23 octobre 2008

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3075 du 23.10.2008

 archives : www.tunisnews.net  

 


Comité de soutien national au bassin minier de Gafsa: Rapport sur les différentes affaires judiciaires en cours
Le parti « Tunisie Verte »: Communiqué de presse TOUMI MANSOURI ARRETÉ Zied El-Heni: Blocage du blog Journaliste Tunisien AFP: Asile politique à Tunisien au Danemark: Tunis conteste les raisons AFP: Danemark/caricatures : remous autour du droit d’asile à un Tunisien expulsé La Princesse Enchantée: Lointain bruit de bottes à Tunis Tunisia watch: La Guantanamera des détenus tunisiens par les Etats-Unis Le Soir: Militante des droits humains, Radhia Nasraoui témoigne   «Le pays stable se lézarde» Abdo Maalaoui: Est-ce un crime de témoigner et de relater une vérité historique ? Sami Ben Abdallah: Chokri Hamrouni sans langue de bois Amine: Pourquoi dramatiser la situation en Tunisie???? Reporters sans frontières: Dans le monde de l’après-11 septembre, seule la paix protège les libertés AFP: L’Union pour la Méditerranée prise au piège des tensions israélo-arabes AFP: Reprise en Turquie du procès des conspirateurs supposés du réseau Ergenekon Reuters: La justice turque n’autorise pas le port du voile à l’université AFP: Koweït: deux ministres femmes non voilées dans le collimateur d’islamistes AFP: IATA: les compagnes aériennes arabes averties contre une baisse de bénéfices


Le site provisoire de KALIMA: www.kalimatunisie.blogspot.com


Comité de soutien national au bassin minier de Gafsa:

Rapport sur les différentes affaires judiciaires en cours

 

L’affaire 15537

Concernant « Adnane Alhadji, Béchir Labidi, Adel Jaïar, Attaïeb Ben Othmen, Alfahem Boukadousse, Mouheddine Cherbib et autres… 

 

 

Un arrêt a été décrété, concernant la clôture de l’enquête, destinée à faire comparaître 38 inculpés, devant la cour,  pour : « adhésion à une bande », « participation à une rébellion préméditée » en vue de perpétrer des agressions à l’encontre de personnes et de propriétés », « distribution, vente,  publication et, détention de tractes, destinées à être divulguées » dans le but de susciter des troubles publics et, dans  une intention publicitaire, « participation à une rébellion commise par plus de dix personnes avec usage d’armes, pendant laquelle un fonctionnaire public a été agressé », « perturbation de la circulation, sur la voie publique », « participation à une rébellion provoquée par des discours, prononcés dans des lieux publics », « rassemblements prohibés lors desquels des banderoles ont été  brandies et, des tractes distribués », « destruction de la propriété d’autrui », « fabrication et détention de cocktails Molotov », « jet de projectiles sur la propriété d’autrui », « tapage et chahut sur la voie publique », « collectes de dons sans autorisation légale », « préparation d’un local pour les membres d’une bande de malfrats et,  aide matérielle » et ce, selon les articles n°32 – 118 – 119 – 121, paragraphe (3) – 131 – 132 – 133 – 304 – 316 – 320 – du code pénal et des décrets du : 21/12/1944, du : 18/06/1994 et, du : 02/04/1953.

 

 

Listes des inculpés :

 

   Nom et prénom

      Fonction

   Etat actuel

1

Faical Ben Amor

Ouvrier

En état d’arrestation

2

Hafnawi Ben Othman

Ouvrier

En état d’arrestation

3

Ali Ben Ibrahim Jadidi

Ouvrier

 

4

Thamer Maghzawi

Ouvrier

En état d’arrestation

5

Ridha Azdini

Ouvrier

En état d’arrestation

6

Issam Fajrawi

Ouvrier

En état d’arrestation

7

Maadh Ahmadi

Ouvrier

En état d’arrestation

8

Abdessalam Ben Ali Hilali

Ouvrier

En état d’arrestation

9

 Mahmoud Widadi

Ouvrier

En état d’arrestation

10

Hedi Bouslahi

Ouvrier

En état d’arrestation

11

Abdallah Fajraoui

Ouvrier

En état d’arrestation

12

Mohamed Baldi

Mécanicien

En état d’arrestation

13

Tarek Hlimi

Instituteur

En état d’arrestation

14

Bechir Labidi

Instituteur

En état d’arrestation

15

Adel jayar

Professeur

En état d’arrestation

16

Ismaïl jawhari

Mécanicien

 

17

Lazhar Ben Abdelmalek

Instituteur

 

18

Moudhafer L’abidi

Elève

En état d’arrestation

19

Haroun  Halimi

Etudiant

En état d’arrestation

20

Taieb Ben Othman

Instituteur

En état d’arrestation

21

Boubaker Ben Boubaker

Ouvrier

En état d’arrestation

22

Radhwan Ben Ahmed bouzaien

Ouvrier

En état d’arrestation

23

Makram Mejdi

Ouvrier

En état d’arrestation

24

Adnen El Haji

Instituteur

En état d’arrestation

25

Sami Ben Ahmed

Ouvrier

En état d’arrestation

26

Othman Ben Othman

Chômeur

En état d’arrestation

27

Ghanem Chriti

Ouvrier

En état d’arrestation

28

Mahmoud Hilali

Instituteur

 

29

Boujoma Chriti

Infirmier

En état d’arrestation

30

Abid Khalaifi

 

 

31

Habib Khdhir

Fonctionnaire

 

32

Rachid Abdawi

Ouvrier

En état de fuite

33

Hassen Ben Abdellah

Ouvrier

En état de fuite

34

Mohsen Amaidi

Ouvrier

En état d’arrestation

35

Maher Fajraoui

Etudiant

En état de fuite

36

Ridha Amaidi

Ouvrier

En état de fuite

37

Fahem Boukadouss

Instituteur

En état de fuite

38

Moheddine Cherbib

 

En état de fuite


 

  

Echantillons d’infractions à la loi et d’atteintes aux droits des avocats de la défense pendant l’exercice de leur fonction, dans les affaires du bassin minier

 

 

Ces infractions se subdivisent en quatre étapes :

 

1 – Etape de la détention préventive et de l’enquête judiciaire :

 

a– Les arrestations s’opèrent toujours par des incursions dans les demeures, lieux de travail, par des rapts en pleine rue sans avis préalable ni mandat d’arrêt et, souvent, otage de proches parents pour forcer les présumés coupables à se rendre.

b– Usage de la torture de la part de certains agents de police, particulièrement, de la part des membres des brigades spéciales, avant qu’on n’ait procédé à aucun interrogatoire.

c– Infraction des articles 11 du code pénal :

Très souvent, l’enquête de la police débute sans permission écrite préalable du ministère public, surtout, dans les affaires où il n’y a aucun flagrant délit.

d– Infraction des articles n°12, 29, du code pénal, vu que l’enquêteur entame l’enquête sans le permis préalable du ministère public.

e– Infraction des articles n°13 (bis) du code pénal, concernant l’omission de la date des interrogatoires, à propos du début, de la fin et du jour où ils se sont déroulés, sans parler de la détention préventive dont la durée et la date ont été falsifiées.

En ce qui concerne :

– la non mention des dates d’arrestation,

– l’apposition des empreintes des inculpés sans leur signature,

– l’omission de mettre au courant les parents des inculpés, la privation des accusés eux-mêmes du droit à une visite médicale et d’en prendre note,

– les rapports d’enquête ont tous été truqués, particulièrement, en ce qui concerne les parties qui ont procédé à l’enquête : pendant que les enquêtes judiciaires se déroulent au secteur de la sécurité nationale, à Gafsa,  on a mentionné dans les rapports qu’elles ont été réalisées à Metlaoui !

f– Extorsion d’aveux sous la torture physique et psychologique :

– Conformément à la définition stipulée par l’article n°1 de la convention contre la torture, et concernant les infractions des clauses de l’article 15 de cette convention, certains détenus ont expressément dénoncé, en les nominant, leurs tortionnaires.

g– Infraction de l’article 155 du code pénal :

– en ce qui concerne la rédaction des rapports d’enquête, tant sur la forme que sur le fond, d’autant que ces dits « rapports » ont été préparés avant qu’il n’y ait enquête ni interrogatoires et, stipulant que les prévenus ont fait les aveux des soi-disant crimes qui leur ont été attribués et, qu’ils ont invoqué d’être amnistiés !  

Tout ceci fait de ces pseudo-rapports un fatras de mensonges et  infractions aux assises fondamentales, en faveur de l’accusateur et, selon l’article 199 du code pénal, légitime la cession des suites de l’enquête.

 

2 – Etape du parquet:

 

a– Toutes les comparutions étaient illégales, d’autant qu’elles ont été attribuées en vrac ; ce qui n’est pas du tout conforme au principe fondamental de la légalité,  à savoir : « la personnalité du crime et de la peine ».

b– La non mention du nom et du titre de celui qui a procédé à la comparution, dans certaines affaires.

 

3 – L’étape du jugement :

 

a– Le non respect du principe du caractère public de la séance,

b- La militarisation de la salle d’audience du tribunal : à l’ouverture de chaque séance, on ferme les portes, bloques les alentours du tribunal et, empêche son accès aux familles des détenus et, aux observateurs comme aux journalistes.

c– On refuse souvent de prendre note des assertions des accusés, garanties par les procédures légales stipulées dans les articles : 69, 143, 149 du code pénal.

d– Refus d’audition des témoins de la défense.

e– Refus de la demande d’examen médical et d’opérer des constats, quant au sévices dûs à la torture.

f– Provocation, en vue de le déstabiliser, de l’avocat de la défense, et refus de mentionner sa plaidoirie et remarques.

g– Impartialité du tribunal et ce, en adoptant totalement tous ce que stipulent les rapports d’enquête et, en ignorant les assertions des inculpés et les plaidoiries de la défense.

 

4 – Etape des conditions de détention :

 

a- La détention de certains inculpés, à la prison de Sidi Bouzid, de Kasserine – c’est-à-dire, en dehors de la juridiction du juge d’instruction de Gafsa qui a la saisie du procès – est une démarche qui a généré des difficultés notoires tant pour les familles que pour les avocats de la défense, surtout lors des visites.

b- Interdiction des visites pour les avocats de la défense en dépit des permis délivrés à leur intention, en ce sens, par le juge d’instruction. Une telle démarche est une incontestable atteinte aux droits des inculpés et une entrave sérieuse, pour les avocats de la défense.

c- Séparation des détenus, les uns par rapports aux autres, et privation de lecture de livres, de journaux et de revues. 


 

 

Arrêts de la cour de Gafsa, du mois de Septembre 2008

 

 

Affaire n° 3318, séance du : 03/09/2008 en appel :

La cour d’appel de Gafsa a définitivement admis, sur la forme et, en l’absence des prévenus, le recours en appel à l’encontre de : « Habiba, Azzaïda et, Mejdi » et, sur le fond, a entériné, en audience publique, les arrêts du tribunal de première instance à l’encontre du reste des accusés et, a mis les frais du procès à leur charge.

 

Affaire n°3470, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a admis le recours en appel, en dernier  ressort et, en audience publique, sur la forme, à l’encontre de l’accusé et, sur le fond, en l’absence des autres accusés et, a entériné les arrêts de la cour de première instance tout en mettant les frais du procès à la charge des accusés.

 

Affaire n°3660, séance du : 03/09/2008, en appel : 

La cour d’appel a définitivement décidé – en l’absence des inculpés,  à l’encontre de : « Slim Boujellab, Ramzi Mejdi, Abdelbaki Acharfi, Abdelkader Farhat », et, en audience publique, quant aux autres prévenus – d’entériner, sur la forme, le recours en appel, et, sur le fond, d’approuver l’arrêt du tribunal de première instance et, de réviser l’arrêt, à propos du délit de « perturbation de la circulation sur la vie publique », à huit mois de prison ferme, à trois mois de détention pour le délit « d’outrage à un fonctionnaire public », d’entériner la sentence de la cour de première instance,  quant aux reste des charges et, a mis les frais du procès, à la charge de tous les prévenus.

 

Affaire n°3779, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour a accepté, en dernier ressort et, en audience publique, sur la forme, le recours en appel, et, sur le fond, a ratifié l’arrêt de la cour de première instance et, ce en révisant la peine qu’elle a limitée à la période de détention et a mis les frais du procès à la charge des accusés.

 

Affaire n°3804, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a définitivement accepté et, en audience  publique, le recours en appel sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a tous les frais du procès mis à la charge de l’accusé.

 

Affaire n°3805, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, en dernier recours, accepté le recours en appel,  en audience publique, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a mis tous les frais du procès à la charge de l’accusé.   

Affaire n°3806, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a définitivement accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a mis à la charge de l’accusé, tous les frais du procès. 

 

Affaire n°3808, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, en dernier recours, accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a mis tous les frais du procès à la charge de l’accusé. 

Affaire n°3810, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, définitivement, accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a mis tous les frais du procès à la charge de l’accusé. 

Affaire n°3811, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, définitivement, accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a procédé à la confusion des peines prononcées, dans l’affaire n°3804, et a mis les frais du procès à la charge de l’accusé.

 

Affaire n° 3816, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, en dernier recours, accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a mis tous les frais du procès à la charge de l’accusé.   

Affaire n°3818, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, définitivement, accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a procédé à la confusion des peines prononcées dans l’affaire n°3804, et a mis les frais du procès à la charge de l’accusé.

