Liberté et Equité: Interpellation de trois jeunes à la foire internationale du livre AFP: Tunisie: un journaliste brave l’interdit de manifester pour la liberté AFP: Tunisie: la journée mondiale de la liberté de presse sous le signe des promesses et des revendications AFP: Reporters sans Frontières liste 40 « prédateurs » de la liberté de la presse Le Journal du dimanche: Tunisie: Taoufik Ben Brik veut devenir président Le Journal du dimanche: Taoufik Ben Brik critique sa geôle « préhistorique » AP: Tunisie: plus de 5.000 Juifs au pèlerinage de la Ghriba à Djerba AFP: Des milliers de juifs ont accompli le pèlerinage à la Ghriba de Djerba Tribune de Genève: Tunisie – Le pèlerinage qui réconcilie juifs et musulmans Slim Bagga: Mais qui est donc le fieffé menteur, Monsieur Ahmed Manaï? AFP: Manoeuvres africano-euro-américaines contre « terrorisme » et trafics AFP: Sahara/résolution de l’ONU: Paris répond aux critiques du Polisario AFP: Grèce: la réduction des armements compliquée par la relation gréco-turque AFP: Grèce : La réduction des armements compliquée par la relation gréco-turque AFP: Somalie: les islamistes promettent d’en finir avec les pirates à Harardere Reuters: Saudi liberals see hope as clerics argue over women
Nouvelles des libertés en Tunisie
Interpellation de trois jeunes à la foire internationale du livre Des agents de la police politique du district du Kram ont procédé dans la matinée du 2 mai 2010 à l’interpellation des jeunes Kabil Nasri, Jihed et Nidhal, originaires de la ville de Menzel Bourguiba, alors qu’ils étaient à la foire internationale du livre au Kram. Ils les ont conduits au poste de police du Kram où ils les ont soumis à un interrogatoire et à une enquête avant de les relâcher. Alors qu’ils retournaient à la foire du livre, ils ont été interpellés à nouveau et reconduits au poste pour y être interrogés avant d’être relâchés une nouvelle fois. [ …] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Tunisie: un journaliste brave l’interdit de manifester pour la liberté
AFP 03 mai 2010 20h37 TUNIS – Un journaliste et blogueur tunisien a bravé lundi l’interdiction de manifester publiquement pour la liberté de la presse, faisant irruption au Palais présidentiel de Carthage, alors que le chef de l’Etat Zine El Abidine Ben Ali s’engageait à reformer la loi sur les médias électroniques. « J’ai forcé la grille au volant de ma voiture et on m’a reçu. J’ai consigné par écrit tout ce que j’ai enduré depuis le jour où j’ai demandé à manifester en cette journée mondiale de la liberté de la presse », a raconté à l’AFP Zied El Heni, 46 ans, rédacteur du quotidien arabophone progouvernemental Essahafa. « C’est un acte improvisé que j’ai eu ce matin lorsque, accompagnant mes trois filles à l’école, j’ai été pris en chasse par la police très présente depuis la veille dans mon quartier et autour de mon domicile », a ajouté M. El Heni, auteur d’un blog très critique sur internet. En avril, avec un autre cyberjournaliste, il avait écrit au ministère de l’Intérieur pour une autorisation de manifester publiquement durant une heure le 3 mai « en faveur de la liberté d’information et de presse et pour l’égalité devant la loi » en Tunisie. « Depuis ce jour, la police ne m’a plus lâché », a déclaré le journaliste affirmant avoir été l’objet d’injures et de menaces anonymes par téléphone. Dirigeant d’un syndicat des radios libres (non reconnu) et de la direction renversée du syndicat national des journalistes, Zied El Heni se plaint de la censure de son blog, du piratage de son courrier électronique et réclame la légalisation de sa radio. La censure sur internet était par ailleurs l’objet d’une table ronde organisée par l’hebdomadaire d’opposition Al-Mawkif. « Internet est devenu un refuge pour les Tunisiens confrontés au verrouillage », a indiqué son rédacteur en chef, Rachid Khechana. « Or, la censure sur internet a dépassé toutes les bornes dans notre pays », a-t-il affirmé. Le président destitué du syndicat des journalistes Neji Bghouri dénonçait lui dans un rapport transmis à l’AFP « un climat asphyxiant du fait de la politique de verrouillage, de confiscation des libertés et de violation des droits de journalistes ». Le gouvernement tunisien se défend souvent de pratiquer la censure et affirme interdire seulement les sites pornographiques et terroristes. Dans son message de voeux à la presse, le président Ben Ali a promis lundi de « consolider le pluralisme dans le paysage médiatique » et de « promouvoir le dispositif législatif régissant l’information électronique ». Il a dans le même temps assuré qu’il n’y avait en Tunisie « aucun tabou ni interdit » et affirmé que les médias pouvaient « traiter tous les dossiers et toutes les questions sans aucune forme de censure autre que celle que leur impose leur conscience dans le cadre du respect de la loi et de l’éthique professionnelle ». Relevant, quant à lui, « un vide juridique privant les cyberjournalistes du moindre droit », le Syndicat national des journalistes se félicite de l’engagement du chef de l’Etat de promouvoir l’information électronique. Dans son rapport annuel, ce syndicat appelle à la suppression des « aspects repressifs » du code de la presse, notamment la privation de liberté pour délits de presse.
Tunisie: la journée mondiale de la liberté de presse sous le signe des promesses et des revendications
AP 03/05/10 20:41 TUNIS (AP) — A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, des voix se sont élevées lundi en Tunisie dans les rangs de la société civile et des professionnels pour revendiquer la levée des obstacles qui entravent une réelle liberté dans l’exercice de la profession. Dans un message au syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et à l’Association tunisienne des directeurs de journaux (ATDJ), le président Zine El Abidine Ben Ali a reconnu aux professionnels « leur droit d’exercer la liberté et la critique constructive ». Il les a néanmoins incité à s’éloigner de « la diffamation et la calomnie » et à « bannir les pratiques irresponsables contraires à la loi et aux principes fondamentaux de la démocratie ». « Nous réaffirmons aujourd’hui qu’il n’existe en Tunisie aucun tabou ni interdit et que les médias tunisiens peuvent traiter toutes les questions sans aucune forme de censure autre que celle que leur impose leur conscience », a-t-il affirmé. Le paysage médiatique est cependant perçu différemment du côté de plusieurs parties de la société civile qui contestent « la contradiction » entre le discours d’ouverture des autorités et « leurs pratiques dans la réalité ». Dans un rapport transmis à l’Associated Press, signé par son président Néji Bghouri, le bureau exécutif évincé du SNJT déplore « l’atmosphère asphyxiante » dans laquelle est célébrée la journée mondiale de la liberté de presse en Tunisie. Il dénonce, à cet égard, « la persistance des autorités dans leur politique de verrouillage, de harcèlement des libertés publiques et d’atteinte aux droits des journalistes allant jusqu’à leur intimidation, leur agression et leur emprisonnement ». Le rapport déplore par ailleurs le blocage des sites électroniques de nombre d’organisations de droits de l’Homme locales et internationales, et de journaux de l’opposition, ainsi que le piratage des messageries et de comptes « Facebook » d’activistes. De son côté, le journal « Al Maoukif », organe du PDP, principal parti d’opposition, a organisé un débat sur le rôle des médias électroniques pour « l’exercice démocratique de la liberté d’expression et de la crédibilité des médias nationaux ». Quant au nouveau bureau du SNJT, présidé par Jamel Kermaoui, un proche du pouvoir, il a notamment appelé à la révision du code de la presse pour y abroger les dispositions répressives, notamment les sanctions d’emprisonnement, et a souhaité l’amélioration de la situation sociale et matérielle des journalistes. La journée a été marquée par une tentative de « manifestation pacifique » que comptaient mener les journalistes Zied Hani et Salah Fourti pour « revendiquer plus de liberté de presse et d’expression », mais qui a été étouffée dans l’oeuf. Selon M. Hani un blogueur très critique, « un dispositif policier impressionnant » les a empêchés de conduire une marche vers le siège du ministère de la Communication, ce qui l’a astreint à se diriger vers le siège de la présidence de la République à Carthage, banlieue nord de Tunis, pour un sit-in de protestation. En dépit de « l’attitude compréhensive » de préposés à la présidence, il a confié qu’il allait porter plainte contre les autorités concernées pour « abus de pouvoir ». AP
AFP, le 2 mai 2010
PARIS, 2 mai 2010 (AFP) – Reporters sans Frontières (RSF) publie lundi à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse sa liste actualisée des « 40 prédateurs » recensant dirigeants politiques, religieux ou organisations terroristes prenant systématiquement pour cible le travail des journalistes.
