19 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2675 du 19.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

C.R.L.D.H. Tunisie: Flash Infos AISPP: Communiqués ACAT-France: Action de soutien au prisonnier politique Hédi Ghali ACAT-France: Action de soutien au journalist  Aymen Rezgui AFP:Tunisie: la Ligue inflige des sanctions après les violences de Bizerte Jameleddine HENI: Le cas BB sociologue-journaliste-animateur télé-enseignant et chroniqueur à Essabah Taieb Baccouche: Pour rétablir une vérité historique travestie Passion théâtre: Entretien avec Fadhel Jaïbi, Débat Tunisie: Limites de la Cyberdissidence

AFP: Turquie: La nouvelle constitution provoque un débat sur le sujet du voile


 

C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

Membre du Réseau Euro méditerranéen des Droits de l’Homme

21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33. (0)1.43.72.97.34

contact@crldht.org / www.crldht.org

 

La mise au pas  du Parti démocrate progressiste Tunisien (PDP) se poursuit.

Le CRLDHT exprime sa profonde inquiétude face à la campagne de marginalisation et d’anéantissement qui vise de nouveau le Parti démocrate progressiste tunisien (PDP), une des principales formations politiques  de l’opposition légale, dans son existence effective en tant que parti d’opposition. Il s’agit d’une nouvelle  tentative d’expulsion du parti de son siège à Tunis et de ses différents locaux dans les régions.

Le mardi 17 septembre 2007 au matin, la direction du parti a reçu une convocation de comparution devant le tribunal cantonal de Tunis le lundi 24 septembre 2007 pour annulation du contrat de location du siège de Tunis qui héberge en même temps le journal hebdomadaire Al-Mawquif. Une procédure identique a été entreprise à l’encontre de plusieurs locaux régionaux qui accueillent les différentes sections du parti, comme Kairouan, Tataouine, Médnine, Gabès… Une manœuvre similaire a eu lieu une première fois le 13 avril 2007 et a été retirée devant la pression de la société civile et la détermination des militants et dirigeants du parti à défendre leur droit à l’existence (Voir le communiqué du CRLDHT du 13/05/2007),

Les autorités tunisiennes ont alors nié tout rapport avec la tentative de fermeture du siège du parti et ont prétendu que «l’affaire n’est autre qu’un contentieux civil immobilier entre un propriétaire et locataire » ! Une pure fabulation  maintenant que les tentatives de déstabilisation se renouvellent, et ce après avoir appliqué par le passé les mêmes méthodes à l’encontre de la Ligue Tunisienne de défense des Droits de l’Homme (LTDH).

Rappelons qu’à l’instar des partis d’opposition militants, le  Parti démocrate progressiste tunisien (PDP) vit depuis des années une situation de marginalisation et d’exclusion qui ne cesse de s’empirer. Tout d’abord, et bien qu’il ait participé à toutes les élections législatives depuis 1989, il n’a jamais eu de  représentant à la Chambre des députés… Aux cotés du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), il est le seul parti d’opposition à ne pas recevoir de financement public. Son journal, l’hebdomadaire Al Mawqif,  n’est pas subventionné non plus. A cela s’ajoute une politique de black out  total de la scène politique et médiatique, une surveillance policière constante des militants et différents locaux, l’annulation de très nombreuses actions et initiatives publiques organisées par le parti….  sans compter les agressions physiques et morales, les provocations et les brimades des militants et cadres du parti ainsi que les journalistes de son organe Al-Mawquif.

Le CRLDHT dénonce fermement  cette politique d’étouffement de toute voix divergente afin de créer un désert politique, propice aux échéances de 2009.

 Il avertit que cette gestion politique basée sur le tout sécuritaire  a mené  le pays  à une impasse. Il exprime au PDP, à ses dirigeants et ses différents militants tout son soutien et toute sa solidarité et appelle ses amis et partenaires français et européens à se mobiliser à ses côtés pour défendre les droits et les libertés en Tunisie.

Ci-dessous  l’appel lancé  pour

DéfendRE  le dernier espace libre de réunion en Tunisie

 

Meeting  de soutien

au Parti Démocrate Progressiste (Tunisien) PDP Le Vendredi 21 Septembre 2007 à 21h00 Au FIAP 30 rue Cabanis 75014 Paris Métro : Saint-Jacques Ligne 6.

 

Les locaux de la Ligue ont été fermés et verrouillés, l’un après l’autre et l’accès au siège est filtré par la police et réservé aux seuls membres du comité directeur. Les locaux de certaines unions régionales de l’UGTT, abritant auparavant quelques réunions des associations indépendantes du pouvoir, sont désormais interdits d’accès par la force. Et toutes les salles privées, des hôtels essentiellement, sont toujours “en travaux” lorsqu’une composante de l’opposition les demande. Le seul espace de réunion resté ouvert à tous est le siège du PDP (Parti démocrate  progressiste). Ces 80 m2 d’espace libre dans toute la Tunisie dérangent aujourd’hui le pouvoir. Depuis plus de 20 ans, ce local, loué au nom de l’hebdomadaire « El Mawqif » est utilisé comme siège du PDP et des centaines, voire des milliers de réunions publiques et privées, ont été organisées par le PDP dans ce local. Depuis plus de 20 ans, toutes les publications du PDP donnent cette adresse comme siège du parti. Depuis plus de 20 ans, des dizaines d’officiels de tous les pays, ont été reçus dans ce siège unique du PDP. Le pouvoir découvre aujourd’hui que le local est utilisé à des fins autres que celles pour lesquelles il a  été loué et veut instrumentaliser la justice pour expulser son occupant, le PDP. L’audience d’expulsion est prévue pour le lundi 24 septembre. Sauvons le dernier carré de liberté qui nous reste. Mobilisons-nous pour la liberté de réunion.

 

Le redressement fiscal, moyen de répression.

Le CRLDHT a déjà alerté depuis plusieurs mois sur de nouvelles mesures de répression à l’encontre des défenseurs tunisiens des droits humains et des opposants politiques avec la mise en place d’une politique d’étouffement économique et d’atteintes aux moyens de subsistance par le biais  d’une instrumentalisation de l’administration fiscale et du Ministère des finances.

 

Cette politique d’étranglement économique ne cesse de s’amplifier avec les cas de plusieurs avocats, militants des droits humains et opposants politiques tels que Maîtres Ayachi Hammami, Raouf Ayadi, Hédi Mannaï, Mohamed Ennouri, Saïd Mechichi… ce qui a suscité l’intervention de M. Kofi Anane, l’ex secrétaire général des Nations Unies lors de sa visite effectuée en novembre 2005 à l’occasion du Sommet mondial de la société de l’information notamment lors de la rencontre qu’il a eu avec le président de la République  M. Ben Ali.

Maître Mohamed Jmour, un ancien membre  au Conseil de l’Ordre des avocats  et porte-parole d’un nouveau parti de gauche le Parti démocrate et patriote tunisien (PDPT), est la nouvelle victime du ministère des Finances puisqu’il a eu droit à deux redressements fiscaux, un 1er réalisé le 29 décembre 2006 portant sur la somme de  près de 22 milles dinars et, le 2ème effectué le 17 juillet 2007 et portant la somme de plus de 40 milles dinars, soit un total de 60 milles dinars (plus de 35000€) à payer dans les meilleurs délais !

Le CRLDHT dénonce cette manipulation outrancière de l’administration fiscale, devenue une arme pour punir le mouvement associatif autonome ainsi que l’opposition politique. Il exige des autorités tunisiennes l’arrêt immédiat de cette politique d’étranglement économique et d’atteintes aux moyens de subsistance es citoyens tunisiens.

Recrudescence des arrestations arbitraires et des détentions au secret : les cas de Ms Lassaâd Mermech et Yacine Bellil.

Une nouvelle campagne d’arrestations et de détentions au secret a été enregistrée en Tunisie ces dernières semaines de l’été 2007 dans le cadre de la loi antiterroriste de décembre 2003 ; elle a pris pour cibles  des dizaines de jeunes citoyens, pour la plupart originaires de la ville de Gafsa, au sud du pays et d’Ariana, dans  la banlieue nord de Tunis.

