1 novembre 2007

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TUNISNEWS
8 Úme année, N° 2718 du 01.11.2007

 archives : www.tunisnews.net


CNLT:Agression de maĂźtre Ayadi par la police politique AISPP: Jihane Dali, un enlĂšvement puis un procĂšs politique AISPP: Infos en continu LibertĂ© et EquitĂ©: Privation du droit aux soins L’ Audace: Ce n’est qu’un au revoir ! Luiza Toscane: Le couloir de la torture:Luiza Toscane militante pour les droits de l’homme en Tunisie Jeune Afrique: Karoui & Karoui cherche Ă  rebondir


 

 

 

 

Appel de détresse de Tunisie (*)

 

 

Au nom de Dieu le Clément, le  Miséricordieux,

Appel Ă  toute Ăąme charitable

A nos frĂšres en Dieu dans le monde entier

A toute conscience vive et humanitaire

 

Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.

 

Les difficultĂ©s de vos frĂšres et sƓurs sont dĂ©mesurĂ©es et il ne nous reste plus aucun espoir aprĂšs Dieu et vous.

 

Chers frĂšres, une fois sortis de prison, nos frĂšres se sont trouvĂ©s dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtĂ©s Ă  la dure rĂ©alitĂ© Ă  laquelle ils ne s’attendaient pas.

 

Leur sĂ©jour a Ă©tĂ© si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matĂ©riels mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.

 

Ils ont frappĂ© Ă  toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu Ă  leur besoin. Par contre la majoritĂ© d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvretĂ© alors qu’ils avaient promis Ă  leur famille richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.

 

Tous les rĂȘves et les espoirs se sont envolĂ©s, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournĂ©s le dos ; certains d’entre eux ont mĂȘme vu partir leurs Ă©pouses et leurs enfants.

Il y a, certes,  des frĂšres comme ceux citĂ©s par Allah : «  que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaĂźtras Ă  leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.

Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extĂ©rieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur pauvretĂ©.

 

D’autres sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi Ă  manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.

 

Chers frÚres, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.

 

Nos frÚres qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :

 

Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours cĂ©libataires, ajoutĂ© Ă  cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phĂ©nomĂšne d’impuissance sexuelle, le cancer  entraĂźnant  la mort dans de nombreux cas.

 

Le pire c’est que la majoritĂ© de ces frĂšres sont privĂ©s de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chĂŽmage ou en invaliditĂ©.

 

La situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui prĂ©sentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraĂźnant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nĂ©cessitent de l’attention, de la prĂ©vention et une prise en charge permanente qui est coĂ»teuse.

 

Tout cela n’est qu’un aperçu de la rĂ©alitĂ©, une goutte dans un ocĂ©an.

 

Chers frĂšres, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indiffĂ©rents, nous sommes persuadĂ©s qu’aprĂšs sa lecture votre cƓur sera touchĂ©.

 

Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre gĂ©nĂ©rositĂ© devant pareil cas de dĂ©nuement et de pauvretĂ©.

 

Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protùge et vous donne la paix.

 

Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à vous aprùs Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.

 

Nous demandons à toute ùme charitable de nous aider afin que nos frÚres puissent retrouver et garder leur dignité.

 

GrĂące Ă  votre aide gĂ©nĂ©reuse et votre main tendue, vous pouvez empĂȘcher le dĂ©sespoir de s’emparer de vos frĂšres qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.

 

Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.

Le prophĂšte psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »

 

Qu’Allah vous vienne en aide et vous protùge !

 

Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.

 

 

(*) Cette lettre est parvenue rĂ©cemment de la Tunisie Ă  l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidaritĂ©, et nous  la transmettons Ă  l’opinion publique  pour l’alerter sur l’inquiĂ©tante situation matĂ©rielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique rĂ©pressive du rĂ©gime durant les deux derniĂšres dĂ©cennies.

Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la prĂ©carité ; l’Association TAKAFUL fait  appel Ă  votre gĂ©nĂ©rositĂ© pour nous aider Ă  secourir vos frĂšres et les aider Ă  sauvegarder leur dignitĂ©.

 

« Et toute dĂ©pense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)

 

« Quiconque prĂȘte Ă  Allah de bonne grĂące, Il le lui rendra multipliĂ© plusieurs fois. Allah restreint ou Ă©tend (ses faveurs).Et c’est Ă  lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)

 

Vous pouvez  faire parvenir vos dons:

 

* directement en donnant vos dons Ă  des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrĂ©e en France)

 

* en envoyant vos dons à cette adresse :

TAKAFUL  16, citĂ© vert –  94370 Sucy en Brie.

