7 juillet 2004

البداية

TUNISNEWS

  5 ème année, N° 1509 du 07.07.2004

 archives : www.tunisnews.net


ملخص تقرير « هيومن رايتس ووتش » تونس- الحبس الانفرادي الطويل الأمد للسجناء السياسيين

بي بي سي: السجون التونسية « تنتهك حقوق الإنسان »

المجلس الوطني للحريات بـتونس: محاكمة شبّان جرجيس – محاكـمة وقائـيّة الصباح: انتخابـات فـرع تونس للمحامين – صلاح الدين الشكي رئيسا جديـدا للفـرع

الأستاذ سراج هادي:  الجبهة النوفمبرية … تنتخب الأستاذ الشكي- « قهقهة التاريخ »

الشروق: ألف محام تونسي للدفاع عن صدام حسين

إسلام أون لاين: معارض تونسي: « الإصلاح يبدأ من الخارج »

إسلام أون لاين: الإصلاح العربي.. تباين الأولويات وغموض الآليات الشرق الأوسط: أميركا تطلق برنامجا لتدريب التنفيذيين ورجال الأعمال من الشرق الأوسط وشمال أفريقيا لدعم مجهودات الإصلاح الاقتصادي والسياسي د. أحمد القديدي: مجتمع المعلومات هو مجتمع الحريات

د. محمد الهاشمي الحامدي: حلقات من كتاب جاذبية الإسلام – عيسى المسيح عليه السلام في القرآن الكريم

إسلام أون لاين: أول أردني يخرج من جوانتانامو يروي معاناته


Human Rights Watch: Tunisie – l’isolement cellulaire prolongé de prisonniers politiques

 AP: La Tunisie accusée de maintenir en isolement total des dizaines de prisonniers islamistes Le Monde: Tunis accusé de sévices envers les détenus islamistes AFP: Tunisian jails run afoul of rights group – Human Rights Watch calls solitary confinement ‘inhumane’ News24: Human Rights Watch says dozens of Tunisian political prisoners are been held in solitary confinement to crush the political opposition. Association de Lutte contre la Torture en Tunisie: Libérez les internautes de Zarzis

Reporters sans frontières: Internautes de Zarzis : une condamnation sans fondement

AFP: Peine ramenée à 13 ans en appel pour six tunisiens condamnés pour terrorisme AP: Tunisie : réduction en appel des peines d’internautes « terroristes » de 19 à 13 ans de prison Libération: Sept internautes tunisiens dans la toile de Ben Ali TUNeZINE News Network: Tunisie : En toute assurance sur les pas des Etats-Unis, d’Abou Gharib à Borj Erroumi Constitution du Conseil de l’Initiative démocratique (Tunisie) – France

AFP: Une conférence réclame la liberté d’_expression dans le monde arabe

Le Monde: Tortures américaines, paroles d’Irakiens


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LORGANISATION AMERICAINE « HUMAN RIGHTS WATCH” CREVE LABCES PUANT DES PRISONS – MOUROIRS

EN TUNISIE.

 

TEXTE INTEGRAL DU RAPPORT EN ANGLAIS:

http://hrw.org/reports/2004/tunisia0704/

TEXTE DU RAPPORT EN FRANCAIS:

http://hrw.org/french/reports/2004/tunisia0704/

Introduction

La Tunisie est un pays au revenu intermédiaire. Elle bénéficie du produit national brut par habitant le plus élevé après le Liban parmi les pays arabes non exportateurs de pétrole. Malgré sa relative prospérité, ses prisons restent bien en-dessous des normes internationales, comme en attestent le surpeuplement permanent, les mauvaises conditions d’hygiène, les mentions fréquentes faites au manque de soins médicaux et le recours abusif à l’isolement cellulaire. Le traitement des prisonniers politiques, qui sont quasiment tous des membres réels ou présumés du parti Nahdha ou d’autres mouvements islamistes interdits, est particulièrement et délibérément dur.

Face aux critiques des conditions de détention dans les prisons tunisiennes, tant au niveau national qu’international, et aux grèves de la faim répétées des prisonniers,4 le gouvernement a, ces cinq dernières années, lancé un certain nombre d’initiatives, de projets de construction et de réformes juridiques qui ont amélioré de façon limitée le régime carcéral des prisonniers.

Plus récemment, Béchir Tekkari, Ministre de la Justice et des droits de l’homme, a affirmé le 20 avril au cours d’une conférence de presse, « Nous ne voyons pas d’inconvénient pour que les organisations internationales connues pour leur indépendance et leur impartialité effectuent des visites dans n’importe quelle prison du pays. » Il a ensuite estimé que le Comité International de la Croix Rouge (CICR) et le Croissant Rouge étaient des organisations qui remplissaient ces critères mais a exclu Amnesty International et la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH).5

Permettre au CICR de visiter les prisons serait une étape décisive, même si cette organisation ne rend ordinairement pas publics les résultats de ses enquêtes qui sont confidentiellement transmis au gouvernement concerné. Aucune organisation non gouvernementale de défense des droits humains, qu’elle soit nationale ou internationale, n’a été autorisée à faire une inspection des prisons tunisiennes depuis une visite rapide faite en 1991 par la LTDH.6 Le CICR, contacté par Human Rights Watch le 14 juin, a déclaré qu’il n’avait pas pour le moment passé d’accord avec les autorités tunisiennes pour débuter de telles visites, même si des entretiens entre ces deux parties se poursuivaient.

Si les autorités tunisiennes permettent l’accès à leurs prisons aux organisations indépendantes, les prisonniers placés en isolement prolongé devraient être les premiers à recevoir la visite de ces organisations. Quelles que soient les raisons données pour justifier l’isolement de ces prisonniers (raisons qui, à notre connaissance, n’ont jamais été rendues publiques officiellement), les conditions de détention auxquelles sont soumis dans les faits les prisonniers en isolement prolongé (absence de toute forme de relations sociales ordinaires, de stimulation mentale raisonnable et d’environnement naturel) peuvent être dangereuses pour leur santé mentale. Cet isolement représente en outre une violation de l’interdiction de toutes peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et, dans certains cas, peut être assimilé à de la torture.

L’isolement physique de ces prisonniers est couramment associé à d’autres restrictions imposées dans leurs relations avec le monde extérieur. Les lettres sont par exemple censurées et arrivent parfois des mois en retard, voire jamais. Les prisonniers n’ont souvent pas l’autorisation de recevoir des livres et des journaux facilement accessibles en Tunisie. L’accès à la lecture est fréquemment restreint et les appels téléphoniques ne sont pas autorisés. Les prisonniers n’ont en outre pas accès aux programmes de formation technique et professionnelle ou aux programmes éducatifs proposés par la prison.

La nature prolongée et sévère de l’isolement cellulaire auquel est soumis ce groupe de détenus, majoritairement composé de dirigeants du parti interdit Nahdha, nous semble moins reposer sur des motifs légitimes liés à la politique pénitentiaire que sur une volonté politique de punir et de démoraliser ces personnes ainsi que d’écraser la mouvance islamiste qu’elles représentent.

Les responsables du gouvernement ont affirmé à maintes reprises au fil des années que le pays ne détenait dans ses prisons aucun prisonnier politique ou « prisonnier d’opinion ». Seuls des criminels traduits en justice et reconnus coupables d’avoir violé les lois tunisiennes se trouveraient incarcérés. Human Rights Watch conteste cette affirmation pour deux raisons. Premièrement, le parti Nahdha n’a pas été impliqué dans des actes à caractère violent depuis plus de dix ans. Presque toutes les personnes purgeant une peine de prison en raison d’activités liées au parti Nahdha ont été condamnées sur des chefs d’inculpation qui n’avaient aucun lien avec la violence.

Parmi ces chefs d’inculpation, citons l’appartenance à une organisation « non reconnue », la collecte de fonds, la participation à des réunions ou à des activités non précisées au nom de ces organisations « non reconnues ».7 Deuxièmement, la plupart de ces prévenus et des personnes condamnées pour des crimes plus graves n’ont pu bénéficier de leur droit à un procès équitable. Dans l’exemple le plus probant, près d’une centaine des prisonniers toujours incarcérés faisait partie des 265 sympathisants du parti Nahdha qui furent condamnés au cours de deux procès de masse menés devant des  tribunaux militaires pour avoir participé à un complot visant à renverser le gouvernement. Les prévenus ont nié l’existence d’un tel complot, affirmant que leurs confessions avaient été obtenues sous la torture. Des organisations de défense des droits humains ayant suivi le procès l’ont qualifié d’inéquitable.8 Or les verdicts dans cette affaire n‘ont pu faire l’objet d’aucun appel et ont tous été confirmés par la Cour de Cassation. Quarante-six prévenus ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, même si nombre de ces condamnations ont plus tard été commuées en des peines de trente ans d’emprisonnement.

Les arrestations et les procès de masse des années 1991 et 1992 ont effectivement mis à mal le mouvement Nahdha. Depuis cette période, la quasi-totalité de ses responsables est soit en prison, soit en exil et le mouvement a adopté un profil bas en Tunisie. Des sympathisants présumés du parti Nahdha et d’autres groupes islamistes moins importants et moins connus continuent toutefois à être arrêtés et inculpés. Des dizaines d’islamistes présumés ont été condamnés au cours de procès arbitraires par des tribunaux militaires à de longues peines d’emprisonnement pour appartenance à « toute bande formée… établie dans le but de préparer ou de commettre un attentat contre les personnes ou les propriétés » (Article 131 du Code pénal). D’autres, alors même que civils, ont été traduits devant des tribunaux militaires, car ils étaient inculpés sur des chefs d’accusation liés au « terrorisme », mentionnés dans le code de justice militaire.9 Leur condamnation ne peut faire l’objet d’aucun appel.

Les arrestations et les procès ont continué bien que la Tunisie n’ait quasiment plus connu de violence politique. Depuis 1991, il n’y a eu qu’un seul attentat meurtrier attribué à des islamistes : en avril 2002, un camion chargé d’explosifs a fait vingt-et-une victimes devant une synagogue à Djerba. Le chauffeur kamikaze était tunisien. Cet attentat a été revendiqué par Al-Qaïda.

La plupart des personnes placées en isolement prolongé sont des responsables politiques du mouvement Nahdha qui ont été jugés et condamnés en 1992 lors du procès de masse mentionné ci-dessus. Bien que comploter pour renverser un gouvernement soit un chef d’inculpation grave, il ne justifie pas en soi en matière de politique pénitentiaire le placement de ces prisonniers en isolement cellulaire. Si l’on met de côté un instant le fait que leur procès a été de toute évidence inéquitable et que les accusation portées à leur encontre n’ont jamais pu être prouvées, il est important de faire remarquer que ces personnes n’ont pas été condamnées pour avoir commis des actes de violence. Et même dans le cas où elles auraient été condamnées à l’issue d’un procès équitable pour des crimes graves, ce fait ne justifierait pas encore leur placement en isolement cellulaire pour des raisons disciplinaires ou  de sécurité préventive.

Dans les faits, l’isolement cellulaire prolongé des prisonniers comme méthode de punition n’est pas légal en Tunisie. La loi régissant le système pénitencier limite en effet l’isolement cellulaire en tant que mesure disciplinaire à dix jours, et interdit l’utilisation de toute sanction qui ne serait pas mentionnée par la loi.10 Il se peut que les responsables des prisons isolent certains détenus préventivement, par exemple pour assurer leur propre protection, à la suite de tentatives d’évasion ou de comportements violents et dommageables envers d’autres détenus ou envers le personnel pénitentiaire. Mais, à notre connaissance, les autorités tunisiennes n’ont jamais explicitement justifié l’isolement prolongé des prisonniers politiques par ces arguments (les administrations pénitentiaires peuvent aussi placer des détenus en isolement si la santé publique est menacée).

Certains anciens prisonniers et certains membres des familles nous ont rapporté qu’officieusement il avait été dit ou fait comprendre aux personnes placées en isolement qu’elles avaient été mises à l’écart pour les empêcher d’influencer les autres prisonniers ou les inciter à provoquer des troubles. Et ce sont les mêmes raisons, estime-t-on, qui expliquent le transfert fréquent des prisonniers politiques d’une prison à l’autre du pays, pratique qui engendre des difficultés pour les familles ayant à faire des centaines de kilomètres pour des visites qui ne durent guère plus de quinze à vingt minutes.

Les autorités pénitentiaires ont un intérêt légitime à empêcher que les prisonniers provoquent des troubles. Toutefois, si c’est la raison pour laquelle des prisonniers sont placés en isolement en Tunisie, elle semble plus reposer sur de simples suppositions que sur une étude au cas par cas et régulièrement reconsidérée des véritables implications de ces mesures sur les personnes concernées ainsi que des troubles provoqués au cours de leur détention.

En outre, si l’objectif est d’empêcher toute incitation à créer des troubles, les autorités pénitentiaires devraient porter leurs mesures sur les discussions et les préparatifs qui pourraient directement générer ces troubles à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire. Mais elles ne devraient pas pénaliser ou isoler les prisonniers pour avoir simplement échangé des opinions ou des informations de nature politique.

Les familles des anciens prisonniers que nous avons interrogées nous ont affirmé qu’elles ne connaissaient aucun prisonnier placé actuellement en isolement prolongé auquel les autorités ont officiellement donné une raison justifiant leur traitement spécial. Ces prisonniers n’ont pas non plus été officiellement informés de la date à laquelle leur isolement prendra fin ou des procédures qui permettraient sa révision ou son arrêt. Le caractère arbitraire de cet isolement et le fait qu’aucune issue ne semble exister aggravent la souffrance imposée aux prisonniers pratiquement privés de tout contact humain.

Pressions exercées sur les organisations et sur les journalistes publiant des informations sur les conditions de détention en Tunisie

Ce chapitre existe en anglais dans le document original mais n’a pas été traduit en français. Vous pouvez le consulter à l’adresse suivante :http://hrw.org/reports/2004/tunisia0704/

Conditions de détention en Tunisie: modestes améliorations

Ce chapitre existe en anglais dans le document original mais n’a pas été traduit en français. Vous pouvez le consulter à l’adresse suivante :http://hrw.org/reports/2004/tunisia0704/

Dix cas de prisonniers en isolement

Ce chapitre décrit la situation critique dans laquelle se trouvent dix détenus incarcérés dans quatre prisons : neuf sont placés en isolement cellulaire et le dernier en isolement collectif. Les points communs relevés concernant la façon dont ils sont traités sont suffisamment nombreux pour laisser supposer qu’une politique globale sur l’isolement prolongé est élaborée à un niveau hiérarchiquement supérieur à celui de la direction de chaque prison.

Les responsables du parti Nahdha sont parmi les prisonniers maintenus en isolation qui subissent le régime le plus sévère et impitoyable. Certains d’entre eux n’ont connu au mieux que de brefs répits dans leur isolement cellulaire depuis leurs arrestations en 1990 et 1991.

Ali Laaridh, ancien porte-parole de Nahdha, est père de trois enfants. D’après son frère, Amer, qui habite à Paris et qui est en contact régulier avec la famille d’Ali résidant en Tunisie, Ali est en isolement cellulaire depuis quatorze années durant lesquelles il ne lui a été accordé que deux brefs répits.11 Son isolement a été interrompu une première fois au moment de son procès en 1992, lorsqu’il a passé environ dix jours en cellule de groupe, et une deuxième fois qui a duré deux mois, pendant l’été 2002.

Aujourd’hui détenu à la prison du 9 avril de Tunis, Ali vit dans une petite cellule qui n’a pas de fenêtre à l’exception d’un petit judas dans la porte. Selon son frère, Ali n’a aucun contact humain à part la visite de sa famille le vendredi. Il mange dans sa cellule et ne peut se rendre ni à la bibliothèque ni au gymnase de la prison. Les gardes ne lui adressent pas la parole. Quand on l’emmène prendre une douche ou faire son exercice physique quotidien, le personnel pénitencier fait sortir des lieux où il se rend tous les autres prisonniers de façon à ce qu’Ali ne puisse pas les rencontrer. La même opération est réalisée quand Ali se rend dans le parloir où ont lieu les visites des familles.

Durant ces visites, deux grilles, à environ un mètre l’une de l’autre, séparent Ali de ses proches.Au moins quatre gardes sont présents en permanence, deux du côté de sa famille, deux du côté prison ou dans le passage entre les deux côtés. Selon Amer, les visites ne durent jamais plus de dix ou quinze minutes. En général Ali est autorisé à garder la nourriture apportée par sa famille malgré certaines restrictions.

D’après son frère, Ali ne peut ni regarder la télévision ni lire les journaux. C’est d’ailleurs sa famille qui l’a mis au courant de la dernière guerre en Irak, quinze jours après qu’elle ait commencé. Deux ou trois fois par an, il a le droit d’emprunter un livre à la bibliothèque de la prison, mais les ouvrages datent et le choix est limité. Le nombre de stylos, de feuilles de papier et de cahiers auquel il a droit est strictement limité. L’administration ne lui donne par exemple qu’une feuille de papier par semaine. Ali peut recevoir du courrier mais de manière discontinue. Amer nous a affirmé avoir essayé de lui envoyer des mandats, mais ils lui ont été renvoyés, comme si son frère n’existait pas. Amer a gardé les accusés de non-réception comme preuve.

Hamadi Jebali était rédacteur en chef du journal du Nahdha Al-Fajr lors de son arrestation en 1990. Il a d’abord été condamné à une peine d’un an d’emprisonnement pour « diffamation d’une institution judiciaire » dans le cadre de la publication par son journal d’un article rédigé par l’avocat Mohamed Nouri intitulé « Quand les tribunaux militaires, qui jouent le rôle de tribunaux spéciaux, seront-ils abolis ? ». Alors qu’il était derrière les barreaux pour ce « crime », il s’est trouvé en plus inculpé dans le cadre du procès de masse des responsables du Nahdha accusés d’avoir fomenté un complot pour renverser le gouvernement. Il a été condamné à quinze ans d’emprisonnement pour cette affaire.12

La femme de Jebali, Wahida Trabelsi, ne peut lui rendre visite chaque semaine en raison de l’éloignement de la prison par rapport à son lieu de domicile. Cent vingt kilomètres séparent en effet la ville de Sousse où elle habite et la prison de Sfax. Wahida a raconté à Human Rights Watch qu’Hamadi avait partagé une cellule avec d’autres prisonniers pendant les trois années suivant sa condamnation mais qu’il était maintenu en isolement total depuis dix ans.13 Dans sa cellule, il y a un lavabo et des toilettes mais elle ne sait pas s’il y a une fenêtre. Hamadi a une télévision qui capte la chaîne officielle Canal 7 mais pas les autres chaînes regardées partout en Tunisie. Il peut recevoir des journaux, mais uniquement ceux qui sont pro-gouvernementaux. Il a le droit de garder un exemplaire du Coran mais ne peut pas se rendre à la bibliothèque.

Hamadi pouvait recevoir et envoyer du courrier régulièrement avant sa grève de la faim entamée au début de l’année 2003. Depuis, nous a précisé Wahida, le courrier met deux à trois mois à lui parvenir. Elle ajoute par ailleurs qu’à l’instar des lettres qu’il écrit, l’administration pénitentiaire ouvre et lit les lettres qu’elle envoie.

Tout comme Ali Laaridh et les autres prisonniers placés en isolement, Hamadi prend tous ses repas dans sa cellule. Alors que les prisonniers prennent leurs douches en commun, Hamadi et les autres prisonniers placés en isolement cellulaire prennent leurs douches seuls. La promenade quotidienne d’Hamadi « ne dure pas plus de quinze minutes et a lieu dans une petite cour à l’air libre, sans qu’aucun autre prisonnier ne soit présent » a raconté Wahida. Elle a aussi relaté ses visites :

Tout s’arrête. Toutes les portes sont fermées et ni mon mari ni moi ne voyons les autres prisonniers. Il y a toujours au moins quatre gardes présents, au moins un derrière moi et trois derrière Hamadi. Il y a une grille entre nous et nous sommes à plus d’un mètre l’un de l’autre. En principe, la visite est censée durer au moins quinze minutes mais les gardes peuvent l’interrompre s’ils désapprouvent notre conversation. La conversation se limite donc à « Ca va?», « Ca va », ce genre de choses.

Karim Harouni a été, comme Hamadi Jebali et Ali Laaridh, reconnu coupable en 1992 à l’issue des procès de masse des islamistes et a passé les treize dernières années à être transféré d’une prison à l’autre. Il a purgé sa peine dans les prisons de Bizerte, de Mehdia, de Messadine, de Sidi Bouzid, de Monastir, d’Houareb et se trouve actuellement à la prison de Sfax, à 270 kilomètres de l’endroit où habite sa famille, près de Tunis.

Ancien secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne des Etudiants (U.G.T.E.) à tendance islamiste, Harouni a été condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal militaire. En 2002, cette condamnation a été commuée en une peine d’emprisonnement de trente ans.

Depuis son arrivée à la prison de Sfax le 18 avril 2003, Harouni a été gardé en isolement cellulaire strict, a raconté sa sœur, Hend Harouni, à Human Rights Watch.14 Il est enfermé dans sa cellule plus de vingt-trois heures par jour et on l’empêche de voir ses co-détenus lors de sa promenade quotidienne et de la visite familiale. La salle dans laquelle il vit n’a qu’une petite fenêtre qui ne s’ouvre pas.

La famille d’Harouni ne peut désormais le rencontrer qu’une fois par mois en raison du coût et de la longueur du voyage. Les visiteurs  sont séparés de leurs proches par une vitre et doivent utiliser des interphones pour se parler. Les lettres, affirme le père de Karim, Amor Harouni, mettent en moyenne deux semaines à lui parvenir, quand elles lui parviennent.15

Hend estime que son frère a passé les quatre cinquièmes des treize dernières années en isolement, dont cinq ans en « isolement collectif » à la prison El Houareb, située à Kairouan, où il partageait une cellule avec deux autres détenus mais où il n’avait pas le droit de côtoyer  les autres prisonniers.

Ses proches n’avaient pas été informés de son transfert de la prison El Houareb à la prison de Sfax en avril 2003. Ils se sont donc inutilement rendus à Houareb où ils ont appris son transfert. Lorsqu’ils ont su que les affaires de Karim avaient été laissées à Houareb, ils ont dû appeler la prison pour qu’on les fasse suivre. Dans un premier temps, on leur a conseillé de venir les chercher eux-mêmes à Houareb et de les apporter à Sfax. (Kairouan et Sfax sont à plus de 100 kilomètres de distance.) Mais les autorités pénitentiaires ont tout de même fini par faire suivre ses affaires.

Selon Hend, lorsque Karim demande une chose simple aux autorités pénitentiaires, soit il est ignoré soit il n’obtient ce qu’il a demandé qu’au bout de l’énième requête. Karim avait par exemple essayé d’obtenir pendant des années un exemplaire du livre intitulé Libération et illumination : interprétations du Coran (Tafsir at-Tahrir wa-t-Tanwir), écrit par le célèbre théologien Tahar Ben Achour (1879-1973), livre qui se trouve très facilement dans les librairies tunisiennes. Son père a envoyé de très nombreuses lettres avec accusé de réception aux responsables du centre de détention demandant que ce livre soit donné à son fils. Finalement, selon son père, le directeur de la prison El Houareb a autorisé que le livre acheté par la famille soit transmis au prisonnier, mais seulement chapitre par chapitre, Karim devant rendre le chapitre précédent avant d’obtenir le suivant. Cependant, avant même qu’il ait pu finir la première partie, l’administration a repris le livre. Quand Karim a été transféré à la prison de Sfax, le livre est resté dans les bureaux de l’administration jusqu’à ce qu’au terme de nouvelles requêtes de sa part et de celle de sa famille, il soit de nouveau autorisé à le consulter. Il a aussi droit au Coran, ce qui n’est pas le cas de certains autres prisonniers en isolement, a précisé Hend.