Depuis, le CRLDHT a été interpellé par trois  familles de la région d’Ariana, en plein désarroi après l’arrestation de leurs enfants et le refus de la sécurité de l’Etat de leur fournir la moindre information quant à leur sort.

Parmi ces familles, les Bziouche,  souffrant depuis près de deux ans de la détention de leur fils Maher, 26 ans, étudiant en maîtrise de génie énergétique, à l’Ecole Nationale des Ingénieurs de Monastir, arrêté par la Libye le 26 octobre 2005 où il a passé 7 mois dans l’isolement total avant d’être transféré en Tunisie le 29 mai 2006. Il a été condamné fin mars 2007 à 10 ans de prison ferme par le tribunal de première instance de Tunis, une condamnation prononcée après une détention au secret de douze jours dans les locaux du ministère de l’Intérieur où il a été longuement torturé  et menacé de viol. Au début du mois de juillet 2007, après avoir vécu à la prison civile de Mornaguia toutes sortes de violences physiques et morales à commencer par les provocations musclées des gardiens jusqu’à la mise à cachot en passant par la privation du panier familial,  il a été transféré à la prison de Harboub, à l’extrême sud du pays, une mesure punitive à l’encontre du détenu et de sa famille qui doit effectuer plus de six cents km pour lui rendre visite,

Cette famille tunisienne est de nouveau victime de l’arbitraire puisque ses deux beaux fils, Ms Lassaâd Mermech et Yacine Bellil, viennent d’être arrêtés sans aucune raison apparente sinon les liens familiaux qu’ils ont avec les Bziouche.

Le 25 août 2007, la sœur cadette de Maher, une jeune bachelière de 18 ans, fête  son mariage avec M. Lassaâd Mermech, 29 ans, technicien supérieur et propriétaire d’un magasin de téléphonie et d’articles informatiques. Le mariage a lieu chez la tante du marié, dans une ferme à Borj Touil, dont le propriétaire a été convoqué par la police,  interrogé et menacé pour ce geste. 

La fête a été surveillée de près par la police politique,  présente durant toutes les festivités !! Une de ses voitures banalisées a même fait partie du cortège des mariés.

Le lendemain, le 26 août 2007, les mariés se sont envolés pour Djerba pour quelques jours de repos. La sécurité d’Etat est allée demander de leurs nouvelles à l’hôtel où ils sont descendus. Le 31 du mois, ils sont venus forcer les portes du magasin du marié et kidnapper  son frère aîné, Imad Mermech, 39 ans, en attendant de mettre la main sur le marié. Vingt quatre heures après, il était libéré.

Informés par ce qui vient d’arriver, les jeunes mariés rentrent de suite et Lassaâd se présente le 04 septembre 2007 au poste d’Ariana, accompagné de son beau père. Depuis, plus rien sur le sort de ce jeune marié.

Il faut rappeler que M. Lassaâd Mermech est bien connu de la police et des indicateurs d’Ariana, pour le simple fait que ces derniers fréquentent tous son magasin pour réparer leurs téléphones portables et se permettent parfois de s’en offrir un neuf !

Le lundi 3 septembre 2007, le fiancé de la sœur benjamine de Maher, M. Yacine Bellil, diplômé des beaux arts et travaillant comme publicitaire graphiste, est arrêté à son tour de son domicile vers 23h, sans aucun mandat. Sa famille et ses proches ignorent également son sort  et vivent dans l’angoisse de ce qui peut lui arriver.

Le CRLDHT estime que la détention au secret et l’enlèvement de citoyens, tout comme le dépassement des délais légaux de garde à vue constituent un risque grave pour l’intégrité physique des personnes qui y sont soumises.

Dénonce avec vigueur cette politique de chasse à l’homme qui ne respecte aucune loi et n’a aucune limite quant à la poursuite de jeunes personnes innocentes pour les condamner et briser leurs vies et celles de leurs familles, seulement pour avoir usé de leurs libertés de culte. Cette politique sème la haine au sein de la population,  poussent certains vers thèses les plus extrémistes et ouvre la porte grande ouverte à toutes les violences.

Le CRLDHT exprime son soutien total à toutes ces victimes et à leurs familles et notamment Mme Jamila Ayed, la mère de Maher, ainsi que ses deux filles qui affrontent ces injustices avec beaucoup de courage, exige la libération immédiate de ces jeunes et l’arrêt de cette politique de punition collective qui « criminalise » des centaines de familles tunisiennes innocentes.

                                                                                                   Paris, le 19 septembre

 

 


 

 

 Libérez tous les prisonniers politiques 33 rue Mokhtar Atya 1001 Tunis Tel/Fax : 71 354 984 Email : aispptunisie@gmail.com Tunis, le 10 septembre 2007 Communiqué

 

 

* Madame Intissar Abdessamad nous a rendu visite et informés que son mari, monsieur Chawki Ben Mohammed Rouhouma, incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia en vertu de la loi anti terroriste, souffrait d’insuffisance respiratoire. Elle exige qu’il consulte un spécialiste, tant son état s’est dégradé. Le médecin de la prison lui a prescrit des calmants et l’état du prisonnier s’est détérioré à cause de la déficience d’aération et du surpeuplement. * Madame Habiba Lajimi, épouse de Monsieur Faïçal Ben Mohammed Ben Nacer Ben Frej, actuellement incarcéré à la prison de la Mornaguia en vertu de la loi anti terroriste, nous a informés que son mari était atteint de gale à cause de la saleté et du surpeuplement. Elle lui a acheté, à sa demande et sur conseil du médecin de famille un médicament efficace qu’elle a remis à deux reprises à l’administration pénitentiaire au mois de juillet et au mois d’août 2007 mais l’administration a refusé de lui transmettre et son état en a d’autant plus empiré. Le Président de l’Association Maître Mohammed Nouri (traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 

 

Libérez tous les prisonniers politiques 33 rue Mokhtar Atya 1001 Tunis Tel/Fax : 71 354 984 Email : aispptunisie@gmail.com
 
Tunis, le 12 septembre 2007
 
Ce matin, monsieur Mohammed Ben Saïdane Naceri, nous a informés que son fils Hassan Naceri avait commencé une grève de la faim illimité le 28 août 2007 pour protester contre ses mauvaises conditions d’incarcération à la prison d’El Haouareb (gouvernorat de Kairouan) et contre son transfert arbitraire de la prison de Borj El Amri près de la capitale à la prison d’El Haouareb, de sinistre réputation, qu’il interprête comme une mesure prise contre sa famille. Cette dernière habite à Menzel Bourguiba dans le gouvernorat de Bizerte, ce qui n’était pas très éloigné de la prison de Borj El Amri. La loi sur les prisons n’autorise pas d’éloigner les prisonniers plus loin que d’un seul gouvernorat. L’AISPP rappelle que monsieur Mohammed Naceri, le père du prisonnier Hassan Naceri, est handicapé, qu’il a quatre fils dont trois sont emprisonnés pour appartenance à une organisation salafiste. Les trois fils (Hassan, 20 ans, Hosni, 33 ans et Okba, 22 ans) sont incarcérés dans trois prisons différentes, ce qui est à l’origine d’épreuves supplémentaires pour la famille contrainte pour leur rendre visite de se déplacer dans des lieux et des jours différents. La police politique a contraint le quatrième fils, Kabil, a se présenter quotidiennement au poste de police pour émarger dans le cadre d’un contrôle administratif illégal. Il a été arrêté à deux reprises pour ne s’être pas soumis à cette décision arbitraire, situation qui l’a empêché de travailler, lui qui est technicien supérieur et le seul soutien de famille après l’incarcération de ses trois frères. L’AISPP (…) Pour l’Association Le Président, Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits, ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

 


 

 

Monsieur  Rafik Belhaj Kacem

Ministère de l’intérieur

 Avenue Habib Bourguiba  

100 1 Tunis

Tunisie

Fax : 00 216  71 340 888      

 

Monsieur le Ministre,

 

Alerté(e) par l’ACAT-France, je suis particulièrement préoccupé(e) par la situation d’Hédi Ghali, prisonnier politique, détenu depuis 1992. Cet ancien responsable du mouvement Ennahda pour la région de Monastir a été condamné devant un tribunal militaire à l’emprisonnement à perpétuité, au terme d’un procès qui ne respectait pas les normes internationales d’équité.

