Reuters: Longuet exclut toute démission pour un séjour en Tunisie
Reuters: Tunisia ministry says Qatar freezes Ben Ali assets
ANSA: Ex capi di stato: Italia: sequestrato yacht ex presidente tunisino Ben Ali
AFP: Tunisie: opération de sauvetage en mer de 700 migrants fuyant la Libye
Houcine Ghali: tunisie : la revolution aux yeux d’ une paysanne de jebeniana
Lapresse:Mandat de dépôt à l’encontre de Mongi Safra
Businessnews: Les dirigeants d’Ennahdha rencontrent le Premier ministre et rejettent le report des élections
Mosaiquefm: Rached Ghannouchi : ‘je serai le plus heureux dans une république gouvernée par Cheikh A. Mourou’
France Soir: Michèle Alliot-Marie n’est pas rancunière
Kapitalis: Tunisie. L’Ati s’oppose à la censure de l’Internet
WSWS: Tunisie. Moncef Marzouki contre la marchandisation de la politique
Le Temps:Film documentaire égyptien sur la révolution tunisienne ”Moi et l’Agenda..Tunisie”
Longuet exclut toute démission pour un séjour en Tunisie
L’Agence tunisienne d’internet refuse de bloquer les sites pornographiques
Tunisia ministry says Qatar freezes Ben Ali assets
Le Qatar gèle les avoirs de Ben Ali et sa famille – Tunisie
Ex capi di stato: Italia: sequestrato yacht ex presidente tunisino Ben Ali
Italie: saisie d’un yacht de la famille de l’ex-président tunisien Ben Ali
Tunisie: opération de sauvetage en mer de 700 migrants fuyant la Libye
700 immigrants trapped on fishing boat off Tunisia
TUNISIE : LA REVOLUTION AUX YEUX D’ UNE PAYSANNE DE JEBENIANA
Houcine Ghali, Genève
Analphabète et sans travail fixe, Aïcha vivote avec la maigre retraite de son mari ( 120 dinars tunisiens par mois ) et l’ apport de la cueillette des olives durant un mois par année. Avant la révolution, le ‘oumda et les responsables locaux du RCD, parti de Ben Ali qui tient le pouvoir, lui donnent un carton de vivres et 100 dinars tous les quatre mois, afin qu’ elle demeure fidèle au régime destourien, vote pour lui et s’ imprègne de reconnaissance à l’ égard du maître du ” changement ” instauré le 7 novembre 1987.
Mais maintenant, avec l’ irruption de la révolution le 14 janvier dernier, elle ne bénéficie ^plus de cette aide occasionnelle et son pouvoir d’ achat s’ est dégradé encore plus.
Faut-il avoir peur des islamistes en Tunisie?
Mandat de dépôt à l’encontre de Mongi Safra
Le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis a émis, hier, un mandat de dépôt à l’encontre du conseiller de l’ancien président M. Mongi Safra, après son interrogatoire, a indiqué une source judiciaire.
(Source: « Lapresse » (Quotidien – Tunis), le 1er juin 2011)
Béji Caïd Essebsi reçoit Maya Jeribi et Ahmed Néjib Chebbi
La polémique autour de la date des élections de l’Assemblée nationale constituante a été au centre de l’entretien que Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement de transition, a eu, mardi, avec Maya Jeribi, secrétaire générale du Parti Démocratique Progressiste et Ahmed Nejib Chebbi, membre du bureau politique du parti. A l’issue de la rencontre, la secrétaire générale du PDP, a déclaré, à l’agence TAP, que son parti est “d’accord avec le gouvernement quant à la nécessité d’écourter autant que possible l’étape transitoire pour que les institutions de l’Etat recouvrent leur légitimité à travers le recours au peuple, qui a la première et la dernière décision”. Elle a indiqué que cette réunion consultative est nécessaire dans “cette étape vague et indécise”, appelant à réunir toutes les garanties afin de parvenir à une solution consensuelle qui engage toutes les parties.
(Source: “Businewss News” le 1er juin 2011)
Les dirigeants d’Ennahdha rencontrent le Premier ministre et rejettent le report des élections
“Le report de la date des élections de l’Assemblée Nationale Constituante est un abandon de la légitimité du consensus”, a indiqué le président du mouvement “Ennahdha”, Rached Ghannouchi. A l’issue de l’entretien qu’il a eu, mardi, au palais du gouvernement de la Kasbah, avec M. Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement de transition, M. Ghannouchi a fait part du rejet par le mouvement “Ennahdha” de l’idée du changement de la date des élections qui, a-t-il dit, était à la base de la suspension de son adhésion à la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. A cet égard, il a appelé l’Instance supérieure indépendante pour les élections à opter pour la voie du consensus qui, a-t-il dit, “représente l’unique légitimité dans le pays après la révolution”, dénonçant, à ce propos, cette instance qui “s’est considérée comme une autorité supérieure et absolue”.
(Source: “Businewss News” le 1er juin 2011)
Tunisie – Coup d’envoi du Pôle Démocratique Moderniste
Une conférence de presse a été organisée ce mardi 31 mai 2011, à l’occasion du lancement du « Pôle Démocratique Moderniste », un groupement de partis politiques et d’initiatives citoyennes indépendantes. Dans une salle archi comble, des indépendants, des syndicalistes, et des leaders de partis, se sont entassés dans une chaleur étouffante, afin de présenter aux journalistes tunisiens et étrangers leur union autour d’un pôle regroupant des partis de différentes tendances, centristes, gauchistes ou progressistes. De « grands » partis déjà existants avant la révolution comme le mouvement Ettajdid, aux «petits » nouveau-nés de la scène politique ont pris part à cette démarche. (voir la liste déjà publiée dans notre article concernant ce pôle en date du 29 mai 2011). En tout, 11 partis ont adhéré à ce pôle et se sont unis à œuvrer pour réunir les efforts des partis et militants progressistes démocrates en vue de participer aux élections de l’Assemblée constituante, et ce, en s’inscrivant sur des listes électorales unifiées et composées des partis et des indépendants qui appartiennent à l’espace démocratique progressiste sur la base de la parité entre les hommes et les femmes en tête de liste. Ce pôle œuvre, également, pour la mise en place d’un plan pour la mobilisation des énergies en vue de lancer une large campagne électorale pour les élections de la Constituante. « Notre diversité fait notre force », a déclaré un des intervenants indépendants. Il a été formel quant à la question sur le report de la date des élections : « Nous respectons l’Instance indépendante des élections et notamment M. Kamel Jendoubi. Sa décision sera la notre ! Le choix de ce pôle n’est certainement pas une solution de facilité, le chemin est long et difficile !». Interrogé sur ses motivations, Ahmed Ibrahim, leader du Parti Ettajdid a affirmé que l’intérêt général passe avant tout intérêt personnel et que ceux qui ont choisi de jouer cavalier seul auront de mauvaises surprises. Il a ajouté qu’il espère que ce pôle sera une « étoile polaire », munie d’une force magnétique afin d’attirer les différentes composantes de la population tunisienne.
