8 novembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2727 du 09.11.2007

 archives : www.tunisnews.net
 

 

 


Voix Libre: Communiqué

Mouvement Ettajdid:  Communiqué Me Abdelwaheb Matar: Pour que les défenseurs des droits de l’homme se mobilisent . Le cas du journaliste Abdallah Zouari Slim Bagga et Tawfik Mathlouthi: Communiqué

AFP:Grâce présidentielle en Tunisie: libération de détenus islamistes (associations)

Associated Press: Tunisie: plusieurs détenus islamistes grâciés par le président Ben Ali

Associated Press: Tunisian president pardons 9 members of outlawed Islamist party

Associated Press: Pas de prisons secrètes en Tunisie, selon le ministre de la Justice

le « Nouvel Observateur » :Le retour du voile islamique

Le Monde : La Tunisie censurée Le Monde : Tunisie : un tourisme prometteur

Le Monde : Deux millions et demi de visiteurs arabes par an

The Guardian:An uncriticised success


 

Appel de détresse de Tunisie (*)

 

 

Au nom de Dieu le Clément, le  Miséricordieux,

Appel à toute âme charitable

A nos frères en Dieu dans le monde entier

A toute conscience vive et humanitaire

 

Nous sommes sur la terre de la Zeitouna et de Kairouan et nous sommes submergés par le malheur et le dénuement.

 

Les difficultés de vos frères et sœurs sont démesurées et il ne nous reste plus aucun espoir après Dieu et vous.

 

Chers frères, une fois sortis de prison, nos frères se sont trouvés dans une nouvelle grande prison, ils se sont heurtés à la dure réalité à laquelle ils ne s’attendaient pas.

 

Leur séjour a été si long qu’ils doivent non seulement surmonter des obstacles matériels mais  aussi psychologiques notamment au sein de leurs familles.

 

Ils ont frappé à toutes les portes recherchant du travail peu importe le salaire ; peu d’entre eux ont subvenu à leur besoin. Par contre la majorité d’entre eux se trouvent au seuil de la pauvreté alors qu’ils avaient promis à leur famille richesse et aisance et  une vie en rose ; d’autant plus que les enfants ont grandi entre temps et que leurs demandes et leurs besoins ont grandi aussi.

 

Tous les rêves et les espoirs se sont envolés, le travail se fait rare et les proches et les amis ont tournés le dos ; certains d’entre eux ont même vu partir leurs épouses et leurs enfants.

Il y a, certes,  des frères comme ceux cités par Allah : «… que l’ignorant croit riches parce qu’ils ont honte de mendier – tu les reconnaîtras à leur aspects – Ils n’importunent personne en mendiant.. » La vache/273 . Nous nous soucions d’eux et nous ressentons ce qu’ils ressentent.

Il y en a d’autres qui, par pudeur, n’ose pas sortir de chez eux refusant tout contact extérieur ; craignant le regard des autres en raison de  leur pauvreté.

 

D’autres sollicitent  Allah avant d’aller affronter les gens et leur dire « donnez moi à manger j’ai faim », et les cas similaires sont nombreux.

 

Chers frères, cette crise qui a longtemps duré a engendré des conséquences et des situations néfastes.

 

Nos frères qui sont restés en prison parfois plus de quatorze ans se sont retrouvés dans des situations alarmantes :

 

Certains ont atteint la cinquantaine et sont toujours célibataires, ajouté à cela de nombreuses maladies de l’estomac, du rein, le phénomène d’impuissance sexuelle, le cancer  entraînant  la mort dans de nombreux cas.

 

Le pire c’est que la majorité de ces frères sont privés de cartes de soins et certains d’entres eux sont au chômage ou en invalidité.

 

La situation  de leurs enfants est parfois plus alarmante. De nombreux sont ceux qui présentent des maladies psychologiques du fait du stress permanent entraînant des perturbations graves, et comme vous le savez, ces cas nécessitent de l’attention, de la prévention et une prise en charge permanente qui est coûteuse.

 

Tout cela n’est qu’un aperçu de la réalité, une goutte dans un océan.

 

Chers frères, la lecture de cette lettre ne doit pas vous laisser indifférents, nous sommes persuadés qu’après sa lecture votre cœur sera touché.

 

Notre espoir en Dieu est grand ainsi qu’en votre générosité devant pareil cas de dénuement et de pauvreté.

 

Nous ne souhaitions à personne de vivre cette situation. Nous prions Dieu pour qu’Il vous protège et vous donne la paix.

 

Nous n’avons pas voulu vous importuner avec nos souffrances mais si nous  faisons appel à vous après Dieu, c’est que la situation a atteint un seuil critique.

 

Nous demandons à toute âme charitable de nous aider afin que nos frères puissent retrouver et garder leur dignité.

 

Grâce à votre aide généreuse et votre main tendue, vous pouvez empêcher le désespoir de s’emparer de vos frères qui n’ont pour tort que d’avoir souhaiter vivre dans leur pays en harmonie avec leur religion.

 

Nous gardons espoir en Dieu qui, inchallah, nous unira sur la voie de la foi et l’amour de Dieu.

Le prophète psl dit : « celui qui soulage le fardeau d’un croyant, Dieu le soulagera d’un fardeau le jour du jugement dernier »

 

Qu’Allah vous vienne en aide et vous protège !

 

Wassalem alaikom wa rahmatoullah wa barakatouhou.

 

 

(*) Cette lettre est parvenue récemment de la Tunisie à l’Association « TAKAFUL » pour le secours et la solidarité, et nous  la transmettons à l’opinion publique  pour l’alerter sur l’inquiétante situation matérielle, sociale et psychologique d’un grand nombre de tunisiens victimes de la politique répressive du régime durant les deux dernières décennies.

Vu l’ampleur du drame et le nombre important des victimes qui sont dans le besoin et la précarité ; l’Association TAKAFUL fait  appel à votre générosité pour nous aider à secourir vos frères et les aider à sauvegarder leur dignité.

 

« Et toute dépense que vous faites dans le bien, Il la remplace, et c’est Lui le meilleur des donateurs » (34 Saba /verset 39.)

 

« Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (ses faveurs).Et c’est à lui que vous retournerez » (la vache, verset 245)

 

Vous pouvez  faire parvenir vos dons:

 

* directement en donnant vos dons à des gens de confiance en contact avec l’association TAKAFUL (enregistrée en France)

 

* en envoyant vos dons à cette adresse :

TAKAFUL  16, cité vert –  94370 Sucy en Brie.

