13 février 2009

Home – Accueil

TUNISNEWS

8 ème année, N° 3188 du 13.02.2009

 archives :www.tunisnews.net  


Mémoires d’un détenu d’Ennahdha Abou Oussama (3éme partie) Le Temps: Kidnapping – Hammam-Lif : Jeune fille « disparue » depuis une semaine ! Le Temps: Gestion du budget familial – L’heure est la collégialité Le Monde.fr: Algérie : Bouteflika briguera un troisième mandat présidentiel le 9 avril AP: Algérie: le Front des forces socialistes ne participera pas à l’élection présidentielle AFP: Algérie: Bouteflika briguera un 3e mandat présidentiel le 9 avril (officiel) Reuters: Double attentat dans l’est de l’Algérie, sept morts ATS: Terrorisme : Une enquête américaine confirme les prisons secrètes de la CIA Le Monde: A Alger, le chef de la CIA accusé de viols Le Monde: Les Argentins reviennent sur les années de plomb AFP: Iran: Paris minimise une déclaration américaine mais demande de la fermeté Alain Gresh : Qu’est-ce que le Hamas ?


 

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com


Mémoires d’un détenu d’Ennahdha Abou Oussama (3éme partie)

Chapitre premier

Les arrestations

«Les procès ouverts les 9 et 10 juillet 1992 devant le tribunal militaire de Tunis  ne constituent que la partie la plus visible d’une opération de grande envergure entreprise depuis dix huit mois à L’encontre  du mouvement islamiste tunisien» (Page 4 du rapport de la mission d’observation Judiciaire devant le tribunal militaire de Tunis : ALAIN  MONDO)

Il faut revenir un peu en arrière et plus exactement en 1989 lors des législatives falsifiées. Notre mouvement a pris la décision dans trois des 24 circonscriptions et donner feu vert aux leaders régionaux de décider de leur participation ou non. Certains voient que cette décision était la première gaffe qui a dénudé la force du mouvement parce qu’en fin de compte, on s’est trouvé avec 23 listes électorales indépendantes en apparence mais islamistes au fond  et notre centrale n’a jamais imaginé  qu’on peut avoir ce nombre de listes. Mais comment a-t-on pu arriver jusque là?

Je cite l’exemple de Bizerte qui était la deuxième ville touchée après la capitale Tunis : comme première  démarche on n’a décidé de faire une liste commune avec le parti MDS (Mouvement Démocrate Social) parti légal, on a contacté les responsables de ce parti, sans citer des noms, et on s’est réuni à trois reprises.

Sans prendre le devant de la scène, j’étais chargé de prendre des notes sur tout ce qui se déroule pour pouvoir prendre des décisions sur des bases solides. Les demandes du  MDS étaient les suivantes :

1) notre mouvement se charge de louer un local pour l’administration durant les élections 

2) notre mouvement se charge des ¾ des frais de la publicité 

3 ) notre mouvement se charge de fournir le nombre nécessaire des observateurs  

4) notre mouvement se charge des moyens de transport dans le gouvernorat des membres de liste commune.

On a décidé d’accepter tout cela en croyant qu’au moins on aura 3 candidats sur 8 mais la surprise était grande lorsqu’on a commencé à discuter du pourcentage de la représentation. Les responsables du MDS ne nous ont donné qu’un seul candidat sur huit ! Drôle de chantage!

Notre responsable a décidé de quitter la réunion pour consultation fermée en promettant à notre partenaire de se revoir prochainement sans fixer de date limite. De retour notre délégation a fait sa réunion le jour même et on est sorti par la décision de faire une liste commune avec des indépendants. De cette petite expérience avec les MDS, nous avons découvert notre manque d’expérience politique (On parlera de cette expérience).

Ce qui s’est passé à Bizerte peut se généraliser, mais ce qui était étonnant c’est que la centrale ne nous a pas demandé de justifier notre choix avant de s’y  engager.  Quoique  funestes, les  législatives de 1989 nous ont permis de découvrir le peuple et le pays, nous avons été dans des régions qu’aucun responsable n’y a mis le pied, ce qui nous a permis de mettre sur pied  un petit programme de priorité aux zones d’ombre, ce brouillon était tombé dans les mains de  la police en 1991 ce qui a permis au parti au pouvoir de se l’attribuer après en essayant de l’appliquer mais ils l’ont abandonné suite à ses exigences économiques.

Durant les élections falsifiées de 1989 chaque liste participante a fournis, au gouverneur,  par écrit les noms de ses observateurs qui seront dans les bureaux de vote, le gouverneur lui-même, a donné ces listes nominales aux différents centrales de polices qui se trouvent dans le gouvernorat, et c’est à la lumière de ces listes que la police a commencé les arrestations en 1991. Or ces listes comprenaient des personnes qui n’ont jamais été des membres du parti En-Nahdha et qui étaient des simples citoyens qui n’aimaient pas le parti au pouvoir depuis 1956 et qui avaient envie de vivre un véritable changement en croyant vraiment aux promesses du communiqué du 7 novembre 1987!

Après les élections falsifiées de 1989, le Général est devenu convaincu qu’il doit déraciner non seulement le mouvement d’En-Nahdha mais aussi les artères de son alimentation idéologique, et deux programmes lui ont été présentés :

1 ) arrestation et jugement des éléments actifs du mouvement en premier lieu et application du fameux programme d’assèchement des sources en deuxième lieu 

2 ) arrestation massive et jugement à long terme et application du programme d’assainissement des sources

En 1990, il a commencé par appliquer le premier choix, c’est-à-dire l’arrestation des leaders actifs, Ali Laaridh et Hamadi Jebali sont alors arrêtés à cause d’un article paru dans le journal AL-FAJR… mais la guerre du golfe a éclaté et la rue arabe est devenue bouillante. Les manifestations sortant de tous les coins..

 

(Source : www.alhiwar.net (Allemagne), le 8 février 2009)


Kidnapping

Hammam-Lif : Jeune fille « disparue » depuis une semaine !

