10 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2666 du10.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

FTCR: Les sept pêcheurs tunisiens détenus à Agrigente libérés provisoirement Me Kamel CHAABOUNI:La démocratisation de la Tunisie, peut-elle émaner d’une prise de conscience salutaire de M. Ben Ali et de sa famille Mohamed Amami:Paroles d’un patron syndicaliste ou d’un syndicaliste patron (c’est compliqué !)  Douzi Halab: A chaque rentrée sa star, à chaque époque son trouble fête, depuis 6 ans, Ben Laden joue les agitateurs à quelques jours du 11 Septembre. AFP: 64e Mostra: Abdellatif Kechiche remporte le prix spécial du jury AFP: Al-Qaļda au Maghreb veut unifier sous sa coupe les islamistes de la région Le Temps Suisse: Le Maghreb chancelle entre les bombes et les urnes vides Le Temps  Suisse: Les urnes ne suffisent pas contre le djihad Réalités: La récolte de céréales 2006-2007 a atteint 20 millions de quintaux Réalités:Sauvetage du groupe Affčs Réalités:La laļcité entre le souhaitable et le possible


 

Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux Rives (FTCR) 3, rue de Nantes 75019, – Paris Tél : 01 46 07 54 04 – Fax : 01 40 34 18 15 e-mail : ftcr2@wanadoo.fr

Communiqué Les sept pêcheurs tunisiens détenus  à Agrigente libérés provisoirement

 

  Sur décision du tribunal d’Agrigente et en réponse à une seconde demande de libération, les sept pêcheurs tunisiens arrêtés depuis le 8 août 2007, ont été libérés. Les deux capitaines des navires, Abdelbasset Janzari et Kamel Ben Khélifa, ont été assignés à résidence jusqu’à la reprise du procès le 20 septembre 2007. Quant aux cinq marins-pêcheurs, (Mohamad Lamine Bayyoudh, Abdelkarim Bayyoudh, Hamza Brahem, Abdelwahed Gaâfouri, Lassâad Gharrad)  ils sont libres de leur mouvement. La FTCR se réjouit de cette libération et continue à demander : ·        l’acquittement définitif  des sept pêcheurs, ·        la levée de séquestre sur les deux bateaux, ·        et une réparation au profit des pêcheurs et de leurs familles. Elle demande aussi : le respect des conventions internationales maritimes de recherche et de sauvetage, le renforcement des interventions de secours des migrants en fuite vers l’Europe et la pleine reconnaissance du droit d’asile. Pour la FTCR                                                               Le président, Moheddine Cherbib PS : pour tout contact, Omeyya Seddik  : 01 46 07 5 40 4 ;                                                    portable : 06 87 75 74 84


 
Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) 3, rue de Nantes 75019 – Paris Tél. : 01 46 07 54 04 – fax : 01 40 34 18 15  e-mail : ftcr2@wanadoo.fr Chèr(e)s Ami(e)s Nous venons d’apprendre le décès de notre ami Habib OUHOUCHE dans la nuit du 07 au 08 septembre.  Habib est connu par son franc parler et son soutien aux causes justes. Dans ses douloureux moments, nous adressons nos sincères condoléances à toute sa famille. Les funérailles se dérouleront le mardi 11 septembre à 15 h au cimetière de Montrouge. Pour la FTCR Mouhieddine Cherbib


La démocratisation de la Tunisie, peut-elle émaner d’une prise de conscience salutaire de M. Ben Ali et de sa famille ?

