10 mars 2011

TUNISNEWS
10 ème année,  N°3943 du 10.03.2011
archives : www.tunisnews.net 


An-Nahdha Movement Statement on International Women’s Day

TTU Monde Arabe:  Du neuf avec de l’ancien

AFP: Tunisie: de la drogue aurait été trouvée au palais de Ben Ali

AFP: Première visite d’Hillary Clinton au Caire et à Tunis depuis les révoltes arabes

AP: Tunisie: mandat de dépôt contre l’ancien ministre de l’Intérieur

AFP:Tunisie : une jeune homme s’immole par le feu Houcine Ghali: Tunisie : le culot de Mongi Khammassi, secretaire general du pvp!


REVUE DE PRESSE  


An-Nahdha Movement Statement on International Women’s Day


 

Tunis, 8 March An-Nahdha Movement Women & Family Bureau   In the Name of God, Most Beneficent, Most Merciful   This year International Women’s Day takes place in the middle of a great popular revolution in our country, which has defeated despotism and its symbols, and sparked the beginning of a re-drawing of the international scene, bringing the ummah closer to embodying the values of freedom, dignity and justice. Women have played a central and direct role in this revolution, which we proudly embrace.   On this occasion, an-Nahdha Movement salutes:   – Tunisian women and their powerful role in standing against despotism and dictatorship for decades, and their important contribution to the building of state and society, and raising the new generations, fulfilling their various roles with competence and dedication.   – Women inside our Movement and their significant role in its continuity, particularly during times of difficulty. The survival of our Movement which suffered persecution and exclusion for over two decades is particularly due to the perseverance of the women of the Movement and their struggle in various fields.   – Women who are resisting in the various fields in which our ummah is struggling against hegemony and occupation, particularly Palestinian women, the authors of a decades-long epic of legendary perseverance.   – Women and all forces around the world struggling against the evils of violence, marginalisation and exclusion of women, and against humiliation and oppression and all violations of human dignity regardless of sex.   Women in our country have made significant achievements in various fields as a result of a reform movement led by thinkers, reformers and politicians and as the fruit of women’s continuous struggle for liberation. Nevertheless, women still suffer from great injustices and appalling phenomena, including remnants of the view of women as inferior, physical violence, sexual harassment, insecure employment, discrimination in positions of responsibility, being torn between the family role and the social role and weak presence in political and managerial decision-making circles, among others. This all necessitates the continuation of    the reformist efforts in order to strengthen women’s gains and their position in society.   An-Nahdha Movement, inspired by the enlightened heritage of the reform movement in politics, society and culture which we have seen in the country over the last two centuries, and based on its Islamic foundations and revivalist understanding, affirms that:   1. The establishment of a democratic state under which rights and obligations are based on the concept of citizenship, regardless of sex, colour or creed, is the ideal way to real social and political reform.   2. Women must take control of their own cause, within the framework of cooperation and complementarity, rather than a mentality of conflict and competition. They must stand against the exploitation, patronage and instrumentalisation of their causes, whether by the culture of the ages of decline or that of the mentality of blind imitation.   3. It is necessary to support the political revolution in our country with a cultural revolution to embody the values of freedom and dignity in people’s mentalities and spirits within our national culture and our Arab-Islamic values. This is because political and legislative measures alone, important as they are, remain incapable of realising the aims of revolutions, unless they are supported by governmental and non-governmental educational and cultural efforts to produce a new type of citizen, and women have a principal role in this transformation.   4. We hold our hands out to women’s organisations in order to cooperate in matters of agreement and to open dialogue in matters of disagreement, so as to strengthen our society’s achievements and to work towards further empowerment of women and activating their role politically, socially and culturally.   Our country’s renaissance is in need of all the hands, minds and contributions of its citizens, and of the co-existence and interaction of all approaches and tendencies.   “And cooperate in goodness and piety, and do not co-operate in evil and transgression” (Holy Quran)   Tunis, 8 March 2011   An-Nahdha Movement Women & Family Committee Monia Ibrahim

 

Du neuf avec de l’ancien


Malgré le démantèlement de la police politique tunisienne et alors que le ministre de l’Intérieur, Farhat Rajhi, a annoncé qu’aucun membre de cette police n’était désormais à l’abri des lois, quatre respon – sa bles des services de rensei – gnements restent en poste et sont chargés de la réorganisation de ces services : Hamed Zid, Imed Dagghar, Imed Achour, Hedi Ben Houla. Mais des cadres du ministère de l’Intérieur, qui réclament une réforme en profondeur des services de sécurité de l’Etat, demandent leur limogeage.

(Source: “TTU Monde Arabe” LETTRE HEBDOMADAIRE D’ INFORMATIONS STRATÉGIQUES 1 0 ma r s 2 0 11 – n ° 6 8 2)

 


Tunisie: de la drogue aurait été trouvée au palais de Ben Ali


AFP / 10 mars 2011 18h15 TUNIS – Près de deux kilogrammes de stupéfiants auraient été saisis par la justice dans le bureau privé du président déchu Zine El Abidine Ben Ali au palais de Carthage, a annoncé jeudi le ministère de la Justice. Lors d’une perquisition mercredi, le doyen des juges d’instruction a “procédé à la saisie de 8 tablettes d’une mixture de couleur marron, susceptible d’être un produit stupéfiant, et dont le poids s’élève à 1.980 grammes”, a précisé une source du ministère, citée par l’agence officielle TAP. Les produits saisis ainsi que “différentes armes à feu et plusieurs médailles qui seraient en or”, doivent faire l’objet d'”une enquête indépendante”, a-t-on ajouté de même source. La commission tunisienne d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation (CICM), avait annoncé avoir découvert le 22 février 27 millions de dollars en liquide dans un palais de Ben Ali à Sidi Bou Said, dans la banlieue nord de Tunis.  

Première visite d’Hillary Clinton au Caire et à Tunis depuis les révoltes arabes


AFP / 10 mars 2011 19h06 WASHINGTON — Hillary Clinton se rendra la semaine prochaine en Egypte et en Tunisie pour la première fois depuis le début des révoltes arabes, et y rencontrera des opposants libyens, a annoncé jeudi la secrétaire d’Etat américaine.

“La semaine prochaine, je vais me rendre au Caire et à Tunis pour parler directement” aux Egyptiens et aux Tunisiens, et “rencontrer leurs dirigeants de transition” a dit Mme Clinton à des élus du Congrès américain.

La chef de la diplomatie américaine a dit vouloir “apporter le soutien ferme” de l’Amérique à ces pays, et sa volonté d’être “partenaire” de la transition qui s’engage.

Elle a évoqué “un engagement très important” à aider économiquement la Tunisie, et rappelé que les Etats-Unis avaient déjà réaffecté vers l’Egypte 150 millions de dollars d’aide.

“C’est un enjeu énorme pour nous que d’assurer que l’Egypte et la Tunisie soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir”, a-t-elle plaidé à la Chambre des représentants, devant laquelle elle défendait le budget de son ministère.

Réitérant la demande américaine que le colonel Kadhafi quitte le pouvoir à Tripoli “sans retard ni nouvelles violences”, elle a annoncé une amplification des efforts de l’administration pour entrer en contact avec la rébellion libyenne.

“Nous sommes en train de joindre l’opposition à l’intérieur et à l’extérieur de la Libye. Je vais rencontrer certains de ces opposants à la fois aux Etats-Unis et lors de mon voyage la semaine prochaine, afin de discuter de ce que les Etats-Unis et d’autres peuvent faire”, a-t-elle ajouté.

Des diplomates américains, dont Gene Cretz, l’ambassadeur américain en Libye, ont déjà rencontré au Caire des membres du Conseil national de transition (CNT), dont la France a été jeudi le premier pays à reconnaître la légitimité.

D’autres entretiens ont eu lieu, mais Washington est délibérément discret sur l’identité des personnalités rencontrées, pour ne pas donner le sentiment que les Etats-Unis choisissent leurs interlocuteurs.

Les Etats-Unis continuent de considérer l’opposition libyenne comme un ensemble en cours de formation, et non un bloc.

Les Occidentaux ont passé jeudi en revue les moyens, y compris militaires, de nature à mettre un terme à la crise en Libye. Mais deux réunions, des ministres de la Défense de l’Otan et des ministres des Affaires étrangères de l’UE, n’ont pas permis d’aboutir à un consensus.

Sur le terrain, les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont gagné du terrain dans leur progression vers l’est tenu par les rebelles.