 
La cité Tahar Sfar d’Hammam-Lif est en émoi et vit pratiquement dans la terreur depuis le mercredi 4 février. Et les histoires les plus invraisemblables de fleurir ça et là et à longueur de journée. Trafic d’organes, magie noire, exploitation des petites à des fins mercantiles et peu avouables (traite de gamines), etc. En effet, ce mercredi et vers le coup de 14h la petite GC 15 ans, quitta son domicile pour se rendre comme de coutume à ses études. Une brillante élève du lycée secondaire d’Hammam-Lif selon le témoignage de tous ses professeurs que nous avons approchés. Elle était accompagnée par une camarade. Une voiture noire aux vitres fumées se serait arrêtée brutalement à leur niveau. La petite C aurait violemment frappée au visage et traînée de force à l’intérieur du véhicule. Son amie aurait pu ses jambes à son coup et échappa de justesse au triste sort réservé à C. les forces de l’ordre furent de suite averties et entamèrent les investigations d’usage avec toute la célérité requise. Le vendredi, un premier appel provenant d’une cabine publique de l’intérieur du pays, avec une voix masculine brutale : __L’inconnu : qui es tu ? __Le père : Le frère de la petite C __Non, elle n’a qu’un seul petit frère R. Qui es tu au juste ? __ Je suis son père. __Ta fille est chez nous ne t’en inquiète pas outre mesure. Et il raccrocha. Le dimanche toujours la même voix et toujours la même cabine : __Tu cherches toujours ta fille ? __Oui rendez la moi s’il vous plait et je ne vous poursuivrai point je le jure devant Dieu et sur la tête de mes deux enfants. __je te la passe ; un grésillement puis la voix comme qui dirait dans un tunnel et pas bien audible de la petite de chuchoter : je ne reviens pas (menich mrawha). Et la communication de s’interrompre de nouveau. La petite a -t-elle été droguée ou menacée pour prononcer ces deux terribles petits mots ? Les enquêteurs font tout ce qui est en leur possible pour élucider ce mystère et d’en tirer au clair les tenants et aboutissants. Entre temps, l’unique frère cadet se refuse de quitter la maison et de rallier son lycée, les camarades et les enseignants sont dans la consternation et bien sûr les parents endeuillés ne vivent que dans l’attente de la sonnerie du téléphone. Tout le quartier, cela va sans dire, est mobilisé pour le soutien moral de la malheureuse famille. Nous y reviendrons. Mohamed Sahbi RAMMAH (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 13 février 2009)

Gestion du budget familial L’heure est la collégialité

 
Le couple opte pour une gestion participative. Les ressources familiales en sont renforcées. La majorité des opérations d’épargne sont effectuées par les époux, soit 38 % contre 26 % par des femmes. Rares sont les hommes qui confient exclusivement leurs salaires à leurs épouses, soit 5 %. La famille tunisienne est en train de vivre des mutations socioéconomiques ayant un impact direct sur les relations au sein de cette structure. De plus en plus de femmes ont intégré le marché de l’emploi ce qui a créé une nouvelle dynamique dans les ménages. Des hommes chefs de familles seuls pourvoyeurs de revenus, est une situation qui remonte à des années en arrière, cela est dépassé. L’enquête menée sur les pourvoyeurs des sources familiales, effectuée dans le cadre de l’analyse approfondie des résultats de l’enquête PAPFAM a démontré que les femmes, épouses ou filles contribuent de plus en plus aux ressources du ménage. Elles sont nombreuses à participer au marché du travail. Les études réalisées dans ce sens ne cessent de confirmer l’implication des couples dans cette sphère économique. Par exemple, 60 % des couples interrogés dans une enquête menée par le CREDIF ont déclaré qu’ils gèrent ensemble leur argent. Ils n’ont pas beaucoup de choix d’ailleurs. Mode de vie et modernité obligent. Les spécialistes expliquent cette réorganisation par le contexte nouveau et la lutte contre les contraintes extérieures au milieu familial. Qui gère le budget au sein de la famille ? Ou plutôt qui est bon gestionnaire ? Est-ce l’homme ou la femme ? Rares sont les études menées dans ce sens pour identifier convenablement le profil de la famille tunisienne à la lumière des changements socio-démographiques. Même, les travaux réalisés par les centres spécialisés tels que le CREDIF restent isolés et non approfondis. Le dernier remonte à quelques mois et a été réalisé sur un échantillon de 1000 couples. Finalité ; déterminer les finances de cette population et la gestion de revenu familial. La majorité, soit 60 % de l’échantillon ont déclaré qu’ils gèrent ensemble leur argent contre 27 % des hommes seulement et 11 % des femmes uniquement. En fait, rares sont les hommes qui confient exclusivement cette mission à leurs épouses. 5 % d’entre eux donnent entièrement leurs salaires à leurs conjointes pour qu’elles se chargent de la gestion. En revanche presque le triple leur donnent une partie du salaire. Pour mieux cerner le comportement de la femme gestionnaire, l’étude a démontré que la ménagère consacre le plus d’argent à la nourriture, au logement, à l’habit, à l’hygiène et aux soins. Elle dépense moins quand il s’agit du transport, de télécommunications, d’études, de la culture et de divertissement. Comptes bancaires Quant aux comptes bancaires, il s’est avéré que 3 % des familles seulement ont un compte commun. La majorité n’accorde pas d’attention à la question. Ces couples n’épargnent même pas. Par contre, la plupart de ces opérations sont effectuées par les époux, soit 38 % contre 26 % des femmes. En fait, 36 % décident de réaliser cette opération conjointement. Leur objectif est d’assurer les dépenses imprévues, les études de leurs progénitures et l’acquisition d’un logement. Or, un homme chef de famille, seul pourvoyeur de ressources ne correspond plus à la nouvelle donne. Tous les efforts se multiplient pour assurer le bien être des membres de cette structure sociale. L’enquête réalisée sur la structure familiale et les activités productives des ménages auprès de 6084 ménages a dévoilé que ce n’est le cas que dans moins de la moitié des ménages étudiés, soit 40 % que cela s’applique. Dans tous les autres cas c’est une autre personne qui s’en occupe ou plusieurs le sont en même temps, deux personnes dans 24,2 % des ménages, entre trois et huit personnes dans 13,2 % de ces entités. Et la femme rurale A remarquer que ces chiffres sont souvent valables dans les zones urbaines alors que celles rurales sont plus ou moins négligées. Les spécialistes signalent que «  le taux d’activité de la femme rurale est faible, mais cela occulte une grande partie du travail réel des femmes et de leur contribution aux revenus des ménages ». « Les femmes ont depuis toujours participé largement aux ressources du groupe familial, en milieu rural qu’en milieu urbain. Elles ont toujours étaient actrices principales de ce que les économistes ont appelé le secteur secondaire (transformation des produits agricoles, tissages…et le secteur tertiaire celui des services… », toujours d’après eux. Ils expliquent la pluri-activité des ménages par « l’instinct » de la survie. « C’est l’une des permanences des stratégies de survie familiales et de développement des potentialités économiques des ménages », toujours d’après eux. Mais une femme qui prend en charge exclusivement sa famille est encore rare. L’enquête a démontré qu’il y a une faible proportion de famille où le seul pourvoyeur de ressources est une femme, soit les 2,3 % des ménages. Les textes de loi se développent plutôt s’actualisent pour être au diapason. Ils poussent cette frange de la société à contribuer dans la prise en charge de sa famille. L’article 23 du Code du Statut Personnel stipule que la femme doit « contribuer aux charges de la famille si elle a des biens ». Sana FARHAT (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 13 février 2009)
 

