8 novembre 2009

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TUNISNEWS

9 ème année, N° 3456 du 08.11.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Observatoire Tunisien des Droits et des Libertés Syndicaux: Arrestations d’étudiants – Communiqué Liberté et Equité: Nouvelles des libertés en Tunisie  1-2 ACAT-France: Communiqué REMDH: TUNISIE : Les prisonniers du bassin minier de Gafsa-Redeyef enfin libres!! Info obs: Tunisie : le domicile d’un journaliste encerclé par la police Nouvelobs: La Tunisie et les journalistes : Raoult persiste Nouvelobs: ERIC RAOULT ET LA TUNISIE –  « Florence Beaugé est une journaliste anti-bénaliste » Luiza Toscane: Rendez-nous Mohammed Soudani  Mondher Sfar: L’opposition et la tentation du retour. Suite. Yassine Temlali: Le régime de Ben Ali redouble de férocité Nawaat: Tunisie : Fatma est libre; les autorités encaissent et reculent


Observatoire Tunisien des Droits et des Libertés Syndicaux
Courrier électronique Tunis le 4 novembre 2009 Liberté pour tous les étudiants arrêtés L’Observatoire Tunisien des Droits et des Libertés Syndicaux suit avec préoccupation la vague d’arrestations et de harcèlement de ces derniers jours visant des étudiants actifs dans l’Union Générale des Etudiants Tunisiens, à la suite d’une mobilisation organisée par l’Union à la cité universitaire de Mannouba pour le droit au logement. […] L’observatoire est parvenu à avoir les noms de certains des étudiants arrêtés : Dhamir Ben Alia Tarek Zahzah Rafik Zghidi Abdelwahab Arfaoui Achraf M’barek Sahbi Brahim Nabil Balti Amor Ilahi Ridha Ben Mansour Anis Ben Frej Abdelkader Hachemi […] Pour l’observatoire Le coordonnateur Mohammed Ayadi (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com Tunis, le 6 novembre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

[…] 2) Mohammed Ali Horchani, prisonnier d’opinion, privé de ses droits élémentaires Le prisonnier d’opinion Mohammed Ali Horchani, actuellement à la prison de Sfax, est en butte à une injustice qui vient s’ajouter à son calvaire carcéral. Il a été privé de son droit à la correspondance avec sa famille si pauvre qu’elle ne peut lui rendre visite régulièrement. Ces lettres compensent l’éloignement de sa famille et les attentes entre les visites. Enfin, il ne lui a pas été permis d’assister aux funérailles de son père et d’y recevoir les condoléances. Son épouse, madame Soumaya Horchani, qui lui a rendu visite dernièrement a dit qu’il était affecté de plusieurs pathologies et que sa situation était rendue pénible du fait de l’absence de suivi et de la surpopulation carcérale. Le prisonnier d’opinion Mohammed Ali Horchani est originaire de Sidi Bouzid. Il a effectué trois années d’emprisonnement sur les six auxquelles il a été condamné pour des accusations en rapport avec la loi inconstitutionnelle sur le terrorisme. 3) Une affection cardiaque menace Karim Mchichi, prisonnier d’opinion L’état de santé du prisonnier d’opinion Karim Mchichi, actuellement à la prison de Nadhor, est précaire du fait d’une affection cardiaque non soignée, l’administration de la prison feignant d’ignorer son état qui empire. Le médecin lui a prescrit une intervention chirurgicale afin de traiter une embolie. Karim Mchichi, livré par la Syrie aux autorités tunisiennes, est originaire de Menzel Bourguiba. Il a effectué quatre des neuf années d’emprisonnement auxquelles il a été condamné. [*] 5) Lourdes condamnations et procès inéquitable… encore des victimes de la loi antiterroriste La chambre criminelle du Tribunal de Première Instance de Tunis a prononcé des peines d’emprisonnement fermes à l’encontre de Béchir Cherni et Hassen Bahri (3ans), Hamdi Kasri, Mohammed Boujemaa et Issam Mezzi (8 ans), Nader Ferchichi, Houssam Rihane et Nizar Jmi’i (12 ans) 6) Arrestation des jeunes Aymen Gharbi, Soufiane Gharbi et Radhouane Ben Aïssa Des agents de la police politique de Bizerte ont arrêté à neuf heures du matin du jeudi 5 novembre Soufiane Gharbi et Aymen Gharb (propriétaire d’un atelier de découpe d’aluminium), ainsi que son collègue Radhouane Ben Aïssa et les ont conduits dans un lieu inconnu. Leurs familles ignorent le lieu et la raison de leur détention. 7) Un groupe de gardés à vue est présenté au juge d’instruction Jeudi 5 novembre 2009, Riadh Laouati, Karim Marzouki, Mouazz Hyazem, Anis Sliti, Nasr Elaloui, Ounas Frigui et Bilal Blidi, ainsi que Sami Bouras (en fuite), ont été déférés devant le juge d’instruction du deuxième bureau du Tribunal de Première Instance de Tunis dans l’affaire n°16511, pour incitation à la commission d’infractions terroristes, adhésion à une organisation terroriste et tenue de réunion sans autorisation. Le juge a reporté l’examen du dossier de l’affaire aux 10 et 11 novembre. La durée légale de la garde à vue a été dépassée par les agents de la police politique en ce qui concerne Riadh Laouati, arrêté le 14 octobre dernier et Nasr Elaloui, arrêté le 18 octobre. 8) Dégradation de l’état de santé de Zouhaïer Makhlouf, actuellement à la prison de Mornaguia La santé de Zouhaïer Makhlouf, militant des droits de l’homme et journaliste, actuellement à la prison de Mornaguia s’est détériorée. Il a commencé une grève de la faim le 21 octobre 2009 pour exiger sa libération. […] 9) Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies, ne doit pas rester derrière les barreaux Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies, est toujours derrière les barreaux de la prison de Nadhor où il affronte la plus longue injustice de l’histoire de la Tunisie […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Liberté pour Sadok Chourou, le prisonnier des deux décennies Liberté pour tous les prisonniers politiques Liberté et Equité Organisation de Droits de l’Homme indépendante 33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis Tel/Fax : 71 340 860 Adresse électronique : liberte.equite@gmail.com   Tunis, le 8 novembre 2009

