Touansa Responsables: APPEL AU PRESIDENT CANDIDAT ZINE EL ABIDINE BEN ALI AFP: 76 syndicalistes assassinés en 2008, moins qu’en 2007 AFP: FAO – accords pour la conservation et la partage des gènes de l’alimentation Les Amis d’Attariq: Pourquoi la candidature d’Ahmed Brahim dérange-t-elle autant ? Mohamed Ettounsi: Les tribulations d’un citoyen qui ne voulait pas voter RCD en 2004 AFP: Arrivée du colonel Kadhafi en Italie pour une visite “historique” Le Parisien: Italie: Berlusconi se met en quatre pour Kadhafi FRI: Kadhafi vient solder les comptes Reuters: INTERVIEW-Moroccan king’s backers vow more pressure on government
AFP: Israël: l’édition de mercredi du quotidien Haaretz rédigée par des écrivains
APPEL AU PRESIDENT CANDIDAT ZINE EL ABIDINE BEN ALI
“Il n’est pas de tyran au monde qui aime la vérité; la vérité n’obéit pas”
Alain.
Monsieur le “Président”
Il arrive que certains de nos compatriotes se lamentent sur l’homme d’Etat que vous auriez pu être. A l’instar de votre prédécesseur l’Histoire aurait pu vous juger comme un honorable Président. Malheureusement pour la Tunisie, dès les premières semaines de votre prise de pouvoir vos agissements ont donné le ton et laissé entrevoir le sort que vous alliez réserver à ce qui ressemblait encore à des institutions et à une légalité constitutionnelle et républicaine. Le rouleau compresseur auquel vous avez soumis l’opposition pourtant conciliante pour ne pas dire bienveillante a achevé de convaincre les tunisiens de la réalité de vos intentions et de la nature de vos projets. En fait vos intentions vous les avez tôt dévoilées : soumettre l’Etat et ses rouages pour en faire un outil d’enrichissement familial et clanique.
Au lieu de vous tenir à l’écart des affaires et des magouilles vous en êtes devenu le principal ordonnateur et orchestrateur. Assoiffé de lucre vous vous y êtes plongé tête baissée en vous associant et en protégeant les membres de votre clan tout lit confondu. On a vu et hélas on continue de voir que la vie économique repose sur l’affairisme vorace de vos protégés et vos obligés les Ben Ali, Trabelsi, Chiboub, Zarrouk, Mabrouk et last but not least Materi escortés de leurs hommes de main et de leurs complices érigés par vos soins en véritable pouvoir exécutif parallèle et occulte.
Ce marécage résonne de sordides bruissements d’alcôves entre Tunis, Paris et Stockholm comme l’atteste l’épisode peu glorieux du petit flic Larbi Khayat et qui corrobore une vérité de plus en plus incontournable aux yeux des Tunisiens, selon laquelle nonobstant votre “surpouvoir” de façade vous n’en êtes pas moins l’otage du gang Trabelsi. En effet tout indique qu’ils vous tiennent, vous n’avez qu’à leur obéir.
C’est dans ce décor et avec ces mêmes personnages que vous vous apprêtez à berner les tunisiens pour la cinquième fois.
Soyez convaincu; Monsieur le Président, que l’écrasante majorité de nos concitoyens toute génération confondue riches ou pauvres, instruits ou illettrés vous méprise contrairement à ce que vous chantent vos courtisans. Bien sûr que vous serez “élu” avec plus de 96%
des votants, score caractéristique des despotes sous-développés. Quel que soit l’ampleur du bourrage d’urnes cela ne fera de toute manière qu’accentuer le mépris que les Tunisiens ressentent à votre égard. Ils sont convaincus que de toute manière le pillage, l’enrichissement obscène, la répression, l’atteinte à la dignité des citoyens se poursuivront selon les mêmes méthodes et au même rythme effréné.
Cependant et vous ne le savez peut-être pas TOUT A UNE FIN et il faudra bien se rendre à l’évidence que le DESTIN FINIT TOUJOURS PAR S’ACCOMPLIR et qu’il faudra bien un jour ou l’autre rendre le tablier ou plutôt la table des comptes. Il se raconte qu’il vous arrive d’y penser dans de brefs moments de lucidité. On vous prête même l’idée de préparer un “Gendre” celui qui depuis quelques temps défraye la chronique autant par son hyperactivité que par sa boulimie affairiste. Selon certaines thèses, de tous les requins prétendants ce “Jouvenceau Gominé” offrirait l’avantage d’un profil “consensuel” et pourquoi pas “rassembleur” et donc le plus à même de sauvegarder le butin et de prévenir les éventuels règlements de compte entre les clans rivaux.