 

Affaire n°3820, séance du : 03/09/2008, en appel :

La cour d’appel a, en dernier recours, accepté et, en audience publique, le recours en appel, sur la forme et, sur le fond, a entériné l’arrêt de la cour de première instance et, a mis tous les frais du procès à la charge de l’accusé.  

 

 

Affaire n°3590, séance du : 11/09/2008 :

La cour a condamné à trois ans et trois mois d’emprisonnement ferme les accusés : « Mohamed Ben Ammar Ajdidi, Ahmed Ben Mohamed Alfajraoui, Hassen ben Bou Jomaa Ben Ali, Wejdi ben Ammar Bouihi, Mohamed Ben Ammar Bouhi, Alkamesse Ben Ahmed Albouihi, Wissamle Ben Ahmed Albalti, Yhaya Ben Attahar ben messaoud, Mohamed Ben Abdelbaki Bouihi, Saber Ben Alfahem Ben Ahmed Bou Ouni, et ce, pour « atteinte à la propriété d’autrui », « perturbation de la circulation sur la voie publique », « fabrication et détention de cocktails Molotov prohibés », « jets de projectiles et chahut sur la voie publique », « agression violente occasionnant blessure pour un fonctionnaire public ».

 

 

Affaire n°3543, séance du : 12/09/2008 (première instance) :

La cour du tribunal de première instance a condamné, en audience publique, les accusés : « Mohamed Dhaou, Achraf Moussa, Moncef Haachi, Abdelmajid Aakrémi, Abdelmalik Gouader, et, en l’absence des inculpés : Jamel Aakrémi et ce, à huit mois de prison ferme pour : « perturbation de la liberté de l’exercice de fonction », « outrage à un fonctionnaire public », « atteinte à la moralité (ce délit étant un concours de crimes) et, à huit mois de détention pour le crime le plus grave, suivant l’article n°55 du code pénal, a mis tous les frais du procès à la charge des accusés et, a donné l’ordre de l’exécution immédiate de la sentence à l’encontre de Jamel Ben Alakdhar Aakrémi.

 

Affaire n°3952, séance du : 15/09/2008 (Appel) :

La cour a accepté définitivement le recours en l’appel, sur la forme et, sur le fond, a annulé la sentence du tribunal de première instance, à propos des accusations de : « rébellion commise par plus de dix personnes sans usage d’arme, outrage à un fonctionnaire public, atteinte à la moralité » et, s’est prononcé pour un non lieu en faveur de tous les accusés et, a confirmé l’arrêt de première instance, au surplus du côté du principe de la culpabilité et ce, en majorant la charge pour les crimes de : « perturbation de l’ordre sur la voie publique » à trois mois de prison ferme, le crime de « destruction de la propriété d’autrui » et de « jet de projectiles sur des véhicules d’autrui » qui équivalent au crime le plus grave suivant l’article n°54 du code pénal », vis-à-vis de : Faouzi Alalmasse, Moammar Amidi, Abdessalam Adhaouadi, pour lesquels on a décidé la confusion des peines prononcées. Quant aux accusés : Abdelaziz ben Soltane, Nizal Chébil, Kamel ben Othmen, ils ont vu leur sentence limitée à la période de détention déjà  effectuée et, on les a mis en garde quant à la validité de la sentence de première instance, en cas de récidive. On a mis les frais du procès à la charge des accusés.

 

Affaire n°3592, séance du : 16/09/2008 (tribunal de première instance) :     

La cour de première instance a condamné, en l’absence des inculpés, à l’encontre de : « Nouréddine ben Abdallah Saïdi, Mahjoub Ben Ali Mabrouki, Othmen ben Mohamed Znaïdia, Jamel ben abbasseen, et, en audience publique quant au reste des accusés, les accusés suivants : « Noureddine ben Abdallah Saïdi, Mahjoub ben Ali Mabrouki, Othmen Ben Mohamed Znaïdia et Jamel ben Abbasse », à quinze jours de prison ferme pour « tapage et chahut » et, à quatre mois de prison ferme pour « perturbation de l’ordre sur la voie publique », et a considéré « l’outrage à un fonctionnaire public », « l’atteinte à la moralité » comme un concours d’infractions, et condamne à quatre mois de prison ferme pour le crime le plus grave : « Abdelwaheb ben Messaoud Jawhari, Rabeh ben Mohamed Amor, Mokdade ben Ezzédine Rahel, Eliasse Ben Sliman Bou Menjel », à deux mois de prison ferme, pour « perturbation de la circulation sur la voie publique », et considère les crimes « d’outrage verbal à un fonctionnaire public » et « l’atteinte à la moralité » comme un concours d’infractions et, les condamne tous, quant au crime le plus grave, à un mois de prison ferme et, à une amande de quatre dinars et huit cents millimes, pour « tapage et chahut », a mis les charges les du procès à leurs frais et, a ordonne la mise en  exécution immédiate des sentences.

Affaire n°3589, séance du : 18/09/2008 (tribunal de première instance)

La cour de première instance a prononcé, en audience publique et, en l’absence des accusés, à l’encontre de : « Bou Ali et Mohamed, à l’encontre de Walid Algrib » la sentence de trois mois de prison ferme pour « vol » et, de quinze jours de prison pour « ébriété évidente » et, la même condamnation pour « tapage et chahut », a mis les frais du procès sur à la charge des accusés et, a ordonné la mise à exécution immédiate de l’arrêt à l’encontre de Walid Algrib. 

 

Affaire n°3579, séance du : 18/09/2008 (tribunal de première instance)

En audience publique, la cour de première instance a condamné : Samir Gouader, Issame Gouader, Sadok Gouader, Mohamed Ali Gouader, Bahhaeddine Gouader, Elyasse Gouader, Faouzi Aakrémi, Tarek Ameïsya et, en l’absence des inculpés : Mohaed Mosbah, Jamel Aakrémi, Riadh Gouader, Aljoumaï Gouader, Ayemen Moussa, Hassine Gouader, Radhouane Aakrémi, Hani moussa, Fadi Gouader, Slim Gouader, Rifki Gouader, Bilel Gouader, Sami Gouader Othmen Gouader, Nouréddine Gouader, Ismail Aakrémi, Haroun Alhousni, Abdelgaffar Aakrémi, Lotfi Aakrémi, Mehdi Gouader, Marouane Aakrémi, Yassine Aakrémi, Kamel Mosbah, Salah Aakrémi, Dhaker Aakrémi, Almouldi ouader, Zaïani Gouader », à deux mois de prison ferme pour « participation à une rébellion commise par plus de dix personnes, sans usage d’arme », pour « destruction préméditée de la propriété d’autrui », à un mois de prison ferme pour « perturbation de la circulation sur la voie publique », à un mois d’emprisonnement pour : « outrage à un fonctionnaire public », à un mois de détention pour : « perturbation de la liberté du travail », à quinze jours de prison ferme pour : « jet de projectiles sur la propriété d’autrui », à quinze jours de détention pour « tapage et chahut sur la voie publique ». La cour a condamné aussi Samir Gouader à un mois de prison ferme pour « port prohibé d’arme blanche », lui a allégé la peine par un sursis d’exécution , a mis en garde tous les accusés de toute récidive rendant valides les peines prononcées, a ordonné la mise en exécution immédiate quant à la sentence prononcée à l’encontre de tous ceux qui sont en état de fuite , et a prononcé un non lieu de l’action publique sans préjudice des droits de la partie civile et la destruction du confisqué, en faveur de l’accusé Walid Aakrémi. 

 

Affaire n°3573, séance du : 18/09/2008 (1° instance) :

La cour de première instance a condamné, en audience publique, l’accusé Mohamed Alaïd, à  la peine d’un mois de prison ferme pour « rébellion commise par plus de dix individus sans usage d’arme », à un mois de détention pour « destruction préméditée de bien d’autrui », à un mois d’emprisonnement pour « perturbation de la circulation sur la voie publique ». Elle a prononcé aussi la sentence d’un mois de prison à l’encontre de : Assibti Belkir pour « rébellion commise par plus de dix individus, sans usage d’arme », d’un mois pour « perturbation de la circulation sur la voie publique », de seize jours de détention pour « destruction préméditée de la propriété d’autrui », a aggravé la même peine pour « outrage verbal et l’intimidation à l’encontre d’un fonctionnaire public. La cour a condamné aussi, les accusés : Hakim Souidi, et Boubaker Ben Boubaker, à la peine de seize jours d’emprisonnement pour « rébellion commise par plus de dix personnes, sans usage d’arme », à seize jours, pour « destruction préméditée de la propriété d’autrui », à seize jours, pour « outrage à un fonctionnaire public », à la même peine pour « perturbation de la circulation sur la voie publique ». Enfin, le tribunal a condamné tous les accusés à une amende de quatre dinars et huit cent millimes pour « jet de projectiles sur la propriété d’autrui », à la même amende pour « tapage et chahut » et, amis les frais du procès à la charge de tous les accusés.

 

Affaire n°3590, séance du : 23/09/2008 (1° instance)

La cour de première instance a condamné, en séance publique, les accusés : Mohamed Ben Ammart Jdidi, Ahmed Ben Mohamed Fajraoui, Hassen Ben Bou Jomaa Ben Ali, Zine Alabidine Houchami, Wajdi Ben Ammar Bouihi, Alkhamesse Ben Ahmed Boulifi, Wissame Ben Ahmed Atlili, Yahi Ben Attahar Ben Messaoud, Mohame Ben Abdelbaki Bouihi, Sabeur Ben Alfaheb Bou Ouni, à la peine d’un an d’emprisonnement et ce, pour « fabrication prohibée de cocktails Molotov », à un an de prison pour « outrage à un fonctionnaire public », à huit mois de détention pour « destruction de la propriété d’autrui », à huit mois pour « perturbation de la circulation sur la voie publique », à quinze jours d’emprisonnement pour « jet de projectiles sur la propriété d’autrui », à quinze jours pour « tapage et chahut » et, a mis les frais du procès à la charge de tous les accusés.

 

Affaire n° 3572, séance du : 23/09/2008 (1° instance)

La cour de première instance a condamné les accusés : Ismail, Abdelkrim, Ali et Hatem, à la peine de six mois d’emprisonnement ferme pour « destruction préméditée de la propriété d’autrui », à six mois de prison, pour « perturbation de la circulation sur la voie publique », à six mois d’enfermement pour « outrage à un fonctionnaire public », à trois mois de détention pour « acte de violence à l’encontre d’un fonctionnaire public », quinze jours d’emprisonnement pour « jet de projectiles sur la propriété d’autrui », à un an de prison ferme pour « fabrication et détention d’objets dangereux, prohibés ». La cour a aussi prononcé à l’encontre de : Ismail, Abdelkrim et Ali, la sentence de six mois ferme, pour « avoir aidé à se soustraire à une enquête policière » et, porte les frais du procès à la charge des accusés. Elle a aussi ordonné l’exécution immédiate de la sentence ayant trait à l’agression et la violence.

 

Affaire n°08/3656, séance du : 24/06/2008 (An appel)

La cour a, définitivement, accepté leur recours en appel, sur la forme, et, en présence des inculpés : Oudey Anouar Abid, Mahmoud Achriti, Mohamed Baya, Ibrahim Glaab, Ali Arrhili, Wajdi Garioun, Faïçal Abidi, Issame Arrhili, Ammar Achiri, Hamdi Attouiti, et, en l’absence des inculpés, quant à ce qui les concerne et, sur le fond, a annulé la sentence de première instance pour les accusés : Sami Ben Ahmed, Fethi Arrhili, Radhouane Almarzouki, détenus pour le crime de « fabrication et détention prohibée de cocktails Molotov  », et s’est de nouveau prononcé par un non lieu en faveur de : Chokri Bidi, Ali Arrhili, et a confirmé l’arrêt de la cour de première instance pour les inculpés, quant au surplus du côté du principe de la culpabilité, et a révisé la condamnation concernant : Adel Khilifi, Jihad Melki, Mohamed Bouihi, Sami Attabbabi, Boubaker Harouni, Ganem Acharayti, Haroun Halimi, Sami ben Ahmed ben Ahmed, Fethi Arrhili, Radhouane Marzouki, Faïçal Ben Amor et ce, pour le crime de : « Destruction de la propriété d’autrui » et « jet de projectiles sur les véhicules d’autrui » et les a considérés comme un concours de crimes pour le délit le plus grave », ainsi que pour les crimes de « outrage à un fonctionnaire public », « tapage et chahut sur la voie publique » considérés comme « un concours de crimes pour le délit le plus grave ». La cour a décidé aussi, de réviser la sentence de première instance prononcée à l’encontre de : Ganem Achriti, Haroun Halimi, Faïçal ben Ahmed Ben Amor, à propos du crime de : « détention prohibée de cocktails Molotov » et ce, en l’abaissant à quatre mois pour chacun des accusés, pour « Ganem Achriti, Haroun Halimi, Sami ben Ahmed, Fethi Arrhili, Radhouane Marzouki, Faïçal ben Ahmed Ben Amor, aussi et ce, en révisant la sentence à propos du délit de « perturbation de la circulation sur la voie publique », réduite à deux mois de détention, pour chacun d’eux, ainsi que pour le crime de « de destruction de la propriété d’autrui », réduit à deux mois de prison, de même pour le crime de « outrage verbal à un fonctionnaire public » réduit à un mois d’emprisonnement, et a confirmé la décision du tribunal de première instance, quant à ce qui les concerne et, ce qui concerne les autres, et a mis les frais du procès à la charge des inculpés.

