TUNISNEWS
8 ème année,N° 2969du 09.07.2008
Comité National de Soutien aux Habitants du Bassin Minier:Comparution de Bechir Laâbidi et Adel Jayyar devant le juge d’instruction …
Meeting de solidarité avec les luttes au Maghreb
L’ACAT – France lance une campagne: TUNISIE : La peine ne s’arrête pas à la sortie de prison
Le Temps: Les tribulations d’un citoyen pris dans les tenailles de la fourrière
AFP:Pas de poursuite contre un Dano-marocain suspecté dans un projet d’attentat
AFP:Les effectifs de la Force multinationale en Irak
Mardi 8 juillet 2008 Comité National de Soutien aux Habitants du Bassin Minier (Traduit de l’arabe par la FTCR) Comparution de Bechir Laâbidi et Adel Jayyar devant le juge d’instruction – Poursuite des arrestations – Grève de la faim
Comparution de Bechir Laâbidi et Adel Jayyar devant le juge d’instruction Mardi 8 juillet, Bechir Laâbidi et Adel Jayyar (deux des principaux animateurs du mouvement au bassin minier) ont comparu devant le juge d’instruction prés le tribunal de Gafsa dans le cadre de la même affaire dans laquelle est inculpé Adnane Hajji. Ils ont assuré avoir été contraints à signer les procès verbaux établis lors de l’enquête préliminaire sans avoir la possibilité de les lire. Ils ont nié l’ensemble des faits que leur attribue l’accusation et ont insisté sur le caractère pacifique et légal des actions de protestation qui se sont déroulées dans la ville de Redeyef. Bechir Laâbidi a été maintenu en détention préventive à la prison civile de Kasserine tandis que Adel Jayyar l’était à la prison civile de Gafsa. Ils ont été assistés par Me Mokhtar Trifi, président de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l’Homme, Me Abdessattar Ben Moussa doyen du Conseil de l’Ordre des Avocats, Mes Ayyachi Hammami, Ridha Raouadi, Ali Kalthoum, Houssein Tebbassi, Chawki Zraoufi, Ben Boubaker. Poursuite des arrestations -Lundi 7 juillet 2008, Lazhar Laamidi et Mahmoud Hilali (instituteurs) ont été arrêtés -Mardi 8 juillet 2008, Hedi Bouslahi a été arrêté à son retour de la ville de Sfax -Mardi 8 juillet 2008, Ridha Fajraoui, membre du collectif des diplômés chômeurs a été arrêté dans l’un des cafés de la ville de Redeyef Grève de la faim Une grève de la faim entamée le 30 juin par quinze détenus dans la même aile de la prison civile de Gafsa se poursuit à ce jour d’après les informations transmises par les familles des détenus. Ces derniers ont été arrêtés avant les évènements du 6 juin 2008 dans le cadre du mouvement de protestation des habitants du bassin minier. Pour le Comité de Soutien aux Habitants du Bassin Minier Massoud Romdhani Abderrahmane Hedhili
Meeting de solidarité avec les luttes au Maghreb Le jeudi 10 juillet de 18H à 20H45 À la Bourse du Travail à Paris
3 rue du Château d’Eau, Métro République
Des événements d’une gravité exceptionnelle se multiplient dans les trois pays du Maghreb, portés notamment par les jeunes chômeurs et diplômés chômeurs, les étudiants, les syndicalistes… En Tunisie, un vaste mouvement de protestation et de révolte anime les populations du bassin minier de Gafsa depuis le début de l’année suite aux résultats d’un concours d’embauche jugé frauduleux. Encerclés et harcelés par la police et l’armée, les habitants se battent pacifiquement, au quotidien, pour l’emploi et le droit à une vie digne. Multipliant les manifestations, grèves et actions diverses, ils réclament l’ouverture de vraies négociations sur l’emploi et les conditions de vie… Ce mouvement démontre une organisation et une solidarité populaires fortes autour de revendications sociales, économiques et politiques structurées, et va à l’encontre des idées reçues sur l’absence d’opposition et la léthargie de la population. Le pouvoir tunisien y répond depuis juin en emprisonnant et torturant massivement les jeunes, en arrêtant plusieurs dirigeants du mouvement de protestation, en les inculpant de délits graves, en conduisant des interrogatoires musclés. Au Maroc, les événements de Sidi Ifni illustrent à leur tour le niveau de dégradation de la situation sociale et des conditions de vie qui se manifestent dans tout le Maroc de manière croissante par des mouvements sociaux multiples revendiquant le respect des droits économiques et sociaux. La répression d’Etat qui