17 décembre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année,N° 3130 du 17.12.2008

 archives : www.tunisnews.net  


AISPP: Non à la livraison d’Hichem Sliti, prisonnier à Guantanamo Liberté et Equité: Abdallah Dridi en butte au harcèlement Reporters sans frontières: Fahem Boukadous condamné à six ans de prison par coutumace pour avoir couvert un mouvement social Reporters Without Borders: TV reporter sentenced in absentia to six years in prison for coverage of mining region unrest UGTT: L’UGTT réaffirme « son attachement à la recherche de solutions sereines fondées sur le dialogue loin des méthodes répressives » UGTT: Communiqué  d’un groupe de syndicats et de fédérations au sujet du procès des militants de Redeyef AFP:  L’ex-iman expulsé d’Italie placé en garde à vue pour enquête AFP:  Le Conseil de l’Europe « très déçu » de l’expulsion de l’ex-imam par l’Italie FIDH & LDH: L’ancien vice consul tunisien en France, Khaled Ben Saïd, condamné pour torture par la Cour d’assises du Bas Rhin Le Figaro : Un tortionnaire tunisien condamné en France – Commentaires de l’article Le Soir: Droits de l’homme – Un Tunisien condamné en France Maud RICHARD: La Cour d’Assises de Strabourg condamne l’ancien diplomate à huit années de prison malgré le manque de preuves Le Temps  Suisse: Micheline Calmy-Rey « Une Cour mondiale des droits de l’homme? Oui, pour combattre l’impunité » Times Online: Terrorism adviser to Met is on wanted list – Interpol notice urges arrest of Islam TV chief Liberté Algerie:  Alors qu’Interpol demande son arrestation pour terrorisme  – Un activiste tunisien conseiller de Scotland Yard Attariq Al jadid: Le blog « débat tunisie » Nouvelle victime de la censure de l’ATI


 

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


 
Liberté pour les tous les prisonniers politiques Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 43 rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr   Tunis, le 8 décembre 2008

Non à la livraison d’Hichem Sliti, prisonnier à Guantanamo

 Dans quelques jours, la commission militaire de la prison de Guantanamo  de sinistre réputation va examiner le dossier d’Hichem Sliti, prisonnier tunisien (42 ans) et décider de son procès ou de sa remise en liberté, ou encore de son renvoi dans son pays. Hichem Sliti a été arrêté en 2002 à la frontière pakistano-afghane puis transféré à Guantanamo. Des jugements militaires totalisant 40 années ont été prononcés par contumace contre lui en Tunisie […] Pour l’Association La commission de suivi des procès politiques (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de droits de l’homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis, Tel/fax : 71340 860 Liberte.equite@gmail.com  

Nouvelles des libertés en Tunisie   Abdallah Dridi en butte au harcèlement

Des agents de la police politique ont harcelé jeudi 4 décembre 2008 au marché hebdomadaire de Ras Jbel (gouvernorat de Bizerte) le jeune Abdallah Dridi, originaire de Menzel Bourguiba, qui y travaille comme vendeur ambulant sur les marchés hebdomadaires : ils ont confisqué sa carte d’identité nationale, l’ont interrogé et l’ont provoqué en public. […] Pour le Bureau Exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)  


Reporters sans frontières 17 décembre 2008 TUNISIE

Fahem Boukadous condamné à six ans de prison par coutumace pour avoir couvert un mouvement social

Le 11 décembre 2008, la cour d’assises de Gafsa (350 km au sud de Tunis) a condamné par contumace le correspondant de la télévision privée Al-Hiwar Attounsi, Fahem Boukadous, à six ans de prison pour “constitution d’une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens”, suite à la couverture médiatique des manifestations populaires dans la région minière de Gafsa. ”Ce verdict sévère constitue un autre exemple de décision arbitraire à l’encontre de tous ceux qui dérangent le pouvoir. En Tunisie, la profession de journaliste est un métier à haut risque. La justice tunisienne au service de pouvoir est toujours prête à condamner toute personne susceptible de s’opposer au régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. En l’occurencce, Fahem Boukadous a simplement exercé son métier.” a déclaré Reporters sans frontières. Contacté par Reporters sans frontières, l’avocat du journaliste, Me Abderraouf al-Ayadi, a déclaré que le but de la décision était de réprimer les activités de son client . ”Fahem Boukadouss n’a même pas participé au mouvant social, il n’a fait que transmettre des images des incidents du bassin minier de Gafsa à la chaîne de télévision.(…) Les procès-verbaux incriminent le correspondant pour la couverture médiatique des mouvements populaires, le droit tunisien ne condamne pas les transmissions télévisées, ni le métier de journaliste,” a-il déclaré. “Cette décision est destinée à semer la terreur parmi les journalistes tunisiens”, a poursuivi l’avocat.  
 

Reporters Without Borders Update 17 December 2008 TUNISIA

TV reporter sentenced in absentia to six years in prison for coverage of mining region unrest

Reporters Without Borders has learned that a court in Gafsa (350 km south of Tunis) sentenced reporter Fahem Boukadous in absentia on 11 December to six years in prison on a charge of “forming a criminal association liable to attack persons and their property” for covering demonstrations in the Gafsa mining region. Boukadous works for Al-Hiwar Attounsi, a privately-owned TV station based in Italy that broadcasts to Tunisia. “This harsh sentence is yet another example of the arbitrary manner in which all those who upset the authorities are treated,” Reporters Without Borders said. “Journalism is a high-risk profession in Tunisia. The judicial system is subservient to the government led President Zine el-Abidine Ben Ali and is always ready to convict anyone who could oppose the regime. Boukadous was just doing his job as a reporter.” Boukadous’ lawyer, Abderraouf al-Ayadi, told Reporters Without Borders the aim of the sentence was to prevent Boukadous working as journalist. “Fahem Boukadous never participated in the protests,” he said. “He just sent footage of the incidents in the Gafsa mining region to the TV station.” The lawyer added: “The police reports criticise Boukadous for his coverage of the protests, but Tunisian law does not punish TV broadcasts or working as a journalist. This decision was designed to sow terror among Tunisian journalists.”  