Algérie : Bouteflika briguera un troisième mandat présidentiel le 9 avril

 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé, jeudi 12 février, sa candidature officielle à un troisième mandat lors de l’élection présidentielle du 9 avril. M. Bouteflika – élu en 1999 et réélu en 2004 avec 84,99 % des voix – a fait cette annonce au cours d’une assemblée publique à Alger, devant quelque 5 000 personnes réunies dans une immense salle ornée de banderoles portant le slogan « Une Algérie forte et sereine ». Le chef de l’Etat, qui aura 72 ans le mois prochain, a justifié sa décision par sa volonté de poursuivre son programme de réconciliation nationale. Dès le 15 janvier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) – un des principaux partis de l’opposition – a « rejeté » le scrutin présidentiel et annoncé que son président, Saïd Saadi, ne se présenterait pas. « Les jeux sont faits » depuis la révision de la Constitution en novembre 2008 autorisant un nombre infini de mandats présidentiels successifs, affirmait alors M. Saadi, qui avait obtenu 1,94 % des voix en 2004. « Refuser de se commettre dans ce pitoyable et dangereux cirque est autant affaire de politique que de dignité », ajoutait-il. Les plupart des opposants – depuis la gauche jusqu’aux mouvements islamistes, en passant par les forces kabyles – devraient eux aussi boycotter le scrutin du 9 avril. Jusqu’à présent, seul le président du Front national algérien (nationaliste), Moussa Touati, a annoncé avoir rempli les formalités nécessaires pour pouvoir se porter candidat, ce qu’il n’avait pas réussi à faire en 2004. « EN PLEINE FORME » Les candidats doivent obtenir la signature d’au moins 600 élus dans 25 wilayas (départements) sur les 48 que compte le pays, ou celles de 75 000 électeurs votant dans ces 25 circonscriptions. Les candidats ont jusqu’au 23 février pour déposer leur dossier avant qu’il ne soit examiné par le Conseil constitutionnel. Pour sa part, M. Bouteflika bénéficie d’ores et déjà d’une formidable machine électorale, les trois partis membres de l’Alliance présidentielle ayant depuis plusieurs semaines ébauché une campagne pour sa réélection en activant leurs puissants réseaux. L’Alliance, composée du Front de libération nationale (nationaliste), du Rassemblement national démocratique (libéral) et du Mouvement pour la société de la paix (islamique), a été rejointe par les syndicats, organisations et associations proches du pouvoir pour soutenir cette candidature. L’abstention reste la grande inconnue de cette élection et sera peut-être, relève la presse algérienne, le pire adversaire de M. Bouteflika, que des interlocuteurs français ont récemment trouvé « en pleine forme ». (Source : « Le Monde.fr » (Site du Quotidien – France), le 12 février 2009)


 

Algérie: le Front des forces socialistes ne participera pas à l’élection présidentielle

 
Associated Press, le 12 février 2009 à 19h04  ALGER (AP) — Le Front des forces socialistes (FFS), principale force de l’opposition démocratique en Algérie, ne participera pas à l’élection présidentielle du 9 avril prochain, a annoncé jeudi son Premier secrétaire, Karim Tabou. un changement et est prêt à se réinvestir dans le politique. Il est dans l’attente et la recherche d’un projet alternatif et mobilisateur, et non à des mascarades cycliques pour perpétuer le système en place », a déclaré Karim Tabou lors d’une conférence de presse, à l’issue d’un Conseil national. Tout en rejetant l’élection présidentielle dont il « n’attend rien de nouveau », le Premier secrétaire du FFS a rappelé que son parti « a toujours réfléchi avec lucidité et réalisme, pragmatisme et transparence politique, et a toujours recherché et exprimé des positions en cohérence avec ses convictions, ses principes et les événements que vit le pays ». Dans une allusion aux contraintes auxquelles sont soumises les formations de l’opposition, notamment l’interdiction des manifestations publiques et la fermeture des médias publics, Karim Tabou a estimé que « les véritables enjeux aujourd’hui sont le retour et la réhabilitation du politique, la mise en place d’un régime démocratique, la mise en oeuvre d’une stratégie capable de réunir les facteurs internes et externes indispensables à la concrétisation de ce changement ». Le Front des forces socialistes, dont le président est Hocine Ait Ahmed, qui vit en exil volontaire en Suisse depuis 1991, est la principale formation politique de l’opposition démocratique, à côté du Rassemblement pour la culture et la démocratie, dirigé par le psychiatre Said Sadi. En rejetant l’élection présidentielle du 9 avril, le FFS rejoint ainsi l’opposition démocratique et l’opposition islamiste qui ont pris le parti du boycottage, considérant que « les conditions d’un scrutin régulier et transparent » ne sont pas réunies. La décision du FFS coïncide avec l’annonce de la candidature du président Bouteflika. Il a déclaré jeudi devant 5.000 personnes rassemblées dans une grande salle, sur les hauteurs d’Alger, qu’il était « candidat indépendant » à un troisième mandat pour « poursuivre sa politique de réconciliation nationale ». AP  

Algérie: Bouteflika briguera un 3e mandat présidentiel le 9 avril (officiel)

AFP, le 12 février 2009 à 18h35     ALGER, 12 fév 2009 (AFP) – Le président algérien Abdelaziz  Bouteflika a annoncé jeudi sa candidature officielle à l’élection présidentielle du 9 avril pour un troisième mandat, a constaté un journaliste de l’AFP.     Au cours d’une assemblée publique à Alger, devant quelque 5.000 personnes, M. Bouteflika a précisé qu’il se présenterait comme « candidat indépendant » pour « poursuivre la mise oeuvre de son programme » engagé depuis sa première élection à la magistrature suprême, en 1999.      Il a fait « trois promesses » dont la poursuite de sa politique de réconciliation nationale. « Je m’engage à continuer à promouvoir la réconciliation nationale (…) en réconciliant les Algériens avec eux-mêmes et avec leur pays », a-t-il dit.     Mais « je continuerai à lutter contre le terrorisme par tous les moyens nécessaires », a poursuivi M. Bouteflika pour qui cependant « la porte reste ouverte aux repentis ».     Il a également promis de « poursuivre le développement intensif de l’économie » du pays, car « l’Algérie peut poursuivre son développement malgré la crise mondiale ».      Il a annoncé le lancement d’un nouveau plan de relance de 150 milliards de dollars sur les cinq prochaines années pouvant créer « trois millions d’emplois » avec une économie « diversifiée ».     Enfin, il s’est déclaré décidé à poursuivre les réformes de l’Etat, à oeuvrer à la promotion des droits politiques de la femme.     Avant d’annoncer sa candidature, M. Bouteflika a présenté le bilan de ses dix ans à la tête de l’Etat algérien.     Rendant hommage aux services de sécurité qui « ont vaincu la violence et la criminalité », il a affirmé que la paix et la sécurité ont été rétablies.     « Nous avons ramené la paix et la sécurité grâce à la politique de réconciliation nationale », a-t-il dit.     L’Algérie est sortie de l’isolement international dont elle avait souffert durant les années 1990, a-t-il dit.     Il a indiqué que « l’Algérie continuera d’être présente au sein de l’Union pour la Méditerranée, mais sans ignorer les droits légitimes des Palestiniens » à disposer d’un Etat indépendant.     Au plan économique, il a précisé que les investissements publics et privés réalisés depuis 1999 d’un montant de 250 milliards de dollars, ont permis la création de 3,5 millions d’emplois et réduit le taux de chômage de 30% en 1999 à 12% en 2008.     « Nous allons continuer à encourager l’investissement direct étranger, dans le respect de nos intérêts et le partage des bénéfices », a ajouté M. Bouteflika.     M. Bouteflika, qui fêtera ses 72 ans le 3 mars, peut briguer un nouveau quinquennat après une révision en novembre 2008 de la Constitution qui a supprimé la limitation du nombre de mandats présidentiels successifs.     Les candidats à la présidentielle ont jusqu’au 23 février pour se déclarer pour ce scrutin dores et déjà boycottée par des dirigeants de l’opposition.     Il appartiendra ensuite au Conseil constitutionnel de valider ou non ces candidatures.      AFP  

