12 octobre 2003

فكر إسلامي:: العلمانية والاستبداد   د. رفيق عبد السلام

INVITATION à une soirée-débat de l’ONG suisse Trial à Genéve :

Madame, Monsieur,

TRIAL a l’immense plaisir d’accueillir M. Souleymane Guengueng pour une soirée publique exceptionnelle, le 21 octobre, intitulée

Les poursuites contre Hissène Habré, un Pinochet africain

 M. Souleymane Guengueng a passé deux ans dans les prisons de Hissène Habré, dans d’affreuses conditions. Il a vu nombre de ses co-détenus être tués ou mourir de faim ou de maladie. Lui-même torturé, il mène aujourd’hui le combat des victimes pour obtenir justice. Il a déposé plainte contre l’ancien dictateur tant au Sénégal qu’en Belgique

En première partie de soirée sera projeté le film de Pierre Hazan, « Chasseur de dictateurs, sur la piste d’Hissène Habré »

La soirée se poursuivra sous forme d’entretien libre avec Souleymane Guengueng et Reed Brody, conseiller spécial à Human Rights Watch, ONG qui soutient activement les plaintes des victimes de Hissène Habré.

*     *     *

Lieu: Uni-Mail, 40 Bd. du Pont d’Arve, à Genève (salle S160).

Date: mardi 21 octobre 2003, 20h00.

Entrée libre

Organisation: TRIAL, en collaboration avec l’Association des étudiants du Centre universitaire de droit international humanitaire (AECUDIH)

Merci de faire passer l’information ou l’annonce ci-jointe aux personnes qui pourraient être intéressées.

(Source: M . A Al Hani d’après une alerte électronique de Trial: admin@trial-ch.org)

3éme numéro de “La lettre de la DEBT”

Le 3éme numéro de la lettre de la Dilapidation Economique et Budgétaire en Tunisie (DEBT) de septembre 2003 vient d’être publié.

Cette publication (qui nous a été aimablement envoyée par e-mail par sa rédaction) se présente en 4 pages PDF. Elle est publiée par l’Association des Contribuables Tunisiens pour la Lutte contre la Corruption et la Mal Gouvernance (ACTLCMG).

Au sommaire de ce numéro, une étude très intéressante de l’économiste tunisien Abdeljelil BEDOUI intitulée : « Le désarroi et le repli du secteur privé » et un article de M. Béchir DOUGGA sur « Un environnement international très défavorable ».

L’édito de ce 3éme numéro « Gouvernance et démocratie » est signée par M. Khémais TOUMI, président de l’ ACTLCMG.

Nous rappelons nos lecteurs qu’on peut se procurer une copie gratuite de « la lettre de la DEBT » en contactant :

ACTLCMG 69, rue du Rouet 13008 Marseille Tél : +33 (0) 4 9173 66 69 E-mail : malgouvtunisie@wanadoo.fr

EDITO DU 3éme numéro de la DEBT :

Gouvernance et Démocratie

Par : Khémais Toumi- Président de l’ACTLMG

La corruption érigée en système de gouvernement nécessite une redistribution des prébendes et des actes d’allégeance permanents.Ceux qui jouent pour leur propre compte sans respecter les règles occultes sont souvent sacrifiés par la horde pour mieux sauver le troupeau.

En ce sens le sort réservé à Abderahmane Tlili ces dernières semaines est un cas d’école.

A. Tlili est un haut fonctionnaire d’Etat qui a usé de son rôle politique pour piller l’économie tunisienne avec la complicité du plus haut niveau de l’Etat.Après avoir été candidat-faire valoir à la présidentielle de 1999, il affirme aujourd’hui que Ben Ali est le meilleur président possible.

Paradoxalement, ces allégeances courtisanes ont fragilisé sa position.

