10 août 2006

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
7 ème année, N° 2271 du 10.08.2006

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Liban: marche de protestation d’avocats à Tunis Babnet: A la demande de la Tunisie: Le Conseil des Droits de l’Homme tiendra une session extraordinaire zizoufromdjerba.blogspot:Don du sang. ELKHADRA: Nous forgeons nos propres chaînes Jeune Afrique: Trophée d’honneur à Leïla Ben Ali Jeune Afrique: Histoire d’un flop Jeune Afrique:: C’était Tunis XINHUA: De plus en plus de touristes algériens se rendent en Tunisie Webmanagercenter: Le Centre El Khawarizmi prend de l’ampleur en Tunisie Le Soir (Bruxelles) : Faut-il vraiment étendre la guerre et le malheur ? Liberation: Régis Garrigues, : «A Gaza, nous avons affaire à de nouvelles armes très violentes»

 
 Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


Appel

 

Je lance un appel à mes compatriotes médecins, corps paramédical, journalistes, militants, citoyens à nous rendre au Liban et nous rendre utiles chacun selon ses compétences.

 

Une organisation tunisienne humanitaire, une association de la société civile ou un parti politique pourrait prendre l’initiative de la coordination et de l’organisation.

 

Qui le fera ?
 
Saloua charfi

 

Universitaire et journaliste
salouacharfi@yahoo.fr


Dear All:   For those who think that fair-minded people, who speak the truth and support justice are extinct, you should watch this interview of Sky News with George Gallaway on the current crisis in Lebanon. Please circulate it around for interested friends. à diffuser.


Liban: marche de protestation d’avocats à Tunis

 
AFP, mercredi 9 août 2006 TUNIS – Plusieurs dizaines d’avocats tunisiens ont manifesté mercredi devant la représentation des Nations Unies dans le centre de Tunis, pour dénoncer les opérations militaires israéliennes contre le Liban, a constaté un journaliste de l’AFP.  
Les manifestants, encadrés par des forces de sécurité, se sont rassemblés devant le Palais de justice avant de défiler jusqu’aux locaux de la représentation de l’Onu située sur le même boulevard de Bab Bnat, brandissant des drapeaux libanais et tunisiens ainsi qu’une pancarte appelant au “bannissement des intérêts sionistes sur les territoires arabes”.  
“Par notre âme, par notre sang, nous te défendons Liban”, scandaient les avocats, saluant “la résistance en Palestine et au Liban”. Des membres du barreau ont ensuite remis au représentant de l’Onu une lettre adressée au secrétaire général Kofi Annan, dans laquelle ils soulignent la légitimité de la résistance palestinienne et libanaise et exigent une enquête internationale sur les “massacres israéliens” au Liban.  
Dans cette lettre, les avocats dénoncent l’offensive israélienne au Liban et dans les territoires palestiniens, et accuse l’Onu d’avoir failli à ses responsabilités pour la protection des civils et la mise en place de couloirs humanitaires sécurisés.
 

A la demande de la Tunisie: Le Conseil des Droits de l’Homme tiendra une session extraordinaire

 
2006-08-10 Le Conseil des droits de l’homme tiendra, le vendredi 11 août, une session extraordinaire consacrée à la situation au Liban. La session extraordinaire est convoquée à la demande de la Tunisie au nom du Groupe des Etats arabes et de l’Organisation de la Conférence islamique, demande appuyée par 16 Etats membres du Conseil des droits de l’homme, soit le tiers de ses 47 membres, nombre requis pour tenir une session extraordinaire, conformément à la résolution 60/251 de l’Assemblée générale portant création du Conseil. Dans sa lettre au Président du Conseil des droits de l’homme, la Tunisie, qui préside le Groupe des Etats arabes, demande que le Conseil examine «les violations flagrantes des droits de l’homme par Israël au Liban, notamment le massacre de Cana, ainsi que les attaques contre des civils et la destruction d’infrastructures civiles essentielles sur tout le territoire du pays» et prenne des mesures. Cette demande fait suite à la réunion spéciale du Comité exécutif élargi de l’Organisation de la Conférence islamique à Putrajaya (Malaisie) le 3 août dernier, au cours de laquelle les participants ont adopté une déclaration condamnant «fermement l’agression israélienne impitoyable contre le Liban et les graves violations de son intégrité territoriale et de sa souveraineté». La convocation de la session extraordinaire a été appuyée par les 16 pays suivants: Afrique du Sud, Algérie, Arabie saoudite, Azerbaïdjan, Bahreïn, Bangladesh, Chine, Cuba, Indonésie, Jordanie, Malaisie, Maroc, Pakistan, Fédération de Russie, Sénégal, et Tunisie. Cette session sera la deuxième session extraordinaire du nouveau Conseil des droits de l’homme, qui a remplacé cette année la Commission des droits de l’homme. La première session extraordinaire du Conseil, consacrée à la situation dans le territoire palestinien occupé, s’est tenue les 5 et 6 juillet 2006, peu de temps après la session inaugurale du Conseil qui s’est tenue à Genève du 19 au 30 juin 2006.

http://www.babnet.net/cadredetail-8518.asp


 

Don du sang.