 


Union Général du Travail de Tunisie – UGTT Bureau Exécutive

L’UGTT réaffirme « son attachement à la recherche de solutions sereines fondées sur le dialogue loin des méthodes répressives »

(Traduit de l’ Arabe par H.A. – FTCR)

Tunis le : 16 décembre 2008 L’UGTT vient de publier le communiqué suivant : « Le Bureau exécutif de l’UGTT suit avec une vive préoccupation l’évolution de la situation à l’issue des procès des détenus dans le cadre des affaires du bassin minier qui ont débouché sur des peines inégales allant jusqu’à 10 ans de prison et donné lieu à de nouveaux mouvements. Au vu de quoi, il  réaffirme que le choix de l’escalade ne peut qu’envenimer la situation et la rendre plus complexe et ne saurait aider à la nécessaire détente pour mettre un terme au processus de tension qui a marqué le traitement des événements, leurs causes et leurs conséquences. Tout en rappelant les efforts de la direction syndicale et des syndicalistes pour la recherche de solutions radicales de nature à résorber la crise, loin des choix sécuritaire, le B. E : 1) considère, malgré tout le respect qu’il doit à la justice et à ses jugements, que les peines prononcées à l’encontre des prévenus sont dures et inattendues ; elles ne constituent pas la solution la meilleure pour le traitement d’événements directement liées au fléau du chômage  qui est la racine et détonateur de tout ce qui est arrivé. 2) réitère son appel à monsieur le Président de la République afin qu’il intervienne pour la libérer des condamnés, dans le même esprit qui a inspiré la politique graduelle de libération de nombreux détenus, et permettre ainsi de réunir les conditions d’un climat sain fait de dialogue, de compréhension mutuelle et de stabilité, combien nécessaires alors que monde est confrontée à la crise. 3) réaffirme que parmi les solutions adéquates pour mettre un terme à la tension au Bassin minier, il importe de mettre en pratique les recommandations de la Conférence nationale pour l’emploi visant à approfondir le dialogue aux échelons local et régional e pour la recherches d’issues plus adaptées aux problème du chômage. 4) Tout en affirmant son attachement à la recherche de solutions sereines fondées sur le dialogue loin des méthodes répressives, le B. E  refuse toutes les formes d’instrumentalisation et les modes d’expression qui ne sauraient contribuer à déminer la situation et à instaurer le climat de détente auquel aspirent la population du Bassin minier, ainsi que les syndicalistes et l’ensemble des travailleurs. Pour le Bureau exécutif Le Secrétaire Général Abdesselem Jrad  


Union Général du Travail de Tunisie – UGTT

Communiqué  d’un groupe de syndicats et de fédérations au sujet du procès des militants de Redeyef

Tunis le 12 décembre 2008 (Traduit de l’ Arabe par H.A. FTCR)  

Au moment même où le monde célébrait le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le jeudi 11 novembre 2008, s’est tenu au Tribunal de première instance de Gafsa, une parodie de justice pour juger 38 citoyens, militants du Bassin minier. En effet, cette mascarade n’a de la justice que le nom car aucune garantie de défense n’a été permise aux prévenus. Outre la présence massive de policiers à l’intérieur de la salle d’audience et autour du Tribunal,  aucune règle de procédure n’a été respectée : des accusations graves établies à la légère dans une visée clairement vindicative, les preuves pour les étayer totalement inexistantes, les témoins aux abonnés absents malgré l’insistance des avocats… Ces derniers ont demandé en vain le report du procès afin de réunir les conditions d’un jugement équitable, les accusations ayant été dressées au mépris des règles élémentaires et les détenus ayant été torturés lors des interrogatoires. Ajoutons que ces derniers n’ont même été auditionnés durant le procès… Ce procès a surtout été ponctué de protestations indignées contre l’arbitraire et d’appels à une justice autonome. Mais les juges ont décidé de passer outre et de prononcer –autour de minuit après une interruption de séance de 12 heures – des jugements exorbitants allant jusqu’à 10 ans de prison ferme contre les militants syndicalistes Adnane Hajji, Bechir Labidi, Taïeb Ben Othman, Tarek Hlimi, Adel Jayyar, Hassan Ben Abdallah et Maher Fejraoui. En dehors de cinq accusés, tous les autres ont écopés de deux à six ans de prisons. Ce procès confirme, une fois encore, la persistance du pouvoir dans la voix sécuritaire pour traiter les problèmes sociaux du Bassin minier, instrumentalisant une justice aux ordres et au mépris de tous les appels à un examen des causes profondes qui ont amené aux protestations populaires dans la région, à commencer par le mal-développement, le chômage endémique et la marginalisation arbitraire de larges secteurs de la population. Les syndicats signataires considèrent que ce procès inéquitable participe aussi des atteintes criantes et multiple aux droits syndicaux. Elles réitèrent leur refus de se résigner à ces procès et ces jugements et condamnent, une fois encore, les choix politiques du pouvoir dans le traitement de ce dossier. Elles considèrent que ce qui arrivé ce jeudi 11 novembre 2008 constitue un pas de plus dans l’escalade, un acte de persécution de nature à envenimer les choses. Témoin, les évènements survenus hier à Redeyef où on assiste de nouveau au blocus sécuritaire autour de la ville. Alors qu’un nouveau procès est en cours, les raids policiers contre les maisons et les locaux publics reprennent de plus belle, ainsi que les arrestations de nombreux citoyens dont des syndicalistes. Elles réitèrent l’appel aux autorités pour libérer tous détenus, classer les affaires en cours et se pencher d’urgence sur les problèmes de chômage et les ratés du  développement qui frappent de plein fouet le Bassin minier ainsi que d’autres régions démunies. Elles appellent tous les militants syndicaux et leur organisation l’UGTT à œuvrer activement pour combattre l’injustice manifeste découlant du procès et réaffirmer la position syndicale de soutien aux luttes des populations du Bassin minier pour la réalisation de leurs revendications légitimes. Syndicat général de l’Enseignement secondaire Syndicat général de l’Enseignement primaire Fédération générale des P et T Fédération générale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Syndicat général des médecins de la Santé publique et des pharmaciens.  

INVITATION La Section Tunisienne d’Amnesty International
 a le plaisir de vous inviter

à la réception qu’elle organise à l’occasion du  60ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

et ce, le samedi 20 Samedi 2008 à 16h00 au local de la Section sis à Tunis (67, rue Oum Kalthoum, 3ème Etage, Esc.B)  


 

 

 


 
 

 


 

