14 février 2011

TUNISNEWS 10 ème année, N° 3919 du 14 .02 . 2011 archives : www.tunisnews.net


FATMA KSILA: A quand la fin du cauchemar du jeune syndicaliste Zouhair ZOUIDI ?

Assabilonline:La famille du défunt Tijani Dridi exige une enquête judiciaire

Kapitalis:Tunisie. Ghazi Mabrouk menace de poursuivre Abdelwaheb Abdallah

Tunisie: les révélations d’un ancien officier de police

DÉCLARATION DE LA FTCR:LA RÉVOLUTION TUNISIENNE A UN MOIS

PTPD:Les puissances occidentales doivent cesser leurs ingérences en Tunisie.

PTPD:Que continue la Révolution contre la dictature et la corruption !

Le Quotidien:Tunisie Verte : Le parti écologiste qui a refusé de s’inféoder à la dictature

CHABBI.MAHREZ:COMITÉ DU SALUT PUBLIC.

Ahmed BEN AMOR:LA GESTION TRANSITOIRE DE LA DIPLOMATIE TUNISIENNE

CRI online:La Tunisie rejette toute ingérence dans ses affaires intérieures

La croix:Tunisie et Egypte se battent pour retrouver leurs touristes

Le Nouvel Observateur:Vif desaccord italo-tunisiensur les migrants

Le courrier international:TUNISIE • Zarzis, le port de l’exil

Le Point:La France débloque une aide de 350 000 euros pour la Tunisie

rfi:Il y a un mois, en Tunisie, naissait le printemps arabe

Manu DAGOU:Tunisie, Égypte : Aube d’un changement ?

agoravox:Moubarak « rejoint » Ben Ali. Un monde arabe nouveau est né

Politis:Une odeur de jasmin sur tout le monde arabe

Afrique en ligne:La crise en Tunisie et en Egypte soulève la problématique de l’intégration africaine

Mohammed Touati:BEN ALI-MOUBARAK Deux trajectoires, un même destin

La Croix:Comment restituer l’argent détourné par les dictateurs ?


A quand la fin du cauchemar du jeune syndicaliste Zouhair ZOUIDI ?


Le jeune Zouhair ZOUIDI, responsable syndical à l’UGET, l’Union Générale des
Etudiants Tunisiens, a  participè  au nom de son organisation à un sit-in organisé le 03 octobre 2009 à la cité universitaire El Bassatine , à Mannouba, avec la participation de 130 étudiantes , privées toutes de leur droit à l’hébergement   alos qu’elles sont issues de milieux modestes voire défavorisés….Le 16 octobre, Zouhair fût arrêté à la sortie du foyer universitaire vers trois heures de l’après-midi en raison du rôle militant qu’il a joué  dans ce sit-in.    Le procès de Zouhair a eu lieu le jeudi 29 octobre 2009. Il fût condamné à une très lourde peine de37 mois de prison ferme   lors d’un procès inique et après avoir été sauvagement torturé lors de ses interrogatoires.Et comme des dizaines de syndicalistes inculpés  toutes et tous dans des affaires de droit commun telles que : vol, tapage, ébriété, destruction des biens d’autrui, agression de fonctionnaires, Zouhair a été jugé  dans différentes affaires:  entrave à la liberté de travail, vol simple, tapage et dégradation du bien d’autrui. Sachant que Zouhair ZOUIDI a déjà été condamné par le passé en raison de ses activités syndicales. Le 24 décembre 2008, il a été condamné en appel en compagnie de son camarade Anis BEN FRAJ à 4 mois de prison ferme.    Faut-il rappeler que pour le pouvoir dictatorial de BEN ALI, ces étudiants et responsables syndicaux, toutes et tous au service d’autrui et en lutte pour les droits et libertés fondamentaux de tous, et qui en principe font l’honneur de tout un peuple, sont traités comme des voyous et vagabonds des rues. Toutes et tous ont vécu un vrai cauchemar qui a pris fin avec la Tunisie libre du 14 janvier, à l’exception de Zouhair qui croupit encore en prison, et depuis plus de seize mois.   La question qui se pose: pourquoi cette injustice ? Pourqoi n’a-t-il pas quitté la prison avec tous ses camarades ? Sa place n’est-elle pas sur les bancs de l’Université afin de poursuivre ses études ? A quand la fin de ce cauchemar pour ce jeune tunisien ?   Paris, le: 14/02/2011   FATMA BOUAMAIED KSILA  


La famille du défunt Tijani Dridi exige une enquête judiciaire


Assabilonline, Tunisie
Tijani Dridi était un prisonnier politique et un ex chef de poste de police. Il a été emprisonné en 1987 et en 1990. Il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement  [.. .] et libéré en 1995. Il a eu de vives altercations avec des agents du poste de police de l’Ariana où il était soumis au contrôle administratif. Tijani Dridi a pu, car il travaillait au sein de la Sûreté, découvrir un réseau de corruption collaborant avec des agents du district de police de l’Ariana dans un trafic de stupéfiants. Lorsque les agents se sont sentis découverts, ils ont ourdi une machination pour se débarrasser de lui. Un camion de transport de fret l’a heurté, le tuant à l’Ariana. Le procès verbal d’enquête est entâché d’irrégularités flagrantes sur les circonstances de l’accident et pourtant le tribunal de première instance a ordonné le dédommagement de ses héritiers à hauteur de 6000 dinars, mais la cour d’appel a privé la famille de ces dédommagements et a établi la culpabilité du défunt. Cela indique que le procès n’était pas équitable et que le décès a eu lieu dans des circonstances obscures, ce qui nécessite de rouvrir le dossier de l’affaire et de rendre justice au défunt et à sa famille. Sa fille, lors d’un contact avec le correspondant en Tunisie d’Assabilonline, Zouhaïer Makhlouf, a affirmé que le sang de son père n’avait pas coulé pour rien et que la famille qui avait connu une épreuve terrible attendait une enquête judiciaire dans l’affaire de son père. De même son épouse a affirmé avoir été soumise à une terreur ininterrompue pendant plus de cinq ans, à l’origine de pathologies chroniques. Elle a pourtant pu travailler sur les marchés pour soutenir les membres de sa famille et elle exige justice pour son mari et un dédommagement pour les préjudices de toutes ces années. De notre correspondant en Tunisie, Zouhaïer Makhlouf Vidéo : http://www.assabilonline.net/index.php?option=com_content&task=view&id=10184&Itemid=1 13.02.2011 (Traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)  

Tunisie. Ghazi Mabrouk menace de poursuivre Abdelwaheb Abdallah


Après la chute d’Abdelwaheb Abdallah, son ennemi intime, Ghazi Mabrouk, qui vient d’être nommé Conseiller spécial de l’Observatoire européen du Maghreb, espère pouvoir louer de nouveau ses services à son pays. Lobbyiste spécialisé dans les relations euro-méditerranéennes, Ghazi Mabrouk a officiellement informé le gouvernement de transition que, «depuis ce 14 janvier 2011, les réseaux d’influence, d’opinion et les relais médiatiques sur lesquels Abdelwaheb Abdallah s’était appuyé en Europe – et notamment en France – sont discrédités» et que «la vulgarisation, depuis la France, que couvrait jusque-là le dernier ambassadeur auprès de l’Unesco, est désormais décrédibilisée». Réactivation des réseaux de la Tunisie en Europe Le lobbyiste a précisé, dans sa lettre, qu’il «serait fâcheux de décrocher en ce moment, face au flottement et au vide actuel dans cette région, qui est le principal business-partner de la Tunisie et dont les décideurs économiques et les leaders d’opinion ont besoin d’être rassurés». Le poste à pourvoir d’ambassadeur de Tunisie à l’Unesco, après la très opportune démission de son dernier titulaire, Mezri Haddad, demeure un pivot pour des actions extraterritoriales immédiates de reprise en mains des vecteurs d’image et de messages de la Tunisie en France et en Europe. Il va donc falloir passer par une réactivation restructurée des réseaux et relais, sur des bases adaptées aux données politiques nouvelles, pour soutenir le processus électoral futur, prévenir et pallier les carences éventuelles que l’économie tunisienne risquerait de connaître en 2011, en matière de tourisme et d’investissements, a expliqué M. Mabrouk à Kapitalis. Possibles poursuites contre Abdelwaheb Abdallah? Le lobbyiste affirme avoir fait l’objet d’un boycott professionnel constant en Tunisie initié par Abdelwaheb Abdallah, le ministre conseiller politique de l’ex-président, aujourd’hui en résidence surveillée. Que lui reprochait le Goebbels de Ben Ali? Son «bourguibisme», qu’il aurait hérité de son… oncle Hédi Mabrouk, un proche de Bourguiba et ancien ambassadeur de Tunisie en France. Ce boycott avait amené M. Mabrouk à s’installer en Europe dès 1988 où il fonda le premier journal maghrébin gratuit ‘‘Maghreb Flash’’ www.maghrebflash.com qui a été interdit de diffusion en Tunisie dès son troisième numéro, «sous la censure de Abdelwaheb Abdallah», souligne l’éditeur. M. Mabrouk avait ensuite dû retirer sa candidature pour le secrétariat général de l’Union Pour la Méditerranée (UpM), en novembre 2008, face au blocage initié par le même M. Abdallah. Aujourd’hui, le secrétariat général de l’UpM – à revitaliser en corrélation avec le processus euro-méditerranéen – reste plus ouvert que jamais à la Tunisie, après la démission du Jordanien Ahmad Massa’deh, si le gouvernement de transition en saisit l’opportunité. A la question de savoir s’il va maintenant engager des poursuites judiciaires en Tunisie contre l’ex-ministre conseiller politique, M. Mabrouk répond par l’affirmative. Mais, tout en précisant qu’il «constitue actuellement un dossier relatif aux partenaires en communications de ce dernier en Europe», laissant entendre de probables arrangements financiers, il souligne qu’il attend auparavant de voir quels seront les chefs d’accusation que le gouvernement tunisien va retenir par ailleurs contre Abdelwaheb Abdallah, «auquel cas, je les laisserais faire leur travail, car ne serais pas un charognard face à un cadavre politique». Les voies insondables du lobbysme Ghazi Mabrouk est docteur en sciences politiques de l’Université de Paris, spécialiste des fonds souverains, délégué général auprès des Institutions Internationales, vice-président de l’Alliance économique européenne, ancien président exécutif de la Convention Euro Méditerranée sur le libre échange, ancien vice-président de la Commission Méditerranée au Conseil fédéral européen. M. Mabrouk s’est engagé dans le secteur du lobbying, qui était encore un concept nouveau et porteur au sein d’une Union européenne naissante, en pleine phase d’élargissement. Il se spécialise ensuite dans les relations euro méditerranéennes et entame dès 1990 un certain nombre d’initiatives en faveur des entrepreneurs et grands groupes économiques de cette zone. Il engage également une politique de «lobbying d’affaires» à haut niveau intégrant hommes d’affaires, leaders d’opinion et célébrités. Le lobbyiste vient d’être nommé Conseiller spécial de l’Observatoire européen du Maghreb, qui vient d’être créé à Bruxelles par le premier réseau leader européen de Public Affaires au sein des Institutions européennes.
 


