15 mai 2008

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TUNISNEWS
9 ème année, N°  2914 du 15.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


AP: Tunisie: confirmation en appel de condamnations de terroristes présumés AFP: Tunisie: près de 6.000 pèlerins juifs attendus à la Ghriba de Djerba Bakchich: Tunisie, la plaquette com’-taminée Kalima : l’enquête sur les ménages révèle l’érosion de la classe moyenne Kalima: Press Day :Les journalistes des six pays de l’Afrique du Nord exigent plus de liberté Kalima: L’UNION EURO-MEDITERRANEENNE Ou le « MIROIR AUX ALOUETTES » AFP: Le Hezbollah ne veut pas le pouvoir au Liban, selon un général israélien

 


 

 
Chers lecteurs,

Le numéro 62 de Mouwatinoun organe du Forum Démocratique est maintenant disponible chez votre marchand de journaux.

Vous pouvez visualiser la totalité de son contenu à partir de dimanche soir en cliquant sur ce lien : http://www.fdtl.org/IMG/pdf/mouwatinoun_62.pdf
Pour les internautes se connectant depuis la Tunisie, il est fort possible que l’accès à notre site soit bloqué pour les raisons connues par tous. Dans ce cas la seule manière de se procurer notre hebdomadaire est de le demander à votre marchand de journaux. Vous contribuerez ainsi à aider financièrement notre parti qui en a besoin dans ces temps difficiles. Merci aussi de diffuser l’info autour de vous. Cordialement, Le webmaster du FDTL (www.fdtl.org)

Faire part : décès du frère aîné de l’opposant Ahmed Ouerghemi  

 
M. Ahmed Ouerghemi vient de m’apprendre la triste nouvelle du décès de son frère aîné : feu Abdallah Ouerghemi à l’âge de 71 ans à Medenine, en laissant six enfants. Il était le principal soutien à la famille de l’opposant restée en Tunisie et il l’avait aidée tant qu’il a pu. Après avoir perdu son père, M. Ouerghemi perd aujourd’hui son frère aîné sans pouvoir les voir. Mr Ahmed Ouerghemi souffre du diabète et n’a pas de ressources pour se soigner, il n’a pas de couverture médicale, ni ne peut aider ses enfants en Tunisie ou en France. La France continue à refuser sa régularisation malgré que l’Ofpra lui ait accordé une protection administrative. Il ne peut travailler ni bénéficier de servives sociaux ni de RMI, ni même ouvrir un compte postal. EN mon nom personnel et au nom de la Communauté tunisienne je présente à Mr Ahmed Ouerghemi et à la famille du défunt notre témoignage de sympathie en ces moments difficiles et prions pour la mémoire de Feu Abdallah Ouerghemi pour qu’elle repose en paix. Paris, le 15 mai 2008, Mondher Sfar CCTE, Paris Contact de M Ahmed Ouerghemi : 06 14 11 43 44

Tunisie: confirmation en appel de condamnations de terroristes présumés

 
AP | 15.05.2008 | 18:53 Trois terroristes présumés tunisiens ont été condamnés à six ans de prison ferme et trois autres à trois ans par la cour d’appel de Tunis qui a ainsi confirmé mercredi des jugements prononcés en première instance, a-t-on appris jeudi auprès d’une association de défense des détenus. Selon l’avocat Samir Dilou, les accusés étaient inculpés notamment d' »adhésion à une organisation terroriste » et de « collecte de fonds destinés à financer des projets terroristes ». Dans un communiqué, l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), non reconnue, qualifie ce verdict de « sévère » et « non fondé », les accusés n’ayant pas bénéficié, selon elle, des conditions élémentaires d’un procès équitable. Selon Me Samir Ben Amor, un spécialiste des affaires à caractère terroriste, près d’un millier de jeunes sont détenus en Tunisie en vertu de la loi antiterroriste adoptée en Tunisie en décembre 2003 et jugée anticonstitutionnelle par l’opposition.
AP


 

Tunisie: près de 6.000 pèlerins juifs attendus à la Ghriba de Djerba

 
 