France

 

Tél: 06 09 17 22 88 / 06 80 85 92 98

e-mail :contact@hotmail.fr

 

* par virement  bancaire à l’adresse suivante :

 

la Banque Postale. / France

 

Etablissement         guichet          n° compte          clé RIP

30041                   00001        5173100R020          42

 

Identifiant International de Compte  IBAN

FR54  3004  1000   0151   7310  0R02  042


Débat sur la chaine « France24 », le 8.11.07

 : « 20 depuis le changement: entre mythe et réalité »

 (Rached Ghannouchi, Moncef Marzouki, Borhan Bessaies, Boubaker Sghaier)

 

 

 

Débat animé par Taoufik Mjaied

 

Invités:

Rached Ghannouchi (Leader du parti « Ennahdha »)

Moncef Marzouki (ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’homme)

Borhane Bsaies (Journaliste chroniqueur au quotidien « Assabah »)

Boubaker Seghaier (Directeur du magazine El Moulahidh)

 

 

Pour voir la vidéo, cliquez sur ce lien :

 

http://www.nawaat.org/portail/news_dernieres_nouvelles.php3?postid=43400&react=0&tpcref=15306

 

(Vidéo Posté par Sami Ben Gharbia sur le site nawaat.org, le Jeudi 08 novembre 2007 à 23h13)

 

 

 

Déclarations de MM. Ali Laaridh (Nahdha), Hicham Hajji (PUP),

Me Néjib Chebbi (PDP)

Dossier du jour à Al Jazeera Maghreb, « La Tunisie après 20 ans du règne de Ben Ali ». Programme diffusé le 8 novembre 2007

 

http://smawebdesign.com/mcgallerypro/show.php?start=0&id=263&video=1

 

 

 

Edition N° 82 du « Canal du Dialogue Tunisien » du 11 novembre 2007

 

http://www.nawaat.org/portail/news_dernieres_nouvelles.php3?postid=43402&react=0&tpcref=15307

 

 


 

Voix Libre

Communiqué

 Paris le 09/11/2007 Voix Libre considère que les mesures d’élargissement d’un nombre restreint de Prisonniers Politiques, à l’occasion du  20ème anniversaire de l’accession du Général Ben Ali au pouvoir,  sont décevantes et bien en deçà des attentes. Nous exprimons notre profond regret et notre exaspération devant le  calvaire continue des prisonniers politiques qui agonissent depuis plus de 16 ans dans des conditions inhumaines, et des centaines de jeunes incarcérés arbitrairement, hors de tout contrôle juridique. Notre exaspération est d’autant plus profonde que cette date anniversaire a été présentée comme l’occasion d’un changement de cap vers plus de respect des droits fondamentaux, et a suscité de faux espoirs chez les familles, cruellement déçues. Nous appelons tous les défenseurs des droits de l’Homme à continuer ensemble le combat en faveur de toutes les victimes. Pour Voix Libre Dr Ahmed AMRI, Président.


 

 

Mouvement Ettajdid

Communiqué

 

            Suite au discours du Président de la République à l’occasion du vingtième anniversaire du 7 novembre, le Mouvement Ettajdid souligne l’importance des mesures annoncées dans ce discours et qui concernent notamment le rôle des partis dans la dynamisation de la vie politique, les amendements à introduire dans le code électoral et   la levée de la censure administrative sur la production intellectuelle et culturelle.

 

            Notre Mouvement considère que ces mesures, quoique positives, demeurent des mesures partielles en ce qu’elles ne s’appliquent pas à tous les partis politiques légaux, mais établissent une discrimination entre eux et ne traitent pas de dossiers brûlants tels que le dossier social et des questions politiques comme la reconnaissance des partis et associations ayant formulé des demandes de reconnaissance légale, le dossier de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme et celui de l’Association des Magistrats Tunisiens . De même, les mesures relatives au Code électoral constituent des correctifs se situant dans la logique d’un système qui exige une refonte pressante garantissant transparence et crédibilité au processus électoral et rompant avec  le passé.

 

            Le Mouvement Ettajdid est convaincu que la situation politique de notre pays exige un dialogue national global, précédé par l’assainissement du climat politique à travers la promulgation d’une amnistie générale, dialogue qui doit être l’occasion de débattre des voies et des moyens nécessaires à la réalisation du tournant démocratique, une nécessité qui ne saurait être différée plus longtemps.

 

Tunis, le 8 novembre 2007

 

Pour le Mouvement Ettajdid

 

Ahmed BRAHIM, premier secrétaire

 

 


 

Communiqué

Suite à la décision de mise en veilleuse de « L’Audace », prise pour les raisons expliquées dans l’éditorial du numéro 153, novembre 2007, déjà paru sur Tunisnews, je tiens nous tenons à préciser que Tawfik Mathlouthi et moi-même nous sommes concertés et avons décidé d’un commun accord de lancer un nouveau projet commun dont nous ferons part à nos compatriotes en temps utile.

 

Slim Bagga et Tawfik Mathlouthi

 

Paris-Dubaï, le 7 novembre 2007


 

 

Pour que les défenseurs des droits de l’homme se mobilisent .

 

Un cas typique d’illégalité flagrante

Le cas du journaliste Abdallah Zouari

 

 

Me  Abdelwaheb Matar

 

 

     I/- Les faits

 

      Le journaliste Abdallah Zouari, fut condamné en août 1992 par le tribunal militaire à une peine principale d’emprisonnement de onze ans doublée d’une peine complémentaire de 5 ans de surveillance administrative.

     Après avoir purgé la totalité de la peine d’emprisonnement, il fut libéré le 6 juin 2002 pour entamer l’exécution de la peine complémentaire de la surveillance administrative.

     Par arrêté du Ministre de l’intérieur N° 16944 du 15 juillet 2002, M. Zouari fut contraint de résider à Hassi Jerbi Zarzis, village situé à plus de 500 km de Tunis, lieu de sa résidence et de sa famille habituelle.

     A Hassi Jerbi M. Zouari est jour et nuit surveillé par une brigade de policiers en civil qui empêchent l’intéressé de travailler, de se déplacer librement à l’intérieur du gouvernorat de Zarzis, voire de communiquer même dans un Internet café. En août 2003 il a été condamné à neuf mois d’emprisonnement au motif qu’il s’est déplacé à Ben Guerdane (une délégation de Zarzis à  40 km de sa résidence).