Tunisie: les révélations d’un ancien officier de police


  Après avoir passé un certain temps en France, le secrétaire d’Etat me téléphone pour me convoquer d’extrême urgence à Tunis. Je le rencontre à son bureau où il m’expliqua que ma mission en France n’était pas de police judiciaire, telle que définie officiellement, mais plutôt autre. Et alors que je lui demandais des explications sur ce qu’on attendait exactement de moi, il me remît un pistolet, d’un gros calibre et d’un modèle peu connu dans les services de police. Il m’explique que c’est un silencieux, cadeau spécial du président de la république pour les missions que j’aurai à exécuter. Il me rappela l’assassinat de l’iranien Chapour Bakhtiar, éliminé par les services secrets iraniens la même année à Paris  (Ndr 7 août 1991) et insista sur le caractère ultra secret  de la mission que j’aurai à exécuter et qui consistait à éliminer certaines figures de l’opposition à Ben Ali, tels que Ahmed Bennour, Salah Kerker et Ahmed Manaï ».   Après la révolution, les révélations …  d’un ancien officier de police
Le journal Assabah daté du vendredi 11 février 2011 a publié le témoignage de l’ancien officier de police, Lotfi Derrouiche, sur la mission que Mohamed Ali Ganzoui, (à l’époque directeur des services spéciaux et non pas Secrétaire d’Etat comme l’a noté l’intéressé) lui avait confiée et qui consistait à l’élimination physique d’un certain nombre d’opposants à l’étranger et notamment Ahmed Bennour, Salah Kerker et Ahmed Manaï. Le témoin et préposé à cette mission qui dit avoir travaillé à la « brigade contre le crime » depuis 1970, raconte : « Après avoir passé un certain temps en France, le secrétaire d’Etat me téléphone pour me convoquer d’extrême urgence à Tunis. Je le rencontre à son bureau où il m’expliqua que ma mission en France n’était pas de police judiciaire, telle que définie officiellement, mais plutôt autre. Et alors que je lui demandais des explications sur ce qu’on attendait exactement de moi, il me remît un pistolet, d’un gros calibre et d’un modèle peu connu dans les services de police. Il m’explique que c’est un silencieux, cadeau spécial du président de la république pour les missions que j’aurai à exécuter. Il me rappela l’assassinat de l’iranien Chapour Bakhtiar, éliminé par les services secrets iraniens la même année à Paris  (Ndr 7 août 1991) et insista sur le caractère ultra secret  de la mission que j’aurai à exécuter et qui consistait à éliminer certaines figures de l’opposition à Ben Ali, tels que Ahmed Bennour, Salah Kerker et Ahmed Manaï ».
Et l’ancien officier de police d’ajouter : « J’ai dénoncé catégoriquement et de la manière la plus nette la mission qui m’était confiée et j’ai insisté auprès du Secrétaire d’Etat que je refuserai toutes les tentatives, d’où qu’elles viennent, pour me convaincre du contraire. Ganzoui me répondit que la mission était à la demande de Ben Ali et que lui-même l’approuvait avec enthousiasme. J’ai réitéré mon refus et j’ai quitté les lieux pour téléphoner à un ami et l’informer des faits. Ce dernier téléphona aussitôt à Ben Ali pour le mettre  au courant de la demande du secrétaire d’Etat et lui exprima son refus de ces procédés. Je ne connais pas la réponse que lui a faite Ben Ali, mais mon ami m’a conseillé d’oublier tout et de reprendre mon travail en France comme si de rien n’était ».
« Plus tard, mon ami .m’informa qu’il avait déduit de son entretien téléphonique avec Ben Ali, que ce dernier était au courant de la proposition du Secrétaire d’Etat d’assassiner quelques symboles de l’opposition ».
Le témoin et préposé à cette mission raconte par la suite sa rencontre fortuite, au salon d’honneur de l’aéroport de Tunis-Carthage, avec Leila Ben Ali, dont il dit connaître les moindres détails de son passé, puis les menaces de Ganzoui à son encontre, son rappel de France et sa descente aux enfers, puisqu’il a été démis de ses fonctions et jeté en prison  …
A ce propos
Je dois signaler que j’ai eu connaissance de ce projet criminel au début de l’année 1992, très vaguement et sans beaucoup de détails, mais que cela n’a entamé en rien ma volonté et ma détermination à continuer le combat et à dénoncer les exactions de ce régime. J’ai pris soin néanmoins d’accélérer les préparatifs de la fuite de ma famille de Tunisie, (ce qui fut fait au courant du mois d’août), pour me consacrer, avec Mondher Sfar,  Mounir Beltaïfa et feu Ali Saïdi, tout au long des mois suivants, à l’affaire de la couscous-connection, dans laquelle était impliqué Moncef Ben Ali, le frère du Président, et dans laquelle l’Etat tunisien s’était engagé de tout son poids pour défendre le criminel.(1) Mais si la mission révélée par l’officier de police Lotfi Derouiche ne s’est pas concrétisée, par suite du refus de ce dernier de l’exécuter, le projet d’attenter à la vie d’opposants à l’étranger n’en a pas moins continué à germer dans l’esprit de Ben Ali et des responsables de ses services. Ainsi, au cours des années 1996 et 1997, trois agressions ont été commises contre deux opposants tunisiens en France 1° Première agression : Le vendredi 29 février 1996, vers 17heures, alors qu’Ahmed Manaï rentrait chez lui dans la banlieue sud de Paris et qu’il était à quelques mètres de l’entrée de son immeuble, deux individus l’agressèrent de dos. Le premier lui asséna un coup sur la tête à l’aide d’un objet tranchant. Et au moment où la victime perdait connaissance et tombait par terre, le second lui asséna un coup de poing sur le visage. L’attroupement de voisins et de passants qui s’en est suivi a empêché les agresseurs de continuer leur besogne et les a obligés à prendre la fuite en direction d’une voiture stationnée en bas de la rue et où les attendait leur troisième complice.
Transporté d’urgence à l’hôpital, la victime s’en tira avec un traumatisme crânien et un œil au beurre ayant nécessité dix jours d’interruption totale du travail (ITT).
Le lundi 3 mars 1996, une plainte contre X a été déposée avec une description détaillée des agresseurs, présentés comme étant des tunisiens. Cette première agression* ne fût en fait qu’un simple ultimatum puisque la menace de mon élimination physique m’a été confirmée quelques mois plus tard, (je peux le dire maintenant sans crainte de gêner mon informateur), par Monsieur Mohamed Masmoudi, ancien ministre des affaires étrangères, qui m’informa au téléphone « qu’il revenait de Tunis et « Qu’ils » étaient décidés à m’éliminer » et m’invita « à la prudence mais surtout à avoir pitié de ma femme et mes enfants ». Merci brave homme, nous sommes encore tous en vie et en bonne santé, bien chez nous, et notre bourreau est en fuite !   2° Deuxième agression : Le 22 avril 1996, à 15 heures 20, Mondher Sfar sortait de chez lui au 1 rue Cassini à Paris 14è et arrivait au niveau de la rue d’Assas, quand deux individus l’agressèrent : le premier l’immobilisait par le dos alors que le second lui portait un coup de couteau à la joue, lui occasionnant une plaie suturée par 13 points et une incapacité totale temporaire de 30 jours.   Selon les témoignages des riverains, trois individus de type maghrébin, participèrent à l’agression, le troisième se tenait à l’écart pour couvrir la fuite du groupe. Ils avaient attendu longtemps leur victime avant que celle-ci ne sorte de chez elle et ne s’engage dans la rue d’Assas.   Une plainte contre X a été déposée auprès de la police le lendemain de l’agression.   3° Troisième agression : Le 14 mars 1997, à 17 heures 15, alors qu’Ahmed Manaï rentrait chez lui dans la banlieue sud de Paris et qu’il ne lui restait qu’une dizaine de mètres de la porte d’entrée de son immeuble, deux individus l’agressèrent, toujours de dos : le premier lui asséna un premier coup sur le front à l’aide d’une batte de baseball, puis, une fois la victime par terre, de nombreux autres coups sur les pieds et les cuisses.   Le second l’aspergea d’une bombe lacrymogène et s’acharna sur lui, en lui donnant de nombreux coups de pieds sur les côtes.   La victime a dû être hospitalisée pendant 5 jours et s’en sortît avec 15 points de suture et 25 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).   Une plainte contre X a été déposée.   Une deuxième plainte contre le Président Ben Ali, en tant que commanditaire des trois agressions a été déposée par Mondher Sfar, Ali Saïdi et Ahmed Manaï. Cette dernière a été jugée irrecevable.   Au bout de quelques jours, le parquet de Paris chargea la brigade criminelle du DRPJ de Versailles de l’enquête dans les trois agressions.   La première* agression contre Ahmed Manaï, a été perpétrée deux jours après la parution sur le journal londonien Al- Hayat, d’une information relative à l’incendie criminel des dépôts de la société Letaïef dans la banlieue de Tunis ; incendie attribué à un commando des services spéciaux tunisiens agissant sur ordre personnel de Ben Ali. Le journaliste d’Al- Hayat avait cité nommément sa source : Ahmed Manai.   L’agression contre Mondher Sfar faisait suite à la lettre ouverte qu’il venait d’envoyer dix jours plus tôt au Pape, à la veille de sa visite officielle en Tunisie et dans laquelle il donnait au Souverain pontife un bref aperçu sur la situation des droits de l’homme en Tunisie.   La deuxième agression contre Ahmed Manaï est venue une semaine après la publication d’un article, dans lequel il rappelait aux Tunisiens certaines vérités sur le régime de leur pays.   L’article a été jugé suffisamment violent, semble-t-il, pour que Ben Ali, passant outre ses services officiels, donne lui-même le feu vert à ses sbires en France pour « régler l’affaire » en courant le risque de menacer sérieusement le bon déroulement de sa visite officielle dans ce pays, prévue initialement au courant du printemps 1997.   Une publication parisienne révéla quelques mois plus tard, que les services français avaient enregistré le 14 mars 1997 à 9 heures du matin, un appel téléphonique, provenant de Carthage et où il était question « de régler l’affaire »….   Rien d’étonnant dans ces conditions que le haut fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur Français(en fait le général Philippe Rondot, directeur général adjoint de la DST), dépêché par l’Elysée à Tunis, une semaine après cette agression, pour rappeler ses collègues tunisiens à plus de retenue, s’est vu répondre qu’ils n’étaient pour rien dans cette agression et que celle-ci était le fait du Mossad Israélien.   Le silence complice :   Ces trois agressions contre deux opposants tunisiens, résidant légalement en France et dont l’un était réfugié politique statuaire, notoirement connus par leur activisme débordant, mais aussi par leur patriotisme et leur insoumission totale au diktat des chapelles droithommistes, se sont faites dans un silence total des organisations des droits de l’homme. Aucune organisation des droits de l’homme française, ni la LdH, ni le MRAP, ni France Libertés de madame Mitterand,  ou internationale, la Fidh, Humanrights Watch, ni même la légendaire amnestyinternational, (voir ma lettre à Donatella Rovera : http://www.tunisitri.net/lette-appel/lettre11.htm/), n’a publié le moindre communiqué pour protester et dénoncer des actes criminels signés et même revendiqués.   Les médias français, dans leur majorité, n’ont pas failli à la règle stricte de l’omerta et les plus téméraires de leurs journalistes ont publié tout juste, qui un encadré, qui une brève. Les deux chaînes publiques françaises qui sont venues m’interviewer à la suite de ma deuxième agression, à leur demande, n’ont jamais diffusé les interviews et aucune de leurs journalistes n’a osé me fournir une explication.   Avec l’arrêt de la Cour d’Appel de Paris, en date de mai 2004, la justice française aura mis plus de 8 ans pour se prononcer définitivement dans l’affaire de ces trois agressions et conclure à un non lieu.   Mais avec les révélations de l’officier de police Lotfi Derrouiche et sûrement d’autres dans les prochains mois, avec aussi les perspectives d’une plus grande indépendance de la justice tunisienne, ces affaires et d’autres, notamment relatives à la torture, ont toutes les chances de rebondir et d’être portées devant la justice tunisienne, enfin réhabilitée.   Ahmed Manai   1) C’est suite au constat patent  de l’engagement total de l’Etat tunisien et de son chef dans la défense honteuse de ce criminel, que Mondher Sfar et Ahmed Manai ont fondé, en janvier 1993, le Comité Tunisien d’Appel à la Démission du Président Ben Ali et pour la Constitution d’un gouvernement provisoire d’unité nationale.   Source : « Institut Tunisien des Relations Internationales » Lien : http://tunisitri.wordpress.com/2011/02/14/tunisie-les-revelations-d%e2%80%99un-ancien-officier-de-police/#more-2704/

