1 juin 2008

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TUNISNEWS
8 Úme année, N°  2931 du 01.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


Fathi Touzri-Hafed Jandoubi-Rami Salhi-Malek Sguaier: LA REFORME POLITIQUE ET LES QUESTIONS DE JEUNESSE

infotunisie:”Nouvelair” et ”Karthago Airlines” approuvent la paritĂ© d’Ă©change des droits sociaux

Reuters:Banque de Tunisie net profit up 51 pct in 2007

le Temps : HarcĂšlement
LÂŽObservateur :

Regards sur la ville

Libération:

Les brûleurs de frontiÚres 

le Temps :Les braqueurs cagoulĂ©s devant la cour d’appel

TAP:Le parti démocrate tranche sur 2 primaires contestées  


 

LA REFORME POLITIQUE ET LES QUESTIONS DE JEUNESSE  

1
La Tunisie est en train d’achever sa transition dĂ©mographique dans un contexte marquĂ© par une forte reprĂ©sentation de la population jeune. Ainsi, la tranche d’ñge (15-29) reprĂ©sente environ le tiers de la population, soit plus de trois millions d’habitants. Cette tendance dĂ©mographique va se prolonger jusqu’à 2015. Elle coĂŻncide avec des difficultĂ©s importantes sur le marchĂ© du travail dans un contexte Ă©conomique difficile. Cette situation va peser de tout son poids sur les politiques de dĂ©veloppement et aura certainement des consĂ©quences sur la nature, le calendrier et le devenir des rĂ©formes politiques Ă  engager dans lepays, des rĂ©formes tout aussi indispensables qu’inĂ©vitables. Plus Ă©duquĂ©s, plus ouverts et en grand nombre, les jeunes sont devenus, dans ce contexte, des acteurs sociaux de premier ordre avec en plus de nouvellesattentes. Dans cette catĂ©gorie, les groupes les plus vulnĂ©rables, ceux exposĂ©s Ă  la marginalitĂ© ou Ă  l’exclusion, sont ceux qui profitent le moins de la croissance, de la modernitĂ©, de la globalisation et ceux dont les droits sont les moins rĂ©alisĂ©s. Ils feront entendre leur voix dans l’avenir et tout projet de rĂ©forme politique devrait intĂ©grer leurs aspirations et leurs attentes.  
A cotĂ© de sa transition dĂ©mographique, la Tunisie connaĂźt aussi depuis plus de deux dĂ©cennies une autre transition toute aussi importante et dĂ©cisive, Ă  savoir le passage d’une Ă©conomie dirigiste vers une Ă©conomie libĂ©rale, de plus en plus intĂ©grĂ©e dans l’économie globalisĂ©e. Les changements ne s’arrĂȘtent pas aux seuls rĂ©formes structurels concernant le dĂ©sengagement de l’Etat, la redĂ©finition de son rĂŽle et l’encouragement du secteur privĂ©, mais vont au-delĂ  des aspects strictement Ă©conomiques aux consĂ©quences sociales indĂ©sirables en particulier l’affaiblissement du systĂšme de protection sociale, l’aggravation du chĂŽmage et le creusement des inĂ©galitĂ©s. Ce contexte social crĂ©e des frustrations et des tensions graves, surtout parmi les jeunes en difficultĂ© d’insertion ou issus de milieu dĂ©favorisĂ©.  
L’accroissement dramatique ces derniĂšres annĂ©es du taux de chĂŽmage des jeunes et en particulier des diplĂŽmĂ©s de l’universitĂ© en est l’exemple le plus inquiĂ©tant. A cotĂ© du chĂŽmage, d’autres manifestations de prĂ©carisation de la jeunesse se sont multipliĂ©es, comme l’immigration et surtout l’immigration clandestine avec son lot de malheurs, le recul de l’ñge de mariage et la forte dĂ©pendance Ă  la famille, le gonflement du secteur informel devenu l’unique espace d’attente d’emploi et l’expansion des symptĂŽmes de dĂ©tresse social comme la violence, la dĂ©linquance juvĂ©nile de survie, la consommation de substances toxiques, en forte hausse et de plus en plus prĂ©coce, les conduites Ă  risque et les signes de dĂ©tresses psychologique.  
Ces transitions surviennent aussi dans le contexte de la mondialisation qui offre des contraintes et des opportunitĂ©s. Ce contexte est marquĂ© par une ouverture et un accĂšs plus important au monde Ă  travers le dĂ©veloppement rapide et spectaculaire des NTIC, le dĂ©veloppement de la tĂ©lĂ©vision satellitaire et l’expansion du monde virtuel sur le net. A l’évidence, les jeunes semblent Ă  l’aise avec cette nouvelle technologie et ce dĂ©ferlement d’informations, d’images et de messages. La tĂ©lĂ©phonie mobile les rapproche de plus en plus ; l’Internet leur offre la possibilitĂ© de voyager, de participer, de produire, de s’amuser, d’échanger leurs expĂ©riences et leurs opinions ; et l’information satellitaire leur assure un accĂšs au monde dans toute sa diversitĂ©. 2
Cependant, cette ouverture sur le monde n’est pas offerte Ă  tous les jeunes. Le taux d’équipement de mĂ©nages en ordinateurs et Ă  l’Internet demeure trĂšs faible, la connexion des jeunes et leur maĂźtrise de l’outil informatique s’élargit certes mais reste aussi limitĂ©e et il existe dans ce domaine, comme dans d’autres domaines liĂ©s au savoir et aux services, de grandes inĂ©galitĂ©s rĂ©gionales.  
Ce contexte n’est pas dĂ©nuĂ© non plus de contraintes et de problĂšmes qui ont un impact sur les jeunes dans leur quĂȘte d’identitĂ© et de rĂ©ponses aux questions qui les tourmentent. Les jeunes vivent aussi Ă  travers ce paysage mĂ©diatique ouvert et intense, une conscience de fracture numĂ©rique nord-sud, et une compĂ©tition d’images, de messages et de sens. Un monde incertain et mal dĂ©fini s’offre Ă  eux, avec les inĂ©galitĂ©s, la misĂšre des uns et le bonheur des autres, les injustices criantes, les diffĂ©rentes formes d’exclusion, le doute sur la lĂ©gitimitĂ© du systĂšme internationale que dĂ©gage les nouvelles guerres coloniales, l’occupation de pays arabo-musulmans et les politiques des deux poids deux mesures concernant le conflit israĂ©lo-arabe.  
Par ailleurs, le contexte international actuel oppose une idĂ©ologie nĂ©oconservatrice hĂ©gĂ©monique et arrogante face Ă  une idĂ©ologie radicale et rebelle, mobilisant des deux cĂŽtĂ©s la religion et ravivant un climat de conflit de civilisation et une perception d’insĂ©curitĂ©. Ce contexte nourrit des sentiments « nationalistes » Ă  connotation religieuse, Ă©branle l’édifice sur lequel est Ă©rigĂ© le systĂšme de lĂ©galitĂ© internationale et son extension idĂ©ologique, la dĂ©mocratie libĂ©rale, met la pression sur les Etat-Nations, surtout dans le monde arable, et va peser de tout son poids sur la jeunesse, dont le tempĂ©rament rebelle est fortement interpellĂ© et sollicitĂ©. Cette situation a remis de nouveau la question de la culture, de l’identitĂ© et des valeurs au coeur des prĂ©occupations politiques et stratĂ©giques.  
Nous avons essayĂ© de voir dans quelle mesure ces questions stratĂ©giques sont discutĂ©es dans le pays, Ă  travers quels mĂ©diateurs et dans quel environnement. 3 Nous avons Ă©galement analysĂ© les opportunitĂ©s offertes aux jeunes, le degrĂ© de leur implication et l’ampleur de leur participation afin de s’adapter Ă  ce contexte particuliĂšrement difficile et Ă©laborer des rĂ©ponses Ă  leur quĂȘte identitaire.  