Tunisie: mandat de dépôt contre l’ancien ministre de l’Intérieur


AP: 09/03/11 22:25 TUNIS (AP) — Un mandat de dépôt a été émis à l’encontre de l’ancien ministre tunisien de l’Intérieur Rafik Belhaj Kacem pour “homicide volontaire”, a rapporté mercredi soir l’agence officielle TAP. Citant une “source informée auprès du ministère de la Justice”, l’agence précise que le doyen des juges d’instruction a émis ce mandat de dépôt depuis le 3 mars. L’accusation d’homicide volontaire visant Rafik Belhaj Kacem est liée à la répression lors de la “Révolution du jasmin”, selon la TAP. Il était alors ministre de l’Intérieur. L’ex-responsable de la sécurité, qui était un proche collaborateur du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, était déjà en résidence


Tunisie : une jeune homme s’immole par le feu


Par Europe1.fr avec AFP Publié le 10 mars 2011 à 11h04 Mis à jour le 10 mars 2011 à 11h19 Un jeune Tunisien de 18 ans s’est immolé par le feu dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville côtière de Gabes, au sud-est, et a été hospitalisé, a annoncé l’agence officielle TAP jeudi. Selon l’agence, le jeune, dont on ne précise pas les motivations, s’est immolé non loin du siège du gouvernorat de la ville. L’état du jeune homme n’était pas encore connu. Le 17 décembre 2010, l’immolation d’un vendeur ambulant tunisien de 26 ans, Mohamed Bouazizi, avait marqué le début du soulèvement qui a conduit à la chute et la fuite du président Zine el-Abidine Ben Ali le 14 janvier.


TUNISIE : LE CULT DE MONGI KHAMMASSI, SECRETAIRE GENERAL DU PVP!


Houcine Ghali, Genève Décidément, Mongi Khammassi, secrétaire général du parti des vers pour le progrès ( PVP ), depuis 2006, n’ a pas froid aux yeux lorsqu’ il vient maintenant de se greffer à la révolution populaire et louer les initiatives du gouvernement provisoire dirigé par le Premier ministre Beji Kayed Essebsi. En effet, sur Tunisnews du 4 mars dernier ( partie arabe ), il vient  de se fendre d’ un communiqué élogieux pour la révolution des jeunes et la voie suivie par le gouvernemnt provisoire qui en dit long sur sa pratique de l’ hypocrisie, de la mauvaise foi et de l’ ignominie. En voici quelques extraits : ” Le PVP est très satisfait du contenu de la déclaration du Président  provisoire de la République qui tend à couper définitivement avec les pratiques du passé et à réaliser les revendications du peuple tunisien telles que les a exprimées la révolution du 14 janvier dernier. Le PVP salue les sit-in des jeunes  à la Casbah et dans les autres régions du pays. Enfin, il demande au gouvernement provisoire, au nom de l’ union nationale, de consulter et faire participer toutes les forces politiques aux divers processus du changement et de ne point pratiquer l’ exclusion “. Ainsi donc, Mongi Khammassi se présente aujourd’ hui avec son PVP comme dirigeant d’ une formation politiqe au dessus de tout soupçon, qui n’ a pas toujours soutenu le pouvoir destourien, pris position en faveur de la répression, lèché les bottes de Ben Ali, condamné les soulèvements du Bassin minier, calomnié l’ oppposition radicale et fermé les yeux sur la corruption que pratiquaient à grande échelle les deux clans Ben Ali/Trabelsi. C’ est pourquoi il faut lui rafraîchir sa mémoire défaillande et lui rappeler ses positions politiques rétrogrades et mues uniquement par l’ opportunisme. En effet, sortant d’ une audiance que lui a accordée l’ ancien président de la République le 22 février 2007, Mongi Khammassi a déclaré : ” Le Parti des verts pour le progrès a exprimé son attachement aux constantes et choix nationaux et aux programmes visant à assurer la marcfhe du pays vers davantage de progrès, ainsi que son engagement sur la voie de la consécration du processus pluraliste et démocratique ” ( La Presse du 23 février 2007 ). Lorsqu’ on l’ a crituqué sur son soutien à la candidature de Ben Ali aux élections présidentielles de 2014, qui est contraire à ce que stipule la Constitution, Mongi Khammassi a répondu : ” Le président Ben Ali a beaucoup donné au pays et notre congrès soutient sa candidature pour les élections présidentielles parce que nous estimons qu’ il est le plus apte pour continuer son plan et sauvegarder la nation de l’ éclatement ” ( Echourouk du 8 mai 2009 ). Comme il ne suffit pas à Mongi Khammassi de défendre le pouvoir de Ben Ali d’ une façon vile et opportuniste, il s’ est permis d’ attaquer les leaders opposés au président de la République pour plaire davantage à son maître qui lui a octroyé le PVP en tant qu’ élément de la majorité présidentielle sans y participer effectivement. Et c’ est ainsi qu’ il s’ est opposé à la candidature de Néjib Chabbi ( PDP ) pour les électiobns présidentielles de 2009 : ” Il a critiqué la candidature de Nejib Chabbi pour les élections présidentielles de 2009 en estimant que ce dernier n’ a fait que répondre aux sirènes des ambassades étrangères à Tunis dont il reçoit aides matérielles et conseils. Il vaudrait mieux collaborer avec le pouvoir en place et les appareils de l’ Etat pour consolider les acquias et aller de l’ avant, disait Mongi Khammassi ” ( Agence Rueters, 21 août 2008 ). Ainsi donc, de 2006 jusqu’ au 14 janvier 2011, pour Mongi Kammassi, tout fontionnait à merveille, il n’ y avait point de répression, ni d’atteintes aux droits humains, ni d’ existence d’ un grand pan de la population qui ne joint point les deux bouts, ni de pratique du népotisme et de la corruption, ni de tracasserie de l’ Administration, ni de jeunes en déperdition, ni de torture et de violence massive et quotidienne de la part de la police politique et des sbires du RCD. Flaterie, mensonges, éloges, totale convergence, langue de bois, voilà les domaines dans lesquels Mongi Khammassi a excellé durant plus de six ans pour plaire à Ben Ali, dont il dénonce le régime maintenant! Au moins les dirigeants du MDS et du PSL ont tiré les conclusions qui s’ imposent après leur honteuse collaboration avec l’ ancien maître de Carthage, en se retirant de la scène politique. Mais Mongi Khamassi n’ a même pas pensé à sauvegarder le minimum qui reste de sa dignité en faisant de même. Peut être qu’ il cherche à éviter des poursuites judicaires, en prenant le train de la révolution en marche, pour complicité avec un pouvoir qui a fait tant de mal au peuple tunisien. Mais ce peuple et surtout sa jeunesse ne sont pas dupes. Viendra le jour où ils exigeront de Khammassi, comme de tant d’ autres qui ont contribué à la répression de tout une nation durant 23 ans, de leur rendre des comptes. Houcine.ghali@bluewin.ch  
 

Le RCD, symbole de la dictature tunisienne, a été dissous


U n aboutissement attendu, logique, mais en même temps, pour nombre de Tunisiens, un soulagement immense : ce mercredi, le tribunal de première instance de Tunis a décidé la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le fameux parti omnipotent qui avait phagocyté l’Etat tunisien sous l’ère du dictateur déchu Ben Ali. Les biens et les fonds du parti – déjà suspendu depuis le 6 février – seront liquidés, a-t-il été précisé. La scène valait son pesant de jubilation au palais de justice de Tunis quand le juge a lu le verdict : des centaines de personnes ont laissé éclater leur joie de manière très sonore. Des « A bas le parti du RCD ! », « A bas le bourreau du peuple ! » et « Vive la Tunisie libre ! » fusaient sous les youyous des femmes enthousiastes. Dans le brouhaha, l’AFP réussissait à recueillir les impressions d’un avocat, Ayachi Hammami, amateur d’images fortes : « C’est une tumeur cancéreuse qui a été extraite, mais il faut désormais faire des séances de chimiothérapie. Nous devons rester vigilants pour protéger les acquis de la révolution et barrer la route aux partisans du RCD qui peuvent ressurgir sous une autre appellation ». La prochaine étape institutionnelle aura lieu le 24 juillet, quand les Tunisiens seront appelés à élire une constituante, qui jettera les bases de la future démocratie tunisienne. « Le peuple, la rue, n’a pas voulu d’une élection présidentielle comme l’exigeait la constitution du régime de Ben Ali, nous dit par téléphone Larbi Chouikha, professeur en faculté de journalisme et militant laïque. Après tout, tant mieux, cela va isoler les anciens du RCD qui seront éjectés ». Cinquante partis ? C’est déjà le cas au sein du gouvernement : Béji Caïd Essebsi, 84 ans, dirige depuis le 3 mars un exécutif dans lequel ne figure plus aucun ministre ayant servi à un tel poste sous la dictature honnie. La recomposition du paysage politique tunisien est du reste en bonne voie. En dehors du RCD, il existait huit autres formations politiques (marginalisées) ; douze autres ont déjà été autorisées (dont les islamistes d’Ennahda) depuis la fuite du tyran le 14 janvier. Quelque… trente autres mouvements ont déposé une demande de constitution de parti. Parmi eux, El Watan (la Nation) vient d’être fondé par deux anciens du RCD, ex-ministres de Ben Ali, Ahmed Friaa et Mohamed Jegham. Ce dernier, contacté à Tunis, considère que la dissolution du RCD était « inéluctable, malgré un fond de nostalgie » : « Ce parti, sous un autre nom, avait été à l’origine de l’indépendance du pays sous la houlette de Habib Bourguiba. Hélas ! pendant ces dix dernières années, il a dérivé – j’ai moi-même été écarté en 2001 – et il faut avoir le courage de passer à autre chose ». La Tunisie continue à naviguer à vue et en eaux troubles. Alors que l’économie reste à relancer, les défis sécuritaires ne manquent pas. De lourds soupçons de manipulation par des anciens du régime déchu pèsent sur les violences qui ont éclaté il y a dix jours à Tunis (cinq morts), alors que dans l’arrière-pays d’autres incidents peu clairs se sont multipliés. Ces faits, ainsi qu’un lourd passé de répression, de corruption et de pillage des biens de l’Etat, expliquent le vif souhait de nombre de Tunisiens de voir juger les responsables du RCD. BAUDOUIN LOOS (Source: “Le Soir”, (Quotidien Belgique), le 10 mars 2011)  


