3 mai 2008

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TUNISNEWS
8 Úme année, N°  2902 du 03.05.2008
 archives : www.tunisnews.net


AISPP: Communiqué1
AISPP: Communiqué2

FIDH:Tunisie : des journalistes en grĂšve de la faim pour leur libertĂ© d’expression

AFP:Tunisie: 2 journalistes en grĂšve de la faim, une manoeuvre selon le pouvoir

Swissinfo: Rachid Khechana “Quand on n’a mĂȘme pas la libertĂ© de dire”

Committee to Protect Journalists: Journalist goes on hunger strike in Morocco jail

AFP:Tollé à gauche aprÚs les propos présidentiels sur les libertés

AP:Des signes d’ouverture du pouvoir en Tunisie AFP: Sarkozy quitte la Tunisie en dĂ©fendant l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e jeuneafrique.com: Flottement dans les banques tunisiennes


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques

43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail : aispptunisie@yahoo.fr Tunis, le 3 mai 2008

 

La vingt-septiĂšme chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Mannoubi Hamidane, a rendu son jugement hier soir, vendredi 2 mai 2008, dans :   – l’affaire n°11042 en alourdissant les condamnations Ă  l’emprisonnement prononcĂ©es en premiĂšre instance contre Mohammed Ali Talbi, Monji Mansouri, Chaker Jendoubi, et Makram Dakhlaoui, qui passent de deux ans Ă  trois ans, et en commuant les peines d’emprisonnement de dix ans prononcĂ©es en premiĂšre instance contre Khaled Layouni, Khaled Ghannoudi, Lotfi Ganouchi, Safouane Ayari, Houssine Rjili, Malek Chrahili, Mounir Ichi, Mohammed Rabeh et Saber Ksila en peines de six ans. [
]   – La quatriĂšme chambre criminelle du Tribunal de PremiĂšre Instance de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Mehrez Hammami, a examinĂ© aujourd’hui, samedi 3 mai 2008 : L’affaire n° 15168 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s * LaĂŻdi Ben SaĂŻd (nĂ© Ă  Kebili le 1er janvier 1976), KheĂŻreddine Ajimi (nĂ© Ă  Kebili le 5 juillet 1979), Abdelhamid Ajimi (nĂ© Ă  Kebili le 1er dĂ©cembre 1976), Omar BeltaĂŻf (nĂ© Ă  Douz le 26 janvier 1986), FĂ©rid Najeh (nĂ© Kebili le 2 juin 1987), Khaled Madhi ( nĂ© Ă  KĂ©bili le 1er juin 1977), Mabrouk Lanouer (nĂ© Ă  KĂ©bili le 13 septembre 1985), JemaĂŻ BouzaĂŻane (nĂ© Ă  Gafsa le 3 dĂ©cembre 1978), Anouar Ferjani (nĂ© Ă  Metlaoui le 13 aoĂ»t 1985), Salah Aloui (nĂ© Ă  Metlaoui le 2 juillet 1984) Mohammed Aloui (nĂ© Ă  Metlaoui le 27 fĂ©vrier 1987), Mohammed Kherfani (nĂ© Ă  Metlaoui le9 juin 1983) Aymen Souidi (nĂ© Ă  Kebili le 26 mai 1985, en Ă©tat d’arrestation * Belgacem Dkhil, (nĂ© Ă  Fatnassa le 6 aoĂ»t 1978), en libertĂ© * Brahim Azzouz (nĂ© Ă  Kebili le 25 aoĂ»t 1988) et IsmaĂŻl Gnifid (nĂ© Ă  MĂ©denine le 20 mars 1984), Hassan Ben Jemaa (nĂ© Ă  Kebili le 1er mars 1986), Nasr Farah (nĂ© Ă  KĂ©bili le 10 avril 1976) en fuite, En vertu de la loi du 10 dĂ©cembre 2003 dite «antiterroriste ». En premiĂšre instance les peines des accusĂ©s allaient de 5 Ă  14 ans d’emprisonnement [
] MaĂźtres Abdelfattah Mourou, Samir Ben Amor, Mohammed Fadhel SaĂŻhi, Choukri BelaĂŻd et Abderraouf Ayadi se sont prĂ©sentĂ©s pour les dĂ©fendre. La Cour a dĂ©cidĂ© de repousser l’examen de l’affaire au 7 mai 2008.   – La treiziĂšme chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Taher Yaferni, a examinĂ© aujourd’hui, samedi 3 mai 2008, l’appel de Oualid Layouni contre le jugement le condamnant Ă  une annĂ©e d’emprisonnement. MaĂźtres Anouer Aouled Ali et Samir Ben Amor se sont prĂ©sentĂ©s pour le dĂ©fendre. Le juge a dĂ©cidĂ© de repousser l’examen de l’affaire au 17 mai 2008. Pour la commission de suivi des procĂšs Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’association MaĂźtre Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté pour Abdallah Zouari, le journaliste exilé dans son propre pays

Association Internationale de Soutien aux Prisonniers politiques

43 Rue Eldjazira, Tunis e-mail :

aispptunisie@yahoo.fr

Tunis, le 2 mai 2008

 