     Le 5 Juin 2007, Abdallah Zouari a achevé de purger les milles huit cents vingt cinq jours (1825) de la peine administrative à laquelle il avait été condamné.  Le 6 juin 2007 , alors qu’il s’apprêtait à rejoindre sa femme et ses enfants à Tunis, il fut convoqué au poste de police de Hassi Jerbi et verbalement informé que la peine complémentaire de son renvoi sous la surveillance administrative ne prendra pas fin comme prévu le 5 Juin 2007, mais se poursuivra durant vingt six mois supplémentaires, soit jusqu’à août 2009.

     Plus grave, le chef de poste s’est abstenu de lui délivrer un quelconque document écrit relatif à cette injonction verbale malgré son insistance. La brigade de policiers chargée de sa surveillance a poursuivi son contrôle.

 

     II/ Les Aspects juridiques

 

     Il est clair que la prorogation de la peine complémentaire de la surveillance administrative de M. Zouari de 5 ans à 7 ans et 2 mois, est une mesure manifestement dénuée de toute légalité. Elle est en réalité une voie de fait caractérisée assimilable à une séquestration au sens de l’article 250 du code pénal Tunisien qui dispose « Est puni de dix ans de prison, celui qui sans ordre de la loi, aura arrêté, détenu ou séquestré une personne ».

     C’est probablement cette illégalité manifeste qui explique le refus des autorités policières de délivrer à M. Zouari un écrit quelconque concernant la mesure arbitraire prise à son encontre.

     Ainsi, démuni de toute pièce prouvant l’existence officielle de l’injonction qui lui a été intimée, M. Zouari se trouve pratiquement privé de toute possibilité de combattre cette mesure draconienne soit sur le plan juridique et pénal ou sur d’autres plans. On est vraiment dans une situation de non droit dans laquelle la victime est privée de tout moyen de faire valoir ses droits les plus élémentaires.

     D’ailleurs, cette dernière éventualité nous parait peu probable voire même impossible car une fois le document écrit de prorogation de la peine délivré, il serait la preuve tangible d’une illégalité commise par le ministre de la police et même d’une infraction pénale commise par lui (séquestration arbitraire) comme nous l’avons mentionné ci haut. Car la législation pénale interdit clairement la prorogation des peines et l’assimile à une infraction sévèrement sanctionnée.

     Dans le cas d’espèce, aucun argument de fait ou de droit ne peut être retenu pour justifier la prorogation à sept ans et deux mois la durée de la surveillance administrative de M. Zouari et ce au moins pour les raisons suivantes :

  1. Le tribunal militaire par son jugement N°76110/3391/66835 en date du 27 août 2002 a bien déterminé à 5 ans la durée de la surveillance administrative du journaliste Zouari.
  2. L’arrêté du Ministre de l’Intérieur Hédi Mhenni N° 16944 du 15 Juillet 2002 à bel bien spécifié que cette surveillance administrative est de cinq ans.
  3. Le juge cantonal de Zarzis statuant sur l’affaire  correctionnelle N° 15401 a bien dit dans son jugement en date du 23 août 2002 , confirmé en appel et partant ayant acquis l’autorité de la chose jugée qu’ « Attendu que le tribunal militaire avait prononcé contre l’accusé une peine complémentaire de renvoi sous la surveillance administrative de cinq ans commençant à partir de la fin de la peine de l’emprisonnement » et qu’ « Attendu que l’entrée en vigueur de l’arrêté de la surveillance administrative débute le 7 Juin 2002 compte tenu de la libération de l’accusé le 6 juin 2002 » .
  4. M. Zouari, a cru bon de porter plainte auprès du procureur de la République de Médenine pour demander la cessation de cette injustice. La plainte a été bel et bien enregistrée sous le N° 13106. Hélas depuis son dépôt le 16 juin 2007 aucune suite n’a été donnée à cette plainte. Et pour cause, puisque les autorités judiciaires en Tunisie demeurent incapables de dire le droit contre la police. La légalité élémentaire exigeant la libération pure et simple et la levée illico de la surveillance administrative du journaliste Zouari le 5 Juin 2007 en vertu de l’expiration des peines.

     C’est, d’ailleurs l’avis de tous les juristes y compris celui du Juge de l’exécution des peines de Sfax consulté par nous-mêmes à titre indicatif  le 7 juin 2007 .

    Mieux, l’article 25 du code pénal Tunisien spécifie que le placement du condamné sous la surveillance administrative ne peut être que « pendant une période dont le maximum ne dépassera pas 5 ans » .

    En tant que Conseil de Abdallah Zouari, nous considérons que le fait de retenir  M. Zouari sous la surveillance administrative à ce jour relève du non droit caractérisé et procède d’une contravention pure et simple aux textes juridiques impératifs. C’est un précédent et un cas unique à notre connaissance qui ne s’explique que par des considérations politiques arbitraires.

   

Fait à Sfax le 20 juillet 2007

Me Abdelwaheb Matar

Avocat près la Cour de Cassation

Professeur de droit  

 


 

 

AFP, le 8 novembre 2007 à 16h58

Grâce présidentielle en Tunisie: libération de détenus islamistes (associations)

 

TUNIS, 8 nov 2007 (AFP) Une dizaine de détenus islamistes  tunisiens, parmi lesquels six dirigeants du parti Ennahdha  (interdit), ainsi qu’un internaute condamné pour « diffusion de

fausses nouvelles » ont été libérés dans le cadre d’une grâce  présidentielle, ont indiqué jeudi des associations tunisiennes. Dix détenus, en majorité des islamistes, ont été élargis, selon

un décompte provisoire établi jeudi par l’Association internationale  de défense des prisonniers politiques (AISPP – non reconnue). L’association Liberté et Equité (non reconnue) a, de son côté,

dénombré dix prisonniers « grâciés » par le président tunisien Zine El  Abidine Ben Ali à l’occasion du 20e anniversaire de son arrivée au  pouvoir, célébré mercredi, a indiqué à l’AFP son président Mohamed  Nouri.

Six figures importantes d’Ennahdha sont parmi les prisonniers  élargis, notamment Abdelkarim Harouni et Abdelhamid Jelassi,  dirigeants de premier plan condamnés à perpétuité, a précisé Saida  Akremi, avocate et présidente de l’AISPP.

Ont été également libérés Abdellatif Bouhjila et Fakher Fatmi  condamnés en 2002 pour « atteinte à la sécurité de l’Etat », ainsi qu’un autre détenu « salafiste » purgeant une peine de vingt ans.