 

Au cours de sa détention, il a passé plus de 12 ans à l’isolement. Il a subi des tortures et a mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention qui ont, à plusieurs reprises, mis sa vie en danger.

 

Il est actuellement détenu à la prison civile de Mehdia. Son père, âgé de plus de 80 ans, ne peut plus se déplacer pour lui rendre visite. Hédi Ghali a 58 ans en septembre : il a déjà passé seize ans derrière les barreaux pour avoir exercé sa liberté d’expression et d’association.

 

Je vous prie instamment de  prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir son intégrité physique et psychologique et surtout permettre sa libération dans les plus brefs délais. 

 

 

Dans cette attente, veuillez croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma haute considération.

 

Copie : Ambassade de Tunisie en France  25 rue Barbet de Jouy 75 007 Paris Fax : 01 45 56 02 64

 

 


 

 

 

Monsieur  Rafik Belhaj Kacem

Ministère de l’intérieur

 Avenue Habib Bourguiba  

100 1 Tunis

Tunisie

Fax : 00 216  71 340 888      

 

Monsieur le Ministre,

 

Alerté(e) par l’ACAT-France, je suis particulièrement préoccupé(e) par l’agression qu’a subie Aymen Rezgui, journaliste de la chaîne de télévision satellitaire privée Al-Hiwar Attounsi le 24 août 2007 en plein centre ville de Tunis. Aymen Rezgui sortait d’une conférence de presse tenue par le Parti démocrate progressiste (PDP) dans ses locaux, lorsqu’il a été agressé par une dizaine de policiers en civil. Il a été blessé à la main. Sa caméra ainsi que toutes ses notes ont été confisquées.

 

Par conséquent, je vous prie instamment de :

 

·   garantir la sécurité des journalistes et de prendre des mesures afin d’assurer la protection de tous les défenseurs des droits de l’homme, militants de la société civile ;

 

·   mener une enquête exhaustive, impartiale et indépendante sur l’agression commise contre Aymen Rezgui et rendre publique la conclusion de cette investigation afin de traduire en justice les auteurs présumés de cet acte ;

 

·   faire cesser les actes d’intimidation dirigés contre les défenseurs tunisiens des droits de l’homme et reconnaître la légitimité de leur travail ainsi que leur droit de mener leurs activités sans aucune restriction ni crainte de représailles, conformément aux dispositions du droit international.

 

 

Dans cette attente, veuillez croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma haute considération.

 

 

Copie : Ambassade de Tunisie en France  25 rue Barbet de Jouy 75 007 Paris Fax : 01 45 56 02 64

 

 


 

Tunisie: la Ligue inflige des sanctions après les violences de Bizerte

 

AFP, le 19 septembre 2007 à 14h33

 

TUNIS, 19 sept 2007 (AFP) – La Ligue tunisienne de football a annoncé mercredi des sanctions suite aux violences qui ont eu lieu à Bizerte (nord) lors du match de la 4e journée du championnat, samedi, entre le CA Bizertin et le Club Africain (1-2).

 

La ligue a infligé des amendes d’un montant global de 2.000 dinars (1200 euros environ) et quatre matches à huis clos au Club Bizertin, notamment pour envahissement du terrain, agression et

propos injurieux envers l’arbitre.

 

L’entraîneur du club, Ferid Ben Belgacem, s’est vu interdire de banc de touche pour quatre matches pour “propos grossiers” envers l’arbitre.

 

Le joueur Maher Naili sera quant à lui suspendu neuf matches pour avoir délibérément bousculé le 4e arbitre de la rencontre.

Les accompagnateurs ont reçu un blâme et le médecin du club, Mohamed Ridha Cherif, a été interdit de banc pour huit matches, également pour “propos injurieux”.

 

Quarante supporteurs et dix policiers ont été blessés et quatre voitures incendiées lors des violences survenues à l’intérieur et à l’extérieur du stade de Bizerte samedi.

 

La Ligue a par ailleurs décidé une interdiction de banc pour huit matches à l’encontre de l’entraîneur de l’AS Marsa, Kais Yaacoubi, pour “attitude agressive envers l’arbitre” lors du match de la 4e journée du championnat entre son club et le Stade tunisien (2-2), joué dimanche dernier.


 

Le cas BB sociologue-journaliste-animateur télé-enseignant et chroniqueur à Essabah

Jameleddine HENI

Psychologue

 

BHL[1], tout le monde connaît. C’est le chef de file des nouveaux philosophes surgis dans le Paris des années 70. Un col blanc, porté aux nues par des médias, hué à la rue et dans les facs. Nulle star de philo n’a autant opposé les patrons de presse au lectorat, le pouvoir médiatique à ses « sujets ». Une vraie fracture; plus on lui fait bonne presse, encense son courage bosniaque, réchauffe ses écrits sur le feu de la surexposition visuelle, moins les universités jouent le jeu et moins les Français eux-mêmes suivent BHL.  Curieusement c’est un fiasco, l’un des rares, que la télé, l’édition et les journaux français avaient essuyé. Finalement, la rue, les facs et Ceux qui avait crié à la supercherie, à l’indigence philosophique et à la confusion  du nouveau philosophe l’avaient  emporté sans faire un sang d’encre. Et les patrons de presse avaient échoué. BHL est  nu, les Français ne voient plus sa feuille de vigne!

La question qu’ils se posaient était:  pourquoi cet insupportable matraquage si l’homme en valait un clou? Pourquoi, lui faisait-on la courte échelle s’il avait suffisamment d’arguments pour convaincre?

 

Ils avaient fini par avoir une réponse satisfaisante: que Bernard Henry Lévy ne suffit pas à lui même pour faire un philosophe. Il n’a pas de problématique, il n’interroge aucun concept ou système, ni ne pose la moindre question. Il fait tous les jours que dieu fait  des réponses,  des réponses à tout et à tous. Pas une hypothèse en amont, ni en aval d’une série de conclusions: sur l’antisémitisme, sur le terrorisme et sur l’échec de l’Europe humaine, sur la Bosnie et sur la Palestine; sans remarquer que dans un cas il s’oppose à l’occupant  tandis que dans l’autre il fait porter la responsabilité de la colonisation sur  l’occupé arabe qui a tort de résister comme un digne Begouvitch!..

 

Alors ce ne furent pas ses pirouettes linguistiques où la réflexion n’opère pas sur des concepts mais bien sur des  usages rares et inattendus d’un mot  ou d’une phrase, ce n’est pas cela qui  put compenser la misère de sa pensée, qui put « soigner » ses besoins d’un regard approbateur, d’un amour nécessaire et absent ou insuffisant. Alors la machine médiatique se mit en branle et fit le reste: un abus de surprésence, une réclame tous les matins, une absence critique…Ce qui a réellement fait BHL c’est tout ça et  bien sûr le prix que ça lui en coûte.

 

Le syndrome BHL, un cas  tunisien:

 

Or le spectre de BHL est bien à nos portes. Un certain sociologue dont on ne connaît une seule problématique, un article dans une revue spécialisée, une participation à un débat scientifique fondamental ou appliqué; un sociologue plus connu pour faire autre chose que la sociologie: des chroniques (un genre ardu qui couronne des années de journalisme et non le commencent  d’une carrière, la chronique n’étant pas des coins d’humeur ou des colonnes de faveur, encore moins un journal intime-comme on a tendance à lire sous la plume BB dans un prestigieux quotidien de la place).

