9 novembre 2010

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TUNISNEWS
10 ème année, N° 3822 du 09.11.2010
archives : www.tunisnews.net 


Afef Bennaceur: Carte de visite El Watan: L’avocat tunisien Tarek Labidi refoulé à l’aéroport d’Alger AFP: Terrorisme et statut de réfugié ne sont pas incompatibles (justice UE) Le Monde: L’arrêt sur les biens mal acquis ouvre des perspectives pour les ONG anticorruption Bassam Bounenni: L’enseignement de l’histoire et la fierté d’être Tunisien Création du  Forum Maghreb Europe « Averroès  » Kapitalis: Cérémonie à la mémoire des Juifs de Tunisie victimes des nazis Tunivisions: Le Dr Béchir Jarraya reçoit un prix pour ses travaux sur la maladie de Parkinson Realités: Entretien avec Tahar Belkhodja 4ème partie

AFP: Egypt rights groups say fair November election unlikely


Carte de visite


Gafsa, le 8 novembre 2010

Fahem Boukadous commence sa cinquième semaine de grève de la faim illimitée, pour protester contre ses conditions carcérales et exiger sa libération. C’est aussi un moment déterminant pour sa santé, qui peut conduire à l’arrêt total et soudain des fonctions corporelles.
En plus des céphalées, des douleurs gastriques et musculaires, de sa perte de poids et de son épuisement, il commence à éprouver une insuffisance respiratoire pouvant durer une heure. Mardi dernier il a eu une crise d’asthme aigue avec de la fièvre. Le médecin est intervenu à sept heures du soir et l’a placé sous surveillance pendant plusieurs heures. Fahem a commencé sa grève et la poursuit parce qu’il n’a pas d’autre choix pour défendre sa liberté et sa vie. Le pouvoir a privé les militants en prison et hors de prison de tous les moyens de protestation en vertu de la généralisation de la loi du silence depuis plus de deux décennies.
Fahem semble plus que jamais déterminé à payer la facture de la victoire de ses convictions et de ses principes, notamment une presse libre et indépendante défendant les droits de l’homme, au premier plan les droits des exclus, des pauvres, des opprimés et des sans voix.
Fahem fait endosser au régime la responsabilité de son emprisonnement injuste et le crime de la négligence face à sa grève. Quant au contenu du discours de Ben Ali lors de 23ème commémoration de la prise du pouvoir, notamment le passage concernant le fait qu’il n’y aurait pas de personnes condamnées pour leurs opinions dans les prisons, il a répondu qu’il ne l’avait pas entendu et a ajouté «  Si tel était le cas, qu’il me libère et me dédommage pour les seize mois de clandestinité, les huit mois de harcèlement et les quatre mois d’incarcération inique ». N’ayons qu’une seule voix Pour sauver la vie de Fahem Boukadous Afef Bennaceur (traduction ni revue ni corrigée par l’auteure de la version en arabe, LT)

L’avocat tunisien Tarek Labidi refoulé à l’aéroport d’Alger


L’Algérie devient-elle une cité interdite aux militants des droits de l’homme maghrébins ? L’avocat et membre du conseil national pour les libertés en Tunisie, Tarek Labidi, a été interdit d’entrée en Algérie. Une grave atteinte à la liberté de circulation des personnes. Invité par la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) pour participer à un séminaire de formation sur le thème de «La bonne gouvernance et la société civile au Maghreb», l’avocat tunisien a été tout simplement refoulé à l’aéroport d’Alger par la police des frontières, jeudi dernier, sans que la moindre explication lui soit fournie. Le président de la Laddh, Mustapha Bouchachi, a condamné fermement «ces entraves répétées et injustifiées à la liberté de circulation». Tarek Labidi n’est pas le premier militant tunisien à être interdit du territoire algérien. Le 4 avril 2009, la journaliste et militante des droits de l’homme, Siham Bensedrine, a, elle aussi, connu le même sort. Elle devait prendre part à un séminaire, mais a été renvoyée à son arrivée à l’aéroport d’Alger en provenance de Paris. Les frontières entre les pays du Maghreb deviennent infranchissables pour les militants politiques d’opposition. Hocine Zehouane l’a appris, lui aussi, à ses dépens. Parti pour défendre le journaliste tunisien, le 19 novembre 2009, Taoufik Ben Brik a été refoulé de l’aéroport de Tunis. Une preuve de «fraternité des régimes contre l’action des défenseurs des droits de l’homme dans l’espace maghrébin pour casser la vraie solidarité des militants politiques et les activistes des droits de l’homme et celle des peuples».   Source: “El Watan”  (Quotidien – Algerie) Le 09-11-2010) Lien: http://www.elwatan.com/actualite/l-avocat-tunisien-tarek-labidi-refoule-a-l-aeroport-d-alger-09-11-2010-98322_109.php  


Terrorisme et statut de réfugié ne sont pas incompatibles (justice UE)