Ayant ainsi épuisé son rôle politique, il est devenu d’aucune utilité pour le régime qui a décidé de s’en débarasser en le démettant de ses fonctions et en le faisant agresser par des policiers en civils. Pour finir, A.Tlili a été incarcéré ces derniers jours et fait l’objet d’une procédure judiciaire.

Cet règlement de compte  entre Ben Ali et un de ses hommes liges concentre  toutes les questions que nous ne cessons de poser à tous ceux qui soutiennent sans réserve l’expérience économique tunisienne :

– Quelle gouvernance d’entreprise peut-on espérer si les dirigeants des grandes entreprises sont étroitement liés au pouvoir politique pour leur ascension ou leur déchéance ?

– Quelle gouvernance étatique existe quand les droits de l’individu sont niés par la violence et l’intimidation ?

Pour sa part, L’ACTLMG dénonce le recours à l’agression physique  et joint sa voix à celles des défenseurs des droits de l’homme car gouvernance et démocratie sont indissociablement liées.

L’ACTLMG exige que Tlili soit poursuivi dans un procès public et équitable. Nous le faisons avec d’autant plus d’insistance que notre association avait déposé une plainte contre Tlili en vertu de l’application des Conventions ratifiées par la Tunisise contre la corruption des fonctionnaires ou sur les différends liés aux investissements.

Les biens  éventuellement détournés doivent être saisis et bloqués pour ne pas faire l’objet d’un marchandage occulte de la part du pouvoir. L’ACTLMG ménera les actions juridiques nécessaires à cet effet.

(Source : LA LETTRE DE LA DEBT, 3ém numéro, Septembre 2003)

Le désarroi et le repli du secteur privé (1ére Partie)

Par : M. Abdeljelil BEDOUI – Economiste tunisien

Dans le contexte actuel du désengagement de l’Etat, conforme à la transition vers une économie de marché de plus en plus insérée dans l’économie mondiale, le secteur privé est appelé, en principe, à jouer un rôle central dans la croissance économique.

Cela suppose l’existence d’un environnement institutionnel favorable  à un plus grand engagement du secteur privé en terme d’investissement et de diversification da la base productive.

Cet environnement favorable est nécessaire pour aider l’investisseur à avoir une visibilité claire de l’avenir  afin de pouvoir faire son calcul économique, apprécier l’opportunité, la portée et la rentabilité de son investissent et pouvoir inscrire son action dans la durée.

Or, tout calcul économique suppose la transparence, la stabilité, le respect des règles du jeu et une application non discriminatoire de celles-ci pour ne pas créer des situations de monopole et de rente ou de concurrence déloyale.

Cela suppose aussi et surtout un recours possible à des contre-pouvoirs effectifs (en particulier une presse libre, des associations professionnelles et syndicales représentatives et une justice indépendante) pour dénoncer les dérapages et sanctionner les abus.

En d’autres termes, pour favoriser l’initiative privée, la liberté d’entreprendre, la créativité et la compétitivité, la transition vers une économie de marché et le développement du secteur privé pose un problème fondamental de gouvernance et implique l’existence d’un environnement institutionnel favorable à l’initiative privée.

Cette dernière ne concerne pas seulement le monde des affaires, elle concerne aussi la possibilité pour les consommateurs de s’organiser librement pour se protéger contre les abus des producteurs et des distributeurs (qualité et prix des produits, services après vente, pratiques spéculaires…), la possibilité pour les travailleurs de se doter d’organisations représentatives et indépendantes pour faire respecter la législation  sociale et l’améliorer, et la possibilité pour les citoyens en général de s’organiser pour imposer le respect d’un certain nombre de droits spécifiques.

En somme, la transition vers une économie de marché, bien qu’elle s’accompagne logiquement d’un désengagement de l’Etat sur le plan économique ne doit pas signifier pour autant la transition vers une société qui abandonne son destin à des lois abstraites (la main invisible) ou aux lois de la jungle. Au contraire, la transition vers une économie de marché doit s’accompagner d’un renforcement des institutions, en dépit du désengagement de l’Etat, et en particulier, d’un renforcement de toutes les composantes de la société civile.