« Puissants, dangereux, violents, ils sont au-dessus des lois« , souligne l’organisation non gouvernementale de défense de la presse.
Pas moins de 17 chefs d’Etat et de nombreux chefs de gouvernement figurent sur la liste, aux côtés de certaines forces armées régulières, d’organisations criminelles, mafieuses ou terroristes. Présidents chinois, iranien, rwandais ou tunisien disputent ces tristes honneurs aux FARC, à l’ETA ou aux Forces israélienne ou palestinienne.
Par continent, l’ONG stigmatise les plus féroces adversaires de la liberté d’expression. « En Amérique latine, les violences proviennent toujours du même quatuor infernal: narcotrafiquants, dictature cubaine, FARC et groupes paramilitaires« . RSF souligne que « le continent africain voit également peu de modifications« , mais que « certains rapports de force évoluent en revanche au Moyen-Orient et en Asie« .
Plusieurs prédateurs ont disparu de la liste, comme en Somalie : Mohamed Warsame Darwish, le chef des services de renseignements révoqué en décembre 2008, « commanditaire de raids musclés, d’arrestations arbitraires et de tirs délibérés sur les rares journalistes du pays« .
Au Nigeria, le SSS, Service de sécurité d’Etat, a perdu de son pouvoir. La police nationale, et plus particulièrement son responsable Ogbonna Onovo, apparaît depuis peu dans ce pays comme l’acteur central des exactions contre la presse, selon RSF. Reporters sans frontières a aussi retiré certains groupes islamiques de sa liste de prédateurs. En revanche, Ali Abdallah Saleh, président du Yémen, fait son apparition dans ce sinistre palmarès.
Figurent également cette année sur la liste, « les milices privées » des Philippines suite au massacre par les nervis du gouverneur local d’une cinquantaine de personnes, dont 30 journalistes, dans la province de Maguindanao le 23 novembre 2009.
« Le mollah Omar a gagné sa place dans la liste des prédateurs, tout comme Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie, que Reporters sans frontières avait rencontré en mars 2009« , selon le rapport de RSF.
RSF, qui fête cette année ses 25 ans d’existence, lance par ailleurs une campagne de publicité, conçue par une des entreprises qui soutient l’ONG, l’agence Saatchi & Saatchi.
Trois affiches détournant les portraits des trois chefs d’Etat Kim Jong-il, Mahmoud Ahmadinejad et Mouammar Kadhafi illustrent cette nouvelle campagne contre les prédateurs de la liberté de la presse.
RSF rappelle que « depuis le début de l’année, neuf journalistes ont payé de leur vie leur liberté de ton et près de 300 professionnels de la presse et citoyens du Net sont actuellement en prison« .
