TUNISNEWS
9 ème année,N° 3404 du 17.09.2009
Kalima: Le journaliste Abdallah Zouari relaché apres un long interrogatoire Kalima: Ouahid Brahmi, ex prisonnier politique, à nouveau devant la justice Lexpresse.fr: Le livre qui va déranger AFP: Présidentielle: Ahmed Brahim dépose sa candidature et demande des libérations Xinhua: Présidentielle en Tunisie: un 3eme opposant à Ben Ali dépose officiellement sa candidature Leaders: Les « ultras » chassés des stades Le Monde: Un prix libyen éthiquement inacceptable AFP: Farouk Hosni, homme de culture, de pouvoir et de controverses Le Parisien: Remous autour de la course à l’Unesco AFP: Egypte: 2 couples américains condamnés à de la prison pour trafic d’enfants AFP: Israël riposte au rapport de l’ONU sur l’opération Plomb Durci AFP: La Turquie resserre les liens avec l’Irak et la Syrie AFP: Les talibans frappent à Kaboul, 16 morts dont six soldats italiens de l’Otan Le Monde: La mission d’observation de l’UE fait état d’une « fraude massive » en Afghanistan Jeune Afrique: L’islam à la française
Le journaliste Abdallah Zouari
relaché apres un long interrogatoire
Proposé par Amarouche Nedjaa le Mercredi 16 septembre 2009 La police tunisienne a procédé, l’après-midi de mardi 15 septembre, à l’arrestation du journaliste Abdallah Zouari. Des agents l’ont conduit au commissariat de la police de Zarzis (Sud Est) où il a été retenu en garde à vue plus de huit heures. Zouari a été arrêté en face de la poste après avoir envoyé la veille un télégramme au ministre de l’Intérieur et au procureur, pour se plaindre que la police ait repris le siège de sa maison. Ce qui va à l’encontre de la décision de levée de l’assignation à résidence dont il bénéficie depuis juillet dernier. Selon ses déclarations, Abdallah Zouari a été soumis à des agressions physiques et des menaces verbales de torture par deux membres de la sécurité d’Etat. Zouari estime qu’ils ont été envoyés spécialement de Tunis pour accomplir cette besogne et que les policiers n’ont cessé d’émettre des insultes vulgaires à l’encontre des défenseurs de droits humains ainsi que des organisations comme Human Rights Watch et Reporters sans frontières qui soutiennent son cas. L’interrogatoire a été entamé juste avant l’heure de la rupture du jeûne. Il a porté sur les sept années qu’il a passées en résidence surveillée à Zarzis et sur les organisations et les personnalités qui lui ont rendu visite. « Ils ont essayé durant des heures de me soutirer des informations personnelles et le mot de passe de ma boîte mail », a déclaré Abdallah Zouari à Reporters sans frontières. Ils ont aussi tenté de le forcer à signer un engagement à ne plus écrire en tant que journaliste. Zouari a refusé de le signer, de même que le procès-verbal de l’interrogatoire. Avant d’etre relâché, on l’a menacé de diffuser un montage de photos obscènes et de l’envoyer à toute sa famille, s’il ne cesse toute activité journalistique.
(Source: Le site de « Radio Kalima » le 16 septembre 2009)
Ouahid Brahmi, ex prisonnier
politique, à nouveau devant la justice
Mouazz Jemaï Le Tribunal de Première Instance de Tunis a envoyé une convocation officielle à Ouahid Brahmi, ex prisonnier politique, l’invitant à se présenter devant le procureur de la République. Brahmi a dit dans ses déclarations à radio Kalima qu’il avait reçu la convocation lundi 14 septembre du chef du poste de la garde nationale d’Hichria, relevant du gouvernorat de Sidi Bouzid. Et il a ajouté que la convocation avait pour but de l’entendre sur l’article qu’il avait écrit et qui a été publié par le journal « El Maoukef» du 11 septembre 2009. Dans cet article il exhortait les organisations de droits de l’homme nationales et internationales à poursuivre et à demander des comptes aux officiers de la Sûreté de l’Etat qui l’avaient torturé et agressé sexuellement lors de son arrestation selon ses dires. Ouahid Brahmi a passé deux ans et quatre mois en prison en vertu de la loi dite « anti terroriste » après que la justice l’eut accusé en mars 2007 de détention et diffusion de tracts et de planification d’un acte criminel contre des personnes. Source : Kalima, du 14 septembre 2009 (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Par Dominique Lagarde, publié le 17/09/2009 Les éditions La Découverte publieront, début octobre, La Régente de Carthage, une enquête explosive des journalistes Nicolas Beau et Catherine Graciet sur le rôle que jouent en Tunisie Leïla Trabelsi, l’épouse du président Zine el-Abidine Ben Ali, et sa famille. Un « clan » accusé de contrôler, sur fond de corruption, des secteurs clefs de l’économie. La date de parution du livre a été tenue secrète. Sous-titre: main basse sur la Tunisie.
