15 septembre 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2307 du 15.09.2006

 archives : www.tunisnews.net


CCTE: La Cour européenne des droits de l’homme vient de demander à l’Italie de ne pas expulser Nassim Saadi

Maghreb Confidentiel: Tunisie : Les télécoms sous hypertension ! Maghreb Confidentiel: Le rêve brisé de Djilani dans l’automobile

Shayhka Maulani Aeisha Muhammad:Dear President Ben Ali

Le Temps :Affaire du syndicat des professeurs et des maîtres de conférences

webmanagercenter:Le nouvel aéroport charter de Tunis-Carthage bientôt opérationnel

AFP:Pakistan: le parlement demande au pape de « retirer » ses propos sur l’islam Le Temps  (Suisse):Tariq Ramadan: «Attention aux ghettos»

Le Monde: Les musulmans exigent des excuses de Benoît XVI

Le Monde: Verbatim – « Dieu n’aime pas le sang »

Haaretz: IDF commander calls israeli deed « Insane and Monstrous »

 
 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


 

Collectif de la Communauté Tunisienne en Europe 1 rue Cassini, 75014 Paris – Tél. : +33 1 43 29 68 98

   

 

La Cour européenne des droits de l’homme vient de demander à l’Italie de ne pas expulser Nassim Saadi dans l’attente de garanties qu’elle doit obtenir de la Tunisie concernant le respect de l’Article 3 de la Convention des Droits de l’Homme sur l’interdiction de la torture

 
              Hier jeudi 14 sept 2006, les autorités italiennes ont de notifié à M Nassim Saadi le rejet de sa demande d’asile politique, malgré une condamnation de 20 ans prononcée contre lui par le Tribunal militaire de Tunis pour les mêmes faits jugés en Italie. Aussitôt son avocat a formulé une requête en urgence contre l’Italie auprès de la Cour européenne des droits de l’homme en application de l’Article 39 en vue d’annuler ou de suspendre la décision d’expulsion du requérant.             Aujourd’hui en fin d’après midi, l’avocat Sandro Clementi a reçu par fax une lettre de la Cour européenne pour lui annoncer que « le Président [de la Cour] a précisé aux autorités italiennes qu’il serait souhaitable, dans l’intérêt des parties et du bon déroulement de la procédure devant la Cour, de ne pas expulser le requérant vers la Tunisie avant que les renseignements indiqués ci dessus ne soient parvenus au greffe de la Cour. » Le principal renseignement demandé est : Le gouvernement de l’Italie devra « préciser s’il a obtenu des garanties que le requérant ne sera pas soumis, en Tunisie, à des traitements incompatibles avec l’article 3 de la Convention » (note du CCTE : cet article stipule que « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants. ») Par ailleurs, il a été demandé au gouvernement italien de fournir à la Cour des informations sur la possibilité d’un recours contre une condamnation du requérant prononcée le 11 mai 2005 par le tribunal militaire de Tunis. Nous précisons que M. Saadi a été condamné par ce tribunal à vingt ans de prison. La Cour a demandé à l’Italie de répondre à ces éclaircissements avant le 6 octobre 2006.             Cette décision est largement en deçà des garanties que nous espérions de la part de la Cour vu la gravité des menaces qui pèsent sur M. Saadi en cas de retour en Tunisie. La possibilité d’un recours contre la lourde condamnation à vingt ans de prison qui a été prononcée par la Tribunal militaire de Tunis n’est nullement une garantie d’un procès équitable. De même les garanties demandées à l’Italie pour que M. Saadi ne soit pas torturé en cas de retour en Tunisie ne peuvent être fiables, car le régime tunisien n’a jamais respecté ses engagements surtout en matière des droits de l’homme.             Nous sommes néanmoins confiants dans la décision finale de la Cour européenne qui saura nous rendre l’espoir que la défense des droits humains en Europe soit aussi respectée pour les Européens que pour les étrangers, surtout ceux dont la vie est menacée. Paris, le 15 septembre 2006  Le Président Dr. Mondher Sfar

 

 


 

 

Tunisie : Les télécoms sous hypertension !