Tunisie: Taoufik Ben Brik veut devenir président
Taoufik Ben Brik critique sa geôle «
préhistorique »
Le journaliste Taoufik Ben Brik, libéré de sa geôle tunisienne le 27 avril dernier après six mois d’incarcération et arrivé vendredi dernier en France, a fait état de ses mauvaises conditions de détention. Condamné pour avoir supposément agressé une femme d’affaires, il a toujours nié les faits, croyant plutôt à un stratagème du pouvoir destiné à l’intimider. « J’étais dans un pénitencier préhistorique, quasiment à la mexicaine (…) j’ai été interdit de papier, de livres« , a ainsi dénoncé le journaliste sur Europe 1, ajoutant que ses geôliers étaient « tous analphabètes« . « C’est un coup monté parce que je cache le paysage de Ben Ali, je ne le laisse pas faire la sieste, je ne le laisse pas dormir« , a aussi argumenté Taoufik Ben Brik. Par ailleurs, tout en assurant qu’il allait retourner en Tunisie, le journaliste a fait part de son plaisir d’être accueilli « dans un pays libre » ou il peut marcher « sans être suivi d’une cohorte de policiers ».
Des milliers de juifs ont accompli le pèlerinage à la Ghriba de Djerba
AFP, le 2 mai 2010 à06h17
Par NAJAH MOUELHI
DJERBA (Tunisie), 3 mai 2010 (AFP) – Des milliers de juifs, parmi lesquels des Israéliens, ont accompli dimanche les rites du pèlerinage annuel de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d’Afrique sur l’île de Djerba (500 km au sud de Tunis).
Entre rituels et fêtes, les visiteurs estimés à 6.000 par les organisateurs, ont séjourné dans des hôtels casher de l’île, placée sous haute surveillance durant le pèlerinage depuis l’attentat au camion-piégé revendiqué par Al-Qaïda (21 morts le 11 avril 2020).
Aux juifs de Tunisie et d’Europe, essentiellement de France, s’étaient joints selon les organisateurs un millier d’Israéliens, ayant transité par l’Egypte, la Turquie ou la Jordanie pour assister au rassemblement qui a débuté vendredi avant d’observer la pause du Shabbat.
« Un contingent important malgré la conjoncture », note un observateur assidu en référence au blocage du processus de paix entre Israël et les Palestiniens. Perez Trabesli, chef de la communauté juive de Djerba et président de la Ghriba, a vainement espéré, comme chaque année, l’organisation de vols directs depuis Israël pour voir tripler le nombre d’Israéliens à Djerba.
Venue d’Israël via Paris, Sarra Hanoun, 55 ans, profitait de son premier pèlerinage pour rendre visite à ses amis et anciens voisins musulmans à Djerba, sa ville natale qu’elle a quittée il y a 20 ans.
« J’ai été comblée de retrouver certains d’entre eux », dit-elle ne tarissant pas d’éloges sur la traditionnelle « bonne entente » et « la convivialité » entre juifs et musulmans à Djerba.
Visiteur de marque, le grand rabbin de France Gilles Bernheim effectuait son premier déplacement à la Ghriba « pour transmettre un message de paix, de respect de l’autre ». « Je suis très ému et très impressionné de la manière de vivre des juifs en Tunisie et de leur attachement rigoureux à une tradition millénaire », dit-il à l’AFP, en hommage à la « vitalité » de la communauté juive.
Invité à une pièce de théâtre sur la coexistence au sein de l’école mixte judéo-musulmane où les rôles et identités des élèves juifs et musulmans étaient inversés, M. Bernheim s’émeut d' »un profond attachement à ce qui est différent de soi en terme de culture et de religion ».
Le grand rabbin de Londres Abraham Levy voit, quant à lui, dans le pèlerinage juif « un exemple de tolérance, meilleur moyen de lutte contre l’antisémitisme et l’islamophobie ».
« C’est cette tolérance religieuse si chère à nos coeurs qui constitue le fondement même de ce pays », renchérit Monique Hayoun, témoignant d’une « réelle mixité entre les communautés » à Djerba comme à Nabeul, sa ville natale.