TUNIS, 15 mai 2008 (AFP) -15/05/2008 16:46 Quelque six mille juifs dont 1.500 Israéliens, sont attendus les 22 et 23 mai au pèlerinage annuel à la synagogue de la Ghriba sur l’île de Djerba dans le sud de la Tunisie, a-t-on appris jeudi auprès des organisateurs. « Nous attendons cette année près de 6.000 visiteurs », a indiqué à l’AFP René Trabelsi, organisateur depuis la France du pèlerinage ou « ziara » annuelle sur les lieux de la plus ancienne synagogue d’Afrique. Près de 4.000 fidèles viendront de France, toujours en tête des pays émetteurs de pèlerins, environ 1.500 viendront d’Israël et le reste d’Italie, de Grande Bretagne et d’Allemagne, a précisé ce voyagiste, fils du chef de la communauté juive de Djerba, Perez Trabelsi. Le pèlerinage se déroulera cette année en présence du Grand Rabbin de Berlin, Abraham Haus, et verra pour la première fois la participation d’une centaine de juifs en provenance du Canada, a-t-il ajouté. Selon lui, les juifs israéliens doivent toujours transiter par la Jordanie et par l’Europe, pour se rendre en Tunisie, ce pays n’ayant pas de liaison aérienne directe avec Israël. « Avec des vols directs, le nombre des pèlerins en provenance d’Israël aurait triplé », a-t-il affirmé déplorant l’absence d’une telle facilité. La saison du pèlerinage donne habituellement lieu à des mesures de sécurité sur l’île de Djerba dont la synagogue avait été en avril 2002 la cible d’un attentat meurtrier revendiqué par Al-Qaïda. L’île touristique de Djerba est le lieu de résidence de la plupart des juifs de Tunisie, environ un millier actuellement contre 100.000 il y a cinquante ans, la majorité ayant préféré s’établir en France et en Israël.

 

Tunisie, la plaquette com’-taminée

 

 
 par Catherine Graciet  
Pour vendre la Tunisie à l’étranger, le régime du président Ben Ali ne recule devant rien. Même pas éditer une plaquette mensongère frénétiquement distribuée aux journalistes étrangers de passage dans ce beau pays du jasmin et de la torture.

C’est une jolie plaquette de seize pages poétiquement intitulée « Tunisie, Démocratie & Droits de l’Homme ». Commise par l’organe officiel de propagande du régime du président Ben Ali, l’ATCE (cf. encadré), elle est distribuée à qui de droit. En l’occurrence, le mois dernier, aux journalistes français qui accompagnaient le président Sarkozy en visite officielle au pays du jasmin du 28 au 30 avril. Et avec quelle insistance ! Plusieurs fois par jour, la flicaille tunisienne garnissait le hall d’entrée de l’hôtel où étaient parqués les journalistes. Énervant au plus haut point le staff presse de l’Élysée qui, malgré les déclarations pro Ben Ali de Nicolas Sarkozy, se dépêchait de nettoyer les lieux.

Difficile en effet de ne pas rire (jaune) à la lecture de ladite plaquette. Au chapitre « Liberté politique », figure ce tissu de mensonges : « les réformes initiées depuis 1987 ont fait de la Tunisie un pays de libéralisme politique. (…). La Tunisie est ainsi passée, d’un régime de parti unique de fait à un système de multipartisme. (…) ». C’est sans doute pour cela que le général-président-à-vie Ben Ali est à chaque fois réélu avec des scores que n’auraient pas renié les dirigeants de l’ex-URSS. Mêmes inepties pour les droits de l’homme : « La Tunisie a, en outre, ratifié sans réserve la Convention des Nations Unies de 1988 contre la torture et autres formes de traitements inhumains ou dégradants. Le code pénal a ainsi été amendé, et interdit fermement tout acte de torture ou mauvais traitement, en même temps qu’il sanctionne lourdement tout manquement avéré. »

On se demande donc pourquoi le charmant régime du président Ben Ali est abonné aux rapports d’ONG de défense des droits de l’homme comme Amnesty International et Human Rights Watch. Ainsi, à l’occasion du 20è anniversaire du dictateur à la tête de l’État, fêté en 2007, Amnesty écrivait sur son site web : « les deux décennies passées au pouvoir par le président Ben Ali ont été marquées par des violations systématiques et persistantes des droits humains, notamment des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture et autres mauvais traitements, des procès inéquitables, le harcèlement et l’intimidation de défenseurs des droits humains, et des restrictions à la liberté d’expression et d’association ». Même constat accablant dans le rapport mondial 2007 de Human Rights Watch : « le président Zine el-Abidine Ben Ali et le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique, dominent la vie politique tunisienne. Le gouvernement utilise la menace du terrorisme et de l’extrémisme religieux comme prétexte pour réprimer la contestation pacifique. Des témoignages dignes de foi mettent continuellement en lumière l’usage de la torture et des mauvais traitements aux fins d’obtenir des dépositions de suspects placés en garde à vue. Les prisonniers condamnés sont également exposés à des mauvais traitements délibérés. »

