19 juin 2000

البداية

 

 

Mesdames messieurs,
Voila sidessous les coordonées de contact avec les
grévistes de la faim tunisiens.
Pour améliorer toute forme de contact avec ses
opposants vous trouvez dans la lettre suivante la ré-
ponse voulue.
Morsel:Coordinateur d’information avec les grévistes
opposants a Genéve.
*********************
Madamem Monsieur,

Dans le cadre de notre soutien à l’action courageuse
des huit tunisiens
actuellement en grève de la faim à genève, nous nous
permettons de vous
envoyer le 3ème communiqué du comité des parents et
amis des détenus
politiques en Tunisie.

Nous avons entre autre reçu le soutien de plusieurs
personnalités
politiques, défenseurs des droits de l’homme et
travailleurs dans le
domaine
humanitaire. les derniers sont ceux de M. Christian
Burnier
ex-président du
parti socialiste genevois membre du grand conseil et
de Mme Afra
Wiedmannde
l’organisation Augenauf !de Zürich conseiller national

Vous pouvez manifester votre soutien directement en
composant l’un des
numéros à l’entête ou à l’adresse email de
Vérité-Action

Sincères salutations

Pour Vérité-Action
El Afif Ghanmi, Président

Adresse:
Case postale 938
Ch- Suisse
Tel: 0041 79/247 23 61
Fax: 0041 21/922 80 27
verite_action@.hotmail.com

*********************

Communiqué 3

Notre troisième jour ! !

Et nous poursuivrons notre grève de la faim

 

Nous, opposants politiques tunisiens en grève de faim, à genève, depuis le 16 juin 2000 : Mohamed Hadji, 33 ans, licence et gestion des affaires et père de 3 enfants, Riadh Tabib, 31 ans, Ingénieur en Chimie, Béchir Bouchiba, 47 ans, fonctionnaire, père de 4 enfants et ex-prisonnier (4 ans), Bouabdallah Ltaief, 33 ans, ex-prisonnier (10 ans), Sadok Kebsi, 30 ans, ex-prisonnier (une année et ½), Idriss Ben Harrath, 26 ans, Ingénieur en informatique, Mustapha Yahyaoui, 32 ans, Professeur en Mathématique, et Habib Mabrouk, !36 ans, Professeur, poursuivons notre action de solidarité et de soutien avec les prisonniers politiques en grève de la faim depuis 28 mai 2000, afin de réclamer la promulgation d’une loi d’amnistie générale et inconditionnelle et de protester contre les violations graves et systématiques des Droits de l’Homme et des libertés dans notre pays, la Tunisie.

 

Si  les autorités tunisiennes ont fait quelques petits gestes de relâche envers les défenseurs des droits de l’homme et quelques prisonniers politiques, c’est surtout grâce à un mouvement de contestation qui a mobilisé les différentes organisations nationales et internationales des droits de l’homme, des personnalités politiques et des militants tunisiens de tous bords à l’intérieur du pays comme à l’extérieur. Cependant, ces  acquis obtenus sous la souffrance sont loin de cacher la  réalité cruelle d’un régime qui ne cesse de pratiquer la politique de la main forte.

 

La situation dramatique des détenus politiques notamment ceux du parti En-Nahdha (islamiste modéré non autorisé) que le pouvoir a réussi, en agitant l’épouvantail du terrorisme, à garder en secret tout le long des dix dernières années où des milliers de familles ont été disloquées, des viols ont été commis, des biens volés des comptes personnels réglés.

 

La répression a provoqué la mort d’au mois 32 personnes décédées par balle, sous la torture ou mortes dans les prisons tunisiennes c’est notamment le cas de M. Sahnoun Jouhri ex membre de la ligue tunisienne des droits de l’homme. Récemment, le journaliste Riadh ben Fadhl a été victime d’une tentative d’assassinat suite à un article publié au journal «le Monde » intitulé «En finir avec le syndrome de Carthage ».

 

Nous tenons à saluer tous les journalistes, personnalités et représentants de partis politiques et ONG qui sont venus nous rendre visite, notamment M. Christian Grobet, conseiller national, Mme Simonne Piazzini  de l’association Tibet Démocratie et membre de l’Union des juristes arabes, M. Abdeljalil Bédoui, enseignant d’Economie Politique à la faculté des Siences Economique et de Gestion de tunis et M. Lazhar Mokdad, Président de l’association Ez-Zaytouna en Suisse.