La vingt-septiĂšme chambre criminelle de la Cour d’Appel de Tunis, prĂ©sidĂ©e par le juge Mannoubi Hamidane, a examinĂ© aujourd’hui, vendredi 2 mai 2008 : – l’affaire n°11042 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Khaled Layouni, Khaled Ghannoudi, Mohammed Ali Talbi, Monji Mansouri, Chaker Jendoubi, Makram Dakhlaoui, Mounir Ichi, Mohammed Rabeh et Saber Ksila, en vertu
 
de la loi du 10 dĂ©cembre 2003, dite « antiterroriste ». L’acte d’accusation comprend les chefs d’adhĂ©sion sur le territoire de la RĂ©publique Ă  une organisation terroriste ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser ses objectifs, d’entraĂźnements militaires en Tunisie et Ă  l’étranger en vue de commettre des infractions terroristes sur le territoire de la RĂ©publique, d’utilisation du territoire de la RĂ©publique pour recruter et entraĂźner des personnes en vue de commettre un acte terroriste sur le territoire de la RĂ©publique, de fourniture d’armes, d’explosifs, de munitions et autres produits et Ă©quipements similaires Ă  une organisation en rapport avec les infractions terroristes. MaĂźtres Abderraouf Ayadi, Abdelfattah Mourou, Anouer Aouled Ali, Radhia Nasraoui, Samir Ben Amor et Samir Dilou se sont prĂ©sentĂ©s pour les dĂ©fendre. AprĂšs les plaidoiries des avocats, le juge a dĂ©cidĂ© de lever la sĂ©ance pour le dĂ©libĂ©rĂ© et le prononcĂ© du jugement. En premiĂšre instance, les peines allaient de dix Ă  deux ans d’emprisonnement.  
– l’affaire n°11156 dans laquelle sont dĂ©fĂ©rĂ©s Jamel Bouguedima, Bassam Jarray, Tahar Dhifallah, Oualid Jarray, Ali Grimil, Adel Lachaieb, Salaheddine Massoudi, Mohammed Mahmoudi, Zid Chenina, accusĂ©s d’adhĂ©sion sur le territoire de la RĂ©publique Ă  une organisation terroriste ayant fait du terrorisme un moyen de rĂ©aliser ses objectifs, d’entraĂźnements militaires en Tunisie et Ă  l’étranger en vue de commettre des infractions terroristes sur le territoire de la RĂ©publique, d’utilisation du territoire de la RĂ©publique pour recruter et entraĂźner des personnes en vue de commettre une action terroriste sur le territoire de la RĂ©publique. MaĂźtres Mokhtar JemaĂŻ, Abdelfattah Mourou, BĂ©chir Sid et Samir Ben Amor se sont prĂ©senter pour les dĂ©fendre. Le juge a dĂ©cidĂ© de repousser l’examen de l’affaire au 9 mai 2008. Pour la commission de suivi des procĂšs Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’association MaĂźtre Samir Dilou (traduction ni revue ni corrigĂ©e par les auteurs de la version en arabe, LT)  


 

Tunisie : des journalistes en grĂšve de la faim pour leur libertĂ© d’expression

 
Paris : La FIDH s’inquiĂšte des moyens extrĂȘmes auxquels des journalistes tunisiens ont recours afin de faire entendre leurs revendications. Samedi 26 avril 2008, Rachid Khechana, rĂ©dacteur en chef du journal Al-Mawqif, journal du Parti dĂ©mocratique progressiste et Monji Ellouze, directeur de rĂ©daction, ont en effet entamĂ© une grĂšve de la faim en signe de protestation contre les derniĂšres mesures prises rĂ©cemment Ă  l’encontre de cet hebdomadaire et de ses responsables. Depuis la mi-mars 2008, cinq Ă©ditions du journal ont Ă©tĂ© l’objet de « saisies dĂ©guisĂ©es ». En effet, alors que la diffusion de l’hebdomadaire est contractuellement confiĂ©e Ă  une sociĂ©tĂ© privĂ©e, celle-ci selon les responsables du journal a rĂ©duit suite Ă  des pressions, sa diffusion Ă  quelques kiosques et aux reprĂ©sentations diplomatiques Ă©trangĂšres. Afin de protester contre ces pratiques, le 17 avril plusieurs journalistes et militants du PDP sont descendus sur la principale artĂšre de Tunis, pour y vendre la derniĂšre Ă©dition du journal, sous le regard de policiers en civil, plusieurs d’entre eux ayant bousculĂ© une militante du parti. Ce blocage de la diffusion de l’hebdomadaire serait liĂ© selon la direction d’Al-Mawqif Ă  la publication d’articles ayant trait Ă  des problĂšmes de sociĂ©tĂ©, et notamment les manifestations dans le bassin minier de Gafsa et la hausse des prix des produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©. M. Khechana ainsi que Nejib Chebbi, directeur de publication d’Al-Mawqif sont par ailleurs poursuivis pour diffamation par cinq sociĂ©tĂ©s de commercialisation d’huile, et ce aprĂšs avoir publiĂ© un article sur la distribution d’huile frelatĂ©e en Tunisie. Ils ont dans cet article interpellĂ© les autoritĂ©s tunisiennes afin qu’elles procĂšdent Ă  une analyse des huiles sur le marchĂ© tunisien, sans toutefois mentionner aucune sociĂ©tĂ© en charge de la commercialisaiton des huiles. Messieurs Khechana et Chebbi seront entendus devant le tribunal de premiĂšre instance de Tunis, le 10 mai prochain et risquent de se voir infligĂ©s une amende de prĂšs de 500000 dinars tunisiens Ă  titre de dommages et intĂ©rĂȘts plus une amende qui devrait se baser sur une estimation des pertes pour les sociĂ©tĂ©s plaignantes, occasionnĂ©es par l’article en question. Al-Mawqif est l’un de seuls journaux d’opposition qui, aujourd’hui en Tunisie ne bĂ©nĂ©ficie pas de subvention et vit de ses ventes, les entraves graves qui sont faites Ă  sa diffusion tendent Ă  le dĂ©truire. La FIDH s’inquiĂšte vivement des entraves rĂ©currentes Ă  la libertĂ© d’expression et la libertĂ© de la presse en Tunisie. Elle appelle les autoritĂ©s tunisiennes Ă  respecter ses engagements internationaux en matiĂšre de protection des droits humains et des libertĂ©s fondamentales. Elle appelle en outre, le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy Ă  aborder la question des droits humains et notamment la libertĂ© de la presse, avec son homologue tunisien. CommuniquĂ© – FIDH  source marrakech portal marocain d’actualite’s