DÉCLARATION DE LA FTCR LA RÉVOLUTION TUNISIENNE A UN MOIS


Les militants et militantes de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des Rives s’inclinent devant la mémoire des victimes de la révolution du peuple tunisien. Ils font part de leur sympathie aux blessés ainsi qu’à leurs familles touchées par cette répression. Ils exigent que toute la lumière sur les circonstances de ces crimes soit faite et que leurs auteurs soient immédiatement arrêtes et déférés devant la justice. Tout en condamnant la répression des forces de l’ordre et les actes odieux commis par la Garde présidentielle de Ben Ali, la FTCR salue l’attitude patriotique de l’armée et de ses officiers qui ont refusé de tirer sur la population. L’immolation de Mohamed Bouazizi par le feu, a soulevé un élan de solidarité, bien au-delà des frontières du monde arabe. La Tunisie carte-postale est carbonisée, les pages Facebook enflammées et la parole libérée. Les hommes et les femmes de Sidi Bouzid ont réussi à crier plus fort que les communicateurs, se sont exposés à tous les dangers pour dire leur vérité. Bilan : 234 morts et des centaines de blessés. Malgré la répression, la révolte pacifique s’étend rapidement à d’autres régions, prenant appui sur les luttes que mènent les populations du bassin minier, depuis 2008. À l’appel de militants syndicaux et avec l’aide des avocats le mouvement pour « l’emploi, la liberté et la dignité nationale »  atteint la capitale. Les Unions régionales de L’UGTT ont appelé à des grèves et manifestations dont celles du 14 janvier qui a provoqué la fuite de Ben Ali. L’image de Bouazizi devient le symbole d’un mouvement pour la dignité, la liberté et la démocratie contre la le chômage et la corruption. Car ce qui a été refusé à Bouazizi c’est le respect, pas seulement un boulot. Il a été cruellement maltraité, mainte fois humilié, en toute impunité. Durant plusieurs semaines la « Volonté de vivre »* du poète tunisien, sortie du dernier  soupir de Mohamed Bouazizi inonde les rues relayées par la chaine EL JAZIRA et les jeunes internautes. Les enfants d’Abou el Kacem Chebbi montrent au monde arabe qu’il n’y a pas de fatalité  à l’asservissement et au suicide collectif. Il révèle aussi au peuple français l’aveuglement de ses élites dirigeantes, enfermées dans leur diabolisation de l’islam au point de soutenir une dictature corrompue. Dés les premiers instants, fidèle à sa longue tradition de lutte, la FTCR s’est mobilisée pour la révolution et l’avènement de la démocratie en Tunisie. Elle a pris part à la création du collectif de soutien à la lutte des habitants de Sidi Bouzid, ainsi qu’aux collectifs unitaires de Lille et Marseille et a participé aux mobilisations dans les autres villes. Elle salue la mobilisation des citoyens, syndicats de l’UGTT, avocats, militants des droits humains, magistrats, journalistes, militants politiques, femmes ainsi que celle des organisations politiques démocratiques. La FTCR salue la vigilance et la maturité des  jeunes tunisiens qui ont marché du centre de la Tunisie et se sont rassemblés à la place de la Kasbah (siège du gouvernement) pour exiger le départ du RCD. Elle dénonce la répression et le mépris avec lesquels ils ont été traités. Jour après jour grâce à cette mobilisation des ministres, des cadres administratifs et des acteurs liés au RCD ont été remplacés. Le gouvernement provisoire de transition a pris des mesures positives allant dans le sens des revendications du peuple tunisien (libération des prisonniers, politiques et d’opinion, retour des exilés,   projet de loi d’amnistie, autorisation des associations et partis politiques, limogeage de la trentaine de directeurs de la Sûreté, exercice effectif du droit de manifestation, libéralisation des médias audiovisuels et écrits, levée des obstacles contre de la Ligue tunisienne pour la défense de Droits de l’Homme, arrestation des responsables de la répression et de la corruption, création de 3 commissions, ratification de conventions internationales et de protocoles facultatifs concernent notamment l’abolition de la peine de mort, la lutte contre la torture et la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, adhésion à la Cour Pénale Internationale, et la suspension du parti de Ben Ali le RCD). La FTCR déplore que les réserves sur la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes  n’aient pas été levées à cette occasion. La révolution tunisienne reste  menacée par le RCD et le reste des forces de sécurité liées à l’ancien régime. Ceux-ci  sont en effet responsables des troubles provoqués dans la rue, et dans certaines entreprises et secteurs économiques. La FTCR considère qu’il incombe en premier lieu aux forces de la révolution de  les démasquer, de les dénoncer et de les mettre hors d’état de nuire. La FTCR lance un appel à l’unité des forces syndicales, associatives et politiques démocratiques, pour un  dialogue en vue de consolider et parachever les acquis de la révolution et ainsi préparer plus solidement les échéances futures. La FTCR considère que toutes les forces, quelques soient leurs idéologies ou convictions, qui ont œuvré à la chute du dictateur, citoyennes, syndicales, associatives et politiques doivent être associées aux débats et aux décisions du gouvernement transitoire pour la protection de la révolution, sa pérennisation et à l’édification de nouvelles institutions démocratique au service du peuple qui seront bientôt soumises au vote populaire. La FTCR demande l’accélération de la création d’une quatrième commission indépendante pour superviser toutes les élections. Fidèle aux principes d’égalité, de solidarité et de respect des droits humains la FTCR demande que les principes suivants soient discutés et largement retenu dans les futures propositions constitutionnelles : La séparation des partis politiques de l’Etat L’égalité entre les régions L’égalité pleine et effective entre les citoyens en particulier l’égalité homme femme La liberté de pensée d’expression (la liberté de la presse) La liberté de conscience (l’égalité entre les cultes, la levée du contrôle de l’Etat sur les lieux de culte, la neutralité et l’impartialité de l’Etat) L’immigration tunisienne dans le monde est attentive à ce qui se passe dans le pays. Elle s’est massivement mobilisée pour soutenir le processus de la Révolution. Avec plus de 1 million de personnes soit 10% de la population elle  est de plus un facteur important sur le plan économique et social en raison des transferts de devises. les moins de 16 ans représentent près de 25% de la communauté tunisienne. Quant aux femmes elles représentent une moyenne de près 25% de l’ensemble de la communauté. Toutefois en France, ce pourcentage atteint les 38%. Cette jeunesse comme les femmes se sont très massivement mobilisées pour soutier la Révolution tunisienne. Le mouvement associatif tunisien qui n’a jusque là jamais été reconnu par les autorités comme un partenaire lesquelles autorités ont préféré monter de toutes pièces des amicales et des associations dont le seul but était l’encadrement sécuritaire des tunisien-nes de l’étranger. Le mouvement associatif s’est néanmoins maintenu, contre vents et marées, et a tenu à faire valoir une voix autonome et démocratique pour que soit pris en compte les aspirations et les revendications des tunisien-nes. Non seulement les attentes concernant les démarches administratives dans les consulats mais également les attentes en matière de liberté et de la démocratie en Tunisie. Depuis des décennies,  une des revendications des associations était l’exigence d’une nette séparation entre les services consulaires (qui doivent être au service de tous les Tunisien-nes) et le parti au pouvoir, (le PSD puis le Rassemblement RCD depuis 1987). Aujourd’hui la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (F.T.C.R.), le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), l’Association des Tunisiens en France (ATF), l’Association des Tunisiens en France – Paris (ATF-Paris), l’Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) ainsi que de nombreuses autres associations et collectifs … prennent l’initiative d’organiser les premières « Assises de l’immigration Tunisienne en France et dans le monde » avec pour objectif la rédaction d’un cahier de doléances des migrantes et des migrants tunisien-nes pour la défense de leurs intérêts. Ce cahier de doléances sera présenté au nouveau pouvoir exécutif tunisien issu de la révolution du 14 janvier 2011. L’objectif de ces assises est de rassembler les propositions que nous inscrirons TOUS ensemble dans le cahier de doléances des migrants tunisien-nes et de les adopter collectivement d’ici la fin mars 2011 et sera officiellement présenté au gouvernement Tunisien le 9 Avril 2011 à l’occasion de la fête des martyrs en Tunisie. Dans notre démarche nous comptons également ouvrir le débat le plus large en faisant appel à toutes les contributions, à travers divers supports d’information et de communication et notamment les réseaux sociaux (facebook …), les blogs et les sites web. Nous voulons, par là, que le plus grand nombre de Tunisien-nes participent à l’élaboration de ce cahier de doléances. La FTCR veut en finir avec : L’exclusion du droit de vote et d’éligibilité dans les élections législatives des tunisiens résidant à l’étranger.  Le rôle que jouent les consulats tunisiens dans l’expulsion des sans papiers. Le contrôle policier qu’ils exercent  sur la population tunisienne. Le racket  » 26 26  » La main mise du RCD sur l’administration et les propriétés de l’Etat tunisien à l’étranger. *« Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,  Force est pour le destin de répondre, Force est pour les ténèbres de se dissiper,  Force est pour les chaînes de se briser. » Abou el Kacem Chebbi  Paris le 5 février 201, Pour le CA de la FTCR, Tarek BEN HIBA, Président  

Parti du Travail Patriotique et Démocratique.  

Les puissances occidentales doivent cesser leurs ingérences en Tunisie.


La situation révolutionnaire qui prévaut en Tunisie semble mobiliser les grandes puissances occidentales.   1) Après la fuite de Ben Ali, le premier à se précipiter a été Jeffrey Feltman, sous secrétaire d’Etat US, qui nous a rappelé qu’il avait de nombreux amis à Tunis…   2) Alors que les USA et la France,( pas en odeur de sainteté auprès de nombreux Tunisiens,avancent masqués, c’est l’Allemagne qui semble conduire le char occidental.   M Mohamed Ghanouchi, oubliant que son gouvernement ne bénéficie pas d’une grande légitimité et doit se contenter – au mieux- d’expédier les affaires courantes, nous apprend qu’il s’est entendu avec Angela Merkel pour convoquer une « conférence internationale sur les réformes politiques et démocratiques »; pour enfoncer le clou, le ministre allemand des AE, M Westerwelle, accourt à Tunis…venant de Washington, et offre ses services à M Ghanouchi qui rêve d’une Tunisie qui  » partagerait avec l’Europe les mêmes valeurs universelles ».   3) Roberto Maroni, ministre de l’intérieur italien, après avoir proposé d’envoyer des forces armées italiennes dans les eaux territoriales tunisiennes pour stopper l’immigration clandestine, s’invite à Tunis ce lundi 15 février. A noter que l’Italie fait partie,comme l’Allemagne, des membres les plus résolus de l’OTAN..   4) Catherine Ashton, dont la visite – il est vrai- était programmée depuis une dizaine de jours, arrive elle aussi à Tunis ce lundi.   Tout ce beau monde, ainsi que leurs commanditaires, s’agitent pour défendre des intérêts particuliers,et peut être aussi donner une légitmité nationale – voire nationaliste- à un gouvernement ( qui vient de perdre son ministre des AE) qui est dans l’impasse, alors que le mouvement révolutionnaire se développe et s’approfondit.   Khaled Falah, membre du comité fondateur du Parti du Travail Patriotique et Démocratique de Tunisie.    


Parti du Travail Patriotique et Démocratique

Que continue la Révolution contre la dictature et la corruption !


  La Révolution du peuple et de la jeunesse de Tunisie a accompli de grandes réalisations, grâce aux sacrifices  des Tunisiens dont  un bon nombre sont morts ou ont été blessés à travers tout le pays.   Cette Révolution a eu comme résultat, dans sa première phase, la fuite de Ben Ali et de plusieurs « seigneurs de la guerre » de son entourage ; c’est cette mafia qui , en plus de la tyrannie et de l’oppression qu’elle a exercées sur les gens, a mis la main sur 30 à 40% de la richesse nationale et  placé environ 40 milliards de dollars hors des frontières.   Alors que ceux-là ont pris la fuite, des centaines de leurs partisans sont encore là et forment le système de dictature et de corruption qui demeure enraciné dans les secteurs de la politique, de la police, de l’administration, de la justice, ainsi que des affaires économiques, sociales, culturelles et sportives ; ces personnes agissent librement et de façon impudente et organisent la contre-révolution en coordination avec les « seigneurs de la guerre » ; ils utilisent divers moyens et mobilisent les bandes et les milices pour créer des tensions et des conflits, propager des rumeurs et lancer des campagnes de presse afin de conserver leurs positions et leurs intérêts de classe, dans l’espoir de revenir en force  ultérieurement.   Dans le contexte de ce combat entre la Révolution et la contre-révolution, le Parti du Travail Patriotique et Démocratique affirme : 1)      son soutien aux luttes et aux revendications ouvrières, populaires et de la jeunesse pour écarter les responsables corrompus et répressifs et les poursuivre ; ainsi qu’aux revendications concernant l’emploi, la titularisation, l’augmentation des salaires, et les conditions de travail sur la base de la dignité ; ce sont des revendications légitimes et réalisables à condition de prendre des mesures urgentes pour récupérer les capitaux et les biens spoliés. Le Parti appuie le rôle joué par l’UGTT ( centrale syndicale) dans l’encadrement du combat syndical. 2)      Son soutien aux comités populaires qui se sont constitués au cours du mouvement révolutionnaire dans de nombreuses localités ; et son appui pour que ces comités puissent agir au service des citoyens et de l’intérêt  public, et prendre les initiatives pour protéger les biens publics et assurer la sécurité. 3)      Son refus de «  la conférence internationale sur la réforme politique et économique » annoncée par Mohamed Ghanouchi, à la suite d’un entretien téléphonique qu’il a eu avec la chancelière allemande Angela Merkel , connue pour sa grande allégeance à l’égard de l’entité sioniste et des nouveaux conservateurs dirigés par  George Bush  ; M. Ghannouchi doit comprendre tout d’abord que de larges secteurs de la population réclament son départ ; et que de toute façon, «  le gouvernement provisoire » qu’il préside n’est pas habilité à prendre des décisions qui engagent l’avenir du pays à l’endroit  de forces hégémoniques. 4)      Son refus de tout accord avec l’Union Européenne qui viserait, comme le préconisait Ben Ali avant sa fuite, à la libéralisation des échanges agricoles et des services ; un tel accord causerait de graves préjudices à l’économie nationale et renforcerait sa dépendance. 5)      Son soutien à toutes les initiatives sérieuses pour élire une assemblée constituante et  constituer un gouvernement provisoire qui prenne en considération les revendications du peuple et de la jeunesse de Tunisie et leur aspiration à la dignité et à la souveraineté nationale.   Tunis , le 11 février 2011   Parti du Travail Patriotique et Démocratique.  