A été aussi élargi un jeune internaute condamné pour « diffusion de fausses nouvelles », selon Me Akremi. Ramzi Bettibi avait été condamné à quatre ans et demi à la suite de la publication d’un

écrit sur internet, dans lequel il s’opposait à l’invitation en Tunisie de l’ancien Premier ministre israélien Ariel Sharon du Sommet mondial sur la société de l’information en 2005, a précisé l’avocate.

 Le ministre tunisien de la Justice et des droits de l’Homme Béchir Tekkari a confirmé jeudi la grâce présidentielle accordée sans préciser le nombre et la catégorie des prisonniers libérés.

Les autorités tunisiennes ne reconnaissent pas le statut de prisonnier d’opinion et considèrent tous les détenus élargis comme étant des prisonniers de droit commun.Outre l’avocat dissident Mohamed Abbou condamné notamment pour « diffusion de fausses nouvelles », le président Ben Ali avait libéré en juillet dernier une vingtaine d’opposants islamistes dont des dirigeants d’Ennahda, à l’occasion de la fête de la République.

   

 AFP


 

 

 Associated Press, le 8 novembre 2007 à 18h23

Tunisie: plusieurs détenus islamistes grâciés par le président Ben Ali

 

 

 TUNIS (AP) — Plusieurs détenus islamistes, dont certains condamnés à perpétuité, ont été libérés à la faveur d’une grâce décidée par le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali à l’occasion du 20ème anniversaire de son arrivée au pouvoir le 7 novembre 1987, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.  Parmi les prisonniers libérés figurent neuf membres du mouvement islamiste interdit Ennahdha condamnés en 1992 à de lourdes peines de prison pour « tentative de changement du régime par la violence et appartenance à association non reconnue ». Quatre d’entre eux purgeaient une peine d’emprisonnement à

perpétuité: Karim Hamrouni (47 ans), ancien dirigeant de l’Union générale des étudiants tunisiens (UGET), Ali Chniter, Abdelhamed Jelassi et Mohamed Oun. Un autre Mohamed Salah Gassouma était

condamné à 35 ans de prison.

 Deux membres du « groupe Al Ansar », Abdellatif Bouhajila et Fakher Fatimi, condamnés à 11 ans d’emprisonnement comptent parmi les graciés, ainsi qu’un jeune, Ramzi Bettibi, condamné à quatre ans et

demi de prison pour un délit lié à l' »utilisation illégale d’Internet », a précisé l’Association de soutien aux prisonniers politiques (AISPP/non reconnue).

 Un dirigeant d’Ennahdha, Ali Laârayedh, a estimé entre 9 et 11 le nombre des bénéficiaires de cette mesure parmi les membres de son mouvement, sur les quelque 32 détenus qui étaient emprisonnées.

 « Je suis partagé entre joie et peine, la joie pour les personnes libérées que je félicite ainsi que leurs familles et la peine pour ceux qui continuent de souffrir en prison depuis plus de 15 ans », a-t-il déclaré à l’Associated Press. Il a cité notamment le Dr Sadok Chourou, président d’Ennahdha, qui ne figure pas parmi les détenus libérés, en espérant qu’une loi d’amnistie générale sera promulguée pour « ouvrir une nouvelle page dont le pays a grandement besoin ».

 Interrogé jeudi lors d’une conférence de presse, le ministre de la justice et des droits de l’Homme, Béchir Tekkari, s’est refusé à avancer un chiffre sur le nombre global des détenus libérés.  Il a fait valoir qu' »il n’y a pas de prisonniers politiques en Tunisie. Aucune personne n’a été condamnée pour son appartenance politique ou pour ses idées. Ceux qui se trouvent en prison le sont pour des délits de droit commun », a-t-il martelé.

 

AP


 

 

 Associated Press, le 8 novembre 2007 à 20h23

Tunisian president pardons 9 members of outlawed Islamist party

 

TUNIS, Tunisia (AP) _ Tunisia has freed at least nine members of the outlawed Islamist party Ennahdha under a presidential pardon marking the 20th anniversary of President Zine El Abidine Ben Ali’s ascension to power, the party’s leadership said Thursday.

Ennahdha leader Ali Laarayedh said those pardoned Wednesday included between nine and 11 party leaders, four of whom were serving life sentences. Accused of an attempt to « change the regime by force » in

1992, many of the group’s leaders were handed long prison sentences. Laarayedh said he was happy about the pardon but worried about those still imprisoned. « I feel both joy and sadness, joy for those freed … and

sadness for those who continue to suffer in prison after more than 15 years, » he said. Before the pardon, 32 party members were in Tunisian prisons, Laarayedh said. Also freed Wednesday were two members of another Islamist group as well as a man serving a four-year sentence for illegal use of the Internet, the Political Prisoner Support Group said.

Ennahdha was banned in 1992. At the time, authorities accused the group of forming a military wing to try to kill Ben Ali and establish a Muslim fundamentalist state. Group leaders said their confessions were extracted through torture.

Ben Ali took power in a bloodless palace coup, taking over as president on Nov. 7, 1987. He has since repeatedly won landslide electoral victories tainted by charges of fraud.


 

 

 

Associated Press, le 8 novembre 2007 à 19h09

Pas de prisons secrètes en Tunisie, selon le ministre de la Justice

 

 TUNIS (AP) — Le ministre tunisien de la Justice et des Droits de l’Homme, Béchir Tekkari, a assuré jeudi qu’il n’existe pas de prisons secrètes de la CIA en Tunisie. Il répondait à une question d’un journaliste africain établi en Suisse, lui demandant si la Tunisie figurait dans la liste des pays d’Europe et d’Afrique du Nord qui abritent de telles prisons. « Nos engagements internationaux nous l’interdisent et aucun détenu

n’est en prison sans décision de justice », a-t-il fait valoir. Le responsable tunisien a par ailleurs réfuté les accusations de certaines organisations non gouvernementales faisant état de la pratique de la torture dans les prisons tunisiennes. « Il n’y a pas de torture dans nos prisons, car la loi et les conventions internationales signées par la Tunisie nous l’interdisent », a-t-il soutenu en qualifiant ces accusations

d' »allégations sans fondement ». Il a cependant admis que des « abus peuvent se produire par moment, en mentionnant le cas d’un geôlier condamné à la prison pour avoir maltraité un détenu et que ce dernier a été dédommagé. Selon lui, le fait que des représentants du Comité international de la Croix Rouge (CICR) visitent régulièrement les prisons tunisiennes et « discutent librement » avec les détenus « prouve bien

que la pratique de la torture n’existe pas dans nos prisons ».