EXCLUSIF : Scission au sein d’Ennahdha

Les événements de Bâb Souika divisent le mouvement islamiste Ennahdha


 

Me Abdelfattah Mourou, figure de proue du mouvement islamiste, est sur le point de quitter le mouvement Ennahdha, et  fonder son propre parti politique. Depuis un certain moment une série de différends divise le mouvement en deux. D’une part  le théologien Rached Ghannouchi et ses adeptes, De l’autre,  le juriste, Abdelfattah Mourou et ses partisans. Hormis les petits différends de politique interne, la cause principale de cette division serait  les attaques de cars de touristes, et les événements de Bâb Souika. Ces événements ont amenés la fuite de Rached El Ghannouchi à Alger puis à Londres, et l’arrestation et la condamnation à de lourdes peines de prison pour Abdelfattah Mourou, et un nombre important de la classe dirigeante du mouvement à l’époque.  

Me Abdelfattah Mourou, que nous avons joint au téléphone, jeudi 10 mars à 15h, nous a déclaré à propos, que le mouvement Ennahdha doit rompre le silence et se prononcer sur les actes de violences dont le mouvement était l’instigateur. Il dit qu’il est temps que les responsables de ces actes doivent assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la loi, de la base militante du mouvement, devant l’histoire et le peuple tunisien. Il nous déclare que ses partisans au sein du mouvement, lui ont demandé de quitter  Ennahdha, et fonder un nouveau parti. Me Mourou est entrain d’étudier sérieusement la question. A moins que les exigences et revendications du clan Mourou soient satisfaites.

Source: “Tunivisions” Le 10-03-2011

                                                                           Tunisie: une jeune homme s’immole


 

Un jeune Tunisien de 18 ans s’est immolé par le feu dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville côtière de Gabes (sud-est) et a été hospitalisé, a anoncé l’agence officielle TAP aujourd’hui. Selon l’agence, le jeune, dont on ne précise pas les motivations, s’est immolé non loin du siège du gouvernorat de la ville. Un médecin de l’hôpital Mohamed Bouazizi de Ben Arous a confirmé que le jeune homme, Tarek ben Chauk, a été admis dans ses services, sans donner de précisions sur son état. Le 17 décembre 2010 l’immolation d’un vendeur ambulant tunisien de 26 ans, Mohamed Bouazizi, avait marqué le début du soulèvement qui a conduit à la chute et la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier.

Source : « Le Figaro » Le 10-03-2011

La Tunisie face à la désespérance des jeunes


 

Au moment où l’espoir revient dans le pays, l’auto-immolation par le feu d’un jeune de 18 ans à Gabès suscite tristesse et perplexité. Car même si les motifs ne sont pas connus, le geste interpelle notre conscience.

Selon l’agence Tap, qui a diffusé l’information aujourd’hui, un jeune Tunisien de 18 ans, Tarek Ben Chauk, s’est immolé par le feu dans la nuit de mardi à mercredi dans la ville côtière de Gabes (littoral sud-est) et a été hospitalisé. Le jeune homme, dont on ne précise pas les motivations, s’est immolé non loin du siège du gouvernorat de la ville. Précision inutile? Peut-être.

Révolution et désespérance Un médecin de l’hôpital Mohamed Bouazizi de Ben Arous a confirmé que le jeune homme a été admis dans ses services, sans donner de précisions sur son état. On se souvient que l’immolation d’un vendeur ambulant tunisien de 26 ans, Mohamed Bouazizi, le 17 décembre dernier, avait marqué le début du soulèvement qui a conduit à la chute et la fuite de l’ex-président le 14 janvier. La révolution, qui a redonné tant d’espoir aux Tunisiens, est censée mettre fin à ce genre d’actes désespérés, comme aux flux de migrants clandestins tunisiens en direction de l’Europe. Or, près de 8.000 harragas ont débarqué dans l’île italienne de Lampedusa au cours des cinq dernières semaines. Ceux qui espéraient des résultats immédiats semblent douloureusement revenir de leurs chimères.

Désespérances et baguette magique «Nous n’avons pas de baquette magique », disait l’ex-Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Son successeur, Béji Caïd Essebsi, ne pourrait pas dire le contraire. S’il a remporté le premier examen de passage, qui lui a permis de regagner la confiance des Tunisiens et de faire taire (momentanément) les suspicions, il lui reste à s’attaquer aux vrais problèmes du pays: le chômage, la pauvreté, les inégalités régionales… Et là, il ne suffit plus de bien communiquer: il faut lancer des programmes d’urgence et afficher des résultats tangibles. Ce ne sera pas, on l’imagine, une sinécure…

Source : « Kapitalis » Le 10-03-2010

                                                                 Tunisie: Béji Caïd Essebsi rassure les hommes d’affaires


 

Des membres du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), conduits par M. Hamadi Ben Sédrine, ont été reçus mercredi après-midi (9 mars 2011) par le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, au palais du gouvernement à La Kasbah. La rencontre s’est déroulée en présence de Mohamed Ennaceur, ministre des Affaires sociales et des présidents des fédérations sectorielles nationales relevant de l’UTICA, écrit la TAP.

Selon la même source, au cours de cette rencontre le Premier ministre par intérim indiquera que l’UTICA est «un partenaire efficient et indispensable dans l’impulsion du processus de relance de l’économie nationale au cours de la période actuelle».

M. Caïd Essebsi estime également nécessaire, dans les circonstances actuelles, «la conjugaison des efforts de toutes les parties pour relever les défis qui se posent dont la création d’emplois et le renforcement de l’investissement, particulièrement dans les régions intérieures».

Et le Premier ministre de rassurer ses interlocuteurs en leur promettant que «le gouvernement provisoire œuvrera à garantir un climat propice pour aider les hommes d’affaires à s’acquitter de leur rôle dans les meilleures conditions…», mais appelle le secteur privé à redoubler d’efforts en matière d’investissement et de création d’emplois.

Les membres du Bureau exécutif de l’UTICA ont, pour leur part, promis de soutenir le gouvernement provisoire tout en se disant prêts à assumer leur rôle pour sauver l’économie nationale dans cette conjoncture délicate. Car, ont-ils souligné, l’entreprise tunisienne «connaît aujourd’hui de multiples difficultés résultant des évènements survenus dans le pays au cours de la dernière période».

Dans ce cadre, ils ont demandé au gouvernement d’accélérer le versement des indemnités au profit des entreprises sinistrées afin que celles-ci puissent reprendre le rythme normal de leurs activités dans les plus brefs délais.

Rappelons cependant que le bureau exécutif actuel de la centrale patronale est confronté à une fronde des chefs d’entreprises lesquels réclament un renouveau de l’UTICA et ont du reste décidé d’organisé un sit-in permanent devant le siège du patronat. De ce fait, cette rencontre entre la direction –contestée- de l’UTICA n’est peut-être donc pas anodine.

Source: “Webmanagercenter” Le 10-03-2011

Clinton ira au Caire et à Tunis, où elle rencontrera des opposants libyens


 

Hillary Clinton se rendra la semaine prochaine en Egypte et en Tunisie pour la première fois depuis le début des révoltes arabes, et y rencontrera des opposants libyens, a annoncé jeudi la secrétaire d’Etat américaine.

