent en partie son retrait discret du Comité du 18 octobre. Et ce en dépit du fait que sa présence à côté des autres acteurs durant la grève de la faim ait apporté une crédibilité incontestable à cette dernière.
Enfin Moncef Marzouki, indifférent depuis des mois à ces jeux de positionnement. Premièrement parce qu’il n’est pas sans savoir – à force de les courtiser- que ni
Et les Islamistes
L’importance stratégique des électeurs de Droite explique en partie la complexité qui marque le dossier des islamistes tunisiens. Le pouvoir craint que toute reconnaissance des islamistes servent le dessein politique des opposants et jusque-là, il hésite entre deux approches :
La première puisant son essence dans un registre politique. Elle consiste en une ” normalisation ” de ses relations avec les islamistes tunisiens mais de laquelle le pouvoir exclut Rached Ghannouchi et ses partisans.
Lors de la dernière rencontre en 1988 entre Ben Ali et Rached Ghannouchi, les deux hommes avaient conclu un pacte en vertu duquel Rached Ghannouchi se désolidarisait du groupe sécuritaire (le groupe Islamiste qui préparait un Coup d’Etat en 1987), renonçait à infiltrer les corps de l’armée et de la police, et en échange Ben Ali libèrerait et amnistierait les membres du groupe sécuritaire. Il s’engageait également à reconnaître Ennahdha politiquement. Néanmoins ce pacte n’a pas été respecté. Ennahdha a voulu conquérir le pouvoir en 1990 et Ben Ali ne l’a pas reconnu ; il l’a violemment réprimé. Il aurait même découvert que des Islamistes avaient infiltré les appareils de l’Etat jusque dans sa garde du corps rapprochée. Et du coup, les deux hommes s’accusent de trahison. Plusieurs médiateurs, y compris des Ministres arabes, avaient proposé de rapprocher les deux Hommes. Cependant, Ben Ali a réitéré son veto à toute négociation avec Rached Ghannouchi au grand dam des centaines des prisonniers islamistes emprisonnés depuis 1990 qui payent la facture.
– ” Sans Rached Ghannouchi mais avec d’autres chefs islamistes ” est donc une stratégie possible du pouvoir. Plusieurs autres chefs historiques d’Ennahdha ” ( Hammadi Jbeli, Abdallah Zouari, Noureddine Bhiri et même Salah Karkar et tant d’autres) présentés comme étant des ” modérés ” peuvent bien mener des négociations avec le pouvoir et reconstituer le parti Islamiste sans Rached Ghannouchi et ses partisans. Mais le pouvoir craint qu’une telle reconnaissance politique ne finisse par légitimer ” une tête politique ” à laquelle la vague de religiosité que traverse la société tunisienne pourrait s’identifier. A cela s’ajoute le risque de voir ce nouveau/ancien corps politique s’allier d’une façon franche avec Nejib Chebbi, Moncef Marzouki ou Mokthar Yahaoui qui sont à la recherche d’électorat.
– Une deuxième stratégie, en vigueur actuellement : elle puise son essence dans un registre strictement sécuritaire et policier. Ainsi, l’absence d’une tête politique islamiste à l’intérieur du pays laisse toute la liberté au pouvoir pour gérer l’islam politique d’une façon institutionnelle, ce qui explique la flexibilité avec laquelle le pouvoir gère certaines questions à Tunis ( tolérance du port du voile par exemple parfois et son interdiction dans d’autres cas). Cette stratégie s’apparente à une politique des prétextes. En refusant l’existence de tout corps politique, en réprimant Hamadi Jbeli et Abdallah Zouari, le pouvoir radicalise la tendance de Rached Ghannouchi, favorise et provoque les comportements religieux les plus rétrogrades (l’apparition de groupuscules Jihadistes tunisiens ou extrémistes) et crédibilise sa politique sécuritaire. Il apparaît ainsi aux yeux de l’occident et de la partie éradicatrice de
La carotte et le bâton
En somme, à Tunis aucune ouverture qui s’inscrirait dans un processus politique ne se dessine à l’horizon, du moins pas avant l’échéance de 2009 ou des présidentielles anticipées. Ce qui explique que les opposants tunisiens soient de nouveau victime de harcèlement et de répression. L’objectif est de maintenir la majorité dans un état précaire. Une panoplie de réponses allant de l’insidieuse coupure de connexion Internet et donc de moyens de communications à l’interdiction de réunion, au redressement fiscal, ou encore à l’interdiction de délivrance de passeport sont de nouveau en vigueur.
La même main qui manie la bâton manie la carotte selon une stratégie d’un haut responsable de la sécurité très proche de ” la famille Ben Ali “. Elle consiste à faire des ” généraux sans soldats “, faisant ainsi le vide autour des présidentiables. Ainsi certains milieux informés – sous couvert d’anonymat – évoquent une liste jusque-là confidentielle qui contiendrait les noms de 150 personnes que le pouvoir chercherait à contacter. Dans leur majorité, ils sont ou des ” modérés “, ou des seconds couteaux ou enfin, proches de présidentiables . A défaut de les récupérer, le pouvoir souhaite les neutraliser et obtenir leur silence afin de faire le vide au sein du paysage dissident. Des contacts ont eu lieu à Tunis mais aussi en Europe et au Canada durant les semaines dernières avec des dissidents et des exilés politiques en Europe dont la plupart sont des anciens islamistes. Propositions : rétablissement de chacun dans ses droits, une largesse financière, la restitution de leur passeport, le recouvrement de tous les droits pour ceux et celles qui sont à Tunis et la possibilité de retourner au pays sans le moindre problème pour ceux qui vivent à l’étranger. En échange, respecter une seule condition : déserter le paysage dissident et remercier publiquement ” Le président Ben Ali ” . Ceux qui ont cru en une ouverture politique du régime ont vite été déçu. Ce geste du pouvoir concerne des ” cas individuels ” et les négociateurs n’ont aucune qualité politique.
Les trois inconnues et la dernière chance …
Dans ces scénarios presque parfait, reste trois données inconnues.
La réaction d’hommes et de femmes à l’intérieur du système qui sont de plus en plus mécontents du poids qu’a pris l’appareil de la police au détriment du parti au pouvoir. La vieille garde bourguibienne écartée des affaires depuis 1987 veille au grain et parie sur cette vague de contestation jusque-là discrète afin de reprendre pied sur la scène politique. C’est cette peur de voir les anciens destouriens retrouver une nouvelle vie politique qui a motivé –par exemple- la virulence de la campagne de dénigrement dont a été victime M. Ahmed Kdidi à qui (et à travers lui la vieille garde bourguibienne) la presse officielle n’a pas oublié de rappeler qu’il faisait partie de l’ancien régime.
La réaction des grandes puissances :
Quant à
Demeure donc une troisième inconnue, la plus importante et la plus déterminante. La réaction de la rue tunisienne à propos d’une possible succession arrangée par Ben Ali ou à laquelle participerait l’opposition.
Jusque-là, la rue continue à observer en toute indifférence les stratégies du pouvoir et des opposants même si elle ne méconnaît pas la corruption de certains Ministres et hauts fonctionnaires de l’Etat et l’état calamiteux du pays. Cependant, 2009 semble être une date symbolique pour provoquer un changement au sein du pays et un renouveau du corps politique institutionnel et dissident.
Constitué dans sa majeure partie par la génération de l’indépendance, le microcosme politique actuel joue peut être sa dernière chance dans les prochaines élections présidentielles. En 2009, 53 ans sépareront les Tunisiens de la date de l’indépendance et toute une génération, voire même deux sépareront Ben Ali et ses opposants d’une majorité des Tunisiens qui n’ont pas encore dépassé les 30 ans.
Sami BEN ABDALLAH
Texte de la transcription du discours de Monsieur Ahmed Néjib Chebbi lors de la conférence de l’AEI le 31 mars 2006 à Washington.