Clôturant le rassemblement, le grand rabbin Ain Bittan a dit une prière en hébreu pour le président Zine El Abidine Ben Ali et salué « un pèlerinage accompli dans la paix, sans exclusion ». « Une preuve de respect des droits de l’homme et des minorités », a-t-il déclamé devant ses coreligionnaires rassemblés autour du sanctuaire bleu et blanc, dont la fondation, selon la tradition, remonte à 2.500 ans.
Le rituel auquel sacrifient les pèlerins consiste à allumer des bougies dans la synagogue, à formuler des voeux, à se faire bénir par les rabbins, en avalant des gorgées de Boukha (alcool de figue) accompagné de fruits secs.
Ils participent également à une kermesse-vente aux enchères au profit de la communauté juive et à une procession dans les rues alentours de la synagogue.
La communauté juive de Tunisie — près d’un millier contre cent mille en 1956 — participe activement au pèlerinage organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive.
Associated Press, le 30 avril 2010 à 18h01
par Bouazza ben Bouazza
DJERBA, Tunisie (AP) — Plusieurs milliers de Juifs venus essentiellement de France et d’Israël ont effectué vendredi le pèlerinage annuel de la Ghriba, la synagogue la plus ancienne d’Afrique, située sur l’île de Djerba, dans le sud tunisien.
Cheville ouvrière de cette manifestation à la fois confessionnelle et festive, le voyagiste René Trabelsi a estimé l’affluence à plus 5.000 personnes, dont entre 800 et 1.000 en provenance d’Israël, d’autres d’Italie, de Grande-Bretagne et d’Egypte, soit une « augmentation notable » par rapport à l’année précédente où le nombre de pèlerins s’élevait à 3.500.
A lui seul, il affirme avoir assuré le transport à partir de Paris de 1.400 pèlerins, parmi lesquels quelque 380 Israéliens. Le reste du contingent a transité par divers aéroports européens, en l’absence de liaison directe entre la Tunisie etIsraël qu’il « souhaite vivement » voir s’établir au moins pendant la période de la Ghriba.
Ce voyagiste, responsable d’un tour-opérateur à Paris, attribue « l’arrivée en masse de Juifs en Tunisie » au « climat favorable » qui y prévaut et à « la politique modérée du gouvernement qui oeuvre constamment en faveur de la paix dans la région ».
« C’est un pays sécurisé, stable qui assure la liberté de culte et où il fait bon de passer des vacances. On vient ici l’esprit tranquille », note-t-il en se félicitant de « la cohabitation sereine et de la bonne entente entre les communautés juive et musulmane ».
Bien que ramenée à quelque 2.000 personnes contre plus de 100.000 peu avant la création de l’Etat d’Israël, la communauté juive en Tunisie est considérée comme « importante » par rapport à d’autres pays arabes.
Parmi les personnalités de marque qui ont fait le déplacement à l’occasion de ce rassemblement confessionnel, figurait le grand rabbin de France Gilles Bernheim.
Pour son premier voyage à Djerba depuis qu’il a succédé à Joseph Sitruk, il s’est dit « ému et impressionné » par les conditions de vie des Juifs tunisiens. « Le pèlerinage de la Ghriba dégage un message de paix, de tolérance et de coexistence », a-t-il déclaré à la presse.
Le grand rabbin de Londres Abraham Levy a, lui, souhaité voir « Palestiniens et Israéliens coexister de la même manière ».