D.M
(Source: “Businewss News” le 1er juin 2011)
Rached Ghannouchi : ‘je serai le plus heureux dans une république gouvernée par Cheikh A. Mourou’
Rached Ghannouchi est incontestablement parmi les personnalités politiques les plus médiatisées en ce moment. Chaque apparition en public du premier responsable du Mouvement Ennahdha draine des foules immenses, des sympathisants mais, des curieux aussi. Ennahdha crée souvent la polémique à travers les déclarations de son président et celles de ses hauts responsables. Ses détracteurs ne cessent de dénoncer le double langage adopté par le mouvement, qui ne laisse échapper aucune occasion pour se défendre de ce reproche qui serait sans fondement. Invité de Midi Show de ce lundi 30 mai 2011, Rached Ghannouchi a tenu à rappeler que le mouvement n’a qu’une seule face et que ses orientations politiques et idéologiques sont clairement mentionnées. Cheikh Rached a déclaré que le discours du Mouvement a été toujours cohérent. Il repose sur l’Islam en tant que référence idéologique, le choix de la démocratie comme système politique, le refus de la violence pour le changement ou encore conserver le pouvoir et enfin le respect des droits de l’Homme et la parité entre les deux sexes. Concernant les élections de la constituante, Rached Ghannouchi insiste sur le maintien de la date du 24 juillet qui faisait l’objet d’un consensus national. Selon lui, le report n’est pas du ressort de cette instance. Si ce report est inévitable, il estime qu’il doit faire l’objet d’un nouveau consensus. Rached Ghannouchi a indiqué que le projet de son mouvement est un projet tunisien et démocratique, il sera très proche du modèle turc. Il sera inspiré également des expériences démocratiques à travers le monde et notamment celle de la Suisse, du Royaume Uni ou encore des pays scandinaves. Quant au retour d’Abdelfattah Mourou au sein du Mouvement, Rached Ghannouchi considère que Mourou n’a jamais été écarté du mouvement, pour lui ce n’était qu’une différence de point de vue. Il a déclaré qu’il sera le plus heureux dans une république gouvernée par Abdelfattah Mourou. Écoute l’interview en intégralité (Source: “Le Site du radio “Mosaiquefm” le 31 mai 2011)
Séjour en Tunisie: Gérard Longuet ne veut pas démissionner
POLÉMIQUE – Il avait été hébergé aux frais du régime de Ben Ali en 2006…
Gérard Longuet ne veut pas céder. Mis en cause pour un séjour en Tunisie tout frais payés par le régime de Ben Ali en 2006, le ministre de la Défense a exclu ce mardi toute démission, se disant toutefois prêt à rembourser. L’information a été révélée par le magazine Les Inrockuptibles et confirmée à l’AFP par un responsable de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT). Une affaire semblable avait entraîné la démission de la ministre des Affaires Michèle Alliot-Marie à la fin de l’année dernière. Prié par des journalistes de dire s’il envisageait une démission, Gérard Longuet a répondu en marge de la présentation du futur ministère français de la Défense : «Je ne connais pas la situation de Michèle Alliot-Marie, je connais la mienne, quand j’ai une facture je la paye. Votre question n’a pas de sens.» Gérard Longuet, alors élu au Sénat et conseiller de Nicolas Sarkozy à la direction de l’UMP, a expliqué qu’il s’était rendu en août 2006 avec un ami à bord d’un voilier dans un port tunisien, où il avait fourni son nom et avait été reconnu. Par la suite, il s’était rendu dans un hôtel pour y passer la nuit. Là, il dit avoir accepté l’invitation à déjeuner d’un responsable de l’office du tourisme tunisien qui voulait, selon le ministre français, parler de voile. Le reste résulterait d’un malentendu avec son ami français. L’ami en question est le journaliste Jean-Marc Sylvestre «On était deux, l’autre a pensé que c’était moi qui avait payé, moi j’ai pensé que c’était lui. Si on m’envoie une facture, je la paye de bon coeur. Deux cents euros, je ne vais pas passer la journée là-dessus», a expliqué Gérard Longuet. Il a expliqué avoir passé deux nuits dans cet hôtel. Selon les Inrockuptibles, il s’agit d’un hôtel cinq étoiles de la banlieue de Tunis et l’ami de Gérard Longuet est le journaliste économique Jean-Marc Sylvestre, dont le séjour a également été pris en charge par les autorités tunisiennes. Après près d’un quart de siècle au pouvoir, Zine ben Ali a fui la Tunisie le 14 janvier, à la suite d’une révolte populaire. Ce mouvement a inspiré des mouvements de contestation analogues dans le monde arabe et ouvert un débat en France sur l’appui des partis de gouvernement à l’ancien régime tunisien.