 

Malaise au sein de Tunisie Télécom ? Selon une récente note de la Sous-direction des renseignements adressée au président Ben Ali et dont Maghreb Confidentiel a pris connaissance, la direction de la compagnie serait contestée. La note décortique notamment le bilan 2004 de Matel, la joint-venture tuniso-mauritanienne de téléphonie mobile contrôlée à 51% par Tunisie Telecom.

 

Selon le rédacteur de cette note, qui a été transmise à la Direction générale des services spéciaux et à la Direction centrale des renseignements généraux, le bilan de Matel ferait ressortir un bénéfice de 2,5 millions DR, au lieu de pertes estimées à 3,4 millions DR selon les normes comptables mauritaniennes, et à 8,2 millions DR selon les normes internationales, en vigueur en Tunisie. Ces résultats positifs apparaitraient dans le bilan consolidé de Tunisie Telecom.

 

Dans le même temps, le palais de Carthage vient de constituer un comité d’experts, présidé par le premier ministre Mohamed Ghannouchi, pour relancer la politique d’investissements de Tunisie Telecom qui a molli. Le gouvernement veut très vite « embellir la mariée » avant de l’offrir à de nouveaux opérateurs. Une nouvelle tranche de capital sera sur le marché sur le modèle de Maroc Télécom.

 

TeCom DIG, la filiale du Dubaï Holding, qui s’est emparée des premiers 35% de Tunisie Telecom en décembre dernier, est positionnée comme le futur partenaire stratégique, à l’instar de Vivendi Universal au Maroc. Une part minoritaire du capital devrait ensuite être introduite en bourse. Avant-hier, les salariés de la compagnie tunisienne ont déposé un préavis de grève face au refus du management de débloquer une prime mensuelle de 40 DR, qui a fait l’objet d’un accord syndical, et de renouveler les contrats des intérimaires. Haute tension sur les lignes…

 

MAGHREB CONFIDENTIEL N° 754 du14/09/2006

 


 

 

Tunis

Le rêve brisé de Djilani dans l’automobile

 

Hédi Djilani, le patron des patrons d’Utica, rêvait depuis longtemps d’étendre au secteur de l’automobile l’activité de son groupe spécialisé dans le textile, l’immobilier et la finance. Dans le milieu des années 90, il avait manifesté un intérêt pour la société Ennakl, représentant plusieurs marques telles Volkswagen, Audi, Opel… Mais peine perdue, Ennakl vient de tomber après appel d’offres entre les mains du groupe de Sakher Materi, pour 22 millions DR. La famille Materi, dont l’un des membres, Skander, est marié à Nesrine, fille du président Ben Ali, a fêté la bonne nouvelle en organisant une fête le 11 septembre dans la zone industrielle de Charguia II. Plus récemment, Djilani a jeté son dévolu sur la Société tunisienne des automobiles (enseigne Citroën). Mais c’est le groupe de Mohamed Loukil qui l’a finalement rachetée à l’homme d’affaires Youssef Krifa. Pleurs.

 

 MAGHREB CONFIDENTIEL N° 754 du14/09/2006


 

Interdiction
 
 Les autorités de l’aéroport de Tunis Carthage ont empêché jeudi soir une délégation du Parti Démocrate Progressiste (PDP) d’embarquer une demi-tonne de médicaments destinés au peuple libanais.   Après protestation contre ce comportement qui empêche la solidarité entre Tunisiens et Libanais, la délégation composée de MM. Mouldi Fahem et Issam Chebbi a embarqué pour le Liban avec des bagages personnels.   (Source : le site pdpinfo.org, le 15 septembre 2006)

Affaire du syndicat des professeurs et des maîtres de conférences Report au 20 septembre et au 4 octobre 2006