 AFP, le 9 novembre 2010 Luxembourg, (AFP) – Avoir été membre d’une organisation terroriste n’empêche pas de prétendre au statut de réfugié dans l’Union européenne sauf si l’on est reconnu « individuellement responsable » d’actes terroristes, a jugé mardi la Cour de justice de l’Union européenne.    La justice européenne était appelée à trancher sur le cas de deux ressortissants turcs d’origine kurde, réfugiés en Allemagne, dont l’un avait été membre du Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C) et l’autre un responsable du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).    Ces deux organisations sont considérées comme des groupes terroristes par l’Union européenne et le Conseil de sécurité de l’ONU.    Les deux anciens militants, dont les noms n’ont pas été communiqués, avaient affirmé avoir quitté leur organisation respective et demandé le statut de réfugié en Allemagne en arguant de menaces à leur encontre de la part des autorités turques ainsi que de leur ancien parti.    Les autorités allemandes avaient rejeté la demande d’asile de l’ancien membre du DHKP-C et refusé de lui accorder le statut de réfugié. Le droit d’asile et le statut de réfugié qui avaient été octroyés précédemment à l’ex-militant du PKK avaient été quant à eux révoqués.    L’exclusion du statut de réfugié d’une personne ayant appartenu à une organisation terroriste est subordonnée à « un examen individuel des faits précis » permettant à l’autorité compétente d’apprécier si le demandeur a commis ou organisé un crime grave de droit commun, a rappelé la Cour de Luxembourg.    Avoir été membre d’une organisation terroriste ne saurait suffire à « l’évaluation individuelle des faits précis qui devrait précéder toute décision d’exclure une personne du statut de réfugié », a noté le tribunal.    Dans le cas de l’ancien responsable du PKK, on peut « présumer que cette personne a une responsabilité individuelle pour des actes commis par cette organisation », a affirmé la Cour. Mais, a-t-elle ajouté, « il reste nécessaire d’examiner l’ensemble des circonstances pertinentes avant que ne puisse être adoptée une décision d’exclusion » du statut de réfugié.    La Cour a également noté que l’exclusion du statut de réfugié n’est pas subordonnée au fait que la personne concernée représente un danger actuel pour l’Etat d’accueil. « Les clauses d’exclusion ne visent à sanctionner que des actes commis dans le passé », a-t-elle souligné.    D’autre part, la Cour a indiqué qu’une personne exclue du statut de réfugié pouvait obtenir le droit d’asile.  


STRICTO SENSU

 Par Bassam Bounenni

 L’enseignement de l’histoire et la fierté d’être Tunisien
 Comme un air de déjà-vu, j’ai regardé, tout jeune, « Papillon » de Franklin J. Schaffner. Le personnage authentique d’Henri Charrière, magistralement incarné par Steve McQueen – encore lui –, ne m’a pas ébloui. Car, quelques années plus tôt, je découvris, non sans ébahissement, l’existence de plusieurs Henri Charrière tunisiens qui avaient précédé le célèbre aventurier français au bagne de la Guyane. Ce fut grâce à l’ouvrage de Jalloul Azzouna, « Menzel-Témime, capitale de la Dakhla », dans lequel il évoque l’histoire passionnante d’un certain Sassi Bahria, contraint par les forces d’occupation française aux travaux forcés en Guyane pendant 15 ans, suite aux événements du Jellaz, en 1911 !
Plus tard, M. Azzouna enchaînera avec un recueil de récits de résistants originaires de sa ville natale, comme ce fut le cas, d’ailleurs, pour d’autres intellectuels, écrivains ou journalistes, originaires d’autres contrées de la Tunisie. Mais, est-ce suffisant ?
La question s’impose dans la mesure où l’histoire de la Tunisie, notamment de la colonisation, tel qu’enseignée dans nos manuels scolaires est lacunaire. A la limite, péjorativement sympathique. Le professeur spécialiste de l’histoire du mouvement national, Khaled Abid, a déjà tiré la sonnette d’alarme dans une tribune publiée par Assabah, le 20 mars dernier. Il y avertit que « l’indépendance ne fut pas un don de l’occupant ».  
En effet, nos annales d’histoire présentent le mouvement nationaliste comme étant un simple groupe d’intellectuels politisés revendiquant l’indépendance. Et, l’épisode colonial tout entier y est relaté tel qu’une agréable partie de chasse, gâchée par les aléas de la nature. Le tout avec une chronique laconique, commençant dès 1881, en passant par 1938 et 1952, date de l’assassinat de Farhat Hached, pour atterrir en 1955-1956.
Echappent, alors, des dates non moins marquantes, telles que 1907, avec les prémices du mouvement des Jeunes Tunisiens, 1943-1944 date de la Campagne de Tunisie et l’entrée des Nazis, avec son lot de déportations de dizaines de nos compatriotes de tradition juive dans les camps de concentration – le champion du Monde de boxe, Young Pérez, décéda aux portes d’Auschwitz – ou encore 1952, avec les crimes contre l’Humanité commis par les Français, notamment à Tazarka, et le déclenchement de la lutte armée.
Les formes d’oppression sous l’administration coloniale sont mal ou peu citées. Rares sont les jeunes tunisiens qui savent que, sous nos cieux, des femmes furent violées, des hommes torturés et/ou fusillés, des personnes âgées humiliées.
Des personnages aux itinéraires exceptionnels sont toujours présentés comme étant des obscurantistes. Outre le cas de Salah Ben Youssef, l’exemple non moins flagrant est celui de Cheikh Abdelaziz Thàalbi, à qui l’on doit, pourtant, une œuvre littéraire prolifique, mariant voyages – après un périple dans les Balkans, il a atteint l’Indonésie – et pensée. Plusieurs historiens relèvent même qu’il a devancé Tahar Haddad, avec son essai l’Essai libéral du Coran, publié en 1912 et, co-signé, dans sa version française, avec Hédi Sébaï mais aussi et surtout avec l’avocat juif, César Benattar.
Au final, il est de plus en plus urgent de redéfinir l’enseignement de l’histoire, véritable c du commencement de la construction de l’identité nationale. Une fierté ne se façonne qu’au moyen d’une conscience collective, bien ancrée, des malheurs d’antan. Il ne s’agit nullement de sombrer dans le populisme ou dans les partis pris outranciers et enragés mais de remettre les choses à leur place. De reconsidérer les événements qui ont conçu notre histoire à leur juste valeur. Et rendre les jeunes générations de plus en plus fiers d’être Tunisiens, sans rancune mais aussi et surtout sans oubli.


L’arrêt sur les biens mal acquis ouvre des perspectives pour les ONG anticorruption


 Ladécision devrait faire grand bruit, notamment dans quelques palais africains : la Cour de cassation a donné son feu vert, mardi 9 novembre, à une enquête judiciaire visant le mode d’acquisition, en France, par trois chefs d’Etat africains d’un imposant patrimoine composé notamment d’immeubles et de voitures de luxe. La plus haute juridiction française a cassé un arrêt de la cour d’appel de Paris qui, le 29 octobre 2009, avait déclaré irrecevable la plainte de l’organisation Transparency International-France pour « recel de détournement de fonds publics » et empêchait de ce fait l’ouverture d’une instruction.