Partant de l’analyse de la politique officielle de la jeunesse et de la rĂ©alitĂ© tunisienne, nous avons essayĂ© de voir dans quelle mesure cette politique a Ă©tĂ© « anticipatrice » sur les tensions, les problĂšmes (Ă©conomiques, sociaux, politiques et culturels) et les dĂ©fis actuels de la jeunesse.  
Nous pensons que la politique de la jeunesse, Ă©tabli au dĂ©but des annĂ©es 90, et qui fait l’objet aujourd’hui d’une Ă©valuation, a Ă©tĂ© une politique conjoncturelle, fortement imprĂ©gnĂ©e par la crise politique avec le mouvement islamiste. Elle Ă©tait fondamentalement autoritaire, verticale, non participative, voire mĂȘme antiparticipative, et orientĂ©e vers les besoins sociaux et les politiques d’appui. La dimension culturelle de cette politique a Ă©tĂ© un Ă©chec surtout en ce qui concerne la diffusion des valeurs, y compris les valeurs de modernisme, de participation et de dĂ©mocratie. La diffusion d’une culture de consommation sans la capacitĂ© d’assouvir les aspirations a entraĂźnĂ© une addiction Ă  l’hĂ©donisme pour les nantis et une source de grande frustration auprĂšs des jeunes dĂ©munis et un dĂ©sintĂ©rĂȘt total Ă  la vie publique. L’accent mis sur le foot et la fĂȘte, afin d’écarter les jeunes des courants fondamentalistes a eu des effets inverses. Et, la dimension droit humain dans cette politique, bien que fortement reprĂ©sentĂ©e dans le discours, a connu des fortunes diverses sur le terrain. Enfin, la gouvernance du systĂšme mĂ©diatique, systĂ©matiquement critiquĂ© par les professionnels, les activistes de droit de l’homme et l’opposition Ă  cause de son cadre rigide, restrictif et monolithique, est responsable du discrĂ©dit qui pĂšse sur les mĂ©dias officiels auprĂšs des jeunes et leur Ă©migration vers des mĂ©dias Ă©trangers.  
La question islamiste a pesĂ© de tout son poids sur la marginalisation et la faible participation de l’institution religieuse dans l’effort de dĂ©veloppement du pays et la diffusion de valeurs positives en particulier les valeurs de tolĂ©rance et de dialogue, ce qui n’a guerre favorisĂ© l’épanouissement d’une pensĂ©e religieuse moderne ou l’émergence de leaders religieux crĂ©dibles et a totalement disqualifiĂ© l’institution religieuse devenu une administration publique qui n’a aucun impact sur les jeunes.
 Ces choix en matiĂšre de politique culturelle ont permis, d’une part l’émergence auprĂšs des jeunes d’un retour religieux en tant que repli identitaire et d’autre part l’éclosion d’une radicalisation religieuse « sous-terraine » liĂ©e au contexte international. Ces phĂ©nomĂšnes sont aussi liĂ©s au ressourcement culturel et mĂ©diatique, facilitĂ© par les nouvelles technologie de la communication en particulier la tĂ©lĂ©vision satellitaire, ce qui n’est pas sans poser de sĂ©rieux problĂšmes Ă  la culture du pays et Ă  son identitĂ© nationale. 4 Ces choix n’étaient pas Ă  l’évidence en faveur de la jeunesse, et il est lĂ©gitime de se demander si cette politique mĂ©diatique paternaliste, autoritaire et centralisĂ©e n’a pas entraĂźnĂ© suffisamment de dĂ©gĂąts. En effet, Ă  vouloir trop les protĂ©ger, on a participĂ© Ă  la crĂ©ation d’une gĂ©nĂ©ration passive, dĂ©pendante, dĂ©politisĂ©e, frustrĂ©e, faiblement enracinĂ©e dans sa rĂ©alitĂ© locale et peu outillĂ©e Ă  s’adapter aux grands changements que subissent le pays et le monde sans compter l’effritement de la confiance entre gouvernant et gouvernĂ©s dramatique pour lepays.  
Avec les derniers Ă©vĂ©nements de Soliman en 2006, et l’implication de plusieurs jeunes tunisiens dans des organisations « jihadistes » dans le monde, le pouvoir rĂ©alise que quelque chose n’a pas vraiment
fonctionné, du moins dans sa politique de jeunesse. La jeunesse va alors occuper le devant de la scÚne, elle devient une question stratégique prioritaire. Une consultation nationale « exceptionnelle » sur la jeunesse est ordonnée, trois ans aprÚs une consultation de routine et un an avant les élections de 2009.  
On donne alors la parole aux jeunes pour s’exprimer, les mĂ©dias sont mobilisĂ©s et un « pacte de jeunesse » est prĂ©vu en automne et servira de cadre pour la stratĂ©gie future du pouvoir dans le domaine de la jeunesse. Il est indispensable que cette initiative puisse surtout aboutir Ă  un pacte de participation qui habilite les jeunes et qui traduit une volontĂ© politique d’élargir le champ de participation en levant les blocages juridiques, administratifs et institutionnels qui l’empĂȘche de se dĂ©ployer.  
L’habilitation des jeunes suppose de travailler avec les jeunes et les laisser s’organiser, cultiver leur leadership, leur sens critique, dĂ©ployer leur capacitĂ© crĂ©atrice et apprendre par l’erreur et le succĂšs et leur permettre d’influencer les politiques publiques, les orienter et les nĂ©gocier et Ă  chercher des compromis et se familiariser avec le pluralisme.  
Par ailleurs, nous avons analysĂ© le systĂšme de protection social destinĂ© aux jeunes, en particulier le systĂšme Ă©ducatif, les politiques d’emploi, le systĂšme de santĂ© et de loisirs. Nous avons relevĂ© les difficultĂ©s Ă©normes que connaĂźt ce systĂšme sur le plan de la qualitĂ© des services, de l’accueil des jeunes, de leur participation et la rĂ©partition rĂ©gionale inĂ©galitaire des services. L’évaluation de ce dispositif rĂ©vĂšle que beaucoup de programmes sont tombĂ©s rapidement dans la routine, la composante Ă©valuation est souvent rudimentaire, les indicateurs sĂ©lectionnĂ©s pour signifier les progrĂšs sont souvent quantitatifs et peu
d’importance est accordĂ©e aux systĂšmes d’information et aux indicateurs qualitatifs et de satisfaction. Certains dĂ©partements sont mieux outillĂ©s et font un effort Ă©vident pour communiquer leur activitĂ© en particulier le ministĂšre de la santĂ© et de l’éducation. De trĂšs grandes lacunes persistent au niveau du dĂ©partement de la justice, de l’intĂ©rieur, des affaires sociales, de la jeunesse et de l’enfance. 5 MalgrĂ© les rĂ©formes engagĂ©es dans plusieurs secteurs l’efficacitĂ© du dispositif reste limitĂ©e et le bilan reste mitigĂ©. La centralisation est encore lourde et contraignante, le partenariat avec le secteur associatif demeure modeste et n’est pas couronnĂ© de progrĂšs tangibles en grande partie Ă  cause de la faible capacitĂ© de la sociĂ©tĂ© civile et de la culture bureaucratique.  
La politique d’appui Ă  l’emploi et ses multiples mĂ©canismes permet tout au plus de reporter le chĂŽmage, d’attĂ©nuer ses effets et d’amĂ©liorer l’employabilitĂ© des jeunes mais ne peut ĂȘtre une alternative Ă  la formation de qualitĂ© et Ă  la croissance soutenue.  