(Source: »L’expresse.fr » le 17 sept. 09) Lien: http://www.lexpress.fr/actualite/indiscret/le-livre-qui-va-deranger_788054.html
Présidentielle: Ahmed Brahim dépose
sa candidature et demande des libérations
AFP / 17 septembre 2009 19h36
TUNIS – Ahmed Brahim, le chef du Mouvement Ettajdid (Renouveau – opposition légale), candidat à la présidentielle en Tunisie, a demandé mardi la libération « immédiate » de Tunisiens condamnés aprés les mouvements sociaux survenus en 2008 dans la région de Gafsa (sud-ouest). « Je demande qu’ils soient libérés avant l’Aid » (nldr: fête marquant la fin du mois de jeûne musulman célébrée dimanche ou lundi prochains), a-t-il dit aprés avoir déposé au Conseil constitutionnel son dossier de candidature à la présidentielle du 25 octobre. Une trentaine de personnes ont été condamnés en février à la prison à la suite de manifestations organisées au premier semestre 2008 contre le chômage, le coût de la vie et la corruption dans la région minière de Gafsa. Brahim, 63 ans, a aussi demandé l’amnistie pour « tous ceux qui, sans exception, ont été jugés pour leurs opinions ». IL a appelé le pouvoir à « cesser son ingérence dans la vie associative » et à « respecter les libertés d’expression et d’organisation ». De telles mesures sont « préalables », selon lui, à toute décrispation avant les élections d’octobre, et en vue d’un « dialogue national et libre pour la restauration des principes de la république ». « Les Tunisiens espèrent un tournant politique tranchant avec la vieille routine électorale », a-t-il lancé acclamé par quelques dizaines de ses partisans. « Faire gagner à la Tunisie le pari d’organiser un scrutin ayant un minimum de crédibilité et de transparence est mon premier objectif », a-t-il dit. Au rang de ses priorités, Brahmi a annoncé un « combat pour réhabiliter les institutions de la république » et « la défense de la liberté et d’une vie digne pour les laissés-pour-compte ». Jouant le rôle d’une opposition « démocratique, progressiste et moderne », il a tenu à marquer sa différence avec les projets islamistes « rétrogrades » et dénoncé « ceux qui parlent au nom de la religion pour faire reculer la Tunisie ». « Le chef d’Ettajid (3 sièges) a dit vouloir « traiter en vrai concurrent, d’égal à égal » avec le candidat du pouvoir, le président sortant Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987. M. Ben Ali, 73 ans, est candidat à sa propre succession pour un cinquième quinquennat, Brahim postulant pour la première fois sous la bannière d’une alliance entre son parti et des groupes de gauche. Il s’agit du troisième opposant à déposer sa candidature au conseil Constitutionnel, après MM. Mohamed Bouchiha et Ahmed Inoubli, deux alliés du pouvoir.
Présidentielle en Tunisie: un 3eme
opposant à Ben Ali dépose officiellement sa candidature
Xinhua: 17-09-2009 Ahmed Ibrahim, secrétaire général d’Attajdid (ex-Parti communiste), une formation de l’opposition légale en Tunisie, a officiellement déposé jeudi, au siège du Conseil constitutionnel, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre. C’est le troisième opposant tunisien à entrer dans la course face à l’actuel chef de l’Etat, Zine El Abidine Ben Ali, après les dirigeants des deux partis, l’Unité populaire (PUP), de Mohamed Bouchiha, et l’Union démocratique unioniste (UDU) d’Ahmed Inoubli. Dans une déclaration, à cette occasion, le secrétaire général d’Attajdid a souligné la détermination de son parti pour faire des prochaines élections soient une occasion sérieuse pour passer du verrouillage de la vie politique à la démocratie. Agé de 62 ans, Ahmed Ibrahim a ajouté; « Nous avons décidé la participation à ces élections dans un esprit militant car nous refusons la dualité que certains semblent vouloir nous imposer ». Rappelons que le candidat Mohamed Bouchiha ( 60 ans), avait estimé que sa candidature offre à ses « concitoyens l’opportunité de choisir entre les programmes et les concepts proposés dans toute leur diversité », ce qui, considère-t-il, est l’essence même de la démocratie ». Quant à Inoubli (51 ans), il avait indiqué que sa candidature s’inscrit dans le cadre du soutien constant et indéfectible de l’UDU à toutes les causes de la nation arabe, en vue de consolider les attributs de son essor et de son unité économique, culturelle et politique. Des considérations trop vagues, et sans doute très éloignées des préoccupations des Tunisiens
Les « ultras » chassés des stades
Hedi
Après une trêve de près d’un mois, le championnat de football a repris ses droits avec un somptueux EST-CSS remporté par les sang et or sur le score de 4-0. Une pause mise à profit par le Comité National Olympique pour concocter une sorte de code de bonne conduite à l’intention de supporters. Une initiative marquée au coin du bon sens. Car depuis longtemps nos stades sont devenus le théâtre de dérives verbales qui risquent, à la longue, de détourner notre sport-roi de ses objectifs.