“La semaine prochaine, je vais me rendre au Caire et à Tunis pour parler directement” aux Egyptiens et aux Tunisiens, et “rencontrer leurs dirigeants de transition” a dit Mme Clinton à des élus du Congrès américain.

La chef de la diplomatie américaine a dit vouloir “apporter le soutien ferme” de l’Amérique à ces pays, et sa volonté d’être “partenaire” de la transition qui s’engage.

Elle a évoqué “un engagement très important” à aider économiquement la Tunisie, et rappelé que les Etats-Unis avaient déjà réaffecté vers l’Egypte 150 millions de dollars d’aide.

“C’est un enjeu énorme pour nous que d’assurer que l’Egypte et la Tunisie soient les modèles du type de démocratie que nous souhaitons voir”, a-t-elle plaidé à la Chambre des représentants, devant laquelle elle défendait le budget de son ministère.

Réitérant la demande américaine que le colonel Kadhafi quitte le pouvoir à Tripoli “sans retard ni nouvelles violences”, elle a annoncé une amplification des efforts de l’administration pour entrer en contact avec la rébellion libyenne.

“Nous sommes en train de joindre l’opposition à l’intérieur et à l’extérieur de la Libye. Je vais rencontrer certains de ces opposants à la fois aux Etats-Unis et lors de mon voyage la semaine prochaine, afin de discuter de ce que les Etats-Unis et d’autres peuvent faire”, a-t-elle ajouté.

Des diplomates américains, dont Gene Cretz, l’ambassadeur américain en Libye, ont déjà rencontré au Caire des membres du Conseil national de transition (CNT), dont la France a été jeudi le premier pays à reconnaître la légitimité.

D’autres entretiens ont eu lieu, mais Washington est délibérément discret sur l’identité des personnalités rencontrées, pour ne pas donner le sentiment que les Etats-Unis choisissent leurs interlocuteurs.

Les Etats-Unis continuent de considérer l’opposition libyenne comme un ensemble en cours de formation, et non un bloc.

Les Occidentaux ont passé jeudi en revue les moyens, y compris militaires, de nature à mettre un terme à la crise en Libye. Mais deux réunions, des ministres de la Défense de l’Otan et des ministres des Affaires étrangères de l’UE, n’ont pas permis d’aboutir à un consensus.

Sur le terrain, les forces loyales à Mouammar Kadhafi ont gagné du terrain dans leur progression vers l’est tenu par les rebelles.

Source: ”Romandie” Le 10-03-2011

Tunisie : construire l’après révolution


 

J’étais lundi à Tunis, où je voulais me rendre rapidement après la révolution du 14 janvier. Cette révolution dont les Tunisiens ne veulent pas qu’on l’appelle « du Jasmin », parce que l’expression renvoie à la prise du pouvoir par Ben Ali en 1987 et que le parfum des fleurs ne convient pas au deuil : deux-cents personnes ont payé de leur vie ce changement de régime.

J’ai eu la chance dès mon arrivée dimanche soir de pouvoir prendre le pouls de la société civile, en rencontrant dans un café de la Goulette des responsables d’associations et d’entreprises. Ils m’ont raconté les événements récents, les espoirs et les craintes ; ils m’ont expliqué aussi le calme qui nous entourait, la détermination des Tunisiens à aller de l’avant, à continuer de travailler pour animer leur pays et ne pas le fuir.

Mon séjour a été l’occasion de rencontres ministérielles. J’ai pu m’entretenir avec le ministre de l’Environnement et de l’Agriculture, le ministre du Transport et de l’Équipement et celui de l’Industrie, des Technologies et de l’Énergie. Ces ministres ont été confirmés dans leur fonction le jour même de ma visite. Cette relative stabilité, dans une période encore très fragile, nous permettra de poursuivre le dialogue dans les semaines qui viennent. J’ai pu rencontrer ensuite des associations qui agissent pour l’environnement, avec des représentants du monde universitaire. Notre délégation a ensuite fait des visites, notamment d’une station d’assainissement, parce que le traitement des eaux est une préoccupation majeure aujourd’hui. La coopération franco-tunisienne doit se poursuivre et se renforcer sur tous ces enjeux qui sont à la fois de vie quotidienne, d’environnement et de développement durable. Beaucoup reste à faire, aussi bien en matière de transports que d’urbanisme, et les Tunisiens cherchent à mieux équilibrer le développement de leur pays, dont le centre reste partiellement déshérité.C’est du centre de la Tunisie que la révolte grondait depuis des années et qu’est partie la révolution. J’ai eu conscience, rencontrant les uns et les autres, d’être au cour d’une histoire en train de se faire. C’est un moment où tout est permis, un moment où l’on espère et où l’on craint. Les Tunisiens se sont engagés courageusement dans un processus démocratique. Nous devons être à leurs cotés, quand ils le souhaiteront.

Mes interlocuteurs tunisiens m’ont impressionnée par leur optimisme, très communicatif, et par leur détermination. Lors du déjeuner avec les ONG, j’ai été émue par le récit du travail passé, poursuivi en dépit de moyens dérisoires et des brimades des autorités. Il faut que nous soutenions ces ONG tunisiennes, par de l’appui logistique. Je suis prête à accompagner les ONG environnementales françaises pour un forum des associations franco-tunisiennes, dès la fin du mois de mai.

Source: “Politique digitale France” Le 10-03-2011

Tunisie. Campagne électorale lancée


 

Le président tunisien a nommé hier un gouvernement de « technocrates », donnant en même temps le top départ à la campagne pour l’élection de l’Assemblée constituante. Tunis, envoyée spéciale.

Nouveau gouvernement, élection d’une Assemblée constituante, création d’une Haute Commission pour protéger la révolution : une nouvelle étape majeure de la transition politique s’est ouverte en Tunisie, qui sonne comme une nouvelle victoire populaire face aux tenants du statu quo. Comme il l’avait annoncé jeudi dernier, le président par intérim, Foued Mebazaa, a dévoilé hier la composition d’un nouveau gouvernement de transition. Composé de 22 membres, il devra, selon la nouvelle feuille de route, uniquement gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection de l’Assemblée constituante, le 24juillet prochain. Après vingt-trois années de benalisme, les Tunisiens se préparent en effet à élire librement ceux qui les représenteront pour rédiger la nouvelle loi fondamentale du pays. D’ici là, la Haute Commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, qui vient d’être créée, elle aussi sous la pression populaire, est chargée de travailler à un nouveau code électoral.

Si ces annonces répondent – en grande partie – aux revendications portées depuis des semaines par le Comité national de protection de la révolution et les manifestants de la place de la Kasbah, la vigilance reste de mise alors que les défis sont immenses. Après vingt-trois ans de dictature, les partis – une cinquantaine sont déjà en lice! – sont peu connus des électeurs et possèdent des moyens limités. Or, le temps pour mener campagne – quatre mois et demi – est très court. L’enjeu est aussi de pouvoir mener un débat serein, alors que la tension reste vive dans le pays où des tenants de l’ancien système sont toujours actifs.

Quelques minutes après la nomination du nouveau gouvernement, le ministère de l’Intérieur annonçait hier que celui-ci avait dissous la police politique et l’appareil de la sécurité d’État, sinistres bras armés de Ben Ali.

Source : « L’humanite » Le 10-03-2011

Tunisie. La nouvelle Constitution sera égalitaire ou ne sera pas!


 

Le 8 mars 2011 est une journée à marquer d’une pierre blanche. Ce jour-là, les Tunisiennes (et les Tunisiens) ont lancé la mobilisation pour une véritable égalité des sexes. De préférence inscrite dans la Constitution.

La Journée mondiale de la femme, célébrée hier, en Tunisie, avait une saveur et une signification toute particulière. Fêtant cette année ses cent ans, elle a été célébrée au lendemain d’un événement historique, au moment même où se joue l’avenir de tout un pays, de ses hommes et de ses femmes. Alors que la Tunisie doit se doter dans les prochains mois d’une nouvelle constitution qui fixera les principes fondateurs de sa politique et de ses lois, cette journée était l’occasion rêvée pour affirmer l’un des défis de la transition démocratique en Tunisie: l’égalité entre les sexes et le respect des droits des femmes.

