TUNISNEWS
4 ème année, N° 1357 du 06.02.2004
قناة الرأي: عريضة مساندة لقناة الرأي رشيد خشانة: تونس: الجدل يتصاعد بين المعارضة والحكم مع اقتراب موعد الانتخابات الرئاسية
اف ب: اعتماد من صندوق اوبك لتونس قيمته 12 مليون دولار رشيد خشانة: أميركا والديموقراطية في المغرب العربي
سمير صبح: الانتخابات الرئاسية في الجزائر – إيماءات الصامت الأكبر تعيد خلط الأوراق اف ب: المجتمع المدني عيل صبره أمام بطء الإصلاحات في سوريا الشيخ راشد الغنوشي : تأملات في الحج
الوحدة: عالم الاجتماع التونسي عبد الوهاب بوحديبة: أؤمن بوحدة الأمة العربية وأعمل من أجلها
CNLT: Procès du groupe de Zarzis – Le tribunal rejette les requêtes sur la forme – L’affaire est renvoyée au 2 mars pour l’examen au fond FIDH: Affaire Ben SAID / Les autorités tunisiennes doivent coopérer avec la justice française à propos de crimes de torture commis en Tunisie AFP: Crédit de 12 millions de dollars du Fonds de l’Opep à la Tunisie Le Journal Hebdomadaire (Maroc): Les dangers du modèle tunisien AP: Des experts militaires américains ont assisté l’armée algérienne dans la dernière opération contre le GSPC Liberté (Algérie): Elle prépare une offensive d’envergure dans le sud – L’armée a l’assaut des terroristes du GSPC AFP: Maroc/USA: compromis sur l’agriculture et le textile (patronat marocain) Afric.com: La victoire des journalistes du Net marocains – La presse en ligne reconnue Réalités: Harcelement sexuel au travail – Briser le mur du silence ! Nadia Omrane: Entre le voile et le string, les Tunisiennes d’aujourd’hui : Les dessous prendront-ils le dessus ? L’autre Tunisie:L’association des Tunisiens en France déclare à propos du projet de loi sur les signes ostentatoires à l’école AP: La rue algérienne partagée sur l’interdiction du voile dans les écoles françaises AFP: La loi sur les signes religieux à l’école abordée vendredi à Genève AFP: CAN-2004 – Tunisie-Sénégal: une belle partie d’échecs en perspective Reuters: Une marée de supporters algériens en Tunisie Kamel Labidi: The Muslim Brotherhood after Hodeiby
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عريضة مساندة لقناة الرأي
Procès du groupe de Zarzis Le tribunal rejette les requêtes sur la forme
L’affaire est renvoyée au 2 mars pour l’examen au fond
Conseil National pour les Libertés en Tunisie
Communiqué
Tunis, le 30 janvier 2004
1) L’ex-prisonnier politique Hedi Triki comparaît en justice
A la suite de l’épreuve qu’il vient de vivre ces dernières semaines, (les tracasseries infligées par la police politique pour l’empêcher de gagner sa vie et de subvenir aux besoins de sa famille) qui a débouché sur l’obtention d’une licence délivrée par les services municipaux, Hédi Triki a comparu le 30 janvier 2004 devant le Tribunal de Première Instance de Mehdia, dans le cadre d’une affaire en appel, (n°632), pour répondre du chef d’inculpation d’infraction à une peine de contrôle administratif, le tribunal de Ksour Essaf ayant prononcé contre lui une peine d’emprisonnement de trois mois.
La réalité de l’affaire, c’est l’obstination mise par la police politique pour le persécuter : dès sa libération de prison en mars 2003, après avoir purgé une peine de douze années d’emprisonnement, il avait été transféré au district de police de Sfax. Il avait été informé de son placement sous contrôle administratif lui assignant de résider à Sfax. A l’occasion d’un voyage à Baradaa son lieu de naissance, il découvrit alors l’existence d’une seconde décision de mise sous contrôle administratif lui assignant de résider à Baradaa. Il fit part du fait qu’il était déjà visé par une première décision, mais il eut la surprise en août 2003 de découvrir un télégramme de contrôle à son sujet alors qu’il venait d’être arrêté par la garde nationale de Baradaa. Il fut déféré alors devant le tribunal de Ksour Essaf qui le condamna.
Lors de l’audience du 30 janvier 2004, la défense a demandé le report afin d’attendre les résultats de la demande adressée au Procureur près de la Cour d’appel de Sfax, pour obtenir de la police de Sfax la preuve de sa mise sous contrôle administratif, dont la réponse tarde à venir, sans raison, jusqu’à aujourd’hui.