Nouvelles des libertés en Tunisie

 

1) Slim Boukhdhir encerclé et affamé Des agents de la police politique en faction devant le domicile du journaliste Slim Boukhdhir ont interdit dans l’après midi du 7 novembre à son confrère Mahmoud Dhaouadi de lui rendre visite alors qu’il leur avait dit qu’il apportait la nourriture dont a besoin la famille de Slim Boukhdhir, à savoir son épouse, sa fille et son fils. […] 3) Détérioration de l’état de santé de Zouhaïer Makhlouf, journaliste et militant des droits d l’homme incarcéré actuellement à la prison de Mornaguia. Il est en grève de la faim depuis le 21 octobre pour exiger sa libération. Il souffre de diabète […] […] Pour le bureau exécutif de l’Organisation Le Président Maître Mohammed Nouri (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 
 

L’action des chrétiens pour l’abolition de la torture

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Paris, le 6 novembre 2009 Tunisie : l’ACAT-France salue la libération de prisonniers politiques mais dénonce la multiplication des atteintes aux droits de l’Homme dans le pays. L’ACAT-France a accueilli avec satisfaction la nouvelle de la libération d’un groupe de prisonniers de la région de Redeyef à l’occasion du 22e anniversaire de la prise de pouvoir du président Zine el Abidine Ben Ali. Cinq d’entre eux, Adnane Hajji, Béchir et Moudhaffar Labidi, et Tarek et Haroun Halaïmi, étaient parrainés par l’ACAT. Ils avaient été condamnés en février 2009 à des peines allant de deux à huit ans de prison ferme, à la suite du mouvement social qui avait secoué la région minière de Gafsa (sud-ouest) en 2008. L’ACAT-France rappelle que ces libérations sont conditionnelles et demande que toutes ces personnes puissent recouvrer leurs droits civils et sociaux et obtenir justice, certaines ayant été victimes de tortures ou autres mauvais traitement lors de leur arrestation. Malgré ces libérations, l’ACAT-France dénonce avec fermeté la multiplication ces dernières semaines des arrestations arbitraires, harcèlements judiciaires et mauvais traitements à l’encontre des journalistes, défenseurs des droits de l’Homme et opposants politiques, alors que le président Ben Ali vient d’être réélu avec 89,62% des voix. Les journalistes Zouhaïer Makhlouf et Taoufik Ben Brik ont été arrêtés et écroués respectivement les 20 et 29 octobre dernier. Nous sommes sans nouvelle de l’étudiant syndicaliste Mohamed Soudani, enlevé le 22 octobre dernier et d’une dizaine d’étudiants de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) disparus depuis le début de la semaine. L’ACAT-France demande leur libération ainsi que  La libération de Zouhaïer Zouidi, militant de l’UGET condamné à neuf mois d’emprisonnement.  Un non-lieu pour Ahmed El Euch dont le procès en appel se tiendra le 26 novembre Par ailleurs, les autorités tunisiennes continuent de détenir des centaines de prisonniers aux termes des textes de loi de 2003 sur le contre-terrorisme. Beaucoup de ces personnes ont été condamnées à de lourdes peines à l’issue de procès inéquitables et sont souvent victimes de tortures et de mauvais traitements. Enfin, l’ACAT-France regrette le silence des autorités françaises face à ces atteintes aux droits fondamentaux et leur demande de placer le respect des droits de l’Homme et de la démocratie au cœur de leurs relations diplomatiques avec la Tunisie. Cécile Michiardi – Relations presse / cecile.michiardi@acatfrance.fr / 01 40 40 74 10 Cécile Marcel – Directrice des Programmes / cecile.marcel@acatfrance.fr / 01 40 40 02 12

 TUNISIE : Les prisonniers du bassin minier de Gafsa-Redeyef enfin libres!!