 

La Cour ordonne le renvoi du dossier à un juge d’instruction pour que soit instruite la plainte de l’ONG, qui considère que les biens en question n’ont pu être acquis qu’avec de l’argent public détourné, tant la disproportion existant entre leur valeur et les revenus affichés par les chefs d’Etat en cause est grande.

La décision vise d’abord les présidents du Gabon – Omar Bongo aujourd’hui décédé et son fils Ali qui lui a succédé -, du Congo – Denis Sassou-Nguesso – et de Guinée équatoriale – Teodoro Obiang Nguema -, mais il s’agit d’un arrêt de principe aux conséquences potentiellement vastes.

Il autorise en effet une ONG telle que Transparency International à mettre en cause les « biens mal acquis » en France par des potentats de toutes origines. La plus haute juridiction judiciaire française  considère en effet que des détournements de fonds publics commis par des chefs d’Etat constitue un préjudice pour les ONG qui luttent contre la corruption. La Cour de cassation estime en effet que si les délits poursuivis étaient établis, ils « seraient de nature à causer à l’association Transparence International France un préjudice direct et personel en raison de la spécificité du but et de l’objet de sa mission ».

Cet arrêt ouvre donc de nouvelles perspectives aux militants luttant contre la corruption. Il résulte lui-même de trois années de bataille juridique entre les ONG et les autorités françaises, peu désireuses de voir mis en cause des chefs d’Etat considérés comme des « amis de la France ».

FLOTTE DE VOITURES DE LUXE

L’enquête de l’Office central de répression de la grande délinquance financière, menée en 2007 et révélée parLe Monde en février 2008, dressait l’inventaire impressionnant des biens possédés en France par ces chefs d’Etat et leur famille. Il était ainsi établi qu’Omar Bongo et ses proches possédaient 33 biens immobiliers (appartements, maisons, hôtel particulier), qu’ils détenaient 11 comptes bancaires ainsi qu’une considérable flotte de voitures de luxe.

Le président congolais, lui, détenait au total 18 biens tandis que le président Obiang se distinguait par les trois Bugatti à 1 million d’euros pièce fabriquées spécialement pour son fils Teodoro.

La découverte la plus spectaculaire se situait entre les Champs-Elysées et la plaine Monceau, dans le 8e arrondissement de Paris. Là, un hôtel particulier a été acquis le 15 juin 2007 pour la somme de 18,875 millions d’euros par une société civile immobilière (SCI). Celle-ci associe deux enfants du président gabonais, Omar Denis, 13 ans, et Yacine Queenie, 16 ans, son épouse Edith, qui se trouve être la fille du président congolais Denis Sassou Nguesso, et un neveu de ce dernier, Edgar Nguesso, 40 ans.

Cette enquête de police avait été diligentée à la suite de la plainte déposée en mars 2007 par trois associations : Sherpa, groupement de juristes spécialisés dans la défense des droits de l’homme, Survie, spécialisée dans la dénonciation des turpitudes de la « Françafrique », et la Fédération des Congolais de la diaspora, qui dénonce l’opacité financière du régime de Brazzaville.

Sur la base d’un rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) recensant les avoirs détournés par plusieurs chefs d’Etat, elles accusent Omar Bongo, Denis Sassou-Nguesso et Teodoro Obiang-Nguema, de « recel de détournement d’argent public ». Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire en juin 2007. Mais cette première plainte a été classée sans suite en novembre 2007.

Une deuxième, assortie d’une constitution de partie civile, a été déposée en décembre 2008 par Transparence International France (TIF) ainsi que par un contribuable gabonais, Gregory Ngbwa Mintsa. Ce dernier a alors été interpellé et incarcéré au Gabon pendant douze jours.

En mai 2009, Françoise Desset, doyenne des juges d’instruction du pôle financier de Paris, a jugé recevable la plainte de TIF tout en rejetant celle de M. Ngbwa Mintsa. Une information judiciaire pouvait alors s’ouvrir. Mais le parquet, placé sous l’autorité du ministère de la justice, avait fait appel et obtenu satisfaction en octobre 2009 par un arrêt de la cour d’appel de Paris qui avait stoppé dans l’œuf l’instruction. C’est cette dernière décision, que la Cour de cassation a censuré mardi.

Philippe Bernard
 
(Source: Le Monde.fr | 09.11.10 | 16h18  •  Mis à jour le 09.11.10 | 18h01 )


 

Evennement Euro Maghrebin:
Création du  Forum Maghreb Europe « Averroès  » ابن رشد
Pour la Méditerranée occidentale  

Suite a une série de rencontres  et concertations en marge de conférences internationales dans plusieurs villes Maghrébines et Européennes,  le « Forum Averroès – pour la Méditerranée occidentale »  est crée par les signataires de ce document .

 Les 10 fondateurs de ce réseau sont les membres de son comité directeur .Ils seront soutenus par un  Comité d’Orientation consultatif et des experts  dans les affaires internationales , européennes et maghrébines   . 

L’objectif du Forum

L’objectif visé est de constituer un réseau de communicants,  d’intellectuels, d’experts et de spécialistes sur les questions de relations  internationales en Méditerranée occidentale.

Dans cette perspective, l’ambition est de :

–         Participer au rapprochement  des cultures des deux rives méditerranéennes .

–         Unir nos forces afin de développer la fraternité, l’égalité et la non discrimination entre les peuples et les personnes .

–         Contribuer à créer les conditions de la paix et de la prospérité dans la région .

–         Renforcer la démarches des pays concernés vers l’Etat de droit .

 

La stratégie du Forum

Ce réseau a pour vocation  non seulement d’organiser des conférences et des séminaires, de conduire des études, d’assurer des consultances dans les domaines précités, mais aussi de constituer une force de proposition d’initiatives dans la région considérée, vers tous décideurs politiques ou privés européens ou maghrébins.

Cadre Juridique et matériel:

Le Forum est organisé sous forme d’un réseau, notamment à travers internet, sans statut particulier ni structure juridique. Il est dirigé par un comité directeur  tandis qu’un comité d’orientation, à travers un avis consultatif, apporte des recommandations pour le choix des priorités à traiter et des activités à organiser.