 

Affaire n°08/3628, séance du : 23/09/2008 (En appel)

 

La cour a, en dernier ressort et, en l’absence des inculpés, accepté le recours en appel, sur la forme, à l’encontre de : Ramez Akrémi, Assaïd Hélali, Issame Ben Hassen Arrhili, Isame Ben Alhousein Arrhili, Ammar Alachiri, Alahmadi Belkhiri, Salah Fardi, Maher Fajraoui et, en audience publique à l’encontre du reste des accusés et, sur le fond, par le rejet de la sentence de première instance, pour l’accusé Faïçal Ben Abdeljélil Ben Amor Bou Slahi, et a prononcé « le non lieu » en sa faveur, quant aux accusations qui lui ont été imputées. La cour a aussi prononcé « le non lieu » en faveur de l’accusé Bou Ali Alabidi, condamné pour « fabrication et détention de cocktails Molotov » et a confirmé je jugement de première instance, quant au principe de l’accusation, et a révisé ce verdict et ce, en reconsidérant les crimes de : « destruction de biens d’autrui, jet de projectiles sur les véhicule d’autrui, considérés comme un concours d’infractions générant la punition pour le crime le plus grave. La cour a réduit aussi les peines générées par les crimes de « perturbation de l’ordre sur la voie publique » à quatre mois de prison ferme, pour : Maher Malki, Alamine ben Ali, Ammar Abidi, Walid Ajdidi, et Ramez Alkhmiri, Attaïeb Alkhmiri, Bou Ali Alabidi, et Bou Hélal Alabidi, et la sentence pour « destruction de la propriété d’autrui », à deux mois de détention pour chacun d’eux ; elle a aussi réduit la condamnation pour « outrage à un fonctionnaire public ». La même réduction à quatre mois d’emprisonnement, a été prononcée en faveur de l’accusé Bou hélal Alabidi. On a aussi confirmé le jugement de première instance, en ce qui concerne les droits de tous les accusés et a mis les frais du procès à leur charge.

 

Affaire n°08/3117, séance du : 26/09/2008 (première instance)

 

En audience publique, la cour de première instance a condamné les accusés : Adel khlifi, Abdessalam Jrad, Jihad Melki, Mohamed Bouihi, Sami Tabbabi, Bilel Arrhili, Boubaker Harouni, Chokri Glab, et en l’absence du reste des inculpés, à deux mois de prison ferme pour « perturbation de l’ordre sur la voie publique », à deux mois de détention pour « destruction préméditée de la propriété d’autrui », à quinze jour d’emprisonnement pour « jet de projectiles sur les véhicules d’autrui », à quinze jours de détention pour « tapage et chahut ». La cour a prononcé la sentence d’un mois de prison à l’encontre de : Adel Khlifi, Jihad Melki, Boubaker Harouni, pour « outrage verbal à un fonctionnaire public », a condamné les accusés : Jihad Melki à la prison de quatre mois, pour « fabrication et détention prohibées, de cocktails Molotov, sans autorisation » et, les accusés : Ganem Achriti, Ali Arrhili, Wajdi Garioun, Radhouane Marzouki, Wisame Garioun, Faïçal Amidi, Chokri Ben ahmed Bidi, Issame Arrhili, Faïçal ben Amor, Ammar Achiri, Hamdi Attuiti, à six mois de détention pour « fabrication et détention prohibées de cocktails Molotov », à trois mois pour « perturbation de l’ordre sur la voie publique », à trois mois d’enfermement pour « la destruction préméditée de la propriété d’autrui », à trois mois de détention pour « outrage verbal à un fonctionnaire public », à quinze jours de prison pour « jet de projectiles sur les véhicules d’autrui », à quinze jours pour « tapage et chahut » et, a mis les frais du procès à la charge des accusés. En outre, la cour a prononcé le non lieu en faveur de : Abdessalam Jrad, Anouar Abidi, Mahmoud Achraîti. Elle a aussi prononcé « un sursis d’exécution de la peine privative de liberté, en faveur de : Adel Khilifi, Mohamed Bouihi, Sami Attababi, Boubaker Harouni, Chkri Glab et, les a mis en garde quant à la moindre récidive qui entraînera automatiquement la mise en exécution des peines prononcées. Elle a aussi donné l’ordre de l’exécution immédiate du non lieu de l’action publique sans préjudice des droits de la partie civile et, la destruction du cofisqué, en faveur de : Ganem Achriti, haroun Halimi, Sami ben Ahmed, Fathi Arhili, Mohamed baya, Ibrahim Glab, Ali Rhili, Wajdi Garioun, Radhouane Marzouki, Wissame Grioun, Faïçal Amidi, Chokri ben Ahmed Baddi, Isame Arhili, Faïçal Ben Amor, Ammar Achiri, Hamdi Attuiti.

 

                              Traduction de : Habach

 


 

Commentaire relatif aux mesures annoncées le 16 juillet 2008

Concernant le  développement de la région de Gafsa

                                          

Pr. Abdeljelil Bedoui

Tunis  Juillet 2008 

Zone de Texte: L

  es mesures annoncées le 16 juillet 2008, à l’occasion de la tenue à Tunis ( Palais de Carthage) d’une session extraordinaire du conseil régional du gouvernement de Gafsa, interviennent plus de six mois après le déclenchement, le 6 Janvier 2008, d’un mouvement ininterrompu de contestation populaire pacifique contre le chômage, la hausse des prix et la précarité des conditions de vie et environ un mois et demi après la vague d’arrestation et d’emprisonnement des principaux militants de ce mouvement. Ces faits qui renvoient à des questions de gouvernance indiquent manifestement une absence d’anticipation des évènements par les différentes autorités locales, régionales et nationales qui semblent avoir été surprises par ces derniers, une hésitation quand à la méthode qu’il convient d’employer pour faire face à ces événements et une démarche bureaucratique et centralisée concernant le traitement du dossier et l’annonce des mesures.

      Au départ et jusqu’à la fin du mois de mai, les contacts et négociations engagés par les différentes autorités avec les portes paroles de ce mouvement ont été salués par tous les observateurs qui ont pensé, un moment, que les autorités politiques manifestent une attention particulière aux revendications populaires et sont soucieuses d’impliquer la population et de favoriser le dialogue social dans la recherche de solutions appropriés et durables aux problèmes posés. Malheureusement, il s’est vite avéré que les contacts et négociations n’étaient, en fait, destinés qu’à calmer les esprits et gagner le temps nécessaire pour préparer le terrain et les conditions favorables à l’utilisation de la solution sécuritaire destinée à briser le mouvement de contestation et à casser les mécanismes de solidarité qui étaient à l’origine de l’intensité et de la durée remarquables de ce mouvement. Une fois les concernés et les acteurs mis à l’écart et « réduits au silence », les autorités politiques ont annoncé à partir de Tunis un train de mesures multiples et variées qui appelle les commentaires suivants.

      En premier lieu, ce train de mesures a été conçu à partir d’un diagnostic qui semble avoir considérablement sous estimer la profondeur des événements survenus depuis Janvier dans le gouvernorat de Gafsa. En effet, ces événements ont été attribués par le discours officiel à des  » irrégularités commises par les responsables de la compagnie de phosphate de Gafsa (C.P.G) dans les opérations de recrutement, suscitant la désillusion et la déception des jeunes concernés par les opérations ». Ainsi, ces événements sont considérés comme un simple accident de parcours du à une bavure technocratique, et non comme l’expression d’un échec des choix qui concernent d’une part, les politiques économiques adoptées, en particulier dans le domaine de la politique du développement régional et, d’autre part, la politique de décentralisation et l’état de la gouvernance tant au niveau des principales entreprises et institutions de la région, qu’au niveau national.

      En second lieu, l’absence d’un diagnostic objectif global et profond, a amené les autorités à envisager un train de mesures qui s’inscrit totalement dans une logique de continuité et de reconduction des principaux choix jusqu’ici adoptés sur le plan économique, institutionnel et politique. Cette logique de continuité se manifeste à différents niveaux dans le discours du 16 Juillet 2008 :

a) Au niveau du Bilan, considéré satisfaisant, des actions et interventions menées par l’Etat dans la région de Gafsa et dans tous les domaines (des investissements, du développement agricole, de la formation, de la santé ….) durant la période comprise entre le VII et le X plan, soit depuis le changement politique intervenu en novembre 1987

b)Au niveau du train de mesures annoncées qui ne fait que reprendre, élargir parfois et renforcer dans certains cas les mesures et projets envisagés déjà par le XI plan de développement 2007-2011

c) En fin, et c’est l’essentiel, la logique de continuité apparaît au niveau de la démarche retenue pour  » stimuler l’investissement et impulser l’emploi » et qui consiste toujours à compter sur le secteur privé et à confier à ce dernier aussi bien le destin des régions défavorisées que l’avenir du développement national, et ce en accordant à chaque fois au secteur privé plus d’avantages et de faveurs sur le plan fiscal et financier et en aménageant et améliorant les conditions favorables à l’initiative privée. Dans cette perspective, il a été décidé de « réduire de 75% la taxe en vigueur en matière d’exploitation des carrières de pierre dépendant des biens de l’Etat », « d’inclure toutes les délégations du gouvernorat de Gafsa dans la liste des zones prioritaires de développement régional, ce qui leur a permis ainsi d’obtenir le maximum d’avantages, y compris la prime à l’investissement qui s’élève à 30% du coût du projet pour les nouveaux prometteurs… et d’inscrire plusieurs délégations sur la liste des régions bénéficiaires des encouragements accordés au tourisme saharien ». D’autres mesures concernent « la mise en place d’un complexe industriel et technologique intégré dans chacune des délégations du bassin minier sur une superficie de 25 hectares pour chaque complexe … » et  d’allouer 300millions de dinars au fonds de réorientation et de développement des centre miniers (FRDCM) et à la CPG pour leur permettre de participer au capital des sociétés qui seront créées ». Malgré l’importance de certaines mesures telles que la création d’un ensemble de complexe industriel et technologique, il faut noter que celles ci ne seront pertinentes et efficaces que si elles suscitent l’intérêt du secteur privé et entraînent de la part de ce dernier la création de nouveaux projets. Or rien ne garanti que ces mesures vont entraîner automatiquement l’émergence de plus d’initiatives privés. Bien au contraire l’expérience des huit dernières années montre au niveau national que malgré les multiples avantages accordés, les nombreuses zones industrielles et pôles technologiques crées et les larges facilités de financement prévues, le secteur privé Tunisien a manifesté jusqu’ici un comportement de désarroi et de manque d’agressivité face aux nouvelles contraintes de la mondialisation. Ceci est clairement indiqué par la faiblesse du taux d’investissement privé local qui est resté en deçà des attentes du coût des sacrifices et des efforts consentis par la collectivité nationale, des objectifs fixés et des niveaux atteints par des pays voisins et lointains proches du niveau de développement de la Tunisie. En troisième lieu, les mesures annoncées n’ont pas pris en considération le nouveau contexte caractérisé par la libéralisation de l’économie et son insertion internationale accrue et qui a entraîné l’émergence, tant d’une nouvelle logique dominante qui est celle de la compétitivité que d’une nouvelle priorité accordée à l’exportation qui ont influencé considérablement la répartition géographique des activités économiques. En effet, les défis de la compétitivité et la bataille pour accroître les exportations et améliorer la part de la Tunisie sur les marchés extérieurs ont entraîné de la part du secteur privé local et étranger une recherche effrénée de compression de coûts, d’amélioration de la productivité du travail et de mobilisation des économies externes. Ces nouvelles exigences et pratiques font que le phénomène de la localisation des projets économiques sur le littoral ne cesse de se renforcer et avec lui les inégalités régionales et l’accroissement de nombre de régions en difficulté. C’est ainsi que depuis le début de l’an 2002 sept gouvernorats (Beja, le Kef, Séliana, Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa) enregistrent une baisse de leur population. Les mutations en cours et l’expérience concernant le comportement du secteur privé devraient amener les autorités à redéfinir sa politique régionale et ses choix économiques. Au lieu de cela l’Etat continue à confier le destin du développement au secteur privé et s’acharne à organiser son désengagement, à respecter le principe libéral de la neutralité de l’Etat, à renoncer à l’adoption d’une politique industrielle (nécessaire pour améliorer la visibilité du secteur privé et créer une synergie entre public/privé) et à abandonner la politique de compensation des intrants agricoles.

     En quatrième lieu, les mesures annoncées ne prennent pas en considération le déséquilibre intra régional et le fait que la partie la plus pauvre et la plus sinistrée du gouvernorat de Gafsa se trouve en fait dans la partie agricole et rurale comparativement à la partie minière. En effet l’essentiel des mesures concerne le bassin minier avec l’annonce de la création d’une cimenterie et d’une usine de production de triacide de phosphate supérieur, d’un deuxième projet de développement agricole intégré, de la mise en place d’un complexe industriel et technologique intégré dans chacune des délégations du bassin minier, la création d’un complexe omnisport à Métlaoui,  l’agrandissement du gradin du complexe sportif de Gafsa, le gazonnage du stade de Rédayef, le regazonnage et l’électrification du stade de Métlaoui, le renforcement du tourisme à Métlaoui etc… Pour la partie nord du gouvernorat de Gafsa, il a été simplement prévu « de réaliser une étude concernant le projet de développement agricole intégré au profit de 28 zones rurales dont la population totale est d’environ 168000 citoyens »

         En cinquième lieu, les mesures décidées ne prennent pas en considération les spécificités d’une région qui est victime d’une véritable catastrophe écologique (qui affecte le sol, l’eau, l’air, les animaux et l’homme), qui souffre d’un manque d’eau malgré son potentiel agricole et qui traîne des problèmes relatifs à l’assainissement foncier qui handicape son développement économique. Dans les mesures annoncées rien n’est prévu concernant le traitement du problème de la pollution et de la situation foncière. Dans le domaine de l’eau il est prévu de » réaliser 9 puits exploratoires et trois puits de sondage ouverts, d’équiper 4 puits et d’électrifier 40 puits de surface ». Or étant donné l’état de la nappe phréatique et des réserves régionales en eau, le développement agricole régional de la région nécessite un important apport additionnel provenant d’autres régions (désalinisation de l’eau de mer à Gabes, acheminement d’eau de barrages situés en dehors de la région) et une meilleure utilisation et affectation de l’eau disponible entre usage industriel et usage agricole.