Comme l’a si bien souligné Robert Reich, « l’idée d’un marché libre indépendant des lois et des décisions politiques qui l’ont créé est de toute façon parfaitement fantaisiste. Le marché n’a pas été créé par Dieu au cours de l’un des six premiers jours, et n’a pas non plus été conservé par la volonté divine. C’est une création humaine, la somme changeante d’un ensemble de jugements à propos des droits et des responsabilités de chacun »1.  Fondamentalement, l’extension du marché et le développement du secteur privé suppose  la garantie des droits de propriété, le respect des contrats, la libre organisation des acteurs sociaux et la libre circulation de l’information, des biens, des services et des personnes.

C’est pour cette raison fondamentale que les institutions internationales telles que la banque mondiale et le FMI, après une longue période d’aveuglement d’économicisme et de dogmatisme, ont été amenées, à partir des années 90, à accorder une place centrale aux problèmes de gouvernance et aux réformes institutionnelles et à plaider pour la construction d’un Etat de droit, parallèlement à la libéralisation économique, dans l’espoir d’améliorer l’efficacité et l’impact des réformes économiques libérales, en termes d’investissement et de croissance.

Ainsi, en se désengageant et en engageant des réformes économiques libérales, l’Etat doit aider aussi les citoyens à y voir clair en précisant les responsabilités de chacun des acteurs de la vie politique, en mettant en place une organisation simple dans laquelle chacun connaît ses droits et ses devoirs et en déléguant le maximum des pouvoirs pour responsabiliser les acteurs et leur permettre de se prendre en charge et de créer une dynamique vertueuse de coopération-compétition.

Dans le contexte actuel de transition libérale, certains Etats tels que Etat tunisien refusent d’articuler et de synchroniser ces deux dimensions politiques et économiques, pourtant nécessaires au développement du secteur privé.

Certes, avant la transition libérale cette absence d’articulation n’a pas empêché certains Etats non démocratiques d’enregistrer des taux d’investissements élevés dans le cadre des économies protégées et régulées par l’Etat, ce dernier étant lui même fortement impliqué dans l’accroissement des investissements à travers, en particulier, ses entreprises publiques. Mais avec la privatisation et la libéralisation, le secteur privé se trouve appelé à relayer l’Etat. De sorte que le développement du secteur privé devient fortement tributaire de la qualité de la gouvernance et de l’environnemental institutionnel.

Pourtant, malgré cette logique évidente, la transition libérale en Tunisie se trouve menée par un Etat néo-patrimonial soumis aux influences multiples de clans, de lobbies et de groupes parasitaires qui profitent d’une transition libérale non démocratique pour réorganiser la répartition du patrimoine et les nouvelles richesses créées à leur profit.

Cette situation n’a pas manqué de générer des menaces sur les droits de propriété, la qualité et le respect des contrats, la stabilité des règles et l’effectivité d’une application non discriminatoire de celles-ci. Le renforcement de ces lobbies et groupes parasitaires devient un sérieux handicap pour la transition démocratique dans la mesure où il débouche sur le maintien et l’entretien d’un rapport clientéliste entre l’Etat et la société civile basé sur l’allégeance politique en contre- partie de privilèges économiques et non sur un rapport de devoirs en contre partie de droits que seul un Etat de droit peut promouvoir.

A cet égard, la nature de la réaction et le type de comportement du secteur privé tunisien est fortement révélateur de l’état actuel dégradé de l’environnement institutionnel.

Malgré les différents avantages accordés à ce secteur, les différentes sollicitudes dont il fait l’objet et une augmentation de la part du revenu de ce secteur dans le produit national, l’engagement du secteur privé tunisien en termes d’investissement reste hésitant, timide, sans vision stratégique, se contentant de gérer le court terme, et largement en deçà des exigences des équilibres réels et financiers macro-économiques comme l’indiquent l’aggravation tant du chômage2 que des déficits extérieurs3, ainsi que la persistance d’une insertion internationale traditionnelle4, non conforme aux mutations actuelles en cours.