 

Mais BB n’écrit pas uniquement des chroniques, non, il fait autre chose aussi: il défraye la chronique. Il est à l’antenne dans une chaîne libanaise, il apparaît très souvent à Aljazeera, on le retrouve ailleurs: tour à tour animateur, journaliste, sociologue quand il ne donne pas des cours! Et il répond à tous le monde sur le net. Comme BHL, notre BB écrit beaucoup, mais il écrit toujours « pour » ou « contre », autrement il fait des jugements et distribue les bons points aux bons interlocuteurs.  Avec tout ça il est clair qu’il ne puisse faire de la sociologie, la sociologie qui est tout simplement autre chose que des jugements, des journaux intimes, des inclinaisons et des rancœurs! L’opposé de la partialité absolue!

 

BB écrit beaucoup, du coup il ne peut faire de la science, ne peut « augmenter » notre savoir, puisque la connaissance n’est pas une affaire de « désirs linguistiques à satisfaire » et le concept, paradigme, ou  preuve scientifique, ne sont pas des associations libres, encore moins des  « combinaisons nouvelles » d’usages linguistiques anciens. Or BB croit aboutir à de nouvelles conclusions en alignant de nouvelles formules où les mots changent de place, s’ajoutent des suffixes, des préfixes ou prennent des guillemets mais ne perdent absolument pas de sens, le sens dominant dans leur contexte d’usage. BB choisit la solution de facilité: ne pas prendre la peine de faire de la recherche scientifique et compter sur une bonne maîtrise du dictionnaire arabe!

 

On peut se poser la question: pourquoi se mettre en difficulté par rapport aux spécialistes, aux avertis, à ceux qui ne s’en laissent pas conter par les exercices de style. Nous soutenons en ce qui nous concerne l’hypothèse psychologique: des besoins narcissiques que trahit la recherche de plateau, chronique…l’empêchent de faire modestement de la science: une activité anonyme, circonscrite et contraignante; qui offre peu de gloire médiatique.

 

Je tiens à préciser que cette hypothèse est -prémonition peut-être- très présente dans les interventions de BB, alors quand on connaît la sensibilité des gens à leur propre problématique! Pour la petite histoire, j’ai entendu BB à la fac traiter tous ses détracteurs de « psychopathes », malades, etc… Or ce n’est pas là le fruit d’une analyse, mais bien une façon de les insulter. Et attendez! comment appeler déjà un sociologue  qui traite les vrais psychopathes  de psychopathes?! Est-ce une vulgaire façon de les disqualifier pour ne pas aller au débat. Qui accepterait de débattre avec des malades, enfin?! Le raisonnement semble court mais efficace pendant les années chaudes et passionnées de la fac.

Venons-en à notre « jugement ». BB comme BHL ont toujours existé et existeront pour la vie, ils ne changeront rien à la marche de l’histoire parce qu’ils ne veulent pas changer une situation qui leur profite, ils sont empêtrés dans leurs petites personnes et ne valent pas beaucoup au regard de la pensée. Ceux qui s’en inquiètent ont tort; car un jour nos amis n’en pourront plus de se contredire et  arrêteront le jeu  mortel du  mensonge… Laissez-leur le temps de nous insulter, c’est leur unique façon de passer le temps…Notre temps.


 


[1]    Bernard Henry-Lévy, philosophe  français


Pour rétablir une vérité historique travestie

 

Par Taieb Baccouche

   Ancien Secrétaire Général de l’Union Générale Tunisienne du Travail-UGTT

 

Les éditions PhenomenA  ont publié deux tomes d’un livre de 350p. de Mustapha Kraiem, Etat et société dans la Tunisie bourguibienne, dont j’ai pris connaissance par hasard à partir d’une photocopie, sans date, passée par l’auteur à un collègue, car le livre ne se vend pas en Tunisie, bien qu’il ne figure pas, à ma connaissance , sur la liste des ouvrages retenus par la censure.

Ayant assumé plusieurs responsabilités syndicales (Secrétaire Général du Snesup, de la FEN, et S.G. adjoint de l’UGTT, dans les années soixante-dix, puis S.G. de la centrale syndicale UGTT de 1981 à 1985),  je me trouve cité plusieurs fois dans ce livre avec une constante, le dénigrement systématique. Lorsqu’il atteint les limites de la calomnie et de la diffamation, l’auteur (MK)  prend la précaution d’attribuer ses jugements à des informateurs ou témoins qu’il cite avec ambiguïté. Ex.p.330 «  de nombreux anciens responsables m’ont révélé… ».

Porté par le désir de nuire, dont je dévoilerai les mobiles plus loin, l’auteur a oublié les règles de déontologie les plus élémentaires de l’historien qui se respecte: Il ne m’a jamais cité pour opposer aux versions mensongères qu’il prétend avoir recueilli oralement- sans preuves tangibles- ma propre version, pourtant rendue publique à des dizaines d’occasions, sous toutes les formes de documentation :sonores, télévisuelles et écrites ( des dizaines d’interviews, en arabe et en français parues en Tunisie et ailleurs, des communications et conférences et des témoignages sonores publiés par la Fondation Témimi, dont un livre bilingue intitulé Mouvement syndical et démocratie en Tunisie, comportant des documents inédits. Personne n’a apporté le moindre démenti à ce que j’y affirme, documents et preuves à l’appui.

 Certains syndicalistes cités par MK, autrement plus honnêtes, comme Abdelhamid Bélaid ou Néji Chaari et d’autres, n’hésiteraient pas à le démentir dans les débats publiques dans lesquels MK- contrairement à d’autres historiens- a toujours brillé par son absence, préférant les coups bas publiés à l’étranger et distribués discrètement aux amis.

De tous les mensonges qu’il a colportés, je citerais ici deux des plus significatifs et des plus révélateurs  d’un comportement indigne:

 

1-A propos  des élections législatives de 1981, dans tout ce qu’il a attribué à Kh.Salhi p.330, il a tout simplement, mais cyniquement, inversé les rôles. Salhi, qui était le deuxième syndicaliste après Achour assumant d’importantes responsabilités dans le parti au pouvoir, tenait absolument à la députation et me suppliait, avec grande émotion, de rester neutre et de le laisser avec ses amis convaincre les cadres syndicaux de faire partie du Front, sans quoi tout ce que nous avions entrepris pour reconstruire l’UGTT, après notre sortie de prison, serait démoli. Salhi ne saurait donc s’attribuer la position que j’avais défendue partout, les PV de toutes les réunions et tous les cadres l’attestent.

Je ne m’arrêterais pas sur les détails imaginaires comme les protestations « de nombreux cadres » que j’aurais « manipulés ». Je ne peux accuser de ces gros mensonges que le rapporteur de ce faux témoignage.

MK sait- contrairement à ce qu’il prétend p.332- que dans la conférence de presse que j’ai tenue à la fin des élections, j’ai fait état des accusations de fraudes qui m’ont été rapportées par l’opposition, et de notre refus de cautionner la fraude, tout en affirmant

que, pour l’UGTT, le Front s’est terminé avec la fin des élections et ne saurait l’être pour toute une législature. Les parlementaires syndicalistes se sont de ce fait constitués en groupe indépendant avec un porte-parole et ont joué le rôle d’une véritable opposition.

 

2-Le même procédé -usage de faux et inversement des rôles- a été utilisé par MK à propos de la scission syndicale de1983-4, avec le même cynisme et le même souci diffamatoire :

Il prétend que j’ai manipulé les sept dissidents en les encourageant à quitter l’UGTT et créer un autre syndicat. Par quelle logique  pousserais-je la majorité de l’exécutif, qui me soutenait et partageait en principe mes critiques de la gestion d’Achour, à partir et me laisser seul  dans une direction hostile? Comment une  question aussi élémentaire a-t-elle pu lui échapper, lui  qui savait- par l’intermédiaire au moins de son frère, syndicaliste et ministre à l’époque- que j’ai tout fait pour les convaincre d’affronter l’arbitraire dans les structures, comme je l’ai toujours fait, avant et après leur départ, et comme l’attestent les PV internes et mes réactions publiques. Si les sept camarades m’avaient écouté, le cours de l’histoire syndicale aurait changé dans un sens beaucoup moins lamentable qu’il ne l’a été malheureusement.

