18 septembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année,N° 3405 du 18.09.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Le Comité International pour la Libération de Ahmed Eleuch: Ahmed Eleuch comparaitra libre le 5 octobre 2009
Parti du Travail Patriotique et Démocratique: Dépôt de la candidature du Professeur Ahmed Brahim
Global voices online: Tunisia: Journalist and blogger Abdallah Zouari rearrested
TTU Monde Arabe: Offensive cyberpolicière à Tunis
AP: Tunisie: un opposant candidat à la présidentielle d’octobre
Slim BAGGA: Ali Daldoul, un Tonton-Macoute version soft
Taoufik Ben Brik: « Les confessions de Ben Avi »
Reuters: Deuxième tour à l’Unesco, Farouk Hosni toujours favori
AFP: UE: Berlusconi veut un examen des demandes d’asile en Afrique Reuters: Les efforts de George Mitchell au Proche-Orient restent vains
AFP: Israël: Mitchell repart bredouille sur les colonies et le processus de paix
Reuters: Ahmadinejad dénonce à nouveau la Shoah, incidents à Téhéran
Mahmoud Ahmadinejad remet une nouvelle fois en doute l’Holocauste
AFP: Les difficultés du régime iranien tempèrent ses ambitions régionales


 
Le Comité International pour la Libération de Ahmed Eleuch

 Ahmed Eleuch comparaitra libre le 5 octobre 2009

 
Le Comité International pour la Libération de Ahmed Eleuch enregistre avec beaucoup de joie la sage décision prise par les autorités tunisiennes pour permettre au Docteur Eleuch de comparaitre libre le 5 octobre 2009 pour son procès en appel. Cette bonne nouvelle – en cette fin du mois de ramadan, sacré pour les musulmans – est très encourageante et laisse espérer qu’une clôture heureuse de ce dossier se dessine à l’horizon. A cette occasion, nous tenons à remercier très chaleureusement toutes les personnes, les organisations et les officiels qui ont contribué grâce leur mobilisation exemplaire à alerter l’opinion publique et les autorités tunisiennes sur le cas du docteur Eleuch. Nous tenons également à remercier les autorités tunisiennes qui étaient sensibles aux différents appels qui lui ont été adressés. Dans l’attente d’une clôture définitive de ce dossier, nous demeurons vigilants jusqu’au retour du Dr Eleuch en France pour retrouver les siens et continuer sa vie active. Dr. Patrick Chaltiel Président du Comité International de Libration de Ahmed Eleuch SiteWeb : www.liberez-ahmed-eleuch.net  Contact : liberez.ahmed.eleuch@gmail.com Paris, le 18 septembre 2009

Parti du Travail Patriotique et Démocratique Liberté   Justice   Progrès   Egalité

 Dépôt de la candidature du Professeur Ahmed Brahim

Le Professeur Ahmed Brahim candidat de l’Initiative Nationale pour la Démocratie et le Progrès, coalition qui regroupe le Mouvement Ettajdid, le Parti Socialiste de Gauche, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique ainsi que des personnalités indépendantes, a déposé ce jeudi 17 septembre son dossier de candidature auprès du Conseil Constitutionnel. Il a été reçu par le Président du Conseil, M Fathi Abdennadher en présence du Président de l’Observatoire des élections Me Abdelwahab Behi. De nombreux militants et personnalités ont accompagné le candidat au siège du Conseil; parmi elles, Mme Sana Ben Achour présidente de l’Association des Femmes Démocrates, Mme Radhia Dridi présidente de l’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement, l’ambassadeur Ahmed Ounaiès, Me Ayachi Hammami, le Sénateur Mohamed Harmel, le militant communiste de la première heure Abdelhamid Ben Mustapha, ainsi que plusieurs militants du mouvement Ettajdid. Une délégation du Parti Socialiste de Gauche ayant à sa tête le camarade Mohamed Kilani a accompagné le Professeur Ahmed Brahim. De même une délégation du Parti du Travail Patriotique et Démocratique, ayant à sa tête les camarades Abderrazak Hammami, Mohamed Jmour, Mohsen Ben Ahmed et Mohsen Khalfaoui, a accompagné le candidat de l’Initiative Nationale. Ce dernier a prononcé une allocution devant le siège du Conseil. Il a réitéré la demande de libération des détenus du bassin minier afin qu’ils fêtent l’Aïd El Fitr avec leurs familles, pris la défense des «laissés-pour-compte», rejeté l’instrumentalisation de la foi dans le champ politique, et insisté sur le respect de la liberté d’ expression et d’association et le droit à l’accès aux espaces publics et aux médias afin que l’Initiative Nationale puisse présenter son programme aux citoyens dans le cadre d’une campagne électorale  caractérisée par un minimum de transparence et d’égalité.  pour nous contacter : info@hezbelamal.org adresse de notre site : http://www.hezbelamal.org site français : http://www.hezbelamal.org/sitefrancais


Tunisia: Journalist and blogger Abdallah Zouari rearrested

posted by Sami Ben Gharbia on Sep 17, 2009   Tunisian blogger and former political prisoner Abdallah Zouari has been arrested yesterday, 15 September 2009 by plainclothes agents in the southern city of Zarzis. During the 8 hours of arrest, blogger Abdallah Zouari was asked to disclose the passwords of his email accounts and interrogated about his most recent report published the day before on the banned Tunisnews website. Mr Zouari was questioned about Human rights group’s members who have visited him during the last seven years and his interviews with the media. Mr Zouari was warned to stop making any statement that could tarnish the image of Tunisia, or face a smear campaign they can run against him by disseminating fake pornographic video for the purpose of sullying his reputation. Since his release in 2002, after spending 11 years in jail, Mr Zouari is still being confined to an internal exile in a rural district, 500 kilometers from his family’s home in Tunis, despite a court order issued on August 2nd, 2009 that ended the seven years of house arrest. Mr Zouari is placed under round-the-clock police surveillance, prevented from accessing the Internet and prohibited from using local Internet cafés. He has been arrested several times for protesting the banishment and mistreatment and for communicating with the outside world through the Internet. Abdallah Zouari is blogging at Citizen Zouari. His blog is among tens of other critical blogs that are blocked in Tunisia. Lien: http://advocacy.globalvoicesonline.org/2009/09/17/tunisia-journalist-and-bloggger-abdallah-zouari-rearrested/
 


