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Le Club suisse de la Presse: confĂ©rence LibertĂ© de presse et mouvements sociaux en Tunisie AP: Tunisie: deux morts et six disparus dans le naufrage d’un bateau de pĂȘche AFP: Tunisie : 2 morts et 5 disparus APA: La Tunisie se classe 1Ăšre en Afrique et 5Ăšme dans le monde arabe dans le top 50 du Forum de Davos Crise financiĂšre: marchĂ© monĂ©taire Ă©pargnĂ©, mesures prĂ©ventives (BCT) Reuters: Tunisian banks have plenty of liquidity – cenbank AFP: Crise financiĂšre: marchĂ© monĂ©taire Ă©pargnĂ©, mesures prĂ©ventives (BCT) Afrik.com: La Tunisie et le Maroc sont-ils Ă lâabri de la crise financiĂšre ? Jamel Heni : Ces ministres dâouverture⊠LâExpression: Il y a 23 ans, IsraĂ«l bombardait Hammam Chatt – La paix amputĂ©e LâExpression: Tunisie-France – Le mythe dâune dĂ©colonisation «douce» LâExpression: Colonisateurs et dĂ©colonisĂ©s – Excuses, repentance et amnĂ©sie LâExpression: Crimes (et repentances) des nations – Excuses Ă gĂ©omĂ©trie variable Le site officiel du film : Shtar mâhaba (ou Lâautre MoitiĂ© du Ciel) de Kalthoum Bornaz Le Temps : Lâautre moitiĂ© du ciel de Kalthoum Bornaz « Et le scĂ©nario⊠? »
Perspectivestunisiennes: Dur à entendre pour ma génération, mais malheureusement vrai
Oodoc: Edition – Hamza Belloumi, “Pour un islam meilleur”
ComplĂ©ment dâinformation :
Dans la communication de lâONG « VĂ©ritĂ© Action » intitulĂ©e « Tunisie: La rentrĂ©e politique sâannonce chaude » publiĂ©e dans notre livraison datĂ©e le 8 octobre 2008, nous nâavions pas pu publier (Ă cause de son format) un tableau statistique intĂ©ressant dans le paragraphe concernant les « Victimes de la loi anti terroriste : plus de 100 personnes devant les juges !!! en 1 mois »
Le tableau dĂ©taillĂ© peut ĂȘtre consultĂ© Ă lâadresse suivante :
http://www.verite-action.org/index.php?option=com_content&task=view&id=160&Itemid=1
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Le Club suisse de la Presse –Geneva Press Club, a le plaisir dâinviter les journalistes suisses et Ă©trangers et ses membres Ă une confĂ©rence de presse sur le thĂšme
Liberté de presse et mouvements sociaux en Tunisie
avec
Rachid KhĂ©chana Correspondant de Swiss Info Ă Tunis, RĂ©dacteur en chef de l’ Al-Mawqif (L’Opinion), correspondant du journal Al-Hayat au Maghreb et chroniqueur Ă Radio Monte Carlo Moyen Orient  Tahar Ben Hassine TV Al-Hiwar Attounsi (Le Dialogue tunisien, Tunis)  Mouheiddine Cherbib FĂ©dĂ©ration des Tunisiens de la culture des deux rives
Modérateur : Abdel Wahab Hani Commission arabe des droits humains  Jeudi 16 octobre 2008 à 11h.30 « La Pastorale » Route de Ferney 106, GenÚve
La rĂ©volte du bassin minier de Gafsa dure depuis le mois de janvier dernier, sur fond de revendications sociales, notamment d’emploi des jeunes diplĂŽmĂ©s de cette rĂ©gion dĂ©shĂ©ritĂ©e et qui abrite les richesses miniĂšres du pays, de phosphates notamment.
Les mĂ©dias ont Ă©tĂ© priĂ©s de rester en dehors des Ă©vĂ©nements qui opposent la population aux forces de l’ordre.
Un court reportage inédit de la chaßne Al-Hiwar sur la révolte du bassin minier de Gafsa sera diffusé et des copies seront remises aux journalistes.  Dossier de presse disponible le jour de la conférence ou sur demande.
Contact médias: Abdel Wahab Hani, awhani@yahoo.fr, 079 735 89 35 Contact organisation: Jalel Matri: matri@bluewin.ch, 079 203 88 41
Buffet et pĂątisseries orientaux seront offerts sur place.
TĂ©lĂ©charger l’annonce au format PDF :www.pressclub.ch/doc/CSP_CP_161008_1130.pdf
Au plaisir de vous revoir Ă cette occasion.
Guy Mettan, Directeur exécutif
Tunisie: deux morts et six disparus dans le naufrage d’un bateau de pĂȘche
Tunisie : 2 morts et 5 disparus
La Tunisie se classe 1Ăšre en Afrique et 5Ăšme dans le monde arabe dans le top 50 du Forum de Davos
Crise financiÚre: marché monétaire épargné, mesures préventives (BCT)
Tunisian banks have plenty of liquidity – cenbank
La Tunisie et le Maroc sont-ils Ă lâabri de la crise financiĂšre ?
Les secousses de la crise financiĂšre mondiale atteignent les bourses africaines. Ce mardi encore, elles ont toutes Ă©tĂ© frappĂ©es, avec une baisse de 16,5% enregistrĂ©e au Caire en Egypte. Les analystes sâaccordent tous Ă dire que la croissance du continent est menacĂ©e. Dans ce contexte de crise gĂ©nĂ©ralisĂ©e, lâhebdomadaire britanniqueSunday Times a publiĂ© dans sa derniĂšre livraison du dimanche une liste de six pays oĂč les investissements seraient moins risquĂ©s. Ils sont tous du Moyen-Orient [1] exceptĂ©s : le Maroc et la Tunisie.
Le Sunday Times, pour rĂ©aliser son classement, sâest appuyĂ© sur lâindice MSCI World qui offre aux investisseurs des rĂ©fĂ©rences pour la gestion de leurs portefeuilles. Selon cet indice, la Tunisie et le Maroc, font partie des pays qui ont le mieux rĂ©sistĂ© Ă la crise financiĂšre internationale sur les douze derniers mois. Ils affichent sur cette pĂ©riode une croissance respective de +23% et +2% de leurs valeurs boursiĂšres. Ces deux pays maghrĂ©bins affichent ainsi « des rĂ©sultats dĂ©cents » depuis le dĂ©but de la crise lâĂ©tĂ© dernier. Ils auraient mĂȘme fait mieux que les Bric (le BrĂ©sil, la Russie, lâInde et la Chine), les nouveaux gĂ©ants.
Plusieurs raisons expliquent ces performances : dâabord, la hausse des flux dâinvestissements venant notamment des pays du Golfe. Ensuite, dans le cas de la Tunisie, la faiblesse de la participation Ă©trangĂšre Ă la capitalisation boursiĂšre. Elle en « reprĂ©sentait 25% fin septembre 2008, dont 22%, stable et durable, a Ă©tĂ© acquis dans le cadre dâun partenariat et dans le but de prendre des positions stratĂ©giques, aussi bien dans les sociĂ©tĂ©s que dans les banques tunisiennes », explique Mokdadi Hamadi, Directeur gĂ©nĂ©ral de la banque privĂ©e UBCI Finance (groupe UBCI-BNP Paribas) citĂ© parWebmanagercenter.com. Par ailleurs, les capitaux flottants ne sont, dâaprĂšs lui, que de 2,9%, ce qui permet dâĂ©viter un impact direct sur la physionomie du marchĂ©.
Au Maroc, une étude « balaie toutes les certitudes »
Dans le cas du Maroc, les raisons de la rĂ©sistance Ă la crise financiĂšre sont citĂ©es dans un article duFinancial Times datĂ© du 2 octobre. Les rĂ©formes initiĂ©es par le gouvernement auraient renforcĂ© les fondamentaux de lâĂ©conomie du pays et permis de rĂ©sorber le choc engendrĂ© par la hausse des cours des produits pĂ©troliers et agricoles. Cette performance marocaine serait aussi expliquĂ©e par la diversification des revenus du pays, Ă©crit le Financial Times. ConsĂ©quence : le gouvernement a pu augmenter les subventions aux produits alimentaires et Ă©nergĂ©tiques.