France

 

Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98

e-mail :contact@hotmail.fr

 

* par virement  bancaire à l’adresse suivante :

 

la Banque Postale. / France

 

Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP

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Identifiant International de Compte  IBAN

FR54  3004  1000   0151   7310  0R02  042


 
CNLT Tunis le 1er novembre 2007

Agression de maĂźtre Ayadi par la police politique

 
Aujourd’hui 1er novembre 2007, maĂźtre Raouf Ayadi a Ă©tĂ© sauvagement agressĂ© par la police politique alors qu’il s’approchait du cabinet de Maitre Mohamed Ennouri – en grĂšve de la faim depuis ce jour avec le journaliste Slim Boughdhir, pour protester contre le refus des autoritĂ©s de leur dĂ©livrer un passeport – Me Ayadi a Ă©tĂ© empĂȘchĂ© de poursuivre son chemin par une multitude de policiers en civil, jetĂ© Ă  terre et traĂźnĂ© sur une distance de plus de 800 mĂštres par les policier qui l’insultaient vulgairement et le traitaient de traĂźtre et de vendu aux amĂ©ricains, et dĂ©clarant Ă  la foule qui s’attroupait sur l’avenue Bourguiba qu’il Ă©tait un voleur.   Ce n’est pas la premiĂšre fois que la police politique s’autorise une atteinte Ă  l’intĂ©gritĂ© physique de maĂźtre Ayadi et des dĂ©fenseurs en toute impunitĂ©. La derniĂšre en date s’était produite au sein mĂȘme du palais de justice. Les multiples plaintes en justice sont restĂ©es lettres mortes.   ·Le CNLT condamne vigoureusement cette lĂąche agression et exige que cesse l’impunitĂ© de la police politique et que les coupables soient traduits en justice. ·Rappelle Ă  l’Etat tunisien ses obligations de protection des citoyens en gĂ©nĂ©ral contre les abus de ses fonctionnaires et particuliĂšrement son devoir de protĂ©ger les dĂ©fenseurs de droits humains.    Pour le Conseil La porte-parole Sihem Bensedrine


 
Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 31 octobre 2007

Jihane Dali, un enlĂšvement puis un procĂšs politique

 

 
L’association a appris que l’étudiante Jihane Dali, qui avait Ă©tĂ© enlevĂ©e par des agents de la SĂ»retĂ© en civil Ă  une heure du matin dans la nuit du 26 octobre, aprĂšs une descente au foyer universitaire pour filles d’El Omrane supĂ©rieur, avait Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e cette nuit Ă  huit heures, aprĂšs avoir convoquĂ©e pour une audience devant la huitiĂšme chambre du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, dans l’affaire 32346; elle est accusĂ©e de collecte de fonds. Ont Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ©es avec elle dans la mĂȘme affaire, et pour la mĂȘme accusation : Nidhalat Zayyat, Abir Chaouachi et Faten BettaĂŻeb. L’étudiante Jihane Dali est une proche du prisonnier politique Abdelabasset Dali, elle a Ă©tĂ© en butte Ă  de nombreuses reprises Ă  des brimades, visant Ă  lui faire ĂŽter son voile. Elle fait partie de l’élite de l’INAT. L’AISPP [
] Pour la commission de suivi des procĂšs La PrĂ©sidente de l’association MaĂźtre SaĂŻda Akrami (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 30 octobre 2007