(Source: 20mimute.fr le 1er juin 2011) Lien: http://www.20minutes.fr/politique/733756-sejour-tunisie-gerard-longuet-veut-demissionner
UMP, objectif 2012 Michèle Alliot-Marie n’est pas rancunière
Depuis sa démission fin février du gouvernement, MAM est on ne peut plus discrète. Cela ne signifie pas que l’ancienne ministre des Affaires étrangères n’est rien à dire, au contraire. Discrète. À l’opposé du vacarme enclenchée par l’affaire tunisienne et ses liens avec un homme d’affaires supposé être un proche de l’ancien président Ben Ali. Michèle Alliot-Marie n’est plus aujourd’hui la ministre des Affaires étrangères, remplacée par Alain Juppé. Elle n’est plus que député des Pyrénées-Atlantiques. <a href=”http://ads.horyzon-media.com/call/pubjumpi/21021/148253/6332/S/[timestamp]/?”> <img src=”http://ads.horyzon-media.com/call/pubi/21021/148253/6332/S/[timestamp]/?” border=”0″ alt=”” /></a> Mais cela ne signifie pas que sa voix ne compte plus et pour l’ancienne protégée de Jacques Chirac, les temps actuels sont forcément sources de commentaires. Difficile en effet de ne pas réagir lorsqu’un ancien secrétaire d’État à la fonction publique, Georges Tron, est accusé d’agression sexuelle. Et que dire lorsque le ministre de la Défense est soupçonné d’avoir séjourné en Tunisie en 2006 aux frais du clan Ben Ali ? Gérard Longuet se dit prêt à rembourser mais il refuse de démissionner du gouvernement. Classes moyennes Invitée sur Europe 1 mercredi, Michèle Alliot-Marie a pourtant pris soin de ne pas attaquer les accusés d’aujourd’hui. « Je ne suis ni dans la nostalgie, ni dans la rancune. (…) Je ne suis fâchée avec personne. Ça ne sert à rien d’être fâchée avec qui que ce soit ». Elle entend donc œuvrer pour celui qui, selon elle, est le plus à même de moderniser la France et de porter la voix du pays dans le monde : Nicolas Sarkozy. Son cheval de bataille est ailleurs désormais : les classes moyennes, « dont parle beaucoup comme avant chaque élection », a-t-elle reconnu. « Les classes moyennes sont pessimistes et exaspérées, a ajouté l’ancienne ministre qui, dans une tribune publiée par Le Figaro ce mercredi matin, évoque le risque d’une révolte. Le parallèle est amusant, MAM affichant son soutien à Nicolas Sarkozy en reprenant la dialectique de son meilleur ennemi, Dominique de Villepin. En avril 2009, l’ancien Premier ministre évoquait l’hypothèse d’un « risque révolutionnaire en France »…
(Source: “France Soir” le 1er juin 2011)
Des réfugiés libyens de plus en plus nombreux
Le sud-est du pays est directement touché par le conflit libyen. Depuis trois mois, le flux des personnes déplacées n’a pas cessé et le nombre des arrivants dépasse de loin les capacités d’accueil mises en place. Reportage du quotidien tunisien Le Temps. Depuis le début des combats [le 17 février], les frontières sud du pays ont été prises d’assaut par des dizaines de milliers de travailleurs étrangers fuyant en masse la Libye ; le poste frontière de Ras Jdir fut le premier à accueillir les premières vagues de réfugiés hébergés dans des campements installés pour la circonstance, avant d’être acheminés vers l’aéroport international de Djerba-Zarzis pour être rapatriés. Jusqu’à ce jour, quelque 430 000 réfugiés, toutes nationalités confondues, ont transité par ce poste depuis les premiers jours du soulèvement populaire, dont presque 3 000 continuent à séjourner dans les camps de Choucha en raison de la rareté des vols de rapatriement.
Depuis que les combats se déroulent dans les régions montagneuses de l’ouest libyen au niveau de Jabal Nefoussa, le poste frontière de Déhiba, contrôlé tantôt par les milices loyalistes, tantôt par les insurgés, stratégique pour l’approvisionnement en denrées alimentaires, en médicaments et carburant, est le théâtre d’un interminable flux humain dont l’ampleur et la fréquence varient selon l’évolution des combats opposant les deux parties au conflit ; des familles libyennes de la région occidentale résidant à Nalout, à Yefren, à Kabaou, à Jadou, à Zenten, etc. fuient en masse leurs villes et villages, quittant en détresse leur terre sous la contrainte, craignant pour leur vie et celle de leurs enfants.
Jusqu’à ce jour, presque 45 mille personnes ont traversé ce point de passage pour être accueillies par les habitants de la région qui leur ont offert gîte et couvert, ou dans les trois camps de réfugiés mis en place à Déhiba par les Emirats Arabes Unis et géré par le Croissant-Rouge Tunisien (CRT), à Remada mis en place par le Haut Comité des Nations Unies pour les Réfugiés (l’UNHCR) ou à Tataouine mis en place récemment par le Qatar. La capacité d’accueil des trois camps réunis ne dépasse pas les trois mille cinq cents, c’est dire que la majorité écrasante des réfugiés séjourne en toute quiétude parmi leurs frères et sœurs dans la région, à Tataouine ville, à Ghoumrassen, à Maztouria, à Smar, à Remada, à Déhiba, etc…, ou même ailleurs dans d’autres villes du pays, à Médenine, à Zarzis, à Gabès, à Sfax, etc…dont les habitants n’ont pas hésité bénévolement à prêter main forte en proposant leurs services, de tous genres, à toutes les familles ayant manifesté leur désir de s’y rendre.
L’île de Djerba, à travers sa société civile et ses habitants, a ouvert ses portes et ses espaces privés et publics, depuis le début de la crise, pour accueillir, en attendant leur rapatriement, les premiers réfugiés égyptiens et autres. A l’heure actuelle, entre trois à quatre mille Libyens sont pris en charge, tant au niveau de l’hébergement, de l’approvisionnement en denrées alimentaires, qu’en assistance médicale. Des comités locaux, constitués pour la circonstance à travers tout le territoire de l’île, à Midoun, à Sédouikech, à Guellala, à Adjim, à Mellita, se déploient pour apporter tout le soutien nécessaire et toute l’assistance requise aux familles dont ils ont la charge, en coordination avec le comité central établi à Houmt-Souk.