M. Chedia Mhirsi, de Tunis, revient sur les articles consacrés à la Tunisie parus dans notre numéro de mars :
Investissements européens et arabes en Tunisie
Tout un plan pour faire de la Tunisie une place financière régionale
Le FADES finace le projet de construction du barrage “El Kebir” à Gafsa
LE DOSSIER DE « REALITES »
La démocratie à l’épreuve de l’indépendance Avec l’Indépendance, le nouvel Etat tunisien indépendant a cherché à se consolider en engageant, dans tous les domaines, des réformes audacieuses pour l’époque…
Chronique d’une première élection annoncée
LES PREMIERES ELECTIONS DE LA TUNISIE INDEPENDANTE : La domination totale du Néo-Destour
Georges Adda : “Le jour de l’Indépendance était le 1er Juin 1955” Entretien conduit par Noura BORSALI
Le mausolée du patriarche. Par Noura Borsali
(Source : « Réalités » N° 1056 du 6 avril 2006)
Georges Adda : “Le jour de l’Indépendance était le 1er Juin 1955”
Georges Adda est, comme nous aimons l’appeler, “ le doyen des militants ”. Il a 90 ans et n’a rien perdu ni de son dynamisme, ni de son engagement pour les causes justes. Militant communiste depuis les années 30, membre élu du Comité Central du Parti Communiste Tunisien (PCT), candidat aux premières municipales de la Tunisie indépendante du 5 mai 1957, sur la liste du PCT de Tunis, collaborateur aux journaux du PC comme Ettalia, L’Avenir social et L’Avenir de la Tunisie dont il sera rédacteur en chef etc…, Georges Adda a été de tous les combats. C’est en tant que témoin du passé comme du présent qu’il a eu l’amabilité de répondre à nos questions. Pouvez-vous, pour commencer, nous retracer votre itinéraire de militant communiste pour l’indépendance de son pays ? Fin 1933, je me suis lancé dans l’activité du PCT et, en 1934, j’ai commencé à avoir des responsabilités. En 1935, arrêté, je fus emprisonné durant huit mois. Le 1er juin 1936, le PCT a organisé sa Conférence Nationale lors de laquelle j’ai été élu Secrétaire Général adjoint. Je n’avais pas 20 ans. A partir de 1937, la situation a recommencé à devenir sérieuse et les heurts avec le colonialisme très durs, comme le montre la fusillade des mineurs de la région de Gafsa qui a causé dix-sept morts et des dizaines de blessés. A partir de ce moment, j’ai eu des positions spécifiques. Je proposais que soit réalisée avec le Néo-Destour une entente pour des objectifs politiques communs. J’étais favorable à une participation des communistes aux manifestations organisées par le Néo-Destour. En juin 1937, lorsque Belgacem El Gnaoui s’est mis à reconstituer la CGTT de M’hamed Ali et de Mokhtar Ayari, nous étions divisés au Parti Communiste. J’étais favorable à une collaboration avec El Gnaoui pour créer un mouvement syndical authentiquement tunisien, ce qui n’était pas la position de la majorité au sein du Parti. C’était très dur. D’ailleurs, un compte rendu de ce profond différend existe dans le rapport du représentant de l’Internationale Communiste, qui était venu à Tunis pour effectuer une enquête sur les évènements du 9 avril 1938. C’est ainsi qu’à ce moment-là, étant l’animateur de ce courant, j’ai été accusé au sein du Parti d’être, comme les chefs néo-destouriens, un agent du fascisme italien. Dans son rapport, le représentant de l’Internationale Communiste a noté que j’étais un “ élément malsain ” qui ne devait plus avoir sa place dans le Parti Communiste. C’est en effet à partir de 1936 que le PCT a inauguré une nouvelle orientation car, depuis sa création en 1920 et jusqu’en 1936, il avait pour seul mot d’ordre : l’Indépendance de la Tunisie. A partir de ce moment, c’est devenu autre chose. Il est vrai que la situation internationale y était pour beaucoup et que l’Internationale Communiste avait, avec raison, en 1935, braqué toute son action sur l’union des forces contre le fascisme. En 1936, nous participions au Front Populaire français, nous étions à la CGT française. J’étais absolument contre tout cela et pour quelque chose de spécifiquement tunisien tout en restant dans le mouvement communiste international. Il fallait, à ce moment-là, imbriquer la lutte nationale dans le mouvement international. C’est pour cela qu’en février 1938, j’ai préféré quitter Tunis et aller à Paris. Ainsi j’ai passé cinq ans en dehors du Parti, en France et en Tunisie. Par la suite, l’histoire du Parti Communiste jusqu’à ce jour a connu plusieurs autocritiques et rectifications, sans toutefois avoir trouvé, au fond, la formule adéquate. Pendant tout ce temps, j’ai créé des liens humains avec des Néo-Destouriens comme Hédi Saïdi qui était mon ami. Il lui est arrivé, en 1935, à lui membre du BP du Néo-Destour, de me loger lorsque la police me recherchait. C’était un état d’esprit. A ceux qui me demandaient pour quelles raisons je n’avais pas intégré le Parti destourien, je répondais que je demeurais un communiste avec une position déterminée, que je restais profondément communiste. Après cette crise, vous avez fini par retrouver votre place dans le Parti Communiste puisque vous serez, jusqu’à son interdiction en janvier 1963, membre élu du Comité Central. En effet, j’ai réintégré le Parti en septembre 1942. Le PCT, à cette époque, changeait de politique et recommençait à parler d’indépendance. On peut dire que ma réintégration a eu lieu au moment où le Parti se préparait à lancer un nouveau programme appelé “ Les buts de guerre du PCT ”. Les Allemands chassés, les communistes devenaient libres et le Parti redevenait légal. Le PCT a tenu sa Conférence Nationale où j’ai été élu membre du Comité Central et au Congrès membre du BP. En 1951, j’ai démissionné du BP à la suite d’un désaccord sur l’organisation du Parti. Au PCT, on discutait beaucoup. Ne croyez pas que le parti était un bloc de ciment. Contrairement à ce que tout le monde pense, on se “ battait ” à l’intérieur du Parti. Ali Djerad, le premier Secrétaire du Parti, a été exclu. La motion d’exclusion de Ali Djerad, votée à l’unanimité par le IIIème Congrès de mai 1948 était, pour le moins que l’on puisse dire, très dure. On avait “ chassé, y écrit-on, des rangs du Parti ” Ali Djerad, “ un élément provocateur ” dont “ les positions politiques, fausses et provocatrices, la criminelle activité fractionnelle et la vie privée déréglée auraient pu porter un préjudice considérable au parti, sans la vigilance du Comité central ” dont vous faisiez partie à cette époque. L’affaire de Ali Djerad est très compliquée. J’ai toujours refusé de parler des autres camarades et de citer des noms. Je ne parle que de mes positions. La vie politique est très complexe. On peut être pour quelque chose tout en étant contre l’ensemble. Lorsque j’ai démissionné du Bureau Politique en 1951, ce n’était pas de gaieté de cœur. J’ai démissionné du Bureau Politique tout en restant membre du CC. Et après l’indépendance, dans les congrès, j’avais des positions qui n’étaient pas toujours celles des autres camarades, comme dans les congrès où il y a eu le renouvellement de toute la direction. J’y étais pour quelque chose d’une certaine façon. Revenons, si vous le voulez bien, à votre itinéraire militant. J’ai déjà donné au début de l’entretien des indications importantes. Que dire de plus ? Reprenons donc. J’adhère fin 1933 au Parti Communiste. 1935, je suis recherché par la police. Septembre 1935, arrestation et emprisonnement. 1er juin 1936 : élu Secrétaire Général adjoint du Parti. Février 1938, départ pour Paris. Mars 1940, arrestation à Paris et renvoi à Tunis pour être déporté à Zaghouan puis à Béjà. Novembre 1942, évasion et départ vers l’Algérie pour tenter de prendre contact avec le Parti Communiste Algérien. Février 1943, installation au Kef. Mai 1943, retour à Tunis et reprise de mes activités au PC comme membre du Comité Central puis du Bureau Politique ainsi que rédacteur en chef de L’Avenir de la Tunisie . 1952, internement aux camps de concentration de Remada, puis de Ben Gardane et de Zaarour. 1953, emprisonnement. Août 1954, libération de prison et participation à la rédaction de Ettalia et de L’Avenir . 