Tunisie: 2 journalistes en grĂšve de la faim, une manoeuvre selon le pouvoir

AFP – Samedi 26 avril, 16h46

 
TUNIS (AFP) – Le rĂ©dacteur en chef et le directeur d’Al-Mawkif organe d’un parti d’opposition tunisien, Rachid KhĂ©chana et Mongi Ellouze, ont annoncĂ© samedi commencer une grĂšve de la faim pour protester contre des vexations visant, selon eux, Ă  Ă©touffer le journal hebdomadaire. “Nous commençons une grĂšve de la faim illimitĂ©e jusqu’Ă  la cessation des manoeuvres administratives et judicaires provoquĂ©es par le pouvoir pour Ă©touffer Al-Mawkef”, ont-ils dĂ©clarĂ© au cours d’une confĂ©rence de presse au siĂšge du journal et du Parti dĂ©mocratique progressiste (PDP, lĂ©gal). Ils ont Ă©voquĂ© des “saisies rĂ©pĂ©tĂ©es” du journal et affirmĂ© ĂȘtre l’objet de “manoeuvres politiques en forme de procĂ©dures judicaires et administratives”. “La situation est intolĂ©rable, notre journal ne reçoit pas de publicitĂ©s, ne vit que de ses ventes et se retrouve aujourd’hui menacĂ© de disparition”, s’est alarmĂ© M. khĂ©chana. L’annonce de cette grĂšve, qui intervenait 48 heures avant une visite d’Etat du prĂ©sident français Nicolas Sarkozy lundi Ă  Tunis, a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de “manoeuvre dĂ©magogique et opportuniste” par les autoritĂ©s. M. KĂ©chana, 55 ans, et M. Ellouze, 59 ans, ont justifiĂ© la grĂšve de la faim comme “ultime moyen de dĂ©fense”, indiquant que des dirigeants du PDP, dont la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale Maya Jribi, avaient tentĂ© de vendre le journal Ă  la criĂ©e dans le rues de Tunis pour protester contre “la censure dĂ©guisĂ©e”. NĂ©jib Chebbi, chef historique du PDP, qui a annoncĂ© sa candidature Ă  l’Ă©lection prĂ©sidentielle de 2009, a exigĂ© la cessation des harcĂšlements exercĂ©s par le pouvoir, selon lui, et a affirmĂ© que la grĂšve de la faim visait Ă  “attirer l’attention de l’opinion publique sur une grave dĂ©tĂ©rioration de la libertĂ© de la presse en Tunisie”. Le PDP doit comparaĂźtre en justice Ă  la suite de plaintes dĂ©posĂ©es par des entitĂ©s privĂ©es qui lui rĂ©clament quelque 300.000 euros de dĂ©dommagements pour des pertes prĂ©sumĂ©es aprĂšs la publication d’un article d’Al-Mawkif sur la distribution d’une huile de table frelatĂ©e. DĂ©nonçant la grĂšve comme une “manoeuvre dĂ©magogique et opportuniste visant Ă  induire l’opinion en erreur”, les autoritĂ©s ont estimĂ© que “ces manoeuvres sont devenues une habitude” au PDP, “surtout lors d’Ă©vĂ©nements susceptibles d’attirer l’attention de la presse internationale”, ont-elles indiquĂ© en allusion Ă  la visite du prĂ©sident Sarkozy. “Al-Mawkif ne fait l’objet d’aucune restriction, que ce soit au niveau du travail journalistique, de l’Ă©dition oui de la diffusion” a-t-on assurĂ© de source officielle. Cette source souligne que “les poursuites judiciaires Ă©voquĂ©es Ă©manent d’entreprises privĂ©es qui estiment avoir subi un double prĂ©judice Ă  la suite d’un article qui prĂ©tend, sans preuve que l’huile de table commercialisĂ©es est frelatĂ©e”. Les autoritĂ©s accusent les responsables du journal de chercher Ă  “se dĂ©rober Ă  leurs responsabilitĂ©s lĂ©gales” et affirment que “les partis d’opposition publient et diffusent librement leurs journaux”. Al-Mawkif qui parait le vendredi titrait sur la visite du prĂ©sident français s’interrogeant en manchette Ă  la Une “La dĂ©mocratie serait-elle occultĂ©e durant la visite Sarkozy?”.  