Du côté des réfugiés libyens, un comité regroupant des militants ayant fui à temps leur pays, souvent en barque à partir de la ville de Zouara, et des jeunes gens désireux de se rendre utiles en ces moments exceptionnels, sont à pied d’œuvre pour coordonner avec le comité central local au niveau de la distribution et de l’acheminement de l’aide, pour encadrer les familles et faciliter leur intégration. Des cours sont organisés depuis le 30 mai au profit de 7O élèves inscrits, ayant déjà reçu des fournitures scolaires lors d’une cérémonie organisée le 25 mai dans les locaux de l’établissement privé mis à leur disposition par son propriétaire. De même, une association vient de voir le jour portant le nom de “Les Jeunes de la Révolution du 17 février de Zouara”, et elle a déjà à son actif la publication du premier numéro d’un journal hebdomadaire Tagrawla (signifiant “La révolution” en amazigh) édité à Djerba, et dont la ligne éditoriale est adepte du discours patriotique prônant le principe unanimement partagé de l’indivisibilité de la Libye ayant pour capitale Tripoli, et au droit sacré et indiscutable à la différence.
Face à la recrudescence des frappes aériennes des forces de l’Otan sur la capitale, beaucoup de familles commencent à la fuir et leur apparition à Djerba se fait de plus en plus sentir. Des témoignages recueillis auprès de certains parmi eux font part de la paralysie de l’activité administrative en raison de la désertion obligée des fonctionnaires de leurs lieux de travail, étant dans l’incapacité de s’y rendre en raison de la pénurie du carburant. Certains ont dû s’approvisionner au marché noir en consentant de payer l’équivalent de cent dinars pour acheter un bidon de 20 litres suffisants pour rejoindre les frontières. Cependant, force est de signaler qu’au moment où nous assistons à cet exode de familles contraintes au départ, arrivant le plus souvent démunies, terrorisées et traumatisées, quelques ressortissants Libyens viennent séjourner le temps d’un week-end, comme si de rien n’était, dans les hôtels les plus huppés de l’île, dépensant des fortunes chaque soir, n’hésitant pas, par-dessus le marché, à scander arrogance, en provocateurs, leur allégeance au colonel Kadhafi en perte de légitimité. (Source: Courrier International” le 1er juin 2011) Lien: http://www.courrierinternational.com/article/2011/06/01/des-refugies-libyens-de-plus-en-plus-nombreux
Tunisie. L’Ati s’oppose à la censure de l’Internet
Mercredi, 01 Juin 2011 08:01 Parler aujourd’hui de la censure, ça donne tout naturellement les boules à tout le monde qui craint le retour, peu-à-peu, de Ammar 404. Un véritable cauchemar des internautes tunisiens sous Ben Ali! Il y a quelques jours, suite à une décision du tribunal militaire, cinq sites ont été fermés. Le 26 mai, suite à une plainte de trois avocats, le Tribunal de première instance de Tunis a rendu son verdict sans même consulter l’Ati à propos de la plainte déposée. Que dit le jugement? Les sites pornos doivent tout simplement disparaître. A ce jugement, Moez Chakchouk répond qu’il n’a pas reçu de convocation pour défendre les intérêts de l’Ati. Au cours d’un point de presse, mardi, au siège de son agence, il a annoncé avoir fait appel. Tenir tête aux décisions judiciaires, c’est une première en Tunisie! Mieux encore, l’ingénieur a invité les médias pour leur dire que c’est aussi leur rôle d’en parler, tout comme la société civile qui doit s’opposer à la censure. Le filtrage coûte les yeux de la tête Pour revenir au sujet brûlant des sites pornos, le Pdg a parlé aussi du coût de la censure, ainsi que d’autres petits détails que seuls les plus chevronnés de l’Internet connaissent. Moez Chakchouk n’est pas prêt à se soumettre aux ordres et à se laisser faire. Il n’a pas envie de perdre dans cette affaire de gros sous. Selon lui, outre sa conviction personnelle, «le système du filtrage est complexe techniquement, c’est impossible et ça coûte très cher». Quant aux cinq sites fermés, il dit qu’il y a eu une réquisition et qu’il a tout simplement appliqué la loi. Mais pour cette fois-ci, il a fait appel et souhaite obtenir gain de cause. La conférence de presse était aussi l’occasion de revenir sur la censure sous Ben Ali. Qui faisait quoi? Combien ça coûtait à l’Etat? Le Pdg a plaidé non coupable. Il a dit qu’il ignorait le système du président déchu. Qui soupçonne-t-il? «Ben Ali et ses complices, qui ne sont autres que Abdelwahab Abdallah, Abdelaziz Ben Dhia, l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) et toute la machine qui est derrière», a répondu un présent. Et d’ajouter qu’au palais de Carthage, il y avait plus de 600 ingénieurs qui filtraient tout et ne laissaient rien passer… Un petit message aux internautes Autre sujet de la rencontre, les internautes ont dû constater depuis quelques mois une lenteur dans leur connexion haut débit surtout en fin de journée. «Les causes de ce ralentissement sont multiples et peuvent être dues au PC du consommateur, à l’état du serveur Web distant, au réseau de l’opérateur télécom et à l’infrastructure de son fournisseur». En partenariat avec nos confrères Tunisie Haut Débit (Thd), l’Ati offre désormais des solutions aux internautes. Il s’agit de deux outils efficaces de mesure de la connexion internet: le speedtest qui donne le débit Internet de la connexion et le pingtest qui permet une mesure efficace de la qualité de la connexion*. Z. A.