Sachez, Monsieur le Président, que si c’est bien là votre option elle risque de se révéler un fiasco retentissant. Rappelez-vous ce dialogue sous les remparts de Kairouan entre Ali Pacha et son oncle Hussein Ben Ali le fondateur de la dynastie qu’il s’apprêtait à tuer :
– ” Ali Tu veux me tuer alors que je suis ton oncle. Tu as été circoncis sur mes genoux”
– ” Je sais mon Oncle mais le pouvoir est stérile”.
Non seulement il est stérile mais il n’a ni cœur ni lien de sang…
Imaginez Sakhr El Materi au pouvoir, conseillé par ceux là même qui vous flattent aujourd’hui et probablement renforcés par des éléments tout droit venus d’un long exil londonien. Nous prenons le risque de soumettre à votre méditation ce scénario d’un massacre annoncé.
1. Il divorce de votre fille Nesrine illico presto pour convoler avec une Beldia aux normes de Radio Zitouna. Les antécédents historiques sont trop vivaces dans la mémoire collective pour ne pas y penser.Bourguiba l’a fait. Vous l’avez fait;
(question de bégaiement de l’histoire…) ;
2. Il fera abroger à l’unanimité les textes que vous avez eu la prudence (ou l’imprudence) de promulguer pour garantir aux vôtres impunité et privilèges. Parions que ce sera fait par ces mêmes députés que vous avez désignés vous-même(question de principe et de bonne gouvernance !!!…);
3. Il dépouillera toute votre progéniture vos 5 filles, Mohammed Zine El Abidine sa mère Leila ainsi que tous les membres de vos clans de la totalité de ce qui été accumulé pendant les deux glorieuses décennies : populisme oblige;
(question de justice et de restitution de biens mal acquis !!!…)
4. Il évacuera par tous les moyens légaux et illégaux que vous avez vous-même utilisés tous les associés de « Groupe Princesse » dont votre fils et les traduira probablement en justice ;
(question de voracité et de cupidité…) ;
5. Il traduira en justice également Leila Trabelsi et les membres de sa famille pour se dissocier définitivement d’une famille synonyme de kleptocratie honnie par la population. Il fera instruire les dossiers d’accusation par les actuels Ministres de l’Intérieur et de la Justice s’ils sont encore en postes, ou par leurs successeurs. Ne vous faites aucun souci à ce sujet ;
(Question de piété et de référence à la Chariâa !!!…)
Cette hypothèse de Sakhr El Mareri successeur et du jeu de massacre qui s’en suivra ne déplaira pas outre mesure à l’ensemble des tunisiens. Leur crainte serait la régression que leur imposera ce petit Salafiste new look aussi ambitieux que pressé .
Monsieur le « Président »,
Il est établi et l’histoire l’a toujours prouvé qu’un félon fils de félon ne tient jamais ses promesses encore moins ses engagements. Pour vous dire que vous n’êtes pas sorti de l’auberge. Vous vous êtes piégés vous-même. Il vous reste une seule voie de sortie, empruntez-la.
Quittez le pouvoir à la fin de votre mandat. Exilez-vous loin, très loin . Profitez d’un peu de quiétude durant les années qui vous restent à vivre. Sauvez votre famille avant que le piège à rats «Sakhr El Materi » ne se referme sur eux.
Touansa Responsables
La FTCR et FILIGRANNE
vous invitent
Lectures croisées de l’ouvrage de Gilbert NACCACHE
« Qu’as-tu fait de ta jeunesse ?
Itinéraire d’un opposant au régime de Bourguiba
Suivi de récit de prison (1954 – 1979) »
Commentaires et discussion des jeunes lecteurs
En présence de l’auteur
Le samedi 13 Juin à 15 h au local de la FTCR
FTCR / Tél :01.46.07.54.04 – Fax :01.40.34.18.15 – E-mail : ftcr2@wanadoo.fr – www.ftcr.eu
76 syndicalistes assassinés en 2008, moins qu’en 2007
AFP, le 10 juin 2009 à 12h13
PARIS | Soixante-seize syndicalistes ont été assassinés en raison de leurs actions de défense des droits des travailleurs en 2008, et “des milliers de licenciements et d’arrestations” ont eu lieu, selon le rapport annuel de la Confédération syndicale internationale (CSI) publié mercredi.