Outre la traditionnelle procession de la Menara (une relique de la Torah) qui donne lieu, dans une ambiance festive, à une vente aux enchères de divers objets au profit de la synagogue, construite il y a plus de 2.500 ans, selon la légende, le programme prévoit une table ronde sur « le vivre ensemble en Tunisie à travers l’histoire » animée par le Pr Claude Nataf, spécialiste de l’histoire des Juifs de Tunisie. AP
Associated Press
A lui tout seul,l’orchestre donne le ton: des musiciens tunisiens arabes et juifs entourent le chanteur, un Israélien venu de Tel-Aviv pour la grande fête du pèlerinage de La Ghriba 2010. «En 1988, Djerba comptait 750 juifs, aujourd’hui ils sont plus de 1000. C’est le seul exemple d’un pays musulman où le nombre de juifs augmente», se félicite le Dr Gabriel Câbla. Ce médecin parisien né à Djerba, dans le sud tunisien, connaît bien l’état de santé de la plus vieille communauté juive de Tunisie. Il préside l’Association des juifs de Tunisie en France et coorganise le pèlerinage annuel à la synagogue de La Ghriba. Un grand rassemblement qui a fait converger sur l’île près de 5000 juifs de France, d’Israël, du Royaume-Uni, des Etats-Unis pour six jours de fête et de célébrations clôturées hier.
Le souvenir de l’attentat d’avril 2002
«Cet événement qui voit des juifs de partout venir en terre d’islam est une rencontre de civilisation», explique le Dr Kabla dans le hall de l’Hôtel Yadis où les hommes portant une kippa sont plus nombreux que ceux vêtus d’une djellaba.
«Même après l’attentat contre La Ghriba en avril 2002, les juifs sont restés, parce que c’était leur pays qui était touché», explique le Dr Kabla. Un camion-citerne avait explosé devant la synagogue, tuant 21 personnes et en blessant une trentaine.
Depuis, et surtout durant le pèlerinage, il faut passer plusieurs barrages de police et des contrôles d’identité très stricts pour pénétrer dans La Ghriba, entourée d’une longue enceinte blanche dotée de tours de contrôle.
Même vigilance à Hara Kébira, le grand quartier juif de Djerba qui compte trois écoles, deux jardins d’enfants et une douzaine de synagogues. Les habitants, tous orthodoxes, y pratiquent leurs rites sereinement mais sous une haute surveillance voulue par le gouvernement et approuvée par la population. «Les policiers partout, c’est pour éviter qu’un drame ne se reproduise et donner un sentiment de sécurité aux juifs», affirme Hammadi Assas, président du syndicat d’initiative.
A Djerba, la cohabitation entre juifs et musulmans est ancrée dans une histoire millénaire. Comme l’Espagne, la Tunisie a vécu au XIIe siècle un âge d’or de la collaboration judéo-arabe. Kairouan, «la Jérusalem d’Afrique», en fut le centre. «L’histoire des juifs fait partie intégrante de l’histoire nationale du pays», a affirmé le président tunisien Ben Ali en 1997. «Si nous vivons si bien en Tunisie, c’est à lui que nous le devons», affirme Youssef Wazan, le président de la communauté juive de Djerba, bijoutier comme une grande partie des juifs de l’île.
Connue d’abord pour ses plages et ses palmiers, Djerba veut aujourd’hui exploiter son image de tolérance et du bien vivre ensemble. «Musulmans, juifs, chrétiens, nous sommes un carrefour de civilisations», clame Hammadi Assas, président du syndicat d’initiative, musulman. Alors quand son ami juif Youssef Wazan veut faire venir davantage de touristes américains à Djerba, Hammadi Assas est ravi. «Nous sommes tous Djerbiens», ajoute Neji Omrani, enseignant. Le symbole le plus fort de cette coexistence est précisément l’école primaire de Djerba où élèves musulmans et juifs cohabitent(lire encadré).
Francine Brunschwing/Djerba
A bonne école…
L’école primaire d’Essouani accueille 522 élèves, 401 musulmans et 121 juifs de 5 à 14 ans. Incroyable, mais dans cette école arabe qui accueille tous les enfants juifs de Djerba en âge de scolarité, l’organisation des cours est faite pour permettre la meilleure intégration de la minorité. «Le samedi, les enfants juifs ne viennent pas, alors nous enseignons l’islam ce jour-là», expliquent Ferida Robjani, la directrice, et Neji Omrani. Lorsqu’un examen tombe sur un jour de fête juive, l’école met sur pied une seconde session.