En effet, l’examen du taux d’investissement privé (part de l’investissement privé dans le PIB) et de la participation de ce dernier à la formation brute du capital fixe (FBCF) montre que cette participation est restée en deçà des objectifs fixés par les plans, loin des niveaux moyens atteints par des pays en développement comparables, et aurait même régressé entre 1992-1995 et 1996-2001 sans l’intervention massive à partir de 1996 du programme de mise à niveau comme l’indique le Tableau n°1.

Calculée par rapport à la FBCF, la part de l’investissement privé est passée de 47.5% au cours de la période 1983-1986 à 48.9% au cours de la période de stabilisation, qui a enregistré un recul plus prononcé de l’investissement public relativement à l’investissement privé.

Par contre, la période 1992-1995 a enregistré une baisse de la part de l’investissement privé, passé à 46.5% (perte de 2.4 points) parallèlement à la hausse de celle du secteur public.

Avec l’entrée en vigueur en 1996 du programme de mise à niveau, destiné à encourager la modernisation des entreprises privées et à améliorer leurs capacités compétitives, la part des investissements privés dans la FBCF a augmenté pour atteindre 52.4% au cours de la période 1996-2001.

En effet, les investissements liés à ce programme au cours de la dernière période ont représenté 5.7% de la FBCF.

Ce taux est sensiblement équivalent à l’augmentation (de 5.9%) de la part des investissements privés dans la FBCF. Cela veut dire que sans intervention de ce programme, qui reconduit une logique d’assistance dans la mesure où son soutien n’est pas assorti de clauses de performance, la part du secteur privé dans la FBCF aurait probablement stagné,  sinon régressé, si on considère l’investissement privé hors logement.

En effet, si en exclut les investissements liés au logement et à la mise à niveau, cette part qui est de 33% en 1992-1995 aurait atteint seulement 31.4% au cours de la période 1996-2001.

Il faut souligner que la part de l’investissement  total privé dans la FBCF, malgré son amélioration fortement assistée durant la période 1996-2001, est restée en deçà de l’objectif de 56% fixé par le IX plan et loin derrière les parts enregistrées par des pays concurrents, proches et lointains (Tableau 2).

La Banque mondiale, considère à juste titre que «la performance de la Tunisie en matière d’investissement privé est décevante, surtout eu égard aux mesures d’incitations prises par l’Etat»6. Cette déception est d’autant plus justifiée que le secteur privé ne cesse d’améliorer sa présence en terme sectorielle et sa position en terme de répartition de la valeur ajoutée (VA) et de bénéficier d’avantages substantiels et multiples.

En effet, le secteur privé génère en 19977 prés de la totalité ( environ 98%) de la production agricole et halieutique, le gros (environ 93%) de la production manufacturière, l’essentiel de la VA dans le BTP (prés de 90%), prés de 100% dans les services non administratifs.(Hôtels, cafés, restaurants), 97% dans le commerce, 100% dans les autres services et environ 50% de la VA dans le transports et télécommunications. Et depuis 1997 sa présence ne cesse de croître avec l’accélération du processus de la privatisation. Seule dans les industries telles que les mines, pétrole, gaz, électricité et eau, la contribution du secteur privé dans la création de la VA est restée encore, faible (11% environ en 1997).

Parallèlement à son extension, le secteur privé ne cesse d’améliorer sa part dans la répartition de la valeur ajoutée. En effet, la part de l’entreprise et du secteur privé  dans le PIB est passée de 46% en 1983 à 49% en2001. L’augmentation de cette part a même été accompagnée d’une baisse de la contribution du secteur privé dans le prélèvement des impôts directs. Cette contribution est passée de 57% en 1997 à 54% en 2000 et a bénéficié totalement aux sociétés dont la contribution est passée de 39% à 36% respectivement.