Je suis parti donner du sang dans le cadre de la campagne nationale en faveur du peuple libanais. Je me suis vraiment senti bien apres avoir fait ce geste. j’ai eu l’impression que je faisais qlq choses de tangible, finalement ! J’ai eu l’impression que ce geste valait plus que l’argent ou les autres vivres que j’ai deja donné. Cette action m’a vraiment ravi. Plusieurs centaines de poches ont été collectées en une seule journée. je suis resté a attendre mon tour ( N°362) plusieurs heures. En attendant mon tour, j’ai pu discuter un peu avec mes concitoyens qui etaient dans la meme situation. Deja, j’ai été frappée par la presence majoritaire de la gente feminine. Des femmes qui insistaient pour donner meme si elles etaient classés inapte suite au check up medical. Des femmes presque toutes voilées. Des femmes de toutes les tranches d’ages qui sont venues en famille. Les donneurs appartenaient a toutes les franges sociales et surtout a la plus defavorisée. Les discussions tournaient autour du Hezbollah et de ses prouesses. Du devoir de tout musulmans de se sacrifier pour la cause. Du chiisme et de ses differences par rapport a nous ( sunnites). De l’emergence du chiisme en Tunisie avec apparement un grand Cheikh du coté de Gabés.( les sunnites etant consideres comme des incapables par rapport au chiites et donc plusieurs personnes se sont reconvertis apparement). Des differences entre les chaines satelittaires ( Iqra vs Kaoun vs Majd….) et de l’incompetence des leaders arabes et de leurs regimes et leurs connivences avec les etats unis d’amerique. Le centre de collecte a été depassé par le flot de donneurs. Le service d’apres midi etait tres lent (il n’yavait que 3 infirmiers dans une salle de 10 lits). Les donneurs etaient mal repartis entre les salles mais aucune plainte ne fut exprimée. les donneurs etaient motivés et devoués pour faire ce qui leur semblait etre ” leur devoir”. Esperons que ces poches arriverons a temps et servirons le peuple libanais frere qui en a vraiment besoin ( d’ailleurs les banque de sang tunisiennes sont en manque aussi ! puisque c’est la grande saison des accidents de la route). Alors svp Donnez !

http://zizoufromdjerba.blogspot.com/ Wednesday, August 09, 2006


 

Pour M dehliz

 
J’ai oublié de dire à M Dehliz qu’il prête aux Libanais des opinions imaginées. La grandes majorité des Libanais dont des chiites du Hezballah ont aujourd’hui deux ennemis israeil et Hezballah. Cependant concernant leur rancoeur vis à vis du Hezballah elle demeure pour l’instant du domaine du non-dit du moins en public.
M Dehliz, il est en effet tès confortable de cogiter sous un clim à des milliers de km. Dépêchez-vous donc de vous rendre au Liban et puis on en reparlera.
En ce qui me concerne je viens de rentrer du Liban et je m’apprête à y revenir pour aider .
 
Saloua charfi

 

Sommaire du numéro 60 d’ELKHADRA

http://elkhadra.over-blog.com/ ******************************************************** LETTRE OUVERTE A M. YAHYAOUI. HONORIS CAUSA Par Biju http://elkhadra.over-blog.com/ ************************************************ On déplore… Par Houssine http://elkhadra.over-blog.com/ ****************************************************** Ce n’est pas compliqué, c’est complexe …Et pourtant si simple !… Par Mohamed MOURAS http://elkhadra.over-blog.com/ ****************************************************** Nous forgeons nos propres chaînes Par BILEL http://elkhadra.over-blog.com/ ********************************************************* La libération des femmes Par Sonia http://elkhadra.over-blog.com/ ********************************************************* Interview d’un djinn islamiste… Ou la réhabilitation du sarrasin. http://elkhadra.over-blog.com/ ******************************************************** CHRONIQUES ORIENTALES http://elkhadra.over-blog.com/ ********************************************************** CARPE DIEM Par Derbali http://elkhadra.over-blog.com/ ***************************** Hommage à Eqbal Ahmad (1933-1999). L’ami de l’humanité Par Brahim Zeddour http://elkhadra.over-blog.com/ ************************************************* Bienfaits de la colonisation (I): quand les indigènes savaient respecter la loi – Ibn Kafka http://elkhadra.over-blog.com/ ****************************************

Nous forgeons nos propres chaînes.

