23 février 2008

Home – Accueil

 

TUNISNEWS
 8 ème année, N°  2831 du 23.02.2008

 archives : www.tunisnews.net

AFP:Tunisie: l’avocat d’Abderrahmane Tlili veut le rencontrer en prison

Bakchich:L’ambassadeur en Tunisie se méfie de Martinon 

Amnesty International:Amnesty International dénonce une carence de justice et demande le réexamen de l’affaire de Soliman

Menassat:Sihem Bensedrine :’Don’t believe the pretty postcard image’

Tribune libre:

La face cachée de l’enseignement

 Le Soleil :SEPARATION DE DEUX BEBES SIAMOIS : L’intervention chirurgicale réalisée avec succès en Tunisie

Houcine Ghali, Genève:LES ECULUBRATIONS DU PARTI VERT POUR LE PROGRES

AFP: »La Graine et le mulet » remporte le César du meilleur film

AFP:Palmarès récapitulatif des vainqueurs des 20 César 2008

Le Monde :Copenhague craint une seconde crise des « caricatures de Mahomet »

Le Monde :Une affiche de « Courrier international » sur M. Sarkozy refusée par Metrobus

Editorial de L’Expression :Cachez-moi ces chaînes…    


 

AFP, jeudi 21 février 2008

Tunisie: l’avocat d’Abderrahmane Tlili veut le rencontrer en prison

 
PARIS – L’avocat français de l’opposant tunisien Aderrahmane Tlili, qui a entamé une grève de la faim en détention, a annoncé jeudi son intention de se rendre en Tunisie pour s' »assurer de son état de santé » en prison. « La famille d’Aderrahmane Tlili me demande d’intervenir pour obtenir son hospitalisation », a déclaré Me Mario Staso à l’AFP, précisant qu’il comptait se rendre en Tunisie. Fondateur de l’Union démocratique unioniste (légale) et candidat malheureux à l’élection présidentielle en 1999, M. Tlili, 64 ans a entamé selon sa famille une grève de la faim le 16 janvier pour dénoncer des « atteintes à ses droits de détenu » et « les mauvais traitements infligés en général aux prisonniers politiques ». « La famille est terriblement inquiète », a affirmé l’ancien bâtonnier de Paris, qui dit avoir entamé une démarche auprès de l’ambassadeur de Tunisie en France. Aderrahmane Tlili a été condamné en septembre 2003 à neuf ans d’emprisonnement. Cette condamnation vise, selon les autorités tunisiennes, des faits « de détournement de fonds publics et blanchiment des fonds (…) par l’acquisition de plusieurs biens immobiliers à l’étranger ». Selon Me Stasi, M. Tlili est en droit de bénéficier d’une libération conditionnelle, en raison de son âge et de la « maladie incurable » dont il souffre. Selon une source judiciaire tunisienne contactée par l’AFP le 16 février, « Abderrahmane Tlili n’est pas en grève de la faim (et) continue à recevoir des aliments de la part de sa famille, en plus des repas qui lui sont servis trois fois par jour » en prison. AFP


 

L’ambassadeur en Tunisie se méfie de Martinon

 
L’ambassadeur en Tunisie se méfie de Martinon. A Tunis aussi on peut entendre la chanson : «Martinon, non, non. ». Pour se reposer des avanies à lui imposées par le fils Sarko et sa bande, le bon David, toujours porte parole de l’Elysée, est allé souffler un peu en Tunisie. Et l’ambassadeur en place, Serge Degallaix n’a plus un poil de sec. Voilà qu’il s’imagine que Sarkozy va filer son poste ce David là ! Un personnage utile et éminent qu’il va bien falloir recaser après le licenciement prévu de son titre de porte-voix du président. Degallaix se figure que le séjour de Martinon en Tunisie était une sorte de test. Ce transfert de compétences, s’il se fait, risque d’attrister Jean-Pierre Raffarin. Il avait pris l’habitude de venir passer de petites vacances à Tunis, chez son ex conseiller diplomatique l’ambassadeur. Dommage aussi pour la femme du diplomate qui s’est beaucoup impliquée dans la réputation de certaines activités économiques de la femme de Ben Ali et dans un organisme qui diffuse la bonne parole culinaire, l’Institut Vatel. (Source : « Bakchich », (Satirique – France), le 23 février 2008) Lien : http://www.bakchich.info/article2770.html


 

Amnesty International dénonce une carence de justice et demande le réexamen de l’affaire de Soliman