Enfin, depuis les années 70, le secteur privé n’a cessé de bénéficier d’un ensemble de mesures incitatives, sans cesse élargi. Ces incitations sont multiples. Les unes concernent les avantages financiers avec bonifications d’intérêt, primes et subventions d’investissement et d’étude, prise en charge de travaux d’infrastructures et enfin prise en charge de la contribution patronale. Les autres concernent les avantages fiscaux  au titre d’impôts sur les sociétés, d’impôts sur les revenus, de droits de douane, de suspension de la TVA au titre d’achat sur le marché local et à l’importation.

D’autres avantages sont accordés pour encourager le développement régional, la promotion des exportations, la création des entreprises par de nouveaux prometteurs etc. Selon le Ministère des Finances, le coût des avantages fiscaux accordés par l’Etat à l’investissement privé est passé de 128,7MDT en 1988 à 510,2MDT en 1999. Rapporté aux investissements privés ayant bénéficié d’avantages fiscaux et financiers le taux d’incitation fiscale est passé de 26,3% en 1988 à 30% en 1999.

Malgré ces évolutions, en principe favorables à un plus grand engagement de l’investissement, il faut souligner que globalement le secteur privé se contente jusqu’ici, d’une part, de relayer l’Etat dans ses activités traditionnelles à travers la privatisation et, d’autre part, de participer au programme de mise à niveau initié  par l’Etat et concentré sur la restructuration du tissu productif existant au détriment de la création de nouvelles activités nécessaires pour diversifier l’appareil productif et accompagner les mutations internationales. De sorte que les nouveaux projets productifs d’envergure se font de plus en plus rares depuis quelques années en Tunisie.

Abdeljeli Bedoui

(La deuxième partie de l’article  : « Orientations sectorielles de l’investissement privé : un comportement de repli » paraîtra dans  la Lettre de la DEBT n°4, octobre 2003)

Notes

1. R.Reich, « L’économie mondialisée », nouveaux horizon, Dunod, Paris, 1993.

2. Officiellement  le taux de chômage s’est situé entre 15 et 16 % au cours des cinq dernière années. Toutefois, la part du  chômage des jeunes et surtout des diplômés ne cesse de croître.

3. Le déficit courant est passé de 769 millions de dinars en 1998 à 1241 en 2001.

4. La part des exportations tunisiennes à fort contenu technologique n’a pas dépassé 3% en 1999 contre 30% en Thaïlande, 33% en Corée du sud et 52% en Malaisie à la même date (PNUD, 2001).

5. Banque mondiale, « Revue sociale et structurelle 2000 », Tunis , juin 2000 P46.

6. Banque mondiale, Idem p. 45.

7. Banque mondiale, (2000), op.cit  Tunis ,  p 8.Cité par K. Ghazouani ,  » Impact des incitations sur le comportement de l’investissement privé local en Tunisie : Etude sectorielle « , Tunis,  Juin 2002,  p166

(Source : LA LETTRE DE LA DEBT, 3ém numéro, Septembre 2003)

Un environnement international très défavorable

Economie : 2003 entre analystes financiers et entreprises

Par : Khaled Boumiza

Comme une partie des intermédiaires en bourse, Arab Financial Consulters (AFC) dont l’un des actionnaires est aussi président de l’AIB, elle publie, également, une revue d’analyse financière. Particularité de la chose, cet intermédiaire s’est allié à un analyste financier et confie ainsi cette importante tâche à un professionnel. Il s’agit du cabinet Axis dont le principal dirigeant, Ahmed Ben Ghazi, avait été le premier représentant de la première agence de rating installée à Tunis.

Dans cette revue trimestrielle dont la distribution pourrait bien devenir payante, l’AFC consacre au moins 9 pages pour une analyse macroéconomique de la situation économique de la Tunisie pour l’année 2002 et se laisse même aller à faire des prévisions pour l’année en cours.