On s’arrange aussi avec les absences des élèves juifs lorsqu’ils suivent, chaque matin, des cours de religion dans leurs écoles. Idem avec le choix des filles juives religieuses de ne pas s’asseoir à côté d’un garçon (juif ou musulman).
(Source : « Tribune de Genève » (Quotidien – Suisse), le 3 mai 2010)
par Slim BAGGA
Dans une contribution parue hier 2/5/2010 sur Tunisnews en langue arabe, « le paysan » Ahmed Manai (tel qu’il se définit) a profité de l’occasion pour adresser ses reproches à ce site, qui fête ses 10 années d’existence pour me traiter de « menteur » (« sfih »). Ahmed Manaï faisait ainsi allusion à une information que j’avais publiée cet hiver concernant l’agression dont il fut l’objet par deux barbouzes à Sousse, barbouzes qui l’ont laissé étendu sur le trottoir.
Alors venons-en à mes mensonges et plus précisément à la crédibilité de notre repenti. Cela fait de longues années qu’entre les dissimulations, les volte-faces et les dérobades de Ahmed Manai et les informations que me rapportent des témoins dignes de foi, j’ai choisi mon camp. Donc, Ahmed Manai a bel et bien été agressé et les raisons pour lesquelles il tient à le nier ne concernent que lui.
Et puis depuis quand Ahmed Manai est-il crédible? Puisqu’il m’a cherché, je vais lui rafraîchir la mémoire, et chacun décèlera comme il l’entendra le degré de fiabilité de la « girouette-paysan ».
Avant sa déclaration sur « El Jazira », qui a lui a servi de sauf-conduit en Tunisie, déclaration au cours de laquelle, il eut l’outrecuidance d’accuser Ennahdha et Rached Ghannouchi d’avoir fomenté des complots contre la sécurité de l’Etat, admirez ce qu’il publiait sur les colonnes de « L’Audace » numéros 51/52 des mois d’avril-mai 1999, en faisant le bilan des élections du 2 avril 1989, dix ans après: « La politique ne tient pas qu’aux idées, aux programmes et aux partis. Elle tient aussi à la valeur des hommes qui les portent et les animent…Je pense qu’au moins Ahmed Mestiri et Rached Ghannouchi avaient suffisamment de stature… » Nul n’est besoin de commenter. Tout est dit…
Toujours sur le registre de l’honnêteté, je vois mal comment Ahmed Manai peut s’en prévaloir, lui qui avait organisé un réseau parallèle d’abonnés et de revendeurs de « L’Audace » du temps où je lui faisais aveuglément confiance. Ainsi, notre politologue-paysan intègre obtenait-il mensuellement 25 exemplaires de « L’Audace » qu’il déposait dans des points de vente échappant à la comptabilité du journal comme la librairie « Avicennes » dans le quartier latin ou à des abonnés que seul lui connaissait. Je le sus à mes dépens beaucoup plus tard lorsque je finis par le mettre au régime sec et que des destinataires du journal ne recevaient subitement plus le journal auquel ils s’étaient abonnés…
Je tairais enfin, pour le moment, les conditions rocambolesques dans lesquelles a disparu le document original des « 7 familles qui pillent la Tunisie » en décembre 1997 entre 18 heures et 2 heures du matin.
J’y reviendrai dans les détails ainsi que sur d’autres, telle la visite « amicale » aux Editions de La Découverte fin septembre 2009 pour obtenir un ouvrage qui suscitait des cauchemars en haut lieu à Tunis…Ce fut échec et mat puisque cette « intrusion » fut contrecarrée à temps. Si Ahmed Manai le souhaite, je me ferais un plaisir de relater tout cela.