Le plus pathétique reste toutefois les passages de la plaquette de l’ATCE dédiés à la « liberté » des médias. « Le paysage médiatique tunisien est caractérisé aujourd’hui par l’ouverture et le pluralisme. (…) Plusieurs fois, le chef de l’État a appelé les journalistes à plus d’audace et d’initiative dans leur travail. Il a également souligné la responsabilité des médias d’œuvrer à changer les mentalités, y compris parmi les responsables qui doivent « accepter les critiques » ». Bienvenu au royaume de Zine Ben Ubu ! Là encore, c’est sans doute par miracle que la Tunisie arrive à la 145è place (sur 169) dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans Frontière et que le père Ben Ali appartient au club fermé des « prédateurs de la presse » de RSF. Aux côtés du nord-coréen Kim Jong-il ou du Cubain Raul Castro. La plupart des journalistes français qui accompagnaient Nicolas Sarkozy n’ont d’ailleurs pas été dupes puisque des articles dénonçant la dictature tunisienne ont fleuri dans les médias. L’ATCE et la propagande de Ben Ali ont échoué.

Le tuteur de la presse

Détestée des journalistes étrangers qui tentent de couvrir sérieusement la Tunisie, l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) est officiellement dotée de missions relevant du lobbying comme faire connaître la Tunisie. Dans la vraie vie, l’ATCE est un puissant office de propagande et de contrôle des médias. Comme l’écrivait Reporters sans frontières (RSF) en 1999, « dépendant directement de la présidence, qui nomme son personnel d’encadrement, et doté d’un budget autonome, cet organisme, créé en août 1990, est le véritable tuteur des journaux tunisiens ». C’est le moins que l’on puisse dire… Toujours selon RSF, l’ATCE « est notamment responsable de la répartition des budgets publicitaires entre les différents organes de presse, selon des critères totalement discrétionnaires. Une circulaire du Premier ministre, datée de janvier 1991, donne l’obligation aux ministères, aux entreprises publiques et aux collectivités locales, qui constituent les premiers annonceurs du pays, de soumettre leurs annonces à l’ATCE. » Si celle-ci excelle dans le contrôle des médias, elle rame par contre sérieusement en matière de lobbying. En effet les multiples plaquettes et autres documents de propagande qu’elle édite à l’attention des gouvernements étrangers ou grandes institutions (FMI, Banque Mondiale, ONU…) ne trompent personne. D’où quelques couinements à Carthage.

(Source : « Bakchich » (Satirique – France), le 15 mai 2008)

Lien : http://www.bakchich.info/article3686.html

 

 


 

 