L’inadĂ©quation de l’éducation avec l’emploi oblige l’Etat Ă  dĂ©penser de nouveau dans la formation des diplĂŽmĂ©s ; les structures de soins de santĂ© de base ne sont pas « amies des jeunes », elles restent inadaptĂ©es Ă  leurs besoins et leurs difficultĂ©s ; le dispositif social scolaire ne dispose d’aucun indicateurs fiables d’efficacitĂ© Ă  part le cotĂ© quantitatif et son efficacitĂ© est douteuse en raison de ses limites structurelles, matĂ©rielles et organisationnelles ; la protection des jeunes des IST/Sida reste modeste malgrĂ© les programmes et les multiples initiatives ; les maisons de jeunes, symboles d’une Ă©poque rĂ©volue, peinent Ă  attirer les jeunes qui prĂ©fĂšrent les cafĂ©s, la rue ou la tĂ©lĂ©vision. Et de nombreux mĂ©canismes d’exclusion sont trĂšs actifs dans le domaine des loisirs. Se marier jeune est devenu un parcours de combattant et synonyme de pauvretĂ©. Les jeunes tunisiens boudent les activitĂ©s sportives structurĂ©es, la pratique physique reste faible et irrĂ©guliĂšre ce qui est dommage pour cette gĂ©nĂ©ration. La culture s’est rĂ©duite Ă  une quĂȘte de consommation non assouvie et un effort effrĂ©nĂ© pour« tuer le temps ».  
Ainsi, le dispositif actuel de protection social destinĂ© aux jeunes apparaĂźt comme un filet Ă  maille large, il laisser tomber beaucoup de jeunes dans la rue, le chĂŽmage, la dĂ©linquance, la toxicomanie, les maladies et dans les barques d’immigration clandestine.  
Il y a donc des difficultĂ©s Ă©normes sur la performance et la qualitĂ© du processus de dĂ©veloppement, et en particulier sur son contenu et ses valeurs comme la dimension participative, l’habilitation et la redevabilitĂ©.  
Plusieurs causes profondes expliquent la qualitĂ© approximative des services et la faible performance du systĂšme de protection social malgrĂ© les investissements publics et devant les multiples problĂšmes auxquels sont exposĂ©s les jeunes. Les responsabilitĂ©s sont certes partagĂ©es entre le pouvoir public, le secteur privĂ©, la sociĂ©tĂ© civile, la famille et les jeunes, mais la responsabilitĂ© du gouvernement nous semble plus importante en raison de son champs d’action, de son pouvoir et des ressources qu’il a Ă  gĂ©rer. Le dispositif social est lourd, fortement centralisĂ© et manque cruellement de participation. La culture de l’administration n’est pas Ă  l’aise avec la communication (intra et extra institutionnelle) et prĂ©fĂšre gĂ©rer seule ses problĂšmes. Des systĂšmes tampon de l’administration privent les hauts dĂ©cideurs d’un regard direct sur le terrain et les rapports 6 d’évaluation administratifs sont souvent marquĂ© du sceau de l’autosatisfaction et les rĂ©alisations quantitatives et ne sont pas auditĂ©s par des instances extra administratives.  
Le partenariat et la coopĂ©ration entre divers acteurs et parfois mĂȘme entre des composantes d’une mĂȘme structure manque de sophistication, de complexitĂ© et d’agencement systĂ©mique. Ce qui gĂ©nĂšre des conflits, des rĂŽles mal dĂ©finis, des compĂ©titions inutiles, des dĂ©perditions de ressource, des blocages et de l’inertie. Le tissus associatif, bien que quantitativement dĂ©veloppĂ© reste dans son Ă©crasante majoritĂ© une Ă©manation de l’Etat ou du parti au pouvoir. Il ne dispose pas de capacitĂ© rĂ©elle (autoritĂ©, leadership, ressources, communication) lui permettant de jouer un rĂŽle de partenaire Ă  part entiĂšre. Les associations sont consignĂ©es soit Ă  un rĂŽle « humanitaire » soit Ă  un rĂŽle d’auxiliaire de l’administration, au lieu d’ĂȘtre un champ de participation citoyenne, d’apprentissage, de responsabilisation et de porteur de revendications. La
gouvernance du dispositif de participation est faible et n’est pas ancrĂ©e dans une culture dĂ©mocratique. De fait il est difficile dans ce contexte de parler de sociĂ©tĂ© civile tant les rapports entre le pouvoir et les organisations sociales sont marquĂ©s par la domination totale de l’Etat et sa culture autoritaire et paternaliste. Il n’est pas Ă©tonnant dĂšs lors que ces organisations soient boudĂ©es par les jeunes, ce quinon plus n’est pas Ă  leur avantage. Le secteur privĂ© qui continuent de bĂ©nĂ©ficier des largesses de l’Etat en matiĂšre d’accompagnement, de subvention et d’incitation reste lui aussi fortement rĂ©gulĂ©. Il adhĂšre peu aux prioritĂ©s sociales du gouvernement comme en tĂ©moigne sa faible participation Ă  l’embauche des cadres, Ă  la formation professionnelle, Ă  la recherche scientifique et Ă  la protection de l’environnement pour ne citer que ces prioritĂ©s. Ce secteur continu de « nĂ©gocier » sa faible implication dans l’orientation politique moyennant des politiques fiscales avantageuses et la prolongation des bĂ©nĂ©fices accordĂ©es par l’Etat. Les jeunes d’aujourd’hui appartiennent Ă  une gĂ©nĂ©ration « dĂ©politisĂ©e », dĂ©sintĂ©ressĂ©e de la chose publique, trĂšs faiblement reprĂ©sentĂ©e dans la sociĂ©tĂ© civile ou les partis politiques, quasiment dĂ©sintĂ©ressĂ©e de la question syndicale estudiantine ou ouvriĂšre et ne participe que faiblement aux Ă©lections.  
Les jeunes ne participent pas car ils ne voient pas encore dans le cadre de participation actuel une quelconque possibilitĂ© de pouvoir changer les choses ou influencer les politiques qui les concerne. Ils ont rarement l’occasion d’ĂȘtre reconnus et voir leurs idĂ©es approuvĂ©es.  
MalgrĂ© le nombre Ă©levĂ© de structures associatives et d’organisations sociales, les jeunes d’aujourd’hui ne dispose en rĂ©alitĂ© que de peu d’alternatives d’expression structurĂ©e et organisĂ©e. Dans un environnement sociopolitique marquĂ© par une trĂšs faible participation (politique, associative et syndicale) et des rĂšgles strictes concernant l’expression de la contestation, le football demeure l’unique exutoire 7 de la frustration latente. Cet espace est sursaturĂ© de tension comme en tĂ©moigne les dĂ©bordements violents de plus en plus frĂ©quents et de plus en plus dangereux, la phrasĂ©ologie quasi martiale des chansons de stade ou les dĂ©rives rĂ©gionalistes graves. La rigiditĂ© du cadre de contestation lĂ©gale, la limitation de l’espace d’expression libre et l’absence de compĂ©tition politique en raison de l’hĂ©gĂ©monie du parti au pouvoir, le RCD, pousse les jeunes Ă  adopter des stratĂ©gies adaptatives, de plus en plus individuelles, allant du repli silencieux Ă  la violence, en passant par l’indiffĂ©rence. C’est ainsi que les attitudes de « je m’enfoutsime », le discours violents, les comportements civiques choquants, la « nervositĂ© » juvĂ©nile, la cyberactivitĂ© caustique, l’humour piquant et la musique sont autant d’expressions individuelles et collectives d’affirmation de soi, souvent chargĂ©es de contestation.  