   En sixième lieu, les mesures annoncées sont en décalage avec les besoins urgents de la région dans la mesure où le nombre des emplois qui sera généré par les projets retenus (lorsqu’ils entrent en activité dans quelques mois pour certains et quelques années pour d’autres) est largement en deçà de l’ampleur du chômage et de sa structure  (importance du chômage féminin et des chômeurs diplômés) que ce soit dans le bassin minier ou dans l’ensemble du gouvernorat de Gafsa. De sorte que ces projets à court terme ne peuvent pas fournir une réponse aux urgences sociales qui ont représenté les causes immédiates du mouvement populaire de contestation.

     En septième lieu les mesures annoncées révèlent un manque de ciblage, une absence de priorité et de cohérence qui souligne comme on l’a relevé plus haut  l’absence de diagnostic, l’improvisation, et la non prise en compte de la spécificité de la région comme l’indiquent les mesures consistant à gazonner et regazonner des stades, à développer le tourisme, à créer des villages d’artisanat, à créer des complexes omnisports et de centres de loisirs pour des jeunes en chômage dont la priorité est de trouver un emploi et une source de revenu. Tout s’est passé comme si les différents départements ministériels ont été sollicités à la veille d’un discours présidentiel pour proposer chacun de son coté un certain nombre d’actions et de projets à réaliser principalement dans le bassin minier.

Enfin et en huitième lieu, les mesures décidées laissent apparaître un déséquilibre entre les différentes actions envisagées. En particulier les actions envisagées dans le domaine des infrastructures sont en deçà du retard enregistré et des besoins exprimés par cette région particulièrement dans le domaine de la santé, du transport par chemin de fer, de l’eau potable (les citoyens du bassin minier se plaignent de la mauvaise qualité de l’eau distribuée par la SONEDE et sont obligés d’acheter une eau de meilleure qualité provenant de la délégation du Sned), les problèmes relatifs aux constructions endommagées par les explosions provoqués par l’exploitation minière, la pollution qui détériore les conditions de vie et les possibilités de développement de la région.

   Au total, les mesures annoncées ne semblent répondre ni aux urgences sociales (en particulier la lutte contre le chômage), ni aux exigences d’un développement régional durable. La situation actuelle de la région de Gafsa et l’augmentation du nombre  des régions en difficulté (nombre, jamais enregistré, depuis 1956) exigent une nouvelle réflexion sur le développement régional qui devrait amener à repenser le rôle des différents acteurs et institutions ainsi que la question de la décentralisation et de la gouvernance.                                                                                            


 

Le parti « Tunisie Verte »

Communiqué de presse

 

 Suite à une invitation du parti vert europeén, notre coordinateur national a participé au dernier congrès des verts européens à Paris du 9 au 12 Octobre 2008 (réunis à Montreuil dont le maire est Dominique Voynet sénatrice vert). Il a été reçu en tête à tête par Monsieur Juan Behrend secrétaire général du parti vert européen avant le début du congrès et a participé aux débats : 1)      la politique de l’Union Européenne : entre droits de l’Homme et cycnisme économique. 2)      Paquet énergie/changement climatique : état des lieux en présence de Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’Etat à l’écologie en France. 3)      Sécurité alimentaire et OGM. 4)      Table ronde : la première crise socio-écologique du capitalisme. 5)      Plusieurs autres ateliers et débats. Par ailleurs, le coordinateur national du parti « Tunisie Verte » a rencontré plusieurs personnalités et dirigeants écolos, européens et africains dont Mme Wangari Mathai, prix nobel de l’environnement et ministre de l’environnement au Kenya qui a exprimé son soutien indefectible au parti « Tunisie Verte », Mr Daniel cohn Bendit président du groupe des verts au parlement européen, Mme Hélène Flautre vice-présidente du groupe vert au parlement européen, Au cours de ces rencontres, il a expliqué à ces personnalités et amis la situation des verts en Tunisie,le hold-up politique du 3 Mars 2006 ainsi que la lutte des jeunes diplômés chômeurs et leurs familles dans le bassin minier de Gafsa. Tous les participants au congrès, les dirigeants des partis verts ont exprimé leur soutien indefectible à notre parti et à la lutte des citoyens du bassin minier de Gafsa et ont demandé la libération de tous les  détenus politiques et l’arrêt des poursuites judiciaires. Pendant son séjour à Paris, le coordinateur national a été invité au meeting de « Tunisie Verte » organisé par l’association des Tunisiens en France présidée par Mr Lakhdar Lala et ce le Jeudi 16/10/2008 à 19 Heures. Le coordinateur national a répondu à toutes les questions posées par les assistants à savoir : 1)      Création du parti « Tunisie Verte » 2)      Hold-up du 3 Mars 2006 3)      Rapport avec les autorités et leur refus de reconnaître le parti « Tunisie Verte » 4)      La composition du bureau politique de « Tunisie Verte » et ses activités. En ce qui concerne l’échéance électorale de 2009, le coordinateur national a précisé : 1)      que le parti « Tunisie Verte » n’est pas intéressé par l’élection présidentielle. 2)      Que le parti « Tunisie Verte » oeuvre pour créer un pôle démocratique de gauche sur la base d’un programme de gauche et environnemental. 3)      Le parti « Tunisie Verte » présentera des candidats aux élections législatives 2009 si le pouvoir lui permettra de présenter des listes à couleur unique. 4)      Que l’année 2009 soit l’année de  la libération de tous les détenus politiques et l’instauration d’une véritable démocratie. D’autre part, le coordinateur national a rencontré le président de l’union des travailleurs immigrés tunisiens en France (UTIT), Mr Fethi Tlili qui a exprimé son soutien au parti « Tunisie Verte » pour sa légalisation. Une réunion a eu lieu au siège du parti vert français, le Mardi 14/10/2008 en présence de Mr Patrick Farbiaz et un communiqué commun parti vert français- Tunisie Verte sera publié incessemment.   Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Greens ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : 00.216.98.510.596 Fax : 00.216.71.750.907


TOUMI MANSOURI ARRETE
 
BONJOUR L’Ingénieur Mansouri a été enlevé par les autorités policières de la maison de sa belle mère a Sousse alors qu’il était malade sur son lit et sa santé est en danger (les années de prison ont gardées beaucoup de séquelles) . Les autorités n’ont voulu donner aucune information sur les raisons de son arrestation et ni le lieu ou se trouve. (Source : mail reçu le 23 octobre 2008)  


Blocage du blog Journaliste Tunisien

 
Chers amis C’est avec regret que je vous annonce que mon blog « Journaliste Tunisien » vient d’être bloqué par la cyber police, suite à la publication du classement de RSF sur la liberté de la presse dans le monde pour l’année 2008. Je dénonce cet acte mafieux qui fait honte à l’Etat et à la République.. Je vous prie de trouver en attachement le document objet de la censure. Vive la République Zied El-Heni (Source: Blog «Journaliste Tunisien » de Zied El Hani, le 23 octobre 2008) Lien:http://journaliste-tunisien.blogspot.com/2008/10/rsf-classement-mondial-de-la-libert-de.html

 
 

Avertissement à 3mmar 404 et ses commanditaires

Chers compatriotes mafieux Vous avez osé vous attaquer à mon Blog et le censurer.. Malheureusement pour vous, votre temps est révolu.. Moi journaliste et citoyen ordinaire qui aspire à vivre dans Etat de droit, et non dans état voyou comme vous voulez le perpétuer, je vous défie.. Attaquer vous à moi encore une fois, et vous verrez ma réplique qui n’épargnera personne de votre bande de voyous.. vous vous mordrez les doigts.. Cela n’empêche que votre agression actuelle ne passera pas sans réponse.. Vive la République..

Zied El-Heni
(Source: Blog : « Journaliste Tunisien », nouvelle adresse : http://journaliste-tunisien-2.blogspot.com de Zied El Hani, le 23 octobre 2008) Lien:http://journaliste-tunisien-2.blogspot.com/2008/10/avertissement-3mmar-404-et-ses.html


Asile politique à Tunisien au Danemark: Tunis conteste les raisons

 
AFP, le 22 octobre 2008 à 22h38
TUNIS, 22 oct 2008 (AFP) – Les autorités tunisiennes ont contesté mercredi le risque de torture ayant motivé l’octroi de l’asile politique au Danemark à un Tunisien soupçonné d’avoir projeté d’assassiner le dessinateur danois d’une caricature de Mahomet. Les raisons évoquées « sont infondées et totalement aux antipodes des réalités tunisiennes », a-t-on affirmé de source officielle à Tunis. « Si les instances danoises sont souveraines quant à l’appréciation des suites à donner aux demandes d’asile qui leur sont soumises, il est toutefois nécessaire que de telles décisions ne soient pas fondées sur des déclarations mensongères » a-t-on ajouté. Le droit d’asile obtenu par le Tunisien détenu sans procès depuis le 12 février en attente d’une expulsion du Danemark vers la Tunisie, a été annoncé mardi par le cabinet de son avocat. Sa demande d’asile a été acceptée par la commission de recours des réfugiés, Flytninge-Naevnet, qui a estimé qu’il « risque d’être torturé en Tunisie s’il est expulsé et qu’il n’y pas de raison de le maintenir en détention », avait indiqué à l’AFP Kirsten Houmann, secrétaire de Me Gunnar Homann. La décision de la commission « ne peut être appelée » par le gouvernement qui a décidé précédemment de son expulsion par voie administrative suite à une recommandation des services de renseignement de la police (PET) pour lesquels ce Tunisien et un compatriote complice, représentaient une menace pour la sécurité de l’Etat. « Tous les prévenus bénéficient, en Tunisie, de toutes les garanties d’un procès équitable » et la loi « garantit l’intégrité physique et morale des détenus », a ajouté la source officielle, citant l’inspection « régulière des prisons » et des visites périodiques du Comité international de la croix rouge. Le Tunisien âgé de 36 ans bénéficiera d’un « statut d’un séjour toléré » qui ne lui permet pas de travailler, ni de recevoir des allocations d’assistance, et l’oblige au contrôle régulier à la police. Son complice de 26 ans a quitté le Danemark en août, selon la police. Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir projeté d’assassiner Kurt Westergaard, l’auteur de l’un des douze dessins controversés du prophète publiés le 30 septembre 2005 par le quotidien Jyllands-Posten. AFP

Danemark/caricatures : remous autour du droit d’asile à un Tunisien expulsé

 AFP: 23.10.08 | 17h46 La ministre danoise de l’immigration a critiqué indirectement jeudi l’octroi du droit d’asile à un Tunisien soupçonné avec un compatriote d’avoir projeté d’assassiner un dessinateur danois d’une des caricatures de Mahomet, malgré une décision d’expulsion du gouvernement. « Il est clairement indéfendable » que des personnes expulsées ne puissent pas être renvoyées dans leur pays après des actes criminels graves », a déclaré à la presse la ministre aux Réfugiés, immigrés et à l’intégration, Birthe Roenn Hornbech, à l’issue d’une réunion du groupe parlementaire du parti libéral au pouvoir. Détenu sans procès depuis le 12 février en attente d’une expulsion du Danemark vers la Tunisie, l’homme a présenté au printemps une demande d’asile politique, acceptée mardi par la commission de recours des réfugiés. Le Tunisien, âgé de 36 ans, dont l’identité n’a pas été révélée, a bénéficié d’un statut dit de +séjour toléré+ selon la commission, estimant qu’il « risquait d’être torturé en Tunisie, s’il était expulsé ». Son complice présumé, âgé de 26 ans et arrêté avec lui, a choisi en août de quitter le Danemark vers une destination inconnue, refusant de rester en prison sans jugement. Le gouvernement, qui ne peut pas faire appel de la décision de la commission, a donné précédemment son feu vert à l’expulsion des deux Tunisiens par voie administrative après recommandation des services de renseignement de la police (PET) qui estimaient que les deux hommes représentaient une menace pour la sécurité de l’Etat. La ministre a demandé à un groupe de travail, mis en place par le gouvernement, d' »accélérer » l’examen des expulsions administratives et de « sonder immédiatement les possibilités d’y inclure des assurances dites diplomatiques afin de pouvoir expulser des personnes bénéficiant d’un statut de séjour toléré ». Les pays d’origine des expulsés devraient garantir qu’ils ne seraient pas torturés, exécutés ou persécutés à leur retour. « Je souhaite également que le groupe de travail étudie le plus rapidement possible la possibilité de rendre plus sévères les conditions de vie des personnes en séjour toléré vivant au Danemark en attendant leur expulsion », a-t-elle ajouté. La ministre a indiqué par ailleurs à la radio-télévision publique, qu’elle envisageait de soulever avec d’autres Etats membres de l’UE la question du « statut de séjour toléré ». Elle estime « très frustrant et insatisfaisant » que le Danemark abrite actuellement 18 personnes « en séjour toléré ». Une des possibilités serait de créer « des camps de réfugiés sûrs où les personnes indésirables pourraient y séjourner en sécurité », selon Mme Hornbech. « Car nous ne pouvons renvoyer des gens à la torture et la persécution », le Danemark se devant de respecter les conventions internationales, a-t-elle dit. Le statut d’un séjour toléré signifie que le bénéficiaire ne peut travailler, ni recevoir des allocations d’assistance publique. Il doit en outre se présenter régulièrement à la police à des fins de contrôle.