OFFENSIVE CYBERPOLICIÈRE À TUNIS

 
Même si l’élection présidentielle en Tunisie, le 25 octobre prochain, est jouée d’avance, le pouvoir s’inquiète de l’activisme des opposants à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, passant notamment par le réseau Internet. La brigade spéciale chargée de surveiller la toile, comptant jusque-là 600 cyberpoliciers, aurait donc vu son effectif multiplié par deux au cours des derniers mois. Basée dans des locaux tout neufs situés à moins d’un kilomètre du palais de Carthage, elle s’efforcerait de filtrer toutes les publications et les correspondances privées via le net. A noter qu’en juillet dernier, une universitaire et militante pour les droits des femmes, Khadija Arfaoui, avait été condamnée à huit mois de prison ferme, pour avoir relayé une information sur Facebook concernant l’enlèvement d’enfants pour trafic d’organes d’enfants. Selon une source de l’opposition, l’intérêt des médias français, au mois d’août dernier, pour l’affaire du yacht volé en Corse par des proches du Président Ben Ali a conduit le pouvoir tunisien à accentuer la pression sur les opposants, soupçonnés d’alimenter la presse internationale, et à déclencher une opération de piratage de plus d’un millier d’adresses électroniques. Tunis s’inquiète à présent de la parution imminente, à Paris, d’un livre exposant «les frasques et la corruption au plus haut sommet de l’Etat tunisien». (Source : TTU Monde Arabe (Lettre hebdomadaire d’informations stratégiques – France), N° 615 du 17 septembre 2009)  


Tunisie: un opposant candidat à la présidentielle d’octobre

 

 
Associated Press, le 17 septembre 2009 à 22h49 par Bouazza ben Bouazza TUNIS (AP) — Le chef du mouvement Ettajdid (Le Renouveau), une formation de l’opposition légale en Tunisie, Ahmed Brahim, a déposé jeudi officiellement sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain. C’est le quatrième candidat qui entre en lice pour la magistrature suprême en Tunisie. Outre l’actuel président Zine El Abidine Ben Ali, qui briguera un cinquième mandat successif, deux dirigeants de l’opposition modérée considérés, comme proches du pouvoir, avaient fait acte de candidature auparavant. M. Brahim qui se veut « un vrai candidat de l’opposition » a aussitôt donné le ton en réclamant la « libération immédiate » de la trentaine de détenus, des syndicalistes pour la plupart, condamnés à la suite du mouvement social qui a secoué la région minière de Gafsa, dans le sud-ouest tunisien, en 2008. Il a vivement souhaité que leur libération intervienne avant la fête de l’aïd qui marque la fin du mois de jeûne de ramadan, prévue dimanche ou lundi prochains, selon l’observation lunaire. Autres revendications de cet universitaire de 63 ans « préalables à toute décrispation »: la libération des « prisonniers d’opinion » et le « respect des libertés d’expression et d’organisation ». Il a également invité les autorités à « cesser toute ingérence dans la vie associative », en allusion à la crise qui a conduit à la prise de contrôle du Syndicat national des journalistes (SNJT) par des proches du pouvoir, ainsi qu’à celle qui paralyse depuis plusieurs années la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH). Les autorités nient l’existence de prisonniers d’opinion en Tunisie, avançant que tous les détenus ont été condamnés pour des délits de droit commun. Tout en se présentant comme candidat d’une « opposition démocratique et progressiste », M. Brahim s’est démarqué des positions islamistes qu’il a qualifiées de « rétrogrades ». En dépit du déséquilibre des forces, il a néanmoins pour ambition de se présenter « d’égal à égal » avec l’actuel président soutenu par le puissant parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) qui, selon ses dirigeants, compte plus de deux millions d’adhérents sur une population de dix millions d’habitants. AP Associated Press  