Par BILEL En Tunisie ce qui est presque certain aujourd’hui c’est qu’il n’y aura pas de prise de pouvoir politique par les forces démocratiques de ce pays sans prise préalable du pouvoir culturel , et sa cohérence au niveau de la masse des tunisiens .Masse fragmentée par l’impuissance de ses représentants d’avoir un projet unitaire , lisible et authentique et par la violence aveugle d’un pouvoir totalement réduit à la gestion de son quotidien et à la survie de ses placements , bref une dictature aux abois en permanence qu’elle soit en position de force ou le dos au mur.Dans notre société soumise à la dictature et opprimée sur tous les plans , les tunisiens , et par de là tous ceux d’entre eux qui s’opposent à ben Ali et son système , ont depuis l’indépendance et plus encore depuis la magouille et le putsch du 7 novembre, provisoirement j’espère et je le crois au vu du dynamisme des nouvelles générations, perdu la guerre idéologique. Cette défaite à elle seule peut expliquer leur continuelle domination par les services de ben Ali , aidé en cela par l’oligarchie financière multinationale et la réaction tunisienne qui lui sont alliés .Une domination totale et active sur tous les fronts , culturelle , politique , économique et sociale. L’aliénation de notre peuple progresse au fur et à mesure que se développent la privatisation spéculative et frauduleuse des richesses du pays et la rationalisation du système dictatorial ,comme disait HORKHEIMER « les esclaves forgent continuellement leurs propres chaînes » , effectivement par la déculturation , l’attentisme , la consommation , le paraître , le manque total de culture politique et la fragmentation absurde des élites politiques démocratiques qui par principe et par nature s’opposent à ben Ali , nous tous , tous ceux qui s’activent dans la résistance et tous les tunisiens opprimés toutes tendances confondus , nous participons à notre propre défaite. En Tunisie l’aliénation et l’ethnocide des tunisiens est pratiquement achevé dans sa phase de mise en place. Et comme ce fut démontré par beaucoup de penseurs et à la lecture de l’histoire des peuples , l’aliénation , la réification , la saturation et la chosification de la conscience , tous ces termes horribles désignent un même processus , ce processus doit nous interpeller , nous tunisiens , société cosmopolite , à l’interrogation et à la certitude que cette dictature ne se régénère que grâce à nos divisions et nos suffisances :Le tunisien n’existe , ne se constitue , ne se produit qu’avec l’aide d’autres hommes , dans la réciprocité et la complémentarité , cela a toujours été ainsi et c’est même grâce à cela que nous avons survécu en tant que nation , état nation constitué.Mais il faut ajouter à cela qu’il n’y’a pas d’Hommes sans société au sens très large du terme , sans Histoire , sans culture et sans représentation.Il n’y’a pas de peuple , ni de société , ni de nation sans un système collectif et singulier d’auto interprétation qui totalise ses expériences humaines , son cheminement ( pour ne pas dire son ADN) et réponde , de toutes les façons , aux questions fondamentales qu’il se pose en tant que peuple luttant pour sa liberté et la démocratisation de son pays. Pour les démocrates tunisiens il est vital et plus que nécessaire aujourd’hui de réduire et faire disparaître la distance et les malentendus qui existent entre eux et la masse des tunisiens indifférente à la chose politique et au drame que vit la Tunisie sur tous les plans , et en premier lieu sur celui des valeur humaines , car la stratégie aussi vulgaire et fruste de la dictature , impliquée dans le système néolibéral qui est tout à la fois économique , politique , social et culturel , est de réduire les tunisiens et les hommes en général à leur simple fonctionnalité marchande. La dictature tunisienne est devenu inapte à toute forme de dialogue , elle s’ébroue dans une fuite en avant sans fin , elle ne possède pas les hommes capables de sauver ce qui reste des moyens possibles pouvant sortir la Tunisie de cette impasse infernale , et cette engrenage suicidaire où la plongé ben Ali , endettement , ruines , faillites , système éducatif totalement détruit , mœurs , traditions , culture , familles totalement en état de décomposition avancée , sans oublier les traumatismes qui touchent presque tous les tunisiens soumis à l’arbitraire du système et à sa monopolisation de la domination , de la violence , qui constitue la fonctionnalisation de la société tunisienne , et qui a pour corollaire le contrôle de l’individu par lui-même , il est donc inutile de chercher à pervertir les clients du régime en place , je ne parle pas des militants alimentaires du parti unique , mais des sicaires du système lui-même qui sont totalement nihilistes et aveuglés par le dogme et les rapports de force. Face aux immenses potentialités et richesses , aux forces de création , aux aspirations de bonheur que tout tunisien et ce depuis l’aube des temps , porte en lui, l’oppression et l’intervention des régimes totalitaires tunisiens post coloniaux , n’ont jamais programmée de libérer ou de démocratiser la société tunisienne , ils oppriment toujours avec plus de rationalité pour le compte du colonisateur d’hier .La contradiction première et évidente qui habite aujourd’hui la société tunisienne est la contradiction mondialiste et néolibérale ou ultra libérale pour ne pas dire maffieuse, ce système ultralibéral a pour objectif d’unifier le monde ;mais il l’unifie d’une façon négative et dévastatrice.L’accumulation accélérée dont bénéficie les sociétés riches, généralement ancienne des sociétés coloniales , se paie du martyre , sur tous les plans et en premier lieu celui des libertés , et de la destruction des peuples de la périphérie , donc de la Tunisie :pas de liberté , crise alimentaire ,crise sociale , crise culturelle , crise économique , crise de civilisation , chance de vie très réduite , misère , violence , exil , répression . S’unir avec nos singularités et nos différences sur un objectif précis , qui répond à une opération de survit et de salut public pour sauver notre patrie et détruire cette dictature qui nous détruit , c’est s’inscrire dans la dernière chance qui nous reste , l’immanence et la transcendance qui sont le fondement de toutes les valeurs universelles : liberté , démocratie , coopération égalitaire , justice , droit .Toutes ces vérités qui doivent former l’horizon de toute notre lutte de libération , nous devons forcer notre destin et cela ne pourra se faire que dans la cohérence , la transparence et l’union pour passer du règne avilissant de l’oppression , celui de la nécessité aussi , vers le règne de la tolérance et de la liberté.
 
(Source:  ELKHADRA numéro 60)
 

 

Trophée d’honneur à Leïla Ben Ali

TUNISIE – 6 août 2006 – Françoise Foning, présidente de Femmes chefs d’entreprises mondiales (FCEM), sera à Tunis, le 13 août, à la tête d’une délégation du bureau de son association. Objet de cette visite, qui coïncide avec la célébration du cinquantenaire de la promulgation du code du statut personnel, texte fondateur qui a aidé à l’émancipation des femmes tunisiennes : la remise du Trophée d’honneur de FCEM à Mme Leïla Ben Ali, épouse du chef de l’État tunisien, au cours de la cérémonie organisée à cette occasion au palais de Carthage.
 