 
 Les deux affaires portées en justice par le syndicat des professeurs et des maîtres de conférences contre la direction de la centrale syndicale ont été reportées par le tribunal de première instance de Tunis.   La première en référé le 4 octobre 2006 et la deuxième qui concerne le fond de l’affaire le 20 septembre.   Le syndicat des professeurs et des maîtres de conférence reproche à la direction de l’UGTT d’avoir décidé sa dissolution en organisant le 15 juillet dernier un congrès unificateur de la représentativité syndicale du secteur de l’enseignement supérieur. Un congrès duquel a été issue la fédération générale des enseignants du supérieur.   Les deux syndicats du supérieur concernés par cette unification ont saisi la justice contre la tenue de ce congrès. Le bureau issue du congrès d’octobre 2001 et dissous par l’UGTT du syndicat général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et le syndicat des professeurs et des maîtres de conférences.   N.S   (Source : « Le Temps » du 15 septembre 2006)

 


 

Le nouvel aéroport charter de Tunis-Carthage bientôt opérationnel

 
 Le nouvel aéroport charter de Tunis-Carthage, confié à l’OACA et qui s’étend sur 5400 m2 pour l’accueil des voyageurs sur l’ancien site de l’aéroport des pèlerins.   Ce nouvel aéroport a une capacité d’accueil de 500.000 voyageurs par an.   C’est la SSII internationale SITA spécialisée en informatique aéronautique, qui a été choisit pour l’informatisation du nouvel aéroport.   La solution de gestion informatique de l’aéroport charter permet une gestion en temps réel et une utilisation par toutes les compagnies, au lieu du système de terminal par compagnie, qui est actuellement utilisé à l’aéroport de Tunis-Carthage.   La Tunisie cherche à mettre à niveau ses aéroports et ce pour faire face à l’augmentation croissante du nombre des voyageurs et dans l’attente de l’ouverture du ciel tunisien et dans l’espoir de faire aboutir le projet de l’aéroport Enfidha.   F.BF.   (Source : www.webmanagercenter.com , le 14 septembre 2006 à 04h42) Lien : http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=19883


 

 

Dear President Ben Ali:

As-Salaamu’ Alaikum wa Rahmatullahi wa Barakatu I have been informed that several teachers were attacked and arrested for demanding their return to teach in High Schools.  As I understand it they were promised by officials that their grievances would be heard and resolved but that the officials in the Education Department ignored their demands. 

 

The teachers then addressed the Ministry of Education but were denied access to the proper officials in charge of the matter at hand.  Understandably at that point the situation becomes complicated.  The teachers could not understand why they had been promised a resolution to then be denied access to those who could resolve the matter. They demanded to see the officials in charge and it was then that they were viciously attacked and brutally beaten by the police and ejected by force from the building.  In response to having been treated in such a rough and inhumane manner the teachers then protested outside the building against the attack. Passers by sympathized with them and joined the teachers in the protest to support their demand and just cause.  Ultimately they were arrested. Thereafter several statements were directed to the Ministry by the protesters yet no positive attempt has been made to address the issues raised by the teachers. May I ask you sir why your citizens are treated in such a brutal and disgusting manner?  Have you no shame or sense of proportion and decency? Is the way to resolve disputes to beat, coerce and arrest citizens who are seeking a resolution to a grievance?  The photographs that I have viewed show the level of force used against the teachers.  Was that really necessary? Why not just have the officials from the Ministry of Education meet with these individuals to reach an understanding like human beings relating to human beings instead of animals pouncing on humans? This situation is shameful. It is one more reason why the leaders of our Arab Muslim nations are hated. You (and the other hypocrites ruling the Peninsula) have no regard for anybody’s needs other than your own selfish ones.  You could give a rat’s tail about the needs of your People and that is unacceptable and shameful to the 1000th degree.  ALLAH has a special punishment in store for those who abuse the power of leadership. An apostated tyrant has nowhere to go but to the hellfire. I ask you to show some shame and to restore these teachers back to their posts.  They need to work and eat just like everyone else and they should NOT be beaten and arrested for seeking to address their grievances to their government.  If I were in your place I would dismiss the officials in both the Education Department and the Ministry of Education immediately and replace them with persons who actually have brains, but if you choose to keep them on board then an apology from the Ministry of Education is very warranted. They should be doing a better job than to treat teachers in such a brutish and lowlife manner.  I hope that you will reflect and take positive steps to resolve this situation. I look forward to hearing that the victims in this matter have been returned to their posts and that no further harm will be done to them. Fi AmmanALLAH