Le comite directeur est constitué  de 10 membres provenant chacun d’un des dix pays participant à l’initiative 5+5.

Un comite d’orientation, comprenant 15 membres au plus, rassemble des spécialistes et des experts des questions concernant les relations internationales en Méditerranée occidentale, quelle que puisse être leur nationalité.

Ces membres sont cooptés par le comité directeur à travers une consultation de vive voix ou par l’intermédiaire d’internet. Si nécessaire il est procédé à un vote.

Le réseau est ensuite complété par des experts et d’autres spécialistes sollicités en fonction des besoins liés aux activités du Forum.

Les membres ayant ainsi rejoint le réseau restent membres du Forum tant qu’ils le souhaitent et tant que le comité directeur ne décide pas une éventuelle radiation.

Les activités :

Le Forum a vocation d organiser :

–         Des études

–         Des colloques

–         Des séminaires

–         Des conférences

–         Des groupes de travail spécialisés

 

A terme, il peut être conduit à créer un Centre d’études, sous forme de société commerciale et de services privée ( SARL) , destiné à gérer des travaux de consultance, de conseil ou d’analyse commandé par des tiers.

Les membres fondateurs composant le comité directeur

Tunisie : Kamel Ben Younes( coordinateur  du Forum ) , Universitaire ,Historien  Géographe de formation ,expert en  communication , Journaliste Reporter International , Directeur Exécutif Association Etudes Internationales en Tunisie  , membre de bureaux d ONG  en Tunisie , dans les régions  Arabo Islamique, en Afrique  en Europe et aux USA.

Algérie : – Aziz Derwez Expert international , économiste et ex ministre . (Algérie)

Maroc : Mohamed Ben Hammou  Universitaire ,Président du Centre Marocain des Etudes Stratégiques et de la Fédération Africaine des Etudes Stratégiques.

Mauritanie : Mohamed Ben Salem ,Journaliste ,  Président de l’Association des Etudes Arabes et Africaines et vice président du Syndicat des journalistes en Mauritanie.

Libye : Mustafa Fetouri ,Universitaire , Ecrivain , membre de l Académie libyenne des etudes strategiques.

France : Jean François Coustillière , Contre-amiral (2S),  Enseignant et directeur de séminaires universitaires, Président ou membres de bureaux d’ONG de relations et d’Etudes Euro Méditerranéennes. Expert des questions de sécurité dans la Région Euro Med.

Espagne : Regina Laguna, Avocat , Journaliste pendant 22 ans, Universitaire  spécialiste en justice et égalité des genres ,expert dans les études internationales et européennes.

Italie : – Alberto De Filippis (Italie) – Euronews 

Portugal : Luisa Meireles, Universitaire et écrivain Expert dans les questions Euro Med.

Malte:

Les membres composant le comité d’orientation

Les membres du comité d’orientation seront cooptés parmi  les personnes proposées et spécifiquement :

– Habib Kchaw (Tunisie) – expert en sciences économiques et sociales, Homme d’affaires investisseur  dans 4 pays Maghrebins + EU , exChercheur au Centre d Etudes de UGTT ( Union des Syndicats en Tunisie ) .

-Belkacem  IratniUniversitaire expert dans les affaires internationales et Africaines  Ex Directeur General de Bourse d Algerie

– Mohammed Mbarek Zidan (Diplomate  . Expert International Libye)

– Iván Martín (Espagne )  chercheur associé de l’Instituto Complutense de Estudios Internacionales (ICEI) à Madrid. Il est professeur universitaire d’économie internationale et chercheur spécialisé sur les relations économiques euro-méditerranéennes, les économies du Maghreb et l’emploi et les marchés de travail dans les pays arabes méditerranéens. Il fait partie des conseils de rédaction des revues Confluences Méditerranée et Mediterranean Politics.

– Moncef Sellimi (Tunisien en Allemagne ) – Journaliste a DW,Tunisien et ex correspondant reporter au Maroc pendant 20 ans-

– Isabel Werenfels (Allemagne) – politologue et chercheur à l’Institut des Affaires Internationales et de la Sécurité (SWP) à Berlin, enseignante à la Freie Universität Berlin, elle est aussi membre du Conseil de Fondation de l’IHEID à Genève. Sa recherche porte sur les développements internes des Etats du Maghreb et sur les relations euro-méditerranéennes.

– Mirra Banchon Ramirez (Allemande  d origine Espagnole ) – correspondante de DW Espagnol + Eng a Bruxelles et de medias EU divers –

– Sébastien Abis (France)– analyste politique, expert des questions euro-méditerranéennes –

– Ahmed Mustafa – Reporter a BBC et écrivain analyste politique et géostratégique dans les medias anglophones et arabes du GCC –

_ Maria Franciosi, journaliste et écrivain , Consultante d études et  de communication a Bruxelles , auteur de plusieurs livres et études socio économiques et politiques  sur les relations Nord Sud. Expert dans le dossier de la migration.


Cérémonie à la mémoire des Juifs de Tunisie victimes des nazis


La Société d’histoire des Juifs de Tunisie (Shjt) organise, dimanche 5 décembre, au Mémorial de la Shoah à Paris, une cérémonie d’hommage aux Juifs de Tunisie victimes du nazisme. Cette cérémonie, organisée à l’occasion de l’anniversaire de la rafle des Juifs de Tunis par les S.S. (9 décembre 1942), se déroulera sous la présidence de Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, et en présence de Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, qui est né en Tunisie, et de diverses autres personnalités. Durant cette cérémonie, les noms des Juifs de Tunisie tués pendant l’occupation nazie que ce soit en déportation ou dans les camps de travail, ainsi que les noms des Juifs de Tunisie morts au champ d’honneur seront rappelés. Beaucoup de juifs tunisiens ont en effet été victimes des persécutions allemandes pendant l’occupation nazie de la Tunisie, entre novembre 1942 et mai 1943, alors même que le pays était sous protectorat français. En six mois d’occupation, sur une population de 75.000 juifs, 4.000 âmes seront envoyés aux travaux forcés dans des camps – sans compter les «Tunisiens de France» qui seront déportés à Auschwitz. Rien que le 10 décembre 1942, durant une rafle à Tunis, quelque 2.000 juifs furent arrêtés. Les Allemands les ont cherchés jusque dans les synagogues. Des centaines d’entre eux ont trouvé la mort et plusieurs d’entre eux ont été déportés.