(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)

Raffinerie convoitée en Tunisie

TUNISIE – 6 août 2006 – Le projet de construction de la première raffinerie privée en Tunisie attire les investisseurs. Quatre compagnies étrangères sont sur les rangs pour la concession dans la zone portuaire de la Skhira, à 350 km au sud de Tunis, comprenant le terminal pétrolier du même nom. Selon de bonnes sources, Qatar Petroleum Refinery est en tête des candidats, suivi par Petrofac, un spécialiste international de l’industrie du raffinage basé à Aberdeen, en Grande-Bretagne. Les deux autres compagnies intéressées par le projet sont Indian Oil Corporation et l’une de ses filiales. La raffinerie, qui aura une capacité minimale de 120 000 barils par jour, bénéficiera d’un positionnement stratégique près du marché européen et des grands producteurs de pétrole voisins que sont l’Algérie et la Libye.

 

(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)

Mouldi Essakri chez Rafsandjani

TUNISIE – 6 août 2006 – L’ambassadeur de Tunisie à Téhéran, Mouldi Essakri, a été reçu, le 24 juillet, par Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, président du Conseil de discernement. L’entretien a porté essentiellement sur les moyens de mettre fin à l’offensive militaire israélienne contre le Liban. Pays allié des États-Unis et de l’Europe, la Tunisie, dont les relations avec l’Iran se sont beaucoup améliorées au cours des dernières années, voudrait aider à une solution politique de la crise au Proche-Orient.

 

(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)

La Tunisie vieillit !

TUNISIE – 6 août 2006 – Selon de récents indices démographiques, la fécondité a encore baissé en Tunisie, pour s’établir en 2006 à 1,75 enfant par femme, soit un taux – le plus faible du monde arabe – sensiblement inférieur au seuil de remplacement des générations, qui est de 2,1. Par ailleurs, la tranche d’âge de 60 ans et plus a quadruplé en moins de cinquante ans. D’ici à vingt ans, cette catégorie devrait représenter plus de 16 % de la population.

 

(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)
 
Fiançailles tunisiennes

TUNISIE – 6 août 2006 – par ABDELAZIZ BARROUHI Aziz Miled, qui dirige Nouvelair, et Belhassen Trabelsi, patron de Karthago Airlines, ont chargé une banque d’affaires internationale d’étudier « la faisabilité d’un rapprochement » entre leurs deux compagnies. À terme, un mariage, dont les modalités restent évidemment à définir, ne paraît pas exclu, fût-ce sous la forme d’une fusion-absorption. « Toutes les options sont ouvertes », dit-on dans l’entourage des deux hommes.
Cette décision est l’aboutissement de plus de deux mois de pourparlers secrets. Il y a plusieurs années, les deux compagnies tunisiennes avaient déjà noué une alliance pour l’assistance opérationnelle et l’exploitation de leurs flottes respectives, basées, l’une à Monastir (Nouvelair) et l’autre à Djerba (Karthago). La première détient 32 % du marché tunisien et la seconde 20 %. À elles deux, elles pourraient donc supplanter la compagnie nationale Tunisair (48 %). Leur flotte totaliserait alors vingt appareils (14 + 6).
Nouvelair et Karthago révèlent que leur tentative de rapprochement s’inscrit dans le contexte de l’ouverture du ciel mondial. Lequel contraint les compagnies aériennes à procéder à des alliances pour maintenir leurs parts de marché.
 
Abdelaziz Barrouhi
 
(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)

 