Pour une constitution égalitaire Pas de paroles en l’air ou de phrases toutes faites cette année, mais du concret. Pas de femmes-alibis ou de femmes-vitrines d’un système hypocrite, mais des femmes au micro, militantes reconnues, exposant leur combat, leurs objectifs et les moyens d’y parvenir. C’était le cas, hier, au club Tahar Haddad, où plusieurs Ong et associations tunisiennes et étrangères, dont l’Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), représentée par sa présidente Sana Ben Achour, l’Onu femmes, le Fonds des Nations-Unies pour la population (Fnuap), et plusieurs organisations espagnoles se sont rendues à l’invitation de la coopération espagnole. D’une seule voix, les participants ont affirmé leur volonté d’unir leurs forces afin d’aider la Tunisie à passer «d’une révolution populaire à une constitution égalitaire», en s’adressant sans discrimination aux femmes de toutes les régions et de toutes les classes sociales, et en les impliquant pleinement dans la transition démocratique de leur pays. Ainsi, le 25 mars prochain, les organisateurs entameront à Tunis une campagne de communication qui devrait s’étendre à toute la Tunisie. Outre le slogan de la campagne, les participants ont d’ores et déjà imaginé une ébauche de la constitution égalitaire qu’ils souhaitent voir naître en Tunisie. Ce projet, rédigé en français et en dialecte tunisien, est constitué pour l’instant d’un préambule et de 8 articles portant sur les droits fondamentaux des femmes: la non-discrimination, le libre choix du conjoint et du domicile, l’égale autorité parentale du père et de la mère, le droit égal à l’héritage et au travail, l’intégrité morale et physique des personnes, et la parité dans la vie publique sont autant de thèmes abordés.

Impliquons-nous tous pour la Tunisie de demain! Ce projet de Constitution sera distribué, discuté et modifié au fur et à mesure des rencontres, composées de projections de plusieurs courts-métrages suivies de débats, avec en parallèle des ateliers de dessin avec les enfants des écoles sur le thème de l’égalité femme/homme. S’il n’y avait qu’un message à retenir de cette campagne à venir, ce serait  peut-être celui-là: impliquons-nous tous, femmes ou hommes, jeunes ou moins jeunes, pour que les droits de chacun soient respectés dans la Tunisie de demain, cette Tunisie plus juste et plus égalitaire que nous appelons de nos voeux. Cette Tunisie dont nous pourrons être fiers, et qui nous respectera. Cette Tunisie démocratique dans laquelle nous ferons enfin entendre notre voix.

Source : « Kapitalis » Le 10-03-2011

                                                                  Tunisie : Don japonais au profit de microprojets locaux


 

L’Ambassade du Japon en Tunisie annonce qu’elle a fait  don d’un montant d’environ cent onze mille dinars tunisiens pour la construction et  l’aménagement d’un centre d’activités pour les habitants d’El Hamma à Tozeur.

 

Grâce à ce don, ce projet permettra aux habitants d’El Hamma de disposer d’un espace de formation et d’apprentissage. Etant donné que ce centre est situé près d’un parking très fréquenté par les touristes, il leur permettra également de leur vendre directement leur production artisanale et d’améliorer ainsi leur revenu.

 Ce nouveau don est un message de soutien du Peuple Japonais au Peuple Tunisien qui souhaite lui montrer sa ferme volonté de l’aider à faire face à tous les nouveaux défis dont certains prioritaires, comme le développement régional, étant rappelé, par ailleurs, que plus de 100 projets  ont été réalisés depuis 1996dans le cadre du programme d’Aide non Remboursable pour Petits Projets Locaux (A.P.L.). Ce programme est destiné à réaliser différents projets, élaborés par diverses structures, telles que des ONG, des associations ou des collectivités locales.

 Toshiyuki Taga, l’Ambassadeur du Japon en Tunisie, a réitéré le souhait de son gouvernement  à apporter son aide, tout particulièrement à des ONG comme l’AID qui déploient tous leurs efforts, pour un véritable développement de la qualité de vie des habitants.

Il a évoqué «  la construction d’une nouvelle  Tunisie, sur le chemin de la liberté et de la démocratie permettant  ainsi à tous les citoyens Tunisiens d’avoir espoir en l’avenir ».Le Japon espère sincèrement contribuer à l’édification de cette nouvelle ère.

Source: “African Manager” Le 10-03-2011

Tunisie – Palais de Sidi Dhrif : encore plus d’argent et de la drogue !


 

Un juge d’instruction et son équipe ont retrouvé lors d’une fouille menée au palais de Sidi Dhrif deux kilos de drogue (cannabis) et des sommes astronomiques sur les lieux, selon des sources informées évoquées par Mosaïque FM.

Cette perquisition a été faite selon les procédures judiciaires en vigueur dans le pays.

Notons que, selon cette même source, le palais a été mis sous scellés jusqu’à la fin de l’enquête.

Il est utile de mentionner qu’il s’agit de nouvelles sommes d’argent, autres que celles découvertes par les membres de la Commission d’enquête sur les malversations et de la corruption, puisque les premières ont été déposées chez la Trésorerie générale.

Il s’agirait, également, d’un message clair de la magistrature quant à l’efficacité autrement plus performante de ses moyens.

L’autre question qui s’impose : Maintenant que le Palais de Sidi Dhrif est mis sous scellé, les membres de ladite Commission ne pourraient-ils s’y rendre pour mener de nouvelles investigations ?

Source: “Business News” Le 10-03-2011

                                                     M.Béji Caid Essebsi, capte la confiance de 53% des Tunisiens


 

L’institut Emrhod Consulting a réalisé un sondage d’opinion sur le gouvernement de transition et les partis politiques en Tunisie, afin de connaître l’avis des tunisiens sur la situation politique du pays après la nomination de M.Béji Caid Essebsi en tant que premier ministre.

Selon cette enquête, prés de 39% des tunisiens ont été pour la démission de Monsieur M.Mohammed Ghannouchi alors que 40% ont été contre, tandis que 21% n’ont rien choisi. On constate, que la majorité des tunisiens n’était pas contre l’idée que M.Monsieur Ghannouchi continue sa mission à la tète du gouvernement.

Pour la question « Quelle est votre opinion au sujet de la nomination de Mr Béji Caied Essebsi en tant que premier ministre », plus de 53% ont été d’accord sur cette nomination alors que 17% ont été contre.

La même enquête a indiqué que le nouveau premier ministre a pu capter la confiance de la plupart des tunisiens pour diriger le pays dans cette période délicate. Agé de 84 ans, cet homme d’Etat a déjà occupé plusieurs ministères clés pendant l’ère Bourguiba.

Malgré une opinion favorable dans son ensemble aussi bien à M.Ghannouchi qu’à M.Caid Essebsi, ces deux personnalités politiques n’ont recueilli respectivement que 9 et 6,1 % de voix en tant dirigeant capable à conduire le pays.

Par conséquent, d’autres personnalités à l’instar de Ahmed Nejib Chebbi, Rached Ghannouchi ou le Général Rachid Ammar ont récolté des votes entre 1 et 4 %.

Plus encore, prés de 60% des tunisiens qui ne savent pas jusqu’à ce moment, la personnalité politique apte à diriger le pays. En fait, ce chiffre montre qu’aucun leader n’a pas pu attirer les yeux des tunisiens en tant que dirigeant qui peut agir positivement sur le processus du pays.

Cependant 82% des tunisiens croient en la réussite de la révolution tunisienne et 79% sont optimistes pour l’avenir du pays. En fait, ces chiffres montrent le dévouement des tunisiens à la révolution du jasmin et leur confiance en un avenir meilleur.

Espérant que tant d’espoirs et de sucés à notre pays et que les dirigeants politiques seront à la hauteur des défis.

Source : « Investir en Tunisie » Le 10-03-2011

Tunisie : Le rêve français des clandestins de Zarzis


 

Une grande partie des clandestins tunisiens qui débarquent sur l’île italienne de Lampedusa sont originaires de la ville de Zarzis et de sa région ; ils désirent quasiment tous venir en France.