from the servant of ALLAH

Shayhka Maulani Aeisha Muhammad


 

Pakistan: le parlement demande au pape de « retirer » ses propos sur l’islam

 

AFP, LE 15 SEPTEMBRE 2006 à 08h55

 

 

ISLAMABAD, 15 sept 2006 (AFP) –  Le parlement pakistanais a adopté vendredi une résolution demandant au pape de « retirer ses propos » liant l’islam à la violence, tandis que le ministère pakistanais des Affaires étrangères a dénoncé « l’ignorance » du

souverain pontife sur la religion musulmane.

 

« Les remarques péjoratives du pape sur la philosophie du djihad (guerre sainte) et le prophète Mahomet ont blessé les sentiments du monde musulman et présentent le danger de répandre l’acrimonie parmi les religions », affirme la résolution adoptée à l’unanimité par l’assemblée nationale pakistanaise.

 

« Cette assemblée demande au pape de retirer ses propos dans l’intérêt de l’harmonie entre religions », ajoute le texte, adopté à l’initiative d’un élu islamiste.

 

De son côté, le ministère des Affaires étrangères a qualifié les propos du pape de « regrettables » et dénoncé son « ignorance » de l’islam.

 

« Quiconque affirme qu’il existe de manière inhérente quelque

chose de malfaisant ou d’inhumain dans l’islam ne fait que montrer sa propre ignorance de cette grande religion », a affirmé la porte-parole du ministère Tasnim Aslam.

 

De telles remarques sont « regrettables » et « ne font qu’accroître le fossé entre religions que nous nous efforçons avec ardeur de combler », a-t-elle ajouté.

 

En visite mercredi en Allemagne, le pape avait implicitement dénoncé le rapport de l’islam à la violence, notamment concernant le « djihad », et son manque de lien avec la raison, à l’opposé, selon

lui, du christianisme.

 

AFP

 


 

ROYAUME-UNI. Engagé par le premier ministre Tony Blair pour l’intégration des musulmans, l’intellectuel genevois s’exprime sur l’islamisme radical.

Tariq Ramadan: «Attention aux ghettos»

Stéphane Bussard

 

Engagé pour travailler à l’intégration des musulmans au Royaume-Uni, Tariq Ramadan livre son analyse sur les attentats déjoués du 10 août dernier en Grande-Bretagne et ne se prive pas de critiquer le discours de Tony Blair.

 

Le Temps: Le 10 août dernier, une vingtaine de musulmans, nés en Grande-Bretagne, sont soupçonnés d’avoir voulu faire exploser plusieurs avions. Un cas de figure qui rappelle les kamikazes des attentats de Londres de juillet 2005…

 

Tariq Ramadan: Nous n’en savons pas beaucoup sur ces attentats déjoués. Parmi les personnes arrêtées, certaines n’étaient pas impliquées et d’autres n’avaient tout simplement pas de passeport. Il n’empêche. Cet événement montre que des individus continuent à promouvoir la stratégie visant à répandre la mort et à s’en prendre à des innocents.

 

         Quel est le profil des suspects arrêtés?