Le choc semble donc ĂȘtre contenu au Maroc. LâinquiĂ©tante tendance baissiĂšre observĂ©e ces derniers temps Ă la bourse de Casablanca est, quant Ă elle, attribuĂ©e à « un effet psychologique » par les spĂ©cialistes. pourtant une rĂ©cente Ă©tude rĂ©alisĂ©e par le Centre marocain de conjoncture (CMC), sur lâimpact de cette crise financiĂšre sur le Royaume, vient de « balayer toutes les certitudes », Ă©critlâEconomiste. Selon cette Ă©tude, le Maroc pourrait, en raison de la crise, perdre entre 1,5 Ă 2 points de croissance pour cette annĂ©e. Une croissance, initialement prĂ©vue Ă 6,5% par les experts.
[1] La Jordanie, le Liban, le Sultanat dâOman, le Qatar
(Source: Afrik.com le 9 octobre 2008)
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Ces ministres dâouvertureâŠ
Lâopposition tunisienne nâest plus au ban du pouvoir. Des dissidents en nombre occupent des postes officiels. Ministres dâouverture ou reddition massive?
Sans prĂ©cĂ©dent. Depuis vingt ans, des chefs de file font file Ă Carthage, mais les annĂ©es 2000 enregistrent un record de politiques «rendus». Ils troquent leur passĂ© dâopposants contre un ministĂšre, un conseil, un mĂ©dia, lâinsigne honneur des mocassins… et inventent ce que la Tunisie nâa connu que fort peu auparavant: les ministres dâouverture.
Cet attribut, on le sait, est en vogue en France. Il dĂ©signe lâopposition «dĂ©bauchĂ©e» par Nicolas Sarkozy et intĂ©grĂ©e en bonne et due forme au gouvernement. Le prĂ©sident français en avait alors fait dâune pierre trois coups: affaiblir la droite, la gauche et le centre en mĂȘme temps. Mais surtout, montrer avec superbe et fort probablement Ă son insu, lâinĂ©lĂ©gance dâune opposition intĂ©ressĂ©e. Ceux qui avaient signĂ© le bail avaient bien eu des portefeuilles Ă la clĂ©. Bernard Kouchner (figure emblĂ©matique de la gauche et fondateur de ââMĂ©decins sans frontiĂšresââ, actuel ministre des Affaires Ă©trangĂšres), pour ne pas le nommer, illustre Ă lui seul, cette Ăšre des principes publiquement et indiffĂ©remment interchangeables!!
Ainsi de lâouverture ailleurs. Le cas tunisien est en revanche plus frappant. Cette fois, ce sont les opposants eux-mĂȘmes qui se bousculent au portillon! Ils offrent leurs bons et loyaux services, expiant soigneusement une jeunesse par trop Ă©garĂ©e, aliĂ©nĂ©e, «raturant» lâimpubĂšre opposition bĂȘte et mĂ©chante, vaine et immature! Ils sont de plus en plus nombreux Ă passer au camp des vainqueurs, «brĂ»lant» ce qui reste des frontiĂšres politiques, sans crier gare, sans se renier, avec la sĂ©rĂ©nitĂ© et la prestance dâusage, les culottĂ©s !
La palme de reddition revient, il faut avoir le courage de le dire, aux anciens gauchos jusquâau-boutistes de la ligne dure, lâextrĂȘme gauche plus prĂ©cisĂ©ment. La gauche tout court nâexiste que vaguement en Tunisie, comme la droite dâailleurs, que lâon confond encore avec une rĂ©elle extrĂȘme droite, nationaliste, chauvine, traditionaliste et «naturellement» libĂ©rale. Une extrĂȘme droite primaire sans littĂ©rature et sans autre horizon quâun fatalisme dâautoritĂ©.
«Les Tunisiens ne suivent quâau bĂąton», «quiconque Ă sa place aurait fait pareil», «un peu de libertĂ© et vous verrez la pagaille»… Autant de slogans dâextrĂȘme droite, ĂąnonnĂ©s par une large majoritĂ©, qui se «vend» comme la plus «moderne» au monde arabe, mais qui paraĂźt inconsciente de ses certitudes, franchement de droite. Ă la limite de la psychose !
Toutefois, lâextrĂȘme gauche nâa pas plus dâarguments Ă rejoindre le pouvoir que dâautres acteurs politiques. Beaucoup dâIslamistes, et lĂ aussi il faut avoir le courage de le dire, beaucoup dâIslamistes en rĂȘvent, mais ils sont frappĂ©s dâ«inĂ©ligibilité» Ă la rĂ©signation (sic) ! Pour le coup, ce nâest pas quâils ne lâappellent de leurs vĆux, mais bien plutĂŽt quâils en ont les jambes courtes ! Ce qui nâaide pas Ă sauter le mur. LâĂ©radication des courants religieux, fondant lâavĂšnement du 7-Novembre, lâassĂšchement des «sources» fondamentalistes parachevant la neutralitĂ© religieuse bourguibienne, nos barbus sont tombĂ©s dans leur propre piĂšge: une opposition totale, stratĂ©gique et continue. Ils constituent pour ainsi dire lâopposition idĂ©ale: isolĂ©e, sans soutien et sans ressources. Leurs appĂ©tits noramalisateurs voire gouvernementaux tiennent aujourdâhui de la chimĂšre la plus farfelue. Dommage pour certains dâentre eux qui multiplient les appels du pied Ă coups de vassalitĂ© audiovisuelle (en Angleterre prĂ©cisĂ©ment) de pĂ©titions, de propos «sages» sur ââAl-Jaziraââ et de dĂ©sertions auto-flagellantes en nombre!
Dâautres salives coulent et couleront toujours. Mais on sâen tiendra Ă ces deux exemples extrĂȘmes, qui illustrent Ă eux seuls, la prĂ©dation politique la plus dĂ©sinvolte que la Tunisie ait connu depuis lâindĂ©pendance. Â
La ruĂ©e dâopposants de proue vers le gouvernement nâest ouverture que pour ceux qui lâavaient entreprise. Le gouvernement fonctionne bien sans eux. Il peut tout Ă fait dĂ©cliner leur offre de service. Ils ne pĂšseront pas sur ses choix stratĂ©giques. Tout au plus pourraient-ils glisser quelques «annotations» leur mandat durant. Un mandat de plus en plus hypothĂ©tique, tant la concurrence est rude. Les desseins des uns et des devinĂ©s !
En France, Sarkozy a attirĂ© les opposants. En Tunisie, les opposants frappent Ă la porte du pouvoir. Dans un cas, on les invite, dans lâautre ils sâinvitent eux-mĂȘmes avec lâinsistance lugubre dâun hĂŽte indĂ©sirable ! Le rĂ©sultat voyez-vous nâest pas le mĂȘme. Les premiers ont des choses Ă dire, les seconds écoutent ce quâon leur dit…
Jamel Heni Jamelheni@netcourrier.com
(Source: âLâExpressionâ (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 50 du 3 au 9 octobre 2008)
Lien: http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=1330
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Dossier
Nous attendons des excuses !
23 ans aprĂšs le bombardement de Hammam Chatt du 1er octobre 1985 par lâaviation israĂ©lienne, les Tunisiens attendent toujours des excuses. Alors que la rĂ©solution 573 adoptĂ©e par lâONU «estime que la Tunisie a droit Ă des rĂ©parations appropriĂ©es comme suite aux pertes en vies humaines et aux dĂ©gĂąts matĂ©riels dont elle a Ă©tĂ© victime et dont IsraĂ«l a reconnu ĂȘtre responsable». La dĂ©colonisation de notre pays souvent dĂ©peinte comme une transition en douceur, a Ă©tĂ© sanglante. Faudrait-il passer les morts de Bizerte, de Sakiet Sidi Youssef, le meurtre de Farhat Hached par profits et pertes pour accrĂ©diter une thĂšse «apaisante» mais tronquĂ©e. Des questions dâactualitĂ© brĂ»lante, quand lâItalie entend verser des dĂ©dommagements Ă la Libye. A un moment oĂč AmĂ©ricains, Australiens, Canadiens, ont prĂ©sentĂ© des excuses officielles aux peuples autochtones Ă lâidentitĂ© dĂ©sintĂ©grĂ©e. Et la repentance, si elle ne nous fera pas oublier nos morts, aura au moins le mĂ©rite de sortir enfin les cadavres des placards de notre Histoire.
Il y a 23 ans, Israël bombardait Hammam Chatt
La paix amputée
LâopĂ©ration âJambe de boisâsâest soldĂ©e par 68 morts. Et une centaine de blessĂ©s. CâĂ©tait Ă Hammam Chatt, le 1er octobre 1985. Dans sa rĂ©solution 573, lâONU nous accorde le droit dâexiger rĂ©paration suite aux pertes humaines et aux dĂ©gĂąts matĂ©riels. Nous nâavons mĂȘme pas obtenu des excuses.