L’ex-iman expulsé d’Italie placé en garde à vue pour enquête

 
AFP, le 17 décembre 2008 à 16h00          TUNIS, 17 déc 2008 (AFP) – Mourad Trabelsi, un ancien imam  tunisien condamné à la prison pour terrorisme et expulsé samedi  d’Italie, a été placé en garde à vue « dans la cadre d’une enquête  pour infractions terroristes » en Tunisie, a indiqué mercredi une source officielle à Tunis.     Ancien imam de la mosquée de Crémone (nord), M. Trabelsi avait  été arrêté en 2003 puis condamné en Italie à sept ans  d’emprionnement pour terrorisme international.     La source officielle s’exprimant pour les autorités tunisiennes a précisé qu’il avait été placé « en garde à vue conformément à l’article 13 bis du code de procédure pénale » et réfuté des informations faisant état de disparition.     Le Collectif de la communauté tunisienne en Europe (CCTE) a annoncé mardi à Paris que Mourad Trabelsi avait « disparu » après son extradition et exprimé des craintes de torture par la police.     Selon cette association basée en France, « sa famille en Italie et en Tunisie n’a plus eu de ses nouvelles » et son avocat n’a pas eu de contact avec lui.     « Les détenus ne +disparaissent+  pas en Tunisie (et) ils n’y sont pas non plus +torturés+ », a affirmé la source officielle à Tunis, assurant que « toutes les personnes en détention sont traitées convenablement et dans le respect de tous leurs droits, comme l’exige la loi tunisienne ».     Tunis dénonce des « affabulations » émanant de « milieux et individus irresponsables (qui) tentent régulièrement de transformer les criminels et autres délinquants condamnés pour crimes et délits terroristes en victimes ».     Elles indiquent que le parquet a été avisé d’une enquête préliminaire  conduite contre M. Trabelsi, qui sera présenté au procureur dès sa clôture.     Il sera en outre déféré devant le tribunal militaire, qui l’avait condamné, par défaut, à 20 ans de prison « pour constitution de bande de malfaiteurs et appartenance à une organisation terroriste opérant à l’étranger », a-t-on ajouté de même source.     Mourad Trabelsi, qui a récemment purgé sa peine en Italie, a été expulsé par un décret signé par le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni, malgré une ordonnance de la Cour européenne des droits de l’Homme hostile à son expulsion en raison des risques qu’il encourait dans son pays d’origine.      


Le Conseil de l’Europe « très déçu » de l’expulsion de l’ex-imam par l’Italie

 

17/12/2008 18:44 STRASBOURG (Conseil Europe), 17 déc 2008 (AFP) – Le Conseil de l’Europe s’est déclaré mercredi « très déçu » de la décision de l’Italie d’expulser un ex-imam tunisien vers son pays, en dépit de la demande expresse de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) de ne pas le faire. « Je suis très déçu de la décision prise par l’Italie d’expulser M. Mourad Trabelsi vers la Tunisie le 13 décembre », a déclaré le secrétaire général de l’organisation Terry Davis dans un communiqué publié à Strasbourg. « Les autorités italiennes ont expulsé ce ressortissant tunisien bien que la Cour européenne des droits de l’homme leur ait demandé de ne pas le faire », poursuit-il en se demandant « pourquoi les autorités italiennes n’ont pas tenu compte de la requête raisonnable de la Cour ». « Il existe en effet des motifs réels de craindre que M. Trabelsi soit torturé », déclare-t-il rappelant que la Convention européenne des droits de l’homme et la CEDH, chargée de la faire appliquer, « sont les piliers du système de protection des droits de l’homme auxquels l’Europe oeuvre depuis soixante ans ». M.Trabelsi, ancien imam de la mosquée de Crémone (nord), arrêté en 2003 a été condamné par la cour de Cassation à sept ans de prison pour terrorisme international. Le 21 octobre, alors que les autorités italiennes avaient décidé de son expulsion, il avait introduit auprès de la Cour européenne une requête urgente demandant des mesures provisoires s’opposant à son expulsion, en raison des risques de torture encourus en Tunisie. La Cour avait demandé le 18 novembre au gouvernement italien de ne pas procéder à cette expulsion avant qu’elle ait pu juger sur le fond du bien-fondé de cette requête. Le 28 février de la même année, la Cour européenne avait déjà signifié à l’Italie de ne pas expulser vers la Tunisie un ressortissant tunisien, Nassim Saadi, condamné à 20 ans de réclusion pour terrorisme dans son pays en raison des risques de torture. La CEDH avait souligné que son expulsion vers la Tunisie constituerait une violation de l’article 3 de la Convention des droits de l’Homme (interdiction de la torture et des traitements inhumains ou dégradants). Rome s’était pliée à l’injonction des juges européens.

 


Tunisie :

L’ancien vice consul tunisien en France, Khaled Ben Saïd, condamné pour torture par la Cour d’assises du Bas Rhin

 
La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et la Ligue française des droits de l’Homme (LDH) se félicitent de la décision rendue le lundi 15 décembre 2008 par la Cour d’assises du Bas Rhin retenant la responsabilité pénale de Khaled Ben Saïd pour avoir donné l’instruction de commettre des crimes de torture et actes de barbarie sur la personne de la plaignante, Madame Gharbi. M. Ben Saïd a été condamné à la peine de huit années de réclusion criminelle. Zoulaikha Gharbi, qui vit aujourd’hui en France aux côtés de son époux, réfugié politique, avait porté plainte en mai 2001 contre le diplomate, qu’elle avait reconnu comme le chef du commissariat de Jendouba où elle avait été torturée sous ses ordres, en octobre 1996 (1). Informé de la procédure ouverte à son encontre, Khaled Ben Saïd s’est aussitôt enfui en Tunisie où il continuerait de travailler pour le Ministère de l’intérieur. La FIDH et la LDH se sont constituées Parties Civiles à ses côtés en 2002. « Après plus de sept années d’instruction parsemées d’obstacles, en raison principalement du refus de coopération des autorités tunisiennes, la justice française a reconnu les tortures infligées à Mme Gharbi ainsi que la culpabilité de M. Ben Saïd, qui a fuit en Tunisie, où il reste protégé par le régime », a déclaré Eric Plouvier, avocat de Mme Gharbi. Le mandat d’arrêt international, délivré contre lui par le juge d’instruction en 2002, conserve tous ses effets. « C’est une avancée supplémentaire dans la lutte contre l’impunité des tortionnaires, au travers de l’application de la Compétence universelle et un signal fort lancé aux autorités tunisiennes : les bourreaux, s’ils sont à l’abri en Tunisie, ne le sont pas dans d’autres pays », a déclaré Patrick Baudouin, avocat de la FIDH et de la LDH. Cette décision rendue par défaut a suivi les débats au cours desquels la défense de Monsieur Ben Saïd était assurée par un avocat français. « Ce procès exemplaire s’est déroulé selon les règles d’un procès equitable, qui ne sont pas appliquées en Tunisie, au détriment des victimes tunisiennes qui n’ont pas accès à la justice », a déclaré Radhia Nasraoui, avocate et présidente de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALTT). Ce verdict rendu alors que le diplomate protestait de son innocence par la voix de son avocat et après que l’Avocat général eut requis l’acquittement est une victoire, non seulement pour les parties civiles, mais au-delà pour ceux et celles qui sont privées de recours effectif dans leur pays. « Il s’agit de l’aboutissement d’un long travail mené par les parties civiles, par les défenseurs tunisiens, qui permet de faire reconnaître l’usage de la torture en Tunisie comme instrument de pouvoir », a déclaré Sihem Ben Sedrine, porte parole du Comité national des libertés en Tunisie (CNLT). Un chargé de mission du CNRS, cité comme témoin, Vincent Geisser, est venu affirmer que la dictature policière du général Ben Ali avait érigé la violence en principe de gouvernement et que la torture était utilisée moins pour obtenir des aveux ou des informations que pour terroriser la population. Face à la démission des pouvoirs publics français dans la dénonciation du régime de Tunis, cette décision judiciaire consacre la réalité du régime en opposition avec le discours officiel et donne une réponse sans équivoque à la question de la responsabilité des officiels tunisiens dans la pratique récurrente de la torture. Ce verdict est la deuxième décision rendue en France sur le fondement de la compétence universelle (2), qui permet de poursuivre une personne se trouvant sur le territoire français, suspectée d’avoir commis des actes de torture, indépendamment du lieu de commission du crime et de la nationalité de l’auteur ou des victimes. La Cour d’assises du Bas Rhin a ainsi confirmé que l’application du principe de compétence universelle suppose la simple présence en France de l’accusé au moment du dépôt de la plainte par la victime. Paris, Strasbourg, le 16 décembre 2008 1) Voir le dossier de presse sur l’affaire Ben Saïd, 11 décembre 2008. 2) La première décision était celle de la condamnation, le 1er juillet 2005, de l’ancien capitaine mauritanien Ely Ould Dah à 10 ans de prison pour les tortures infligées à des citoyens mauritaniens en 1990 et 1991. Source :http://www.ldh-france.org/L-ancien-vice-consul-tunisien-en