(Source : « Kapitalis », le 1er juin 2011)
Lien :http://www.kapitalis.com/kanal/36-internet/4173-tunisie-lati-soppose-a-la-censure-de-linternet.html
France Télé soutient les médias tunisiens et égyptiens
France Télévisions va venir en aide à des radios et télévisions tunisiennes et égyptiennes en leur envoyant du matériel et en leur proposant une formation, a annoncé ce mardi 31 mai son PDG Rémy Pflimlin. Après le déclenchement des révolutions dans ces deux pays, de nombreux médias libres y ont vu le jour. “Nous avons le devoir de soutenir l’épanouissement de cette démocratie audiovisuelle” , a lancé Rémy Pflimlin, lors de la conférence internationale de Paris en faveur de l’audiovisuel tunisien et égyptien organisée par France Télévisions, l’Unesco et l’UER (Union européenne de radiodiffusion) au siège de l’Unesco. Exprimant le souhait d’”une télévision et une radio de service public et non pas une radio et une télévision d’État” , le président de France Télévisions a souligné qu’en Tunisie “les besoins étaient assez urgents”. D’ores et déjà, des actions de formation ont été engagées par la filiale CFI (Canal France International) mais aussi par France 24, RFI, TV5 Monde, a-t-il indiqué. “En vue de l’élection pour l’Assemblée constituante, la télévision tunisienne a besoin de matériels, notamment de reportage et aussi de formations pour ses journalistes en matière de pluralisme et de répartition du temps de parole entre candidats” , a-t-il poursuivi. Avant de préciser: “A France Télévisions, nous avons dressé une liste de matériels répondant à des besoins urgents de la télévision tunisienne. Ces matériels sont en cours de livraison”.… (Source: tele obs le 1er juin 2011) Lien: http://teleobs.nouvelobs.com/articles/france-tele-soutient-les-medias-tunisiens-et-egyptiens
Tunisie. Moncef Marzouki contre la marchandisation de la politique
Pour avoir un rendez-vous avec Moncef Marzouki, président du Congrès pour la République (Cpr), pas besoin de passer par un tiers. Et même s’il est très pris, il répond à l’appel. Par Zohra Abid Le rendez-vous a donc été pris au téléphone pour un vendredi matin, au 45 rue Ali Darghouth, au centre-ville de Tunis. Aux alentours de la Place Barcelone, dans l’une des rues les plus bruyantes et les plus animées de la capitale, se trouve le siège du Cpr, dans un immeuble qui ne paie pas de mine. C’est ici que Moncef Marzouki, président du Cpr a ouvert il y a un peu plus de deux mois le local de son parti. Bienvenue chez le Dr Marzouki.
Nous sommes au n° 41 du sixième étage. La porte est grande ouverte et il y a du monde. D’Al-Jazira à Facebook
A l’entrée de l’appartement, le secrétariat de ce parti qui a eu son visa le 18 mars dernier. Tout autour, quatre salles et à chacune son nom. On lit: salle Ali Bach Hamba, salle Zouheïr Yahyaoui, salle Fayçal Barakat et salle Nabil Barakat, une grande figure du réformisme et trois «martyrs» de la liberté en Tunisie.
A l’accueil, une jeune fille belle comme le jour est tout sourire. Elle cause avec de jeunes militants. Son camarade, un peu bouboule, a braqué son regard sur l’écran de l’ordinateur. Il suit ce que racontent les internautes sur les pages Facebook du parti. Bonne nouvelle les gars! Enthousiastes, filles et garçons racontent que le nombre d’adhérents au parti a atteint 4.000 dans les 14 bureaux régionaux récemment ouverts. «Ohé ! Ça va se multiplier avec l’ouverture prochaine d’autres bureaux régionaux. Je vais balancer ceci tout de suite», a répliqué la jeune fille. Au siège du Cpr à Tunis: un pour tous, tous pour un. Ils sont tous des jeunes? «Pas nécessairement! Ils sont de tous les âges et de toutes les classes sociales», répond une autre. La blondinette a mis autour du cou un foulard palestinien. Elle tient dans ses bras un rouleau de pancartes et se la joue battante à temps plein. Tout cœur tout âme, elle est contre le report des élections de l’Assemblée constituante pour le 16 octobre et elle se dit prête pour la marche qui aura lieu le lendemain au centre de Tunis.
Dans le groupe, un petit bout de femme décidée. «En ce qui me concerne, M. Marzouki est un savant et c’est lui qui me représente», dit elle. Dans le couloir, une étudiante en médecine bien moulée dans son jean. Elle raconte comment elle est venue au parti. Elle dit que tout remonte à cinq mois, la veille de la chute du régime de Ben Ali. «C’était sur la chaîne qatarie Al-Jazira. J’ai été séduite par le discours vrai et sincère de ce médecin qui, lui aussi, a souffert de la dictature. Après la fuite du président déchu, sur Facebook, avec mes amis, on a longuement discuté à propos de l’homme, de ses idées. Il me semble qu’il est l’un des rares leaders de la place, qui ne sont pas opportunistes. Et c’est lui que j’ai choisi», plaide-t-elle.
Bientôt un documentaire belge sur Marzouki et son parti
Un quinquagénaire, tout en sueur, vient de se joindre au groupe des jeunes pour dire que tout est bon en ce concerne le bureau de Sousse. Autre bonne nouvelle! La salle de réunion grouille de militants. Dans une petite heure aura lieu la rencontre hebdomadaire. A la salle Zouheïr Yahyaoui, des journalistes travaillant pour une chaîne de télévision belge attendent d’être reçus par le président du Cpr. Les journalistes préparent un documentaire sur l’homme. On ne sait jamais! Le jour J, il y aurait de la matière toute prête! Dans la salle d’en face, deux hommes sollicitent, eux aussi, une rencontre avec M. Marzouki. Impossible de leur refuser cette audience. Il leur accorde deux petites minutes. Pas plus. Mais il leur accorde quand même un peu de son précieux temps.
Entre deux rendez-vous, le locataire des lieux reçoit Kapitalis dans une pièce exiguë, chichement meublée: deux fauteuils noirs de deux places en similicuir, deux chaises, l’une rouge, l’autre noire et… c’est tout! Ni affiche, ni slogan sur les murs. A toutes les questions, Moncef Marzouki a la réponse qu’il faut, précise et concise. Pas de blablabla et pas de langue de bois. Ses réponses coulent de bonne source. Ce médecin de carrière semble aussi être à la page du web. Il connaît tous les jargons de l’Internet et des technologies du siècle. Qu’a-t-il à nous dire sur le financement de son parti? Réponse: «Rien. C’est de l’autofinancement. Pour me déplacer dans les régions, un ami m’a prêté sa voiture pour trois semaines». On apprend par la suite que la carte d’adhésion est à 10 dinars. Pour les étudiants, 5 dinars et zéro millime pour le chômeur.