Des bĂątiments rasĂ©s en quelques minutes. Des jambes, des bras, voltigeaient dans lâair. Des cadavres calcinĂ©s, des voitures brĂ»lĂ©es. Hurlement de femmes, cris des blessĂ©s. Le souffle des bombes a proprement dĂ©capitĂ© un jeune homme dâĂ peine 16 ans.
AprĂšs lui avoir arrachĂ© la jambe. Les membres dĂ©tachĂ©s des corps Ă©pars ont Ă©tĂ© peu Ă peu rassemblĂ©s. Dans une morgue. Une scĂšne cataclysmique. Que lâon voit habituellement Ă la tĂ©lĂ©vision, dans des pays lointains, frappĂ©s par la guerre. On est pourtant Ă quelques kilomĂštres de la capitale, dans la banlieue sud de Tunis.
En ce 1er octobre 1985, le feu et la destruction se sont abattus sur la petite bourgade de Hammam Chatt. Un village paisible, bombardĂ© par dix avions, des F15 de lâarmĂ©e israĂ©lienne. Une opĂ©ration de routine pour les IsraĂ©liens. Qui en ont effectuĂ© des dizaines dâautres au Proche-Orient. Au Liban, en Palestine. La destination a pourtant Ă©tĂ©, cette fois-ci, tunisienne. 68 morts, Tunisiens et Palestiniens. Une centaine de blessĂ©s. Des familles dĂ©chirĂ©es, des maisons dĂ©truites. Plus de 5 millions de dinars de dĂ©gĂąts matĂ©riels.
Sombre bilan pour cette opĂ©ration baptisĂ©e Jambe de Bois commanditĂ©e par une «colombe» israĂ©lienne, nommĂ©e Ehud Barak. Les autoritĂ©s sionistes espĂ©raient ensevelir le leader Yasser Arafat, sous les dĂ©combres du village tunisien. Violant notre espace aĂ©rien, notre souverainetĂ© nationale, et les lois internationales. Larguant des bombes sur un pays traditionnellement pacifique. Ami de lâOccident.
La Tunisie a saisi le Conseil de SĂ©curitĂ©. La rĂ©solution 573 a Ă©tĂ© adoptĂ©e par lâONU. 14 voix se sont exprimĂ©es pour. LâAmĂ©rique sâest abstenue. La rĂ©solution «exige quâIsraĂ«l sâabstienne de perpĂ©trer de tels actes dâagression ou de menacer de le faire; condamne Ă©nergiquement lâacte dâagression armĂ©e perpĂ©trĂ©e par IsraĂ«l contre le territoire tunisien, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies et du droit et des normes de conduite internationaux». Et enfin lâONU «estime que la Tunisie a droit Ă des rĂ©parations appropriĂ©es comme suite aux pertes en vies humaines et aux dĂ©gĂąts matĂ©riels dont elle a Ă©tĂ© victime et dont IsraĂ«l a reconnu ĂȘtre responsable».
IsraĂ«l a fait bien plus que reconnaĂźtre sa responsabilitĂ© dans le massacre. Elle lâa revendiquĂ©e. Les mĂ©dias de Tel Aviv ont soulignĂ© lâ«hĂ©roĂŻsme» des pilotes, qui frappent Ă 3000 kilomĂštres de leurs bases. ConsidĂ©rant quâil sâagit dâune opĂ©ration «dĂ©fensive», motivĂ©e par la prĂ©sence de lâOrganisation de LibĂ©ration de la Palestine (OLP) en Tunisie, plus prĂ©cisĂ©ment Ă Hammam Chatt mĂȘme. Les bonnes relations quâa toujours entretenues notre pays avec les Etats-Unis ne les ont pas empĂȘchĂ©s dâexprimer leur «comprĂ©hension envers cet acte dâautodĂ©fense». Autant dire que la rĂ©solution 573 condamnant lâagression sioniste est restĂ©e lettre morte. IsraĂ«l nâa jamais prĂ©sentĂ© dâexcuses officielles.
Une opĂ©ration que les mĂ©dias tunisiens ont peu Ă peu oubliĂ©. Ă moins que les insoutenables images du massacre ne soient refoulĂ©es dans lâinconscient de nos journalistes. La Tunisie est pourtant en droit dâexiger les rĂ©parations que lâEtat dâIsraĂ«l nâa toujours pas versĂ©es. Un droit reconnu par lâONU, attestĂ© par une rĂ©solution en bonne et due forme. Une rĂ©solution 573 qui serait presque passĂ©e dans les oubliettes de lâhistoire. Comme tant dâautres injonctions de lâONU visant IsraĂ«l. Sans doute parce quâaux yeux des agresseurs sionistes, le sang tunisien ne vaut pas plus cher que celui des Libanais ou des Palestiniens. Câest-Ă -dire pas grand-chose. En tout cas pas suffisamment pour verser des rĂ©parations. Vraiment pas de quoi se repentir. Et voici vingt-trois ans que la Tunisie attend des excuses.
Oualid Chine
(Source: âLâExpressionâ (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 50 du 3 au 9 octobre 2008)
Lien :http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=1345
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Tunisie-France
Le mythe dâune dĂ©colonisation «douce»
Saura-t-on jamais qui a ordonnĂ© lâassassinat de Farhat Hached ? Les archives françaises, consultĂ©es par Noureddine Hached, le fils du leader syndicaliste, restent muette Ă ce sujet. Et au sujet dâautres crimes de la colonisation. De lĂ Ă demander des excuses Ă la FranceâŠ
LâindĂ©pendance de la Tunisie est souvent prĂ©sentĂ©e comme un happy end. Pour un film qui a certes connu de multiples rebondissements.
Mais sans Ă©pisodes sanglants. Ă cet Ă©gard, le scĂ©nario de la Guerre dâAlgĂ©rie est considĂ©rĂ© comme un repoussoir, sans nul rapport avec lâĂ©pisode de la dĂ©colonisation de notre pays. Un peu comme si la volontĂ© de la diplomatie bourguibienne de maintenir de bonnes relations de coopĂ©ration sinon de fraternitĂ© avec lâancien occupant avait escamotĂ© les pages sanglantes du roman familial franco-tunisien. Pour rester dans le registre cinĂ©matographique, ââle Vent des AurĂšsââ nâaurait jamais perturbĂ© un ââEtĂ© Ă la Gouletteââ.
La tolĂ©rance de cette «terre dâaccueil» aurait ainsi ouvert les portes de son «cafĂ© des dĂ©lices» Ă tous les Ă©trangers, Français y compris. Ces bons «clients» seraient mĂȘme partis de leur plein grĂ©, accordant un gĂ©nĂ©reux pourboire en sus : lâIndĂ©pendance. En somme, il sâagirait dâun colonialisme bon enfant, au visage doux et avenant. Qui nâa dĂ©cidĂ©ment rien Ă voir avec les pĂ©ripĂ©ties sanguinolentes des «évĂ©nements» algĂ©riens. Les «invitĂ©s» seraient presque partis dâeux-mĂȘmes, non sans avoir laissĂ© leurs fameuses routes, et hĂŽpitaux, et avoir appris au passage la «Marseillaise», ce chant Ă lâorigine rĂ©volutionnaire, Ă nos enfants. Sans doute pour leur donner quelques vagues rudiments de droits de lâhomme… indigĂšne.
Quand des voix algĂ©riennes se sont Ă©levĂ©es pour rĂ©clamer des excuses Ă lâancien colonisateur, peu de Tunisiens se sont joints au choeur. Câest Ă croire que le film, une espĂšce de ââLove Storyââ dĂ©clinĂ©e sur un mode politique, repassĂ© Ă lâenvi par les historiens condescendants dâoutre-MĂ©diterranĂ©e, a fini par sâimprimer dĂ©finitivement sur les rĂ©tines et marquer durablement les esprits. Alors des excuses, vous, nây pensez pas. La transition a Ă©tĂ© douce, le pouvoir est passĂ© des mains françaises aux nĂŽtres. Ă cet Ă©gard, Mohamed Lazhar Gharbi, professeur dâhistoire contemporaine, sâinterroge: «Si certains historiens tunisiens osent parler de valeurs de la rĂ©volution française et de droits de lâhomme inculquĂ©s par la France aux Tunisiens, le colonialisme nâest-il pas une agression de tout un peuple et donc par essence une nĂ©gation des droits de lâHomme ? La dĂ©colonisation est concĂ©dĂ©e Ă lâamiable. Soit. Comment peut-on alors situer le mouvement des fellaghas, les Ă©vĂ©nements du 9 avril 1938, lâinternement de nationalistes, lâexil de Moncef Bey, la rĂ©pression aveugle de 1951-1953, les assassinats commis par des groupes dâextrĂȘme droite et certains colons, le bombardement de populations civiles comme le village de Sakiet Sidi Youssef et le massacre de Tazarka ?»