Le nombre d’assassinats de syndicalistes est en baisse par rapport à 2007, lorsque la CSI, dont le rapport sur la violation des droits syndicats porte sur 143 pays, avait recensé 91 assassinats.
Toutefois, en Colombie, connue pour être le pays le plus dangereux pour les syndicalistes, ce nombre a augmenté, avec 49 assassinats, soit dix de plus qu’en 2007 et ce “malgré les assurances d?amélioration de la situation données par le gouvernement du président colombien Alvaro Uribe”, souligne le document.
Selon la CSI, la situation s’est d’autre part aggravée au Guatemala “au cours des dernières années”, y compris en 2007 (9 syndicalistes assassinés).
Quatre syndicalistes ont été assassinés aux Philippines ainsi qu’au Venezuela, trois au Honduras, deux au Népal. Au Zimbabwe (un assassinat), le régime de Mugabe “a poursuivi son règne de la terreur à l’encontre du mouvement syndical du pays”, affirme le rapport.
“Dans bien des cas, les gouvernements ont été directement ou indirectement impliqués” dans ces assassinats”, relate la CSI.
Le document pointe aussi “cent cas d’agressions physiques dans 25 pays” et “des centaines d’arrestations”. “Dans au moins neuf pays (Birmanie, Burundi, Chine, Cuba, Iran, Corée du Sud, Tunisie, Turquie et Zimbabwe), les gouvernements ont été responsables de l’emprisonnement de syndicalistes en raison de leurs activités légitimes”.
D’autre part, “quelque 7.500 cas de licenciement de travailleurs/euses impliqués dans des activités syndicales ont été enregistrés dans 68 pays au total, dont 20 pays rien qu’en Afrique”, rapporte la CSI qui ne voit là que “la partie visible de l?iceberg”.
La Confédération s’inquiète particulièrement de la situation en Turquie, “qui détient le record du plus grand nombre de licenciements” connus de syndicalistes (“plus de 2.000”). Vient ensuite l’Indonésie (600 cas). “Des centaines” de cas ont également été répértoriés au Malawi, au Pakistan, en Tanzanie et en Argentine.
Aux États-Unis, “les employeurs violent systématiquement la législation, en licenciant des dizaines de milliers de travailleurs/euses en raison de leurs activités syndicales”, s’alarme la CSI, et “le démantèlement des syndicats constitue une industrie dont le chiffre d?affaires est estimé à plusieurs milliards de dollars”.
En Europe, le rapport signale “une intense ingérence du gouvernement dans les affaires syndicales au Belarus, durant la majeure partie de l’année”. “De nombreux militants ont perdu leur emploi pour avoir mené des activités syndicales en Géorgie, Russie, Ukraine ainsi qu’en Suisse et Royaume uni”.
En Chine, la répression anti-syndicale se poursuit et “un nombre très important de grèves, souvent réprimées par les autorités locales, continuent d’avoir lieu”.
Le rapport juge aussi “préoccupante” la situation des salariées et des travailleurs migrants au Moyen-Orient et dans les Etats du Golfe.
Il se réjouit en revanche des avancées au Burkina Faso, au Kenya et au Mozambique, “à la suite de l’adoption d’une nouvelle législation qui reconnaît et autorise la syndicalisation, tandis qu’aux Maldives, la nouvelle Constitution du pays garantit la liberté syndicale et le droit de grève”.
FAO: accords pour la conservation et la partage des gènes de l’alimentation
AFP, le 6 juin 2009 à 18h51
TUNIS, 6 juin 2009 (AFP) – Un premier accord de financement de 116 millions de dollars pour la conservation des gènes végétaux par les paysans et leur partage à l’échelle internationale a été conclu au cours d’une réunion de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Tunisie.
Un financement de 116 millions de dollars a été engagé, en présence de 120 délégués et experts réunis du 1er au 5 juin à Tunis, pour promouvoir le “Traité international sur les ressources phytogénétiques” à l’initiative de la FAO.
Les experts se sont également mis d’accord sur des procédures d’échange des ressources génétiques et sur les modalités de partage de bénéfices entre les 121 pays signataires.