Lointain bruit de bottes à Tunis

22 octobre à 16h05 Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, 72 printemps au compteur, brigue un cinquième mandat pour la présidentielle de 2009. Comme pour les précédents scrutins, il a bien sûr toutes les chances de l’emporter grâce à des scores à la soviétique. Pourtant, il se murmure dans les salons cossus de Tunis que si le président est connecté en permanence à internet, il n’en est pas moins déconnecté de la réalité de son pays. Bref, qu’il vit dans une tour d’ivoire, mis sous cloche par sa vénéneuse épouse, Leïla. Voilà en tout cas qui ne déplaît pas à deux acteurs de l’ombre du sérail. Tout d’abord Moncef El Materi, qui a tenté dans le passé de renverser le président Bourguiba, et verrait bien son fils Sakher El Materi, alias Monsieur Gendre s’installer à Carthage. Idem pour l’un des hommes forts du régime, le général Seriati qui contrôle les services de sécurité et dont on peut se demander s’il ne commence pas à sérieusement nourrir des ambitions pour son propre rejeton, Mourad. Ce dernier vient en effet de connaître une ascension fulgurante au sein de la Garde nationale. Du coup, certains commencent à s’inquiéter qu’il ne se mette à jouer à terme les Habib Ammar, du nom du général qui a commandé cette fameuse Garde nationale de janvier 1984 à novembre 1987. Et qui a eu un rôle clé dans le coup d’Etat du 7 novembre 1987 qui a porté Ben Ali au pouvoir… De toutes les façons, ce n’est pas l’actuel ministre de l’Intérieur, le servile Rafik Belhaj Kacem, qui verrait venir quoi que ce soit : mis sous tutelle par le général Seriati, il a la fâcheuse tendance de découvrir les évènements à postériori.
La Princesse Enchantée
(Source : le blog « CHAKCHOUKA TUNISIENNE, UN BLOG PARFUMÉ AU JASMIN » hébergé par « Bakchich » (Hebdomadaire satirique – France), le 22 octobre 2008)  

 

La Guantanamera des détenus tunisiens par les Etats-Unis

 
Les Etats-Unis serait en train de négocier avec les autorités Tunisiennes des «  Garanties diplomatiques » en vu du transfert des dix Tunisiens prisonniers de Guantanamo que la justice militaire américaine n’a retenu aucune charge contre eux et dont la libération a été retardé à cause du risque de torture qu’il peuvent subir s’il sont renvoyé en Tunisie, leur pays d’origine. Une juge fédérale américaine a bloqué, il y a un an, le transfert d’un détenu tunisien de Guantanamo vers la Tunisie, décidé par le département de la Défense, arguant qu’il risquait d’y être soumis à la torture. Ce jugement constitue une première dans le traitement des prisonniers soupçonnés d’actes terroristes détenus par les Etats-Unis. La décision de la juge Gladys Kessler ne connaît aucun précédent en tant qu’intervention directe dans le sort d’un prisonnier de Guantanamo, selon Human Rights Watch et l’avocat du prisonnier tunisien. Selon la juge Kessler, Mohammed Abdul Rahman a été condamné par contumace en Tunisie à 20 ans de prison et pourrait faire face à des actes de torture s’il était rapatrié. L’expérience des deux premiers prisonniers tunisiens transféré par les autorités américaines chez eux et remis aux autorités tunisiennes le 18 juin 2007, n’été pas étrangère à cette décision. Ce qui leur est arrivé constitue « une nouvelle démonstration que les États-Unis ne peuvent se fier aux ‘assurances diplomatiques’ pour faire abstraction d’une crainte légitime de torture ou de mauvais traitements ». avait dénoncé Human Rights Watch dans un rapport détaillé sur les exactions et le mauvais traitement qui leur été réservé depuis leur arrivé en Tunisie pour se trouver en fin condamnés à de lourdes peines de prisons qu’ils sont en train de passer. Abdallah Hajji Ben Omar, a été condamné le 14 novembre 2007 à sept ans de prison par un tribunal militaire pour adhésion à une organisation terroriste alors que Lotfi Lagha, a été condamné en janvier 2008 par la cour d’appel à trois ans de prison ferme pour association de malfaiteurs projetant des agressions contre des personnes et des biens dans le cadre d’un projet terroriste. Aujourd’hui, dix autres détenus tunisiens se trouvent encore à Guantanamo, dont huit au moins ont été condamnés par défaut en Tunisie pour des délits. Il s’agit de : Adel Hkimi, Hichem Sliti, Lotfi Ben Ali, Riadh Nasri, Ridha Yazidi, Salah Sassi, Hedi Hammami, Adel Ouerghui, Adel Ben Mabrouk et Rafik Hammami Washington refuse la libération de ces détenus sur le sol américain, comme l’ordonne un juge fédéral et ne peut les refouler vers leur pays d’origine en vertu du principe de non refoulement instauré par cette décision de justice. Déclarés « libérables » ces prisonniers vivent encore en isolement. Cette problématique concerne une cinquantaine de détenus de Guantanamo. Hormis les prisonniers tunisiens, des Chinois, des Algériens, des Irakiens, des Libyens, des Russes, des Somaliens, des Syriens et des Ouzbeks sont dans la même situation. Aucune charge ne pèse contre eux, le Pentagone leur a retiré l’étiquette de « combattants ennemis » qui prévaut dans les geôles de l’île cubaine. Certains y sont enfermés depuis sept ans. Cette situation est largement ironique. L’administration Bush garde ces hommes par crainte de mauvais traitements alors qu’elle a elle-même déplacé des gens pour qu’ils soient interrogés – donc torturés – à l’étranger et qu’elle les torture elle-même à Guantanamo. (Source: le blog “Tunisia watch” de Mokhtar Yahyaoui, le 23 octobre 2008) Lien: http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/10/23/la-guantanamera-des-detenus-tunisiens-par-les-etats-unis.html


 

Militante des droits humains, Radhia Nasraoui témoigne  «Le pays stable se lézarde»

 
Pour l’avocate, le régime de Ben Ali fait face à une crise sérieuse avec le mouvement social dans le bassin de Gafsa.
L’infatigable avocate des droits humains tunisienne Radhia Nasraoui était en nos murs ces derniers jours. L’occasion, pour elle, d’évoquer avec Le Soir une situation dont elle regrette le manque flagrant de publicité. Morceaux choisis. Vous vous êtes impliquée dans les «événements du bassin de Gafsa», des troubles sociaux qui durent depuis janvier dans le sud-ouest de la Tunisie… Ce qui s’est passé là-bas montre que cela va de mal en pis. Maintenant, «ils» osent tirer sur la foule (un mort) et cela n’a même pas attiré l’attention des chaînes de télévision françaises! Cela s’est passé le 6 juin à Redayef. Sans susciter d’enquête. Alors qu’une pierre lancée en direction d’un policier déchaîne une vague d’arrestations. Dans le cas du bassin minier de Gafsa, on compte quelque deux cents arrestations. Les chefs du mouvement de protestation sociale ont été torturés dès avril; j’ai personnellement vu des traces de torture et fait des photos.
Vous parlez d’acharnement… Une militante des droits de l’homme, Zakia Dhifaoui, a par exemple été condamnée à de la prison ferme pour s’être trouvée au milieu d’une manifestation de femmes (8 mois réduits à 4,5 en appel). Le chef de la sécurité l’a menacée de viol et elle a dû signer un procès-verbal bidon. Le tribunal a refusé d’acter ses dires, ce qui prouve une fois de plus que les magistrats protègent les tortionnaires. Dans les cas les plus flagrants de torture, ils refusent les expertises médicales. La torture est prohibée par les textes légaux tunisiens, mais ceux-ci n’existent que pour conforter une belle image contraire à la réalité.
En quoi les événements de Gafsa seraient-ils importants? Il y a déjà eu précédemment des mouvements de grève à travers la Tunisie, mais celui-ci est le plus important. Il démontre que la réputation de pays stable en plein essor économique se lézarde. Et il ne s’agit pas ici d’islamistes qu’on réprime: on parle de gens poussés par la misère et qui n’ont rien à perdre! La région est riche en phosphate mais la population n’en profite pas, à l’exception des proches du pouvoir. L’étincelle a été, le 5janvier, un recrutement après un concours d’embauche que les gens ont estimé falsifié, favorisant des pistonnés. Ça a été le tollé car le chômage est massif. Comment a réagi le régime? Après la répression, celui-ci s’est révélé très nerveux, tentant d’empêcher tout témoignage. En atteste ce qui est arrivé un journaliste de la petite chaîne par satellite Al Hiwar Attounsi qui avait réussi à diffuser des images de là-bas: il vit désormais dans la clandestinité car il est poursuivi pour avoir fait son métier d’informer. On dit que le président Ben Ali a renoncé à aller à Gafsa en raison du mécontentement de la population, laquelle a d’ailleurs chassé des hommes politiques dépêchés de Tunis.
Tunis, où la situation politique reste figée depuis vingt ans… On aurait pu espérer qu’avec des élections présidentielles en 2009, un certain assouplissement serait perceptible. Mais non, au contraire, les libertés restent plus que jamais traquées. Des partis légaux et des associations de la société civile se retrouvent dans l’incapacité physique de se réunir. Le but est de démobiliser et de décourager. Mon propre cabinet d’avocat a été plusieurs fois encerclé et ma clientèle intimidée.
En 2005, pourtant, le collectif dit du 18 octobre a réuni diverses sensibilités de l’opposition après une grève de la faim… C’est pourquoi, ces militants ne peuvent plus se réunir. Ils font peur au pouvoir car ils représentent en effet des tendances très variées, de gauche, nationaliste, libérale, islamiste, etc. Et ils sont arrivés à sortir des textes communs affirmant par exemple la nécessité de préserver les acquis des femmes ou la liberté de conscience. Cela ne fait pas les affaires du régime. Ben Ali ne veut pas de débat. Vous savez, si les Tunisiens jouissaient de la liberté de choisir, il ne resterait pas au pouvoir. Les Tunisiens savent qu’il ne demeure là où il est que par la force, la torture et l’emprisonnement. Même des policiers de base nous disent leur embarras. C’est le ras-le-bol car trop c’est trop.
Mais le régime tient… Avec ses méthodes. Avec l’appui de l’Europe et d’abord de la France. Et dans le silence des médias européens peut-être dissuadés par le sort funeste d’un journaliste français sauvagement agressé en plein Tunis en octobre 2005. BAUDOUIN LOOS (Source : « Le Soir » (Quotidien – Bruxelles), le 22 octobre 2008)  


Est-ce un crime de témoigner et de relater une vérité historique ?

 
 Abdo Maalaoui Montréal / Canada Ce que Mme Mhiri a caché sur l’assassinat de son mari feu Taieb Mhiri, l’ex-bras droit de Bourguiba et les autres assassinats ? Une autre petite tempête a secoué la petite aristocratie tunisoise. J’étais associé à son beau fils feu Mounir Farhat, le mari de sa grande fille Najoua Mhiri. En 1986 moi et son mari avons décidé de retourner en Tunisie, nous avons crée une société de montage de micro-ordinateurs. Je vais souvent avec Mounir à la maison de Mme Mhiri et j’ai eu plusieurs discussions avec elle, surtout sur l’histoire de la Tunisie depuis l’indépendance. Mme Mhiri a vécu au quotidien cette histoire, elle était dans les coulisses du pouvoir central, c’est elle qui avait préparé le mariage de Wassila et Bourguiba, elle m’avait introduit à Bourguiba Jr et Si Chadly Zouiten et autres personnalités tunisoises qui m’ont confirmé ce qu’elle disait. J’étais jeune industriel de retour du Canada, j’étais assoiffé et curieux de connaitre les personnalités et l’histoire de mon pays la Tunisie. Mme Mhiri a vécu au sein des intrigues du pouvoir Bourguibien  y inclus le Congrès mouvementé de Bizerte, le coup d’État raté du groupe El Matri dont mon propre père faisait partie indirectement comme ex-falag avec le Caid Mahjoub Ben Ali…  Mme Mhiri m’a raconté à maintes reprises les détails de l’assassinat de son mari comme elle m’avait raconté les autres assassinats… Pour préserver sa sécurité et rester proche du pouvoir, elle était obligé de jouer à la confidente de plusieurs grands bonnets du pouvoir politique tunisien. Je pense qu’il est temps que les historiens et journalistes tunisiens aillent voir cette dame, c’est une vraie base de donnée historique… Pourquoi Aicha Mhiri a attendu plus de 20 ans pour mettre sur le tapis l’histoire de son père Si Mhiri ? Pourquoi on ne donnera pas l’immunité à Mme Mhiri pour qu’elle puisse nous raconter toute vérité sur l’histoire de la Tunisie de l’indépendance jusqu’à 1965 ? Par respect à Najoua, Aicha et surtout pour la sécurité de Mme Mhiri, je ne veux pas étaler plusieurs histoires sordides qu’elle m’avait raconté en plusieurs occasions. Mme Mhiri était personnellement  témoin, en plus son mari Si Mhiri lui  racontait presque tout, de vive voix !  …. Je lui ai demandé en 1987 de publier un livre mais elle avait très peur, elle savait ce que les hommes de main de Bourguiba étaient capables de faire ? Même chose pour l’histoire de la famille du Bey, allez demander Mme Farhat une des filles du Bey et belle mère de Najoua Mhiri : cette famille a vécu comme la famille d’Oufkir du Maroc, mais personne n’en parle ?   Courriel : maalaoui@yahoo.com


A CONTRE COURANT :

Chokri Hamrouni sans langue de bois

 
Par Sami Ben Abdallah www.samibenabdallah.com
Est-il « un  membre fondateur » du CPR ? ou  « le Co-fondateur »  du CPR ? Pourquoi a-t-il décidé de démissionner du CPR ? Quel rôle jouait-il dans ce parti ? Pourquoi a-t-il «changé » de discours politique ? Est-ce le constat d’un échec d’une stratégie politique  fondée sur « le discours » ? Ou s’agit-il, d’une décision motivée par  d’autres considérations ? Pourquoi Chori Hamrouni est-il parti de la Tunisie au début des années 90 et pourquoi est-il revenu récemment ? Quel regard porte-t-il sur ces 17 ans d’auto- exil ? a-t-il commis des fautes politiques ?  Le «discours incendiaire » est-il un critère pour être un bon opposant ? Le discours modéré est-il l’apanage des «mauvais opposants » ? c’est quoi  être un opposant ? C’est quoi la politique ?
Chokri Hamrouni ?
 