Le Quotidien:

Tunisie Verte : Le parti écologiste qui a refusé de s’inféoder à la dictature


Après sept ans de quasi-clandestinité, Tunisie Verte apparaît au grand jour et œuvre à rassembler les écologistes autour d’un projet qui garantisse les droits des générations futures à une vie digne. Jusqu’au 17 janvier dernier, Tunisie Verte était dans une situation arbitraire et assez caricaturale de la démocratie en trompe-l’œil appliquée par l’ancien régime. Illégal dans son propre pays, ce parti était reconnu par le Parti Vert Européen et, de surcroît, membre de la fédération des verts africains et du réseau international Global Green. Le motif de cette situation ubuesque tenait au fait que cette formation de tendance écologiste a refusé catégoriquement de s’inféoder à un régime qui se souciait comme d’une guigne de menaces qui pesaient sur les équilibres naturels dans le pays. La naissance de Tunisie Verte remonte à 2004 quand Abdelkader Zitouni, un haut cadre à la SNIT et à la SPROLS qui a réalisé environ 25.000 logements sociaux, ressent l’urgence de lutter pour la préservation des équilibres naturels dans un pays qui ressemblait à un chantier à ciel ouvert. «Technicien sur les chantiers, je voyais les problèmes écologiques liés à l’aménagement du territoire. On faisait de notre mieux, quelques espaces verts, une finition correcte, mais je sentais qu’il y avait un problème plus général, un oxygène vert qui manquait. Bien vite, j’ai pu réunir un groupe de militants solides sur cet enjeu. Un recrutement plus large n’était pas possible », raconte Zitouni. Et d’ajouter: «L’année 2003 a été une année de sécheresse terrible, plus encore en Tunisie qu’en Europe. Beaucoup de personnes âgées sont mortes. Mais en Tunisie, on n’en n’a rien dit. On s’est dit qu’il manquait un parti vert pour s’inquiéter du réchauffement climatique. On a préparé une plate-forme sur la manière dont la question environnementale se pose en Tunisie. Toute la presse tunisienne et internationale a salué cette initiative nouvelle, inédite dans le paysage politique maghrébin ». Hold-up politique Convaincus de la noblesse de leur cause, Abdelkader Zitouni et ses compagnons ont déposé une demande d’autorisation du parti Tunisie Verte en avril 2004. Une demande restée sans suite ! « On a passé une journée entière au ministère de l’Intérieur pour obtenir l’autorisation d’exister comme parti. Ils ont fait semblant d’accepter le dossier, mais sans nous remettre le récépissé qui confirmait l’accord », précise le fondateur du premier parti vert tunisien. Le 3 mars 2006, un autre parti politique se réclamant aussi de l’écologie, le Parti des verts pour le progrès (PVP), reçoit son autorisation. « La dictature de Ben Ali a choisi ses verts. C’est un véritable hold-up politique », avait alors déclaré Abdelkader Zitouni. Les partis verts européens ne s’y sont pas trompés et ont maintenu leur confiance à «Tunisie Verte. « Nous dénonçons avec indignation l’imposture avec laquelle le pouvoir dictatorial de Ben Ali vient de légaliser un pseudo parti Vert entièrement à sa solde quand le véritable parti Vert tunisien, La Tunisie Verte, dirigé par Abdelkader Zitouni, attend vainement sa légalisation depuis près de deux ans. Il s’agit d’une imposture et d’un hold-up politique, destiné à usurper le label « Vert » dans un pays où il risquait de devenir gênant », avaient précisé les verts européens dans un communique publié quelques jours après la légalisation du PVP. Selon ces partis européens, l’interdiction de Tunisie Verte s’explique par le fait que cette formation « mettait en avant non seulement la défense de l’environnement mais aussi la démocratie, les droits de l’Homme et les droits des femmes». Combat dans la clandestinité Fort du soutien des verts européens, Tunisie Verte s’est employé depuis sa naissance à dénoncer vigoureusement la détérioration de la situation environnementale en Tunisie et réclamer la libéralisation de la presse et la démocratisation de la vie politique. A travers des entretiens dans la presse écrite ou en ligne, ce parti a dénoncé la détérioration de plusieurs sites environnementaux (dessèchement des oasis du sud et pollution du littoral de Sfax, Gabès ou Bizerte) causée par l’«exploitation excessive » des ressources et l’expansion effrénée de certaines zones industrielles polluantes. Les positions fermes du parti expliquent la répression qui s’était abattue sur ses militants. «La police était constamment à mes trousses. Chaque fois que je sortais de chez moi, j’étais suivi. Au retour d’un déplacement à Paris, ils ont volé mes valises à l’aéroport, pleines de vêtements et de cadeaux de la part de mon fils pour sa mère. Ce genre de vexations était typique de leur manière de faire: la mesquinerie d’un Etat-voyou», témoigne Abdelkader Zitouni qui reconnaît, toutefois, que ses liens maintenus avec les Verts français lui ont servi de protection contre le dictateur. Selon lui, deux militants du parti qui œuvraient dans la clandestinité ont même trouvé la mort en raison des fortes pressions qui pesaient sur eux (redressement fiscal, licenciement du travail, etc.). Gouvernement non représentatif Au plus fort de la révolution qui a contraint Ben Ali à s’enfuir, Tunisie Verte a clairement affiché son soutien au mouvement de la jeunesse de Sidi Bouzid et dans tout le pays et condamné le recours à la violence contre les jeunes manifestants, ce qui lui a valu plusieurs sympathies. «Les éléments les plus combatifs de Sidi Bouzid ont choisi spontanément d’adhérer à Tunisie Verte, après avoir vu notre orientation. J’ai eu la chance de participer à la première émission libre à la télévision, ce qui m’a valu pas mal de sympathies », se félicite Zitouni. Le parti a été finalement légalisé le 17 janvier 2011 par le gouvernement d’union nationale qui comprenait plusieurs ministres ayant servi sous Ben Ali. Cette reconnaissance officielle n’a pas empêché le fondateur de la première formation écologiste en Tunisie de critiquer la composition du nouveau gouvernement. «Ce gouvernement provisoire ne représente pas le peuple, ni ses martyrs. Où sont-ils dans ce gouvernement, ceux qui se sont battus?», s’est-il interrogé tout récemment. Le parti s’efforce aujourd’hui de rassembler les écologistes autour d’un projet qui garantisse les droits des générations futures à une vie digne malgré un manque cruel de moyens matériels. « Depuis le 14 janvier, je reçois dix messages par jour de docteurs, d’ingénieurs (biologie marine, énergie nucléaire,…) ou de simples gens qui veulent s’inscrire à Tunisie Verte (…) mais nous avons des difficultés matérielles à organiser des réunions », précise Zitouni, dont le parti a récemment annoncé qu’il se présenterait aux élections présidentielles…
Source: “Le Quotidien” Le 14-02-2011 Lien: http://www.lequotidien-tn.com/detailarticle.asp


COMITÉ DU SALUT PUBLIC.


  Par CHABBI.MAHREZ    Pour la privation  de tous les sicaires, activistes et membres du parti unique le RCD de leurs droits civiques. Les peines de privation du droit de vote et d’élection ou d’éligibilité, qui concernent l’exercice des droits civiques, sont des peines de même nature. la perte du droit de vote entraîne cumulativement la perte du droit d’élire et du droit d’être élu. Nous devons mettre légalement, par décision de justice, les Hommes de la dictature et de BEN ALI, et à tous les niveaux, Hors d’état de nuire aux tunisiens, à la démocratie et à la république. La citoyenneté est le sentiment d’appartenance à une même communauté nationale ainsi que la possibilité d’une participation active à la vie publique et politique. Dès lors que l’Etat, parti unique  RCD de BEN ALI avait «délivré» le statut de citoyens à ses seuls membres, au dépend de tous les autres  tunisiens, qui étaient surveillés, opprimés, torturés et réduits par  le chantage, l’usurpation, les trafics d’influence, les tricheries électorales, les bourrages d’urnes, l’interdiction violente de pensée, de parole libre, d’expression civique et politique, les détournements des biens et les spéculations de tout ordre et à tous les niveaux; cet état de choses dure depuis  l’indépendance de 1956, et tous les acteurs  de cette morbide comédie sont hors la loi, et ont porté atteinte aux droits fondamentaux du peuple tunisien. Toutes les personnes  qui ont eu la moindre  responsabilité et à n’importe quel niveau, du haut de la pyramide aux sicaires et nervis de base avaient trahi consciemment la constitution  tunisienne,  la nation tunisienne et répondent aux critères de la privation du droit de vote, d’élection et d’éligibilité. Tous ceux qui avaient eu des responsabilités ministérielles, de conseillers, de députés, de « fonctionnaires »  de l’ordre et de la toile d’araignée RCD sur le pays.    De la direction de ce parti  unique le RCD,  jusqu’au chef de cellules, tous doivent aussi être concernés par cette interdiction. ceux-ci peuvent s’en sentir redevables à leur ancien parti, mais ne  peuvent à aucun moment invoquer la revendication de leurs droits fondamentaux, droits qu’ils ont refusé par leur mensonge, leur activisme violent et corrompu confisqué aux tunisiens, ne peuvent pas dans une démocratie  libérée de leur joug avoir les mêmes  droits que leurs victimes. La notion de citoyenneté implique un rapport étroit entre l’Etat et ses citoyens, qui peuvent être déchus de leurs droits momentanément ou définitivement pour conduite «illégale», Le nouvel état de droit qui doit être instauré en TUNISIE  doit répondre à cet absolu, l’état RCD de BEN ALI et ses janissaires n’ont jamais respecté  ce maillage de valeurs citoyennes, ses encartés et ses représentants  doivent être soumis  à la transparence et à l’équité du système judiciaire et exclu de l’espace démocratique, espace qu’ils ont dénigré et combattu par la haine, le meurtre  et la forfaiture depuis plus de cinquante ans.  ceux qui ont participé au fonctionnement de la dictature à tous les niveaux étaient conscients des méfaits et de l’horreur du système qu’ils servaient, de ses dérives en matière d’oppression de trucage et de népotisme, les ministres, députés nommés et non élu, les représentants  de la dictature et du RCD à tous les niveaux et plus encore  aux niveaux inférieurs,  ont par leur silence, leur activisme, par le clientélisme,  participé  à la négation totale de toutes les libertés en TUNISIE, à la torture, à la confiscation des biens, et aux meurtres politiques dans notre pays, ils avaient fermés les yeux sur les crimes et souvent participés à ces basses œuvres, profités du système,  et ils étaient son ossature et ses vérités. Que dire de ces activistes qui avaient eu connaissance et même participé aux enlèvements, à la délation, au viols, à la distribution d’armes de guerre aux milices d’assassins. Ces actes étaient devenus caractéristiques de la vie sous la dictature. Tous ces actes impliquent un appel au meurtre et une guerre ouverte contre la nation tunisienne. L’ennemi était désigné de manière précise, TOUT TUNISIEN qui ne reconnait pas la dictature et le RCD, et même ceux qui sont politiquement neutre et qui refusent toute participation  à l’ignominie du système mauve, et au jour d’aujourd’hui  pour l’instauration de l’état de droit, pour sauver les acquis de la révolution, l’exigence, pour éviter les manipulations , doit être l’expulsion du champ électoral de tous les réactionnaires de l’ancien régime. La  levée et  l’entretien d’une milice politique armée est un  délit d’essence criminelle qui   constitue une atteinte grave à la sécurité de la nation tunisienne, à l’unité de la nation et à la sauvegarde de ses valeurs, le RCD était à la base de ce crime, les ministres de BEN ALI aussi, il est impossible  que de l’intérieur du système   de ne pas être au courant  de ces réalités.  Il sera tnécessaire que notre pays se dote de lois spécifiques permettant de traduire en justice les responsables politiques qui s’en rendent coupables, dans l’avenir, et dans l’urgence d’interdire à tous ceux qui dans le passé se sont rendu coupable de ces crimes anticonstitutionnels, d’être éloignés de la vie publique. La règle démocratique, c’est de déchoir ces derniers de leurs droits civiques, et de leur interdire tout activisme politique, ils ont déjà par le passé prouvé leur nocivité en la matière, et c’est seulement à ce prix que les tunisiens pourront pérenniser pragmatique ment la démocratie. .
Comment qualifier autrement les actes que les militants du partis de ben Ali et de tous ses collaborateurs et ses ministres, le RCD  et  ses dirigeants s’autorisaient de commettre, contre la nation tunisienne ?  Comment qualifier le clientélisme et la corruption ? Comment qualifier la détention et la torture, dans les prisons, pour délit d’opinion ?  Comment qualifier l’exécution sommaire de tunisiens sur simple délation ?  Comment qualifier le pillage organisé de tout la TUNISIE par une maffia familiale ?    La communauté internationale a donné naissance, depuis la dernière guerre mondiale, au concept de crime contre l’humanité.  Le vécu  de notre pays et depuis  1956 est remplis d’individus qui répondent largement à ses critères, ils sont largement identifiés,  car ils sont tous de la même source, ces gens là  sont dangereux et nuisibles à tout fondement démocratique  et ne sont pas honorables pour la simple jouissance des droits civiques afin de pérenniser une démocratie véritable.    L’avenir de notre État de droit repose principalement sur ces deux piliers; des institutions judiciaires nationales équipées d’instruments juridiques appropriés et une société civile organisée et dynamique pour saisir la justice en bonne et due forme, tout en informant l’opinion publique pour faire pression sur les politiciens professionnels qui seront les derniers à légiférer contre leurs propres agissements. La société civile tunisienne doit se mobiliser à son tour et saisir les instances judiciaires internationales, avec l’appui du réseau mondial des organisations de défense des droits de l’homme, pour  « éclairer »  ces élections tunisiennes à venir et obtenir toutes les garanties quand à leur déroulement et à leur constitutionnalité, or  ne pas déchoir les criminels de l’ancien régime, la dictature de BEN ALI est anticonstitutionnel, dramatique, dangereux et mortels pour nos libertés. 
Laisser la délinquance politique banalisée par BEN ALI se transformer en FORCE politique sans que justice ne soit rendue, est irresponsable.  la déchéance des droits civiques des dictateurs et des criminels  qui étaient sous leurs ordres est une opération de salubrité politique pour l’intégrité de la révolution tunisienne, laisser la réaction revenir aux affaires, en TUNISIE , c’est prendre le risque d’une guerre civile ; le pays  va devenir inhabitable pour les simples citoyens que nous sommes, et impraticables, pour les opérateurs économiques qui portent pourtant le meilleur de nos espérances. Nos morts seront morts pour rien et  notre TUNISIE restera dans les méandres des stratégies affairistes et maffieuses.       Nous devons lutter pour  le triomphe du droit. Et mener à son terme l’exigence de transparence pour  élire des représentants politiques dignes de ce nom, nous devons mettre légalement sur la touche toute la classe politique de la dictature de BEN ALI et ses rouages, sa machinerie humaine et bureaucratique.
 la question de la privation des droits civiques doit être traité et solutionné le plus vite possible, il y’ va   des acquis de cette révolution tunisienne, elle doit être traité dans le cadre  de la question prioritaire de constitutionnalité,  elle est vitale  en ces temps post révolutionnaires, et avant ces élections tunisiennes  qui vont être organisés par un pseudo-gouvernement de transition qui s’est imposé aux tunisiens et en qui ils n’ont pas, à juste raison,  confiance, ce gouvernement dans ses structures fondamentales est  d’essence  benaliste, il est un gouvernement RCD, le président de la république qui en la circonstance  a entre les mains tout l’exécutif et le législatif,  est lui même un ancien activiste de la dictature et du parti unique le RCD, d’où l’urgence sur cette question , en priorité sur d’autres, afin que la société civile tunisienne maintienne la pression et   pose cette affaire de la privation des droits civiques devant les instances judiciaires . C’est en effet, aux termes de  l’interdiction des droits civiques, qui  porte sur le droit de vote, l’éligibilité, le droit d’exercer une fonction juridictionnelle, le droit de témoigner en justice, que les garanties seront données  juridiquement aux tunisiens que le changement est véritable à tout point de vue. Les tenant de la dictatures et ses soldats avaient depuis toujours trahi la constitution tunisienne, il n’est pas question de leur donner une autre chance  pour nous détruire et plonger le pays dans la dégénérescence. Il est à signaler  par ailleurs que l’interdiction du droit de vote ou l’inéligibilité prononcées sur une base juridique comportent interdiction ou incapacité d’exercer une fonction publique.     Cette importance de la privation de droits civiques est encore vérifiable à travers précisément le droit des élections politiques démocratique (élection présidentielle, élections législatives, élections sénatoriales, élections locales, etc.), et qu’il s’agisse de la phase préalable à l’élection ou de la phase postérieure à l’élection, et notamment de la phase contentieuse. De la même manière, la privation des droits civiques intéresse le droit de la fonction publique dans la mesure où la jouissance des droits civiques est une condition d’accès à la fonction publique, La privation concerne cinq droits: le droit de vote, l’éligibilité, le droit d’exercer une fonction juridictionnelle ou d’être expert devant une juridiction, de représenter ou d’assister une partie devant la justice, le droit de témoigner en justice autrement que pour y faire de simples déclarations.
La Déclaration des droits de l’homme,  dans l’article 2, il est dit que « le but de toute association politique » est de conserver ces droits naturels et imprescriptibles de l’Homme que sont la propriété, la liberté, la sûreté, la résistance à l’oppression. Ces droits sont « naturels » ; ils existent avant même l’établissement d’une société et avant tout droit. Ils sont imprescriptibles. Or sous la dictature DE ben ali, et le pouvoir hégémonique du RCD tous les responsables de la dictature de BEN ALI était des hauts responsables du parti unique RCD, BEN ALI en était le président, , la sécurité,  la résistance à l’oppression, la liberté, la propriété étaient  caducs, prescrites MAIS jetées aux oubliettes et  de plus, les tunisiens subissaient les menaces, les violences, la torture et le meurtre politique, la pauvreté, la misère, la corruption et tous les abus inimaginables par CETTE dictature et son parti unique le RCD, à partir de là, il est impensable que les hommes de ce système de l’horreur, puissent participer à la reconstruction de la Tunisie, que ce soit sur le plan politique, social , ou économique, ils avaient trahis dés le début la constitution, et sont juridiquement et moralement partie prenante de tous les crimes et les déviations de la dictature et du parti/état, le RCD, et ce depuis 1956, en la matière, il y’a eu crime contre la nation tunisienne, et il ne peut y avoir prescription, et pour ces criminels, l’interdiction des droits civiques et un moindre mal, à la restauration complète des institutions, , ils seront poursuivis par la justice, c’est la seule voie de réconciliation juste pour pérenniser  la démocratie tunisienne.     http://www.petitionduweb.com/Comit_eacute__du_salut_public-8772.html     http://www.facebook.com/group.php?gid=99485951519     *Une association du type loi 1901 est en préparation en Tunisie.
 