Le tribunal a demandé un jugement préalable exigeant de la police de lui notifier à ce sujet
2 (…)
Pour le Conseil,
Le porte parole officiel
Maître Mohammed Néjib Hosni
(traduction partielle de la version en arabe, ni revue ni corrigée par ses auteurs, LT)
Les autorités tunisiennes doivent coopérer avec la justice française à propos de crimes de torture commis en Tunisie
Un Diplomate tunisien identifié par une réfugiée qui l’accuse de torture
تونس: الجدل يتصاعد بين المعارضة والحكم مع اقتراب موعد الانتخابات الرئاسية
اعتماد من صندوق اوبك لتونس قيمته 12 مليون دولار
Crédit de 12 millions de dollars du Fonds de l’Opep à la Tunisie
«Exxon Mobil» et «British Gas» s’intéressent à la SNDP
Deux multinationales pétrolières déjà installées en Tunisie, l’Américaine «Exxon Mobil» et la Britannique «British gas» seraient intéressées par l’acquisition d’une partie du capital de la «SNDP», le distributeur national de produits pétroliers. La SNDP, inscrite par les autorités publiques au programme de privatisation de 2004, sous forme d’une cession de 35% de son capital, dispose d’un réseau de distribution qui contrôle à peu près 45% du marché tunisien. (Source : le portail Babelweb d’après Le Quotidien du 6 février 2004)Tunisie-USA : Un bureau américain d’assistance gratuite (Sic!) au profit du blé
L’U.S Wheat Associate, association des producteurs de blé des Etats-Unis envisage l’ouverture d’un Bureau d’assistance technique gratuite en Tunisie dans le domaine du blé, soit le deuxième dans la zone nord-africaine après celui du Maroc. Ce bureau aurait pour but de fournir des services gratuits pour les intervenants dans le domaine du blé, producteurs et importateurs. La création de ce Bureau viserait, entre autres, la promotion et le développement des marchés à l’exportation du blé américain. La part du marché des Etats-Unis en Tunisie est estimée à 12%, la Tunisie a importé l’année dernière des EU, près de 140 mille tonnes de blé. (Source : le portail Babelweb d’après Le Temps du 6 février 2004)Télécommunications : En 2005, recevez internet comme vos programmes TV
Il faudra attendre 2005 pour recevoir les deux chaînes nationales (TV7 et Canal 21) ainsi que la chaîne italienne RAI Uno — diffusées sur le réseau terrestre hertzien — en mode numérique. Cette information a été divulguée par l’Office national de la télédiffusion (ONT) lors de la journée d’information qui s’est tenue, hier, au pôle technologique d’El Ghazala et que l’Office a organisée pour présenter, en présence du ministre des Technologies et du Transport, M. Sadok Rabeh, son projet pilote de diffusion des programmes TV par voie terrestre selon le standard DVBT. Mis en œuvre depuis le 1er décembre 2001, mais resté encore au stade expérimental, ce projet a consisté en la mise en place d’un émetteur au niveau de la tête du réseau terrestre hertzien permettant, grâce à un traitement numérique des signaux, d’élargir la capacité de diffusion des programmes par les différents canaux existants. La numérisation du réseau et le traitement numérique des signaux permettront non seulement d’augmenter la capacité de diffusion de ces canaux qui pourront contenir plus de chaînes, mais également d’y introduire des programmes radio ainsi que des données numériques (internet) que ces derniers pourront diffuser. (Source : le portail Babelweb d’après La Presse du 6 février 2004)Tabarka aura son amphithéâtre de plein air
Le projet d’amphithéâtre de plein air de Tabarka est en voie de réalisation. Il devrait même ouvrir en juin prochain. Pour réussir ce pari, la commune vient de recevoir l’appui, sous forme de subventions, des principales sociétés pétrolières du pays. (Source : le portail Babelweb d’après La Presse du 6 février 2004)Uropathologie : Des médecins tunisiens et étrangers en conclave à Tunis