 

Genève, le 18 juin 2000

Comité des parents et amis des détenus politiques en Tunisie

**************

C.R.L.D.H. Tunisie

Hourriya / liberté

E-Mail : crldht@aol..com

E-Mail : maghreb@iname.com

21 ter rue Voltaire 75011 Paris- France

– http :// www.maghreb-ddh.sgdg.org

 

Procès du RAID en Tunisie

 

Nous apprenons que le procès de Fathi CHAMKHI, Mohamed CHOURABI et Iheb HENI, prévu initialement le 27 juin, a été avancé au 20 juin 2000.

Libérés de prison le 08 mai 2000 grâce à une grande campagne de soutien en Tunisie et à l’échelle internationale, Fathi CHAMKHI, Mohamed CHOURABI et Iheb HENI sont assignés à comparaître devant le tribunal correctionnel le 20 juin 2000 pour répondre des chefs d’inculpation suivant : Maintien d’une association non reconnue ; Diffamation de corps constitués ; Incitation des citoyens à la rébellion ; Diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public.

Cette décision du gouvernement tunisien intervient au lendemain de l’adoption par le Parlement européen, à une large majorité, d’une résolution d’urgence sur la situation des droits de l’homme en Tunisie. Elle constitue une nouvelle atteinte aux libertés démocratiques en Tunisie, et en particulier aux droits d’association et d’expression.

Nous appelons toutes les associations et tous les militants des droits de l’Homme à se mobiliser, une fois encore, pour obtenir l’arrêt définitif et sans conditions de toutes les poursuites judiciaires qui pèsent contre ces trois militants, en envoyant des observateurs au procès contre les militants du Raid, en écrivant au Président de la République tunisienne et au Ministre de la Justice.

Paris, le 17 juin 2000

********************

C.R.L.D.H. Tunisie

Hourriya / liberté

E-Mail : crldht@aol..com

E-Mail : maghreb@iname.com

21 ter rue Voltaire 75011 Paris- France

– http :// www.maghreb-ddh.sgdg.org

Procès du RAID en Tunisie

Appel

Suite à la décision du gouvernement tunisien d’avancer au mardi 20 juin le procès de Fathi CHAMKHI, Mohamed CHOURABI et Iheb HENI, prévu initialement le 27 juin (voir communiqué daté du 17 juin),

le Comité pour le respect des libertés en Tunisie et

l’association Hourriya/Liberté,

membres du Collectif national de soutien au RAID,

appelle à un rassemblement devant l’ambassade de Tunisie

Mardi 20 juin

à 11h30

à l’angle des rues Barbet de Jouy et Sèvres Babylone

(métro Saint François Xavier)

***********************

Lyon, le 19 juin,

En réponse à la décision des autorités tunisiennes d’avancer le procès
des militants du RAID au 20 juin, en prévenant les intéressés 4 jours
avant, pour POUVOIR FAIRE LE PROCES DU RAID A HUIS CLOS,

Le Collectif National de Soutien au RAID appelle à un rassemblement
devant l’ambassade de Tunisie :
                                        Mardi 20 juin à 11h30
                                à l’angle des rues Barbet de Jouy et de
Badylone
                     &nb!sp;                  (métro Saint François Xavier)

En espérant que nous serons nombreux à ce rendez-vous.

Jean-Luc


————————
Jean-Luc Cipière
Pdt Attac Rhône
Coordonnateur Attac France Maghreb
Lyon – France
tel (0) 472 539 945
fax (0) 472 539 946
mailto:nota.bene@accesinternet.com

**********************’

Communiqué 3
Notre troisième jour ! !
Et nous poursuivrons notre grève de la faim

