OIET: RASSEMBLEMENT SAMEDI 06 NOVEMBRE 2010 A 12H00 Amnesty International: Tunisie. Les grèves de la faim en cours jettent un coup de projecteur sur les atteintes aux droits humains en Tunisie AISPP: Non à la torture, non aux traitements inhumains des prisonniers politiques AISPP: Agression violente de Nizar Jmi’i, prisonnier à la Mornaguia Liberté et Equité: Convocation d’une série de prisonniers libérés du mouvement En Nahdha LTDH Section de Kairouan: Affaire n°38459 – Information Luiza Toscane: Deux ex prisonniers sont en grève de la faim depuis un mois Taoufik Ben Brik: La Dictature racontée à mes enfants (7 nov 1987 – 7 nov 2010) Tunigeek: Tunisie : Un jeune de Nabeul se suicide après la défaite de l’EST
RASSEMBLEMENT SAMEDI 06 NOVEMBRE 2010 A 12H00
DEVANT LE CONSULAT DE TUNISIE A PANTIN 1, avenue Jean Lolive à Pantin Métro Porte de Pantin ou Hoche (Ligne 5)Tunisie. Les grèves de la faim en cours jettent un coup de projecteur sur les atteintes aux droits humains en Tunisie
Amnesty International a condamné ce 29 octobre les autorités tunisiennes pour leur harcèlement des victimes de violations des droits humains ; selon certaines informations, au moins cinq personnes victimes d’atteintes aux droits humains auraient entamé une grève de la faim pour exiger le respect de leurs droits. Fatigués par des années de harcèlement et sans solution en vue, journalistes, militants politiques, opposants au gouvernement et défenseurs des droits humains semblent ne plus avoir d’autre recours que les grèves de la faim pour attirer l’attention sur leur exigence légitime de respect de leurs droits fondamentaux. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons tunisiennes, les revendications des grévistes de la faim vont de la libération de prisonniers d’opinion à la délivrance de passeports et l’accès aux soins médicaux pour d’anciens prisonniers politiques. Fahem Boukadous, journaliste prisonnier d’opinion, est en grève de la faim dans la prison de Gafsa depuis le 8 octobre 2010 ; il proteste contre sa détention arbitraire prolongée, le harcèlement dont il fait l’objet de la part des autorités pénitentiaires et la dégradation de ses conditions de détention. Il a également arrêté tout traitement médical, mettant sa vie en danger et déclare vouloir poursuivre sa grève de la faim jusqu’à ce que son exigence de remise en liberté soit satisfaite. Fahem Boukadous et Hassan ben Abdallah, autre prisonnier d’opinion, purgent une peine de quatre années d’emprisonnement prononcée à l’issue d’un procès inéquitable. Ils ont été jugés pour leur participation présumée aux manifestations de 2008 organisées pour protester contre la situation socio-économique et les mauvaises conditions de vie dans la région minière de Gafsa, riche en phosphates, dans le sud-ouest de la Tunisie Fahem Boukadous a été condamné pour avoir effectué un reportage télé sur les manifestations. Il souffre d’asthme aigu grave et son état nécessite des soins constants. Son épouse, Affef Benacer, fait également l’objet d’une surveillance constante visant à l’intimider et à l’amener à cesser la campagne qu’elle mène sans relâche pour la libération de son mari. Elle a déclaré à Amnesty International que le 27 octobre, elle avait été insultée, frappée et avait eu ses vêtements déchirés par cinq hommes en civil qui seraient des officiers de la sécurité, en plein centre ville de Gafsa. Elle a expliqué que ses agresseurs s’en étaient pris à elle lorsqu’elle avait refusé d’ôter une petite photo de Fahem Boukadous qu’elle portait épinglée sur son corsage. Elle a ajouté que les deux amies qui l’accompagnaient avaient également été frappées lorsqu’elles avaient tenté de la protéger. Depuis le début du mois d’octobre, d’autres personnes se sont mises en grève de la faim pour attirer l’attention sur la gravité de leur situation. Ghezala Mohammedi, défenseure des droits humains et membre du Parti démocratique progressiste d’opposition, a mis un terme le 27 octobre à une grève de la faim de deux semaines. Elle entendait ainsi protester contre son licenciement, pour raisons politiques, de l’association de développement, connue comme étant proche du Rassemblement constitutionnel démocratique au pouvoir, dans laquelle elle travaillait à Ksar, au sud de Gafsa. Selon Ghezala Mohammedi, son licenciement en 2008 est lié à ses activités de soutien au mouvement de protestation de Gafsa ; son poste a été confié à une personne réputée proche des autorités de Gafsa. Abdellatif Bouhajila, ancien prisonnier politique, est aussi en grève de la faim depuis le 11 octobre à son domicile, dans la banlieue de Tunis ; il demande que soit respecté son droit à obtenir un passeport afin de pouvoir se rendre à l’étranger pour des soins de santé urgents. Abdellatif Bouhajila a déclaré à Amnesty International : « Lors de la grève de la faim que j’ai faite en 2008, je demandais aux autorités qu’elles m’accordent les