La politique n’est pas un produit à vendre
Et que pense-t-il des partis s’affichant aujourd’hui sur des panneaux publicitaires dans les rues et des insertions dans les journaux imprimés et numériques? Il dit qu’il est étonné de voir des partis disposant de tant d’argent. D’où vient cet argent et comment a-t-il été obtenu? «Je suis scandalisé. C’est un mauvais début pour la démocratie. Quand je vois la marchandisation de la politique, je me dis que ces hommes politiques n’ont pas honte de vendre la politique comme un ‘‘produit’’. Je suis accablé». Et d’ajouter: «Si les hommes n’ont pas de retenue, la loi doit mettre de l’ordre. J’appelle les hommes qui sont derrière les rideaux à ne pas protéger leurs intérêts par des hommes de paille, mais de gouverner un pays par des principes et des lois».
Le tout Tunis parle ces derniers jours d’une éventuelle alliance du Cpr avec le parti islamiste Ennahdha? «Nous avons publié un communiqué pour démentir cette rumeur», répond-t-il. Il est vrai, ajoute-t-il, que le Cpr a de bonnes relations avec les militants d’Ennahdha. Mais au point de…
Ennahdha et le Cpr, à chacun son chemin
«En tant que vrais démocrates, nous avons toujours défendu les droits d’Ennahdha à l’action. Mais pour la clarté et la transparence, nous allons présenter des listes du Cpr et pas d’alliance avec n’importe quel autre parti», a-t-il précisé tout en évoquant la nécessité d’avoir un gouvernement d’union nationale, représenté par tous les partis, y compris Ennahdha.
Le Cpr, on le sait, tient à la date du 24 juillet pour les élections de l’Assemblée constituante, pourquoi? «Nous comprenons très bien les arguments techniques. Personne ne doute aussi de l’existence de ‘‘brigands’’ au ministère de l’Intérieur. Mais nos arguments sont politiques. C’est l’intérêt du pays qui exige un gouvernement fort au plus vite», explique-t-il. Selon lui, il faut un système trois fois huit pour que la machine économique reprenne et que le pays sorte vite de la phase de transition et retrouve enfin sa stabilité. Pour revenir aux campagnes publicitaires des partis politiques, y voyez-vous un intérêt particulier? Réponse de M. Marzouki: «J’ai lu un document expliquant que le rendement de la pub est très faible et qu’il est dur d’embobiner le citoyen avec de la pub. Vous savez, les Tunisiens font certes l’imbécile, mais au final, ils sont très intelligents. Personnellement, je crois à l’intelligence du Tunisien». M. Marzouki se dépêche déjà pour rencontrer d’autres personnes à la salle Nabil Barakati. Dans le couloir, deux garçons lui demandent conseil. Il leur prête l’oreille une seconde. Il opine de la tête puis s’en va. Il est presque midi, le bureau exécutif se prépare pour la réunion hebdomadaire. La salle se remplit peu à peu. L’agenda de M. Marzouki est tout plein. L’homme est attendu dans trois petites heures sur les ondes de Rtci. Courage! Il répètera peut-être les mêmes choses, mais il saura les dire, à chaque fois, autrement et avec des mots sincères, nets et incisifs, à son image. http://www.kapitalis.com/fokus/62-national/4147-tunisie-moncef-marzouki-contre-la-marchandisation-de-la-politique.html World Socialist Web Site www.wsws.org
Le premier ministre intérimaire tunisien en visite en France avant la tenue du sommet du G8
Par Kumaran Ira
1 juin 2011 Les 17 et 18 mai, le premier ministre intérimaire, Béji Caïd Essebsi, s’est rendu officiellement en France où il a eu des discussions avec le premier ministre François Fillon et le président Nicolas Sarkozy. C’était la première visite du genre d’un premier ministre tunisien depuis le renversement en janvier, après un mois de protestations populaires, de la dictature du président Zine El Abidine Ben Ali.
Essebsi a effectué sa visite avant la participation de la Tunisie au sommet du G8 les 26 et 27 mai à Deauville, dans le Nord de la France. La France, qui selon l’ordre de rotation, assure la présidence du G8 a invité la Tunisie et l’Egypte à participer à une séance appelée « printemps arabe, » en la promouvant comme « la transition démocratique dans le monde arabe. » Le 19 mai, Al Arabiya a rapporté que les pays du G8 projetaient de fournir une aide économique de 10 milliards de dollars à la Tunisie.
Au moment où les luttes se poursuivent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, les grandes puissances tentent, en collaboration avec les élites nationales dirigeantes et les syndicats pro-gouvernementaux, d’étouffer les développements révolutionnaires dans la région. Dans ce contexte, la visite d’Essebsi a inévitablement porté sur la manière de réaffirmer les priorités impérialistes dans ces régions.
Par rapport aux milliers de milliards déversés en renflouements bancaires, l’aide financière promise par les puissances occidentales est très faible. Le mois dernier, la France a promis des prêts de 350 millions d’euros à la Tunisie par le biais de l’Agence française de développement. Lors de son discours du 19 mai sur le « printemps arabe », le président américain Barack Obama a annoncé qu’un fonds d’investissement privé serait doté de 2 milliards de dollars pour l’Egypte et la Tunisie.
Ceci était également un désaveu implicite de l’appel en faveur de 20 à 30 milliards d’aide à la Tunisie émis par un éventail d’économistes internationaux – dont le lauréat du prix Nobel, Joseph Stiglitz de l’Université de Colombia, le professeur français expert en économie, Jean-Louis Reiffers, et Olivier Pastré, professeur d’économie à l’université de Paris VIII. Ils espéraient que le développement d’une industrie haute technologie fondée sur des salaires bas et axée sur un « pôle technologique et industriel » serait financé en Tunisie.