Traitant en effet de cette situation et de l’influence de la conjoncture internationale, Axis estime que « le creux de la vague est passé pour l’économie tunisienne, qui confirme sa capacité de résistance au niveau macroéconomique» et que « si des turbulences subsistent, 2003 sera un meilleur cru que 2002 ». Le cabinet d’analyse de l’AFC pense cependant qu’« il ne faudra pas compter sur la zone Euro pour tirer la croissance de la Tunisie en 2003 ».

Affinant par la suite son analyse, Axis remarque que sur les 15 dernières années, la croissance tunisienne a été davantage influencée par la conjoncture interne que celle externe. Il note ensuite que « la variation du PIB agricole a constitué un facteur majeur dans la variation du PIB global » et pronostique une participation de 2 points de l’agriculture dans la croissance totale.

Pour les entreprises, Axis s’ attend à une réduction de 10 % des charges financières, des suites des baisses du taux d’appel d’offre de la BCT. Et bien que l’analyste de l’AFC prédise que « d’autres sociétés, surendettées et avec des besoins de fonds de roulement trop lourds, pourraient passer par des turbulences sérieuses et notamment des crises aiguës de trésorerie », il reste optimiste et souligne son opinion que la conjoncture, pour les entreprises, ira s’améliorant à partir du second trimestre 2003.

Pour les entreprises de la cote (déduction faite de Batam et Tunisair), la Revue AFC nous apprend d’abord que la masse nette des bénéfices, pour l’année 2002, a été de 245 MDT. Un chiffre en fait en baisse de 27 % par rapport à 2001 (337 MDT au cours de cette année). Et malgré des résultats semestriels nettement à la baisse de ces entreprises, Axis pronostique quand même une fin d’année avec des hausses des bénéfices. « Les perspectives de croissance des bénéfices en 2003, sont plutôt moyennes, de l’ordre de +5 %, avec des différences sectorielles » précise-t-il. Des différences comme pour la SFBT ou la Sotumag, pour lesquelles l’analyste prévoit une augmentation de 15 % des bénéfices.

Axis se montre cependant moins optimiste pour le secteur bancaire et financier en général, dont le leasing. La précision est de taille d’autant que les banques représentent 70 % du total des bénéfices des sociétés de la cote. Pour les deux secteurs des banques et du leasing, Axis souligne que « la progression des bénéfices devrait être faible, sinon en baisse pour plusieurs institutions ». Une personne avisée en vaut deux ? 4.2 % de croissance pour l’IACE Côté chefs d’entreprises, c’est l’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprises) qui publie le rapport de son observatoire de l’entreprise. Première information et contrairement à tout ce qui a été publié dans ce cadre, les chefs d’entreprise pronostiquent un taux de croissance de 4,2 %. « Une croissance proche de la tendance des années précédentes » explique le rapport qui ajoute que « la contribution du secteur agricole à la croissance (17.1%) serait substantielle, les autres secteurs enregistreraient des taux de croissance positifs, mais largement inférieurs aux moyennes des années passées ».

Dans tous les cas et contrairement à Axis, l’IACE ne semble pas trop compter sur le secteur agricole pour insuffler la force d’entraînement suffisante capable de booster la croissance économique globale en Tunisie. Les entrepreneurs croient plutôt en la force du « cordon ombilical » avec la zone Euro. « Pour les mois à venir, explique en effet le rapport de l’observatoire des entreprises, en dépit d’un marché mondial encore indécis, beaucoup d’indicateurs annoncent une reprise de la croissance ( … ) aux USA et dans la zone Euro.

Pour la Tunisie, compte tenu des délais que l’on enregistre entre la reprise en Europe et son impact sur ses partenaires, on peut prévoir pour la fin de trimestre ( en septembre, si l’on sait que ledit rapport est sorti en juillet) une reprise légère des commandes industrielles » indique l’observatoire.

