Tunisie: un parti d’opposition change de chef, veut une coalition laïque
(©AFP / 06 août 2007 18h56)
TUNIS – Le parti d’opposition tunisien Ettajdid (« renouveau » – légal), a annoncé lundi la désignation de l’universitaire Ahmed Brahim, nouveau secrétaire général de cette formation oeuvrant à la formation d’une « coalition démocratique » laïque.
Linguiste de formation, Ahmed Brahim, 61 ans, a été désigné par consensus pour succéder à Mohamed Harmel, chef historique du Parti communiste tunisien fondé en 1920 et rebaptisé Ettajdid en 1993.
Cette désignation fait suite à un congrès ouvert le 30 juillet qui a été marqué par la cooptation problématique de personnalités indépendantes, parmi lesquelles certaines se sont finalement retirées, selon la presse.
M. Harmel, 78 ans, qui avait décidé de quitter la direction du parti en « exemple d’une alternance nécessaire au pouvoir », restera président d’honneur, un poste nouvellement créé pour lui.
Pour M. Brahim, son élection « répond aux principes de l’alternance et de la démocratie » revendiqués par Ettajdid. « Mon premier objectif est de combler les lacunes » apparues durant le congrès, a-t-il cependant déclaré à l’AFP.
« Nous tenterons d’élargir davantage la coalition démocratique en vue de mettre fin à l’émiettement de l’opposition », a-t-il ajouté.
Mahmoud Ben Romdhane, ex-président de la section d’Amnesty International fait partie des indépendants ayant rallié Ettajdid au poste de secrétaire général-adjoint dans un bureau politique de douze membres élus.
Dans des motions approuvées par le congrès, ce parti souligne la nécessité de doter la Tunisie d’une « nouvelle Constitution pour garantir l’alternance et la séparation des pouvoirs ».
La formation, qui avait parrainé un candidat à l’élection présidentielle de 2005 en Tunisie, prône en outre des réformes pour attirer l’investissement en Tunisie et une « parité totale » entre les sexes.
Ettajdid aspire à l’émergence d’un pôle laïque qui ferait contre-poids à une alliance constituée par deux partis d’opposition légaux avec des partisans du parti islamiste Ennahda (« renaissance »).
Ennahda, interdit en 1991, a refait surface en Tunisie en 2005 dans la foulée d’une grève de la faim collective observée par des opposants pour le respect des libertés publiques.
Une trentaine de partisans d’Ennahda, dont certains condamnés à perpétuité, ont été graciés par le président Zine El Abidine Ben Ali, à l’occasion de la fête de la République le 25 juillet dernier.
Tunisiennes intoxiquées en Roumanie : le parquet ouvre une enquête
AFP 06.08.07 | 19h54 Le parquet tunisien a ouvert une information judiciaire sur les circonstances « exactes » dans lesquelles une ressortissante tunisienne a trouvé la mort dimanche en Roumanie, a-t-on appris lundi de source officielle. Le parquet s’est saisi de l’affaire et « un juge d’instruction a adressé une commission rogatoire aux autorités judiciaires roumaines et doit se rendre en Roumanie pour en suivre l’exécution », a-t-on indiqué de même source. La victime identifiée comme Hanane Jouini, 25 ans, est décédée d’une intoxication d’origine inconnue et six autres Tunisiennes, prises de malaise, ont été hospitalisées. A Bucarest, le ministère de la Santé avait annoncé le décès d’une Tunisienne employée d’une société d’Ineu (ouest de la Roumanie) et l’hospitalisation de six autres. « L’intoxication n’est pas d’origine alimentaire. Les personnes intoxiquées souffrent de troubles respiratoires et de convulsions », avait indiqué la responsable de l’Autorité locale pour la santé publique, Gabriela Tarle. Les sept femmes font partie d’un groupe de 40 employées tunisiennes d’un fabricant de câbles automobiles ayant passé la nuit de samedi à dimanche dans la discothèque de l’hôtel où elles sont hébergées, dans la station touristique de Moneasa (ouest). Un membre de l’ambassade de Tunisie à Bucarest s’est rendu sur place « pour garantir la protection des membres de la communauté tunisienne résidant dans la ville d’Arad, a-t-on ajouté à Tunis.