MK cite encore une fois Kh. Salhi en inversant toujours les rôles: devant mon insistance pour les persuader de venir à la commission administrative, il reconnut devant tous qu’il est incapable d’affronter Achour, parcequ’il l’aurait toujours considéré comme son père, et que s’il était à la place de N.Chaari, victime de ses injures, il n’aurait pas réagi comme lui, mais aurait gardé le silence. De là à lui attribuer les propos et positions que lui attribue mensongèrement MK il y a tout un monde.

Toute l’histoire d’un comité de rédaction d’un communiqué que j’aurais présidé, avec le tissu cousu de fil blanc qui l’enveloppe, ne peut naître que dans un esprit malsain.  MK a intérêt à vérifier ses allégations auprès des autres membres, en particulier Abdelhamid Bélaid, honnête syndicaliste, dont MK a glissé le nom, à son insu, d’une manière malhonnête.

 

3-Pourquoi MK. prend – il toute cette peine pour travestir et manipuler l’histoire ?

Je me contenterais de deux raisons révélatrices de son caractère complexé, aigri et vindicatif :

-MK a fait son apprentissage comme historiographe d’un clan bien connu qui lui a ouvert les archives. Il a profité indûment de l’UGTT sur tous les plans (documents, missions, argent, etc.) ; Un Taieb Baccouche, universitaire indépendant qui n’appartient ni au Clan ni à l’Ecole, devenu Secrétaire Général, n’arrange pas  ses intérêts; il est donc à abattre.

Ses attaques ont commencé depuis mon incarcération, là où je ne pouvais me défendre,

entre le 26 janvier 1978 et le 20 mars 1980.

 Caressant l’espoir de me remplacer à l’UGTT, comme on le lui a  fait miroiter, il a testé le résultat de sa longue campagne de dénigrement en se présentant à la tête d’une liste concurrente au congrès du SNESup. fin 1980.

Sommé par les congressistes de répéter en ma présence ses allégations, sa langue n’a pu se délier ; il est descendu penaud de la tribune sous les rires de la salle.

C’est probablement là qu’il faut chercher l’explication de tant de  mensonges diffamatoires.

J’espère enfin  qu’il n’a pas contaminé ses jeunes étudiants par sa falsification de l’Histoire, une si belle et si noble discipline.

                                                                                           Taieb BACCOUCHE

 

 


 

http://www.tunisitri.net/

Première quinzaine de septembre 2007

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1-Gabriel Kolko : quoi qu’ils fassent les USA perdront la guerre d’Irak

« Les USA perdent les guerres en Irak et en Afghanistan pour les mêmes raisons qu’ils ont perdus tous leurs précédents conflits. Ils ont un avantage numérique et en puissance de feu, comme toujours, mais cela n’est finalement pas significatif sur le moyen et le long terme. » http://tunisitri.net/articles/article145.htmlL’historien Gabriel Kolko répond aux questions du Spiegel.

http://tunisitri.net/articles/article145.html/

2- Lettre ouverte à Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République Algérienne

Abdelkader DEHBI – 14 septembre 2007

http://tunisitri.net/articles/article144.html/

 

3- Plongée de BAUDOUIN LOOS, envoyé spécial du journal Le Soir, dans les profondeurs de la réalité marocaine à travers cette série d’articles sur les élections législatives de la semaine dernière. A lire et méditer !

 

http://tunisitri.net/articles/article143.html/

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4- La Croix Rouge confirme que le gouvernement Bush a utilisé la torture.

Dossier de Patrick Martin

http://tunisitri.net/articles/article142.html/

 

5- Pour une nouvelle stratégie des ressources humaines ! Les pays arabes et africains face à la fuite de leurs compétences

 

http://tunisitri.net/articles/article141.html/

 

6- Front du Djihad et du Changement en Irak

 

En prévision du retrait des troupes d’occupation, la Résistance Irakienne se réorganise et constitue un Front du Djihad et du Changement composé de 8 groupes de résistance.

 

http://tunisitri.net/articles/article140.html/

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7- Débat tunisien : Z et Derbali : http://tunisitri.net/articles/article139.html/

 

8- USA : D’anciens leaders de l’opposition lancent une alerte d’urgence au terrorisme sous fausse bannière : Steve Watson

http://tunisitri.net/articles/article138.html/

 

9- Les puissances montantes ont les USA dans leur viseur :

Asia Times, par Dilip Hiro,

http://tunisitri.net/articles/article137.html/

10- La fuite de produits radioactifs de la centrale nucléaire d’Israël

Mondialisation.ca,

http://tunisitri.net/articles/article136.html/

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IMPRESSIONS DE VOYAGE

 

 

Junun (Démences)

d’après Chronique d’un discours schizophrène de Néjia Zemni

Jalila BACCAR

 

 

Genre : Théâtre

Mise en scène : Fadhel JAIBI

Avec : Jalila Baccar, Fatma Ben Saidane, Mohmed Ali Ben Jemaa, Karim Kefi, Najoua Jendoubi, Besma Eleuchi, Salha Nasraoui, Kais Aouididi

Assistant : Narjess Ben Ammar

Décor : Kays Rostom

Musique : Pivio, Aldo de Scalzi

Lumière : Fadhel Jaïbi

Collaboration artistique : Nawel Skandrani

 

Durée :   2 heure(s) et 0 minute(s)

 

 

Planning :

 

 

Cloître des Célestins

Avignon

Tel: 0490141414

du 21/07/2002 au 26/07/2002 à 22:00

sauf mercredi 24 juillet relâche

 

Vieux routier des planches, Fadhel Jaïbi a roulé sa bosse sur les scènes du Maghreb, d’Orient et d’Europe. Il a à son actif plus d’une vingtaine de pièces de théâtre et trois films, fruits de longues recherches et d’années de travail.

Figure incontestable du théâtre arabe contemporain (co-fondateur de la troupe régionale de Gafsa en 1972, directeur du conservatoire national d’art dramatique 1974-78, co-fondateur de la première compagnie privée tunisienne « Le Nouveau Théâtre de Tunis en 1976 », auteur de plusieurs scénarios et directeur de plusieurs stages de formation à Tunis et à l’étranger). Il a su résister aux sirènes du théâtre mercantile et maintenir le cap sur la qualité.

Son théâtre qu’il qualifie d’« élitiste pour tous » est apprécié aussi bien à Tunis qu’à Beyrouth, à Damas ou au Caire. L’Europe, depuis quelques années s’intéresse à ses recherches pédagogiques (formation, direction d’acteurs, stages de recyclages, workshops) et à ses derniers spectacles Comédia, Familia et les Amoureux du café désert ont connu un grand succès aussi bien en France qu’en Belgique, en Italie, en Espagne, en Hollande, en Suède, au Portugal, qu’en France

Sa dernière création, Soirée particulière donnée à Tunis, Séville, Douai, Marseille, Zurich et Almada… Invité par le CDN de Limoges (Théâtre de l’Union), il y crée en avril 1998 Grand Ménage (texte et mise en scène). Pour Beyrouth, Paris et Tunis, il met en scène en mai 1998 un monodrame sur les cinquante ans d’occupation de la Palestine écrit par Jalila Baccar A la recherche d’ Aïda.

 

 

Entretien avec Fadhel Jaïbi,

par Joëlle Gayot

 

Pour un texte pareil, il aurait sans doute été compliqué de dissocier les deux gestes  ?

 

Absolument, et, de plus, nous fonctionnons toujours ainsi. Jalila Baccar est mon épouse, ma compagne de route et ma comédienne « fétiche ». Nous avons toujours opéré à peu près de la même manière même si, la plupart du temps, j’ai pris en charge le texte de nos spectacles. Cela étant, son intervention a toujours été décisive.

 

Est-ce la première fois que vous mettez en scène un texte qui traite de la folie et comment l’avez vous trouvé  ?