 
Quand on n’a mĂȘme pas la libertĂ© de dire

Interview swissinfo: Marc-André Miserez

La 18e JournĂ©e internationale de la libertĂ© de la presse, ce samedi, est l’occasion de rappeler que les mĂ©tiers de l’information peuvent coĂ»ter cher Ă  ceux qui les exercent. Comme en Tunisie, oĂč deux hommes sont en grĂšve de la faim pour faire valoir un droit qui devrait aller de soi. «La Tunisie fait partie de la trentaine de pays que nous qualifions de prĂ©dateurs, soit des pays oĂč les journalistes sont poursuivis, menacĂ©s, emprisonnĂ©s…», explique GĂ©rald Sapey, prĂ©sident de la section suisse de Reporters sans frontiĂšres (RSF). Des pays «dictatoriaux ou Ă  dĂ©mocratie plus que muselĂ©e», qui ne supportent ni contradiction ni opposants. Pour Rachid Khechana, rĂ©dacteur en chef de l’hebdomadaire Al-Mawquif – un des trois journaux d’opposition qui subsistent en Tunisie -, correspondant de swissinfo et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint du Parti dĂ©mocrate progressiste, ces rĂ©alitĂ©s sont tout ce qu’il y a de plus concret. Le 10 mai, il passera en justice avec son directeur de publication pour rĂ©pondre de pertes Ă  hauteur de plusieurs centaines de milliers de dollars que le journal aurait causĂ© Ă  des distributeurs d’huile alimentaire. Ceci pour avoir Ă©crit que leurs produits Ă©taient frelatĂ©s et demandĂ© qu’ils soient soumis Ă  des analyses. Une tracasserie de plus pour cet organe d’un parti qui a le culot de vouloir prĂ©senter un candidat contre le prĂ©sident Ben Ali, lorsque celui-ci briguera l’annĂ©e prochaine un cinquiĂšme mandat de cinq ans. Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, Al-Mawquif a dĂ©jĂ  vu sa distribution en kiosque interdite et ses comptes en banque bloquĂ©s. Les deux hommes ont donc entamĂ© il y a une semaine une grĂšve de la faim, pratique courante chez les dĂ©fenseurs de la libertĂ© en Tunisie.
swissinfo: Vous sentez un net durcissement du pouvoir à votre égard. Pourquoi intervient-il maintenant ? Auriez-vous cette fois franchi une ligne rouge ?
Rachid Khechana: Pas du tout, c’est juste que l’on est Ă  la veille des Ă©lections lĂ©gislatives et prĂ©sidentielles de 2009. Et le parti au pouvoir – que nous considĂ©rons comme un parti unique – prĂ©pare son congrĂšs pour le mois d’aoĂ»t et ne veut plus de voix discordantes. Il y a donc un recul des libertĂ©s en liaison directe avec des Ă©chĂ©ances Ă©lectorales. Il est vrai que ces derniĂšres annĂ©es, on avait assistĂ© Ă  quelques avancĂ©es, grĂące aux luttes de la sociĂ©tĂ© civile, des journalistes, des dĂ©fenseurs des droits de l’homme et des partis d’opposition. La tenue Ă  Tunis du Sommet mondial de l’information en 2005 avait Ă©galement obligĂ© le gouvernement Ă  changer quand mĂȘme un peu les choses. Et maintenant, voilĂ  que l’on recule… swissinfo: Le Sommet de l’information justement… On se souvient que le prĂ©sident suisse Samuel Schmid y avait poussĂ© un coup de gueule en faveur des droits de l’homme. Est-ce que ça a servi Ă  quelque chose ? R.K.: Le changement ne se fait pas d’un seul coup, il se fait par petits pas. Et Ă  chaque fois que la sociĂ©tĂ© civile tunisienne est relayĂ©e Ă  l’Ă©tranger, je pense que ça donne des coups de fouet Ă  ce combat dĂ©mocratique. Ça ne peut donc ĂȘtre que bĂ©nĂ©fique et positif pour le processus de dĂ©mocratisation de nos sociĂ©tĂ©s. D’ailleurs, nous recevons beaucoup de mails, de coups de fil et de lettres de soutien en faveur de notre combat en gĂ©nĂ©ral et de cette grĂšve de la faim en particulier. « On voit bien Ă  quel genre de troc ils [les prĂ©sidents Sarkozy et Ben Ali] se sont livrĂ©s: affaires contre droits de l’homme. » Rachid Khechana swissinfo: Pour Nicolas Sarkozy par contre – qui vient de passer deux jours dans votre pays -, «l’espace des libertĂ©s progresse en Tunisie» et le prĂ©sident français estime ne pas avoir de leçons Ă  donner au vĂŽtre. Ces dĂ©clarations vous ont déçu ? R.K.: Pas seulement moi, je pense qu’elles ont déçu tous les Tunisiens. Et aussi les Français dĂ©mocrates, si vous voyez toutes les protestations qu’elles ont suscitĂ©es. Mais que voulez-vous: il venait notamment dans l’idĂ©e de vendre 10 Airbus Ă  Tunisair et il en a vendu 19. On voit bien Ă  quel genre de troc ils se sont livrĂ©s: affaires contre droits de l’homme. C’est clair. swissinfo: Est-ce que votre combat est aussi celui de la sociĂ©tĂ© tunisienne ? Finalement, les gens n’ont-ils pas des soucis plus urgents que la dĂ©mocratie et la libertĂ© de la presse ? R.K: Les gens ici sont comme les autres, ils pensent d’abord Ă  leur pain et Ă  leur couffin. Les Tunisiens sont plutĂŽt pacifiques, mais ils peuvent devenir violents quand on essaye de toucher Ă  leur pain ou au pain de leurs enfants. Nous avons d’ailleurs eu deux grandes Ă©meutes en 78 et en 84, que l’on a nommĂ©es «émeutes du pain». Mais en dehors de ça, quand la marge de libertĂ© s’Ă©largit, on constate toujours une participation accrue des gens Ă  la chose publique. Au point que les journaux d’opposition se vendent beaucoup plus quand il y a une pĂ©riode dĂ©mocratique que quand il y a un reflux sur ce plan-lĂ . Je dirais qu’une fois les besoins matĂ©riels et sociaux satisfaits, le citoyen peut rĂ©flĂ©chir Ă  d’autres considĂ©rations et accĂ©der Ă  un stade que j’appellerais supĂ©rieur, oĂč il peut participer Ă  la gestion de la citĂ©. Le problĂšme, c’est qu’avec les deux Ă©lections truquĂ©es de 81 et de 89, les gens ont commencĂ© Ă  dĂ©sespĂ©rer du changement par les urnes. Et ça dure encore aujourd’hui. Pourtant, nous devons les convaincre du contraire, parce que c’est le seul choix qui nous reste. Et ne plus y croire est trĂšs dangereux, car cela prĂ©pare le terrain Ă  toutes les formes d’extrĂ©misme… swissinfo: ExtrĂ©misme qui, vu d’ici, semble bien moins rĂ©pandu en Tunisie qu’en AlgĂ©rie ou au Maroc… R.K.: Le rĂ©gime exagĂšre beaucoup la menace terroriste, qui lui permet de justifier pas mal de choses. Mais le danger n’est pas absent pour autant. L’annĂ©e derniĂšre, il y a eu des accrochages avec un groupe armĂ© venu d’AlgĂ©rie, mais ils Ă©taient tunisiens. Donc, ce sont des braises, qui a tout moment peuvent donner une explosion. Car Ă©videmment, les simples citoyens tunisiens – surtout les jeunes -, s’ils ne trouvent pas des partis dĂ©mocratiques qui les encadrent et qui les amĂšnent Ă  participer au combats dĂ©mocratiques de leur pays, ils se tournent vers al-qaĂŻda et vers les autres mouvements extrĂ©mistes. swissinfo: Pour conclure, cette journĂ©e est celle de la libertĂ© de la presse. En quoi est-elle si importante Ă  vos yeux ? R.K.: C’est une condition nĂ©cessaire, non seulement Ă  la dĂ©mocratie, mais Ă  toutes les autres rĂ©formes dont ce pays a besoin. Parce que si la sociĂ©tĂ© civile n’a pas de tribune pour faire porter sa voix, alors, toutes les actions des associations ne servent Ă  rien. (Source: “Swissinfo” (Suisse), le 3 mai 2008) Lien: http://www.swissinfo.ch/fre/a_la_une/Quand_on_n_a_meme_pas_la_liberte_de_dire.html?siteSect=106&sid=9044901&cKey=1209826895000&ty=st