Infos en continu

* Aujourd’hui, la 27Ăšme chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Mannoubi Hamidane, a examinĂ© des affaires qui voient dĂ©fĂ©rĂ©s des jeunes accusĂ©s d’appartenance Ă  une organisation terroriste, de l’avoir fait connaĂźtre, et d’incitation Ă  la commission de crimes terroristes, ils sont accusĂ©s d’avoir pensĂ© Ă  rejoindre la rĂ©sistance irakienne. – l’affaire 9817 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Adel Hamouda, Ahmed Fouchali et Ahmed Abdeljaouad, qui a Ă©tĂ© reportĂ©e au 13 novembre – l’affaire 9827 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Abdelamajid Bouajila, Kabil Bouajila, Nasreddine Bouajila, Jad Libadi, Abdelhalim Hedhri, le prononcĂ© du jugement a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  l’issue des dĂ©libĂ©rations, aprĂšs la fin des plaidoiries des avocats qui ont fait valoir l’absence d’accusations, la nullitĂ© des procĂ©dures, les agents de la SĂ»retĂ© ayant falsifiĂ© les procĂšs verbaux et arrachĂ© les aveux sous la contrainte de la torture. – l’affaire 9503 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Mohammed Souissi, Mejdi Dhakouani, Yassine Jebri, Salim Elhajj Salah, Ali Herzi, Ibrahim Herzi, Saber Hosni, Anis Bouzidi, Saber Hosni, Sahl Beldi, Mohammed Amine Aoun, Mahfoudh Ayari, Ghaith Ghazouani et Maher Beziouche, lors de l’interrogatoire les accusĂ©s ont insistĂ© pour dĂ©crire les tortures dont-ils ont fait l’objet dans les locaux du ministĂšre de l’IntĂ©rieur, en dĂ©pit des tentatives du juge pour les interrompre. Ali Herzi a dĂ©clarĂ© : « A l’issue des tortures que m’ont faites subir les agents de la brigade de la SuretĂ© de l’Etat, j’étais prĂȘt Ă  reconnaĂźtre mĂȘme les attentats de New York ». Saber Hosni a dĂ©clarĂ© que les instructeurs l’avaient menacĂ© d’amener sa mĂšre et sa sƓur dans les locaux du ministĂšre et a dit ĂȘtre encore soumis Ă  la torture Ă  la prison de Mornaguia. Ghaith Ghazouani a dĂ©clarĂ© : « J’ai Ă©tĂ© dĂ©pouillĂ© de mes vĂȘtements, frappĂ©, suspendu et privĂ© de sommeil pendant trois jours et j’ai signĂ© sans avoir lu le contenu du procĂšs verbal ». Les accusĂ©s ont profitĂ© du fait qu’ils Ă©taient dĂ©fĂ©rĂ©s devant le tribunal pour attirer l’attention sur les violations et la torture inĂ©dites enregistrĂ©es ces derniers jours Ă  la prison de Mornaguia. [
] Pour la commission de suivi des procĂšs Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’association MaĂźtre Semir Dilou (traduction d’extraits, ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 30 octobre 2007

Infos en continu

 

Poursuite des arrestations dans la rĂ©gion de Lataya (Kerkennah, Sfax) L’AISPP a dĂ©jĂ  attirĂ© l’attention de l’opinion publique en Tunisie comme Ă  l’étranger sur la vague d’arrestations massives dans la jeunesse de la rĂ©gion de Lataya/Kerkennah-Sfax, qui a commencĂ© le 2’ Octobre 2007 [
] Voici une liste des jeunes arrĂȘtĂ©s jusqu’à aujourd’hui : 1- Jihad Bouin, pĂątissier Ă  Lataya (Kerkennah) 2- HĂ©ni Labed, pĂątissier Ă  Lataya (Kerkennah) 3- Noureddine M’barek, ouvrier dans une pĂątisserie 4- Achraf Arous, pĂȘcheur 5- Adel Khlif, Etudiant en physique Ă  la facultĂ© des sciences de Sfax 6- Salem Achour, ex-Ă©tudiant Ă  l’acadĂ©mie militaire, qu’il a quittĂ©e Ă  la fin de ses Ă©tudes. Il est actuellement Ă©tudiant au second cycle d’informatique Ă  la facultĂ© des sciences de Sfax 7-Mouazz Samet, pĂȘcheur 8- Imed Arous, Ă©tudiant titulaire d’une licence 9- Chaker Arous, Ă©tudiant (frĂšre d’Imed) 10-Nabil Souissi, pĂȘcheur 11- Nabil Dahmane, pĂȘcheur 12- Slim Ouarda, chĂŽmeur, atteint de maladies chroniques 13- Nidhal Arous, professeur d’informatique et chercheur de niveau doctorat 14- Selmane Arous, Ă©tudiant 15- Fethi Dahmane, pĂȘcheur 16- Nader Kari’a 17- Mehdi Dahmane, LycĂ©en dans un Ă©tablissement privĂ© 18- Samir Bouzida, pĂȘcheur 19- Moncef Arous, propriĂ©taire d’une fabrique de parfums 20- Slim Bouri 21- Ramzi Ferhat ( arrĂȘtĂ© puis relĂąchĂ©), de mĂȘme pour Salem Arous. Les familles de Kerkennah affirment que ces jeunes sont connus pour leur rectitude, leur affabilitĂ©. Ils ont pour point commun de s’adonner Ă  la priĂšre [
] Ces jeunes utilisent les outils informatiques [
] Les interpellations se sont succĂ©dĂ©es depuis le 24 octobre et continuent jusqu’à maintenant [
] certaines familles ont plusieurs membres arrĂȘtĂ©s, ainsi la famille Arous (Achraf, Imed, Chaker, Nidhal, Slimane, Moncef et Salem), la famille Damane (Mehdi, Fethi et Nabil) et certains dĂ©tenus sont parents tels, Mouazz Samet et son cousin Adel Khlif, ou Jihad et son cousin Nidhal Arous
. Les descentes dans les domiciles se poursuivent, les terrasses sont escaladĂ©es, les portes enfoncĂ©es et il y a fouille de tout ce qui a un rapport avec l’informatique, les tĂ©lĂ©phones mobiles [
] Les familles se plaignent de n’avoir aucune nouvelle de leurs fils dĂ©tenus, elles ignorent tout du lieu oĂč ils se trouvent et des conditions de dĂ©tention [..] Des parents ont Ă©tĂ© giflĂ©s et ont subi des violences pour avoir simplement pĂ©nĂ©trĂ© dans le district de la SĂ»retĂ© de Sfax et s’ĂȘtre enquis d’un proche. [
] L’AISPP sait que les familles sont bien dĂ©terminĂ©es Ă  ne pas mĂ©nager leurs efforts pour dĂ©fendre leurs enfants et elles ont entrepris des dĂ©marches auprĂšs de l’Union rĂ©gionale du Travail de Sfax afin de l’exhorter Ă  faire un terme aux dĂ©passements auxquels sont exposĂ©s leurs fils. De source sure, les jeunes dĂ©tenus ont Ă©tĂ© soumis Ă  la torture, Ă  la privation de sommeil, ont Ă©tĂ© agressĂ©s physiquement et verbalement. Ils sont rĂ©unis dans une seule cellule sans la moindre hygiĂšne, or l’un d’eux, Slim Ouarda, souffre de maladies chroniques et est sous traitement, notamment sous insuline. [
] Une personne libĂ©rĂ©e (qui avait le mĂȘme nom qu’une personne arrĂȘtĂ©e) a dit avoir Ă©tĂ© soumise Ă  des mauvais traitements, avoir Ă©tĂ© giflĂ©e et battue et obligĂ©e de se tenir debout les mains en l’air pendant des heures entiĂšres. L’AISPP [
] Le vice-prĂ©sident de l’Association MaĂźtre Abdelwahab Matar (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel, fax : 71 340 860 Email : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 30 octobre 2007  
 