1963, interdiction du PCT et participation à l’activité clandestine. Début 1990, collaboration avec l’UGTT et participation aux actions des démocrates. Je suis jusqu’à ce jour un militant à part entière et peut-être le doyen des démocrates militants encore en vie. Dans les prisons et les camps de concentration, j’ai vécu aussi avec des responsables et des militants néo-destouriens avec lesquels j’ai eu et j’ai toujours d’excellentes relations humaines. Quels étaient ces responsables ? A Remada : Habib Bourguiba, Mongi Slim, Hédi Chaker, Hédi Nouira, Ferjani Bel Hadj Ammar, Habib Cheikhrouhou etc… En prison, j’étais avec Ahmed Tlili avec qui j’ai entretenu des relations devenues très amicales, Habib Achour, Azzouz Rebaï, Hédi Nouira, Béchir Bellagha, Abdelmajid Chaker, Béchir Ben Youssef etc… Vous vous considérez toujours comme un militant communiste ? Oui, mais maintenant, je suis un militant “ indépendant ”. Il est vrai que le mot “ indépendant ” n’a aucune signification. Mais c’est un accord tacite entre beaucoup de gens pour se dire “ indépendants ”. Je dirai plutôt “ non organisés ”, “non encartés”. Je reste idéologiquement communiste. Je suis pour un communisme nouveau bien ancré dans sa tunisianité, un communisme fait aussi et surtout de liberté et de démocratie, du strict respect du droit à la différence des opinions et des convictions, ainsi que du respect du verdict des urnes issu d’élections libres et transparentes. J’espère terminer ma vie avec toujours en moi l’idéal de ma jeunesse. Comment avez-vous vécu l’Indépendance du pays, surtout qu’elle a eu lieu dans un contexte national et régional très tendu ? Avec un grand enthousiasme et une grande satisfaction comme après un travail bien accompli. En vérité, on ne s’attendait pas à ce que l’indépendance soit proclamée quelques mois seulement après l’accord de l’autonomie interne. On avait le sentiment que le gouvernement français voulait se précipiter pour s’en débarrasser du fait de ce nouveau grand chantier qu’il avait devant lui : l’Algérie. Je crois que le premier jour de l’Indépendance, bien que ça ne le soit pas, était le 1er juin 1955. Ce dernier était tellement grandiose que même si on avait manifesté le 20 mars, ça aurait été insignifiant en comparaison avec le 1er juin. On a raison de commémorer le 20 mars parce que, ce jour-là, on a bien signé le protocole d’accord de l’indépendance, mais, en fait, tout a été tracé dans la dynamique créée par la proclamation de l’autonomie interne. Ces conventions n’ont pas été comprises par tout le monde, y compris par le PCT qui les avait rejetées au départ, alors qu’à la réflexion, c’était un grand pas sur la voie de l’indépendance. Mais, plus tard, le Parti Communiste Tunisien critiquera Salah Ben Youssef et se ralliera aux positions de Bourguiba, comme le montrent, d’une part, le message qu’il adressera au Vème Congrès du Néo-Destour (Sfax, novembre 1955), pour appuyer les Conventions du 3 juin 1955, considérées par les communistes comme “ un pas positif vers l’Indépen- dance ”, et d’autre part, toutes les réunions publiques qu’il organisera pour appuyer les conventions et la politique de Bourguiba. Qu’est-ce qui explique cette volte-face ? Pendant, je crois, deux mois, les communistes étaient contre, mais ils ont fini par modifier leur position. Et, à ce moment-là, nous avons adopté la formule : “ C’est un pas en avant important, ça va ouvrir la voie à l’indépendance ”. Et nous avons adopté une ligne claire : “ Nous soutiendrons tout ce qui est positif et nous combattrons ce qui est négatif ”. D’autres voix se sont élevées également contre ces Conventions : les Yousséfistes, l’Archéo-Destour, des organisations nationales comme l’UGAT etc… Cette bataille était surtout “ destouro-destourienne ”. Je crois que le conflit se situait au niveau du leadership de la Tunisie de demain. Sera-t-il entre les mains de Bourguiba ou de Salah Ben Youssef ? Et chacun disait : “ C’est moi ”, si bien qu’il y a eu la guerre. Pour revenir au 1er juin, son importance venait-elle du fait du retour triomphal de Bourguiba qui, ce jour-là, s’était imposé comme le leader et l’artisan de l’autonomie interne qui aboutira le 20 mars à l’indépendance ? Il faut, à mon avis, se poser la question : qui était le leader de la Tunisie ? Qui était son homme fort, son concepteur, son homme politique avec des visions, des projets, des tactiques et des stratégies ? Je le dis franchement, j’ai combattu Bourguiba, mais Bourguiba était l’homme de la Tunisie. La preuve, c’est qu’il a réussi. La Tunisie est un pays indépendant. Nous ne sommes pas un pays qui a raté son indépendance et qui a besoin d’une vraie indépendance ou d’une deuxième indépendance. Idée qui fait aujourd’hui débat dans certains milieux. Bourguiba était fidèle aux grandes aspirations du peuple tunisien, l’Indépendance et un Etat souverain au moindre coût. Et ça, c’est Bourguiba. Mais il ne faut pas oublier que le même Bourguiba et avec lui les Bourguibiens ont étouffé les libertés et empêché la démocratie de s’enraciner, de se développer, de s’épanouir dans notre pays et de devenir une culture pour tous. En 1955-56, le paysage politique tunisien était beaucoup plus proche du multipartisme. Comment expliquez-vous le glissement vers l’institutionalisation du parti unique en 1963 ? Le Néo-Destour a lutté pour l’indépendance. Il était pour la liberté mais il était aussi hégémonique. Prenons deux dates. En 1937, Abdelaziz Thâalbi revient en Tunisie. C’est un événement. Voilà un homme qui, depuis le début du XXème siècle, se bat pour l’Indépendance de la Tunisie et a fait de la prison déjà en 1903 pour des idées progressistes et libérales pour l’époque. En 1919, il se déplace à Paris avec un programme de revendications en mains. Il a écrit “ La Tunisie martyre ”. Dans les années 20, il est banni. En 1937, il revient en Tunisie comme un grand homme et donne sa première grande interview à Ali Djerad, Secrétaire Général du PC, qui est publiée dans Ettalia et dans laquelle il appelle à l’union des forces patriotiques. Le lendemain, on lui envoie, avec violence, des tomates et des pierres sur la tête. Et ça, c’est l’hégémonie du Néo-Destour. Une autre date : c’est celle de la reconstitution de la CGTT par Belgacem El Gnaoui qui, en janvier 1938, organise son premier congrès reconstitutif. Le Néo-Destour y envoie un groupe de militants qu’on appellera plus tard la “ milice ” qui casse la porte de la salle, démolit tout, introduit Me Hédi Nouira qui n’est même pas délégué et le proclame “ S.G. ” de la CGTT. Un vrai coup de force. Belgacem El Gnaoui était pourtant un militant destourien qui a été déporté, en 1934, avec Bourguiba, dans les camps de concentration, au Sahara. Mais El Gnaoui se méfie du Destour quand il s’agit du syndicat. Déjà, les prédécesseurs du Néo-Destour, les Vieux Destouriens avaient, en 1924-25, “ lâché ” la CGTT de M’Hamed Ali. Plus tard, après l’indépendance, les choses se précipitent. Bourguiba interdit le PCT en 1963. Pourtant, en 1956, lors des débats de la Constituante, il a défendu le Parti Communiste et son droit à l’existence. Mais, le PCT sera interdit et tout opposant arrêté. Un peu plus tard, beaucoup de procès ont eu lieu, certains avec des condamnations à mort. L’histoire de l’UGTT a été également marquée par l’hégémonique Néo-Destour. Les S.G. de l’UGTT ont souvent été destitués : Ahmed Ben Salah, Ahmed Tlili, Habib Achour, Béchir Bellagha et certains parmi eux, emprisonnés. Durant ces années-là, le débat démocratique autour des libertés publiques battait son plein dans les journaux des formations autres que le Néo-Destour qui demandaient une meilleure participation au devenir du pays et à toutes les décisions qui engageaient l’avenir de la Tunisie, telles que les négociations, l’élaboration des textes législatifs régissant la vie politique, les élections etc… Oui, il y avait, à ce moment-là, le PCT, les Archéo-Destouriens…et aussi des indépendants. En 1957, lors des premières municipales, il y a eu, dans beaucoup de villes, des listes indépendantes, à Kairouan, Hammam-Lif etc…. A Monastir, je crois, Bourguiba qui était, à cette époque, Premier ministre, s’était présenté à ces élections pour lesquelles s’est proposée également une liste indépendante qui a réussi à gagner trois sièges. Bourguiba, dans la première réunion du Conseil municipal, était furieux contre les Monastiriens qui lui avaient “ envoyé ” trois indépendants. En 1956, le PCT avait participé aux élections de la Constituante. Mais, il y a eu beaucoup de dépassements, et Ennafaa et ses colistiers s’étaient retirés parce qu’on avait terrorisé tout le monde et empêché les réunions de se tenir. Mais il faut reconnaître aussi que durant les premières années, Bourguiba a réalisé de grandes choses. En plus de l’extraordinaire Code du Statut Personnel, il y a eu l’extension formidable de l’enseignement public. Fin 1957, il y a eu la loi sur les accidents du tra- vail ; en 1960 