Et si la puissance colonisatrice était simplement en «mission civilisatrice» en Tunisie, comment justifier les 4 000 à 6 000 civils massacrés à Bizerte ? Par un simple bras de fer entre deux tendances «mégalomaniaques» ? Mais alors, fallait-il utiliser des avions de chasse et bombarder une ville pour faire taire les voix qui réclamaient le départ des derniers soldats français restés sur nos terres ? Fallait-il éliminer Farhat Hached, le leader syndicaliste et indépendantiste dans un guet-apens maquillé comme dans un film de série Z ?
Pour Mohamed Lazhar Gharbi, «la responsabilitĂ© de lâEtat français est incontestable. Le moindre respect pour un peuple humiliĂ© pendant 75 ans serait que la France reconnaisse ce crime. Tant quâelle ne le fera pas, ce martyr du syndicalisme et du nationalisme tunisiens restera le symbole dâune mĂ©moire confisquĂ©e».
Si le happy end conserve encore quelques attraits, câest uniquement parce quâil coupe la rĂ©alitĂ© historique au montage. Les fellaghas sont ainsi passĂ©s depuis longtemps par profits et pertes. Quant aux excuses, la France nâavouera pas avoir trempĂ© dans le meurtre de Hached. Sakiet Sidi Youssef ? Les petits Ă©coliers Ă©taient sans doute des victimes collatĂ©rales. Charles de Gaulle nâen fournira pas pour avoir dĂ©cimĂ© des civils, Ă Bizerte. De quoi remettre en question les thĂšses des extrĂ©mistes de la «conciliation». La repentance ? Elle risquerait de froisser les sensibilitĂ©s, remettre en cause une amitiĂ© de cinquante ans. Reste donc au moins à «dĂ©coloniser la mĂ©moire». Pour sortir les cadavres encore cachĂ©s dans les placards de lâHistoire.
Oualid Chine
(Source: âLâExpressionâ (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 50 du 3 au 9 octobre 2008)
Lien :http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=1346
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Colonisateurs et décolonisés
Excuses, repentance et amnésie
LâItalie a prĂ©sentĂ© des excuses Ă la Libye pour la pĂ©riode coloniale. Elle va aussi lui verser une compensation. DĂ©cision sans prĂ©cĂ©dent qui risque de nâĂȘtre pas suivie par les autres anciennes puissances coloniales europĂ©ennes. Et particuliĂšrement par la France, qui rejette toute idĂ©e dâexcuse ou de compensation pour ses excĂšs coloniaux, y compris au Maghreb.
LâItalie et la Libye ont signĂ©, samedi 30 aoĂ»t, Ă Benghazi un traitĂ© historique dâamitiĂ© et de coopĂ©ration qui va solder les comptes de plus trente ans de colonisation italienne en Libye. Lâaccord constitue une premiĂšre dans les rapports entre pays liĂ©s par une mĂ©moire commune de colonisation. La Libye a Ă©tĂ© occupĂ©e militairement par lâItalie Ă partir de 1911 avant de devenir dans les annĂ©es 1930 une colonie italienne. Elle a recouvrĂ© son indĂ©pendance en 1951 aprĂšs la dĂ©faite de lâItalie dans la DeuxiĂšme guerre mondiale et la chute du rĂ©gime fasciste qui le gouvernait.
 Les bons comptes de Rome
ArrivĂ© Ă Benghazi avec, dans la soute de son avion, la VĂ©nus de CyrĂšne, la statue romaine emportĂ©e il y a prĂšs de cent ans par des archĂ©ologues italiens, le prĂ©sident du conseil italien Silvio Berlusconi ne sâĂ©tait pas prĂ©sentĂ© sous la tente du colonel Mouammar Kadhafi les mains vides. Il avait apportĂ© avec lui un «gros chĂšque» de 5 milliards de dollars, qui devrait constituer des indemnitĂ©s pour clore le contentieux post-colonial avec ses hĂŽtes.
«AprĂšs les moments tragiques de lâoccupation italienne et au nom du peuple italien, je me sens en devoir de prĂ©senter mes excuses et de manifester notre douleur pour ce qui sâest passĂ© il y a tant dâannĂ©es», a dĂ©clarĂ© le chef dâEtat italien. «LâItalie sâexcuse pour les massacres, les destructions et la rĂ©pression contre le peuple libyen durant lâoccupation coloniale», a rĂ©pondu Mouammar Kadhafi. Le leader libyen qui, depuis des annĂ©es, exigeait un acte solennel de contrition de la part de lâancienne puissance coloniale prĂ©sente en Tripolitaine et CyrĂ©naĂŻque de 1911 Ă 1943, avait de bonnes raisons dâĂȘtre satisfait. Son obstination avait fini par ĂȘtre payĂ©e en retourâŠ
DĂ©jĂ en 1999, le prĂ©sident du Conseil de lâĂ©poque, le dĂ©mocrate de gauche Massimo DâAlema, avait demandĂ© pardon pour les «martyrs de notre violence», Ă savoir prĂšs de 100 000 victimes libyennes. LâannĂ©e prĂ©cĂ©dente, un premier document bilatĂ©ral avait mĂȘme Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour mettre un terme aux rapports difficiles entre les deux pays. Mais au-delĂ des paroles, le colonel Kadhafi exigeait, auprĂšs des gouvernements italiens successifs, des rĂ©parations matĂ©rielles. Il avait notamment Ă©voquĂ© la construction dâune autoroute traversant la Libye de la frontiĂšre tunisienne Ă celle de lâĂgypte. Mais Rome traĂźnait des pieds ne souhaitant dĂ©bourser que quelques dizaines de millions dâeuros.
De retour au pouvoir au printemps dernier, Silvio Berlusconi a finalement dĂ©cidĂ© de reprendre les nĂ©gociations et dâouvrir son porte-monnaie sans cacher ses intentions: «Lâaccord nous permettra dâavoir moins de clandestins et plus de gaz et de pĂ©trole libyen qui est dâune excellente qualité».
PayĂ© Ă coup de 200 millions dâeuros dâinvestissements par an, pendant un quart de siĂšcle, le rĂ©chauffement des relations avec Tripoli devrait ainsi faciliter lâaccĂšs du marchĂ© libyen aux entreprises italiennes et surtout Ă lâENI (la sociĂ©tĂ© italienne des hydrocarbures) de mieux accĂ©der aux ressources naturelles de la Libye, qui fournit dĂ©jĂ 25% du pĂ©trole et 33% du gaz consommĂ© en Italie.
Lâaccord prĂ©voit Ă©galement la construction «dâun trĂšs grand nombre» de logements, lâinstallation dâentreprises italiennes en Libye, des bourses Ă des Ă©tudiants libyens en Italie et des pensions pour des mutilĂ©s, victimes de mines anti-personnel posĂ©es par lâItalie pendant la pĂ©riode coloniale. Mais câest la question de lâimmigration qui est au centre de lâaccord.
Cela fait des annĂ©es en effet que la Libye utilise les dĂ©parts, depuis ses cĂŽtes, de bateaux chargĂ©s de clandestins comme un moyen de pression en direction de lâEurope et en particulier de lâItalie. Dans le cadre des accords prĂ©cĂ©dents, Rome et Tripoli avaient envisagĂ© des patrouilles maritimes mixtes pour empĂȘcher les traversĂ©es. Le nouvel accord entre les deux pays devrait permettre une mise en ?uvre concrĂšte de ce projet afin dâĂ©viter les vagues dâarrivĂ©es Ă Lampedusa.
Vu dâItalie, lâaccord vise, dâune certaine maniĂšre, Ă fixer au sud de la MĂ©diterranĂ©e la frontiĂšre migratoire de lâUnion europĂ©enne (UE) en confiant le soin aux Libyens de freiner lâĂ©migration africaine vers lâEurope. Ă cet effet, Rome a promis de fournir Ă la Libye un systĂšme radar satellitaire dâun coĂ»t de 500 millions de dollars cofinancĂ© par lâUE pour contrĂŽler les frontiĂšres mĂ©ridionales du pays et rĂ©duire les flux en provenance dâAfrique subsaharienne.