LibertĂ© et ÉquitĂ© a appris que monsieur Mohammed Mejdi Mcherki avait Ă©tĂ© dĂ©tenu lundi 29 octobre 2007 pendant toute la journĂ©e, de neuf heures du matin Ă  six heures du soir, au poste de la garde nationale et au poste de police de Sejnane pour enquĂȘte Ă  son sujet, sans aucune raison. Cela s’est produit alors qu’il s’était rendu au poste de la garde nationale pour y chercher sa carte d’identitĂ© nationale. Cela ne s’est pas arrĂȘtĂ© lĂ , il a Ă©tĂ© obligĂ© de se rendre au district de la police de Bizerte pour enquĂȘte et il a n’a pas pu Ă©tudier. Monsieur Mohammed Mejdi Mecherki avait Ă©tĂ© dĂ©tenu en vertu de la loi antiterroriste puis libĂ©rĂ© Ă  titre provisoire par le juge d’instruction du tribunal de premiĂšre instance de Tunis Ă  la fin du mois de Ramadan. LibertĂ© et ÉquitĂ© [
] Pour le bureau exĂ©cutif de l’organisation MaĂźtre Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  

Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel, fax : 71 340 860 Email : Liberté_équité@yahoo.fr Tunis, le 30 octobre 2007

 Privation du droit aux soins

L’ex-prisonnier politique Taoufik ZaĂŻri, a Ă©tĂ© empĂȘchĂ© aujourd’hui, mardi 30 octobre, de se dĂ©placer de la ville de Bou Salem (Jendouba) Ă  Tunis oĂč il devait faire des examens Ă  l’hĂŽpital Charles Nicolle ainsi que le lui avait prescrit le neurologue. Monsieur Taoufik ZaĂŻri est soumis Ă  un contrĂŽle administratif quotidien qui consiste Ă  Ă©marger au poste de la sĂ»retĂ©. Il avait profitĂ© de sa venue quotidienne au poste pour prĂ©venir les agents de la SĂ»retĂ© prĂ©sents de son rendez-vous chez le mĂ©decin et, ce depuis le 5 octobre 2007, mais ces derniers, Ă  l’approche de l’échĂ©ance, l’ont menacĂ© de le dĂ©fĂ©rer devant le tribunal afin qu’il y soit jugĂ© afin qu’il se conforme aux dispositions du contrĂŽle administratif. Monsieur Taoufik ZaĂŻri avait Ă©tĂ© libĂ©rĂ© le25 juillet 2007 au terme de plus de seize annĂ©es passĂ©es dans diffĂ©rentes prisons oĂč il avait contractĂ© plusieurs pathologies [
] Pour le bureau exĂ©cutif de l’organisation MaĂźtre Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)

Edito 

Ce n’est qu’un au revoir !