Moi, je n’aimais pas le style politique de son parti le Congrès Pour la République (CPR, non reconnu par le pouvoir). Comme tout arabe, j’ai gardé un très mauvais souvenir de ce style politique qui caractérisait par exemple, le régime irakien et le ministre Sahhaf. Car comme tout arabe, j’ai cru en ce discours politique jusqu’à la chute de Bagdad (j’ai pensé que les forces irakiennes ont tendu un piège aux américains) avant de me rendre à l’évidence : tout ce discours Irakien « des ouloujs qui vont échouer sur les murs de Bagdad »  est de la connerie ! l’épisode le plus tragi-comique fut l’arrestation de Saddam Hussein. Beaucoup d’arabes ont pensé que ce n’était pas le « vrai ». Il est vrai que les guerriers d’avant préféraient se donner la mort plutôt que de se rendre… les militaires gardaient toujours une balle dans leurs pistolets. Ils se la tiraient dans la tête en cas d’échec. mais ce Saddam, ce régime irakien, tous ces discours incendiaires… tout cela était des « conneries ».  Depuis, je me méfie des discours des extrêmes. Que quelqu’un tient un discours «radical » et l’assume concrètement, cela mérite du respect au moins pour sa cohérence. Mais Quand je me rappelle le discours radical de l’extrême gauche ou de l’extrême droite, dont les partisans se font recruter plus tard par des services de sécurité…
 
Je n’aimais pas non plus chez Chokri Hamrouni son coté «trop diplomatique ». Pour moi, c’était de la langue de bois. Et à force de fréquenter des dissidents tunisiens habitués au culte du secret (ceux qui passent leurs vies à vous dire : « il ne faut pas dire cela, ce n’est pas le moment ») et de comparer avec le discours politiquo-médiatique français, où tout est dit, y compris même le contenu des conseils ministériels, j’ai  trouvé que ce qui nous manquait en Tunisie, c’est la franchise : dire tout, qu’importe de faire des erreurs, c’est le temps qui distinguera le mauvais du bien et c’est avec le temps que nous apprendrons.
 
En dépit de toute cette distance politique et génerationnelle, j’ai appris à respecter « Chokri Hamrouni ».Vivre en France ou s’intéresser à la politique n’est pas une chose facile ! A commencer par les services de sécurité étrangers qui profitent  de votre situation administrative pour vous faire un chantage : « les papiers », « une licence pour une petite boutique de vente de journaux par exemple ou fermer les yeux sur les immigrés qui travaillent au noir dans les boulangeries ou les boucheries halal…pour des salaires de misère » ou « l’autorisation d’ouverture d’écoles islamiques » en échange  de «collaboration » … et il y en a ceux qui craquent. Des Tunisiens qui ont craqué ou « qui ont voulu craquer »…ça existe. Vivre en France est difficile aussi, car il y a toutes ces complexités administratives pour obtenir le statut de réfugié ou la nationalité  étrangère. Et, il y en a,  ceux qui ont découvert le courage ou l’audace après avoir obtenu une autre nationalité.   Selon Chokri Hamrouni
 
Pour Chokri Hamrouni, j’ai appris de ce dernier- «que jusqu’à 2000, il  s’occupait de démarches administratives d’exilés politiques tunisiens alors que lui-même était victime de tracasseries administratives ». «  Mais tu connais des politiques, des journalistes français et tu  faisais un doctorat…pourquoi n’as-tu pas demandé leur intervention ? » lui avais-je demandé un jour. «car je tiens à ma dignité » m’a-t-il répondu.
 
Chokri Hamrouni m’avait dit, «qu’il a aidé des dizaines d’étudiants tunisiens à s’inscrire dans des universités françaises et à obtenir des bourses pour certains…». Pour avoir connu par le passé, l’ancien  président de l’UGET France et voulu aider son association, j’ai vu de mes propres yeux tout le temps perdu à  compléter les dossiers d’inscription d’étudiants (à rédiger une lettre de motivation par-ci, un CV par-là) à passer des après midi à négocier avec le syndicat français l’UNEF l’admission d’étudiants tunisiens. Un sale boulot pour lequel personne ne vous paye et où vous payer le prix cash de votre vie privée ou professionnelle. Enfin, selon Chokri Hamrouni, « c’est lui qui se tapait le sale boulot de d’organisation et de communication au sein de son parti ». La réunion d’Aix la baume qui serait organisée par Chokri Hamrouni en est un exemple.
 
Politiquement, son style m’était antipathique, mais ayant appris ces faits, je ne pouvais que respecter la personne. Vous pouvez récuser le discours politique de quelqu’un, mais respecter sa personne. Pourquoi ? car à force de connaître le microcosme politique, je peux faire la différence. Il y a ceux qui ne payeront, même pas, le prix d’une communication téléphonique de leur poche. Ils ne sont pas des « militants » de droits de l’homme !ils sont des « fonctionnaires » de droits de l’Homme. Tout ce qu’ils font est subventionné par des ONG occidentales, du voyage, au communiqué ( mis à part les cas où d’autres leur rédige les dits communiqués) et jusqu’au paquet de cigarettes consommé pour rédiger un communiqué ! ceux là, vous les trouverez dans les  journaux à discourir sur la dissidence, à s’inventer des cvs et à faire de la surenchère oppositionnelle sur votre dos. Il n y a pas de mal à gagner des « subventions » ! mais il faut le dire. Il faut la transparence !
 
Certains même sont des « investisseurs », quelques « bousculades », quelques « agressions verbales » ou quelques « semaines » de prison  dans le quartier VIP  en Tunisie … enfin !
 
Et au microcosme, il y a ceux qui payent de leurs vies et de leurs poches sans compter. Le monde de la dissidence est injuste. Ceux-là,  sont jetés aux oubliettes. En France, j’en ai connu par le passé des  militants de ce genre. C’est difficile de militer en Tunisie car le monde de la dissidence est injuste et le système de valeurs qui le sous-tend est plein d’hypocrisie. L’histoire de notre pays est injuste ! Mais ces personnes aussi ne sont pas exemptes de toutes critiques ! car elles ont couverts en partie ce système injuste.
 
 
J’ai revu Chokri Hamrouni au lendemain de la grève du 18 octobre 2005. Il m’a paru en phase d’interrogation sur ses choix politiques. Il pensait rentrer, mais l’arrestation puis l’emprisonnement de Mohamed Abbou a tout remis en question. Par le passé, Chokri Hamrouni n’avait de passeport et un ami islamiste m’a expliqué qu’il  aurait  refusé de reprendre son passeport aux lendemains de la grève de Taoufik Ben Brick quand plusieurs dissidents ont récupéré le leurs et sont rentrés.
 
Puis j’ai appris son retour en Tunisie et j’ai lu toutes les réactions  des uns et des autres. Politiquement, nombreux sont ceux qui lui reprochent – à juste titre d’ailleurs- son discours incendiaire il y a quelques années, puis son discours assez modéré aujourd’hui. Ce point politique mérite des explications de Chokri Hamrouni.
 
Oui, car  le débat gagnerait en clarté en expliquant le pourquoi du phénomène : pourquoi ces personnes ont déserté, démissionné ou changé de stratégie politique (? à commencer par feu Mohamed Charfi, feu Dali Jazi, M. Saadoun Zmerli, M. Khemais Chammari, M. Khemais Ksila, M.Mohamed Mzali,  M.Mezri Hadded, feu Ali Saidi, M. Sahbi Amri, M.Borhene bsais, les anciens d’Ennahdha, M.Mohamed Moada et Chokri Hamrouni (Cette liste non limitative n’inclut pas les opposants qui « n’ont pas pu déserté ou démissionné de l’opposition » faute d’offres politiques, qui correspondraient à leur supposées statures : des consulats, des ambassades, des  ministères ou des audiences  accordées par le président Ben Ali).
 
Toutes ces personnes sont différentes, ont des statures différentes et ont des parcours politiques différents…mais il y a un point commun qui se répète.
 
Il y a un point historique qui mérite d’être rappelé aussi. La vague récente de retour d’exilés ressemble à la première vague d’exilés Tunisiens qui sont rentrés en Tunisie suite à l’accord avec l’ancien Premier Ministre, Mohamed Mzali. Ces derniers forment aujourd’hui la majorité du corps dissidents tunisiens. Pourquoi ces exilés sont rentrés  au début des années 80? Plusieurs d’entre eux tenaient aussi un discours incendiaire à l’étranger avant de rentrer en Tunisie au début des années 80.
 
Chokri Hamrouni n’est pas un saint. Plusieurs –à juste titre-  peuvent lui reprocher le « changement de son discours politique ». Mais personne ne peut lui enlever tout ce qu’il a fait de concret jusqu’à ce changement. Sauf si Chokri Hamrouni a tout inventé ! a-t-il commis des fautes politiques ? c’est à lui de s’expliquer.   Quelle «politique » allons-nous faire en Tunisie?   Il y a enfin, un point qui mérite d’être évoqué. Il y a beaucoup de «pourriture » dans la politique en Tunisie. Le point de vue dominant est celui qui tient le pouvoir responsable de ces faits. L’est-il vraiment ?
 
Quelle «politique » allons-nous faire quand les droits de base sont parfois bafoués ? Quand plusieurs lois ne sont pas appliquées et les mécanismes de recours inexistants ? Quelle politique allons-nous faire quand nous sommes parfois bloqués dans des questions ridicules : untel a été agressé, untel interdit de voyager…
 
Pourquoi ne dépolitisons pas toutes ces questions ? La vie privée  et les droits fondamentaux respectés et libre à celui qui souhaite  exercer la politique de le faire sur la base de vrais programmes.
 
Si on le faisait, il est clair que la politique dans notre pays  intéresserait le commun des mortels, que des Tunisiens et des Tunisiennes s’impliqueraient davantage dans la recherche de solutions pour les problèmes qui rongent notre pays.
 
A quoi bon se priver de tant de compétences, de tant d’énergies  à cause de conflits qui durent depuis 1990 ? Pourquoi ne pas tourner la page du passé ? A quoi bon de continuer dans cette voie qui mènera à notre perte à tous ?

Pourquoi dramatiser la situation en Tunisie????

Je voudrais juste apporter mon soutien au message de tunisien ordinaire paru au numéro 3074 du 22 octobre 2008. A chaque fois que je rentre en Tunisie (1 fois/deux ou trois ans), je trouve que le nombre des femmes voilées ne cesse d’augmenter. Au centre ville de Tunis, un simple détour du coté du Palmarium, Av. de Paris est suffisant pour le constater. Les femmes voilées passent tout librement devant le Ministère de l’intérieur sans aucun problème. Je crois que l’Etat tunisien n’est plus en mesure de combattre ce phénomène qui s’est propagé que ce soit par conviction, par influence ou même par obligation…Même les agents de sécurité le trouvent dérangeant d’obéir aux ordres d’intimidation aux voilées car eux mêmes ont une femme, mère ou soeur voilée…Ce que fait quelques proviseurs de lycées ou bien quelques SG d’écoles supérieures isolées ne reflète pas ce qui se passe réellement…Il y a des centaines d’établissements ou la voile est bien visible…Cette sois disons Association de Protection du Hijab ne fait que dramatiser la situation et ternir l’image de mon pays chez les autres peuples musulmans…Je sais bien que le port du Hijab est une liberté personnelle (si on parle d’une obligation, on va ouvrir une discussion interminable car nos mères, nos tantes et nos grand-mères étaient bien des pratiquantes habillées décemment mais sans hijab il y a juste quelques années,et non seulement en Tunisie!!!)  et que le code 108 est illégal mais ce que j’ai vu en Tunisie est étonnant. Par exemple, la propagation du salafisme jihadsite surtout parmi les jeunes qui ont un niveau scolaire assez bas et un passé de délinquance juvénile…Un habit Afghan + une barbe + quelques mots en arabe littéraire du genre « tartib walima » et « amr 3ajib jidden » et le pur musulman takfiri est prêt!!! je vous jure que je connais des gens qui ne récitent même pas bien la Fatiha!!!!  Je ne parle pas des femmes qui refusent de serrer la main, d’être photographiées et qui attendent la moindre occasion pour remplacer leur Hijab (insuffisant selon elles) par le Niqab légal…J’ai  beaucoup d’amis arabes qui  regrettent ce qui se passe dans leurs pays depuis l’avènement des chaînes religieuses. Je parle surtout des égyptiens qui, bien sur, saluent le retour vers la foi (on le salut tous Hamdoulillah) mais condamnent la radicalisation de la société et en même temps la dégradation des valeurs humaines a travers l’hypocrisie sociale et le harcèlement sexuel largement répandu…La démocratie en Tunisie est certes très insuffisante mais il n’ y a pas vraiment de guerre diabolique contre l’islam…Les mosquées sont bondées et personne ne m’avait, par exemple, arrêté a la sortie des prières…le traitement sécuritaire préventif, même abusif, a certainement ses bases et il est accepté par une large partie de la population vu ce qui se passe chez nos voisins et la nature du Tunisien qui pourrait être très facilement influencé…Je préfère mon pays comme ça plutôt que de le voir plongé dans l’obscurisme et le Takfir…J’espère que le retour vers la foi soit vraiment fait par pure conviction car seule la conviction éloignera toute perte des valeurs nobles et pacifiques de l’islam…A bon entendeur! Amine

