14 mai 2008

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TUNISNEWS
9 ème année, N°  2913 du 14.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


L’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie: Lettre ouverte à  Nicolas Sarkozy, Président de la République

AFP: Algérie: un nouvel accord de coopération en négociation avec la Tunisie

ATS: Genève: saisies de drogue et arrestation d’un (Tunisien, NDLR) évadé
Nadia Omrane: Faut-il s’opposer à l’invitation de savants israéliens en Tunisie ?
Le Temps: 24ème conférence du District des clubs rotariens maghrébins 9010 – L’heure du changement ?
Le Temps: Témoignage : Cheikh Mohamed Chedly Ennaifer (1911-1997) – Une manière d’être érudit…
Le Temps: Récentes publications – Rachid Driss livre ses réflexions
 

OBSERVATOIRE LYONNAIS

POUR LA DÉFENSE

DES LIBERTÉS FONDAMENTALES EN TUNISIE

 

co/ ldh

5, place Bellecour – 69002 Lyon

 

 

Lettre ouverte à

 

Nicolas Sarkozy, Président de la République

 

en copie à :

Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères,

Mme Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme, auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes

l’ambassadeur de Tunisie en France,

aux medias Monsieur le Président, L’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie, ami de la Tunisie libre et défenseur des droits de l’homme,  dénonce fermement les propos que vous avez tenus lors de votre récente visite officielle en Tunisie, notamment en déclarant que « l’espace des libertés progresse ». Cette déclaration est une contre vérité, que confirment les rapports périodiques des ONG internationales crédibles comme Amnesty International, Human Rights Watch, la FIDH, l’OMCT, l’ACAT.

De même, le Département d’Etat américain ne cesse de dénoncer dans ses rapports annuels sur la Tunisie les violations des droits de l’homme et l’absence de toute perspective démocratique.

 

La France elle-même a dénoncé officiellement ces violations par l’intermédiaire de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme auprès du Premier Ministre le 14 novembre 1996 et le 19 octobre 1999.

 

Les recommandations à la Tunisie du Comité des Droits de l’Homme de l’ONU  (82e session – 4 avril 2008) soulignent sans ambiguïté ses doutes sur de nombreux points relatifs aux droits de l’homme ; pour exemple, cet extrait du § 12 « L’État partie devrait interdire l’usage d’aveux obtenus sous la torture, et ce devant toutes juridictions. Il devrait s’assurer en pareil cas que le fardeau de la preuve n’incombe pas aux victimes. ».

Le Parlement européen vote périodiquement des résolutions pour formuler ses inquiétudes sur les violations des droits de l’homme en Tunisie. En octobre 2007, la présidente de la Sous commission des droits de l’homme déclarait que « la situation des droits de l’homme en Tunisie était inquiétante »

 

Le Sénat français propose régulièrement des résolutions dans le même sens ; pour exemple, la proposition de résolution du 26 janveir 2005, faisant suite aux échanges initiés par la communication de Mme Alima Boumediene-Thiery, sénatrice.

 

Sur le plan judiciaire, Abdallah Kallel, actuel Président de la Chambre des Conseillers, a fait l’objet en Suisse d’une information judiciaire pour crimes de torture et il a dû fuir précipitamment la Suisse pour la Tunisie où le Général Ben Ali l’a nommé immédiatement Conseiller personnel.

Un autre grand criminel : le Général Habib Ammar a été protégé par le Président tunisien qui  l’a nommé président du Comité Préparatoire des Jeux Méditerranéens de Tunis en 2000.

De même, le Général Ben Ali a protégé un autre criminel, Khaled Ben Said qui a torturé de nombreuses femmes. L’une d’elles l’a poursuivi devant la justice française, mais il a pu échapper à la justice française dans des circonstances non encore élucidées alors qu’il résidait à Strasbourg en qualité de Consul de Tunisie. Monsieur le Président, Ce brillant palmarès, non exhaustif,  ne semble pas vous émouvoir outre mesure, pas plus que  la liste quotidienne des persécutions et harcèlements subies par la société civile tunisienne : les associations, les partis d’opposition, les syndicalistes, les journalistes, les militants des droits de l’homme, notamment les militantes féministes que Mme Rama Yade n’a pas pris le temps de rencontrer lors de votre visite en Tunisie.