par Slim Bagga
L’«Audace» boucle en ce vingtiĂšme anniversaire de la dictature son 153Ăšme numĂ©ro. Durant quinze annĂ©es, il a rĂ©ussi Ă  maintenir le cap, prĂ©server son indĂ©pendance, dĂ©fier les pressions d’Etat, faire face aux procĂšs, narguer les maĂźtres-chanteurs du rĂ©gime tunisien, publier en toute libertĂ© les informations les plus dĂ©rangeantes qui n’ont cessĂ© d’irriter le sommeil d’un tyran et de la pĂšgre qui l’entoure. Mais ce journal a aussi pĂȘchĂ© par une faiblesse qu’il paye aujourd’hui. Peu d’opposants se sont investis dans cette aventure palpitante et dangereuse. Des raisons personnelles et, pour tout dire, relatives Ă  ma santĂ© et des raisons financiĂšres (les ventes Ă  l’étranger et dans les provinces ne sont pas honorĂ©es) m’ont acculĂ© Ă  jeter l’ancre. Jeter l’ancre ne veut pas dire jeter l’éponge. J’annonce donc publiquement que “L’Audace” cessera de paraĂźtre pour quelque temps afin de rĂ©flĂ©chir sur une autre formule de parution sur des bases plus solides, plus saines financiĂšrement et impliquant plus de personnes engagĂ©es. Maintenant que cette dĂ©cision est prise, et qu’elle est irrĂ©vocable, je ne vais pas faire le procĂšs de l’opposition tunisienne. Elle est dĂ©jĂ  la premiĂšre lĂ©sĂ©e avec cette disparition.
 
Et j’espĂšre vivement qu’elle en tire les leçons pour l’avenir, de faire en sorte qu’un journal aussi intransigeant sur les valeurs dĂ©mocratiques tel que “L’Audace” ne fonctionne plus avec un seul homme. Les raisons qui me poussent Ă  une retraite provisoire, je l’espĂšre, auraient pu ĂȘtre contournĂ©es si une Ă©quipe Ă©toffĂ©e et disponible Ă©tait sur le pied de garde. Car, hormis les considĂ©rations juridiques qui attribuent “L’Audace” Ă  moi-mĂȘme et Ă  moi seul, j’ai toujours pensĂ© que ce journal Ă©tait celui de la Tunisie entiĂšre dĂ©barrassĂ©e de la tyrannie et du despotisme. Comme le disait Nicolas Beau du “Canard enchaĂźnĂ©â€ sur les mĂȘmes colonnes de ce journal «L’Audace a ouvert la voie pour le journalisme de demain en Tunisie». Pour ma part, je me retire volontairement pour des raisons de santĂ©, la tĂȘte haute, juste pour un temps, non sans demeurer vigilant sur ce qui se passe dans le pays qui m’a vu naĂźtre. Quinze ans aprĂšs le dĂ©but de cette aventure exaltante je quitte le navire au milieu d’une mer dĂ©chaĂźnĂ©e. Il y a certes en moi un sentiment d’inachevĂ©, d’oĂč cette annonce, la mort dans l’ñme. Mais comme l’on dit, Ă  l’impossible nul n’est tenu.
Des considĂ©rations vitales m’imposent cette retraite. En attendant, je tiens Ă  prĂ©ciser haut et fort qu’aucune nĂ©gociation de quelque ordre n’a eu lieu entre la mafia au pouvoir et moimĂȘme. Je maintiens que le rĂ©gime de Ben Ali est sanguinaire et brutal. Le fait mĂȘme qu’il puisse respirer vingt ans aprĂšs le putsch militaropolicier du 7 novembre 1987 dĂ©passe la fiction. Je maintiens qu’il ne disparaĂźtra que grĂące Ă  un Front de l’opposition qui sache encadrer la rue et qui soit porteur d’un projet crĂ©dible. Car, comme le disait Montesquieu, il y a plus de deux siĂšcles: «lorsque cesse le tumulte de l’élite un pays est mĂ»r pour le despotisme». Je maintiens que LeĂŻla Ben Ali et sa fratrie constituent le pire cancer que la Tunisie ait connu et qu’il faut s’en dĂ©barrasser au plus vite. Je maintiens que notre pays a Ă©tĂ© installĂ© dans un cycle de violence Ă  l’issue incertaine par la seule faute de Ben Ali et de sa politique aveugle.
 