 
Me Kamel CHAABOUNI Kamelchaabouni@yahoo.fr Le 7 novembre 1987, Ben Ali s’autoproclamait président de la république, en promettant démocratie et liberté au naļf peuple tunisien. Cela fait deux décennies qu’il est ą la tźte de l’Etat, sans aucun changement notable, sur le plan politique, par rapport ą l’čre bourguibienne. Les aménagements constitutionnels successifs, sur mesure, entrepris depuis 1987, permettent de comprendre aisément sa stratégie de se maintenir au pouvoir ! Aujourd’hui, Ben Ali a 71 ans, il se représentera, sans aucun doute, aux plébiscites présidentiels, classiquement remportés ą 99,99%, de 2009 et de 20014. Il ne lāchera le pouvoir qu’en 2019 (incha’-Allah) lorsqu’il aura 83 ans, tenant ainsi sa promesse de  » plus jamais de présidence ą vie ! ». Il fźtera alors ses 32 ans de pouvoir absolu, dépassant le rčgne de son illustre prédécesseur Habib Bourguiba. Entre temps, son épouse lalla Leļla , ą l’instar de Hilary Clinton aura eu le mérite de faire des études studieuses en droit, passer sa licence, préparé son doctorat et devenu avocate. Elle aura ainsi effacé, ą juste titre, sa réputation peu glorieuse de coiffeuse, et pris énormément goūt ą la politique. Son intérźt ą servir le peuple sera tellement grandiose qu’elle ne pourra résister aux délices du palais de Carthage. Les sirčnes du pouvoir l’appelleront ą se présenter, munie de sa longue expérience politique informelle, aux élections présidentielles de 2019, en se faisant  » élire  » ą 99,99 % ! D’ici lą, le couple présidentiel se réjouira de la disparition naturelle de beaucoup de démocrates, morts, sans avoir jamais vu le soleil de la liberté et de la démocratie briller sur le sol de leur chčre patrie ! Pour l’heure, lalla Leļla doit patienter dans son rōle de premičre dame. Ben Ali, en monarque absolu, continue de diriger la Tunisie d’une main de fer, sans gant de velours. Tout ą fait comme ses pairs arabes, hormis les présidents irakien, mauritanien et libanais, présidents des trois seuls pays arabes, relativement démocratiques. Il a les yeux rivés sur le moindre fait et geste de ses sujets/citoyens, des membres de son gouvernement, de l’administration, des gouverneurs, du corps de la magistrature, du Parlement et du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique). Aucun sujet ą débattre ou décision ą prendre ne lui échappent. Il est, incontestablement, le maītre ą bord, son avis est requis et respecté dans tout domaine, ses desideratas sont décrets et ses moindres souhaits, lois ! Monarque absolu qu’il soit, Ben Ali ne gouverne pas, toutefois, la Tunisie en solo et ex nihilo ! L’ensemble des lois, des décrets  et autres décisions qu’il prend, les arbitrages qu’il rend, qu’on peut qualifier par le terme  » output  » est le fruit d’un  » input  » complexe, c’est ą dire l’ensemble des informations, des conseils et des influences qu’il subit de la part de son entourage familial, des hommes politiques tunisiens bien que tenus en liesse, des milieux d’affaires et de l’étranger, en particulier la France et les USA. Dans ce qui suit, nous essayerons d’analyser, le mode de fonctionnement du pouvoir politique concentré, comme il se doit depuis 50 ans, aux mains du seul président de la république et tout particuličrement les influences auxquelles il est soumis avant de rendre son  » verdict  » qui se traduira par un ordre verbal, un décret ou une loi. D’abord, la personne du président de la république se trouve au centre de plusieurs cercles d’influences concentriques. L’influence de chaque cercle de personnes est inversement proportionnelle ą sa taille. Le premier cercle entourant la personne du président de la république est le plus réduit mais le plus proche, son influence est des plus déterminantes. En revanche plus les cercles s’éloignent du centre moins il sont influents. Le premier cercle de personnes influant les décisions présidentielles. Le premier cercle qui entoure le président Ben Ali est évidemment son entourage familial le plus proche. En somme, tous les membres de la famille les plus intimes, ceux avec qui il partage sa vie privée. Ce cercle est composé, en premier lieu, de son épouse, ensuite de ses enfants issus de son premier mariage, de ses gendres et ą moindre mesure de ses frčres et sœurs. Ce sont les personnes qui n’ont évidemment pas besoin d’intermédiaires ou de rendez-vous pour s’adresser au président. Cette catégorie exerce une influence directe et décisive sur le président. Ce sont, en effet, les personnes ayant accčs ą ses secrets les plus exclusifs, ą son espace et ą son temps privés. Celles ą qui, les services de sécurité font une confiance aveugle en raison des rapports familiaux qu’ils entretiennent avec le président. Elles peuvent se rendre, je suppose, ą son bureau, ą sa table, ą ses appartements privés, ą ses moments et lieux de loisirs. Ces personnes sont jalouses de toute intrusion qui tenterait de contacter le président et le soumettre ą son influence. Elles sont sur la défensive et prźte ą sortir leurs griffes pour éloigner toute personne qui pourrait s’en approcher ! Elles font vivre le président dans une bulle, elles filtrent pour lui toutes les informations et les contacts et le soumettent ą ses pressions et ses demandes incessantes quand elles ne peuvent pas agir toutes seules ou quand elles ont besoin d’une couverture juridique nécessitant l’abrogation ou la promulgation d’une nouvelle loi ou d’un décret. C’est un cercle en roc, un mur en béton armé, il est le plus influent, le plus coriace, c’est lui qui  » tamise  » les entrées du président et le  » protčge  » des influences des autres cercles de personnes qui l’entourent. La nomination des ministres, la désignation des ambassadeurs, des gouverneurs des Wilayat, du gouverneur de la Banque centrale, du directeur de la sūreté nationale, des PDG des entreprises publiques, du directeur et du bureau politique du RCD doivent avoir leur aval, voir leur œuvre directe. Quoi qu’il en soit, l’épouse du président, reste avec l’ambassadeur des USA et de la France, la personnalité la plus écoutée du président Ben Ali. Ces trois personnalités, leurs avis, leurs conseils, leurs désirs et leurs souhaits sont au premier plan des préoccupations du président. Rien ne se décide sans le consentement de la premičre dame sur le plan national et rien d’important n’est permis sur le plan international sans l’aval des représentants de la France et des USA. Bien sūr que le président a le dernier mot, mais celui-ci n’est que la quintessence des  » avis  » de Mme la présidente ! Nous avons pu mesurer, la place prise par Mme Ben Ali dans la décision présidentielle retirant la nationalité tunisienne ą Souha Arafat. Personne n’est dupe, Ben Ali a retiré ce qu’il a généreusement accordé ą la veuve du président palestinien, en raison d’un conflit d’intérźts, dans une affaire d’école privée et d’entreprise de téléphonie, entre la premičre dame et Souha Arafat. Ben Ali sous l’influence de son égérie, qui, mécontente d’un comportement, certainement déloyal, de la part de la veuve du président palestinien, s’est exécuté ą la demande de son épouse. Qu’importe que plus personne ne fasse confiance en la nationalité tunisienne ! Pauvre Souha qui a pensé trouver refuge sur le sol de Carthage en sollicitant notre citoyenneté ! Ne sait-elle pas que des centaines de milliers de Tunisiens, et d’Arabes en général, sollicitent les nationalités américaine et européenne sachant que la leur ne leur ai d’aucun secours ! (« 38000 marocains ont été naturalisés franēais en 2006 !). Rien d’étonnant en cela, Ben Ali ne fait preuve d’aucune originalité en ce domaine. Bourguiba en a fait l’expérience avec sa Majda Wassila ben Ammar, puis, en homme libre exaspéré, finit par s’en séparer dans un sursaut d’affranchissement. Zine Ben Ali, n’est pas plus différent que le Combattant suprźme, l’ancien président Chirac avec sa Bernadette, l’actuel Sarkozy et sa Cécilia, ou le Président Bush et sa Laura ! Les influences les plus efficaces ne sont-elles pas celles chuchotées dans le douillet lit conjugal ? Les décisions les plus importantes ne sont-elles pas celles que l’on prend dans les secrets des chambres ą coucher verrouillées ą double tour ? Rien d’anormal en cela, tous les hommes et les femmes en font l’expérience, ils sont soumis ą l’influence voir au harcčlement quotidien de leurs conjoints pour les amener ą prendre telle décision ou ą adopter telle position ! Si nous parlons de cela, c’est par ce que le rōle joué par l’épouse du chef de l’Etat et les influences auxquelles elle soumet ce dernier sont tabou, elles sont escamotés et n’apparaissent pas clairement au public, il n’en apparaīt que de vagues rumeurs, il va de soi ! Mais se sont lą les influences des plus décisives sur la personnalité du chef de l’Etat quant ą l’exercice du pouvoir car il s’agit d’ » input  » conjugal au plein sens du terme. Le second cercle de personnes influenēant le président Il entoure en fait directement le second cercle et tourne, en satellite, autour de lui. Son influence sur le président dépend du bon vouloir du premier cercle. Ses entrées au président sont filtrées, outre par le secrétaire général de la présidence, par les membres du premier cercle qui veille au grain. Il s’agit lą des personnes, membres un peu éloignés de la famille présidentielle, ainsi que des hommes politiques et des hommes d’affaires de premier plan. En somme, toutes les autres personnes, qui n’ont que de maničre occasionnelle accčs aux moments et aux espaces privés du président ; ceux qui pour s’adresser et conférer avec le président, doivent soit passer par son secrétariat pour un rendez-vous, soit passer par un membre du premier afin de pouvoir adresser un mot au président dans un cadre privé. Nous retrouvons lą les  » lointains  » membres de la famille. Les oncles, les