Après les injures et les propos orduriers, voici venu le temps des champs guerriers et des slogans à connotation régionaliste et même raciste. Comme dans les stades d’Europe. Le pire est que ces dérives sont généralement le fait d’adolescents qui ignorent jusqu’à la signification exacte des mots qu’ils hurlent en chœur ou des inscriptions qu’ils affichent. C’est à s’interroger sur le véritable rôle de ces comités de supporters censés encadrer leurs membres et surtout les plus jeunes d’entre eux.
J’entends bien qu’un match de football n’est pas une représentation théâtrale ni un concert de musique symphonique. Mais de là à transformer nos stades en défouloirs où tout peut être dit ou en zones de non droit où l’on se croit au dessus des lois, il y a un monde. Il faut dire que le laxisme de la Fédération de football n’est pas étranger à l’ampleur prise par ce phénomène que, pourtant, on voyait venir avec la multiplication de ces dérapages à l’étranger et notamment dans les stades européens depuis les années 80 avec l’émergence des » Ultras « , nouvel avatar du hooliganisme.
Et ce n’est pas un hasard si les responsables de ces dérives dans notre pays s’en réclament et essaient même de les mimer jusque dans leur appellation, leur emplacement (les virages) leurs cris, leur accoutrement et la forêt de drapeaux qu’ils déploient ( où le drapeau tunisien brille par son absence). C’est dire l’urgence qu’il y a à traiter ce problème non pas par des demi mesures comme on l’a fait jusqu’ici mais par des remèdes drastiques. Faute se quoi, on risque d’assister d’ici à quelques années à l’émergence d’une jeunesse sans réelles attaches, cosmopolite (dans le mauvais sens du terme), totalement déconnectée des réalités. Il suffit de regarder les gradins lors d’un match de l’équipe nationale pour mesurer la gravité de la situation.
La plupart des spectateurs se comportent en supporters de leurs clubs respectifs portant le maillot de leur équipe préférée et ne vibrant qu’aux exploits des leurs joueurs. Pourquoi ne pas offrir à chaque spectateur, à l’entrée du stade et à chaque fois où notre équipe nationale est partie prenante des maillots aux couleurs nationales. Pourquoi ne pas inciter ces mêmes spectateurs à entonner debout l’hymne national sans taper des doigts comme on le fait si souvent dans nos stades et pourquoi pas ne pas tenter l’expérience le 10 octobre à l’occasion du match Tunisie-Kenya. Ce serait là une belle occasion de renforcer la cohésion nationale et de réaffirmer notre appartenance indéfectible à ce pays.
(Source : leaders.com.tn, le 14 septembre 2009)
Lien:http://www.leaders.com.tn/article.php?aid=1147
Un prix libyen éthiquement inacceptable
Juan Goytisolo – Ecrivain
(Traduit de l’espagnol par Abdelatif Ben Salem)
Au mois de juillet dernier on m’a appris, d’abord par téléphone ensuite par un courrier électronique envoyé par l’Institut Cervantès de Tanger, que je venais de recevoir le Prix International de Littérature libyenne d’un montant de 150.000 euros. L’interlocuteur qui m’a annoncé la nouvelle n’était autre que l’hispanisant Egyptien Salâh Fadhl, l’une des figures les plus respectées du milieu intellectuel de son pays et dont les convictions démocratiques ne laissaient aucun doute.
En réponse à ma question sur la composition du jury qui m’avait décerné cette distinction, j’ai appris avec satisfaction que le romancier libyen résidant en Suisse, Ibrahim Al-Kouni en faisait partie. Je voue une admiration profonde à l’auteur de Poussière d’or (Al-Tibr) : récit d’une insolite et touchante passion entre le héros, un bédouin, et un spécimen rare de dromadaire tacheté, et de leur fuite interminable à travers le désert jusqu’au dénouement tragique. A mon avis c’est l’un des meilleurs romans arabes contemporains. Une traduction en espagnol, préfacée par mes soins, a été publiée il y a quelques années par Galaxia Gutenberg/Círculo des Lectores. Les autres membresdu Conseil de consultation, des professeurs de renom qui enseignent dans des universités européennes, nord-américaines et australiennes, sont comme Al-Kouni, tous connus pour leur intégrité morale et leur crédit.
Les raisons mises en avant pour me proposer à ce prix dès le premier tour, étaient de la même manière, fondées et valables et je les ai accueillies avec gratitude : la créativité littéraire et artistique, mon attirance jamais démentie par la culture arabe et la défense des causes justes. Comme je l’ai écrit au Dr. Salâh Fadhl « L’honneur et la valeur intellectuelle de l’ensemble des membres du jury qui vient de me récompenser constituent la preuve indéniable de l’esprit d’indépendance qui a prévalu à son choix ». Je me considère en effet comme l’un des rares romanciers européens à m’intéresser à la culture arabe et musulmane – intérêt qui englobe également le domaine turc et iranien – et j’ai défendu, dans la mesure de mes possibilités, tant la cause palestinienne dans le strict respect des règles du droit international et des résolutions votées par le Conseil de Sécurité de L’Onu, que le combat des peuples arabes pour la liberté et la démocratie dont ils sont cruellement privés. Ces positions m’ont valu de nombreuses attaques et inimités de la part des « occidentalistes » à outrance, qui continuent à nier contre toute évidence, l’importante composante arabe (et juive) de la langue et de la culture espagnoles. Ma modeste connaissance de l’arabe dialectal marocain – que je pense, ni mieux, ni pire que celle de Juan Ruíz, Archiprêtre de Hita (1293 ?-1351 ?) – m’a offert une perspective inestimable pour appréhender notre identité singulière, complexe et mouvante, comme toutes les identités culturelles et humaines.