Nous, opposants politiques tunisiens en grève de faim,
à genève, depuis le 16 juin 2000 : Mohamed Hadji, 33
ans, licence et gestion des affaires et père de 3
enfants, Riadh Tabib, 31 ans, Ingénieur en Chimie,
Béchir Bouchiba, 47 ans, fonctionnaire, père de 4
enfants et ex-prisonnier (4 ans), Bouabdallah Ltaief,
33 ans, ex-prisonnier (10 ans), Sadok Kebsi, 30 ans,
ex-prisonnier (une année et ½), Idriss Ben Harrath, 26
ans, Ingénieur en informatique, Mustapha Yahyaoui, 32
ans, Professeur en Mathématique, et Habib Mabrouk, 36
ans, Professeur, poursuivons notre action de
solidarité et de soutien avec les prisonniers
politiques en grève de la faim depuis 28 mai 2000,
afin de réclamer la promulgation d’une loi d’amnistie
générale et inconditionnelle et de protester contre
les violations graves et systématiques des Droits de
l’Homme et des !libertés dans notre pays, la Tunisie.

Si  les autorités tunisiennes ont fait quelques petits
gestes de relâche envers les défenseurs des droits de
l’homme et quelques prisonniers politiques, c’est
surtout grâce à un mouvement de contestation qui a
mobilisé les différentes organisations nationales et
internationales des droits de l’homme, des
personnalités politiques et des militants tunisiens de
tous bords à l’intérieur du pays comme à l’extérieur.
Cependant, ces  acquis obtenus sous la souffrance sont
loin de cacher la  réalité cruelle d’un régime qui ne
cesse de pratiquer la politique de la main forte.

La situation dramatique des détenus politiques
notamment ceux du parti En-Nahdha (islamiste modéré
non autorisé) que le pouvoir a réussi, en agitant
l’épouvantail du terrorisme, à garder en secret tout
le long des dix dernières années où des milliers de
familles ont été disloquées, des viols ont été com!mis,
des biens volés des comptes personnels réglés.

La répression a provoqué la mort d’au mois 32
personnes décédées par balle, sous la torture ou
mortes dans les prisons tunisiennes c’est notamment le
cas de M. Sahnoun Jouhri ex membre de la ligue
tunisienne des droits de l’homme. Récemment, le
journaliste Riadh ben Fadhl a été victime d’une
tentative d’assassinat suite à un article publié au
journal «le Monde » intitulé «En finir avec le
syndrome de Carthage ».

Nous tenons à saluer tous les journalistes,
personnalités et représentants de partis politiques et
ONG qui sont venus nous rendre visite, notamment M.
Christian Grobet, conseiller national, Mme Simonne
Piazzini  de l’association Tibet Démocratie et membre
de l’Union des juristes arabes, M. Abdeljalil Bédoui,
enseignant d’Economie Politique à la faculté des
Siences Economique et de Gestion de tunis et M. Lazhar
Mokdad, Président de l’association Ez-!Zaytouna en
Suisse.

Genève, le 18 juin 2000
Comité des parents et amis des détenus politiques en
Tunisie

Comité des parents et amis des détenus politiques en Tunisie                           

C/o Paroisse de Servette-Vieusseux

Avenue Wendt 55

Genève- Suisse

Tel: 0041 79 651 05 00

        0041 78 683 24 29

**********************

Communiqué 2

Grève de la faim à Genève
En sa deuxième journée

Nous, les grévistes :
M. Mohamed Hadji, 33 ans, licence et gestion des
affaires et père de 3 enfants
M. Riadh Tabib, 31 ans, Ingénieur en Chimie.
M. Béchir Bouchiba, 47 ans, fonctionnaire, père de 4
enfants et ex-prisonnier (4 ans)
M. Bouabdallah Ltaief, 33 ans, ex-prisonnier (10 ans)
M. Sadok Kebsi, 30 ans, ex-prisonnier (une année et ½)

M. Idriss Ben Harrath, 26 ans, Ingénieur en
informatique
M. Mustapha Yahyaoui, 32 ans, Professeur
(Mathématique)
et M. Habib Mabrouk, 36 ans, Professeur
entamons notre deuxième journée de grève de la faim
dans le but de :
– Soutenir les prisonniers politiques en grève !de la
faim depuis 28 mai 2000
– Réclamer la promulgation d’une loi d’amnistie
générale et inconditionnelle
– Et de protester contre les violations graves et
systématiques des droits de l’Homme dans notre pays.