Paris-Genève-Copenhague, le 5 novembre 2009. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) se félicitent de la libération des animateurs du mouvement de protestation sociale du bassin minier de Gafsa-Redeyef à l’occasion du 22ème anniversaire de l’accession au pouvoir du Président Zine el Abidine ben Ali. Les 4 et 5 novembre 2009, une cinquantaine de personnes qui avaient participé en 2008 au mouvement de protestation du bassin minier de Gafsa-Redeyef ont bénéficié d’une libération conditionnelle. Il en résulte que ces derniers peuvent être renvoyés en prison pour terminer leur peine, si dans les cinq années à venir ils étaient reconnus coupables d’avoir commis un délit ou un crime passible d’une peine de privation de liberté. La plupart de ces défenseurs – les 38 « leaders » du mouvement – avaient été arrêtés en juin-juillet 2008 puis injustement condamnés en appel le 3 février 2009 pour “appartenance à une bande, participation à une entente établie dans le but de préparer ou de commettre un attentat contre des personnes ou des biens” et “distribution […] de tracts et de bulletins de nature à nuire à l’ordre public”, dans le but manifeste de sanctionner leurs activités en faveur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Les 38 « leaders » de Gafsa avaient ainsi été condamnés à des peines allant jusqu’à huit ans d’emprisonnement, au terme de procédures entachées d’irrégularités, les droits de la défense n’ayant pas été respectés et le verdict ayant été rendu en ne tenant pas compte de l’ordonnance de clôture du juge d’instruction faisant mention des stigmates physiques (traces de coups, hématomes) qu’il avait constatés sur 10 des 38 prévenus. Cependant, l’Observatoire et le REMDH regrettent que cette libération ne soit que conditionnelle et déplore le maintien de la procédure visant MM. Fahem Boukeddous, correspondant de la chaîne privée de télévision satellitaire tunisienne El Hiwar, et Mohieddine Cherbib, membre fondateur du Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) et président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), condamnés par contumace. L’Observatoire et le REMDH remercient toutes les personnes, organisations et institutions intervenues en faveur des prisonniers du bassin minier de Gafsa-Redeyef, et appellent désormais les autorités tunisiennes à : rétablir immédiatement et pleinement leurs droits civils et politiques ; ne s’opposer en aucune manière à leur réintégration pleine et entière dans leurs activités professionnelles ; veiller à ce qu’un terme soit mis à tout acte de harcèlement judiciaire à leur encontre, ainsi qu’à l’encontre de MM. Fahem Boukeddous et Mohieddine Cherbib ; mener une enquête immédiate, indépendante et transparente sur les actes de mauvais traitement intervenus en détention, afin que leurs auteurs soient identifiés et que des poursuites adéquates soient engagées à leur encontre conformément à la loi et aux dispositions internationales en matière de protection des droits de l’Homme ; garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ; plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et aux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme et notamment la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998”. Contact : 00 45 32 64 17 16 Sur le site du REMDH : http://fr.euromedrights.org/index.php/news/emhrn_releases/emhrn_statements_2009/3603.html  

Tunisie : le domicile d’un journaliste encerclé par la police

NOUVELOBS.COM | 07.11.2009 | 17:33 Info obs Le journaliste tunisien indépendant Slim Boukhdhir affirme avoir été enlevé et violenté par la police mercredi dernier. Il raconte à nouvelobs.com que son domicile est depuis ce matin encerclé par la police et qu’il n’a plus droit ni de sortir, ni de recevoir des visites. La chasse aux journalistes continue en Tunisie. Après Taoufik Ben Brick, arrêté la semaine dernière et écroué pour agression, c’est au tour de Slim Boukhdhir, journaliste indépendant, d’être inquiété par la police. Le journaliste a expliqué à nouvelobs.com, samedi 7 novembre, sa situation. « Une situation grave » Slim Boukhdhir raconte avoir été enlevé chez lui et violenté par des policiers, mercredi 28 octobre, la veille de l’arrestation de Taoufik Ben Brick. A sa sortie du poste, Slim Boukhdir dit être allé chez le médecin : fracture du nez et multiples blessures, on lui prescrit 14 jours de repos. Depuis, sa rue est quadrillée par des policiers en civil, rapporte-t-il, qui surveillent les allées et venues aux abords de sa maison. Pendant huit jours, les personnes qui viennent lui rendre visite se font systématiquement contrôler, poursuit-il. Aujourd’hui, la tension est montée d’un cran. Slim Boukhdhir n’a plus droit aux visites. Les policiers, « nombreux », ne laissent passer dans la rue que les résidents, et personne ne peut plus entrer chez lui. Sa femme, sortie pour faire des courses a été « harcelée » jusqu’au magasin. « Nous n’avons pas de nourriture, pas d’eau minérale, pas de pain, pas de lait » explique Slim Boukhdhir. « C’est une situation grave » ajoute-t-il, « ma fille de trois ans a vu les policiers, elle pleure tout le temps. Depuis aujourd’hui, je suis complètement isolé ». « Il faut relayer cette information » Slim Boukhdir avait déjà été arrêté en décembre 2007 et condamné à un an de prison pour « outrage à fonctionnaire », « atteinte aux bonnes mœurs » et « refus de présenter ses papiers d’identité ». Il est sorti de prison le 21 juillet 2008, et a été « interdit de voyager et de travailler dans les médias nationaux ». Son témoignage intervient dans un climat d’extrême tension, alors que Ben Ali vient d’être réélu, et que de nombreux pays européens s’inquiètent du sort des journalistes indépendants en Tunisie. « Mercredi dernier, le pouvoir a menacé ceux qui ont critiqué la transparence des élections et l’absence de liberté de la presse » a déclaré le journaliste à nouvelobs.com. « La chose était préparée » a-t-il ajouté. « Il faut relayer cette information ». Clémence Artur (Nouvelobs.com)