Mais d’autres stratĂ©gies sont plus inquiĂ©tantes, comme la culture de quartier, les sectes sataniques, les gangs violents, l’angoisse identitaire ou l’identification Ă  des idĂ©ologies religieuses radicales, pouvant conduire au dĂ©ploiement d’un rĂ©pertoire comportemental encore plus violent. La situation de la jeunesse aujourd’hui et les problĂšmes auxquelles elle est confrontĂ©e exigent une nouvelle approche stratĂ©gique orientĂ©e vers le renforcement de capacitĂ© des diffĂ©rents acteurs, l’innovation institutionnelle et la recherche de l’efficience. Pour cela nous avons identifiĂ©s plusieurs axes stratĂ©giques. AprĂšs avoir bien dĂ©fini la population cible et les prioritĂ©s concernant les plus dĂ©munis, les plus vulnĂ©rables et les moins favorisĂ©es, les principaux axes identifiĂ©s concernent le dĂ©veloppement d’un systĂšmed’information fiable, et transparent sur la situation des jeunes. Ainsi que le dĂ©veloppement d’un systĂšme de protection social destinĂ© aux jeunes qui soit performant, viable et efficient. Une participation rĂ©elle et tangible des jeunes Ă  toutes les Ă©tapes stratĂ©giques. Un enrichissement de notre modĂšle de dĂ©veloppement de principes de participation, d’habilitation, de redevabilitĂ© et de droit humain. Et enfin, une coopĂ©ration fructueuse avec les pays du Maghreb dans le domaine de la jeunesse et la mobilisation des ressources. Cette stratĂ©gie devrait s’articuler Ă  un ensemble de rĂ©formes politiquesdĂ©mocratique, rĂ©alisĂ©es de maniĂšre progressive et crĂ©dible. 8 Conclusion Les jeunes sont devenus des acteurs sociaux de premier ordre, un poids Ă©lectoral futur considĂ©rable ; ils sont aussi le porte parole le plus emblĂ©matique de l’innovation institutionnelle mais ils peinent Ă  se faire Ă©couter et Ă  ĂȘtre pris ausĂ©rieux. Les changements qu’a connu le pays en rapport avec le dĂ©fi d’intĂ©gration dans l’économie mondialisĂ©e, le « boom dĂ©mographique de la jeunesse », associĂ©s Ă  la persistance d’un systĂšme politique qui a du mal Ă  se dĂ©barrasser de son attraction autoritaire et paternaliste ; constituent des dĂ©fis majeurs pour le pays et des enjeux politiques de taille. Ces changements vont mettre la capacitĂ© des diffĂ©rents obligataires institutionnels Ă  rude Ă©preuve et vont questionner l’efficacitĂ© de l’Etat et la qualitĂ© de la gouvernance.
L’analyse des diffĂ©rents volets de la politique destinĂ©e aux jeunes montre qu’ils constituent aujourd’hui le groupe social qui a Ă©tĂ© le plus affectĂ© par le tournant libĂ©ral des derniĂšres annĂ©es. Les politiques conçues pour le « protĂ©ger » du fondamentalisme l’on rendu socialement plus vulnĂ©rable. L’Etat continu de jouer son rĂŽle social mais semble dĂ©passĂ© et sa rĂ©activitĂ© demeure lente. La rĂ©ponse des politiques publique aux aspirations et aux attentes des jeunes est faible, la capacitĂ© du gouvernement est plombĂ©e par des contraintes structurelles liĂ©es Ă  la structure du pouvoir politique, Ă  la lourdeur de l’appareil bureaucratique, Ă  la culture autoritaire et clientĂ©liste, aux effets nĂ©gatifs de plusieurs institutions qui n’ont pas Ă©tĂ© rĂ©formĂ©es et surtout Ă  l’absence d’efficience dans la mobilisation des ressources organisationnelles et des capacitĂ©s systĂ©miques. L’Etat dirigiste et autoritaire dans le domaine de la jeunesse, montre ses limites et son incapacitĂ©. L’autoritarisme, les politiques d’appui et le paternalisme ont montrĂ© non seulement leurs limites mais aussi leurs effets nĂ©gatifs sur l’enracinement de lacitoyennetĂ© et l’intĂ©riorisation du comportement civique. Il serait dangereux de cĂ©der Ă  la tentation de prolonger l’encadrement stricte de la jeunesse et continuer Ă  la distraire par le foot, comme il serait dangereux de cĂ©der Ă  la tentation de « cloner » des « jeunes modĂ©rĂ©s » dans le moule rigide et idĂ©ologique de l’orientation dirigiste de l’appareil culturel officiel. Il ne suffit plus aujourd’huid’écouter les jeunes et les laisser s’exprimer dans un vaste champs « cathartique »pour faire appliquer ensuite une stratĂ©gie dont ils n’ont que superficiellement participĂ© et ou ils seront Ă©cartĂ© dans sa mise en application et son Ă©valuation. Le contexte dĂ©mographique actuel offre une excellente opportunitĂ© pour faire progresser des rĂ©formes politiques dĂ©mocratiques crĂ©dibles, avec les jeunes et leur appui, en profitant de leur potentiel crĂ©ateur inĂ©galable et leur aptitude Ă  l’innovation, afin de garantir l’émergence d’une citoyennetĂ© solide et une croissance Ă©conomique durable, plus Ă©quitable et plus participative. 9 Il est de la plus haute importance pour le pays de choisir les politiques convenables qui protĂšgent les jeunes durant leur phase de transition vers la vie adulte. Des politiques qui les reconnaĂźt, leur offre des opportunitĂ©s, des ressources, des compĂ©tences et de l’habilitation dans un environnement qui se rĂ©fĂšre Ă  la citoyennetĂ© et Ă  l’Etat de droit, le meilleur moyen d’assurer leur loyautĂ© et leur patriotisme. Nous pensons que les problĂšmes spĂ©cifiques de la jeunesse, les erreurs de certains choix politiques, les dĂ©fis actuels qu’affrontent le pays et qui ont un impact nĂ©gatif sur les jeunes et le contexte international difficile, tous ces facteurs ne peuvent ĂȘtre gĂ©rĂ©s correctement sans une rĂ©vision en profondeur des modalitĂ©s de gouvernance, du systĂšme politique, de la distribution des pouvoirs dans la sociĂ©tĂ© et de l’enrichissement de notre politique de dĂ©veloppement par les valeurs dĂ©mocratiques et des progrĂšs substantiels dans le renforcement de l’Etat de droit. DĂšs lors il est indispensable de progresser sur la voie des rĂ©formes politiques afin de mieux protĂ©ger les jeunes dans leur transition et leur offrir un environnement propice pour le dĂ©veloppement des valeurs positives d‘autonomie, de responsabilitĂ© et de patriotisme. Cela exige des progrĂšs tangibles et lisibles dans les rĂ©formes institutionnelles, des indicateurs fiables qualitatifs et quantitatifs d’élargissement de la participation, de la libertĂ© d’expression et d’organisation. Mais aussi des rĂ©formes qui touchent les causes profondes de la non participation des jeunes en particulier la culture de l’administration rĂ©gionale et locale, les capacitĂ©s systĂ©miques et organisationnelles de la sociĂ©tĂ©, l’encouragement de la dĂ©centralisation et l’indĂ©pendance des partenaires ( partis politiques, sociĂ©tĂ© civile, secteur public). L’Etat doit continuer Ă  amĂ©liorer dans cette rĂ©partition son leadership et un effet d’entraĂźnement positif.Nous vivons dans un monde globalisĂ© oĂč l’Etat-Nation est appelĂ© plus que jamais Ă  ĂȘtre performant, efficace et capable de s’adapter aux changements rapides qui risquent d’ébranler de plus en plus les acceptations anciennes de la souverainetĂ©. La rĂ©silience dans ce monde incertain est assurĂ©e en grande partiepar la capacitĂ© de se rĂ©former, de s’adapter et de savoir mobiliser toutes les ressources de la sociĂ©tĂ©.rĂ©ssumĂ© français.pdf
Fathi Touzri
Hafed Jandoubi
Rami Salhi
Malek Sguaier  