Tunisie : Cogitations sur le calcul du taux de pauvreté
Par Abou SARRA Le débat sur la pauvreté, ses origines, son calcul et les moyens de l’éradiquer définitivement vient d’être relancé, à l’occasion, de la publication, mardi 24 juillet 2007, des résultats de l’enquête nationale sur les dépenses, la consommation et le niveau de vie des ménages 2005. Selon cette enquête, le taux de pauvreté en Tunisie continue de reculer. Il est passé de 4,2% en 2000 à 3,8% en 2005. Le nombre des pauvres a reculé de 183 mille, en une dizaine d’années, passant de 559 mille en 1995 à 399 mille en 2000 et à 376 mille en 2005, regroupés dans 59 mille familles, et ce, en dépit d’une augmentation du nombre de la population totale d’un million d’habitants au cours de la même période. A première vue, il s’agit d’une performance à l’actif du gouvernement tunisien. D’ailleurs, le ministre du développement et de la coopération internationale, Mohamed Nouri Jouini, qui a présenté les résultats de cette enquête, n’a pas manqué de l’exploiter politiquement en tant qu’indicateur fort positif de la réussite du modèle de développement tunisien qui se fonde sur l’indissociabilité entre le social et l’économique. Mieux, en responsable averti, il a eu le grand mérite de le reconnaître. Il a même accepté le discours contradictoire. C’est que le taux de pauvreté peut être calculé de plusieurs manières différentes. Pour les «économicistes», amateurs de pourcentages et férus des statistiques des institutions de Bretton Woods (FMI, Banque Mondiale..) , le taux de pauvreté est déterminé en termes monétaires. Autrement dit, est pauvre, toute personne qui dispose d’un ou de deux dollars par jour pour survivre. C’est le cas de la méthode utilisée par la Tunisie. Même si M. Jouini tient à définir le pauvre comme celui qui ne peut pas subvenir à ce qu’il appelle « les besoins recommandés ». Il faut admettre que l’enquête sur les dépenses, la consommation et le niveau de vie des ménages 2005 a beaucoup innové. Les statisticiens tunisiens ont abandonné la méthode de calcul du taux de pauvreté adoptée, depuis, 1980. La nouvelle méthode se fonde sur des données actualisées et sur le choix d’une tranche de population référentielle unique pour les milieux urbain et non urbain. Auparavant, les statisticiens utilisaient deux échantillons, l’un pour le monde rural et l’autre pour le monde urbain pour calculer le taux de pauvreté. Autre nouveauté : la nouvelle méthode utilise « les besoins recommandés » en calories pour évaluer le seuil de pauvreté en matière d’alimentation. Le niveau de « ces besoins recommandés » dépasse les besoins minimums utilisés par l’ancienne méthodologie. L’autre méthode de calcul est utilisée par le Programme des Nations unies pour le développement humain. Il s’agit d’évaluer, à travers l’Indice de développement humain, IDH » le degré de pauvreté en termes de misère humaine et de qualité de vie tolérable. La pauvreté est perçue, ici, comme une humiliation, un état d’esprit, une incapacité d’accès, un état de manque dans lequel une personne est privée des conditions de vie essentielles et ne disposant pas de nécessités aussi vitales que la nourriture, l’eau, les soins sanitaires, le logement, l’habillement, l’éducation. Si on utilise cette méthode pour calculer le taux de pauvreté en Tunisie, ce dernier serait dans la fourchette de 15 à 19%. C’est l’analphabétisme de la jeune fille rurale qui alourdit ce taux. Heureusement, la prise de conscience des pouvoirs publics de cette lacune est très élevée. Dans la note d’orientation de la décennie 2007-2016 on lit notamment : «Eu égard aux exigences du développement fondé essentiellement sur l’appropriation des qualifications et compétences par les ressources humaines, l’action portera sur la réduction du taux national d’analphabétisme à moins de 8%, d’ici l’année 2016 ». Dans l’ensemble, il faut reconnaître que même avec cette méthode du PNUD, le taux de pauvreté n’a cessé de reculer et que la Tunisie satisfait, actuellement, les trois quarts (3/4) les critères du PNUD et la plupart des objectifs du millénaire. Donc acte… (Source : Webmanagercenter.com (Portail économique – Tunis), le 2 août 2007)