 


Tunisie

Le retour du voile islamique

Sept ans après la mort de Habib Bourguiba artisan de l’émancipation de la femme tunisienne -, le tribunal administratif de Hammam Lif, près de Tunis, vient d’annuler, le 11 octobre, la loi de 1986 interdisant le port du voile dans les lieux publics. Selon la cour, présidée par une magistrate, ce texte n’est pas conforme à la Constitution.

 

Promulguée sous la présidence de Bourguiba, cette loi avait pour but d’enrayer la propagation de l’islam radical. En Tunisie comme dans les autres pays du Maghreb, l’islam est toujours religion d’Etat. Et les valeurs arabo-islamiques qui sont prônées dans les mosquées gagnent désormais du terrain : les Tunisiennes sont de plus en plus nombreuses à porter le hidjab et les mosquées sont de nouveau pleines le vendredi. «La réislamisation concerne l’ensemble du monde arabo-musulman, explique un universitaire tunisien. Pourquoi la Tunisie serait-elle épargnée ?»

 

 

L’affaire de Hammam Lif, en fait, a commencé à la rentrée scolaire 2001-2002, lorsqu’une directrice d’école a refusé d’affecter une classe à une enseignante voilée. Exclue de l’établissement conformément à la loi de 1986, l’institutrice a alors engagé avec le ministère de l’Education nationale un bras de fer qui a duré six ans. Et que son avocate, Me Saïda Akremi, a remporté en plaidant «la liberté de croyance religieuse».

 

Cette décision de justice qui a «un caractère obligatoire pour l’autorité executive» est un véritable camouflet pour le général-président Ben Ali. Impitoyable face à toutes les formes de contestation – politique, culturelle ou religieuse -, le chef d’Etat tunisien, pour qui «le voile est une importation de l’étranger», est mis devant le fait juridique accompli. Acceptera-t-il que l’héritage majeur de Bourguiba soit sacrifié à la vague de réislamisation qui atteint aujourd’hui son pays ?

 

(Source : le « Nouvel Observateur » (Magazine hebdomadaire – France), Nº2244 du 8 Novembre 2007)

Lien: http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2244/articles/a358680-.html


 

 

LES REACTIONS DES LECTEURS…

 

mau

le voile

un proces a eu lieu qui interdit d’empecher le voile à l’ecole etant la demarche laique de Bourguiba homme de grande valeur qui a eu le malheur de garder le pouvoir et de devenir gateux mais le coup d’etat de Ben Ali qui etait concevable pourpour envoyer Bourguiba à la retraite se transforme au meme erreur que bourguiba Pauvre Tunisie muselée peuple d’une douceur

cherchant à survivre etant passé d’un million d’habitant à 11 millions en un siecle C’est le vrai probleme de ce monde qui devient Islamiste par manque de perspective et la persistance de dictateur qui ne trouve que la religion pour sa revolution L’Occident doit accompagner la liberation du peuple seul moyende calmer ses difficultés

09.11 à 14h50

 

Obs!

A Boisbiou

C’est justement la dictature du Châ qui à conduit beaucoup de jeunes Iranien à se joindre aux Ayatollah, la dictature est le terreau de rebellions qui peuvent déboucher sur une situation meilleur ou moins bonne!

Le mythe du dictateur bienveillant est une utopie!

Les islamistes n’ont pas quitté la Tunisie loin de là, ce qui sauvent ce pays c’est la relative bonne attente avec ces deux voisins, car les frontières du désert sont assez poreuses!

A cuba la dictature de batista à conduit à la révolution qui a amené Castro au pouvoir, nous on est contemporain de Castro mais les rares films qui relatent cuba juste avant la révolution castriste ne décrivent pas batista comme conduisant Cuba vers la Démocratie!

Plus Ben Ali persiste, plus une donne une Chance aux islamistes d’arriver au Pouvoir!

09.11 à 09h13

 

Adel

archibald

Tu dis que BenAli est  » le seul qui puisse continuer a mener ce pays vers la modernité et la stabilité « . Si ce monsieur représente le summum de ce que peut produire un pays de 10 millions d’habitants, ça me fait peur. Désolé, le relativisme n’a jamais rien apporté et soutenir un despote élu a 99,99% sous prétexte qu’il soit un rempart face à l’islamisme n’apportera jamais rien. Et si ce prétexte s’avère justifiable, faudrat-il qu’il dirige le pays toute sa vie, jusqu’à être destitué à son tour?? Je suis désolé mais il y a assez d’hommes et de femmes capables dans ce pays pour que l’on puisse organiser de vrais élections. Quand à la réussite économique tunisienne, point d’exagérations. La tunisie et Singapour , ça reste le jour et la nuit.

09.11 à 01h47

 

dan 750

ben ali

Comment ce fait-il que notre bien-aimé Président ne se soit pas rendu à ces festivités?

08.11 à 18h05

 

BOISBIOU

BRAVO ARCHIBALD

Vous avez tout dit. Malheureusement, il y a toujours des arriérés qui prétendent le contraire. On a vu l’IRAN en 1979 !

08.11 à 13h59

 

yawilek wahdek

Vendre le singe….

Ce vieux dicton populaire »vendre le singe et se moquer de l’acheteur »,illustre à mon humble avis tout ce qui se passe depuis des decénnies dans cette région et dont le principal re^sponsable est l’ex colo….Qui soutient à bras le corps ses dictateurs?Qui leur permettent de faire ce qu’ils veulent?Qui sans aucune honte déclare que ce pays est émocratque et que l’autre son premier droit est celui de manger?Pourquoi ne pas laisser les peuples de ces régions choisirent en toute liberté leurs diregeants?Arrêtez de vous moquer du monde et faire exactemen comme le vendeur de singe.A bon entendeur salut.

07.11 à 18h57

 

marocain

assez la comedie

slt a tous je crois que son altesse le president tunisien aurait du faire un amendement a la constitution changeant son statut de president pendant 20 ans a celui de Roi .c’est malheureusement le cas de la plupart des pays tiers (egypte,mauritanie;…..)aseez la comedie; au maroc ces animaux qui gouvernent (elu à 20% du suffrage ) et ils changent de parti comme changeant de vestes je crois qu’il ya deux regeles ds les pays tiers soit Roi soit President à vie.