Des médecins spécialistes tunisiens, algériens, marocains et français sont en conclave en Tunisie pour débattre des moyens de prévenir l’apparition du cancer de la prostate chez les hommes de plus de 55 ans et de la cytologie de la tyroïde ainsi que d’assurer le dépistage du cancer avant l’intervention chirurgicale. La Tunisie consacre une enveloppe de 11,5 millions de dinars à la recherche dans le secteur de la santé, soit 29 pour cent du budget global réservé à la recherche scientifique, avec 4 facultés de médecine, une faculté de pharmacie et une faculté de médecine dentaire. De ce fait, les scientifiques tunisiens sont appelés à adhérer davantage aux projets de la coopération internationale notamment au 6ème programme-cadre de la recherche et de développement relevant de l’Union Européenne. (Source : le portail Babelweb d’après Le Temps du 6 février 2004)Etude : Le mouvement de «délocalisation» Nord-Sud va s’accentuer
Une étude prospective de bureaux d’études internationaux effectuée récemment a conclu que le mouvement de «délocalisation» des entreprises technologiques des pays développés vers les pays émergents va s’accentuer au cours des prochaines années. Selon le bureau d’études Gartner, l’Inde restera en tête du peloton de ces pays avec un chiffe d’affaires annuel moyen de 6,2 milliards de USD, loin devant la Chine, la Malaisie, les pays de l’Europe de l’Est. Les autres pays suivent, à l’instar des voisins des Etats-Unis, le Mexique et le Brésil, et trois pays africains : la Tunisie, le Maroc et l’Afrique du Sud. (Source : le portail Babelweb d’après Le Quotidien du 6 février 2004)Littérature : Hammam-Lif, de Tijani Azzabi
Préserver Hammam-Lif, ce petit joyau des outrages de la mémoire, telle est la tâche que s’est assignée Tijani Azzabi dans un ouvrage intitulé «Hammam-Lif. Une symphonie… en cartes postales». La rédaction de cet ouvrage a coûté une méritoire persévérance dans la recherche, des documents qui éclairent le passé de cette ville. Ville d’autant plus marquante qu’elle constituait une des résidences hivernales de la famille beylicale. C’est ainsi que Tijani Azzabi est allé jusqu’à piocher dans les registres matricules de la Direction générale de la Régence de Tunis pour reproduire des informations exhaustives sur une ville aux atouts indéniables. (Source : le portail Babelweb d’après Le Quotidien du 6 février 2004)Conseil national du MDS
Dans un communiqué rendu public hier, le Mouvement des démocrates socialistes (MDS) annonce que son conseil national se réunira le 21 mars prochain, en prévision des prochaines échéances. (Source : www.lapresse.tn, le 6 février 2004)افتتاح أشغال الدورة الأولى للجنة المركزية للتجمع الدستوري الديمقراطي
تدشين مخبر (أمريكي!!) لتحليل جودة القمح ومشتقاته
دفع التعاون العلمي بين تونس وفرنسا
استقبل السيد الصادق شعبان وزير التعليم العالي والبحث العلمي والتكنولوجيا اليوم الخميس بتونس وفدا يضم رؤساء جامعات فرنسية يتكون من السادة ميشال افيروس رئيس الجامعة المفتوحة بمونبيليه ومستشار الوزير الأول الفرنسي وجان بول فرنانداز رئيس القطب الجامعي الأوروبي وجاك فوكونيي ممثل المركز الوطني الفرنسي للبحث العلمي. وتطرقت المحادثات الى النظر في آفاق التعاون المباشر بين الجامعات ومراكز البحث والأقطاب التكنولوجية في كلا البلدين وكذلك تعزيز الترابط مع الجامعة الافتراضية في تونس بالإضافة الى إقامة مخابر البحث الدولية. كما تم بالمناسبة توسيم الباحث التونسي فريد الراشدي بالصنف الرابع من الوسام الوطني للاستحقاق في قطاع التربية والعلم الذي منحه إياه الرئيس زين العابدين بن علي بمناسبة يوم العلم 2003 وكان هذا الباحث قد اختار قضاء سنة العطلة الأكاديمية في تونس وتولى تاطير عدد من الطلبة وساهم في دفع التعاون العلمي بين المخابر التونسية ونظيراتها في فرنسا. (المصدر: موقع « أخبار تونس » الرسمي بتاريخ 5 فيفري 2004)
صندوق البلدان المصدرة للنفط يمنح تونس قرضا بقيمة 12 مليون دولار
وقعت تونس وصندوق البلدان المصدرة للنفط مؤخرا بالعاصمة النمساوية فيينا اتفاقية تمويل منح من خلالها الصندوق تونس قرضا جديدا باعتمادات تبلغ قيمتها 12 مليون دولارا ستخصص لتمويل وإنجاز وتجهيز المعهد التكنولوجى العالي بولاية باجة. ويأتي هذا القرض ثانيا في ظرف ستة اشهر بعد ان خصص القرض الأول لتمويل مشروع الفلاحة الرعوية الريفية المندمجة ويعد الاعتماد الجديد ثالث تمويل بين الطرفين منذ ان تم توقيع اتفاقية بين تونس وصندوق البلدان المصدرة للنفط لحماية وتشجيع والنهوض بالاستثمارات ووضع خط تمويل مفتوح للمؤسسات الخاصة التونسية. (المصدر: موقع « أخبار تونس » الرسمي بتاريخ 5 فيفري 2004)
خبر .. وتعليق
الرئيس بن علي يشرف على اجتماع مجلس الوزراء…
Droits de l’homme : un palier supérieur
Les dangers du modèle tunisien
أميركا والديموقراطية في المغرب العربي
إيماءات الصامت الأكبر تعيد خلط الأوراق
Des experts militaires américains ont assisté l’armée algérienne dans la dernière opération contre le GSPC
L’armée a l’assaut des terroristes du GSPC