Committee to Protect Journalists  

Journalist goes on hunger strike in Morocco jail

New York, May 2, 2008—To mark World Press Freedom Day, Moroccan journalist Mustafa Hormatallah began a three-day hunger strike today to protest his imprisonment in Casablanca, while journalists led by the National Syndicate of the Moroccan Press planned to stage a sit-in on Saturday.  Hormatallah, a journalist with the independent weekly Al-Watan Al An, was sentenced in August 2007 to eight months in jail, and his editor, Abderrahim Ariri, was given a six-month suspended term for possessing “documents by criminal means.” The Casablanca court also fined each of them 1,000 dirhams (US$120). The Supreme Court upheld Hormatallah’s sentence in February.  “We join with our colleagues in Morocco in calling attention to the fact that a leading journalist is languishing in prison on World Press Freedom Day,” CPJ Executive Director Joel Simon said. “We call on the authorities to release Mustafa Hormatallah immediately.” World Press Freedom Day is commemorated on Saturday.  The case against Ariri and Hormatallah stems from a July 14 article in Al-Watan Al An about secret government documents that reveal alleged terrorist threats against Morocco. The weekly reproduced one of the purported secret documents of the General Directorate for Territorial Surveillance, a Moroccan security agency, which discussed the monitoring of jihadist Web sites. The two journalists were convicted of “concealing items derived from a crime” under Article 571 of the Moroccan Penal Code.  Moroccan journalists in Casablanca, led by the National Syndicate of the Moroccan Press, will hold a sit-in on Saturday to protest Hormatallah’s continued detention, syndicate president Younes Mjahed told CPJ. Mjahed called for Hormatallah’s release, saying that “turning this saddening page would greatly serve the cause of freedom of expression in our country.”  In a special report released in July 2007, CPJ noted that press freedom in Morocco has notably regressed in recent years. Independent journalists have been the targets of a series of politicized court cases, financial pressures, and harassment from authorities.  CPJ is a New York–based, independent, nonprofit organization that works to safeguard press freedom worldwide. For more information, visit www.cpj.org. http://www.cpj.orgContact: Abi Wright e-mail: awright@cpj.orgTelephone: (212) 465-1004 ex 105  

Tollé à gauche aprÚs les propos présidentiels sur les libertés

 
En France, les propos de M. Sarkozy selon lesquels “l’espace des libertĂ©s progresse en Tunisie” ont dĂ©clenchĂ© un tollĂ©. Pour le Parti socialiste, ces dĂ©clarations “inacceptables” laissent le sentiment d’une “scandaleuse hypocrisie” et lĂ©gitiment “la politique de rĂ©pression du rĂ©gime tunisien”. De son cĂŽtĂ©, le Parti communiste s’est dit “indignĂ©” par la “complaisance” du prĂ©sident français envers son homologue, le prĂ©sident Ben Ali, voyant dans ces louanges une “forme d’insulte” pour les dĂ©mocrates tunisiens. Pour sa part, Reporters sans frontiĂšres (RSF) a qualifiĂ© ces propos d'”inadmissibles” et soulignĂ© que “la libertĂ© d’expression reste une utopie” en Tunisie. “La presse n’y fait que glorifier le bilan du prĂ©sident Ben Ali”, ajoute RSF, et les journalistes indĂ©pendants et leurs familles sont “victimes d’un harcĂšlement continu”. Face Ă  ces critiques, le porte-parole de l’UMP, Dominique PaillĂ©, Ă©galement conseiller Ă  l’ElysĂ©e, a assurĂ©, mardi, que la France dĂ©fendait “avec opiniĂątretĂ©” les droits de l’homme. –
 (AFP.) 03/05/2008 15:59


 

Des signes d’ouverture du pouvoir en Tunisie
 
Par Ben Bouazza, Associated Press
 

TUNIS – Alors que le pouvoir s’attache Ă  donner des signes d’une ouverture relative Ă  l’occasion de la journĂ©e mondiale de la libertĂ© de la presse cĂ©lĂ©brĂ©e samedi, l’opposition n’en dĂ©mord pas: la situation de la presse “se dĂ©grade”.