 

Un tortionnaire tunisien condamné en France

T. O. L’ancien diplomate était jugé par défaut pour des faits qui se sont déroulés en Tunisie, une procédure rarissime. Tunis dénonce une «affaire montée de toutes pièces». La cour d’assises du Bas-Rhin a condamné lundi Khaled Ben Saïd, un ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg, à huit ans de prison ferme pour complicité dans des actes de torture. L’accusé était jugé par défaut pour des faits qui se sont déroulés en Tunisie, selon la procédure dite «de compétence universelle». Rarissime, un tel verdict n’avait été prononcé qu’une fois en France à l’occasion du procès par contumace d’un tortionnaire mauritanien. La plaignante, la femme d’un militant du mouvement islamiste Ennahda, a raconté à la barre comment, en 1996, le diplomate, un ancien commis­saire de police, l’avait frappée avant de demander à ses hommes de la torturer. Des témoins ont fait le procès du régime du président Ben Ali. Les jurés n’ont pas suivi le parquet, qui avait requis l’acquittement «faute de preuves». «L’impunité a été battue en brèche par la justice française», s’est réjoui Éric Plouvier, l’avocat de la victime. Les autorités tunisiennes ont dénoncé une «affaire montée de toutes pièces». Commentaires de l’article (18) amadykamar D?bus?4 : faux et usage de faux ! 17/12/2008 à 13:38 Navré pour celui qui n’est ni communiste, ni syndicaliste,ni juif, ni catholique,mais qui a,par contre,pour lui, sa totale méconnaissance de la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme » dont il « ose » se prévaloir. Condamner des régimes dits du tiers-monde est dans l’air du temps,en France,particulièrement.Je n’ai jamais,ou presque lu de commentaires,dans quelque quotidien que ce soit,condamnant Berlusconi,Bush,Angela Merkel,les 1ers minsitres espagnols,portugais ou anglais.N’est-ce pas bizarre ? Et pourtant, dès lors qu’il s’agit,entre autres, de tunisiens, et sans même qu’on sache de quoi il ressort,on y va gaiement dansd les accusations,insultes,condamnations. La justice française a jugé et condamné un étranger,diplomate,sans aucune,strictement aucune preuve pour étayer le dit jugement.La « présomption d’innocence »?bof!Vis avis des « moins que rien »,c’est la « présomption de culpabilité »,et elle seule,dont il doit être tenu compte. Mon pauvre Monsieur.Que n’eussiez-vous abstenu de commenter! Hamadi Khammar Letalonneur L’aube de la république universelle… 17/12/2008 à 12:57 C’est la marche inéxorable de la globalisation: économie multinationalisée; communication à l’échelle universelle; migrations massives; problèmes concernant la planète toute entière…Le principe de l’autodétermination des nations, l’existence même de collectivités constituées autour d’une source raciale homogène, d’une langue et d’une histoire communes, d’une structure légale particulière, pourra-t-elle survivre à ces coups de boutoir incessants, venant de tous côtés?…Les tribunaux internationaux mènent, au demeurant, de l’eau à ce moulin. L’ancien rêve de tous les révolutionnaires modernes, la république universelle, passera-t-elle entre les débris du monde que nous connaissons?…Seul Dieu le sait mais, au vu des dimensions des effets pervers de la crise globale, je suppute que non. D?bus?4 Ils torturent les Tunisiens, je ne suis pas Tunisien, donc… 17/12/2008 à 12:41 A lire certains commentaires malveillants a l’egard de la justice francaise qui a ose foutre son naze la ou ca ne la regardait pas, j’ai ressenti un frisson d’horreur et de degout en meme temps. Il m’est aussi revenu a l’esprit le celebre poeme du pasteur allemand Martin Niemoller incarcere par les nazis dans un camp de concentration: Qand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’etais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’etais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’ai pas proteste, je n’etais pas juif. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas proteste, je n’etais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait personne pour protester. Apres les horreurs de deux guerres mondiales et la creation de l’ONU des initiatives ont vu le jour pour eviter que de pareilles situations se renouvellent. Tous les etats, y compris celui de Ben Ali, ont signe la declaration universelle des droits de l’homme pour entrer dans l’ONU. Est-ce trop demander que de leur rappeler le contenu du document qu’ils ont signe? Et si les tyrans continuent a se torcher avec le document faut-il dire, parce qu’ils sont de l’autre bord de la Mediterranee: Ils torturent les Tunisiens, je ne suis pas Tunisien, et je la boucle? Alerter Répondre Répondre Répondre à D?bus?4 @jack Arrêtons de faire le procès du président Ben Ali 17/12/2008 à 12:05 Les médias françaises présentent toujours négativement le régime tunisien, alors que la plupart des politiques et journalistes ne connaissent rien à ce pays. Ils parlent toujours d’un régime dictatorial, anti démocratique. Pourquoi un tel acharnement ? Même si le régime Tunisien n’est pas parfait, il se bat pour l’émancipation des femmes, pour la sécurité (un des droits essentiels de l’homme), pour l’élévation du niveau de vie, pour une meilleure démocratie. C’est un pays tolérant vis à vis des religions qui refuse les extrémismes et se bat contre l’intégrisme. Au lieu de toujours critiquer ce régime nous ferions mieux d’encourager sa lutte contre le fondamentalisme et vers un meilleur niveau de vie, afin que ce pays ne tombe pas entre les mains des terroristes si actifs chez son grand voisin. pappy qui paye quoi ? 