LA GESTION TRANSITOIRE DE LA DIPLOMATIE TUNISIENNE


Le ministre tunisien des affaires étrangères vient de démissionner, et tant mieux. Même si la personne est intègre, il s’est trompé du temps et du moment. La diplomatie visage de la  révolution tunisienne à l’étranger a besoin d’un discours clair qui tranche avec les liens traditionnels  du pouvoir déchu. Un pouvoir qui a essayé de montrer une vitrine présentable et en  se collant au mode du moment : combattre le terrorisme. Il a confectionné des « lois anti terrorisme » pour embastiller ses opposants. La diplomatie au profit de la dictature. Les chancelleries sont mobilisées pour guetter les voix de l’opposition et pour chercher des appuis douteux. Aujourd’hui on a besoin de promouvoir l’image de la Tunisie par une diplomatie énergique, qui traduit les aspirations des tunisiens. Le monde aujourd’hui est uni polaire.  Depuis Bourguiba la Tunisie officielle regardait vers l’Occident.  L’effondrement du mur de Berlin réconforte ce choix officiel.   Mais le monde connait l’émergence des puissances nouvelles surtout en Asie et en  Amérique latine. Le peuple tunisien arabe et musulman est sensible à tout ce qui touche ces deux dimensions. La Palestine,  l’Irak, l’Afghanistan ; ce sont les  foyers de tension qui révoltent la rue tunisienne. Par réalisme le discours officiel depuis  l’époque de Bourguiba a voulu rationalisé une émotion débordante. Le poids économique  et stratégique du pays ne permet pas une expression  politique « audacieuse ». La diplomatie ne peut pas être  aussi une traduction des « slogans populistes ». De la sagesse certes mais parfois une sagesse qui trahit les aspirations des tunisiens. La force de la diplomatie plutôt que la diplomatie de la force. Beaucoup des compétences tunisiennes servent dans les institutions internationales.   La Tunisie nouvelle  a  droit à l’expression franche qui n’est pas  forcement anti occidentale. Il faut réviser certaines orientations et finir avec la politique de plaire. En période de transition la Tunisie peut se contenter d’une  gestion diplomatique en attendant que le peuple s’exprime démocratiquement.
Ahmed BEN AMOR    Paris le 14/02/2011 
 


La Tunisie rejette toute ingérence dans ses affaires intérieures


La Tunisie a affirmé son rejet catégorique de toute ingérence dans ses affaires intérieures ou de porter atteinte à sa souveraineté, suite à la déclaration du ministre italien de l’Intérieur, dans laquelle il a évoqué la question du déploiement de la police italienne en Tunisie afin de lutter contre l’émigration clandestine.
Dans une déclaration d’une source autorisée du ministère tunisien des Affaires étrangères rapportée dimanche soir par l’agence de presse tunisienne TAP, la Tunisie a affirmé qu’autant elle est fortement attachée à préserver les excellentes relations d’amitié et de coopération établies avec l’Italie et à les promouvoir davantage, « autant elle exprime son étonnement face à cette position et affirme son rejet catégorique de toute ingérence dans ses affaires intérieures ou de porter atteinte à sa souveraineté ».
« La Tunisie réitère sa disposition à coopérer avec les pays frères afin d’identifier les solutions idoines au phénomène de l’émigration clandestine, fondées sur le respect des droits et de la dignité humaine, et sur le principe du développement solidaire », a ajouté la même source.
Source : « CRI online » Le 14-02-2011 Lien : http://french.cri.cn/781/2011/02/14/304s238193.htm

 


Tunisie et Egypte se battent pour retrouver leurs touristes


Sinistré depuis la crise politique, le secteur touristique des deux pays en révolution mise sur un prochain retour des vacanciers. D’autres pays sont à l’affût « Des séjours sur la zone côtière et dans l’île de Djerba ne sont désormais plus contre-indiqués. » Cette phrase publiée ce week-end sur le site Internet du Quai d’Orsay marque la levée française des restrictions de voyages mais seulement sur une partie du territoire tunisien. Le ministère des affaires étrangères continue de déconseiller aux voyageurs de se rendre dans l’intérieur du pays. Qu’importe ! Cette libéralisation partielle des voyages était très attendue, autant par les voyagistes français que par les autorités tunisiennes. Le tourisme tunisien est d’ordinaire le premier pourvoyeur de devises. Il accueille 6 millions de vacanciers par an, emploie plus de 350 000 personnes (sur dix millions d’habitants), couvre 60% du déficit de la balance commerciale du pays et assure 6,5% du produit intérieur brut. Or le secteur a vu ses recettes fondre de 40% en janvier et s’attend à une tendance équivalente en février. Pendant la « révolution de jasmin », les recommandations du Quai d’Orsay avaient entraîné le retour anticipé d’environ 9000 vacanciers français et la suspension des départs. Depuis, les voyagistes connaissent un effondrement des réservations pour cette destination.
Un soulagement pour les tour-opérateurs
De fait, la Tunisie a lancé lundi 14 février une campagne publicitaire pour faire revenir les touristes avec notamment un slogan de circonstance : « Enfin libre de bronzer »… Une opération destinée « à nos amis français pour qu’ils viennent déclarer leur flamme à la Tunisie », selon le ministre tunisien du tourisme, Mehdi Houas, qui table sur une vraie reprise vers mars-avril. En France, l’amélioration de la situation est aussi un soulagement pour les tour-opérateurs car la Tunisie attire chaque année près de 1,5 million de vacanciers français. Plusieurs voyagistes s’étaient d’ailleurs rendus à Tunis pour étudier les conditions d’une reprise. Pour ces derniers, le manque à gagner est plus ou moins important. Leur association, le Ceto, se refuse pour l’instant à communiquer des chiffres. Pour limiter la casse, les voyagistes ont toutefois essayé de gagner du temps en faisant des offres commerciales à leurs clients. « Nous leur avons proposé des avoirs, valables un an », explique Gérard Neveu, chez Allibert.  
Égypte ou République dominicaine ?
Tous ses concurrents ont fait des propositions équivalentes, ou consenti des reports. « Il faut aller très vite pour avoir le maximum de touristes au printemps », plaide René Marc Chikli, président de l’Association de tour-opérateurs (Ceto). Annette, une touriste française, a cependant changé de destination sans tenir compte des conseils des voyagistes. Oubliée la Tunisie : cap sur l’Inde, où elle s’est envolée. Si les choses semblent bien s’arranger pour la Tunisie, la situation est bien plus compliquée pour l’Égypte. Lundi, quelque 150 employés du secteur ont manifesté au pied des pyramides pour réclamer une hausse de leur salaire. Ce n’est pas moins de 1 million de visiteurs qui a brutalement quitté le pays et 80% de réservations ont été annulées. « Je me déciderai bientôt », dit Florence qui voulait emmener mari, enfants, gendres et belles-filles – pas moins de 14 personnes ! – descendre le Nil cet hiver. Une escapade familiale payée 25 000€ au Club Méditerranée qui lui conseille, ces jours-ci, d’« attendre » avant de se dédire car, en Égypte, « les choses vont s’arranger ». Si tel n’est bientôt pas le cas, Florence optera pour la République dominicaine, tout en regrettant le pays des pharaons.
Beaucoup de voyagistes ont proposé des plans B à leurs clients
Si la désertion touristique se poursuit, les conséquences seront dramatiques. Le secteur représente 11% du PIB, contribue à la création de 17% des emplois et a rapporté en 2010 une dizaine de milliards d’euros, avec une fréquentation record de près de 15 millions de visiteurs. Actuellement, 150 milliards d’euros d’investissements touristiques sont en péril et plus de 2 millions de personnes risquent de perdre leur emploi, selon les statistiques officielles. « Pour l’Égypte, admet Gérard Neveu, c’est plus compliqué. Pour nous qui faisons du trekking, la saison est sûrement fichue. » Tunisie et Égypte auront donc fort à faire pour convain cre les vacanciers de revenir. Beaucoup de ces derniers ont déjà opté pour des destinations de remplacement. « Le Maroc, la Jordanie, l’Espagne, les Canaries, la Turquie, la Libye », énumère Gérard Neveu. Comme Allibert, beaucoup de voyagistes ont proposé des plans B à leurs clients. « Les Canaries ou le Maroc où les capacités aériennes et hôtelières ont augmenté », précise-t-on chez Nouvelles Frontières. Et aussi « la République dominicaine et le Sénégal ». D’autres ont dirigé leurs clients vers la Turquie, l’île Maurice, voire Chypre. Souvent en faisant des promotions, alors même que l’on observe une hausse des tarifs sur le marché international.
Une aubaine pour le Maroc
La situation représente aussi une aubaine pour le Maroc qui a été pris d’assaut. L’office du tourisme marocain a mis les bouchées doubles pour assurer sa promotion, affiches dans le métro parisien à l’appui. Le pays, qui réalise près de 8% de son PIB avec le tourisme, devrait connaître une année record. L’industrie du tourisme marocain a prévu des investissements massifs dans l’espoir de doubler bientôt le nombre de touristes (9,4 millions en 2010) et générer 470 000 emplois supplémentaires. Déjà, tous les hôtels sont pleins à craquer, notamment à Agadir et à Marrakech au point qu’en l’espace de quelques jours les prix ont déjà flambé de 15 à 25 %. « Sur le Maroc, nos prix n’ont pas augmenté », rectifie-t-on toutefois chez Nouvelles Frontières. La Turquie, qui joue à fond depuis des années la carte d’un tourisme relativement bon marché, compte aussi tirer son épingle du jeu. Le nombre de visiteurs a augmenté et les demandes de brochures explosent, dit-on à l’office du tourisme. Source : « La croix » Le 14-02-2011 Lien : http://www.la-croix.com/Tunisie-et-Egypte-se-battent-pour-retrouver-leurs-touristes/article/2455454/55351