Première concrétisation du traité, ces accords visent à “produire plus et mieux” pour la population mondiale, par une utilisation durable du patrimoine génétique menacé par le changement climatique et les maladies.
Le traité présenté comme un instrument de lutte contre la faim et la pauvreté est entré en vigueur en 2004 sans devenir opérationnel, faute de financements.
“On vient de passer à l’étape d’application du Traité” a indiqué samedi à l’AFP Clive Stannard, expert fondateur du traité.
Ce cadre multilatéral offre un accès gratuit au matériel génétique de 60 espèces cultivées qui assurent 80% de la nourriture des hommes et instaure le partage des revenus qui en découlent.
A partir des ressources génétiques partagées, les producteurs de semences peuvent désormais commercialiser et faire breveter des variétés nouvelles ou améliorées. En contrepartie, ils reverseront 1,5% environ de leurs revenus aux paysans pour la conservation des gènes “in situ”, au niveau de la ferme.
“La nourriture que nous consommons est le résultat du savoir-faire ancestral des paysans, on doit le reconnaître et avoir conscience du fait que le contenu du panier alimentaire perd tous les jours”, a ajouté M. Stannard, évoquant les les effets dramatiques du réchauffement climatique.
Pour la première fois, les paysans des pays pauvres pourront prétendre à des avantages financiers pour avoir conservé et diffusé des variétés dont dépend la nourriture des générations futures.
Onze pays du sud ont reçu un financement pour des projets destinés à protéger le patrimoine génétique et produire des “variétés plus résistantes au stress climatique et aux maladies”, a dit Mohammed Kharrat, chercheur tunisien, élu représentant de l’Afrique dans l’instance exécutive du Traité.
Orange d’Egypte ou pomme de terre du Pérou, les projets situés en Afrique, Asie et Amérique latine permettraient de “nourrir deux milliards de bouches supplémentaires d’ici 2050”, selon une experte de la FAO.
Au Maroc, il s’agira de lutter contre la maladie dite “UG 99” qui menace 90% des variétés de blé dans le monde, selon les experts.
La Norvège, l’Italie, l’Espagne et la Suisse ont été les premiers bailleurs des fonds pour le lancement du système de partage des bénéfices.
Les discussions ont connu “un marchandage serré” entre les pays du sud conduits par le Brésil, et les Etats industrialisés, sur la mise en commun de patrimoine génétique, le financement et la bonne gouvernance, selon une source proche de la réunion.
“Il ne s’agit pas de générosité, c’est une affaire d’intérêts bien compris” a lancé aux délégués José Esquinas (Espagne).
“Technologie et compensation pour les pauvres, ressources génétiques pour le monde industrialisé: c’est une question de sécurité nationale”, a-t-il insisté.
De milliers d’espèces cultivées autrefois, il ne resterait plus que 150 plantes pour nourrir l’humanité. Une douzaine de plantes, dont le riz, le blé, le maïs et la pomme de terre, assurent 80% des apports énergétiques d’origine végétale, selon la FAO.
Tunisie : Remaniement ministériel partiel
Le Président Zine El Abidine Ben Ali a reçu, mercredi 10 juin 2009, M. Mohamed Ghannouchi qui a annoncé que le Chef de l’Etat a décidé d’opérer un remaniement ministériel partiel, en vertu duquel, il a nommé M. Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l’Artisanat.
Il a, également, décidé de nommer M. Ridha Touiti, ministre délégué auprès du Premier ministre.(Source: “Business News” Le 10 juin 2009)
A la suite des attaques de M. Bsaiess et d’autres.
Pourquoi la candidature d’Ahmed Brahim dérange-t-elle autant ?
Dans une chronique intitulée Non aux pleurnicheries, oui au travail !, M. Bsaiess, brillant chroniqueur à Assabah et habile avocat, sur des chaînes satellitaires arabes, de causes assez délicates, s’est attelé à discréditer la démarche du candidat aux présidentielles, M. Ahmed Brahim et, accessoirement, à s’en moquer, en ironisant à son propos. Comme le montre le titre de sa chronique, il invite le candidat à cesser de «se plaindre» des conditions inéquitables de la bataille électorale, surtout concernant l’accès aux médias nationaux, et à «travailler plus» pour renforcer son parti et l’opposition en général. C’est son droit le plus absolu et c’est, à la limite, de bonne guerre. Sauf que, cette fois, M. Bsaiess n’est pas aussi convaincant que d’habitude. Car, les arguments qu’il nous sert pour étayer sa thèse sont faibles, pour ne pas dire irrecevables.