soins médicaux gratuits et le passeport auxquels j’ai droit. Deux années ont passé depuis ma rencontre avec deux représentants du ministère de la Santé publique qui m’avaient promis de m’aider mais mon dossier n’a pas avancé, les promesses n’ont pas été tenues et ma santé se dégrade. Aujourd’hui, ma seule revendication porte sur l’obtention d’un passeport qui me permettra de me rendre à l’étranger pour me faire soigner. » Depuis sa libération conditionnelle à la faveur d’une grâce présidentielle en novembre 2007, il n’a pu obtenir de passeport en dépit de requêtes répétées. Abdellatif Bouhajila a subi une opération des reins lors de sa détention en 2002 ; il souffre toujours de problèmes cardiaques et rénaux et son état de santé resterait précaire en raison des mauvais traitements subis en prison et de ses nombreuses grèves de la faim. Les appels d’Amnesty International aux autorités tunisiennes en faveur d’Abdellatif Bouhajila sont restés sans effet. Deux autres anciens prisonniers, Mohammed Rihimi et Mohamed Akrout, auraient également entamé une grève de la faim pour protester contre le harcèlement policier et la surveillance quotidienne dont ils font l’objet et qui les auraient empêché d’obtenir un travail rémunéré. Amnesty International a recueilli de nombreux témoignages, illustrant les pratiques et politiques répressives des autorités tunisiennes à l’égard d’anciens prisonniers politiques, dans un rapport publié en février 2010, :intitulé Libérés mais pas libres : les anciens prisonniers politiques en Tunisie, http://www.amnesty.org/en/library/asset/MDE30/003/2010/en/2579e794-0c04-4fa0-9aaf-83677f438601/mde300032010fra.html De nombreux anciens prisonniers politiques sont soumis à des peines complémentaires de « contrôle administratif » et tenus de se présenter plusieurs fois par semaines dans des postes de police précis. Ils sont également soumis à une surveillance policière étroite et rencontrent des difficultés pour obtenir un emploi et des soins médicaux ; ils sont en outre soumis à des restrictions en matière de liberté de circulation sur le territoire tunisien et de déplacement hors du pays. Les autorités tunisiennes refusent de leur délivrer des passeports et, à plusieurs reprises, des membres de leur famille proche se sont vus également refuser un passeport, en violation de la Constitution tunisienne et des obligations internationales du pays en matière de droits humains, notamment l’article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est État partie. Pour Amnesty International, les grèves de la faim qui se poursuivent constituent un rappel brutal du harcèlement auquel sont confrontés tous ceux qui s’opposent aux autorités tunisiennes et de la mise en marge systématique des anciens prisonniers politiques en Tunisie.
Non à la torture, non aux traitements inhumains des prisonniers politiques
L’association a appris que Monsieur Mohammed Ben Houssine Ben Abdelkader Bakhti, prisonnier politique, condamné sur les fondements de la loi antiterroriste dans l’affaire n°42581 à douze ans d’emprisonnement et détenteur d’une carte d’handicapé (n°1521/215752), un jeune homme quasiment aveugle, actuellement à la prison de Messaadine, est soumis à la torture supervisée par le lieutenant « Abderrrahmane » depuis le début du mois d’août jusqu’à présent. Sa famille affirme que son état est grave et craint pour sa santé et sa vie. Au terme d’un mois durant lequel les visites ont été interdites, soit tout le mois de Ramadhan, sa mère a été surprise durant la visite qu’elle lui a rendue mercredi 11 octobre 2010 de constater une blessure grande et profonde à la tête, des lésions sur ses membres. Lorsqu’il a voulu parler de la torture et des agressions qu’il a endurées, la visite a été interrompue. Lorsqu’elle a voulu se plaindre à l’administration, le directeur, Imed Ajmi, a prétendu qu’il s’était agressé lui-même. Lors de la visite suivante le 18 octobre 2010, monsieur Mohammed Bakhti a affirmé que le lieutenant Abderrahmane l’avait conduit dans une cellule du pavillon d’arrestation où se trouvent des prisonniers mineurs et a ordonné à ces derniers de l’agresser (coups et insultes) et il a excité les prisonniers de cette cellule qui l’ont roué de coups sous la supervision des agents et en présence du lieutenant, ces derniers l’accablant de coups de matraques et de pieds. Le calvaire de monsieur Mohammed Bakhti ne s’est pas arrêté là. Mercredi 25 octobre, la visite a été interdite dès qu’il a voulu parler des violences, de ses lunettes brisées, de sa détention au cachot pendant 28 jours, qu’il voyait ses parents les pieds enchaînés et qu’il souffrait de douleurs intenses et qu’il était enflé. Le directeur de la prison, Imed Ajmi, lui a promis qu’il ne sortirait de la prison qu’handicapé. Lorsque sa mère a demandé des explications, le directeur de la prison a de nouveau allégué qu’il s’était agressé lui-même. Ses parents ont voulu déposer plainte et poursuivre les agresseurs chez le procureur de la République de Sousse, mais il a refusé de recevoir la plainte. Son père a présenté deux requêtes au directeur général des prisons et de la rééducation pour lesquelles on lui a remis des reçus (N°06552 et 06553) sans que n’ait pour autant changé dans la situation de leur fils jusqu’à maintenant. […] Le Président de l’Association Samir Dilou (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Agression violente de Nizar Jmi’i, prisonnier à la Mornaguia
