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Editorial du « Monde »: Changer
C.R.L.D.H. Tunisie
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
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Communiqué
Walid Layouni a été transféré à l’hôpital psychiatrique de Manouba où il est enchaîné à son lit
Sa mère Mme Ftima Bouraoui poursuit sa grève de la faim pour réclamer la libération de son fils
Le CRLDHT lance un appel pour l’envoi d’une mission médicale.
Monsieur Wajdi Ben Ahmed, juge d’instruction chargé du dossier de Walid Layouni a informé Me. Radhia Nasraoui, avocate du prisonnier politique, de sa décision d’ordonner l’hospitalisation du détenu suite à l’avis des médecins. Le transfert de Walid Layouni à l’hôpital Razi (Manouba, banlieue de Tunis) semble avoir été fait aujourd’hui. Mme Fatima Bouraoui, mère de Walid a pu le voir, enchaîné à son lit dans un état pitoyable. Elle a décidé de poursuivre la grève de la faim qu’elle a entamée le 3 mais 2007 pour exiger la libération de son fils et son retour au domicile familial afin qu’il soit véritablement soigné.
En effet, le transfert à l’hôpital Razi ne constitue pas pour autant une amélioration des conditions de détention, ni une solution pour procurer les soins indispensables à la préservation de la santé mentale et physique de Walid Layouni. Ce dernier risque de voir son état de santé se dégrader davantage dans cet établissement où les malades mentaux sont plus souvent violentés que réellement soignés. .
La décision du transfert à l’hôpital Razi de Walid Layouni qui apparaît à priori comme une mesure de clémence se traduirait dans les faits par une aggravation notable des conditions de détention du prisonnier avec le risque qu’il y subisse des conséquences fatales notamment pour sa santé mentale. C’est pourquoi le CRLDHT soutient la demande de Mme Ftima Bouraoui de transférer son fils auprès de sa famille, seul cadre susceptible de lui assurer des conditions normales de soins. Le CRDLHT lance à cette ’occasion un appel pour l’envoi d’une mission médicale afin d’établir un diagnostic médical objectif de l’état de santé de Walid Layouni.
Rappelons que M. Layouni est une des victimes de la loi dite antiterroriste de décembre 2003. Ingénieur en décoration, âgé de 27 ans, il est marié et père de quatre enfants dont la plus âgée, Nour, est âgée d’à peine 3 ans. Arrêté le 11 décembre 2006 par la brigade de la Sûreté de l’Etat, il a été tenu au secret pendant plus d’un mois puis écroué depuis le 17 janvier 2007 à la prison civile de Mornaguia.
Le CRLDHT a fait part à plusieurs reprises de sa vive préoccupation pour la vie du prisonnier politique Walid Layouni et le sort tragique qui lui est réservé à la prison de Mornaguia où il a été torturé sauvagement depuis son incarcération au risque de perdre ses facultés mentales et son intégrité physique. (Voir communiqués du CRLDHT du 11, 17 avril et du 5 mai 2007 …)
Paris, le 7 mai 2007.
Hundreds of Israelis transit through Malta on perilous pilgrimage to Djerba synagogue
by DAVID LINDSAY
Hundreds of Israeli Jews are expected to travel through Malta this weekend as they make the annual pilgrimage to the synagogue of El Ghriba (Arabic for “The Marvellous” or “The Strange”) on the Tunisian island of Djerba.
Security on the sleepy island of Djerba is expected to be stringent this weekend, considering that it has been only five years since a terrorist attack on the synagogue, the oldest on the African continent, claimed the lives of 21 people including 14 German tourists, six Tunisians and one Frenchman. The attack, carried out by an al-Qaeda North African group, left another 30 wounded.
Furthermore, last month’s suicide bombings in Algeria were carried out on the fifth anniversary of the Djerba attack and the so-called al-Qaeda in the Islamic Maghreb group has claimed responsibility for both the Djerba and the recent Algerian bombings. The twin bombings at a police station and a government building, carried out by North Africa’s most active terrorist group, killed 30 and left more than 200 wounded.
Due to the fact that there are no direct air links between Israel and Tunisia, the expected 5,000 Jews of Tunisian descent, many of whom now reside in Israel, will make their way to Djerba via Malta, France and Turkey.
The al-Qaeda group has been held responsible for the 11 April 2002 bombing of the Djerba synagogue, which was carried out by Nawar Nizar, a 24-year-old al-Qaeda operative from the French city of Lyon. Nizar drove a natural gas truck fitted with explosives past security barriers and detonated the deadly cargo at the synagogue’s gates.
The attack was initially thought to have been an accident but consequent joint investigations by Germany, France and Tunisia showed the attack had been deliberate. An audiotape, purportedly from al-Qaeda, later claimed responsibility for the carnage, saying it had been intended to “send a message to Germany”.