 

“Loin de s’amĂ©liorer, elle rĂ©gresse”, selon le chef du Forum dĂ©mocratique pour les libertĂ©s et le travail (FDLT), une formation de l’opposition lĂ©gale. Il en veut pour preuve la grĂšve de la faim menĂ©e depuis une semaine par deux journalistes opposants.

 

Face aux critiques qui l’accusent de “museler la presse”, le prĂ©sident tunisien Zine El Abidine Ben Ali a lancĂ© un appel aux journalistes les exhortant Ă  bannir “toute forme d’autocensure et de censure externe”.

 

Dans un message adressĂ© au syndicat des journalistes tunisiens et Ă  l’association des directeurs de journaux, il les a pressĂ©s de faire preuve de “plus d’audace” dans le traitement des diffĂ©rents sujets pour “ĂȘtre plus proche des prĂ©occupations des citoyens et de leurs aspirations”.

 

Le prĂ©sident Ben Ali, qui a reçu un satisfecit en matiĂšre de libertĂ©s de son homologue français Nicolas Sarkozy lors de son rĂ©cent voyage en Tunisie, a fait part de sa “volontĂ© de garantir le droit de chaque citoyen Ă  une information libre et sincĂšre, et de diffuser les droits de l’Homme et les libertĂ©s fondamentales, dans le texte comme dans la pratique”.

 

Pour Ben Ali, une telle action doit nĂ©anmoins ĂȘtre sous-tendue par “l’attachement Ă  l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de la nation et l’allĂ©geance Ă  la Tunisie, et Ă  elle seule”.

 

ParallĂšlement, les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision publique “Canal 7” et privĂ©es “Hannibal” brisaient un tabou en diffusant deux dĂ©bats contradictoires sur le dossier de la presse, une initiative jugĂ©e insuffisante parce que sĂ©lective, par la chef du Parti progressiste dĂ©mocratique (opposition lĂ©gale), Maya Jribi. Son parti tout comme le FDLT en Ă©taient en effet exclus.

 

Bien que ne signifiant pas Ă  ses yeux un changement de cap du pouvoir, Mme Jribi, premiĂšre femme Ă  diriger un parti politique en Tunisie, y voit nĂ©anmoins “un dĂ©but” qu’elle “espĂšre voir se poursuivre”.

 

Elle a rendu un hommage appuyĂ© au nouveau syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) pour “le rĂŽle positif qu’il joue pour la dĂ©fense de la profession et son honneur”.

 

Une “dĂ©claration de Tunis sur la libertĂ© de la presse” distribuĂ©e lors d’une confĂ©rence de presse organisĂ©e par le FDLT, le PDP et des personnalitĂ©s du “comitĂ© du 18 octobre pour les droits et les libertĂ©s”, souligne cependant que cette situation “continue de se caractĂ©riser par le verrouillage et l’intransigeance”.

 

Pour y remĂ©dier, ses auteurs revendiquent la suppression du code de la presse et sa substitution par un autre qui soit “libĂ©ral et dĂ©pourvu de sanctions de privation de la libertĂ©”.

 

Ils prĂ©conisent en outre la crĂ©ation d’un conseil de l’audiovisuel oĂč toutes les parties seraient reprĂ©sentĂ©es, et rĂ©clament la cessation “des pressions et harcĂšlements sĂ©curitaires des personnes et des organisations” opĂ©rant dans le champ des libertĂ©s, ainsi qu’une “rĂ©partition Ă©quitable de la publicitĂ© publique” et la gĂ©nĂ©ralisation de la subvention de l’Etat Ă  tous les journaux de l’opposition sans exclusive.

 

Dans le mĂȘme temps, les deux journalistes opposants du PDP, Rachid KhĂ©chana et Mongi Ellouze, en grĂšve de la faim, affichaient leur dĂ©termination Ă  poursuivre leur mouvement jusqu’Ă  la satisfaction de leurs dolĂ©ances.

 

Ils ont cessĂ© de s’alimenter depuis une semaine pour protester contre les entraves dont leur journal “Al Mawkef” fait l’objet, selon eux, et pour “dĂ©fendre la libertĂ© de la presse”.

 

“Nous n’arrĂȘteront notre grĂšve que si ces entraves cessent, le gel du compte du journal est levĂ© et que l’affaire engagĂ©e devant la justice contre les responsables d’Al Mawkef est retirĂ©e”, a martelĂ© devant la presse, le rĂ©dacteur en chef, M. KhĂ©chana dont l’Ă©tat de santĂ© et celui de son collĂšgue sont jugĂ©s “prĂ©occupants”.