17/12/2008 à 11:41 Comment un/une réfugié(e) politique, par essence en situation de précarité, trouve les fonds pour ester en Justice ? Personnellement je n’ai pu faire valoir mes droits contre un employeur, ne pouvant payer les avances successives que me réclamait « mon » avocat spécialiste du droits du travail… Alors, qu’on m’explique…Et ne me parlez pas de l’assistance juridique, mes revenus mensuels étaient supérieurs de 9 ? à la grille de prise en charge .( à cette époque 1996 c’etait +/- 550 ?- J’en avais 9 en + donc de trop..) gerard.gabison de quoi se mele t on 17/12/2008 à 10:29 la france ne manque jamais l occasion de se mettre le monde a dos nous sommes les justiciers de l humanite commencons par avoir chez nous une justice digne de ce nom avant de s ingerer dans les problemes des autre pays c est navrant. MARTOPIKEUR bof cela ne vaut pas 17/12/2008 à 10:08 18 morts par substance incendiaire ! que la françe balaye devant sa porte avant de mettre son nez dans des affaires qui ne nous regardent pas ! la françe ce n’est pas le maghreb et ne le sera jamais ! zonard C’est encore quelle règle ça???? 17/12/2008 à 09:50 Mais de quoi la « justice » Française s’occupe d’une affaire qui ne concerne que la Tunisie????Que chaque pays s’occupe des méfaits qui se passent dans leur pays et les …vaches seront bien gardées. Si une loi (Française…) existe à ce sujet il serait temps de la supprimer vite fait. ldx tortionnaire tunisien 17/12/2008 à 08:55 Belle hypocrisie ,pourquoi attendre qu’il ne soit plus en France pour le juger ? henripaul la France à la défense des islamistes! 17/12/2008 à 08:36 On aura tout vu, la Tunisie fait du bon boulot contre les islamistes et la france se met en travers! Afficher / masquer les réponses (1) Afficher / masquer les réponses (1) Alerter Répondre Répondre Répondre à henripaul smarte001 dslé dslé 17/12/2008 à 10:15 la France défend la democratie si vous avez oublié. ne mélanger pas tous. poilagraztter Qui peut me répondre? 17/12/2008 à 07:12 Coût de cette « guignolerie » et qui paie? Les Français je suppose! Pourquoi ce type de spectacle ne se passe-t-il pas sur le continent africain, en famille? Supposerions nous, malgré notre tolérance et notre ouverture d’esprit, qu’ils ne sont pas au niveau, arrièrés, intolérants, barbares?????? jojojo1 justice… 17/12/2008 à 06:46 Il parait que nos juges sont débordés et maintenant ils veulent rendre une ‘justice universelle..’ , cela s’arrètera ou? Il est triste de voir des personnes tortuéespar des organisations d’état, mais il faut savoir aussi qu’ilserait encore plus triste de voir les organisations liées à cette personne prendre le pouvoir. On n’a pas de mal à imaginer dans quel état ils mettraient le pays. Alors il faut etre honnète et dénoncer aussi les idéologies qui se servent des états démocratiques et libres pour chercher à imposer leurs causes criminelles matoum 75 Questions ? 17/12/2008 à 01:28 Les Integristes ont-ils besoin d’un tel jugement ? Ne faut-il pas plutot s’opposer a ses individus qui travestissent les religions ? Les integristes seront les seul a profiter de la crise et la misere qui en decoulera, Trouvons une maniere efficace de les combattre, et bannissons la torture. Et dans cette lutte BEN ALI n’est pas pire que d’autres , leptitblanc Encore bien… 17/12/2008 à 00:35 que vous precisez « a gauche  » ,merci ! koseila autnomie de la justice francaise 17/12/2008 à 00:26 c estb une lecon d un tribunal etrangere aux regimes autoritaires arabes.nous felecitons la justice francaise pour ca decision de devoiler le vrai visage de ces toraux.la torture dans les pays de Maghreb reste toujours presente c est pour cela on appeelle les resposbales francais de jouer leur rolle et presser les regimes en coeur afin de mettre fin a ces methodes antidemocratiques tacata honneur a la justice francaise 16/12/2008 à 23:01 qui se permet comme toujours de se croire supérieure a tous les autres et a juger des gens en leur absence sur des valeurs qui sont les notres mais sans le soutien du parquet (l’accusation) donc c’est plutot l’honneur des jurés que de la justice qui a organise le proces en demandant l’élargissement du jugé il n’y a plus qu’a attendre que la tunisie juge le juge francais en son absence pour diffamation et abus de droit et lance elle aussi un mandat d’arret international a son encontre auquel on devrait se soumettre et l’expulser apres tout chacun peut se mettre a juger l’autre selon ces propres regles quel simulacre Jean-Paul des F Torturer indirectement ? 16/12/2008 à 22:14 Je me pose la question de savoir comment on peut « torturer indirectement » comme l’annonce de l’article le mentionne. Je trouve également assez incertain le jugement d’un acte commis dans un pays étranger par un étranger par une juriction française : admettrions-nous l’inverse ? Marocain19 Excellente nouvelle! 16/12/2008 à 21:17 Il fait honneur a la justice francaise qu’un tel jugement ait pu etre rendu malgre la grande complicite qui lie les regimes francais et tunisien. En esperant que pareilles initiatives soient imitees ailleurs et que les tortionnaires realisent enfin qu’il n’y aura plus d’impunite en France ou ailleurs. (Source : « Le Figaro » (Quotidien – France), le 16 décembre 2008) Lien : http://www.lefigaro.fr/international/2008/12/17/01003-20081217ARTFIG00045-un-tortionnaire-tunisien-condamne-en-france-.php?mode=commentaires


 

Droits de l’homme

 Un Tunisien condamné en France

 
B. L.

 

Un procès exceptionnel et un verdict inattendu : la condamnation d’un ancien diplomate tunisien par la cour d’assises du Bas-Rhin, lundi soir, a valeur de précédent et d’espoir pour les défenseurs des droits de l’homme dans le monde.