Algérie-Bouteflika briguera un troisième mandat en avril

Reuters, le 12 février 2009 à 18h02 par Lamine Chikhi     ALGER, 12 février (Reuters) – e président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé, jeudi 12 février, sa candidature officielle à un troisième mandat lors de l’élection présidentielle du 9 avril. M. Bouteflika – élu en 1999 et réélu en 2004 avec 84,99 % des voix – a fait cette annonce au cours d’une assemblée publique à Alger, devant quelque 5 000 personnes réunies dans une immense salle ornée de banderoles portant le slogan « Une Algérie forte et sereine ». Le chef de l’Etat, qui aura 72 ans le mois prochain, a justifié sa décision par sa volonté de poursuivre son programme de réconciliation nationale. Dès le 15 janvier, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) – un des principaux partis de l’opposition – a « rejeté » le scrutin présidentiel et annoncé que son président, Saïd Saadi, ne se présenterait pas. « Les jeux sont faits » depuis la révision de la Constitution en novembre 2008 autorisant un nombre infini de mandats présidentiels successifs, affirmait alors M. Saadi, qui avait obtenu 1,94 % des voix en 2004. « Refuser de se commettre dans ce pitoyable et dangereux cirque est autant affaire de politique que de dignité », ajoutait-il. Les plupart des opposants – depuis la gauche jusqu’aux mouvements islamistes, en passant par les forces kabyles – devraient eux aussi boycotter le scrutin du 9 avril. Jusqu’à présent, seul le président du Front national algérien (nationaliste), Moussa Touati, a annoncé avoir rempli les formalités nécessaires pour pouvoir se porter candidat, ce qu’il n’avait pas réussi à faire en 2004. « EN PLEINE FORME » Les candidats doivent obtenir la signature d’au moins 600 élus dans 25 wilayas (départements) sur les 48 que compte le pays, ou celles de 75 000 électeurs votant dans ces 25 circonscriptions. Les candidats ont jusqu’au 23 février pour déposer leur dossier avant qu’il ne soit examiné par le Conseil constitutionnel. Pour sa part, M. Bouteflika bénéficie d’ores et déjà d’une formidable machine électorale, les trois partis membres de l’Alliance présidentielle ayant depuis plusieurs semaines ébauché une campagne pour sa réélection en activant leurs puissants réseaux. L’Alliance, composée du Front de libération nationale (nationaliste), du Rassemblement national démocratique (libéral) et du Mouvement pour la société de la paix (islamique), a été rejointe par les syndicats, organisations et associations proches du pouvoir pour soutenir cette candidature. L’abstention reste la grande inconnue de cette élection et sera peut-être, relève la presse algérienne, le pire adversaire de M. Bouteflika, que des interlocuteurs français ont récemment trouvé « en pleine forme ». REUTERS

Double attentat dans l’est de l’Algérie, sept morts

 

Reuters, le 13 février 2009 à 15h36     ALGER, 13 février (Reuters) – Sept personnes ont été tuées dans un double attentat à la bombe dans l’est de l’Algérie, rapporte l’agence officielle APS. L’attentat s’est produit tard jeudi soir quelques heures après l’annonce par le président Abdelaziz Bouteflika de sa candidature pour un troisième mandat de cinq ans en avril. Deux membres des forces de sécurité et un pompier sont au nombre des victimes, tandis qu’un responsable local a été grièvement blessé, a précisé APS. La première bombe a explosé à Foum El-Metlag, secteur proche de Tebessa, non loin de la frontière tunisienne, au passage d’une camionnette. Elle a tué quatre membres d’une même famille, dont deux femmes et un bébé. La seconde a explosé après l’arrivée des secours, précise l’agence APS qui cite une source des services de sécurité. Lors d’un meeting à Alger, Abdelaziz Bouteflika a expliqué sa volonté de demeurer président par la nécessité de poursuivre le processus de réconciliation nationale qu’il a engagé. Sous ses deux premiers mandats, depuis 1999, l’Algérie a peu à peu émergé de la guerre civile des années 1990, décennie d’affrontements meurtriers entre forces de sécurité et rebelles islamistes qui ont fait quelque 150.000 morts. L’attaque de Tebessa, la plus meurtrière depuis six mois en Algérie, met fin à une période de calme relatif. Ces dernières années, la branche nord-africaine d’Al Qaïda, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a revendiqué une série d’attentats à la bombe en Algérie. Celui de jeudi soir a toutefois eu lieu loin de la Kabylie, région montagneuse à l’est d’Alger qui a été le théâtre de la plupart des attentats de ces dernières années et fut le bastion du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Le GSPC a adopté il y a deux ans le nom d’AQMI et opéré un changement tactique, délaissant les embuscades tendues aux militaires dans des régions reculées pour lancer des attaques à la bombe dans des zones urbaines.´ REUTERS  
 


Terrorisme : Une enquête américaine confirme les prisons secrètes de la CIA

 

ATS, le 13 février 2009 à 11h08 Washington (ats) Plusieurs organisations américaines publient des documents officiels qui confirment l’existence de prisons secrètes de la CIA en Irak et en Afghanistan. Ces documents alimentent le débat sur l’implication du Pentagone et la recherche de responsabilités pénales. Après plus de quatre années d’efforts juridiques, le Centre pour les droits constitutionnels, Amnesty international et le Centre pour les droits de l’homme de la New York University ont obtenu des centaines de pages de documents officiels grâce à la loi américaine sur la liberté d’information (FOIA). Ces documents montrent également les liens du Pentagone avec la CIA dans le « programme secret de détention, de transfert et de torture ». L’ancien président américain George W. Bush en avait lui- même reconnu l’existence en 2006. Par exemple, le Pentagone enregistrait les prisonniers quatorze jours seulement après leur arrestation, avant qu’un tribunal militaire décide de la légitimité de leur détention. Les détenus restaient dans un vide juridique pendant ce laps de temps. « Savoir qui a disparu » Lors d’une conférence de presse, les trois organisations ont rappelé que ces documents n’étaient que « la partie émergée de l’iceberg ». « Nous voulons savoir qui savait quoi de ce programme et quand, qui a autorisé quoi et quand. Nous voulons aussi savoir qui a disparu dans le cadre de ce programme », a déclaré Margaret Satterthwaite, directrice du Centre pour les droits de l’homme de la New York University. De son côté l’organisation de défense des libertés civiles ACLU a obtenu des documents attestant de l’existence d’enquêtes du Département de la défense. Celles-ci portaient sur les tortures, mauvais traitements et parfois des morts de détenus lors des interrogatoires à Bagram (Afghanistan) et dans plusieurs prisons d’Irak. Le comportement du personnel militaire était « clairement excessif et non conforme aux règles d’interrogatoire en vigueur », assure le Département de la défense dans un rapport. Américains favorables à une enquête Ces révélations s’ajoutent à de nombreuses preuves déjà connues. Jeudi, un sondage publié dans USA Today montrait que deux tiers des Américains sont favorables à l’ouverture d’une enquête criminelle, ou menée par une commission indépendante. « Si des crimes ont été commis, et il y a pléthore de preuves, alors les gens qui les ont commis devraient être poursuivis en justice, c’est aussi simple que ça », a estimé Michael Ratner, le président du Centre pour les droits constitutionnels. (Source : www.romandie.com , le 13 février 2009)