L’opposition et la tentation du retour. Suite.

Mondher Sfar Je voudrais revenir sur la question du projet du retour des exilés. Ma critique, on l’a compris, ne vise pas une ou des personnes en particulier, malgré le fait que je fis allusion à une intervention de mon ami et un grand militant de la cause tunisienne et j’ai nommé Monsieur Abdelwahab Hani. Je ne voudrais pas dire ici tout ce que Abdelwahab a fait depuis que la résistance se soit organisée contre l’imposture du régime du 7 novembre. Je n’en retiendrai ici qu’une chose et ce n’est pas peu : la lutte contre l’impunité des tortionnaires. Dans le texte que j’ai critiqué M. Hani a judicieusement rappelé la notion de l’aman reconnue et établie par le Bey en 1857 et qui se trouve au fondement de l’esprit constitutionnaliste (Destourien) qui est devenu plus tard le porte drapeau de la lutte nationale contre l’occupation coloniale. Ce n’est pas le lieu d’évoquer ici l’ironie de l’histoire qui a fait que l’Europe – qui a poussé aux réformes en Tunisie aboutissant à la Constitution de 1861 – soit la première à combattre l’esprit constitutionnaliste une fois qu’elle s’est emparée militairement du pays. Mais la revendication constitutionnaliste qui a vu le jour au sein du mouvement nationaliste tunisien a omis l’idée de l’aman au profit d’une revendication de nature purement politique et juridique. C’est pourtant cet oubli qui constitue le drame que nous revivons de nos jours et qui est à l’origine de ma critique. L’aman est la garantie et la sécurité des hommes. C’est la préservation de leur intégrité physique et morale. Droit fondamental préalable à toute considération politique ou idéologique. C’est pour l’avoir oublié et négligé que nous nous trouvons aujourd’hui au point zéro de la politique. De ce fait, la torture qui est la conséquence directe du retrait de l’aman, est devenue une gangrène qui mine notre vie sociale et nos rapports humains. La torture est devenue presque invisible à nos yeux, et de fait normalisée par notre silence sur cette terrible maladie politique. Il est temps que l’on revienne aux principes de base qui fondent notre humanité, principes incarnés dans l’idée de l’aman, qui garantie l’intégrité physique de l’homme face à l’arbitraire du prince. C’est un principe sacré et fondateur de tous les droits. Car que vaut notre lutte pour les droits à la liberté, à la démocratie, aux élections, ou à la justice quand on oublie de combattre le terrorisme d’Etat qui opère au moyen de la torture, de la prison et du mépris de la personne humaine? La torture et la violation de la personne humaine et de son intégrité physique et morale sont des crimes absolus qui excluent toute discussion avec leurs auteurs, sans se compromettre soi-même avec ce crime. On ne peut discuter avec un criminel avant qu’il ne rende compte de son crime. Il est urgent de rectifier le tir et d’instituer une véritable coupure avec le régime qui a fait du crime de torture son arme absolue et la colonne vertébrale de son système. Notre revendication essentielle et incontournable est triple : 1) la fin immédiate et inconditionnelle de la violation de l’intégrité physique et morale de nos compatriotes; 2) que les criminels soient traduits, faute d’une justice locale inexistante à ce jour, devant la justice internationale habilitée à traiter des crimes contre l’humanité afin qu’ils rendent compte de leurs forfaits,; 3) que les victimes aient droit à réparation physique et morale. C’est notre revendication de base sur laquelle on pourra dès lors reconstruire une vie politique et sociale vraie, saine, et digne de ce nom. Cette revendication est notre cri de guerre contre la poignée de criminels qui nous gouvernent et qui terrorisent tout un peuple et qui tremblent déjà eux-mêmes de tous leurs membres à l’idée qu’ils doivent rendre un jour compte de leurs crimes. Et ce jour est proche et ne dépendra que de nous d’en faire une réalité. Paris, le 8 novembre 2009 mondher.sfar@club-internet.fr


Rendez-nous Mohammed Soudani

 