 
Dans un communiqué de presse publié jeudi 21 février, Amnesty International a condamné la décision de la cour d’appel de Tunis de maintenir la peine de mort prononcée à l’encontre de Saber Ragoubi. Amnesty International affirme avoir observé de graves atteintes aux droits des accusés à un procès équitable. Selon Malcolm Smart, directeur d’Amnesty International pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord, « les autorités tunisiennes doivent désormais apporter une solution à cette carence de justice et ordonner que l’affaire soit rejugée, afin que la justice véritable puisse être rendue. »: Tunisie. En confirmant la condamnation à mort, le tribunal manque l’occasion de réparer une injustice Amnesty International a déploré que la cour d’appel de Tunis ait confirmé la condamnation à mort prononcée contre l’un des 30 hommes reconnus coupables de terrorisme et que les graves violations de leurs droits à un procès équitable n’aient pas été prises en compte – notamment qu’un nouveau procès n’ait pas été ordonné pour tous les accusés. Cependant, l’organisation a salué la commutation de la peine capitale qui pesait sur l’un de ces hommes. « La cour d’appel avait l’occasion de remédier aux irrégularités flagrantes qui ont émaillé cette affaire depuis le début, mais n’a pas su se montrer à la hauteur de ce défi, a déclaré Denys Robiliard, éminent avocat français qui a assisté aux audiences en qualité d’observateur pour Amnesty International. Ces accusés avaient à répondre de chefs d’inculpation très graves, mais leur procès, et maintenant la procédure d’appel, ont bafoué les garanties élémentaires prévues par le droit international. » Ce jeudi 21 février 2008, au terme d’audiences marathons qui ont duré toute la nuit et avaient débuté dans la matinée du 19 février, la cour d’appel a commué la condamnation à mort prononcée contre Imed Ben Ameur, mais maintenu celle de Saber Ragoubi. Le tribunal de première instance les avait condamnés à la peine capitale en décembre 2007, ainsi que 28 hommes déclarés coupables notamment de meurtre et d’appartenance à une organisation terroriste. Les 28 autres ont été condamnés à des peines allant de trois ans d’emprisonnement à la détention à perpétuité. Le procès, connu sous le nom d’affaire Soliman, fait suite aux affrontements armés qui ont opposé en décembre 2006 et janvier 2007, près de la ville de Soliman, les forces de sécurité tunisiennes et les membres du groupe armé Armée d’Assad Ibn Fourat. Tous les dirigeants de ce groupe figureraient parmi les 14 personnes tuées lors des affrontements, qui ont fait également deux victimes parmi les forces de sécurité. D’après certaines informations, l’Armée d’Assad Ibn Fourat est liée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), groupe armé qui serait responsable d’attentats terroristes en Algérie. Arrêtés en décembre 2006 et janvier 2007, les 30 prévenus ont comparu pour la première fois devant le tribunal de première instance de Tunis en novembre 2007. Leur procès a été entaché de graves violations du droit à un procès équitable. En particulier, les avocats ont manqué de temps pour étudier les documents judiciaires et préparer la défense de leurs clients, et le tribunal n’a pas dûment enquêté sur les allégations selon lesquelles les accusés ont été torturés et contraints d’« avouer » durant la période de détention précédant le procès. À maintes reprises, les avocats ont exhorté le tribunal à ordonner l’examen médical des accusés afin de déceler toute trace de torture, mais en vain. Un jour, les avocats ayant quitté le tribunal en guise de protestation, les accusés, qui nient tous les charges retenues contre eux, ont été ouvertement agressés par des membres des forces de sécurité. Au titre du droit international, les informations extorquées sous la torture ne sauraient être admises dans le cadre d’une procédure judiciaire. « Cette affaire est une parodie de justice et les jugements et les condamnations ne doivent pas être maintenus, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International. Les autorités tunisiennes doivent désormais réparer cette erreur judiciaire et ordonner que l’affaire soit une nouvelle fois jugée, afin que justice soit vraiment rendue. La condamnation à mort, si elle est appliquée, violerait le droit à la vie de Saber Ragoubi. » (Source : Communiqué diffusé par Amnesty International, le 21 février 2008)

  Sihem Bensedrine

‘Don’t believe the pretty postcard image’