Ainsi, à le croire, M. Brahim n’a pas le droit d’accéder à la télévision et à la radio nationales, cela n’étant possible que durant les quinze jours de la campagne électorale officielle. Et ce, contrairement au candidat sortant, dont les activités seraient couvertes «en sa qualité de président de la république». Or, doit-on rappeler à M. Bsaiess que les médias nationaux sont censés couvrir régulièrement les activités des partis de l’opposition mais qu’ils le font de manière extrêmement sélective en ne montrant que certains autres candidats aux présidentielles – sans doute, moins gênants? C’est toujours le même argument qu’il nous sort pour justifier l’interdiction d’accrocher une affiche de M. Brahim sur le balcon du local d’Ettajdid. Il faut veiller, à le lire, au respect de la loi. Ce ne sera possible que durant ces fameux quinze jours de campagne officielle. Or, il suffirait à M. Bsaiess de faire un petit tour en ville pour voire des centaines d’affiches du candidat Ben Ali, faisant clairement référence à l’échéance électorale de 2009. Et il pourrait difficilement nous convaincre que la vocation de ces affiches, c’est la couverture de l’activité présidentielle… !
En fait, ce qui précède montre bien que ce que M. Bsaiess appelle «pleurnicher», c’est, au fond, le fait de revendiquer un traitement sur le même pied d’égalité de tous les candidats à l’élection présidentielle. C’est là que gît le scandale, le péché originel, de la candidature d’Ahmed Brahim et que d’aucuns ne sont pas prêts à accepter !! Car cela heurte profondément leur mentalité qui rejette le principe même d’une vraie compétition et qui n’admet, en fin de compte, en guise de candidats, que de simples comparses dans une pièce à la mise en scène bien rodée. Ainsi, cette petite mise au point, en apparence anodine, révèle, le fond du problème et l’origine de la gêne manifeste que suscite cette candidature – et M. Bsaiess a le mérite de ne pas l’éluder – il s’agit clairement de son intention d’assumer une candidature «d’égal à égal» avec le candidat sortant.
Certes, notre chroniqueur a beau jeu d’ironiser là-dessus, en faisant mine de croire que, par cette expression, M. Brahim parlait d’égalité dans les moyens matériels et humains. Non M. Bsaiess! Nous sommes particulièrement bien placés pour savoir que le candidat de la Moubadara n’a pas à sa disposition les moyens de l’administration, ni les bus de la TRANSTU (et les milliers de sandwichs destinés à rassasier leurs occupants enthousiastes, etc.). Non ! Il ne compte pas sur «les masses de travailleurs et de paysans brandissant des drapeaux rouges» – la couleur de la Moubadara, au demeurant, c’est le bleu et le discours de la gauche moderne que Ettajdid veut incarner ne ressemble pas à celui, facile et dogmatique, des années 60 et 70! En affirmant son intention d’entrer avec le candidat du parti au pouvoir dans une compétition d’égal à égal, Ahmed Brahim dit aux Tunisiens qu’il n’entend nullement faire de la figuration ou, comme d’autres, défendre une «candidature pédagogique» ou encore «se battre pour la deuxième place». L’expression D’égal à égal veut aussi dire que sa candidature est porteuse d’un programme, pour les Tunisiens avides de changement, tout aussi respectable, sinon plus attrayant, que celui du statu quo et de l’éternel retour du même.
Pour conclure, on peut dire qu’il est clair que notre chroniqueur n’est pas à son aise cette fois. Sans doute, à sa décharge, est-il plus performant dans les figures libres que dans les figures imposées… Toujours est-il que la récente multiplication des attaques contre Ahmed Brahim et sa volonté de mener une compétition d’égal à égal avec le candidat officiel le révèle, paradoxalement, à l’opinion publique comme un candidat crédible et digne d’intérêt. Puissent ces attaques continuer… De ce point de vue, elles sont les bienvenues !