Assurance maladie: Un mois après l’entrée en application du nouveau régime Qu’est ce qui a changé ? -Les affiliés réclament davantage d’information alors que les médecins spécialistes libéraux sont encore réticents…
Un mois après son entrée en application, le nouveau projet de l’assurance-maladie n’est pas encore parvenu à une phase de bilan mais, un constat reste toujours possible pour relever les premières impressions de tous les intervenants et, là, les affiliés sont unanimes : l’information précise manque terriblement. : « Personne, même pas les guichets de la CNAM, ne dispose des éléments nécessaires pour fournir les éclaircissements demandés par les affiliés. Malgré leur bonne volonté, les agents ne parviennent pas à répondre à nos interrogations. Pourtant, le service d’accueil a un rôle important en matière d’information et d’orientation, surtout dans cette phase de démarrage de la réforme. C’est un poste très sensible. Or, il est confié à un agent de sécurité au centre du Bardo !! Donc, il est clair qu’un grand travail reste à faire sur ce plan. ». Du côté des professionnels, l’impression générale est qu’il n’y a pas eu pratiquement de changement dans le mode de suivi des prises en charge des maladies de longue durée sauf que le nouveaux cas (les Affections Prises en Charge Intégralement) doivent passer systématiquement par un médecin conventionné. Quant à l’application des parcours de soins ne sera entamée qu’au 1er juillet 2008. Les affiliés auront à choisir, d’ici le 31 mars prochain entre l’une des trois filières proposées. Faute de quoi, ils seront intégrés dans la filière hospitalière. Entre-temps, il est nécessaire de palier ce déficit communicationnel par la multiplication des campagnes de sensibilisation expliquant la consistance de la réforme et facilitant l’accès à ses prérogatives. D’ailleurs le Temps a cherché à avoir une idée sur les interrogations en suspens de chacun des intervenants dans cette réforme pour contourner les points qui restent à élucider. Du côté des affiliés Du côté des affiliés, le principal souci concerne essentiellement l’accès aux prestations médicales. En effet, l’ancien régime, notamment pour les affiliés de la CNRPS, leur permet d’accéder aux consultations de tout le corps médical, public et privé. Par contre, la réforme restreint la consultation aux prestataires de services conventionnés avec la CNAM. Et comme les médecins ne font, semble-t-il, pas la queue pour se conventionner, le choix des affiliés est très réduit surtout dans les grandes concentrations comme Tunis et Sfax. A Tunis, ils ne sont même pas 10 % à être conventionnés. En plus, souligne un affilié : « la consultation suppose une confiance du patient dans les capacités du médecin auquel il confie sa santé. Or, la liste est très limitée, d’une part, et contient essentiellement des praticiens en manque de clientèle, d’autre part. Aucun des noms des grosses, voire les moyennes pointures de la médecine n’y figure (*). C’est donc un pas en arrière en matière de choix des médecins auxquels les affiliés ont accès. Ceci représente une forme de pénalisation des affiliés que la CNAM est appelée à réviser. La CNAM peut s’inspirer de l’exemple français en matière d’accès aux prestations de tous les praticiens et de privilégier les médecins conventionnés pour le remboursement. Autrement, ils ne pénalisent pas les médecins non conventionnés mais, plutôt, les affiliés en restreignant leur choix à un groupe défini de praticiens. C’est une atteinte à un principe fondamental de la déontologie qui accorde la liberté de choix du médecin par le malade. ». Les affiliés crient aussi à un manque flagrant de communication sur les différents sujets qui intéressent les affiliés et, notamment, les retraités parmi eux. Selon eux : « l’entrée en application de la réforme a été précédée de tout un tapage médiatique sur le ticket modérateur. Or, rien de ceci n’a été, encore, pratiqué en raison de l’application progressive de la réforme. En plus, ce processus progressif n’est pas du tout assimilé par les affiliés. C’est