Je ne retire aucune phrase de ce qui a Ă©tĂ© publiĂ© dans “L’Audace” quinze ans durant par moi-mĂȘme ou par mes collaborateurs. Je remercie les amis et les soutiens infaillibles de «L’Audace» durant toute cette pĂ©riode tels que le docteur Moncef Marzouki, le docteur Mustapha Ben Jaafar, M. Rached Ghannouchi, Sihem Bensedrine, Habib Mokni, l’ancien ministre Ahmed Bennour, Khaled Ben M’Barek, Anissa Picolli, Marie-Chrisitne Perrin, Sophie Vieille, RSF, Amnesty International, la FIDH ainsi que tous les abonnĂ©s et lecteurs authentiques. Je demande pardon Ă  ma fille Idyl Bagga qui n’est pas d’accord avec cette disparition. Je dis Ă  sa maman AgnĂšs Petit que je te remercie pour l’aide apportĂ©e au dĂ©but de l’aventure Ă  Neuilly et que je ne l’en remercie pas pour l’issue. En tout cas je lui souhaite on vent. Je dis Ă  tous au revoir et peut-ĂȘtre mĂȘme Ă  bientĂŽt.
 
(Source: L’AUDACE n°153 Novembre 2007)


 

Le couloir de la torture

Luiza Toscane militante pour les droits de l’homme en Tunisie.
 
La commission mixte paritaire des dĂ©putĂ©s et des sĂ©nateurs vient de rejeter un des amendements Ă  la loi Hortefeux prĂ©voyant de rĂ©duire le dĂ©lai de saisine de la Commission des recours des rĂ©fugiĂ©s d’un mois Ă  quinze jours, ce qui aurait multipliĂ© le nombre de dĂ©boutĂ©s de leur demande d’asile. Le dĂ©lai d’un mois, actuellement en vigueur, n’est par ailleurs nullement une protection contre la consĂ©quence ultime d’un rejet dĂ©finitif d’une demande d’asile : le renvoi vers le pays d’origine. Le 2 juin, Houssine Tarkhani a Ă©tĂ© renvoyĂ© en Tunisie contre son grĂ©, aprĂšs que sa demande d’asile a Ă©tĂ© rejetĂ©e par l’Office français pour la protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides (Ofpra). Mis Ă  bord d’un bateau Ă  Marseille, il a Ă©tĂ© littĂ©ralement happĂ© par la police tunisienne Ă  son arrivĂ©e au port de La Goulette, le 3 juin, et a disparu pour une dizaine de jours dans les locaux du ministĂšre de l’IntĂ©rieur tunisien. Sa garde Ă  vue, prolongĂ©e illĂ©galement, a Ă©tĂ© en rĂ©alitĂ© une dĂ©tention au secret que la police tunisienne a mise Ă  profit pour lui infliger tortures et mauvais traitements jusqu’à ce qu’il signe le procĂšs-verbal de la police. Un juge d’instruction l’a ensuite fait Ă©crouer, en vertu des dispositions de la loi antiterroriste promulguĂ©e en 2003, Ă  la prison de Mornaguia oĂč il attend son procĂšs. En Tunisie, l’emprisonnement constitue en soi un mauvais traitement. L’Ofpra, qui a refusĂ© de lui dĂ©livrer le statut de rĂ©fugiĂ©, et les services de police français n’ignorent pas ces rĂ©alitĂ©s ; tant celles des conditions carcĂ©rales en Tunisie que celles des pratiques systĂ©matiques de la torture. Les autoritĂ©s françaises sont passĂ©es outre et cyniquement mĂȘme puisque, quelques jours avant le renvoi de Houssine Tarkhani, la France venait d’ĂȘtre condamnĂ©e par le ComitĂ© contre la torture de l’ONU pour avoir renvoyĂ©, en 2006, Adel Tebourski en Tunisie. Et la rĂ©alitĂ© de la torture en Tunisie est Ă  l’origine d’une premiĂšre : le 2 octobre dernier, une juge fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine, Gladys Kessler, s’est opposĂ©e au renvoi en Tunisie d’un ex-dĂ©tenu de la prison de GuantĂĄnamo de crainte qu’il ne soit soumis Ă  la torture dans son pays d’origine. Houssine Tarkhani a passĂ© prĂšs d’un mois en rĂ©tention au centre du Mesnil-Amelot. C’est lĂ  qu’enfermĂ© il a attendu terrifiĂ©, pĂ©trifiĂ© son renvoi. Le 1er juin, il avait fait une chute et avait dĂ» ĂȘtre plĂątrĂ©. A l’annonce de son renvoi imminent, il a absorbĂ© un flacon de shampooing, ultime acte de rĂ©sistance contre la torture inĂ©vitable. C’est dans ces conditions qu’il a pourtant Ă©tĂ© conduit Ă  Marseille, puis Ă  Tunis. En permanence, dans les centres de rĂ©tention, voire dans les zones d’attente internationales, des demandeurs d’asile rejetĂ©s par l’Ofpra vivent dans la terreur d’ĂȘtre soumis Ă  la «question». Avant Houssine Tarkhani, M. Aydin, de nationalitĂ© turque, avait Ă©tĂ© renvoyĂ© dans son pays contre son grĂ©, oĂč il a Ă©tĂ© emprisonnĂ© Ă  son arrivĂ©e ; Issa Ibrahim Kale, un Tchadien Ă  qui l’on avait refusĂ© l’asile en zone d’attente Ă  l’aĂ©roport de Roissy, a Ă©tĂ© renvoyĂ© le 6 mars au Tchad. Il est restĂ© dĂ©tenu illĂ©galement plus d’un mois et a Ă©tĂ© maltraitĂ©. Et la liste serait longue. Ce faisant, l’Etat français viole cyniquement les conventions internationales auxquelles il a souscrit, qu’il s’agisse de la convention contre la torture ou de la convention europĂ©enne des droits de l’homme. Il a mis en place sur son propre territoire des couloirs de la torture, voire de la mort. (Source : « LibĂ©ration » (Quotidien – France), le 1er novembre 2007