07.11 à 15h35

 

nabila

tunisie:birmanie

on fait tout un tapagesur la birmanie alors qu’à nos portes la pires des dictatures sanguinaires sévit !!!! arretezvos hypocrisies! vous aimez les plages tunisiennes, la chair fraiche et les vacances qusi gratis alors continuez a faire l’apologie du regime de Ben Ali! les tunisiens se rappellerons a votre bon souvenir!

07.11 à 13h41

 

CARTIER-PORT Jacques

La dictature de Ben Ali vaut plus

d’essor économique et de prospérité à la Tunisie, que la prétendue démocratie française n’offre de bonheur aux français. Un bon dictateur vaut mieux qu’une vieille démocratie pourrie.

07.11 à 09h36

 

ARCHIBALD

BEN ALI est le rempart Tunisien…

…contre l’intégrisme;le seul qui puisse continuer a mener ce pays vers la modernité et la stabilité;bien sur tout cela a un prix!…il faut qu’il continue a se monter ferme et intransigeant envers ceux qui veulent destabiliser la tunisie…les dernieres déclarations d’al quaida a propos du magrebh sont sans équivoque a ce sujet et ben ali deviens leur cible;il a de ce fait le droit d’employer les moyens nécéssaires pour lutter contre des fanatiques irresponsables.

07.11 à 08h10

 

(Source : le site du « Nouvel Observateur » (France), visité le 8 Novembre 2007)


 

 

 Point de vue

La Tunisie censurée

par Hajar Smouni et Robert Ménard

 

Au pays du président Zine El-Abidine Ben Ali, les rares, les très rares journalistes indépendants ou d’opposition sont surveillés et harcelés, leur liberté de mouvement est chaque jour un peu plus restreinte. Les journaux sont des décalques les uns des autres : mêmes photos, mêmes textes, fournis par une agence officielle qui prend ses ordres au palais de Carthage. Et personne, ou presque, n’y trouve à redire.

 

Sous prétexte qu’il est un « rempart contre la menace islamiste », le régime de Ben Ali bénéficie des faveurs de la plupart de nos démocraties. On se souvient encore du message de Jacques Chirac saluant la victoire d’un « démocrate » au lendemain de sa quatrième réélection en 2004, avec plus de 94 % des voix. On connaît les arguments avancés, à droite comme à gauche, par les « amis » de la Tunisie pour justifier ces manquements aux libertés.

 

Sur place, les opposants sont laminés. Traqués, interdits de réunion, salis par des campagnes de presse orchestrées par une police politique omniprésente. Surveillance de tous les instants, filatures continuelles, passeports confisqués, ils vivent un cauchemar. Les journalistes indépendants Sihem Bensedrine et Slim Boukhdir, le correspondant d’Al-Jazira Lotfi Hajji… sont devenus les souffre-douleur du régime.

 

Après avoir passé quinze ans dans les geôles tunisiennes, l’ancien directeur de l’hebdomadaire Al Fajr, Hamadi Jebali, n’en est toujours pas quitte avec le régime de Ben Ali. Les toits et les terrasses de ses voisins sont investis par des agents de la sûreté de l’Etat qui contrôlent ses moindres faits et gestes. Le même sort est réservé à Abdallah Zouari, ancien journaliste d’Al Fajr, assigné à résidence à Zarzis, dans l’extrême sud du pays.

 

Les familles des « mal-pensants » ne sont pas épargnées. Alors qu’il était incarcéré pour un article sur le chef de l’Etat diffusé sur Internet, les allées et venues de l’épouse de Me Mohammed Abbou étaient scrutées par une armada de policiers postés devant le domicile familial, n’hésitant pas à en bloquer l’accès à certains visiteurs. Mme Abbou a été agressée à deux reprises par des groupes de jeunes, sous le regard impassible de la police. Lorsqu’elle se rend en prison, elle est humiliée par les geôliers de son mari. Ces derniers vont jusqu’à empêcher ses enfants d’embrasser leur père. Aujourd’hui encore, si Me Abbou a retrouvé la liberté après vingt-huit mois d’emprisonnement, les humiliations continuent : à deux reprises, il sera empêché de quitter le territoire.

 

Les journalistes étrangers qui se rendent en Tunisie sont presque toujours surveillés, parfois empêchés de travailler : policiers en civil déployés autour des hôtels, membres des services de renseignement bien visibles, histoire d’intimider leurs interlocuteurs, ou, plus radical encore, refoulement à la frontière, sans aucune explication.

 

Quant à la presse étrangère, coupable d' »offenser l’islam » ou critique envers le régime, elle est tout bonnement censurée ou… distribuée avec plusieurs jours de retard. Al-Quds Al-Arabi, Courrier international, France Soir, Jeune Afrique, Le Figaro, Le Monde et d’autres en savent quelque chose. Libération a eu droit à un traitement particulier : son envoyé spécial, venu couvrir un sommet des Nations unies, a été blessé d’un coup de poignard (le 11 novembre 2005). De simples voyous, sûrement…

 

Ce sommet, justement, consacré à « l’avenir d’Internet », ne manquait pas d’à-propos dans l’un des pays les plus liberticides de la planète pour le Web. Les cybercafés sont surveillés. Les blogueurs indépendants comme les responsables de sites d’opposition sont contraints de s’autocensurer ou de mettre leurs sites à l’abri sur des serveurs basés à l’étranger.

 

Vingt ans après son arrivée au pouvoir, M. Ben Ali aura évité à son pays, c’est vrai, un scénario « à l’algérienne », avec ses dizaines de milliers de morts. Ce n’est pas rien. En Tunisie, c’est encore vrai, le sort des femmes, la qualité de l’enseignement, le tourisme font des envieux dans toute la région. Mais à quel prix ? Népotisme, corruption, arbitraire le plus total, élections truquées, manquements aux libertés les plus élémentaires : les Tunisiens méritent mieux. Il serait bien de s’en souvenir de ce côté-ci de la Méditerranée.

 

Haja Smouni est chercheur à Reporters sans frontières.

 

Robert Ménard est secrétaire général de Reporters sans frontières.

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 9 novembre 2007)


 

 

Les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article.

 

 

Senjin

09.11.07 | 09h38

Oui, c’est un gâchis côté démocratique. En même temps, vous connaissez l’histoire de la paille et de la poutre.

 

regis b.