En ce moment même, les différents lieux
d’incarcération à travers le pays regorgent d’un peu
plus d’un millier de prisonniers d’opinion condamnés
lors des procès politiques qui ne respectent pas les
moindres règles internationales de justice et
d’équité. Dans des cellules surpeuplées, privés de
soins vitaux, ces prisonniers souffrent de plusieurs
maladies très graves qui menacent leur vie notamment
les cas de M. Taoufik Chaib, Ahmed Lamaari, Abdellatif
El Mekki et Sadok Chourou qui ont entamé une grève de
la faim depuis le début du mois de mai pour faire
entendre leur voix. Ils ont été rejoint par la plupart
des prisonniers dans leur action de protestation
contre les conditions inhumaines de leur détention.
!
Nous tenons à remercier toutes les organisations et
personnages politiques qui ne cessent de nous apporter
soutien : Vérité-Action, GARAS (Groupe d’aide aux
requérant d’asile à la servette), COTMEC, ATTAC et son
Président M. Alberto Valesco, député au Grand Conseil
genevois, Laurence Fehlmann Rielle, députée au Grand
Conseil genevois, Janine de Haller et Fabienne Bugnon
également députées, Christian Grobet et Niels de
Dardel, conseillers nationaux, M. Dominique Hausser,
président du parti socialiste genevois et la paroisse
de Servette-Vieusseux.

Genève, le 17 juin 2000

Comité des parents et amis des détenus politiques en
Tunisie

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la tribune de geneve du 17 juin 2000.

À Genève, huit réfugiés tunisiens entament une grève de la faim

FABIANO CITRONI
17 juin 2000

TORTURE - Ils dénoncent la violation des droits de l'homme par le régime au pouvoir dans leur pays.

"Cosa Nostra est en Tunisie." Nait-Liman Abdelnacer ne mâche pas ses mots. Pour lui, le président Ben Ali bafoue les droits de l’homme. Ce ressortissant tunisien dénonce les détentions arbitraires et les tortures dont sont victimes nombre de ses compatriotes qui croupissent en prison. Aujourd’hui, il se fait le porte-parole de huit réfugiés politiques, résidants en Suisse, qui ont entamé hier une grève de la faim au temple de la paroisse Servette-Vieusseux. "Depuis la libération de Ben Brik, les médias ne parlent plus des exactions du régime au pouvoir. Elles sont pourtant toujours aussi nombreuses", affirment les grévistes.
Trois de ces réfugiés ont passé plusieurs années dans les prisons tunisienne!s. Leur récit est édifiant. "Pour pouvoir prendre une douche, obtenir un stylo ou étudier dans sa cellule, il faut parfois aller jusqu’à la grève de la faim. Mais pour ce crime, on risque aussi de se retrouver en cellule d’isolement. C’est ce qui m’est arrivé pendant plus d’un an."

Un autre a moisi plus de quatre ans en prison. "Un jour, j’ai demandé à la direction de réunir les prisonniers politiques. Elle a refusé. J’ai souhaité avoir accès à des livres. Encore une fois, la direction s’y est opposée. Je me suis donc mis en grève de la faim avec deux autres détenus. Nous avons été conduits dans une cave, attachés, torturés et frappés. Une de mes compagnons avait 65 ans..."

De nombreux politiciens genevois soutiennent l’action entreprise par les réfugiés politiques tunisiens. Citons les conseillers nationaux Christian Grobet (AdG) et Nils de Dardel (S), et les députés au Grand Conseil Laurence Fehlmann Rielle (S), Jeannine de Haller (AdG), Fabienne Bugnon (V) e!t Alberto Velasco (S). Ce dernier estime que les députés ont du mal à prendre conscience de la gravité de la situation en Tunisie. "Entamer une grève de la faim est un acte de désespoir. L’autodestruction est la seule possibilité pour les réfugiés d’être entendus."

Amesty International vient de publier son rapport annuel. Dans les quatre pages que l’organisation non gouvernementale consacre à la Tunisie, on apprend que Mohamed Mouadda, ancien président du Mouvement des démocrates socialistes, formation d’opposition, a été assigné à résidence pendant presque un mois après avoir annoncé, à titre symbolique, son intention de se présenter aux présidentielles.

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L’AMBASSADE DE FRANCE A TUNIS SERAIT-ELLE AUX ORDRES
DE BEN ALI ?