 
Editor’s Note: During the ‘Jahiliah,’ the days of ignorance before the coming of the Prophet, the poets were the media. While some sang the praises of whoever was in power, others refused to sell out and vowed only to tell the truth. They were the ‘saalik’ or ‘tramps.’ In this series, MENASSAT profiles people who we consider to be the modern-day ‘saalik.’ Our ‘Saalouka #5’ is Tunisian journalist and activist Sihem Bensedrine. By ALEXANDRA SANDELS A veteran journalist and a human rights activist, Sihem Bensedrine has paid a high price for her work. Over the years, she has been subjected to constant harassment, surveillance, and even physical assault and temporarily imprisonment for speaking out against Tunisian President Ben Ali’s regime and the country’s poor human rights conditions. She has been depicted as a prostitute and a spy in Tunisia’s state-run media. She has been banned from writing in her home country. She maintains numerous email addresses to trick the cyber police from eavesdropping on her work and life. Still, she refuses to keep quiet. Bensedrine has been a reporter, editor, and publisher for the past two decades. In the 1980s, she was a reporter for the independent journal Le Phare and she later became political chief at Maghreb Réalités. She has served as editor-in-chief of the Gazette Touristique and managed opposition newspaper El Mawkif. She is also the founder of the online Tunisian magazine Kalima, which is banned inside Tunisia. Bensedrine also serves as the spokesperson for the Tunisian human rights organization, Conseil National pour les Libertés en Tunisie, which she co-founded in 1998. The organization targets corruption in the legal system, oppression against women, torture, persecution and imprisonment of political opponents to Ben Ali’s rule. She has received several awards for her activism and journalism, including an International Press Freedom Award from the Canadian Journalists for Free Expression in 2004. On February 7, 2008 Bensedrine was awarded the ‘2008 Peace Prize’ by the Danish Peace Foundation (Fredsfonden) for her work. In an interview with MENASSAT from Austria, Bensedrine airs her thoughts on the prize, the Tunisian press environment and her country’s human rights conditions, as well as her future plans. MENASSAT: You were recently awarded the 2008 Peace Prize by the Danish Peace Foundation for your work. Are you happy to have won the prize? SIHEM BENSEDRINE: Yes, I am very happy with the prize. It helps shed light on Tunisia and the country’s human rights situation. MENASSAT: What will you do with the money you received from the award? S.B.: We are planning to launch an online multimedia platform on freedom of expression in Tunisia and the Maghreb region. It will be a daily platform with information on Tunisian affairs. The Tunisian authorities have a monopoly on the press and we are trying to circumvent the censorship through this new site. It will be a public forum where journalists contribute their stories and where readers can give their comments. MENASSAT: And you intend to expand that service to Tunisia’s neighbors as well? S.B.: Yes, we are hoping to make this portal available and applicable to all the Maghreb countries over time. The authorities are trying to cut communication between the Maghrebians. The Algerians, Tunisians, and Moroccans hardly know anything about what is happening in their neighboring countries. We are hoping to reconnect the people and circumvent the censorship at the same time through this venture. We are hoping that the youth will play a large role in this project. They are the ones who are suffering the most from this censorship machine. MENASSAT: You are an independent and outspoken journalist. Are you allowed to write in Tunisia at the moment? S.B.: No, of course I am not allowed to write there. They’ve banned many independent writers in Tunisia. MENASSAT: Did the authorities give you a reason for the ban? S.B.: No reason was given to me. There is no rule of law in Tunisia. The authorities don’t respect the law. They simply strip you of your press card and deny you your identity as a journalist. Your name plays a huge part. It doesn’t matter what you write. My name prevents me from publishing anything. They closed down my publishing house. I am prevented from doing any work in my country. MENASSAT: In what ways have you been harassed by the authorities for your professional activities? S.B.: At the moment, it’s at an OK level. It’s not as bad as before. The police keep tabs on me and read my emails. Before, the plainclothes police used to threaten me on a daily basis. They said that I was a prostitute. It was very hard for my family. Even if they know it’s not true, imagine having your name on the front page of the papers in an article that says you are selling yourself for money. A week ago, a paper with close ties to the Ministry of Interior called me a spy in an article. Another paper once published information about my German bank account as proof that I’m a spy and I’m receiving foreign money. Free, independent journalists are viewed and treated as the pariahs of society. If you don’t obey the censor, you can’t have a normal life. MENASSAT: Was there a robust independent press before President Ben Ali came in to power in 1987? S.B.: There is a big gap in terms of freedom of expression before the rule of Ben Ali and now. We’ve only been taking steps backwards since Ben Ali came into power. In the 1980s, I was a journalist for an independent newspaper. Twenty years later, I am not able to write the same words as I did then. The independent papers were all closed down. There used to be at least four of them. We have partisan newspapers right now, but you can’t expect party-affiliated papers to be neutral. MENASSAT: You have previously described Tunisia as a ‘post card nation’; a country depicted as tourist attraction with beautiful sandy beaches. How come many don’t know the Tunisia you are describing? S.B.: The national authorities are investing lots of money to hide the poor nature of human rights in Tunisia from the media. They place paid advertisements [under the guise of news articles, Ed.] glorifying Tunisia in newspapers abroad and some journalists accept to play this game. Put it this way: Burma is a known holiday destination too but it’s also known as the home of a dictatorship. It’s not the same case with Tunisia. The government is paying a lot to have the bad image wiped off. MENASSAT: What can be done to improve the situation in your opinion? S.B.: Officially, the Tunisian government is fighting terrorism and illegal immigration. Those efforts are widely appreciated by the European governments. They don’t want to look too hard at what’s behind the pretty postcard image presented by Ben Ali’s regime. Tunisia is an important partner for Europe; it’s doing their dirty work for them in the war on terror. In reality, the Tunisian people are being suffocated. The youth have no chances in life and turn to extremism. By encouraging the dictatorship the European governments are helping to push our country into a bad state. They should stop this support and instead create chances for the peaceful forces within Tunisia who want to change things. At the moment the peaceful opponents are being marginalized. MENASSAT: What are your predictions for free speech in Tunisia? A Tunisian comedian was recently jailed for imitating Ben Ali in a sketch. What is your view on the case? S.B.: I am skeptical. The situation is worsening. Indeed, last week, comedian Hedi Ouled Baballah was sentenced to one year in prison for satirizing Ben Ali in an artistic performance held in a private club. It is a big concern to me. The authorities are not happy with one year either. They’re charging him with receiving counterfeit money as well and want to give him twenty years in prison for that. It’s very shameful to do that to an artist. MENASSAT: What are you working on at the moment? S.B.: In March, the Tunisian authorities are publishing their report on human rights before international rights organs. My organization is planning to release a shadow report to coincide with the release of the official one. We are hoping to gather international pressure on Tunisia to fulfill its international commitments. (Source : « Menassat », le 22 février 2008) Lien : http://www.menassat.com/?q=ar/news-articles/3022-saalouka-5-sihem-bensedrine-dont-believe-pretty-postcard-image