leur est opposée témoigne d’une férocité qui tranche avec les promesses démocratiques du nouveau régime. Après les graves répressions politiques qu’a subies la Kabylie, les villes algériennes connaissent désormais régulièrement des révoltes incontrôlées, expression de nouvelles formes de protestation dans un champ politique fermé sans que l’on discerne, après la flambée de violences d’Oran, jusqu’où ce type de révoltes peut mener. Face à ces évènements, les régimes des trois pays durcissent leurs positions vis-à-vis des revendications sociales, s’appuyant sur une gestion par la torture et des exactions humiliantes, dans un contexte inquiétant d’inflation des prix des biens et services de base et d’accélération du mouvement de vente au secteur privé des services et infrastructures publics. Les alliances euro-maghrébines pour le contrôle des migrations prennent également une ampleur sans précédent dans les trois pays ainsi qu’en Lybie, donnant jour à la prolifération de véritables camps d’internements. A plus long terme, il faut craindre une nouvelle période de grande instabilité dont les principales victimes seront les pauvres et les classes moyennes marginalisées. Nous devons dans ce contexte nous organiser pour suivre l’évolution de la situation, dénoncer toutes les atteintes aux droits humains et soutenir la contestation pacifique pour le droit au travail et à une vie digne et meilleure. Nous devons faire pression sous toutes les formes appropriées pour aider les peuples du Maghreb en cette période de présidence française de l’UE et de lancement de l’initiative de l’Union pour la Méditerranée le 13 juillet 2008 à Paris, pour laquelle sont invités les chefs d’Etats maghrébins. Premiers signataires : Solidaires, FSU, CNT, AMF, ATMF, FTCR, CRLDHT, Cedetim, ATTAC, Syndicat de la Magistrature, ATF, Comité de soutien aux habitants du bassin minier de Gafsa-Paris, Droits Devant ! ! , FMVJ-France, AFASPA, MRAP, association Immigration Développement Démocratie, Stop Précarité, SNAPAP, Euromarches , GRAPR/NAD (Groupe d’actions pour la promotion rurale, Congo RDC), Re-So (dialogue de jeunes Euro-Maghreb), Alternatives Etudiantes, ZEP (Zone d’écologie populaire), CCIPPP, No-Vox, CORELSO, AFAPREDESA-France, association Mémoire de la Méditerranée – Oran, USTKE, Comite Culturel pour la Démocratie au Benin (CCDB)…. Avec le soutien de : Les Verts, PDP, PCOT, OCR, PCF, LCR, ETTAJDID-FRANCE, COORDINATION NATIONALE DES COLLECTIFS UNITAIRES, Les alternatifs, PCOF, La voie Démocratique, Parti de l’avant garde démocratique socialiste Maroc (PADS), Lutte ouvrière, ….
L’ACAT – France lance une campagne TUNISIE : La peine ne s’arrête pas à la sortie de prison
A leur sortie de prison, les prisonniers politiques continuent d’être soumis à des mesures arbitraires telles que l’impossibilité de travailler, de se déplacer ou d’avoir accès à des soins médicaux. Lassad al Jouhri, ancien prisonnier politique et militant des droits de l’homme, se voit refuser une carte d’identité depuis 1998, et les autorités refusent de délivrer des passeports à sa femme et ses enfants. Lassad al Jouhri a été harcelé à maintes reprises. En juin 2007, il a été arrêté et placé en détention pendant plusieurs heures ; on lui a demandé de signer un engagement selon lequel il abandonnait son travail en faveur des prisonniers politiques et de leurs familles, ce qu’il a refusé de faire. De nombreux anciens prisonniers politiques sont soumis à un contrôle administratif, peine supplémentaire par laquelle les autorités peuvent choisir leur lieu de résidence et le changer quand bon leur semble. Ceux qui sont soumis à ce contrôle administratif ne peuvent pas quitter sans autorisation la résidence qui leur a été assignée. Cette pratique a souvent été utilisée de façon manifeste comme prétexte de persécution. Abdallah Zouari, ancien prisonnier politique et journaliste à al Fajr, est soumis à cinq ans de contrôle administratif après avoir purgé une peine de onze ans de prison pour appartenance au parti interdit En Nahda. Après sa libération, il a été forcé de résider à Lakhriba, un village excentré près de la ville méridionale de Zarzis, à quelque 500 kilomètres au sud de Tunis, où vit sa famille. Il vit sous étroite surveillance, avec une voiture