 

Néjia Zemni qui est philosophe, psychanalyste, psychothérapeute, est une amie et suit notre travail depuis longtemps. Un jour elle a déposé son livre, chez nous, dédicacé et sans même nous en avertir. A l’époque, nous étions en train de travailler sur une adaptation du Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras. Ce roman nous intéressait pour l’exemplarité de l’itinéraire de la mère racontée par Duras. Jusqu’alors, notre théâtre était toujours repérable pour ses préoccupations délibérément orientées vers « l’ici et maintenant », appliquées à la Tunisie. Nous faisons un théâtre contemporain, citoyen, basé sur nous-mêmes, nos mythes et la vie de tous les jours. Thèmes que nous avons toujours transposés au théâtre. Pour une fois, nous voulions partir de quelqu’un d’autre, une autre époque, une autre vie, en l’occurrence, le Vietnam, la France, Duras, sa mère et ce récit autobiographique. Ce caractère exceptionnel d’une mère qui se bat contre la nature et les hommes nous avait sollicités. Alors que cela fais ait deux mois que nous réalisions cette adaptation, le texte de Néjia est arrivé, presque à point nommé pour raconter une autre exemplarité, tout aussi intense et formidable, qui est celle de cette psychothérapeute. Elle rencontre un jour, dans un asile psychiatrique, un jeune délinquant analphabète qui vit dans une favela et vient d’une famille très pauvre de Tunisie. Cette rencontre a été, comme elle l’écrit au début de son récit, une espèce de coup de foudre thérapeutique. En ce qui nous concerne, la lecture de son récit a été un coup de foudre artistique.

 

Ce récit est-il autobiographique  ?

 

Il est le fruit une expérience vécue. Néjia Zemni avait hésité entre le roman et le document authentique mais elle a finalement opté pour ce récit. L’aventure a duré quinze ans. Le jeune homme avait 24 ou 25 ans, aujourd’hui il en a 40 et rien n’est terminé. L’auteur est franco-tunisienne, elle parle un peu l’arabe mais elle ne l’écrit pas. Pour retranscrire les séances, elle a fait preuve d’un exercice de mémorisation extraordinaire. Dès qu’elle sortait du cabinet, de l’hôpital ou de chez son patient, elle se précipitait sur son bloc et commençait à transcrire à chaud tout ce qu’elle pouvait avoir entendu. Mais elle n’exclut pas qu’il ait pu y avoir des contresens.

 

Le récit est passé par le filtre de sa subjectivité  ?

 

Exactement, et je me demande comment il aurait pu en être autrement. Sa subjectivité est plus passionnante qu’une pseudo objectivité professionnelle. Il fallait intégrer cet aspect des choses, ce que fait le théâtre. Nous jouons en arabe surtitré, avec trois niveaux de langage, le tunisien citadin, le tunisien bédouin (la famille du jeune homme, issue de l’exode, est installée dans les ghettos de la périphérie) et l’arabe littéraire. Il y a un va et vient entre ces trois strates et un hommage que nous rendons à un grand poète tunisien, M’naouar S’Madah, qui est mort en hôpital psychiatrique. J’aimerais également alléger les sur-titrages, ne pas traduire tout ce qui est dit pour laisser le non-dit s’exprimer.

 

Le récit raconte donc un parcours de vie  ?

 

Un parcours durant lequel Néjia a eu à se battre contre la fatalité de l’enfermement psychiatrique, contre l’institution, la société, la famille et contre ses propres démons à elle  ! Entre la rencontre, l’émergence de la demande, le transfert, le contre-transfert et la résolution du sujet, il s’est passé des mois, des années constitués de relations très étroites ou parfois distantes. Ce récit est le résultat de remises en question, c’est la vie…

 

Est-ce dans la lutte de cette psychothérapeute et le combat de la mère chez Duras, que vous établissez un rapport entre les deux femmes  ? Et si oui, cela signifie-t-il que vous avez glissé d’un personnage de femme à un autre  ?

 

C’est juste et j’estime qu’il y a beaucoup de points communs entre elles, l’une étant imaginaire, l’autre absolument réelle, et aux côtés de qui nous pouvions, en plus, faire un bout de chemin.

 

Avez-vous travaillé en collaboration avec Nejia Zemni  ?

 

Jusqu’à un certain point. Elle a eu la délicatesse de nous laisser travailler sans trop s’immiscer dans le devenir de ce projet. Elle a assisté à peu de répétitions, mais chaque fois que nous avions besoin d’elle, elle était là et nous faisions des mises au point. Car accéder à ce texte et à ses enjeux n’était pas une simple formalité. Nous avons un peu mené la psychanalyse de la psychanalyste en l’amenant à raconter les non-dits, les choses vécues qu’elle n’a pas écrites. C’était important. Le spectacle se déploie sur un double plan, humain d’une part, avec cette main tendue à l’autre, et sur le terrain de la psychothérapie d’autre part avec son cortège de jargons, de concepts, de vécus spécifiques.

 

Qu’avez-vous exploré en vous emparant de ce récit  : la relation entre un homme et une femme, l’émergence d’une parole, le combat d’une femme face à l’institution  ? Etes-vous entrés dans le cœur de la schizophrénie  ?

 

Nous avons entrepris un peu tout cela à la fois ainsi que le cœur de cette schizophrénie. Il fallait bien faire la part entre cette forme de folie pathologique et clinique et la schizophrénie sociale. Le jeune homme est au centre de ce double postulat. Il vient d’un univers, d’un pays, d’une société, eux-mêmes extrêmement broyés par la schizophrénie au quotidien, par le double langage, par l’obscurité et la lumière, par la parole muselée et celle restituée par les multiples déchirements culturels, politiques, idéologiques propres à « l’homo tunisianus ». La Tunisie occupe une place particulière dans le monde arabe et en Afrique. Tout cela était pointé du doigt pendant le spectacle comme dans le récit de Néjia. Il y a donc, en toile de fond, la schizophrénie de la famille, de la société tunisienne, ses multiples démons et ses contradictions et à l’avant-plan, celle, pathétique et mentale, de ce jeune patient. Il s’agit d’un spectacle « dramatico-épique », qui assure la navette entre la narration pure et l’évocation ou le déploiement d’espaces multiples, de lieux, de moments, de contingences, de tous les aléas.

 

Peut-on parler d’espaces mentaux  ?

 

Chaque espace mental correspond à un espace plus ou moins géographique ou humain. Nous les avons restitués sur le plateau en simplifiant, car le théâtre n’est pas la vie ou le cinéma, et nous ne pouvions pas rendre sur scène ces quinze années dans leur complexité. Nous avons fait un choix au cours d’un travail dramaturgique fastidieux. Pour venir à bout de ce propos, nous avons ramené les quinze ans à quatre ou cinq années et tenté d’aborder l’essentiel de la cure, c’est à dire, la rencontre, l’émergence de la demande, le transfert, le contre transfert et la résolution du sujet. Ces quatre volets suivent à la trace le plan de l’ouvrage de Néjia Zemni, une démarche incontournable pour rendre compte de la thérapie avec tout ce qui se grippe au cours de la cure, ce qui y est compromis et paralysé, soit par ses main-mises ou ses maladresses à elle, soit par le rejet de la société, à entendre ici au sens large de famille, médias, rue, etc. Nous évoquons la rue, les collègues médecins, le corps paramédical, les div erses institutions, tous les autres ordres autoritaires. Pour autant, ils ne sont pas toujours représentés. Seuls les personnages principaux existent face à la psychothérapeute  ; tout se passe au présent.

 

Est-ce que la vérité pure de ce personnage que vous cherchez à atteindre est la poésie  ?

 

Absolument, d’autant plus que ce jeune délinquant analphabète a une capacité de verbalisation étonnante. Il est autodidacte, mais s’exprime métaphoriquement et allégoriquement en ayant recours à des images luxuriantes, châtiées, et ce, de manière très spontanée. Là réside l’effort soutenu de la psychanalyste  : lui restituer une parole qui, en outre, est une parole poétique.

 

Y a t-il entre eux un vrai dialogue ou la psychanalyste ne fait-elle qu’accoucher cette parole  ?

 

Il y a un peu des deux. De même, il ne faut oublier la femme en elle et l’auteur a le courage de parler de l’ambiguïté propre à cette relation. Le jeune homme est beau et attirant. Le transfert est aussi une histoire d’amour. La psychothérapeute a presque succombé. Elle a failli à sa mission, elle a flanché. Cet aveu de déstabilisation la rend encore plus humaine et attachante.