Histoire d’un flop

TUNISIE – 6 août 2006 –
 par CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE Les deux concerts dans la capitale de la star américaine Mariah Carey sont loin d’avoir fait le plein. Mais les organisateurs s’en sortent sans dommage. Issam Allani jubile. À l’en croire, les deux concerts donnés à Tunis, les 22 et 24 juillet, par la chanteuse américaine Mariah Carey ont été « un grand succès artistique et médiatique ». Le représentant d’Intervalle Events, la société organisatrice, a en effet toutes les raisons d’être satisfait. Mais pour la Tunisie, la facture est salée : 3 millions de dollars, au bas mot. Soit, 1,5 million pour le cachet de la star et le reste en frais : location d’un jet privé avec chambre et salle de bains, transport et hébergement des cinquante membres du staff, etc. « Le bisou lancé sur scène par Mariah Carey nous coûte cher, grogne un diplômé-chômeur. Avec cette somme, on aurait pu créer des centaines d’emplois. »
D’ailleurs, les deux concerts ont-ils vraiment si bien marché ? Après avoir fait imprimer les billets dans un pays européen, les organisateurs avaient multiplié les points de vente. Des guichets avaient été installés dans les Maisons de la culture et de la jeunesse, dans les stades, les théâtres et les aéroports, à l’hypermarché Carrefour de La Marsa, dans les agences à l’étranger de Tunis Air et de l’Office national du tourisme (ONT), et jusque dans certains cafés. Pourtant, à une semaine du premier concert, le nombre des billets vendus ne dépassait apparemment pas 6 000. L’objectif étant de 80 000, on comprend que les organisateurs aient quelque peu paniqué. Et appelé les autorités à la rescousse.
Un véritable forcing a alors été engagé auprès des entreprises, publiques et privées, pour les convaincre d’acheter des carnets de billets. « Deux jours avant le premier concert, raconte Mourad, l’un de mes amis, qui dirige une entreprise, m’a appelé pour m’offrir gratuitement une vingtaine de billets. J’ai compris que sa société en avait acquis une grande quantité. À mon tour, j’ai tenté d’en offrir dans mon entourage, mais sans grand succès. D’ailleurs, il m’en reste encore. » Invités à acheter – et à payer cash – autant de billets que leurs établissements comptaient de touristes, des hôteliers ont carrément décliné et n’ont consenti à intervenir qu’en tant que revendeurs. Et pour faire bonne mesure, des milliers de billets ont été « bradés » pour un prix symbolique, à la dernière minute.
Peine perdue. Le 22 juillet, à 22 heures, certaines travées du stade d’el-Menzah sont encore passablement clairsemées. Problème : la star a, dit-on, exigé la présence d’au moins 25 000 spectateurs pour consentir à chanter. Vers 22 h 30, les organisateurs doivent se résoudre à ouvrir les portes du stade aux milliers de jeunes désargentés qui attendent à l’extérieur. Ces derniers assisteront au concert sans bourse délier. À 23 heures, Mariah Carey finit par monter sur scène. Avec une heure de retard. À la fin du concert, de nombreux spectateurs ne cacheront pas leur déception. Ce couple de jeunes Allemands, par exemple : « Nous aurions mieux fait de rester à la maison et de la regarder sur DVD. Placés beaucoup trop loin de la scène, nous n’avons à peu près rien vu. Heureusement qu’il y avait les cinq écrans géants. » Pour le second concert, des centaines de spectateurs ont, semble-t-il, été conduits au stade par cars entiers.
Tous comptes faits, Allani – et la presse locale avec lui – estime que les deux concerts ont attiré au total 80 000 spectateurs. Mais sur un site Internet spécialisé, un fan belge présent à Tunis évalue à 25 000 le nombre des spectateurs lors du premier concert, estimation corroborée par de nombreux Tunisiens.
Le montant des recettes n’a pas été révélé, mais on sait que le prix des places était de 1 000 dinars (770 dollars) dans la tribune d’honneur, de 200 dinars dans les travées avoisinantes et de 40 dinars, en moyenne, ailleurs. En se basant sur ce dernier prix « populaire » et pour 80 000 spectateurs revendiqués, la recette billetterie serait donc de 3,2 millions de dinars (2,45 millions de dollars). En prenant en compte le chiffre plus réaliste de 25 000 spectateurs par concert, on arrive à 2 millions de dinars. À cela s’ajoute la manne fournie par les sponsors, dont le montant est lui aussi jalousement tenu secret. Grâce à une fuite, on a néanmoins appris qu’une entreprise privée a été sollicitée – sans succès – pour 350 000 dinars. En supposant que cinq des six sponsors officiels de l’événement aient payé en cash, on obtient la somme de 1,75 million de dinars. Au total, les recettes billetterie et sponsors oscilleraient donc entre 3,75 millions et 4,95 millions de dinars.
Le problème est que les entreprises privées n’ont, à une exception près, pas jugé utile de mettre la main à la poche. Et qu’il a fallu mettre à contribution des entreprises ou organismes publics. En l’occurrence : l’ONT, la compagnie aérienne Tunis Air, Tunisie Telecom, la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la chaîne de télévision TV7. Le seul privé à avoir donné son accord est une station de radio, Mosaïque, qui a d’ailleurs engagé des moyens considérables pour promouvoir l’événement.
Pour obtenir le soutien public, qui s’est aussi traduit par la mobilisation de 3 400 policiers, les patrons d’Intervalle Events ont finement joué. Dès le départ, ils se sont efforcés de présenter ce petit événement musical comme une opération d’intérêt général, n’hésitant pas à jouer de la fibre patriotique. Allani jure que sa principale ambition est de « promouvoir l’image de marque de [son] pays » et qu’il apprécie au plus haut point « l’intérêt stratégique accordé à la culture dans le projet social du président Zine el-Abidine Ben Ali ». Grâce au financement public, sa société était assurée, quoi qu’il arrive, de tirer financièrement son épingle du jeu.
Issam Allani a créé Intervalle Events en 1997. Mais la société reste peu connue dans le milieu et l’on ne lui connaît pas d’adresse fixe. Pendant la préparation des concerts, elle s’est fait domicilier, à titre provisoire, dans un immeuble des Berges du lac. Depuis la fin du mois dernier, son téléphone ne répond plus.
En vérité, l’idée d’organiser un megashow de Mariah Carey, en étroite collaboration avec Abdou Mansouri, l’agent parisien de la chanteuse, est son premier gros coup. Les raisons de son choix restent passablement obscures. Dans les milieux du spectacle, certains estiment qu’elles relèvent du caprice pur et simple.
Superstar dans les années 1990, Mariah Carey (36 ans) sort à peine d’une grave dépression et d’un gros passage à vide professionnel. Ses concerts tunisois étaient les premiers depuis trois ans. « En dehors de quelques cercles cosmopolites, explique une jeune femme branchée, elle n’est pas populaire en Tunisie. Il est même difficile, sinon impossible, de se procurer un CD original d’elle dans les magasins de la capitale. » En plein mois de juillet, les amateurs de ce genre de spectacle sont presque tous en vacances dans les stations balnéaires. Et l’on imagine mal un père de famille accepter d’accompagner au stade ses enfants mineurs – c’est le « cœur de cible » -, puis de poireauter sur un parking jusqu’après minuit ! Autre cible affichée : les touristes. Mais les organisateurs ont apparemment oublié que, dans leur écrasante majorité, ceux-ci ne disposent que d’un faible pouvoir d’achat et qu’ils sortent et dépensent le moins possible. Quant aux fans européens qu’Intervalle Events se promettait de faire venir par charters entiers, on les attend toujours.
Et puis, il y a le contexte politique. Présenter à Tunis une star américaine alors que les États-Unis soutiennent les meurtrières offensives israéliennes en Palestine et au Liban paraît pour le moins hasardeux. « En temps normal, j’y serais allé, explique un jeune Tunisois frais émoulu d’une université américaine. Mais là, j’ai jugé que ce ne serait pas décent. » Correspondance particulière
 