Vif desaccord italo-tunisiensur les migrants


Tunis a vivement rejeté une proposition du gouvernement italien d’envoyer des policiers en Tunisie afin d’endiguer le flux de migrants clandestins tentant de gagner l’Italie. Le ministre italien de l’Intérieur, Roberto Maroni, a formulé cette proposition en réaction au débarquement, ces derniers jours sur l’île de Lampedusa, proche de la Sicile, de plus de 4.000 immigrants clandestins venus de Tunisie.
Catherine Ashton, porte-parole de la diplomatie européenne, a exprimé son soutien au gouvernement provisoire tunisien à l’issue de discussions à Tunis où le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, était attendu dans la journée.
La Tunisie s’efforce de rétablir l’ordre après le renversement, il y a un mois, du président Zine Ben Ali, chassé par un soulèvement populaire. Roberto Maroni, membre de la Ligue du Nord, parti anti-immigration qui appartient au gouvernement de coalition, a déclaré dimanche que l’afflux d’immigrants tunisiens constituait un « exode biblique » sans précédent.
« Je demanderai au ministre tunisien des Affaires étrangères une autorisation afin de permettre à un contingent italien d’intervenir pour bloquer l’afflux. Le système tunisien s’effondre », a ajouté le ministre italien de l’Intérieur.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères se dit prêt à coopérer avec l’Italie et avec d’autres partenaires pour trouver une solution appropriée au problème des migrants. Mais, dans un communiqué repris par les médias officiels, il s’étonne des propos de Roberto Maroni et affirme son rejet catégorique de toute ingérence dans ses affaires intérieures ou de (toute) atteinte à sa souveraineté ».
EN MOYENNE 1.800 DOLLARS POUR LA TRAVERSÉE
A Lampedusa, les autorités locales disent que l’île, plus proche de l’Afrique que la péninsule, est submergée par l’afflux d’immigrants. La plupart d’entre eux sont arrivés sur des embarcations de fortune et on en a compté 1.400 rien que pour la journée de dimanche.
« Ça ressemble à la situation passée avec l’Albanie », a noté Mario Marazzitti, porte-parole de la communauté Sant’Egidio, en évoquant l’afflux d’immigrants albanais en Italie, dans les années 1990. « Nous avons tous peur parce que, depuis la révolution, rien ne s’est amélioré. Depuis le 14 janvier, rien n’a changé. Nous tous ici, nous ne demandons rien d’autre que la possibilité de trouver du travail en Europe », a expliqué à la télévision italienne un migrant de 31 ans.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dit avoir reçu des informations selon lesquelles les migrants paieraient en moyenne 1.800 dollars pour la traversée au départ de Zarzis, sur la côte tunisienne. Catherine Ashton, plus haut responsable européen à s’être rendu en Tunisie depuis la « révolution de jasmin », a rencontré lundi Mohamed Ghannouchi, Premier ministre du gouvernement provisoire. Une porte-parole a dit qu’elle discuterait de la question des migrants au cours de sa visite. L’UE est le premier partenaire commercial de la Tunisie et un important fournisseur d’aide. « L’Union européenne est déterminée à soutenir économiquement la Tunisie et à soutenir la société civile » pour l’organisation d’élections libres, a dit Catherine Ashton à la presse. « Le soutien de l’UE à la Tunisie ne porte pas seulement sur l’avenir immédiat mais aussi sur les années à venir », a-t-elle ajouté.


TUNISIE • Zarzis, le port de l’exil


Environ 5000 Tunisiens ont débarqué ces derniers jours sur l’île italienne de Lampedusa, au large de la Sicile. La plupart sont partis de cette petite cité portuaire tunisienne où s’organise le trafic de clandestins. Trois cents soldats y ont été déployés pour tenter d’enrayer l’exode.

Le pêcheur – que nous appellerons Farhat, un prénom qu’il partage avec des milliers de concitoyens – se cache depuis trois jours dans une petite remise à Zarzis. Depuis jeudi dernier, Farhat a 20 morts sur la conscience. Après une vie passée à hisser seiches, calamars et poulpes à bord de son bateau, il a cédé à la tentation de devenir riche en une nuit. Une seule « cargaison » de quelques dizaines de candidats à l’exil désespérés, peut lui rapporter 30 000 euros, l’équivalent de quatre à cinq années de travail avec des filets de pêche.
Le 13 février au soir, un fort mistral gonflait les parasols solitaires sur les plages et mettait en désordre les tenues d’environ 300 soldats déployés par le gouvernement “révolutionnaire” (et provisoire de Tunis) pour rendre la brèche moins voyante. D’ici, depuis une étendue d’eau miroitante, large de quelques kilomètres qui sépare le port de la zone des grands hôtels, ces derniers jours, au moins 3 000 (mais d’aucuns avancent même le chiffre de 5 000) hommes, femmes, dont de nombreux célibataires, mais aussi de jeunes enfants, auraient pris la mer. Tous n’ont pas vu l’aube se lever sur les côtes italiennes. Samedi dernier, les vedettes tunisiennes ont éperonné une barge avec à bord 120 immigrés, à quelque miles des eaux italiennes. L’embarcation s’est cassée : 25 occupants ont été sauvés, 7 personnes sont mortes. Tous les autres passagers ont été portés disparus.
Maintenant, sur le petit promontoire, seule brille la tour d’une petite raffinerie, propriété de l’entreprise d’Etat Sitep. La nuit du désert semble encore plus froide, avec les soldats en ordre de combat, les gardes armés de bâtons, les chevaux-de-frise protégeant le siège du gouvernement local et la place centrale. Zarzis est une petite ville de 500 000 habitants, l’âme de la Tunisie méridionale, appuyée contre un promontoire juste au-dessous des plages légendaires de Djerba, et située à 75 kilomètres de la Libye. La qualité de l’huile produite localement, au goût dense et robuste, et la saveur de la Besissa, une variante hyper-protéinée du couscous national, font l’orgueil de la région. Parce que ici aussi, depuis toujours, le sud aime se présenter sous le signe de la chaleur, de l‘énergie, en opposition avec le nord calculateur, méfiant et un peu snob de Tunis ou de Hammamet.
Mais quelques temps Zarzis la lumineuse est devenue la zone la plus sombre de la nouvelle ère tunisienne. Le long des rues bordées de maisons blanches et basses, au moins 10 autres “Farhat” ont rangé lignes et appâts pour partir à la « pêche » aux pélerins qui affluent de toute la Tunisie. Ils arrivent de villages ruraux ou de petites villes, foyers actifs de la révolte qui a renversé le président Ben Ali (désormais qualifié de tyran) il y a quelques semaines à peine. Ils sont journaliers payés 80 euros par mois ; trentenaires diplômés qui n’ont pas travaillé plus de six mois au cours des dix dernières années (le taux de chômage officiel atteint 25 %) ; coiffeurs qui n’ont jamais effectué de mise en plis ; ouvriers, petits employés, artisans, manutentionnaires, etc. Autant de victimes collatérales de la ruine d’un système économique fondamentalement criminel, verrouillé par la famille Trabelsi, le clan affariste et parasite à la solde de Leila, la deuxième femme de Ben Ali.
Ce fleuve humain charrie de vieilles colères auxquelles se mélangent les désillusions plus récentes (et peut-être trop hâtives) d’une révolution qui a nécessairement besoin de temps pour s’installer. Ce n’est pas une seule génération, mais une frange entière du peuple qui cherche chaque jour à fuir par les ports tunisiens éparpillés dans le Golfe de Gabès : Nagra, Manrès, Skhira, Midoun, et surtout Zarzis. Il est sans doute encore tôt pour comparer la Tunisie d’aujourd’hui à l’Albanie de 1991 [après la chute du communisme, plusieurs dizaines de milliers d’Albanais ont débarqué sur les côtes italiennes, côté Adriatique, à bord de boat people]. Difficile de savoir si la métamorphose de quelques pêcheurs de Zarzis donne le signal d’un écroulement général, capable d’ensevelir le pays aux cris d’ « enfin libres ! ».
Source : « Le courrier international » Le 14-02-2011 Lien : http://www.courrierinternational.com/article/2011/02/14/zarzis-le-port-de-l-exil

 


La France débloque une aide de 350 000 euros pour la Tunisie


La France a débloqué 350 000 euros pour une aide sociale d’urgence à la Tunisie, où l’instabilité règne toujours, un mois après la chute du régime de Ben Ali, a indiqué lundi un responsable de son ambassade à Tunis. « Ce fonds est destiné à apporter une assistance aux groupes les plus vulnérables de la population, en particulier aux enfants et aux personnes âgées, ainsi qu’aux victimes des manifestations et aux personnes malades », précise l’ambassade sur son site internet. « Il permettra de financer des projets mis en oeuvre par des associations locales émanant de la société civile, ainsi que par des services sociaux et médico-hospitaliers tunisiens, en concertation avec l’ambassade de France », ajoute-t-elle.
L’instabilité sociale dans le pays s’est particulièrement illustrée ces derniers jours, avec l’exode de milliers de Tunisiens partis clandestinement chercher un emploi en Europe. L’ambassadeur de France, Pierre Ménat, « a également souligné la volonté de la France de soutenir la famille de Mohamed Bouazizi », ce jeune marchand ambulant de 26 ans qui s’était immolé par le feu le 17 décembre parce que les forces de l’ordre l’empêchaient de travailler, ajoute l’ambassade. L’acte de désespoir du jeune homme avait déclenché la vague de manifestations ayant abouti à la chute du régime Ben Ali il y a un mois tout juste. Le gouvernement français a été sévèrement critiqué pour avoir tardé à condamner la répression des manifestations dans son ancien protectorat. Pierre Ménat doit être remplacé par le diplomate français Boris Boillon, nommé ambassadeur en Tunisie à la suite des erreurs d’appréciation de la diplomatie française lors de la révolution tunisienne.