Mais il ya un mais… La dotation du prix – les 150.000 euros – provient des fonds de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, fondée en 1969 après le coup d’Etat militaire du colonel Mouammar Kadhafi. Après un cours débat intérieur entre l’acceptation de ce Prix ou son refus pour des raisons à la fois éthiques et politiques, j’ai dû opter pour la seconde résolution.
« Le déséquilibre brutal qui existe entre l’Europe et les pays arabes ne s’explique pas uniquement par la religion ; des facteurs sociaux, politiques et culturels, que nous devons examiner très attentivement, entrent effectivement en jeu. Nous n’endossons pas la responsabilité des toutes les erreurs. Les vôtres sont tout aussi graves que les nôtres,ai-je écrit au Dr.Fadhl, la corruption des élites dirigeantes, les dictatures qui s’éternisent au pouvoir et les farces électorales à répétition dans la quasi-totalité des Etats membres de la Ligue arabe, loin de constituer un rempart contre l’expansion de l’islamisme, ne font que la renforcer chaque jour un peu plus pour en faire la seule alternative crédible. La démocratie, synonyme de contrats juteux passés entre les pays occidentaux et les pétromonarchies du Golfe, les émirs et les magnats qui étalent avec indécence leur luxe et opulence à Casablanca, au Caire, à Beyrouth et à Marbella, a perdu de sa force d’attractivité d’antan pour les masses pauvres et analphabètes et pour les jeunes happés, sans la moindre possibilité d’y échapper, par la spirale de l’immigration. »
J’écrivis à Salâh Fadhl : « je vous prie de comprendre les raisons qui m’ont conduit à prendre cette décision. Je ne suis inconditionnel d’aucune cause particulière, à plus forte raison celle qui touchent aux peuples arabes et leur admirable culture. Il est cependant vrai que j’ai toujours critiqué, chaque fois que je le pouvais, les théocraties et les dynasties républicaines qui les gouvernent et les maintiennent dans l’ignorance et la paupérisation.
Le spectacle lamentable de vacuité et d’impuissance offert lors de l’invasion barbare de la bande de Gaza m’avait personnellement indigné comme toute personne décente. La difficulté d’accéder au statut de citoyen constitue la cause principale de la frustration des Arabes et leur recours à une version extrémiste du credo religieux. Pour conclure : la cohérence avec moi-même a pesé beaucoup plus lourd que toutes les autres considérations d’affection et dereconnaissance que je porte à des personnes d’une si grande intégrité morale que la vôtre ainsi qu’à celle des autres membres duConseil de consultation. »
J’ai rédigé ce courrier d’une seule traite et me suis senti immédiatement après, comme libéré d’un poids écrasant. Jamais je n’ai couru derrière les Prix, et si je les ai parfois acceptés c’était par courtoisie envers ceux qui m’avaient honoré. Mais dans le cas présent cela aurait été totalement impossible.
(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 17 septembre 2009)
* La rédaction du Monde a procédé, pour des raisons purement techniques, à des coupes légères qui n’affectent en rien le fond de cette contribution. Je profite de cette mise en ligne sur tunisnews pour en restituer l’ampleur, et d’adresser mes vifs remerciements à l’équipe du journal –ABS-.