et une moto de police garées devant sa maison ; il est suivi en permanence. Ses demandes de visite à sa femme et ses enfants à Tunis ne reçoivent généralement aucune réponse. Cette période de contrôle administratif, qui devait prendre fin en juin 2007, a été prolongée par la police de vingt-six mois supplémentaires, sans justification. LETTRE A ENVOYER AU MINISTRE TUNISIEN DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE L’HOMME M. Béchir Tekkari Ministère de la Justice et des droits de l’Homme 31 Boulevard Bab Benat 1006 Tunis – La Kasbah Tunisie Monsieur le Ministre, Membre de l’ACAT-France, je suis vivement préoccupé(e) par le harcèlement dont continuent d’être victimes les anciens prisonniers politiques tunisiens. Certains sont soumis à des mesures arbitraires qui leur refusent le droit de travailler, de se déplacer ou d’avoir accès à des soins médicaux. D’autres sont soumis à un contrôle administratif, peine supplémentaire par laquelle les autorités peuvent choisir leur lieu de résidence et le changer quand bon leur semble. Je vous demande instamment de respecter les obligations de la Tunisie en matière de droits de l’homme en levant les restrictions imposées arbitrairement aux anciens prisonniers politiques. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma considération distinguée. Lien : http://www.acatfrance.fr/medias/courrier_acat/doc/Couv-action-ACAT-287.pdf
Les tribulations d’un citoyen pris dans les tenailles de la fourrière
Nous avons reçu de la part de M. Hafedh BOUKTIF, habitant de la Ville de Tunis, un courrier dans lequel il nous parle de son expérience avec la fourrière. Voici le texte : « Ces quelques lignes qui relatent une mésaventure que j’ai vécue, avec ma femme, le 7 juillet courant de 14 heures à 16 heures, en pleine canicule (44 degrés à l’ombre). En raison d’un stationnement dans une zone interdite ( il s’agit d’un quartier qui est rarement visité par les services chargés d'”enlever” les voitures stationnées dans des endroits interdits: le quartier de Bab Lakoues), notre véhicule fût enlevé. Une première information émanant d’un agent municipal à l’arrondissement de Bab Souika nous indiqua qu’il faut se rendre à la “fourrière Ouled Haffouz”. Arrivés sur place “l’agent d’accueil” nous indique que notre véhicule se trouve désormais à “la fourrière Mohamed V”, car la “fourrière Ouled Haffouz” n’est pas sécurisée après 14 heures. En se rendant à “la fourrière Mohamed V”, sous une chaleur torride et avec des nerfs “surchauffés”, “on” constate que notre véhicule n’est pas là, et grâce à “la gentillesse” de l’agent sur place qui a utilisé sa radio d’appel, on nous indiqua que la voiture se trouve à la “Fourrière de la Kasba”. A la Kasba, et aprés avoir payé 30 Dinars, j’ai eu à constater que mon véhicule a été endommagé. J’ai dû user de beaucoup de mon sang froid pour “discuter” avec l’agent de permanence, qui m’informa qu’il n’est pas habilité à me fournir une attestation prouvant que mon véhicule a été endommagé, qu’il n’est que “receveur” et que son registre ne comporte pas de “rubrique pour les réclamations des clients”, et il m’indiqua qu’il faut se rendre le lendemain aux services compétents de l’agence municipale de gestion à l’Avenue Mohammed V. Lorsque j’ai insisté pour avoir un justificatif prouvant les faits, car je redoutais à l’agence, le lendemain, un possible refus de réclamation, l’agent concerné, un peu gêné , m’a dit ” Nekhdmou Bel Kilma !!!” . Les enseignements: 1) La Municipalité a tort de mépriser les citoyens en oubliant de leur indiquer exactement l’endroit ou leurs véhicules enlevés ont été amenés. 2) Les services municipaux de première ligne, ceux qui sont en contact avec les citoyens surtout en dehors des horaires administratifs, doivent être en mesure de répondre convenablement aux attentes et aux doléances des citoyens. des réponses telles que “nous n’avons pas d’imprimés pour réclamer une anomalie constatée sur un véhicule enlevé par les services municipaux”, ou nous travaillons “Bil Kilma” sont INTOLÉRABLES, INJUSTIFIABLES et INACCEPTABLES. Le seul service qui fonctionne normalement, avec des procédures claires et disponibles, c’est celui du règlement des amendes. Alors messieurs les responsables de la Municipalité (je vous rappelle que vous êtes des élus, ce qui suppose dévouement, engagement et altruisme) un peu de respect et de considération aux citoyens. Ce n’est pas trop demandé. C’est votre devoir ». Hafedh BOUKTIF Habitant de la Ville de Tunis. (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 9 juillet 2008)