Tribune libre

La face cachée de l’enseignement

 
Abdelbaki BEDOUI, Professeur principal d’histoire-géo. Retraité. La rédaction de cet article m’a demandé des semaines de réflexion. Dois-je me taire et participer à la clochardisation de l’enseignement ou tout dévoiler afin de mettre fin à cette véritable mascarade qui fait tant de mal aux élèves, au pays et à leur avenir ? Très lourde responsabilité ! C’est à la demande de certains parents, que j’ai accepté d’encadrer leurs enfants qui préparent le bac dans deux lycées huppés des Menzah, gouvernorat de l’Ariana. Devant leur incroyable faiblesse, je leur ai dit que le niveau d’un maîtrisard ou d’un doctorant est plus faible que celui d’un élève qui a obtenu le certificat d’études primaires, il y a 50 ans. A la fin du cours, la première de sa classe m’a déclaré qu’elle rêve de terminer ses études universitaires pour passer, par la suite… ce certificat. C’est loin d’être une bonne blague et la fille n’a même pas compris le mot « primaires ». Imaginez l’ambiance ! Ce que je dois souligner, c’est que j’ai entendu des milliers de fois, les qualificatifs les plus insultants, pour désigner nos élèves. « Ils sont nuls, incultes, insolents, fainéants, agressifs… » Ceci est en partie vrai ! Par contre, si on se met à étudier les véritables raisons, très vite, on excelle pour tout fausser et tout camoufler. « L’enfer, c’est les autres ! ». Et pourtant, que cela plaise ou non ! Nos enfants sont tout simplement à notre image ! Ils sont les fruits de notre cafouillage et de notre travail débilitant. Bien sûr, les parents ont une part de responsabilité ! Bien sûr, la société a aussi sa part ! Mais ce qu’on refuse d’entendre, c’est la responsabilité très lourde des professeurs et de leurs inspecteurs, dont certains sont d’un excellent niveau, soit dit en passant ! De la responsabilité des professeurs : En contrôlant les cahiers d’histoire et de géographie du 1er groupe, j’ai rapidement remarqué que toutes, absolument toutes les leçons, sont non seulement bâclées, mais surtout très loin des manuels de l’enseignement ou de tout manuel scolaire. Plus catastrophique, des fautes gravissimes, même pour un élève, sont pratiquement dans chaque donnée. A titre d’exemple, j’ai relevé plus de 20 fautes, uniquement dans la leçon : « La Tunisie dans les années vingt », non étudiée, mais remise sous forme de brouillon polycopié aux élèves. De quoi faire bondir de leurs tombeaux nos pauvres parents qui avaient tant donné au pays, pour le libérer ! Pour la géographie, les leçons semblent venir de manuels d’il y a un quart de siècle ou de bonnes blagues et des meilleures perles de nos élèves, pourtant si riches. Burlesque ! Pour l’autre groupe d’élèves d’un autre lycée, mon travail de contrôle est extrêmement facile. Certains d’entre eux ne connaissent même pas les titres de leurs cours. La raison est fort simple. La professeure se contente de leur demander d’ouvrir leur livre, se met à lire le cours et leur demande de souligner telle ou telle phrase. Un élève ferait peut-être mieux, en faisant rire la classe, de temps en temps. Pourvu qu’on ne nous dise pas que ce sont des cas isolés. Par ma propre expérience, j’affirme que ce phénomène est fort courant. Tant de profs, se contentent de réciter leur cours pendant de longues années, d’autres piquent tout simplement les leçons de leurs collègues. De la responsabilité des inspecteurs : Ces professeurs cités ne sont nullement des stagiaires, puisqu’ils ont plus de 15 à 20 ans d’enseignement et corrigent les épreuves du bac sous le « contrôle » d’un inspecteur ou d’une « conseillère pédagogique ». Et plus dramatique, encadrent les nouveaux profs stagiaires. En dénonçant ces pratiques devant une salle remplie de collègues, j’étais devenu le meilleur ennemi de mon « inspecteur ». A qui la faute ? Certes à ces enseignants qui osent même donner des cours particuliers, pour « aider » les élèves et leurs pauvres parents. Mais la grande responsabilité incombe aux inspecteurs. Comment osent-ils laisser ce désastre noyer nos écoles ? Comment acceptent-ils primes, promotions et honneur ? Comment trahissent-ils leur mission de cette façon ? Manque de temps pour contrôler ce travail ? La ficelle est un peu trop grosse ! D’ailleurs, n’importe qui, peut vérifier les accusations que je porte à l’opinion, en comparant les cahiers et les manuels. Mieux ! Si le ministère veut stopper cette gangrène qui attaque l’enseignement, il peut prendre un exemplaire des cahiers de chaque professeur et vérifier leur contenu dans une autre région, comme il le fait pour les épreuves du bac. Le plus choquant est que certains de ces inspecteurs nous produisent des manuels très « performants » avec des erreurs et des contresens à ne plus en finir (voir les chapitres sur la Tunisie). Les derniers manuels ont le secret de déformer et non pas former élèves et enseignants. Si quelqu’un veut comparer les trois derniers manuels d’histoire ou de géographie, (dont le premier des deux matières fait honneur au pays) il risque d’avoir une attaque cardiaque. Mais qu’importe ! Nous suivons bien les dernières expériences françaises dans le domaine ! Les perles et le bourrage en prime, car 4/5è des 440 pages sont des documents d’histoire qu’aucun prof ne consulte (faute de temps) et 40% de plus que l’ancien manuel (285 pages). Travail royalement payé et gaspillage des deniers de l’Etat ! (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 23 février 2008)