L’Association des magistrats tunisiens (AMT) continue à être persécutée depuis le changement illégitime de sa direction en 2005, avec interdiction de voyager pour ses membres indépendants. Les avocats courageux défendant les persécutés du régime de Ben Ali paient un lourd tribut en harcèlements quotidiens, violences physiques et emprisonnements. La liberté de la presse est totalement inexistante.

Pour exemple, l’Observatoire lyonnais rappelle le cas du journaliste Slim Boukhedhir qui croupit en prison depuis novembre 2OO7 pour avoir dénoncé dans ses articles la corruption entretenue par la famille présidentielle. La censure qui touche les médias a pris des proportions telles que les journalistes de La Presse, l’organe officieux du gouvernement, ont récemment protesté contre les pressions subies ; les journaux d’opposition, comme Mouatinoun et El mawkif, continuent de subir un sévère étranglement financier qui a motivé la récente  grève de la faim d’un mois de leurs militants Rachid Khéchana et Mongi Ellouz. La répression violente des mouvements sociaux s’est récemment illustrée, lors de la révolte du bassin minier de Gafsa en réaction au traitement réservé aux jeunes diplômés et l’iniquité du recrutement des cadres miniers :  mouvement violemment réprimé, avec un mort et de nombreux blessés, suivi de nombreuses arrestations. Mais si cette politique de terreur a pu continuer à être pratiquée contre toute velléité d’indépendance de la société civile ou de lutte pour ses droits élémentaires à la dignité, c’est surtout grâce à la torture brandie comme une épée de Damoclès sur la tête de chaque citoyen menacé à tout instant d’être arrêté par une police redoutable par son nombre et par ses méthodes brutales. Il est important d’affirmer clairement que la torture constitue la principale maladie dont souffre le corps social tunisien ; elle représente le principal obstacle à toute  amélioration dans le domaine des libertés individuelles et publiques. Monsieur le Président,  La torture constitue un fléau extrêmement grave en Tunisie, alors qu’elle a   ratifié la Convention contre la torture et autres traitements cruels inhumains et dégradants (le 23 septembre 1988). Vous ne sauriez ni le nier, ni le sous estimer, entre autres depuis la déclaration de la Cour européenne  (février 2008) dans l’Affaire de Nassim Saadi où elle a affirmé le caractère grave de la pratique de la torture en Tunisie. Cette déclaration européenne venant de son instance judiciaire la plus haute constitue un incontestable démenti à vos propos sur la situation des droits de l’homme en Tunisie, en soulignant non pas de simples abus, mais un « crime de droit international », systématiquement et massivement pratiqué dans tous les locaux de police du territoire tunisien et en particulier dans les locaux du Ministère de l’Intérieur à Tunis.

Alors Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan ne déclarait-il pas, le 23 juin 2000 : « La torture est un CRIME CONTRE L’HUMANITE que rien en saurait justifier et que doit combattre la communauté internationale ». Cette situation est inacceptable.

L’Observatoire lyonnais vous demande de déclarer, à l’occasion de la prochaine présidence française de l’Union Européenne, le gel des accords signés entre l’Union européenne et la Tunisie, conformément à et en application de l’Article 2 de l’Accord d’association qui conditionne celui-ci au respect des Droits de l’homme. Ce gel sera le seul espoir de pousser le régime de Ben Ali à mettre fin à une attitude criminelle que la conscience humaine universelle réprouve et condamne fermement.  

Allez vous renier, monsieur le Président, «  l’Europe protectrice »que vous aviez  promise ?

Allez-vous reprendre à votre compte le propos de votre ministre des Affaires étrangères, parlant de « péché véniel … ».

 

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président,  nos salutations respectueuses.