l’institution de la sécurité sociale et la création de la CNSS ; en 1962, la création des offices de l’Huile et des Céréales qui garantissent, à nos paysans, des prix rémunérateurs et les protègent contre les spéculateurs et les usuriers. Ces réalisations sont, avec d’autres lois, les premiers fondements du nouvel Etat. Dans la résolution du Vème Congrès du PCT (18-19-20 mai 1956), il est écrit que “ la grande bourgeoisie tunisienne et les gros agrairiens tunisiens voudraient que l’Indépendance nationale signifie pour eux la possibilité d’accumuler toujours plus de profits sur le dos des masses populaires ” et ajoute que “ l’indépendance doit être au profit du peuple et non d’une poignée de privilégiés ”. Pourriez-vous nous donner davantage d’informations sur cet état de fait ? Il y avait aussi en Tunisie quelques féodaux et grosses fortunes, des familles de Mahdia, de Tunis, de Sfax, de Djerba qui avaient de belles affaires. Le PCT a lancé un principe tout à fait général et normal. Ce sont des formules qui ne signifiaient pas la lutte des classes et l’instauration d’un socialisme radical. Les communistes disaient qu’avec le départ des colons, les meilleures terres de Tunisie posaient problème : fallait-il les donner aux barons de la bourgeoisie nationale ? Aux barons politiques ? Ou bien fallait-il faire une réforme agraire et les donner aux paysans ? Il est vrai que des responsables politiques et des militants du Néo-Destour en ont profité. Nous ne voulions pas que l’Etat aide les nantis et les déjà gros possédants. L’Union Syndicale des Travailleurs de Tunisie (USTT), dans son congrès extraordinaire du 2-9-1956, a pris la décision de sa dissolution qui doit apporter, selon le congrès, “ une contribution décisive à l’unification de la classe ouvrière tunisienne dans une seule centrale syndicale : l’UGTT ”. Avec du recul aujourd’hui, cette unification n’a-t-elle pas été une erreur par rapport à un acquis, à savoir la pluralité syndicale ? On était à un moment historique où il fallait unifier. Je ne suis pas pour le parti unique. Mais je ne pense pas que la démocratie signifie, dans le mouvement syndical, la séparation, la division. Même maintenant, est-ce que la démocratie exigerait de créer d’autres syndicats ? Je ne sais pas. C’est un problème auquel on ne peut pas répondre facilement. D’autant qu’on ne peut mêler deux situations différentes : celle d’il y a cinquante ans et celle d’aujourd’hui. La constitution de l’UGTT comme organisation nationale engagée dans la lutte de libération nationale, en attirant les militants de l’USTT, n’a-t-elle pas été déterminante dans l’affaiblissement de l’USTT ? L’USTT s’est affaiblie déjà auparavant. N’oublions pas qu’elle était, jusqu’en 1948, une organisation leader, puissante dans les mines, les bâtiments, les tramways, la compagnie de l’électricité, les banques, les cheminots etc… Mais, elle ne se battait pas, en même temps, pour l’Indépendance, alors que l’UGTT était bien engagée dans la bataille nationale. Beaucoup ne savent pas que Belhassen Khiari, S.G. de l’USTT, est allé deux fois à l’Assemblée Générale de l’ONU pour déposer deux mémorandums du PCT réclamant l’Indépendance de la Tunisie. Il y avait des militants qui voulaient mener la bataille à ces deux niveaux et qui sont partis. Mais, ce n’est pas parce qu’elle se vidait que la fusion s’imposait. C’était, à mon avis, un moment historique. Il n’y avait plus rien qui justifiait l’existence de deux organisations syndicales. Il s’agissait plutôt de renforcer une organisation ouvrière pour qu’elle prenne sa place, une grande place dans la Tunisie indépendante. Vous savez aussi que l’USTT a tout donné à l’UGTT : ses locaux, son argent, ses équipements etc… L’UGTT a-t-elle bien accueilli ce projet d’unification ? Et est-ce que les militants de l’USTT ont été acceptés facilement au sein de l’UGTT ? Non, ce n’était pas une unification mais une adhésion collective. Le fait est le suivant : l’USTT se dissout et appelle ses adhérents à rejoindre l’UGTT. Il est vrai que les adhérents de l’USTT n’ont pas été facilement acceptés, sauf peut-être ceux qui étaient en même temps adhérents au Néo-Destour. Je pense encore aujourd’hui que les responsables de l’USTT ont été, à ce moment historique, à la hauteur de leur responsabilité vis-à-vis de la classe ouvrière tunisienne. Pour cela aussi ils méritent reconnaissance. Fin 1962, et à la suite du complot avorté, le PCT est interdit ainsi que ses journaux. Slimane Ben Slimane en parle dans ses “ Souvenirs politiques ”. Cette période connaîtra un verrouillage de la vie politique tunisienne. Pourriez-vous nous en parler davantage ? Des militants communistes ont été convoqués par la police et devant le juge d’instruction. Moi-même, j’ai comparu tous les matins, pendant deux mois, devant le juge d’instruction qui me disait : “ Alors vous êtes communiste ? Vous êtes contre l’Indépendance ? ” etc…Alors, je lui répondais : “ Regardez ce portrait qui est au-dessus de votre tête (celui de Bourguiba). Eh bien, j’étais interné avec lui à Remada ”. Le dossier a été clos deux mois plus tard. Bourguiba n’avait pas apprécié les critiques de la presse communiste et de La Tribune du progrès portant sur le pouvoir personnel et sur les palais qu’il faisait construire (selon ses propres déclarations au Monde ). Et déjà dans les manifestations organisées en faveur de Bourguiba à la suite du complot de décembre 1962, des tracts ont été distribués demandant la dissolution du PCT. Bourguiba savait que les communistes n’avaient rien à voir avec “ le complot ”. Mais il avait besoin de dire : maintenant ça suffit, on arrête la partie. Et les activités et les journaux sont interdits. Le mot de la fin : un hommage à Hassen Saadaoui, responsable syndical de l’USTT et ancien détenu à Borj-le-Bœuf avec Bourguiba, qui est mort, en 1963, dans les locaux de la police, de “crise cardiaque ”, a-t-on dit à sa famille.. C’était un grand ami, un grand copain. Après l’interdiction du PCT en janvier 1963, il a été convoqué par la police pour un interrogatoire. Nous ne savons pas ce qui s’est passé au poste de police. Mais en fin d’après-midi, les policiers ont informé sa femme Chérifa de sa mort. Il a été enterré au Jellaz en présence d’une foule immense. Le Dr. Ahmed Ben Miled, son ami, s’est occupé de tout. Saadaoui était membre du BP du PCT et président de l’USTT. Il a travaillé en France comme laveur de voiture, puis il a suivi des cours à Moscou, à l’Ecole d’Orient qui appartenait à l’Internationale Communiste et était destinée à des originaires des pays colonisés : africains et orientaux. Il est rentré par la suite en Tunisie en 1934. Le 1er mai 1934, nous avons organisé des réunions et des manifestations où il a pris la parole. C’était extraordinaire. Nous avons fait presque de “ la guérilla ” urbaine à Tunis, dans toute la ville, en criant par groupes des slogans et en jetant des tracts des terrasses des immeubles du centre-ville. En septembre 1934, Hassen Saadaoui a été arrêté et envoyé à Borj-el-Bœuf où il a connu Bourguiba. Il est libéré fin août 1935 et a regagné Tunis où des communistes sont arrêtés. La Résidence générale française décide alors d’envoyer tout ce monde au Sahara et c’est ainsi que Hassen Saadaoui est de nouveau déporté. En 1939, il est interné aux camps de concentration du Kef puis d’El Guettar (près de Gafsa) jusqu’en novembre 1942. Quelque temps après, il est arrêté et détenu à la prison de Constantine jusqu’au 1er juin 1943. Noura Borsali
(Source : « Réalités » N° 1056 du 6 avril 2006)
Qui tue qui en Iraq?
par Khouloud El Amri, Al Hayat, Londres, 9 avril 2006
Original :
À Bagdad, les kamikazes sont enterrés à côté de leurs victimes
Les interpellations, les assassinats et les cadavres anonymes, transportés dans de camionnettes officielles à ciel ouvert, font désormais partie de la vie quotidienne des Iraquiens qui semblent s¹y être habitués. Pas un jour, depuis trois ans, où l¹on n¹annonce la découverte de nouveaux cadavres, jetés en bordure des pistes dans les zones agricoles, à proximité des décharges publiques et des canalisations des eaux usées à la lisière des villes et notamment à Bagdad. La plupart du temps, les cadavres ont les mains enchaînées, les yeux bandés et portent des marques de la torture, selon les communiqués du ministère de l¹intérieur. Les forces de police iraquienne commencent normalement leur journée en allant à la recherche des « cadavres anonymes » qui leur ont été signalés souvent par des passants.