Karim a commencé une grève de la faim le 18 novembre 2003, pour demander la fin de son isolement cellulaire et l’amélioration de ses conditions de détention. Il y a mis fin le 8 janvier 2004 sans que la plupart de ses demandes aient été acceptées. Malgré tout, K. Harouni et certains autres grévistes de la faim ont obtenu le placement de postes de télévision dans leurs cellules. Selon Hend, ces télévisions ne captent que la chaîne officielle Canal 7. Le Canal 21 ou la chaîne italienne Rai Uno que beaucoup de tunisiens regardent ne sont pas disponibles. Harouni a aussi le droit de recevoir le quotidien pro-gouvernemental Le Temps.

Harouni et d’autres responsables du Nahdha incarcérés à la prison de Sfax ont demandé à pouvoir prier ensemble lors des fêtes musulmanes. Cette requête leur a été refusée.

Hend a expliqué qu’il est difficile pour Karim de raconter en détails à sa famille ses conditions de vie ou son quotidien, les gardiens écoutant ce qui se dit pendant leurs visites. Elle a précisé que, d’après ce qu’elle sait, personne n’a jamais dit à son frère pourquoi il devait rester en isolement cellulaire ou pourquoi il était transféré sans cesse d’une prison à l’autre.

Bouraoui Makhlouf s’est joint à la grève de la faim à la prison Borj al-‘Amri le 15 décembre 2003. Il n’était arrivé dans cette prison, située à près de 30 kilomètres de Tunis, qu’un mois auparavant. Avant cela, Bouraoui avait été incarcéré à Houareb, à Monastir, à Mehdia, à Tunis, à Bizerte et à Grombalia. Il a été condamné à l’issue des procès de masse de 1992 à la prison à perpétuité, peine commuée plus tard à trente ans d’emprisonnement.

L’épouse de Bouraoui, Souheila Ben Moustapha, affirme que depuis son transfert elle ne peut lui rendre visite qu’une semaine sur deux car le trajet entre son domicile à Sousse et la prison est trop long et trop onéreux.16

Selon Souheila, la cellule de son mari à Borj al-‘Amri n’a pas de fenêtre. Seule la porte a une petite ouverture aux barreaux de fers. Dans la cellule, il y a un lit, une table et des toilettes. Bouraoui a fait une grève de la faim de quarante-sept jours demandant la fin de son isolement cellulaire, le droit de passer plus de temps à l’extérieur de sa cellule et une télévision. Il a obtenu l’installation d’une télévision dans sa cellule.

Souheila a raconté que la promenade de son mari à l’extérieur de sa cellule ne dure qu’un quart d’heure, période durant laquelle il ne voit personne et ne parle à personne. Son mari lui a dit que le trajet le plus long qu’il effectue est le trajet qu’il fait, escorté, jusqu’à la salle où il reçoit la visite de ses proches. Là encore, des gardiens écoutent la conversation mais aucun autre prisonnier ou proche de prisonnier n’est présent.

Avant d’arriver à Borj al-‘Amri et d’être placé en isolement cellulaire, Bouraoui avait passé plusieurs années en isolement collectif, dans une petite cellule avec deux ou trois autres prisonniers, mais sans contact avec le reste de la population carcérale. Avant cela, a affirmé son épouse, il vivait dans une cellule plus grande avec d’autres prisonniers.

Sahbi Attig, autre responsable du parti Nahdha incarcéré à Borj al-‘Amri, vit dans des conditions semblables à celles de Bouraoui Makhlouf. Son épouse, Zeinab Mraihi, affirme que sa cellule fait deux mètres sur deux mètres et demi.17 Elle n’a pas de fenêtre mais le judas de sa porte fait 30 centimètres carrés. Sahbi passe quarante-cinq minutes par jour en dehors de sa cellule dans un couloir qui fait deux mètres sur dix, d’après Zeinab. Elle ajoute qu’il essaie d’en profiter pour y faire un peu de gymnastique qui le stimule car sa cellule n’est pas assez grande pour cela. Sahbi a participé à une grève de la faim entamée le 15 décembre. Au terme de celle-ci, un poste de télévision a été installé dans sa cellule.

Selon Zeinab, son mari est resté en isolement à la prison de Bizerte pendant un moment avant son transfert à Borj al-‘Amri. Elle a raconté qu’il vivait dans une cellule de groupe avant son transfert. La fumée de cigarette le dérangeant, il avait d’après elle demandé à être transféré dans une cellule pour prisonniers politiques. L’administration a préféré le placer en isolement cellulaire.

Selon Zeinab, qui habite à Tunis et vit donc à quarante kilomètres de la prison, les visites se déroulent « correctement », mis à part le fait que deux grilles la séparent de son époux et que des gardes sont toujours présents pour écouter leurs conversations. Les colis de nourriture qu’elle apporte à son mari tous les quinze jours lui sont transmis.

Sahbi est maître de conférences. Il avait fini de rédiger sa thèse de doctorat quand ses études ont été interrompues par son arrestation. Condamné à la réclusion à perpétuité, il a vu sa condamnation commuée en peine d’emprisonnement de trente ans.

Abdelhamid Jelassi,ingénieur et dirigeant du Nahdha, est actuellement maintenu en isolement cellulaire à Borj al-‘Amri dans des conditions semblables à celles de Sahbi Atig et Bouraoui Makhlouf. Dans sa cellule, il y a un lit, une chaise, des toilettes et, depuis la récente grève de la faim, une télévision. Abdelhamid ne rencontre aucun autre prisonnier durant sa promenade quotidienne ou sur son trajet pour se rendre à la salle de bain ou au parloir.

Depuis son arrestation en avril 1991, Abdelhamid a fait un certain nombre de séjours en isolement cellulaire (dans la prison du 9 avril et dans celle de Gafsa) et en cellule de groupe. Selon son épouse, Mounia Brahim, le courrier n’était pas distribué pendant sa grève de la faim. Lorsqu’elle a pris fin, les lettres accumulées lui ont été transmises.18

Abdelhamid purge une peine de trente ans, qui était à l’origine une réclusion à perpétuité. Selon son épouse, il reçoit de quoi lire et la nourriture qu’elle apporte.

Lotfi Snoussi est aussi un responsable du parti Nahdha qui purge une peine de trente ans, après avoir été initialement condamné à la réclusion à perpétuité. Aujourd’hui emprisonné à Borj al-‘Amri, il a été placé en isolement cellulaire le 25 octobre 2003. Il s’est joint aux grévistes de la faim peu après son arrivée pour manifester contre les conditions de sa détention. Le premier mai 2004, il a recommencé sa grève de la faim en même temps que Ridha Saïdi (voir ci-dessous) et trois autres prisonniers à Borj el-‘Amri, pour exiger la fin de leur isolement.

Selon Faouzia, sa sœur, Lotfi n’a jamais été informé des raisons pour lesquelles il est placé en isolement. Leur famille s’est plainte de la situation par lettres envoyées par courrier recommandé au Directeur des prisons Ridha Boubaker, mais n’a jamais reçu de réponse.

Depuis 1991, Lotfi a connu la prison du 9 avril, celle de Mehdia et celle de Borj er-Roumi. La plupart du temps, il n’a pas été détenu en isolement cellulaire. Mais durant les premières années, Snoussi avait fait partie des prisonniers politiques qui, pendant certaines périodes, eurent les pieds enchaînés durant la journée, excepté pendant la promenade ou pour la douche. Faouzia a affirmé que Lofti n’est plus maltraité physiquement et que les entrevues avec la famille se déroulent correctement, bien que les gardes aient spécifié à Lotfi de ne pas s’attarder sur ses conditions de détention au cours de ses conversations.19 Le courrier est maintenant distribué, alors que souvent par le passé il était suspendu pendant de longues périodes. Il avait par exemple été interrompu un certain temps parce que l’une de ses filles lui avait écrit en anglais, selon Faouzia.

Aujourd’hui, l’isolement de Lotfi semble un peu moins strict que celui de la plupart des autres prisonniers politiques. Selon Faouzia, il peut communiquer avec un ami qui se trouve dans une cellule proche de la sienne et, pendant sa sortie quotidienne de quarante cinq minutes, il rencontre d’autres prisonniers et peut avoir de brefs échanges avec eux.

Lotfi peut acheter régulièrement des journaux pro-gouvernementaux. Mais, nous a précisé Faouzia, sa cellule est tellement peu éclairée que, pour lire, il doit rester debout devant le judas de sa porte afin de capter la lumière.

Ziad Douletli est actuellement en isolement à la prison du 9 avril de Tunis depuis trois ou quatre mois, d’après sa fille, Asma Douletli.20 Arrêté en 1990, Ziad a presque fini de purger la peine d’emprisonnement de quinze ans à laquelle il a été condamné à l’issue du procès de masse des membres de Nahdha accusés d’avoir essayé de renverser le gouvernement. Il a été incarcéré dans les prisons de Sfax, de Sousse, de Monastir et d’El-Kasserine. Il n’a pas toujours été gardé en isolement.

Ziad ne rencontre personne lors de sa promenade quotidienne ou lors de ses entrevues avec sa famille. Il n’a accès ni à la presse ni à la télévision, affirme Asma. Il a le droit de lire des livres mais pas ceux qui l’intéressent, ajoute t-elle.

Quand il voit sa famille, ils sont séparés par deux grilles en fer et trois où quatre gardes sont présents en permanence. L’un d’entre eux se tient dans l’espace entre les deux grilles, un autre reste du côté de la famille et un ou deux autres se tiennent aux côtés de Ziad. La visite dure environ quinze minutes. Asma a affirmé que le courrier circule sans problème entre lui et sa famille.

Mounir Ghaïth est en isolement cellulaire à la prison de Borj er-Roumi, près de Bizerte. Il y est arrivé en 2003 après avoir passé deux ans dans d’autres prisons.

Mounir, père de trois enfants, a été arrêté en 2001. Résidant en Italie depuis dix ans, il faisait un séjour en Tunisie lors de son arrestation. Mounir est l’un des rares prisonniers gardés en isolement qui ne soient pas affiliés au parti Nahdha. Un tribunal militaire l’a condamné à une peine d’emprisonnement de huit ans en janvier 2002 pour avoir participé selon l’acte d’accusation à la création du groupe terroriste les Partisans du fondamentalisme et de la tradition du Prophète (Ahl al-Jama’a w’as-Sunnah), lié à Al-Qaïda et opérant à partir de l’étranger.

Les avocats représentants Mounir et ses co-prévenus durant le procès prétendent que le tribunal militaire avait ignoré les allégations selon lesquelles les témoignages auraient été obtenus sous la contrainte, que les dates d’arrestation avaient été falsifiées et que le tribunal n’avait présenté aucune preuve convaincante contre les prévenus. Or la Cour de cassation a tout de même confirmé les peines de prison de Mounir et de ses co-prévenus en avril 2002.

Selon certaines informations, au moins l’un des co-prévenus, Jaber Trabelsi, se trouverait aussi en isolement cellulaire, purgeant une peine d’emprisonnement de huit ans.

L’épouse de Mounir, Essia Mejidiri, vit à Kairouan, à 225 kilomètres de la prison. Son mari lui avait confié que le personnel pénitentiaire lui avait expliqué qu’il était placé en isolement dans le but de l’empêcher d’exercer une mauvaise influence sur les autres prisonniers . Elle a ajouté que son mari ne parle pas beaucoup de ses conditions de détention pendant leurs entrevues car elles ne durent que « cinq minutes, dix au maximum », et qu’elles sont surveillées par des gardiens.21 Les lettres n’arrivent pas toujours à leurs destinataires, a-t-elle précisé.Selon elle, Mounir n’a pas de poste de télévision dans sa cellule.

Ridha Saïdi est placé en isolement collectif à la prison de Borj al-‘Amri. Il partage sa cellule qui fait trois mètres et demi sur deux et demi avec deux autres prisonniers politiques. Selon sa mère, Aziza Melki, ces trois personnes ne disposent sur cette base que de quatre mètres carrés d’espace libre pour se déplacer.22

Ridha, dirigeant du parti Nahdha, a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1992 au terme du procès de masse organisé devant un tribunal militaire, mais cette condamnation a été ultérieurement réduite à trente ans. Avant d’être transféré à Borj al-‘Amri l’année dernière, il avait purgé une partie de sa peine dans la prison de Mehdia ainsi que dans celle du 9 avril à Tunis. Il a la plupart du temps vécu en isolement cellulaire total ou en isolement collectif. Selon Aziza, Ridha n’a jamais reçu d’explication officielle sur les raisons de son isolement.

D’après Aziza, dans la cellule collective de Ridha, il y a deux lits superposés, une petite fenêtre, des toilettes, un lavabo et une lampe qui ne marche pas toujours. Il a entamé une grève de la faim le premier mai, en même temps que Lotfi Snoussi (voir ci-dessus) et trois autres prisonniers de Borj el-‘Amri, pour demander l’amélioration de ses conditions de détention. L’une de ses exigences a été satisfaite: une télévision a été placée dans sa cellule. Mais les cinq grévistes ont continué leur grève de la faim pour essayer d’obtenir la fin de leur régime d’isolement.

Ridha et ses deux camarades de cellule passent plus de temps à l’extérieur de leur cellule que les  détenus en isolement cellulaire, mais eux non plus n’ont pas le droit de côtoyer d’autres prisonniers. Selon sa mère, ils sortent de leur cellule chaque jour de 10h à midi et de 16h à 17h. Environ une fois sur deux, ils peuvent faire du sport. La cour où ils font de la gymnastique fait cinq mètres sur dix, a précisé Aziza. Ridha peut aussi aller à la bibliothèque de la prison mais il se plaint du peu de livres disponibles et de l’absence d’ouvrages récents.

La famille de Ridha ne lui rend visite qu’une fois par mois, en raison de la distance qui sépare la prison de leur domicile de Tinja, près de Bizerte. Les visites à Borj al-‘Amri sont limitées à vingt minutes. À part les trois ou quatre gardes qui sont présents en permanence, Ridha et ses proches ne voient personne durant leur entrevue. La sœur de Ridha a ajouté qu’à la prison du 9 avril les visites ne duraient que dix à quinze minutes.

L’isolement carcéral : normes internationales et conséquences sur la santé

Ce chapitre existe en anglais dans le document original mais n’a pas été traduit en français. Vous pouvez le consulter à l’adresse suivante :http://hrw.org/reports/2004/tunisia0704/

[4] La punition est souvent dure pour les grévistes de la faim. L’ancien prisonnier Khemaïs Ksila décrit l’isolement, l’enchaînement, les repas avalés de force et les passages à tabac des grévistes dans « Les prisons tunisiennes, vues de l’intérieur » [sur le web], www.euromedrights.net/francais/download_fr/ksila-rap_2000.doc (au 9 juin 2004).Ksila, vice-président de la LTDH, a été incarcéré dans la Prison du 9 avril de 1997 à 1999.

[5] Associated Press, « Les prisons tunisiennes peuvent être visitées par des organisations internationales, selon un ministre, » 21 avril 2004 ; voir aussi Mongi Gharbi, « Promouvoir les droits de l’Homme dans toutes ses facettes, » La Presse (Tunis), 21 avril 2004 et « Pomme de discorde entre le ministère et le Bâtonnat, » Le Temps (Tunis), 21 avril 2004 [sur le web], http://www.letemps.com.tn (au 9 juin 2004).

[6] « La L.T.D.H. témoigne », La Presse, 20 juillet 1991. Aussi repris dansLa Presse du 19 juillet 1991.

[7] La loi sur les associations prévoit des peines d’emprisonnement et des amendes pour les personnes qui apportent leur soutien à la tenue d’une réunion, ou participent ou organisent des réunions d’une organisation qui ne possède pas de statut légal.

[8] Middle East Watch (désormais Human Rights Watch) et International Human Rights Law Group, « Tunisia: Military Courts That Sentenced Islamist Leaders Violated Basic Fair-Trial Norms, » A Human Rights Watch Report, vol. 4, no. 9, October 1992 [online], www.hrw.org/reports/pdfs/T/TUNISIA/TUNISIA.92O/tunisia920full.pdf (au 9 juin 2004); Amnesty International, « Tunisia: Heavy Sentences after Unfair Trials, » septembre 1992, MDE 30/23/92; Fédération internationale des droits de l’homme, « Missions d’observation judiciaire devant le Tribunal militaire de Tunis », No. 160, octobre 1992; Lawyers Committee for Human Rights, « The Mass Trial of Islamists before Military Courts in Tunisia », 21 août 1992.

[9] L’Article 123 prévoit une peine de dix ans d’emprisonnement ainsi que d’autres peines pour  « Tout tunisien [qui] se met, en temps de paix, au service d’une armée étrangère ou d’une organisation terroriste opérant à l’étranger ». Voir Amnesty International, « Un tribunal militaire condamne des civils à de lourdes peines de réclusion », 31 janvier 2002, MDE 30/003/2002.

[10] Article 22 de la loi portant organisation des prisons (Loi 2001-52 du 14 mai 2001), publié dans le Journal officiel de la République Tunisienne du 18 mai 2001, No. 40, pp. 1312-1314. La même limite de 10 jours était mentionnée dans le décret sur les prisons qui s’appliquait avant la promulgation de la loi actuelle. (Décret 88-1876 du 4 novembre 1988, relatif au règlement spécial des prisons, article 16).

[11] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, France, 31 mars 2004.

[12] Nouri, qui a aussi fait six mois de prison pour avoir écrit l’article « diffamatoire », et sept mois supplémentaires pendant que l’enquête était menée sur d’autres chefs d’accusation, est maintenant Président de l’AISPP et continue à subir un harcèlement judiciaire orchestré par les autorités. Voir ci-dessus.

[13] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 1er avril 2004.

[14] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 26 mars 2004.

[15] Description faite par écrit des conditions de détention de Karim, préparée et communiquée par sa famille à Human Rights Watch.

[16] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 26 mars 2004.

[17] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 26 mars 2004.

[18] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 26 mars 2004.

[19] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 16 avril 2004.

[20] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 14 avril 2004.

[21] Entretien téléphonique réalisé par Human Rights Watch, Tunisie, 30 mars 2004.

[22] Entretiens téléphoniques réalisés par Human Rights Watch, Tunisie, 15 avril et 13 mai 2004.


RESUME DU RAPPORT DE HUMAN RIGHTS WATCH

Tunisie: des prisonniers politiques placés en isolement cellulaire pendant des années

(Paris, le 7 juillet 2004) – Le gouvernement tunisien maintient des dizaines de prisonniers politiques dans des conditions inhumaines d’isolement cellulaire. C’est ce que dénonce Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui.  

Le rapport de 33 pages intitulé « Tunisie: l’isolement cellulaire prolongé des prisonniers politiques » décrit comment les autorités tunisiennes continuent à maintenir en isolement prolongé jusqu’à 40 prisonniers politiques parmi les plus de 500 que comptent les prisons du pays. Cette politique viole la loi tunisienne ainsi que les normes pénales internationales, mettant à mal les affirmations du gouvernement qui prétend mener une réforme des prisons.     Certains de ces prisonniers politiques ont passé 13 ans en isolement, avec quelques rares périodes de répit. Le personnel pénitentiaire et les membres de leur famille qui leur rendent de brèves visites sont leurs seuls contacts humains directs. La plupart sont enfermés dans leur cellule 23 heures par jour, voire plus, et leur accès aux livres et aux autres médias est strictement limité.     « La Tunisie recourt à l’isolement cellulaire prolongé pour écraser les prisonniers et les idées qu’ils représentent », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. « Cette politique inhumaine ne sert aucun objectif pénal légitime ».     Tous les prisonniers en isolement prolongé sont des islamistes, pour la plupart dirigeants du parti interdit Nahdha. Les autorités ne leur ont pas dit pourquoi ils sont placés en isolement et elles ne leur ont donné aucun moyen de faire appel. Après avoir pourtant toléré le mouvement Nahdha pendant ses premières années au pouvoir, le Président Zine el-Abidine Ben Ali a, en 1990, déclenché une répression à l’encontre du parti qui s’est poursuivie jusqu’à ce jour.     La législation tunisienne interdit de recourir à l’isolement prolongé comme méthode de punition. Les normes pénales internationales stipulent que l’isolement cellulaire ne devrait être imposé que pendant des laps de temps relativement courts, au cas par cas et sous strict contrôle (notamment médical) et uniquement pour des raisons pénales légitimes touchant à la discipline et à la sécurité préventive. Il ne devrait pas être imposé pour empêcher les échanges d’opinions et d’informations politiques entre prisonniers.     « En dépit des récentes réformes des prisons en Tunisie, les détenus placés en isolement cellulaire sont toujours confrontés à des conditions atroces, » a déclaré Whitson.     Les prisonniers politiques sont enfermés dans de minuscules cellules dépourvues de fenêtres, sans aération ni éclairage suffisants. La plupart ont droit à moins d’une heure d’exercice par jour en dehors de leur cellule. L’absence de stimulation intellectuelle raisonnable et de relations sociales normales met en péril leur santé mentale.     Beaucoup de ces prisonniers ont mené des grèves de la faim illimitées pour exiger la fin de leur isolement cellulaire et une amélioration de leurs conditions.     Le gouvernement tunisien soutient néanmoins que Nahdha est un mouvement extrémiste qui cherchait à instaurer un état fondamentaliste en Tunisie. En 1992, il a obtenu la condamnation, devant des tribunaux militaires, de 265 dirigeants et partisans du parti Nahdha pour avoir prétendument fomenté un complot visant à renverser le gouvernement. Bon nombre des prisonniers se trouvant actuellement en isolement cellulaire proviennent de ce groupe.     Cependant, les organisations de défense des droits humains qui ont suivi les procès de 1992 les ont qualifiés d’inéquitables et ont conclu que les accusations de complot contre l’Etat n’avaient pas été prouvées. Lors de ces procès, les accusés n’ont été reconnus coupables d’aucun acte de violence. Depuis lors, Nahdha n’a été lié à aucune activité violente. Par ailleurs, aucun élément n’a établit que les prisonniers en isolement prolongé ont eu au cours de leur détention un comportement qui a justifié une mesure aussi extrême à leur encontre.     « Les prisonniers condamnés pour avoir fait usage de leur droit à la liberté d’expression ou d’association sans recourir à la violence ne devraient, pour commencer, pas se trouver en prison, » a ajouté Whitson. « Jusqu’à ce qu’elle décrète une amnistie, la Tunisie doit dès à présent mettre un terme à sa politique d’isolement cellulaire prolongé des prisonniers politiques ».     Human Rights Watch a accueilli favorablement un commentaire émis le 20 avril par le Ministre tunisien de la justice et des droits de l’homme, Béchir Tekkari, laissant entendre que la Tunisie pourrait accepter que le Comité International de la Croix-Rouge effectue des visites dans les prisons. Si les autorités ouvrent la porte des prisons à des groupes de surveillance indépendants, l’une des toutes premières priorités devrait être de rendre visite aux détenus en isolement prolongé.     Le rapport de Human Rights Watch se fonde en partie sur des entretiens réalisés auprès des proches de prisonniers placés en isolement cellulaire. Le gouvernement n’a pas donné suite aux demandes de l’organisation qui souhaitait avoir accès aux prisons et recevoir des informations concernant sa politique en matière d’isolement cellulaire.     Témoignage tiré de « Tunisie: l’isolement cellulaire prolongé des prisonniers politiques »     Wahida Trabelsi, épouse de Hamadi Jebali, un dirigeant du parti Nahdha actuellement en prison, a expliqué à Human Rights Watch jusqu’où vont les autorités pour limiter ses contacts humains. Elle a décrit ce qui se passe lorsqu’elle arrive à la prison le jour de la visite:     Tout s’arrête. Toutes les portes sont fermées et ni mon mari ni moi ne voyons les autres prisonniers. Il y a toujours au minimum quatre gardiens présents, au moins un derrière moi et trois derrière Hamadi. Il y a une grille entre nous et nous sommes à plus d’un mètre l’un de l’autre. En principe, la visite est censée durer au moins quinze minutes mais les gardiens peuvent l’interrompre s’ils désapprouvent notre conversation. La conversation se limite donc à « Ca va ?», « Ca va », ce genre de choses.  