l’enquête sur les ménages révèle l’érosion de la classe moyenne

Sihem Bensedrine L’Institut national de statistiques (INS) vient enfin de publier, après deux ans et demi de rétention, les résultats de l’enquête sur la consommation des ménages réalisée en 2005. Une publication épurée de plusieurs variables qui figuraient dans les anciennes enquêtes, comme la distribution des ménages par niveau de dépense; ou les chiffres sur la paupérisation qui a progressé (M.Ben Romdhane)(1). Mais la donnée la plus significative que révèle cette enquête est la détérioration du niveau de vie de la classe moyenne. Cette enquête définit comme appartenant à la classe moyenne toute personne qui gagne un salaire égal ou supérieur au SMIG ; cela implique qu’en Tunisie, on est considéré comme appartenant à la classe moyenne, dès le moment où l’on n’est pas au chômage et que l’on a un boulot fixe. Cela signifie en clair qu’une femme de ménage ou un portefaix au port de la Goulette, pour peu qu’ils travaillent régulièrement, sont considérés comme faisant partie de la classe moyenne. ! Plus besoin donc de disposer d’un revenu vous permettant de jouir d’un certain confort délimitant les contours de ce qu’est une classe moyenne dans un pays donné. Pas même la Sayara chaabya (voiture individuelle petite cylindrée accessible par crédit) ou le Hasoub (PC individuel) à 1000 Dinars qui ont abondamment alimenté la propagande officielle ces dix dernières années sur les bienfaits prodigués par l’artisan du changement (qualificatif attribué à Ben Ali) ; pas même ces deux « signes extérieurs de richesse » ne figurent dans le panier de notre mythologique classe moyenne. Que cache cette manipulation statistique ? Une triste réalité ayant un impact stratégique sur le régime de Ben Ali. Nul n’ignore que la base sociale sur laquelle repose le régime de Ben Ali est cette fameuse classe moyenne qui constitue le secret du « miracle tunisien (2)» si cher à Chirac. Cette donnée est une constante de la rhétorique officielle et les partenaires étrangers qui soutiennent ce régime, comme vient de le faire le président français Sarkozy, répètent à l’envi que la Tunisie constitue en cela un modèle. La réalité est que cette classe moyenne s’est réduite comme peau de chagrin et qu’il a fallu, pour sauver le mythe, la rallonger d’une autre classe, celle formée par les ouvriers du secteur industriel et celui des services ainsi que les ouvriers agricoles en vue de la grossir afin de la présenter sous un jour flatteur lui permettant de continuer à jouer son rôle politique de faire valoir social du régime. Non seulement cette frange de la population s’est amoindrie quantitativement, mais son pouvoir d’achat s’est considérablement réduit et elle s’endette de plus en plus pour pouvoir maintenir son niveau de vie. De surcroit, elle est corvéable à merci. C’est cette même classe moyenne qui porte le plus grand poids de la fiscalité. Formée pour l’essentiel de fonctionnaires dont les salaires sont directement grevés de divers impôts; ses autres composantes formées par les professions libérales supportent le reste du poids de pression fiscale. Avec la levée des barrières douanières avec l’Europe qui s’est achevée au début de cette année, il a fallu à l’Etat compenser le manque à gagner provenant des ressources douanières par un recours tous azimuts à divers taxes et impôts indirects. De plus, c’est encore cette frange de la population qui est devenue le souffre douleur des inspecteurs des impôts qui ont multiplié les redressements fiscaux à-tout-va, n’hésitant pas à ruiner certaines petites entreprises. Le phénomène pervers qui accompagne cette tendance est la progression rampante de la corruption qui se banalise et devient une planche de salut dans un sauve-qui-peut général. Au même moment, la TVA sur les produits de luxe a été réduite (passant de 29% à 18%) pour s’aligner sur les autres produits de base. Tandis que les ristournes de trop-perçu arrosaient les plus riches, dont l’homme d’affaires Belhassen Trabelsi (frère de la présidente) qui vient d’encaisser à ce titre plusieurs chèques (de plusieurs centaines de milliers de dinars) dans le courant de ces derniers mois. Tout porte à croire que Ben Ali est en train de scier la branche sur laquelle il est assis en paupérisant sa mythologique classe moyenne. Le retour au religieux que l’on constate de plus en plus largement au sein de cette classe est à mettre en lien avec cette dégradation de son pouvoir d’achat. Ne dit-on pas que le voile est souvent un cache-misère ? ______________________ 1- « Entre 1985 et 1990, l’effectif des très pauvres a pratiquement stagné et, entre 1990 et 1995, il a même augmenté. Pour cacher cette évolution, l’Institut National de la Statistique a reçu pour instruction de ne publier, ni les informations relatives à la pauvreté de 1995, ni les informations relatives à la distribution des ménages selon leur niveau de dépense. » Mahmoud Ben Romdhane – Attarik Al Jadid. http://tunisiawatch.rsfblog.org/economie/ 2- « … Le miracle tunisien, c’est aussi l’émergence de cette classe moyenne, entreprenante et dynamique, qui confère aujourd’hui au développement de la Tunisie son équilibre et sa force. Enfin, cette croissance économique, dont vous recueillez les fruits, s’est attachée à ne laisser personne au bord de la route. Elle a su ne pas oublier les plus démunis. La politique sociale cohérente menée sous la direction du président Ben Ali, avec le soutien de votre Assemblée, aura fait reculer la pauvreté et le mal-vivre.» Discours de Jacques CHIRAC devant l’Assemblée nationale Tunisienne. le 6 octobre 1995 (Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 63 – Mai 2008) Lien :http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=734


Press Day :Les journalistes des six pays de l’Afrique du Nord exigent plus de liberté

 
Sihem Bensedrine
15 mai 2008 A  l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, une importante rencontre a réuni les 2 et 3 mai courant de nombreux journalistes et défenseurs de la liberté d’expression des 6 pays de l’Afrique du Nord. Cette désormais traditionnelle rencontre qui se tient chaque année à Casablanca à l’initiative du groupe de travail sur la liberté d’expression en Afrique du Nord (WGFENA) était également organisée par l’Association mondiale des journaux et le journal marocain Tel Quel. Les participants ont passé en revue l’état des lieux de la liberté d’expression en Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie et dressé un constat amer sur le recul des libertés dans la région et la recrudescence des peines privatives de liberté et des sanctions financières disproportionnées en vue de réduire au silence les médias libres et les journalistes. Ils ont publié un communiqué appelant à la nécessité de « Mettre fin au pouvoir discrétionnaire des autorités policières dans l’attribution des licences pour la création des médias et favoriser la libre entreprise dans ce domaine ; Mettre fin au monopole étatique dans l’allocation des ressources publicitaires publiques et appliquer des critères transparents et équitables dans l’attribution de ces ressources aux médias ; Mettre fin au monopole de l’Etat sur le secteur audiovisuel ; Réformer les législations qui organisent la liberté de presse afin de les mettre en conformité avec les standards internationaux. » en vue de favoriser l’émergence d’un paysage médiatique libre et pluriel dans la région. Les participants ont également adopté un plan d’action sur une année visant à développer les mécanismes de défense de la liberté d’expression dans la région, s’appuyant notamment sur la solidarité active des organes de presse entre eux et sur l’observation systématique des procès qui ciblent les journalistes et blogueurs. Ils ont par la suite rejoint un rassemblement de journalistes devant le siège d’Al Watan Al An, à l’appel du syndicat des journalistes marocains, pour exiger la libération de Mustapha Hurmatollah, en prison depuis juillet 2007. La coordination du WGFENA a été élargie à d’autres membres et se compose ainsi : Sihem Bensedrine, coordinatrice (Tunisie) ; Mohamed Benchicou, (Algérie), Jawad Al Khani (Maroc), Abdallah Hurmatullah (Mauritanie), Gamal Eid (Egypte), coordinateurs adjoints. Elle devra présenter au réseau un plan d’action détaillé au cours de sa prochaine réunion prévue en juin.
 
(Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 63 – Mai 2008) Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=730

L’UNION EURO-MEDITERRANEENNE Ou le « MIROIR AUX ALOUETTES »

 
Pr. Saïd Mestiri « Le processus euro-méditerranéen , mis en place par la conférence de Barcelone (1995), avait porté l’espoir de voir s’instaurer un véritable partenariat en Méditerranée . Très vite s’est fait jour un sentiment d’enlisement, d’inefficacité et dysfonctionnement du processus ». Jean-Robert Henry ; Année du Maghreb , 2004 ,CNRS prod. Après l’échec dûment constaté d’un « Processus de Barcelone », entamé il y a dix ans dans l’enthousiasme , voici que se font jour d’insistantes sollicitations, ciblant directement les pays du Maghreb . Elles se disent porteuses d’idées nouvelles pour la gestion du futur de la Méditerranée occidentale et émanent tout particulièrement du président de la République française qui les a développées au cours de sa campagne électorale et lors d’autres instances : (N.Sarkosy – Romano Prodi (Paris 28 mai), avec Zappatéro(Madrid le31 mai , déplacement à Tunis ,juillet 2007 ). A première vue , ces propositions se présentent , comme un moyen pour le président français d’adouber quelque peu ses prises de position radicales bien connues relatives à l’adhésion de la Turquie à l’U.E. , prises de positions qui n’auraient pas encore recueilli l’accord de plusieurs de ses partenaires européens . Le très hypothétique concept de l’U.Euro-médit. , encore mal défini dans ses contours et dans ses limites , ne serait donc , selon de nombreux observateurs, qu’une tentative supplémentaire destinée à éluder pour un temps le lancinant problème de l’élargissement de l’Europe à la Turquie . Ces « ouvertures » en direction des pays du Sud étaient d’autant moins convaincantes que jusqu’à présent , il faut bien en convenir , les discours européens , sur les thèmes de la solidarité euro – méditerranéenne ou de l’aménagement de « l’espace humain sous-tendant l’espace économique », paraissaient tellement en porte-à- faux avec la réalité qu’ils ne pouvaient susciter la moindre crédibilité . Le déséquilibre économique était tellement flagrant , les dissemblances entre les états démocratiques du Nord et les régimes autocratiques du Sud tellement marquées qu’elles ne pouvaient déboucher que sur un partenariat boiteux. Ainsi par exemple , promouvoir l’organisation rationnelle des échanges dans cet espace dit‘’privilégié’’ assurant la libre circulation des marchandises , tout en restreignant formellement la circulation des personnes , ne pouvait être considéré que comme une démarche contradictoire supplémentaire et peu viable . A la vérité , l’image de l’Europe marquant le plus volontiers l’imaginaire des populations maghrébines est celle d’une ‘’Europe forteresse’’ , certes très attractive à bien des égards , mais un genre de ‘’Grande Suisse’’ prospère entourée de ‘’banlieues turbulentes et misérables , une Europe focalisée exclusivement sur un objectif double et immuable , la sécurité et le contrôle strict de l’immigration . C’est ce qu’a parfaitement compris , par exemple le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (U.M.A.), Habib Boularés , lorsqu’il a affirmé lors d’une conférence préparatoire au sommet 5+5 , en septembre à Tunis :‘’Il ne faut pas que nous acceptions de n’être qu’une frontière d’une Europe qui veut être sécurisée « .. Il s’y surajoute cette incontestable remontée en puissance de l’islamophobie en Europe, entamée après le 9/11, reprenant plus de vigueur depuis Maestricht, et qui nous laisse clairement sur la fâcheuse impression d’une Europe en mal d’identité , cherchant à se définir identitairement par une opposition farouche au monde arabe et musulman;‘Comme si être européen c’est d’abord ne pas être arabe, turc ou musulman, à l’extérieur comme à l’intérieur’, c’est selon la formule consacrée : ‘’eux et nous’’. La stigmatisation de l’Islam servant de stimulateur de l’identité européenne , d’apparition relativement récente , n’a peut-être que des rapports lointains avec l’héritage colonial , mais elle n’affecte pas seulement les couches populaires en Europe . Sa diffusion dans tous les milieux revêt ,en certaines occasions, des exacerbations inquiétantes . Iyadh ben Achour évoquant le rôle des civilisations dans le système international dénonce : ‘’la construction contemporaine des figures de l’hostilité et la cristallisation dans le discours politique et juridique des lignes de fractures entre les civilisations au détriment des visions d’appartenance à la même humanité ‘’. Iyadh ben Achour :Le rôle des civilisations dans le système international (Bruxelles , Bruylant 2003) Si donc l’on excepte le petit peuple des candidats à l’immigration qui , souvent au péril de leur vie , tentent de forcer les frontières de la forteresse ,ou le petit groupe des hommes d’affaires ‘’pré-sélectionnés’’ par les grandes entreprises européennes et les représentants officiels des offices économiques du Sud , on peut dire que