ATTAC avait invité Taïeb Moalla, membre fondateur de
RAID, pour
représenter le RAID et Ahmed Maroufi pour représenter
les luttes
syndicales en Tunisie lors du meeting du 13 juin à
Saint Denis. Ils
n’ont pas pu venir en France. Mais pour une fois, ce
n’est pas le
pouvoir tunisien qui en est la cause. C’est
l’ambassade de France qui
leur a refusé leur visa.

Pourtant, le « numéro 2 » de cette ambassade m’avait
assuré, au
téléphone, vendredi 9 juin, que ces visas seraient
disponibles dès
mardi 13 juin au matin. Monsieur l’ambassadeur en a
décidé autrement.
Monsieur l’ambassadeur avait annulé le rendez-vous que
nous avions
pris (Pierre Tartakowsky et moi-même) avec le premier
secrétaire de
l’ambassade de France en Tunisie la semaine dernière
pour nous
signifier qu’il n’était pas convenable d’interpeller
un ministre
d’Etat tuni!sien sur la question des droits de l’homme
à l’ouverture
d’un colloque. Monsieur l’ambassadeur considèrerait-il
que cette
punition » ne suffit pas ? Pour quelle raison a-t-il
refusé de
délivrer un visa à nos invités ?

Cette attitude est inadmissible. Elle donne raison à
tous ceux qui
dénoncent la collusion entre la représentation
française en Tunisie et
les autorités de ce pays.

Jean-Luc Cipière president.rhone@attac.org
Animateur du groupe « Maghreb » au sein du groupe
international d’ATTAC.

***********************

Tribune


« Donne-moi ma liberté… »

Par Chadly Zouiten

Chaque citoyen, me semble-t-il, a au moins une ambition dans sa vie! En tous cas, mon ambition, et elle est des plus modestes, me hante et me poursuit depuis mon jeune âge, depuis le jour où j’ai rencontré le leader algérien Messali El Hadj, en résidence surveillée à Bouzeriaâ, banlieue d’Alger, en 1948, et depuis notre lutte pour l’indépendance! C’est la liberté.


L’indépendance obtenue, j’ai cru qu’elle était bien arrivée! Notre liberte retrouvée! Mais voilà qu’elle me hante encore à me rendre malade. Suis-je devenu ce « malade imaginaire »? Peut-être ben qu’oui, peut-être ben qu’non?

De grâce, ne peut-on pas me libérer de cette hantise? M’expliquer pourquoi je ne me sens pas encore libre? A moins que je ne sois devenu aveugle aussi!

Cette liberté que je réclame depuis 1974, je la crois indivisible, et pour qu’elle existe effectivement, elle doit pouvoir se traduire simultanément en liberté politique, liberté économique, liberté religieuse, liberté nationale. C’est tout ce que je demande! Suis-je si exigeant? Voilà comment je la vois. A moins qu’il y ait une autre interprétation et je vous serais reconnaissant si vous pouviez me le faire savoir.

Liberté politique

Partant du principe que la démocratie est l’expression pratique de la liberté, elle ne peut supporter d’autre tuteur que le peuple. C’est un mouvement qui va du bas vers le haut et non du haut vers le bas. La pyramide du pouvoir doit, à mon sens, se rétablir sur ses bases et qu’il soit mis fin à la longue tradition historique dont nous avons hérité, qui veut que cette pyramide s’appuie sur son sommet, menaçant d’écraser tout le monde dans sa chute.

•Ne pouvons-nous pas lutter pour un système politique réellement représentatif, débarrassé des pratiques de clientèle qui le défigurent?

•Ne pouvons-nous pas lutter pour que le pouvoir exécutif soit l’émanation du Parlement?

•Ne pouvons-nous pas lutter pour que le Législatif cesse d’être installé par le Gouvernement?

•Ne pouvons-nous pas lutter pour voir une Magistrature libre de ses décisions et affranchie de toute forme de tutelle administrative?

•Ne pouvons-nous pas lutter pour que tout citoyen ait le droit d’être inscrit automatiquement sur les listes électorales? Le droit de se constituer en partis politiques? Le droit de se porter candidat à des charges électives s’il le souhaite, sans discrimination ni filtrage?