Les statistiques officielles dénombrent en moyenne dix à trente cadavres abandonnés par jour lesquels sont transportés dans les hôpitaux officiels dans un premier temps, puis à l¹institut de médecine légale à
Bagdad dans l¹attente que des proches reconnaissent les victimes. Au bout d¹un certain temps, nombre d¹entre elles sont enterrées par les médecins eux-mêmes.
L¹assassin et la victime côte à côte
Selon le docteur Kaïs Hassen, directeur de l¹Institut de médecine légale de Bagdad, la morgue a une capacité de moins de 200 cadavres par mois, mais actuellement elle en reçoit plus de 1000 en moyenne par mois. Selon lui, le nombre de cadavres d¹inconnus, reçus par la morgue de l¹Institut médico-légal de Bagdad, est passé de 2008 en 2002 à 10 105 à la fin de 2005. Ces chiffres ne couvrent pas les victimes des explosions et des affrontements armés dans les villes chaudes, mais couvrent seulement les corps en lambeaux des kamikazes et de leurs victimes, ainsi que les cadavres anonymes découverts par la police.
Il ajoute que « les règlements du ministère de la Santé autorisent à conserver à la morgue, pendant deux mois, les cadavres d¹anonymes qu¹on ne parvient pas à identifier. Mais ces règlements se trouvent faussés
par le nombre de plus en plus important de cadavres, si bien que les médecins procèdent, toutes les semaines, à leur enterrement dans les cimetières publics, après avoir obtenu l¹autorisation du juge responsable et sous le contrôle de la municipalité de Bagdad ». Les cadavres ne sont enterrés qu¹une fois photographiés et leurs signes distinctifs relevés. Les lambeaux de vêtements, les bijoux ainsi que d¹éventuels achats des victimes, sont conservés dans l¹attente que des proches des victimes viendraient à les reconnaître. Des numéros spéciaux sont donnés aux tombes pour faciliter aux proches la reconnaissance des leurs en cas de besoin.
L¹enterrement se fait par groupe de 60 à 70 cadavres, y compris les restes des kamikazes, qui côtoient leurs victimes dans le même cimetière. Le docteur Hassen fait remarquer que la majorité des cadavres porte des impacts de balles, alors que d¹autres, apparus récemment, portent des traces de strangulation.
D¹autres cadavres portent les traces de la torture par le feu ou la perceuse. Il ajoute que le nombre de corps réceptionnés à la morgue, au cours du mois de janvier de cette année, était de 1 086, puis de 1 110
au mois de février dernier, remarquant que les mesures de sécurité drastiques prises ces derniers temps, tels que le couvre-feu, ont permis de conserver cette moyenne.
Les proches des victimes et les tombes d¹inconnus
Dans les grands cimetières de Bagdad, Kerbala, Nadjaf, il y a entre les rangées de tombes, de nombreux espaces difformes, défrichés et ne portant aucune marque distinctive. Il s¹agit en fait de tombes creusées à la hâte et renfermant des morts anonymes, enterrés par les autorités après des semaines d¹attente pour une reconnaissance par des proches. Le propriétaire du « Moghtasel Al Fourat », « endroit où l¹on purifie les morts », Abou Zineb déclare que les enterrements se font sous le contrôle des autorités administratives et des Habous chiites [« biens religieux »], ajoutant que de nombreux cadavres étaient anonymes. Il dit que le dernier chiffre des morts réceptionnés était de 125, tués de diverses manières et dont certains avaient les bras et les jambes coupés. Abou Saad, le père d¹une victime classée inconnue, raconte son calvaire dans la recherche de son fils, kidnappé par un groupe armé, à sa sortie de la maison pour aller au travail. Ainsi, il a dû faire et refaire une longue tournée des postes de police et autres centres de sécurité dépendant des ministères de l¹Intérieur et de la Défense, pour finir enfin entre les cadavres anonymes dans les hôpitaux et à l¹institut médico-légal. Il dit que c¹est un de ses voisins qui le lui avait conseillé. Ce dernier avait retrouvé le corps de son fils, ancien agent des forces de sécurité, disparu depuis trois mois, par l¹intermédiaire de l¹institut médico-légal. Il a pu ainsi obtenir le numéro de la tombe de son fils au cimetière Al- Karakh à Bagdad et dit avoir caché cette terrible vérité à sa femme, étant donné son état de santé et pour la laisser encore vivre sur l¹espoir.
Accusations et suspicions
Quoique toutes les composantes politiques, sunnites et chiites, s¹accordent à dire que les assassinats confessionnels perpétrés récemment dans le pays, font partie de tentatives de provoquer la guerre civile,
elles n¹hésitent pas cependant à s¹accuser mutuellement d¹en porter la responsabilité.
Certains dirigeants sunnites accusent des milices chiites, notamment l¹organisation Badr dépendant du Conseil de la révolution islamique en Iraq, présidé par Abdel Aziz Al Hakim, de commettre ces opérations.
Utilisant des cagoules noires et des véhicules comparables à ceux des forces de police et de sécurité du ministère de l¹Intérieur, elles enlèvent leurs victimes, les assassinent et jettent leurs corps dans des lieux inconnus.
Ces escadrons de la mort constituent une grande énigme en Iraq et leurs actions meurtrières sont l¹objet d¹une polémique entre les Iraquiens car ils ont fait des centaines de victimes innocentes et sans armes,
dont ils n¹hésitent pas à martyriser les corps et à les jeter dans les décharges publiques et les canalisations des eaux usées. Leurs méfaits, plus nombreux chaque fois qu¹il y a un relâchement de la sécurité, s¹exercent surtout dans les grandes villes où cohabitent de nombreuses composantes religieuses, confessionnelles et ethniques.
Les habitants des grandes villes telles que Bagdad, Mossoul, Babel et Diali peuvent voir ces escadrons déambuler dans les rues de leurs villes respectives, interpellant les fidèles dans les mosquées, pénétrant dans les maisons pour enlever le père, souvent accompagné du fils, dont on retrouve les corps martyrisés et portant les traces de la torture, le lendemain.
Les accusations à l¹encontre de la milice Badr, reposent sur le fait que ces assassinats se sont multipliés après que le Conseil supérieur de la révolutionislamique a pris le portefeuille de l¹Intérieur dans le gouvernement provisoire, au mois d¹avril de l¹année dernière. Le ministère de l¹Intérieur, pour sa part, nie toute implication dans ces assassinats et dément disposer d¹escadrons spécialisés dans les assassinats
ciblés de sunnites. Il reconnaît cependant que des hommes armés, portant sa tenue, sont derrière une série d¹enlèvements et d¹assassinats perpétrés dans des quartiers à majorité sunnite.
___________________________________________________
Traduit de l’arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique (www.tlaxcala.es). Cette traduction est en Copyleft.
Edito du Monde
Après l’Irak, l’Iran ?
ÉDITORIAL du journal « Le Monde »
Le Hamas puni
En annonçant de manière concomitante, sinon coordonnée, la suspension de leur aide à l’Autorité palestinienne, les Etats-Unis et la Commission européenne veulent faire pression sur le gouvernement palestinien, dirigé par le Hamas, pour qu’il se range à trois principes : la reconnaissance d’Israël, la renonciation à la violence et l’acceptation du processus issu des accords d’Oslo pour le règlement du conflit. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, peut bien dénoncer un “chantage”, ces trois conditions avaient été énoncées par les Occidentaux dès le lendemain des élections à Gaza et dans les territoires occupés.
Les vingt-cinq ministres des affaires étrangères de l’Union européenne doivent entériner, lundi, la proposition de la Commission en l’assortissant de quelques précisions. Des arguments plaident en effet contre la suspension de l’aide. Tout le monde reconnaît que le Hamas a été porté au pouvoir par des élections démocratiques. Celles-ci peuvent – comme le disent les Américains pour le regretter – donner parfois des résultats “indésirables”. D’autre part, l’Autorité palestinienne fonctionne uniquement parce qu’elle est maintenue sous perfusion par la communauté internationale et notamment par l’Union européenne, qui fournit la plus grosse partie de son budget. La priver de subsides, c’est couper les vivres aux forces de sécurité et aux fonctionnaires palestiniens, mais c’est encore sanctionner une population qui vit avec, en moyenne, moins de 2 euros par jour. Aussi, les Européens comme les Américains ont-ils pris soin de ne pas toucher à l’aide dite “humanitaire”. Enfin, le Hamas pourrait se tourner vers d’autres bailleurs de fonds, arabes ou iraniens, risquant ainsi d’augmenter sa dépendance vis-à-vis des Etats les plus hostiles à Israël.