[http://photos-f.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc3/hs110.snc3/15760_196442542743_538852743_4401373_5620624_n.jpg]<http://www.facebook.com/photo.php?pid=4371326&id=538852743&op=1&view=global&subj=165865557228&oid=165865557228> Il a disparu le 22 octobre dernier, jour où il a probablement été arrêté, quoiqu’en disent les forces de sécurité tunisienne, coutumières de la dénégation lors de détentions illégales. La garde à vue ne pouvant dépasser six jours il aurait dû être relâché le 28, ou bien présenté devant un juge d’instruction et quoiqu’il en soit, sa famille aurait dû être informée. Il y a fort à craindre qu’il ne soit détenu au secret et torturé. Lui, c’est Mohammed Soudani, un militant de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET). Sa famille et son avocat n’ont pu obtenir la moindre information à son sujet depuis sa disparition. Le soir du 22 octobre, Mohammed Soudani avait téléphoné à ses avocats et amis en leur disant que de nombreux agents des forces de sécurité se trouvaient devant l’Hotel Africa, où il venait de rencontrer des journalistes et leur avait déclaré que s’il n’y avait pas de nouvelles de lui après 22 heures, cela signifierait probablement qu’il avait été arrêté. Depuis lors il est injoignable. Dès le lendemain, une plainte a été déposée auprès du procureur de Tunis concernant sa disparition.

[http://photos-d.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc1/hs187.snc1/6253_140125397743_538852743_3710928_1505318_n.jpg] <http://www.facebook.com/photo.php?pid=3710893&id=538852743&op=1&view=all&subj=165865557228&aid=-1&oid=165865557228> Mohammed Soudani a été renvoyé de l’université en 2007 en raison de ses activités au sein de l’UGET.  « Lors d’une entrevue en octobre 2009, il a indiqué à Amnesty International qu’il avait déjà été arrêté le 29 juin 2007 et détenu pendant douze jours – période au cours de laquelle il disait avoir été torturé –, puis condamné à six mois de prison avec sursis. Il a également déclaré qu’il avait été de nouveau détenu pendant six jours en octobre 2008 et qu’on l’avait alors déshabillé et battu. Mohammed Soudani a été jugé à plusieurs reprises et a purgé une peine d’emprisonnement de deux mois. Il pense que les poursuites engagées contre lui sont liées à ses activités de militant pour l’UGET. »(http://www.amnesty.org/fr/news-and-updates/news/student-activist-held-tunisia-risk-torture-20091103) En somme, toute une vie de luttes et de répression,-on se souvient notamment de sa très longue grève de la faim menée en 2009 et à laquelle il avait dû mettre un terme, sans obtenir gain de cause.

[http://photos-c.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc3/hs096.snc3/16365_1258021016073_1396065102_2604327_5383652_n.jpg]<http://www.facebook.com/photo.php?pid=3710928&id=538852743&op=1&view=global&subj=165865557228&oid=165865557228> Elles sont deux à l’avoir vu quelques instants avant sa disparition le 22 octobre. Elles, ce sont Marie-Pierre Olphand, journaliste à RFI et Ramatène Aouaitia, journaliste à Radio Monte Carlo Doualiya. L’une et l’autre se souviennent de l’omniprésence policière. Marie-Pierre Olphand : « Je ne sais pas si Mohammed Soudani était suivi mais nous, journalistes nous l’étions par deux agents en civil toute la journée. J ’ai prévenu Mohammed Soudani dès son arrivée à notre point de rendez-vous pour qu’il le sache. Nous avons traversé ensemble l’avenue Bourguiba et sommes allés à l’hotel Africa, pour discuter dans le hall, sans volonté aucune de nous cacher. Il y avait probablement nos agents dans les environs, et peut-être d’autres en raison de la présence du ministre de la Justice et des droits de l’homme qui donnait à 18h une conférence de presse au même Hotel ». La journaliste de RFI n’a pas eu le temps de l’interviewer ce jour-là mais avait prévu de le revoir le samedi suivant. « J’ai dû rester 15 minutes avec lui pas plus et je l’ai laissé avec ma consoeur Ramatene Aouaitia de Monte Carlo Doualiya, la filiale arabe de RFI. Elle l’a interviewé en arabe, c’était entre 17 et 18h, le jeudi 22 octobre »*. Ramatene Aouaitia confirme et précise que son reportage a été diffusé le 25 au matin. Il est donc avéré que ce n’est pas la diffusion du reportage qui a entraîné l’arrestation, toutefois Ramatène Aouaitia tient à préciser que  » lors de l’interview à l’hôtel, il y avait à proximité de nous dans un fauteuil trois hommes qui ont entendu ce que Mohammed disait parce qu’il parlait sous l’émotion en haussant un peu le ton. Dans ses propos, il critiquaitouvertement le système en Tunisie »*. A l’issue de la conférence de presse à l’hôtel Africa, Marie-Pierre Olphand a retrouvé un Mohammed Soudani visiblement inquiet dans le hall de l’hôtel Africa et elle lui a proposé de l’accompagner avec un autre journaliste français jusqu’à ce qu’il se sente plus en sécurité. Ils se sont séparés à proximité de la gare de la place de Barcelone.