dans leur grande majorité , les populations maghrébines sont demeurées jusqu’ici peu concernées , largement indifférentes au‘’Fait Euro- Maghrébin’’ et à ses développements. Une des raisons en est que les partenaires européens avaient eu exclusivement pour interlocuteurs les représentants de régimes autocratiques pour lesquels le respect de la liberté d’expression , les usages démocratiques et la promotion de l’état de droit, se situaient __c’est le moins qu’on puisse dire __ au dernier rang des préoccupations . Ces dispositions d’esprit convenaient parfaitement d’ailleurs aux Européens ,à partir du moment où elles contribuaient à leur assurer les critères essentiels de la sécurité et de la stabilité A aucun moment les représentants authentiques de la société civile maghrébine et encore moins ceux de l’opposition démocratique n’ont été conviés à prendre officiellement part à ces débats ou à exprimer leur avis de quelque façon que ce soit . N’y a t-il pas là, aussi , à bien y réfléchir , un important motif ‘’d’enlisement et de dysfonctionnement’’ du processus de Barcelone ou des arrangements similaires ? Il y avait bien pourtant parmi les clauses du Processus de Barcelone une clause politique qui prenait en compte le respect des droits de l’homme et des libertés démocratiques . Mais qui osait en faire état ? C’est à peine si dans la discrétion feutrée des antichambres ministérielles quelques remarques modérées avaient pu être glissées au hasard de la conversation et adressées avec toute la prudence requise à un acteur de second ordre de régimes ombrageux .C’étaient , de plus rares fois , les éclats de voix d’un député européen particulièrement ému et révolté par une iniquité récente , qui avaient défrayé la chronique et tenté de faire bouger un parlement européen peu enclin à écouter de telles interventions considérées ‘’ intempestives’’ . Dans la règle , nous avions eu surtout droit aux déplacements de députés européens ou nationaux , d’hommes politiques , de patrons d’entreprise, souvent à l’invitation des gouvernements locaux (par exemple : récents déplacements en Tunisie au cours de l’année écoulée , Jean –Pierre Raffarin , Philippe Seguin , Pierre Lellouche ) . Leurs passages se soldaient en général par des déclarations lénifiantes louant la bonne gouvernance et les prouesses , voire ‘’les miracles’’ économiques des pays qu’ils visitaient . Elles se terminaient par l’affirmation de leur foi en l’avenir radieux de la coopération euro-maghrébine . Tout compte fait , le sentiment général qui prévaut maintenant au Sud est que l’Europe , en proie à d’énormes difficultés internes ,a ‘’d’autres chats à fouetter’’ . Les réalisations concrètes qui vont dans le sens du partenariat Nord-Sud restent limitées , bien en deçà du discours. Au cours d’un symposium tout récent organisé à Tunis , les 26 et 27 juin derniers par le C.J.D.(centre des jeunes dirigeants), Khaled Lajimi, secrétaire d’état chargé de la coopération internationale et de l’investissement extérieur a fait état de deux chiffres particulièrement édifiants(La Presse 28juin 2007): Les investissements directs étrangers(I.D.E.)dans la zone euro-méditerranéenne nr représentent que 3% du flux dans le monde et seulement 0,2% des investissements réalisés par les pays de l’Union Européenne à l’étranger . Les échanges commerciaux demeurent déséquilibrés puisque la part des pays méditerranéens du Sud dans les échanges mondiaux de service demeure faible avec à peine 2,5%en 2006. Par contre ,rien de comparable en ce qui concerne les moyens mis à la disposition des pays de l’Est dans le cadre du processus d’intégration . Un exemple : la Pologne recevra en 2007l’équivalent de 2,7% de son P.I.B. ; la Tunisie recevra 9 fois moins , 0,3% de son P.I.B. Les peuples maghrébins qui sont de plus en plus conscients de ce décalage impressionnant se reportent plus volontiers sur des préoccupations d’un autre ordre touchant à leur libération véritable et à leur accès à la démocratie . Même si certaines instances ont affiché leur approbation de principe de la proposition Sarkosy , que d’autres , plus rares il est vrai, rêvent de l’élargissement de l’Europe qui hâterait leur affranchissement , elles n’ont guère entamé le mur épais de méfiance et de doute , présent également aux deux bords .