Ali Daldoul, un Tonton-Macoute version soft

Slim Bagga propose une série sur les barbouzes du président Ben Ali. Premier à en faire les frais : Ali Daldoul qui sévit dans le nord de la France. Nous entamons aujourd’hui une série de révélations sur les barbouzes tunisiennes oeuvrant pour le compte du régime tunisien. Du piratage des ordinateurs à la filature d’opposants ; des montages de cassettes et vidéos aux insultes et intimidations téléphoniques ; du harcèlement des familles aux agressions physiques, le régime du 7 machin a mis sur pied des cellules dont les missions secrètes se complètent et qui trouvent leur origine à Carthage. Là où les décisions sont concentrées. Là où les ordres sont donnés. Et là où les rapports sont fournis. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est le président Ben Ali qui gère ces cellules. Ce sergent a beaucoup de temps : il n’est ni théoricien ni penseur politique pour réfléchir à ce qui secoue le monde ou même la Tunisie ; on ne lui connaît pas non plus d’activité intellectuelle ni de hobbies particuliers. Ceux qui l’ont approché de près décrivent un homme qui, passés les rendez-vous quotidiens et sans aucune consistance, est accroché à son téléphone pour réprimer une manifestation, interdire une réunion, plastiquer une radio, fouiller et fouiner dans son atelier avec ses micros, ses écoutes sauvages, ses ordinateurs. Oui, Ben Ali est un flic, un super flic même. Si on ne le voit pas sur le terrain à mater les dissidents avec ses sbires, c’est pour deux raisons : apparaître comme un vrai Président, à l’écart du tumulte de la rue. Et parce qu’il a peur. C’est un froussard-né. Les longues oreilles d’un flic Parmi ses plus fidèles hommes de main depuis la fin des années 1960 figure Ali Daldoul, un militaire qui s’est spécialisé dans le renseignement. A ses débuts, le sous-lieutenant Daldoul oeuvrait sous les ordres du commandant Ben Ali lorsque, au début des années 1970, Ahmed Mestiri, ministre de la Défense, voulut moderniser le secteur militaire en le dotant d’une structure de renseignement. Ben Ali hérita alors de cette responsabilité et Daldoul le suivit. Question coups bas, tout est parti de là. Quelques semaines à peine après avoir pris leurs nouvelles fonctions, les deux hommes placèrent du matériel d’écoutes dans les pots à fleurs du Cercle militaire du Belvédère pour piéger et écouter les officiers qui s’y réunissaient et s’y livraient à des messes basses. De même, lorsque Mohamed Charfi rendait visite sous une fausse identité à Khemais Chammari à la caserne où il effectuait son service militaire et que les “perspectivistes” de l’époque donnaient du fil à retordre au régime de Bourguiba, Ali Daldoul n’ignorait pas que la carte d’identité présentée à l’accueil était celle d’un autre. Mais d’un commun accord avec Ben Ali, il laissait faire. Une fois l’entrevue terminée entre les deux opposants, un motard venait chercher l’enregistrement pour le remettre directement à Ben Ali au ministère de la Défense. Entre Zinochet et la barbouze du Nord, échange d’amabilités Par la suite, Ali Daldoul entra au PSD (Parti socialiste destourien) et y devint les oreilles de Ben Ali. En 1973, cet ambitieux féru de lecture quitte officiellement Ben Ali pour poursuivre ses études de mathématiques à Lille, dans le Nord de la France. Mais il ne coupe pas les ponts avec son mentor, « renvoyé » à Rabat après l’échec de l’Union avec la Libye où il a été soupçonné de rouler pour l’agité Kadhafi. Rabat où, de l’avis et surtout de la mémoire de riverains de l’ambassade de Tunisie, Ben Ali n’a laissé que d’atroces souvenirs dont Hassan II était toujours au fait. Nous y reviendrons à une autre occasion pour relater le mépris qu’entretenait le souverain chérifien pour cet attaché militaire et ce, dès 1974. Reprenant ses études de mathématiques à Lille, cet ex-élève d’Alaoui, bachelier (ce qui n’est pas le cas de Ben Ali), a conservé une grande amertume de ne pas avoir continué et persévéré dans sa carrière militaire. Lui qui a « vraiment fait Saint-Cyr et défilé en uniforme sur les Champs-Elysées, et contrairement à d’autres propulsé sur le devant de la scène grâce un beau-père Général ». Mais en soldat fidèle et discipliné, il envoya régulièrement des cigares et des gentils mots à celui qui était devenu le colonel Ben Ali. De son côté, ce dernier lui expédiait de gentilles cartes postales rédigées de sa fine plume noire pour lui dire toute sa gratitude… Daldoul sévit dans le nord de la France En intégrant la Fédération PSD du Nord de la France, il y sema la zizanie. Pour lui comme pour Ben Ali aime-t-il répéter, il faut toujours foutre le bordel, monter les uns contre les autres pour tirer son épingle du jeu. « Pourquoi voulez-vous que les choses soient calmes » est sa devise qui lui sert à en appliquer une autre consistant à diviser pour avoir l’oeil sur tout. Ali Daldoul connut à cette même époque une dame, Annie, professeur d’allemand qui deviendra son épouse et avec laquelle il aura une enfant unique, Sarra. Discrètes, ces deux se plaignaient néanmoins en privé de ses absences régulières du domicile au profit de réunions barbouzardes à l’université, histoire de mater les étudiants de gauche, ou dans le fief du PSD à Lille. De plus, la DST française, dont le siège se situe à 50 mètres de l’appartement d’Ali Daldoul, avenue de la République, à Lille, s’intéressait de plus en plus aux activités pour le moins « louches » de cet homme qui ne tient pas en place et qui a mis sur pied un réseau d’informateurs tunisiens et algériens dont un certain Ahmed « La gare » (car il pointe 18 heures sur 24 à la gare de Lille-Flandres) pour lui faire des comptes-rendus rémunérés sur les mouvements… ferroviaires des dissidents. D’ailleurs, lorsque vingt ans plus tard Ben Ali a voulu nommer Ali Daldoul consul de Tunisie à Lille, la France s’y opposa à cause de rapports défavorables des Renseignements généraux et de la DST à son sujet. Mais ne brûlons pas les étapes de l’itinéraire de cette barbouze à la disposition de laquelle Ben Ali a mis d’énormes moyens pour fréquenter l’opposition et — ô vieillesse ennemie — se consacrer depuis dix ans au hacking et à la désinformation… Un électron libre Le caractère solitaire d’Ali Daldoul ne pouvait le rendre efficace qu’en échappant à tout travail de groupe. C’est ainsi qu’il a toujours agi en électron libre qui ne rend de comptes qu’à une autorité, le Parti, dont il devint l’un des attachés sociaux jusqu’en 1988, et par la suite le consul général et enfin l’ATCE, l’agence en charge de la communication officielle du régime. Précisons que, bien souvent, Ali Daldoul passa outre les limites fixées par sa hiérarchie et agit en contradiction totale avec elle. Ainsi en fut-il en 1993 où l’anecdote suivante se déroula : DST et Renseignements généraux tunisiens étaient sur le qui-vive, planqués dans leur antenne de l’ambassade de Tunisie à Paris. Des dissidents, dont Mondher Sfar et Ahmed Manaï, venaient à peine de créer une association appelant à la démission du général Ben Ali. Un autre fait marquant venait de se dérouler en Tunisie : Ben Ali libérait un Français d’origine juive, condamné à la perpétuité pour avoir assassiné une femme à Tunis. Une délégation conduite notamment par le Rabbin Joseph Sitruk fit le déplacement et usa de son influence auprès du tyran de Carthage pour le libérer. Ali Daldoul prend la plume dans « Minute » Quelques jours plus tard, et en plein mois de Ramadan, le député-maire de Sarcelles, Dominique Strauss-Kahn et son épouse, Anne Sinclair, organisaient un dîner royal dans leur fief. L’ambassadeur tunisien de l’époque, le général Abdelhamid Escheikh faisait partie des convives. Quelle ne fut pas, alors, la surprise des services secrets tunisiens de lire dans l’hebdomadaire d’extrème-droite Minute un article enflammé, critiquant sévèrement l’ambassadeur tunisien qui ingurgitait de la boukha coulant à flots lors d’une soirée organisée pendant le Ramadan . Cet article, intitulé « Pour les beaux yeux d’Anne Sinclair », n’était pas d’inspiration « daldoulienne » : il a été rédigé par Ali Daldoul en personne et publié sous un pseudonyme. Les services tunisiens s’étaient pliés en quatre pour mettre un visage sur l’auteur de cette bombe, en vain. Ce qui fit dire à sa fille Sarra, en privé, lors d’une soirée dans un bistrot parisien de la place de la République où elle vivait : « Je ne comprends rien à cette politique, je ne comprends rien à mon père. Avec qui est-il ? De toute façon, c’est louche ces règlements de compte. Cela finira mal, nécessairement très mal un jour… ». A suivre… Slim BAGGA (Source: le blog « Chakchouka tunisienne » (France), le 15 septembre à 17h31) Lien: http://www.bakchich.info/Ali-Daldoul-un-Tonton-Macoute,08712.html  