LIEN WEB :http://hrw.org/french/docs/2004/07/07/tunisi9001_txt.htm


La Tunisie accusée de maintenir en isolement total des dizaines de prisonniers islamistes

 

Associated Press, le 7 juillet 2004 à 20h10

 

PARIS (AP) – Le gouvernement tunisien maintient en détention des dizaines de prisonniers politiques appartenant à la mouvance islamiste dans des «conditions inhumaines d’isolement cellulaire», accuse l’organisation Human Right Watch dans un rapport rendu public mercredi.

Le document de HRW précise que, sur les quelque 500 prisonniers politiques que compte la Tunisie, une quarantaine sont placés en isolement prolongé dans différentes prisons à travers le pays.

»Certains ont passé jusqu’à 13 ans en isolement total, avec peu de périodes de répit. Leur seul contact humain vient du personnel pénitentiaire et de brèves visites de proches. La plupart sont enfermés dans leur cellule 23 heures par jour et n’ont qu’un accès limité aux livres et aux médias», souligne l’ONG américaine.

Tous les prisonniers en isolement cellulaire sont des islamistes, en majorité des dirigeants du mouvement Nahda interdit depuis 1990, ajoute l’organisation, qui rappelle que la loi tunisienne proscrit l’isolement de longue durée utilisé comme sanction.

»Cette politique enfreint la loi tunisienne ainsi que le droit pénal international, contredisant les affirmations du gouvernement en matière de réforme des prisons», note HRW.


Tunisian jails run afoul of rights group

Human Rights Watch calls solitary confinement ‘inhumane’

By Agence France Presse (AFP) Wednesday, July 07, 2004

PARIS: Dozens of Tunisian political prisoners have been held for years in solitary confinement as part of a deliberate government strategy to crush the political opposition, Human Rights Watch (HRW) said in a report released Wednesday.

Up to 40 of around 500 political prisoners in the North African country, most from the Islamist Ennahdha group, are being held in solitary confinement which sees them locked in a tiny cell for up to 23 hours a day, in violation of international penal standards, the New York-based rights organization said.

Some have been in isolation for 13 years, according to the 33-page report, which says that such strict, long-term solitary confinement « threatens the mental health of the prisoners, denies them a means to challenge their being segregated, and violates international norms. » The only human contact the prisoners have is with wardens and, occasionally, visiting family members who cannot come within a meter of them, according to the report.

« Many do not receive the minimum one-hour period daily outside their cells for exercise. Many live in cells that lack a window providing natural light and a flow of air … inmates in solitary confinement cannot participate in the vocational and educational programs offered by the prison, and have very limited access to reading materials, » the report said.

« Tunisia is using long-term solitary confinement to crush political prisoners and the ideas they represent, » said Sarah Leah Whitson, executive director of HRW’s Middle East and North Africa division. « This inhumane policy does not serve any legitimate penal objectives. » Tunisian law forbids long-term isolation as a means of punishment, and international standards call for it to be used only for short periods and under supervision, the rights group said.


Tunisian prisoners ‘held in isolation’

By William Wallis

Human Rights Watch, the US based group, has accused Tunisia of keeping political prisoners in solitary confinement for years in a continuing effort to crush its Islamist movement.

Between 30 and 40 of a total of 500 political prisoners are held in isolation for up to 23 hours a day, in violation of Tunisia’s own penal codes, the group says in a report published today. Many have been there since the early 1990s.

The policy is driven « less by legitimate penological motives than by a political will to punish and demoralise these individuals and to crush the Islamist trend they represent, » the report says.

It calls on the government to free prisoners convicted for acts of express-ion or association and to improve conditions for the rest.William Wallis, Cairo

July 7 2004 5:00


Tunisia scare tactics slammed Human Rights Watch says dozens of Tunisian political prisoners are been held in solitary confinement to crush the political opposition.

Paris – Dozens of Tunisian political prisoners have been held for years in solitary confinement as part of a deliberate government strategy to crush the political opposition, Human Rights Watch (HRW) said in a report released on Wednesday.

Up to 40 of around 500 political prisoners, most from the Islamist Ennahdha group, are being held in solitary confinement which sees them locked in a tiny cell for up to 23 hours a day, in violation of international penal standards, the New York-based rights organisation said.

Some have been in isolation for 13 years, according to the 33-page report, which says that such strict, long-term solitary confinement « threatens the mental health of the prisoners, denies them a means to challenge their being segregated, and violates international norms. »

The only human contact the prisoners have is with wardens and, occasionally, visiting family members who cannot come within a meter of them, according to the report.

Crushing political ideas

« Many do not receive the minimum one-hour period daily outside their cells for exercise. Many live in cells that lack a window providing natural light and a flow of air… inmates in solitary confinement cannot participate in the vocational and educational programmes offered by the prison, and have very limited access to reading materials, » the report said.

« Tunisia is using long-term solitary confinement to crush political prisoners and the ideas they represent, » said Sarah Leah Whitson, executive director of HRW’s Middle East and North Africa division. « This inhumane policy does not serve any legitimate penal objectives. »

Tunisian law forbids long-term isolation as a means of punishment, and international standards call for it to be used only for short periods and under supervision, the rights group said.

Tunisian rights activists and prisoners have staged hunger strikes in a bid to draw attention to treatment of political opponents of the government of President Zine El Abidine Ben Ali.

Ben Ali has been urged by Western leaders to improve his country’s rights record, but rights groups and Tunisian activists have said the exhortations stop short of any meaningful criticism.

« Tunisia cannot claim to be respecting international human rights standards so long as it maintains such a regime of prolonged isolation of prisoners, » the HRW report said.

(Source : le portail britannique www.news24.com , le 6 juillet 2004)

Read the story online: http://www.news24.com/News24/Africa/News/0,,2-11-1447_1553529,00.html


Tunis accusé de sévices envers les détenus islamistes

Florence Beaugé

Le pouvoir tunisien maintient des dizaines de prisonniers politiques dans des conditions « inhumaines » d’isolement cellulaire. Ces détenus sont tous des islamistes, des dirigeants du mouvement interdit Nahda, pour la plupart.

Dans un rapport rendu public mercredi 7 juillet, Human Rights Watch (HRW) souligne que cette mise à l’isolement prolongé repose non sur une nécessité, mais sur une volonté politique de punir et d’écraser la mouvance islamiste ainsi que les idées qu’elle représente.

Sur les quelque 500 prisonniers politiques confirmés que compte la Tunisie, ils sont une quarantaine, estime HRW, à être placés en isolement prolongé. Certains ont passé jusqu’à treize ans en isolement total, avec « quelques rares périodes de répit ». La plupart de ces hommes sont enfermés 23 heures par jour dans des cellules minuscules et dépourvues de fenêtres ou d’aération. Ils n’ont qu’un accès limité aux livres et aux médias et ne rencontrent personne. Beaucoup n’ont pas droit à une heure quotidienne minimum à l’extérieur qui leur permettrait de faire de l’exercice physique.

CONDITIONS DE DÉTENTION

Cette politique « met en péril leur santé mentale » et viole la loi tunisienne et les normes pénales internationales, souligne le rapport. « Ce traitement n’a rien à voir avec le terrorisme. Il ne s’agit pas de gens placés en isolement car devant être interrogés, déclare au MondeEric Goldstein, directeur de recherche à Human Rights Watch et auteur de ce rapport. Ces détenus purgent une peine à laquelle ils ont été condamnés il y a longtemps. Leurs conditions de détention sont délibérément cruelles. Rien ne les justifie. »

Après avoir toléré Nahda pendant ses premières années de pouvoir, le président Ben Ali a déclenché une vive répression contre ce mouvement à partir de 1990. Depuis lors, la quasi-totalité des responsables de cette formation sont soit en prison, soit en exil.

Aucune organisation de défense des droits de l’homme n’a obtenu l’autorisation d’inspecter les prisons tunisiennes depuis 1991. En avril, le pouvoir a cependant laissé entendre qu’il pourrait accepter la visite du Comité international de la Croix-Rouge.

(ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU JOURNAL “LE MONDE” DATEE LE 08.07.04)


 

ملخص تقرير جديد صادر عن منظمة « هيومن رايتس ووتش »

تونس: الحبس الانفرادي الطويل الأمد للسجناء السياسيين

تـلـخـيـص

ما برحت الحكومة التونسية تودع بعض السجناء السياسين، الذين يتجاوز عددهم 500 سجين سياسي، رهن الحبس الانفرادي الصارم لفترات طويلة، وتعد هذه السياسة واحدة من أقسى مخلفات نظام السجن الذي كان سائداً في التسعينيات، حينما كانت الأوضاع في السجون أسوأ في مجملها؛ وهي سياسة تهدد الصحة العقلية للسجناء، وتحرمهم من سبل الطعن في مشروعية عزلهم على هذا النحو، فضلاً عن أنها تشكل انتهاكاً للمعايير الدولية التي تستوجب معاملة جميع المعتقلين على نحو إنساني يصون آدميتهم ويحترم الكرامة الأصيلة في كافة البشر.

وتحتجز السلطات التونسية اليوم ما يترواح بين 30 و40 سجيناً، معظمهم من زعماء حركة النهضة الإسلامية في تونس، في زنزانات انفرادية صغيرة لمدة 23 ساعة يومياً على الأقل؛ وقد أمضى بعض هؤلاء السجناء معظم السنوات الثلاثين الماضية رهن الحبس الانفرادي؛ أما الباقون فقد ظلوا شهوراً – أكثر من عام في كثير من الأحيان – بمعزل عن السجناء الآخرين. بل حتى فترات التريض اليومية القصيرة التي يُسمح لهم بقضائها « خارج » الزنزانة، وفترات ذهابهم للحمام للاغتسال تجري في الأغلب والأعم بمعزل عن بقية السجناء. وباستثناء المسؤولين في السجن، لا يتصل هؤلاء السجناء اتصالاً مباشراً بأي إنسان إلا أثناء الزيارات العائلية القصيرة؛ بل حتى عندئذ، لا يرون أي سجناء آخرين أو أقارب سجناء آخرين، وإنما الحراس المرابطين على مقربة منهم، الذين يدونون ملاحظات أثناء تحدث السجناء مع ذويهم.

ويقول الأقارب إن هؤلاء السجناء لم يبلغوا رسمياً بأسباب حبسهم الانعزالي، أو كيف ومتى تعيد إدارة السجن النظر في هذه القرارات. وهذا الطابع التعسفي للعزل وامتداده لغير أجل محدد يضاعفان من معاناة السجناء وعائلاتهم.

وثمة سجناء آخرون يُحتجزون في عزلة ضمن مجموعات صغيرة من السجناء؛ حيث يُحتجز السجين في زنزانة مع عدد صغير من السجناء الآخرين، يُمنعون جميعاً من رؤية غيرهم من السجناء، أو الوصول إلى مرافق السجن أو الأنشطة المتاحة لعموم السجناء. وفي عام 1991، أمر وزير الداخلية التونسي جميع أفراد أجهزة الأمن بالالتزام الكامل بقواعد الأمم المتحدة النموذجية الدنيا لمعاملة السجناء؛ بيد أن السجناء المعزولين في تونس يرزحون تحت وطأة ظروف تنتهك هذه المبادئ انتهاكاً سافراً؛ إذ لا يسمح للكثيرين منهم بقضاء ساعة واحدة على الأقل يومياً خارج زنزاناتهم لممارسة التمارين الرياضية. ويعيش الكثيرون منهم في زنزانات تفتقر إلى نوافذ تسمح بدخول الضوء الطبيعي وتدفق الهواء النقي. وتؤكد القواعد النموذجية الدنيا على ضرورة السماح للسجناء بممارسة أنشطة نافعة، غير أن السجناء المودعين في الحبس الانفرادي ليس بمقدورهم المشاركة في البرامج الحرفية والتعليمية التي يتيحها السجن، ولا يُسمح لهم بمطالعة المطبوعات إلا في أضيق الحدود.

وجميع أنظمة السجون في العالم لديها أسباب مشروعة لعزل فئات معينة من السجناء الذين تحتجزهم؛ غير أن ما دأبت عليه تونس من إيداع فئات مختارة من السجناء، أكثرهم من زعماء حزب النهضة المحظور، رهن الحبس الانعزالي لفترات طويلة لا يرجع إلى دوافع جزائية، فيما يبدو، بقدر ما هو راجع لإرادة سياسية تستهدف معاقبة هؤلاء الأفراد وتحطيم معنوياتهم، وسحق التوجه الإسلامي الذي يمثلونه. ولا يحق لتونس أن تزعم احترامها للمعايير الدولية لحقوق الإنسان ما دامت تحتفظ بمثل هذا النظام الذي يرزح فيه السجناء تحت وطأة العزلة أمداً طويلاً.

توصيات

**تؤكد منظمة هيومن رايتس ووتش من جديد دعوتها للإفراج عن جميع السجناء الذين أدينوا في تونس بسبب أفعال تتعلق بالتعبير عن الرأي، والتجمع، وتكوين الجمعيات أو الانتماء إليها، ممن لا يمتون بصلة للعنف أو لأي نشاط جنائي معترف به. أما بالنسبة لسائر السجناء الذين أدينوا بأفعال ذات دوافع سياسية، في سياق إجراءات قضائية لا تتفق مع المعايير الدولية للمحاكمة العادلة، فنحن نحث السلطات على إصدار عفو عنهم أو الإفراج عنهم ريثما يتم تقديمهم لمحاكمات جديدة وعادلة.

** وتحث هيومن رايتس ووتش سلطات السجون التونسية على تحسين الأوضاع المعيشية لجميع السجناء والمعاملة التي يلقونها في السجون، تمشياً مع كافة المعايير الدولية ذات الصلة بهذا الأمر، بما في ذلك تلك المنصوص عليها في القواعد النموذجية لمعاملة السجناء (التي اعتمدها مؤتمر الأمم المتحدة الأول لمنع الجريمة ومعاملة المجرمين، المنعقد في جنيف عام 1955، وأقرها المجلس الاقتصادي والاجتماعي بقراريه 663 جيم (د-24) المؤرخ في 31 يوليو/تموز 1957، و2076 (د-62) المؤرخ في 13 مايو/أيار 1977). ** ونحث السلطات بوجه خاص على وضع حد فوري للعزل الطويل الأمد للسجناء السياسيين، على نحو ما يُمارس حالياً. ولا يجوز عزل أي شخص إلا إذا اقتضت الضرورة ذلك باعتباره الملاذ الأخير. وحينما ترى السلطات مبررات لهذا العزل، فلا بد أن يكون الإجراء المفترض هو إيداع السجناء المعنيين في زنزانات أو أجنحة مع بعضهم البعض، بدلاً من الحبس الانفرادي.

** وتمشياً مع المعايير الدولية، فلا يجوز إيداع أي سجين رهن الحبس الانفرادي إلا لفترات قصيرة نسبياً، على نحو فردي، وتحت إشراف صارم، بمشاركة طبيب، على ألا يتخذ هذا الإجراء إلا لأسباب عقابية مشروعة على سبيل التأديب، أو لأسباب تتعلق بالأمن الاحترازي. وحينما يستخدم إجراء العزل لأسباب « احترازية »، فلا يجوز فرضه بهدف منع السجناء من تبادل الآراء والمعلومات السياسية، بل لا ينبغي فرضه إلا إذا أتى الفرد سلوكاً يظهر جنوحه المزمن للعنف أو خطورته بدرجة تشكل تهديداً بيناً وخطيراً لأمن السجن وسلامته.

** ويجب على السلطات التونسية أن تعلن المعايير التي يخضع لها إيداع السجناء في الحبس الانفرادي أو عزلهم عن سائر السجناء، وجميع القواعد والأوامر التنظيمية المتعلقة باستخدام هذا الإجراء. وحينما يصدر أمر بعزل السجناء، سواء لأسباب عقابية أو احترازية، فلا بد من تبيان الأسباب المحددة لذلك خطياً لكل فرد على حدة، وأن تُتاح له فرصة كافية للطعن في هذا الأمر بصفة دورية. ويجب على كبار المسؤولين عن التدابير الإصلاحية إعادة النظر بصفة دورية في مبررات عزل كل سجين، ثم تخضع قراراتهم بدورها للمراجعة من قبل سلطة مستقلة محايدة.

** ويجب على السلطات التونسية التحقق من أن الظروف التي يواجهها السجناء المعزولون احترازياً لا تنطوي على قيود تتجاوز ما تستوجبه الاعتبارات الأمنية المشروعة. ولا بد أن تسمح السياسات المتبعة للسجناء بأن يحيوا حياة بناءة، بل وتشجعهم على ذلك، وأن تقر بضرورة صون كرامتهم وقيمتهم الأصلية باعتبارهم بشراً. وحينما تقدم سلطات السجن على عزل سجين ما لأسباب احترازية، فمن واجبها إيجاد السبل الكفيلة بتحسين أوضاع هذا السجين تعويضاً له عن المشقة التي تنطوي عليها تلك القيود الإضافية على حرية حركته واتصالاته مع غيره من البشر. ** ويجب على السلطات التونسية الوفاء بما تعهدت به من الالتزام بجميع المعايير الواردة في قواعد الأمم المتحدة النموذجية الدنيا، ويشمل هذا ضمان ما يلي:

· إيداع جميع السجناء في زنزانات ذات نوافذ تسمح بدخول الضوء الطبيعي والهواء الطلق.

· السماح لجميع السجناء بقضاء ساعة واحدة على الأقل يومياً خارج زنزانتهم في مكان واسع بالقدر الذي يسمح لهم بممارسة تمرينات بدنية نشيطة.

· السماح لجميع السجناء بممارسة أنشطة نافعة، والاطلاع على طائفة واسعة ومتنوعة من المطبوعات.

· السماح لجميع السجناء بإرسال وتلقي الرسائل بدون أي تدخل أو تأخير تعسفي. كما توصي منظمة هيومن رايتس ووتش بأن تفتح السلطات التونسية سجونها، بما في ذلك وحدات عزل السجناء، أمام منظمات المراقبة المحلية والدولية المؤهلة، وهي خطوة ألمح إليها وزير العدل وشؤون حقوق الإنسان بشير التكاري في 20 أبريل/نيسان. ويجب على السلطات أن تسمح بإجراء مثل هذه الزيارات دون أي عوائق، وبلا إخطار مسبق، وعلى فترات منتظمة. ويجب على تونس أن تصبح من الدول الأطراف في البروتوكول الاختياري الملحق باتفاقية مناهضة التعذيب، الذي يسمح لخبراء دوليين مستقلين بإجراء زيارات منتظمة لأماكن الاعتقال في الأقاليم الخاضعة لولاية الدول الأطراف، بغية تفقد أوضاع الاعتقال، وتقديم توصيات لتحسينها.

** وإننا لنحث الاتحاد الأوروبي والجامعة العربية والولايات المتحدة وكندا، وكافة الدول التي تربطها بتونس علاقات ثنائية، على رصد أوضاع السجون؛ والحض على تيسير السبل أمام تدابير الرصد المستقلة، على نحو ما أشرنا إليه آنفاً؛ والإلحاح على السلطات التونسية، من خلال القنوات العلنية وغير العلنية، للتوفيق بين الأوضاع في سجونها وبين المعايير الدولية، بما في ذلك وضع حد للاستخدام التعسفي للحبس الانفرادي بدون مبرر ضد السجناء السياسيين.

** كما نحث الفريق العامل المعني بالاعتقال التعسفي، في الأمم المتحدة، على أن يوجه انتباهه إلى محنة السجناء السياسيين المحتجزين في عزلة طويلة الأمد في تونس، وأن يطلب من السلطات التونسية السماح له بزيارة السجناء المعزولين.

وصلة إلى التقرير :

http://www.hrw.org/arabic/reports/2004/tunisia0707.htm


 

السجون التونسية « تنتهك حقوق الإنسان »

بقلم : هبة صالح مراسلة بي بي سي في القاهرة تقول منظمة « هيومان رايتس ووتش » لحقوق الإنسان، والتي تتخذ من نيويورك مقرا لها، إن عشرات السجناء السياسيين التونسيين محتجزون في الحبس الإنفرادي منذ عدة سنوات. وقالت المنظمة إن هذا الاحتجاز يأتي في إطار استراتيجية حكومية تهدف إلى قمع المعارضة. وقالت المنظمة إن معاملة السجناء بهذا الشكل، تمثل انتهاكا للقانون التونسي والقوانين الدولية. وطالبت المنظمة السلطات التونسية بفتح سجونها أمام مفتشين محليين ودوليين.
سنوات من الوحدة
وتقول منظمة « هيومان رايتس ووتش » إن ما يقرب من أربعين سجينا سياسيا وجنائيا قضوا فترات حبس انفرادي لفترات طويلة، بلغت في بعض الحالات ما يقرب من 13 سنة. وتقول إن المساجين يحتجزون في زنازين ضيقة، غالبا لا يكون لها نوافذ، لفترات تصل إلى 23 ساعة يوميا أو أكثر. ولا يتصل السجناء بغيرهم من البشر سوى مع السجانين، ومع عائلاتهم خلال الزيارات القصيرة التي يحضرها الحراس أيضا. وتقول منظمة « هيومان رايتس ووتش » إن العديد من السجناء قد دخلوا في إضرابات لأجل غير مسمى عن الطعام احتجاجا على ظروفهم التي وصفت بأنها تشكل تهديدا على صحتهم العقلية. ومعظم السجناء السياسيين في الحبس الإنفرادي بالسجون التونسية هم من قيادات حزب النهضة الإسلامي المحظور. وهم يقضون فترات عقوبة عن أحكام صادرة عام 1992 وصفتها منظمة « هيومان رايتس ووتش » بأنها غير عادلة. ولم يدن أيهم بالقيام بعمل من أعمال العنف. وتقول المنظمة إن هذه المعاملة السيئة تأتي في إطار سياسة متعمدة تتبعها السلطات التونسية بهدف سحق المعارضة السياسية. ورحبت منظمة « هيومان رايتس ووتش » بتصريحات وزير العدل التونسي الأخيرة، والتي ألمح فيها إلى إن الدولة قد تفتح سجونها أمام اللجنة الدولية للصليب الأحمر. ولكن المنظمة في الوقت نفسه طالبت المجتمع الدولي بالضغط على تونس كي تفتح سجونها أمام التفتيش، وتصل بالمعاملة فيها إلى المعايير الدولية المقبولة.
 