cousins, les familles des gendres, les conjoints des uns et des autres et leurs enfants, en somme toute la constellation étendue des familles Ben Ali, Trabelsi, Matri, Chiboub, etc. Leurs influences sur les décisions présidentielles sont proportionnelles ą leur degré de parenté avec le président d’une part et d’autre part du degré de soumission, d’allégeance, d’affinité et d’amitié avec les membres du premier cercle. Dans ce cercle, si on exclue, les rituels conseils du gouvernement, les entretiens du chef de l’Etat avec son premier ministre, ses plus proches collaborateurs ou ses conseillers, les autres personnalités politiques et publiques sont reēues par le président sur rendez-vous et sous le contrōle du premier cercle. Leurs influences sur celui-ci, si elle sont importantes ne sont, toutefois, pas déterminantes, car elles peuvent toujours źtre contrecarrées et anéantis par le premier cercle familial dont les influences sont décisives sur le président d’autant plus quand cela touche ą leurs intérźts ; peu importe l’intérźt national, le leur passe avant celui de la nation ! C’est compréhensible mais c’est égoļste et inadmissible ! Un exemple : Durant le rčgne de Bourguiba, certains proches de son cercle de pouvoir, famille et membres du parti, n’ont-ils pas fait dévier le tracé du métro de Tunis, par convenance personnelle, quand les rails, dans le projet, aller passer devant leurs villas ! Si j’évoque tout ce non-dit de la politique tunisienne, c’est en raison de l’aveuglement de l’opposition tunisienne, réellement démocratique. (J’en exclu les islamistes, pour qui la démocratie n’est qu’un moyen pour accéder au pouvoir et nous imposer une théocratie, ainsi que l’opposition  » organique  » financée et domestiquée par le RCD pour des fins d’alibis démocratiques). Les démocrates tunisiens pataugent, en effet, depuis 50 ans dans la nasse de la dictature instaurée par Bourguiba et n’arrivent pas ą cibler efficacement et précisément la cause du mal despotique qui gangrčne  » la Tunisie martyre  » pour reprendre le qualificatif de feu Thaalbi.  La démocratisation de la Tunisie est-elle possible sous Ben Ali ? Certes le président Ben Ali est le symbole mźme de la dictature et de la tyrannie. Il est avec son épouse, les premičres personnalités ą s’opposer ą la démocratisation de la Tunisie. En fait Ben Ali est un pur produit du systčme despotique tunisien mis en place par Bourguiba. Il a été initié ą son rōle de dictateur par la vieille garde du parti destourien, rescapée du coup d’Etat du 7 novembre 2007, ą la mise ą l’écart du Combattant suprźme ( en premier lieu Hédi Bakkouch, Hamed el-Karoui, Fouad Mbazaa, etc.) Une fois rodé ą son rōle de dictateur, Ben Ali s’est adjoint les services de nouveaux béni oui-oui, tout aussi dociles, profiteurs et hypocrites. N’importe quelle autre personnalité, non profondément démocrate, aurait servi le parti destourien et la nouvelle bourgeoisie affairiste, issue de l’indépendance, de la mźme maničre et aurait remplie ce rōle de despote dont elle a besoin pour continuer de mettre main basse sur le  » fonds de commerce Tunisie ». Paradoxalement c’est grāce ą ses défauts, que le président Ben Ali, peut conduire un processus démocratique afin de conduire la Tunisie vers un régime moderne et respectueux des droits humains. Son réputation d’homme de fer, son expérience politique acquise durant deux décennies, sa connaissance des arcanes les plus secrčtes de l’Etat, sa maītrise de la sécurité intérieure et extérieure, font de lui l’homme le plus apte ą conduire et ą réussir un processus de démocratisation de la Tunisie. Nous avons proposé, au président de la république, dans une lettre ouverte ( voir http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=1711) de superviser et de conduire un plan de démocratisation du pays et de rester ą cette fin président inamovible de la Tunisie pendant les 12 ans ą venir, voir de restaurer la monarchie et de prendre la tźte d’une monarchie constitutionnelle, démocratique et laļque. (voir notre Projet pour une nouvelle monarchie constitutionnelle, démocratique et laļque en Tunisie (in http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2016 ) . L’introduction de la Tunisie dans un processus démocratique comporte, en effet, des risques de dérapage anti-démocratique et islamiste certains. Les islamistes, attendent les premičres élections démocratiques pour s’emparer du pouvoir et imposer aux tunisiens un régime dit islamiste avec sa soit disant  » chari’a « . Ben Ali, ą condition qu’il prenne conscience, est le plus apte ą éviter ą la Tunisie un échec de la démocratisation et un scénario ą la Hamas. Son ascendant, lui permettra d’imposer ce processus aux farouches opposants ą la démocratisation de la Tunisie dans son camp familial et politique (destourien). Il est le seul ą pouvoir imposer sa volonté aux récalcitrants de tout bord. Il faudrait vaincre la résistance de Ben Ali ą la démocratisation du pays en le rassurant que ni sa personne, ni sa famille ni le pays ont quelque chose ą craindre de l’instauration d’un processus démocratique en Tunisie. Lui, car il restera président de la Tunisie jusqu’ą 83 ans, qu’il conduira lui-mźme ce processus et qu’il en a la garantie car il sera assuré de la loyauté d’une armé et d’une police ą ses ordre exclusifs. Les autres domaines politiques restant du ressort d’un premier ministre, issu d’une assemblée réellement et démocratiquement élue. Le processus démocratique que nous appelons de nos vœux, prendra 12 ans, il commencera par une amnistie de toutes les personnes ayant commis une infraction jusqu’au jour de la promulgation d’une loi d’amnistie, quelque soient les délits, hormis les crimes relatifs ą l’intégrité physique des personnes. Personne ne sera inquiété  » ‘afa Allah ‘amma salaf  » (Dieu pardonne les faits antérieurs). Il ne sert ą rien, en effet, de poursuivre des personnes pour des biens mal acquis, mais leurs victimes, ayant subis des injustices quant ą leurs biens, devront źtre dédommagées. Les personnes ayant subis aussi des sévices corporels et moraux, en détention, de la part des fonctionnaires de police doivent aussi źtre indemnisés et leurs bourreaux avouer leurs forfaits dans le cadre d’une loi  » aveu et pardon  » comme l’a si bien fait l’Afrique du Sud et tout récemment le Maroc. La famille du président, n’a rien ą craindre de l’instauration progressive d’un régime démocratique car la démocratie et l’Etat de droit la protégera le jour oł le président, ne sera plus lą pour la protéger. Elle sera ą l’abri d’une nouvelle dictature revancharde, ą l’horizon de 2019, qui voudra, sans passer par une justice impartiale, s’en prendre ą elle et la spolier. Une démocratisation efficace et durable de la Tunisie est possible. Il suffit que le président le veuille, que sa famille la plus proche n’y soit pas opposée. Notre plus grand cauchemar est un scénario ą la Bourguiba qui avait réussi son entrée en politique mais avait dramatiquement raté sa sortie en nous léguant un régime despotique. Que Ben Ali le décide, qu’il en soit convaincu pour que la Tunisie commence ą entamer un processus démocratique durant les 12 prochaines années. Que craint-il puisqu’il est assuré de rester au pouvoir jusqu’ą l’āge de 83 ans, puis une fois hors du pouvoir loin de toute revanche ! Il en va de son héritage historique, de l’intérźt de sa famille, de ses proches, de ses enfants et petits enfants, de ses gendres et de ses serviteurs politiques du RCD. Il en va de leur avenir dans ce pays. Un futur régime politique démocratique en Tunisie les protégera contre toute injustice, leur épargnera tout esprit revanchard. Ils ne seront ni inquiétés, ni chātiés le jour oł leur protecteur Ben Ali ne sera plus lą pour les protéger. Un régime démocratique, c’est le rčgne de l’Etat de droit et non celui des privilčges, du népotisme, des  » pistons  » et des influences familiales ! Un régime démocratique, est un régime qui pardonne, qui amnistie qui voit l’avenir, car 2019 c’est demain. Il est du devoir de Ben et de sa famille de ne pas laisser la Tunisie et les tunisiens sombrer dans un tunnel, long déją d’un demi sičcle, dont ils n’ont pas encore le droit de voir la lumičre au bout ! Nous n’avons aucune haine ni hostilité ą l’encontre du président Ben Ali, encore moins ą l’égard de sa charmante femme, ni ą l’encontre de sa famille. Notre haine et celle du peuple tunisien est dirigée contre ce montre qu’est le despotisme et la dictature, un cauchemar qui dure depuis 50 ans. Serions plus arriérés que la Mauritanie pour ne pas mériter la démocratie ? Si le despotisme exercé par Ben Ali depuis 20 ans a pu épargner ą la Tunisie l’horreur du fanatisme islamiste, ses mirages et ses fantasmes d’appliquer la  » chari’a « , et c’est lą l’un des atouts de Ben Ali, le seul rempart durable et efficace contre le salafisme et autres  » djihadisme  » est un régime réellement démocratique. Il est urgent de mettre fin ą la dictature, afin de lutter contre le radicalisme islamiste et redorer la blason de la Tunisie sur la scčne internationale. Le président, son épouse et sa famille trouverons en nous les plus grand soutien et conseil, si jamais, par miracle ils décident de changer de cap et de faire rentrer la Tunisie dans un processus réellement démocratique. Il ne sert rien de s’entźter ą refuser un meilleur avenir politique ą la Tunisie dont ils seront les premiers bénéficiaires. Il ne faut surtout éviter le syndrome Bourguiba ! Nous apporterons, ą cet égard, tous nos humbles encouragements et soutiens ą Mme Leļla Ben Ali, dans l’hypothčse oł elle décidera, en 2019, de briguer la magistrature suprźme, ą deux conditions, qu’elle adhčre ą un programme politique 100% démocratique et d’y accéder en faveur d’élections, libres, démocratiques et transparentes ! Paris, le 9/09/2007