TRIBUNE TUNISIE : ELECTION PRESIDENTIELLE OCTOBRE 2009

« Les confessions de Ben Avi »

 
par Taoufik Ben Brik « Les confessions de Ben Avi : un peuple contrefaçon qui m’aime à ma façon  » Hier, j’avais vingt ans. A mon passage on crie : « hey…hey…hey…voilà Ben Avi le grand chef qui remonte le boulevard…Les hommes effrayés, les femmes haletantes et les enfants se retournent : qu’est-ce que c’est que ce géant-là, ce grand format, ce double canon, qui fait des enjambées d’un kilomètre. Il déambule dans la ville et ne s’arrête que pour les pucelles aux nichons melons et aux jambes les plus longues pour se nouer autour des ses reins puissants. » Qui a vécu mieux que moi, tu peux me le dire ? J’étais pauvre et j’ai pu jouir pleinement de l’argent. Je suis laid et j’ai réussi à séduire les femmes les plus belles. Une vie intense et longue. Mais l’ennui, c’est ça : peut-être un peu trop longue. Je ne supporte plus de me regarder dans la glace. Un corps fripé comme celui d’un insecte desséché. Et quand tu n’as plus ton zob, eh ! bien, c’est ça le régiment qui s’en va à l’aube. A qui dire adieu, à quoi ? Au palais, au peuple ? Cela ne sert à rien : toutes ces choses descendent avec moi. Faut-il tenir encore droit sur scène ? Le départ ? Le testament est dans la besace. Personne pour me succéder ? M’éliminer peut-être…Ce peuple, véloce et affûté, m’a coûté la peau des fesses. J’ai fait venir des contrées lointaines et des temps incertains les plus grands savants pour qu’ils farfouillent dans sa caboche. Résultats stupéfiants ! Le peuple des ratés est né : un peuple d’asexués, ni mâle, ni femelle. Des créatures faibles et débiles. Des avortons d’une race de bestioles pitoyables. Des faces aveugles. Des visages absents. Des gâteaux qui font dans leurs frocs. De fausse-couche. Ils ont subi tant d’insultes, d’affronts qu’ils sont morts à leur naissance. Ils sont fatigués. D’être debout. A bout de résistance. Ils sont morts il y cent ans. Que du vent. Pas de cœur pour pomper, pas de veine, pas de cervelle. Ils puent la vieillesse. Un nouveau peuple est né. Avec un nouveau sang ! Un peuple qui dit toujours « présent ». Qui veut à nouveau rire, chialer et danser ? Personne ne boit plus, ni ne fume, ni ne chie, ni ne prie. Qui lit et qui écrit ? On ne copule pas et on n’engendre plus. Personne pour parler. Un peuple doux et fin pour moi seul se lève. Qui ne colère jamais, n’aime, ni ne rêve ? Haïr ? Souffrir ? Pleurer ? Se moucher ou péter ? Se masturber ? Roter ? Faiblir ou convoiter ? Mentir, voler ou arnaquer ? J’ai égorgé tous les filous du quartier. Que des temps (moutons) modernes. Tous mes gens sont bien joli jolis, proprets et sentent le bonbon. A peine ont-ils un nom. Ils ne se fâchent pas et me suivent comme des oies. Qui aurait cru que tous ces Tunisiens jappent comme Jacob, le patient de Jéhovah ? Mon peuple est un trésor, en or. Un peuple inégalé qui applaudit et dort. Une langue –de chat trempée dans un bol de lait. Un peuple contre façon qui m’aime à ma façon. Et maintenant qu’il est bien tard, que je suis devenu vieillard, qui viendra être le pillard ? A qui reviendra ce prêt à porter, ce peuple figue de barbarie épluchée ? Au type qui croit que les hommes sont égaux comme les dents d’un peigne ? Pas question : Mon successeur, c’est l’enfant prodigue, je lui déblaie la route de la gloire. C’est mon assassin. En attendant le baiser de la mort, la montagne ne bouge pas. Et, sur le dos des chiens, des selles j’ai mis. (Source : nouvelobs.com (France), le 17 septembre 2009) Lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20090917.OBS1511/?xtmc=taoufikbenbrik&xtcr=1