The El Ghriba synagogue is located in the former Jewish village of Harah Sghira and, according to one tradition, was established by a group of Cohanim, or Jewish priests, from the Temple of Jerusalem, who supposedly settled on the island immediately after the destruction of the first temple of Jerusalem by the Babylonians in 586BC. The tradition holds that the refugees brought a door and a stone from the altar of the destroyed temple with them.
Before the institution of the State of Israel in 1948, Tunisia’s Jewish community numbered 100,000; today it counts just 2,000 who live mainly in Djerba and the capital Tunis.
(Source: « The Malta Independent », (Quotidien – Malte), le 6 mai 2007)
Lien: http://www.independent.com.mt/news.asp?newsitemid=50568
Abdelkader Tigha, victime de la raison d’État
Algeria-Watch, 7 mai 2007
Abdelkader Tigha, ancien sous-officier des services secrets algériens (DRS, Département du renseignement et de la sécurité), témoin capital dans l’affaire de l’enlèvement et de l’assassinat des moines trappistes de Tibhirine en 1996, est menacé d’être prochainement renvoyé vers les Pays-Bas par les autorités françaises.
Arrivé le 14 février à Paris en provenance des Pays-Bas, il s’est rendu rapidement à la préfecture de police de Paris, accompagné par son avocate, Me Dominique Noguères, pour déposer une demande d’asile. Il est convoqué le 6 mars, 20 mars, le 4 avril, le 17 avril et enfin le 2 mai, date à laquelle il est arrêté et placé au centre de rétention de Vincennes. Il apprend alors qu’il sera renvoyé au Pays-Bas selon une décision « exécutoire immédiatement » portant la date du… 21 mars ! Son renvoi est prévu pour le 18 mai sous escorte et le juge des libertés et de la détention qui a examiné son dossier le 4 mai 2007 a décidé que d’ici là il ne sera pas libéré. Un référé suspensif a néanmoins été déposé par son avocate, Me Dominique Noguères ; il sera examiné le 10 mai.
Depuis sa fuite d’Algérie en décembre 1999, Abdelkader Tigha a séjourné dans six pays (Tunisie, Libye, Syrie, Thaïlande, Jordanie, Pays-Bas), avant d’arriver en France, espérant obtenir le statut de réfugié politique le protégeant des risques de tortures et de liquidation physique de la part de ses anciens chefs du DRS. Malgré cela, A. Tigha n’a pu, à ce jour, bénéficier de ce droit, du fait de la scandaleuse décision du représentant du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies en Thaïlande, qui lui avait refusé, en février 2000, le bénéfice du statut de réfugié politique, au terme d’une procédure bâclée et non motivée, comme l’a reconnu en novembre 2005 la justice néerlandaise.
Derrière tout cela, il y a l’utilisation politique par la « raison d’État » de certains pays des insuffisances du droit international, qui permet à bon compte d’écarter du bénéfice de l’asile les « repentis » des forces de sécurité, grâce à la fameuse « clause d’exclusion » définie par l’article 1.F de la Convention sur les réfugiés, stipulant que le statut de réfugié ne peut être accordé à ceux qui pourraient être impliqués dans des crimes contre l’humanité. Alors même que l’histoire judiciaire de ces dernières années a montré – par exemple en Argentine et au Chili – que, très souvent, c’est seulement grâce aux témoignages de tels « repentis » que la vérité pouvait être établie sur les violations des droits humains (ouvrant ainsi la voie aux poursuites des criminels présumés). Et que ces « repentis » devraient bénéficier à ce titre d’une protection.
Or, dans le cas de A. Tigha, cette protection apparaît pleinement justifiée par les risques qu’il encourt du fait de ses révélations explosives sur l’implication du DRS dans les violations des droits humains perpétrées en Algérie dans les années 1990, en particulier celles de « groupes islamistes » manipulés par son service. C’est le cas notamment de ses déclarations (notamment le 23 décembre 2002 au journal Libération) où il impliquait directement le DRS dans l’enlèvement des sept moines. Il rapporte que, étant en poste au Centre territorial de recherche et d’investigation (CTRI) de Blida depuis 1993, il a constaté que, dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, deux fourgons entrent dans la caserne. Il aperçoit les moines qui venaient d’être kidnappés de leur monastère. Ils sont interrogés par un certain Mouloud Azzout, qu’il sait être un agent du DRS tout en étant un des bras droits de Djamel Zitouni, l’émir des GIA qui revendiqueront l’enlèvement. « Deux jours après, il les a emmenés sur les hauteurs de Blida puis au poste de commandement de Djamel Zitouni, au lieu-dit Tala Acha constitué d’abris souterrains, d’une infirmerie de fortune et d’une école pour les nouvelles recrues » des GIA. Le contact entre Azzout et le CTRI n’est jamais interrompu.