Baccar Gherib
(Source : le blog « Les Amis d’Attariq », le 8 juin 2009)
Lien : http://amisattariq.blogspot.com/2009/06/la-suite-des-attaques-de-m-bsaiess-et.html
Automne 2004. J’ai 55 ans. Je suis marié et j’ai deux enfants. Je suis un entrepreneur et mon affaire marche. Je vis donc dans une certaine aisance. Tout pour être heureux, diriez-vous, et pour voter pour le parti au pouvoir et son candidat aux présidentielles. Eh bien, non ! Je ne suis pas politisé, encore moins opposant, mais j’avais l’intime conviction qu’en votant pour l’opposition, je rendais service au pays et, d’une certaine façon, au régime lui-même…
Je me réveille, donc, le jour des élections, bien décidé à voter pour l’opposition aussi bien aux législatives qu’aux présidentielles. Plus facile à dire qu’à faire !
Nous votions, mon épouse et moi, dans deux bureaux différents à El Menzah. Je l’accompagne, d’abord, à son bureau de vote. Je l’attends dans la voiture une dizaine de minutes. A son retour, je lui demande « Pour qui as-tu voté ? ». Elle répond sereinement « Pour Ben Ali, bien sûr ! ». Je ne dis rien et je prends la direction de mon bureau de vote.
J’entre à l’école, puis dans la classe où a lieu le vote. Et, premier acte héroïque, je prends les feuilles des quatre candidats aux présidentielles et les listes de tous les partis pour les législatives. Puis j’entre dans l’isoloir. Je croyais que le plus dur était fait ! Or, dans l’isoloir, il n’y avait pas de table sur laquelle disposer toutes les feuilles que j’ai amenées avec moi ! Le stress est monté d’un cran. Je ne sais pas comment m’y prendre. Les battements de mon cœur s’accélèrent et la sueur dégouline de mon front. Enfin, pour pouvoir mettre la feuille de mon choix dans l’enveloppe, je tiens toutes les autres entre mes dents. Je la plie en deux, mais elle est encore trop grande pour l’enveloppe. Je stresse encore plus, car je ne veux pas attirer l’attention par le temps que je passe dans l’isoloir. Finalement, la feuille entre dans l’enveloppe et là, je m’aperçois que celle-ci est transparente et que, sans l’ouvrir, on devine la couleur de la feuille. J’ai presque failli tout laisser tomber. Mais, dans un dernier sursaut de courage, je sors de l’isoloir, tout tremblant et suant, en essayant, tant bien que mal, de cacher les deux enveloppes dans ma main et le reste des feuilles dans mon caleçon. Je glisse les enveloppes dans leurs urnes respectives, je signe et je sors, presque en courant. Ouf !! C’est la délivrance… Du moins, je le croyais.
Car les deux feuilles rouges, que j’avais encore sur moi, représentaient la preuve matérielle que j’avais voté pour l’opposition. Il fallait les faire disparaître. J’ai pensé les découper en petits morceaux et les jeter à la poubelle, mais je me suis ravisé : le gardien de l’immeuble pouvait les trouver et me dénoncer. Je prends mon mal en patience et j’attends la nuit. Prétextant l’achat de cigarettes, je sors. Je prends ma voiture et, dans une rue déserte et sombre, je tire les feuilles de ma poche, je les broie entre mes mains et je les jette dehors. Ouf !! Cette fois, c’est vraiment fini. J’achète les cigarettes dont je n’avais pas besoin. Je rentre pour dormir après cette journée éprouvante pour mes nerfs et pour reprendre mon statut de citoyen au-dessus de tout soupçon.
Ça a été dur, mais j’ai agi selon ma conscience. Je croyais que la page était vraiment tournée, jusqu’au jour où, ouvrant la boîte à gants de ma voiture, je découvris avec stupeur… deux autres feuilles rouges ?!
Moralité(s) de l’histoire : 1) Il n’est pas facile de voter pour l’opposition dans ce pays. 2) Mon épouse m’a menti. 3) Elle a démontré, dans cette affaire, plus de sang-froid que moi.