Le Dr Béchir Jarraya reçoit un prix pour ses travaux sur la maladie de Parkinson Distinction européenne pour le Dr Jarraya en Allemagne


Le docteur Tunisien Béchir Jarray, spécialiste en neurochirurgie et exerçant à l’hôpital Henri-Mondor de Paris, vient de recevoir, vendredi 05 novembre, un prix qui concrétise ses travaux. Il s’agit du prix du meilleur travail scientifique en Neurochirurgie pour les praticiens de moins de 40 ans. Il est attribué par «Association of Neurosurgical Societies» (EANS) et le laboratoire «Braun» dans le cadre d’une cérémonie organisée à Francfort.   La maladie de Parkinson est une maladie handicapante qui affecte physiquement et psychiquement le malade, et se répercute sur son entourage. Elle touche plus particulièrement les seniors sans qu’il y ait un traitement efficace. Cette maladie cible le système neurologique central et l’affaiblit petit à petit, entrainant des troubles moteurs. Elle se traduit par la destruction des cellules produisant la dopamine ; hormone responsable entre autre du bon déroulement des fonctions motrices.   Le docteur tunisien et son équipe ont découvert une nouvelle thérapie qui, injectée dans le cerveau, stimule durablement la dopamine (le manque de cette hormone est le déclencheur du Parkinson). Testée sur 18 singes atteints, ce traitement leur a permis de récupérer 80% de leurs capacités motrices. Les essais cliniques sur des patients humains ont traduit une réussite équivalente.   Parmi les personnalités célèbres atteintes de la maladie Parkinson  on note le Pape Jean Paul II, le boxeur Mohamed Ali Clay ou encore le défunt homme d’état Yasser Arafat.   Cette découverte pourrait peut être mettre fin une bonne fois pour toute à cette maladie gênante qui affecte principalement les personnes du 3ème âge, surtout en prenant en considération la tendance de la population mondiale au vieillissement.


Entretien avec Tahar Belkhodja 4ème partie


Dans cette quatrième partie Tahar Belkhodja, ancien Ministre de Bourguiba, revient sur la politique dite d’ouverture du début des années quatre-vingt, les conditions qui ont fait qu’il y ait une fraude massive lors des élections législatives de 1981 et surtout sur les actions et les ambitions du Premier Ministre de l’époque Mohamed Mzali et ce avant l’épisode douloureux de la révolte du pain en janvier 1984. Comme d’habitude, Tahar Belkhodja ne mâche pas ses mots. C’est sa part de vérité qu’il veut fonder, assure-t-il toujours, sur des faits avérés et indiscutables. Bonne lecture La fin des années soixante-dix s’est mal terminée pour la Tunisie. Du jeudi noir (le 26 janvier 1978) au commando de Gafsa le 28 janvier 1980, le pays a connu deux années assez terribles et puis vint subitement la politique dite d’ouverture au début de la décennie des années quatre-vingt. Etait-ce une décision de Bourguiba ou de son nouveau Premier Ministre Mohamed Mzali ou bien le système a-t-il tiré les conséquences de ces années de braise ?

Ce n’est pas la première fois que la conjoncture nous impose un changement suite à un mécontentement populaire, malgré la prétention du parti à tout encadrer et tout régimenter. La première fois c’était en 1970 après la fin du collectivisme. Nous en avons déjà parlé (voire la deuxième partie de cet entretien NDLR). Le 26 janvier 1978 a montré la fragilité du pays et la déliquescence de l’Etat. Ensuite le principal artisan de la politique des années soixante-dix, le Premier ministre Hédi Nouira ne pouvait plus assumer sa mission pour raison de santé. Vous voulez dire que Si Nouira n’était pas tombé gravement malade, Bourguiba ne l’aurait pas changé ? Absolument. Pour Bourguiba c’était une surprise totale. Tous ses plans tombaient à l’eau. Pour lui Hédi Nouira était son dauphin et il n’avait pas du tout l’intention de s’en séparer. Constatant que Hédi était gravement atteint, Bourguiba avait nommé Mohamed Mzali comme coordinateur en attendant un probable retour de Nouira. Pourquoi Mzali et pas quelqu’un d’autre ?

Bourguiba n’avait pas beaucoup de choix. Il pensait que Nouira pouvait guérir. Il devint lui-même Premier ministre estimant que la convalescence de Nouira ne prendrait que quelques semaines. Cela avait duré moins d’un mois. Il s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas assumer cette tâche. Il a imaginé le titre de coordinateur, une sorte de Premier ministre par intérim, pour indiquer qu’il n’avait pas changé de dauphin. Au début il avait pensé à Mohamed Sayah. C’est Wassila qui l’en dissuada. Sayah était trop impliqué dans les évènements doulereux qu’avait connus la Tunisie et n’avait pas bonne presse auprès de la jeunesse et des syndicalistes. C’est à ce moment-là qu’il avait pensé à Mzali.

Je voudrai rétablir ici une vérité historique. Mohamed Mzali a prétendu que Bourguiba lui avait dit le jour de sa nomination en tant que coordinateur : Mohamed je voudrais que tu occupes ce siège (celui de Bourguiba) après ma mort. Le Président ne pouvait pas lui dire cela sinon il l’aurait nommé Premier Ministre et non pas coordinateur. Ce n’est que quelques semaines après que Bourguiba sut que Hédi Nouira ne pouvait plus assumer son ancienne charge et c’est seulement à ce moment-là que Mzali fut nommé Premier ministre. L’ouverture, c’est le choix de Mzali ou de Bourguiba ?