(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)

C’était Tunis
TUNISIE – 6 août 2006 – par RIDHA KÉFI
Enfin réédité, le recueil de Zoubeir Turki donne à voir une galerie de portraits d’habitants de la capitale tunisienne, croqués dans leur univers quotidien. Dans Tunis naguère et aujourd’hui, l’artiste tunisien Zoubeir Turki présente, dans une série de 28 dessins, une galerie de portraits ou de scènes typiques, baignés par le doux soleil de la Méditerranée : rues tortueuses et bruyantes de la Médina, visages d’hommes, de femmes et d’enfants brûlés par le soleil, activités diverses ayant constitué l’univers familier de son enfance. Cet univers doucement suranné, l’artiste le déploie en une série de portraits de femmes : la khateba (marieuse), chantant la louange de la beauté de la jeune fille qu’elle veut marier ; la hannana, femme de grand âge et de grande sagesse, ornant de henné les mains et les pieds de la promise avant la noce ; la âroussa (mariée), « reine d’un jour », dans son costume brodé d’or et d’argent, trônant sur son siège d’apparat ; la hallala (pâtissière) préparant soigneusement la pâte feuilletée de la baklawa ; les chanteuses de la tijania, récitant les louanges de Sidi Ahmed Tijani, accompagnées de la timbale et du rebec ; la deggaza (diseuse de bonne aventure) lisant le destin dans un carré de sable étalé devant elle…
L’artiste brosse aussi, avec le même trait enjoué et espiègle, des portraits d’hommes au quotidien : le âoued (luthier), passant la nuit à accorder son instrument ; le crieur public au souk el-Berka (des bijoux), menant le jeu de l’offre et de la demande au milieu d’une foule d’enchérisseurs ; les tabbel et zakkar jouant de leurs instruments bruyants des refrains paysans ou des mélodies citadines raffinées ; le bach moharrek, ordonnateur des fêtes des grandes familles, dont l’élégance n’a d’égale que l’éloquence, accueillant chacun des invités selon les égards dus à son rang ; le bransi, maître dans l’art de couper la jebba (habit traditionnel masculin) ; le marchand de tissus, accueillant ces dames avec ses formules mi-galantes mi-libertines ; le fdaoui, conteur public, roi des veillées, sur sa haute chaise perché, narrant les épisodes passionnants de Sidna Ali et Ras el-Ghoul ; le chaouachi, fabriquant des célèbres bonnets en laine rouge ; le ftaïri, marchand de beignets, venu de son Sud lointain ; les baigneurs, enveloppés dans les vapeurs du hammam, glissant héroïquement dans l’eau quasi bouillante en murmurant Bismillah ! (« Au nom de Dieu ! »), avant de s’abandonner aux frottements de la kessa (gant de toilette), soigneusement manipulé par le tayeb (masseur) ; le meddeb, vieux maître du koutteb (école coranique) assis sur une natte au milieu d’une foule d’élèves psalmodiant à haute voix des versets du Coran.
Voici encore les zoufris, ouvriers journaliers assis au coin d’un café, attendant un hypothétique travail ou dansant et chantant le rboukh, chants populaires un peu canailles, pour oublier leur misère ; les soulamya, chanteurs mystiques réunis dans la zaouia (mausolée) de Sidi Ben Arous, au cœur de la Médina, pour chanter les louanges d’Allah, en frappant des doigts sur leurs bendirs (grands tambourins) ; les cheikhs de la grande mosquée Zitouna roulant et enroulant leur turban, cadi ou mufti, sages des sages s’adonnant interminablement à l’exégèse savante du Texte saint ; le rebbi (rabbin) procédant à l’égorgement rituel d’une poule, le hajjem (barbier), maniéré et bavard ; les marchands de mechmoum (bouquets de jasmin)…
Bref, une humanité de jadis, gouailleuse à souhait, que le dessinateur conteur évoque avec un mélange de respect, d’amour et de nostalgie. On se surprend alors à l’aimer, dans l’extrême dépouillement du trait, à la fois précis et tendre, qui leur donne vie. « Notre ami a inventé une extraordinaire machine à retrouver le temps de naguère. Avec les années, l’œuvre prendra la saveur de ces anciennes chroniques ou de ces relations de voyage oubliées, qui restituent la couleur d’une époque », écrit feu l’historien Paul Sebag dans sa préface.
À sa première édition, il y a une trentaine d’années, cet ouvrage a eu beaucoup de succès. Épuisé depuis longtemps, il était gardé jalousement dans les étagères de nombreux bibliophiles. Sud Éditions l’a remis enfin à la portée de tous les lecteurs, en particulier des plus ­jeunes, qui pourront y découvrir un Tunis révolu.
Né à Tunis en 1924, Zoubeir Turki occupe une place à part dans le mouvement artistique tunisien. Artiste populaire, dans le sens noble du terme, il aime dessiner (et peindre) des portraits de gens simples, croqués dans leur univers quotidien. Les visages familiers et les postures dynamiques qu’il nous restitue avec un mélange de technicité – car il est un fin artiste -, de tendresse et d’humour, constituent aujourd’hui une vaste fresque vivante, où est reconstituée – et ainsi léguée à la postérité – une mémoire collective, celle des Tunisois, habitants de la Médina de Tunis, et de toutes ?ces médinas intérieures que nous portons tous en nous. Fresque vivante, mais aussi mythologie populaire, patrimoine national, musée imaginaire…
Tunis naguère et aujourd’hui, recueil ?de dessins de Zoubeir Turki, préface ?de Paul Sebag et textes de Claude Roy, Sud Éditions (Tunis), 66 pages.
Ridha Kéfi
 