Maroc/USA: compromis sur l’agriculture et le textile (patronat marocain)
La victoire des journalistes du Net marocains La presse en ligne reconnue
المجتمع المدني عيل صبره أمام بطء الإصلاحات في سوريا
تأملات في الحج
مشاهد من الحج:
أؤمن بوحدة الأمة العربية وأعمل من أجلها
HARCELEMENT SEXUEL AU TRAVAIL :
Briser le mur du silence !Par: Nadia Ayadi Le harcèlement sexuel sévit sous nos cieux comme partout ailleurs. Mais, sous nos palmiers, il est difficile de dénoncer les harceleurs. Les victimes se taisent, conscientes de la lâcheté de leur entourage dans ce genre de situation. Elles se trouvent alors confrontées à toutes ces femmes, souvent les plus virulentes, qui font carrière en utilisant leur corps comme seul atout. Quant à ces hommes, la majorité ne voient nulle part le harcèlement, le corps des femmes n’étant pour eux que “marchandise”… Ces femmes ont du mal à se faire entendre quand elles sont victimes des déviances sexuelles de leur directeur, professeur ou chef d’entreprise… Dans certaines usines privées, beaucoup d’ouvrières sont victimes de harcèlement. Certaines ont avoué qu’elles se laissent faire sans conviction, par nécessité et par peur de se retrouver sans travail. Or, la précarisation est un terreau fertile pour le harcèlement sexuel. Le harceleur repère la faiblesse de ses victimes. Dans cette enquête, le portrait-type de la victime était une femme de 20 à 35 ans, célibataire ou divorcée, parfois avec des enfants à charge et un niveau d’études assez moyen. Quant au harceleur, c’est monsieur “ tout le monde ”. Les conséquences les plus fréquentes, c’est la dépression qui peut aller jusqu’au suicide. La victime peut avoir une très grande douleur morale. Le harcèlement sexuel est l’ équivalent psychique du viol. La victime peut être hantée par des idées de mort et se sentir salie. Le harceleur est venu troubler son désir, a substitué son désir au sien et lui fait croire que ça pourrait presque être son désir à elle. Les victimes de harcèlement sexuel se sentent souvent coupables parce que c’est comme si leur désir avait été capté, comme nous allons le constater dans certains témoignages. Pour des raisons évidentes, les quelques jeunes femmes qui ont bien voulu témoigner ont tenu absolument à garder l’anonymat, nous avons sciemment changé leur identité. Amina, 29 ans, en chômage depuis plus d’une année. “ Etre à ma disposition au bureau et à l’extérieur du bureau ! ” “ Il y a plus de dix ans, j’ai décroché mon bac. J’ai poursuivi une filière courte pour pouvoir travailler au plus vite. Après deux ans, j’ai eu mon diplôme en langues vivantes (duel) Anglais – Italien. Je me suis très vite inscrite au bureau de l’emploi pour un éventuel poste. Quelques mois plus tard, je recevais une convocation pour un poste de secrétaire dans une boîte privée. Pendant l’entretien, le patron de la société n’a pas arrêté de me dévorer des yeux… Il me disait qu’il n’allait pas me soumettre à un concours de recrutement, bien que des centaines de jeunes filles attendent encore le poste vacant… Que j’avais beaucoup de chance parce que dans sa tête je travaillais déjà…. Et puis sans détours, il me dit crûment : “ Ecoute-moi bien ma jolie, pour que j’accepte définitivement ta candidature, tu dois être à mon entière disposition… ”. “ Bien sûr Monsieur, répondis-je, toute contente et tremblante de joie de pouvoir enfin travailler, avoir mon propre argent, de ne plus être à la charge de mon pauvre papa ou de ma maman, femme au foyer… Je pourrais même leur faire mon premier cadeau enfin !… Je rêvais encore à tout cela… quand mon interlocuteur, qui ne quittait pas des yeux ma poitrine pourtant bien cachée, et qui ne plaisantait pas, reprit : “ Parfait, je vois que tu es positive, ainsi comme je te le disais… tu dois être à mon entière disposition, matin, midi et soir… ”. Je commençais à peine à comprendre mon calvaire mais pour en avoir le cœur net je répondis : “ A ce point, mon poste nécessite-t-il autant d’heures ? ”. Il répliqua alors avec insolence : “ Matin, midi, soir, au bureau et à l’extérieur du bureau, là où je voudrais… Et je le veux… ”. Et il s’approcha de moi et toucha mon sein gauche… J’écartais sa main et sortis en courant… Je repris mes esprits