09.11.07 | 04h47

Eh oui, Ben ali, Khomeni, Mitterrand et d’autres encore, que de deceptions pour tout ces peuples. Mais les premiers concernes, les Tunisiens, eux seuls se doivent de reagir, puisqu’ils vivent dans une prison physique et intellectuelle. Pas d’inquietude, chez nous les racistes adorenr les merguez et le couscous… Salam…

 

CHRISTIAN T.

09.11.07 | 00h58

On prend le bâteau à Gênes avec sa voiture, on débarque à Tunis, on se promène en long, en large et en travers sans avoir réservé. On dort et on mange dans des hôtels infâmes où dans des palaces. On discute jusqu’à plus soif avec les jeunes du bourg, pas terrorisés pour un sou. Si des touristes sont parqués, c’est parce qu’ils le veulent et préfèrent le sable de la plage ou les bunkers des golfes. N’ayez pas peur de quitter les « circuits », vous y ferez des découvertes.

 

Kilouko Jr.

08.11.07 | 21h49

La conclusion est qu’on a faire à un énorme gâchis : un pays avec une société civile forte, une population largement urbanisée et alphabétisée, une économie en développement, et avec ce matériau, que fabrique-t-on ? de la dictature , du clientèlisme et de l’arbitraire… ce qui aurait pu être un exemple devient le terreau des frustrations, des haines et de l’islamisme.

 

leonleprofi

08.11.07 | 20h19

la tunisie est baillonnée, les gens sont terrorisés, pour un peu d´€ on peut avoir une semaine de vacances, les touristes sont parqués, ne comprennent bien souvent pas la langue et repartent avec l’idée que la Tunisie est un pays démocrate ce qui est complètemt faux.Un scandale que la France ne fasse rien!

 

GEORGES D.

08.11.07 | 19h28

En Tunisie,le Président Ben Ali fait tout:construit écoles,hopitaux commissariats,prisons et distribue les fonds du §30(caisse personnelle)à discrétion.La presse(celle non muselée,c.a d.aux ordres)s’en fait l’écho au quotidien.Mme Ben Ali n’est pas en reste:toutes les bonnes oeuvres,c’est elle!A regarder ce qui se passe chez nous,il suffit de suivre l’actualité,il semblerait que le président Sarkozy se soit fortement inspiré du « modèle » tunisien…

 

Agathon

08.11.07 | 18h24

La France se tait sur beaucoup de sujets malheureusement. La Tunisie,l’Algégrie,le Maroc et Israél. La repentance a bien verrouillé l’Etat. Parce qu’ancienne colonie,elle ne dit rien et s’excuse. Parce que le Vichysme et l’implication de l’Etat en 1940 responsable de déportations,on s’excuse auprès des amis d’Israël. Ce passé doit être une fois pour toute réglé et parler aux jeunes générations qui n’ont été ni collaboratieurs ni colonialistes. S’affranchir en somme de son passé.

 

ERNEST E.

08.11.07 | 17h13

La France est silencieuse devant le despotisme et la dictature qui sévissent en Afrique du Nord en raison d’un passé historique qui la tétanise à tort ! Qu’ont-ils fait pour leur peuple les dirigeants de ces pays depuis notre départ ? Rien ou presque si l’on en juge par le désœuvrement, et le découragement de tout un pays dont les habitants ne songent ou ne rêvent qu’à l’immigration dans le pays….colonisateur. Le « visa » correspond pour eux à l’obtention d’une carte bancaire. Et pourtant ces peuples vaillants ne méritent pas cette infortune !

 

CHRISTIAN T.

08.11.07 | 17h09

Et la conclusion est « malgré tout, c’est moins mal que chez les voisins ». Il y a ceux qui se contente du moindre mal et il y a ceux qui voudrait du mieux. Lorsque l’on a une expérience des dérives du mieux, il est bien difficile de se prononcer et ce n’est pas à un Français de le faire.

 

FRANCIS N.

08.11.07 | 15h18

Je suis scandalisé par ce qu’il se passe en Tunisie et par le silence du gouvernement français. Tout Français qui se rend en Tunisie (et surtout les hommes politiques de droite comme de gauche) doit savoir qu’il contribue au maintien de la dictature dans ce pays.

 

(Source : Site « LeMonde.fr » (France), le 9 novembre 2007)


 

 Enquête du journal « Le Monde »

Tunisie : un tourisme prometteur

TUNIS, MAHDIA ENVOYÉE SPÉCIALE

           

Ici, c’est le royaume du bon goût. Pas de hall d’entrée gigantesque, semblable à une nef de cathédrale, comme on en voit tant aux alentours. Pas de décoration tape-à-l’oeil. Pas d’animation bruyante. Les clients sont bercés par le bruit des vagues et le chant des mouettes. La plage est belle. On a pris soin de la laisser à l’état sauvage. Ici, le luxe n’est pas tapageur. Jacques et Bernadette Chirac, Nicolas Sarkozy, Bernard Tapie, Philippe Séguin et bien d’autres sont familiers des lieux.

 

Situé à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, Le Résidence, établissement de luxe, est unique en son genre. Le prix des chambres est le double, voire le triple de celui des palaces environnants. Pourtant, l’hôtel ne désemplit pas. « Nous affichons complet presque toute l’année. Bien que présents sur Internet, nous ne cassons jamais nos prix. Nous préférons 50 nuitées à bon tarif que 500 nuitées bas de gamme, indique un membre de la direction. La Tunisie souffre de son image bon marché à l’étranger. Nous avons décidé d’en être le contre-exemple, et ça nous réussit ! »

 

Peu d’hôteliers peuvent en dire autant en Tunisie. Hormis en juillet et en août, les hôtels de Djerba, Sousse, Hammamet ou ailleurs ont des difficultés à remplir leurs chambres. Le taux d’occupation annuel est d’à peine 52 %, les quatre-étoiles (norme tunisienne) s’en sortant mieux que les autres.

 

Le paradoxe est que le tourisme se porte bien au pays du jasmin. L’année 2007 promet même d’être un très bon cru. Mais la Turquie, l’Egypte, le Maroc et la Croatie sont des concurrents de plus en plus sérieux. Et, surtout, l’actualité internationale retentit immédiatement sur l’industrie touristique tunisienne, pourvoyeuse de 100 000 emplois directs et de plus de 300 000 emplois indirects.