                            


 
Reporters sans frontières Communiqué de presse 22 octobre 2008 INTERNATIONAL  

Dans le monde de l’après-11 septembre, seule la paix protège les libertés

 

 
Les démocraties engagées dans des conflits hors de leur territoire, comme les Etats-Unis ou Israël, perdent chaque année davantage de places ; plusieurs pays émergents, notamment d’Afrique ou des Caraïbes, garantissent de mieux en mieux la liberté des médias   Ce n’est pas la prospérité économique, mais la paix qui garantit la liberté de la presse. Tel est l’enseignement principal du classement mondial de la liberté de la presse, établi comme chaque année par Reporters sans frontières, et dont l’édition 2008 est rendue publique le 22 octobre. L’autre conclusion tirée de cette liste, où l’on trouve une nouvelle fois en dernière place le « trio infernal » Turkménistan (171e), Corée du Nord (172e), Erythrée (173e), est que le comportement de la communauté internationale envers des régimes autoritaires comme Cuba (169e) ou la Chine (167e) n’est pas assez efficace pour donner des résultats.   « Le monde de l’après-11 septembre est désormais clairement dessiné. Les grandes démocraties sont déstabilisées et placées sur la défensive, grignotant peu à peu l’espace des libertés. Les dictatures les plus puissantes économiquement revendiquent leur autoritarisme avec arrogance, profitant des divisions de la communauté internationale et des ravages des guerres menées au nom de la lutte contre le terrorisme. Les tabous religieux ou politiques s’imposent chaque année davantage à des pays qui avançaient auparavant sur la voie de la liberté », a déclaré Reporters sans frontières.   « Dans ce contexte, le musellement général à l’oeuvre dans les pays fermés au monde, dirigés par les pires prédateurs de la liberté de la presse, continue dans une absolue impunité, à mesure que les organisations internationales, comme l’ONU, perdent toute autorité sur leurs membres. Cette dérive mondiale donne d’autant plus de relief aux petits pays économiquement faibles, qui garantissent malgré tout à leur population le droit de n’être pas du même avis que le gouvernement et de le dire publiquement », a ajouté l’organisation. Guerre et paix La liste établie pour la période allant du 1er septembre 2007 au 1er septembre 2008 met non seulement en évidence la place prééminente occupée par les pays européens (les 20 premières places sont tenues par les pays de l’espace européen, à l’exception de la Nouvelle-Zélande et du Canada), mais également la position très honorable de certains pays d’Amérique centrale et des Caraïbes. En effet, en 21e et 22e positions, la Jamaïque et le Costa Rica côtoient la Hongrie (23e), à quelques positions devant le Surinam (26e) ou Trinidad et Tobago (27e). Ces petits pays caribéens se classent même bien mieux que la France (35e), qui recule encore cette année en perdant quatre places, ou que l’Espagne (36e) et l’Italie (44e), deux pays toujours plombés par la violence mafieuse ou politique. Selon les critères retenus pour ce classement, il ne manque qu’un point à la Namibie (23e), un grand pays pacifié d’Afrique australe, qui se classe cette année en tête des pays africains devant le Ghana (31e), pour entrer dans le peloton des vingt pays les mieux classés.   Le point commun des pays du peloton de tête, aux disparités économiques immenses (le ratio entre le PIB par habitant de l’Islande et celui de la Jamaïque est de 1 à 10), est d’être gouvernés par un système démocratique parlementaire. Et, surtout, de n’être pas engagés dans une guerre.   Or, tel n’est pas le cas pour les Etats-Unis (36e sur le territoire américain, 119e hors territoire américain), Israël (46e sur le territoire israélien, 149e hors territoire israélien), où, pour la première fois depuis 2003, un journaliste palestinien a été tué par des tirs de l’armée. La reprise de la lutte armée a affecté également la Géorgie (120e) ou le Niger, qui chute lourdement (de la 95e place en 2007 à la 130e en 2008). Ces pays, pourtant dotés d’un système politique démocratique, sont engagés dans des conflits de « basse » ou de « haute intensité ». Ils ont, de ce fait, exposé au danger des combats, ou livré à la répression, les proies faciles que sont les journalistes. La récente libération provisoire de Moussa Kaka, correspondant de RFI et de Reporters sans frontières à Niamey, après 384 jours de prison, ou de Sami Al-Haj, libéré de l’enfer de Guantanamo après six ans de détention, est venu rappeler que les guerres broient les vies mais aussi, le plus souvent, les libertés.   Sous le feu de belligérants ou d’un Etat omniprésent Faute d’avoir apporté une solution à leurs graves problèmes politiques, les pays engagés dans des conflits d’une grande violence, comme l’Irak (158e), le Pakistan (152e), l’Afghanistan (156e) ou la Somalie (153e), restent des « zones noires » de la presse. Assassinats, kidnappings, arrestations arbitraires et menaces de mort sont le lot quotidien de journalistes qui, en plus d’être pris sous le feu des belligérants, sont souvent accusés d’être partisans. Toutes les excuses sont bonnes pour se débarrasser des « gêneurs » ou des « espions », comme cela a été le cas dans les Territoires palestiniens (163e), notamment à Gaza, où la situation s’est nettement détériorée avec la prise du pouvoir par le Hamas. Dans le même temps, au Sri Lanka (165e), où le gouvernement est pourtant élu, la presse est confrontée à une violence trop souvent organisée par l’Etat.   Pour l’essentiel, les pays qui ferment la marche sont des dictatures plus ou moins déguisées, où des dissidents ou des journalistes réformateurs parviennent à fissurer le carcan dans lequel on les contraint à vivre. L’année olympique en Chine (167e) a, certes, été celle de l’incarcération de Hu Jia et de nombreux autres dissidents ou journalistes, mais également l’occasion de donner quelques arguments supplémentaires à ces médias libéraux qui s’efforcent, peu à peu, de s’affranchir du contrôle policier imposé aux citoyens de la nouvelle puissance asiatique. Etre journaliste à Pékin ou à Shangai, mais aussi en Iran (166e), en Ouzbékistan (162e) ou au Zimbabwe (151e), reste un exercice à hauts risques, source de nombreuses frustrations et d’un harcèlement judiciaire permanent. Depuis de nombreuses années, dans cette Birmanie (170e) que dirige une junte xénophobe et inflexible, les journalistes et intellectuels, même étrangers, sont vus comme des ennemis de la junte au pouvoir, et en payent le prix. Les « enfers immobiles » Dans la Tunisie de Zine el-Abidine Ben Ali (143e), la Libye de Mouammar Kadhafi (160e), le Bélarus d’Alexandre Loukachenko (154e), la Syrie de Bachar el-Assad (159e) ou la Guinée équatoriale de Teodoro Obiang Nguema (156e), l’omniprésence du portrait du chef de l’Etat dans les rues et à la une des journaux devrait suffire à convaincre les sceptiques sur l’absence de liberté de la presse. D’autres dictatures ne pratiquent pas le culte de la personnalité, mais l’étouffoir reste le même. Ainsi, au Laos (164e) ou en Arabie saoudite (161e), rien n’est possible, si ce n’est dans la ligne des autorités.   Enfin, la Corée du Nord et le Turkménistan restent ces « enfers immobiles » où la population est maintenue coupée du monde, sous le poids d’une propagande d’un autre âge. Tandis qu’en Erythrée (173e), qui ferme la marche pour la deuxième année consécutive, le président Issaias Afeworki et son petit clan de nationalistes paranoïaques continuent de gérer le plus jeune pays d’Afrique comme un immense bagne à ciel ouvert.   La communauté internationale, notamment l’Union européenne, répète à l’envi que la seule solution reste « le dialogue ». Mais sans grand succès, manifestement, tant que les gouvernements les plus autoritaires pourront toujours ignorer les récriminations, sans risquer autre chose que le mécontentement sans conséquences de quelques diplomates.     L’autre maladie qui ronge les démocraties et leur fait perdre du terrain dans ce classement est la corruption. Le mauvais exemple de la Bulgarie (59e), toujours lanterne rouge de l’Europe, rappelle que le suffrage universel, le pluralisme des médias et quelques garanties constitutionnelles ne sont pas des critères suffisants pour parler valablement de liberté de la presse. Encore faut-il que le climat soit favorable à la circulation de l’information et à l’expression des opinions. Les tensions sociales et politiques au Pérou (108e) ou au Kenya (97e), la politisation des médias, comme à Madagascar (94e) ou en Bolivie (115e), ou encore les violences dont sont victimes les journalistes d’investigation au Brésil (82e), sont l’illustration de ce poison qui gangrène les démocraties émergentes. Et le fait que ceux qui , dans une totale impunité, enfreignent la loi pour s’enrichir, et punissent les journalistes « trop curieux », est un fléau qui maintient plusieurs « grands pays » à des positions honteuses (le Nigeria est 131e, le Mexique, 140e, l’Inde 118e).   Et puis certains de ces prétendus « grands pays » se comportent délibérément de manière brutale, injuste ou simplement inquiétante. A l’instar du Venezuela (113e), où la personnalité et les oukazes du président Hugo Chavez sont parfois écrasants, la Russie du duo Poutine-Medvedev (141e) exige un contrôle strict des médias publics et d’opposition. Comme Anna Politkovskaïa, chaque année des journalistes tombent sous les balles « d’inconnus » souvent proches des services de sécurité dirigés par le Kremlin.   Résistance des tabous Dans le « ventre mou » du classement se trouvent également des pays hésitant entre répression et libéralisation, où les tabous restent inviolables. Ainsi, au Gabon (110e), au Cameroun (129e), au Maroc (122e), à Oman (123e), au Cambodge (126e), en Jordanie (128e) ou en Malaisie (132e), par exemple, évoquer la personne présidentielle ou royale, son entourage et ses éventuelles turpitudes sont des interdits absolus. Des législations liberticides au Sénégal (86e) ou en Algérie (121e) envoient régulièrement des journalistes en prison, en violation des standards démocratiques prônés par l’ONU.   La répression de l’Internet est également l’un des révélateurs de ces tabous tenaces. En Egypte (146e), des manifestations initiées sur Internet ont agité la capitale et inquiété le gouvernement, qui considère aujourd’hui chaque internaute comme un danger potentiel pour  le pays. L’usage du filtrage est chaque année plus important et les Etats les plus répressifs n’hésitent pas à emprisonner les blogueurs. Si la Chine reste première au palmarès des « trous noirs du Web », déployant des moyens techniques considérables pour contrôler les internautes, la Syrie (159e) est devenue championne régionale de la cyber-répression. La surveillance y est tellement poussée qu’après la moindre publication critique, l’arrestation n’est qu’une question de temps.   Seuls quelques rares pays ont connu des avancées. Ainsi le Liban (66e) retrouve-t-il une place logique après la fin des attentats ayant visé des journalistes influents ces dernières années, tandis qu’Haïti (73e) poursuit sa lente remontée, de même que l’Argentine (68e) et les Maldives (104e). En revanche, la transition démocratique en Mauritanie (105e) s’est enrayée, empêchant le pays de poursuivre sa progression. Tandis qu’au Tchad (133e) et au Soudan (135e), les maigres acquis de ces dernières années ont été balayés par l’instauration, du jour au lendemain, de la censure.   ———- Zoom sur… la zone Maghreb/Moyen-Orient   Six pays du Moyen-Orient figurent chaque année dans le bas du classement mondial de la liberté de la presse et les champions de la répression, dans cette région, ont confirmé leur statut en 2008. La liberté d’expression reste une utopie en Irak (158e), en Syrie (159e), en Libye (160e), en Arabie saoudite (161e), dans les Territoires palestiniens (163e) ou encore en Iran (166e). Les journalistes y sont soit soumis à une censure implacable, soit confrontés à une violence inouïe. Les Territoires palestiniens n’ont jamais autant régressé dans le classement. Le bilan de la lutte entre les principales factions a été désastreux pour la liberté de la presse. La fracture politique entre la bande de Gaza et la Cisjordanie s’est accompagnée d’une segmentation des médias. La responsabilité de l’armée israélienne dans la mort d’un cameraman palestinien de l’agence de presse Reuters, en avril 2008, et l’impunité dont a bénéficié le soldat auteur du tir fatal expliquent la chute d’Israël (149e, hors territoire israélien) dans le classement.   Au Maghreb, le Maroc (122e) poursuit sa chute, entamée deux ans auparavant. L’emprisonnement du journaliste Mostapha Hurmatallah a marqué un tournant dans la détérioration des relations entre la presse et l’Etat. Une série de procès intentés par le pouvoir contre des journalistes et des internautes ont révélé que la liberté de la presse au Maroc s’arrêtait aux portes du palais royal.   Le Liban (66e) a gagné 32 places, puisque aucun journaliste n’a, cette année, figuré sur la liste des victimes des attentats qui ont frappé le pays. L’attaque orchestrée par le Hezbollah, en mai 2008, contre certains médias affiliés à l’opposition anti-syrienne n’a pas fait de victimes et a soulevé un courant d’indignation au sein de la société libanaise.