 

TUNISIE

Karoui & Karoui cherche Ă  rebondir

 
 « Un pari complĂštement fou. » C’est en ces termes que les frĂšres Karoui rĂ©sument leur aventure audiovisuelle avec la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Nessma TV et son programme phare, la Star Academy Maghreb. PrĂ©curseurs pour les uns, mĂ©galomanes pour d’autres, les deux frĂšres, Ghazi et NĂ©bil, ont dĂ©butĂ© en 1996 en Tunisie, leur pays natal. Ils crĂ©ent Ekko publicitĂ©, une agence de communication qui s’allie rapidement avec le groupe britannique Saatchi & Saatchi pour s’implanter au Maroc.   Dix ans plus tard et aprĂšs des contrats avec quelques clients prestigieux, dont le gĂ©ant amĂ©ricain des produits de grande consommation Procter & Gamble en 1999, leur sociĂ©tĂ©, rebaptisĂ©e Karoui & Karoui World, affiche un chiffre d’affaires de plus de 50 millions de dollars, dont 20 millions en Tunisie, 20 millions en AlgĂ©rie et le reste au Maroc Ă  la fin 2005. Aucune autre donnĂ©e financiĂšre n’est disponible Ă  ce jour.   Dans des pays oĂč la publicitĂ© manque encore de crĂ©ativitĂ©, comme en Tunisie et en AlgĂ©rie, et dans une moindre mesure au Maroc, les spots des Karoui font mouche. L’utilisation de slogans en arabe dialectal et de thĂšmes fĂ©dĂ©rateurs comme le sport ou la famille n’explique pas tout. Le succĂšs repose en grande partie sur l’évolution de l’environnement, devenu favorable aux crĂ©ations originales made in Maghreb.   Depuis 2000 et sous la pression des opĂ©rateurs de tĂ©lĂ©phonie mobile, les investissements publicitaires dans la rĂ©gion n’ont cessĂ© de se dĂ©velopper. En 2006, ils se sont Ă©levĂ©s Ă  640 millions de dollars, tous mĂ©dias confondus (voir graphique). À lui seul, le Maroc accapare 64 % du marchĂ©, suivi de l’AlgĂ©rie (23 %) et de la Tunisie (13 %). « Il y a dix ans, le plus gros budget dans la rĂ©gion Ă©tait de 7 millions de dollars pour une annĂ©e, aujourd’hui MĂ©ditel mise 25 millions de dollars par an », explique NĂ©bil Karoui. K & K World a pris sa part du gĂąteau, signant avec l’opĂ©rateur marocain MĂ©ditel en 2000, et les algĂ©riens Djezzy en 2002 et Nedjma en 2004.   Bien placĂ©s pour constater que les recettes publicitaires profitent avant tout Ă  la tĂ©lĂ©vision, les Karoui observent avec intĂ©rĂȘt l’ouverture du paysage audiovisuel dans la rĂ©gion. En Tunisie, la chaĂźne Hannibal TV est créée en fĂ©vrier 2005. Au Maroc, MĂ©di 1 Sat voit le jour en dĂ©cembre 2006. Dans l’intervalle, les frĂšres Karoui franchissent le pas avec Nessma TV (« air frais » en arabe), le 15 mars 2006. LancĂ©e avec un budget de 30 millions de dollars, Nessma TV diffuse essentiellement de la musique depuis Paris, sur les satellites Arabsat et Nilesat. En parallĂšle, les Karoui dĂ©cident d’acheter les droits du programme Star Academy Ă  la sociĂ©tĂ© de production Endemol, pour l’adapter au Maghreb. Plus de 16 000 personnes se prĂ©sentent aux castings durant l’étĂ© 2006. L’émission dĂ©marre le 16 fĂ©vrier 2007 avec 14 candidats de 18 Ă  32 ans. La finale, qui a lieu le 29 juin 2007, est suivie par 15 millions de tĂ©lĂ©spectateurs. « C’est plus que le dĂ©bat Royal-Sarkozy », se rĂ©jouit NĂ©bil.   