et, au bas des escaliers, je me suis mise à sangloter… à pleurer à chaudes larmes, à mon rêve qui finissait en chiffon de papier-mouchoir… Je venais de perdre un poste à peine atteint… Cela fait plus d’une année que je trime encore pour trouver autre chose… ”. Nabiha, 25 ans, célibataire, exerçant dans le domaine de la communication “ Il me faisait d’abord des confidences ” Elle est brune au teint clair, des cheveux de jais cachent son beau visage et un charme discret apparaît lorsqu’elle se confie : “ Je n’ai jamais voulu en parler… C’est de l’histoire ancienne… Mais il faut en parler, il faut dénoncer, quel que soit le statut du harceleur, c’est lui le coupable !… Voici une bonne occasion de le faire. Par ignorance de leurs droits ou peur des représailles, les victimes de harcèlement sexuel ont souvent du mal à se défendre. Mon amie, qui a été aussi victime grave de harcèlement sexuel a même refusé de m’accompagner pour en parler. “ C’est tellement douloureux, que je ne veux même pas me rappeler les faits !, m’a-t-elle dit ”. Mon cas était grave à l’époque où je l’ai vécu. Aujourd’hui, c’est presque un fait anodin ! Je venais à peine d’avoir le bac, et pour une petite indépendance financière, je voulais déjà avoir mon propre argent de poche. C’est ainsi que j’ai répondu à l’appel d’un médecin qui cherchait une secrétaire. Le cabinet médical était situé à deux pas de chez mes parents et le travail était à mi-temps… l’idéal ! Je rencontrai ce médecin dans son cabinet pour la première et dernière fois. Il n’était pas beau, mais avait cette classe qu’ont certains du métier. Il se confia très vite à moi en me disant qu’il avait fait ses études à l’étranger, que ce n’était pas du tout facile, que la vie ne lui avait pas fait de cadeaux, qu’il avait trimé seul sans l’aide de personne, même pas de ses parents qui n’avaient pas les moyens de lui envoyer de l’argent, qu’il s’était assumé en terminant brillamment ses études… Il voulait sans doute me mettre en confiance et j’allais presque m’apitoyer, lorsqu’il s’est approché de moi et voulait que je l’enlace. Comme j’étais sous l’effet de la surprise, il l’a fait lui-même, c’est alors que je me secouai d’un coup et sortis en courant. Je n’en ai jamais parlé à personne et j’ai repris très vite mes études. Aujourd’hui, j’ai un poste stable, mais beaucoup de femmes victimes de harcèlement me racontent souvent leur tragédie ”. Noura, 34 ans, mariée, deux enfants “ Il voulait que je sois nue sous mes jupes… ” “ Je suis diplômée HEC, je suis restée sans travail pendant plusieurs mois, jusqu’au jour où j’ai eu une demande en mariage. Le travail n’étant plus pour moi une priorité, je vivais plutôt l’effervescence des préparatifs. J’aimais beaucoup mon fiancé, qui est devenu à présent mon mari. Il me le rendait bien et avait toutes les qualités d’un homme idéal, aimant, attentionné et honnête. Malgré son maigre salaire, il faisait de son mieux pour que je ne ressente pas un quelconque manque. Nous avons eu un premier enfant qui est venu égayer encore plus notre amour. Une année après, une petite sœur est venue tenir compagnie à notre fils… Nous étions aux anges, heureux et comblés. Cependant, les dépenses n’arrêtaient pas et notre minuscule appartement ne suffisait plus. La santé de mes enfants était menacée, d’autant plus que l’humidité gagnait du terrain et mon fils était devenu asthmatique… C’était urgent, il fallait que je trouve du travail, que mon fils soit soigné correctement, que l’on change d’appartement… Face à cette situation, je commençai à chercher du travail, à éplucher les annonces, à déposer mon CV un peu partout… Jusqu’au jour où je tombai sur une société privée cherchant un cadre marketing ayant à peu près mon profil. Un rendez-vous fut pris et je décrochai très vite le poste. Je n’en revenais pas. J’étais tellement heureuse ! Au fil des jours, je donnais entièrement satisfaction. Le patron m’encourageait et augmenta très vite mon salaire. J’ai, en outre, pu avoir un autre appartement pas très loin de la société, grâce à l’intervention du patron. La santé de mon fils s’améliorait et les finances communes aussi. J’étais appréciée et valorisée par mes collègues. J’évoluais dans ma carrière tout en