 

L’Union pour la Méditerranée prise au piège des tensions israélo-arabes

 
AFP, le 23 octobre 2008 à 10h42 Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS BRUXELLES, 23 oct 2008 (AFP) – Trois mois après son lancement en grande pompe par Nicolas Sarkozy, l’Union pour la Méditerranée, loin d’avoir dépassé les clivages qui asphyxiaient le partenariat euroméditerranéen depuis des années, est déjà engluée dans les tensions entre Israël et les pays arabes. « Il y a des discussions féroces sur la question de la participation ou non de la Ligue arabe (à l’Union). Du coup, rien n’avance », a expliqué une source européenne, à quinze jours d’une réunion cruciale des ministres des Affaires étrangères euro-méditerranéens à Marseille. Lors de cette rencontre des 3 et 4 novembre, les 43 pays partenaires doivent décider de questions de base comme le lieu, la composition et les pouvoirs du secrétariat général qui sera chargé de gérer les projets concrets de cette nouvelle Union. Cette nouvelle péripétie « n’est pas une surprise. Toutes les questions procédurales épineuses avaient été repoussées » à novembre, a commenté Clara Marina O’Donnell, du Centre for european reforms à Londres. « Il y a eu un optimisme excessif quand Nicolas Sarkozy a lancé cette Union parce qu’il a rebaptisé (le processus de Barcelone) sans régler ses problèmes clé », en particulier le fait que beaucoup de ses pays membres « ne se parlent pas », a-t-elle ajouté. L’Union pour la Méditerranée reprend en effet l’essentiel du processus dit de Barcelone, lancé en 1995 pour renforcer les relations euro-méditerranéennes mais resté sans résultat notable en raison du conflit israélo-palestinien. La France espérait que sa nouvelle « union de projets », qui prévoit en particulier la dépollution de la Méditerranée, permettrait de dépasser les conflits politiques. « Il y a toujours des problèmes liés au conflit israélo-arabe et c’est pour cela que l’Union pour la Méditerranée a été créée. Mais tout ne peut pas être résolu en un jour. On espère parvenir à des solutions à la réunion de Marseille », a fait valoir une source européenne. Concrètement, le problème actuel vient du fait qu’Israéliens et Arabes n’ont pas la même interprétation du statut d’observateur octroyé à la Ligue arabe lors du lancement de l’Union pour la Méditerranée le 13 juillet. « Les pays arabes veulent qu’elle participe en tant que telle à toutes les réunions, quel que soit le niveau », a expliqué un diplomate d’un pays arabe. « Où qu’elle entre, (la Ligue arabe) travaille contre l’idée même derrière l’Union méditerranéenne qui est la coopération. Elle essaie de chasser Israël de l’Union », a rétorqué un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères. Résultat: les réunions censées préparer la rencontre ministérielle de novembre à Marseille ont été annulées, selon plusieurs sources européennes. Il y a eu malgré tout des discussions bilatérales sur ces questions, mais il y a toujours « pléthore de candidats » pour le siège, notamment Barcelone et Tunis, selon une source européenne. Pour le ministre marocain des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri, il est encore possible de trancher toutes les questions liées au secrétariat général de l’Union en novembre. « Mais il faut rassurer sur le plan politique certains qui se posent des questions sur la participation de la Ligue arabe et sur les phrases concernant la gestion du conflit palestinien », a-t-il expliqué la semaine dernière. Contrairement à ce qui avait été annoncé par la présidence française de l’UE le 13 juillet, les Palestiniens n’acceptent toujours pas la déclaration qui fait acte de naissance officiel de l’Union pour la Méditerranée, car elle ne rappelle pas que le processus de paix doit conduire à la création de deux Etats palestinien et israélien. Peut-être seront-ils plus satisfaits de la déclaration de Marseille sur le processus de paix, encore en préparation.

Reprise en Turquie du procès des conspirateurs supposés du réseau Ergenekon

 
AFP, le 23 octobre 2008 à 12h13     SILIVRI (Turquie), 23 oct 2008 (AFP) –  Le procès de 86 membres supposés d’un réseau armé clandestin, Ergenekon, accusés d’avoir tenté de renverser le gouvernement turc, a repris jeudi dans une prison de Silivri, dans la banlieue d’Istanbul, au milieu des protestations des avocats de la défense. Les avocats ont contesté comme des violations aux droits de leurs clients les mesures imposées par la cour lors de la première audience lundi pour désengorger la salle d’audience, trop étroite pour accueillir tous les accusés, leurs nombreux avocats, divers observateurs et une cohorte de journalistes. La cour a décidé qu’elle entendrait d’abord les déclarations des 46 accusés maintenus en détention provisoire, puis les autres à une date ultérieure. Elle a également décidé de n’autoriser dans la salle d’audience que six journalistes turcs et a fait installer dans la salle des pas perdus un écran pour permettre aux autres reporters de suivre les débats. Les juges ont par ailleurs limité à trois par accusé le nombre d’avocats dans la salle d’audience. « Limiter à trois le nombre d’avocats quand l’acte d’accusation comprend 2.455 pages, auxquelles il faut ajouter 450 classeurs de pièces annexes, c’est une atteinte aux droits de la défense », a plaidé un juriste. La Cour a décidé de poursuivre l’audience, estimant que les droits des accusés en détention provisoire seraient davantage enfreints si le procès était repoussé de plusieurs mois, le temps de trouver une nouvelle salle. Le président de la cour a une nouvelle fois suscité l’indignation des avocats en indiquant qu’il entendait, comme le prévoit le droit turc, donner lecture de l’acte d’accusation dans son intégralité, une procédure qui pourrait selon les juristes durer environ un mois. « Nous allons battre un record dans l’histoire judiciaire mondiale avec la lecture la plus longue d’un acte d’accusation », a raillé Me Ceyhan Mumcu, avocat du chef d’un petit parti nationaliste, Dogu Perinçek. Face à une telle éventualité, plusieurs avocats ont demandé la libération de leurs clients. La cour a refusé de se prononcer immédiatement et a repoussé la suite du procès à lundi prochain. Les membres du réseau Ergenekon sont accusés d’avoir voulu semer le chaos dans le pays en multipliant les manifestations illégales et les assassinats pour renverser le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste. Selon les médias turcs, l’objectif était, en instaurant un climat de violence, de provoquer une intervention de l’armée turque, déjà auteur de quatre coups d’Etat et qui a menacé l’an passé le gouvernement d’intervenir pour défendre la laïcité en vigueur dans le pays. L’acte d’accusation impute au groupe Ergenekon la responsabilité d’une attaque contre le Conseil d’Etat, au cours duquel un juge est mort, et d’attentats à la grenade contre le journal pro-laïque Cumhuriyet. Il accuse également le réseau d’avoir projeté des attentats contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, l’ancien chef d’état-major Yasar Büyükanit et diverses personnalités comme le prix Nobel de littérature 2006 Orhan Pamuk. Applaudie par les milieux pro-gouvernementaux et libéraux qui y voient une avancée sans précédent dans la lutte contre les réseaux politico-mafieux, l’enquête est critiquée par le courant pro-laïcité comme une manoeuvre de l’AKP pour faire taire ses opposants. (©AFP / 23 octobre 2008 18h55)


La justice turque n’autorise pas le port du voile à l’université

Reuters, le 22 octobre 2008 à 18h42     ANKARA, 22 octobre (Reuters) – La levée l’interdiction du port du foulard islamique à l’université, est contraire la constitution laïque, a estimé mercredi la plus haute juridiction du pays, enterrant cette réforme défendue par le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir. Appelée à se prononcer sur la légalité de cette réforme, le Conseil constitutionnel a estimé, bien que le port du voile relève « d’un choix et de la liberté individuels », que la levée de son interdiction dans les facultés était « ouvertement contraire aux principes de la laïcité » sur lesquels Mustafa Kemal s’est appuyé pour fonder la Turquie moderne. Le Conseil avait déjà rejeté en juin dernier l’amendement constitutionnel soutenu par l’AKP, parti issu de la mouvance islamique, mais n’a rendu sa décision finale publique que mercredi. L’AKP, qui dément vouloir instaurer la loi islamique comme l’en accusent ses opposants laïques, a affirmé qu’il respecterait la constitution. « Nous n’avons aucune intention de remettre en cause les principes essentiels de la République », a déclaré le ministre de la Justice, Mehmet Ali Sahin. Le port du foulard est une des questions les plus sensibles en Turquie, pays majoritairement musulman dont la constitution est d’inspiration laïque, et demeure un obstacle politique à la candidature turque à l’entrée dans l’Union européenne. L’AKP juge que le port du voile relève de la liberté de culte, alors que les défenseurs de laïcité – magistrats, généraux et recteurs d’universités – le perçoivent comme une manifestation de la volonté gouvernementale d’imposer la charia par des moyens détournés. Ce sujet a cristallisé le débat sur les aspirations de l’AKP, menacé d’être dissous pour atteintes aux principes de laïcité et finalement condamné, en juillet, à des sanctions financières par le Conseil constitutionnel. Ibon Villelabeitia, version française Grégory Blachier
 

  

Koweït: deux ministres femmes non voilées dans le collimateur d’islamistes

AFP, le 19 octobre 2008 à 17h17     KOWEIT, 19 oct 2008 (AFP) – La puissante commission des lois au  Parlement koweïtien a décidé dimanche que les deux femmes ministres du gouvernement qui ne portent pas le voile islamique violaient la Constitution et la loi.     « La commission a décidé à l’unanimité que la nomination de ces deux ministres au cabinet viole l’article 82 de la Constitution et l’article 1 de la loi électorale car elles ne se soumettent pas aux règlements islamiques », a déclaré à la presse le porte-parole de la commission, le député Ali al-Hajeri.     La commission de sept membres s’est réunie avec la seule participation de quatre élus, tous des islamistes ou des représentants de tribus conservatrices. Les trois membres absents sont du courant libéral.     Les deux femmes, la ministre de l’Education, Nouriya al-Sebih, et la ministre d’Etat pour le Logement et le Développement administratif, Moudhi al-Houmoud, ont été nommées lors de la formation du dernier cabinet issu des élections générales du 17 mai.     Si la décision de la commission est approuvée par le Parlement, les élus peuvent soit demander au Premier ministre de démettre les deux femmes, soit les soumettre à un interrogatoire avant de voter leur départ du gouvernement.     Lors de sa séance inaugurale le 1er juin à laquelle les ministres ont prêté serment, le Parlement, dominé par les islamistes et les élus des tribus conservatrices, a voté pour soumettre le cas des deux ministres à la commission des lois.     Pendant la séance, neuf élus islamistes ou conservateurs ont quitté la salle pour protester contre la présence des deux femmes qui n’étaient pas voilées.     La loi électorale du Koweït impose aux femmes de « respecter les réglementations islamiques pendant le vote ou en campagne électorale ».     Mais dans la vie quotidienne les femmes koweïtiennes, qui ont obtenu le droit de voter et de se présenter aux élections en mai 2005, ne sont pas tenues de porter le voile. Cinquante-quatre d’entre elles se sont présentées aux deux dernières élections générales mais aucune n’a été élue.     En plus des 50 membres députés élus, le Parlement comprend aussi  les 15 membres du gouvernement.  


IATA: les compagnes aériennes arabes averties contre une baisse de bénéfices

AFP, le 22 octobre 2008 à 16h25 TUNIS, 22 oct 2008 (AFP) – Les transporteurs aériens de la région du Moyen-Orient et Afrique du nord (Mena) connaîtront cette année une baisse de leurs bénéfices de 200 millions de dollars au moins, a averti mercredi le chef de l’Association internationale du transport aérien (IATA). M. Giovanni Bisignani a demandé aux compagnies de la région, en pleine expansion pour certaines d’entr’elles, de veiller à plus de rentabilité et de libéralisation du secteur. « L’industrie du transport aérien va perdre 5,2 milliards de dollars (…) et les compagnies de la région Mena verront leurs bénéfices tomber cette année de 300 à 200 millions de dollars », a-t-il indiqué dans un discours lors d’une réunion des transporteurs aériens de la région. Après un taux de croissance de plus de 18% en 2007, ces compagnies affichaient 4,3% en août dernier, a-t-il indiqué à l’assemblée générale de l’Association arabe des transporteurs aériens (AACO) réuni mercredi à Tunis. « Seule une petite poignée de compagnies continueront de réaliser des profits », a-t-il affirmé, notant que les projets d’expansion de certaines flottes coïncidaient avec des incertitudes économiques à l’échelle mondiale. « L’équilibre entre les capacités et la demande sera un enjeu de taille », a mis en garde M. Bisignani, soulignant l’intérêt de veiller à la rentabilité en matière d’énergie, d’infrastructures, et d’opter pour des politiques commerciales plus libérales. Evoquant « un début de privatisation » de la gestion des aéroports de la région (Jordanie, Arabie Saoudite, Egypte), M. Bisignani a averti contre les inconvénients du monopole, certains concessionnaires ayant augmenté les tarifs jusqu’à 128% pour financer l’infrastucture aéroportuaire, a-t-il dit. En matière de privatisation, il est nécessaire de faire appliquer les principes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO) et de veiller à l’équilibre entre les coûts et la rentabilité, a-t-il ajouté.

 

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