 

Lyon, le 13 mai 2008

 

 

Rassemblant une dizaine d’associations (LDH-Rhône, attac-Rhône, Tunisie-Liberté, Raid attac-Tunisie, etc ), avec le soutien d’ Agir Ensemble pour les Droits de l’homme,  l’Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie s’est fixé pour objectif, depuis quelques années,  de veiller à la situation et à l’évolution du respect des droits de l’homme, de la liberté d’expression et d’association, en Tunisie.

 

Il organise des actions d’information et de sensibilisation en direction de l’opinion lyonnaise et rhodanienne. Il s’efforce d’intervenir en soutien aux personnes physiques, aux associations et organisations tunisiennes faisant l’objet de discriminations et persécutions de la part du pouvoir tunisien.

 

Il entretient des relations avec des citoyens tunisiens vivant tant en Tunisie qu’en France ou autre pays étranger. Il a des contacts réguliers avec des organisations tunisiennes, qu’elles soient associatives, syndicales ou politiques.

 

Au-delà d’une campagne d’information permanente (meetings et débats publics, conférences de presse, tractages, stands divers, …), l’Observatoire organise des actions en fonction de l’actualité tunisienne (mesures d’intimidation, interpellations, emprisonnements de militants, grèves de la faim, censures de l’information, aménagements des textes constitutionnels, élections frauduleuses, etc ..).

 

Ces actions sont construites dans des formes diverses : rassemblements, manifestations de rue, interpellations d’élus, campagnes de courriers aux autorités tunisiennes, etc ), et peuvent se dérouler aussi bien à Lyon et région, que délocalisées.

 

 


 

Algérie: un nouvel accord de coopération en négociation avec la Tunisie

AFP 14.05.08 | 19h59 L’Algérie négocie un nouvel accord de coopération commerciale avec la Tunisie, après avoir dénoncé unilatéralement l’ancien, a annoncé mercredi le secrétaire général du ministère algérien du Commerce Amar Boularak. Au cours d’un débat organisé par le Forum des chef d’entreprises, M.Boularak a indiqué que l’ancien accord de coopération commerciale avait été « dénoncé unilatéralement par l’Algérie » et qu’un nouvel accord « répondant au mieux aux intérêts du pays, fondé sur un équilibre des échanges » était en cours de finalisation. M. Boularak n’a donné aucune indication sur le contenu du nouvel accord. Pendant le débat, les opérateurs algériens s’étaient plaints des difficultés qu’ils affirment rencontrer dans leurs efforts à exporter leurs produits en Afrique ou dans les pays arabes. Ils ont dénoncé en particulier « les mesures protectionnistes imposées par des pays voisins (Tunisie, Maroc) alors que leurs entreprises exportent en Algérie sans aucune difficulté », selon eux.

Genève: saisies de drogue et arrestation d’un (Tunisien, NDLR) évadé

 

 
ATS, le 14 mai 2008 à 10h26
Genève (ats) Les gardes-frontière genevois ont arrêté lundi près de la douane de Fossard un individu qui cherchait à se soustraire à un contrôle. L’homme venait de se débarrasser, en voyant les agents, d’un sac qui contenait 112 grammes d’héroïne brune. La drogue, retrouvée dans un buisson grâce à un chien de service, était conditionnée dans 22 sachets, a indiqué mercredi à l’ATS le Corps des gardes-frontière. Une somme de 730 euros a été trouvée sur l’individu, un Tunisien d’une trentaine d’années domicilié en France, qui a été remis à la police. Le 23 avril, les gardes-frontière ont aussi saisi 3,5 kilos de cocaïne à Bardonnex (GE) dans un véhicule en provenance de Madrid. Le 27 avril, en contrôlant une voiture à Landecy (GE), ils ontdécouvert 1000 pastilles d’ecstasy dans le slip d’un Gambien domicilié en Espagne. Depuis le début de l’année, les gardes-frontière de la région genevoise ont procédé à 109 saisies de haschisch pour un total de 54 kilos, 14 saisies d’héroïne (300 grammes au total) et 26 saisies de cocaïne (5,5 kilos au total), a précisé l’adjudant Michel Bachar. Par ailleurs, une patrouille a mis la main le 22 avril sur un individu qui s’était évadé la veille de la prison vaudoise de la Plaine de l’Orbe. Le ressortissant albanais s’était fait déposer par un taxi genevois à la douane de Fossard. Soupçonnés d’être des complices, trois de ses compatriotes, qui suivaient le taxi dans une voiture immatriculée en Italie, ont aussi été interpellés. (Source: www.tsr.ch (Suisse), le 14 mai 2008)