Quand Bourguiba nomme quelqu’un, c’est toujours dans un but précis et pour accomplir une tâche particulière. Il faut rappeler aussi que Bourguiba a fait rentrer au gouvernement presque tous les ministres démissionnaires de décembre 1977. Je crois même qu’il les a presque imposés à Mzali. Hamed Karoui, Mansour Maalla et moi-même avions proposé à Mzali de nous réunir en comité restreint afin de présenter au Président un projet de réformes au cœur desquelles figure l’acceptation d’un certain pluralisme politique en Tunisie. Quel était la position de Mzali sur cette question ?

On ne peut pas savoir. Dès que Mzali fut nommé Premier ministre il ne pensait plus qu’à une seule chose : le dauphinat qui devait l’amener automatiquement à la Présidence de la République. Tout ce qui consolidait cet objectif était le bienvenu. Il ne pouvait pas refuser l’ouverture du système. De toutes les façons il n’était pas question pour nous de changer de régime ou d’imaginer une alternative à Bourguiba, mais uniquement de libéraliser la vie politique dans le pays. Qui était concerné par ce pluralisme?

Ahmed Mestiri et son parti le Mouvement des Démocrates Socialistes. Nous avons conçu cette fameuse phrase que devait prononcer le Président devant le Congrès du parti en avril 1981 comme quoi il ne voyait pas d’inconvénient dans le multipatisme. Vous avez donc décidé de la tenue d’un congrès du parti…

Oui. Il fallait annoncer solennellement l’ouverture politique dans un congrès du parti. Et Bourguiba devait prononcer cette phrase programme lors de son discours. Quelques temps avant Mzali est venu nous dire qu’il y avait un problème. Chedly Klibi, le principal rédacteur des discours de Bourguiba, ne voulait pas inclure cette phrase sans l’aval explicite du Président. Plus trad, nous avions compris que la réticence venait plutôt du côté de Mzali, car il voyait en Ahmed Mestiri, le chef de l’opposition libérale, son principal rival pour la succession de Bourguiba. Cela va se vérifier plus tard. De toutes ses façons, Bourguiba accepta cette idée avec enthousiasme et quand il dit cette phrase tous les congressistes se levèrent et applaudirent longuement. Dans quelles circonstances avez-vous rejoint le gouvernement en décembre 1980 ?

J’étais ambassadeur en Allemagne après le triste épisode de la confrontation avec l’UGTT (voir la troisième partie de cet entretien NDLR). Je savais d’expérience que mon passage à l’étranger ne pouvait pas durer et que Bourguiba, comme toujours, allait me réintégrer dans le gouvernement. Bourguiba était convaincu que Mzali avait besoin de poids lourds comme Béji Caïd Essebsi et moi-même pour mener à bien sa tâche, car on doutait un peu de ses capacité à s’en sortir tout seul. Pourquoi Béji Caïd Essebsi, alors qu’il était plutôt proche de Mestiri ?

Avant la création du Mouvement des Démocrates socialistes en 1978 il y avait deux tendances dans cette mouvance libérale.Il y avait ceux qui voulaient rester dans le Parti Socialiste Destourien et le réformer de l’intérieur. C’étaient Béji Caïd Essebsi, Habib Boularès, Sadok Ben Jemaa et Hassib Ben Ammar. En face il y avait Mestiri qui prônait la création d’un nouveau parti. Avant 1980 le pouvoir voulait faire imploser le mouvement de Mestiri. Wassila Bourguiba, certainement avec l’aval de son mari, avait chargé Béchir Zarg El Ayoun (l’un des vieux compagnons de Bourguiba NDLR) de s’occuper de cette affaire. Sadok Ben Jemaa était l’ami de Zarg El Ayoun. Il s’est rallié au projet du pouvoir et avait réussi à convaincre ses amis politiques de faire de même. Le deal était : rester dans le parti et vous reviendrez aux premiers postes des responsabilités. La promesse était faite en 1979 et il fallait la tenir. C’est pour cela qu’on a profité de la volonté de Bourguiba pour me faire réintégrer le gouvernement pour procéder à un remaniement qui a permis aux anciens amis de Mestiri de rejoindre l’équipe gouvernementale.

Je devais hériter, personnellement, du ministère de l’Information et de la Culture qu’occupait avant moi Foued Mbazzaa, mais Mzali l’a scindé en deux pour nommer Béchir Ben Slama à la Culture et me donner  simplement le secteur de l’information. Vos expériences passées dans le gouvernement étaient plutôt liées au ministère de l’Intérieur. Pourquoi ce passage de la sécurité à l’information ?

J’ai su après que Bourguiba voulait me nommer Ministre de la Défense, mais Mzali n’en voulait pas. Il devait avoir, pour je ne sais quelles raisons, une peur bleue de ma personne. Quelles étaient à ce moment-là, les principaux chantiers de la réforme pour le gouvernement ?

Réussir une certaine forme de pluralisme. Pour être précis, je dirais réussir le rassemblement en faisant participer les libéraux, qui ne pouvaient être que minoritaires à nos yeux, à la gestion politique du pays, soit avec nous au gouvernement, soit dans le cadre d’une opposition légale. Nous étions tous d’accord, au gouvernement, qu’il fallait ouvrir le système politique et intégrer, avec nous, les libéraux. Le pouvoir était-il pour quelque chose dans la scision du mouvement d’Ahmed Ben Salah ?

Non, pour nous Ben Salah était fini du temps même où j’étais ministre de l’Intérieur. Je profite de cette occasion pour dire que la prétendue tentative d’assassinat dont il dit avoir été victime en Suisse n’est que pure affabulation. La preuve est le communiqué du Gouvernement Fédéral suisse qui dément toutes les allégations de Ben Salah.

Ben Salah prétend que Bourguiba avait envoyé Béchir Zarg El Ayoun pour l’assassiner en Suisse et que ce dernier fut arrêté par le gouvernement fédéral. Il affirme même que Bourguiba est allé personnellement en Suisse pour ramener Zarg El Ayoun.. Comme délire on ne fait pas mieux. Il est certain qu’on cherchait à l’époque d’être informé sur les agissements de Ben Salah à l’étranger, mais cela n’a jamais dépassé ce stade.