 

La justice française s’était déclarée compétente en vertu de la loi de compétence universelle dans cette affaire déclenchée le 9 mai 2001 par le dépôt de la plainte de Mme Zoulaikha Gharbi. Celle-ci accusait Khaled Ben Saïd, vice-consul de Tunisie à Strasbourg, de l’avoir torturée en octobre 1991 à Jendoubi où il était commissaire de police. La sécurité tunisienne avait interpellé Mme Gharbi pour obtenir des informations sur son mari, membre du mouvement islamiste Ennahda interdit en Tunisie (lequel mari avait obtenu l’asile politique en France). Selon ses dires, Mme Gharbi fut alors soumise à divers actes de torture.

 

Le procès, lundi à Strasbourg, s’est tenu par contumace : l’accusé, en effet, avait fui la France dès qu’il comprit que la justice française risquait de l’inculper. Le 15 février 2002, un mandat d’arrêt international fut délivré contre le suspect ; les autorités tunisiennes ne donneront jamais suite à la commission rogatoire française.

 

Après sept années d’enquête, le procès pour« actes de torture et de barbarie » a donc eu lieu lundi. Les avocats de la plaignante n’ont pas hésité à faire comparaître des témoins, français et tunisiens, qui affirmèrent que la torture est courante en Tunisie,« destinée à humilier, à diffuser la peur, c’est un mode de contrôle de la société », a ainsi dit le chercheur Vincent Geisser.

 

Finalement condamné à huit ans de prison à Strasbourg bien que le ministère public eût requis l’acquittement faute de preuves, Khaled Ben Saïd devra juste veiller à ne pas quitter son pays. Selon les informations de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, il mène une vie de fonctionnaire au ministère tunisien de l’Intérieur. Tunis a dénoncé« une affaire montée de toutes pièces par les milieux intégristes à des fins de propagande ».
 
(Source: « Le Soir » (Quotidien – Belgique) le 17 decembre 2008)

 


 

La Cour d’Assises de Strabourg condamne l’ancien diplomate à huit années de prison malgré le manque de preuves

 

par Maud RICHARD « Vous avez un dossier qui en termes de preuves est absolument vide », a lancé à la Cour l’avocat général Brice Raymondeau-Castanet qui avait lui-même requis à deux reprises pendant l’instruction un non-lieu en faveur de l’accusé. Après avoir rappelé les nombreuses contradictions de la plaignante qui avait déclaré lors du dépôt de plainte en 2001 que l’ancien diplomate tunisien avait personnellement participé à des actes de torture pour ensuite déclaré à la barre qu’il n’avait fait que donner les ordres, l’avocat général, contre toute attente, n’a pas été suivi dans son réquisitoire de relaxe par les magistrats de la Cour d’assises de Strasbourg. Si sur le plan des faits, cette décision est contestable faute de preuves produites par l’accusation – le prévenu a en effet été condamné sur la seule foi des déclarations de la plaignante – elle l’est d’autant plus que sur le plan juridique, le système dit de “compétence universelle” n’aurait pas dû trouver ici à s’appliquer ( voir notre article du 28/11/2008 ) Alors pourquoi une telle condamnation en l‘absence d’éléments matériels prouvant son implication? Sur quels fondements les magistrats ont-ils conclu à la responsabilité du prévenu ? L’intime conviction ? L’intime conviction ne signifie pas que l’on peut condamner sans preuves, mais simplement que l’on ne demande pas de compte au juge de la façon dont, à partir de preuves fournies, il est parvenu à une certitude. La question n’est pas de savoir si Ben Saïd est coupable ou non, s’il dit la vérité ou s’il ment lorsqu’il affirme qu’il est étranger à cette affaire. Elle est de savoir si l’on peut légitimement accuser et condamner un homme en l’absence totale de preuves, sur la base d’allégations, de déclarations orientées inévitablement discutables provenant des milieux intégristes, de contradictions et de témoignages peu fiables de militants qui avaient tout intérêt à jeter l’opprobre sur l’ancien diplomate pour mieux attendre le régime tunisien. La société privera un homme de sa liberté quand il aura été démontré sa culpabilité. Faute de quoi, c’est l’insécurité juridique qui prévaudra. Et personne ne sera à l’abri d’une accusation qui le conduira tout droit en prison…


« Une Cour mondiale des droits de l’homme? Oui, pour combattre l’impunité »