SEPARATION DE DEUX BEBES SIAMOIS :

L’intervention chirurgicale réalisée avec succès en Tunisie

 
Une équipe de spécialistes tunisiens de la Santé a réussi à séparer deux bébés siamois d’origine malienne, qui avaient une moelle épinière commune. L’intervention a été réalisée le 12 février dernier. La chirurgie infantile tunisienne a enregistré de précieux points il y a quelques semaines. Les praticiens tunisiens de la Santé ont réussi un grand acte chirurgical le 12 février 2008. Une équipe, constituée de huit médecins et chirurgiens, a séparé deux nourrissons maliens nés avec une moelle commune. Cette intervention est une grande prouesse. Car, elle a été effectuée dans une partie complexe à prendre en charge sur le plan médical. Cela est aussi révélateur des compétences des agents d’une part mais aussi du relèvement du plateau technique de l’établissement où a lieu la séparation d’autre part. « Cette première chirurgicale a été réalisée grâce d’une part au savoir-faire, à la compétence et au degré de professionnalisme dont jouissent nos médecins et d’autre part à l’excellent plateau technique dont dispose de nos jours aussi le secteur public que privé », lit-on dans le communiqué de l’ambassade de Tunisie à Dakar parvenu à notre rédaction. L’intervention, qui a duré près de 5 heures et sous anesthésie générale, a respecté toutes les procédures qu’exige cet acte chirurgical. « L’intervention chirurgicale, qui s’est déroulée dans des conditions optimales, a été coordonnée par une structure tunisienne privée de gestion, de coordination et d’assistance médico-sociale aux malades des pays de l’Afrique subsaharienne venant en Tunisie », lit-on dans le communiqué parvenu à la rédaction. Le docteur Ouane, pédiatre malien des jumeaux, a exprimé ses émotions et toute sa satisfaction après l’opération. La mère a remercié toutes les structures tunisiennes qui lui ont apporté assistance. Le ministre tunisien de la Santé encourage la collaboration entre les cliniques, les corps médical et les sociétés spécialisées pour la prise en charge des malades des pays frères. Idrissa SANE (Source : « Le Soleil » (Quotidien – Sénégal), le 23 février 2008) Lien : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=33822


LES ECULUBRATIONS DU PARTI VERT POUR LE PROGRES

 
Ainsi donc, c’est Mongi Khammassi, secrétaire du Pari Vert pou le Progrès, ce parti installé par le pouvoir destourien pour faire partie de la vitrine oppositionnelle aidée et choyée par le gouvernement, qui vient donner des leçons de droiture politique à Néjib Chabbi du PDP! Quelle hypocrisie et quel exemple minable de la soumission des partis d’opposition croupion qui passent leur temps à glorifier le pouvoir de Ben Ali et à harceler les véritables opposants. Et c’est Mongi Khammassi qui décide que le moment n’est pas venu pour parler de se porter candidat à l’élection du président de la République, comme si la campagne n’a pas déjà commencé depuis belle lurette avec les centaines de demandes d’associations et de personnalités à l’actuel pensionnaire du palais de Carthage pour y rester encore pour cinq ans. Et que propose le secrétaire général du Parti des Verts pour le Progrès? Rien d’autre que la collaboration avec le pouvoir politique en place et les institutions étatiques en émettant des critiques, au nom des réalisations obtenues, et non en cherchant l’alternance. En somme, c’est suivre à la lettre sa propre conduite politique et c’est appeler à ne point mettre en cause la présidence à vie de Ben Ali en Tunisie. Partout dans le monde, regardez le cas de la France, on peut se déclarer candidat plus d’une année à l’avance. Ou est le problème dans tout cela? Quant à dire que Chebbi s’est porté candidat pour glaner de l’argent auprès des ambassades, c’est tout simplement diffamatoire à l’égard d’un leader de l’opposition radicale. Il n’a qu’à lire el Mawquef pour réaliser que le PDP s’occupe beaucoup plus que le pouvoir des problèmes concrets du peuple et défend les intérêts des opprimés, des réprimés et des exploités. Comment peut – on parler de démocratie, de liberté d’opinion et de droits humains en Tunisie et en même temps s’acharner sur les citoyens, les traîner dans la boue, les traiter de tous les noms, les attaquer vilement lorsqu’il essaient de mettre en pratique ce que leur permettent la Constitution du pays et la Charte des Nations – Unies? Houcine Ghali, Genève