Autour d’un appel au boycott du congrès méditerranéen de la santé de la reproduction Faut-il s’opposer à l’invitation de savants israéliens en Tunisie ?

Le Dr Elyes Ben Miled, premier gynécologue tunisien à mener à son terme une fécondation in vitro le 21 mars 1988 [1], nous tend scandalisé le texte d’une pétition qui lui est parvenue. Elle est « anonyme », déplore le médecin, autant malheureux de cette lâcheté que du contenu du texte.

Démarrant par « chers confrères », elle doit émaner de médecins qui n’ont pas le courage de l’assumer publiquement. Des médecins tunisiens ? On ne saurait véritablement le dire, car les auteurs, dans une référence communautaire ethnique plus que scientifique, en appellent à la conscience de « médecins musulmans et arabes » qui ne sauraient souffrir que, pendant que les enfants palestiniens tombent sous les tirs sionistes, un médecin israélien soit invité au Congrès méditerranéen de santé de la reproduction qui doit se tenir du 15 au 18 mai à Hammamet, à l’initiative de la Société tunisienne de médecine de la reproduction. Les auteurs de la pétition appellent donc au boycott de ce congrès.

Le Dr Elyes Ben Miled nous explique qu’une sommité mondiale de la médecine reproductive, le Pr. Bruno Lunenfeld, éminent spécialiste de la physiologie ovarienne et grand innovateur de technologies reproductives, accessoirement de nationalité israélienne (« mais la science n’est pas affaire de nationalité ! » ) était en effet convié à ce congrès, mais que des problèmes de calendrier lui ont fait décliner l’invitation. Puis, le Dr Ben Miled déplore ce manque d’ouverture d’esprit, ou tout simplement d’intelligence, qui amène à refuser de débattre avec un savant de grande tenue, alors même que médecins israéliens et palestiniens se retrouvent parfois, côte à côte, à soigner des enfants palestiniens.

Ce genre d’attitude problématique est récurrent en Tunisie et mérite qu’on soulève la question clairement : où commence la compromission, où s’arrête la concertation ?

En 1998, il y a 10 ans, un sexologue sfaxien, le Dr Radhouane Mehiri, organisait à l’hôtel Mechtel, le premier congrès international de sexologie en Tunisie. Quelques participants israéliens portant kipas et longues tresses orthodoxes montèrent alors à la tribune, tandis qu’une bonne moitié de l’assistance, se levant comme un seul homme, quittât la salle.

L’affaire fit grand bruit, d’autant que la rencontre sur un tel sujet était la première du genre.

Nous l’avons rapporté dans un article sur la question sous le titre « Vous saurez tout sur le zizi ! » (petit clin d’oeil à Pierre Perret), que le préposé aux bonnes moeurs langagières du journal concerné eut vite fait de reformuler, tout en censurant l’évocation de l’incident quasi diplomatique : car Israël tenait alors un semblant de représentation à Tunis, avec siège dans un hôtel de la capitale, disait-on alors.

Mais l’expression d’un tel désaccord peut conduire parfois à de graves débordements : ainsi, une manifestation consternante d’étudiants à la faculté des lettres de la Manouba protesta l’an passé contre un colloque à la mémoire du Pr. Paul Sebag, Tunisien de culture juive et laïc qui apporta une grande contribution à la sociologie tunisienne.