 

 
المجلس الوطني للحريات بـتونس تونس في 7 جويلية ‏2004‏‏
محاكمة شبّان جرجيس محاكــمة وقائــيّة
أيّدت الدائرة الجنائية بمحكمة الاستئناف بتونس يوم الثلاثاء 6 جويلية 2004 الحكم الجائر بإدانة مجموعة شبان جرجيس، عمر راشد (22سنة) وحمزة محروق (22سنة) وعمر فاروق شلندي (22سنة) وعبد الغفار قيزة (22سنة) وأيمن مشارك (22سنة) ورضا بلحاج إبراهيم(37سنة). وقضت بسجن كل واحد منهم مدة 13 سنة سجنا، أي بتخفيف 6 سنوات و3 أشهر من الحكم الابتدائي عملا بالفصل 55 من المجلّة الجنائيّة القاضي بتوحيد الجريمة. كما انتصبت الدائرة الجنائية الخاصة بالأحداث بمحكمة الاستئناف بتونس لمدة سبع ساعات يوم 7 جويلية للنظر في قضية الطفل عبد الرزاق بورقيبة. وقضت بسجنه مدة 24 شهرا أي بتخفيف الحكم الابتدائي شهرا واحدا.
وقد صدر هذا الحكم متجاهلا كل الطعونات المقدمة طيلة تسع ساعات من قبل فريق من المحامين الذي أكد بطلان الحكم الابتدائي مثبتا جملة الخروقات التي صاحبت ملف هذه القضية منذ الإيقاف حتى صدور الأحكام، ومن أهمّها :
–       عدم الاختصاص الترابي المؤسس على تدليس المحاضر رغم كل الوثائق المثبتة لكون عملية الإيقاف قد تمّت بجرجيس ثمانية عشر يوما قبل التاريخ المسجل بالمحاضر التي تزعم أن ذلك قد تم بتونس. وقد اعتبر الدفاع أن الخروج عن الاختصاص قد اعتمد قانون مكافحة الإرهاب بمفعول رجعي ذلك أنّه يقضي بإفراد المحكمة الجنائية بتونس بالنظر في القضايا الموصوفة بالإرهابية. –       رفض المحكمة التثبت في التاريخ الحقيقي للإيقاف بالاستماع إلى الشهود ومنهم عمدة جرجيس السيد عبد السلام ضو الذي يتحلّى بنفس الدرجة من المسؤولية هو والشرطة العدلية التي قامت بالأبحاث الأوّلية بوصفه ضابطة عدلية. –        اعتماد اعترافات منتزعة تحت التعذيب، وقد وصف المتهمون أمام المحكمة طرق تعذيبهم ومنها تعليق عمر شلندي من يديه عاريا إلى السقف وضربه على كامل جسده وإنزال حمزة محروق إلى دهليز وزارة الداخلية وتعليقه بآلة رفع السيارات من قدميه عاريا وتخويف عمر راشد بسلك كهربائي وتهديده باغتصاب والدته وشقيقته وكذلك إدخال عصا في دبره… إلى غير ذلك. كما كشف حمزة محروق عن آثار تعذيبه التي ظلّت باقية بعد عام ونصف من إيقافه. وصرّح عبد الغفّار بن قيزة أنّه تعرّض إلى ممارسات فضيعة من التعذيب البدني، فقد تمّ تعليقه بواسطة السلسلة المشدودة إلى السقف بـ »قاعة التعذيب » وانهال عليه عدّة أعوان بالضرب المبرح على عدّة أماكن ببدنه وتم تهديده بالقتل. أمّا الطفل عبد الرزاق بورقيبة فقد تعرّض لشتى أنواع التعذيب ممّا خلّف له سقوطا في الأذن اليسرى وشللا نصفيّا في مستوى الوجه وأضرارا في العمود الفقري. وكان المحامون قد عاينوا أثناء جلسات التحقيق الأولى آثار التعذيب على جميع المتهمين وطالبوا بعرضهم على الفحص الطبي غير أنّ النيابة العموميّة شأنها شأن المحكمة الابتدائيّة رفضت الاستجابة لمطلبهم أو التحقيق في هذا الموضوع. وقد عبّر القاضي الطاهر السليطي عن لامبالاته بما شاهد وسمع، نافيا عن الباحث الابتدائي أيّ مصلحة في ارتكاب ذلك. –       إحضار محجوز أنكر المتهمون صلتهم به بل طالبوا بعرضه على خبير. ويتمثّل في وثائق مستنسخة من الانترنيت مجهولة المصدر والتاريخ. وأنبوب لصق صغير. ولم تثبت المحكمة وجود قنابل أو متفجرات أو وسائل إعدادها. وقد بيّن لسان الدفاع أن المواد التي ادعى الباحث أنها سرقت لاستعمالها في صنع متفجّرات (acide citrique + Hcl +Na oh) هي مواد تستخدم في التجارب العلميّة بالمخابر المدرسية وغير قابلة للتفجير إطلاقا، علاوة على عدم ثبوت سرقتها أو وجود شكوى في هذا الشأن صادرة عن إدارة المعهد المذكور. واكتفت المحكمة بالصور المستنسخة بل أكثر من ذلك تحدثت عن تحميل  » بازوكة  » عبر الانترنيت. 
 والمجلس الوطني للحريات يعتبر أنّ هذه المحاكمة:
·       هي محاكمة وقائيّة وفّرت للسلطات التنفيذيّة فرصة الاشتغال خارج القانون. انطلقت فيها الأبحاث من جهة غير مخوّلة قانونيّا للقيام بذلك وهي مصالح أمن الدولة الذي قام باختطاف مواطنين واحتجازهم بصفة سرية ومارس التعذيب ضدهم خلال 18 يوما. ·       توظّف في إطار ادعاء السلطة مشاركتها في المجهود الدولي لمكافحة الإرهاب عبر إيهام القضاء بحصول جريمة إرهابيّة لا وجود لها واستباحة كرامة مواطنين وحريتهم والاحتفاظ بهم رهائن سياسيّة لتوفير مادة لتقارير الحكومة التونسية عن نشاطها في مقاومة الإرهاب. ·       تفتقر مثل غيرها من المحاكمات السياسية في تونس لجميع مقاييس الضمانات القانونيّة التي يجب أن تتوفّر في المحاكمة العادلة ولذلك تعتبر باطلة كلّ نتائجها. ولكلّ هذه الأسباب يطالب المجلس بإطلاق سراح كلّ المحكوم عليهم في هذه القضيّة وإبطال كل التتبعات ضدهم وفتح تحقيق جدّي في موضوع اختطافهم وممارسة التعذيب عليهم. ويدعو السلطات التونسية لوضع حد لمثل هذه المحاكمات الوقائيّة التي تصاعدت وتيرتها في المدة الأخيرة.
الناطقة الرسمية سهام بن سدرين
 

محكمة استئناف تونسية تخفف أحكاما ضد ستة اسلاميين

تونس (رويترز) – قال محامون ومسؤولون حكوميون يوم الاربعاء ان محكمة استئناف خففت أحكاما بالسجن صدرت ضد ستة رجال ادينوا بالانتماء الى جماعة اسلامية متشددة والتامر لتنفيذ تفجيرات. وخففت عقوبة السجن الى 13 عاما بدلا من 19 عاما بعد مرور ثلاثة أشهر على قرار محكمة الاستئناف دمج بعض التهم المنفصلة الموجهة للمتهمين. وأثار الحكم الاول الذي صدرت في أبريل نيسان الماضي انتقادات من جانب جماعات لحقوق الانسان قالت ان الحكومة التونسية استغلت المحاكمة لتقديم أوراق اعتمادها كحليف قوي للولايات المتحدة في الحرب التي تشنها واشنطن ضد الارهاب. وكان الرجال الستة اعتقلوا مع طالب مدرسة عليا قبل 18 شهرا في مقهى للانترنت بينما كانوا يطالعون مواقع اسلامية متشددة في بلدة زارزيس الساحلية. وقال محامو الدفاع ان المحكمة لم تتمكن من تقديم أدلة على المواد والمعدات المستخدمة في تصنيع متفجرات. وقالت السلطات التونسية ان الرجال الستة اعترفوا بالتخطيط لشن هجمات وان محاكمتهم كانت عادلة. وقال مسؤول تونسي ان هؤلاء ينتمون لجماعة اسلامية تسمى كتائب النبي وانهم اعتقلوا وفي حوزتهم خطط لشن تفجيرات وخطة لمهاجمة مركز بحري للحرس الوطني التونسي في البلدة الساحلية.  

(المصدر: موقع سويس إنفو بتاريخ 7 جويلية 2004 نقلا عن وكالة رويترز للأنباء)


Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT )

 

Libérez les internautes de Zarzis

La cour d’appel de Tunis a prononcé ce soir mardi 6 juillet à 21h40 son verdict dans l’affaire des internautes de zarzis : Amor farouk Chalandi, Amor Rached, Hamza Mahroug, Ridha haj Brahim, Guiza Abdelgaffar, Ayman Mecharek..

Ils ont été tous condamnés à 13 ans de prison ferme, pour appartenance à une association de malfaiteurs visant à porter atteinte aux personnes et aux biens,détention et fabrication de matières explosives,vol et tentative de vol et tenue de réunions illégales…

Si les peines ont été allégées de 6 ans et 3 mois, le procès garde son caractère inique:refus d’audition des témoins, rejet de la demande d’expertise médicale pour déterminer les séquelles des tortures subies par la plus part des accusés, absence de preuves à charge, absence de confrontation….

L’ALTT (Association de Lutte contre la Torture en Tunisie)

     -condamne cette parodie de justice dont sont victimes de jeunes internautes à quelques jours de la tenue  de la réunion préparatoire du sommet mondial pour la société d’information.

    -appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle.

   -exige l’ouverture d’une enquête sérieuse et impartiale sur les actes de tortures et mauvais traitements dont ils ont été victimes.

Tunis le 6 Juillet 2004

Pour le Comité Directeur

La Présidente

Radhia Nasraoui

(Source : Communiqué publié par

alrazi.21@laposte.net sur la liste « Maghreb des Droits de l’Homme » le 6 juillet 2004 à 22:37:48)


 
Reporters sans frontières
 
TUNISIE  

Internautes de Zarzis : une condamnation sans fondement

 

La peine de six des internautes de Zarzis, de jeunes Tunisiens accusés d’avoir utilisé Internet pour préparer des attentats terroristes, a été réduite en appel de 19 ans et trois mois à 13 ans de prison. Cette condamnation est basée uniquement sur des aveux extorqués sous la pression et ne repose sur aucune preuve tangible.

Reporters sans frontières attend de la Cour de cassation qu’elle revienne sur ce jugement inique. « Le dossier d’accusation des jeunes de Zarzis est bien trop mince pour justifier une peine aussi lourde. Au cours du procès, leur utilisation d’Internet a servi à étayer des condamnations sans fondement. Nous appelons les gouvernements français, suédois et allemand à réagir fermement à ces condamnations, qui touchent des ressortissants ou des personnes résidant sur leur sol », a déclaré l’organisation. Hamza Mahrouk (21 ans), Amor Farouk Chlendi (21 ans), Amor Rached (21 ans), Abdel-Ghaffar Guiza (21 ans), Aymen Mecharek (22 ans) – de citoyenneté allemande et tunisienne – et Ridha Hadj Brahim (38 ans) ont vu leurs peines réduites de 19 ans et trois mois à 13 ans de prison. Les condamnations à 26 ans de prison prononcées par contumace contre Ayoub Sfaxi (21 ans), résidant en France et Tahar Guemir (20 ans), citoyen suédois et tunisien résidant en Suède, ont quant à elles été maintenues. Ces huit personnes avaient été jugées en première instance le 6 avril 2004.  Le dernier membre du groupe de Zarzis, Abderrazak Bourguiba (18 ans), condamné à 25 mois de prison le 16 avril 2004 par un tribunal pour mineurs, sera jugé séparément en appel. Le groupe de Zarzis a été dénommé lors du procès « les brigades du prophète ». Ayoub Sfaxi affirme pourtant n’avoir jamais entendu parler de ce nom, qui est selon lui une invention des autorités. Il explique ensuite qu’aucun de ses amis n’a pénétré dans l’enceinte de leur lycée, à Zarzis, pour y dérober des produits chimiques, comme l’indique l’acte d’accusation. Le dossier tente d’étayer la thèse d’un complot terroriste fomenté par des islamistes proches d’Al-Qaida. Le gouvernement tunisien espère ainsi éviter des réactions trop vives de la communauté internationale. Pourtant, ni l’appartenance des jeunes internautes à un réseau islamiste, ni leur volonté d’organiser des attentats n’ont été démontrées lors du procès. Aymen Mecharek, le ressortissant allemand, est par exemple accusé d’avoir tenté de ramener en Tunisie un bazooka, sans qu’aucun indice ne vienne appuyer cette supposition fantaisiste. Les condamnations reposent intégralement sur des aveux signés par les jeunes internautes. Cependant, selon leurs avocats, ces aveux n’ont aucune valeur car ils ont été extorqués sous la torture. Ces derniers ont annoncé leur pourvoi en cassation. La condamnation en première instance des Internautes de Zarzis n’avait suscité aucune réaction officielle des gouvernements français, allemand et suédois. Selon des chiffres de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), cités par le magazine en ligne Management & Nouvelles Technologies, l’activité touristique a progressé de 19% en 2004 (de janvier à juin) par rapport à la même période l’année dernière, notamment dans la région de Zarzis (+ 28 %). Près de 1 million de touristes européens sont entrés sur le territoire tunisien cette année, dont plus 160 000 Allemands. Reporters sans frontières a publié, le 22 juin 2004, un rapport sur les atteintes à la liberté d’_expression sur le Net en Tunisie, disponible intégralement sur : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10676

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Julien Pain Bureau Internet et libertés / Internet Freedom desk


Peine ramenée à 13 ans en appel pour six tunisiens condamnés pour terrorisme

par Patrick VAN ROEKEGHEM

             AFP, le 06.07.2004 à 23h30

            TUNIS, 7 juil (AFP) – Six jeunes internautes tunisiens ont vu  leur peine ramenée de 19 à 13 ans d’emprisonnement par la Cour  d’appel de Tunis pour l’usage d’internet « à des fins d’attentats  terroristes », a-t-on appris mardi soir de source officielle.

            Les membres du groupe, dénommé « Les brigades du Prophète »,  originaires de Zarzis (sud) et âgés de 18 à 22 ans, étaient  poursuivis principalement pour constitution de bande ayant pour  objet la préparation d’attentats, tentative de vol et détention de  produits explosifs.

            Six d’entre eux, incarcérés depuis février 2003, avaient été  condamnés en première instance le 6 avril dernier à 19 ans et trois  mois d’emprisonnement. Deux autres jugés par contumace s’étaient vu  infliger plus de 26 ans de prison ferme.

            « L’instruction a révélé que les membres de ce groupe avaient  constitué une association de malfaiteurs dans le but de préparer des  attentats contre les personnes et les biens », a-t-on indiqué  officiellement à Tunis.

            « Ils se sont introduits à deux reprises par effraction dans le  laboratoire du lycée de Zarzis pour y dérober des produits chimiques  servant à la fabrication d’engins explosifs après s’être procuré la  méthode de fabrication sur un site Internet », selon les autorités  tunisiennes.

            « Certains de ces éléments extrémistes s’étaient rendus à  l’étranger où ils ont sollicité le soutien logistique du réseau  terroriste al-Qaïda » d’Oussama ben Laden, a-t-on ajouté de même  source.

            La Cour d’appel a « confirmé le jugement en première instance sur  la culpabilité de tous les inculpés, mais ramené la peine des  inculpés présents à l’audience à 13 ans de prison », a déclaré cette  source, en précisant que tout au long du procès les inculpés « ont  bénéficié de toutes les garanties que leur confère la loi ».

            Interrogés par la Cour, les six prévenus détenus ont nié les  charges portées à leur encontre et affirmé avoir fait des aveux sous  la torture dans les locaux de la police, selon l’un de leurs  avocats, Me Samir Ben Amor.

            Les condamnés sont quatre lycéens (Hamza Mahrouk, Abdelaghaffar  Ghiza, Aymen Mcharek, Omar Rached), un étudiant (Omar Farouk  Chalendi) et un enseignant (Ridha Haj Brahim).

            Tahar Ghmair, résidant en Suède, et Ayoub Sfaxi, en France, étaient jugés par défaut, un septième membre du groupe, Abdelrazzak  Bourguiba, devant comparaître séparément devant un tribunal pour  mineurs.

             A l’annonce du verdict de la Cour d’Appel, l’avocate Radia  Nasraoui a dénoncé « un procès politique pour l’image du régime  voulant montrer qu’il est au premier rang de la campagne  anti-terroriste ».

            Selon elle, « il n’y a eu que des violations dans ce procès ».  « Pas de preuve, pas de délits, mais des aveux extorqués sous la  torture. C’est un déni de justice », a-t-elle protesté.

            L’avocate, militante des droits de l’Homme, s’est élevée  notamment contre le refus de la justice d’ordonner une expertise sur  les allégations de torture. Elle a appelé à un soutien international  pour la libération des condamnés et réclamé une « enquête sérieuse »  sur les sévices.

            Me Nasraoui a affirmé « ne pas se faire d’illusion sur l’issue  d’un pourvoi en cassation ».

            Le procès qualifié de « scandaleux » par des défenseurs des droits  de l’Homme, a été suivi mardi à Tunis par des observateurs mandatés  notamment par la Fédération des ligues des droits de l’Homme (FIDH)  et Amnesty International. Terésa Chopin, mère d’Omar Farouk  Chalendi, est également venue de France pour assister au procès.


Tunisie : réduction en appel des peines d’internautes « terroristes » de 19 à 13 ans de prison

par Bouazza ben Bouazza

Assciated Press, le  07.07.2004 à 01h39

            TUNIS (AP) — La cour d’appel de Tunis a ramené mardi soir de 19 ans et trois mois à 13 ans d’emprisonnement les peines prononcées en première instance dans l’affaire dite du « groupe de Zarzis », des jeunes de cette région du sud tunisien accusés d' »activités terroristes » et d’ « usage subversif » de l’Internet.

            Cette réduction des peines concerne six des huit inculpés qui étaient jugés en état d’arrestation. Elle ne bénéficie pas aux deux autres membres du groupe condamnés quant à eux par défaut à 26 ans et trois mois de prison ferme. Il s’agit des dénommés Tahar Guemaïr et Ayoub Sfaxi qui résident le premier en Suède et le second en France.

            Selon un communiqué officiel, les inculpés qui « appartiennent au groupe dénommé « les brigades du prophète », avaient été arrêtés (en février 2003) en possession de plans de fabrication d’engins explosifs et d’un plan d’attaque terroriste visant le poste de la garde nationale de Zarzis ».

            Ils étaient poursuivis notamment pour « constitution d’une association de malfaiteurs ayant pour but de préparer et de commettre un attentat contre les personnes et les biens par l’intimidation et la terreur.

            Les chefs d’accusation retenus contre eux portaient également sur la « tenue de réunions illégales, vol, fabrication, transfert et stockage de matières explosives ».

            En se référant à l’instruction, le communiqué avance que les membres du groupe avaient « commencé à mettre leur dessein à exécution en se livrant à des exercices de combat, en pénétrant à deux reprises par effraction au laboratoire du lycée de Zarzis pour y dérober des produits chimiques servant à la fabrication d’engins

explosifs, et ce après s’être procuré la méthode de fabrication sur un site Internet ».

            Toujours selon la même source officielle, « il est ressorti de la procédure judiciaire que certains des éléments extrémistes s’étaient rendus à l’étranger où ils ont sollicité le soutien logistique du réseau terroriste Al-Qaïda et d’où l’un d’eux (Aïmen M’charek) devait ramener le bazooka destiné à perpétrer des attentats en Tunisie ».

            Selon l’un de leurs avocats, les inculpés ont rejeté les accusations portées à leur encontre lors de leur interrogatoire mardi par la cour. Ils ont également nié que les objets saisis (des documents, de la colle et une carte de téléphone)leur appartenaient.

            Ils ont par ailleurs affirmé avoir fait l’objet de tortures au ministère de l’Intérieur, a ajouté Me Samir Ben Amor.

            De leur côté, les avocats de la défense ont axé leurs plaidoiries sur la « nullité de la procédure » engagée à Tunis alors que les prévenus avaient été arrêtés à Zarzis. Ils ont, en outre, soutenu que les accusations étaient « sans fondement ».

            « Le jugement en appel demeure quand même très sévère, le dossier étant complètement dénué de preuves à même d’étayer l’inculpation », a déclaré Me Ben Amor à l’Associated Press.

            Les accusés jugés en état d’arrestation sont quatre lycéens (Hamza Mahrouk, Abdelghaffar Ghiza, Aymen M’charek, Omar Rached), un étudiant (Omar Farouk Chalendi) et un enseignant (Ridha Haj Brahim).

            Un autre membre du groupe, Abderrazak Bourguiba, doit comparaître mercredi devant un tribunal pour mineurs.

            Le procès s’est déroulé en présence de diplomates occidentaux et d’observateurs étrangers dont des délégués de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), d’Amnesty International (AI) et de l’organisation Avocats Sans Frontières.


Sept internautes tunisiens dans la toile de Ben Ali Condamnés en avril dernier à de très lourdes peines de prison pour «activités subversives», des lycéens étaient jugés en appel, hier à Tunis.

Par José GARçON

Ayoub Sfaxi a 21 ans. S’il n’avait réussi à quitter la Tunisie pour la France il y a deux ans, il serait aux côtés des sept autres jeunes internautes de Zarzis, une ville du Sud tunisien, dont le procès en appel s’est ouvert hier à Tunis. En première instance, tous ont été condamnés à des peines allant de dix-neuf à vingt-six ans de prison pour «participation dans la planification et l’exécution de projets d’attentats à Zarzis», en réalité pour «activités subversives» liées à l’usage de l’Internet.

Manque de liberté. Condamné à dix-neuf ans ferme par contumace, Sfaxi raconte. «Avec Abderrazak Bourguiba, Amor Rached et Amza Mahrouk, des amis d’enfance, on était toujours ensemble.» Agés de 17 à 21 ans, les adolescents qui contestent le manque de liberté dans leur lycée, sont repérés par le proviseur. Et, circonstance aggravante dans la Tunisie de Ben Ali qui réprime d’une main de fer les islamistes ou tous ceux soupçonnés de l’être, ils font leur prière à la mosquée. «Un jour, pendant le ramadan, poursuit Sfaxi, un policier est entré derrière moi à la mosquée et m’a fait signe de sortir. L’imam est intervenu et le policier m’a dit: « on te connaît, on se reverra. »» Première interpellation des adolescents, première garde à vue au cours de laquelle on leur présente des dépositions. «J’ai dit que j’avais le droit de les lire, j’ai pris un coup violent sur la figure, j’ai compris que je devais signer.»

Quelques mois après, les lycéens participent à une manifestation étudiante. Début 2003, le patron d’un cybercafé les dénonce pour avoir consulté des sites islamistes. Nouvelle arrestation le 5 février 2003, nouvelles violences pour leur faire signer une déposition. La police saisi quelques CD-Rom, un tube de colle et des documents téléchargés sur Internet. Entre-temps, Sfaxi a quitté la Tunisie. «S’il y a des preuves dans ce dossier, qu’elles soient présentées à la défense», demande la FIDH. Sfaxi, lui, s’agace : «On est tous révoltés par la Palestine, on participait à des forums sur des sites sur l’islam, on posait des questions sur la prière, le jihad, on n’a pas le droit ? On nous a accusés d’être en relation avec Al-Qaeda, c’est quoi ça ? Ils nous ont accusés d’avoir ramené une kalachnikov de l’étranger. Comment on aurait pu la faire passer à l’aéroport?»