‘’L’union méditerranéenne , cette chimère’ titre Daniel Vernet dans Le Monde du 11juillet 2007. Le parcours hérissé d’obstacles et de ‘’mesquineries renouvelées’’(Abdallah Gull)qui parsèment la voie de l’adhésion turque est en soi suffisamment instructif . Mais voici que d’autres voix se sont exprimées ,par ailleurs , principalement au niveau des pays latins riverains de la méditerranée occidentale pour souligner que la proposition Sarkosy , quelle qu’en soit la motivation , ne s’en attaque pas moins à un problème crucial pour l’avenir de l’Europe , celui de définir une conception plus actualisée et surtout plus équilibrée de ses relations futures avec ses voisins du Sud . L’élément novateur vigoureusement affirmé cette fois-ci plaide en faveur d’un recentrage de la stratégie qui ne saurait évidemment s’effectuer sans un recentrage des mentalités et des comportements. L’avoir perdu de vue constituait sûrement l’un des motifs de ‘’l’enlisement’’ de Barcelone et des arrangements similaires . La dernière rencontre appelée , (Dialogue 5+5,Tunis dec.2003) avait laissé quelques menus espoirs en vue d’une avancée appréciable . Le ‘’Fait Euro-Maghrébin’’ s’était manifesté là ,têtu , incontestable . Ce retour remarqué de la propension vers la méditerranée occidentale , assimilé parfois à un réaménagement de la stratégie globale est diversement évoqué . Chirac parle d’un‘’ élan fondateur esquissant un destin commun’’ ; Tunis ,dec.2003) Jean R.Henry (ouv. Cité)est plus explicite :’’Le bassin occidental fait figure d’espace privilégié dans cette méditerranée inquiète même si le déséquilibre économique et social croissant entre le Nord et le Sud est source de tensions préoccupantes’’. . Depuis la fin de la ‘’décennie de sang’’ en Algérie (1991-2001) , depuis le retour de la Libye dans le concert des nations , une relative stabilité régnant dans les autres contrées , la méditerranée occidentale apparut comme un espace relativement privilégié . Le recentrage sur cette méditerranée tranquille permet d’échapper aux tempêtes du Moyen-Orient , de tenter pour certains de faire l’impasse sur le douloureux problème palestinien et peut-être pour d’autres d’échapper à une trop lourde pression américaine ; encore que les Américains eux non plus , ne se disent guère fâchés de voir s’effectuer ce recentrage vers la méditerranée occidentale , eux qui font des efforts pour étendre leur influence politique et militaire au Maghreb pour en faire une pièce maîtresse de leur stratégie globale , même si cela peut contrarier parfois les intérêts européens . A l’évidence , les protagonistes de ce recentrage vers les pays d’Afrique du Nord ne forment encore qu’un groupe restreint d’économistes , de chercheurs sociologues et historiens . En dépit des déclarations appuyées de quelques rares hommes politiques , l’impact de leurs réflexions qui traduiraient une évolution réelle des dispositions européennes , reste limité et l’on ne peut présager à l’heure actuelle de l’avenir qui leur sera réservé . Néanmoins partant d’une constatation claire , celle d’une indéniable dynamisation des échanges observée ces dernières années et attribuée en grande partie à l’émergence de jeunes dirigeants économiques maghrébins , pour lesquels cette ‘’nouvelle politique de ‘’voisinage ne saurait être une politique de dépendance ou de seule réserve de main d’œuvre’’ , ils avancent deux types d’arguments qui ne sont pas dénués de pertinence : Ils font valoir , en premier lieu , le manque flagrant de main d’œuvre pour des domaines très sensibles , dans la plupart des pays européens , coexistant avec le constat d’une population européenne vieillissante risquant au niveau actuel de compromettre sérieusement le financement des retraites ; alors que d’autre part l’on prévoit un rythme de croissance continue pendant au moins vingt ans de la population maghrébine , en dépit des efforts qui y sont poursuivis pour tenter de limiter la démographie . Ils appellent , en second lieu , à prendre beaucoup plus sérieusement en considération , l’existence d’une population de plusieurs millions de bi-nationaux nord-sud , une population parfaitement emblématique de cet espace euro – méditerranéen qu’elle accapare par ses préoccupations politiques et économiques et qu’elle enrichit par ses apports culturels et ethniques . Cette population constitue évidemment le catalyseur naturel de toute avancée et la clef de voûte de ce nouveau type de partenariat Le rythme des échanges s’est intensifié ces dernières années ; c’est un fait patent , mais n’a-t-il pas du même coup , aux yeux de plusieurs observateurs , exagéré le déséquilibre au détriment des pays du Sud ? Ira-t-on jusqu’à y voir , comme certains l’ont écrit en Europe , une revanche sur la décolonisation ,ou que d’autres , beaucoup plus rares , survivant des vieilles générations , aient cru y découvrir les séquelles de ‘’l’Union Française’’, chère aux politiciens de la IV°République ? La domination économique est manifeste ne va- t-elle pas logiquement accentuer les impacts culturels et raviver les craintes de ceux qui , nombreux au Maghreb ,peuvent y redouter , à leur tour , à l’instar de l’Europe , une atteinte à leur identité ?Aucune démarche concrète , aucun débat clair ne sont venus jusqu’ici appuyer les discours et traduire les nouvelles dispositions. Faut-il donc se dissimuler qu’ils sont encore très nombreux au Maghreb, ceux qui persistent à voir la bouteille à moitié vide . Faut-il être surpris de constater qu’ils sont encore plus nombreux à se demander s’ils ne seront pas victimes d’un ‘’nouveau miroir aux alouettes’’ ? (Source : « Kalima » (Mensuel électronique censuré en Tunisie), N° 63 – Mai 2008) Lien : http://www.kalimatunisie.com/article.php?id=729