« Pourquoi veux-tu aller en France ? – Pour changer un peu de vie, me sentir mieux. – Que représente-t-elle pour toi ? – La liberté, l’argent… Je rêve de l’Europe en général. Mais la France, c’est plus facile, beaucoup de Zarzisiens y sont déjà installés. – Une fois arrivé là-bas, comment comptes-tu t’en sortir ? Il y a beaucoup de chômage, de gens qui cherchent, eux aussi, du travail… – Je ne sais pas. Mon frère vit à Paris, il peut m’aider. Je vais travailler au noir, comme tout le monde. – Tu n’as pas peur de tenter de nouveau la traversée ? Tu as bien failli mourir la dernière fois ? – J’hésite encore… Mais si quelque chose de facile se présente, je fonce ! – Quelque chose de facile ? – De pas cher. J’ai déjà perdu 1.000 € lors du naufrage. »

Le 11 février, Mohamed, 18 ans, monte, en compagnie de 128 autres personnes, sur un bateau de pêche. Direction : l’île italienne de Lampedusa, « la porte de l’Europe », située à 150 kilomètres des côtes tunisiennes. De Zarzis, la traversée dure en moyenne quinze heures. Tout dépend en fait du type d’embarcation, de la puissance des moteurs et du nombre de passagers à bord. Après quelques heures de mer, le Horia (« liberté ») 302, une frégate de la garde nationale tunisienne, se présente à l’horizon. « Nous pensions qu’ils allaient nous arrêter. En fait, ils nous ont foncé dessus et nous ont percutés sur le côté », raconte Mohamed. Le bateau coule immédiatement. « J’ai nagé, je me suis accroché à l’une des bouées de sauvetage. D’autres m’ont rejoint. A bord de la frégate, il y avait déjà une vingtaine de clandestins. Ce sont eux qui nous ont sortis de l’eau. » Bilan : 30 disparus.

« Si tu n’y vas pas, comme les autres, c’est que tu n’es pas un homme »

« Je suis immédiatement venu de Paris quand j’ai appris la nouvelle », explique Youssef. Il réside en France depuis 1974. Son jeune frère, Hamdi (30 ans), est l’une des victimes du naufrage. Son corps n’a toujours pas été retrouvé. Il travaillait comme serveur à l’Oasis Marine, l’un des hôtels réputés de Zarzis. « Hamdi ne comptait pas s’installer définitivement en France, il voulait me rejoindre, rester un ou deux mois, c’est tout », assure son aîné, employé à la mairie de Paris. « Mille personnes qui partent le même soir, ça donne forcément envie », fait-il remarquer. Selon lui, « il faut comprendre ces jeunes. Ici, ils n’ont aucune perspective professionnelle. Avec un diplôme universitaire en poche, la majorité d’entre eux se retrouvent à faire des petits boulots pour 300 dinars (150 €) par mois. Depuis la chute de Ben Ali (le 14 janvier, NDLR), la police a disparu, la voie est libre, alors ils en profitent. Pour finir, il y a une sorte de phénomène d’entraînement. Si tu n’y vas pas, comme les autres, c’est que tu n’es pas un homme ».

« Nous, on part bosser chez vous. Et vous, vous venez vous reposer en Tunisie ! »

Sur les quelque 6.000 clandestins arrivés récemment sur l’île de Lampedusa, pas moins de 3.000 seraient originaires de Zarzis et de sa région. La ville, située à 600 km au sud de Tunis, est connue à l’étranger, notamment dans l’Hexagone, pour ses complexes touristiques et ses plages de sable. L’hiver, de nombreux Français y séjournent, souvent en pension complète, dans des clubs de vacances bon marché qui leur offrent animations et balades aux alentours. D’autres s’y sont installés à demeure. « Nous, on part bosser chez vous. Et vous, vous venez vous reposer en Tunisie ! Mon plus proche voisin s’appelle Daniel. C’est un retraité, il travaillait à la mairie de Sarcelles », plaisante Youssef. Il retrouve aussitôt son sérieux : « Regardez, les bars sont vides, les taxis sont vides ! » Cette agglomération de 70.000 habitants semble, il est vrai, avoir été purgée d’une génération. Les 18-25 ans l’ont déserté. Dans les restaurants et les cafés qui longent la promenade du bord de mer, où s’élèvent, en façade, les grands hôtels, on ne trouve souvent que des personnes âgées, des hommes en général. Ils se partagent les rues avec les enfants qui, avant ou après l’école, les y retrouvent. Même constat en ce qui concerne le personnel des établissements hôteliers : les serveurs, les jardiniers et les cuisiniers affichent, quasiment tous, une bonne soixantaine…

« Sarko sait bien pourquoi nous voulons venir chez lui »

Robert, employé à l’hôtel Giktis, est l’un d’eux. « Je lui ai dit : “Non, je n’aime pas la mer, c’est risqué.” Mais il ne m’a pas écouté… » Il parle de son fils Ramzi. Ce dernier, âgé de 19 ans, est parti, voilà une semaine, avec 17 autres de ses camarades, sans le prévenir. Ses proches ont compris où il était quand ils ont retrouvé son scooter, abandonné au bord de la plage. « Il m’a téléphoné hier (mercredi). Pour l’instant, il se trouve à Milan. Il vient de sortir du centre de rétention où il était détenu depuis trois jours », indique son père. Un père heureux que son fils soit enfin libre mais pas vraiment rassuré qu’il voyage ainsi en Europe, frappé d’un arrêté d’expulsion. Où compte-il se rendre maintenant ? « En France ou en Belgique », croit savoir Robert.

« J’ai quatre neveux, ils veulent tous venir chez moi, à Paris, constate, lui aussi, Youssef. Son frère disparu, sa mère étant sur le point de mourir, il s’exprime désormais en chef de famille : « J’ai beau leur expliquer que la vie est chère, qu’il y a un manque de travail et de logement, rien n’y fait, ils ne m’écoutent pas ! » Mais pourquoi la France ? « 70 % des Zarzisiens ont de la famille là-bas. Et puis notre culture et notre histoire, c’est la France, ce n’est pas l’Italie ou l’Allemagne. Le français est notre deuxième langue. A la télévision, nous regardons vos informations avant les nôtres. Sarko sait bien pourquoi nous voulons venir chez lui, il n’est pas bête ! »

Un seul bateau de clandestins peut rapporter 600.000 €

Lundi 7 mars, 1 heure du matin. La scène se déroule au pied des hôtels. A la faveur de l’obscurité, plusieurs groupes de clandestins sont répartis sur la plage. Ils attendent le signal du départ. Il y a là 300 ou 400 personnes, des hommes en majorité et, fait plus inhabituel, quelques femmes. Ils et elles viennent de tout le sud du pays, des villes de Gabès, Tataouine, Ben Guerdane, Tozeur et Médenine, notamment. Et même de Tunis pour certains. Les clandestins ont dû patienter de longues heures (voire plusieurs jours) dans des maisons situées au bord de l’eau, où les passeurs les « tiennent » en attendant que les conditions météorologiques soient favorables. Cette nuit, elles sont parfaites, la mer est calme. Ils montent à présent, en courant, à cinq ou sept, dans des petits bateaux de pêche qui les emmènent au large. Là, les attendent d’autres embarcations, plus importantes (toujours des bateaux de pêche, pouvant embarquer 150 passagers en moyenne), battant pavillon tunisien ou libyen. Les 1.000 € que doivent acquitter les candidats à ce voyage incertain servent à payer les rabatteurs qui les ont emmenés jusqu’ici, les propriétaires des maisons d’accueil, les pêcheurs qui assurent le transit et, bien sûr, les propriétaires des bateaux se rendant finalement à Lampedusa. Des bateaux sacrifiés, puisque saisis et ensuite détruits par les autorités italiennes. « Cela n’a aucune espèce d’importance. Faites rapidement le calcul. Ils coûtent aux alentours de 30.000 €. Si vous faites monter à bord 150 personnes, vous en empochez 150.000 ! » se réjouit Moktar, un passeur rencontré sur les quais du port de Zarzis. D’autres bateaux, plus grands encore, peuvent transporter jusqu’à 600 personnes. En un seul passage, ils peuvent donc rapporter 600.000 €… En ces temps de crise économique, où de plus le poisson se fait rare, difficile de résister à de telles sommes d’argent.

« Pour nous, les Français, c’est le paradis ici ! »

« La France ! La France ! Il n’y a plus de pêcheurs dans le port. On ne trouve plus un extra dans les hôtels. Avant, ils étaient payés 15 dinars (7 €) de l’heure. Aujourd’hui, même à 35 dinars (17 €), vous n’en trouvez pas », déplore Dédé, un Français installé à Zarzis depuis quatre ans. Ancien placier sur le marché de Barbès (Paris XVIIIe), il est venu, avec son épouse, prendre sa retraite en Tunisie. « Je ne comprends pas pourquoi ils veulent tous partir. Certains ont même laissé leur commerce, leur magasin derrière eux, du jour au lendemain ! Pourtant ils ont tout ici. Leurs familles possèdent des champs d’oliviers, des maisons, des terrains. Ils ont de l’argent, Internet, la télévision… J’en ai même vu un qui mettait son enfant de 11 ans sur un bateau ! » s’étonne encore Dédé. « Pour nous, les Français, c’est le paradis ici. Avec 1.000 €, tu vis en couple, tranquillement. Nous sommes près de 400 résidents permanents. Des Chtis commencent à venir s’installer aussi », note le sexagénaire, lui-même breton d’origine. Un chassé-croisé de rêves en somme. Celui de vieux Français qui aspirent à une fin de vie au soleil et celui de jeunes Tunisiens qui, eux, se cherchent un futur. En France.