AFP, le 22 février 2008 à 23h53

« La Graine et le mulet » remporte le César du meilleur film

 
PARIS, 22 fév 2008 (AFP) – Le César du meilleur film a été attribué vendredi soir au film « La Graine et le mulet » du cinéaste franco-tunisien Abdellatif Kechiche, 47 ans, vendredi soir au cours de la 33e cérémonie des César –récompenses du cinéma français–, au théâtre du Châtelet à Paris. Ce chaleureux portrait d’une famille franco-tunisienne a en outre reçu le César du meilleur réalisateur, celui du meilleur scénario original, et le César du meilleur espoir féminin, décerné à Hafsia Herzi, 21 ans. « Je voudrais remercier celui qui a été ma source d’inspiration, qui m’a donné beaucoup d’énergie, c’est un petit ouvrier du bâtiment, c’est mon père », a-t-il lancé à la tribune, très ému derrière ses lunettes à fines montures. « Je veux remercier mon deuxième père », a-t-il poursuivi en se tournant vers son producteur Claude Berri, qu’il a fait monter sur scène à ses côtés. « Je ne remercierai pas mon troisième père parce que je veux garder le même sale caractère que lui, parce qu’il a été aussi une grande source d’inspiration, c’est Maurice Pialat », a-t-il conclu. En 2005, ce comédien passé derrière la caméra avait déjà obtenu quatre César avec « L’Esquive » son deuxième film, l’histoire de jeunes lycéens de banlieue répétant une pièce de Marivaux. AFP 


AFP, le 22 février 2008 à 23h56

Palmarès récapitulatif des vainqueurs des 20 César 2008

 
PARIS, 22 fév 2008 (AFP) – Voici la liste des 20 César 2007, récompenses les plus prestigieuses du cinéma français, décernés samedi: Meilleur film français de l’année : « La Graine et le mulet » d’Abdellatif Kechiche Meilleur réalisateur : Abdellatif Kechiche (« La Graine et le Mulet ») Meilleure actrice : Marion Cotillard (« La Môme ») Meilleur acteur : Mathieu Amalric (« Le Scaphandre et le Papillon ») Meilleure actrice dans un second rôle : Julie Depardieu (« Un Secret ») Meilleur acteur dans un second rôle : Sami Bouajila (« Les Témoins ») Meilleur espoir féminin : Hafsia Herzi (« La Graine et le Mulet ») Meilleur espoir masculin : Laurent Stocker (« Ensemble c’est tout ») Meilleur film étranger : « La Vie des Autres » de Florian Henckel von Donnersmarck Meilleur premier film : « Persépolis » de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud Meilleur scénario original : Abdellatif Kechiche (« La Graine et le Mulet ») Meilleure adaptation : Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (« Persépolis ») Meilleure musique écrite pour un film : Alex Beaupain (« Les Chansons d’amour ») Meilleur court métrage : « Le Mozart des pickpockets » de Philippe Pollet-Villard Meilleure photo : Tetsuo Nagata (« La Môme ») Meilleurs décors : Olivier Raoux (« La Môme ») Meilleur son : Laurent Zeilig, Pascal Villard et Jean-Paul Hurier (« La Môme ») Meilleurs costumes : Marit Allen (« La Môme ») Meilleur montage : Juliette Welfling (« Le Scaphandre et le Papillon » Meilleur film documentaire : « L’Avocat de la terreur » de Barbet Schroeder Deux César d’honneur ont en outre été décernés à l’acteur-réalisateur italien Roberto Benigni et à la comédienne française Jeanne Moreau. AFP


 

Copenhague craint une seconde crise des « caricatures de Mahomet »