 

 
Chronique

A Alger, le chef de la CIA accusé de viols

par Florence Beaugé L’histoire est glauque. Si elle n’était pas si lourde de conséquences – pour deux femmes d’abord, pour l’image des Etats-Unis ensuite -, elle pourrait pourtant presque prêter à sourire. La libido d’un agent de la CIA en poste à Alger plonge dans l’embarras la nouvelle administration Obama et le président Bouteflika. Elle donne surtout un prétexte en or à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la nébuleuse de Ben Laden au Maghreb, pour attiser la rancœur du monde musulman envers l’Occident.. « Sexe, viols et vidéos à l’ambassade des Etats-Unis à Alger » : c’est ainsi que le quotidien algérien de langue française El Watan a résumé l’affaire à la une, il y a quelques jours. Andrew Warren, 41 ans, le chef de l’antenne de la CIA à Alger, est soupçonné d’avoir violé deux Algériennes, après les avoir fait boire et droguées. Mieux : il a filmé ses exploits. Il se pourrait qu’il ait fait d’autres victimes lors de ses affectations précédentes, en Egypte et en Afghanistan, notamment. Le scandale a éclaté il y a quinze jours. Aux Etats-Unis d’abord, en Algérie ensuite. Les hauts responsables des deux pays auraient bien aimé dissimuler l’affaire. Mais la chaîne de télévision américaine ABC a révélé que deux ressortissantes algériennes avaient porté plainte contre un agent du renseignement américain, qui, disaient-elles, les avaient attirées dans sa résidence officielle à Alger, en septembre 2007 et en février 2008, puis avait abusé d’elles. Andrew Warren a été rappelé à Washington. Le département de la justice déclare prendre l’affaire très au sérieux. Les premiers éléments de l’enquête, effectuée par un agent spécialisé du département d’Etat, sont accablants. L’enquêteur s’est déplacé à Alger, a rencontré et interrogé le violeur présumé ainsi que ses deux victimes. Rédigé en anglais sur dix-sept pages, son rapport fait froid dans le dos. V1, telle qu’elle est nommée dans le document, est invitée en septembre 2007 à une soirée organisée par Andrew Warren à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. La jeune femme s’y rend et se voit offrir un Coca-whisky. Un verre, puis deux, puis trois. Le breuvage lui est chaque fois apporté par l’agent de la CIA. Mais la jeune femme se sent soudain prise de nausées. Andrew Warren l’emmène dans la salle de bains afin, dit-il, qu’elle ne vomisse pas sur le tapis du salon. Quand elle se réveille le lendemain, V1 est allongée nue dans un lit. Elle ne se souvient de rien, mais elle se sent mal. Près du lit, une poubelle. Elle y jette un coup d’œil. Il s’y trouve un préservatif usagé… Le rapport de l’enquêteur du département d’Etat donne d’autres détails, sans équivoque possible. V2, l’autre victime, se rend en février 2008 à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Andrew Warren, elle le connaît bien. Son mari a passé plusieurs années à l’ambassade américaine au Caire. C’est là qu’ils ont fait la connaissance du correspondant de l’honorable agence. V2 se rend donc à une party organisée par Andrew Warren. Son hôte lui offre un Martini à la pomme. Quand il lui propose un second verre, elle l’accepte. Elle le suit dans la cuisine. Warren, surpris, lui met précipitamment dans les mains un plateau de petits fours à apporter au salon. Quand il la rejoint quelques minutes plus tard, elle boit le breuvage sans méfiance. Mais voilà qu’elle se sent prise de nausées et de l’envie irrépressible de vomir. Elle tombe dans une semi-inconscience. Andrew Warren l’entraîne dans la salle de bains, la déshabille et la plonge dans un bain « Ça te fera du bien », lui dit-il. La jeune femme a du mal à comprendre ce qui lui arrive. « J’arrivais encore à voir, à entendre, et même à parler, mais j’étais incapable de bouger mes muscles », expliquera-t-elle ultérieurement à l’enquêteur du département d’Etat. La suite, V2 s’en souvient vaguement. Elle est allongée dans un lit, l’agent de la CIA en train de la violer. Les détails du rapport du département d’Etat sont aussi crus qu’explicites. V2 informe son mari de ce qui s’est passé. Elle en parle aussi à un psychologue. Il lui faudra des mois pour se décider à dire à l’ambassadeur américain ce qui lui est arrivé. Quand Andrew Warren est rappelé en octobre 2008 à Langley, en Virginie – lieu du siège de la CIA -, pour y être interrogé, il admet qu’il a eu des relations sexuelles avec les deux plaignantes. « Elles étaient consentantes », se défend-il. Mais les enquêteurs découvrent les photos et les vidéos de ses « exploits ». Il en a stocké sur son ordinateur, sur son téléphone portable, sur une clé USB. Et ces images montrent que V1 et V2 « se laissaient faire » comme des poupées de son. Qui sont ces deux Algériennes ? L’histoire ne le dit pas pour le moment. Elles auraient toutes deux une double nationalité, l’une serait algéro-espagnole, l’autre algéro-allemande. Il n’est pas exclu qu’elles aient été en cours de recrutement par la CIA à Alger. Sur Andrew Warren, on en sait un peu plus. Bon vivant, très porté sur l’alcool, sur les cigares et sur les femmes, évidemment. S’est-il converti à l’islam il y a quelques années, comme l’affirme la presse algérienne ? Rien ne l’assure. Un Andrew Warren musulman limitera-t-il la colère et l’amertume de l’autre côté de la Méditerranée ? Le quotidien arabophone Echourouk, le premier tirage en Algérie, fait remarquer que « le viol des femmes honorables ne diffère pas du viol des nations ». (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 13 février 2009)
 

Les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article:

Asinus 12.02.09 | 20h21 Le plus intéressant dans cette histoire ce ne sont pas les détails racontés mais l’embarras des gouvernements. Pourquoi embarras? Après le Viagra en Afghanistan, la CIA a-t-elle d’autres méthodes pour recruter en Algérie? Pourquoi le gouvernement algérien ménage-t-il à ce point la CIA? Connivence au nom de la lutte contre le terrorisme? On a la désagréable impression qu’on nous fournit beaucoup de détails pour taire l’essentiel. didier c. 12.02.09 | 19h23 Cette histoire est lamentable et on espère (sans y croire) que les Algériens sont aussi regardants sur les mariages forcés et diverses violences à l’encontre des femmes entre algériens. Il y a dans cette affaire me semble-t-il quelques arbres qui cachent la palmeraie. Loin d’ici 12.02.09 | 19h08 L’administration Obama peut faire ce qu’il faut et envoyer ce monsieur en Algerie pour y être jugé. E. 12.02.09 | 18h42 Histoire entendue sur CNN il y a plusieurs semaines déjà. Vive la fraîcheur de l’info! Julien F. 12.02.09 | 17h33 C’est bizarre tout de même, de s’évanouir après deux verres. Le mec de la CIA ne les aurait-elles pas droguées plutôt, genre avec du GHB ? En tout cas, il va se faire virer et sucrer sa retraite au minimum … Pour la condamnation, les précédents crimes commis en Irak par des soldats n’ont pas été punis de façon exemplaire. alain sager (nogent sur oise) 12.02.09 | 16h36 Sauf dans un sens explicite brut et immédiat, il n’est pas du tout certain que soit « porté sur les femmes, évidemment » quelqu’un qui les traite « comme des poupées de son ». PAUL B. 12.02.09 | 15h24 J’avais rédigé mon intervention avant de lire celle qui a été publiée; nous sommes sur la même tonalité. Je suis surpris que la journaliste, femme qui plus est, ait rapporté sans commenter ni sourciller: « Que « le viol des femmes honorables ne diffère pas du viol des nations ». Tous les viols sont immondes et déshonorants même pour les femmes qui se prostituent. C’est une atteinte à ce qu’elles ont de plus personnel et donc de plus sacré: Leur corps. C’est à vomir! Capitaine Padock 12.02.09 | 13h46 ce qui me dérange c’est la restriction « femmes honorables », c’est pas une erreur de traduction au moins, si non cela laisserait entendre que certains viols sont moins graves ! singulière rhétorique alors de la part des donneurs de leçons (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 13 février 2009)


Les Argentins reviennent sur les années de plomb

 
BUENOS AIRES CORRESPONDANTE Le procès du général Jorge Olivera Rovere s’est ouvert mardi 10 février à Buenos Aires. Il est considéré comme le plus important depuis celui qui s’est tenu en 1985 contre les chefs militaires de la dictature argentine, comparé à l’époque à celui de Nuremberg contre les nazis. Agé de 83 ans, sourd apparemment aux murmures le traitant d’assassin qui circulent dans la salle du tribunal, Jorge Olivera Rovere a des allures de grand-père. Il est pourtant accusé de l’enlèvement et de la disparition de plus de 100 personnes. L’écrivain argentin Haroldo Conti, enlevé le 5 mai 1976, figure parmi ses victimes. On attribue également au général les assassinats de quatre Uruguayens dans le cadre du plan Condor, l’accord conclu dans les années 1970 entre les dictateurs d’Amérique du Sud pour éliminer conjointement des opposants. Les cadavres du sénateur Zelmar Michelini et du député Hector Gutiérrez Ruiz, qui s’étaient réfugiés en Argentine, avaient été retrouvés dans une voiture abandonnée, dans les faubourgs de Buenos Aires, le 21 mai 1976, avec ceux de deux autres Uruguayens. M. Olivera Rovere était le bras droit du général Guillermo Suarez Mason, décédé en 2005, qui fut le commandant en chef du Premier corps de l’armée de terre, une des forces de répression les plus redoutables de la dictature (1976-1983). Il était le responsable des principaux centres de détention illégaux et de tortures qui fonctionnaient en plein Buenos Aires : Automotores Orletti, El Banco et El Olimpo, évoqué par le cinéaste Marco Bechis dans le film Garage Olimpo (1999). « Je crois qu’il sera condamné à la peine maximum, car les preuves contre lui sont accablantes », estime Eduardo Duhalde, secrétaire des droits de l’homme au ministère de la justice. Le général Olivera Rovere avait été condamné pendant le procès historique de 1985, mais avait bénéficié de l’amnistie octroyée, en 1990, par le président Carlos Menem. Avec la réouverture des procès impulsée par le président Nestor Kirchner en 2003, et l’annulation des lois d’amnistie, en 2005, M. Olivera Rovere avait été arrêté à nouveau. Après trois ans de prison, il avait été relâché en 2007 dans l’attente d’être jugé. « LE VISAGE DE L’ASSASSIN » Cinq autres militaires seront jugés pendant le même procès, qui pourrait durer plus de six mois en raison du grand nombre de témoins cités à comparaître. Le premier jour d’audience a été marqué par un scandale : les juges ont empêché l’entrée de cameramen de télévision et de photographes de presse, entraînant la colère des associations de défense des droits de l’homme. « Nous voulons voir le visage de l’assassin », criaient les parents de victimes. La Cour suprême avait pourtant recommandé que les procès soient télévisés et photographiés afin d’en garantir la transparence. Christine Legrand (Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 13 février 2009)


Iran: Paris minimise une déclaration américaine mais demande de la fermeté

 

 
 AFP, le 13 février 2009 à 16h01     PARIS, 13 fév 2009 (AFP) – PARIS – Paris a minimisé vendredi la portée d’une déclaration américaine exprimant une incertitude sur la volonté de l’Iran de se doter de l’arme atomique, mais a appelé Washington a faire preuve de « fermeté » sur ce dossier dans le cadre d’un possible dialogue direct avec Téhéran. Le ministère des Affaires étrangères a estimé qu’il n’y avait « rien de nouveau sous le soleil » après des propos la veille du nouveau directeur du renseignement américain, Dennis Blair, qui a affirmé qu’il ne « savait pas » si l’Iran prévoyait actuellement de développer des armes nucléaires. M. Blair a estimé devant le Congrès que, selon le renseignement américain, Téhéran n’avait pas relancé son programme nucléaire militaire arrêté en 2003, mais a toutefois ajouté « qu’au minimum Téhéran garde cette option sur la table ». Le porte-parole du Quai d’Orsay, Eric Chevallier, a estimé ces déclarations ne traduisaient pas une différence d’analyse de la nouvelle administration américaine avec les positions françaises, considérées comme parmi les plus dures envers Téhéran au sein de la communauté internationale. Une réunion de diplomates de haut rang des six pays impliqués dans la recherche d’une solution avec Téhéran (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) la semaine dernière en Allemagne a « clairement montré une identité de vues », a-t-il souligné. M. Chevallier a également relevé que les Etats-Unis procédaient, depuis la prise de fonctions du président Barack Obama le 20 janvier, à une « revue » des principaux dossiers de politique étrangère, et que leur position n’était pas définitivement calée. « Il faut attendre », a-t-il estimé. M. Chevallier a toutefois également rappelé des propos du président Nicolas Sarkozy lors d’une tournée mercredi au Koweït pour demander que le dialogue direct envisagé par M. Obama avec l’Iran s’accompagne « de rigueur et de fermeté » sur le nucléaire. Ce dialogue doit se faire avec « la rigueur et la fermeté nécessaires sur un sujet qui inquiète la communauté internationale et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) », a-t-il souligné. M. Chevallier a rappelé à cet égard les exigences du Conseil de sécurité de l’ONU que Téhéran suspende ses activités d’enrichissement de l’uranium, soupçonnées d’avoir une finalité militaire, et celles de l’AIEA de voir Téhéran coopérer pleinement pour dissiper les inquiétudes sur ses activités. M. Sarkozy s’était inquiété, le 16 janvier dernier, des « progrès rapides et préoccupants du programme d’enrichissement iranien » qui, contrairement aux assurances de Téhéran, « n’a aucune finalité civile ». (©AFP / 13 février 2009 16h00)


Qu’est-ce que le Hamas ?