 

C’est un aspect de l’histoire qui a sans doute contribué à humaniser le récit  ?

 

La psychanalyste représentait un pouvoir mais qui agissait, en fait, en tant que contre pouvoir. Pour cette raison, elle a été rejetée par le patient, sa famille et l’institution médicale.

 

Le spectacle est-il violent  ?

 

C’est un spectacle insoutenable de violence par moments. Une violence qui s’exprime dans les mots. Ils sortent avec crudité, pertinence et impertinence, avec une obscénité redoutable, chose qui s’entend rarement au théâtre et au cinéma dans nos pays. Le spectacle est un défi au politiquement et au moralement correct, aux tabous et autres interdits religieux. La violence est aussi très physique mais elle est transposée. Je n’aime pas le réalisme au théâtre ou l’expression crue de la violence. Elle parle d’autant plus fortement qu’elle est traitée par le théâtre et non pas rendue dans un réalisme cru.

 

Comment la traitez-vous  ?

 

La violence passe éminemment par l’énergie du corps, même si je préfère ne pas parler de chorégraphie. Pendant les onze mois qu’a duré le travail, j’ai du maîtriser cette énergie dégagée par les comédiens, qui, à l’exception du personnage de la psychanalyste et de la mère du patient, étaient tous assez jeunes. Le schizophrène est replié sur lui-même, il s’invente un monde imaginaire et s’y conforme, rien n’indique ses dysfonctionnements, il se comporte comme vous et moi. Exceptés, évidemment, ses moments de crise qui peuvent arriver n’importe où de manière épouvantable parce que, soudain, son corps est disloqué, sa tête n’obéit pas à ses mains, ses pieds n’obéissent pas à sa tête, etc. Le spectacle démarre sur une question au patient  : « est-ce que tu te sens mieux aujourd’hui  ? Non. Pourquoi  ? Parce que ma tête veut m’arracher mes yeux ». Lorsque le schizophrène entre dans cet état de dysfonctionnement, on ne s’en rend souvent qu’à peine compte. Il m’a fallu gérer l’irruption de la violence, même lorsqu’elle ne s’exprimait pas, et ce n’était pas toujours aisé, d’autant que l’acteur qui interprète le rôle du malade a, lui-même, de l’énergie à revendre.

 

Ce patient est-il soigné pour guérir  ?

 

On ne soigne pas la schizophrénie. Mais la psychanalyste a réussi à lui éviter la nuit psychiatrique et la chronicité irréversible. Dans le meilleur des cas, on parvient à faire vivre le patient avec sa maladie. Cette femme n’a pas cherché à sauver l’humanité, mais un homme, son exemplarité est dans le fait qu’elle ne règle aucun problème, sinon, peut-être, avec elle-même, car, lui, au fond, ne lui demandait rien. Cet homme vit encore, il est venu voir le spectacle et il y a eu un échange extraordinaire entre lui et les acteurs. Le miroir a fonctionné dans les deux sens et Néjia Zemni, qui ne l’avait pas vu depuis neuf ans, l’a retrouvé, mais autrement. Tout comme lui d’ailleurs.

 

Sur quoi se termine le spectacle  ?

 

Il se conclut sur une note optimiste. Le jeune schizophrène rechute, il est à l’hôpital, la psychanalyste, contrainte de démissionner, vient le voir clandestinement. C’est un joli paradoxe  : elle n’est plus désirable et il devient pensionnaire. Lorsqu’elle le retrouve, elle comprend qu’il a reconquis la parole et que cette parole a acquis une dimension poétique et une lucidité hallucinante. A la toute fin, elle lui demande  : « Qu’est-ce que tu voudrais être ? ». Et il répond « vivant, vivre et donner la vie ». C’est une profession de foi de vie, un hymne à la vie.

 

Ce spectacle qui touche à la fêlure même de l’humain vous a-t-il mis en danger  ?

 

Ce n’était pas la première fois que nous étions sur la corde raide, mais le théâtre est un fabuleux exorcisme, une thérapie, une catharsis. Le miroir a fonctionné, l’identification également.

 

Lien : http://www.passion-theatre.org/cgi-bin/pti_lol/spectacle/affiche/fiche.pl?id_planning=6371

 


 
 

ERRATUM

 

M. « _z_ » nous rend attentifs au fait que l’article “CYBERDISSIDENCE” que nous avions repris dans notre numéro d’hier à partir du site « Réveil Tunisien » a été en fait écrit par lui et déjà publié sur le blog: www.debatunisie.canalblog.com

 

Nous le republions de nouveau avec lamiseau point de Hasni nous excusant auprès de l’auteur et de nos lecteurs de cette faute

 

La rédaction de TUNISNEWS

 

Mise au point concernant le texte “les limites de la cyberdissidence”

http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2660 Ce texte a été repris par Tunisnews dernièrement depuis le site de Reveiltunisien.org. En reprenant ce texte, avec son accord, et qui est bien paru sous la rubrique consacré au blog de son auteur L’indiscret > Tunisie, le débat confisqué > Limites de la Cyberdissidence le C/C a intégré mon pseudo laissant à penser que je pouvais être l’auteur de ce texte. Je tiens donc à préciser que je ne suis pas l’auteur de cet article dont accessoirement je ne partage pas le fonds mais qui a le mérite de lancer le débat. J’ai ajouté, depuis, la source directement sur l’article afin de rendre à César … Je présente des excuses à toute personne qui se serait sentie trompée par cette signature

 Hasni

 

 

Limites de la Cyberdissidence

Par : __z__

 

La cyberdissidence, à l’échelle de la planète, représente la revanche anonyme sur internet du citoyen opprimé contre son gouvernement oppresseur.

Constitutive d’une communauté, non consicente d’elle même, ou alors stigmatisée par le pouvoir, elle est porteuse d’espoir pour toute une génération en quête d’émancipation et de restauration de son droit à la participation au débat public.

On ne peut donc pas y intégrer les défenseurs de thèses racistes. Ces derniers ne revendiquent pas de droits spoliés mais fantasment et diabolisent des groupes mystifiés tels que juifs ou musulmans.

On peut tout aussi facilement exclure les conspirationnistes qui se cachent derrière leurs prétendues révélations et qui ne vivent que par la manipulation et le filtrage de l’information.

 

Purgée de ses parasites, je ciblerai mon texte sur la cyberdissidence militante en tunisie constituée de ceux et celles dont l’unique motivation reste l’émancipation du pays.

Je ne siterai pas d’exemple de sites pour éviter des conflits inutiles ou des désaccords avec mes “collègues”. J’ai aussi l’objectif par cet essai de théoriser sur la question et de ne pas me perdre dans des classements inutiles dans une conjoncture aussi fluctuante.

 

Communauté?

 

Les cyberdissidents, même s’ils visent le même port, ne prennent pas le même chemin.

Ils se croisent , se ratent ou se heurtent le plus souvent. Certains ont commencé la course depuis longtemps et se font dépassés par des nouveaux arrivants tout frais.

Aucune règle loyale n’a été établie pour mutualiser les efforts des uns et des autres. Au contraire il semblerait même que certains mettent des bâtons sur les roues des autres et lancent des campagnes injurieuses contre leurs coéquipiers.

Cette désunion, de manière générale ne tient pas tant à des facteurs idéologiques qu’à des conflits contingents entre personnes.

C’est pour cela qu’en l’état actuel l’usage du terme « communauté » semble bien généreux au vue de cette déconfiture. Si l’on se tient au sens philosophique du mot, ce n’est pas tant le partage d’idées ou d’intérêts qui crée la communauté, mais plutôt l’ engagement  réciproque de ses affiliés.

Ainsi, si l’on voudrait créer une véritable communauté cyberdissidente qui se présentera comme un contre-pouvoir efficace, il ne suffira pas de partager des convergences d’idées, mais d’abord de s’engager les uns les autres sur une charte qui veille sur le respect mutuel, sur l’énonciation de la ligne éditoriale de chacun et enfin sur la légitimité de certains sur d’autres pour guider les internautes et hiérarchiser l’information.