Farouk Hosni, homme de culture, de pouvoir et de controverses
AFP, le 17 septembre 2009 à 12h04
Par Christophe de ROQUEFEUIL
LE CAIRE, 17 sept 2009 (AFP) – Ministre égyptien de la Culture depuis 22 ans, Farouk Hosni s’est consacré à la mise en valeur du patrimoine historique exceptionnel de son pays, mais a aussi vu sa longue carrière émaillée de vives polémiques sur la censure, l’islam ou des propos jugés antisémites. Peintre ayant exposé dans le monde entier, polyglotte -il parle français, italien et anglais en plus de l’arabe- il est considéré par ses amis comme particulièrement qualifié pour la direction de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Né en 1938 à Alexandrie (nord), il a été responsable des services culturels égyptiens à Paris (1971-1978) puis à Rome (1979-1987), avant de revenir au Caire comme ministre de la Culture. Mais M. Hosni est aussi la bête noire des islamistes qui lui reprochent d’être trop libéral, comme d’intellectuels laïques qui dénoncent la censure en Egypte. A l’étranger, des accusations d’antisémitisme ont brouillé son image. Candidat à l’Unesco, M. Hosni s’est employé à faire une campagne consensuelle. Cette candidature « repose sur une philosophie de base: la réconciliation entre les peuples », a-t-il assuré dans un entretien à l’AFP début septembre. Mais des propos en 2008 affirmant qu’il « brûlerait lui-même » les livres israéliens qu’il trouverait en Egypte, ont provoqué un malaise et de vives attaques contre sa candidature. Le Prix Nobel de la Paix et survivant de l’Holocauste, Elie Wiesel, a dénoncé un « homme dangereux » ayant déjà à son actif d’autres déclarations « nauséabondes ». M. Hosni a assuré « regretter » ces mots selon lui sortis de leur contexte, et démenti tout sentiment antisémite. L’avocat français chasseur de nazis, Serge Klarsfeld, lui a apporté sa caution, en saluant sa « repentance exprimée publiquement ». Autre contexte, autre polémique. En 2006, M. Hosni a dû se mettre en « auto-isolement » -en clair, rester chez lui- pendant une semaine, après avoir déclenché la fureur des islamistes égyptiens en suggérant que le port du voile était un « retour en arrière ». Ce septuagénaire élégant, grand amateur d’art contemporain, met en avant une importante action de création de festivals, de maisons de la culture et de bibliothèques. Un bilan également marqué par d’importants travaux de mise en valeur du patrimoine de l’Egypte pharaonique, mais aussi la restauration des vieux quartiers islamiques du Caire ou encore la rénovation des synagogues. Pour Mohamed Salmawy, président de l’Union des écrivains égyptiens, « Farouk Hosni a ranimé la vie culturelle » et son action en faveur du patrimoine « est sans équivalent dans l’histoire moderne du pays ». L’écrivain Alaa al-Aswany, auteur du roman au succès international « L’immeuble Yacoubian », juge à l’inverse « qu’hormis quelques restaurations archéologiques probablement financées avec l’aide de l’étranger, son long passage au ministère de la Culture n’a été marqué par aucune réalisation majeure ». Proche du président Hosni Moubarak et de son épouse Suzanne, il n’échappe pas non plus aux critiques sur les pratiques répressives du pouvoir. En 2006, il a soutenu l’interdiction en Egypte du « Da Vinci Code », le best-seller mondial, décrié par des députés chrétiens coptes. D’autres livres ont été retirés sous la pression des islamistes. Pour Alaa al-Aswany, M. Hosni, pris entre velléités libérales et raison d’Etat, s’est jusqu’à présent « caractérisé par des positions contradictoires, au service de ses ambitions politiques ». Dans un plaidoyer devant le Conseil exécutif de l’Unesco, M. Hosni a toutefois promis d’oeuvrer en faveur de la « promotion de la liberté d’expression ».
Egypte: 2 couples américains
condamnés à de la prison pour trafic d’enfants
2009-09-17 | AFP Un tribunal du Caire a condamné jeudi deux couples américains à deux ans de prison pour leur implication dans un « trafic d’enfants ». Iris Botros et son mari Luis Andraos, Suzanne Hagolf et son époux Medhat Metyas, tous d’origine égyptienne, ont été condamnés à deux ans de prison pour leur rôle dans « un trafic d’enfants à des fins d’adoption », a indiqué le tribunal. Ils ont également été condamnés à une amende de 100. 000 livres égyptiennes (environ 18. 150 dollars) chacun. Les deux couples, des chrétiens, tentaient d’adopter des enfants d’un orphelinat qui aurait fourni de faux documents certifiant que les enfants étaient les leurs. Les responsables de l’orphelinat Mariam Ragheb et Gamil Bekhit, ainsi qu’un gynécologue, George Saad, ont été condamnés à cinq ans de prison et à 100. 000 livres égyptiennes chacun pour avoir « vendu et facilité la vente de deux enfants, Alexander et Victoria », a ajouté le tribunal. Alors que la loi islamique interdit l’adoption afin de maintenir la lignée et éviter la possibilité d’inceste, il n’existe aucune loi écrite dans ce domaine pour les chrétiens d’Egypte. Un avocat des Américains a indiqué qu’ils avaient l’intention de faire appel.