Il reste que les Occidentaux se doivent d’accorder leurs actes et leurs déclarations. Ils ne peuvent subventionner un mouvement qui reste, pour eux, sur la liste des organisations terroristes et qui n’a – pour l’instant – donné aucune raison de ne pas y figurer. Depuis qu’il a formé le gouvernement palestinien, le Hamas s’est contenté de quelques déclarations ambiguës, aussitôt démenties, laissant entendre qu’il serait prêt à cohabiter avec l’Etat d’Israël. La suspension de l’aide est destinée à le pousser à aller plus loin.
La politique occidentale ne saurait cependant se limiter à cette “punition”. Des contacts discrets devraient encourager le nouveau gouvernement à travailler de concert avec le président de l’Autorité pour renouer la négociation avec Israël. Encore faut-il être deux pour dialoguer. Il appartient donc au prochain cabinet israélien de renoncer aux décisions unilatérales en faveur d’une solution négociée. Les Européens, et plus encore les Américains, ont – s’ils le veulent – le pouvoir de l’en convaincre.
(Source : Editorial du journal « Le Monde » (France), du 09.04.06)
——————————————–
Les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article.
de toute manière ….
11.04.06 | 11h27
si j’ai bien lu certaines réactions, cela est par définition la faute : 1/ aux Etats-Unis. 2/ à Israel 3/ à l’ONU ces réactions sont habituelles, et la lecture les droits de l’homme (et hélas de la femme)sont un autre débat qui n’a pas sa place en cete endroit. Mais pourquoi l’Europe devrait-elle payer ?
yves B.
11.04.06 | 07h15
je trouve effarante cette décision de la commission européenne. L’OLP n’a rien obtenu en échange de sa reconnaissance de l’Etat d’Israel : Les israeliens ont continué a développer les colonies, les palestiniens n’ont pas obtenu de droit au retour,… le Hamas a été légitimement élu, il faut absolument les aider. Arréter les aides c’est encore renforcer Israel qui n’a pas tenu sa parole, qui n’a jamais respecté les votes de l’ONU et qui vient encore (hier) de tuer 15 palestiniens
delfahli
11.04.06 | 02h49
La définition de la démocratie devrait être revue. Il faudrait dire qu’une démocratie n’est démocratie que si elle est acceptée par les USA et Israel. Le Hamas defend sa terre. Si les palestiniens ont massivement voté Hamas c’est qu’ils ont le sentiment qu’il n’y a plus que le Hamas pour les sortir de leurs misères quotidiennes. Les priver des quelques centimes que leur concéde l’Occident c’est les pousser dans les bras de plus d’extrémisme et plus de haine pour Israel et ses souteneurs.
Patrick D.
11.04.06 | 01h15
Allez-y chantres de la force d’Israël citadelle juive, versez dans le registre des ‘élus’ entourés de barbares. Ne soyez pas lucides, fustigez juste les arabes et n’allez surtout pas défendre la justice! Ne mettez surtout pas le temps de votre coté. continuez à rire du destin des palestiniens ! La descendance assumera!? Funeste héritage!
ANNICK L.
10.04.06 | 21h00
Quand on connait la corruption et la gabegie des dirigeants palestiniens, on peut se demander si le non versement des oboles européennes sera ressentie par le peuple. Un audit sur la destination des fonds serait le meilleur argument pour suspendre ce gaspillage des fonds européens. Feu Mr Arafat devait en savoir quelque chose.
christophe d.
10.04.06 | 19h25
Israel a été voulu par l’ONU , il y a prés de 60 ans .Par leur courage , leur travail , les israèliens ont crée un Etat démocratique et prospère .Autour d’eux , toujours menaçants , imbibés de culture de guerre malgré leurs défaîtes militaires répétées , leurs voisins végètent dans la dictature et la misère .Cherchez l’erreur .
Monique13
10.04.06 | 16h38
il faudrait rajouter que sans l’aide et la protection des Etats Unis, ces dictateurs et malfaiteurs arabes n’auraient jamais réussi à combattre et massacrer toutes les forces progressistes et laïques dans le Moyent Orient.
RENE M.
10.04.06 | 15h17
Il y a des pays arabes qui croulent sous les pétro-dollars. Mais, les dominants, qui accaparent richesses et pouvoirs, préfèrent maintenir les populations dans la pauvreté, l’ignorance et la soumission. Le Fatah a reconnu l’Etat d’Israël, certes, mais a préféré détourner les fonds versés par l’Europe au lieu d’aider les gens à mieux vivre et les empêcher, par désespoir, d’élire des extrémistes. Dans le monde Arabe, le seul recours des pauves c’est l’islamisme radical et terroriste. Tragique.
CJ
10.04.06 | 13h54
Et quand allons nous (US+UE) supprimer aide,visa, reconnaissance, à Israel pour les forcer à respecter les résolutions de l’ONU, reconnaitre la Palestine, renoncer à la violence.. Après tout, ce ne sont pas les Palestiniens qui ont occupé et chassé les juifs de la partie de Palestine nommée maintenant Israel. Hamas : il me semble bien que c’était la carte jouée par Israel contre le Fatah il y a qq années! Nous ne sommes plus à une injustice près..et bonjour l’avenir de nos (prétendus) idéaux!
aiglon78
10.04.06 | 10h48
@ReneM Est ce que Bush ne voulait pas la disparition du régime de Saddam Hussein en Irak ? Au nom de la démocratie, combien de morts et de souffrance en Irak, au final une guerre civile, un bourbier total. La subtilité entre régime impérial et régime totalitaire est mince pour tous ceux qui souffrent. On voulait un soulèvement démocratique des irakiens : on voit le résultat. Les hyperpuissances économiques USA et Europe ne peuvent pas prendre en otage les populations. Idéal pour radicaliser.
Marie
10.04.06 | 10h35
jyetais : oui les Israéliens sont les plus forts et s’exhonèrent sans que cela leur pose de problème, de toute morale. Non, les Palestiniens n’en sont pas à se demander comment exterminer leurs voisins mais comment faire appliquer leurs droits. Il va falloir retourner en Palestine …
bcun
10.04.06 | 09h42
Un éditorial de la showbizzo-mediacratie comme il en existe tant dans l’air du temps… On pourrait le résumer ainsi: pour avoir la paix en palestine comme en irak il faut aider les collabos… Décidément nos pontifs mediatiques faiseurs d’opinion sont trés éloignés d’un véritable journalisme éclaireur d’opinion… Quelques questions qui mériteraient éclairages, documentations et débats: sémites, hébreux, juifs que recouvrent ces mots ? Chute d’état théiste = massacre des hébreux ?
FRANCOIS N.
10.04.06 | 09h08
Qu’est ce a dire cette logique de demander a ceux qui n’ont pas la reconnaissace de le faire , de reconnaitre quelqu’un qui est reconnu? C’est effarant comment la verite nous glisse sous le nez! L’inconscient est la pour ca vous me direz. Mais quand meme en demandant sans relache aux palestiniens de reconnaitre israel on ne fait que confirmer l’idee que c’est bien eux legalement dans le fin fond de nos memoires qui sont les souverains!
Olivier K.
10.04.06 | 02h31
Je trouve moi-aussi, que punir un etat a cause des resultats d’une election a peu pres honnete, c’est genant. Cela dit, ce n’est exceptionnel (il ne faisait pas bon etre autrichien apres Hayder, italien apres berlu) N’est-ce mieux sur un plan philosophique que de punir un peuple a cause des actions. d’un dictateur? Le peuple prend une decision, il la paie. beaucoup de palestioniens ont emis un vote de contestation… comme en France en 1995, voter ex-gauche=> le pen.The price of freedom …
jyetais
10.04.06 | 02h20
Sur ceux qui defendent courageusement les droits des palestiniens contre les israeliens, combien sont vraiment alle en palestine, vous devriez, c’est interessant. les israeliens sont les plus forts, c’est vrai mais contrairement a ce que j’ai lu ici, ils se foutent royalement des palestiniens (ils voudraient ne plus les voir: le mur, la separation, etc.). Les palestiniens en sont toujours a se demander comment exterminer leurs voisins. Il y a une difference entre gentil et faible.