Le 18 mai, Sarkozy recevait Essebsi au palais de l’Elysée. Après la réunion avec le dirigeant tunisien, Sarkozy l’a assuré de sa « volonté très claire d’accompagner la transition en Tunisie. Le soutien de la France à la Tunisie concerne tous les domaines notamment économique et social. »
Le 17 mai, Fillon a rencontré Essebsi. Fillon a dit à son homologue tunisien que « la France appuie pleinement la transition politique en cours en Tunisie et souhaite son plein succès. »
Cette dernière réunion aurait surtout porté sur les relations bilatérales. Fillon a déclaré que la France « entendait demeurer le premier partenaire de la Tunisie. » Il a présenté trois priorités : le renforcement de l’Etat de droit, le développement économique et le renforcement des liens avec la société civile – à savoir, les liens du gouvernement tunisien avec les syndicats et les divers mouvements sociaux et groupes de protestation de « gauche. » Ces dernières organisations, dont certaines sont étroitement alignées sur les syndicats et les bureaucraties d’Etat en étant promues par le Nouveau parti anticapitaliste de France (NPA), fournissent à présent une caution pseudo-démocratique à ce qui reste de l’appareil de répression de Ben Ali.
La question de l’immigration a aussi été l’un des principaux points discutés avec Essebsi. Fillon a mis l’accent sur « la nécessité pour Paris et Tunis de lutter ensemble contre l’immigration illégale. » Depuis l’éclatement des protestations de masse en Afrique du Nord, il y a eu un afflux d’immigrants africains, principalement de Tunisie, arrivant sur le sol italien. Après que l’Italie a accordé des permis de séjour temporaire aux immigrés et de peur que les immigrés n’arrivent en France, cette dernière a réinstauré des contrôles aux frontières avec l’Italie au mépris des accords de Schengen qui avait créé une Europe sans frontières. Le gouvernement français a traité les immigrés tunisiens avec une hostilité absolue en menant des opérations coup de poing contre eux à Paris et à Marseille.
La semaine passée, le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, s’est rendu en Tunisie pour discuter des problèmes de sécurité et des questions d’immigration. Il a proposé d’installer un centre militaire de formation professionnelle à Gafsa, dans la région où s’était déroulée une grande grève des mineurs en 2008 et au cours de laquelle des travailleurs avaient été tués par les forces de Ben Ali.
Au sujet de l’immigration Guéant a dit: « La Tunisie doit être coopérative avec la France en ce qui concerne le dossier de l’immigration… La France s’oppose à ce que des immigrés tunisiens continuent à venir illégalement sur son territoire. Car, une personne en plus en France est aussi une charge sociale de plus, il y a la sécu, l’enseignement, l’éducation… »
Ces commentaires expriment, non seulement l’hostilité de Guéant à l’égard des immigrants tunisiens, mais l’hostilité de l’establishment français à l’égard des droits sociaux de l’ensemble de la population française – l’axe de classe fondamental qui détermine leur hostilité à peine voilée pour les luttes révolutionnaires en Tunisie.
Les éloges de Fillon et de Sarkozy en faveur d’une transition démocratique sont hypocrites et des paroles creuses. Des décennies durant, l’élite dirigeante française a soutenu des régimes dictatoriaux dans ses anciennes colonies d’Afrique du Nord, dont le régime Ben Ali en Tunisie. Elle a aussi soutenu le dictateur égyptien déchu, Hosni Moubarak.
Jusqu’au départ de Ben Ali, le 14 janvier, la France s’était retenue d’émettre la moindre critique à l’encontre du recours généralisé de son régime à la force meurtrière contre les manifestants. Trois jours à peine avant le départ du dictateur, la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Michèle Alliot-Marie, avait proposé à Ben Ali de partager le « savoir faire » français en matière de sécurité afin d’aider son régime à réprimer les protestations. Elle fut ultérieurement contrainte de démissionner, surtout après qu’on a appris que des associés de Ben Ali lui avait offert l’hospitalité luxueuse gratuite au tout début des protestations. S’exprimant au micro de la radio Europe 1, Essebsi a réclamé le soutien de l’establishment politique français : « La Tunisie mérite qu’on s’y engage. Elle est en train de mettre en place un processus de démocratie. Tous les ingrédients s’y trouvent. » En réponse à une question posée au sujet des réactions de la France au début des protestations de masse contre le régime Ben Ali, Essebsi a cyniquement répondu, « Je suis un homme qui regarde l’avenir. Je ne suis pas au courant de ce qui s’est passé avant mon arrivée. »
En fait, la France continue la politique qu’elle poursuivait en Tunisie sous Ben Ali qui avait mis en œuvre des mesures de libre marché résultant en une forte augmentation de l’inégalité sociale et du chômage et qui a contribué à provoquer une résistance de masse de la classe ouvrière. Avec un échafaudage légèrement différent, l’impérialisme français envisage de maintenir le même régime social de sorte que les entreprises françaises et internationales puissent exploiter les travailleurs tunisiens.
On estime que 1.250 entreprises françaises, employant plus de 100.000 travailleurs, sont présentes en Tunisie. Le mois dernier, l’organisation patronale Medef (Mouvement des entreprises de France) a rencontré la fédération des employeurs tunisiens, UTICA. La réunion a surtout porté sur le développement de l’investissement français en Tunisie.