 
COPENHAGUE ENVOYÉ SPÉCIAL C’est devenu une sorte de tradition au Danemark : surveiller les réactions à la sortie de la prière du vendredi dans les mosquées, au Danemark même ou dans les pays musulmans. Deux ans après la « crise des caricatures » qui avait embrasé une partie du monde musulman contre le Danemark, « Mahomet est de retour », comme l’écrit ironiquement un quotidien danois. Depuis la nouvelle publication, le 13 février, par dix-sept quotidiens danois, de caricatures de Mahomet en réaction à l’attentat déjoué contre le dessinateur Kurt Westergaard, auteur en septembre 2005 du Mahomet au turban en forme de bombe, la tension est à nouveau là. Ce dernier, qui doit changer de domicile en permanence avec l’aide de la police secrète, a raconté avoir désormais du mal à se loger car les hôtels ne veulent plus l’héberger pour raisons de sécurité. « Je suis en fuite dans mon propre pays », confie-t-il. Per Stig Moller, ministre des affaires étrangères, a déclaré, dès mardi, qu’il craignait de nouveaux boycotts. « Le risque existe. Il ne doit pas être sous-estimé. » Vendredi après-midi, des manifestations ont ainsi été observées à Islamadad au Pakistan. Au Qatar, et dans certaines régions d’Arabie saoudite, des imams ont appelé au boycott des produits danois lors des prières, selon les employés locaux d’Arla, la compagnie laitière danoise qui avait été la plus touchée par la crise il y a deux ans. AMBASSADEURS CONVOQUÉS « Les médias danois avaient estimé trop vite que la crise précédente était finie quand le lait d’Arla était de retour sur les rayons des épiceries arabes, explique Lars Erslen Andersen, spécialiste de la violence politique à l’Institut danois pour les études internationales, mais c’est encore dans la tête de tout le monde au Moyen-Orient. » Au Pakistan et en Egypte notamment, les ambassadeurs danois ont été convoqués pour recevoir des protestations des gouvernements. Des réactions ont également été enregistrées au Yémen, en Jordanie et à Gaza. « Les pays où nous voyons le plus de réactions sont les territoires palestiniens, la Syrie et l’Arabie saoudite, constate Klaus Holm, porte-parole du ministère danois des affaires étrangères. Mais cela ne semble pas organisé ni massif. C’est très différent de pays à pays, et très présent sur les médias électroniques. » « C’est plus mauvais maintenant, craint pour sa part Yildiz Akdogan, députée social-démocrate d’origine turque et porte-parole des musulmans modérés, car à la différence de 2006, la contestation est utilisée par des groupes extrémistes alors qu’il y a deux ans, c’était contrôlé par les gouvernements. » Au Danemark, la manifestation, vendredi 15 février, d’islamistes de l’organisation Hizb ut-Tahrir, autorisée dans le pays, a poussé Villy Sovndal, président du Parti socialiste populaire, à déclarer mardi que s’ils souhaitaient instaurer un califat, ils n’avaient « rien à faire au Danemark ». Le premier ministre libéral, qui a qualifié Hizb ut-Tahrir d’organisation « antidémocratique », l’a félicité publiquement, se réjouissant de ce que « le débat sur les valeurs aille dans la bonne direction ». Olivier Truc (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 24 février 2008)


 

Une affiche de « Courrier international » sur M. Sarkozy refusée par Metrobus

 
Métrobus, la régie publicitaire de la RATP, a refusé une affiche de l’hebdomadaire Courrier international (groupe Le Monde). Ce n’est pas la « une » de Courrier International du numéro en date du jeudi 21 février, « Génération Obama », qui a heurté la RATP, mais le titre du haut : « Vu de Madrid, Sarkozy, ce grand malade. » Dans un souci de compromis, « j’ai proposé de changer le titre en « Sarkozy, ce malade de l’ego », puis il y a eu des discussions », explique Philippe Thureau-Dangin, directeur de la rédaction de Courrier international. Mais les deux parties ne sont pas parvenues à un accord. Pour justifier cette décision, Gérard Unger, PDG de Métrobus, se retranche derrière les règles qu’il dit fixées par la RATP et sa régie publicitaire : « Pas de polémique sur les murs du métro. » Il ajoute : « On peut afficher des sujets politiques avec des opinions quand cela ne suscite pas la controverse. Mais traiter le président de la République de « grand malade », cela dépasse ce que l’on peut afficher dans le métro sans risque de polémique. » M. Thureau-Dangin considère que cette décision « est une forme de censure sous couvert de « politiquement correct » ». Il ajoute : « Je comprends la réglementation spécifique à l’espace public, mais il ne s’agit pas dans ce cas-là d’une affiche politique mais d’un article sur un sujet politique. » Ce n’est pas la première fois que Métrobus refuse des campagnes de journaux. La régie de la RATP avait même retiré des affiches de L’Express dont la « une » portait le titre : « Tiberi doit partir », en octobre 1999. Il y a plus longtemps, en 1987, une couverture de L’Evénement du Jeudi titrée « Hersant est-il un agent communiste ? » avait été refusée. Un des visuels de la campagne de Télérama, inspiré des courriers de lecteurs, avait lui aussi été rejeté par Métrobus en septembre 2006. Il égratignait Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur : « Dimanche 15 janvier, « Vivement dimanche » : Nicolas Sarkozy devrait faire attention. C’est déjà la troisième fois qu’il invite Michel Drucker dans son émission. » La « une » de Courrier international de jeudi renvoie à un article de Luis Bassets, directeur adjoint de la rédaction d’El Pais, décrivant un président français qui « se vautre dans l’exhibitionnisme », atteint d’une « incurable hypertrophie de l’ego ». Laurence Girard et Pascale Santi (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 23 février 2008)