A moins que ce fieffé menteur fasse son mea-culpa et surtout se consacre exclusivement à cultiver…ses propres échecs…
Manoeuvres africano-euro-américaines contre « terrorisme » et trafics
Sahara/résolution de l’ONU: Paris répond aux critiques du Polisario
Grèce: la réduction des armements compliquée par la relation gréco-turque
Grèce : La réduction des armements compliquée par la relation gréco-turque
Somalie: les islamistes promettent d’en finir avec les pirates à Harardere
Saudi liberals see hope as clerics argue over women
Reuters, le 3 mai 2010 à 12h39 * Saudi cleric challenges the idea of gender segregation * Analysts say king backing the cleric * Divisions could open way for new effort to push reform By Souhail Karam RIYADH, May 3 (Reuters) – Divisions among senior Saudi clerics over the legality of gender segregation could mark a new drive by reformers allied to King Abdullah to push social reforms in the puritanical Islamic state. The divisions came to the open when the kingdom’s morals police, or the Commission for the Promotion of Virtue and the Prevention of Vice, reversed a decision to sack Ahmad al-Ghamdi, its regional head for the Mecca region. Saudi analysts and diplomats say the reversal was dictated by King Abdullah’s entourage if not the king himself. After the kingdom opened its first co-ed university in September — a project sponsored by King Abdullah — Ghamdi published a research paper that questioned the legality in Islam of gender segregation as enforced by the Commission. « The commission was forced to cancel the decision to sack Ghamdi. This will strengthen the state’s role, » said Khaled al-Dakhil, a prominent Saudi political writer. « The state has been gaining influence while that of the religious establishment has been declining, simply because it has gradually been given a lesser say over decisions taken by the state, » he said. The kingdom, a major U.S. ally, is ruled by Al Saud family in alliance with clerics from the austere Wahhabi school of Islam who oversee mosques, the judiciary and education, as well as run their own coercive apparatus, the morals police. Interior ministry police work with the Commission to make sure unrelated men and women are kept apart, that women are covered from head to toe and that Sharia law is fully implemented including a ban on alcohol. Women are also not allowed to drive in the kingdom. The rulers of the world’s top oil exporting country have wrestled with the issue of whether to moderate Wahhabism since the Sept. 11 attacks in 2001 on U.S. landmarks, carried out by mostly Saudi nationals, and the emergence of al Qaeda militancy against the Saudi government in 2003. King Abdullah is seen as favouring reforms that water down some of Wahhabism’s more controversial tenets. Analysts and diplomats say he is opposed by other senior princes who are closely allied to the powerful religious establishment. STATE VS RELIGION The octogenarian monarch, pressed by time to push reforms, dismissed a cleric from a top council of religious scholars in October after he demanded that religious scholars vet the curriculum at the new university. A senior Saudi government official said Ghamdi’s views could get « something big rolling ». « I won’t be surprised if the king asks the Shura Council for advice on gender segregation and women driving issues. I think that’s the best way for the monarchy to avoid collision with the religious establishment ». The Shura Council is a quasi-parliament that advises the government and examines draft legislation. Its members are appointed by the king and although its decisions are not binding, it has become a forum for debate. Ghamdi defended his views with sayings of the Prophet Mohammad, but his critics argue he is not qualified to speak about religious matters. Ghamdi is an accounting graduate who climbed up the bureaucratic ladder within the commission. Hardliners among the kingdom’s clerics are treating the issue of gender segregation — which also requires a woman to be accompanied by a male « guardian » in public — as a red line they will fight over. In February, Sheikh Abdul-Rahman al-Barrak — a leading independent cleric — called for opponents of the segregation to be put to death if they refuse to abandon their ideas. Grand Mufti Sheikh Abdul-Aziz Al al-Sheikh — the state’s chief adviser and spokesman on religious affairs — is seen as an ally of King Abdullah who has not been prepared to diverge from Wahhabi orthodoxy on segregation and guardianship. « What is happening is a healthy debate within the commission, » said Jamal Khashoggi, editor of al-Watan newspaper. « This is an evolution. It’s a very positive thing for the whole kingdom. »
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