ANDRE B.
10.04.06 | 00h09
L’occident doit il financer ses bourreaux?Les islamistes des tueurs avant tout, sont une menace permanente pour les français et l’europe et nous savons ce que nous coûte le plan vigipirate, la chasse aux terroristes et la casse des banlieues par cetains agités d’obédience religieuse connue et hostile à la République.Pour les secours en asie suite au Tsumani c’est encore les mécréants qui ont le plus payés contrairement aux “frères arabes pétroliers absents”. Ouvrons les yeus face à leur violence
Kindi+
09.04.06 | 23h38
Je me suis toujours posé la question à savoir si autant de violence aurait existé dans le monde arabe si l’occident rongé de culpabilité n’avait pas permis de concrétiser cette idée folle de créer un état juif au coeur du monde arabe.
Gil_Gamesch
09.04.06 | 22h58
Bush ne veut la destruction d’aucun Etat?C’est une plaisanterie!Il passe son temps et sa stratégie à en detruire tous les jours!Il faudrait tout de même lire l’actualité et la polique mondiale avec les mêmes yeux:l’Irak,l’Afghanistan?la Palestine,demain la Syrien,l’Iran…la vision de l’administration Bush n’a pas d’autre but que detruire l’Axe du Mal,c’est à dire,des Etats qui n’obeissent pas à cette même administartion.Tout en finançant et en aidant,ce qui demain se presentera comme ennemi
RENE M.
09.04.06 | 21h53
Même si je trouve que les Américains n’ont pas été très malins d’élire Bush, surtout la seconde fois, je trouve, aiglon78, qu’il y a confusion quand vous mettez sur le même plan l’élection de Bush et celle du Hamas. Le Hamas persiste à nier le droit à l’existence d’Israël; or, à ma connaissance, Bush ne veut la destruction d’aucun Etat. De façon beaucoup plus générale et plus triste, je trouve que les Etats Arabes sont des oligarchies, et leurs peuples délaissés. C’est cela LE problème!
sixcylindres
09.04.06 | 21h09
Sij’aibien compris, Sharon avant ses problèmes de santé avait fini par admettre (courageusement) que la Palestine avait droit à la reconnaissance de son territoire. (encore partiellement occupé). Son remplaçant a été elu grace à ce revirement. Il reste donc à appliquer enfin la fameuse tentative dont européens US et autres avaient participé à la rédaction. Entre temps une élection démocratique (tant mieux) provoque le refus de reconnaitre Israêl.Pour une fois que l’editorial me convient!!!!
aiglon78
09.04.06 | 20h29
Il faut se souvenir que l’embargo contre l’Irak – et son régime aussi politiquement incorrect que le Hamas palestinien – avait causé des centaines de milliers de morts civils. Imposer des souffrances au peuple palestinien pour avoir mal voté me met trés mal à l’aise. Pour beaucoup d’européens, les américains ont mal voté en votant Bush. Nous viendrait-il à l’idée de maltraiter les américains ? Non. Cette mesure de rétorsion n’est pas conforme à nos valeurs. C’est un aveu d’échec de la diplomatie
MAURICE C.
09.04.06 | 19h08
Etrange,deux poids ,deux mesures.. Les Palestiniens ont voté librement. Pour le Hamas ,certes .. Mais surtout contre l’attitude lamentable des Israéliens vis à vis de M.Abbas qui lui, était prêt à négocier et acceptait l’etat israélien..; Sharon l’a empêché systématiquement. Je suis scandalisé par l’attitude des européens .L’Europe existe-t-elle ou est-elle à la solde des américains et de leurs alliés israéliens ,anglais ..? Qui soutiennent eux ,des régimes parfaitement anti-démocratiques.
FRANCOIS N.
09.04.06 | 16h03
Bonjour Kamel. bien sûr que Bourguiba pouvait bien se permettre cela de toute façon lui comme tous les intervenants , les pays colonisateurs vainqueurs de la premiere guerre disposait et traitaient des terres qui ne sont pas les leurs. Alors pour lui cela ne pouvait être que pur bénéf. Car le problème reste entier il y avait des gens là qui vivaient et eux pensaient les choses autrement pour eux et parcequ’ils n’avaient pas la force militaire eh bien ils n’ont pas pu se defendre sur le moment.
FSP
09.04.06 | 14h19
Que veut l’Occident ? Le respect des droits de l’homme, et celui de la démocratie ? Où, une fois de plus imposer sa loi. Le point de vue du monde occidental qui n’a comme seule valeur sa sécurité est normal, ce qui me gène c’est les contorsions des politiques et des éditorialistes pour faire passer un choix égoïste pour le nec plus ultra de la démocratie. Palestine, Afghanistan, Irak, Iran, etc….où s’arrétera notre arrogance et notre suffisance ?
Kindi+
09.04.06 | 14h15
La terminologie “effets indésirables” de la démocratie utilisée par l’administration Bush est tout à fait interessante. Quand Sharon a été élu avec le passé qu’on lui connait ou Bush ré-élu avec tout le sang qu’il a sur les mains lui même: c’était la volonté des peuples. Quand le peuple palestinien choisit le Hamas: c’est un effet indésirable. Deux millénaires auparavant Cesar l’affirmait déjà : Malheurs aux Vaincus !!
Amoureux_de Paname
09.04.06 | 13h51
Pour information!Certains avancent des arguments quelque peu maladroits sans vérifier auprès de sources sérieuses:de nombreux pays arabes et musulmans aident les palestiniens depuis toujours.Certains pays prélévent un impot sur salaires(Algerie)sans que cela génent les actifs…La solidarité se pratique sans mauvaise foi et sans larmes.Vous ne pouvez pas imaginer les fonds qui proviennent des pays arabes…sans cela les palestiniens seraient morts depuis qu’Israél a décidé de les anéantir.
francois p.
09.04.06 | 13h29
Outre les bailleurs de fonds arabes ou iraniens vers lesquels l’Autorité palestinienne pourrait se tourner, il y a aussi la Chine où elle doit se rendre prochainement. Or La Chine non seulement fait bien peu de cas des grands principes invoqués par l’occident, mais elle en profite pour tisser la toile de son influence auprès des états dont la politique est contestée par l’occident au nom des droits de l’homme. Peut-être bientôt un nouveau chapitre pour ce dossier déjà bien complexe…
KAMEL N.
09.04.06 | 12h58
Quand, en 1965, Bourguiba préconisait de reconnaître Israel dans ses frontières et se cesser de gesticuler, on lui avait envoyé des tueurs. Les Palestiniens n’ont que ce qu’ils méritent: de moins en moins chaque jour qui passe….
ANNICK L.
09.04.06 | 12h27
Au lieu de bloquer les fonds, l’Union Européenne devrait les transférer directement sur le compte suisse de Madame Veuve Arafat.Cela éviterait des frais de transfert comme du vivant du Raïs et supprimerait les intermédiaires.
rqk@netmadeira.com
09.04.06 | 10h57
Des fois on nous dit, à mots cachés, en sous-entendus, que les aides internationales versées à l’Administration Palestinienne précédente ont disparues, cachées dans de profondes poches, dans des comptes plus ou moins parallèles. Pour éviter que cette corruption ne continue et pour des raisons politiques évidentes, le cash versé au budget du gouvernement palestinien est supprimé au profit d’un accroissement des aides internationales au travers d’ONG (santé, alimentation, éducation)non déviables.
ugwumba
09.04.06 | 10h49
Ma Blanche, sors de ton innocence. Les USA aident aussi les Palestiniens, de même, comme tu le sais déjà, l’Union Européenne. Ce que l’on nous dit très peu souvent c’est le sort réservé aux Palestiniens en Jordanie, en Irak ou dans les pays du Golf. Là, ils sont parqués dans des camps, sans papiers, sans droits. Mais le dire, dire qu’entre eux les musulmans se méprisent serait vexer les mépriseurs, ceux qui ont les ressources mondiales dans leur sous-sol.
FRANCOIS N.
09.04.06 | 09h39
L’europe et les états unis continuent l’holocauste ! En demandant a ceux qui ne sont pas reconnus, au moins par eux, donc en termes politiques, inexistants, non souverains, ne disposant pas d’eux mêmes, entendez les palestiniens, a reconnaître ceux qui sont reconnus, les israéliens avec pleins droits et privilége, donc existants, l’europe, les états unis et les autres ne veulent rien entendre à l’existence de l’Autre. Et ca continue à exploser a nos figures. Ca c’est un negationisme malin!
blanche
09.04.06 | 09h27
Je savais que les USA aidaient largement Israel, mais l’Europe la Palestine, je l’ignorais. Preuve que les pays arabes croulant sous les petrodollars ne font pas grand-chose pour les palestiniens. Pourquoi?