autour de tels détails que les campagnes de sensibilisation doivent être axées. » Les prestataires des services Si du côté des pharmaciens, des laboratoires d’analyses médicales, des centres de radiologie et, voire les dentistes, aucun problème n’a été posé en matière d’honoraires. Les médecins spécialistes libéraux contestent la proposition qui leur a été faite par la CNAM et qui a été scellée par la convention sectorielle signée avec le Syndicat Tunisien des Médecins Libéraux. Ils trouvent qu’elle n’est pas en harmonie avec l’esprit du code de déontologie concernant les honoraires et le libre choix du médecin par le malade, notamment. Ils réclament l’ouverture de négociations avec leur syndicat représentatif : le Syndicat Tunisien des Médecins Spécialistes Libéraux « STMSL » pour un éventuel annexe à la convention sectorielle qui permet d’expliciter certains points litigieux. D’ailleurs, c’est ce qui explique le faible taux de conventionnement de cette corporation (inférieur à 20%). La réforme de l’assurance-maladie passe, donc, par une phase transitoire. Le gros des dossiers gérés concerne les anciennes prises en charge de maladies de longue durée (près de 60.000). La base de données de la CNAM est en phase de constitution. Le réseau de prestataires privés des services médicaux est en gestation. La structure de remboursement a dépassé le cap du rodage. Mais, c’est surtout la communication qui manque. Pourtant, c’est le pilier fondamental de toute réforme. Donc, beaucoup de travail reste à faire, surtout en matière de communication de l’information. Mourad SELLAMI (*) Hormis les médecins qui pratiquent l’activité privée complémentaire et dont la présence dans cette liste soulève des interrogations quant à la légalité du conventionnement des APC. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 5 août 2007)
Conseil National de l’Association Tunisienne des Mères (ATM) Grand réseautage en Tunisie et à l’étranger « Oula », trousseaux de mariées et…Internet : traditions et modernisme du tissu associatif
Les travaux du troisième conseil national pour l’an 2007 de l’Association Tunisienne des Mères (ATM) se sont déroulés hier au siège de l’association. Placé sous le thème « la mère tunisienne fière de la République de demain et soutient la candidature du Président Zine El Abidine Ben Ali aux élections présidentielles 2009 », le conseil a été organisé sous le haut patronage de Mme Leila Ben Ali. Le rendez-vous fut également une occasion pour célébrer le 15ème anniversaire de l’ATM et inaugurer le bazar caritatif et la « Oula ». Cerise sur le gâteau, 15 trousseaux de mariage ont été offerts aux cinq futures mariées aux besoins spécifiques. L’ouverture officielle a été assurée conjointement par M. Abdallah Kâabi, ministre de la Jeunesse, du Sport et de l’Education Physique, M. Kamal Hadj Sassi, Secrétaire d’Etat et M. Mondher Friji, gouverneur de Tunis. Dynamique, énergique et confiante comme d’habitude, Mme Saida Agrébi, présidente de l’Association Tunisienne des Mères a dirigé avec tact et doigté les travaux du troisième conseil national pour l’an 2007. Les présidentes des sections de l’association en Tunisie et à l’étranger ainsi que les adhérentes ont pris part à cette manifestation pour présenter les rapports financier et moral. Lors du conseil, Mme Agrébi a accordé une attention particulière au congrès national de l’an 2008 qui « se tiendra au mois d’avril ou en mai sous le haut patronage du Président de la République ». Elle a incité à cet égard, les présidentes des sections à s’investir davantage pour réussir cet événement à travers la dynamisation des réseaux de travail dans les régions arabe, européenne et même africaine. Elle a lancé un appel pour nouer les contacts entre les différentes régions ce qui permettra une meilleure coordination et circulation des informations. Toujours dans le même ordre d’idées, elle a exhorté « les mères » à informer davantage sur les activités des sections à par le biais de la revue « Mères Echos », ou via Internet. « Les liens du portail de l’association sont le reflet de votre activité d’où l’importance