Pour la justice de Ben Ali, tout cela a un prix : huit lourdes peines de prison, après plus d’un an de détention arbitraire au cours de laquelle les internautes n’ont pas eu accès à un avocat, ignoré les charges qui pèsent contre eux et été torturés, comme l’affirment l’un de leurs avocats et la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH). Le tympan perforé et les symptômes de paralysie faciale de Abderrazak Bourguiba semblent en témoigner. La justice a néanmoins refusé toute expertise médicale.

Surveillance. Ce n’est pas la première fois que Ben Ali s’en prend à des internautes : avant le procès de Zarzis, Zouhair Yahyaoui, un cyberdissident, avait été condamné à deux ans de prison pour délit de presse sur son site. Et, en avril, la LTDH dénonçait la «surveillance ou l’interdiction d’accès aux sites internet» ­ notamment au sien ­, ainsi que la «manipulation du courrier électronique». Nourrissant une phobie telle à l’égard du Web qu’il en criminalise l’accès ­ deux autres groupes d’internautes sont actuellement incarcérés ­, Ben Ali entend néanmoins accueillir le… «Sommet mondial de la société pour l’information» en novembre 2005 ! «On a l’habitude des procès iniques, mais la condamnation des jeunes de Zarzis est un scandale pour la Tunisie qui veut organiser (ce) sommet», note Souhayr Belhassen, présidente de la LTDH.

Ce dossier pèsera en tout cas sur la visite de Michel Barnier, chef de la diplomatie française, prévue le 19 juillet. D’autant que la mère de l’un des internautes ­ en grève de la faim depuis le 23 juin ­ vient de demander à Jacques Chirac d’intervenir auprès de son homologue tunisien. Le verdict de la cour d’appel est attendu ce soir.

(Source: Libération du 7 juillet 2004)


 

TUNeZINE News Network

6 juillet 2004

Tunisie : En toute assurance sur les pas des Etats-Unis, d’Abou Gharib à Borj Erroumi

Les fiers gardiens de la tristement célèbre prison d’Abou Gharib ont fait des émules tunisiens. A moins que ce ne soit le contraire. Nabil El Ouaer, détenu islamiste du parti interdit Ennahdha, la trentaine et déjà treize ans de prison et auquel il reste, espérons-le (car en Tunisie, quand on est détenu d’opinion, même après accomplissement de sa peine, on n’est pas assuré d’être libéré !), une poignée d’années à accomplir a été sodomisé début juin par quatre détenus de droit commun sur ordre du directeur de l’établissement de redressement et de réhabilitation, la sinistre prison de Borj Erroumi. Le conditionnel n’a plus droit de cité. Malgré les multiples dénis et autres démentis railleurs officiels, le doute n’est plus de mise. Une lettre datée du 5/7/2004 adressée par la propre sœur de Nabil, Madame Samia El Ouaer, à l’AISPP (Association Internationale pour le Soutien des Prisonniers Politiques, non reconnue) fait état de pressions exercées par l’administration pénitentiaire sur son frère (le menaçant de lui coller une affaire de mœurs sur le dos) et sur sa famille (promettant que les responsables seront punis ! Ah ! Bon ? Ne s’était-il donc pas « rien passé » ? Les accusations n’étaient donc pas infondées ?) afin qu’ils retirent leur plainte…

Toujours est-il que, une fois n’est pas de coutume, un certain malaise aurait été ressenti en haut lieu. C’est ainsi que, toujours selon la lettre de la sœur de Nabil, Mr Zakaria Ben Mustapha s’est déplacé en personne le 28 juin, accompagné d’un envoyé de la présidence, à la prison de Bizerte où il a rencontré Nabil qui y a été transféré suite à cette affaire et a entendu ses doléances. Rappelons que Mr Ben Mustapha est le président du Comité supérieur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et que c’était lui qui avait permis, apparemment contre la volonté de l’administration pénitentiaire, à la mère de Nabil de le visiter le 23 juin, peu après les faits.

Nabil El Ouaer et sa famille tiennent bon. Maître Saïda Akremi, son avocate et SG de l’AISPP, a porté plainte auprès du parquet de Bizerte et a demandé à rencontrer son client mais n’y a pas encore été autorisée.

En attendant, des centaines de prisonniers politiques continuent de mourir de mort lente dans les mouroirs des cachots tunisiens, espérant qu’un flash douloureux tel la mort louche d’un détenu ou son abominable viol fasse un peu de lumière sur leur situation honteuse et indigne d’un pays qui se dit leader en matière des droits de l’homme. Devra-t-on attendre que ces flashs se rapprochent et se répètent à l’infini pour que le monde daigne y accorder son attention ? Ou bien le monde tournera-t-il pudiquement son regard chaste déjà trop imprégné par des images plus dures, jugeant trop banales les souffrances de quelques tunisiens qui « n’ont que ce qu’ils méritent » ?

Et ce ne sont pas de la vaseline ni des préservatifs que Nabil demande…

Présentation de Nabil Ouaer

الاسم واللقب : El Ouaer Prénom : Nabil Adresse des parents : Quartier El Ouardia – Tunis Age : environ 30 ans

– Elève en secondaire et mineur lors de son arrestation – Condamné à 15 ans de prison en septembre 1992 dans l’affaire d’Ennahdha par le tribunal militaire – Actuellement détenu à la prison Borj Erroumi de Bizerte (65 Km au nord de Tunis) – Privé de ses droits en tant que prisonnier (lecture, soins médicaux etc.) – A fait un nombre indéterminé de grèves de la faim pour réclamer ses droits les plus élémentaires. – Son entêtement à réclamer ses droits lui a valu maintes fois l’isolement et la privation de visites – A été victime d’humiliations diverses de la part des gardiens depuis son incarcération responsables de faiblesse physique et de stress psychique. – A subi neuf transferts punitifs depuis 1992 – A fait une tentative de suicide en 2002 – Début 2003, une agression de la part des gardiens et du directeur de la prison de Borj Erroumi lui occasionne une fracture de la main droite qui n’ a été traitée que tardivement. Il a été obligé de retirer sa plaint à cette occasion ayant eu peur pour sa sœur. – En juin 2004, il est agressé par le directeur de la prison de Borj Erroumi et ses agents et mis en isolement où il a été rejoint sur ordre de l’administration par quatre prisonniers du droit commun qui le violent.

TNN.


Constitution du Conseil de l’Initiative démocratique (Tunisie) – France

 

Initiative démocratique (Tunisie)

Conseil de l’Initiative démocratique – France

 

Communiqué

 

Le 18 juin 2004, une assemblée générale a eu lieu à Paris. Elle a rassemblé des militantes et des militants démocrates tunisiens (es) étudiants, associatifs immigrés, syndicalistes, intellectuels et militants politiques démocrates.

 

L’ordre du jour étant : la participation de l’immigration tunisienne en France et en Europe aux prochaines élections présidentielles et législatives d’octobre 2004 en Tunisie.

 

Après discussion, toutes les présentes et tous les présents ont exprimé leur adhésion à l’Initiative démocratique et leur soutien au travail accompli par les membres de l’Initiative démocratique en Tunisie.

 

Ils ont décidé la constitution d’un conseil de l’Initiative démocratique – France composé de :

 

Khaled ABICHOU : Coordonnateur

Mohamed-Lakhdar ELLALA

Rabah ARFAOUI

Assef YAHYAOUI

Ramzi M’HAMDI

Mlle Monia LOURIMI

Jamel BOUSSOFFARA

Mlle Merieyem ZEGHIDI

Me Habib KHEMIRI

TAHAR Ben HOUSSEIN

Noureddine NAJAR

Mohamed SMIDA

 

Paris le 19 juin 2004


احـتـفـاظ

لاحظت خلال متابعتي الطويلة لأشغال البرلمانيين ومداولاتهم وجلساتهم أن العديد من المعارضين يكتفون في التصويت بالاحتفاظ بأصواتهم.

 فتساءلت – لأن لي في « البوليتيك » عينا لا تبصر وأخرى لا ترى… « لماذا يحتفظ هؤلاء النواب بأصواتهم يا ترى؟! ».

 وبعد جهد جهيد ظفرت أخيرا بالجواب… وعرفت أنهم يحتفظون بأصواتهم لـيـُـعارضـوا  بها خارج مجلس النواب!

 

محمد قلبي

 

(المصدر: جريدة الصباح التونسية الصادرة يوم 7 جويلية 2004)

 

 

انتخابـات فــرع تونـس للمحاميـن:

صلاح الدين الشكـي رئيسـا جديـدا للفـرع

قائمة العشرة أعضاء المنتخبين لمجلس الفرع

تونس – الصباح باحت انتخابات فرع تونس للمحامين، التي اجريت باحد نزل العاصمةطيلة يوم اول امس، بأسرارها التي مثلت مفاجأة لدى العديد من المعنيين والمتتبعينلمشهد المحاماة في مساراتها الانتخابية لهياكلها الجديدة، وخصوصا فيما يتعلق برئاسةفرع تونس، التي آلت الى الاستاذ صلاح الدين الشكي على عكس ما كان يعتقده البعض ممنرشحوا أسماء اخرى لم تقدر في النهاية على منافسة الشكي.

* مفاجأة الشكي

منذ الدور الأول لانتخابات الفرع اتضح ان الشكي سيمر الى الدور الثاني وظل التنافس على المركز الثاني بين محمد الهادفي ونعمان بن عامر الى ان اتضحت احقية مرور الهادفي وخروج بن عامر من السباق بعدما كان العديد يرشحهما لكي يكونا معا في الدور الثاني وهم لا يعلمون بما يخفيه الشكي من مفاجأة أهلته لدخول الدور الحاسم من العملية الانتخابية صحبة محمد الهادفي، وذلك بعد ان انتهت نتيجة الدور الاول كما يلي:

الاول: الشكي بـ365 صوتا – الثاني: الهادفي بـ312 صوتا والثالث بن عامر بــ181 صوتا.

وفي الدور الاخير الحاسم لم يتحقق حلم الهادفي الذي انتظره انصاره وفاز عليه الشكي بفارق من الأصوات بلغ 73 صوتا (412صوتا مقابل 339صوتا).

وبعيدا عما احدثته التحالفات وخصوصا على مستوى الدور الثاني من تغيرات وانعكاسات على مسار وجهة الانتخابات، فان الارقام تثبت ان الشكي كان يتمتع بتأييد واسع من قبل العديد من زملائه المحامين وذلك منذ اطوار الدور الاول وان مهمته ككاتب عام متخلي لفرع تونس قد مكنته من استقطاب مساندة عدد كبير من اصحاب المهنة وصلت الى حد فوزه برئاسة الفرع.

* بين بن موسى والشكي..

لئن كان منتظرا ان يكون الهادفي او بن عامر رئيسا للفرع وبالتالي عضوا بمجلس الهيئة الجديدة الى جانب العميد المنتخب عبد الستار بن موسى باعتبار تقارب الوجهات الذي يتحدث عنه البعض، فان انتخابات هذه الدورة شاءت ان يبقى بن موسي والشكي جنبا الى جنب – مجددا –  في دفة تسيير هياكل المحاماة.

فقد كان الاثنان في رئاسة الفرع (بن موسى) وكتابته العامة (الشكي) خلال الدورة النيابية المنقضية وها هما يصعدان معا الى الهيئة الجديدة..ورغم ما يقال فقد عبّر العميد الجديد فورا اثر نهاية انتخابات الفرع عن تفاؤله لانضمام الشكي الى مجلس الهيئة الوطنية للمحامين وعبر عن استعداده «للتعاون مع كافة الاعضاء ورؤساء الفروع دون تمييز».

وقد اثنى الشكي بدوره على هذه البادرة مبديا استعداداته لخدمة المحاماة على مسمع من زملائه الذين حيّوا كلمته الاختتامية اثر انتخابه رئيسا لفرع تونس للفترة النيابية الجديدة 2007-2004.

* عضوية مجلس الفرع

لم تخل انتخابات عضوية مجلس الفرع من التنافس الشديد بين 43 محاميا مترشحا لتسفر في نتائجها النهائية على الفوز بالمقاعد العشرة للعضوية لفائدة الأساتذة:

نجيب بن يوسف، ريم الشابي، يوسف الرزقي، عامر المحرزي، عادل الشملي، رشاد الفري، محمد صالح رفيفة، هادية عتيق، الهادي المناعي ونور الدين الخضراوي.

* مكتب الهيئة الجديدة

أصبح بذلك مكتب الهيئة الوطنية الجديدة متكونا من العميد عبد الستار بن موسى والاساتذة شرف الدين الظريف، سميرة كاراولي، محمد جمور، شوقي الطبيب، عبد الرزاق الكيلاني، الهادي التريكي، يسر الشابي، حافظ البريقي، عبد الستار يعيش، مكي الجزيري وزهير قريسة.. وذلك في انتظار انضمام العضو الثالث عشر اثر عملية اختيار فرع تونس  لكاتبه العام الجديد والمقررة لبعد غد الخميس.

لطفي بن صالح

(المصدر: جريدة الصباح الصادرة يوم 6 جويلية 2004)


الجبهة النوفمبرية … تنتخب الأستاذ الشكي

« قهقهة التاريخ »
الأستاذ سراج هادي

لقد شكلت انتخابات 4 جويلية لرئآسة الفرع الجهوي للمحامين بتونس محطة بارزة في رسم ملامح خارطة   القوى والفعاليات  النشطة داخل قطاع المحاماة وأسقطت العديد من الأقنعة …أنه كان يوما له مابعده…

اذ أفرز الدور الأول من انتخابات رئاسة الفرع نتيجة ذات دلالة أولها سقوط مرشح أحد أجنحة التجمع الأستاذ نعمان بن عامر…..وثانيها بقاء الأستاذ  محمد الهادفي عضو مجلس الهيئة السابق(مهني مستقل) في مواجهة الأستاذ صلاح الدين الشكي كاتب عام فرع تونس السابق (تجمعي ونشط لمدة طويلة في شعبة  المحامين التجمعيين.)

أما الدور الثاني فقد أدى الى فوز الأستاذ صلاح الدين الشكي برئاسة الفرع بـ 413 صوت وحصول الأستاذ  الهادفي على 336 صوت.

فما هي الاستنتاجات الأولية الممكن استخلاصها من هذه الانتخابات ؟

 أولا:

  لقد أثبت التيار الاستقلالي  المهني الحقيقي قوته وحضوره  الفعال سواء على مستوى الخطاب أو التعبئة فاتضح بالتالي أن المحاماة مازالت قادرة على الصمود والمقاومة  من موقع المعارضة القوية القائمة على خطاب  وبرنامج وممارسة  مبدئية … فنجحت في ايصال مرشحها الأستاذ الهادفي للدور الثاني رغم حدة التشويه والدسائس.

ثانيـا:

ان انتخابات 4 جويلية أعادت رسم خارطة القوى والفعاليات داخل ساحة المحاماة بشكل جلي وحاسم  وعلى أسس واضحة اذ سجل تراجع حضور ونفوذ محامي الحزب الحاكم وخليته وضعف و انحسار المجموعة المتحلقة حول العميد السابق وانقراض PCOT مع بداية صعود تيار اليمين الديني و يقابل الجميع… صعود متنامي للتيار المهني المستقل بدعامة اليسار الوطني.

ثالثا: لقد شكلت انتخابات 4 جويلية مناسبة هامة في توضيح   عملية الفرز داخل قطاع المحاماة وأسقطت  العديد من الأقنعة  وعلى رأسها  ازدواجية الخطاب الكريهة، اذ كانت مناسبة لرسم خارطة التحالفات بصورة علنية موقفا ومسلكا وقطعت مع الأشكال القديمة … أشكال الكواليس السرية والخطاب المزدوج…فالذين التفوا حول الأستاذ صلاح الدين الشكي مجموعة من القوى والأشخاص تمثلت أساسا في:

1-

  التجمع الدستوري وخلية محاميه الذين تجندوا من خلال أبرز رموزهم  مثل نور الدين الغزواني  ومحمد العويني وعماد بالشيخ العربي وابراهيم الدخيلي مستعملين كل الامكانات المادية المتاحة لهم في تجنيد المحامين.

2-

  جماعة اليمين الديني( النهضويون) التي عبّرت عن عداء مقيت للتيار المهني المستقل واستعملت كل وسائل التشويه والدسائس  لاضعاف حظوظ مرشحه مما أدخل رمزه الأستاذ نور الدين البحيري في نوبة من الصراخ في بهو الفندق    « أنا مع بن علي …أنا مع بن علي « … مثبتا مرة أخرى عدائه لقيم الحرية والتقدم وتدعيما لقنوات الحوار مع السلطة وتقديم الخدمات لها على حساب مصالح المحامين واستقلالية هياكلهم.

3-

  جماعة العميد السابق التي انخرطت في حملة  لفائدة الأستاذ الشكي علنا ومن اليوم الأول بقيادة شيخهم معززين تحالفهم مع النهضويين وتذيّلهم للحزب الحاكم .

4-عناصر حزب العمال الشيوعي التونسي ،على قلتهم، اندفعوا في حملة هستيرية علنية لصالحمرشح « الفاشية الدستورية والفاشية الأخوانية » !!!

5-

  بعض العناصر الليبرالية المتفسخة التي نشطت في مجلس الحريات و تكنّ عداء فطريا لليسارالوطني .

6-

  بعض العناصر التي كانت ولازالت جسرا يربط  خلية التجمع الدستوري بالنهضويين داخل القطاع ومن ضمنهم الأستاذ شوقي الطبيب

7-

  أبرز رموز السمسرة في القطاع والتي ،لم نعهدها، تهتم  بالانتخابات… فوجدناها هذه المرة  متجندة بحماس فياض لدعم الأستاذ الشكي.

لقد عبرت كل القوى والفعاليات السابق ذكرها عن موقفها علنا وأمام مئات المحاميات والمحامين في سابقة فريدة رسمت مشهدا سينمائيا واضح المعالم … تعانقت فيه مختلف مكونات الجبهة النوفمبرية ومجسمة في نوبة راقصة ممزوجة بالقبل … ودموع الفرح … ممثلة في تعانق  العميد السابق مع الأستــاذ نورالدين البحيــري ( يمين ديني) مع الأستاذ نور الدين الغزواني (دستوري متبولس) مع الأستاذ عماد بالشيخ العربي (خلوي نشط) مع الأستاذ أنور القوصري  ( ثوري غني  عن التعريف)

فهل مازالت للعميد السابق والأستاذ أنور القوصري الجرأة للحديث عن الاستقلالية؟

من لم يع تاريخه بعد…  يجد نفسه مضطرا لتكرار أخطاء الماضــي.

ان المحاماة لا تنسى…

الأستاذ سراج هادي

         

محامي غير محايد


 
 ألف محام تونسي للدفاع عن صدام حسين

تونس ـ «الشروق»:

قال الأستاذ أحمد الصديق المحامي التونسي والعضو بلجنة الدفاع عن صدام حسين بتونس، إنه تم توجيه مراسلة باسم كمال حمدون علّو نقيب المحامين العراقيين يطلبون منه قائمة في أسماء زملائهم الذين سيدافعون عن الرئيس ليتمكنوا من التسجيل ضمن قائمة المدافعين عنه حسبما يقتضيه القانون العراقي.

وقال الأستاذ الصديق ان كافة أعضاء لجنة الدفاع عن صدام حسين بتونس مستعدون للسفر إلى بغداد للدفاع عن الرئيس وتحويل محاكمته إلى محاكمة لما أسماه بحكومة العمالة وللولايات المتحدة الأمريكية التي يعتبر سجلها الأثرى في العالم في ارتكاب الجرائم ضد الانسانية وضد الشعوب التواقة للتحرر.

ومن جهته قال الأستاذ فوزي بن مراد رئيس اللجنة، إن اتصالات مكثفة تجري حاليا مع هيئة الدفاع عن صدام حسين بالأردن، وقال ان أكثر من ألف محام تونسي مستعدون للدفاع عن حق الرئيس العراقي في محاكمة قانونية وعادلة وللدفاع عنه في كل الصور الممكنة، وأضاف بأن وفدا من لجنة الدفاع عن صدام حسين بتونس سيسافر قريبا إلى العاصمة الأردنية عمان لتنسيق كيفية الدخول إلى العراق المحتل.

وقال رئيس اللجنة «إننا نريد دخول بغداد ضمن موكب احتفالي يضم قافلة من الحافلات التي تقل المحامين من كافة أنحاء العالم دفاعا عن رئيس العراق المأسور لدى المحتلين وعملائهم» وأضاف أيضا «اننا نريد الذهاب إلى العراق عن طريق ضمّ كافة الحالات الراغبة في الدفاع عن صدام في تونس تحت مظلة الهيئة الوطنية للمحامين التونسيين خاصة بعدما أعرب العميد عبد الستار بن موسى عن دعمه ومساندته اللامشروطة لكافة الزملاء الذين سيدافعون عن الرئيس العراقي».

وقال الأستاذ بن مراد «إننا ننتظر قرار مجلس الهيئة الوطنية للمحامين الذي سيجتمع يوم الجمعة المقبل، وموقفه من الموضوع، واننا متمسكون باحترام هياكلنا القانونية ودفاعها عن القضايا العادلة».

وللإشارة فلقد تبنّت الجلسة العامة، للفرع الجهوي للمحامين بتونس، الذي يضمّ أكثر من ثلثي العدد الجملي للمحامين التونسيين، وهي أعلى سلطة، لائحة للدفاع عن الرئيس صدام حسين وكافة الأسرى العراقيين لدى قوات الاحتلال الأمريكي، وقد تبنى الحاضرون هذه اللائحة بالاجماع والتصفيق، وعبروا ضمنها عن «التنديد بالمحاكمة اللاشرعية واللاقانونية التي أقدمت على تنظيمها قوات الاحتلال الأمريكي البريطاني في العراق ومعها الحكومة العميلة المنصبة» وعن «المساندة للرئيس الأسير صدام حسين في تحديه وصموده أمام المحاكمة المؤامرة» وعبّر الحاضرون في لائحتهم عن استعدادهم للتطوع دفاعا عن رئيس العراق وكافة المعتقلين من أعضاء حكومته والمقاومين وناشدوا في ختام اللائحة «كافة الهيئات والمنظمات والفعاليات المؤمنة بمبادئ الحق والعدل والمناهضة بالامبريالية الأمريكية والصهيونية، فضح والتصدي لهذه المحاكمة المؤامرة». منجي الخضراوي

(المصدر: صحيفة الشروق الصادرة يوم 6 جويلية 2004)


 

Une conférence réclame la liberté d’_expression dans le monde arabe

LE CAIRE 07/07 (AFP) = Une centaine d’intellectuels et de représentants d’organisations non gouvernementales arabes ont accusé mercredi au Caire les régimes arabes de s’opposer à toute réforme et ont réclamé que soit accordée la liberté d’_expression et d’action politique.

        Dans un communiqué publié au terme d’une conférence de trois jours, les participants, venus de 15 pays arabes, ont appelé à ce que soit reconnu « le principe de l’alternance de pouvoir », que soit fixée « une durée aux mandat présidentiels », et ont demandé que les régimes monarchiques se transforment en « monarchies constitutionnelles ».

        « Les peuples arabes sont dans une impasse: d’une part ils doutent des véritables intentions ou du sérieux des initiatives internationales de réforme », et de l’autre, ils « réalisent que leurs gouvernements rejettent la réforme », affirme le communiqué.

        Dans le même temps, les peuples « n’ont pas la force nécessaire pour imposer à leurs gouvernements d’entamer des réformes », ajoute le communiqué de la conférence parrainée par l’Organisation égyptienne des droits de l’Homme (OEDH), le Centre du Caire pour les études sur les droits de l’Homme et la revue Politique internationale publiée par le groupe gouvernemental égyptien al-Ahram.