Tout récemment, à un autre propos et dans un tout autre contexte, des écrivains tunisiens refusèrent de participer à la Foire du Livre de Paris dont l’invité d’honneur était l’État israélien qui célèbre ses soixante ans d’existence – de Naqba, rectifient les Palestiniens. L’appel au boycott avait été lancé par des intellectuels arabes et musulmans, Tariq Ramadhan en première ligne.

Voilà des situations différentes qui ne doivent pas susciter forcément des réactions à l’emporte-pièce. Mais lorsqu’on voit assis à une même table de débat, l’ambassadeur israélien à Paris et le grand intellectuel palestinien Elias Sambar, Observateur permanent de la Palestine auprès de l’Unesco, on est appelé à moduler sa propre posture.

Notes

[1] Voir notre autre article publié ce jour : « Le premier « bébé-éprouvette » tunisien a 20 ans. L’autre façon d’être moderne (avec le Dr Elyes Ben Miled) ».

 

Nadia Omrane. 14 mai 2008
(Source:  « Alternatives-Citoyennes » le 14 mai 2008)
Lien:  www.alternatives-citoyennes.sgdg.org redaction@alternatives-citoyennes.sgdg.org

 


24ème conférence du District des clubs rotariens maghrébins 9010 L’heure du changement ?

 

 
Le mouvement rotarien ne cesse de se développer et se consolider dans le Maghreb en vue d’améliorer les conditions de vie d’autrui. C’est un partage, qu’il s’agisse de chaleur humaine, de temps ou de ressources et c’est dans ce cadre que s’inscrit la 24ème conférence du District 9010 qui a réuni les clubs rotariens du Maghreb le 9 et 10 mai à Yasmine Hammamet, une façon d’évaluer les actions réalisées par ces hommes de bonne volonté. Cette conférence constitue une occasion de consolider les rapports  entre rotariens maghrébins et comme l’a fait remarquer M.Ridha Souissi, gouverneur du District 9010 «  Cet événement est une bonne opportunité de faire de nouvelles connaissances dans un esprit de camaraderie et de service, d’approfondir nos connaissances du rotary et de raffermir notre engagement envers notre devise intemporelle : Servir d’abord. Nous avons reçu durant ce week-end tous les clubs rotariens maghrébins pour réfléchir ensemble sur l’avenir de notre  District et partager notre dévouement au Rotary. Nous avons concentré nos échanges et nos réflexions sur l’identité du Rotary dans son 2ème siècle de service et sur les perspectives qu’ouvre le plan stratégique du Rotary international. Nous avons discuté des progrès et des ambitions de nos clubs notamment le développement de l’effectif, les ressources pour la Fondation Rotary et les actions de service engagées cette année ou programmées dans le futur. Cette conférence qui s’est tenue sur notre terre est un exemple de la solidarité rotarienne maghrébine et l’expression d’un destin commun. Au Rotary, unis et solidaires, nous le sommes et nous le resterons toujours » Dans un message adressé aux Rotariens du District 9010, M.Wilfrid Wilkinson Président du Rotary international a précisé que « La survie du rotary passe par notre thème : le rotary, un partage. Sans recruter de nouveaux membres, le Rotary ne survivra pas et il sera impossible de répondre aux innombrables besoins de régions. C’est pourquoi je demande à tous ceux qui aiment le Rotary de partager cet amour en invitant des hommes et des femmes qualifiés à nous rejoindre. Il s’agit de la chose la plus importante que vous puissiez faire pour garantir un deuxième siècle de service au Rotary. Le Rotary, un véritable partage car il permet aux Rotariens de mettre, pour le service, outils et ressources à la disposition des plus démunis. Joignez-vous à moi et partagez le Rotary en recrutant de nouveaux membres et en restant fidèle à la devise : servir d’abord, dans tout ce que vous faites »  La qualité, la nouvelle devise des rotariens Ron Beaubian, représentant du Président du rotary international à la conférence du District a saisi cette occasion pour féliciter M. Ridha Souissi, gouverneur du District du travail dur réalisé au cours de son mandat « Cette conférence note-t-il est une opportunité pour  apprendre davantage sur le Rotary et d’avoir une compréhension plus profonde de ce qu’est appartenir à la première association mondiale de service. Nous souhaitons que tous les rotariens puissent se rendre compte de l’importance du développement de l’effectif et de la fidélisation aussi bien que de l’importance de s’assurer de la bonne santé et de la réussite permanente de notre organisation. » M.Beaubian a ajouté qu’« en matière de travail volontaire, il n’ y a pas meilleur que le rotary. Nous sommes des êtres différents les uns des autres, mais nous devrons être des individus dévoués au service. Nous devrons veiller à promouvoir la camaraderie, la tolérance et la compréhension entre les peuples. Le mouvement rotarien doit évoluer en qualité. Les changements qui s’imposent donneront au Rotary une structure plus solide et plus flexible. Ils nous permettront de satisfaire nos besoins tout en faisant face aux problèmes que cela va engendrer. Le changement ne devra pas nous faire peur. Tant que les Rotariens peuvent changer, le monde du Rotary peut changer. Il faudra innover et sortir des sentiers battus et comme l’a dit John Cage : Je n’ai pas peur des idées nouvelles, ce sont les vieilles idées qui m’effraient réellement. » M. Abdelfettah Sbai du Maroc succèdera à M.Ridha Souissi au poste du gouverneur du District 9010 pour l’année 2008-2009 Kamel Bouaouina (Source: « Le Temps », (Quotidien – Tunis), le 14 mai 2008)  