Le combat que nous menons pour la démocratie s’oppose à l’arbitraire et à l’anarchie. Il consiste à instituer la primauté de la loi sur la force et se développera dans la mesure où les relations entre l’Etat et la Société deviendront des relations contractuelles.

La liberté économique

L’affranchissement politique de la société civile ne suppose-t-il pas son indépendance matérielle? Cet affranchissement ne demande-t-il pas que les citoyens soient dégagés de tout lien de subordination économique vis-à-vis de l’Etat? La vocation de l’Etat n’est pas d’être propriétaire ni gestionnaire.

Les forces productrices doivent être libérées des entraves bureaucratiques qui empêchent leur progrès, et ne devons-nous pas récuser l’ensemble des procédures de caractère clientéliste: manipulation de l’emploi, des salaires et des prix, instrumentalisation du crédit et de la fiscalité, système des autorisations et des agréments préalables. Si nous revendiquons la liberté de produire et d’entreprendre, elle n’entraîne pas que l’Etat se détourne de ses obligations dans l’encadrement du développement. Elle signifie, au contraire, qu’il s’en préoccupe de façon plus efficace qu’il ne le fait aujourd’hui, et cela en se concentrant sur ce qui relève de son rôle et en se déchargeant des tâches qui ne lui incombent pas.

L’instauration de la liberté d’entreprise n’est pas autre chose que le recouvrement par le corps social des conditions de sa propre existence? Il me semble que c’est un passage obligatoire pour l’apprentissage de la reconquête de soi! En devenant maître d’eux-mêmes, en se réappropriant leur destin, les individus s’émancipent et accèdent à la conscience de leur responsabilité.

La fonctionnarisation de la société a provoqué la multiplication des comportements de démission civique et a développé une mentalité d’assisté parmi de larges franges de la population et alimenté des attitudes d’insolence et de passivité dans le travail. Elle a donné naissance à une sous-culture de la dilapidation, du gaspillage et de l’échec! Chacun doit être tenu pour le dépositaire principal de son propre avenir. La construction de notre pays est à ce prix!

La liberté religieuse

L’autonomisation de la société civile implique également sa libération spirituelle et morale. Ne croyez-vous pas que l’Islam doit être rendu aux croyants? Qu’il soit restitué dans sa dignité et qu’un terme soit mis à son exploitation à des fins de conquête ou de conservation du pouvoir? En démocratie, la seule légitimité dont on puisse se prévaloir, c’est la légitimité issue du suffrage populaire.

Tout recours à des arguments relevant de l’ordre du sacré est, de ce point de vue, fondamentalement anti-démocratique. Ne croyez-vous pas que la sphère de la religion doit être nettement séparée de la sphère de l’Etat et de la lutte pour le pouvoir de façon à ce que l’action des partis politiques ne puisse jamais se prévaloir d’une transcendance qu’elle ne saurait posséder, et de façon aussi que la religion ne soit pas avilie par une utilisation partisane qui par définition la dénature et la dégrade.

Par expérience, la stabilité du système politique et de l’ensemble de l’ordre social ne peut pas avoir d’autre fondement que le droit positif; les légitimations de type théocratique portent nécessairement la division et la violence.

C’est pour cette raison que nous revendiquons pour chaque citoyen la liberté religieuse la plus absolue, la plus entière liberté de pensée et d’opinion. De même, nous revendiquons, pour les intellectuels et le artistes, la plus totale liberté de création. Une autorité politique ou religieuse a-t-elle le droit exclusif de dire ce qui est juste et ce qui ne l’est pas? Ce qui est moral et ce qui est immoral? La morale n’est pas un formalisme creux que l’on impose de l’extérieur par voie de contrainte, ni de l’hypocrisie sociale; la morale est une tension permanente, ce sont des valeurs intériorisées et assumées par la collectivité et les personnes. La religion vraie comme la vraie morale n’existent pas en dehors de la liberté de se déterminer.

La liberté nationale

A la base de toutes les libertés dont peut jouir une communauté, il y a la liberté ou souveraineté nationale, c’est-à-dire la capacité dont dispose cette communauté de définir ses choix de façon autonome par rapport à l’extérieur. Les Tunisiens ne sont-ils pas confrontés à un double impératif? Nous devons construire notre indépendance et parallèlement agir en vue de l’édification de la Patrie arabe qui est le prolongement nécessaire de notre existence nationale. Je suis convaincu que la réalisation de cette tâche passe obligatoirement par la lutte pour l’unité du Maghreb.