Israël riposte au rapport de
l’ONU sur l’opération Plomb Durci
16/09/2009 | AFP Plusieurs responsables israéliens ont vivement critiqué un rapport onusien qui accuse Tsahal de crimes de guerre durant l’offensive Plomb Durci, à Gaza, fin 2008-début 2009. Israël a ouvert les hostilités mercredi contre les conclusions de la commission Goldstone de l’ONU l’accusant de crimes de guerre durant son offensive militaire à Gaza l’hiver dernier. « Nous mobiliserons nos amis à l’ONU, notamment les Etats-Unis et divers pays européens, pour que ce rapport soit purement et simplement enterré », a déclaré à la radio militaire le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon. Le porte-parole des Affaires étrangères, Ygal Palmor, a expliqué à l’AFP qu’Israël allait déployer des efforts tous azimuts « pour bloquer et contrer les effets nocifs et pervers du rapport de la commission Goldstone ». « Crimes de guerre » Dans un document de 574 pages publié mardi à New York, une mission d’enquête de l’ONU, présidée par le juge sud-africain Richard Goldstone, accuse les forces armées israéliennes « d’actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l’humanité ». La bande de Gaza a été la cible d’une offensive dévastatrice de Tsahal du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 censée faire cesser les tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens contre le territoire israélien. Plus de 1.400 Palestiniens ont été tués, d’après les services d’urgence palestiniens. Israël craint qu’à l’initiative de pays arabes ce rapport accablant soit soumis au Conseil de sécurité de l’ONU, et que dernier décide ensuite de le transmettre à la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye, indique un officiel anonyme cité par le quotidien Haaretz. Rapport « malhonnête et politiquement biaisé » Dans ce cas de figure, la CIJ pourrait vouloir juger des dirigeants politiques ou des chefs militaires israéliens impliqués dans l’opération « Plomb Durci » contre Gaza et émettre à cette fin des mandats d’arrêts internationaux. « Nous allons faire tout notre possible pour empêcher qu’il y ait des suites juridiques à ce rapport en démontrant qu’il est malhonnête et politiquement biaisé », a affirmé à la radio publique Gabriela Shalev, l’ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU. Dès le début, Israël a refusé de coopérer avec la mission Goldstone, estimant, selon un communiqué des Affaires étrangères, que « son mandat était clairement partial ». Le président de la Knesset (Parlement), Réouven Rivlin, a tiré à boulets rouges contre le rapport, estimant que « ses conclusions reflètent la duplicité morale de l’ONU qui a permis à un chef d’Etat d’appeler depuis sa tribune à la destruction d’Israël », en référence au président iranien Mahmoud Ahmadinejad. « Les rapports de Tsahal sont insuffisants » Neuf organisations de défense des droits de l’homme en Israël ont toutefois exhorté l’Etat hébreu à « prendre au sérieux » le rapport Goldstone et à « mener une enquête impartiale et indépendante ». « Les rapports de Tsahal sont insuffisants. Seule une commission d’enquête israélienne indépendante peut constituer une réponse juridique adéquate sur la scène internationale », a commenté le professeur de droit Yaffa Silberschatz. En revanche, la majorité des médias israéliens s’élèvent contre « l’hypocrisie » de ce rapport « nauséeux ». « Il s’agit d’antisémitisme classique sous couvert de respect des droits de l’homme: on nomme une commission hostile et l’on trouve un juif obséquieux (M. Goldstone) pour la présider et danser au rythme imposé par le maître, un gentil (nom donné par les juifs aux païens) », fulmine un éditorialiste du quotidien Israel Hayom (droite). Interviewée au téléphone par la radio militaire, la fille du juge Goldstone, Nicole, a défendu son père en assurant que c’était « un juif sioniste ».
La Turquie resserre les liens avec l’Irak et la Syrie
AFP, le 17 septembre 2009 à 12h17 ISTANBUL, 17 sept 2009 (AFP) – La Turquie a tenu cette semaine à Istanbul des réunions de haut niveau pour renforcer sa coopération économique, politique et diplomatique avec deux de ses voisins, l’Irak et la Syrie. Plusieurs ministres turcs et irakiens ont entamé jeudi à Istanbul une réunion de deux jours pour lancer un « nouveau modèle de partenariat » entre leurs deux pays. « Un nouveau modèle de partenariat voit le jour », a déclaré le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu. « Pour la première fois, les ministres des deux pays, responsables de différents secteurs, se retrouvent pour donner vie à des projets communs », a-t-il poursuivi. La réunion interministérielle rassemble neuf ministres de chaque pays –dont la Défense, l’Energie ou le Commerce extérieur– pour préparer un « conseil de ministres conjoint », en octobre. Le programme prévoit deux jours d’entretiens réunissant les ministres selon leur secteur d’activité. La rencontre entre dans le cadre d’un accord de « coopération stratégique au plus haut niveau » signé en novembre par Ankara et Bagdad. « Notre objectif ici (…) est de mettre en place une intégration économique complète et dans le plein sens du terme, de la plus grande envergure. Les projets que nous allons mettre en oeuvre vont relier Edirne (nord ouest de la Turquie) à Bassorah (sud de l’Irak) », a expliqué M. Davutoglu. Son homologue irakien Hoshyar Zebari a insisté sur l’importance que Bagdad accorde à ce partenariat. « Nous désirons une coopération qui puisse donner une direction à l’avenir de la région, dans le domaine de la sécurité, de la politique, de l’économie, de l’énergie », a-t-il dit. Mercredi à Istanbul, la Turquie avait signé un accord de coopération similaire, avec la Syrie. M. Davutoglu et son homologue syrien Walid Mouallem ont annoncé la suppression des visas entre leurs deux pays, et ont signé un accord instituant un « conseil de coopération stratégique de haut niveau » visant, selon le ministre turc, à « maximiser l’intégration », notamment économique, entre les deux voisins. Le texte, inspiré de la démarche avec l’Irak, prévoit l’organisation régulière de rencontres ministérielles, et la tenue une fois l’an d’un conseil des ministres conjoint. La rencontre entre les ministres a été précédée d’un entretien entre le chef de gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan et le président syrien Bachar al-Assad, au cours duquel ils ont évoqué les efforts de paix au Proche-Orient et la lutte contre les rebelles kurdes de Turquie. Les relations entre la Turquie et la Syrie se sont améliorées ces dernières années après une longue période de méfiance, Ankara accusant Damas de soutenir les rebelles kurdes de Turquie. La Turquie a servi d’intermédiaire l’an dernier à des négociations de paix indirectes entre la Syrie et Israël. Parallèlement au lancement de ces partenariats avec la Syrie et l’Irak, la Turquie devait animer, jeudi à Istanbul, une réunion entre responsables syriens et irakiens. La Turquie a lancé une médiation entre les deux pays face à la crise née d’accusations de Bagdad contre Damas concernant la lutte contre le terrorisme. L’Irak accuse la Syrie d’abriter les commanditaires d’un double attentat contre deux ministères, le 19 août à Bagdad, qui a fait 95 morts et 600 blessés.