Sarkozy quitte la Tunisie en dĂ©fendant l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e

 

 
 
TUNISIE – 30 avril 2008 – AFP Le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy a achevĂ© mercredi sa visite en Tunisie par un plaidoyer en faveur d’une Union pour la MĂ©diterranĂ©e (UPM) Ă©levĂ©e au rang de “rendez-vous avec l’histoire”, dont il a souhaitĂ© qu’elle contribue au rĂšglement du conflit israĂ©lo-palestinien. A deux mois et demi de son lancement solennel le 13 juillet Ă  Paris, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois dĂ©fendu son projet de partenariat entre l’Union europĂ©enne (UE) et ses voisins du sud de la MĂ©diterranĂ©e, cette fois devant un amphithéùtre d’Ă©tudiants tunisiens. “Ce jour-lĂ , pour tous, il s’agira d’ĂȘtre au rendez-vous de l’histoire. Manquer ce rendez-vous historique, ce serait prendre une responsabilitĂ© immense vis-Ă -vis de nos enfants, vis-Ă -vis des gĂ©nĂ©rations Ă  venir”, a-t-il dĂ©clarĂ©. Faisant un exemple de la “relation apaisĂ©e et fĂ©conde entre le monde musulman et l’Occident” qui existe entre la France et la Tunisie, le prĂ©sident français a estimĂ© qu’il Ă©tait temps “de l’Ă©tendre Ă  toute la MĂ©diterranĂ©e” pour Ă©viter “le choc des civilisations et la guerre des religions”. A cet argumentaire connu, Nicolas Sarkozy a ajoutĂ© mercredi l’espoir de faire de son initiative un facteur d’accĂ©lĂ©ration du rĂšglement du conflit entre IsraĂ«l, appelĂ© Ă  participer Ă  l’UPM, et les Palestiniens. “Je sais parfaitement que tout ceci est en arriĂšre plan de l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e, mais ça ne doit pas nous empĂȘcher d’agir, ça doit nous encourager Ă  agir (…) si l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e devient une rĂ©alitĂ©, cette Union, elle changera le monde”, a-t-il mĂȘme promis. A l’intention de pays de l’UE qui ont longtemps doutĂ© de son initiative avant de s’y rallier, Nicolas Sarkozy a lourdement insistĂ© sur l’Ă©chec du dialogue euro-mĂ©diterranĂ©en de Barcelone lancĂ© en 1995. “Barcelone, c’est bien parce que c’est le Nord qui aide le Sud. Mais Barcelone, je suis dĂ©solĂ© de le dire, ce n’est pas le partenariat entre les peuples (…) c’est la poursuite du dialogue nord-sud, tel qu’il s’est instaurĂ© aprĂšs la dĂ©colonisation, c’est-Ă -dire sur la base d’une relation inĂ©galitaire oĂč l’un dĂ©cide et l’autre reçoit”, a-t-il estimĂ©. A son homologue tunisien Zine El Abidine Ben Ali qui a souhaitĂ© “une participation plus large” des pays du Sud, le prĂ©sident français a promis que l’UPM serait “fondĂ©e sur une Ă©galitĂ© des droits et des devoirs”. Il a Ă©galement dĂ©crit la nouvelle structure comme une “union Ă  gĂ©omĂ©trie variable oĂč chacun participera comme il le souhaite” autour de “projets concrets”, parmi lesquels il a citĂ© la dĂ©pollution de la MĂ©diterranĂ©e. Nicolas Sarkozy n’a pas dĂ©taillĂ© l’architecture de la future Union, qui devra ĂȘtre dĂ©finie d’ici au 13 juillet. Mais selon un scĂ©nario susurrĂ© de source française, Tunis pourrait ĂȘtre rĂ©compensĂ©e de son soutien de la premiĂšre heure au projet français en accueillant le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral, et la France et l’Egypte hĂ©riter de la coprĂ©sidence tournante. Balayant toutes les critiques, le prĂ©sident français a enfin profitĂ© de son dernier discours sur le sol tunisien pour renouveler son satisfecit au rĂ©gime du prĂ©sident Ben Ali sur le terrain controversĂ© des droits de l’Homme. “Tout n’est pas parfait en Tunisie, certes (…) mais je veux le dire aussi parce que je le pense, quel pays peut s’enorgueillir d’avoir autant avancĂ© en un demi siĂšcle sur la voie du progrĂšs, sur la voie de la tolĂ©rance, et sur la voie de la raison ?”, s’est-il exclamĂ©. Cette question a planĂ© sur tout le sĂ©jour tunisien de Nicolas Sarkozy, qui a suscitĂ© un tollĂ© chez les dĂ©fenseurs des droits de l’Homme. Il avait en effet affirmĂ© Ă  son arrivĂ©e lundi que “l’espace des libertĂ©s” avait “progressĂ©” en Tunisie, pays pourtant souvent critiquĂ© pour ses atteintes aux libertĂ©s.  

Flottement dans les banques tunisiennes

 