        Le communiqué estime que « le dernier sommet arabe de Tunis » en mai dernier « a présenté une nouvelle preuve que la majorité des gouvernements arabes refusent la réforme (…) et s’est contenté de souligner les bonnes intentions (des gouvernements) sans aucun engagement ou calendrier, comme ils ont lié la réforme au règlement de la question palestinienne ».

        « La fin de l’occupation israélienne est une revendication essentielle qui peut donner de l’impulsion à la réforme dans le monde arabe (…) mais on ne peut exploiter les souffrances du peuple palestinien pour faire obstacle aux réformes ou justifier les violations des droits de l’homme », ont ajouté les participants.

        « Les gouvernements arabes portent la responsabilité de l’humiliation que constitue le fait que la communauté internationale a dû présenter des initiatives de réformes politiques pour la région, en raison du refus constant des gouvernements de ces pays d’introduire des réformes », ajoute le texte.

        Les participants ont placé en tête de leurs revendications « la liberté de posséder des médias », « la liberté de créer et diriger des partis politiques, des syndicats et des ONG », ainsi que l’autorisation de la « liberté d’_expression et de réunion ».

        Ils ont réclamé « la levée des lois d’urgences dans les pays où elles sont en vigueur », ainsi que « l’abolition des lois et des tribunaux d’exception ».

        Les débats ont montré que les priorités différaient selon chaque pays arabe. Ainsi, en Egypte, les intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de transformer le régime en « république parlementaire », alors qu’un Syrie, l’important est d’abord d’instaurer « un Etat de droit » et qu’en Arabie saoudite, il faut « réformer l’établissement religieux et le séparer du pouvoir politique », selon le communiqué.


معارض تونسي: الإصلاح يبدأ من الخارج

القاهرة – أمير حيدر – إسلام أون لاين.نت/ 7-7-2004

 
 

اعتبر كاتب ومعارض تونسي أنه من الممكن أن تقوم الجاليات العربية في الدول الغربية، خاصة الأوربية منها بدور فاعل في الضغط على أنظمة عربية « استبدادية » -حسب وصفه- ومن بينها النظام التونسي؛ لإجبارها على إجراء إصلاحات حقيقية، على غرار ما فعلت الجاليتان البرتغالية والأسبانية قبل أكثر من ربع قرن في المساهمة في تحرير بلديهما من النظام الديكتاتوري.

وفي كلمة له حول الآليات التي يمكن اتباعها لتنفيذ إصلاحات حقيقية في تونس ألقاها خلال أعمال مؤتمر « أولويات وآليات الإصلاح في العالم العربي » الذي بدأ أعماله الإثنين 5-7-2004 بالقاهرة، رأى كمال العبيدي الكاتب والصحفي الذي يقيم خارج تونس، أنه من الممكن « الاستعانة بالجالية التونسية الموجودة في مختلف أنحاء العالم، وخاصة الدول الأوربية للضغط على النظام لإجراء إصلاحات حقيقية ».

وأشار إلى أن « العديد من منظمات المجتمع المدني والأحزاب التونسية المعارضة التي تطالب بإجراء إصلاحات فاعلة، تعمل على كسب التأييد في أوساط المهاجرين التونسيين، خاصة أوربا وكندا إيمانًا منها بضرورة تعبئة الطاقات والجهود في مواجهة الاستبداد مثلما فعل البرتغاليون والأسبان منذ أكثر من ربع قرن عندما قاوموا أنظمتهم الديكتاتورية ».

وأضاف أنه « لم يكن بالإمكان تفكيك الأنظمة الديكتاتورية في لشبونة ومدريد على سبيل المثال لولا مساهمة الجاليتين البرتغالية والأسبانية في الخارج في تخليص بلدانهم من براثن الاستبداد، وكذلك دعم المنظمات غير الحكومية والشخصيات في مختلف أنحاء العالم التي تؤمن بحق الشعوب في التحرر من الاستعمار والاستبداد ».

وأطاح البرتغاليون بأقدم نظام ديكتاتوري في أوربا الغربية في إبريل عام 1974 في ثورة عرفت باسم ثورة القرنفل، وبعدها بعام تقريبًا انتهت فترة حكم الديكتاتور الأسباني فرانكو.

التأثير بالحكومات الغربية

وفي توضيح لشبكة « إسلام أون لاين.نت » على هامش أعمال المؤتمر الذي يختتم أعماله الأربعاء 7-7-2004 قال العبيدي: « الجاليات العربية بصفة عامة والتونسية لم تَعُد مثل العقود الماضية مهمشة في مجتمعاتها الغربية، وإنما أصبح لها علاقات وثيقة بالأحزاب السياسية ومنظمات المجتمع المدني الأوربية المختلفة؛ لذلك يمكن للجاليات أن تمارس نوعًا من التأثير في حكومات الدول الغربية عن طريق هذه الأحزاب أو المنظمات الوثيقة الصلة بها » بالرغم من العلاقات الوثيقة بين هذه الحكومات ونظام ابن علي.

وأضاف أنه « من خلال تأثير الأحزاب السياسية والمنظمات المدنية من الممكن في نهاية المطاف أن تمارس الحكومات الغربية ضغوطًا فعلية على الحكومة التونسية لإجراء إصلاحات تتوافق ومطالب الشعب، خاصة أن النظام التونسي له مصالح مع هذه الحكومات ».

ويرى مراقبون تونسيون أن النظام التونسي فقد دعم بعض القوى السياسية الأوربية في عواصم ذات تأثير على السياسة التونسية، ومن بينها الحزب الاشتراكي الفرنسي المعارض الذي أعلن مؤخرًا مقاطعته رسميًّا لحزب التجمع الدستوري الديمقراطي الحاكم في تونس، غير أنهم ينوهون في الوقت نفسه بامتناع الحكومات الغربية ومن بينها الولايات المتحدة بوجه عام عن اتخاذ إجراءات ملموسة لإرغام النظام التونسي على اتخاذ خطوات إصلاحية، بالرغم من تبنيها مشاريع ومبادرات تدعو للإصلاح في العالم العربي. ويرجع المراقبون ذلك إلى العلاقات الوثيقة التي تربطها بنظام الرئيس ابن علي.

وقال العبيدي في كلمته أمام المؤتمر: « السلطات التونسية تمارس نوعًا من الاستبداد في العديد من القضايا المتعلقة بحقوق الإنسان والتعبير عن الرأي ليس فقط منذ تولي الرئيس زين العابدين بن علي مقاليد الحكم قبل نحو 17 عامًا، ولكن منذ حكم الرئيس السابق الحبيب بورقيبة الذي استمر في الحكم قرابة 30 عامًا ».

وأوضح العبيدي أن هناك مصادرة واضحة على « حرية التعبير وتكوين الأحزاب والجمعيات في المجتمع التونسي، فضلاً عن عدم تمكن التونسيين من اختيار نخبة حاكمة يتم محاسبتها وتغييرها عبر صناديق الاقتراع كلما لزم الأمر ».

أولويات الإصلاح

وقال: إن هناك قائمة من الأولويات ينبغي الاهتمام بها لإجراء إصلاحات تونسية « يأتي في مقدمتها إطلاق سراح جميع سجناء الرأي دون قيد أو شرط »، مؤكدًا أنه « لا يمكن الشروع في الإصلاح قبل تخليص حرية التعبير من كل القيود ». وتقدر العديد من المنظمات الحقوقية التونسية عدد سجناء الرأي في تونس بأكثر من 600 شخص.

ورأى العبيدي أن « الحكومة الاستبدادية لا يمكن أن تبسط نفوذها وتعزز سياستها قبل خنق حرية التعبير وإسكات الصحافة المستقلة »، مضيفًا أنه ينبغي أيضًا السماح بحرية تكوين الجمعيات والأحزاب واختيار النخبة الحاكمة.

وقال: « الدولة التونسية كانت في عهد بورقيبة تعتمد أساسًا على الحزب الحاكم للسيطرة على المجتمع، بينما يعتمد خلفه زين العابدين على أجهزة الأمن التي ازدادت فروعها وعدد أعوانها منذ مجيئه للسلطة ».

وأضاف قائلاً: « أحد الباحثين السياسيين الفرنسيين يُدعى فينسان جيسر رصد في أحد مؤلفاته الصادرة عام 2003 أنه يوجد اليوم في تونس شرطي لكل 75 مواطنًا، في حين تكتفي فرنسا بتخصيص شرطي واحد لكل 265 مواطنًا ».

وكان 5 أحزاب تونسية محظورة هي حزب المؤتمر من أجل الجمهورية، وحركة النهضة الإسلامية، وحزب العمال الشيوعي التونسي، والحزب الديمقراطي التقدمي، والتكتل من أجل الحريات والعمل، قد عقدت اجتماعًا في فرنسا في مايو 2004؛ لبحث سبل « إحلال نظام ديمقراطي في تونس بدل نظام الرئيس ابن علي »، حسبما صرح حينها المنصف المرزوقي رئيس حزب المؤتمر لشبكة « إسلام أون لاين.نت ».

وقد تزايدت الانتقادات الداخلية والخارجية في السنوات الأخيرة للنظام التونسي الذي كان يبرِّر في بداية التسعينيات إفراطه في استعمال الآلة الأمنية بمحاربة « التطرف الديني »، لكن هذا المبرر لم يَعُد مجديًا في السنوات الخمس الأخيرة من التسعينيات، حين واصل النظام تسخير ذات الآلة في مواجهة المعارضة اليسارية والعلمانية.

وتبدي المنظمات الدولية غير الحكومية في الغرب -خصوصًا تلك العاملة في مجال حقوق الإنسان- انزعاجًا كبيرًا من ممارسات النظام التونسي.

وكان الاتحاد الدولي للصحفيين قد قرر يوم 9-3-2004 تعليق عضوية جمعية الصحفيين التونسيين؛ بسبب قرارها منح جائزة باسم « حرية الصحافة » للرئيس ابن علي تقديرًا لدوره في هذا المجال، بينما تتصاعد الانتقادات ضده من قبل العديد من المنظمات الحقوقية الداخلية والخارجية لتقييده حرية الصحافة في بلده.

وينظم مؤتمر الإصلاح العربي كل من « المنظمة المصرية لحقوق الإنسان » و »مركز القاهرة لدراسات حقوق الإنسان » ومجلة « السياسة الدولية » التابعة لمؤسسة الأهرام الصحفية، ويشارك فيه نحو 50 شخصية فكرية وسياسية عربية ينتمي أغلبها لمنظمات حقوقية ويمثلون 13 دولة عربية.

(المصدر: موقع إسلام أون لاين بتاريخ 7 جويلية 2004)


الإصلاح العربي.. تباين الأولويات وغموض الآليات

القاهرة- عبد الرحيم علي- إسلام أون لاين.نت/ 7-7-2004

فشِل المشاركون في ندوة « أولويات وآليات الإصلاح في العالم العربي » التي تختتم أعمالها اليوم الأربعاء 7-7-2004 في القاهرة، في تحديد آليات تحقيق الإصلاح المنشود في المنطقة، والطرف الذي يمكن أن يُعهد إليه بها، في الوقت الذي اتفقوا فيه جميعا على أن أولويات الإصلاح تختلف من بلد إلى آخر حسب درجة التطور والانفتاح السياسي لكل بلد.

وأثارت بقوة قضية دور النخبة والجماهير في دفع الإصلاح نحو 50 شخصية تنتمي للنخبة الفكرية والسياسية العربية وشارك أغلبهم بصفتهم ممثلين لمنظمات حقوقية في 13 دولة عربية خلال الندوة التي بدأت الإثنين 5-7-2004.

وأكد أغلبهم على أن الإصلاح مهمة منوطة بالنخب العربية على مر العصور، غير أن بعض المتحدثين اختلفوا معهم، ودعوا إلى إيجاد حل لمشكلة « انعزال » هذه النخب عن الناس، مذكرين بما حققه التيار الإسلامي في الجزائر -على سبيل المثال- أوائل التسعينيات من انتصار في الانتخابات عندما اقترب من الناس بأطروحاته التي لم تتناول أصلا قضيتي الإصلاح والديمقراطية من منظور نخبوي.

خصوصية الأولويات

في المقابل اختلفت أولويات الإصلاح في كل بلد عربي وفق ما جاء في البحوث المقدمة للمؤتمر، وبالكلمات الملقاة، وتراوحت بين ضرورة الإصلاح الدستوري في البحرين، إلى إيجاد ملامح دولة القانون في سوريا، حتى الإصلاح الديمقراطي وتداول السلطة في مصر.

وكان لافتا أن عددا من النخب الفكرية التي تحدثت في المؤتمر أقرت بأنها لا تملك أية أدوات ضغط لتفعيل الإصلاح في مواجهة سلطات تقبض على السلطة بكل قوة وتقف حائلا في وجه التغيير بينما تمتلك كل أدوات القوة والمنعة.

التيار الإسلامي

في المقابل اتفق عدد كبير من هذه النخب، ومعظمها من تيارات غير إسلامية (ليبرالية أو يسارية أو قومية)، ومن بينهم أسامة الغزالي حرب، عضو مجلس الشورى المصري، الصحفي بجريدة الأهرام المصرية، على أن الفاعل الرئيسي في الشارع هو التيار الإسلامي؛ إلا أنها رأت في الوقت نفسه أنه لا يمكن ضمه لصفوف الجبهة الوطنية الساعية لإحداث التغيير إلا بعد إقدامه على عدد من « المراجعات الأساسية أهمها موقفه من الديمقراطية وقبول الآخر ».

واستشهد بعض المشاركين بالتجربة التركية التي شهدت وصول الإسلاميين للسلطة عن طريق ديمقراطي، غير أن قسما آخر رأى أن التجربة التركية تختلف اختلافا كبيرا من حيث التطور التي مرت به من نجم الدين أربكان إلى رجب طيب أردوغان، بالإضافة إلى ما أشار إليه بهي الدين حسن رئيس مركز القاهرة لحقوق الإنسان عندما أوضح أن جزرة انضمام تركيا للاتحاد الأوربي كانت وراء التغيير الذي حدث لطرفي المعادلة التركية: الأحزاب الإسلامية والمؤسسة العسكرية التي أبدت استعدادها لقبول تولي الإسلاميين السلطة من خلال الانتخابات انسجاما مع المعايير الأوربية الديمقراطية المطلوبة.

وشدد حسن على أن هذا الوضع غير موجود لدينا في البلدان العربية.

وفي هذا السياق حاول البعض التمييز بين رفض « الدولة الدينية » و »فصل الدين عن السياسة »، إلا أن الكاتب الصحفي المصري صلاح عيسى وهو يتحدث عن التجربة المصرية أكد رفض النخب المصرية لدمج السياسة في الدين مطالبا بإجراء « حوار عميق مع التيار الإسلامي للوقوف على مدى قبوله بالأطر والمبادئ التي اتفقت عليها كافة القوى لتكون حاكما بينها، قبل السماح له بالانضمام إلى نخبة التغيير ».

الغريب أن عيسى اعترف رغم ذلك بأن لهذا التيار « الشعبية الكبيرة »، إلا أنه أكد رغم هذا أن التغيير في نهاية الأمر « مسئولية النخبة وأن الشعبية التي يحظى بها التيار الإسلامي أكبر من إمكاناته »، الأمر الذي أثار تحفظ الكثيرين.

الذهنية العربية

في السياق نفسه أثار الدكتور محمد الرميحي جدلا كبيرا في المؤتمر عندما أكد على أن الذهنية العربية تتسم أصلا بـ »الوحدانية وعدم قبول الآخر »، الأمر الذي أعاد إلى الأذهان ادعاءات عدد كبير من المستشرقين حول الذهنية العربية الأحادية، حيث دأب المستشرقون على تبرير ما اعتبروه « تعصب العرب والمسلمين وتخلف بلدانهم » إلى « ذهنيتهم الجامدة ».

وقد رد الكثيرون على الرميحي بأن جمود الذهنية العربية جاء نتيجة لسنوات طويلة من القهر والاستبداد والاستعمار، وليس مكونا أصيلا بها، وشدد الجميع على أن الحرية وإعمال مبادئ الديمقراطية هي الحل الوحيد لعلاج تلك الذهنية.

التحرير أم الإصلاح؟

وكان من أهم الإشكاليات التي أثارت جدلا حادا بين المشاركين سؤال المحور الرابع للنقاش والذي دار حول ما إذا كان الإصلاح مرتبطا شرطيا بتحرير العراق وفلسطين، حيث رأى الدكتور شبلي ملاط المحامي والأستاذ بجامعة القديس يوسف بلبنان أنه « لا يمكن تحرير العراق وفلسطين قبل تحرير الجماهير العربية وإحداث تغيير حقيقي في تلك البلدان يسمح بتداول السلطة في قمة الهرم الحاكم في كل البلدان العربية بشكل دوري ».

ورد عليه فريد زهران الناشط السياسي المصري بالتشديد على « تعقد هذه القضية بشكل يصعب معه حسمها بهذه البساطة »، ودلل زهران على رؤيته بالقول « هناك على سبيل المثال قوى عربية لا ترى الإصلاح كما نراه في الديمقراطية وحرية التعبير وقبول الآخر، ولكنها في نفس الوقت تشاركنا هم السعي نحو تحرير بلداننا العربية المغتصبة في فلسطين والعراق ».

وأضاف زهران « فإذا ما قلنا بهذه الأولوية فلا يمكن بالطبع العمل مع هذه القوى، وإن قلنا بالأخرى لن نصل إلى الإصلاح المنشود في بلادنا ».

وختم بهي حسن الجدل مشيرا إلى أن القضيتين العراقية والفلسطينية تتجهان بشكل أو بآخر « نحو الحل، بينما سنظل نتحدث نحن هنا عن إصلاح يبدو في نهاية الأمر مستحيلا ».

(المصدر: موقع إسلام أون لاين بتاريخ 7 جويلية 2004)


أميركا تطلق برنامجا لتدريب التنفيذيين ورجال الأعمال من الشرق الأوسط وشمال أفريقيا لدعم مجهودات الإصلاح الاقتصادي والسياسي

لندن: «الشرق الأوسط»

ينتهي في نهاية الشهر الحالي التسجيل لبرنامج تدريب التنفيذيين وأصحاب الأعمال من الشرق الأوسط بالولايات المتحدة الذي سيعقد في مدينة سانت دياغو بولاية كاليفورنيا الاميركية قريبا. ويتولى إدارة برنامج تدريب التنفيذيين وأصحاب الأعمال من الشرق الأوسط بالولايات المتحدة (MEET U.S.) وتقوم بتنفيذه مؤسسة تنمية الشركات (FED) بالتعاون مع مؤسسة امديست (مؤسسة أميركا ـ الشرق الأوسط للخدمات التعليمية والتدريبية(AMI(DEAST) ، ووزارة الخارجية، ووزارة التجارة الأميركية. ويسعى هذا البرنامج لتحديد وتنمية ودعم مجموعة رئيسية جديدة من القيادات في قطاع الأعمال لمنطقة الشرق الأوسط وشمال أفريقيا. ويوفر البرنامج مهارات التدريب، والشبكات المهنية، وأنظمة دعم المتدربين المتخرجين من البرنامج لزيادة مهارات القيادة للمديرين وأصحاب الأعمال بالشركات النامية. ويهدف البرنامج إلى مساعدة المتدربين الواعدين من التنفيذيين والمديرين وأصحاب الأعمال في تحقيق تطلعاتهم لبناء شركات ناجحة ونامية تساهم في النمو الاقتصادي ورفاهية المجتمع بمنطقة الشرق الأوسط وشمال أفريقيا، كما يشجع البرنامج مشاركة النساء بدرجة كبيرة. ويقبل برنامج تدريب التنفيذيين وأصحاب الأعمال من الشرق الأوسط بالولايات المتحدة (MEET U.S.) المواطنين من الدول والمناطق التالية، الجزائر، البحرين، مصر، العراق، وعرب اسرائيل، الأردن، الكويت، لبنان، المغرب، عمان، قطر، السعودية، تونس، الإمارات العربية المتحدة، الضفة الغربية وغزة، واليمن. ويتكون التدريب من برنامجين مميزين أحدهما تم تصميمه لكبار التنفيذيين من الشركات الساعية إلى النمو والذي من المقرر تنفيذه بسانت دياغو في ولاية كاليفورنيا الأميركية، ومدته أسبوعان، ومن المقرر أن يضم 35 من التنفيذيين من عدد من الصناعات. ويشترط على المتقدمين للالتحاق بالبرنامج أن تكون لديهم خبرة عملية أكثر من 10سنوات، وأن يكون لهم سجل جيد في العمل مع المجتمع وأن يظهروا قدرة كبيرة على القيادة في كل المجالات في شركاتهم ومجتمعاتهم ودولهم. في حين يركز برنامج التدريب الثاني على صناعات محددة والقيادات الناشئة الشابة في الشركات الساعية إلى النمو، وسيتكون من ثلاث مجموعات منفصلة تتناول أنشطة محددة، ويشترط على المتقدمين للالتحاق بالبرنامج أن تكون لديهم خبرة عملية تتراوح من 5 إلى 10 سنوات.