m’épanouissant, jusqu’au jour où, étant seule dans mon bureau, mon patron s’approcha de moi ; il me dévisagea en lançant un regard insistant sur ma poitrine, à peine dévoilée sans doute. Il me dit qu’il n’en pouvait plus depuis quelque temps, qu’il avait trop envie de moi… Il flirtait à la limite de la normalité lorsqu’il s’approcha davantage. Je lui ai signifié qu’il fallait être raisonnable, qu’il fallait respecter le fait que je suis mariée… “ Moi aussi je suis marié, des “extras” de temps à autre n’ont jamais fait de mal à personne… ”. Je n’en croyais pas mes oreilles… Je ne voulais pas non plus le brusquer… Je me suis levée, ai pris mon sac et suis partie en me dégageant d’une respiration trop rapprochée. Je n’avais rien dit, même si mon mari remarqua une inquiétude affichée sur mon visage. Le lendemain, le visage du patron était sombre, à peine s’il répondit à mon salut. Je repris normalement mon travail et mon sérieux. Une semaine après, il m’appela pour me demander de lui ramener un dossier qui traînait depuis deux jours sur mon bureau ; il ajouta que je commençais à reculer, que ma façon de ranger les dossiers était lamentable, ma façon de parler aux clients… D’un coup, je ne comprenais plus rien, j’étais découragée… Tous les jours c’était des remarques déplaisantes. Je sortais de plus en plus tôt pour retrouver mes enfants, le matin je traînais un peu plus à la maison. Le patron, qui remarquait mes retards, n’arrêtait plus de me faire des reproches et, à chaque fois qu’il posait son regard sur moi, je sentais son mépris et je me sentais alors nulle et moche. Un jour, il m’a dit que si je ne changeais pas de comportement, ce serait la porte et qu’une autre candidate beaucoup plus compréhensive et obéissante était déjà en pourparlers avec lui pour occuper ma place… A cet instant, tout a basculé dans ma tête, je revoyais mon fils malade, une habitation insalubre, le chômage… Non, non, il me fallait pas que je quitte mon travail salutaire… chercher encore, prendre le bus, rater des rendez-vous…. Lorsque que je me suis confiée à mes amis, tout le monde s’est récrié en me disant que je ne me rendais pas compte de la chance que j’avais, que je crachais dans la soupe, qu’une place aussi bien payée et stable, on ne la lâchait pas… Je finis par me sentir coupable. Puis, loin d’être motivée, j’ai fini par accepter les avances de mon patron. Mon salaire a été triplé, ma garde robe refaite. J’étais rassurée sur le plan matériel sans que le cœur y soit. Il me lisait des textes libertins et voulait que je sois nue sous mes jupes au bureau, et quand nous étions seuls, il glissait ses mains en cherchant à atteindre mon intimité. J’étais devenue un objet de plaisir… J’étais le prolongement naturel d’une relation de travail qui finissait au lit. Je n’étais plus moi-même, je me sentais actrice dans un mauvais film. Je devais être disponible tout le temps. Il m’arrivait de pleurer très souvent, d’être dégoûtée. Il me consolait en me disant que j’étais la plus jolie, que tous les hommes avaient envie de moi et qu’il me protégeait d’eux… Je commençais à avoir peur parce que je devenais indifférente à tout, j’étais anesthésiée lorsqu’il me touchait. Je n’osais plus à présent confier mes angoisses et ma torture morale, j’étais malgré tout complice de ce système. Depuis cinq ans que je travaille dans cette boîte, je me sens comme ensorcelée, j’y suis attachée…., je vis un confort matériel mais pas du tout moral. Il m’arrive de vouloir quitter, de chercher ailleurs, mais les opportunités sont tellement rares et que le bien-être de mes enfants soit menacé m’est insupportable ”. Radhia, 32 ans, mariée, un enfant, exerçant dans le domaine public “ Il m’a violée, alors que je ne prenais aucun moyen de contraception ! ” J’ai pu avoir un poste stable dans le domaine public. J’ai été titularisée quelque temps après grâce à une connaissance qui travaillait dans le même établissement. J’étais contente et rassurée de pouvoir bénéficier de la Caisse sociale, d’être prise en charge en cas de maladie ainsi que ma petite famille… Je m’investissais avec sérieux dans mon travail. Rigueur et ponctualité étaient ma devise. Quelque temps après, la personne qui avait permis mon recrutement a été