 
 
par Alain Gresh (9 février 2009) Le Hamas suscite, sur ce blog et ailleurs, bien des frayeurs et des fantasmes, fondés souvent sur une méconnaissance du mouvement, de son histoire et de ses évolutions. Avant d’en venir à cette réflexion sur le Hamas, signalons que Le Monde diplomatique de février consacre un dossier aux événements de Gaza et à leurs conséquences sur la région. Notons aussi, la tribune écrite par le prince saoudien Turki Al-Fayçal dans le quotidien britannique Financial Times et dont l’écho est important (« Saudi patience is running out », 22 janvier). Accusant le président Bush d’avoir laissé la région dans un état de désordre, il met en garde sur le fait que les initiatives de paix risquent de ne plus être à l’ordre du jour et que l’Arabie saoudite tournera alors le dos à l’Occident. Il révèle que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a écrit au souverain saoudien Abdallah une lettre reconnaissant le rôle dirigeant de l’Arabie dans le monde musulman et l’appelant à prendre une position plus ferme face aux massacres de Gaza. Le prince précise que le royaume, « jusqu’à présent, a rejeté ces appels, mais que chaque jour qui passe rend cette réserve plus difficile à expliquer, quand Israël tue délibérément des Palestiniens, s’approprie leurs terres, détruit leurs maisons, déracine leurs fermes et impose un blocus inhumain. (…) Au final, le royaume ne sera plus capable d’empêcher ses citoyens de participer à la protestation mondiale contre Israël. » Revenons maintenant au Hamas et rappelons quelques éléments de son histoire. Le Mouvement de la résistance islamique (dont l’acronyme en arabe donne « Hamas », qui signifie « zèle ») a été créé par la Société des Frères musulmans en décembre 1987, au lendemain du déclenchement de la première Intifada. Le Hamas se développe d’abord à Gaza, qui restera le principal de ses fiefs, avant d’étendre ses activités à la Cisjordanie. Pourquoi les Frères musulmans ont-ils pris cette décision de créer une organisation de combat ? Après la défaite arabe de juin 1967, il a fallu plusieurs années aux Frères musulmans pour se réorganiser. Ils vont profiter de la vague islamiste qui monte dans toute la région. Dans les territoires occupés, la Société bâtit un réseau dense d’institutions sociales autour des mosquées : jardins d’enfants, bibliothèques, cliniques, clubs sportifs, etc. Entre 1967 et 1987, le nombre de mosquées passe de 400 à 750 en Cisjordanie, de 200 à 600 à Gaza. Créé en 1973, le Centre islamique de Gaza, dirigé par le cheikh Ahmed Yassine, devient le cœur battant de la Société. L’organisation reçoit un appui important de l’étranger, notamment de l’Arabie saoudite, qui lui donne des moyens considérables. Néanmoins, malgré leurs moyens et leurs atouts, les Frères musulmans souffrent, dans les années 1970 et 1980, de leur quiétisme face à l’occupation. Si leur but final reste la libération de la Palestine, ils accordent la priorité à la réforme de la société — d’où leur relative inertie dans le combat nationaliste. Les services de renseignement israéliens le comprennent si bien qu’ils font preuve d’une réelle mansuétude à l’égard des Frères, considérés comme un utile contrepoids à l’OLP. En 1980, une scission frappe le mouvement : le djihad islamique reproche aux Frères musulmans leur trop grande passivité et se lance rapidement dans l’action violente. La décision de créer le mouvement Hamas et de participer à l’Intifada témoigne d’une réelle évolution de la Société des Frères musulmans, au sein de laquelle des militants plus jeunes ont pris des responsabilités. Le Hamas se montrera très actif durant la « révolte des pierres », n’hésitant pas à rester à l’écart de la direction unifiée qui se réclame de l’OLP. Très bien structuré, proche des plus démunis, disposant d’une aura religieuse, le mouvement s’affirme comme un concurrent sérieux au Fatah et à l’OLP. Il crée une branche militaire, les brigades Ezzedine Al Kassam. Un épisode jouera un rôle important dans l’histoire du mouvement : en décembre 1991, le premier ministre israélien Itzhak Rabin expulse 415 militants vers le Liban. Ils finiront par rentrer, mais cette répression ne fait qu’accroître la popularité de l’organisation – et crée ses premiers contacts avec le Hezbollah. Le Hamas adopte sa Charte, le 18 août 1988. Il reconnaît sa filiation avec l’organisation des Frères musulmans. Il « considère que la terre de Palestine est une terre islamique waqf [1] pour toutes les générations de musulmans jusqu’au jour de la résurrection ». Enfin, malgré les rivalités — et parfois les affrontements —, le Hamas déclare à propos de l’OLP : « Notre patrie est une, notre malheur est un, notre destin est un et notre ennemi est commun. » C’est pour l’essentiel sur le terrain politique, et non religieux, que le Hamas s’oppose à l’OLP : il reprend les thèses qui étaient dominantes dans l’OLP avant les années 1975, celles de la libération de toute la Palestine. Enfin, le texte de la Charte a des connotations antisémites, avec une référence au Protocole des sages de Sion (un faux créé par la police tsariste au début du XXe siècle), ainsi qu’une dénonciation des « complots » des loges maçonniques, des clubs Rotary et Lyons… Ces notations antisémites sont condamnables et condamnées largement. Il faut dire que ces délires, notamment sur Le Protocole des sages de Sion, se retrouvent fréquemment dans certains livres et articles publiés dans le monde arabe. Interrogés là-dessus, les dirigeants du Hamas affirment qu’il ne faut tenir compte que de leur plate-forme défendue durant la campagne de 2006 (lire plus bas) – argument qui n’est pas recevable en ce qui concerne les références au Protocole des sages de Sion. Une caractéristique du Hamas est soulignée par Jean-François Legrain : « Un second contresens consiste à faire de Hamas un mouvement nationaliste au discours religieux quand il s’agit fondamentalement d’un mouvement de resocialisation religieuse, certes doté d’un agenda politique. (…) Hamas, même s’il avait quasi instantanément phagocyté l’Association des Frères musulmans, dont il n’était à l’origine que le “bras”, avait pour raison d’être essentielle dans l’esprit de cheikh Yassine que sa mission de da’wa (prédication active de l’islam) à laquelle étaient strictement subordonnés le politique et le militaire. A plusieurs reprises, son appréhension des rapports de force avec Israël et l’Autorité palestinienne a ainsi conduit Hamas, aux antipodes de l’attitude de tout mouvement de libération nationale, à prendre ses distances tant avec le militaire (les différentes trêves de 1995, 1996 et des dernières années) qu’avec le politique (par exemple et de façon surprenante, au lendemain même de la tournée triomphale du cheikh Yassine dans le monde musulman à sa sortie de prison en 1998). Hamas s’est alors replié sur le tissu associatif assujetti à ses exigences de mobilisation morale, seules quelques cellules manifestant leur désapprobation par des initiatives militaires locales. » Dans la logique de son programme politique, le Hamas condamne les accords d’Oslo signés le 13 septembre 1993. Mais l’installation de l’Autorité