 France : pas dâexcuses pour les bougnouls !
RĂ©agissant Ă la dĂ©cision italienne, le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres a estimĂ©, le 2 septembre, que lâaccord signĂ© entre Rome et Tripoli «nâest ni un prĂ©cĂ©dent, ni une rĂ©fĂ©rence» car «chaque histoire bilatĂ©rale avance comme elle le souhaite, chaque histoire est spĂ©cifique», dans une comparaison avec la colonisation française de lâAlgĂ©rie. Mais pas seulement de ce pays.
OccupĂ©e pendant plus de 130 ans par la France qui lâa transformĂ©e en colonie de peuplement, lâAlgĂ©rie, devenue indĂ©pendante en 1962, nâa pas cessĂ© depuis de rĂ©clamer Ă la France de se «repentir» pour cette douloureuse histoire commune. ?? 46 ans aprĂšs la fin de la colonisation qui sâest achevĂ©e par une guerre sanglante, les deux pays ne parviennent dâailleurs pas Ă construire une relation bilatĂ©rale apaisĂ©e.
Depuis son accession Ă la tĂȘte de lâEtat français, le prĂ©sident Nicolas Sarkozy nâa cessĂ© de rĂ©itĂ©rer son rejet de toute idĂ©e de repentance, estimant quâil appartient aux historiens dâeffectuer un «travail de mĂ©moire».
CitĂ© par lâAFP, lâun dâeux, Benjamin Stora, estime que lâaccord italo-libyen apparaĂźt comme «une dĂ©cision de gestion Ă©conomique» puisquâil prĂ©voit des dĂ©dommagements sous forme dâinvestissements dans des projets dâinfrastructure en Libye. Il «nâest pas quelque chose dâaccessoire», ajoute-t-il, mais «un geste fort qui va Ă contre-sens du discours sur la non-repentance». En matiĂšre de dĂ©dommagements, lâhistorien français dâorigine algĂ©rienne rappelle que les accords dâEvian qui ont mis fin Ă la guerre comportent une amnistie et ne prĂ©voient rien Ă ce sujet.??
«Le contentieux algĂ©ro-français a Ă©tĂ© rĂ©glĂ© par les nĂ©gociations pendant la guerre puis par les nationalisations qui ont suivi lâindĂ©pendance», explique, de son cĂŽtĂ©, lâhistorien algĂ©rien Mohamed Harbi, alors que demeurait un «vrai contentieux entre lâItalie et la Libye». ??
Quant Ă la question de la mĂ©moire, M. Stora observe que Paris a optĂ© pour une «politique des petits pas» qui, selon lui, nâira pas jusquâĂ la repentance souhaitĂ©e par Alger. ??A contrario, M. Harbi pense que cette mĂȘme politique conduira la France «à reconnaĂźtre ses torts» Ă cause dâune opinion publique oĂč pĂšsent les populations dâorigine immigrĂ©e.
Ă Alger, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la puissante Organisation nationale des moudjahidine (ONM, vĂ©tĂ©rans de la guerre dâindĂ©pendance), SaĂŻd Abadou, a appelĂ© la France à «accomplir ce pas» effectuĂ© par la Libye et à «reconnaĂźtre, sâexcuser et indemniser». «Les autoritĂ©s françaises ont reconnu sans ambiguĂŻtĂ© lâinjustice du systĂšme colonial», a rĂ©pondu, le 2 septembre, le porte-parole du ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres, Eric Chevallier. ??Il a rappelĂ© quâun ambassadeur français en AlgĂ©rie avait qualifiĂ© les massacres de SĂ©tif en 1945 de «tragĂ©die inexcusable» et quâun autre ambassadeur avait Ă©voquĂ© Ă ce sujet la «trĂšs lourde responsabilité» des autoritĂ©s françaises dans ces «épouvantables massacres».
Lors de sa visite à Alger le 4 février 2007, Jack Lang, alors conseiller spécial de la candidate socialiste SégolÚne Royal, a été la premiÚre personnalité politique française à plaider ouvertement pour une «reconnaissance (par la France) des crimes commis par la colonisation» en Algérie, comme alternative aux «excuses» réclamées par Alger à Paris pour les «crimes» commis en Algérie pendant la période coloniale.
Premier Ă rĂ©agir, dĂšs le lendemain, Philippe Douste-Blazy, alors ministre des Affaires Ă©trangĂšres, a jugĂ© que la France devait cesser de «battre sa coulpe». «MĂ©fions-nous de la mauvaise conscience et de la repentance permanente. Tout cela est liĂ© au raidissement de la mĂ©moire, au souvenir nĂ©cessairement douloureux de la colonisation», a dĂ©clarĂ© celui qui fut lâinspirateur de la loi abrogĂ©e sur les «bienfaits de la colonisation». «Mais regardons vers lâavant. 74% des AlgĂ©riens ont moins de 25 ans. Il faudrait maintenant tourner une page et arriver Ă regarder lâAlgĂ©rie comme un partenaire dâĂ©gal Ă Ă©gal», a-t-il poursuivi.
Faisant allusion au vaste programme de privatisation des entreprises publiques lancĂ© par les autoritĂ©s algĂ©riennes, il a notĂ© que les «AmĂ©ricains, les Britanniques, les Espagnols et les autres» Ă©taient sur les rangs, alors que «les Français nâarrĂȘtent pas de battre sa coulpe». Toujours Ă droite, le dĂ©putĂ© UMP, Jacques Myard, a qualifiĂ© les propos de Jack Lang de «dĂ©lit de rĂ©visionnisme de la vĂ©ritĂ© historique». Ces propos sont «une vĂ©ritable trahison des intĂ©rĂȘts de la France», Ă©crit le dĂ©putĂ© dans un communiquĂ©. Il accuse M. Lang dâĂȘtre «tombĂ© dans le piĂšge de la dĂ©magogie algĂ©ro-algĂ©rienne qui cherche Ă imputer Ă la colonisation française toutes les difficultĂ©s de lâAlgĂ©rie actuelle». «Une telle attitude constitue un dĂ©lit de rĂ©visionnisme», accuse-t-il en demandant Ă M. Lang de «prĂ©senter ses excuses aux Français qui ont ?uvrĂ© pendant des dĂ©cennies au profit de lâAlgĂ©rie». De son cĂŽtĂ©, le chef de lâextrĂȘme-droite, Jean-Marie Le Pen, a estimĂ© que la France nâavait pas Ă exprimer de «regrets» Ă lâAlgĂ©rie pour la pĂ©riode coloniale. «Si M. Lang entend par lĂ les regrets que nous devrions avoir vis-Ă -vis de lâAlgĂ©rie, câest une opinion crapuleuse, câest scandaleux de dire cela», a dĂ©clarĂ© M. Le Pen. Il a estimĂ© que la France nâavait «bien sĂ»r» pas dâexcuses Ă prĂ©senter Ă lâAlgĂ©rie, dĂ©clarant que la «repentance» lui «sortait par les yeux». «Je suis fier dâĂȘtre Français, jâaccepte lâhistoire de la France, quelle quâelle soit, malgrĂ© ses erreurs, malgrĂ© ses faiblesses, et aussi grĂące tout de mĂȘme Ă son apport exceptionnel», dâabord pour les Français, «et ensuite pour le monde», a-t-il dĂ©clarĂ©.
??En visite officielle en AlgĂ©rie, quelques mois aprĂšs, en dĂ©cembre 2007, le prĂ©sident Sarkozy ne pouvait esquiver la question. Avec son style tonitruant, il a Ă©voquĂ© le systĂšme colonial, «injuste par nature», qui «ne pouvait ĂȘtre vĂ©cu autrement que comme une entreprise dâasservissement et dâexploitation». Simple condamnation du systĂšme colonial donc, et en termes trĂšs gĂ©nĂ©raux, mais pas dâexcuses, ni de repentir.
Cependant, ?ces mots, un peu «trop» choisis, mĂȘme Ă©manant du chef dâEtat français, sauraient-ils, Ă eux seuls, panser les blessures dâun passĂ© de sang, de haine et de douleur, Ă un moment oĂč des voix continuent de sâĂ©lever, surtout en France, pour souligner la «mission civilisatrice» de la colonisation ?