          

– Contrairement à ce qu’on a pu dire et lire, comme les auteurs des attentats du 7 juillet 2005, il s’agissait de gens souvent éduqués, bien intégrés, qui ne pratiquaient pas ou très peu l’islam. Ils semblaient plutôt en marge de la communauté musulmane. Ils ne fréquentaient pas une mosquée en particulier, mais se sont rencontrés notamment dans des fitness. Certains buvaient de l’alcool et sortaient en boîte. A travers le travail réalisé en un an dans le cadre de la task force constituée par le gouvernement Blair, nous avons constaté que ces groupes radicalisés n’ont même pas de liens entre eux. Il n’y avait pas de lien entre les attentats du 7 juillet et ceux du 21 juillet 2005 dans les transports publics londoniens. Chaque groupe se constitue à partir de rien, ou presque, sui generis.

 

– Comment prévenir ce type de dérive?

– Ce profil est déroutant. Il est très difficile de savoir comment agir sur ces personnes une fois qu’elles ont basculé dans le terrorisme. Mais je pense qu’on peut et doit s’intéresser à ce que j’appelle la zone grise, à savoir ces gens, jeunes et moins jeunes, qui peuvent être attirés par cette rhétorique et suivre la même voie.

 

– Qui trouve-t-on dans cette zone grise et pourquoi?

– Il y a tout d’abord des gens qui ont une mauvaise connaissance de l’islam et qu’ils interprètent de façon littérale et radicale. Ils refusent le discours de la société dans laquelle ils vivent et prennent des positions extrémistes et violentes. Ils sont certes intégrés socialement, mais ils souffrent d’une non-intégration psychologique, d’une crise identitaire. Leurs représentations et perceptions de la société incitent à la rupture. C’est ici que les associations et les référents musulmans doivent agir.

 

– Certains musulmans du Royaume-Uni se disent en premier musulmans et ensuite britanniques au point de ne plus se reconnaître dans l’Etat-nation.

– Des attentats comme ceux du 10 août ou de juillet 2005 démontrent que leurs auteurs ont des idéaux. Pour eux, en Irak ou en Afghanistan, on tire sur leurs «frères». Il y a un phénomène d’assimilation symbolique au statut de victimes.

 

– Face à ce phénomène de radicalisation, que peut faire la société occidentale?

– La Commission fédérale contre le racisme a mis en évidence un fait crucial. Si la société occidentale perpétue l’idée que les musulmans ne s’intègrent pas en les sommant, encore et encore, d’avoir à prouver la réalité de leur intégration, alors cette prophétie de non-intégration pourrait s’auto-réaliser. La société européenne devrait avoir un discours beaucoup plus intégratif en reconnaissant que l’islam est une religion européenne: il importe de créer un nouveau sentiment de citoyenneté dont les musulmans peuvent se réclamer. Il faut établir des espaces de confiance en cette époque de méfiance profonde. Ce serait un excellent début.

 

– Vous faites partie de la task force créée au lendemain des attentats de juillet 2005. Un an après, on a l’impression que peu a été entrepris. Des 65 recommandations émises, seule une a été retenue…

– Cette task force a été créée immédiatement après les attentats du 7 juillet. Il fallait prendre une mesure rapide et tangible. La recommandation retenue est celle qui est la plus facile à exécuter: envoyer les penseurs ou savants musulmans dans les lieux à risque pour prôner une pratique modérée de l’islam. Les autres recommandations nécessitent une politique à long terme. Il faut ainsi réformer les manuels d’éducation, la formation des imams, créer une plate-forme qui rende compte de la diversité de la communauté musulmane. Le problème, c’est qu’une telle politique à long terme bute sur un processus électoral basé avant tout sur le court terme. Mettre en œuvre les mesures que je viens d’indiquer implique une prise de risque et surtout une volonté politique. On est actuellement loin d’avoir une approche globale du problème.

 

– Les attentats perpétrés au Royaume-Uni mettent-ils en lumière une spécificité britannique?

– Le modèle britannique et anglo-saxon reconnaît l’appartenance à des communautés religieuses et culturelles. Cela permet dans un premier temps de trouver ses marques plus facilement qu’ailleurs. Mais l’appartenance au projet national commun est beaucoup plus difficile. Après les attaques terroristes du 7 juillet, on s’est demandé ce qu’était la Britishness, la britannité. Cela montre qu’on vit côte à côte, sans vraiment se connaître et les ghettos culturels sont une réalité.