(المصدر: صحيفة الشرق الأوسط الصادرة يوم 7 جويلية 2004)


مجتمع المعلومات هو مجتمع الحريات

د. أحمد القديدي (*)

اجتمع في تونس خلال الأيام الماضية خبراء من كل دول العالم للإعداد للقمة العالمية للمعلومات ومجتمعات المعرفة التي سوف تنعقد عام 2005 بتونس، وهي القمة التي تشرف عليها منظمة الأمم المتحدة وتشترك فيها المنظمات المستقلة وغير الحكومية المعنية بشؤون مصير العولمة الحقيقية أي عولمة السلام العالمي بدون حدود ولا هيمنة ولا بهتان، ولعل هذه القمة إذا ما كتب لها الانعقاد تهتم بالمصيبة العربية الكبرى، التي هي غياب مجتمع المعرفة واستفحال الفجوة الرقمية بيننا وبين دول العالم، وتخلف المجتمعات المدنية عن المشاركة الفاعلة في اتخاذ القرارات وتنفيذ المخططات وتحديد ملامح المصير العربي المشترك، واني حين أستمع إلى رغبات المنظمات العربية غير الحكومية للمشاركة في جدول أعمال القمة المنتظرة أتحمس لذلك إيمانا مني بأن الحكومات وحدها لا تمتلك العصا السحرية لحلحلة كل إشكاليات مستقبل المعلومات والحريات، وأن مجهودات الحكومات مهما صدقت نواياها تظل منقوصة وبلا تأثير إذا لم تتحمس لها خلايا المجتمع المدني وقواه الحية لتجسدها على الميدان وتجريها مجرى التطبيق،

وقد يكون من نوافل الكلام التأكيد على أن الإصلاحات الكبرى المنتظرة من العالم العربي لا يمكن أن تتحول إلى واقع إلا من خلال إنجاز المجتمع المعرفي، وهذا المجتمع هو القادر على التعامل مع العالم بالمعلومة والإعلام والعلم، والمتمكن من أدوات المعرفة الحديثة المتاحة على شبكات الكمبيوتر والفضائيات ووسائط الاتصال، وهذه النقلة النوعية من مجتمعات عربية مستهلكة للمعرفة إلى مجتمعات عربية منتجة للمعرفة هي كذلك نقلة سياسية بالضرورة، من الحكم الشمولي التقليدي إلى الحكم الصالح الحداثي، فالمطلوب من القمة المعلوماتية العالمية المتوقعة في تونس أن تحدد بذكاء ملامح المجتمعات الجديدة في عالم الغد، هذا الغد الذي بدأ اليوم دون أن ينتظرنا، بل شرعت الأمم الأخرى تستعجل خطواتنا نحو الاندماج في عالم المعرفة والذكاء وقوة التعاطي مع العصر،

وقد وردت في تقرير التنمية البشرية العربية الذي صدر عن صندوق التنمية التابع لمنظمة الأمم المتحدة إحصاءات مفيدة عن مدى تخلفنا في معدلات المستخدمين لشبكة أنترنت من مجموع السكان «وهو مؤشر مهم للدخول في عالم المعرفة»، فكان المعدل العربي العام حوالي 12 بالمائة، بالطبع مع اختلافات كبيرة، تتراوح على سبيل المثال من نسبة 34% في دولة الإمارات و27% في دولة قطر و26% في البحرين و21% في الكويت و19% في لبنان و15% في المملكة السعودية إلى مجموعة ثانية من الدول العربية تدور معدلاتها حوالي العشرة بالمائة مثل الأردن وليبيا وتونس ومصر وسوريا والسلطنة، إلى حزمة ثالثة من الدول التي ظلت جهودها محدودة كالجزائر 6% واليمن 2.2% والسودان 1.4% وموريتانيا 1%،

ونحن حين نضرب مثال الأنترنت فلأنه أصبح اليوم لا ناقل الخبر والمعلومة فحسب بل وأساسا ناقل المعرفة والخبرة، إلى جانب كونه أداة العولمة الأولى من حيث هو القادر على الغاء الحواجز والحدود وتخطي عقبات الزمن باختصاره، وقد أثيرت في اجتماع تونس الأخير إشكالية السيطرة على الشبكة، وذلك على صعيدين: الأول رفض الدول النامية أن تكون الهيمنة للولايات المتحدة وحدها، والثاني رفض ممثلي المجتمعات المدنية ان تكون الهيمنة للحكومات على حساب الحريات والحقوق المضمونة في الدساتير نظريا، وتعطل النقاش أكثر من مرة لايجاد نوع من الوفاق في هذه المحاور الشائكة، لأن الامر يتعلق بمستقبل العالم والمزيد من تحقيق المكاسب للحريات والعدل واحترام حقوق الانسان، ونحن نرى أن أحد أسباب هذه الاختلافات، أو بالأحرى الخلافات، يكمن في انعدام التشريعات المقننة للاتصال الإلكتروني، أو قل البطء الكبير في وضع القوانين الضابطة للشبكة، مثلما وضعت الدول من قبل التشريعات المقننة للصحافة المكتوبة، ويتفاقم هذا الفراغ التشريعي لدى الأمم المتخلفة فنراها تتخبط لمراقبة الشبكة وفرض القيود على مستخدميها بعقلية الخمسينيات وأوهام الوحدة القومية وأحلام قوى الشعب العاملة وبالروح والدم نفديك، بينما العالم تغير والإنسان تحرر والحدود بصدد التلاشي والمعرفة تتدفق بخيرها وشرها وقضها وقضيضها على الأجيال الشابة المتعاقبة المستنيرة.

نحن نأمل أن تكون قمة تونس المقبلة حول مجتمع المعلومات التي ستنعقد في نوفمبر 2005 تتويجا لجهود مكثفة تشترك فيها المؤسسات الرسمية ومنظمات المجتمعات المدنية في الدول العربية حتى نبلغ مستوى سد الفجوة الرقمية بيننا وبين بقية خلق الله، وهي فجوة تتسع بسرعة عجيبة، وليست فجوة رقمية فحسب لأنها تشكل كذلك فجوة حضارية شاملة، وفجوة ثقافية مهولة، ولكن خاصة فجوة في الحقوق والحريات وإنتاج المعرفة.

(*) جامعي تونسي مقيم بالدوحة

(المصدر: صحيفة الشرق القطرية الصادرة يوم 7 جويلية 2004)


بسم الله الرحمن الرحيم
حلقات من كتاب: جاذبية الإسلام (3) ـ الفصل الأول: آل إبراهيم.. وخاتم النبيين

عيسى المسيح عليه السلام في القرآن الكريم

بقلم: د. محمد الهاشمي الحامدي

كاتب تونسي

لا يمكن للمسلم في أي زمان أو مكان أن يكون معاديا للسامية أو مبغضا لليهودية. وكذلك لا يمكن للمسلم في أي زمان أو مكان أن يكون معاديا للمسيح عليه السلام أو مبغضا للمسيحية: « ولقد آتينا موسى الكتاب وقفينا من بعده بالرسل. وآتينا عيسى ابن مريم البينات وأيدناه بروح القدس ». (القرآن الكريم، سورة البقرة: 87).

 فإيمان المسلم بنبوة موسى وعيسى عليهما السلام شرط من شروط صحة إيمانه كمسلم. وأي شيء غير هذا لا يقبل منه كما تدل على ذلك بقوة عقائد الإسلام وتقاليده. ثم إن موسى وعيسى عليهما السلام فرعان بارزان في شجرة الرسل الكرام الذين أرسلهم الله بالهدي الصحيح الى الأمم السابقة: « شرع لكم من الدين ما وصى به نوحا، والذي أوحينا اليك، وما وصينا به إبراهيم وموسى وعيسى: أن أقيموا الدين ولا تتفرقوا فيه ». (القرآن الكريم، سورة الشورى: 13).

ترد قصة عيسى عليه السلام في مواضع كثيرة في القرآن الكريم. أما الخاصية المشتركة بين هذه المواضع فهي التبجيل الكبير لزعيم الديانة المسيحية. اختاره الله بعلمه وحكمته لمهمة جليلة، فكانت البشارة به لأمه حدثا ضخما في تاريخ الإنسانية. وكلما نظر الباحث عن الحقيقة في القرآن الكريم، فإنه سيجد آيات كثيرة توضح بشكل جلي المكانة العظيمة لعيسى عليه السلام عند المسلمين، وتحدد جوهر دعوته التي جاء بها، وتؤكد ما خصه الله به من فضل وكرامة.

وفي مقدمة الدلائل على فضل عيسى المسيح عليه السلام وكرامته معجزة ميلاده من غير أب. إذ قدر الله وأراد واختار أن يرسل الملاك جبريل لمريم العذراء عليها السلام، لينفخ فيها بأمر الله، فتتحقق من ذلك إرادة الله في خلق رسوله عيسى عليه السلام. إنه مخلوق من مخلوقات الله، ورسول كريم منه يبلغ دعوة الحق والتوحيد. أمر الله بقدرته أن يكون فكان. ويعرف المؤمنون والعقلاء من كل ملة وحضارة أن الله لا يعجزه شيء، وأنه على كل شيء قدير.

 وهذا الآن مثال للآيات القرآنية الكريمة التي تتحدث عن عيسى المسيح عليه السلام:

« إذ قالت الملائكة يا مريم إن الله يبشرك بكلمة منه اسمه المسيح عيسى ابن مريم، وجيها في الدنيا والآخرة، ومن المقربين. ويكلم الناس في المهد وكهلا ومن الصالحين. قالت رب أنى يكون لي ولد ولم يمسسني بشر؟ قال كذلك الله يخلق ما يشاء. إذا قضى أمرا فإنما يقول له كن فيكون. ويعلمه الكتاب والحكمة والتوراة والإنجيل. ورسولا الى بني اسرائيل أني قد جئتكم بآية من ربكم: أني أخلق لكم من الطين كهيئة الطير، فأنفخ فيه فيكون طيرا بإذن الله. وأبرئ الأكمه والأبرص وأحيي الموتى بإذن الله. وأنبئكم بما تأكلون وما تدخرون في بيوتكم. إن في ذلك لآية لكم إن كنتم مؤمنين. ومصدقا لما بين يدي من التوراة، ولأحل لكم بعض الذي حرم عليكم. وجئتكم بآية من ربكم فاتقوا الله وأطيعون. إن الله ربي وربكم فاعبدوه: هذا صراط مستقيم ». (القرآن الكريم، سورة آل عمران: 45-51)

في هذه المعجزات التي تحف بعيسى عليه السلام تكمن وجوه كثيرة من رحمة الله ولطفه بالناس. إن الرسالة الاصلية لعيسى عليه السلام لم تتغير عما كانت عليه عند موسى وإبراهيم وسائر الأنبياء والمرسلين. رسالتهم جميعا كانت دعوة الناس لعبادة الله، وتذكيرهم بأن هذا الكون الفسيح الجميل البديع، بما فيه من كواكب وأجرام ومخلوقات وجبال وبحار ووديان وسهول لم يخلق صدفة ولا عبثا. كما أن الإنسان الذي شرفه الله وميزه بنعمة العقل عن سائر المخلوقات الأخرى لم يخلق صدفة ولا عبثا. الكون وما فيه، والإنسان، من خلق الله القادر على كل شيء. والإنسان العاقل هو من يصدق ما جاء به إبراهيم وموسى وعيسى ومحمد وسائر الأنبياء والمرسلين، عليهم الصلاة والسلام، من دعوة الى عبادة الله وحده دون شريك. وبالطبع فإن الدعوة الى عبادة الله هي المدخل لتعاليم أخرى تفصيلية كثيرة، أبرزها تلك التي تحث المؤمنين على التمسك بالأخلاق الرفيعة، ومعاملة الآخرين أفضل معاملة، وأداء الحقوق الى أصحابها، وتنهاهم عن الظلم وأكل أموال الناس بالباطل.

أيد الله تعالى رسوله عيسى عليه السلام بمعجزات كثيرة تأييدا لدعوة الحق التي كلفه الله بإبلاغها لقومه. وعندما أحاط به خصومه وتآمروا عليه ليقتلوه صلبا، تقرر العقيدة الإسلامية أن الله توفاه ورفعه اليه مطهرا مكرما. الذين تآمروا على عيسى ممن كفروا به وضاقوا بدعوته روجوا أنهم قتلوا المسيح. لكن القرآن الكريم يثبت غير هذا، ويبين أن الذي صلب وقتل إنسان آخر ألقى الله عليه شبها قويا جدا من عيسى عليه السلام، وذلك حفظا منه للمسيح وتثبيتا لقدره العالي الرفيع عند خالقه: « وما قتلوه وما صلبوه ولكن شبه لهم ». (القرآن الكريم، النساء: 157)

ومع أن للمسيحيين رأيا آخر يقول بأن الذي صلب فعلا هو المسيح عليه السلام، فإن المسلم يستمد رأيه من القرآن الكريم، وهو يعتقد اعتقادا جازما بأن القرآن كلام الله أوحى به الى نبيه محمد بن عبد الله صلى الله عليه وسلم. وما كان من عند الله لا يكون إلا صادقا موثوقا. لكن الإختلاف سنة تاريخية واجتماعية، ولا يضير المسلمين والمسيحيين أن يختلفوا في أمر أو عدة أمور، طالما احترم الجميع حق الإختلاف والتزموا بأدب الإختلاف، أي بقواعد الجدال الموضوعي الذي يقصد أهله بيان وجهة نظرهم في موضوع المجادلة والبحث عن الحقيقة وليس الإساءة للآخرين أو الإعتداء عليهم.

وفي القرآن الكريم توجيه صريح للمسلمين في هذا الشأن: « ولا تجادلوا أهل الكتاب إلا بالتي هي أحسن إلا الذين ظلموا منهم، وقولوا آمنا بالذي أنزل الينا وأنزل اليكم، وألهنا وإلهكم واحد ونحن له مسلمون ». (القرآن الكريم، سورة العنكبوت: 46). وواضح أن استثناء الذين يظلمون في الحوار من المجادلة بالتي هي أحسن أمر يقبله العقلاء من كل ملة، لأن الذي يظلمك ويعتدي عليك لا يترك لك مجالا لحوار موضوعي يلتزم أصول الأخلاق الكريمة، وإنما يشغلك بالدفاع عن نفسك لرد عدوانه وظلمه. أما الأصل الذي يبني عليه المسلمون حوارهم مع أهل الكتاب فهو مجادلتهم بأفضل العبارات وأحسن الأساليب، وتذكيرهم بأن التوراة والإنجيل والقرآن كلها منزلة من عند الله، وبأن رب اليهود والنصارى والمسلمين هو اله واحد مهما اختلفت تسمياتهم له، وهو رب الناس أجمعين على اختلاف ألسنتهم وألوانهم ودياناتهم.

أما الذي لا خلاف أبدا بشأنه بين المسيحيين والمسلمين فهو أن عيسى المسيح عليه السلام لقي تكريما هائلا في القرآن الكريم، مثلما هو الشأن مع موسى وابراهيم خاصة، وبقية الأنبياء والمرسلين الذين سبقوا بعثة رسول الإسلام محمد بن عبد الله صلى الله عليه وسلم. كما أنه لا خلاف بين المسلمين والمسيحيين على أن مريم العذراء عليها السلام، أم المسيح عليه السلام، لقيت تكريما مماثلا: « وإذ قالت الملائكة يا مريم إن الله اصطفاك وطهرك واصطفاك على نساء العالمين. يا مريم اقنتي لربك واسجدي واركعي مع الراكعين ». (القرآن الكريم، آل عمران: 42-43).

ومن كرامات عيسى عليه السلام أن الله تعالى آتاه الإنجيل: « وقفينا بعيسى ابن مريم وآتيناه الإنجيل » (القرآن الكريم، سورة الحديد: 57). الإنجيل كتاب سماوي آخر يضاف الى الكتاب الذي سبقه، أي التوراة. وفي عقيدة المسلمين أن المسيحيين أيضا هم من أهل الكتاب، كما هو شأن اليهود أيضا. وفي أهل الكتاب عابدون ذاكرون يمدحهم القرآن الكريم، مربيا بذلك أتباعه على الحكم على المخالفين في الدين بالعدل والإنصاف:

« ليسوا سواء: من أهل الكتاب أمة قائمة يتلون آيات الله آناء الليل وهم يسجدون. يؤمنون بالله واليوم الآخر ويأمرون بالمعروف وينهون عن المنكر ويسارعون في الخيرات، وأولئك من الصالحين. وما يفعلوا من خير فلن يكفروه، والله عليم بالمتقين ». (القرآن الكريم، سورة آل عمران: 113-115).

إن المسلم يجد نفسه في موضع فريد، لأن صلته العقائدية قوية بكل الأنبياء والرسل. واليهودية والنصرانية معا جزء أصيل من تراثه. ولا يكون المسلم مسلما، ولا تكون عقيدته صحيحة، حتى يقر بكل ما ذكرناه من معاني التبجيل والتكريم لموسى وعيسى عليهم السلام، ولرأس الشجرة الإبراهيمية إبراهيم الخليل عليه السلام، ولبقية الأنبياء والمرسلين:

قل آمنا بالله وما أنزل علينا وما أنزل على ابراهيم واسماعيل واسحاق ويعقوب والأسباط، وما أوتي موسى وعيسى والنبيون من ربهم. لا نفرق بين أحد منهم، ونحن له مسلمون ». (القرآن الكريم، سورة آل عمران: 84).

هذا بيان صريح من القرآن الكريم عن جذور العقيدة الإسلامية، وهو يتضمن أمرا للرسول محمد عليه الصلاة والسلام بإعلانه للناس كافة، بما يضع العقيدة الإسلامية في سياقها التاريخي والمنهجي الصحيح.

والأمر هنا واضح ومنطقي يقبل به الباحث المنصف ويجد عليه أدلة قوية كثيرة: إن العقيدة الإسلامية صدرت من ذات النبع الكريم الذي صدرت منه عقيدة إبراهيم وموسى وعيسى وبقية الرسل الكرام عليهم الصلاة والسلام جميعا. والحكمة الإلهية التي اختارت التوقيت المناسب لظهور الرسل والأنبياء في أقوامهم، هي ذات الحكمة التي اختارت أن تكون دعوة الإسلام تكملة وتتويجا لما سبقها من دعوات، وأن يكون محمد بن عبد الله خاتم الأنبياء والمرسلين. (يتبع)


DE BORJ ERROUMI à GUANTANAMO A ABOU GHRAIB …

LE MEME DENI D’HUMANITE

 

LE MEME DEDAIN DES TORTIONNAIRES ET DES TORTIOCRATIES

DE TOUTES LES  LOIS,

DE TOUTES LES CONVENTIONS,

DE TOUS LES TRAITES

ET DES DROITS LES PLUS ELEMENTAIRES DE L’ÊTRE HUMAIN…

 

QU’IL SOIT TUNISIEN, IRAKIEN, AFGHAN .. ARABE ET/OU MUSULMAN
 

Tortures américaines, paroles d’Irakiens

L’usage de la torture est systématique dans les prisons américaines en Irak. Washington le nie, mais toutes les associations de prisonniers de Bagdad le savent.

Deux témoignages le confirment.

Saddam sort de son vieux portefeuille une feuille de papier soigneusement pliée. « A l’attention de l’individu libéré :  » Je comprends qu’une fois libéré par les forces américaines, tout devoir de soin qui existait lorsque j’étais en prison cessera. « Tout événement intervenant après la libération n’est pas de la responsabilité des forces américaines, considérant qu’un conflit armé international se déroule toujours en Irak. » Saddam Al-Rawi rit, en lisant son formulaire de libération, d’être ainsi informé qu’une guerre a toujours lieu en Irak. En revanche, il ne rit pas de la mention d’un « devoir de soin (…) en prison ». Il tente de maîtriser sa rage. Saddam est l’un des prisonniers qui ont été torturés dans la prison d’Abou Ghraib, près de Bagdad. « Je m’appelle Saddam Salah Al-Rawi, dit-il. J’ai 29 ans. Je suis du village de Rawa, près de Fallouja. J’étais en novembre à Bagdad pour louer une chambre en ville en vue de mon mariage. J’habitais dans un hôtel du quartier Saadoun, où il y a beaucoup de Kurdes. Un matin, j’ai vu un type garer une voiture devant l’hôtel. Je ne sais pas très bien pourquoi, mais j’ai eu l’intuition qu’il s’agissait d’une voiture piégée. Une fois le type parti, je suis allé inspecter la voiture. Dans les années 1990, à la fin de mon service militaire, j’avais été instructeur en explosifs des forces spéciales de l’armée. Ce matin-là, sous la voiture, j’ai repéré des explosifs… « J’ai appelé le seul officier de police que je connais à Bagdad, Taher. Après un passage dans un commissariat, Taher et ses hommes m’ont livré aux Américains. Ceux-ci m’ont immédiatement attaché les mains, puis frappé. Je ne sais pas où Taher a disparu ni ce qui s’est passé avec la voiture piégée. Le soir, les Américains m’ont interrogé. J’ai dû reconnaître, car c’est aisément vérifiable, que j’avais été instructeur en explosifs à l’époque de Saddam Hussein. Pour eux, j’étais l’artificier, le coupable. Je leur ai dit aussi que j’avais déserté l’armée après la mort d’un parent, assassiné par le pouvoir, que j’avais été capturé et condamné à trois ans de prison, mais ça, ça ne les intéressait pas… « J’ai appris ensuite par un traducteur que Taher avait dit aux Américains que j’étais membre d’une organisation terroriste. J’ai appris aussi que les Américains paient 60 dollars pour la livraison d’un suspect. Voilà. J’ai été vendu. Je suis devenu un « terroriste » pour 60 dollars… « Le lendemain, des civils américains sont venus, m’ont mis une cagoule et m’ont emmené dans un endroit inconnu. Il y avait une cour cernée de très hauts murs. J’ai l’impression que c’était dans la « zone verte » – le quartier général américain à Bagdad -. J’étais dans une cage en bois et tôle, mains attachées. Je suis resté là trois jours… Un Américain et son traducteur irakien cagoulé m’interrogeaient sans cesse. Ils pensaient que j’étais d’Ansar-al-Islam -une faction liée à Al-Qaida, installée dans une enclave du Kurdistan autonome à l’époque de Saddam Hussein-. Ils me frappaient sans arrêt, à tour de rôle. Ils frappaient fort. Très fort. Ils ne donnaient jamais à manger, pas une seule fois en trois jours… « J’ai ensuite été transféré à Abou Ghraib, secteur 1A, cellule 42 – la section où ont été prises presque toutes les photographies révélées par la presse américaine -. Le sergent J. – les initiales correspondent à des noms d’Américains n’ayant pas été inculpés par la justice militaire – m’a donné un uniforme orange et m’a mis une cagoule. Il m’a frappé la tête contre le mur et contre les barreaux de la porte de la cellule… Une heure après, des gardes sont venus et m’ont ordonné de me déshabiller. Ils m’ont placé nu, debout sur une caisse de rations alimentaires de l’armée, les mains derrière la tête. Ils écrivaient des trucs au marqueur sur ma poitrine et mon dos. Ils frappaient. Ils hurlaient. Au bout de quelques heures, j’ai perdu connaissance et suis tombé. Ils m’ont réveillé et m’ont enlevé la cagoule. L’un m’a pissé sur le visage et la poitrine… Plus tard, après ma libération, j’ai reconnu presque tous ces gardes sur les photos dans les journaux – dont Ivan Frederick, Charles Graner, Sabrina Harman, Lynndie England, poursuivis devant la cour martiale -. « Souvent il fallait rester nu dans la cellule, plaqué contre les barreaux, les mains et les pieds dehors, pour que les gardes dans le couloir puissent nous voir. Vingt-trois heures sur vingt-quatre, une chaîne hi-fi crachait des chansons. Le son était très fort. Il passait tout le temps The Rivers of Babylon – Boney M -, et une chanson sur Saddam Hussein… Parfois, ils sortaient l’un d’entre nous dans le couloir. Une des tortures consistait à attacher, derrière le dos, la main droite au pied gauche et la main gauche au pied droit. Et ils frappaient, et ils frappaient. Ca casse le dos. Ils m’ont aussi cassé deux dents d’un coup de pied. « J’ai tenté de résister. Un jour, Frederick m’a dit : « Si tu ne dis pas la vérité, je laisse les gardes te violer ». Je lui ai craché au visage. Si j’avais eu les mains libres, je lui aurais brisé les os. Ils m’ont ramené en cellule en me battant comme des fous…  » Je les insultais souvent avec quelques mots d’anglais que je connais, « Son of a ***** ! » (« Fils de p**e « ), « Bastard ! » (« Salaud »)… A chaque fois que Frederick passait devant ma cellule, je lui jetais le sac d’une ration au visage… Quand les gardes ont dit qu’il était interdit de prier en cellule, j’ai récité le Coran en criant et, avec tous les prisonniers, nous avons fait une prière collective… Je leur demandais : « C’est ça la liberté que vous avez amené en Irak ? »… Ils me rasaient les cheveux et la moustache pour me punir… « Une autre façon de résister, de les emmerder, fut d’avouer n’importe quoi. J’ai dit : « Bien sûr que je connais Ansar-al-Islam, puisque j’en suis le chef. » J’ai dit aussi : « Je connais très bien Al-Zarkaoui-accusé par les Etats-Unis d’être le chef d’Al-Qaida en Irak-, puisque je suis son chauffeur. » Un jour j’ai hurlé : « Je suis Ben Laden ! Tuez-moi ! » Je disais n’importe quoi parce que je voyais bien que ça les énervait. « Un jour, S., un soldat, a violé une jeune fille. Elle s’appelle Zarah. Ils l’ont amenée du quartier des femmes, devant la cellule de son frère Ali, la cellule 47, proche de la mienne. S. lui a plaqué le visage contre le mur et l’a violée par derrière. Il l’a violée devant son frère, devant nous. Tous les prisonniers pleuraient. On criait « Allah akhbar » (« Dieu est le plus grand »). Elle, elle pleurait, et elle disait : « Où est l’islam ? Où est le Dieu ? Où sont mes frères ? » « Moi je n’ai pas été violé au sens où vous l’entendez en Occident. Mais, pour moi qui ai 29 ans et n’ai jamais couché avec une femme, que personne n’a jamais vu nu, la nudité est déjà un viol. Et pour moi, lorsqu’une femme-soldat m’a à plusieurs reprises touché le sexe avec ses gants en se moquant de moi, en m’insultant, c’était un viol. « J’ai été libéré fin mars. Mon cœur est mort. J’ai l’impression que je n’ai plus d’autres sentiments que la haine, la sévérité, la dureté. Quand je vois à la télévision le sang américain couler, ça m’enchante. Quand j’apprends qu’un Américain a été tué, je danse. Je n’avais pas ces sentiments-là avant Abou Ghraib. Je souhaitais la fin de l’occupation de l’Irak, mais je ne songeais pas à la violence. Ce sont les Américains et leurs ####ries qui m’ont inoculé le virus de la haine. « Après l’histoire des photographies aux Etats-Unis, j’ai raconté quelques histoires d’Abou Ghraib à quelques journalistes. Et j’ai appris récemment que l’armée américaine me cherche de nouveau. Pourquoi, sinon pour me faire taire ? Ils sont allés dans mon village, à Rawa, et ont tout cassé dans la maison de ma mère. Ils sont allés chez mes cousins et ont tué leur mère en lançant une grenade dans leur maison… « Si je croise ce Frederick un jour, je le violerai ! Je le briserai en mille morceaux ! Je le tuerai !… J’espère que je pourrai un jour porter plainte pour ces crimes… Et je vais dorénavant consacrer ma vie à combattre l’armée américaine. Sauf que je n’ai pas de fusil. Je vous parle. Au lieu d’un fusil, je vais utiliser ma langue… » Un autre prisonnier libéré, Ahmad Al-Dulaimi, n’a pas connu la désormais célèbre section 1A d’Abou Ghraib, mais sept autres lieux de détention en dix mois. Sept ! A chaque fois, la même violence de la part de certains gardes, les mêmes tortures infligées comme méthodes d’interrogatoire. Son témoignage illustre ce que toutes les associations de prisonniers de Bagdad savent, et qui reste nié par Washington : l’usage de la torture est systématique dans les prisons américaines en Irak. « Je m’appelle Ahmad Al-Dulaimi, raconte-t-il. J’ai 23 ans. Je tenais une échoppe dans le quartier d’Adhamiya, à Bagdad, où il est vrai que les fedayins de Saddam venaient, avant et pendant la guerre, manger le poulet. Sauf que je n’ai jamais été un fedayin. Un jour de juillet, en 2003, j’ai eu un différend avec un voisin qui travaille pour l’armée américaine. Il a juré de me dénoncer. Les soldats américains sont venus le soir même, persuadés que j’étais un combattant de la guérilla… « J’ai connu sept prisons en dix mois, le palais présidentiel d’Adhamiya, l’académie de police et l’aéroport à Bagdad, puis les prisons de Nassiriya et d’Oum Qasr, dans le sud du pays, puis Abou Ghraib à Bagdad, puis la prison de Bassora. A la fin de ma détention, j’étais de nouveau à Abou Ghraib. Partout j’ai été frappé, souvent quotidiennement, frappé pendant que j’étais cagoulé et les mains attachées, partout on était privé de nourriture, partout on ne nous donnait que de l’eau chaude à boire. Les prisons les pires, à mon avis, ce sont le palais d’Adhamiya, où les marines nous torturaient pour le plaisir, et celles d’Oum Qasr et d’Abou Ghraib. « Un jour, à Oum Qasr, un grand Noir m’a poussé dans des fils de fer barbelés. J’ai encore les traces de ça sur le ventre. Ce Noir torturait beaucoup les prisonniers… J’ai aussi des traces de tortures sur les jambes… La preuve que l’armée américaine est tout à fait consciente de la situation, c’est qu’on m’a annoncé que j’étais libérable en février, mais qu’on ne m’a libéré qu’en mai, le temps que les traces s’atténuent. « Je veux dire que les soldats britanniques et espagnols nous traitaient très correctement, nous autorisaient à prendre des douches, nous donnaient de la nourriture et même des cigarettes. Les soldats britanniques disaient : « Ces Américains, ce sont de foutus cow-boys ! » « A Abou Ghraib, je faisais partie des prisonniers installés sous une tente. C’est pourquoi je n’ai pas connu le bâtiment où les photos que le monde entier connaît ont été prises. Mais ce n’était pas mieux, sauf qu’il n’y a jamais rien eu de sexuel. Le gardien-chef s’appelait F., et son adjointe s’appelait K. Ces deux-là sont des fous. F. nous a annoncé dès son arrivée : « Mon frère est mort pendant la première guerre du Golfe. Je me suis engagé dans l’armée uniquement pour revenir en Irak et le venger ! » « A l’heure des repas, F. aimait organiser un cérémonial. Il exigeait qu’on le regarde. Alors il pissait sur les repas, ou il ordonnait à son chien de les lécher. On ne mangeait presque jamais rien… Dans les sauces, il mettait des pilules qui provoquent des diarrhées. Ça, je l’ai subi aussi à Oum Qasr et à Bassora. Puis il nous interdisait d’aller aux toilettes, puis d’aller aux douches… F. a appris à son chien à fumer le cigare. Il disait : « Vous voyez, mon chien est plus civilisé que vous, ####s d’Irakiens ! » F. disait aussi : « J’aimerais avoir l’ensemble du #### de peuple irakien sous la main pour vous battre tous ! » « J’ai connu aussi Lynndie England. Si on la regardait, elle disait : « Pourquoi tu me regardes, fils de p**e ? » Et elle frappait, très fort, à coups de pied. Celle-là, c’est une garce. « Je veux dire que beaucoup de soldats américains étaient tout de même corrects. Le problème le plus terrible, c’est les soldats et les civils qui pratiquent les interrogatoires, et quelques gardes complètement fous comme F. Une fois, un garde a tellement fouetté un prisonnier qu’il en a perdu la raison… « A Oum Qasr, les interrogatoires étaient très fréquents. On n’en sortait jamais intacts… Une fois, ils nous ont emmenés dans le désert, les yeux bandés. Ils nous ont fait creuser à chacun un trou de 1,50 m de profondeur. Ils riaient et disaient : « On fait comme votre Saddam, on va vous enterrer vivants. » Ils nous ont installés dans les trous et ont versé le sable. Seuls nos visages dépassaient. On est restés là toute la nuit. Les soldats buvaient de la bière et nous pissaient sur la tête. A l’aube, à l’heure où la prière retentissait dans un village voisin, ils ont dit : « Maintenant, vous allez mourir ! » Ils ont armé leurs fusils. Je pensais être exécuté. Ils ont tiré à côté de nos têtes en hurlant comme des cinglés… « Je les hais. » Rémy Ourdan (Source: ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU JOURNAL “LE MONDE” DU 30.06.04)