L’IACE s’attend aussi à une évolution de la consommation des ménages (4.4 %) en 2003 serait supérieure à celle du PIB (4.2 %) et explique cela par les bonnes performances du secteur agricole et la libéralisation des importations et des biens de consommation.

Les chefs d’entreprises semblent donc confiants, évoquent de meilleures intentions d’investissement, des indices précurseurs pour la reprise, une « bonne tenue et la soutenabilité de l’économie tunisienne qui dénote la réussite des politiques économiques de la dernière décennie ». Ils s’attendent cependant, pour l’année 2003, à « une légère augmentation de la pression fiscale et de la dette de l’Etat ». Ils estiment aussi que cette soutenabilité de la croissance nécessite la poursuite des réformes, la consolidation des secteurs bancaires et financiers et le rattrapage du retard dans les domaines des NTIC.

(Source : www.webmanagercenter.com, le 9 Octobre 2003)

lien web : http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=2980

تستعد مجموعة مركز آسبن لتنظيم المعارض والمؤتمرات الدولية لاقامة معرضها الثاني للصناعات والاستثمارات الكويتية في تونس خلال شهر مارس المقبل, واوضح مدير عام مركز آسبن حمد بن عبدالله الراشد، الجهة المنظمة للمعرض، ان هذا المعرض سيتيح الفرصة لبحث سبل توطيد العلاقات التجارية بين البلدين في اطار اخوي وكذلك العمل على زيادة التبادل التجاري فيما بينهما الى جانب انه يعد فرصة حقيقية لاحتكاك رجال الاعمال في كلا البلدين وبحث المزيد من الاستثمارات, منوها بأن المعرض الكويتي السابق في تونس والذي اقيم منذ عامين قد لاقى نجاحا وترحيبا غير عاديين.

وأضاف الراشد في تصريحات صحافية في اطار الاستعداد للمعرض ان اهمية تكرار هذا المعرض تكمن في اهمية الموقع الجغرافي لتونس التي تعتبر منفذا جيدا لدول شمال افريقيا وكذلك تعتبر منفذا ضروريا للانطلاق في اسواقنا وصناعتنا الى أوروبا، موضحا ان الصناعات الوطنية ترقى الى درجة الجودة العالمية ولكن ينقصها فقط الترويج الجيد لها، منوها بأن هذا الترويج والتسويق انما يأتي من خلال اقامة مثل تلك المعارض الخارجية.

واوضح الراشد ان الهدف من اقامة هذا المعرض يتركز في تحقيق هدفين أساسيين، الاول ان الشركات المحلية والمصانع التي ستشارك فيه يمكنها البيع المباشر وعقد صفقات ضخمة، والثاني ان المستهلك التونسي سيلمس بنفسه جودة منتجاتنا، وبالتالي نكون قد حققنا هدف التسويق الفعلي للمنتج الكويتي.

وكشف الراشد ان مركز آسبن سينظم ملتقى لرجال الاعمال في كلا البلدين في قاعة مؤتمرات خاصة في تونس، خلال مدة اقامة المعرض من اجل تسهيل التباحث حول اقامة مشروعات واستثمارات مشتركة.

وبين الراشد ان المعرض يحظى باهتمام على أعلى مستوى في البلدين، مشيرا الى أن هناك دراسات متوفرة لاسواق تونس اتضح منها ان السوق التونسي سوق بكر ما زال متعطشا لدخول منتجات جديدة ذات جودة وهذا ما تحققه المنتجات الكويتية لتلك السوق.

وقال الراشد ان الحكومة التونسية أبدت استعدادا غير عادي لاستقبال ذلك المعرض الكويتي ووعدت بتوفير كل الفرص الاستثمارية في تونس وعرضها على رجال الاعمال الكويتيين المشاركين في تلك التظاهرة.

وفي ختام تصريحاته دعا الراشد الشركات والمصانع ورجال الاعمال الكويتيين الى المشاركة في تلك التظاهرة لتحقيق الهدف الاسمى وهو تسويق المنتج الوطني.