Mohamed Ettounsi
(Source : le blog « Les Amis d’Attariq », le 7 juin 2009)
Lien :http://amisattariq.blogspot.com/2009/06/la-suite-des-attaques-de-m-bsaiess-et.html
Arrivée du colonel Kadhafi en Italie pour une visite “historique”
AFP / 10 juin 2009
ROME – Le numéro un libyen Mouammar Kadhafi est arrivé à Rome mercredi pour une visite “historique” de trois jours, sa première dans l’ancienne puissance coloniale qui va se dérouler sous haute surveillance policière, a constaté un photographe de l’AFP. Le “guide” a été accueilli à l’aéroport de Rome-Ciampino par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi qui lui a donné l’accolade. Le “Cavaliere” espère faire de cette visite un succès diplomatique après sa victoire étriquée aux européennes, due à une série de scandales. Le colonel était en grand uniforme et portait des lunettes de soleil. Mouammar Kadhafi plantera sa tente dans le plus vaste parc de Rome, celui de la Villa Doria Pamphili. Mais il dormira dans le somptueux palais éponyme datant de la moitié du XVIIe siècle, qui domine le parc. Cette visite a été permise par la signature en août 2008 d’un traité qui doit solder les comptes de plus de trente ans de colonisation italienne en Libye (1911-1942). Rome s’est engagé à verser 5 milliards de dollars de dédommagements à la Libye sous forme d’investissements sur les 25 prochaines années, avec notamment la construction d’une autoroute traversant la Libye d’ouest en est, de la Tunisie à l’Egypte, réclamée depuis des années par Tripoli. En échange, Tripoli s’est notamment engagé à lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine qui voit des milliers de migrants partir de ses côtes pour rejoindre l’Italie. Les Libyens ont accepté pour la première fois début mai de reprendre 500 immigrés, interceptés dans les eaux internationales par la marine italienne. Cette opération a été dénoncée par les Organisations de défense des droits de l’homme et le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Tripoli n’étant pas signataire de la Convention de Genève sur les réfugiés. Le “guide” libyen doit rencontrer dès mercredi le président de la République Giorgio Napolitano avant des entretiens avec Silvio Berlusconi en fin d’après-midi. Sa visite est entourée d’importantes mesures de sécurité alors que l’extrême gauche et des étudiants ont prévu des manifestations de protestation. Mouammar Kadhafi poursuivra son séjour jeudi et vendredi avec notamment une intervention devant le Sénat en tant que président de l’Union africaine (UA) et une rencontre avec plusieurs centaines de femmes représentantes des mondes de la culture, de l’économie et de la politique qu’il a lui-même souhaitée.Italie: Berlusconi se met en quatre pour Kadhafi
INTERVIEW-Moroccan king’s backers vow more pressure on government
Israël: l’édition de mercredi du quotidien Haaretz rédigée par des écrivains
AFP, le 10 juin 2009 à 08h55
JERUSALEM, 10 juin 2009 (AFP) – Des dizaines d’écrivains se sont transformés en journalistes pour rédiger l’édition de mercredi du Haaretz, un quotidien israélien de gauche, à l’occasion de l’ouverture de la semaine du Livre qui se déroule dans les grandes villes. Parmi les écrivains journalistes d’un jour figure David Grossman, un des auteurs les plus connus du pays traduit dans plusieurs langues. Il a réalisé un reportage en une sur les 24 heures qu’il a passées dans un centre de réhabilitation de drogués à Jérusalem. Etgar Keret, un autre écrivain, a pour sa part réalisé une interview d’Ehud Barak dans laquelle le ministre de la Défense affirme que “le gouvernement de Benjamin Netanyahu (le Premier ministre) va surprendre”.
Une autre écrivain a écrit un papier sur la nouvelle tendance dans les zoos qui consiste à mélanger les animaux dans les enclos telles que les girafes et les antilopes. Dans un article intitulé “les zèbres du Shabbat”, un autre auteur prédit un “été très chaud” en raison des manifestations d’ultra-orthodoxes qui ont commencé samedi contre l’ouverture d’un parking municipal à Jérusalem durant le Shabbat, le jour de repos traditionnel du judaïsme. A.B. Yehoshua, un célèbre auteur, a pour sa part rédigé un grand article historique dans la section magazine sur la question de savoir pourquoi en 1948 les pères fondateurs avaient décidé d’appeler le pays “Etat d’Israël” et non pas par exemple “Judée” ou “Etat juif”. Cette question est redevenue d’actualité depuis que Benjamin Netanyahu exige que les Palestiniens reconnaissent Israël comme un “Etat juif”. La chronique météo a de son côté été réalisée par Ronny Someck, sous forme d’un poème. En revanche, les rubriques sports, économie et finances ainsi que les éditoriaux sont restés sous le contrôle de la rédaction habituelle.