Je ne cesse de réclamer, à cet égard, la libre circulation des hommes, de l’information, des biens, des services et des capitaux, sans considération de frontière ni de régime politique. Vous voyez, ici aussi, le processus doit partir du bas vers le haut: la mobilisation de la société est le seul garant de l’efficacité des Etats.

L’unification des Maghrébins se fera par l’effort des populations elles-mêmes, par la constitution d’outils de production et d’échanges nationaux communs dans les différents secteurs d’activités; elle ne se réalisera jamais si l’on doit se contenter des seuls accords au sommet que peuvent passer les groupes dirigeants entre eux, accords qui sont le plus souvent des faux-semblants, des constructions bureaucratiques sans contenu effectif, qui peuvent être balayées du jour au lendemain pour peu que tel ou tel gouvernement le désire.

L’unité maghrébine s’inscrit dans une visée stratégique d’émancipation nationale. La liberté vis-à-vis de l’extérieur ne signifie pas cependant l’uniformisation à l’intérieur: il y a au Maghreb des communautés non arabes. Le fait qu’elles soient minoritaires n’enlève pas le droit de préserver et de promouvoir leur propre personnalité culturelle et linguistique. Le Maghreb Uni est inconcevable sans la participation de tous, œuvrons pour qu’il s’édifie dans le respect de la singularité de chacun.

La réalisation de ces libertés nous donnera certainement la capacité de vivre le monde au lieu de le subir! Elle nous procurera la capacité de redevenir un sujet actif de l’histoire en retrouvant la fierté de ce que nous sommes et le sens de l’universelle humanité.

Si ces quatre libertés, et je n’en demande pas plus, se réalisent bientôt, je serai des plus heureux et je guérirai peut-être de cette maladie qui me hante.

Chadly Zouiten

Verra-t-on éclore « La Maghrébine »?

Par Noura Borsali*

J’ai deux passions qui me rongent: celle des mots et celle d’aller à la recherche de l’information, là où elle existe. J’ai eu du mal, je l’avoue, à contenir et à contrôler cette passion durant ces années de mutisme, si bien qu’intérieurement je râle,que mentalement je construis des idées au gré de mes rêves éveillés, et qu’imaginairement je fabrique des textes, de mémoire, en collant des mots et des phrases au détour d’un carrefour…

Parce que je demeure attachée à ces mots qui n’attendent qu’une lueur de liberté pour se dévoiler et porter nos messages oh! combien constructifs pour une société qui a besoin de porter un regard sur elle-même et de se voir d’un œil neuf, et qui attend de sortir de sa léthargie et de son immobilisme pour lire, s’informer et débattre.

Notre paysage médiatique souffre, hélas, de l’absence quasi-totale d’une presse féminine qui permettrait d’agir sur des mentalités somnolentes, d’ouvrir un débat sur la question des femmes et d’amorcer un dialogue entre les sexes pour consolider les acquis et aller dans le sens d’une égalité effective fortement assumée. Car je demeure convaincue que la question des droits des femmes doit interpeler la société entière.

L’éclosion d’un tel journal est me semble-t-il une urgence et une nécessité en ces temps difficiles où dans notre Maghreb comme dans le monde, cette question continue à diviser nos sociétés (comme c’est le cas de l’Algérie, du Maroc, de la Jordanie, du Koweït, de l’Autriche…) et où, à la toute récente rencontre de Pékin + 5, on découvrira que des parties persistent à refuser de condamner les violences à l’égard des femmes (viols, crimes d’honneur…).

Le journal « La Maghrébine », s’il venait à voir le jour, se veut d’abord un espace d’expression, de débat et de rencontre.

Pouvons-nous espérer le voir un jour fleurir?

*Ex-collaboratrice à des magazines indépendants tels que « Le Phare », « Réalités », « Le Maghreb ».

*********************

Article de Slaheddine Jourchi:

http://alhayat.sitecopy.com/pages/06-17/17P09.pdf


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