(المصدر: صحيفة الرأي العام الكويتية الصادرة يوم 12 أكتوبر 2003)

M. Mehdi Mosbah (France) : 00 33 6 61 47 68 78 (presse francophone)

M. Anouar Koutchoukali (Pays-Bas) :  00 31 30 236 93 86 (presse anglophone)

Communiqué n°4, Paris, 13 octobre 2003

Pour un procès équitable et public

Nous vous annonçons que Dr. Salah-Eddine Sidhoum passe en jugement ce mardi 14 octobre devant la chambre d’accusation pour sa demande de liberté provisoire et jeudi 16 octobre, le surlendemain, devant le tribunal criminel pour l’opposition à sa condamnation in abstentia à 20 ans de réclusion criminelle.

Nous rappelons que Salah-Eddine Sidhoum, chirurgien, avait, en raison de ses dénonciations des graves violation des droits de l’homme depuis 1992, fait l’objet en 1994 d’une campagne de calomnie, d’une tentative d’assassinat par les escadrons de la mort et en 1997 d’une condamnation à vingt ans de prison par contumace. Il avait décidé de se rendre à la justice le 29 septembre 2003 pour faire opposition au jugement. En droit algérien interne, il n’existe aucune autre possibilité de purge de la contumace que l’arrestation ou le fait de se constituer prisonnier.

Après l’audition chez le procureur il a été placé en détention à la prison de Serkadji. Il a aussitôt entamé une grève de la faim pour revendiquer des droits tels que la garantie d’un procès équitable et public, droit aux livres, journaux, la radio, le parloir rapproché etc.

Par mesure disciplinaire la direction de la prison l’a placé dans un cachot situé au sous sol de la prison Serkadji. Salah-Eddine Sidhoum a entamé aussitôt une grève de la faim totale, refusant toute alimentation et boisson pour protester contre ces sanctions et obtenir un régime et des conditions dans lesquelles sont assurés ses contacts avec le monde extérieur (famille, avocat, services sociaux et médicaux, organisations non gouvernementales).

Jeudi 9 octobre, Salah-Eddine Sidhoum s’est effondré, terrassé par une angine pneumonique. Il a été emmené à l’infirmerie où il a été mis sous perfusion. Depuis, il absorbe de l’eau et du sucre mais continue néanmoins une grève de la faim pour que ses droits de détenu d’opinion soient reconnus et pour que le procès soit public et équitable en conformité avec les normes internationales que l’Etat algérien s’est engagé de respecter.

Le Comité de soutien au Dr. Sidhoum rappelle ses demandes auprès du gouvernement algérien :

1. d’assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychologique du Dr Sidhoum Salah-Eddine et des membres de sa famille;

2. de respecter sa dignité, son droit d’avoir et de défendre ses opinions et sa croyance et notamment de lui garantir son droit tel qu’il ressort de la Constitution (Article 33 : « La défense individuelle ou associative des droits fondamentaux de l’homme et des libertés individuelles et collectives est garantie »);

3. de lui garantir un procès équitable et public, par une juridiction indépendante et devant des observateurs d’organisations de défense des droits de l’homme nationales et internationales;

4. de faire respecter les principes de présomption d’innocence mettant la charge de la preuve du côté de l’accusation, les principes de droit à la défense et de discussion contradictoire des charges, des preuves et des témoignages;

5. de faciliter l’obtention de visas aux observateurs étrangers pour qu’ils puissent se rendre en Algérie sans difficultés et dans des délais raisonnables.

6. d’éviter qu’il soit confronté à de nouvelles machinations dans le but de le condamner à de lourdes peines et le marginaliser.

Pour de plus amples informations veuillez consulter les documents relatifs à la campagne pour la libération de Dr. Salah-Eddine Sidhoum :

http://www.algeria-watch.org/fr/mrv/mrvrepr/sidhoum/sidhoum.htm