Paroles d’un patron syndicaliste ou d’un syndicaliste patron (c’est compliqué !)

 

 
Mohamed Amami « Le Camarade Abdessalem JERAD Secrétaire Général de l’UGTT a procédé ą l’ouverture des traveaux de la conférence des Perspectives d’association et de dialogue social afin de soutenir l’établissement concurrentiel et promouvoir le travail décent par le renforcement des compétences aujourd’hui Jeudi 19 Juillet 2007 ą l’hōtel Amilcar. Cette conférence été réalisé en collaboration avec son Excellence M. l’ambassadeur de la Royaume Unie. » http://www.ugtt.org.tn En lisant cette brčve, je me suis laissé emporté par le désir de savoir ce que peut dire un dirigeant syndicaliste devant son maītre qui vient lui apprendre comment défendre l’établissement capitaliste et travailler encore plus, toujours plus pour la maintenir dans un état de performance,  et consolider sa compétitivité. Ceci est, en fait, dans l’intérźt de l’ouvrier, car,  pour maintenir son travail, il faut que le patron profite le maximum ! Et si un jour l’établissement gagne moins, et donc perd de sa compétitivité, il ne peut que se blāmer, car c’est de sa faute qu’elle perd de sa compétitivité, et donc c’est de sa faute qu’il perd son travail. Tout ēa, on l’a appris par cœur par les idéologues néolibéraux. Mais que peut-on apprendre du camaraaaade Abdessalem ? « Nous avons dépassé  depuis des années les polémiques stériles sur la nature de l’entreprise et de la propriété des moyens de production. Nous, syndicalistes, nous sommes les premiers ą savoir qu’il n’y a pas de droit de travail s’il n’y a pas de travail. Défendre les droits des ouvriers passe, donc, par encourager  l’initiative libre (lire : privée) et promouvoir l’investissement national (privé bien sūr) et étranger, et consolider la dynamique d’emploi. » (C’est moi qui traduit de l’arabe et qui souligne). Qui peut nous convaincre que ce qui parle n’est qu’un chien de garde des patrons ?   


 

A chaque rentrée sa star, à chaque époque son trouble fête, depuis 6 ans, Ben Laden joue les agitateurs à quelques jours du 11 Septembre.