Deuxième tour à l’Unesco, Farouk Hosni toujours favori

Reuters: Le 18 sept. 09   La plupart des candidats au poste de directeur général de l’Unesco ont décidé de se maintenir au deuxième tour de scrutin qui doit avoir lieu ce vendredi, compliquant la tâche de l’Egyptien Farouk Hosni.   Le premier tour a consacré jeudi le statut de favori du ministre égyptien de la Culture, candidat controversé en raison de ses déclarations jugées anti-israéliennes, voire antisémites par plusieurs personnalités de la communauté juive. En compétition avec huit autres candidats, il a obtenu 22 voix sur les 58 que compte le Conseil exécutif de l’organisation des Nations unies dédiée à la science, l’éducation et la culture, et dont le siège se trouve à Paris. Interrogées vendredi matin par Reuters, les délégations égyptienne, autrichienne, béninoise, équatorienne, russe et bulgare ont fait savoir que leur candidat se maintenait. Le candidat de nationalité algérienne mais présenté par le Cambodge, Mohammed Bedjaoui, ancien ministre des Affaires étrangères de son pays, n’a obtenu aucune voix jeudi soir et devrait se retirer, a déclaré une source à l’Unesco. Farouk Hosni, 71 ans, a devancé notamment la candidate bulgare Irina Gueorguieva Bokova qui a obtenu huit voix. Avec sept voix, la commissaire européenne autrichienne Benita Ferrero-Waldner est arrivée ex-aequo avec le Russe Alexander Vladimirovich Yakovenko et l’Equatorienne Ivonne Juez. L’élection se déroule sur fond de polémique. Proche du président Hosni Moubarak, soutenu par l’Union africaine et la Ligue arabe, Farouk Hosni serait, s’il était élu, la première personnalité arabe à diriger l’organisation. Candidat d’un pays dont Amnesty International épingle chaque année les pratiques répressives, notamment en matière de liberté d’expression, Farouk Hosni avait déclaré en 2008 qu’il brûlerait lui-même les livres israéliens s’il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes. LE GRAND RABBIN DE FRANCE « BOULEVERSÉ » Il a ensuite à plusieurs reprises regretté ses propos, prononcés dans l’enceinte du Parlement égyptien lors d’une altercation avec un député des Frères musulmans. S’il met souvent en avant son action pour rénover des synagogues en Egypte, en tant que ministre chargé du patrimoine, Farouk Hosni s’en est pris publiquement à l' »infiltration des juifs dans les médias internationaux » et a fait inviter au Caire le philosophe Roger Garaudy, qui nie la réalité de l’extermination des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. En mai, dans une tribune publiée par Le Monde, le prix Nobel de la paix Elie Wiesel, le cinéaste Claude Lanzmann et le philosophe Bernard-Henri Lévy avaient appelé la communauté internationale à « s’épargner la honte » d’une telle élection. Le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, s’est déclaré vendredi « bouleversé » à l’idée que Farouk Hosni puisse être élu. « Ce qui me bouleverse terriblement (…), c’est que l’Unesco qui est un lieu de culture universelle aurait à sa tête un homme qui parle de brûler des livres », a-t-il déclaré sur la Radio de la communauté juive (RCJ). La France, où se trouve le siège de l’Unesco, n’a pas exprimé officiellement de préférence, avançant son statut de pays hôte pour expliquer sa neutralité. Nicolas Sarkozy a cependant expliqué début septembre que Farouk Hosni avait fait amende honorable et insisté sur le rôle prépondérant joué par l’Egypte, seul pays arabe à avoir igné un traité de paix avec Israël. L’Elysée souligne également qu’Israël ne s’oppose pas au candidat de l’Egypte et que le président américain, Barack Obama, « n’a rien dit » sur le sujet. Le second tour doit débuter à 18h30. Au total, cinq tours de scrutin sont possibles. Tous les candidats peuvent se maintenir de tour en tour sauf à l’issue du quatrième, pour lequel ne se qualifient que les deux candidats arrivés en tête. Le vainqueur du vote pour désigner le successeur du Japonais Koïchiro Matsuura sera ensuite formellement élu en octobre par la Conférence générale de l’organisation, qui rassemble les représentants des 193 Etats membres. Laure Bretton et Sophie Hardach, édité par Yves Clarisse


UE: Berlusconi veut un examen des demandes d’asile en Afrique

 

 
AFP, le 17 septembre 2009 à 00h10 BRUXELLES, 17 sept 2009 (AFP) – e chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a demandé jeudi l’installation d’une agence européenne dans « un pays de la Méditerranée », sur les côtes africaines, pour examiner les demandes d’asile, afin de faciliter le refoulement des clandestins.  « L’Union européenne doit installer une agence dans un de ces pays riverains, chargée de décider à quels immigrés peut être concédé un droit d’asile, et ensuite de répartir les bénéficiaires de ce droit d’asile dans les différents pays européens », a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet des dirigeants de l’UE à Bruxelles. Silvio Berlusconi a évoqué cette question au cours de la réunion en dénonçant le fait que « l’immigration clandestine pèse essentiellement sur les épaules des Etats membres de la Méditerranée, alors que ce devrait être une charge pour toute l’Europe ». « J’ai demandé que cette question soit inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil européen en octobre », a-t-il précisé. L’Italie se plaint régulièrement du manque de solidarité de ses partenaires européens face à l’afflux vers ses côtes de réfugiés venant des côtes nord-africaines. La plupart embarquent des côtes libyennes à destination de l’île de Lampedusa, en Italie, et de Malte. L’Italie a conclu un accord avec la Libye pour refouler les candidats à l’immigration, mais il est critiqué par le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés, qui dénonce le fait que des réfugiés vulnérables, ayant des raisons tout à fait valables pour demander l’asile en Europe, soient repoussés sans avoir pu faire valoir leurs droits. La lutte contre l’immigration clandestine sera le principal sujet d’une réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE lundi prochain à Bruxelles.  