Artemio_Cruz
09.04.06 | 08h39
Décision sage des occidentaux. Il faut forcer les extremistes des 2 bords à s’amender, les obliger à vivre cote à cote même si cela ne leur plait pas. Les forcer au réalisme c’est les forcer à la paix
Alexis Mein
09.04.06 | 02h03
A Raymond F : il y a 60 ans, avant la création de l’Etat d’Israel, ceux qu’on appelait les Palestiniens étaient les Juifs, les autres étaient appelés des Arabes. Il n’existe donc aucun droit sur cette terre de ceux qu’on appelle aujourd’hui, par un étrange renversement,les “palestiniens”.Ceux qui occupent la Judée et la Samarie sont des Arabes, les Israéliens sont les occupés. Tout le reste n’est que littérature comme vous dites.
Alain T.
09.04.06 | 01h08
Au Moyen Orient, Israël c’est peu de monde et c’est un territoire tout petit. Autour, il y a une religion et une civilisation ultra majoritaires. Il s’en est fallu de peu par deux fois en 67 et en 73 qu’Israël soit rayé de la carte. Un pays grand comme deux départements français qui se replie derrière un mur, on fait pire comme colonisateur.
DANIEL C.
09.04.06 | 00h00
Encore une illustration de l’inanité des grands discours sur “nos valeurs”.Démocratie, Liberté…tout le tralala sémantique habituel des “grands de ce monde”, n’a de bon que si le résultat va dans le sens souhaité par le puissant. Décennie après décennie, la même hypocrisie bourdonne à nos oreilles. Elections, pseudo élections ou pas d’élections du tout, l’essentiel est que le potentat du coin serve les intérêts du “leadership”, sous couvert de la bénédiction de la “Communauté internationiale”.
HAJER N.
08.04.06 | 22h48
Aujourd’hui, le peuple palestinien a accordé sa confiance par la voix démocratique au Hamas. A partir de là, le mouvement de la résistance islamique sera assez responsable, et reconnaissant envers son peuple, pour accepter le dialogue avec le gouvernement israélien. Cependant, il faut que ce dernier arrête de chercher des prétextes pour entraver les relations avec la Palestine. Il y a quelques années, c’était Arafat qui gênait.Aujourd’hui, c’est le Hamas, et demain, ce sera qui?
RAYMOND F.
08.04.06 | 22h18
Les Israëliens sont des occupants (depuis 1967 au moins)et les Palestiniens sont des occupés. Tout le reste est littérature ou propagande.
je suis surpris ..
08.04.06 | 21h29
en découvrant que l’europe est le principal donateur, nous n’avosn pas de pétrole, mais des idées 😉 PS mais que faisons-nous dans cette galère ?
christian m.
08.04.06 | 20h35
Personne n’a le droit d’obliger l’Union Eurpéenne à financer un mouvement criminel. Aprés tout, les états arabes pourraient financer, ils pourraient aussi faire de la place pour acceuillir les palestiniens; la Jordanie est un état artificel qui aurait pu être la Palestine au lieu de les massacrer en septembre 1970. Les palestiniens eux mêmes auraient pu développer des activités éconmiques au lieu d’ouvrir des comptes en Suisse et de commettre des attaques suicides. Trop c’est trop…
gayblade
08.04.06 | 20h10
La Feuille de Route est insuffisante.Elle ne précise pas le statut final entre les parties ni un traité international pour garantir les frontières de tous les états de la région et offrir des aides et dédommagements s’ils font la paix.Les questions de base restent:colonies,partage de Jérusalem,dédommagement des palestiniens de la perte des biens(1948,1967),le droit de retour. En ne rien offrant pour les résoudre, les EU-l’UE refusent d’encourager la paix et sont réduits à des punitions sordides.
yallayalla
08.04.06 | 19h12
Bonne chance, les occidentaux ! On vous fait confiance. Vous saurez les mater ! Et puis, continuez à mettre de la pression, encore de la pression et toujours de la pression sur les palestiniens et pas un mot, surtout pas une phrase pour les expulsionistes et autres séparatistes israéliens. C’est très bien comme ca. Ca vous soulage la conscience et efface votre histoire et les crimes de vos parents et grand-parents. C’est ca l’important.
joel p.
08.04.06 | 18h54
Toutes les parties en présence savent bien, quoiqu’elles en disent, que la cohabitation est impossible mais nécessaire ; c’est d’ailleurs déjà le cas ! Le Hamas, comme en son temps l’OLP doit reconnaître Israël et rayer de ses principes toute idée de destruction de l’Etat d’Israël. Les Israéliens, en second lieu, devront alors accepter de s’asseoir à la table des négociations : on ne peut faire la paix qu’avec ses ennemis après tout ! L’occident doit accompagner les parties à s’écouter.
pierre l.
08.04.06 | 18h00
Les gentils palestiniens – (oublies nov. 48, 1967 et 73?)contre les mechants Israeliens colonisateurs et les US en super mechants… C’est tellement simple! Les US supportent non seulement Israel mais egalement l’Egypte (2eme par la taille des aides), la Jordanie et le Pakistan. “For the current fiscal year,
FrancisPayot
08.04.06 | 17h19
Toujours les mêmes disymétries souvent inspirées de Washington ou de Londres: on sanctionne le Hamas, des fondamentalistes musulmans démocratiquement élus, tandis que les wahabites saoudiens fort peu démocratiques sont préservés. De même la Biélorussie de Loukachenko est sanctionnée, tandis que l’Ethiopie de Meles Zenawi appliquant les mêmes méthodes avec plus de morts à la clé demeure fréquentable.
bbr
08.04.06 | 17h09
Cette Europe-là, servilement alignée sur les positions américaines, complice des oppresseurs-occupants mais inflexible face à un peuple en situation d’auto-défense, championne de l’hypocrisie et du double langage, ne m’inspire que honte et dégoût. Comment ne pas voir qu’une politique aussi irresponsable fait durablement le lit du terrorisme international ?
Application des résolutions
08.04.06 | 16h09
Israël doit reconnaître les droits des Palestiniens tels qu’ils sont définis par les Nations Unies. Rappelons que pendant 30 ans et jusqu’à présent, le Likoud qui a occupé le pouvoir quelques années n’a pas reconnu ces droits et que durant tout ce temps, aucune pression, ni des USA, ni des Européens n’a été effectuée sur cet Etat colonisateur. Faisons en sorte d’appliquer le Droit international au lieu d’affamer tout un peuple !
Samir(wawri.blog.lemonde.fr)
08.04.06 | 14h31
Bonne analyse du Monde, bien malin celui qui détient la solution de conflit poussif et irrationel.
ERNEST E.
08.04.06 | 14h24
Ce n’est plus le pétrole contre la nourriture, c’est l’ingérence politique contre la nourriture. Une telle stratégie ne peut aboutir qu’à exacerber les peuples concernés. S’il faut user de fermeté à l’encontre de mouvements tels que le Hamas, il ne sert à rien de faire souffrir une population qui est durement atteinte et frustrée par une partition de territoire qui, à leurs yeux, ne repose que sur la force des baïonnettes ou sur une légitimité périmée. On peut le déplorer. Le temps des armes doit cesser. L’Europe doit faire valoir que la raison du plus fort n’est pas la meilleure. Peut-être alors pourra commencer celui de la compréhension réciproque.
rlejeune
08.04.06 | 13h53
Comment se défaire de l’impression malsaine et dangereuse que les principes et le droit sont aussi utilisés pour justifier l’absence de principes et de justice ? Comment faire accepter par ces Palestiniens d’entrer dans un processus dont nous savons bien qu’il constituera + ou -, sinon une capitulation, du moins une acceptation d’une situation de fait moralement insupportable ?
Gil_Gamesch
08.04.06 | 13h51
Non la Palestine et les palestiniens punis:les trois principes que l’éditorialiste rappelle:la reconnaissance de l’Etat hebreu,l’abandon de la violence comme _expression politique et enfin la lassitude de négocier des accords “caducs” l’autorité palestienne sous l’égide d’Arafat en fut les frais sans resultats tangibles.Affamer un peuple,briser sa mémoire,tuer ses élites,occuper sa terre et ne pas reconnaitre ses voix qui sortent des urnes est une bien michiavélique supercherie.Ya Salam!
(Source : Le site « lemonde.fr », visité le 11 avril 2006)