d’actualiser le contenu de manière régulière et rigoureuse », insiste-t-elle. Ce n’est pas tout, la présidente de l’ATM les a incités à créer des équipes de football féminin, des majorettes même des chorales. « Les jardins d’enfants doivent être généralisés dans toutes les sections, il ne faut pas se limiter à trois seulement », enchaîne-t-elle. Conventions avec plusieurs partenaires Par ailleurs, Mme Aguerbi a rappelé les actions menées en collaboration avec différentes structures notamment la protection civile. Elle a précisé qu’une formation dans la lutte contre les accidents domestiques a été organisée au profit des adhérentes et ce, dans le cadre d’une convention avec la Direction de la Protection Civile. Autre initiative prise, celle de la convention conclue avec l’Office National de l’Artisanat. Dorénavant les productions des mères tunisiennes seront exposées dans des foires aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. En témoignent les foires qui seront organisées notamment « en France, en Belgique, aux Emirats Arabes Unis… », toujours d’après la même source. Une tradition ancrée dans les activités de l’Association Tunisienne des Mères « La Oula ». Elle a, en fait, été organisée dans une ambiance de festivités. La chanteuse populaire Zina El Gasrinia a aminé cette manifestation. Les activités caritatives de l’association ne se limitent pas à ce niveau. En effet, 15 trousseaux de mariage ont été distribués aux 15 futures mariées dans le Grand-Tunis. Sana FARHAT (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 5 août 2007)
Infirmières: les Européens ont « payé le prix » d’un « chantage » (fils Kadhafi)
AFP, le 6 août 2007 à 15h53 PARIS, 6 août 2007 (AFP) – Le fils du président libyen, Seif el-Islam Kadhafi, déclare à l’hebdomadaire américain Newsweek que l’affaire des infirmières bulgares a été un « chantage », mais que les Européens ont aussi fait chanter les Libyens et ont « payé le prix » d’un « jeu immoral ». Il affirme aussi, dans l’édition internationale de l’hebdomadaire datée du 13 août, qu’un engagement de Paris dans le secteur de la santé en Libye se chiffre à des « centaines de millions d’euros » et qu’un projet de fourniture d’un « très gros » réacteur nucléaire porterait sur des « milliards ». La libération des infirmières -dans laquelle Paris a joué un important rôle- a donné lieu à une polémique en France sur l’existence d’éventuelles contreparties. Interrogé sur l’attitude de Tripoli dans l’affaire des infirmières, le fils du dirigeant libyen explique: « du chantage? Peut-être. C’est du chantage, mais les Européens ont aussi fait du chantage ». « C’est un jeu immoral, mais ils ont établi les règles du jeu, et les Européens paient maintenant le prix… », déclare Seif el-Islam Kadhafi. « Tout le monde a joué sa carte pour favoriser ses intérêts dans son pays ». A la question de Newsweek de savoir « qu’est ce que les Français ont offert et que personne n’a fait », le responsable libyen répond: « Nous parlons de centaines de millions d’euros pour soutenir le secteur de la santé en Libye ». Il explique qu’il en coûtera « pas moins de 300 millions d’euros pour l’hôpital de Benghazi » que la France s’est engagée depuis plus d’un an à rénover. Paris n’a jamais fourni de chiffre sur le coût des travaux. Le président français Nicolas Sarkozy s’était rendu à Tripoli après la libération des infirmières et d’un médecin bulgares, retenus pendant plus de 8 ans. Paris et Tripoli ont alors signé un projet d’accord sur une centrale nucléaire destinée au dessalement de l’eau de mer. « C’est un très gros et très onéreux » réacteur, a dit le responsable libyen. Le groupe européen EADS a de son coté signé un contrat portant sur la livraison de missiles anti-chars Milan pour 168 millions d’euros. Confronté aux critiques en France de l’opposition, le président Sarkozy a exclu tout idée de « contrepartie » au régime libyen. Seif al-Islam a aussi affirmé samedi que ce contrat d’armement n’était « pas une contrepartie ». AFP
Edito du Monde Cher uranium