palestinienne à Gaza en 1994 pose de nouveaux défis à l’organisation, prise entre sa rhétorique de libération totale de la Palestine, sa volonté de ne pas provoquer une guerre civile inter-palestinienne et sa détermination à préserver son réseau associatif. Le Hamas engage un dialogue avec Yasser Arafat. Ce dernier joue à merveille de la carotte et du bâton, multipliant les arrestations et les intimidations tout en dialoguant avec l’organisation et en autorisant certains de ses organes de presse. Fin 1995, il paraît même sur le point d’obtenir la participation du mouvement aux élections du parlement palestinien de janvier 1996, mais cela n’aboutira pas. L’assassinat d’Itzhak Rabin en novembre 1995, l’escalade entre les forces israéliennes et le Hamas – marquée par une vague d’attentats-suicides début 1996 –, l’extension permanente de la colonisation, la victoire de Benjamin Netanyahou aux élections législatives israéliennes vont changer la donne. Malgré la victoire d’Ehoud Barak aux élections de 1999, les négociations de paix échoueront (largement par la faute du gouvernement israélien — lire « Le “véritable visage” de M. Ehoud Barak, Le Monde diplomatique, juillet 2002) et la seconde Intifada éclate en septembre 2000. La mort d’Arafat, l’élection de Mahmoud Abbas à la tête de l’Autorité, la convocation de nouvelles élections législatives palestiniennes en janvier 2006 marquent une nouvelle étape dans les territoires occupés. Le scrutin va confirmer l’évolution du mouvement Hamas vers un plus grand pragmatisme. Alors qu’il avait refusé les accords d’Oslo et toutes les institutions qui lui étaient liées, le Hamas accepte de participer aux élections de janvier 2006. Plusieurs de ses dirigeants, dont le cheikh Ahmed Yassine, assassiné par l’armée israélienne en 2004, ont affirmé qu’ils acceptaient la création d’un Etat palestinien sur les territoires occupés de 1967. Le programme politique défendu durant la campagne électorale n’a rien à voir avec le contenu de la Charte de 1988 (lire Paul Delmotte, « Le Hamas et la reconnaissance d’Israël », Le Monde diplomatique, janvier 2007). Il est important de rappeler les deux raisons qui ont amené les Palestiniens à voter pour le Hamas : la corruption de l’Autorité palestinienne (et donc du Fatah) et, surtout, le fait que la voie choisie par le Fatah à Oslo, celle de la négociation et de l’abandon de la lutte armée, avait échoué. Le Hamas n’est pas contre des négociations, mais pense que celles-ci doivent s’accompagner d’une pression militaire (c’était d’ailleurs la position défendue par une partie des dirigeants du Fatah au début de la seconde Intifada, notamment par Marwan Barghouti). Le Hamas a multiplié les déclarations en ce sens depuis plusieurs mois. L’ancien président américain Jimmy Carter a rencontré les dirigeants du Hamas à Gaza, ainsi que Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du Hamas à Damas. Carter écrit : Après de longues discussions avec les dirigeants de Gaza, ces dirigeants du Hamas (à Damas) ont affirmé qu’ils « accepteraient tout accord de paix qui serait négocié entre les Israéliens et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui dirige aussi l’OLP, à la condition que cet accord soit accepté par les Palestiniens par référendum ou par un gouvernement élu d’unité nationale ». « An Unnecessary War » (Washington Post, 8 janvier). Lors d’un entretien que j’ai réalisé à Damas en décembre, Khaled Mechaal a déclaré : « Le Hamas et les forces palestiniennes ont offert une occasion en or d’apporter une solution raisonnable au conflit israélo-arabe. Malheureusement, personne ne s’en est saisi, ni l’administration américaine, ni l’Europe, ni le Quartet. Notre bonne volonté s’est heurtée au refus israélien que personne n’a la capacité ou la volonté de surmonter. Dans le document d’entente nationale de 2006 signé avec toutes les forces palestiniennes (à l’exception du djihad islamique), nous affirmons notre acceptation d’un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem comme capitale, sans colonies et avec le sujet (mawdou’) du droit au retour. C’est le programme commun aux forces palestiniennes. Certaines veulent plus, d’autres moins. Ce programme date de trois ans. Les Arabes veulent quelque chose de similaire. Le problème est en Israël. Les Etats-Unis jouent un rôle de spectateur dans les négociations et ils appuient les réticences israéliennes. Le problème n’est donc pas le Hamas, ni les pays arabes : il est israélien. » Pourquoi le Hamas prône-t-il la violence ? Son principal argument est que le chemin de la seule négociation adopté par l’OLP en 1993 n’a donné aucun résultat. On peut aussi remarquer que l’Autorité sous la direction de Mahmoud Abbas, qui négocie depuis 2005 un accord de paix, n’a pas réussi à obtenir que le gouvernement israélien accepte la création d’un Etat palestinien sur tous les territoires occupés en 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Enfin, une dernière remarque concernant la violence contre les civils. Toute mort de civil est une mort de trop. Mais si l’on condamne les tirs de roquettes du Hamas, ne faut-il pas d’abord condamner les crimes commis par un Etat organisé, membre des Nations unies ? Le terrorisme d’Etat n’est-il pas plus condamnable que tout terrorisme ? Je rappelle encore une fois ce qu’écrivait Nelson Mandela, évoquant ses négociations avec le gouvernement blanc sud-africain et ses demandes d’arrêter la violence : « Je répondais que l’Etat était responsable de la violence et que c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. » Peut-on faire confiance au Hamas, alors que sa Charte n’a pas été abrogée ? Rappelons que la même question a été posée durant des années à l’OLP et à Yasser Arafat et que les accords d’Oslo ont été signés avant que cette charte n’ait été officiellement abrogée par le Conseil national palestinien. Pendant deux décennies, Israël et les Etats-Unis ont refusé tout contact avec l’organisation sous ce prétexte et sous le prétexte qu’elle était une organisation terroriste ; la France et nombre de pays européens avaient, à l’époque, refusé cet ostracisme. L’Union européenne et les Etats-Unis posent trois conditions au dialogue avec le Hamas : qu’il reconnaisse l’Etat d’Israël ; qu’il renonce à la violence ; qu’il reconnaisse les accords d’Oslo. Deux points méritent d’être soulignés : pourquoi le dialogue avec le gouvernement israélien n’est-il pas soumis aux mêmes conditions ? Pourquoi Israël ne reconnaît-il pas un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ? Pourquoi ne renonce-t-il pas à la violence ? Pourquoi construit-il des colonies dans les territoires occupés en violation des accords d’Oslo (et du droit international) ? D’autre part, si l’on pense qu’il faut faire évoluer le Hamas, comment le faire sans dialoguer avec lui ? N’est-ce pas le dialogue européen avec l’OLP qui a permis d’avancer ? Notes [1] Bien de main-morte, c’est-à-dire inaliénable. (Source: le blog du Diplo le 27 janvier 2009) http://blog.mondediplo.net/2009-01-27-Qu-est-ce-que-le-Hamas
 

 

Home – Accueil الرئيسية

أعداد أخرى مُتاحة

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.