Un agent de la garde de la prison de Mornaguia, le dénommé « Mohammed Melliti », a agressé le prisonnier Nizar Ben Abderrahmane Jmi’i, lui assénant des cops dans le dos après lui attaché les mains et le visage contre le mur, et ce jusqu’à le faire tomber. L’agent a continué à lui donner des coups de pieds sans arrêt, jusqu’à ce qu’il perdre connaissance et qu’il soit transféré ensuite à l’hôpital. Après les soins de secours, il a été reconduit en prison et s’est retrouvé dans une cellule minuscule (moins de deux mètres) en compagnie de deux autres prisonniers. Sa famille a déposé plainte contre l’agent Mohammed Melliti qui avait violenté le prisonnier Nizar Ben Abderrahmane Jmi’i. […] La commission de contrôle de la situation dans les prisons Le Président Maître Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la revue en arabe, LT)
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Convocation d’une série de prisonniers libérés du mouvement En Nahdha Le poste de police de la ville de Menzel Jmil dans le gouvernorat de Bizerte a informé verbalement lundi 1er novembre 2010 messieurs Kamel Trabelsi, Mohammed Tliba et Saïd Gharbi, anciens prisonniers dans des affaires d’appartenance au mouvement En Nahdha, qu’ils devaient se présenter au poste. Cette convocation, formellement illégale, s’inscrit dans le cadre du contrôle sécuritaire permanent auquel sont soumis ces personnes libérées, et de l’obligation qui leur est faite de se soumettre à l’actualisation de leurs fiches de renseignements. […] 2) Arrestation d’une nouvelle série de jeunes de Menzel Bourguiba Mardi 2 novembre 2010 à Menzel Bourguiba, Messieurs Béchir Laouini, Farid Bejaoui, Salah Zahani ont été arrêtés et conduits dans un lieu inconnu. Leurs familles ignorent toujours la raison et le lieu de leur détention. […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Le tribunal cantonal de Kairouan a prononcé hier son jugement dans l’affaire de l’opposition n°38459 faite par les étudiants · Houssine Souissi, quatrième année d’arabe, secrétaire général du Bureau Fédéral de l’UGET · Badreddine Chaabani, quatrième année d’arabe, membre du bureau fédéral · Othman Karaoui, quatrième année de philosophie, membre du bureau fédéral · Saber Salmi, deuxième année de français, syndicaliste et les a condamnés à une amende de deux cents dinars. Ces étudiants qui avaient été renvoyés de la faculté l’année dernière, avaient fait opposition à un jugement par défaut, les condamnant à trois mois d’emprisonnement pour « outrage verbal à fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions » à la suite d’une tentative de rencontre avec le responsable ministériel de la faculté. […] Pour le comité de section Messaoud Romdhani (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Deux ex prisonniers sont en grève de la faim depuis un mois
La Dictature racontée à mes enfants (7 nov 1987 – 7 nov 2010)
Un texte du journaliste et dissident tunisien Taoufik Ben Brik.« Mon cher Bukowski, Pourquoi n’écrivez-vous jamais sur la politique ou les grandes affaires internationales ? » M.K.
Tunisie : Un jeune de Nabeul se suicide après la défaite de l’EST
Le jeune Saber Mhedhbi, âgé de 22 ans, habitant la région d’El Mehedhba (délégation de Bou Argoub, une région qui se situe dans le Gouvernorat de Nabeul), s’est donné la mort dans la nuit du dimanche 31 octobre 2010. Ce jeune homme s’est pendu dans l’arrière-cour de sa maison. Selon sa maman, Saber était dans un état normal comme d’habitude, il était habitué à sortir le soir avec ses amis. Ce jour-là, il est venu lui parler en plaisantant vers le coup de 16h, rien ne prédisait l’acte qui allait avoir lieu. ‘’Comme il n’était pas rentré le soir, au bon matin j’ai demandé à son père de lui téléphoner pour savoir où il était. En essayant de l’appeler sur son mobile, on entendait son téléphone sonner tout près… Son père est allé chercher d’où venait la sonnerie, et c’est là que je l’entendais crier… Saber s’est pendu…‘’. Ce suicide qui coïncide avec la large défaite de l’Espérance Sportive de Tunis face au TP Mazembe, a fait croire à tous que, comme il était espérantiste, le jeune homme n’a pas pu résister à cette humiliation. (Source : « Tunigeek » le 03-11-2010) Lien : http://www.tunigeek.com/tunisie-un-jeune-de-nabeul-se-suicide-apres-la-defaite-de-l%E2%80%99est/1138/
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