Depuis l’éviction de Ben Ali, les événements ont révélé le caractère réactionnaire du gouvernement intérimaire. Récemment, le nouveau gouvernement a réprimé une vague de protestations anti-gouvernementales partout dans le pays. Selon des reportages, quelque 1.400 personnes ont été arrêtées au cours des deux dernières semaines suivant les protestations anti-gouvernementales. Huit d’entre elles ont été accusées de meurtre, 62 d’agression et de violence. (Voir : « Le régime tunisien impose un couvre-feu au moment où ont lieu des protestations contre une menace de coup d’Etat . » ) Durant sa visite, Essebsi a assuré aux responsables français que l’élection de l’Assemblée constituante le 24 juillet, qui devra superviser l’élaboration d’une nouvelle constitution, aura effectivement lieu. En effet des reportages étaient apparus affirmant que le vote pourrait être reporté pour des « raisons techniques. »
Des reportages font état d’une intensification, ces dernières semaines, des grèves et des protestations de travailleurs. Très récemment, le groupe British Gas (BD), premier producteur de gaz naturel en Tunisie, a rapporté que des manifestants exigeant des emplois avaient bloqué l’usine de la société dans le Sud du pays. Tunisair a également été touché par un débrayage après que le personnel de Tunisie Catering a organisé des arrêts de travail et des sit-in à Tunis et dans d’autres aéroports. Tunisie Telecom a été paralysé par un mouvement de grève, ce qui a provoqué des craintes chez les investisseurs étrangers. Sans aucun doute, la proposition de retarder les élections a été faite après consultation des principales puissances et marchés financiers – c’est-à-dire, les intérêts des grandes entreprises qui craignent un mouvement de grève croissant à travers la région et une incertitude liée au scrutin.
Ainsi, Richard Segal, stratégiste auprès du groupe bancaire Jefferies a dit à Reuters : « Les marchés seraient toutefois plus compréhensifs devant un petit retard de la date des élections et pourraient même en être satisfaits. » Il a ajouté, « Le pays ne se donne pas beaucoup de temps pour organiser ces nouvelles élections, aussi un retard d’ordre technique serait-il compréhensible. »
(Article original paru le 27 mai 2011)
Film documentaire égyptien sur la révolution tunisienne ”Moi et l’Agenda..Tunisie”
– La jeune réalisatrice égyptienne, Nivine Chalabi entamera à partir du 3 juin, en Tunisie, le tournage d’un film documentaire sur la révolution tunisienne intitulé ”Moi et l’Agenda..Tunisie”, une coproduction tuniso-égyptienne. La réalisatrice se déplacera, à cette occasion, dans plusieurs villes tunisiennes dont la capitale, Sidi Bou Zid et Sousse, pour cueillir des témoignages sur l’injustice sociale, le déséquilibre régional et le népotisme du clan Ben Ali et ses spires, à l’origine de la colère populaire. Le jeune tunisien Hamza Belhaj prendra part à ce film en tant qu’assistant réalisateur. Nivine Chalabi a, à son actif, plusieurs films documentaires. Natif de Sousse, Hamza Belhaj est l’auteur du court métrage ”Assakaf” (le toit) qui faisait partie des films ayant participé à la session 2007 du festival international du film amateur de Kélibia. (TAP) (Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie) le 1er juin 2011)
kadhafi s’accroche à la solution africaine et refuse de partir
• Rome estime que le dirigeant libyen est fini, qu’il doit quitter le pouvoir et le pays • L’Otan indique que le régime libyen continue d’attaquer des civils
BENGHAZI – Libye(AFP) — Le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini, a affirmé hier que le régime libyen était “fini” lors d’une visite à Benghazi, fief des rebelles dans l’Est du pays, mais selon la présidence sud-africaine, Mouammar Kadhafi n’est “pas disposé” à partir.
“Le régime de Kadhafi est fini, il doit quitter le pouvoir, il doit quitter le pays”, a déclaré M. Frattini venu inaugurer un consulat italien à Benghazi.
“Ses proches collaborateurs l’ont quitté, il n’a plus de soutien international, les leaders du G8 le rejettent: il doit partir”, a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse avec le “ministre” des Affaires étrangères du Conseil national de transition (CNT), l’organe politique des rebelles, Ali al-Essaoui.
Pour forcer Mouammar Kadhafi à partir, “nous devons maintenir notre pression militaire, renforcer les sanctions économiques pour garantir l’irréversibilité du mouvement en faveur du peuple libyen”, a ajouté M. Frattini.
L’Italie, ancienne puissance coloniale en Libye, plaide en faveur d’un exil de Kadhafi et figure, avec la France, le Qatar, la Gambie, le Sénégal, la Grande-Bretagne et la Jordanie, parmi les pays ayant reconnu le CNT comme l’interlocuteur légitime en Libye.
Mais, Mouammar Kadhafi n’est “pas disposé à quitter son pays, malgré les difficultés”, a indiqué la présidence sud-africaine, au lendemain d’une visite du Chef de l’Etat Jacob Zuma à Tripoli. La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, a appelé de son côté à “un cessez-le-feu immédiat (…) pour encourager les parties en guerre à entamer le dialogue en vue d’une transition démocratique.
“Nous sommes certains que la solution au problème libyen ne peut pas être militaire, mais doit passer par un dialogue politique”, a-t-elle poursuivi. Lors de leur rencontre, MM. Kadhafi et Zuma ont discuté d’une “feuille de route” établie par l’Union africaine (UA), qui prévoit un cessez-le-feu, l’arrêt des bombardements de l’Otan et l’instauration d’une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
Le dirigeant libyen s’est dit “prêt à mettre en œuvre” ce document, a indiqué Jacob Zuma. En revanche, la “feuille de route” a été rejetée par le CNT, qui refuse de dialoguer tant que Mouammar Kadhafi est au pouvoir. La nouvelle initiative diplomatique de Pretoria intervient alors que l’Otan a intensifié ses bombardements dans le but de porter le coup décisif au régime. Selon les autorités libyennes, 11 personnes ont été tuées lundi dans des bombardements de l’Alliance atlantique à Zliten, à 150 km au sud-ouest de Tripoli.
Le lieutenant-colonel britannique Mike Bracken, porte-parole de l’Otan, a indiqué de son côté hier que le régime libyen continuait à attaquer des civils. Il a cité l’exemple de la ville de Dfania (Ouest) — située à quelques kilomètres de l’enclave rebelle de Misrata — qui a été bombardée “sans distinction”, et de celle de Yefren (Sud-Ouest), où “de violents bombardements rendent la vie extrêmement difficile et dangereuse”.