Marie-Pierre Olphand, une fois informée, n’a cessé d’alerter sur le cas de Mohammed Soudani : « En tant que média français, nous avons alerté l’ambassade de France tout de suite, à Tunis. J’ai demandé à un haut cadre du RCD de se renseigner sur le cas de Mohamed Soudani, lors d’une conversation informelle. Selon Radhia Nasraoui, l’avocate de Mohamed Soudani, le bâtonnier a questionné le ministre de la Justice à ce sujet. Celui-ci aurait alors déclaré ne pas être au courant du cas cité. Nous avons fait état de la disparition de Mohamed Soudani àplusieurs reprises au moins sur RFI et nous continuerons à le faire dans les jours suivants. L’information a été donnée également sur Monte Carlo Doualiya »* Même préoccupation chez Ramatène Aouaitia :  » J’ai pu témoigné du cas Soudani dans une émission de France 24 en arabe qui s »intitule le Club de la presse avec en duplex un journaliste de l’agence tunisienne de la communication extérieure (ATCE). Il a répondu en hurlant que tout ce que je disais était ridicule et il a parié que Mohammed Soudani allait apparaitre le lendemain sur France 24, comme par magie, Il a ajouté que j’étais « fan » des fictions policières »*

[http://photos-f.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc3/hs106.snc3/15343_102418636442948_100000244364566_65017_4874100_n.jpg] <http://www.facebook.com/photo.php?pid=2708167&id=1219736947&op=1&view=all&subj=165865557228&aid=-1&oid=165865557228> Rendez-nous Mohammed Soudani. * Propos recueillis le 7 novembre Luiza Toscane  


ERIC RAOULT ET LA TUNISIE

« Florence Beaugé est une journaliste anti-bénaliste »

Vos propos sur l’attitude des journalistes français vis-à-vis du président tunisien ont fortement choqué la journaliste Florence Beaugé et Reporters sans Frontières que vous avez nomemment attaqués sur le plateau de la chaîne Berbère TV. RSF, notamment, vous reproche un « manque de courage politique ». Que souhaitez-vous leur répondre ? – D’abord si je n’ai pas répondu aussi vite que je l’aurai voulu à vos questions, c’est que j’étais en Syrie en mission pour la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale pour plaider la situation de deux journalistes emprisonnés là-bas. Donc on ne peut pas me faire le reproche d’être contre les journalistes. J’ai d’ailleurs moi-même été journaliste avant d’entrer en politique… Je réfute la critique de RSF qui m’est adressée de manquer de courage politique. Je veux bien que l’on dise que je suis mauvais ou amateur mais pas de manquer de courage. Je pense prouver le contraire au quotidien dans ma circonscription de Seine-Saint-Denis. Vous avez accusé Florence Beaugé de « provocation » alors que l’essentiel de ses articles sur l’élection présidentielle tunisienne ont été publiés après qu’elle ait été refoulée du pays. De plus, vous lui avez reproché d’avoir insulté le président Ben Ali,  ce qui n’apparait dans aucun de ses reportages. La journaliste parle d’une « grave diffamation ». Maintenez-vous toujours ces citations ? – Je n’ai pas à vous répondre sur cette question car vous n’êtes pas juge d’instruction. Je propose un débat avec Florence Beaugé pour que nous nous expliquions. Je le propose aussi à RSF. En attendant, je maintiens mes propos. J’estime que Florence Beaugé est une journaliste anti-bénaliste. Elle est trop procureur et il faudrait qu’elle redevienne journaliste. Elle défend une thèse, j’en défend une autre qui consiste à dire que la Tunisie n’a que 50 ans de démocratie. Laissons-là avancer… Pour ce qui est de diffamation, celle-ci ne vient certainement pas du côté que l’on croit. Continuez-vous à reprocher à RSF de ne pas suivre la situation au Zimbabwe alors que, manifestement, RSF le fait régulièrement ? – Je reproche à RSF de ne pas avoir la même attitude à l’égard de tous les pays. Le Zimbabwe était un exemple. J’ai cité aussi le cas de la Corée du Nord. Je vais vous dire … Je suis choqué par l’attitude de sectarisme de certains journalistes français qui demandent plus à la Tunisie qu’à d’autres pays. Mais chiche, allons ensemble au Zimbabwe. Je veux formuler une demande officielle pour être reçu au Zimbabwe. Si elle est acceptée, j’inviterais RSF à venir avec moi. Interview d’Eric Raoult par Cédric Cousseau (le samedi 7 novembre)
(Source: Nouvelobs.com le 7 novembre 2009)


 La Tunisie et les journalistes : Raoult persiste

NOUVELOBS.COM | 07.11.2009 | 18:42
Accusé de « diffamation » pour avoir qualifié de « provocation » les articles d’une journaliste du Monde, le député-maire du Raincy maintient ses propos et dénonce le « sectarisme de certains journalistes français » dans une interview à nouvelobs.com.
 