Vidéo, audio, communiqué : le chef de la base (Al Qaeda en arabe) a tout compris de la manipulation médiatique. Je vous livre l’explication de texte du dernier message. Ayant la chance de lire et de comprendre l’arabe, je ne vais pas attendre ce que me disent les médias américains pour savoir ce qu’il y a dans le message. La Forme : Du marketing hallal Grande rentrée donc pour Oussama avec un nouvel ensemble arabe taillé sur mesure, une barbe coupée au près et une mine de bronzé. Sa voie est calme, ses mots très bien choisi : en somme, c’est un communicant tout aussi efficace que Sarkozy. Le texte est sous tiré en anglais mot pour mot. La correspondance entre les mots est parfaite : Al 3awlama qui est traduite « Globalization » en anglais (mondialisation en français). En bas de l’image, le texte en arabe explique que c’est une lettre ouverte de Bin Laden au peuple Américain. En haut, écrit en gros « La solution », mais qu’elle est cette solution donc ? Le Fond : Je vous comprends peuple américain… A travers son message, il s’adresse au peuple américain : et là, on peut être surpris de ce qu’il raconte. On dirait qu’il vit aux USA pour comprendre la mentalité américaine et essayer de trouver les mots qu’il faut. Il veut montrer qu’il connait l’histoire américaine et tente d’expliquer pourquoi la démocratie a échoué. Déjà, le parallèle avec le Vietnam est évident selon lui. Vous avez élu Kennedy pour qu’il vous sorte de cette guerre mais il a été assassiné. Il prend même le soin de dire qu’Al Qaeda n’était pas née à l’époque. Et si vous avez eu des problèmes, c’est parce que le pouvoir a changé de nom. Ce sont les multinationales qui ont tué Kennedy parce qu’elles avaient des intérêts là bas au Vietnam. Exactement la même chose qu’en Irak aujourd’hui. Je suis étonné que vous ayez élu Bush deux fois continue-t-il. (Non sans blague ?!? Hé ben nous aussi …). Vous vous êtes rendu compte de la bévue d’aller en Irak et pourtant vous vous obstinez… Ceci montre bien les limites de la démocratie…  Marx Ben Laden : un altermondialiste convaincu Encore plus étonnant : on découvre un Ben Laden … Marxiste ! « Vous avez élu les démocrates pour qu’ils vous sortent d’Irak, finalement, ils ont rien fait. Posez-vous la question! ». Pourquoi ? Il nous explique (comme le ressentent les populations occidentales) les ravages de la mondialisation. Il a mis à nu les fonctionnements de la démocratie puisque le vrai pouvoir est dans le capital. Vous êtes soumis à une tyrannie moderne qui est plus sournoise que les tyrannies que vous avez vécues au moyen âge. Vous avez réussi à vaincre les féodalismes, les concentrations de pouvoir, à vous de jouer maintenant. Tous vos dirigeants n’arrivent plus à décider de quoi que ce soit : Bush, Blair, Brown et Sarkozy … On dirait du Besancenot dans le texte, mais non, c’est du Ben Laden. Si vous en êtes arrivés là, continue le barbu, c’est à cause de ces grandes multinationales qui faussent le jeu de la démocratie Hé oui ! Ce sont eux qui financent les campagnes électorales, ce sont eux qui défendent leurs intérêts … En plus, il a l’audace de montrer qu’il vit avec l’air du temps et que c’est un intellectuel … qui cite d’autres intellectuels ! Naom Chmosky, un de vos philosophes, a déjà prévu les conséquences de la guerre. Alors écoutez les vos intellectuels… On croit rêver : Ben Laden vous a fait préférer le train, mais vous explique que le monde est une marchandise. Il se permet même le luxe de citer Michael Scheuer (que ne je connaissais pas…) : un agent de la CIA qui a démissionné alors qu’il était sur les traces d’un certain … Ben Laden! Oussama Hulot Autre point : après Ben Laden le marxiste, on découvre Oussama Hulot : défenseur de la planète ! Vos multinationales détruisent la planète avec leurs émissions de Gaz. Tout le monde voulait réduire ces gaz mais ces grandes entreprises n’ont pas voulu : c’est pour ça que votre pays n’a pas signé le protocole de Kyoto. On se demande d’ailleurs comment fait il pour être aussi au point et aussi bon calculateur dans sa démarche. Car ne soyons pas aveugles : tout ce qu’il veut c’est engranger des points de sympathie. La solution Alors, qu’est ce que vous faites concrètement pour échapper à ce qui vous arrive. Vous sortez dans les rues, vous manifestez et ensuite vous rentrez ? Alors que le sang de vos enfants et des nôtres continue à couler ? Non, ce n’est pas la bonne solution… La solution : rejoignez l’Islam ! Bien évidemment, il ne lâche pas cette suggestion dès le départ. Il construit son raisonnement en partant du fait qu’il n’ignore pas que les américains croient énormément en Dieu. La preuve : ils l’ont imprimé sur leurs monnaies « Ad doullar ». Mais vous avez commis une grande erreur en séparant le religieux de l’état. En somme, la laïcité que vous préconisez n’a faitqu’accélérer votre chute… Il met l’accent sur le fait que les chrétiens croient en Dieu l’unique, mais il pense que ces chrétiens n’appliquent pas comme il le faut la loi de Dieu. Il nous a pourtant expliqué qu’il ne faut pas se jouer de la terre comme si c’était votre propriété et c’est ce que vous faites. Il ne nie pas l’éxistence de la tourat et de la bible, au contraire, il souligne que c’est la parole de dieu aussi mais vous n’y obéissez pas comme c’est écrit dans le texte. En plus, vous avez déformé les propos de Dieu puisque vous avez changé les paroles. C’est pour cela que l’Islam est venu en dernier et le Coran a été fermé à toutes modifications des hommes pour qu’on ne change pas le message initial. Oui, mais c’est faux Mr Ben Laden. C’est à cause de ça qu’on en chie depuis des siècles nous les musulmans. Parce que le Coran est rigide … Situation En Irak  Finalement, ne faites pas comme les soviétiques qui n’ont pas reconnu leurs défaites. Il faut lire les lettres que vous envoient vos enfants au front. Comme celle de Joshua avec les larmes aux yeux qui ne comprends pas cette guerre. Vous vous imaginez Ben Laden dans une grotte en Afghanistan caché, en fait, il est installé dans un canapé tranquille en train de regarder CNN, Al Jazeera et de savourer son triomphe. Il ne faut pas oublier que 150.000 de vos soldats qui n’en peuvent plus. Ils n’ont qu’une seule solution : pleurer ou se suicider. « Qu’est ce que vous attendez pour les tirer d’affaires ? Vous laissez des jeunes hommes pleurer et mettre fin à leurs vies pour réagir ? Allez ! Réveillez vous … » On croit entendre un opposant américain qui fait le boulot que les démocrates tardent à faire… Car, explique le bonhomme, vous avez les moyens au Congress de réagir et pourtant … Conclusion Le chef des excités finit par synthétiser sa pensée en appuyant le fait que l’Islam est une religion qui reconnait la votre, reconnait vos prophètes. Nous avons le même dieu, vous n’avez plus confiance en votre démocratie : alors devenez musulman… Il n’y a pas que Ben Laden qui fait sa manipulation saisonnière. Il y a aussi les médias occidentaux. Chaque année, nous avons droit au même topo : Attentat imminent en cette période, activité suspecte, les islamistes sont vos voisins, vos médecins, vos collègues. Ce qui est étonnant c’est que vous ne trouverez pas une explication de textes de ce que vient de dire le cerveau du terrorisme. Franchement, il y en a marre de cette récupération que ça soit de la part des Etats unis ou de Ben Laden et de ses alliés. Car à la fin nous serons toujours les marionnettes des deux camps. Comment voulez vous que se sentent les musulmans aujourd’hui ? Entre des excités hystériques assoiffés de sang qui veulent semer le chaos et établir des Oulémas partout. Et des occidentaux enfermés qui ne leur ouvrent pas les bras ? Il est temps de s’allier et de dire stop ! Les américains doivent sortir d’Irak, Al Qaeda doit être dissoute,  Bush doit être mis devant ses responsabilités et jugé devant un tribunal international tout comme Blair. Ben Laden doit lui aussi comparaitre et répondre de ses crimes commis en occident mais aussi en orient. Si le mot démocratie veut toujours dire quelque chose, le peuple doit reprendre le pouvoir… Mais je crois que je rêve un peu trop là… Signature : Douzi Halab.