Témoignage : Cheikh Mohamed Chedly Ennaifer (1911-1997) Une manière d’être érudit…

 

Ses anciens élèves en témoignent, qui auront eu la chance de recevoir son enseignement ; à l’institution Sadikienne notamment. D’autres à la Zeitouna auront aussi eu la part belle de l’héritage spirituel de celui qui fût, avant toute chose, un érudit éclairé, un sage qui exécrait l’enfermement, et un patriote qui a reçu de plein fouet, à l’âge de dix ans, la certitude qu’il ne pouvait vivre heureux, à l’ombre du colonialisme.  Son père, son oncle aussi avaient été démis de leur fonction d’enseignants, à cause de l’arbitraire qui prévalait alors, lorsque d’aucuns se hasardaient à montrer une velléité de révolte ; et pire encore, s’ils ne s’en cachaient pas. Plus tard viendra, pour lui, le temps de la lutte pour la conquête de la liberté. Plus tard, sitôt le pays indépendant, il endossera son habit de passeur, et patiemment, s’attellera à l’étude et assurera la transmission. Cela n’était pas évident, et ça l’est encore moins, aujourd’hui, sauf peut-être pour un cercle d’initiés, qui connaissent son œuvre d’exégète et de juriste, et pour les étudiants de la prestigieuse université de la Zeitouna, lesquels, en matière de théologie, pourront puiser avec bonheur dans son œuvre, à condition de savoir en décrypter le sens, à l’aune de la contemporanéité. Car c’est cela qui ressort des diverses interventions d’éminents spécialistes, ayant participé à la journée commémorative de la mort de Cheikh Mohamed Chedly Ennaifer (1911-1997) qui s’est tenue le lundi 12 mai courant, à l’initiative de l’Académie Tunisienne des Sciences, des Lettres et des Arts, l’Association Tunisienne pour les Etudes et les Recherches autour du Patrimoine et de la Pensée Tunisienne et la bibliothèque de la famille Ennaifer. A savoir que Cheikh Ennaifer, avait le souci de revenir toujours, aux textes fondateurs, pour les décortiquer minutieusement tout en ayant une vision prospective des acquis, n’acceptant pas que l’héritage des anciens en la matière, devienne une prison d’où l’esprit peine à s’échapper, cherchant au contraire, à aller toujours plus loin dans l’analyse et la critique constructive, avec abnégation et persévérance. Manière de reconnaissance, envers une personnalité tunisienne dont il convient de s’enorgueillir, rappellera Abdelwaheb Bouhdiba en guise d’ouverture du colloque. Précisant que ce qui importe avant tout,  c’est de dépoussiérer ce précieux legs spirituel, dont des pans entiers, notamment en matière d’exégèse, servent, jusqu’au jour d’aujourd’hui