(Source: “Jeune Afrique”, N° 2378 du 7 au 14 aout 2006)
 

De plus en plus de touristes algériens se rendent en Tunisie

   2006-08-10 09:42:01      ALGER, 9 août (XINHUA) — Le nombre de voyages faits par les touristes algériens en Tunisie a atteint 330 644 au premier  semestre, en hausse de 8,3% sur la même période de l’année  dernière, a rapporté le quotidien algérien “Le jeune indépendant”  paru mercredi.       La Tunisie reste la destination préférée des Algériens, devant la France, l’Espagne et la Turquie, selon le quotidien.        En 2005, 1 513 491 voyages à l’étranger ont été effectués par  les touristes algériens, dont 708 575 ont choisi la Tunisie,  contre 396 692 pour la France.       Pendant les six premiers mois de 2006, les touristes libyens  étaient en tête sur le marché tunisien, avec un nombre d’entrées  estimé à 689 338, suivis par les touristes français, avec 570 738  entrées. Les touristes algériens ont occupé la troisième place,  devant les Allemands et les Britanniques, a ajouté le quotidien.  Fin 
 

Le Centre El Khawarizmi prend de l’ampleur en Tunisie

Le Centre de Calcul El Khawarizmi (CCK), situé au campus universitaire La Manouba, et dépendant du ministère de l’Enseignement supérieur, est en passe de devenir le plus grand ISP Internet en Tunisie. En effet, la Directrice du CCK, Mme Henda Ben Ghezala, a eu l’idée de profiter de l’opération obligatoire de l’inscription en ligne des étudiants, pour l’année 2006-2007 et du paiement électronique et de doter chaque étudiant tunisien d’une adresse électronique gratuite hébergée au CCK.
Mme Ben Ghezala a fait le constat que plusieurs étudiants, chercheurs et autres universitaires disposent d’adresses électroniques sur des moteurs de recherche à l’étranger comme Yahoo, Hotmail, aidés qu’ils sont par le fait qu’ils peuvent créer automatiquement et dynamiquement une adresse email à distance et l’administrer à distance.
Le deuxième constat, c’est que, lors de l’inscription universitaire à distance, chaque étudiant est obligé de créer un annuaire personnel, avec les informations sur son cursus, ce qui alimente une base de données centralisées qui va générer, automatiquement, à chaque étudiant une adresse email, qu’il pourra administrer à distance et modifier son mot de passe, etc., avec les mêmes services offerts par MSN, Yahoo ou autres.
Il faut noter qu’à la date du 20 juillet 2006, environ 60.000 étudiants ont effectué leur inscription en ligne et payé électroniquement, à raison de 4.000 opérations quotidiennes.
Il s’agit d’une très bonne occasion d’initier le tunisien à l’utilisation du paiement en ligne et du commerce électronique, ainsi que l’usage d’Internet. Selon la poste 35.000 étudiants se sont procurés la carte de paiement électronique dans sa nouvelle version universelle, par cette opération l’ONP réalise 2 objectifs, la généralisation de l’utilisation du paiement électronique et la conquête de 80.000 nouveaux clients chaque année.
Il faut noter que les centres de la Poste connectés à Internet assurent 78% des opérations d’inscription à distance, à côté des publinets et des maisons de jeunes. Outre l’accès universel à Internet et le déploiement de la messagerie électronique, le CCK cherche à développer l’accès Wifi haut débit dans les établissements universitaires. C’est ainsi que le Centre a mis en place un réseau Wifi entre le CCK et l’Ecole des Sciences Informatiques ‘’ENSI’’ au campus universitaire de La Manouba.
Cette expérience sera généralisée progressivement dans les établissements universitaires du Campus de La Manouba d’ici la fin de l’année 2006 et dans les autres campus universitaires au cours de l’année 2007.
Tout ceci nous pousse à dire que le CCK est en train de révolutionner Internet de son usage dans l’enceinte de l’université tunisienne. T.B.  
(Source: Webmanagercenter le 10 aout 2006) http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=17037


 

  Faut-il vraiment étendre la guerre et le malheur ?