64e Mostra: Abdellatif Kechiche remporte le prix spécial du jury

AFP, le 8 septembre 2007 ą 20h04
VENISE (Italie), 8 sept 2007 (AFP) – « La Graine et le mulet », chaleureux portrait d’une famille métissée d’un milieu modeste et fine chronique sociale signée par le franco-tunisien Abdellatif Kechiche, a remporté samedi le prix spécial du jury ą la clōture de la 64e Mostra. Le cinéaste āgé de 47 ans a remercié ses producteurs et le directeur artistique de la Mostra Marco Müller pour son « dévouement au cinéma », en recevant son prix des mains de la réalisatrice franēaise Catherine Breillat, lors de la cérémonie au palais du cinéma du Lido. « Nous avons été profondément touchés par l’accueil chaleureux reēu par le film et c’est cette chaleur humaine qui nourrit mon désir cinématographique », a ajouté le réalisateur vźtu de noir. Né en Tunisie en 1960, Kechiche a émigré en France et débuté sa carričre comme acteur au théātre puis au cinéma, oł il a été remarqué dans « Le thé ą la menthe » d’Abdelkrim Bahloul, portrait d’un jeune Algérien vivant ą Paris une dure vie d’exilé. Son troisičme film, « La graine et le mulet » était le grand favori des critiques et du public depuis plusieurs jours ą Venise. Il porte un regard chaleureux sur une modeste famille franco-arabe dont le pčre, ouvrier des chantiers navals licencié, décide d’ouvrir un restaurant de couscous de poisson (la « graine » et le « mulet ») sur un vieux rafiot. Servi par le jeu bouleversant d’acteurs non professionnels – Habib Boufares, Hafsia Herzi – le film de Kechiche dépeint avec délicatesse et humour des liens familiaux complexes entre Slimane, le pčre séparé de sa femme, ses cinq enfants, sa nouvelle compagne et la fille de celle-ci. La place de la communauté franco-arabe, dans un contexte économique tendu en France, est finement analysée par l’auteur de « La faute ą Voltaire » qui reēut le prix de la meilleure premičre oeuvre ą Venise en 2000 et de « L’esquive », couronné d’un César en 2003. Ces deux premiers films traitent eux aussi des enfants de l’immigration. « Je voulais donner une représentation plus juste, plus réaliste, des Franēais d’origine arabe de la classe ouvričre, dont les médias et le cinéma donnent une vision trčs étriquée », a-t-il indiqué dans un entretien ą l’AFP. AFP

Le Maghreb chancelle entre les bombes et les urnes vides Dans les rues de Rabat, des peintures électorales ornent les murs. Photo: Keystone MAROC. Le Parti de la justice et du développement, islamiste modéré, échoue ą devenir le premier parti du royaume.

 
Alain Campiotti, envoyé spécial ą Marrakech Un coup pour le roi, un coup pour le fou. Le résultat des élections générales au Maroc, surprenant et affligeant, n’est une bonne nouvelle que pour Mohammed VI. L’échec relatif des islamistes modérés du Parti de la justice et du développement ōte au souverain alaouite le seul petit souci qu’il aurait pu avoir: toute pression pour nommer un premier ministre issu du PJD – hypothčse qui révulsait les grands partis fidčles ą la monarchie – s’est effacée; le roi, de toute maničre, peut choisir qui il veut. L’affliction, elle vient de l’abstention. Le palais voulait une participation ą plus de 50%; elle n’est – officiellement – qu’ą 37, et encore plus bas dans les villes. C’est une terrible confirmation de l’absence totale d’illusion des Marocains devant le systčme de représentation qu’on leur propose, et mźme de leur dégoūt, dont ils n’hésitent plus ą parler. Ce rejet joue dans la main du fou: le mouvement djihadiste, pendant que le Maroc votait, a frappé deux fois en Algérie, pour tenter d’assassiner ą Batna le président Abdelaziz Bouteflika, puis samedi pour tuer ą Dellys, prčs d’Alger, autant de gardes-cōtes qu’il pouvait. Une soixantaine de morts au total. Le Maroc n’est pas l’Algérie, bien sūr. Mais la concomitance de ces informations estompe les frontičres. Dans les deux pays, une ébauche de démocratie est défigurée par le clientélisme et une corruption reconnue. Et face ą cette représentation balbutiante, les partisans de la violence la plus radicale se sont unifiés, sous la houlette de Al-Qaida, dans une organisation transnationale «du Maghreb islamique», qui frappe dans les deux pays. Le PJD, ą la veille du scrutin de vendredi, croyait qu’il parviendrait ą doubler sa députation ą l’Assemblée nationale marocaine, de 41 sičges ą prčs de 80, sur un total de 325. Le parti de Saad Eddine al-Othmani est loin du compte. Il n’a gagné que cinq ą six sičges, et il n’est pas le premier parti du royaume. Le plus puissant groupe au parlement (52 sičges) sera désormais celui du vieux parti de l’indépendance, l’Istiqlal. Il a détrōné ą cette place l’Union socialiste des forces populaires, qui a subi une sévčre défaite en perdant une quinzaine de sičges. L’USFP détenait dans le gouvernement des ministčres clés, dont l’éducation et la justice. Cela exposait ces réformistes de plus en plus pāles ą la colčre des électeurs, convaincus qu’avec le systčme en place «rien ne change». Prčs de la moitié de la population marocaine est encore analphabčte. L’Istiqlal et l’USFP, en 1992, avait constitué une coalition, la kutla (bloc) démocratique, avec les anciens communistes du Parti du progrčs et du socialisme. La kutla, avec l’appui de deux autres formations, gouvernait jusqu’ą vendredi sous l’autorité du roi, et elle a toutes les chances de conserver ce pouvoir, limité tant les prérogatives du palais et du makhzen sont importantes. La pičtre performance électorale du PJD va animer des débats tendus dans le parti islamiste. Une minorité en son sein s’opposait ą cette marche respectueuse vers les avenues du pouvoir sans avoir obtenu d’abord des réformes constitutionnelles et un nettoyage du régime corrompu. Le parti a aussi souffert de la concurrence d’Al-Adl wal-Ihsan (Justice et spiritualité), mouvement islamiste créé par Abdessalam Yassine, plus radical et sans doute mieux implanté en profondeur dans la société marocaine. Al-Adl, qui demeure interdit, demandait ą ses adhérents de boycotter les élections. Le scrutin marocain a été surveillé par des observateurs locaux (quelques centaines) et étrangers: 52 personnes mobilisées par une organisation liée au Parti démocrate américain. Leur verdict: élections ą peu prčs transparentes. Mais le problčme marocain, ce n’est pas la qualité du processus, c’est l’absence d’électeurs. Vendredi soir, peu avant la fermeture des bureaux de vote, celui de l’Ecole Farabia, au cœur de Marrakech, était désert. Quelques fonctionnaires, assis sur des tables, attendaient que finisse ce morne ennui. Dans une rue voisine, un jeune commerēant assurait qu’il n’y avait eu, de toute la journée, que trente électeurs ą l’école: «Je le sais. Un des scrutateurs est mon cousin.» Lui-mźme n’avait pas voté. «Voter? Pourquoi voter? Personne ne vote!» disait-il en prenant ses amis ą témoin. «Ces partis nous gavent de promesses et ne font jamais rien pour nous. Ils travaillent ą leur propre enrichissement. Voyez cette école oł j’étais. On n’y apprend rien. Ils nous maintiennent dans l’ignorance.» (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 10 septembre 2007)