 Le douloureux legs de lâHistoire
Entre la honte et la fiertĂ©, les manuels scolaires des anciennes puissances coloniales europĂ©ennes semblent dâailleurs hĂ©siter, tributaires de lâhistoire et des rapports de force politiques. Hormis en France, aucune consigne â et, a fortiori, aucun texte de loi â nâencadre lâenseignement de lâhistoire de la colonisation.
Comme le souligne Lucio Villari, professeur dâhistoire contemporaine Ă lâuniversitĂ© de Rome, citĂ© par ââLe Mondeââ, «lâItalie nâa pas eu un empire colonial comme la France». Les enjeux et les susceptibilitĂ©s ne sont pas les mĂȘmes des deux cĂŽtĂ©s des Alpes. PlutĂŽt quâun «empire», lâItalie a eu des «moments oĂč elle a dominé», prĂ©cise-t-il, Ă©voquant les ex-colonies italiennes que furent la Libye et, plus briĂšvement, lâEthiopie, lâErythrĂ©e et la Somalie.
Il y a trois ans, le prĂ©sident de la rĂ©gion du Latium, Francisco Storace, membre de lâAlliance nationale (droite), avait publiquement jugĂ© «trop Ă gauche» lâorientation des manuels scolaires utilisĂ©s dans sa rĂ©gion. RĂ©sultat ? Un tollĂ© dans toute lâItalie. Et lâembarras de lâĂ©lu, aujourdâhui ministre de la SantĂ©, contraint de faire machine arriĂšre.
En Espagne, les manuels scolaires expĂ©dient le passĂ© colonial de façon sibylline: «En 1975, lâEspagne a cĂ©dĂ© le Sahara au Maroc et Ă la Mauritanie (…)», note discrĂštement ââLâHistoire du monde contemporainââ. Quant Ă Ceuta et Ă Melilla, enclaves en terre marocaine, personne ne semble imaginer quâelles puissent ĂȘtre autre chose que des villes espagnoles : on nâen parle donc pas.
Le seul «empire» dĂ©funt qui vaille, Ă feuilleter les manuels de la pĂ©ninsule IbĂ©rique, câest celui des conquistadors: lâAmĂ©rique latine. La prĂ©sentation des faits est «en gĂ©nĂ©ral Ă©quilibrĂ©e et pondĂ©rĂ©e» et les indĂ©pendances sont montrĂ©es «comme des processus dâĂ©mancipation», estime Rafael Valls, professeur des sciences de lâĂ©ducation Ă lâuniversitĂ© de Valence, citĂ© par le mĂȘme quotidien français. «La vision prĂ©dominante est fondĂ©e sur la tolĂ©rance, la comprĂ©hension et la concorde», rĂ©sume-t-il.
Cela nâa pas toujours Ă©tĂ© le cas. De 1939 (victoire du franquisme aprĂšs la guerre civile) jusquâĂ la fin des annĂ©es 1950, les manuels scolaires ont «exaltĂ© lâhistoire de lâEmpire espagnol et de lâhispanité», rappelle M. Valls. Plus tard, aprĂšs la mort de Franco, lâĂ©vocation du passĂ© colonial et des indĂ©pendances sâest longtemps rĂ©duite Ă quelques pages.
Il arrive aussi que les autoritĂ©s insistent, comme câest le cas au Royaume-Uni, sur lâ«lâhĂ©ritage controversé» du passĂ© colonial â en lâoccurrence, de lâancien Empire britannique. En juillet 2004, Ă Londres, lâOfsted, organisme de contrĂŽle de lâĂ©ducation, jugeant «insuffisant» le temps consacrĂ© Ă ces questions, a mis les points sur les «i» : «Les Ă©lĂšves devraient connaĂźtre plus de choses sur lâEmpire britannique, savoir que les historiens en ont donnĂ© des interprĂ©tations diffĂ©rentes.»
Jusquâici, au Royaume-Uni comme ailleurs, bien peu de place a Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă cet enseignement. Les programmes se focalisent sur trois pĂ©riodes : celle des Tudor et des Stuart, celle de lâAllemagne nazie et celle de la Russie de Staline. Comme lâa rĂ©sumĂ© un jour le professeur Simon Shama, universitaire reconnu, «dans les programmes dâhistoire, entre les Henry et Hitler, il nây a rien».
En Belgique, la conquĂȘte du Congo (devenu RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo-Kinshasa) est Ă peine abordĂ©e Ă lâĂ©cole. Est-ce parce que les Belges ne se passionnent pas pour leur propre histoire ? Celle-ci, depuis les annĂ©es 1970, nâest mĂȘme plus enseignĂ©e en tant que telle. Les professeurs sont simplement invitĂ©s Ă illustrer, par quelques exemples belges, des phĂ©nomĂšnes historiques gĂ©nĂ©raux.
YĂŒsra Diba
(Sources : AFP, Reuters, ââLe Mondeââ, ââLibĂ©rationââ, ââNouvelobs.comââ).
(Source: âLâExpressionâ (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 50 du 3 au 9 octobre 2008)
Lien :http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=1347
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Crimes (et repentances) des nations
Excuses à géométrie variable
Willy Brandt sâest agenouillĂ© Ă Varsovie pour demander pardon aux Juifs et aux Polonais. Les Japonais ont exprimĂ© leurs remords pour leurs agressions coloniales. Les AmĂ©ricains, Australiens, Canadiens se sont repentis dâavoir assimilĂ© les peuples autochtones par la force. MĂȘme lâItalie a prĂ©sentĂ© ses excuses Ă la Libye. Pour la France, la repentance nâest pas Ă lâordre du jour.
En matiĂšre de repentir, les Japonais avaient une ancienne coutume, le seppuku : sâĂ©ventrer pour sauver son honneur. Aujourdâhui, les Japonais ont pris lâhabitude de voir, dans la presse, des photos de dirigeants dâentreprise prosternĂ©s jusquâĂ terre devant des employĂ©s en colĂšre. Mais plus personne ne pense sâĂ©ventrer pour se faire pardonner ses torts.
Dans les relations internationales, le repentir, solennellement exprimĂ©, fait partie des convenances diplomatiques : il aide Ă dissiper les rancĆurs du passĂ©Â et Ă rĂ©duire le fossĂ© entre les peuples. En prĂ©sentant des excuses aux Juifs pour les crimes commis par les nazis contre leurs coreligionnaires pendant la seconde guerre mondiale, lâAllemagne a Ă©tĂ© la premiĂšre nation Ă se prĂȘter Ă cet exercice, Ă mi-chemin entre la diplomatie et⊠la tragĂ©die classique. Comme en 1970, lorsque le chancelier allemand Willy Brandt sâĂ©tait agenouillĂ©, Ă Varsovie, dans un geste quasi-thĂ©Ăątral, pour demander pardon aux Polonais et aux Juifs pour les crimes nazis.
Le pays de Goethe, qui nâa pas fini de payer, au propre et au figurĂ©, pour les crimes de lâHolocauste, a prĂ©sentĂ© aussi des excuses pour le massacre par des colons allemands de la tribu des Hereros en Namibie (Afrique australe), qui fit 65 000 morts de 1904 Ă 1907.
Mais les Allemands, pas plus quâun autre peuple, nâont pas toujours Ă©tĂ© des agresseurs. Ils ont Ă©tĂ© aussi, Ă certains tournants de lâHistoire, des victimes. Ils ont dâailleurs eu droit, eux aussi, Ă des excuses, celles du gouvernement tchĂšque : pour lâexpulsion massive de la population allemande de TchĂ©coslovaquie Ă la fin de la deuxiĂšme guerre mondiale.
AlliĂ© Ă lâAllemagne durant ce mĂȘme conflit, le Japon a prĂ©sentĂ© lui aussi des excuses aux «femmes de rĂ©confort», ces quelque 200 000 Asiatiques rĂ©duites Ă lâesclavage sexuelle par lâarmĂ©e impĂ©riale. Avant dâexprimer de «profonds remords» et des «excuses sincĂšres» pour les torts et les souffrances infligĂ©es par le passĂ©, «à travers son administration et son agression coloniales», Ă de nombreux pays, «en particulier des nations asiatiques», notamment la Chine, la CorĂ©e et les Philippines.