Cachez-moi ces chaînes…

 
Ridha KEFI Certaines chaînes de télévision arabes ne font pas toujours bon usage de la marge de liberté que leur assure la diffusion par satellite qui, on le sait, échappe (encore) au contrôle direct des Etats et de leurs dispositifs, juridiques et technologiques, dédiés à la censure. Abusant souvent de cette liberté, ces chaînes font à peu près n’importe quoi. C’est le cas notamment des chaînes religieuses du Golfe qui diffusent, à longueur de journée, des prêches imprécatoires et haineux, propageant un Islam obscurantiste et intolérant, attisant la mésentente entre les peuples, si elles n’appellent pas ouvertement au jihad et à la guerre des religions. C’est le cas aussi de certaines chaînes d’information dites libres et indépendantes, qui multiplient les talk shows où les débatteurs, poussés dans leurs derniers retranchements, se laissent souvent aller à des glissements sémantiques dangereux ou des déchaînements verbaux dont l’influence sur les téléspectateurs n’est pas toujours heureuse. Sans aller jusqu’à accuser ces chaînes d’être des porte-voix des groupuscules extrémistes ou de faire l’apologie du terrorisme, nous devons dénoncer leurs dérapages et les appeler à un traitement plus responsable et plus pondéré de l’information et à éviter d’ajouter de l’huile sur le feu, surtout dans une région comme la nôtre qui compte assez de foyers de tension menaçant de se transformer, à la moindre étincelle, en brasiers ardents. Mais de là à chercher à museler ces chaînes, dont certaines font un travail remarquable pour la promotion d’une information libre, indépendante et responsable dans un monde arabe qui en a besoin, il y a un pas que nous nous garderons de faire. Un pas que, malheureusement, les ministres arabes de l’Information des Etats membres de la Ligue arabe, réunis au Caire, le 12 février, en session extraordinaire convoquée à l’initiative de l’Egypte, ont franchi allègrement en approuvant (presque à l’unanimité, puisque seul le Qatar, siège de la chaîne Al-Jazira, a voté contre) une charte qui risque de museler davantage l’information sous nos latitude. Et pour cause : la charte en question interdit tout contenu qui mettrait en danger «la paix sociale, l’unité nationale, l’ordre public, la propriété privée et les valeurs traditionnelles». Elle interdit aussi de critiquer les religions ou de diffamer (ou offenser) les dirigeants politiques et religieux. Pis : elle donne aux pays signataires le droit de «retirer, de geler ou de ne pas renouveler les autorisations de travail des médias qui enfreindraient les règles mentionnées». Par-delà les principes qu’elle énonce et auxquels on pourrait souscrire avec quelques réserves, cette charte pose un certain nombre de problèmes. D’abord, elle a été élaborée et adoptée (presque au pas de charge) à un moment où les organisations arabes et internationales de défense des droits de l’homme multiplient les mises en garde contre le musellement de la liberté d’expression et d’information dans les pays arabes. Ensuite, elle est venue à un moment où les médias arabes, dont quelques chaînes satellitaires de qualité, ont réussi à élargir le champ de la liberté d’expression et à redonner confiance dans les capacités des journalistes de la région à produire une information de qualité, distante de la propagande officielle et des vociférations militantes des mouvements d’opposition. Tertio : les principes énoncés par cette «charte» sont discutables, d’autant que leur mise en application au quotidien posera sans doute problème. Car où s’arrête la critique des choix politiques du gouvernement en matière (par exemple) d’économie, d’éducation ou de santé et où commence «l’atteinte à la paix sociale, l’unité nationale et l’ordre public» ? Où s’arrête la réflexion sur tel ou tel sujet d’ordre religieux et où commence l’atteinte à la religion et aux valeurs traditionnelles? Où s’arrête «l’expression d’une opinion» sur l’action d’un dirigeant politique ou d’un notable religieux et ou commence la «diffamation» de ce dirigeant ou ce notable ? Les services de l’Etat sont-ils les seuls habilités à légiférer sur les cas litigieux qui ne manqueraient pas de se poser à l’avenir et s’imposer ainsi, à l’insu de toute logique, comme juges et arbitres ? Ne devrait-on pas plutôt créer des instances autonomes formées d’experts juridiques, représentants de la profession et personnalités indépendantes connues pour leur probité intellectuelle et morale pour juger des éventuelles infractions et sanctions, à l’instar de ce qui existe dans la plupart des pays développés, comme le Conseil supérieur de l’audio-visuel en France ? Les ministres arabes de l’Information, qui ont voté la nouvelle charte, ne se sont pas beaucoup attardés sur ces questions qui nous semblent pourtant primordiales. Car à quoi serviraient les ambiguïtés contenues dans le texte adopté, et qui laissent la porte ouverte à toutes les interprétations, sinon à museler davantage des médias arabes déjà largement soumis et aseptisés ?    (Source: Editorial de L’Expression n° 19, du 22 février 2008)  

Home – Accueil الرئيسية

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.