à éclairer le présent. Mais pourquoi faut-il toujours revenir à l’héritage des anciens ? Parce que l’Histoire ne pardonne pas les dérobades. Et qu’il y eût un moment où l’occupant, chercha à tout prix à coloniser tout autant les cerveaux que les terres, en faisant en sorte d’annihiler toute quête identitaire, à l’intérieur de l’institution éducative, afin d’empêcher toute forme d’union et de solidarité. Cela en passait essentiellement par la marginalisation de tous les tenants et aboutissants de la culture arabe. Et c’est à des enseignants de la race de Cheikh Mohamed Chedly Ennaifer, qui ont fait de la résistance auprès de leurs élèves, que l’on doit l’échec de cette manipulation autrement pernicieuse. Alors aujourd’hui, revenir au patrimoine, le sortir de l’oubli, et l’aborder comme matière qui relève du vivant, ce serait la meilleure voie possible pour en préserver l’essentiel. C’est cela l’héritage de Cheikh Ennaifer, qui appartient d’emblée à l’école des réformateurs, qui refusaient le côté obscur de la religion et voulaient au contraire en ramener le sens, vers la lumière. Les intervenants  évoqueront, également, ce rêve d’un Maghreb uni, dont Cheikh Chedly Ennaifer avait su baliser le terrain ; rêve abouti s’il en est, grâce à un chemin de traverse qui doit beaucoup à la culture, mais aussi à ce rite malékite qui unit nos peuples, lors même que l’on continue ailleurs hélas, dans des pays comme le Liban,  à cultiver les schismes pour semer la division. Cela étant, et vu la richesse de l’œuvre, tout autant que de la personnalité de Cheikh Chedly Ennaifer, érudit et sage, juriste et patriote, mais pas seulement, le meilleur moyen de lui rendre hommage, et de perpétuer son souvenir, c’est de faire en sorte de revisiter son œuvre, disponible à la bibliothèque « Al Ennaifer », pour que la transmission soit réussie. Elle l’est déjà, convient-il de préciser, par le biais de sa descendance puisque son fils, -Tahar Ennaifer-, et son cousin -Hmida Ennaifer- apportèrent des témoignages édifiants sur cet homme qui consacra sa vie à l’étude et à la recherche, comme vinrent les corroborer, les témoignages respectifs de Kamel Omrane, Tahar Bousrih, Mohamed Habib Hila, Chedly Klibi, Mustapha Filali, Ammar Talbi (Algérie), Abdelhédi Tazi (Maroc), Cheikh Mokhtar Sellami, et nous en passons et des meilleurs. Parce que la transmission est aussi affaire de filiation, et que la filiation, c’est surtout la fidélité à l’œuvre qui résiste, au passage des ans… Samia HARRAR (Source: « Le Temps », (Quotidien – Tunis), le 14 mai 2008)  