Interrogé par Nouvelobs.com, le député-maire UMP du Raincy, Eric Raoult,a maintenu ses accusations, samedi 7 novembre, contre « certains journalistes français » à qui il  reproche une « attitude de sectarisme » à l’égard du régime tunisien du président Ben Ali. Le samedi 31 octobre, lors d’une interview sur la chaîneBerbère TV, le député-maire UMP du Raincy s’en était déjà pris à l’attitude des journalistes vis-à-vis du régime tunisien. Au cours de l’entretien, Eric Raoult, qui est membre du groupe parlementaire d’amitié franco-tunisienne, était revenu sur lerefoulement de la journaliste du Monde Florence Beaugé de Tunisiele 21 octobre. « Quand un certain nombre d’observateurs français font de laprovocation à l’égard du président Ben Ali, ils savent que quand ils arrivent à Tunis on les remet dans l’avion (…) On ne peut pas écrire dans son journal que la femme du président est une … ou que le président est un… (…). Elle a fait utiliser ces mots par d’autres personnes à l’intérieur de son article. » L’élu avait également attaqué l’association Reporters sans Frontières à qui il reprochait de plus s’intéresser à la Tunisie qu’à d’autres pays. Eric Raoult avait notamment regretté que RSF « ne se rende pas aussi au Zimbabwe ».  

« Invention pure et simple »

Ces accusations ont provoqué de vives réactions de la part des intéressés. « Mal informé ou mal inspiré, mais gratuitement insultant à l’égard du Monde, (…) Eric Raoult s’est livré, samedi 31 octobre, à une étonnante attaque contre notre collaboratrice Florence Beaugé », écrit ainsi Alain Frachon, directeur de la rédaction du Monde dansun article publié vendredi 6 novembre sur le site du quotidien. Alain Frachon souligne qu’aucun des articles signés par Florence Beaugé ne comporte la moindre insulte à l’égard du couple présidentielle tunisien et parle d' »invention pure et simple ». Interrogée par Nouvelobs.com, Florence Beaugé explique de son côté que les propos d’Eric Raoult l’ont faite « rire et suffoquer ». Elle explique que l’article qui lui aurait valu d’être refoulée (« A Tunis, le quotidien d’un couple d’opposants », Le Monde daté du 9 octobre) ne mentionne aucun des termes évoqués par le député. « Eric Raoult me prête des propos inventés et gravement diffamatoires. Qui plus est, je ne parle pas une seule fois de Ben Ali dans mon article. » De plus, « quand Eric Raoult parle de provocation, il semble ignorer que mes autres articles ont été diffusés après que j’ai été refoulée. Je trouve la démarche d’Eric Raoult très audacieuse et qu’il a fait preuve d’amateurisme. »  

« Un manque de courage politique »

Reporters sans Frontières a également fait part de son indignation. Dans un communiqué publié jeudi 5 octobre, l’association estimait qu' »il est choquant qu’un homme politique français de premier plan affiche un soutien sans nuances à la politique de M. Ben Ali sans avoir un mot de compassion à l’égard des militants démocrates harcelés. Que M. Raoult n’ait pas envie de défendre les journalistes tunisiens, c’est son problème, mais qu’il ne nous reproche pas de le faire ». Au sujet de la position de RSF sur le Zimbabwe, Ambroise Pierre, responsable du Bureau Afrique,  dit avoir « bondi » en entendant les propos d’Eric Raoult. « Il est de notoriété publique que le Zimbabwe est un pays dans lequel nous avons toujours souhaité nous rendre. Sauf qu’on nous a toujours refusé d’y aller. » Si les responsables français de RSF ne peuvent entrer dans le pays, l’organisation est néanmoins bien présente au Zimbabwe à travers ses correspondants journalistes sur place. « Par ailleurs, nous utilisons tous les moyens pour faire entendre notre position. D’abord surnotre site avec des articles réguliers. Nous avons aussi récemment adresséune lettre à Bernard Kouchner sur la situation du pays (…) En 2003, RSF et la Fondation de France ont également attribué un prix au Daily News qui venait de se faire interdire au Zimbabwe … Nous ne manquons pas d’arguments pour répondre à Eric Raoult. » Ambroise Pierre estime ainsi que « les propos d’Eric Raoult sont le signe d’une fuite et d’un manque de courage politique. »  

« Journaliste anti-bénaliste »

Malgré ces réactions, le député-maire du Raincy maintient ses propos. « Je suis choqué par le sectarisme de certains journalistes français qui demandent plus à la Tunisie qu’à d’autres pays », affirme-t-il dansune interview accordée à Nouvelobs.com. Eric Raoulta par ailleurs refusé de s’expliquer sur le fait que les propos qu’il prête à Florence Beaugé n’apparaissent dans aucun de ses articles. « Je n’ai pas à vous répondre sur cette question car vous n’êtes pas juge d’instruction », estime-t-il tout en qualifiant Florence Beaugé de « journaliste anti-bénaliste ». « En attendant, je maintiens mes propos », affirme l’élu qui propose à la journaliste du Monde et à RSF un « débat ». (Cédric Cousseau – Nouvelobs.com)