 
JUSTICE. A l’heure où l’on célèbre le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey explique les enjeux relatifs à l’un des cinq piliers de la politique étrangère suisse. Depuis qu’elle a accédé à la tête de la diplomatie suisse, au début 2003, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a fait de la défense des droits humains un pilier de la politique étrangère. A l’heure où l’on célèbre le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle livre ses réflexions sur le sujet. Le Temps: Malgré la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée en 1948, les atrocités continuent. La déclaration est-elle un chiffon de papier? Micheline Calmy-Rey: En aucun cas. La Déclaration universelle des droits de l’homme revêt toujours une grande importance. Elle n’est pas née du jour au lendemain. Ce fut un long cheminement. D’autres chartes avaient déjà ouvert la voie. Mais par l’adoption de la Déclaration universelle, c’est la première fois qu’on a reconnu que les droits fondamentaux concernaient tous les êtres humains sans exception. C’est la première fois qu’on a atteint une unicité des valeurs humaines comme la dignité, le respect de la personne. La Déclaration a aussi permis une grande production de normes en la matière. – La Déclaration reste pourtant lettre morte dans plusieurs Etats. – Le vrai défi auquel sont confrontés les Etats, je le reconnais, c’est la mise en œuvre de la Déclaration universelle. Celle-ci continue néanmoins de susciter de vifs débats sur l’universalité des droits humains et la diversité culturelle. L’universalité n’est pas contraire à la diversité culturelle. C’est d’autant plus important de le dire que, par la mondialisation, les religions et les cultures différentes se côtoient davantage. En se focalisant sur la différence, on ouvrirait la boîte de Pandore. – Certains parlent d’un schisme entre les droits civils et politiques d’un côté et les droits économiques, sociaux et culturels de l’autre. Le fossé entre les deux perceptions des droits de l’homme s’est-il agrandi? – Non, au contraire. Depuis la Conférence de Vienne sur les droits humains de 1993, et par la suite sous l’impulsion de Kofi Annan quand il était secrétaire général de l’ONU[50], on a rappelé l’interdépendance de ces deux catégories de droits humains et on a commencé à parler des problèmes de protection de l’environnement, de la pauvreté. On constate que l’exercice des droits politiques et civils permet la mise en place de politiques sociales. On constate aussi qu’en respectant les droits économiques et sociaux, on permet un accès plus facile aux droits politiques et civils. Comme il est difficile d’imaginer un être humain exercer des libertés, participer politiquement à la société s’il n’a rien à manger. Les deux catégories de droits sont indissociables. Si elles sont respectées, elles contribuent à améliorer la sécurité internationale, qui est, elle aussi, un droit humain. – Vous avez présenté une initiative suisse avec des objectifs à dix ans. Parmi eux figure la création d’une Cour mondiale des droits de l’homme. Est-ce nécessaire? – On a déjà une Cour internationale de justice, une Cour pénale internationale. Dans le domaine des droits humains, les Etats ont pris des engagements. Ils ne peuvent pas violer impunément de tels droits. Une Cour mondiale des droits de l’homme avait déjà été proposée il y a soixante ans et pourrait venir compléter cette architecture. – La création du Conseil des droits de l’homme répondait pourtant à la volonté de s’affranchir de l’attitude inquisitoriale de l’ex-Commission. La création d’une telle Cour n’est-elle dès lors pas contradictoire? – L’impunité est un facteur d’instabilité voire de pauvreté. Il faut la combattre. Toutefois, le Conseil des droits de l’homme n’est pas l’enceinte où les Etats doivent rendre des comptes. C’est un organe dont la philosophie vise à promouvoir les droits humains par le biais d’un partenariat avec les Etats. – Des détracteurs du Conseil des droits de l’homme appellent à le «brûler» vu son inefficience. – Le Conseil des droits de l’homme n’est pas capable de résoudre d’un coup de baguette magique les problèmes des violations des droits humains. Il est le reflet des actuels rapports de force qui peuvent néanmoins servir la cause. Je reconnais que le Conseil s’est trop focalisé sur le Moyen-Orient. Mais il a aussi réagi promptement aux crises en Birmanie, en République démocratique du Congo ou encore au Darfour ainsi qu’au Moyen-Orient. De plus, l’innovation qu’il a introduite, l’Examen périodique universel (ndlr: une évaluation par les pairs du bilan des Etats en matière de droits humains), a permis, pour la première fois dans certains pays, un dialogue entre l’Etat et la société civile. Ce processus force le débat. – Vous avez fait des droits de l’homme l’un des axes majeurs de la politique étrangère suisse. Est-ce que cela a produit des effets positifs? – Les droits humains sont l’une des cinq priorités de la politique étrangère suisse. Ce n’est pas une invention de Micheline Calmy-Rey. La Suisse a des relations bilatérales pour promouvoir les droits humains. Nous dialoguons avec la Chine, le Vietnam, l’Iran. Nous menons des projets liés aux droits des femmes, à la gestion des prisons. Au plan multilatéral, nous menons une politique résolue au sein du Conseil des droits de l’homme, au Conseil de l’Europe et au sein de l’OSCE, où nous tentons de rompre la logique des blocs. Nous menons une politique des petits pas qui, certes, ne produit pas des résultats spectaculaires. Mais quand on sait que ces petits pas permettent d’aider une personne, il vaut la peine d’emprunter cette voie. – Le ministre français Bernard Kouchner a déclaré qu’il y avait contradiction entre droits humains et intérêts nationaux. – Il pose une question réelle. Il peut y avoir une vraie tension entre la défense des droits de l’homme et celle d’intérêts stratégiques nationaux, surtout à court terme. On a ainsi reproché, à tort, le fait que mon voyage en Iran, pour conclure un accord gazier, était en contradiction avec les objectifs de notre politique étrangère. Or la question des droits humains y a aussi été abordée. – Aujourd’hui, vous assistez avec Ban Ki-moon à l’inauguration de la salle du Conseil des droits de l’homme offerte par l’Espagne. – Je remercie l’Espagne pour ce magnifique geste qui montre qu’elle cherche, comme la Suisse, ce qui unit plutôt que ce qui divise. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Suisse), le 12 décembre 2008)


December 15, 2008

Terrorism adviser to Met is on wanted list Interpol notice urges arrest of Islam TV chief

Richard Kerbaj in Tunis and Dominic Kennedy in London A man wanted by Interpol for his links to an alleged terrorist organisation has been advising Scotland Yard on countering Muslim extremism, a Times investigation has discovered. Mohamed Ali Harrath has been the subject of the Interpol red notice since 1992 because of his alleged activities in Tunisia, where he co-founded the Tunisian Islamic Front (FIT). Tunisia has accused Mr Harrath, the chief executive officer of the Islam Channel in Britain and an adviser to the Scotland Yard Muslim Contact Unit, of seeking help from Osama bin Laden. It says that the FIT wants to establish “an Islamic state by means of armed revolutionary violence”. Mr Harrath has been convicted in absentia of numerous criminal and terrorism-related offences by Tunisian courts and sentenced to 56 years in prison. Tunisia is an ally of the West in the fight against terrorism but is regarded by critics as a police or one-party state. Its secular Government regards those who advocate an Islamic state as a threat to its stability. The Times has also learnt that, in evidence before Britain’s Special Immigration Appeals Commission in 2003, an MI5 witness accused the FIT of terrorism activities in France. Mr Harrath denies this, saying his movement was wrongly blamed by the French courts for founding a guerrilla network that held banned military weapons. No one has ever produced evidence linking Mr Harrath to any terrorist activity. Despite this, he is still the subject of an Interpol red notice — its highest level of alert – as a terrorist suspect and countries are urged to arrest and extradite him. His lawyers have sought to remove the notice but in the meantime this extraordinary state of affairs remains unresolved. Mr Harrath admitted setting up the FIT but said that it was a “nonviolent political party founded in 1986 to oppose the one-party state in Tunisia”. He stated unequivocally: “We are not extremists and we are not terrorists and we [sic] never been involved in any such activities”. However, he added that “revolution is not [necessarily] a dirty word” and “there is nothing wrong or criminal in trying to establish an Islamic state”. Despite Mr Harrath being wanted by Interpol, Scotland Yard has appointed him as adviser to its Muslim Contact Unit on preventing extremism and terrorism. Mr Harrath told The Times that he was “regularly consulted in an advisory capacity by the Muslim Contact Unit of the British police for guidance on best practice in relation to counter-terrorism issues and combating extremism”. The unit’s former head, Robert Lambert, wrote in a letter of support to Mr Harrath that he had made a “key contribution to our efforts to defeat adverse influence of al-Qaeda in the UK”. The British Government refused a request by the Tunisian Government in 1997 to have him extradited. According to his lawyers, “the UK security services informed Mr Harrath that the UK did not regard him as a threat and that there was no basis for the Tunisian extradition request, which the Tunisian authorities had wholly failed to substantiate”. His political views and wish to overthrow Tunisia’s Government have, however, raised alarm in British circles. One government minister said: “That is not acceptable. We have a problem with that because Tunisia is our ally. Tunisia today, UK tomorrow.”
 