”Nouvelair” et ”Karthago Airlines” approuvent la paritĂ© d’Ă©change des droits sociaux  

 
Les conseils d’administration des deux compagnies aĂ©riennes ”Nouvelair” et ”Karthago Airlines”, rĂ©unis pour Ă©tudier l’Ă©tat d’avancement du processus de rapprochempent, ont approuvĂ© la paritĂ© d’Ă©change des droits sociaux des deux compagnies (actions et parts dans la sociĂ©tĂ©). Actuellement, les conseillers juridiques des deux compagnies travaillent sur les termes du scĂ©nario juridique le mieux adaptĂ© Ă  la finalisation de l’opĂ©ration de rapprochement, qu’ils vont devoir remettre dans les prochains jours. Aussi, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’introduire le nouvel ensemble qui naĂźtra de ce projet de rapprochement, Ă  la Bourse de Tunis. Dans ce nouveau contexte de rapprochement, une demande de lancement d’une offre publique de retrait (OPR) des actions de la compagnie ”Karthago Airlines”, a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e auprĂšs du conseil du marchĂ© financier (CMF). ParallĂšlement, un comitĂ© ad-hoc travaille sur l’exploitation efficiente des synergies dĂ©jĂ  recensĂ©es au niveau opĂ©rationnel, et pour s’assurer que le relais sera correctement passĂ© dans une logique de coopĂ©ration et de coordination, afin de concrĂ©tiser les objectifs escomptĂ©s d’un tel rapprochement stratĂ©gique, dictĂ© par l’Ă©mergence des alliances dans un secteur en perpĂ©tuelle mutation. Source : infotunisie.com  30 mai 2008  