Cet enlèvement avait été conçu par les chefs du DRS pour plusieurs raisons, notamment pour contraindre les moines à quitter leur monastère, car ils devenaient des témoins de la « sale guerre » que menaient les militaires et leurs supplétifs des milices et des GIA ; mais aussi pour faire pression sur les dirigeants français afin qu’ils soutiennent plus nettement les généraux algériens dans leur politique d’éradication. Cependant, la mort des moines n’aurait pas été programmée. Si leur assassinat a été décidé, ce serait – selon les propos de Abdelkader Tigha – en raison : a) de la perte de contrôle du DRS en connivence avec la DST française (services de renseignements intérieurs) sur le groupe du GIA chargé de l’opération ; b) et d’une intervention de l’armée algérienne pour éviter que la DGSE française (services de renseignements extérieurs) ne s’en mêle et découvre la manipulation.
Depuis la tragique mort des religieux chrétiens, aucun témoignage aussi précis n’avait remis en question la version officielle. La plainte avec constitution de partie civile déposée le 9 décembre 2003 devant le Doyen des Juges d’Instruction près le Tribunal de Grande Instance de Paris par la famille du père Christophe Lebreton et Père Armand Veilleux, Procureur général de l’ordre cistercien au moment des faits, s’appuie essentiellement sur les témoignages de plusieurs dissidents du DRS attestant que Djamel Zitouni, « émir national » des GIA, était en réalité un agent du DRS. Et la plainte évoquait également les témoignages d’Abdelkader Tigha et d’Ali Benhadjar, ex-membre du GIA dont le groupe aurait tué Djamel Zitouni dans une embuscade tendue avant l’assassinat des moines. Les plaignants demandaient à ce qu’ils soient entendus dans le cadre de l’enquête confiée au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière.
Durant son instruction, ce dernier a transmis une liste détaillée de questions aux autorités algériennes et s’est rendu en Algérie, mais n’a pas cru bon d’auditionner personnellement des témoins. Et le Père A. Veilleux a constaté dans un de ses récents écrits (« État de l’enquête sur l’assassinat des moines de Tibhirine », 23 mars 2007) : « En lisant les centaines de pages que constituent ces dépositions, on en retire comme principal constat que désormais on a des preuves de ce qu’on savait. On savait depuis le début qu’on nous mentait. On en a maintenant des preuves. Ces preuves résident dans les contradictions que comportent ces dépositions. »
Mais si le juge Bruguière n’a pas le contrôle des dépositions opérées en Algérie, il aurait pu entendre Abdelkader Tigha qui se trouve depuis trois ans aux Pays-Bas. Or, non seulement il ne l’a pas rencontré mais plus grave encore, alors que l’ex-membre du DRS se trouve à Paris depuis la mi-février, il n’a pas été convoqué dans le cadre de l’enquête. Il est vrai que M. Bruguière a annoncé le 16 mars sa mise en disponibilité pour pouvoir se consacrer à la campagne électorale des législatives pour lesquelles il se présente au nom de l’UMP. Lors de l’une de ses convocations à la préfecture de police Paris, A. Tigha a été entendu par la DST, mais cette audition ne s’inscrivait pas dans le cadre de l’instruction dans l’affaire de l’enlèvement et l’assassinat des moines. À ce jour, non seulement le juge Bruguière n’a pas diligenté l’audition de A. Tigha qu’un bon exercice de la justice imposait absolument, mais il est emprisonné dans l’attente de son renvoi forcé vers les Pays-Bas. Ce pays qu’il avait dû fuir in extremis parce que son administration refusait d’appliquer la décision de la justice néerlandaise qui l’avait sommée par trois fois de reconsidérer son refus non motivé en droit d’accorder à A. Tigha le statut de réfugié politique, et avait décidé l’expulser du pays, au risque qu’il tombe aux mains des services algériens.
Algeria-Watch estime qu’il est très choquant que la justice de la République française continue obstinément de refuser d’entendre un témoin capital dans une affaire qui concerne l’assassinat de sept de ses ressortissants. De même qu’il est très choquant que les Pays-Bas se soient soumis jusqu’à présent aux pressions des autorités algériennes qui, depuis presque huit ans, ont multiplié ces pressions auprès des gouvernements des derniers pays d’accueil d’A. Tigha (Thaïlande, Jordanie, Pays-Bas, France aujourd’hui). Il est essentiel que les autorités françaises comme néerlandaises mettent tout en œuvre pour assurer à Abdelkader Tigha la protection nécessaire et lui permettent de faire état devant la justice des crimes dont il a été témoin.
(Source : « Algeria Watch » (Site algérien indépendant – Allemagne), le 7 mai 2007)
Lien : http://www.algeria-watch.org/fr/aw/tigha_raison_etat.htm