Il y a un mois, en Tunisie, naissait le printemps arabe


C’était il y a un mois. Le 14 janvier 2011, le président Ben Ali quittait la Tunisie en direction de l’Arabie saoudite où il vit depuis en exil. Un départ après quasiment un mois d’un mouvement de contestation sociale auquel il a répondu par de multiples promesses mais aussi par une répression sauvage qui a fait plus de 200 morts selon les autorités. Un mois plus tard, à quoi ressemble la Tunisie sans Ben Ali ? L’ouverture du pays est-elle réelle, suffisante aux yeux de la population, et comment s’organise le nouveau pouvoir en place ? Le premier acquis de la révolution du jasmin, c’est la liberté de parole. Aujourd’hui la majorité des Tunisiens n’ont plus peur de s’exprimer. Cela se manifeste de mille manières : dans les librairies on trouve des livres qui étaient censurés, dans la rue les gens n’ont plus peur de parler politique, l’agence de presse tunisienne officielle, la TAP, couvre les manifestations contre le pouvoir. Des choses impensables auparavant. Un mur est clairement tombé, c’est ce que nous explique Saber Draouil, un jeune homme qui travaille dans un centre d’appel. Il y a un mois, il manifestait pour la chute du président : « Le premier acquis c’est la liberté, de parler sur tous les sujets… Avant la chute de Ben Ali il y a avait 10 millions de personnes qui ne parlaient que de football, c’était le seul sujet autorisé…Maintenant on parle de tout. J’ai même remarqué dans les journaux, avant sur 28 pages, il y avait 23 pages de publicité et le reste était consacré à Ben Ali et au RCD…». On parle de tout, et on espère beaucoup aussi ! C’est d’ailleurs un festival de revendications. Un peu partout, les employés font grève, dans la police, dans les administrations, dans certains ministères, dans les hôtels. Les Tunisiens n’ont plus peur de réclamer leur droit.
Malgré les avancées, la pression de la rue se poursuit
Les Tunisiens, qui ont payé un fort prix pour ce changement, -234 personnes sont décédées c’est le dernier bilan officiel des troubles depuis le 17 décembre-, exigent plus que le seul départ de Ben Ali pour leurs martyrs.
Ils continuent donc de protester : les Tunisiens ont fait pression pour un changement de gouvernement et l’ont obtenu. Ils demandaient la dissolution de l’ex-parti au pouvoir et le RCD a été suspendu la semaine dernière. Enfin, ce week-end, ils ont obtenu la démission du ministre des Affaires étrangères.
La rue veille au nettoyage des institutions, face à des nouvelles autorités qui avancent à petit pas et semblent frileuses sur certains points. Certains observateurs s’inquiètent de ces hésitations et demandent au gouvernement d’aller plus loin comme Mouhieddine Cherbib, personnalité de la société civile : «Toutes ces mesures, que ce soit l’interdiction du RCD ou les autres, on dirait que ce n’est pas le gouvernement qui les a prises. C’est la rue qui décide ce que doit faire le gouvernent et ça c’est inquiétant… Les hommes politiques doivent devancer l’opinion et pas courir derrière ce que veut la rue…. Ce gouvernement manque de clarté. On lui demande que son action soit claire… le peuple est intelligent et ne demande pas n’importe quoi, il veut juste ce que le gouvernement est censé lui apporter…».
Où en est la situation sécuritaire ?
Le calme est précaire. Dans plusieurs régions du centre du pays, là où est née la contestation, il y une certaine méfiance entre manifestants et policiers et l’armée a dû être appelée à la rescousse. Il y a quelques jours, la ville de Kef était encore la proie d’agitateurs, et de pilleurs. Des gens manipulés par l’ancien régime selon les autorités et les habitants. Nabil Cherni, professeur de français dans la ville de Kef, accuse le clan des Trabelsi, la belle-famille de l’ancien président : «Ce sont les Trabelsi qui sont derrière tout ça. Ils payent des petits gamins pour faire de l’agitation dans les lycées et les collèges. Personnellement je suis sûr qu’il va y avoir d’autres troubles dans d’autres villes qui dorment à l’heure qu’il est… Ces gens-là pensent qu’ils sont victimes de la révolution, ils ont perdu beaucoup d’argent, beaucoup de pouvoir. Je ne suis pas sûr qu’ils lâchent prise facilement». Les choses avancent, mais on ne peut pas balayer 23 années d’un revers de main. Une révolution modifie évidemment de nombreux équilibres aussi est-il normal, disent donc certains Tunisiens, qu’il y ait encore de la résistance. Des Tunisiens qui espèrent cependant un retour rapide à la stabilité.


Tunisie, Égypte : Aube d’un changement ?


Par Manu DAGOU, Lycéen  
Qe penser des soulèvements populaires qu’ont connus la Tunisie et l’Égypte ?
Un homme, ??Zine El-Abidine Ben Ali démissionne de ses fonctions suite à la révolution de son peuple. Hosni Moubarak, président égyptien quitte le pouvoir après les différentes manifestations populaires. La ressemblance est frappante. Et pourtant.
L’immolation par le feu d’un diplômé ne trouvant de travail a été l’une des causes de ce soulèvement tunisien. L’absence de démocratie, l’absence d’élections, l’absence d’opposition politique ont ensuite été les mots que prononçaient les manifestants. Des heurts éclatent, la police réprime ceux qui ont osé descendre dans la rue. L’armée, organisation puissante au sein de l’ère Ben Ali se refuse à tirer sur la population. Des jours passent. Et puis, un mois plus tard, le dictateur Ben Ali abdique et quitte le pays.
La victoire tunisienne a engendré des espoirs à l’extérieur de ses frontières. La une du journal Libération titrait « A qui le tour ? » en référence à la démission forcée de Ben Ali. Des appels à manifester sur les réseaux sociaux tels que Facebook ont été lancés en Égypte. Surpris, par l’intensité des rassemblements, les organisateurs étendent cet appel au pays entier. Alexandrie, Charm El-Cheikh et d’autres villes ont permis que le mouvement ne soit pas considéré comme un singulier au Caire, mais comme étant un mouvement national. L’ampleur du mouvement étant, le dirigeant abdique à son tour.
Suite aux départs de leurs dictateurs, les Tunisiens et les Égyptiens ont connus d’immenses et profondes liesses de joie. L’émotion provoquée dépasse les frontières. Une fois ces moments passés, les Occidentaux affirment que ces pays tomberont au sein d’organisation islamiste. Une fois encore, nous occidentaux, nous nous trompons. Le but des manifestants était d’obtenir le départ de leurs dirigeants avec un accès à la démocratie ainsi qu’à la liberté. Et penser que les peuples tunisiens et égyptiens laisseront revenir des régimes dictatoriaux est une aberration.
Une phrase exprime l’erreur qu’ont commis les régimes tunisiens et égyptiens. Cette phrase est signée d’un certain JFK : » A vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitable les révolutions violentes ». Les soulèvements ont eu lieu, les manifestants ont obtenu satisfaction. Que retiendront les historiens de cette période où les régimes les plus dictatoriaux ont abdiqué en un mois ? Une vérité est sûre, la transition démocratique sera longue et difficile.  

Moubarak « rejoint » Ben Ali. Un monde arabe nouveau est né


Dix huit jours auront suffi au peuple égyptien pour contraindre Moubarak à lâcher le pouvoir et rejoindre son ex-homologue de Tunisie, Ben Ali, sur la liste des présidents déchus. En savourant cette première victoire de la révolution, les égyptiens et les tunisiens savent que les choses sérieuses ne font que commencer ; le chemin sera long et semé d’obstacles et de turbulences pour assurer la transition vers la liberté, la justice et le développement. Pour les autres dictatures du monde arabe et d’ailleurs, ce qui vient de se passer est un véritable tremblement de terre géopolitique, dont l’onde de choc n’est pas prête de s’estomper. A qui le tour ? Moins d’un mois après la chute du système Ben Ali en Tunisie, c’est en Egypte que la révolution populaire a frappé. Le clan de Moubarak, ce désormais ancien grand ami de l’occident et d’Israël, a fini par lâcher le pouvoir auquel il s’est accroché pendant presque trente ans, en ce 11 février 2011. En faisant sa révolution, l’Egypte vient de sonner la fin d’une époque dans le monde arabe et le début d’une ère nouvelle, dans laquelle tous les espoirs sont désormais permis. Il faut saluer les mémoires de Mohamed Bouazizi et de Khaled Saïd, devenus, malgré eux, les icônes de la révolution contre l’injustice, la corruption, l’arbitraire et la dictature, dans le monde arabe. Il faut saluer également les mémoires des dizaines de milliers de personnes tombées, pour leur opinion, en Tunisie et en Egypte pendant la révolution mais aussi avant, pendant toutes ces longues années de plomb. La Tunisie et l’Egypte ont raison être fières aujourd’hui de leurs jeunes qui ont su, les premiers, briser la barrière de la peur et croire jusqu’au bout en cette première victoire de la révolution. Il faudra, certes, beaucoup de temps, d’abnégation et de courage, politique cette fois, pour que les peuples tunisiens et égyptiens puissent enfin recouvrer réellement leur souveraineté. Mais, c’est une première victoire des peuples dans le monde arabe et elle est de taille. Après tant de crises, de déchirements et de divisions, dont principalement la crise de l’idéologie islamique traditionnelle du milieu de XIXème siècle, la colonisation européenne et la catastrophe de Palestine en 1947/1948, la débâcle des six jours en 1967, l’offensive Néocons de l’après 11 septembre 2001, le monde arabe des peuples semble enfin prêt à relever la tête, pour sortir d’une longue période de soumission à des régimes corrompus et dictatoriaux à la solde de l’occident au détriment de leurs peuples. Après la destitution populaire de Ben Ali et de Moubarak, deux ex-dictateurs parmi les amis les plus « sûrs » de l’occident, le monde arabe ne sera plus jamais comme avant. En ce lendemain de révolution, les situations en Tunisie et en Egypte sont si fragiles et l’héritage des régimes déchus si lourds que des gouvernements d’union nationale, à la fois compétents et représentatifs de la société, s’imposent pour assurer la transition progressive vers la stabilité, le développement et le décollage démocratique. Les jeunes révolutionnaires de la place Tahrir ont montré qu’ils l’on compris, en affichant une union sans faille entre laïcs et religieux et entre musulmans et coptes pendant les manifestations. Le parti islamique Ennahda en Tunisie et les Frères Musulmans en Egypte ainsi que l’ex-patron du nucléaire international Mohamed El-Baradei l’ont également compris, en annonçant leur retrait de la course à la présidence lors du prochain scrutin. C’est de bon augure pour la suite. Bon vent à la Tunisie et à l’Egypte. L’onde de choc, initiée par le geste sacrificiel de feu Mohammed Bouazizi, n’est visiblement pas prête de s’estomper. Algérie ? Yémen ? … Bien malin celui qui pourra prévoir à qui sera le tour dans les mois, voire les semaines, à venir.

Une odeur de jasmin sur tout le monde arabe


Après le départ d’Hosni Moubarak, vendredi soir, la situation reste tendue en Égypte et en Tunisie, les deux pays étant entrés dans une phase de transition avec, en vue, des élections libres. Les mots d’ordre de ces deux révolutions résonnent dans tout le monde arabe. Le point ce lundi.  En Égypte, l’armée contrôle le pouvoir depuis le départ de Moubarak vendredi soir. Le Conseil suprême des forces armées a dissous le parlement et suspendu la constitution, dimanche. Une commission chargée d’amender la constitution sera formée et l’armée se donne six mois pour organiser des élections législatives et présidentielles.  En Algérie, la manifestation très attendue de ce samedi n’a pas pu avoir lieu. 30 000 policiers ont bloqué la marche et ont procédé à des interpellations : 14 selon la police… 300 selon l’opposition (reportage de Politis à lire dans notre édition du 17 février). Les organisations de l’opposition ont appelé à manifester chaque samedi jusqu’à la démission du gouvernement. Ce lundi, le ministre algérien des affaires étrangères a précisé sur Europe 1 que l’état d’urgence qui interdisait toute manifestation publique depuis 1992 serait levé « dans les jours prochains ».  Un mois après la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier la transition politique est toujours en cours en Tunisie. Le chef de la diplomatie, Ahmed Ounaïes, a démissionné ce dimanche, emporté par une polémique sur sa proximité avec la ministre française des Affaires étrangères. Il avait gratifié Michèle Alliot-Marie de beaux éloges, malgré le retard que cette dernière avait pris pour soutenir la révolution tunisienne. Le peuple continue de manifester quotidiennement dans tout le pays contre le chômage et la faiblesse des salaires. L’Italie a décrété ce vendredi l’état d’urgence sur la petite île de Lampedusa, à 138 km des côtes tunisiennes, où de nombreux migrants tentent de débarquer. D’après l’AFP, quelques 5 000 migrants sont arrivés à Lampedusa en cinq jours, tunisiens pour la plupart, expliquant avoir fui un « pays à la dérive ». Par ailleurs, 1000 à 1500 candidats à l’émigration ont été interpellés par les autorités tunisiennes , d’après le quotidien Effadah. Côté italien, le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni (Ligue du Nord, extrême-droite), a demandé un déploiement de policiers italiens en Tunisie, « pour bloquer les flux ». Une idée jugée « inacceptable », ce lundi, par le porte-parole du gouvernement tunisien. Eric Besson, ministre français en charge de l’Industrie, a affirmé lundi qu’il n’y aurait pas de « tolérance pour l’immigration clandestine » des tunisiens.  Au Yémen des manifestations ont été réprimées par la police ce week-end. Les forces de l’ordre ont fait barrage à un millier de manifestants, à coups de matraque, pour les empêcher d’accéder à la principale place du centre de la capitale (Sanaa). Une vingtaine de manifestants ont été arrêtés et 4 personnes ont été blessées selon des témoins interrogés par la presse. Ce lundi, quelques 3 000 étudiants et avocats manifestaient devant l’université de Sanaa pour réclamer la démission d’Ali Adbakkah Saleh. Le président yéménite a, quant à lui, annoncé qu’il ne serait pas candidat à la présidence en 2013 à l’issue de son mandat après 32 ans à la tête de l’État. L’opposition, qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes dans les rues le 3 février (voir l’article de Politis) a annoncé de son côté qu’elle acceptait de reprendre le dialogue avec le pouvoir.  Un jeune de 26 ans qui s’était immolé le 10 février est décédé en fin de semaine dernière au Maroc. C’est le premier décès suite à un suicide par le feu dans le pays. Le jeune homme avait été licencié de l’armée en juillet 2010. Jeudi 10 février, un millier de diplômés au chômage ont manifesté, réclamant leur intégration immédiate dans la fonction publique. Ils manifestent régulièrement depuis des années à Rabat pour les mêmes raisons et avaient reçus des assurances du gouvernement. « Nous réclamons du gouvernement qu’il tienne ses promesses en recrutant immédiatement des chômeurs-diplômés » expliquait un membre de la coordination, cité par l’AFP.  Des heurts ont éclaté dimanche soir et lundi dans deux villages de Bahreïn et quatorze personnes ont été blessées. Une manifestation était prévue ce lundi après-midi à Manama, la capitale, où la police a renforcé sa présence.  Très peu d’informations nous parviennent de Jordanie, où la correspondante de l’AFP à Amman et d’autres médias étrangers ont été censurés par le pouvoir. Les critiques des Bédouins grandissent à l’encontre du régime et les manifestations se sont succédé depuis la mi-janvier (voir l’article de Politis).  Cela bouge aussi en Palestine, où le contexte joue sur les débats au sein de l’autorité palestinienne. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a présenté lundi matin une démission, pour la forme, au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, afin de pouvoir remanier son gouvernement. L’autorité palestinienne a annoncé des élections générales avant le mois de septembre alors que sa légitimité est ébranlée par des fuites sur les négociations de paix avec Israël et la chute des régimes tunisien et égyptien, auxquels elle était liée. Des élections municipales se tiendront également le 9 juillet. Deux scrutins qui ont été catégoriquement contestés par le Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis sa victoire aux législatives il y a cinq ans. Source : « Politis » Le 14-02-2011 Lien : http://www.politis.fr/Une-odeur-de-Jasmin-sur-tout-le,13059.html