Editorial. Les urnes ne suffisent pas contre le djihad

 
Alain Campiotti C’était un rźve. La Méditerranée, d’Istanbul ą Rabat, entrant dans un cercle vertueux démocratique et modéré qui ferait reculer le djihad violent… Le chemin est encore long! Les élections qui viennent de se tenir au Maroc réveillent le rźveur. Non pas que le scrutin se soit mal passé. Le problčme, c’est qu’il n’y avait pas d’électeurs. Ou plutōt, leur nombre était si faible qu’il rendait assourdissante la voix de ceux qui ne votent pas: cette démocratie, quand la pauvreté s’ajoute ą l’analphabétisme, ils n’y croient pas – poudre aux yeux, manipulation, corruption. Est-ce ą dire que la démocratie ne peut fonctionner que quand les ventres sont pleins? Fausse équation. L’Inde et l’Indonésie disent le contraire. La vraie réponse est dans le respect des principes, nos propres principes. Les Européens, pour qui le Maroc est un club de vacances, les Américains, que rassure ce capitalisme couronné, aimeraient croire que le mariage de l’islam et de la démocratie commence lą comme en Turquie. Or c’est une illusion. Dans une monarchie qui possčde et régit un pays comme son bien, l’élection ressemble ą une distribution de prébendes. Les sujets le voient, la révolution les tente – en l’occurrence l’islam radical: c’est un instrument qu’ils ont sous la main. Car, dans ces conditions, la démocratie est une astuce. Tolérée quand on la contrōle ou que les élus sont les bons. Dans le cas contraire, elle passe ą la trappe: Algérie 1992, Gaza 2006, Egypte un peu tout le temps, Maroc parce que les élus sont les instruments du roi… Et le plus souvent, les victimes sont des musulmans qui s’inspirent de l’islam dans le champ politique, non pas par fanatisme, mais parce que pour eux, dans Allah, il y a une promesse de justice. Le djihad violent naīt de ces dénis. Mais il ne peut rien: c’est la consolation des démocraties. Oussama ben Laden a beau se teindre la barbe, le culte du martyre ne fera jamais un programme politique, ni ą Casablanca, ni ą Alger, ni ailleurs. Cette violence suicidaire, qui choque et frappe, n’a pas d’efficacité militaire; elle est destinée ą s’épuiser. Il est possible de l’y aider. Les démocraties d’Occident savent ce qu’elles ont ą faire, dans le pourtour de la Méditerranée. Retirer leurs bottes lą oł elles n’ont rien ą faire (en Irak), aussi vite que possible. Donner un pays ą ceux (les Palestiniens) qui en sont privés. Partout: respecter les principes. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 10 septembre 2007)

Al-Qaļda au Maghreb veut unifier sous sa coupe les islamistes de la région

AFP, le 9 septembre 2007 ą 14h16
ALGER, 9 sept 2007 (AFP) – La Branche d’Al-Qaļda au Maghreb islamique (BAQMI), qui a revendiqué les récents attentats suicide en Algérie, a pour objectif d’unifier sous sa coupe les mouvements islamistes armés au Maghreb et dans le Sahel, selon les spécialistes. Dirigée par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaab Abdelouadoud qui s’est donné pour modčle le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui tué en Irak par l’armée américaine, la BAQMI a introduit l’attentat suicide jamais utilisé jusque lą par les groupes armés islamistes en Algérie. La BAQMI a revendiqué successivement les opérations kamikaze contre le palais du gouvernement au centre d’Alger et un commissariat de la banlieue est (11 avril, 30 morts), puis l’attentat, le 11 juillet, contre une caserne de l’armée ą Lakhdaria (ex-Palestro – 10 morts), ainsi que les missions suicide de Batna (6 septembre – 22 morts) et Dellys (8 septembre – 30 morts). Il a par ailleurs revendiqué plusieurs dizaines d’autres attentats et opérations « classiques » contre les forces de l’ordre et des établissements étatiques, civils et militaires. Selon des experts algériens de l’antiterrorisme, la BAQMI aurait changé de mode opératoire en constituant récemment un commando de kamikazes formé de jeunes recrues puisées dans les quartiers pauvres des grandes villes, oł les islamistes restent actifs, fournissant un soutien logistique aux maquis. Ces nouvelles recrues, souvent des exclus du systčme scolaires, sans expérience et sans formation politique, sont endoctrinées et placées directement sous l’autorité d' »émirs » tout puissants dans les maquis. Les autorités algériennes, qui ont manifesté leur inquiétude face ą ce nouveau phénomčne, peine ą trouver une parade efficace pour mettre en échec ces actions suicide. Elles appellent ą la collaboration et ą la vigilance de la population. Le ralliement de l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ą la nébuleuse terroriste d’Oussama Ben Laden, avait été annoncé en septembre 2006 par l’Egyptien Ayman al-Zawahiri, le numéro 2 et idéologue d’Al-Qaļda. « Oussama ben Laden m’a demandé d’annoncer aux musulmans que le GSPC a rejoint Al-Qaļda », avait-il dit, ą l’occasion de l’anniversaire de l’attaque terroriste contre le World Trade Center de New York


Fermeture de deux usines

 

 
Nous croyons savoir que l’industriel Mhirsi, qui fabrique toute une gamme de serrurerie, pommelles et fermetures de portes et de fenźtres, en difficultés financičres depuis des mois, aurait fini par fermer son usine selon les informations dont nous disposons. Il faut croire que le commerce parallčle, la contrefaēon, les importations de toutes sortes, mźme légales auraient abouti ą des méventes sensibles. La seule et pičtre consolation, c’est que cet industriel ne laisse pas de dettes bancaires ou de créances fournisseurs impayées. Par ailleurs, M. Ben Ghorbal, qui possčde et exploitait une semoulerie-minoterie aurait volontairement et également cessé ses activités selon notre informateur. Selon des personnes proches du dossier tout le secteur semoulerie-minoterie serait en difficulté en raison des marges étriquées du secteur. (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1132 du 6 septembre 2007)

Ridha Lahmar La récolte de céréales 2006-2007 a atteint 20 millions de quintaux

 
Malgré des conditions météorologiques paradoxales (déficit de pluies ą l’automne et en hiver et pluies en juin) la récolte de céréales pour l’année 2006-2007 a atteint 20 millions de quintaux contre 16 millions en 2005-2006. Il faut dire que les emblavures ont connu une légčre régression du fait du retard des pluies d’automne. Pour ce qui est de la qualité des grains de blé (densité, taux de déchets), elle semble correcte. Le problčme réside dans le retard de livraison des récoltes ą l’Office des Céréales par les agriculteurs, bien que les moissons soient achevées. Rappelons que les récoltes de céréales ne sont jamais totalement livrées ą l’Office, les agriculteurs gardent ce qu’il faut pour les semailles alors qu’il faudrait des semences sélectionnées plus coūteuses. Il y a également ce qu’on garde pour l’auto-consommation. Cela fausse les statistiques relatives aux importations de céréales. Il y a toujours un problčme pour ce qui est de la faiblesse des rendements ą l’hectare, faute de pluviométrie suffisante et bien répartie durant la durée du cycle végétatif et faute de semer des espčces adaptées ą la sécheresse. Il faudrait un jour que les agriculteurs admettent qu’ą part le Nord, les cultures de céréales sont une loterie sauf irrigation. Alors, plantons des arbres adaptés ą la sécheresse. Ridha Lahmar (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1132 du 6 septembre 2007)