 


 

Le Hezbollah ne veut pas le pouvoir au Liban, selon un général israélien

AFP, le 15 mai 2008 à 11h49 JERUSALEM, 15 mai 2008 (AFP) – Le Hezbollah n’a pas voulu prendre le pouvoir au Liban alors que la milice chiite avait les moyens de le faire, a estimé jeudi le chef des renseignements militaires israéliens, le général Amos Yadlin. « Le Hezbollah n’avait pas l’intention de prendre le contrôle cette semaine. S’il l’avait voulu il l’aurait fait cette semaine », a affirmé le général Yadlin dans une interview au quotidien Haaretz. « Le Hezbollah n’a pas voulu faire comme le Hamas (palestinien dans la bande de Gaza). Il a compris que s’il prend totalement le pouvoir, il devra en assumer la responsabilité et exposer ses nombreux points faibles. C’est pourquoi, il est plus aisé pour le Hezbollah de se trouver dans une situation dans laquelle il est en position de force sans exercer le pouvoir », a ajouté le général. « Au cours du processus qu’il a engagé cette semaine, le Hezbollah a prouvé qu’il était le centre de pouvoir le plus fort au Liban. Il est plus fort que l’armée libanaise (…) Ce qui est apparu cette semaine, c’est que l’armée libanaise n’est pas prête à servir les intérêts du gouvernement libanais », a poursuivi le chef des renseignements militaires. « La question centrale est de savoir si le Liban veut être Hong-Kong ou Hanoï. Les chances pour que Liban devienne Hong-Kong diminuent », a également estimé le général. Le Hezbollah, chef de file de l’opposition libanaise, a pris la semaine dernière le contrôle de plusieurs quartiers de Beyrouth, bastion de la majorité au pouvoir. Les violences qui ont suivi ont fait 65 morts et 200 blessés à travers le pays et contraint le gouvernement à annuler mercredi deux décisions à l’encontre de la formation chiite pour calmer le jeu. Le chef des renseignements militaires israéliens a par ailleurs souligné que les « menaces que font peser les roquettes du Hezbollah sur Israël sont significatives. Son armement comprend des roquettes dont la portée peut être assimilée à des missiles sol-sol. Ces armes couvrent aujourd’hui une partie importante du territoire israélien ». Durant la guerre menée par Israël au Liban en 2006, le Hezbollahétait parvenu à tirer 4.000 roquettes vers le nord d’Israël.  

 

 

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