Avec les migrants, on fait quoi?

« Chantal Brunel a tenu des propos que nous n’approuvons pas », a déclaré François Fillon mercredi à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre faisait allusion à la déclaration de la députée UMP qui avait affirmé la veille, à propos des migrants issus des révolutions arabes : « Après tout, remettons-les dans les bateaux ! » Selon Fillon, « derrière chaque migrant, il y a une destinée humaine qu’il faut respecter ». Afin  d’aller au-delà de la polémique, France-Soir a interrogé des personnalités de différentes sensibilités politiques sur les solutions à mettre en place.

Michel Vauzelle, président PS de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

« La première des choses à faire, et c’est ce que faisaient les gens autrefois en Méditerranée, c’est de donner à manger et à boire. Puis amener des médecins afin qu’ils prodiguent des soins. Bref, on traite les gens de façon humaine. »

Marc-Philippe Daubresse, vice-président de l’UMP

« La situation, face à ce genre d’événement, est très simple : il y a une loi. Et cette loi pose des conditions d’entrée restrictives quand il s’agit d’immigration et des conditions d’entrée assouplies quand il s’agit de réfugiés politiques. Mais il faut arrêter les fantasmes : où avons-nous vu des milliers de boat people ? »

Steeve Briois, secrétaire général du FN

« Il faut bloquer les eaux territoriales. Si quelqu’un vient dans votre domicile, vous fermez la porte, non ? Donc il faudrait mobiliser les services de la police, de l’armée. Sans doute faut-il imaginer des barrages de bateaux de la marine. »

Yves Cochet, député Europe Ecologie-Les Verts de Paris

« Si nous devons accueillir des dizaines de milliers de réfugiés, le Conseil européen doit prendre des dispositions d’urgence. On parle de gens qui sont menacés, pour qui c’est une question de vie ou de mort. Il ne s’agit pas de gens qui viennent pour récupérer des allocations. »

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République

« Il ne s’agit pas de mettre des gens à l’eau, mais il paraît normal de les raccompagner. Simplement, il faut le faire dans un cadre correct : contrôler les frontières et ramener chez eux les gens qui sont arrivés. Les accords de Schengen le permettent tout à fait. »

Source : « France soir » Le 10-03-2011

                                                               Egypte et Tunisie : le poids de leur oligarchie respective


 

Le monde s’impressionna de la fragilité effective des régimes tunisien et égyptien, tous les deux balayés en moins de trois semaines. Et pourtant chacun de ces régimes avaient laissé grandir un Etat devenu tentaculaire, entre autre pour éviter toute révolution.

Dans les dictatures tunisiennes et égyptiennes la corruption était une réalité aujourd’hui pleinement chiffrée. Mais laisser faire cet enrichissement illégal n’était qu’un aspect de ces régimes. Pour pleinement réussir à tenir leur société civile ils se sont, aussi, très largement appuyés sur un Etat pléthorique et tentaculaire.

Avec in fine une double intention liberticide. Tout d’abord multiplier les emplois publics comme autant de solutions pour palier les carences de leurs économies incapables de satisfaire toutes les demandes d’emploi. Mais aussi concentrer cette hypertrophie de l’Etat dans les secteurs vitaux à la sécurité du régime, en particulier vis-à-vis des menaces intérieures (police pour la Tunisie et armée pour l’Egypte). Possibilité aussi pour une petite oligarchie, mieux servie dans ce gaspillage d’argent public, de se constituer des rentes exceptionnellement lucratives (hydrocarbures, tourisme, BTP, immobilier,…). Cette situation de blocage, propre à une économie de cooptation implicite et de passe-droit, fut, sans conteste, le plus grand frein économique que connaissaient ces sociétés. En Tunisie, par exemple, nombreux étaient les cas d’entrepreneurs refusant délibérément de faire grandir leur entreprise pour ne pas être victime de l’une des nombreuses spoliations du clan Trabelsi.

Le délire policier  tunisien

Ainsi à la fin de l’année dernière la Tunisie pointait au 59ème rang sur l’indice de perception de la corruption développé par l’ONG Transparency International. Symptomatique et paradigmatique des dérives du régime, la situation de la police tunisienne illustre tout le délire sécuritaire du régime vis-à-vis de sa population. En effet, sous Ben Ali, la police a vu ses effectifs grimper jusqu’à 120000 personnes. Pour un pays de 10 millions d’habitants cela fait un ratio d’un peu moins d’un policier pour 100 habitants. Rapporté à la France la statistique signifierait une police française d’environ 780000 policiers (contre près de 125000 en réalité). Et encore cela ne tient-il pas compte des 12000 membres de la garde nationale présidentielle. Bien évidemment cette omniprésence de la police dans le corps social supposait son omnipotence en particulier dans le champ économique. De cette situation nombreux ont été ceux à pouvoir en tirer profit.

Le pillage économique des militaires  égyptiens

Coté égyptien, c’est l’armée qui grandissait de façon démesurée. Et encore faut-il se convaincre que la société égyptienne n’en a pas fini avec cette situation, malgré sa révolution.

Là encore le rapport de Transparency international est éloquent, puisqu’il place l’Egypte au 98ème rang (qui en compte 178 rappelons le). Omnipotente l’armée fait la pluie et le beau temps, tant dans le champ économique, que politique, voire sociétal. Officiellement l’armée égyptienne compte 468000 soldats actifs alors qu’elle n’a pas gagné, ni même fait une guerre depuis presque 40 ans. Le milliard de dollars que les Etats-Unis déverse annuellement au titre des programmes de  coopération en plus de forcer les égyptiens à acheter du matériel militaire américain a permis à une oligarchie militaire de très grassement vivre. Véritable privilégiés du régime les militaires se sont octroyés des pans entiers du champ économique. Sur les quelques 700 milliards de dollars du PIB égyptien près de 350 à 400 sont aux mains d’intérêts détenus de près ou de loin par des militaires.

Bref le complexe militaro-industriel égyptien vit très bien, et nul doute que les récents évènements ni changeront rien, si ce n’est dans le sens de l’aggravation du problème.

Source: “Come for news” Le 10-03-2011

                                                                                 Les partis politiques méconnus par les Tunisiens


 

Une majorité de tunisiens ne connait pas les partis actifs sur la scène politique dans le pays.  Au jour d’aujourd’hui la Tunisie compte officiellement 32 formations et pourtant l’ignorance dans ce domaine reste importante.

Selon un sondage Emrhod, réalisé entre le 28 Février et le 5 Mars 2011, 61% des sondés disent ne pas avoir d’idée sur les partis politiques tunisiens.\

Cette méconnaissance est partagée par toutes les catégories d’âges, quelque soit le niveau d’instruction. On peut noter néanmoins que les 25-34 ans déclarent à 52% avoir une idée sur les partis politiques.  Sinon 87% des sondés qui se sont arrêtés au niveau primaire, ne connaissent pas les partis tunisiens. Même ceux qui ont un niveau supérieur ne sont que 49% à avoir une idée sur les partis.

Au baromètre des partis les plus populaires, Ennahda occupe la première place avec 29% des sondés qui le connaissent, viennent ensuite le PDP avec 12.3% et Ettajdid avec 7.5%. Les autres partis ne sont connus que par moins de 5% des sondés.

Ces réponses peuvent être interprétées de la manière suivante : les citoyens tunisiens ont été durant longtemps privés de toute information sur les formations politiques. Cela a été le cas sous le régime de Ben Ali qui a constamment usé du gros bâton contre ses opposants, ce qui a poussé les citoyens tunisiens à renoncer à leurs droits politiques de peur de représailles.

A la question : « Parmi les partis politiques que vous venez de citer lequel vous voyez contribuer le plus au développement du Pays? »,  74.7% des sondés ayant une idée sur les partis politiques, ne se prononcent pas.  Le parti Ennahda réalise le meilleur score avec 14.6%. Le PDP et Ettajdid font moins de 5%.

Ce dernier résultat démontre que l’opinion publique est encore en attente d’une offre politique qui correspond à ses attentes. Le fort taux des sondés, qui ne se prononcent pas, montre, si besoin est, un déficit flagrant des partis politiques en matière d’information et de communication auprès des citoyens.

Il faut, toutefois, reconnaître que la méconnaissance par les tunisiens des partis politiques parait naturelle au regard de la situation politique qui prévalait avant la révolution. Certains étaient interdits, d’autres censurés ou obligés de se murer dans le silence.