La crise en Tunisie et en Egypte soulève la problématique de l’intégration africaine


Tripoli, Libye – La vague des protestations qui a secoué depuis près de deux mois la Tunisie, puis l’Egypte, ont clairement révélé l’impuissance de l’Etat-Providence à venir à bout  des problèmes sociaux  que les populations rencontrent dans leur vie quotidienne. Le chômage, la famine, la pauvreté, le manque de justice sociale, la marginalisation, la corruption et d’autres maux sociaux, poussés à leur paroxysme, au nom d’un certain libéralisme, ne peuvent conduire qu’à l’explosion sociale qu’ont connue la Tunisie et l’Egypte.   Les Etats du Tiers-Monde, aussi bien que ceux du monde industrialisé, ne sauraient être à l’abri de ces problèmes de l’heure, sans une reforme politique mettant l’Homme au centre de leurs préoccupations.   Mais que peuvent les dirigeants arabes et africains, face à ces soulèvements populaires qui réclament, au prix de vies humaines, un ‘changement’ que désormais les micro nationalismes ne sauraient s’offrir le luxe d’entretenir, hors des exigences de la globalisation dont les grands blocs socio-économiques ne cessent de démontrer le bien-fondé ?   La rue a certes mis en déroute en Tunisie comme en Egypte, deux régimes dont la politique anti-démocratique, pour avoir muselé toute velléité de libre expression au sujet des maux qui gangrenaient la société, n’avait réussi qu’à repousser l’échéance et favoriser l’autre forme d’expression, plutôt explosive, de rancoeurs longtemps comprimés.   Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak partis, l’euphorie des premiers instants de la « libération » consommée, il va falloir revenir à la réalité et s’interroger sur la capacité de ces pays et de leurs nouveaux dirigeants à réduire le fossé tant décrié entre les riches et pauvres, satisfaire les besoins en logements, en soins de santé et résoudre l’équation  produits alimentaires dont les prix ne cessent de flamber au niveau mondial.   Des observateurs de la vie politique africaine se demandent si la liberté d’expression retrouvée, l’accès à l’Internet, aux tweeters, aussi bien que la liberté d’association avec sa longue liste de partis d’opposition  pourront faciliter le dialogue et le consensus autour des meilleurs moyens de   réduire la file des chômeurs, nourrir les affamés, sans qu’il soit besoin de retourner de nouvelles fois à la rue.   En Tunisie et en Egypte, comme dans tout pays d’Afrique, l’ère de l’Etat-providence, autant que celle du micro Etat, semble révolue. Elle relance le débat au sujet de l’intégration arabo-africaine qui, à l’instar des autres blocs socio-économiques européennes, américaines et asiatiques,  apporte l’appui nécessaire aux démembrements les plus fragiles, en faisant sien l’adage populaire selon lequel « l’Union fait la force ».   La leçon est si cinglante que l’on se rend à l’évidence, souvent trop tard, qu’un continent uni et solidaire vaut mieux qu’un allié puissant, et qu’aujourd’hui, plus qu’auparavant, les relations internationales sont fonction des intérêts en jeu.   Les chefs d’Etat égyptien et tunisien l’auront appris à leur dépens, au regard de la manière dont leurs relations avec les Etats-Unis ont tourné court, au plus fort de la crise qui a secoué leurs régimes respectifs.   De nombreux observateurs estiment que le président tunisien déchu, Zine El Abidine Ben Ali n’a  pu être sauvé par les excellentes relations qu’il entretenait avec les Administrations américaines depuis 23 ans passés à la tête de l’Etat ni par ses services rendus plusieurs années avant son accession au pouvoir en Tunisie.   Le même scénario s’est répété en Egypte, mais sous une forme quelque peu compliquée, eu égard au poids prépondérant de l’Egypte et à son rôle stratégique au Moyen-Orient et dans cette région  arabe en proie à l’agitation.   Mais à Tunis comme au Caire, il s’agit pour les puissances étrangères de s’assurer les faveurs des nouveaux dirigeants, dans le prolongement des intérêts stratégiques que confèrent leurs relations avec ces deux pays.   L’exercice n’est pas si aisé, à observer de près les sorties de certains Etats islamiques qui, comme l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad, brandissent la menace d’opérer une réelle mutation des rapports de force au sein du  Moyen-Orient. Source: “Afrique en ligne” Le 14-02-2011 Lien: http://www.afriquejet.com/afrique-du-nord/libye/la-crise-en-tunisie-et-en-egypte-souleve-la-problematique-de-l%E2%80%99integration-africaine-201102141514.html

BEN ALI-MOUBARAK Deux trajectoires, un même destin


Par Mohammed Touati
Ils ont en commun d’avoir quitté le pouvoir sous la pression de leurs peuples. Le vent de la révolution souffle à l’est du Maghreb. Il aura eu pour conséquence d’avoir emporté, en l’espace de quelques jours, deux chefs d’Etat qui comptent sur l’échiquier politique régional. Le président tunisien a dû quitter dans la précipitation un pouvoir qu’il a exercé sans partage pendant près d’un quart de siècle (7 novembre 1987-14 janvier 2011). Aucune porte de sortie honorable ne lui a été ménagée: dans sa fuite désespérée il aura finalement trouvé refuge en Arabie Saoudite. Un paradoxe pour celui que les pays occidentaux présentaient comme un exemple et un modèle de laïcité, ainsi qu’un rempart sûr contre l’islamisme radical. Militaires de carrière, Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak ont la particularité d’avoir été élevés au grade de général. Si pour le président tunisien aucun fait d’armes n’est à signaler dans cette ascension professionnelle, il en est autrement pour celui qui aura régné sur le pays des Pharaons pendant près de trente ans. Les deux guerres israélo-arabes (1967 et 1973) font de Hosni Moubarak un héros national. Il y gagne ses galons. Il est nommé commandant de l’Armée de l’air et devient vice-président de la République au mois d’avril 1975. Dauphin tout désigné d’Anouar el-Sadate, il succède au président de la République, assassiné en octobre 1981. Il se présente donc tout à fait naturellement à l’élection présidentielle qu’il remporte haut la main le 14 octobre 1981. Il se cramponne au pouvoir jusqu’à sa démission le 11 février 2011, emporté par une vague de protestation sans précédent dans l’histoire de l’Egypte contemporaine: la révolution du Nil. L’ascension de Ben Ali intervient dans un contexte bien particulier. Il dépose le président Habib Bourguiba «pour raisons médicales». Un coup d’Etat qui ne dit pas son nom. Il lui succède alors que la Tunisie donnait l’impression d’être en proie à un islamisme intégriste et à des tensions politiques qui menaçaient la stabilité du pays. Jusque-là les deux personnages qui ont été mis sous les feux de la rampe par les hasards de l’Histoire ont été perçus comme des sauveurs. Des hommes providentiels. Comme c’est souvent le cas pour les autocrates en puissance, le pouvoir fait tourner la tête. Dans le cas des chefs d’Etat tunisien et égyptien, il est tout simplement devenu une affaire de famille. Le modèle de gouvernance mis en place par Zine el Abidine Ben Ali a donné naissance à un système de corruption sur lequel a prospéré la famille de sa seconde épouse Leïla. Les Trabelsi se sont taillé une réputation de «clan quasi-mafieux». La fortune personnelle du président tunisien, estimée à quelque cinq milliards d’euros, n’est que le produit d’un système mis en place et qui consistait en des prises de pots de vin ou en des placements illégaux dans l’immobilier… Elle proviendrait quasiment de détournements de fonds amassés durant près d’un quart de siècle d’une présidence qui a mis à nu un modèle économique qui n’a profité qu’à une seule famille. Du côté du Caire, les déboires de Moubarak se sont accélérés à la fin de l’année 2000 avec l’implication de son fils Alaa dans des affaires de corruption dans le cadre d’attribution de marchés publics et de privatisations. C’est cependant, l’ascension de son second fils, Gamal, qui tiendra le haut du pavé. En gravissant les échelons du Parti national démocratique, il s’est imposé comme le successeur de son père à la tête de l’Egypte, ouvrant ainsi la porte à l’avènement d’une dynastie qui cache à peine son nom. De Tunis au Caire, les peuples en ont décidé autrement: la démocratie n’est pas une affaire de famille.
Source: ”L’expression” Le 14-02-2011 Lien: http://www.lexpressiondz.com/article/2/2011-02-14/86062.html

Comment restituer l’argent détourné par les dictateurs ?


Après des décennies de corruption et d’activités financières illicites, le clan Ben Ali posséderait 4 milliards d’euros, et Moubarak et son entourage entre 30 et 50 milliards d’euros, d’après des estimations. De 10 à 20% de ces montants seraient localisés à l’étranger : comptes bancaires en Suisse, au Royaume-Uni, à Dubaï ; propriétés immobilières en Europe ou encore aux États-Unis. Lundi 14 février, le chef de file des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s’est dit favorable à un gel des avoirs de Moubarak pour éviter tout détournement, tandis que Christine Lagarde a assuré que Paris se tenait à la disposition de la justice égyptienne Daniel Lebègue Président de la section française de Transparency International « La Convention des Nations unies contre la corruption, adoptée en 2004 et signée par 140 États environ, dont l’Égypte et la Tunisie, stipule que les États doivent coopérer pour restituer les avoirs détournés par des dirigeants corrompus. En France, elle est entrée en vigueur en novembre 2007, avec la loi sur la lutte contre la corruption. Le 16 janvier, deux jours après le départ de Ben Ali de Tunisie, Christine Lagarde a chargé Tracfin, la cellule anti-blanchiment de Bercy, d’alerter les banques, les notaires et les agents immobiliers, pour qu’ils signalent tout mouvement suspect sur les comptes et les avoirs (essentiellement immobiliers) détenus par Ben Ali et son entourage en France. De plus, les associations Sherpa et Transparency International France ont déposé plainte devant la justice afin qu’elle se saisisse du dossier et puisse décider le gel des avoirs détournés et, ultérieurement, leur restitution. «Une étape dans la coopération internationale» Le parquet de Paris a déjà demandé l’immobilisation d’un avion appartenant à la famille Ben Ali, à l’aéroport du Bourget. Le 20 janvier, la Suisse a prononcé le gel immédiat de tous les actifs financiers du dictateur et de son entourage. L’Union européenne a fait de même le 31 janvier, après une concertation entre les 27 pays membres. Concernant l’Égypte, c’est à nouveau la Suisse qui a pris l’initiative vendredi, le jour de la chute de Moubarak, de geler les avoirs que ce dernier et son entourage pourraient détenir dans la Confédération. D’autres pays devraient suivre. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Confédération est en avance sur ce sujet : elle a même voté une loi fédérale en ce sens, entrée en vigueur le 1er février. On est en train de franchir une étape dans la coopération internationale. L’échange d’informations progresse, et il devient de plus en plus risqué pour les banques d’autoriser des transactions portant sur des avoirs illicites. » Source: “La Croix” Le 14-02-2011 Lien: http://www.la-croix.com/Comment-restituer-l-argent-detourne-par-les-dictateurs-/article/2455455/55351

 

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