Les efforts de George Mitchell au Proche-Orient restent vains

Reuters: Le 18 sept. 09 L’émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell n’est pas parvenu à rapprocher les points de vues israélien et palestinien sur le dossier des colonies juives de Cisjordanie, en dépit de multiples navettes diplomatiques.   A l’issue de son dernier entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Jérusalem, un membre du gouvernement israélien a jugé possible de geler les constructions dans les implantations juives plus de six mois mais pas pendant un an. « Israël acceptera d’étendre ce gel au-delà de six mois (évoqués précédemment de source israélienne autorisées-NDLR) – peut-être neuf mois, mais moins d’un an », a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l’anonymat. « La visite de Mitchell s’est achevée sans accord », a quant à lui conclu Saëb Erekat, principal négociateur palestinien, après une nouvelle visite de l’ancien sénateur américain à Ramallah, où il a rencontré le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. George Mitchell a ensuite repris la route de Jérusalem pour une dernière entrevue avec le chef du gouvernement israélien, avant de regagner Washington au terme d’une semaine de tractations. Mahmoud Abbas a fait du gel des constructions dans les colonies un préalable à la reprise des négociations israélo-palestiniennes rompues en décembre lors de l’offensive de Tsahal dans la bande de Gaza. CALENDRIER Le président des Etats-Unis réclame lui aussi l’arrêt du développement des colonies, conformément à la « feuille de route » adoptée en 2003, mais Benjamin Netanyahu reste fermement attaché au principe de « croissance naturelle » des implantations de Cisjordanie et s’oppose à toute suspension des chantiers de Jérusalem-Est. Le Nouvel An juif et l’Aïd el Fitr, qu’Israéliens et Palestiniens s’apprêtent à célébrer, ne laissent que peu de temps à l’émissaire américain pour arracher un accord qui ouvrirait la voie à une rencontre entre Benjamin Netanyahu, Mahmoud Abbas et Barack Obama, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, la semaine prochaine, à New York. Sans exclure une telle rencontre, Saëb Erekat a jugé qu’elle serait « dénuée de sens » si le Premier ministre israélien campe sur ses positions. Dans les deux camps, on reconnaît qu’il sera difficile de ne pas répondre à l’invitation de Barack Obama, qui a fait du Proche-Orient l’une de ses priorités diplomatiques. Rien n’indique cependant que Benjamin Netanyahu, soutenu par une majorité favorable à la cause des colons, soit prêt à aller au-delà d’un gel de quelques mois du développement des implantations. Un autre obstacle réside dans la réticence israélienne à s’engager sur un calendrier de négociations en vue d’aboutir peut-être dans les deux ans à la création d’un Etat palestinien. De son côté, Mahmoud Abbas, confronté au défi des islamistes du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza depuis plus de deux ans, nie avoir accepté l’idée d’accords temporaires ou intérimaires. Version française Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief


 

Israël: Mitchell repart bredouille sur les colonies et le processus de paix

 
De Philippe AGRET (AFP) – 18 sept. 09 JERUSALEM — L’émissaire américain George Mitchell est reparti vendredi bredouille de Jérusalem, sans être apparemment parvenu à obtenir un accord sur un gel de la colonisation juive et une reprise du dialogue israélo-palestinien. Au terme d’une nouvelle mission de quatre jours dans la région, M. Mitchell a discrètement quitté Israël sans faire la moindre annonce, après un ultime entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont rapporté les médias israéliens. Selon ces médias, l’envoyé spécial américain, qui a multiplié ces dernières 48 heures les navettes entre M. Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie), n’a pas réussi à convaincre le dirigeant israélien de lâcher du lest sur les colonies. Les responsables israéliens n’ont fait aucun commentaire. Les efforts de M. Mitchell pour favoriser la relance des négociations de paix achoppent sur le refus des Israéliens d’arrêter la colonisation en Cisjordanie occupée. Les Palestiniens réclament un gel complet des constructions. « Le sénateur Mitchell nous a informés n’être pas parvenu à un accord avec les Israéliens sur un arrêt de la colonisation », a déclaré à la presse le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat, à l’issue de la rencontre entre l’émissaire américain et M. Abbas à Ramallah. « Le président (Abbas) a fait savoir au sénateur Mitchell que la question de l’arrêt de la colonisation ne saurait faire l’objet de compromis », a insisté M. Erakat. Les consultations de M. Mitchell pour débloquer l’impasse vont toutefois se poursuivre à New York, où MM. Abbas et Netanyahu doivent assister la semaine prochaine à l’Assemblée générale de l’ONU. « Nous espérons qu’un accord global sur toutes les questions pourra être trouvé. Le sénateur Mitchell déploie tous les efforts nécessaires à cette fin », a expliqué le négociateur palestinien. Le sénateur Mitchell s’efforce d’arracher un accord sur la colonisation afin d’ouvrir la voie à un sommet tripartite la semaine prochaine à New York entre MM. Netanyahu, Abbas et le président Barack Obama, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Un tel sommet permettrait de relancer les pourparlers de paix suspendus depuis l’offensive israélienne dans la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009). « Les négociations ne reprendront pas tant que la colonisation n’est pas arrêtée », a répété M. Erakat. Les Etats-Unis poussent à ce sommet auquel Israël se disait jusqu’à présent intéressé, M. Netanyahu ayant toujours affirmé depuis sa prise de fonctions au printemps dernier qu’il était prêt à reprendre les négociations « sans condition préalable ». Mais le Premier ministre de droite, qui s’était déclaré prêt à modifier son emploi du temps pour participer à un tel sommet, se montre plus circonspect depuis quelques jours. « Il se peut que cette rencontre ait lieu. Il se peut que non. Je ne l’ai pas réclamée et je n’ai pas posé de préalable à sa tenue », a-t-il déclaré à la télévision israélienne. M. Netanyahu a réaffirmé que son gouvernement n’envisageait pas de « gel » de la colonisation mais seulement un « ralentissement » de la construction limité à plusieurs mois. L’émissaire américain, qui avait entamé sa tournée régionale dimanche, a appelé jeudi, à l’issue d’une entrevue avec le président égyptien Hosni Moubarak au Caire, les protagonistes du conflit israélo-palestinien à « prendre leurs responsabilités » afin de permettre la reprise du processus de paix. 2009 AFP