 

Banque de Tunisie net profit up 51 pct in 2007  
 
TUNIS, May 29 (Reuters) – Banque de Tunisie BT.TN, Tunisia’s biggest bank by stock market capitalisation, said on Thursday its net profit rose 51 percent last year thanks to strong consumer credit gains. Net profit expanded to 83.1 billion dinars ($71.39 million) from 55.1 million dinars in 2006, the bank said in a statement on the bourse website. Revenue grew 10 percent to 137.4 million dinars. The bank’s interest income was up 14.3 percent at 134.9 million, and operating costs stood at 46.3 million in 2007 versus 41.2 million a year earlier. BT, like the country’s other leading lenders, benefited from the country’s economic growth of 6. 26 percent last year. (Reporting by Sonia Ounissi, editing by Will Waterman)   Source: Reuters le 29 mai 08  


 HarcÚlement ·    
 
  
 Prostitution clandestine ·       Atteinte aux biens d’autrui  Une dame divorcĂ©e de 32 ans s’est prĂ©sentĂ©e au poste de police de l’une des banlieues de Tunis pour porter plainte contre son patron l’accusant de ne pas arrĂȘter de lui faire des avances.    Elle a accompagnĂ© sa plainte par l’enregistrement d’une prĂ©tendue sĂ©quence de harcĂšlement oĂč l’on entendait une voix masculine draguer une femme et une voix fĂ©minine se refuser Ă  ces avances. La police a interpellĂ© le patron en question qui a niĂ© toute malversation de ce genre. ConfrontĂ© Ă  l’enregistrement, il s’est effondrĂ© et on a dĂ» l’emmener Ă  l’hĂŽpital pour des soins urgents. Une enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte et le patron sera entendu Ă  sa sortie d’hĂŽpital.   Prostitution clandestine Une ronde de garde nationale a arrĂȘtĂ© un homme et une femme qui faisaient l’amour au milieu d’une estafette dans la forĂȘt juxtaposant la plage d’Arrimel Ă  Bizerte. L’enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© que la femme avait des antĂ©cĂ©dents de racolage et de prostitution clandestine alors que l’homme Ă©tait mariĂ© et pĂšre de trois enfants. La femme a avouĂ© s’adonner au plus vieux mĂ©tier du monde et a reconnu ĂȘtre avec cet homme contre une rĂ©tribution financiĂšre qu’elle avait dĂ©jĂ  perçue. Son partenaire du moment n’avait pu que confirmer ses dires. Les deux ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et l’affaire a Ă©tĂ© transmise Ă  la justice.   Atteinte aux biens d’autrui Un groupe de cinq jeunes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par la police suite Ă  une communication tĂ©lĂ©phonique d’un citoyen leur reprochant d’avoir cassĂ© le pare-brise de sa voiture et saccagĂ© le garage de sa maison oĂč ils s’Ă©taient introduits en dĂ©fonçant la porte. Au cours de l’enquĂȘte, les jeunes concernĂ©s ont reconnu les faits qui leur sont reprochĂ©s justifiant leurs gestes par le fait que le propriĂ©taire les avait insultĂ©s et arrosĂ©s d’eau alors qu’ils Ă©taient en train de bavarder dans la rue. Ils ont mĂȘme affirmĂ© que la prĂ©tendue victime avait essayĂ© de renverser l’un d’eux par sa voiture et les avait menacĂ©s d’un fusil. Ce dernier a niĂ© tout en affirmant qu’il Ă©tait sorti pour leur demander de s’Ă©loigner du devant de chez lui parce qu’ils faisaient beaucoup de bruit. Les accusĂ©s ont Ă©tĂ© traduits devant le tribunal pour atteinte aux biens d’autrui.  

(Source: « le Temps » (Quotidien – Tunis), le 1er juin 2008)‏


 

 Regards sur la ville

 

 
Petits commerces Certains Tunisiens n’ont pas le sens de la fidĂ©litĂ©. Lorsqu’ils ont des difficultĂ©s de fin de mois, ils s’adressent Ă  l’épicier du coin pour subvenir Ă  leurs besoins. Et, en plus, Ă  crĂ©dit. Lorsque leur situation matĂ©rielle s’amĂ©liore, ils s’adressent aux grandes surfaces pour leurs achats. Un fait est indĂ©niable. C’est la convivialitĂ© qui existe dans les rapports entre petits Ă©piciers et clients. Mieux, l’épicier du quartier connaĂźt tout le monde. Il est le mieux placĂ© pour savoir qui est solvable et qui ne l’est pas. Annonce dĂ©passĂ©e A la dĂ©lĂ©gation de Bab Souika, une annonce du centre de formation professionnelle dans l’artisanat d’Ezzayatine, datĂ©e de 2004, est encore affichĂ©e. Il s’agit d’une annonce s’adressant aux jeunes qui ont arrĂȘtĂ© leurs Ă©tudes et voudraient bien suivre un cursus de formation dans les mĂ©tiers de l’artisanat. Ils devaient prĂ©senter leurs candidatures avant septembre 2004. S’agit – il d’une annonce renouvelable par tacite reconduction ? Salles de cinĂ©ma Selon certaines sources, le nombre de salles de cinĂ©ma est en baisse continue. Il semble que leur nombre Ă©tait de l’ordre de 160 salles, au lendemain de l’indĂ©pendance. Aujourd’hui, elles sont Ă  peine dix – huit salles. OĂč sont passĂ©es les autres ? Il est temps de sauver les salles existantes pour qu’elles ne soient pas Ă  leur tour fermĂ©es. Une Ă©tude minutieuse est Ă  faire pour comprendre cet Ă©tat de fait. Est – ce un problĂšme de programmation ? Est – ce un problĂšme de prix d’accĂšs ? Lorsqu’on se rappelle combien les salles de cinĂ©ma sont frĂ©quentĂ©es Ă  chaque cession des journĂ©es cinĂ©matographiques de Carthage, on comprend que le cinĂ©ma a ses amoureux. A priori avec un tel nombre de cinĂ©philes, les propriĂ©taires de salles doivent trouver le moyen de fidĂ©liser leur public. Transport La ligne 20 reliant la Marsa Ă  Tunis pose de plus en plus de problĂšmes aux usagers. Prendre ce bus est devenu un vrai calvaire. Si dĂ©jĂ  au niveau de la station Habib Thameur Ă  Tunis, le bus sort plein Ă  craquer que faire pour les stations intermĂ©diaires ? N’oublions pas que la qualitĂ© des services de transport est une premiĂšre condition pour la qualitĂ© de la vie dans une ville comme Tunis. Foot et bus Encore une fois, Ă  l’occasion du match qui avait opposĂ© la semaine derniĂšre l’EspĂ©rance Sportive de Tunis Ă  Jendouba Sport, les bus et le mĂ©tro – lĂ©ger ont pris une pause incomprĂ©hensible. Pourquoi perturber les dĂ©placements des non-amateurs de foot Ă  cause d’une minoritĂ© d’usagers ? Il serait plus opportun de rĂ©primer l’équipe dont le public se comporterait de façon incivique avec des actes de vandalisme. Ainsi, les bons ne payeraient pas pour les mauvais.   Source: LÂŽObservateur le  01 juin 08  