nommé dans la même direction que moi. J’étais réjouie et, en plus, c’était mon chef hiérarchique. Cette joie était d’ailleurs réciproque, mais combien je l’ai regretté plus tard ! Au fil des jours, il avait de plus en plus recours à moi lorsqu’il avait besoin d’un quelconque dossier ou d’un renseignement. Je faisais tout pour travailler au plus vite. Un jour, il m’a demandé de lui donner un document placé derrière son bureau. J’étais d’abord étonnée, car il était beaucoup plus facile qu’il le fasse lui-même car l’accès au meuble n’était pas facile. Je me suis exécutée malgré tout en effectuant une gymnastique pas du tout aisée pour lui procurer le document. Il fallait en effet que j’écarte mes jambes pour ne pas frôler un gros vase… « Tu as de belles jambes tu sais ?», me lança-t-il tout à coup. Je commençais alors à comprendre son manège, mais je faisais toujours celle qui ne comprenait rien. Ses appels devenaient de plus en plus fréquents pour n’importe quel motif… Quand il me dictait une lettre, il me disait que j’avais de beaux yeux, que ma poitrine l’excitait… Je pensais au fond de moi-même que je lui étais redevable de quelque chose, j’avais pensé lui offrir un beau présent pour son anniversaire, mais je n’avais jamais pensé qu’il avait un tel scénario dans sa tête… Un jour, il m’appela pour me donner une liste de personnes à contacter. Je pris note et m’apprêtait à sortir : “ Attends, dit-il, il s’approcha de moi ; alors que je touchais la poignée de la porte qu’il referma en me disant : “ J’en peux plus ! et tu me le dois bien non ? ”, et il glissa sa main à l’intérieur de mon chemisier. Je le repoussai d’un coup en lui disant : “ Vous devriez avoir honte de vos agissements ”. Pendant trois semaines, j’ai eu la paix. Un jour, il était presque 17 heures et il me donna à traiter un dossier qui nécessitait au moins quatre heures de travail. Il me dit que c’était très urgent, qu’il devait être terminé le jour même. Je me suis mise très vite au travail, j’en oubliai l’heure. D’un coup, je levai la tête, il faisait déjà nuit noire. Il n’y avait plus personne dans l’entreprise. Je pris peur, quand soudain la porte s’ouvrit d’un coup… C’était lui… Et là, il s’approcha de moi, m’attira vers lui, déchira mon bustier, souleva ma jupe… Je me défendais de toutes mes forces… mais il était le plus fort, mon corps frêle était soumis à cette puissance. Mes collants étaient déchirés, mon slip en lambeaux, il me jeta à terre et me viola avec férocité… et il disparut. Je me relevais, salie, souillée, je paniquais, en plus je ne prenais aucun moyen de contraception (ma santé ne le permet pas)… Je ne sais plus comment j’ai pu rentrer chez moi sans pouvoir rien dire. J’étais bloquée, muette et démolie… Depuis, je ne sais plus comment j’ai eu cette force de ne rien dire… On ne me croira pas, ou bien je détruirai bêtement mon couple, je me retrouverai en plus sans travail… Tout me bloquait et je me taisais à jamais… D’ailleurs, mon chef me viola une seconde fois…. J’ai dû subir ce calvaire encore très longtemps, mais heureusement, il a été muté ailleurs et depuis personne n’est au courant de ma terrible histoire… Je suis tombée en dépression grave et les congés de maladie s’accumulaient…. Aujourd’hui, je retrouve à peine le calme dans ma tête, car je suis en thérapie depuis huit mois. Je me libère peu à peu du poids de ce qui m’est arrivé. J’arrive au moins à en parler avec quelqu’un qui comprend, qui conseille… ” Trois femmes harcelées dans la même entreprise “ J’ai été harcelée après mon retour d’un congé de maternité ”. Souad, Hédia et Mériem travaillent dans une même entreprise depuis douze ans. Depuis trois ans, un nouveau chef hiérarchique a été nommé. Leur vie a d’un coup basculé, est devenue un enfer. Souad, secrétaire, nous confie : “ De retour d’un congé de maternité, j’ai constaté que le comportement de mon chef était devenu humiliant. A chaque fois que je lui remettais un dossier, il me prenait les mains, essayait de les caresser. “ Si tu veux que je supprime ta sanction, donne-moi ce qui est à moi ! ” Un jour, alors que je montais les escaliers, il a voulu me prendre dans ses bras. Une autre fois, je l’avais appelé au téléphone pour l’informer de mon retard, il