 

Ahmadinejad dénonce à nouveau la Shoah, incidents à Téhéran

 
Le 18 sept. 09   Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a de nouveau nié l’Holocauste qu’il a qualifié de « faux prétexte » à la création d’Israël, lors de rassemblements anti-israéliens marqués par des affrontements entre opposants et forces de l’ordre.   « Le prétexte à la création du régime sioniste est faux (…) C’est un mensonge basé sur une affirmation infondée et relevant du mythe », a déclaré Ahmadinejad à des fidèles réunis à l’université de Téhéran à l’occasion de la Journée d’Al Qods, ou Journée de Jérusalem. « Affronter le régime sioniste est un devoir national et religieux », a ajouté le président iranien. Depuis son arrivée au pouvoir, en 2005, Mahmoud Ahmadinejad a plusieurs fois suscité la réprobation de la communauté internationale en déclarant que la Shoah était un « mythe » et Israël une « tumeur » au Proche-Orient. Son gouvernement avait organisé en 2006 une conférence négationniste questionnant le meurtre de six millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Les détracteurs en Iran du président ultraconservateur, dont la réélection le 12 juin est contestée par l’opposition, estiment que ces prises de position ont isolé la République islamique sur la scène internationale. Dans son discours, diffusé en direct à la radio, Ahmadinejad a lancé une mise en garde aux pays arabes et musulmans contre un quelconque accord avec Israël. « Ce régime ne durera pas longtemps. Ne liez pas votre sort à lui. Ce régime n’a pas d’avenir. Son existence doit arriver à son terme », a-t-il dit. « CE RÉGIME N’A PAS D’AVENIR » A Paris, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a qualifié les propos du président iranien d' »inacceptables et choquants ». « Nous les condamnons avec la plus grande fermeté », a-t-il dit lors d’un point de presse. La nouvelle déclaration de Mahmoud Ahmadinejad contre Israël intervient alors que les pays impliqués dans la recherche d’une issue sur la crise du nucléaire iranien tentent de déterminer comment traiter avec Téhéran, en proie à une contestation interne sans précédent depuis la révolution de 1979. Les puissances occidentales s’inquiètent de l’attitude de « rejet catégorique » de l’Iran face à leurs demandes de suspension de l’enrichissement de l’uranium et de mise en conformité avec les résolutions votées depuis 2006 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Au lieu de répondre directement à ces demandes, les autorités iraniennes ont remis ce mois-ci aux membres du « 5+1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l’Allemagne) une proposition de pourparlers englobant les questions politiques, économiques, internationales et sécuritaires mais sans un mot sur leurs programmes nucléaires. De nouvelles discussions sont prévues le mois prochain. Mais la contestation politique en Iran complique encore la donne. Vendredi, des affrontements ont opposé à Téhéran des partisans de l’opposition aux forces de sécurité et à des fidèles du président Ahmadinejad pendant les rassemblements de la Journée d’Al Qods en soutien à la cause palestinienne, a rapporté un témoin. UNE DIZAINE D’ARRESTATIONS Une dizaine de partisans de l’opposant Mirhossein Moussavi ont été arrêtés dans le centre de la capitale, a-t-il précisé. « Des partisans d’Ahmadinejad frappent des partisans de Moussavi aux abords de la grande avenue Vali-ye Asr (dans le centre de Téhéran). Au moins deux protestataires ont été blessés. » D’autres incidents ont été signalés dans le nord de Téhéran, où des témoins disent que la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les forces de l’ordre auraient procédé à un nombre indéterminé d’interpellations. L’ancien président réformateur Mohammad Khatami, qui a participé au rassemblement, a été molesté par des partisans d’une ligne dure. Selon un de ses alliés, ses vêtements ont été partiellement déchirés et il a dû quitter les lieux après que son turban eût valsé par terre. L’agence de presse officielle Irna a fait savoir que Mirhossein Moussavi ainsi que le réformateur Mehdi Karoubi, autre candidat malheureux au scrutin du 12 juin, avaient également rebroussé chemin après avoir été attaqués par des « personnes en colère ». Les Gardiens de la révolution avaient prévenu jeudi l’opposition iranienne que les autorités répliqueraient « fermement » à d’éventuelles manifestations antigouvernementales au cours des rassemblements de la Journée d’Al Qods. Mais plusieurs milliers de partisans de Moussavi, reconnaissables à leurs bracelets ou leurs foulards verts, figuraient parmi la foule. « Mort aux dictateurs » ou « Nous sommes prêts à mourir pour l’Iran », scandaient-ils, les doigts formant le V de la victoire. Le scrutin du 12 juin, qui a été suivi d’immenses manifestations d’opposants, a plongé l’Iran dans une crise politique et mis en évidence de profondes divisions dans la classe dirigeante. Les autorités nient que l’élection ait été truquée. Version française Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Jean-Loup Fiévet.