Les talibans frappent à Kaboul,
16 morts dont six soldats italiens de l’Otan
De Waheedullah MASSOUD (AFP) – 17 sept. 09 KABOUL — Six soldats italiens et 10 civils afghans ont été tués jeudi à Kaboul dans un attentat des talibans contre les troupes de l’Otan, nouveau coup porté aux efforts de stabilisation de la communauté internationale au moment où l’Afghanistan s’enfonce dans la crise politique née des soupçons de fraudes massives à la présidentielle. En milieu de matinée, un kamikaze a précipité sa voiture piégée contre un véhicule blindé léger italien, sur l’une des artères les plus fréquentées de la capitale afghane. Les talibans ont aussitôt revendiqué cet attentat parmi les plus meurtriers visant les forces internationales en huit années de guerre. L’attaque a eu lieu à environ 1,5 km du centre ville mais l’explosion a secoué tout Kaboul et ouvert un impressionnant cratère dans la chaussée, ont rapporté des journalistes de l’AFP. Rome a rapidement confirmé que six soldats d’une unité de parachutistes engagés dans la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) de l’Otan avaient péri, et Kaboul a annoncé la mort de dix civils afghans. Ce nouvel attentat survient alors que les fraudes apparemment massives qui retardent les résultats de la présidentielle du 20 août embarrassent les Occidentaux. Selon les experts, ils sont tiraillés entre la nécessité de conserver une certaine crédibilité et légitimité au sortant Hamid Karzaï –qu’ils ont installé au pouvoir il y a huit ans et qui est largement en tête des suffrages du 20 août–, et les difficultés qu’engendrerait l’organisation d’un second tour face à des talibans revigorés, qui ont juré de perturber le processus électoral. Car les opinions publiques de la quarantaine de pays engagés dans la force de l’Otan, Etats-Unis en tête, sont de plus en plus rétives à l’engagement de leurs soldats dans le bourbier afghan et 2009 est déjà de très loin l’année la plus meurtrière pour les troupes étrangères. M. Karzaï a démenti jeudi qu’il y ait eu des « fraudes massives », les jugeant simplement « mineures ». Mercredi, la Commission électorale lui a donné la majorité absolue des suffrages avec 54,6%,, devançant largement son principal rival Abdullah Abdullah (27,8%). Mais il ne peut être proclamé officiellement réélu qu’au terme des enquêtes sur des centaines de milliers de bulletins frauduleux qui, si une part importante sont invalidés, pourraient le pousser à un second tour. Mercredi, les observateurs de l’Union européenne ont assuré qu’environ 1,5 million de bulletins étaient « suspects », soit près d’un sur quatre, la grande majorité en faveur de M. Karzaï. L’UE a également promis de ne pas « se faire la complice d’une tentative de fraudes massive ». « Il faut que les enquêtes soient équitables et sans ingérence », a rétorqué M. Karzaï, une vingtaine de minutes avant que l’explosion ne secoue Kaboul. Les talibans ont multiplié ces derniers mois les attentats suicide au coeur d’une capitale ultra-sécurisée, signe de l’intensification et de l’expansion géographique de leur insurrection malgré la présence de 100.000 soldats étrangers, dont plus des deux tiers américains. Un précédent attentat, le 8 septembre, avait tué trois civils: un kamikaze avait fait exploser sa voiture piégée devant l’entrée principale de la base aérienne de la force de l’Otan, à l’aéroport de Kaboul. Le 15 août, sept civils afghans avaient été tués dans un attentat suicide à la voiture piégée devant l’entrée du QG de l’Isaf en plein centre de Kaboul. Trois jours plus tard, un attentat suicide contre un convoi de l’Otan tuait neuf civils et un soldat étranger à Kaboul, à deux jours de la présidentielle. Le pape Benoît XVI a « exprimé sa douleur » pour les victimes de l’attentat de jeudi et les députés européens observé une minute de silence à Strasbourg.