 
Baudouin Loos
Au terme de six heures de discussions, mercredi, le gouvernement  israélien a annoncé qu’il donnait son feu vert à l’armée pour une extension de son offensive au Sud-Liban, jusqu’à la rivière Litani, à 30 km de la frontière. La durée de l’opération a été estimée par un ministre à trente jours au moins. Mais Israël laisserait deux à trois jours à la diplomatie qui s’active au Conseil de sécurité de l’ONU avant de passer à l’action.
Les Israéliens tiennent à « finir le travail », à débusquer et à éliminer tous les « terroristes » du Hezbollah dans le secteur. Et ils répètent qu’ils ne quitteront la zone méridionale du Liban qu’à l’arrivée d’une force internationale crédible. Pas avant longtemps, donc.
Faut-il, pourtant, que les civils libanais – et israéliens, d’ailleurs – paient encore pendant un mois minimum la folie des hommes ? Faut-il  vraiment que la lugubre litanie des morts et des destructions continue à s’égrener des semaines durant alors que tout le monde voit bien se  dessiner les contours de ce qui sera un jour le schéma préludant à l’arrêt des hostilités ? Apprendra-t-on encore demain que trente-deux civils ont perdu la vie dans des bombardements d’un quartier de Beyrouth jusque-là épargné, comme ce fut le cas dans la nuit de lundi à mardi sans que cela n’émeuve plus les médias ? Sauf très improbable miracle, il ne devrait pas y avoir de solutions  diplomatiques dans les deux jours : les États-Unis refusent de réviser le projet de résolution concocté avec la France qui satisfaisait Israël.  Mais Jacques Chirac, lui, a compris que sans l’aval des Libanais, toute  résolution resterait un voeu pieux. Et il suggère de tenir compte des  remarques arabes. Le gouvernement libanais, y compris le Hezbollah,  demande un cessez-le-feu immédiat, le retrait israélien et le déploiement de 15.000 soldats libanais.
Chirac l’a dit : « Renoncer au cessez-le-feu immédiat serait la plus  immorale des solutions, je ne peux pas l’imaginer de la part des  Américains ou d’autres. » De la part de celui qui a dit envisager d’envoyer une partie des troupes internationales qu’Israël réclame, ces paroles sont celles de la sagesse.
 
(Source: Le Soir (Bruxelles) le 10 aout 2006)

Régis Garrigues, responsable de la mission de Médecins du monde en Palestine:

«A Gaza, nous avons affaire à de nouvelles armes très violentes»

 
 Par Didier FRANÇOIS   QUOTIDIEN : Lundi 24 juillet 2006 – 06:00 à Gaza   Médecins du monde intervient dans les Territoires palestiniens depuis 1995 et travaille de manière permanente à Gaza depuis 2001. Responsable de la mission Palestine pour l’association, Régis Garrigues, urgentiste, mène à Gaza un travail d’évaluation médicale. Il explique les conséquences des incursions militaires israéliennes en Territoires palestiniens.   Vous avez noté une nette aggravation des blessures infligées au cours des dernières opérations israéliennes…    Après un tour complet des hôpitaux de Gaza pour voir les victimes de la dernière incursion israélienne, nous avons été très surpris de constater des lésions d’une gravité tout à fait inhabituelle. Sur 180 victimes civiles, 35 présentaient des amputations, essentiellement sur les membres inférieurs. La plupart de ces blessés, y compris des enfants, ont été mutilés par les bombes sur les lieux de l’attaque. A l’évidence, nous faisons face à l’utilisation de nouvelles armes extrêmement violentes. Ainsi, à Deir el-Balah, cinq des dix blessés d’un bombardement ont perdu une, voire deux jambes. En plus des lésions de criblage classiques dues aux éclats, les blessés présentent des brûlures associées à la tête et aux bras, sur les parties découvertes du corps. Enfin, les membres touchés sont très délabrés, comme s’ils avaient été déchiquetés par une mine. Tout cela ressemble à des effets de bombes à fragmentation tirées par drones avec des sous-munitions à retardement, des armes de guerre sophistiquées qui font de sacrés dégâts et qui ne devraient pas êtres employées contre des populations civiles.   Israël plaide le droit à l’autodéfense face à des organisations terroristes qui attaquent son territoire.    La convention de Genève exclut l’usage excessif et disproportionné de la force. Or, nous avons constaté l’usage d’armes aux effets très particuliers et violents sur la population civile. De plus, des ambulanciers du Croissant-Rouge ont été touchés en allant secourir des blessés. Dans le camp de réfugiés de Maghazi, quatre ambulanciers ont été blessés en trois jours. L’un d’eux a été amputé. Il nous a été confirmé par le Comité international de la Croix-Rouge qu’il leur était impossible de coordonner avec l’armée israélienne l’accès aux blessés, ainsi que la protection des ambulances pendant ses dernières incursions, courtes mais très violentes. Les militaires déclarent leurs zones d’opération fermées aux civils, et considèrent chaque personne du secteur comme un combattant. Le droit humanitaire impose pourtant la liberté d’accès et de travail, ainsi que la protection des soignants visibles, identifiés, comme les ambulanciers du Croissant-Rouge.   Vous êtes donc d’accord avec le coordinateur des programmes d’urgence de l’ONU qui dénonce une «violation du droit humanitaire» au Liban ?    On ne peut qu’abonder en ce sens. Mais une condamnation ne suffit pas. Il faut une action forte. Et si des couloirs humanitaires sont mis en place au Liban, ils devront l’être aussi à Gaza. Les manques d’eau, d’électricité, de nourriture, de médicaments sont les mêmes qu’au Liban. Si un bateau d’aide arrive au Liban, il peut faire un détour de 250 kilomètres vers le sud et accoster à Gaza. Il y a urgence que la communauté internationale se mobilise. http://www.liberation.fr/actualite/monde
 
 
(Source: je “Libération” du 24 juillet 2006)


Home – Accueil الرئيسية

 

Lire aussi ces articles

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.