Cette idée lancée déjà bien longtemps se heurte à la sempiternelle question de la construction de la légitimité. Quel forum, quel site, quel blog serait plus légitime que l’autre ?

Son influence, sa pertinence, son ancienneté, ou sa représentabilité ?

 

Loi de la jungle

 

 

L’état de nature prévaut dans la jungle Internet. La liberté naturelle et la loi du plus fort qui en découle s’imposent pour le meilleur ou pour le pire. En laissant les choses se faire par elles-même, en d’autres termes céder à la sélection darwinienne, émergeront certes les plus solides. Or le résultat de cette sélection ne justifie aucune légitimité politique. Le monopole de certains sites n’est pas toujours inhérent à leur sagesse ou leur pertinence, mais souvent à leur réseau ou leur influence.

Il ne s’agit pas de boycotter un quelconque site, mais seulement d’avertir contre l’illusion que suscite la popularité et l’ombre que le succès  peut porter sur le travail acharné de militants et de journalistes engagés.

 

Cependant, Combien même, l’on arrive à créer une communauté organisée et juste sur le net, en serait-elle pour autant représentative de la diversité du peuple tunisien ? pourra-t-elle vraiment être relayés, diffusés par-dessous le manteau ?

 

 

Représentativité :

 

La représentativité, parlons-en.

La parole cyberdissidente  demeure confinée dans une réalité tunisienne limitée répondant à des frustrations émanant d’une catégorie sociale particulière:

Des raisons aussi objectives que la possibilité d’une connexion régulière ou le pouvoir de s’exprimer politiquement (N’oublions pas que l’esprit critique, même médiocre, reste encore un luxe) font qu’il n’y pas de doute quant à l’appartenance de ce « club » à la bourgeoisie locale ou émigrée.

 

Car s’il est vrai qu’une partie du problème tunisien est politique, comme ne cessent de nous le rappeler les cyberdissidents en dénonçant la dictature, ce n’est peut être pas sous cet aspect qu’il se manifestera chez les populations « exploitées » des petits travailleurs.

Ces derniers, à mon avis,   ne voient pas encore, dans le peu de discours dissidents qui leur parviennent, une once d’une quelconque reconnaissance de leur condition.

 

Censure

 

Outre son manque de représentabilité (dont elle est responsable), la cyberdissidence se trouve par la censure privée de ce qui reste de son public direct.

Certains sites censurés ont du faire avec et voir dans ce malheur un signe de reconnaissance et de notoriété.

De plus en plus coupés de leurs bases, les auteurs de ces sites se retrouvent entre eux dans une arène où il n’y plus de spectateurs.

Ils se perdront dans des cris inaudibles contre le régime sinon contre leurs propres voisins de scène.

 

Anonymat

 

Un dernier point achèvera le peu d’espoir qui reste : la traque aux cyberdissidents par l’Etat et l’anonymat obligé qui en résulte:

La cyberdissidence en tant que produit de la confiscation et de l’interdiction du débat, n’est crédible que si elle restitue par le biais de l’Internet ce dialogue que réclame la société civile.

Peut-on espérer de ce club de dissidents marginalisés par la censure, désorganisé et anonymes de surcroît, un semblant de dialogue et d’échange ?

Mon exploration attentive depuis quelques jours de cette « sphère », m’a révélé que malgré les bonnes volontés de certains, c’est l’anonymat qui sape tout espoir d’une véritable interaction constructive. Cette pratique courante de dissimulation n’est pas seulement une occultation de sa carte d’identité, mais un silence sur l’âge, l’origine sociale, régionale, la filiation professionnelle, confessionnelle…( crainte de la traque oblige)

Dès lors, les préalables à un dialogue saint se trouvent de fait confisqués.

Il n’est donc pas faux de penser, que cette cyberdissidence anonyme ne restaure aucun dialogue, elle ne se nourrit d’aucun échange et qu’elle n’est, au final, qu’une maugréation et vocifération collective sourde et inutile de quelques frustrés en mal de reconnaissance.

 

Cette dernière note pessimiste est à mettre sur le compte de ma propre frustration, de mon impuissance et de celle de tous les autres qui croient dur comme moi,  que le verbe sauvera le pays…

 

(Source : le blog « Débat Tunisie », le 9 septembre 2007)

Lien : http://www.debatunisie.canalblog.com/


Turquie: La nouvelle constitution provoque un débat sur le sujet du voile

AFP, le 19 septembre 2007 à 12h44

 

Par Burak AKINCI

 

ANKARA, 19 sept 2007 (AFP) – Les projets du gouvernement turc de remplacer la constitution du pays, rédigée après un coup militaire, par un texte qui devrait autoriser le voile islamique à l’Université

a provoqué un violent débat autour de cette question ultra-sensible en Turquie, pays musulman mais laïque.

Le président turc Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, issus de la mouvance islamiste, se sont dits favorables à l’abolition de l’interdiction du port du voile sur les campus, strictement appliquée jusqu’à présent.

Alors que juristes et cadres du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), au pouvoir, discutent du bien fondé d’une telle abrogation dans le projet de nouvelle Constitution qu’ils ont élaboré, les deux hommes ont affirmé que l’interdiction violait les libertés individuelles.

“Le droit à une éducation supérieure ne peut pas être retreint en raison de la tenue que porte une jeune femme”, a déclaré M. Erdogan au Financial Times. “Un tel problème n’existe pas dans les sociétés occidentales mais il existe en Turquie et je crois qu’il s’agit du premier devoir de ceux qui sont en politique que de résoudre ce problème”, a-t-il ajouté.

Les défenseurs de la laïcité, comme l’armée, la haute magistrature et les recteurs d’universités, considèrent le port du foulard comme un geste de défiance à l’égard du régime laïc turc. Ils accusent l’AKP de M. Erdogan, et M. Gül qui vient de quitter après son élection tumultueuse à la présidence le mois dernier, de vouloir éroder la séparation de l’Etat et de la religion.

M. Erdogan doit s’adresser à la presse sur cette question mercredi tandis que le comité des recteurs, farouchement opposé aux projets du gouvernement, a qualifié d'”illégitime” toute tentative

de vouloir lever cette interdiction.

“L’interdiction sur le foulard est un fait juridique décidé par la justice turque et confirmée par la Cour européenne des droits de l’Homme” en 2005 dans un arrêt, a dit aux journalistes le président

du comité, Erdogan Teziç, au terme d’une réunion.

Il s’en est aussi pris à l’AKP pour n’avoir consulté aucun autre parti politique pendant la rédaction de son projet: “On ne peut pas parler d’un processus démocratique (…) le projet a créé des craintes au sein de la société”.

M. Gül a pris la défense du gouvernement. “Il vaut mieux pour elles (les femmes voilées) qu’elles aillent à l’université plutôt que de rester à la maison et d’être isolées de la vie sociale”, a déclaré M. Gül.

“Nous devons voir la question du point de vue des libertés individuelles”, a-t-il dit.

M. Erdogan a indiqué que le projet de Constitution serait débattu par la société avant d’être présenté au Parlement, probablement à la fin de l’année.

Les épouses de ces deux dirigeants turcs sont voilées tout comme leur filles. La fille de M. Gül a dû porter une perruque pour pouvoir terminer ses études en Turquie tandis que celles de M.

Erdogan sont allées aux Etats-Unis pour des études supérieures.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l’AKP a souhaité lever cette interdiction mais s’est heurté, à chaque tentative, à la vive opposition du camps laïc.

Fort aujourd’hui de sa victoire de 46% aux législatives de juillet, l’AKP souhaiterait désormais régler le sujet dans le cadre d’une nouvelle loi fondamentale qui remplacerait celle actuelle aux

accents autoritaires, instaurée en 1982, deux ans après un putsch militaire mais maintes fois amendée depuis.

Nombre d’experts sont pourtant critiques.

Mustafa Bumin, un ex-président de la Cour constitutionnelle, a ainsi estimé qu’un allègement de l’interdiction provoquerait des pressions sur les femmes sur les campus.

“Cela entraînerait inexorablement la prolifération des habits conservateurs dans les universités. Les étudiantes seront forcées à se couvrir”, a-t-il dit.

 


 

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