L’étouffement de l’opposition tunisienne, au profit d’un seul parti, n’a fait qu’empirer la situation. Avec la disparition de la police politique et la dissolution de l’ancien parti-état (RCD), nous sommes en droit d’espérer une vie politique pluraliste et digne d’une Tunisie démocratique.

Source : « Espace manager » Le 10-03-2011

Tunisie : ”Après la dictature de Ben Ali, voici la dictature des avocats”, estime Lassaâd Dhaouadi*


”Nos avocats, protecteurs de la révolution, ont profité de la situation difficile de notre pays, et ont préparé, dernièrement, un projet de loi mal rédigé, visant la privation, entre autres, du Conseil Fiscal Agréé de son droit au travail (à savoir représenter le contribuable devant les juridictions fiscales)”**, avertit Lassaâd Dhaouadi.

Le flamboyant président de la Chambre nationale des conseils fiscaux de l’UTICA, qui ne s’est jamais tu quand sa profession était en danger au temps de l’ancien régime, ne veut pas se taire non plus après la Révolution, car, selon lui, il y a péril en la demeure. Il vient ainsi de nous prendre à témoins pour dénoncer ce comportement qu’il décrit, sans broncher, comme étant plus grave que ceux qui ont réclamé l’augmentation de leurs salaires au plus fort de la crise et qui ont été considérés par le Conseil de Protection de la Révolution comme les ennemis de la révolution.

Un peu exagéré? Vous ne connaissez pas le bonhomme… qui va encore plus loin: “Ce comportement des avocats est d’autant plus grave qu’il menace l’emploi qui a été l’un des précurseurs de la révolution! Nos avocats doivent prendre en considération les 2.500 diplômés en fiscalité de l’Institut Supérieur de Finance et de Fiscalité et autres institutions universitaires“.

Les avocats auraient dû d’abord balayer devant leur porte car M. Dhaouadi les accuse de s’en prendre à leurs compatriotes alors qu’ils sont attaqués par des étrangers: “Nos avocats n’ont accordé aucune attention aux réseaux internationaux étrangers d’avocats qui se sont établis en Tunisie depuis 2001 en violation de la loi n°89-87 relative à la profession d’avocat et de l’article 2 du code d’incitation aux investissements, sachant que ces réseaux exercent illégalement la profession d’avocat et réalisent un chiffre d’affaires annuelle qui se monte à des millions de dinars!“ Dites simplement, deux choses se trouvent sur la balance:

– Certes, nos avocats ont le droit de défendre leur périmètre d’intervention et de réclamer à tout moment l’organisation de la rédaction des actes sous seing privé et du conseil juridique.

– Mais ils doivent respecter les droits des personnes habilitées à fournir ces services dans le cadre des textes régissant leurs professions à l’instar des conseils fiscaux, des notaires, des huissiers de justice, des agents immobiliers et autres, et ce à l’instar de ce qui est fait en Europe et à travers le monde.

“Maintenant que les masques sont tombés…, il est du devoir de tous de relever le grand défi, à savoir l’ignorance et le sous-développement qui portent atteinte à l’image de la Révolution tout en espérant ne pas avoir remplacé la dictature de Ben Ali par la dictature des avocats… Nous attendons des protecteurs de la Révolution qu’ils réclament l’assainissement de la législation tunisienne en vigueur des textes qui ont revêtu la forme de corruption“.

* président de la Chambre nationale des conseils fiscaux de l’UTICA.

** En Tunisie, le Conseil Fiscal Agréé est habilité à représenter le contribuable et à défendre ses intérêts devant les tribunaux, et ce en vertu de la loi n°60-34 du 14 décembre 1960 relative à l’agrément des conseils fiscaux. En Europe, le Conseil Fiscal est de même habilité à représenter le contribuable devant les tribunaux (Allemagne, Suisse, Italie, Autriche, Pays-Bas…) y compris la Cour de Justice des Communautés européennes (lire les règles de la Confédération Européennes des Conseils Fiscaux).

Source: “wmc” Le 10-03-2011

La Tunisie ratifie la convention de la Cour pénale internationale

A quand le jugement de Ben Ali ?


 

 

« Les responsables des crimes contre leurs peuples ne pourront pas échapper à la justice internationale ». On veut bien le croire, tout comme les militants des droits de l’Homme, et des organisations humanitaires présents hier lors d’un colloque organisé par « l’Institut arabe des droits de l’Homme » en collaboration avec la « Coalition pour la cour pénale internationale ».

Cette rencontre, à laquelle a assisté M. Taieb Baccouche, qui ici, porte la casquette d’un président d’honneur de l’Institut arabe des droits de l’Homme, a été également rehaussée par la présence d’une personnalité symbolique de la lutte pour les droits humains, William Pace. L’occasion ? C’est une journée d’étude portant sur la ratification par la Tunisie du Traité de Rome relevant de la Cour pénale internationale, il y a peu. Quant à la légitimité des procédures ayant permis au gouvernement provisoire d’adhérer à la PNI, M. Amor Boubakri, en sa qualité de membre de la « Coalition pour la cour pénale internationale » et membre « d’Amnesty international », a souligné qu’en temps normal, la ratification des conventions internationales relève des prérogatives du parlement puis du Président de la République. Cette fois-ci, puisqu’il s’agit d’un cas exceptionnel, les deux chambres parlementaires ont délégué au président par intérim des prérogatives lui permettant de ratifier cette convention par décret-loi, sans avoir été auparavant approuvée par le parlement. La question revient à savoir quand et comment seront poursuivis les responsables des crimes contre l’humanité dont Ben Ali. Une question restée sans réponse puisqu’il incombe au gouvernement actuel d’entamer les procédures, et comme l’a si bien dit M. Taieb Baccouche, au début de la séance, que c’est à la société civile d’aider le gouvernement dans ce faire non seulement par l’approbation mais aussi par la critique.

Droit de veto

Les critiques qui ont fusé, ont porté notamment sur cet article du Traité de Rome qui donne la possibilité au « Conseil de sécurité » de surseoir à statuer sur une affaire pendant un délai d’un an renouvelable. Cet article a été considéré par des intervenants comme étant un droit de veto qu’impose un pays comme les USA pour aider les siens à échapper aux jugements de la CPI suite à leurs crimes de guerre en Irak. On a ainsi parlé de la politique des deux poids et deux mesures que pratique la CPI qui, au final n’applique ses procédés que sur les pays dits du tiers monde alors que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël trouvent les moyens de s’y dérober. Sarra Hanafi qui a fait un exposé élucidant le rôle de la CPI a évoqué la question de l’échange « de bons procédés ». Au final c’est la crédibilité de la cour pénale internationale qui en pâtit. D’autant plus que la CPI, intervient dans des affaires, uniquement suite à la demande des gouvernements ayant ratifié la convention de Rome, ( à l’exception de la Libye, ou du Darfour qui sont, par ailleurs, membres des Nations Unies.)

Cela dit, les auteurs des crimes contre l’humanité en Tunisie seront jugés, a priori, par la justice tunisienne. Affaire à suivre.

Source: “Le Temps”  Le 10-03-2011

Islamist party wants to establish Shariah law in Tunisia


 

An Islamist party in Tunisia said Thursday it wants to install “by political means” a regime based on the strict Shariah form of Islamic law in the north African country.

“We are working to install a regime founded on Shariah,” said Ridha Belhaj, a spokesman for the party Hizb At-Tahrir.

The party claims that “Islam is the solution” to problems in Tunisia after the ouster of longtime strongman Zine El Abidine Ben Ali in January following a popular uprising.

While denouncing violence, the party does not rule out “rebellion or civil disobedience in order to establish an Islamic state,” Belhaj added.

“In Islam, the nation has the right to overthrow its leaders, even by armed force,” he said, while also denouncing the debate over gains by women in Tunisia, the only Arab country to ban polygamy.

The Hizb At-Tahrir intends to take part in elections set for July 24 to win representation in parliament, although it does not recognize its laws, “Shariah being the only source of laws,” said the party’s secretary general Abdelmajid Habibi.

He has also said if the Islamists are successful in winning power they would ban other parties.

The Hizb At-Tahrir is the Tunisian branch of a group founded in 1953 in the Middle East by an extremist element within Egypt’s Muslim Brotherhood and banned in other Arab countries.

Another Islamist group in Tunisia, Ennahda, became legal on March 1, some 30 years after it was founded by intellectuals inspired by the Muslim Brotherhood.

Experts say it is hard to gauge the strength of Islamism as a political force in Tunisia as it has been banned for decades, but Islamists were its most powerful opposition force before the persecution by Ben Ali began.

Ennahda leaders, however, have said that Shariah Islamic law has no place in Tunisia.

Source: “The Gazette” Le 10-03-2011

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