Les brûleurs de frontiÚres  
 
Pas un jour sans que de jeunes AlgĂ©riens ne perdent la vie, noyĂ©s en mer, dans leur tentative de rejoindre les cĂŽtes europĂ©ennes. Depuis des mois, ils font la une des journaux indĂ©pendants. Dans la rĂ©gion d’Annaba, dĂ©crĂ©tĂ©e par les mĂ©dias capitale des «harragas» («brĂ»leurs» de frontiĂšres et d’ordre), la plupart des familles sont concernĂ©es. A Maghnia, ce sont des enfants de 13 ans, dont des filles, qui ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s sur le point d’embarquer. Les enterrements des jeunes morts tournent Ă  l’émeute comme derniĂšrement Ă  Tiaret oĂč un ministre fut pris Ă  partie par des jeunes qui ne comprennent pas que, dans une AlgĂ©rie aussi riche, des pans importants de la population tombent en dessous du seuil de pauvretĂ©. Mais ce phĂ©nomĂšne, devenu massif, concernant des jeunes dont les deux tiers occupent un emploi et prĂšs de la moitiĂ© est de niveau universitaire, rĂ©vĂšle un dĂ©sarroi sociĂ©tal encore plus grand. L’AlgĂ©rie, mobilisĂ©e Ă  l’instar des autres pays maghrĂ©bins dans la rĂ©pression des migrants subsahariens, avait rĂ©ussi Ă  focaliser la question migratoire sur ces derniers et Ă  occulter le drame culpabilisateur de ses propres migrants, faisant de sa rĂ©pression une «rente gĂ©ographique» de protection de l’Europe. La rĂ©alitĂ© la rattrape aujourd’hui avec violence. Mais ce n’est pas d’aujourd’hui que les jeunes AlgĂ©riens fuient leur pays mĂȘme si dĂ©sormais ils sont contraints Ă  le faire plus dangereusement. Au moment mĂȘme oĂč l’AlgĂ©rie s’employait Ă  refouler les migrants africains, les jeunes AlgĂ©riens Ă©taient, aprĂšs les Marocains, la premiĂšre nationalitĂ© africaine par le nombre des expulsĂ©s d’Espagne. Alors, cette rĂ©alitĂ© n’était pas dĂ©rangeante parce qu’elle se dĂ©roulait loin du pays, depuis les cĂŽtes des pays voisins. Mais aujourd’hui, les AlgĂ©riens ne peuvent plus utiliser les passages fonctionnels et moins dangereux dans ces pays et sont donc amenĂ©s Ă  prendre plus de risques en partant depuis l’AlgĂ©rie. C’est un rĂ©sultat paradoxal de la rĂ©pression exercĂ©e par les MaghrĂ©bins, dont l’AlgĂ©rie, contre les migrants subsahariens. Des familles ont interpellĂ© le gouvernement pour les morts suspectes de leurs enfants au large, voire Ă  l’intĂ©rieur des prisons, de la Tunisie et de la Libye. Tripoli dĂ©tient selon un rapport de la Frontex (agence europĂ©enne pour le contrĂŽle des frontiĂšres), 60 000 migrants dans ses prisons dont un millier de Marocains. AprĂšs avoir fait dĂ©crĂ©ter des fatwas par les imams officiels assimilant les «harragas» Ă  des apostats s’adonnant au suicide collectif, puis avoir prĂ©vu contre eux des peines de prison allant jusqu’à cinq annĂ©es, le pouvoir algĂ©rien prend la mesure d’un phĂ©nomĂšne qui, plus que l’opposition et les mouvements sociaux cassĂ©s par la rĂ©pression et le dĂ©bauchage permis par la rente pĂ©troliĂšre, menace de le dĂ©stabiliser. Pourtant il ne tombe pas du ciel. Si les jeunes AlgĂ©riens ont recouru plus tardivement aux formes «aventureuses» de cette migration, c’est tout simplement parce qu’ils disposaient d’un exutoire migratoire supplĂ©mentaire tenant aux liens tissĂ©s avec l’ancienne mĂ©tropole. L’AlgĂ©rie a eu la plus importante communautĂ© Ă©migrĂ©e en France (oĂč se trouvait alors l’essentiel de l’émigration maghrĂ©bine en Europe) et qui a permis des opportunitĂ©s de migration grĂące notamment aux stratĂ©gies familiales et matrimoniales. Par ailleurs, il y a une interpĂ©nĂ©tration plus forte entre les sociĂ©tĂ©s algĂ©rienne et française offrant des interstices de mobilitĂ© aux individus dont l’acquisition de la double nationalitĂ©. La fermeture des frontiĂšres françaises Ă  l’immigration a donc Ă©tĂ© mieux amortie, et sur un temps plus long, par la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne. C’est ce qui explique que l’immigration algĂ©rienne fonctionne encore dans un «couple migratoire» avec la France (97 % des immigrĂ©s algĂ©riens en Europe sont en France) Ă  la diffĂ©rence des immigrĂ©s marocains qui forment une vĂ©ritable diaspora dispersĂ©e Ă  travers l’Europe car n’ayant pas eu cet exutoire, ont du plus tĂŽt se frayer d’autres chemins, le plus souvent irrĂ©guliĂšrement. Jusqu’en 2000 alors qu’il y avait respectivement 150 000 Marocains en Espagne et 150 0000 Tunisiens en Italie, les AlgĂ©riens reprĂ©sentaient moins de 10 000 immigrĂ©s dans chacun de ces deux pays. Or, cet exutoire s’est tari avec le temps car les stratĂ©gies matrimoniales ne peuvent plus participer Ă  la reproduction de la mobilitĂ© vers la France : les femmes algĂ©riennes ont maintenant, le mĂȘme taux de fĂ©conditĂ© que les femmes françaises et mettent donc moins de jeunes sur le marchĂ© matrimonial, mais surtout les jeunes issus de l’immigration se dĂ©tachent des stratĂ©gies communautaires. Alors que les Portugais continuent Ă  pratiquer pour l’essentiel un mariage dans leur communautĂ©, la moitiĂ© des jeunes AlgĂ©riens et le tiers des jeunes AlgĂ©riennes se marient en dehors de la leur mĂȘme si les mĂ©dias vĂ©hiculent surtout les images de filles mariĂ©es de force au «bled». L’épuisement de cet exutoire intervient au moment oĂč l’AlgĂ©rie est rattrapĂ©e par la rĂ©gression sociale. Plus que la pauvretĂ© qui gagne le pays, c’est le creusement des inĂ©galitĂ©s, rapidement, qui dĂ©stabilise l’ensemble d’une sociĂ©tĂ© qui y est moins habituĂ©e que ses voisines. Plus que le rigorisme moral imposĂ© aux jeunes et mĂȘme plus que l’absence de dĂ©mocratie, c’est la dĂ©liquescence du sens de l’Etat et la certitude qu’il n’existe plus de contrat social, mĂȘme injuste, qui alimente le sentiment d’insĂ©curitĂ© et souffle un vent de panique sur les couches moyennes. Or ce sont elles, en AlgĂ©rie comme ailleurs, qui fournissent, aujourd’hui, la part importante des aspirants Ă  la migration. Ce phĂ©nomĂšne est paradoxalement exacerbĂ© par l’interdit de mobilitĂ© dont sont frappĂ©s les jeunes MaghrĂ©bins alors que ces flux, malgrĂ© leur forte charge symbolique et Ă©motionnelle, restent minimes (moins de 1 400 jeunes AlgĂ©riens ont dĂ©barquĂ© en Sardaigne, leur premiĂšre destination, pendant le pic des neuf premiers mois de 2007) et que leur rĂ©pression est contreproductive. Celle-ci renforce plutĂŽt la pression migratoire aux portes de l’Europe et la fixation prĂ©caire de ceux qui ne peuvent plus repartir. Plus on ferme les frontiĂšres, plus les migrants s’installent alors que l’ouverture facilite la circulation comme ce fut le cas pour l’Est. Un million d’AlgĂ©riens, par an, se rendaient librement en France lors des annĂ©es 80 sans que l’on ait Ă  s’inquiĂ©ter de «l’immigration clandestine» alors que la question des mobilitĂ©s est devenue, aujourd’hui, le dossier noir des relations euromĂ©diterranĂ©ennes : sur le seul canal de Sicile, passage privilĂ©giĂ© des AlgĂ©riens, le nombre de morts Ă©tait de 302 en 2006. Il a atteint le chiffre de 502 dans les neuf premiers mois de 2007 Le projet d’Union pour la MĂ©diterranĂ©e pourra t-il avoir une viabilitĂ© alors que la mort continue Ă  creuser le fossĂ© entre ses deux rives ? A-t-il un sens sans l’instauration au Sud d’un Smic dĂ©mocratique et de juste gouvernance qui puisse rĂ©duire l’autisme de rĂ©gimes qui contraignent leurs enfants au suicide ? 