Récentes publications Rachid Driss livre ses réflexions

 
Par Lilia Labidi Trois publications Khiar al-aamor; Qatil al-Hammamet et Aam Saïd fi Bab Souika de Rachid Driss, militant politique depuis les années 1930 et diplomate, viennent s’ajouter à la longue liste de ses ouvrages parmi lesquels on peut citer A l’aube… la lanterne; de Bab Souika à Manhattan; De Jakarta à Carthage; Reflets d’un combat, etc. Fondateur de journaux Tounès al-Fatat, Ifrikia al-Fatat, Ech-chabab, auteur de tracts politiques, d’éditoriaux et d’articles publiés dans de nombreux journaux et revues, il a aussi été directeur du journal al-Aamal et fondateur de la revue Etudes Internationales. L’œuvre de Rachid Driss autant que son parcours méritent que leur soit consacrée une exposition documentaire. Son engagement politique le mène de 1946 à 1954 en Europe, au Caire, en Indonésie, au Pakistan et en Inde. Dès l’indépendance, il occupe plusieurs fonctions politiques. Attaché de cabinet du Président Bourguiba, député à l’Assemblée Constituante, Ministre des P.T.T.,  dirige plusieurs missions auprès des pays de l’Amérique Latine, ambassadeur de Tunisie à Washington, représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies (1970-1980) avant de revenir à la société civile où il fonde l’association des Etudes Internationales où se tiennent plusieurs séminaires et rencontres au cours desquels de nombreuses figures historiques ont pris la parole. Parmi ses plus récentes fonctions, il a été désigné par le président Zine El Abidine Ben Ali à la tête du Comité Supérieur des Droits de l’Homme et aux Libertés Fondamentales et Président de l’Observatoire des élections Présidentielles et législatives d’octobre 1999. Parmi les grandes figures étrangères, il rencontre parmi d’autres Léopold Sédar Senghor, Patrice Lumumba, Jamel Abdel Nasser, Kwane Nkrumah, Nelson Mandela, Yasser Arafat, Johnson et Nixon. Curieux, ouvert aux questions et aux regards « obliques », il se passionne pour l’histoire. L’ouvrage de Hassen Hosni Abdelwahab étant sa référence dans le domaine de la recherche historique. A défaut d’enseigner l’histoire, empruntant une démarche républicaine, il délivre son témoignage via l’autobiographie, les mémoires, la chronique, le roman, le roman policier, la poésie, la photographie, autant de subtils moyens pour relater les faits qui lui semblent importants. Dire l’histoire, transmettre une vérité aux spécialistes (historiens, anthropologues, psychanalystes et littéraires) comme aux générations futures sur les événements comme sur ses relations avec Youssef Rouissi, Habib Bouguetfa, Taieb Mhiri, Ahmed Tlili,  Ali Belhouane, etc., il le fait avec le souci de décrire l’environnement dans lequel ont vécu les acteurs de l’Histoire comme leurs comportements. D’où parle-t-il? De toute part de Bab Souika où il est né et où il évolue jusqu’à son engagement politique contre le pouvoir colonial, pour la libération des femmes et la république. Arrêté plusieurs fois,  condamné à maintes reprises, il poursuit son combat pour la République. Dans les sillages de Hédi Labidi qui a appelé les femmes, via ses articles dans la presse dès les années 1920 à s’organiser et à fonder des associations pour défendre leurs droits et de Tahar Haddad qui a dénoncé dès 1930 la condition des femmes dans son livre phare Notre femme, la législation islamique et la société qui a été farouchement combattue par la bourgeoisie religieuse de la Zeitouna, Rachid Driss  contribue à la rédaction du Statut de l’Union des Femmes Musulmanes de Tunisie au cours des années 1930 qui n’obtiendra son visa qu’au cours des années 1950. Khiar al-aamor introduit par le prof. Khélifa Chater connu pour ses travaux en histoire; Aam Saïd fi Bab Souika par Habib Boulares, auteur de Mourad III et Qatil al-Hammamet, rédigés au cours des deux dernières années, ont été l’occasion pour l’auteur de témoigner des événements de l’époque comme d’apporter certaines précisions quant à certains faits et événements. Khiar al-aamor, document dans lequel l’auteur revient sur plusieurs événements politiques comme la guerre de Bizerte, l’espionnage via les lignes téléphoniques qu’il  découvre, l’arabisation, l’Union avec la Libye, la fonction du Représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, etc., et aussi l’occasion de parler de personnages comme ceux de Mongi Slim et de Béhi Ladgham,  autant de sujets que le lecteur est invité à lire avec liberté pour en tirer ses propres conclusions. Khiar al-aamor; Qatil al-Hammamet (MédiaCom) et Aam Saïd fi Bab Souika de Rachid Driss. (Source: « Le Temps », (Quotidien – Tunis), le 14 mai 2008)

 

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