 

– Faut-il dès lors privilégier le modèle britannique?

– Londres montre une réelle mixité sociale. Des projets de communauté citoyenne y abondent. Mais en Grande-Bretagne, Londres est plutôt l’exception. Bradford ou Leeds ne présentent pas le même profil. De plus, les musulmans sont beaucoup mieux représentés en politique, au parlement national, qu’ailleurs. Un risque de ghettoïsation culturelle est néanmoins réel. En France en revanche, le cloisonnement est moins d’ordre culturel, il passe davantage par le porte-monnaie. Dans les banlieues françaises, ce n’est pas l’ethnicité qui fait que des Arabes, Noirs et Africains se regroupent, mais leur statut social et économique. C’est la réalité historique qui pèse encore et qui fait qu’on parle toujours de Français «issus de l’immigration». Toute société, même en Suisse, n’est pas à l’abri du danger de ghettoïsation. Il n’y a donc pas de modèle à idéaliser. Chaque société doit se mobiliser, mener des politiques concrètes d’intégration en maintenant une cohérence entre ses principes énoncés et les pratiques appliquées sur le terrain. Aucun pays ne peut se targuer d’avoir trouvé la solution idéale: l’humilité, l’engagement critique et les réformes s’imposent partout.

 

– Les discours mystico-religieux de Tony Blair n’ont-ils pas accru le risque de ghettoïsation culturelle?

– Certains des discours de politique étrangère tenus par Tony Blair sont inaudibles pour les musulmans britanniques. Son engagement aveugle derrière les Etats-Unis, son silence sur la Palestine et le Liban ont des conséquences graves. Il joue parfois sur un registre politicien qui nourrit l’idée qu’on assisterait à un choc des civilisations.

 

Une majorité originaire du Pakistan ou du Bangladesh

Stéphane Bussard

 

Le Royaume-Uni compte 1,6 million de musulmans pour une population totale de quelque 60 millions d’habitants. Plus des trois quarts sont originaires du Pakistan ou du Bangladesh. Ils sont donc en grande majorité sunnites. Londres comprend près de la moitié d’entre eux. Dans certaines villes britanniques comme Bradford ou Leicester, la proportion de musulmans peut se chiffrer à plus de 17%. Leicester, par exemple, dispose de 27 mosquées.

La population musulmane est très jeune, mais est aussi celle qui est le plus touchée par le chômage qui peut atteindre quelque 40%. Depuis les attentats terroristes de juillet 2005 à Londres et du 10 août dernier, les crispations par rapport à la communauté sont manifestes. Le gouvernement britannique a resserré la vis pour rompre avec la pratique de tolérance totale qui a permis l’avènement du Londonistan.

 

(Source : « Le Temps » (Suisse) du 15 septembre 2006)

 


 

 