Mais bien quâil soit le seul pays Ă avoir subi une attaque nuclĂ©aire, quand les Etats-Unis ont larguĂ© deux bombes atomiques, sur Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 aoĂ»t 1945, le Japon a toujours exclu de demander des excuses officielles aux Etats-Unis pour ces deux crimes qui ont fait plus de 200 000 morts. Peut-ĂȘtre se sent-t-il aussi un peu coupable pour avoir poussĂ© les AlliĂ©s Ă cet acte extrĂȘme.
Des excuses, les Etats-Unis en ont quand mĂȘme prĂ©sentĂ©, par la voix de leur prĂ©sident Bill Clinton qui, lors de sa tournĂ©e en Afrique, en 1998, a demandĂ© pardon pour le soutien apportĂ© par son pays Ă nombre de dictateurs et, surtout, pour avoir Ă©chouĂ© Ă arrĂȘter le gĂ©nocide rwandais. Depuis, la politique amĂ©ricaine en Afrique nâa pas changĂ© dâun iota et aucun dĂ©dommagement nâa Ă©tĂ© versĂ© par Washington Ă ses victimes africaines. Le contraire nous aurait Ă©tonnĂ©.
Plus rĂ©cemment, le 29 juillet dernier, le CongrĂšs des Etats-Unis a adoptĂ© le texte des premiĂšres excuses formelles du gouvernement fĂ©dĂ©ral pour «la fondamentale injustice, la cruautĂ©, la brutalitĂ© et lâinhumanité» de lâesclavage et de la sĂ©grĂ©gation raciale envers les Noirs amĂ©ricains. Regain de conscience ou volontĂ© de raffermir lâunitĂ© nationale ? En fait, les Etats-Unis nâont fait quâemboĂźter le pas Ă lâAustralie et au Canada qui, respectivement en fĂ©vrier et juin, ont prĂ©sentĂ© des excuses officielles Ă leurs peuples autochtones assimilĂ©s par la force. Ainsi dâailleurs quâĂ IsraĂ«l, autre pays dâimmigration, qui a fait un lĂ©ger effort pour guĂ©rir une douloureuse blessure nationale, lorsque Ehud Barak a prĂ©sentĂ© des excuses aux Juifs orientaux pour la discrimination dont ils ont souffert pendant des dĂ©cennies en Terre promise.
Reste donc le cas de la France, qui aime pointer du doigt les «crimes» des autres Etats, comme de dĂ©crĂ©ter la Turquie responsable du gĂ©nocide armĂ©nien, mais refuse de reconnaĂźtre ses responsabilitĂ©s lorsquâil sâagit de ses propres crimes.
Ce pays, au passĂ© colonial non moins chargĂ© que celui de ses voisins europĂ©ens, a certes prĂ©sentĂ© des excuses pour les mĂ©faits du rĂ©gime collaborationniste de Vichy contre les Juifs durant la seconde guerre mondiale. Il a Ă©galement reconnu que la traite nĂ©griĂšre et lâesclavage Ă©taient des crimes contre lâhumanitĂ© et soulignĂ©, par la voix de son prĂ©sident Nicolas Sarkozy, en dĂ©cembre 2007, Ă Alger, que «le systĂšme colonial Ă©tait injuste par nature et il ne pouvait ĂȘtre vĂ©cu autrement que comme une entreprise dâasservissement et dâexploitation». Mais la France refuse toujours de considĂ©rer sur un mĂȘme pied dâĂ©galitĂ© ses victimes juives dâun cĂŽtĂ©, et africaines, maghrĂ©bines et asiatiques de lâautre. En dâautres termes, elle refuse de prĂ©senter des excuses aux victimes non juives de ses crimes passĂ©es. Et surtout aux AlgĂ©riens, qui exigent pourtant, pour solder le passĂ© douloureux de la colonisation française, qui a durĂ© un siĂšcle et demi (tout de mĂȘme !), sinon des dĂ©dommagements du moins un repentir officiel.
Le soir du 6 mai 2006, alors quâil venait tout juste dâĂȘtre Ă©lu prĂ©sident de la RĂ©publique, Nicolas Sarkozy a fermĂ© la porte Ă toute nĂ©gociation Ă ce sujet en dĂ©clarant: «Je veux rendre aux Français la fiertĂ© dâĂȘtre Français. Je veux en finir avec la repentance qui est une forme de haine de soi, et la concurrence des mĂ©moires qui nourrit la haine des autres». Et lors de sa premiĂšre visite prĂ©sidentielle Ă Alger, en dĂ©cembre 2007, il a demandĂ© aux AlgĂ©riens de «se tourner dâabord vers lâavenir», car, a-t-il expliquĂ©, «les nouvelles gĂ©nĂ©rations, qui forment dans votre pays la grande majoritĂ© de la population, ne vont pas attendre que les adultes aient fini de rĂ©gler les problĂšmes du passĂ©.»
Ridha KĂ©fi
(Source: âLâExpressionâ (Magazine hebdomadaire â Tunis), N° 50 du 3 au 9 octobre 2008)
Lien :http://www.lexpression.com.tn/details_article.php?ID_art=1348
Dur à entendre pour ma génération, mais malheureusement vrai
Je viens de lire sur le blog du jeune azdrubal un jugement d’une rare duretĂ© Ă l’Ă©gard des hommes et des femmes de ma gĂ©nĂ©ration politique. Je l’ai relu encore une fois et je me suis dit, avec grande amertume …”c’est bien vrai ce que dit ce jeune, mais oĂč sont-ils, lui et ses jeunes camarades pour prendre la relĂšve et sortir notre pays de cette angoissante stagnation politique?”. Je reproduis ici juste 2 paragraphes et je renvoie le lecteur au blog d’azdrubal.Tahar Ben Hassine
“Je ne doute pas de la formidable diffusion quâaura cette Ă©mission de Canal du Dialogue sur les blogs des Tunisiens, tant elle a concernĂ© et dâune façon concrĂšte des choses qui les touchent. Et je dis encore Bravo Ă Zied El Heni dâavoir remis sur le tapis ce dĂ©bat sur les exigences du respect de la loi et remercie canal du Dialogue de lâavoir ainsi relayĂ©. Mais en mĂȘme temps, et sâagissant de canal du Dialogue, comme je lâai dĂ©jĂ dit Ă Tahar Ben Hassine, je regrette que parmi les choix Ă©ditoriaux de la chaine, il nây ait pas davantage de temps consacrĂ© Ă se qui se passe et sâĂ©change sur la blogosphĂšre Tunisienne. Dans les 10 Ă 20 ans Ă venir, les futurs dirigeants de la Tunisie sortiront de cette blogosphĂšre. Ibn Taymiyya, Tourabi, LĂ©nine et Marx font partie du passĂ©. Lâavenir de la Tunisie et lâorientation quâil aura dĂ©pendra, et jâen suis convaincu, entre autres, de ce qui sâĂ©changera et se dira par les Tunisiens sur leurs propres blogs et non de ces interminables motions des partis politiques datant dâun autre Ăąge.
Ghannouchi, Chebbi, Ben Jaafar, etc., reprĂ©sente la fin dâune Ă©poque. Pour moi, ils incarnent dĂ©jĂ le passĂ©. Cela nâa rien dâinsultant, ni de dĂ©gradant. Câest ainsi, câest la vie. Lâavenir est dĂ©sormais du cĂŽtĂ© de la vivacitĂ© de Aymen, Iyed, Chokri, Maya, Zied, Selim, Soumayya (oui oui, je songe Ă la brillante Soumayya Ghannouchi) et de tant dâautres. Leurs attentes et leur maniĂšre de voir le monde, et jâai presque envie de dire, y compris leur maniĂšre de concevoir lâau-delĂ ne sont plus celles de cette gĂ©nĂ©ration dâhommes politiques qui arrivent au terme de sa carriĂšre. Cette mĂȘme gĂ©nĂ©ration dâhommes politiques dont je nâai que trop lu les discours, les pĂ©titions, les motions et mĂȘme les complaintes. Et pourtant, je suis toujours au mĂȘme point⊠Mon grand pĂšre a eu la chance dâĂ©couter un homme, lequel, avec dâautres, au bout de 20 ans a virĂ© un colon et sâest accaparĂ©, Ă©videmment Ă tort, lâEtat. Moi ça fait 20 ans que jâĂ©coute des gens qui ont Ă©tĂ© incapables dâagir pour garantir mĂȘme pas mes droits, Ă moi, mais simplement les leurs, et notamment leur droit Ă sâexprimer librement. Et si je dis quâau regard des objectifs atteints, jâai Ă©coutĂ© des tocards pendant 20 ans, on me reprochera ce qualificatif cruel et peut-ĂȘtre mĂȘme insultant. Pourtant, je demeure convaincu que câest autrement moins cruel et autrement moins insultant pour un homme politique que le fait dâobserver du haut de son impuissance et du confort de son divan un citoyen Tunisien ĂȘtre amenĂ© Ă se coudre les lĂšvres depuis sa prison.”