Mahmoud Ahmadinejad remet une nouvelle fois en doute l’Holocauste

AP Le 18 sept. 09 Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad s’en est une nouvelle fois pris à Israël vendredi, mettant en doute la réalité de l’Holocauste et jugeant qu’il ne s’agissait que d’un prétexte pour occuper les territoires palestiniens.   Israël est né « sur une revendication fausse et mythique », a estimé Ahmadinejad à l’occasion de la journée d’Al-Qods, célébration annuelle destinée à exprimer le soutien du régime des mollahs à la cause palestinienne. Et de faire mine de se demander si l’extermination de six millions de juifs par les nazis pendant la Seconde guerre mondiale, était « un événement réel ». « Si l’Holocauste a été un événement réel, pourquoi ne permettent-ils pas des recherches pour éclaircir les faits? », s’est-il interrogé lors d’un discours à l’université de Téhéran. Ce type de propos révisionnistes, répétés à maintes reprises, ainsi que ses appels à la destruction d’Israël, ont déjà attiré sur Ahmadinejad les foudres de la communauté internationale. En Iran même, nombre de ses compatriotes ont déjà reproché au président de provoquer inutilement les pays occidentaux avec sa rhétorique de haine. Ahmadinejad a également accusé l’ONU et les puissances occidentales de pratiquer une politique de deux poids deux mesures: « ils passent des résolutions quand un chat se fait écraser par un camion ici, mais quand il s’agit d’Israël, ils couvrent les crimes ». « Le régime sioniste est le symbole du mensonge et de la tromperie. Son existence équivaut à l’insécurité éternelle dans la région ». AP

 

ANALYSE : Les difficultés du régime iranien tempèrent ses ambitions régionales

 

 
AFP, le 18 septembre 2009 à 09h40 Par Taieb MAHJOUB DUBAI, 18 sept 2009 (AFP) – Les difficultés du régime iranien depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad tempèrent son ambition de se poser en puissance chiite dans une région à dominante sunnite, estiment des analystes. « L’Iran vit maintenant une grave crise interne, qui témoigne d’un ras-le-bol des jeunes lassés des interventions » de leur pays dans la région, relève Sami Alfaraj, président du Kuwait Centre for Strategic Studies. « Ce pays est confronté à tant de problèmes qu’il ne pourra pas à court terme fomenter de guerres civiles ou d’affrontements entre chiites et sunnites chez ses voisins », poursuit-il, faisant allusion à l’Irak. L’élection présidentielle du 12 juin a provoqué un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979. Miné par ses difficultés économiques, avec un taux de chômage de 12,5% en 2008 selon des statistiques occidentales, « l’Iran ne peut plus offrir l’image d’un Etat modèle » aux opinions publiques arabes, déçues par leurs propres régimes politiques, estime M. AlFaraj. Ces opinions sont également « plus réservées » à l’égard du Hezbollah chiite libanais, appuyé par l’Iran, trois ans après l’avoir pleinement soutenu dans sa guerre contre Israël à l’été 2006, assure-t-il. La montée en puissance du Hezbollah et l’émergence d’un gouvernement chiite en Irak après la chute du régime sunnite de Saddam Hussein, ainsi que l’alliance entre Damas et Téhéran et le soutien iranien au Hamas palestinien, ont nourri les ambitions régionales de l’Iran, suscitant l’inquiétude des monarchies arabes du Golfe. « L’Iran a employé le facteur confessionnel pour des acquis politiques » et « il voulait clairement intervenir dans les affaires internes arabes », explique Abdel Aziz Al-Sagr, président du Gulf Research Centre à Dubaï. Mais, pour lui, l’Iran ne peut plus poursuivre sa politique d' »intervention » en Irak, au Liban et plus récemment « dans la guerre au Yémen entre le régime et la rébellion chiite dans la province de Saada, frontalière de l’Arabie saoudite », chef de file de l’islam sunnite. Sur la question palestinienne, ajoute-t-il, Téhéran fait de la surenchère et « son objectif n’est pas la libération d’Al-Qods (Jérusalem) » comme il le proclame. L’Iran n’a pas hésité à « coopérer avec Israël » pour se procurer des armements durant sa guerre avec l’Irak en 1980/88, rappelle-t-il. Pour l’analyste bahreïni Ali Fakhrou, le climat de méfiance entre Arabes et Iraniens ne doit cependant pas empêcher le dialogue. « Les relations irano-arabes sont au plus bas depuis la guerre Irak-Iran », estime cet ancien ministre, ajoutant qu' »il y a des forces dans les deux camps qui jouent l’escalade ». « Un dialogue rationnel est nécessaire pour convenir de constantes et tracer des lignes rouges à ne pas franchir », ajoute-t-il, admettant toutefois qu’un tel dialogue est « impossible dans un proche avenir en raison de la situation dans les deux camps ». Mais à Téhéran, Mohammad Saleh Sadqiane, directeur du Centre arabe d’études iraniennes, assure que les divisions au sein du pouvoir iranien ne vont pas changer sa politique proche-orientale. « Les derniers événements n’auront pas d’impact sur la stratégie de l’Iran au Moyen-Orient », dit-il, soulignant que « ce sont des impératifs liés à la sécurité nationale de l’Iran qui justifient l’influence croissante de ce pays dans certaines régions du monde arabe ». D’après lui, « le dialogue est nécessaire pour une entente sur une feuille de route dans l’intérêt des deux parties », condamnées de par la géographie, l’histoire et la religion à cohabiter. AFP

 

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