Les musulmans exigent des excuses de Benoît XVI

 
 La communauté musulmane ne décolère pas, vendredi 15 septembre, après les déclarations du pape Benoît XVI sur l’islam. Le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a exhorté vendredi le pape Benoît XVI à « cesser de porter atteinte » à l’islam. »Ces propos vont à l’encontre de la vérité et touchent l’essence de notre foi », a rappelé le premier ministre après avoir assisté à la prière du vendredi dans une mosquée de Gaza.   Un peu plus tôt, une grenade avait été lancée près de la plus ancienne église de Gaza, sans faire de victime. Selon des témoins, la grenade a explosé devant le bureau d’une association de jeunesse chrétienne, situé dans la même enceinte que l’église. Des manifestations contre les propos du pape étaient prévues à Gaza dans l’après-midi. En France, le secrétaire général de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a estimé vendredi que le pape devait « s’excuser » et « corriger ses propos ». « Ces propos montrent que personne n’est infaillible et que le pape Benoît XVI a commis une erreur qui n’est pas des moindres », a déclaré sur RTL Fouad Allaoui. « Il n’y a aucun amalgame à faire entre l’islam et la violence, entre l’islam et l’extrémisme », a estimé le secrétaire général de l’une des principales organisations musulmanes en France, membre du Conseil français du culte musulman (CFCM). « Il est plus que nécessaire que la voie qui a été tracée, de dialogue entre les civilisations, entre les différentes cultures et religions soit maintenue », a-t-il ajouté.   LA JORDANIE REGRETTE LE « TEMPS DE JEAN-PAUL II »   A l’Assemblée nationale pakistanaise, une résolution a été adoptée à l’unanimité estimant que « les remarques péjoratives du pape sur la philosophie du djihad et le prophète Mahomet ont blessé les sentiments du monde musulman ».   La Jordanie a demandé pour sa part des explications « immédiates » au Vatican. « Ces déclarations causent beaucoup de tort », a déclaré le ministre des waqf (biens religieux) et des affaires islamiques, Abdel Fattah Salah. « Nous demandons au Vatican d’expliquer immédiatement sa position par rapport à ces propos », a-t-il ajouté, notant qu’ils interviennent après « une période de dialogue entre les religions accomplies du temps de Jean-Paul II, qui croyait comme nous dans la cœxistence pacifique ».   En Irak, l’imam sunnite modéré de la mosquée Abdel Kadel Al-Guilani de Bagdad a expliqué que « les pays musulmans ne doivent pas traiter à la légère cette attaque », les appelant à « expulser les ambassadeurs du Vatican ».  L’imam de la mosquée Al-Rahmane de Bagdad a quant à lui rappelé que « l’islam est une religion de tolérance et les propos du pape montrent qu’il n’a pas une connaissance suffisante de l’islam ».   (Source : « Le Monde » du 16 septembre 2006)

VERBATIM 

« Dieu n’aime pas le sang »

 
                      Dans son discours prononcé mardi 12 septembre à Ratisbonne, le pape a cité un ouvrage de Theodor Koury, théologien de Münster qui, dans les années 1960, avait rapporté la « Septième controverse » ayant opposé, en 1391, l’empereur chrétien de Constantinople, Manuel II Paléologue (1350-1425), à un érudit persan.   L’empereur pose à son interlocuteur, d’une manière étonnamment abrupte pour nous, la question centrale du rapport entre religion et violence. Il lui dit : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau. Tu ne trouveras que des choses mauvaises et inhumaines, comme le droit de défendre par l’épée la foi qu’il prêchait. » L’empereur explique alors pourquoi il est absurde de diffuser la foi par la violence. Une telle violence est contraire à la nature de Dieu et à la nature de l’âme : Dieu n’aime pas le sang. (…)   Celui qui veut conduire quelqu’un vers la foi doit être capable de parler bien et de penser juste, et non de violence et de menace. (…) Pour convaincre une âme raisonnable, on n’a pas besoin de son bras, ni d’armes, ni d’un quelconque moyen par lequel on peut menacer quelqu’un de mort. (…) La phrase décisive dans cette argumentation de l’empereur de Constantinople contre la conversion forcée est la suivante : agir de manière déraisonnable est contraire à la nature de Dieu. Pour l’empereur, un Byzantin éduqué dans la philosophie grecque, cette phrase est évidente. En revanche, pour la doctrine musulmane, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, pas même celle de la raison.   (Source : « Le Monde » du 16 septembre 2006)


 

Haaretz:

IDF commander calls israeli deed « Insane and Monstrous »

 

« What we did was insane and monstrous, we covered entire towns in cluster bombs, » the head of an IDF rocket unit in Lebanon said regarding the use of cluster bombs and phosphorous shells during the war.