(Source: « Times Online » le 15 decembre 2008)

Alors qu’Interpol demande son arrestation pour terrorisme  – Un activiste tunisien conseiller de Scotland Yard

Par :Samia Lokmane-Khelil Cofondateur du Front islamique tunisien, Mohamed Ali Harrath est accusé d’avoir projeté d’instaurer un État islamique en Tunisie par le recours aux armes. Il est aussi soupçonné de liens avec Al-Qaïda. Comment un individu soupçonné de terrorisme et faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international diffusé par Interpol a-t-il été pendant plusieurs années le conseiller de Scotland Yard pour les affaires de… terrorisme ? C’est pourtant le cas de Mohamed Ali Harrath, ressortissant d’origine tunisienne, cofondateur du Front islamique tunisien (FIT) et réfugié au Royaume-Uni.  Le quotidien britannique Times, qui a révélé cette affaire dans son édition de lundi dernier, affirme que M. Harrath figure depuis 1992 sur la liste rouge des personnes les plus recherchées par Interpol pour leur implication dans des activités subversives. En Tunisie où il est accusé d’avoir voulu renverser le régime en place et d’instaurer un État islamique par l’usage de la violence, le concerné a été condamné par contumace à 52 ans de prison. Cependant, en dépit des évidences apportées par le gouvernement tunisien, la justice britannique a refusé de l’extrader. Selon ses avocats cités par Times, les responsables de Scotland Yard ont informé M. Harrath qu’ils ne voient pas en lui une menace.  Bien au contraire, son aide était recherchée par les services de sécurité britanniques qui l’avaient recruté au sein d’une unité de contre-terrorisme, visant à éradiquer les bases de soutien à Al-Qaïda au Royaume-Uni. “J’étais consulté régulièrement”, dévoile M. Harrath dans les colonnes du quotidien. Un de ses anciens responsables de l’unité lui a adressé une lettre de soutien, soulignant que sa contribution était déterminante dans la lutte contre les réseaux d’Al-Qaïda. Selon Scotland Yard, aucune preuve tangible ne permet de confondre M. Harrath. Il y a quelques années pourtant, le MI5 (les services de renseignement britanniques) avait obtenu des informations de la police française sur l’implication du Front islamique tunisien dans la mise en place d’un réseau de collecte d’armes pour alimenter des groupes en Tunisie. M. Harrath lui-même n’a jamais dissimulé ses idées subversives. “La révolution n’est pas un mot malpropre et il n’y a rien de mal à vouloir instaurer un État islamique”, s’est-il défendu.  Cependant dans les milieux politiques britanniques, ses opinions font grincer des dents. “Ce genre de positions pose problème car la Tunisie est notre allié”, a indiqué au Times un homme politique qui a requis l’anonymat. Outre ses missions de consulting, M. Harrath dirige à Londres une chaîne de télévision islamique. S.L.-K.
 
(Source: « Liberté Algerie » le 17 decembre 2008)

 


Le blog « débat tunisie » Nouvelle victime de la censure de l’ATI

 
La nouvelle est tombée tel un couperet, il y a deux jours. Les ciseaux de Ammar 404 se sont attaqués au blog « débat tunisie » suite à son dernier post analysant le « Syndrome Intello Déficience Acquise » qui, à l’en croire, ronge le pays depuis deux décennies et qui fut accompagné, comme à son habitude, d’une caricature très parlante. Certes, « débat tunisie » n’est pas le premier blog tunisien qui subit les foudres de l’ATI – et il ne sera probablement pas le dernier. Mais sa censure fait événement car il s’agit indubitablement de l’un des blogs les plus lus et les plus suivis de la blogosphère tunisienne et ce, grâce à la crédibilité de ses informations, à la pertinence de ses analyses et, surtout, à son extraordinaire talent de caricaturiste. Ainsi, « débat tunisie » s’est en quelque sorte spécialisé dans la révélation d’importantes affaires économiques qui sont en général tues par nos médias. Il suit avec une attention particulière les grands projets immobiliers qui ont eu des visées sur des zones naturelles ou archéologiques protégées – Zembra, le lac de Tunis, Sidi Bou Saïd, Carthage et, tout récemment, Korbous. Il fait, ce faisant, preuve d’un sens civique très poussé et mène un combat d’information et de dénonciation tout à fait honorable. On peut aimer ou pas, on peut être d’accord ou pas, il reste que ce qui plaît le plus dans les posts de « débat tunisie », c’est leur formidable capacité de dérision, notamment la capacité de se moquer de l’information qui se moque de nous – ce que ses caricatures réussissent à la perfection ! Elles agissent, à cet égard, comme un antidote efficace contre un paysage médiatique qui ne fait qu’insulter notre intelligence et humilier notre citoyenneté. Comme l’a très bien résumé une jeune bloggeuse, ceux qui ont censuré « débat tunisie » montrent tout simplement qu’ils ne veulent pas de débat… interview avec « débat-tunisie » – quel est ton sentiment après cette censure ? — Sentiment de tristesse de voir mon blog amputé de 80% de ses lecteurs. — Sentiment de peur de voir que je suis un éventuel « élément perturbateur » susceptible d’être la cible des autorités si jamais ils décident de me retrouver. — Sentiment de désillusion aussi pensant que j’avais trouvé le ton juste qui me permette d’échapper aux ciseaux d’Ammar. Je me remets donc à l’évidence : nous n’avons pas à faire à des humains capables de modération, mais plutôt à une machine dont le seul objectif est d’obéir aux consignes sans flexibilité aucune. – à quoi imputez-vous les foudres de Ammar 404 ? J’ai pu identifier l’IP de l’ATI et il semblerait qu’ils aient focalisé sur les articles traitant des « marabouts » et des « saints patrons ». Mais je crois qu’ils m’avaient déjà à l’œil le jour où j’avais commencé à étendre ma critique sur le terrain sensible de la politique. – votre blog s’est d’une certaine manière spécialisé dans l’analyse et le commentaire des infos économiques scrutant tout ce qui est grand projet, déclassement etc. Pensez-vous que cette information est gênante ? Je pense que la censure ne porte pas tant sur ce type de critique. Pourtant je reste persuadé que ce type d’information (les mégaprojets et le bradage du bien public) dans l’absolu est aussi gênant (voir plus) que de traiter de la politique politicienne. Il me semble que dans leur système de filtrage les mots que j’employais et les caricatures n’étaient pas assez explicites pour les gêner, même si en filigrane c’était le politique que je visais. Je crois que devant la masse de sites qu’ils passent au crible tous les jours ils ne peuvent pas non plus s’attarder sur ce genre d’analyse. Je regrette d’ailleurs de n’avoir pas su garder ce ton, cela m’aurait épargné cet incident. (Source : Attariq Al jadid (Hebdomadaire – Tunis), le 14 décembre 2008) Lien : http://attariq.org/spip.php?article273&lang=fr

 

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