m’a répondu : “ J’ai passé toute la nuit à rêver de toi ”. Un autre jour, alors que j’étais dans son bureau, il m’a poussée contre le mur et tenté de m’embrasser. Je l’ai repoussé et me suis enfuie en pleurant. J’ai informé le P-DG en lui notifiant clairement que j’étais victime de harcèlement sexuel de la part de mon supérieur hiérarchique. Pour me punir, mon chef s’est mis à refuser toutes mes demandes de congé, à rejeter mes congés de maladie, à m’humilier. Mon fils était malade, j’ai envoyé un certificat médical selon les normes légales, il a considéré que mon absence était irrégulière et m’a adressé une sanction administrative du premier ordre (rappel à l’ordre). J’en ai pleuré, moi qui pendant des années n’ai jamais eu le moindre reproche professionnel. J’ai eu d’un coup une douleur insupportable au bras gauche. Je n’étais pas bien dans ma peau. J’ai consulté un neurologue qui m’a mise en congé de maladie pour un mois, puis deux semaines supplémentaires car ma santé ne me permettait pas de reprendre le travail. A mon retour, j’ai constaté que mon salaire avait été amputé “ pour absence non justifiée ” et ce, parce que mon chef avait appris que j’avais saisi la Direction Générale pour son harcèlement. Un jour, il m’appela pour me dire qu’il regrettait ses agissements et que dorénavant il allait changer tout en s’excusant. Il m’a demandé de reprendre normalement mon travail… Et j’ai pardonné. Un jour il m’a offert un appareil électrique que j’ai refusé. Une semaine après, il m’appela dans son bureau et a remarqué que j’avais les doigt imprégnés de mercurochrome. Il me dit alors : “ Est ce que ce sont les mains d’une secrétaire ? —Mon fils est malade, avant de venir très tôt le matin, je l’ai soigné ! et puis je suis mère et épouse, j’habite très loin. Je m’occupais beaucoup plus de moi-même lorsque j’étais jeune fille… —Dommage que je ne t’ai pas connue à cette époque, je ne t’aurais pas manqué ! Si tu veux que je supprime la sanction, donne-moi ce que je te demande ”. Un jour où, épuisée, humiliée, blessée, Souad a quitté le bureau de son chef en pleurs, ses collègues ont interpellé le représentant syndical. Celui-ci a provoqué une confrontation entre le harceleur et Souad. Confondu, il a avoué, puis s’est excusé en disant : “ Considère-moi comme ton frère ”. Souad a été mutée dans un autre service. Mais le harcèlement n’a pas cessé. Elle a saisi encore une fois la Direction Générale. Sans résultats. “ Ma vie est devenue un enfer. J’ai consulté un autre psychiatre qui m’a mise encore en congé de maladie ”. “ Des attouchements et des invitations… ” Hédia est chef de secteur. Elle a été victime de harcèlement sexuel de la part du même chef. “ Il m’appelait dans son bureau pour un travail. Très vite, il me faisait des avances. Je protestais. «Je voudrais pourtant t’embrasser là… disait-il en indiquant ma bouche. Quand est-ce que tu vas me donner ce qui m’appartient ?». Un jour, il s’est précipité sur moi pour m’embrasser. Je l’ai repoussé. Après, il m’a téléphoné pour s’excuser, déclarant que son comportement était fraternel. Ensuite, il a utilisé son pouvoir pour me harceler moralement : refus de congé, rejet de demande de participation à un cycle de formation, contre-visite médicale… Tous les moyens qu’il croyait efficaces pour me faire céder… J’ai également notifié par écrit ce qui m’arrivait à la Direction Générale. Aucun résultat. Ma santé mentale a été ébranlée. Je suis en thérapie”. Mériem, la troisième femme travaillant dans la même entrepris, a été harcelée par un autre chef hiérarchique. Elle a vécu les différentes tentatives : attouchements, invitations à sortir avec lui… Puis intimidations, pressions, campagnes de dénigrement, sanctions administratives…. Mériem est malentendante et communique grâce au langage labial. Un jour son chef lui a demandé de s’approcher de lui pour lui montrer quelque chose dans un dossier qu’elle venait de lui remettre. En s’approchant, elle s’aperçut qu’il avait ôté son pantalon et son caleçon. Elle s’est enfuie, choquée, en retenant ses cris… Blessée, humiliée, fragilisée, elle est aussi en thérapie aujourd’hui. (Source: Réalités N°945 du 5 février 2004) |
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