 

 

IDF commander:

We fired more than a million cluster bombs in Lebanon

By Meron Rappaport

 

« What we did was insane and monstrous, we covered entire towns in cluster bombs, » the head of an IDF rocket unit in Lebanon said regarding the use of cluster bombs and phosphorous shells during the war.

 

Quoting his battalion commander, the rocket unit head stated that the IDF fired around 1,800 cluster bombs, containing over 1.2 million cluster bomblets.

 

In addition, soldiers in IDF artillery units testified that the army used phosphorous shells during the war, widely forbidden by international law. According to their claims, the vast majority of said explosive ordinance was fired in the final 10 days of the war.

 

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The rocket unit commander stated that Multiple Launch Rocket System (MLRS) platforms were heavily used in spite of the fact that they were known to be highly inaccurate.

 

MLRS is a track or tire carried mobile rocket launching platform, capable of firing a very high volume of mostly unguided munitions. The basic rocket fired by the platform is unguided and imprecise, with a range of about 32 kilometers. The rockets are designed to burst into sub-munitions at a planned altitude in order to blanket enemy army and personnel on the ground with smaller explosive rounds.

 

The use of such weaponry is controversial mainly due to its inaccuracy and ability to wreak great havoc against indeterminate targets over large areas of territory, with a margin of error of as much as 1,200 meters from the intended target to the area hit.

 

The cluster rounds which don’t detonate on impact, believed by the United Nations to be around 40% of those fired by the IDF in Lebanon, remain on the ground as unexploded munitions, effectively littering the landscape with thousands of land mines which will continue to claim victims long after the war has ended.

 

Because of their high level of failure to detonate, it is believed that there are around 500,000 unexploded munitions on the ground in Lebanon. To date 12 Lebanese civilians have been killed by these mines since the end of the war.

 

According to the commander, in order to compensate for the inaccuracy of the rockets and the inability to strike individual targets precisely, units would « flood » the battlefield with munitions, accounting for the littered and explosive landscape of post-war Lebanon.

 

When his reserve duty came to a close, the commander in question sent a letter to Defense Minister Amir Peretz outlining the use of cluster munitions, a letter which has remained unanswered.

 

‘Excessive injury and unnecessary suffering’

 

It has come to light that IDF soldiers fired phosphorous rounds in order to cause fires in Lebanon. An artillery commander has admitted to seeing trucks loaded with phosphorous rounds on their way to artillery crews in the north of Israel.

 

A direct hit from a phosphorous shell typically causes severe burns and a slow, painful death.

 

International law forbids the use of weapons that cause « excessive injury and unnecessary suffering », and many experts are of the opinion that phosphorous rounds fall directly in that category.

 

The International Red Cross has determined that international law forbids the use of phosphorous and other types of flammable rounds against personnel, both civilian and military.

 

IDF: No violation of international law

In response, the IDF Spokesman’s Office stated that « International law does not include a sweeping prohibition of the use of cluster bombs. The convention on conventional weaponry does not declare a prohibition on [phosphorous weapons], rather, on principles regulating the use of such weapons.

 

« For understandable operational reasons, the IDF does not respond to [accounts of] details of weaponry in its possession.

 

« The IDF makes use only of methods and weaponry which are permissible under international law. Artillery fire in general, including MLRS fire, were used in response solely to firing on the state of Israel. »

 

The Defense Minister’s office said it had not received messages regarding cluster bomb fire.

 

Link to article:

http://www.haaretz.com/hasen/spages/761781.html

 

(Source: “Haaretz” (Israël), le 14 septembre 2006)

   


 

 

« Gentlemen, you have transformed

our country into a graveyard

You have planted bullets in our heads,

and organized massacres

Gentlemen, nothing passes like that

Without account

All that you have done

to our people is

registered in notebooks »

 

-Mahmud Darwish

 

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11 août 2005

Accueil TUNISNEWS 6 ème année, N° 1908 du 11.08.2005  archives : www.tunisnews.net القدس العربي: المرحلة التحضيرية لقمة مجتمع المعلومات بتونس

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