La mission d’observation de l’UE fait
état d’une « fraude massive » en Afghanistan
LE MONDE | 17.09.09 | Bruxelles Bureau européen Coup de tonnerre à Kaboul, embarras à Bruxelles : l’évocation de votes suspects massifs, mercredi 16 septembre, par la mission européenne d’observation des élections présidentielles afghanes, a entraîné une vive réaction de Hamid Karzaï, le président sortant, tandis que la diplomatie des Vingt-Sept s’en tenait à des propos très mesurés. Selon Dimitra Ioannou, le chef adjoint de la mission d’observation électorale, 1,5 million de votes suspects auraient été identifiés, soit quelque 25 % des bulletins déclarés valables. 1,1 million de votes douteux auraient profité à M. Karzaï, et 300 000 à son principal adversaire, Abdullah Abdullah. Si les bulletins suspects dont a bénéficié le président sortant étaient tous invalidés, ce dernier pourrait être contraint à un second tour. La commission des plaintes (ECC), instaurée en partie par les Nations unies, a, quant à elle, ordonné un recomptage dans plus de 10 % des bureaux de vote. Plan de sortie « Nous refusons d’être les complices d’une quelconque tentative de fraude massive », a assuré la porte-parole des deux cents observateurs européens. Dans un communiqué, l’entourage de M. Karzaï a répliqué en estimant « partiale, irresponsable et en contradiction avec la Constitution afghane » l’attitude des observateurs. Les autorités électorales nationales ont publié, mercredi soir, des résultats globaux, mais non définitifs, indiquant que M. Karzaï avait recueilli 54,6 %, et M. Abdullah 27,8 %, le taux de participation s’élevant a 38 % environ. A Bruxelles, la Commission européenne a refusé de réagir aux révélations sur les fraudes, renvoyant aux commentaires du Conseil européen des ministres des affaires étrangères qui était réuni lundi et mardi dans la capitale belge. Avant même le rapport de la mission d’observation, les ministres n’avaient pu cacher leurs préoccupations. Partagés entre le soutien à M. Karzaï – qu’ils ont « créé », a rappelé le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner – et les inquiétudes quant aux possibles fraudes ayant entaché l’élection, les chefs de la diplomatie ont toutefois voulu calmer le jeu. Il s’agissait pour eux de ne pas ajouter aux doutes de l’opinion publique quant à l’utilité de l’intervention militaire. Et de ne pas relancer les questions sur l’efficacité de l’aide dispensée depuis 2002 par l’Union européenne (UE) (9 milliards d’euros). « Notre espoir sincère est que le résultat de l’élection sera vu comme crédible par les Afghans eux-mêmes », a résumé Carl Bildt, le ministre suédois des affaires étrangères, dont le pays préside actuellement le Conseil. Pour M. Bildt, « l’important est que le processus électoral soit conclu « . Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a cependant réclamé un examen de toutes les allégations de fraude et soumis à ses collègues un plan évoquant un retrait militaire dans les quatre années ainsi qu’une réflexion sur le sens de l’engagement des Occidentaux. Le porte-parole de l’Alliance atlantique a, quant à lui, déclaré mercredi, à Bruxelles, qu’il n’y avait aucune discussion sur un éventuel « plan de sortie » d’Afghanistan. Tout en convenant que l’organisation transatlantique n’avait ni « désir » ni « intérêt » à rester dans ce pays. Jean-Pierre Stroobants
(Source: »Lemonde.fr » le 17 sept. 09) Lien: http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/09/17/la-mission-d-observation-de-l-ue-fait-etat-d-une-fraude-massive-en-afghanistan_1241732_3216.html
L’islam à la française
17/09/2009 15:25:26 | Jeune Afrique | Par : E. D. Entre les polémiques sur le port de la burqa ou la construction de nouvelles mosquées, l’enquête sur « l’implantation et l’évolution de l’islam en France de 1989 à 2009 », publiée fin août par l’Institut français d’opinion publique (Ifop), apporte un éclairage précis et utile sur l’état d’une religion devenue la deuxième du pays. Chiffres à l’appui, cette étude (téléchargeable sur le site www.ifop.com) passe en revue les sujets les plus sensibles: le chômage chez les jeunes, l’observance du ramadan et des cinq prières quotidiennes, le port du voile par les femmes ou encore la perception de sujets souvent tabous tels le divorce, le droit à l’avortement ou l’homosexualité. Loin des clichés souvent véhiculés par les médias français, il apparaît que, pour les musulmans de France, l’importance du religieux n’a guère varié et a même régressé depuis vingt ans: 37 % se disaient croyants et pratiquants en 1989, contre 33 % aujourd’hui. Enfin, on découvre que si l’islam progresse au sein de la République, c’est davantage en tant que référentiel identitaire que comme pratique religieuse. (Source: »jeuneafrique.com » le 17 sept. 09) Lien: http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2539p058.xml1/-France-religion-islam-ifop-L-islam-a-la-francaise.html