Source : « LibĂ©ration » (Quotidien – France), le 28 mai 2008) 


 
 

Les braqueurs cagoulĂ©s devant la cour d’appel

 

 
Tunis, Le Temps : Dans cette affaire, dont nous  avons dĂ©jĂ  relatĂ© les pĂ©ripĂ©ties   il y a   quelques temps, il s’agit d’un braquage dans un centre de taxiphone  dont le propriĂ©taire fut violemment  attaquĂ© par deux individus qui Ă©taient cagoulĂ©s et qui l’obligĂšrent  sous la menace de leur remettre une mallette  contenant  la somme de 45 mille dinars. Pour l’immobiliser, ils l’aspergĂšrent de gaz paralysant  et prirent la fuite  aprĂšs avoir commis leur forfait. Ils purent ĂȘtre  identifiĂ©s et arrĂȘtĂ©s. Ils furent inculpĂ©s de vol qualifiĂ© et de violences graves. Ils Ă©copĂšrent de condamnation pĂ©nales, en premiĂšre  instance et auxquelles ils interjetĂšrent appel. Ils comparurent derniĂšrement  devant la cour et  persistĂšrent dans leurs dĂ©nĂ©gations et la cour renvoya l’affaire Ă  une date ultĂ©rieure  aux fins  d’entendre les tĂ©moins. (Source: « le Temps » (Quotidien – Tunis), le 1er juin 2008)‏


 

 Le parti démocrate tranche sur 2 primaires contestées

 

 
Le parti dĂ©mocrate a dĂ©cidĂ©, samedi, de sanctionner partiellement deux Etats, la Floride et le Michigan, ayant organisĂ© leurs primaires au mĂ©pris du rĂšglement, une dĂ©cision qui pourrait ĂȘtre encore contestĂ©e par Hillary Clinton. Ces compromis ont, en revanche, Ă©tĂ© acceptĂ©s par le rival de Mme Clinton, Barack Obama, bien plus prĂšs qu’elle d’ĂȘtre en mesure de revendiquer la victoire de la course Ă  l’investiture dĂ©mocrate pour la prĂ©sidentielle de novembre. ” Mme Clinton m’a donnĂ© pour instruction de lui rĂ©server le droit de faire appel de cette dĂ©cision”, a dĂ©clarĂ© son conseiller Harold Ickes, qui participait Ă  la rĂ©union d’une commission du parti dans un hĂŽtel de Washington. La commission a dĂ©cidĂ© Ă  l’unanimitĂ© de faire siĂ©ger Ă  la convention du parti fin aoĂ»t, oĂč sera officiellement dĂ©signĂ© le candidat dĂ©mocrate Ă  la prĂ©sidentielle, tous les dĂ©lĂ©guĂ©s Ă©lus lors de la primaire de Floride le 29 janvier. Mais chacun n’aura droit qu’Ă  une demi-voix. Pour le Michigan, des dĂ©lĂ©guĂ©s rĂ©partis selon une solution avancĂ©e par des Ă©lus influents de l’Etat auront Ă©galement droit Ă  une demi-voix, selon une solution adoptĂ©e par 19 voix contre 8. Le Michigan et la Floride avaient organisĂ© leurs primaires en janvier au mĂ©pris du rĂšglement du parti dĂ©mocrate national. Aucun candidat n’y avait fait campagne, et le nom de M. Obama n’apparaissait pas sur lesbulletins de vote du Michigan. Mme Clinton, qui avait remportĂ© ces deux scrutins, rĂ©clamait qu’ils soient pleinement reconnus. Source :agence TAP  le 01 juin 2008

 

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