DECLARATION DE SOUTIEN AUX MILITANTS TUNISIENS Le régime de Ben Ali redouble de férocité

 

Le régime tunisien redouble de férocité. Depuis la mascarade des élections du 25 octobre 2009, qui a offert à Ben Ali un énième mandat aux commandes du pays, les règlements de comptes avec les militants de l’opposition se succèdent, en exécution des menaces de l’éternel président. La veille du scrutin, celui-ci avait menacé de représailles ceux « qui émettraient des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale, sans fournir de preuves concrètes ». Depuis que cette menace a été lancée, les agressions (le journaliste Salim Boukhdir…), les harcèlements de toutes sortes (l’avocate Radia Nasraoui, Hamma Hammami, porte parole du parti communiste des ouvriers de Tunisie…), et, enfin, les arrestations se succèdent. Le journaliste Tewfik Ben Brik, très actif dans la dénonciation de la mascarade du 25 octobre, est en prison depuis le 29 octobre dernier. Son procès s’ouvrira le 19 novembre 2009. Le régime tunisien ne se conduit pas plus tendrement avec les animateurs des luttes sociales. Sa police, qui avait durement réprimé la contestation du Bassin minier de Gafsa, a procédé ces derniers jours à plusieurs arrestations d’étudiants, après un mouvement de protestation devant une cité universitaire, à Tunis. Les procès des étudiants arrêtés s’ouvrira le 30 novembre prochain. Si l’on excepte les organisations d’extrême gauche, quelques ONG et quelques figures des Verts, peu de voix se sont élevées dans les « démocraties occidentales », pour dénoncer cette vague de répression. Les donneurs de leçons, si prompts à « répandre les idéaux des droits de l’homme » à travers la planète, se taisent lorsque la défense de ces droits entre en contradiction avec « les intérêts supérieurs » de leur pays. Par cette déclaration, j’exprime ma totale solidarité avec les journalistes Toufik Ben Brik, les étudiants arbitrairement détenus et tous les militants tunisiens humiliés, harcelés, agressés et emprisonnés. Je rends hommage à leur combat ainsi qu’à celui (malheureusement peu médiatisé) des habitants du Bassin minier de Gafsa et de nombreux étudiants, emprisonnés dans l’indifférence générale des ONG des droits de l’homme. Je forme le vœu que les journées des 19 et 30 novembre (dates prévues pour les procès de Tewfik Ben Brik et des étudiants arrêtés, respectivement) soient des journées internationales de protestation contre la dictature tunisienne. Yassine Temlali


Tunisie : Fatma est libre; les autorités encaissent et reculent

All Articles,Blog Review,Citoyenneté,Civil society,Français,Politics,Tech & Blogs,Tunisia affairs — Tags: Arabicca,blogging,blogosphère,justice,libération,liberté-d’expression,répression,solidarité,Tunisie — Mkarriz @ 7:07 pm

Fatma Arabicca est libre aujourd’hui. Je suis très content pour elle et pour celles et ceux qui l’on soutenue. Mais, je suis encore plus triste de voir mon pays arriver à ce niveau de dégradation des droits et libertés.

Le 7 novembre 2009, à peine quelques jours après la farce électorale, le régime montre sa férocité envers les journalistes et toutes les plumes libres. Arrestations arbitraires, accusations fabriquées de toutes pièces, etc. On est habitué? Certainement! À qui le tour?

Cependant, après l’arrestation de Fatma, un raz de marée de protestation s’est créé. Oui un raz de marée pour le Tunisien dont la protestation est souvent timide. En l’espace de quelques heures seulement, au moment où on parle, le groupe de soutien sur FacebookFree Fatma Arabicca – الحرية لفاطمة آرابيكا affiche près de 1700 membres. C’est du jamais vu en Tunisie. Même les groupes qui se sont constitués pour d’autres journalistes et dissidents, et la manifestation en ligneYezzi-Fock! n’ont pas atteint ce chiffre en si peu de temps, même si le contexte n’est pas le même. Le malheur de Fatma (pour ne citer que celle-ci), c’est également le malheur de tous les Tunisiens. Preuves à l’appui!

Les contrecoups de la répression et le raz le bol qui ne cesse de s’aggraver au fil des ans commencent à se faire sentir. On a beau essayer de de nous faire avaler des pilules des années durant mais, les Tunisiens semblent les refuser et les rejeter du revers de la main.

La libération, aujourd’hui, de Fatma est un pas en arrière du régime en place. Il encaisse! Peut-être que ça peut vous paraître farfelu, ou exagéré, mais non, pas du tout! Ce régime a duré longtemps, trop longtemps et on a le droit au changement démocratique, notre choix! En tout cas, la méfiance, le doute et la confusion sont palpables chez les Tunisiens. Regardez autour de vous, écoutez ce qui se dit, n’ai-je pas raison!? Des signes avant-coureurs de fin de règne dites-vous? Peut-être!

M.

(Source: Nawaat.org le 8 novembre 2009)

 

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