 
TUNISIE – 27 avril 2008 – Une succession inhabituelle de changements de dirigeants a agitĂ© les banques tunisiennes Ă  la mi-avril. Le 7, Alya Abdallah a pris les commandes de la Banque de Tunisie (BT), succĂ©dant Ă  Faouzi Belkahia, qui se retire pour raisons de santĂ© aprĂšs avoir contribuĂ© pendant seize ans Ă  faire de la BT l’un des Ă©tablissements les plus solides du pays. La nomination d’Alya Abdallah, par ailleurs Ă©pouse d’Abdelwahab Abdallah, le chef de la diplomatie tunisienne, entraĂźne une permutation Ă  l’Union internationale de banques (UIB), filiale Ă  52 % de la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale française depuis 2002, dont elle prĂ©sidait le conseil d’administration. C’est un Français qui lui succĂšde, en l’occurrence Bernard David, directeur dĂ©lĂ©guĂ© de la banque de dĂ©tail hors France mĂ©tropolitaine du groupe de la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale. Mais c’est un Tunisien qui devient directeur gĂ©nĂ©ral de l’UIB, responsabilitĂ© tenue par Philippe Amestoy depuis 2003, puis Dominique Poignon Ă  partir d’aoĂ»t 2007. Kamel NĂ©ji, 53 ans, prend leur place. PDG de la Banque tuniso-libyenne (BTL) depuis 2004, il a passĂ© la quasi-totalitĂ© de sa carriĂšre dans des banques d’investissement et dans l’ingĂ©nierie financiĂšre Ă  l’universitĂ©. Enfin, c’est Golsom Jaziri qui a Ă©tĂ© pressentie pour diriger la Banque tuniso-libyenne (BTL). Elle Ă©tait jusque-lĂ  directrice gĂ©nĂ©rale des changes Ă  la Banque centrale de Tunisie (BCT), grade jamais atteint par une femme dans cette institution. L’UIB en dĂ©ficit depuis 2002 Si la promotion quasi simultanĂ©e de deux femmes Ă  de telles fonctions est un fait sans prĂ©cĂ©dent dans un secteur financier rĂ©putĂ© rĂ©servĂ© aux hommes, elle ne peut masquer la pĂ©riode dĂ©licate que traversent deux des trois banques concernĂ©es, toutes deux liĂ©es Ă  des groupes français : l’UIB et la BT, respectivement 8e et 9e banques du pays par le total de bilan. La premiĂšre connaĂźt des difficultĂ©s financiĂšres depuis plusieurs annĂ©es. CotĂ©e en Bourse, elle n’a pas rĂ©alisĂ© de bĂ©nĂ©fices nets depuis l’exercice 2002. L’insuffisance de provisionnements des crĂ©ances « accrochĂ©es » (impayĂ©es – aussi nommĂ©es classĂ©es), qui existait avant la privatisation, s’est aggravĂ©e. Le taux de couverture par les provisions atteint l’un des niveaux les plus bas du pays, Ă  27 %, contre 50 % pour les banques publiques. Le cabinet Deloitte-Ahmed Mansour & AssociĂ©s, l’un des deux commissaires aux comptes, a d’ailleurs refusĂ© de certifier les comptes de l’exercice 2006, ce qui reprĂ©sente une premiĂšre dans le pays. « Cette situation, Ă©crit pour sa part le second commissaire aux comptes, d’AMC Ernst & Young, fait peser un risque sur la continuitĂ© de l’exploitation. » Il appartient dĂ©sormais Ă  un Tunisien de redresser la barre. DĂšs sa prise de fonctions, Kamel NĂ©ji a parlĂ© de « refondation » de l’UIB. Et il semble que le mouvement soit dĂ©jĂ  engagĂ©. Selon nos informations, un compromis aurait Ă©tĂ© trouvĂ© entre les autoritĂ©s financiĂšres tunisiennes et la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale pour assainir les comptes de sa filiale tunisienne. Le groupe français, qui garantissait jusqu’à prĂ©sent 52 % des crĂ©ances classĂ©es (Ă  hauteur de sa part au capital), en couvrirait dĂ©sormais la totalitĂ©. Les autoritĂ©s financiĂšres tunisiennes accompagneraient cette opĂ©ration d’assainissement par des mesures spĂ©cifiques. La rĂ©ussite confirmĂ©e d’Attijari Bank (ex-Banque du Sud) dans le mĂȘme domaine est dans tous les esprits. En deux exercices dĂ©ficitaires, la filiale du groupe marocain a pratiquement Ă©liminĂ© ses risques crĂ©dits, qui ne reprĂ©sentent plus que 3 % du total, contre 19 % en moyenne pour les banques tunisiennes. À la diffĂ©rence de l’UIB, la Banque de Tunisie dispose d’une assise financiĂšre solide et affiche les meilleurs indicateurs de la place, dont un taux de couverture des crĂ©ances classĂ©es de 97 %, le meilleur de la place. Mais c’est du cĂŽtĂ© de l’actionnariat qu’il y a problĂšme. La banque est sous-capitalisĂ©e, bien qu’elle dispose d’importants fonds propres : Ă  1,8 milliard de dinars tunisiens (DT ; 1 milliard d’euros), son total de bilan est Ă©quivalent Ă  celui de l’UIB, dont le capital est double. L’annonce du dĂ©part de Belkahia s’est accompagnĂ©e d’un cafouillage qui tĂ©moigne d’une lutte sourde autour de l’augmentation du capital de cette banque privĂ©e dont 27 % des actions sont dĂ©tenus par des actionnaires Ă©trangers, avec Ă  leur tĂȘte le CrĂ©dit industriel et commercial (CIC, 20 %) français. Fin mars, le conseil d’administration avait dĂ©cidĂ© d’un doublement du capital par incorporation de rĂ©serves avec attribution d’une action nouvelle gratuite pour une ancienne. Le communiquĂ© fut publiĂ© dans le journal officiel du Conseil du marchĂ© financier et dans celui de la Bourse de Tunis. Cinq jours plus tard, le 2 avril, un second communiquĂ© annulait purement et simplement le premier. En cause, la mĂ©thode choisie pour l’augmentation de capital, qui fermait la porte Ă  de nouveaux actionnaires et empĂȘchait l’arrivĂ©e d’un actionnaire de rĂ©fĂ©rence. Quelle sera la prochaine Ă©tape ? Alya Abdallah doit dĂ©sormais dĂ©bloquer la situation pour procĂ©der Ă  la nĂ©cessaire recapitalisation. En gardant Ă  l’esprit qu’une banque aussi rentable que la BT ne peut guĂšre rester longtemps Ă  l’abri des convoitises ?
 
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