AFP, le 9 juillet 2008 à 13h10
Pas de poursuite contre un Dano-marocain suspecté dans un projet d’attentat
COPENHAGUE, 9 juil 2008 (AFP) – Une procureure danoise a décidé mercredi de ne pas engager de poursuites judiciaires contre un Dano-marocain soupçonné d’avoir projeté, avec deux complices tunisiens, un attentat contre un auteur de caricatures de Mahometpubliées dans un quotidien danois. L’homme, âgé de 40 ans, dont l’identité n’a pas été révélée, avait été arrêté le 12 février au cours d’une opération menée par le service de renseignement de la police (PET). Il avait été relâché le même jour mais demeurait inculpé dans cette affaire. L’enquête a montré entre autres que “des personnes (les deux complices tunisiens) ayant des relations avec le Dano-marocain (…) avaient cherché des informations sur des armes et la manipulation d’explosifs sur internet”, a indiqué la procureure de la région nord-est du Jutland, Elsemette Cassoee dans un communiqué. Mais même si le suspect a “un lien avec la préparation de cet attentat”, il “n’aurait pas été possible, lors d’un procès, de présenter suffisamment de preuves (…) conduisant à sa culpabilité”, a-t-elle estimé. Les deux Tunisiens, résidents réguliers au Danemark, sont incarcérés depuis le 12 février en vue de leur expulsion sur recommandation du PET. Le gouvernement danois a décidé de les expulser sans jugement, estimant qu’ils représentaient un danger pour la sécurité de l’Etat. Les lois antiterroristes adoptées au Danemark en 2002 dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis permettent les expulsions administratives sans passer par les instances judiciaires. AFP
AFP, le 9 juillet 2008 à 12h06 Les effectifs de la Force multinationale en Irak
BAGDAD, 9 juil 2008 (AFP) – Voici les effectifs par pays des troupes présentes en Irak au sein de la Force multinationale, selon les derniers chiffres dont dispose l’AFP, ainsi que les réductions et retraits prévus.Dirigée par les Etats-Unis, cette force compte environ 150.000 hommes. – ETATS-UNIS: Quelque 140.000 militaires.Le président George W. Bush a annoncé en septembre 2007 qu’il entendait réduire progressivement le contingent américain de 20 à 15 brigades. Au terme du retrait, le nombre de soldats doit s’établir à 140.000 hommes en juillet. – GRANDE-BRETAGNE: Quelque 4.000 hommes. En octobre 2007, le Premier ministre Gordon Brown a annoncé que le contingent serait ramené à 2.500 hommes au printemps 2008 mais une “pause” a été décrétée le 1er avril. – GEORGIE: 2.000 soldats. En 2007, Tbilissi a plus que doublé les effectifs de son contingent stationné en Irak. – POLOGNE: Quelque 900 hommes contre 2.600 en 2003. Le mandat de la mission militaire polonaise expire fin octobre 2008. – COREE DU SUD: 500 militaires. Doivent quitter l’Irak à la fin de l’année. – ROUMANIE: 500 soldats. – SALVADOR: 280 hommes. – BULGARIE: 155. Mandat prolongé jusqu’à fin 2008. – AZERBAIDJAN: Quelque 150 soldats. – ALBANIE: 120 militaires. – MONGOLIE: Une centaine. – MACEDOINE: 80 soldats déployés. – BOSNIE: 36 démineurs. En juin 2008, la Bosnie a annoncé l’envoi d’une nouvelle unité de 49 militaires supplémentaires, première formation de combat bosniaque déployée dans une mission Internationale. – TONGA: 55 soldats. – ARMENIE: 46. Mandat prolongé jusqu’à décembre 2008. – LITUANIE: Une quarantaine d’hommes. Fin du mandat fixée à décembre 2010. – ESTONIE: Environ 40 soldats. Mandat prolongé jusqu’à la fin 2008. – KAZAKHSTAN: 29 hommes. – REPUBLIQUE TCHEQUE: En octobre 2007, Prague a annoncé une réduction progressive de ses effectifs, de 100 à 20, d’ici juillet 2008. – MOLDAVIE: 11 militaires. Depuis 2003, plusieurs autres pays ont participé à la force multinationale mais se sont depuis retirés d’Irak: Nicaragua, Espagne, République Dominicaine, Honduras, Philippines, Thaïlande, Nouvelle-Zélande, Portugal, Pays-Bas, Hongrie, Singapour, Norvège, Ukraine, Japon, Italie, Slovaquie, Lettonie, Danemark et Australie. AFP