Sauvetage du groupe Affčs

 
Aprčs l’échec des tentatives de reprise du groupe Affčs par des investisseurs extérieurs : franēais, italiens et espagnols qui se sont succédé ces derničres semaines ą Tunis et ą Sfax, ą cause de l’ampleur de l’endettement, la BCT multiplie les efforts pour trouver des investisseurs tunisiens bien disposés dans le sens de l’assainissement, du redéploiement et de la restructuration du groupe. C’est ainsi que plusieurs réunions ont eu lieu ą la BCT, groupant des hommes d’affaires tunisiens connus en vue de constituer un consortium solide décidé ą sauver le groupe de la faillite. Il y a lieu de remarquer qu’ils ne se bousculent pas au portillon. Il reste ą mettre au point les modalités pratiques du sauvetage et de la recapitalisation du groupe Affčs : rééchelonnement des dettes bancaires, participation au capital de chacun, responsabilité future de la prise en mains de la gestion-recomposition du Conseil d’Administration.. Rappelons que le groupe Affčs, qui est en redressement judicaire, sous mandat de justice depuis plusieurs mois, est dans l’attente d’un plan d’action pour la relance des activités industrielles, actuellement en veilleuse. La passif est évalué ą 170-180 MD alors que les valeurs d’actif seraient de l’ordre de 120 ą 130 MD. D’oł un déficit de l’ordre de 50 MD. Avec la rentrée parlementaire, prévue le 10 septembre, la question relative ą la levée de l’immunité parlementaire risque de se poser Ridha Lahmar (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1132 du 6 septembre 2007)


La laļcité entre le souhaitable et le possible

 
Par Zyed Krichen Depuis quelques semaines, des dizaines d’intellectuels tunisiens ont exprimé leur intention de fonder une association culturelle pour la défense de la laļcité. Si certains ont chaleureusement salué cette initiative, d’autres l’ont trouvée suspecte et en rupture avec les “fondamentaux de l’identité nationale”. Les rapports entre le religieux et le politique dans nos contrées sont trčs complexes. En outre le débat a été pollué ces derničres décennies par l’islamisme politique. Les passions l’ont emporté sur la raison. Cela a souvent marginalisé les réflexions sereines sur un sujet aussi délicat. Historiquement les relations entre le politique et le religieux n’ont jamais été fusionnelles en terre d’Islam. Si l’on excepte la période prophétique , les premiers Musulmans se sont entretués et divisés en factions rivales pour l’accčs au pouvoir. Mźme si les Califes des premiers sičcles de l’Islam ont toujours dit qu’ils gouvernaient au nom de Dieu, leurs détracteurs se rebellaient aussi contre eux au nom du mźme principe. N’en déplaise aux islamistes d’aujourd’hui et aux apprentis théologiens, la politique et le religieux ne se sont jamais identifiés tout au long des quinze sičcles de l’histoire de l’Islam. Ils n’étaient pas non plus totalement hétérogčnes. Le pouvoir politique a eu toujours besoin d’une caution religieuse et les hommes de religion étaient tantōt les laudateurs du souverain, tantōt ses pourfendeurs. La tendance historique, du moins dans le monde sunnite, consiste en l’assujettissement du religieux au pouvoir politique. C’est ce que l’on observe dans quasiment toutes les sociétés arabo-musulmanes d’aujourd’hui. Seule la Turquie de Mustapha Kemal Ataturk a fait exception en proclamant la laļcité de l’Etat dans sa Constitution de 1937. La seule question digne d’intérźt aujourd’hui, pour le corps social, est celle-ci : l’Etat peut-il faire l’économie d’une politique religieuse ? L’une des figures de la laļcité est la totale neutralité de l’Etat en matičre de religion. Cela signifie qu’il ne finance plus le culte et n’interfčre plus dans ses affaires. Cela signifie aussi que les programmes scolaires, de la maternelle ą l’Université, se doivent d’observer une stricte neutralité en matičre de religion. La question est de savoir si cela est possible et souhaitable dans un pays comme la Tunisie ? La neutralité totale de l’Etat en matičre de religion est une véritable révolution. Les conditions de sa possibilité sont trčs particuličres : montée en puissance des élites modernistes, reflux du sentiment religieux et une grande détermination des classes dirigeantes ą restreindre le religieux dans la sphčre privée. Ces trois conditions ne nous semblent pas pouvoir źtre réunies mźme sur le moyen terme. Dans nos sociétés, le pilier fondamental de la modernité est l’Etat et non les forces progressistes de la société civile. Un désengagement total de l’Etat des affaires du culte ferait que celui-ci soit offert aux forces rétrogrades. La neutralité totale de l’Etat serait ainsi un pas en arričre et non un nouvel acquis moderniste. Un regard attentif et non partisan sur notre société nous fait prendre conscience d’un attachement profond pour la religion. Il y a une telle soif spirituelle et rituelle dans le pays qu’il est impensable de laisser cela ą la discrétion du simple imam de quartier. A cette demande globale il faudrait une réponse globale. L’Etat ne peut qu’y źtre impliqué. Son désengagement serait catastrophique. Mais le politique ne doit pas źtre, non plus, le seul gestionnaire de la chose religieuse. Le résultat serait aussi contre-productif. Il nous faut réfléchir ensemble (politiques, intellectuels et militants associatifs) sur quelle politique religieuse pour notre pays au début de ce sičcle. Que faire pour que nos citoyens vivent en toute quiétude leur religiosité sans tomber dans les affres de l’extrémisme et de l’intolérance ? Quelle éducation religieuse pour les jeunes Tunisiens. Quel discours dans nos mosquées ? Le débat intellectuel ne doit faire peur ą personne. Qu’il y ait des voix qui défendent la laļcité, dans toutes ses formes, ne peut źtre que bénéfique pour le débat public. Ce débat ne doit exclure aucune bonne volonté, de quelque bord qu’elle soit. Seul le fanatisme doit źtre marginalisé. Nous devons inventer notre propre voie vers la modernité. L’idéal laļque n’est en rien incompatible avec une vie spirituelle débarrassée de tout fanatisme, mais entre temps le chemin est long. Ayons l’intelligence d’en lever ensemble les embūches. (Source : « Réalités » (Magazine hebdomadaire – Tunis), N° 1132 du 6 septembre 2007)

 


 

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