Cela étant la scission au sein de son mouvement était purement interne.Elle a vu le jour dans la foulée du procès du Mouvement de l’Unité populaire de Ben Salah en 1976. Et la levée d’interdiction sur le parti communiste tunisien, qui l’avait décidée ?

Cela n’était pas stratégique. La seule chose importante à l’époque c’était la volonté de s’ouvrir sur le mouvement des libéraux. Revenons aux élections générales de 1981. Qui avait décidé cette fraude massive qui avait privé le MDS d’une victoire électorale ?

Ce n’était pas une fraude massive, mais plutôt un retour aux méthodes d’antan. C’est-à-dire ?

Quand nous avons convenu d’introduire une dose de pluralisme, nous pensions que le système était suffisamment fort et qu’il avait avec lui la majorité de la population. C’était cela aussi ce que pensait  Bourguiba. Dans sa volonté de rassemblement, il voulait réintégrer d’une manière ou d’une autre Ahmed Mestiri et ses amis. Il fallait donc enclencher un processus électoral qui devait nous amener à ce résultat. C’est pour cela que nous avons adopté une loi électorale qui permet le panachage des listes, afin que nous ayons la possibilité d’intégrer des éléments des listes opposantes et qu’elles puissent remporter quelques sièges au nouveau Parlement, mais pas battre le PSD. C’était cela notre philosophie. On pensait que les choses allaient se passer ainsi.

Au Ministère de l’Information j’avais fait appliquer la loi de manière transparente et équitable entre les différentes listes pour la campagne officielle à la radio et à la télévision.

Ce que nous n’avions pas bien perçu à l’époque est l’erreur de faire de la capitale un objet de duel entre Ahmed Mestiri du côté des libéraux et Béji Caïd Essebsi du côté du PSD.

On n’avait pas cherché à nous concerter avec Mestiri avant le lancement de la campagne électorale. Nous nous sommes dit que chacun joue son rôle.

L’atmosphère du pays avait changé au cours de la campagne électorale. Mestiri ne disposait pas d’un appareil de propagande conséquent, mais il avait réussi à être percutant dans ses interventions radiotélévisées.C’était un homme qui parlait de l’avenir de la jeunesse, des problèmes économiques, de l’agriculture etc… Son discours avait fait de l’effet sur les gens. En plus de cela Mestiri avait bénéficié d’un socle électoral important. Les capitales, chacun le sait, sont toujours frondeuses et sanctionnent assez souvent les partis, au pouvoir. Pendant que Mestiri parlait d’avenir, Mzali parlait lui de bilan.

En cours de campagne on a commandé auprès de spécialistes français des enquêtes d’opinion intérieures. Ces sondages nous étaient défavorables. Quels étaient les pourcentages ?

C’étaient des sondages qualitatifs. Ils prédisaient un raz de marée vert (la couleur du MDS. NDLR) aussi bien à Tunis que dans les autres grandes villes du pays. Driss Guiga, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, avait les mêmes informations.Il avait avisé le Premier ministre, mais Mzali disait que ces renseignements ne valaient rien. Il pensait que l’opinion était avec lui. Pourquoi Mzali n’a-t-il pas tenu compte de ces avertissements ?

Mzali ne voulait pas que ce processus électoral débouche sur un résultat positif. Le regretté Me Abderrahmane Hila qui figurait sur la liste de Mestiri, pour ne prendre qu’un seul exemple avait subi beaucoup de pressions pour qu’il se retire à la toute dernière minute afin que Mestiri ne puisse pas le remplacer et verrait ainsi sa liste totalement invalidée. C’est Hassen Belkhodja, probablement sous l’instigation de Wassila, qui contacta Hila. Ce dernier vint me voir et je lui déconseillai vivement de faire cela. Je lui avais dit qu’il perdrait tout crédit. Ensuite on l’a menacé de rendre public des dossiers d’ordre privé. Il était dans tous ses états. Je lui ai conseillé d’aller voir Mestiri et de se retirer à temps afin que le MDS pourvoie à son remplacement et que la liste de Mestiri sur Tunis ne soit pas invalidée. C’était une tentative du Palais ou de Premier Ministère ?

C’était une tentative du Premier ministre et de l’appareil du parti. Moi je n’étais pas dans le parfum car on ne me faisait pas confiance.

Deux jours avant le scrutin, Mzali quitta la capitale et s’installa à Monastir sous prétexte qu’il était tête de liste alors que son second, Mongi Kooli, pouvait faire ce travail sans aucun problème.Je dois dire que le Ministre de l’Intérieur, Driss Guiga était très discipliné vis-à-vis du Premier minsitre. Il n’a jamais voulu le doubler, ce qui n’était pas, pour être honnête, mon cas. J’avais mes entrées au Palais et un contact direct avec le Président et je m’en servais. Driss Guiga avait insisté auprès de Mzali pour qu’il informe le Président de la situation et qu’il réunisse le bureau politique pour cela. Mzali ne voulait rien entendre. La veille des élections, Driss Guiga et Mansour Rouissi, gouverneur de Tunis, informèrent Bourguiba de la situation. Ils lui dirent que si les élections se passaient normalement le parti allait perdre la capitale. En plus à Tunis, le MDS avait pris ses précautions pour placer des observateurs dans tous les bureaux de vote. Guiga dit au Président que certaines autres régions risquaient de tomber. Bourguiba se mit en colère. On n’a pas convenu de cela, leur dit-il. Il ne faut pas qu’il y ait un changement radical de régime, leur asséna-t-il. Où est le Premier Ministre ? demanda Bourguiba. On lui dit qu’il était à Monastir pour s’occuper de sa campagne. Le Président avait tout compris. Il leur dit : Il faut que le parti gagne la totalité des circonscriptions comme d’habitude. Le jour du vote on envoya la milice provoquer les observateurs. La police laissait faire sans broncher. A 11 heures du matin Ahmed Mestiri décide de retirer tous ses observateurs, ce qui est une erreur à mon avis. Les observateurs partis, on fit des urnes ce qu’on avait l’habitude de faire.