(Source : le sitewww.perspectivestunisiennes.net , le 10 octobre 2008)
Shtar mâhaba (ou Lâautre MoitiĂ© du Ciel) de Kalthoum Bornaz
QUI EST LA REALISATRICE ET MONTEUSE TUNISIENNE Kalthoum BORNAZ ?
NĂ©e en 1945 Ă Tunis (Tunisie). Kalthoum BORNAZ fait a Tunis des Ă©tudes de lettres avant d’Ă©tudier le cinĂ©ma Ă Paris : Ă l’IDHEC et Ă l’UniversitĂ© de Paris III. En 1968, elle obtient son diplĂŽme de fin d’Ă©tudes de Scripte et Montage. Elle travaille comme scripte Ă la tĂ©lĂ©vision française, comme assistante sur plusieurs longs mĂ©trages (pour les rĂ©alisateurs Ferchiou, Ben Ammar, Khemir, Chabrol, Zeffirelli et Moati) et comme monteuse pour une douzaine de courts mĂ©trages ainsi que plusieurs longs mĂ©trages. Depuis 1968, dans son pays et Ă l’Ă©tranger, elle occupe dans de nombreuses productions tunisiennes et internationales les postes de scripte, 1Ăšre assistante de rĂ©alisation et monteuse. Elle participe notamment au montage de “Vendredi ou la vie sauvage” de G. VergĂšs, “Pirates” de R. Polansky et “La Barbare” de M. Darc, et comme scripte ou assistante Ă la rĂ©alisation de “Les Magiciens” de C.Chabrol, “JĂ©sus de Nazareth” de F.Zeffirelli, “Les Baliseurs du dĂ©sert” de N.KhĂ©mir, etc. AprĂšs cette longue expĂ©rience de technicienne, elle dĂ©bute une carriĂšre de rĂ©alisatrice de courts et moyens mĂ©trages : “Couleurs fertiles” (1984), “Trois personnage en quĂȘte d’un thĂ©Ăątre” (1988), “Regard de mouette” (1991), “Un Homme en or” (1993), “Nuit de noces Ă Tunis” (1996). “Keswa – Le Fil perdu” / KiswĂą al-khayt al-dhĂąi’ (1997) est son premier long mĂ©trage. Elle est aussi productrice avec LES FILMS DE LA MOUETTE. filmographie Jugement d’une femme 2003 Monteur(euse) Autre MoitiĂ© (L’) 2006 RĂ©alisateur(trice), ScĂ©nariste Keswa, Le fil perdu 1997 RĂ©alisateur(trice), ScĂ©nariste Histoire d’une rose (L’) 2007 Monteur(euse) Regard de mouette 1991 RĂ©alisateur(trice) Trois personnages en quĂȘte d’un thĂ©Ăątre 1988 RĂ©alisateur(trice) Couleurs Fertiles 1984 RĂ©alisateur(trice) Un homme en or 1993 RĂ©alisateur(trice) Nuit de noces Ă Tunis 1996 RĂ©alisateur(trice) ForĂȘt d’El Medfoun 1996 RĂ©alisateur(trice) Couleurs fertiles 1984 RĂ©alisateur(trice) Regard de mouette 1991 RĂ©alisateur(trice) Trois personnages en quĂȘte d’un thĂ©Ăątre 1988 RĂ©alisateur(trice) Madfoun 1998 RĂ©alisateur(trice) (Source : le site « AfriCinĂ© », visitĂ© le 10 octobre 2008) Lien : http://www.africine.org/?menu=fiche&no=7156#filmo ÂKalthoum BORNAZ Bio- filmographie rĂ©sumĂ©e
CinĂ©aste tunisienne, K. Bornaz a fait ses Ă©tudes de cinĂ©ma Ă lâI.D.H.E.C. (FEMIS) Ă Paris oĂč elle obtient un diplĂŽme de Scripte et de Montage. De retour en Tunisie, elle travaille comme technicienne avec de nombreux rĂ©alisateurs tunisiens et internationaux : A. Ben Ammar, C. Chabrol, F. Zeffirelli, N. KhĂ©mir, R. Polanski, R. Chahal, F. Benlyazid, J. Saadi⊠Filmographie :    * 1986 Couleurs Fertiles (c-m â 15 min. 35mm)    * 1988 Trois Personnages en QuĂȘte dâun ThĂ©Ăątre (m-m â 42 min. 35mm)    * 1992 Regard de Mouette (c-m â 18 min. â 35 mm)    * 1996 Nuit de Noces Ă Tunis (c-m â 27 min. â VidĂ©o ) pour Arte.    * 1998 Keswa â Le Fil Perdu (L-m â 96 min. â 35 mm)    * 2000 La ForĂȘt dâEl Medfoun (c-m â 10 min â 35mm) ·        2008 LâAutre MoitiĂ© du Ciel (L-m â 93 min â 35mm) (Source : le site « CinĂ©ma Tunisien », le 12 septembre 2008) Lien : http://www.cinematunisien.com/realisateurs/kalthoum-bornaz-3.html Â
Au CinĂ©mafricart : Lâautre moitiĂ© du ciel de Kalthoum Bornaz « Et le scĂ©nario⊠? »
Edition
Hamza Belloumi, “Pour un islam meilleur”
Ebooks | 125 pages | 27-08-2008
PRIX : 10.00⏠| Résumé
Si nous sommes attachĂ©s Ă avoir un islam meilleur, beaucoup de travail reste Ă faire : un travail qui doit suivre une dĂ©marche composĂ©e de trois Ă©tapes : dĂ©construire, critiquer et reconstruire. Et qui doit avoir pour objet d’Ă©tude : le fiqh, la charia, la libertĂ©, l’Ă©galitĂ©… et tout ce qui est sacrĂ©.
C’est Ă la rĂ©flexion autour de certains de ces sujets que je vous invite dans ce livre dans lequel j’ai rĂ©uni un certain nombre d’articles que j’ai publiĂ© entre mars 2006 et mars 2007 sur le blog Islamiqua, en plus de deux contributions inĂ©dites.
Sommaire:
Introduction
I) L’islam et la critique
A. Caricatures du ProphÚte : Notre responsabilité
B. Peut-on (encore) critiquer l’Islam ?
II) Les contestataires
A. Talbi, libre penseur de l’islam
B. Ali Dilem : combattre l’islamisme par les caricatures
C. Boulem Sansal : « Les islamistes prennent peu à peu le contrÎle de tous les domaines »
D. Magdi Allam, Anti-musulman ou anti-islamiste ?
E. Wafa Sultan, une ex-musulmane pas comme les autres
F. Ayaan Hirsi Ali, l’infidĂšle
III) Islamophobie ?
A. Du malheur d’ĂȘtre musulman
B. A propos de l’extrĂ©misme chrĂ©tien : Al-Hayet, chaĂźne Ă©vangĂ©liste de propagandes anti-musulmanes
C. L’Islam et la France
IV) Ces chiffres qui parlent…
A. Pour qui sommes nous entrain d’Ă©crire ?
B. Les musulmans et la démocratie
C. Lorsque les musulmans se radicalisent
V) L’islamisme au Maghreb
Tunisie
A. La Tunisie face au terrorisme
B. Le terrorisme islamiste au Maghreb : Le Maghreb tremble
C. La Tunisie s’attaque Ă l'”habit sectaire”
D. Le voile est-il obligatoire en islam ?
E. Vers une égalité successorale ?
Maroc
A. Les islamistes au pouvoir ?
B. El-Othmani, un islamiste « original » !
VI) … Et Dieu crĂ©a la femme
A. La femme aux yeux des islamistes
VII) Les frĂšres ennemis
A. Introduction Ă l’histoire du Chiisme
B. Différences entre sunnites et chiites
VII) Nouvelles approches
A. Aux origines du fiqh
B. Le pensable est-il possible ?
C. Orient – Occident : Nouvelles approches
D. Orient et Orientaux
E. Que s’est-il passĂ© ?
(Source : le site « oodoc.com », visité le 10 octobre 2008)
Lien :http://www.oodoc.com/52854-islam-meilleur-belloumi-islamiqua.php
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