CĂ©der 15 % du capital   Mais la machine s’enraye. L’émission est un gouffre. Selon plusieurs sources concordantes, la Star Ac’ aurait coĂ»tĂ© 2 millions de dinars de plus que prĂ©vu, soit 5 millions de DT (4 millions de dollars). Un diffĂ©rend financier oppose les producteurs Ă  la gagnante du show, la Marocaine Hajar Adnane. Les deux parties se dĂ©chirent par voie de presse interposĂ©e. Une mauvaise publicitĂ© dont se seraient bien passĂ©s les deux frĂšres, au moment oĂč leurs difficultĂ©s dans l’audiovisuel sont pointĂ©es du doigt. Le programme Dar Familya, proposĂ© pendant le mois de ramadan et qui a pour but de confronter les modes de vie de cinq familles maghrĂ©bines, est un Ă©chec. L’audience est restĂ©e bien infĂ©rieure Ă  celle de la Star Ac’ (voir graphique page suivante). Autant dire rien, comparĂ© Ă  la chaĂźne publique tunisienne TV7 qui atteint 74 % certains jours, ou Ă  Hannibal TV qui affiche 42 % (1 % reprĂ©sentant 95 000 individus ayant regardĂ© l’une des chaĂźnes). « Les tĂ©lĂ©spectateurs ont dĂ©sertĂ©. L’absence de programmes pendant les deux mois qui ont suivi la Star Academy Maghreb et qui ont prĂ©cĂ©dĂ© le ramadan a Ă©tĂ© fatale Ă  Nessma TV », commente un spĂ©cialiste des mĂ©dias en Tunisie. Pour couronner le tout, les annonceurs ne se bousculent pas aux portes de Nessma TV. « Nous attendons de voir comment Ă©volue l’audience », prĂ©cisent ceux que nous avons interrogĂ©s.   Le 16 octobre, les frĂšres Karoui ont conclu avec Delta Partners Group, de DubaĂŻ, un accord en vue de son entrĂ©e Ă  hauteur de 15 % dans Karoui & Karoui World. Delta Partners est une sociĂ©tĂ© de capital-risque spĂ©cialisĂ©e dans les mĂ©dias et les tĂ©lĂ©coms sur les rĂ©gions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui gĂšre trois fonds d’investissements dotĂ©s de 100 millions de dollars chacun. L’objectif des publicitaires tunisiens est de s’appuyer sur ce nouvel actionnaire pour renflouer les caisses et imposer Nessma TV sur un marchĂ© maghrĂ©bin de quelque 80 millions de tĂ©lĂ©spectateurs aujourd’hui, plus de 100 millions Ă  l’horizon 2050.   L’offre est plĂ©thorique   Mais la concurrence moyen-orientale lorgne aussi ce vaste marchĂ©. Au total, le tĂ©lĂ©spectateur maghrĂ©bin peut recevoir plus de 1 500 chaĂźnes, dont prĂšs de 250 en arabe, grĂące au satellite. Al-arabia, MBC, LBC, Future TV, Rotana et bien d’autres chaĂźnes de la pĂ©ninsule Arabique se sont dĂ©veloppĂ©es au Maghreb, affichant des taux de pĂ©nĂ©tration de 69 % en Tunisie, 41 % en AlgĂ©rie et 63 % au Maroc. Sans oublier la concurrence maghrĂ©bine, dont celle de la chaĂźne marocaine privĂ©e MĂ©di 1 Sat, qui ambitionne d’ĂȘtre la premiĂšre chaĂźne mĂ©diterranĂ©enne sur le Maghreb. Face Ă  sa libertĂ© de parole, ses journaux tĂ©lĂ©visĂ©s en arabe et en français, ses dĂ©bats et talk-shows, Nessma TV oppose aujourd’hui de la musique et des projets d’émissions de divertissement. C’est bien peu pour celle qui doit devenir, selon ses crĂ©ateurs, « le TF1 du Maghreb par l’audience et le M6 du Maghreb par le contenu ». Le challenge s’annonce difficile.   (Source : « JEUNE AFRIQUE » (Magazine hebdomadaire – France), N° 2441-2442 du 21 octobre au 3 novembre 2007)

 

 


 

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