Il y avait déjà les « rois du pétrole », il y aura peut-être demain les « rois de l’uranium ». Les tensions apparues entre le Niger, cinquième producteur mondial de ce minerai, et le groupe nucléaire français Areva, accusé de soutenir la rébellion touareg dans le Nord, ont une cause à peine avouée : le prix du fameux « yellow cake ». Une fois enrichi, il alimente les centrales nucléaires. Jean-Marie Bockel, le secrétaire d’Etat à la coopération, a été dépêché à Niamey, samedi 4 août, pour détendre les relations avec un pays qui « nous tient très à coeur ». C’est peu dire : il est le deuxième fournisseur d’uranium de la France et, sans son précieux minerai, EDF devrait fermer une partie de ses 58 réacteurs. La visite du ministre français n’est évidemment pas désintéressée. Elle a été précédée d’une salve de critiques et de mises en garde des autorités nigériennes. Bien sûr, ont-elles affirmé, il n’est pas question de « chasser » Areva, qui pourra exploiter ses deux anciennes mines, en ouvrir une troisième et explorer le désert. Mais « plus rien ne sera comme avant », et Niamey négociera « ferme » la vente de son uranium pour en tirer le meilleur profit, ont déclaré le président Mamadou Tandja et son premier ministre Seini Oumarou. Ils ont commencé à le faire en obtenant d’Areva un relèvement des prix de l’uranium. M. Tandja a constaté l’envolée des prix. La livre est passée de 10 dollars, il y a trois ans, à près de 150 dollars sur le marché international (hors contrats à long terme révisables). Et la hausse devrait se poursuivre à mesure qu’augmenteront les besoins et qu’apparaîtront des tensions sur l’approvisionnement. Une aubaine pour le Niger, qui voit affluer Chinois, Canadiens et Australiens. Les réserves sont abondantes dans le monde, mais l’exploration n’a repris que récemment, après vingt ans de sous-investissement lié à un pétrole attractif jusqu’en 2003 et au rejet du nucléaire, après la catastrophe de Tchernobyl en 1986. La demande des grands groupes d’électricité américains, allemands, français, japonais, chinois ou russes va croître à mesure qu’ils construiront de nouveaux réacteurs. Avec l’épuisement des stocks militaires (notamment russes), recyclés en combustible depuis la fin de la guerre froide pour compenser la sous-production minière, le rationnement menace. A sa façon, moins brutale que celles du président vénézuélien, Hugo Chavez, ou du russe, Vladimir Poutine, saisis par le « nationalisme pétrolier », le président nigérien agit à l’image des dirigeants des pays producteurs de pétrole et de gaz. Il tente de mieux contrôler une richesse de plus en plus convoitée, avec tous les risques que cela comporte dans un pays dépourvu de tout. Qui pourrait le reprocher au chef de l’Etat le plus pauvre de la planète ? (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 5 août 2007)
Les Français doivent savoir qui paie le séjour de Sarkozy – PS
REUTERS, le 6 août 2007 à 12h44 PARIS, 6 août (Reuters) – Les Français ont le droit de savoir quel « généreux donateur » paie le séjour aux Etats-Unis de Nicolas Sarkozy, dont « l’obsession médiatique » le pousse à convoquer les médias même en vacances, a déclaré lundi le PS. « Sarkozy s’étonne que le Parti socialiste n’ait rien d’autre à faire que de poser des questions. Mais dans une République parlementaire, c’est le devoir du Parlement que de contrôler l’exécutif », dit le député Jean Glavany dans un communiqué. « M. Sarkozy aime les milliardaires, leur fréquentation et leur générosité (…) Mais le peuple français, dans une démocratie qui se veut transparente – ce que le président répète jour après jour – a le droit de savoir quel généreux donateur engage de tels frais pour notre président et auquel, d’une manière ou d’une autre, il devra être reconnaissant », ajoute-t-il. Dans le Parisien, le député socialiste Pierre Moscovici souligne lundi que le chef de l’Etat, même s’il ne s’agit pas de jeter une « quelconque suspicion sur son honnêteté », n’est « pas une personne comme une autre » et « ne doit pas sembler le débiteur d’intérêts privés. » Nicolas Sarkozy s’est livré dimanche au jeu des questions-réponses avec les journalistes à plus de 6.000 kilomètres de Paris, réclamant en retour la « tranquillité » pour la suite de ses vacances en famille aux Etats-Unis. « Comme tout le monde j’ai droit à des vacances, comme tout le monde je peux partir avec des amis », a-t-il fait valoir, précisant séjourner avec deux familles de proches, une française et une franco-américaine. Cette dernière a loué la luxueuse villa sur les rives du lac Winnipesaukee et n’a « rien à voir avec l’Etat français ». Selon plusieurs articles de presse, une semaine de location dans cette résidence appartenant à un ancien haut dirigeant de Microsoft avoisinerait les 22.000 euros. Le député PS René Dosière a estimé le coût du séjour de Nicolas Sarkozy à plus d’un an de rémunération présidentielle. Concernant la controverse sur la libération des infirmières bulgares par la Libye, Jean Glavany souligne les « contradictions », selon lui, du chef de l’Etat qui avait déclaré publiquement n’être intervenu en rien dans la négociation sur les contrats d’armement. « Voilà que le président déclare innocemment : ‘Qu’est-ce qu’on me reproche ? D’avoir ramené du travail pour les ouvriers français ? Je l’assume’. Il faut que M. Sarkozy assume aussi ses contradictions », avance-t-il. Le responsable socialiste épingle également le « commentaire du président sur un pays « en voie de démocratisation ». »Un pays qui torture et viole des infirmières indûment emprisonnées en voie de démocratisation ? », demande-t-il. REUTERS
Turquie: Erdogan chargé de former le nouveau gouvernement
AFP, le 6 août 2007 à 11h22
ANKARA, 6 août 2007 (AFP) – Le président turc Ahmet Necdet Sezer a confié lundi au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan la tâche de constituer un nouveau gouvernement après la grande victoire de son parti aux élections législatives du 22 juillet, a déclaré M. Erdogan aux journalistes. « M. le Président m’a chargé de former le nouveau gouvernement », a-t-il indiqué à l’issue d’un court entretien. Il a souligné qu’il consulterait les instances dirigeantes de son Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) pour former « un cabinet encore plus performant » pour parvenir à une « démocratie plus développée » et un revenu par habitant de 10.000 dollars. L’une des priorités du nouveau gouvernement, a continué M. Erdogan, sera de réduire davantage les disparités entre l’Ouest industrialisé et l’Est plus défavorisé et peuplé majoritairement de Kurdes en instaurant « la culture de la tolérance et de la paix ». M. Erdogan, 53 ans, a 45 jours, selon la constitution, pour présenter au chef de l’Etat le nouveau gouvernement, son deuxième depuis 2003, mais devrait le faire sans attendre l’expiration de ce délai, selon les observateurs. Il devrait procéder à un remaniement de son cabinet sortant en y incorporant certaines nouvelles personnalités de l’AKP. Ainsi, Mehmet Simsek, un ancien économiste de la société financière américaine Merrill-Lynch, est pressenti à la tête d’un ministère économique. L’AKP de M. Erdogan a remporté 46,5% des suffrages et 341 des 550 sièges à l’Assemblée nationale à l’issue des élections. M. Erdogan a présenté sa démission à M. Sezer le jour suivant. Le nouveau Parlement a tenu samedi sa première session, au cours de laquelle les députés ont prêté serment. La première tâche du Parlement sera d’élire son président, à partir de la semaine prochaine, pour un mandat de deux ans. Ensuite il devra procéder à l’élection du nouveau chef de l’Etat. Cette question a été le détonateur de la crise politique du printemps quand M. Erdogan a tenté d’imposer son candidat à la présidentielle et s’est heurté aux milieux laïques, dont l’armée. Pour sortir de l’impasse, il a convoqué des élections anticipées, théoriquement prévues en novembre. Le septennat unique de l’actuel président, M. Sezer, figure de proue du camp laïc, a expiré en mai. Le chef de la diplomatie Abdullah Gül, qui a été le seul candidat au scrutin présidentiel, s’était retiré de la course. M. Gül, ancien islamiste, bras droit de M. Erdogan et dont l’épouse est voilée, a laissé entendre après l’énorme victoire électorale de son parti qu’il pourrait maintenir sa candidature à la présidentielle. AFP