أول أردني يخرج من جوانتانامو يروي معاناته

عمان – طارق ديلواني- إسلام أون لاين.نت/ 5-7-2004

لم يكن المواطن الأردني وسام عبد الرحمن أحمد « أبو عبيدة » الذي اعتاد الخروج كل عام إلى باكستان للدعوة ضمن جماعة التبليغ والدعوة الأردنية، يتخيل أن ينتهي به المطاف في معتقل جوانتانامو الأمريكي في كوبا بتهمة الانتماء لتنظيم القاعدة.

« إسلام أون لاين.نت » التقت بأول معتقل أردني يخرج من « جوانتانامو » في مارس 2004، فكان هذا الحوار حول ظروف اعتقاله وما تعرض له من تعذيب وإهانة قاسية والذي حالت ظروف أمنية دون إتمامه بعد الإفراج عنه مباشرة.

البداية في باكستان!

*كيف تم اعتقالك وكيف بدأت قصة هذا الاعتقال؟

– اعتدت الخروج في سبيل الله إلى باكستان والعودة إلى الأردن عبر إيران فالعراق فالأردن، لكن في إحدى المرات، قامت الأجهزة الأمنية الإيرانية باعتقالي من داخل منزل أحد رجال التبليغ السنة في إيران في منطقة مشهد، على الرغم من حصولي على تصريح مرور ليتم تسليمي بعد ذلك إلى الأفغان من قبل الإيرانيين في 3-1-2002.

وفي أفغانستان، سرقت أموالنا وأغراضنا، وقام محققون أمريكيون بالتحقيق معي واستجوبوني عن أمور طبيعية وأسئلة عامة في سجن أفغاني تحت الأرض في مدينة كابول لمدة سنة وشهرين، مع 10 أشخاص من بينهم أوزبكي ويمنيان وتونسي وعراقي وأردني وطاجيكي واثنان من الأفغان.

ووضعونا في غرفة ضيقة ليس فيها إضاءة، وكان طعامنا عبارة عن ثلاث قطع خبز واحدة في الصباح وأخرى في فترة الظهيرة وثالثة في المساء وبقينا لمدة شهرين ونصف في هذه الغرفة لم نر فيها الشمس مطلقا، وكنا ننام فوق بعضنا البعض.

بعد ذلك نقلونا إلى سجن آخر اسمه بالفارسية « رئاسة نمبر سي » ووضعوني في زنزانة انفرادية وعانيت في هذه الزنزانة من أمراض كثيرة من بينها جرثومة في المعدة وارتفاع الضغط أما وزني فقد هبط إلى 40 كيلوجراما فقط، وبقيت سنة كاملة على هذا الحال بدون تحقيق.

وبعد هذه السنة جاءنا محقق أمريكي ومعه مترجم لا يعرف من العربية إلا القليل، وسألني عن أسباب تواجدي في إيران وقبلها في باكستان وعن علاقتي بتنظيم القاعدة.

* حدثنا عن ظروف اعتقالك في أفغانستان؟

– هنالك أساليب كثيرة للإهانة والتعذيب تعرضت لها أنا وإخوتي في المعتقل من بينها أن بعض الإخوة كانوا يبقون 3 شهور بدون استحمام، وعندما يسمحون لنا بالاستحمام نستحم بالماء البارد.

كانوا يتعمدون إهانتنا وكانوا يتلفظون بشتائم كلما رأونا، أما الضرب والركل فكان أمرا طبيعيا. لكن ظروف الاعتقال الأصعب كانت في معتقل جوانتنامو ومن قبله في باجرام.

المحنة والعذاب في « باجرام »!

* لماذا تم نقلك مع الباقين إلى « باجرام »؟

– لا أعلم تماما لكنني كنت موقنا بأن نهايتي ستكون إما السجن طويلا أو القتل وما حصل معنا في باجرام كان أبشع بكثير مما حصل في أبو غريب من عمليات تعذيب تكشفت.

عندما دخلنا باجرام، مددونا على الأرض، وكانت أعيننا وأذننا أيضا مغطاة فيما كممت أنوفنا ولا أدري لماذا كل هذا، وتم تقييدنا أيضا بسلاسل وقيود في اليدين والرجلين ووسط ذلك كله كانت تنهال علينا الشتائم من الجنود والمجندات.

ثم كانوا يأتون بالكلاب لتقوم بملامستنا والنباح علينا وشمنا، ونحن في رعب حقيقي خوفا من أن تهاجمنا، وفي نفس الوقت كانوا يستعملون معنا أسلوب الترهيب على سبيل المثال كانوا يقومون بتشغيل مناشير خشبية وسط صياح بعض الإخوة من الضرب لإيهامنا بأنهم ينشرونهم بهذه المناشير أو يقطعون أطرافهم.

في ذات اليوم أدخلوني إلى غرفة في معتقل باجرام ورفعوا عني عصابة العينين فوجدت غرفة فيها أكثر من 30 جنديا أمريكيا ومجندة وسط أعلام أمريكية كبيرة وفي وجهي رجل أسود ضخم يصرخ: « أنت الآن في سجن أمريكي، وأتعهد لك بأن تمضي بقية حياتك هنا ». كان يلقنني قواعد الاعتقال أمريكيا فيقول بأن السؤال ممنوع، والاعتراض على أي شيء ممنوع، والنظر إلى أعلى ممنوع، كما أن محادثة أي معتقل آخر أمر ممنوع.

* ماذا فعلوا لك وللباقين في باجرام؟

– ببساطة تعمدوا إهانتنا وإذلالنا عبر إجبارنا على التعري من ملابسنا بوجود المجندات الأمريكيات؛ ومن ثم تصويرنا ونحن عراة تماما من الإمام والخلف ثلاث صور.

أما الأكثر إهانة وإذلالا فهو الفحص الطبي الإجباري أسبوعيا، وهو فحص وحيد لا علاقة له بأوضاعنا الصحية وهو فحص الشرج.

في « باجرام » التي قضينا فيها 40 يوما وتحديدا في شهر إبريل 2003 ألبسونا ملابس سجن حمراء، وطلبوا منا الحديث عن علاقتنا بتنظيم القاعدة فرفضنا وتعرضنا للضرب والإهانة عبر حلق لحانا وشعر الرأس، وإجبارنا على الاستحمام ونحن عراة، وبشكل جماعي أمام المجندات مرة أخرى وهن يطلقن النكات ويضحكن ويتفوهن بكلمات بذيئة.

لم يكن لدي أي أمل بالخروج من باجرام حيا فالمعاناة كبيرة والتعذيب شديد على سبيل المثال كانوا ينادوننا كل 3 ساعات ليس بأسمائنا وإنما بأرقامنا فقد تحولنا هناك إلى مجرد أرقام ولم نكن نعرف طعم النوم بسبب آلام التعذيب والشبح والضرب.

أكثر من 70 شخصا كانوا معي في نفس المعتقل الذي كان على شكل سياج حديدي كل ستة أشخاص في غرفة حديدية خالية من كل شيء.

لم يكن يُسمح لنا بالصلاة في كثير من الأحيان، وكذلك قراءة القرآن الكريم الذي كانوا يتعمدون إهانته بطرق لا داعي لذكرها، وكانوا يعلمون أن هذه الاهانة لها أثر أكبر من تعذيبنا جسديا.

أما التعذيب الجسدي فكانوا يتفنون في استعماله ضدنا على سبيل المثال كان المحققون الأمريكيون يتعمدون تشغيل « مكيفات الهواء ليلا في فصل الشتاء حيث البرد القارس ».

أيضا هنالك التفتيش اليومي عند الدخول أو الخروج من الزنازين أو حتى عند التوجه إلى المرحاض، في كل مرة كان يتم تفتيشنا، والتفتيش هنا يتم من خلال تفتيش العورات لتعمد إهانتنا وإذلالنا.

حتى عندما كنا نطلب الذهاب للمرحاض الخارجي كانوا يتعمدون مرافقة المجندات لنا.

العلاقة بتنظيم « القاعدة »!

* ماذا عن التحقيق معكم كيف كان؟ وعن ماذا كانوا يحققون؟

– التحقيق معنا كان مزاجيا في بعض الأحيان كان بشكل يومي وأحيانا بشكل أسبوعي كنا نتعرض للتحقيق فجرا، وكانت الأسئلة في البداية حول أسباب تواجدنا في إيران وباكستان وعن أسمائنا والبلاد التي نشأنا فيها وعن انتماءاتنا.

لكنهم كانوا معنيين بانتزاع اعترافات كاذبة منا حول علاقتنا بتنظيم القاعدة، لكننا كنا ننفي هذه العلاقة دائما، ونجيب بأننا من جماعة التبليغ والدعوة التي ليس لها أي نشاط إلا القيام بدعوة الناس إلى الإسلام.

هنالك مجموعة من الحراس في المعتقل تدعى مجموعة التدخل السريع مهمتها تعذيب من يرفض التعاون أو الإجابة على أسئلة التحقيق.

في نهاية المطاف.. وعندما ملوا من التحقيق معي وضعوني على جهاز كشف الكذب الذي أكد صدقي في إجاباتي، لكن المحقق قال لي بسخرية: « نعلم أنك صادق، لكننا سنأخذك في نزهة إلى « جوانتنامو ».. هذه هي أمريكا.. تفعل ما تريد!

 * ما هي انتماءات أغلب الذين تواجدوا معك في المعتقل في « باجرام »؟

– معظمهم بدون أي انتماءات، والباقون إما من جماعة التبيلغ والدعوة أو من السلفيين وقليل من الإخوان المسلمين.

أما جنسياتهم فهي متنوعة، لكن أكثرهم من السعوديين، وهنالك أردنيون ومصريون وكل الجنسيات العربية تقريبا ما عدا اللبنانيين بالإضافة إلى أفغان وباكستانيين وشيشان.

* ما هي مشاعرك ضد الأمريكيين بعد الذي عانيته؟

– ازددت حقدا وكرها للأمريكيين أكثر من أي وقت مضى، وبعد أن كنا نسمع بمعاناة المسلمين عشنا هذه المعاناة وذقناها، لا يمكن أن أغفر للأمريكيين ما فعلوه بي وبإخوتي وما سيفعلونه بالباقين الذي ظلوا في المعتقل.

لقد تعمدوا إذلالنا وإهانتنا وأساءوا إلى ديننا وعذبونا بشكل يفوق ما حدث في أبو غريب.. ما حدث في أبو غريب ليس إلا نزهة بالنسبة لما يحدث في باجرام وجوانتنامو لإخواننا العرب والمسلمين.

وهنا أود القول إنني لا أتفق كمسلم مع تنظيم القاعدة، لكنني أبرر لهم عداءهم وكرههم للأمريكيين، فهؤلاء -الأمريكان- ليس لديهم حتى أخلاق الحرب والأسر، وهم مجردون من إنسانيتهم.

أنا ببساطة ضحية التبجح والظلم والغطرسة الأمريكية والعداء للإسلام والمسلمين فقد كانت تهمتي الوحيدة في جوانتانامو أنني مسلم.

* كيف كانت حياتك اليومية في المعتقل؟ وهل كنتم منقطعين عن العالم؟

– لمدة سنتين ونصف في الاعتقال لم نكن ندري بما يدور حولنا في هذا العالم، ولم نعلم إلا بخبرين سربهما لنا الأمريكيون بقصد الإمعان في إذلالنا، وتحطيم معنوياتنا فقالوا لنا إن القوات الأمريكية في بغداد ثم بعد أشهر أبلغونا أن (الرئيس العراقي المخلوع) صدام وقع في الأسر، وما دون ذلك لم نكن نسمع أو ندري بأي شيء، لكن في المقابل كان يسمح لنا بإرسال الرسائل إلى أهالينا عبر الصليب الأحمر.

نهاية المطاف في « جوانتانامو »

* كيف كانت الأمور في « جوانتانامو »؟

– في تلك الليلة لم نستطع النوم بعد أن أبلغونا بنيتهم ترحيلنا إلى معتقل جوانتنامو، وكنا نسمع عن الظروف الصعبة للمعتقلين هناك.

قيدونا فجرا بسلاسل وحملنا الجنود ورمونا رميا داخل إحدى الطائرات، وكانت القيود مثبتة بأخرى داخل الطائرة؛ مما سبب لنا آلاما وجروحا.

وخلال 26 ساعة من الطيران المتواصل في الرحلة إلى « جوانتنامو » عانينا الأمرين.

بعد أن وصلنا إلى كوبا وتحديدا معتقل « جوانتنامو » أخذنا مباشرة إلى التحقيق، رغم أننا كنا متعبين بسبب القيود، وبسبب إجبارنا على الجلوس في أوضاع مرهقة ومتعبة لدرجة أن البعض أغمي عليه.

ومع ذلك حققوا معنا لثلاث ساعات متواصلة ووجهوا لنا نفس التهم ونفس الأسئلة، وأجبنا بدورنا بنفس الإجابات ليأخذونا بعدها إلى الزنازين.

وفي جوانتنامو كان الوضع أكثر سوءا، حيث الزنازين عبارة عن أقفاص حديدية مغلقة لا نوافذ لها مطلقا وبدون أي فراش للنوم، أما الطعام فكان قليلا ومن صنف واحد وفي كل يوم كان يزداد سوءا.

دون غيري من الإخوة تم عزلي في زنزانة انفرادية، والقيد في يدي وقدمي طوال اليوم وكان يتم تفتيش عورتي بشكل إجباري يوميا لإهانتي.

* وسائل الإعلام صورت « جوانتانامو » بغير ما تتحدث عنه أنت؟

– كل ما قيل عن ظروف اعتقال جيدة في جوانتنامو غير صحيح وكذب.. فالمرشد الديني الذي عينوه لنا مثلا أمر وهمي، وهو مجرد ضابط أمريكي يجيد العربية أراد أن يتجسس علينا، أما المكتبة الدينية التي وفروها لنا فتم إلغاؤها بعد ذلك بقليل.

ما فعلوه هو أنهم أرادوا أن يصوروا للعالم أننا في ظروف جيدة ونحصل على كافة حقوقنا فقاموا بإنشاء مكان في المعتقل أطلقوا عليه اسم « كامب فور »، ووضعوا فيه أناسا ليسوا من المعتقلين وصوروهم وهم يمارسون الرياضة ويلعبون كرة القدم حتى يوهموا الناس بأننا في أحسن حال.

جوانتانامو خالٍ من القاعدة

* ذكرت أن معتقل جوانتنامو كان يضم في أغلبه معتقلين لا علاقة لهم بالقاعدة هل يمكن التوضيح؟

– نعم هذا صحيح وهذا باعترافهم هم فلم تكن نسبة المنتمين إلى تنظيم القاعدة في جوانتنامو تزيد عن 5% من المعتقلين. وقد تعرفت شخصيا على معتقلين من كل الجنسيات، ولم ألتق طوال مكوثي في « جوانتانامو » بأي من معتقلي القاعدة أغلب من التقيت بهم كانوا إما يدرسون في باكستان أو يعملون مع منظمات إغاثة إسلامية، وكان هنالك بعض المعتقلين الذين تم نقلهم من العراق، وأؤكد لك أن جوانتانامو لم يكن يضم أيا من كبار قادة القاعدة، وأنا شخصيا التقيت بأربعة من الأردنيين كانوا معي في جوانتنامو من أصل 8 معتقلين وهم:

خالد الأسمر المعروف بـ عبد الله جعفر، وأبو عبد الرحمن من مدينة إربد شمال الأردن وأسامة أبو كبير من منطقة الرصيفة بمدينة الزرقاء الأردنية وأبو حذيفة الفلسطيني من منطقة جبل التاج في عمان العاصمة وإبراهيم زيدان من منطقة إربد، وهنالك أردني آخر يدعى عاصم وهو مضرب عن الطعام منذ 3 شهور.

* وما هي جنسيات المحققين هل كانوا كلهم من الأمريكيين؟

– في الأغلب كانوا من الأمريكيين كما جاء محققون أردنيون ويمنيون وسعوديون للتحقيق مع المعتقلين.. أنا شخصيا لم يتم التحقيق معي من قبل محققين أردنيين، لكن هنالك آخرين تم التحقيق معهم من قبل أردنيين وفي غرف التحقيق كانوا يعرضون لنا أشرطة فيديو تظهر أساليب تعذيب بعض قادة القاعدة للتأثير علينا نفسيا ودفعنا للاعتراف بعلاقتنا بالقاعدة.

* كيف تم الإفراج عنك في جوانتانامو؟

تم إطلاق سراحي في مارس الماضي (2004) بعد أن تأكدوا من صدق أقوالي وعدم ثبوت أي علاقة لي بالقاعدة وأخذتني طائرة أمريكية من جوانتانامو إلى إستانبول بتركيا ووضعوني من هنالك في طائرة إلى الأردن.

(المصدر: موقع إسلام أون لاين بتاريخ 6 جويلية 2004)


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