C’est un énorme gâchis. C’est une mauvaise gestion politique d’une espérance extraordinaire. Cela est dû à un scénario diabolique du Premier Ministre. Il voulait éliminer Mestiri de la course à la succession de Bourguiba. Mzali savait qu’il ne faisait pas le poids devant Mestiri et il fallait que cette volonté de rassemblement échoue. C’est ma lecture des évènements. C’est pour cela que le choix de Béji Caïd Essebsi comme tête de liste à Tunis était mauvais. Il fallait s’entendre avec Mestiri sur un modus vivendi afin de faire réussir cette expérience, ce que nous n’avons pas fait. L’intention était mauvaise et cela dès le début du processus électoral. Après la proclamation des résultats qui donnaient à toutes les listes de l’opposition confondues moins de 5%, aviez-vous pensé à démissionner?

Nous avons demandé la réunion du bureau politique du PSD, Mzali avait dit que les résultats étaient là et qu’il fallait tourner la page. Il était comblé parce que son scénario avait réussi. On était quelques uns à interpeler Driss Guiga, surtout Mansour Moalla, en lui disant : donnez-nous les vrais chiffres, pour qu’on sache réellement quelles sont nos faiblesses. Driss Guiga nous disait : je suis un ministre de Bourguiba. J’ai fait mon rapport au Président. Si vous voulez connaître quelque chose demandez-le au Président. Il s’en tenait à cette posture. Nous étions très énervés. Nous avions pensé démissionner, mais cela ne faisait qu’accroitre les difficultés du Président et ne pouvait qu’arranger ceux qui ont conçu ce scénario diabolique. Et si c’était à refaire ?

Notre démission n’aurait rien changé. Nous avons perdu un processus de démocratisation et la possibilité d’un véritable changement. C’est cela qui compte. Nous étions tous coupables, à des degrés divers de n’avoir pas su gérer un processus de démocratisation que le Président avait voulu.

Il n’est pas digne de dire que c’est Bourguiba qui avait ordonné la fraude ou que c’est Wassila qui avait changé les résultats. Il faut reconnaître qu’à cette période là nous n’étions pas suffisamment compétents pour réussir ce processus de démocratisation. Dans ces conditions à quoi cela servait-il de rester au gouvernement ?

Nous n’étions pas à notre première déception et ma démission n’aurait rien changé. Que gardez-vous de votre passage au ministère de l’Information ?

C’étaient des moments extraordinaires : le congrès du PSD et les élections de 1981 entre autres. Heureusement que je suis parti en juin 1983 bien avant les émeutes du pain de janvier 1984 qui ont fait beaucoup plus de victimes que le jeudi noir du 26 janvier 1978.

Au ministère de l’Information je me suis entouré de gens très valables : Abdallah Amami, Mongi Ben Othmane, Abdelaziz Barouhi et d’autres.A mon arrivée le journalisme et les journalistes étaient dans de mauvais draps. Je pense avoir redonné confiance aux professionnels de la presse. On a pu démocratiser un tant soit peu les pratiques journalistiques. C’est pour cela qu’on a parlé à ce moment là du printemps de l’information. On a changé les journaux télévisés. On a organisé des débats politiques en direct, dont le dernier —sur la Caisse générale de compensation— en mai 1983 a été la cause directe de mon départ du gouvernement.

On a fait pas mal de choses, mais j’étais seul à le faire. Je ne pouvais pas réussir car le gouvernement et son chef ne marchaient pas. On a pu quand même affranchir les agences de presse étrangères du contrôle de l’agence officielle. On a imposé la deuxième chaine de télévision française, Antenne 2, malgré le refus du Premier Ministre… Il faut savoir que l’Information n’est qu’un aspect de la gestion politique. Si les autres rouages sont grippés, alors l’information seule ne peut rien faire. J’ai quand même réussi à stopper un tout petit peu l’insatiabilité médiatique de Mzali en interdisant à son attaché de presse l’accès aux locaux de la Télévision. Pourquoi ?

J’ai appris qu’il venait visionner le télé journal pour l’arranger selon les désirs du Premier Ministre. Mon passage fut parsemé de beaucoup de problèmes avec le Premier ministre et le groupe qui était autour de lui. La goutte qui a fait déborder le vase fut son intervention intempestive dans un débat télévisé en direct pour désavouer son Ministre Mansour Moalla et affirmer péremptoirement que le prix du pain n’augmentera pas. Six mois après le prix du pain doublera.

(A suivre) Cinquième et dernière partie La révolte du pain, la déliquescence de l’Etat et le bilan des trois décennies de Bourguiba (Source: “Realités” Le  08-11-2010)

Lien : http://www.realites.com.tn/


Egypt rights groups say fair November election unlikely


CAIRO, Nov 9, 2010 (AFP) – A coalition of Egyptian rights groups said on Tuesday that a government crackdown on opposition candidates will prevent a fair parliamentary election later this month. The Forum of Independent Human Rights Organisations charged in a press conference that violations in the poll, which will be held on November 28, « started early for these elections. » Gamal Eid, the director of the Arab Network for Human Rights Information, noted in particular the broad powers granted to the interior ministry and « restrictions on independent candidates belonging to the Muslim Brotherhood and those who splintered from the National Democratic Party. » The Brotherhood, the country’s largest opposition movement, is fielding 134 candidates, registering them as independents to get around a ban on religious parties. The ruling NDP is running about 800 candidates for the 508 seats. « This climate cannot lead to a fair and free election, » said Magdi Abdel Hamid, the director of the Egyptian Association for Community Participation Enhancement. Bahieddine Hassan, director of the Cairo Institute for Human Rights Studies, said there was a climate of « terror » in the media after the dismissal of an opposition newspaper editor and the suspension of several satellite stations. « It is a farce rather than a legislative election, » he said. The Muslim Brotherhood, which controls a fifth of parliament, has accused the government of arresting dozens of its members since it announced it would run for election. The last election in 2005 was marred by violence and allegations of fraud by judges who supervised the ballot count

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