 

Personne, en Tunisie, n’a oublié les conséquences du 11 septembre 2001. Alors que les recettes n’avaient jamais été aussi bonnes – 2001 reste l’année de référence -, le tourisme plonge brusquement. Du jour au lendemain, les Européens et les Nord-Américains fuient le monde arabo-islamique, jugé trop dangereux. 2002 est une année catastrophique pour la Tunisie. Comble de malchance : en avril, un attentat perpétré à la synagogue de Djerba fait 21 morts, dont 14 touristes allemands.

 

Pour la Tunisie, c’est un désastre. Les Allemands sont les deuxièmes visiteurs après les Français. Leur nombre a diminué de moitié depuis 2002. Mais, pour le ministre du tourisme, Khelil Lajimi, l’attentat de Djerba n’explique pas tout. « Nous réfléchissons à la stratégie à mettre en oeuvre. La clientèle allemande est très importante pour nous, explique-t-il. Ce sont des touristes haut de gamme, qui restent plus longtemps que la moyenne et dépensent beaucoup. »

 

Pour rester compétitive, la Tunisie sait qu’elle doit se débarrasser de son image bon marché, élargir sa clientèle et diversifier ses produits de façon à prolonger la courte saison touristique des mois d’été. Mais il n’y a pas de solution miracle. « Nous sommes obligés de brader nos chambres pour attirer le client et rembourser nos dettes ! Les tours opérateurs (TO) européens nous imposent leurs diktats. Ils nous étranglent ! », disent avec amertume la quasi-totalité des hôteliers tunisiens.

 

Du coup, les cinq et quatre-étoiles baissent leurs tarifs au prix des trois-étoiles, et ces derniers se bradent pour parfois moins de 200 euros la semaine, tout compris, même le vol. Au total, personne n’y trouve son compte. Ni le client, déçu par la qualité médiocre des prestations offertes à ce prix, ni l’hôtelier, dont le bénéfice est dérisoire. Obtenir l’intervention de l’Etat pour qu’il fixe des prix planchers ? Beaucoup le réclament. Le ministre Khelil Lajimi exclut cette hypothèse. « Nous sommes dans une économie libérale. Si d’aventure nous imposions des prix, les premiers à crier à l’interventionnisme seraient les hôteliers ! C’est à eux de se contrôler et de s’organiser », répond-il.

 

Tenir tête aux TO ? Ce serait possible – peu de pays à deux heures d’avion de l’Europe offrent autant d’atouts que la Tunisie -, à condition que la qualité soit au rendez-vous. En particulier que les établissements de standing méritent leurs étoiles et que le personnel soit mieux formé. « Dans ce domaine, nous avons encore de gros efforts à faire », reconnaît le directeur d’un grand hôtel.

 

L’objectif, pour les années à venir, est de développer davantage certaines « niches », plus rentables que le balnéaire (80 % du tourisme actuel), et de ramener, pendant les mois creux, une clientèle à fort pouvoir d’achat. La thalassothérapie, en pleine expansion – une cure, tout compris, à Mahdia, par exemple, revient moitié moins cher qu’à Quiberon – est l’un de ces créneaux, mais pas le seul. Les golfeurs et les croisiéristes (clientèle haut de gamme) sont particulièrement courtisés. De même que les retraités européens, que le Maroc sait si bien attirer.

 

Le tourisme de congrès devrait lui aussi être exploité. La ville nouvelle de Yasmine Hammamet, à 60 kilomètres de Tunis, en est l’illustration. Quant au patrimoine culturel, exceptionnel, il pourrait être mieux valorisé. Le site punique de Carthage ou les ruines romaines de Thuburbo Majus et d’El-Jem, notamment, mériteraient d’être mis en vedette. Mais, là encore, se pose un problème de formation, celle des guides cette fois.

 

Le tourisme tunisien reste promis à un bel avenir, à une condition : qu’il mise sur la qualité, non sur la rentabilité à court terme. Les autorités en ont conscience. Les hôteliers aussi. Mais le long terme exige de l’audace et un vrai courage politique.

 

Florence Beaugé

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 9 novembre 2007)


 

 

Deux millions et demi de visiteurs arabes par an

 SOUSSE, TUNIS ENVOYÉE SPÉCIALE

           

Séduits, eux aussi, par la beauté des plages, la propreté et la sécurité du pays, un million d’Algériens viennent chaque été passer leurs vacances en Tunisie. En août, ils sont quelque 8 000 à franchir chaque jour la frontière, en voiture et en famille, pour gagner leurs lieux de prédilection, essentiellement Sousse, Nabeul et Hammamet.

 

Contrairement aux touristes européens, les Algériens ne passent pas par des tours-opérateurs. Ils s’installent dans des appartements meublés ou des villas. Les plus démunis (ou les plus imprévoyants) optent pour le camping sauvage sur la plage, une pratique en principe interdite. En 2005, le nombre d’Algériens qui étaient venus dans la région de Sousse sans avoir réservé de logement avait été tel qu’il avait fallu ouvrir des salles de sport pour les héberger. Tout cela provoque des tensions entre Tunisiens et Algériens, les premiers reprochant aux seconds de venir se défouler chez eux. Au ministère du tourisme, on relativise le problème et on souligne que l’objectif est de « tout faire pour faciliter la venue de ces touristes bons vivants, au mode de vie si proche du nôtre ».

 

Les Libyens sont encore plus nombreux (1,5 million) à se rendre chaque année en Tunisie. Eux font essentiellement du « tourisme médical », en dehors des mois d’été. N’accordant aucune confiance aux hôpitaux de leur pays, ils viennent se faire soigner dans des cliniques privées tunisiennes, dont la qualité est reconnue. A l’inverse des Européens, de plus en plus nombreux à traverser la Méditerranée pour des opérations de chirurgie esthétique, les Libyens ont besoin de soins élémentaires (hypertension, diabète, etc.) autant que d’interventions lourdes.

 

UNE RÉALISATION PHARAONIQUE

 

Encore peu nombreux, les touristes originaires du Moyen-Orient pourraient devenir une clientèle non négligeable dans les années à venir. De grands projets (notamment le complexe des berges sud du lac de Tunis, une réalisation pharaonique de l’ordre de 14 milliards de dollars) sont financés par Dubaï ou d’autres pays du Golfe, désireux de placer leurs pétrodollars.

 

« Il faut nous préparer à cette clientèle-là, habituée à venir non pas à deux mais à sept ou huit personnes, qui fait son shopping tard le soir et est exigeante, confie le directeur d’un grand hôtel de Tunis. Nous ne pourrons plus nous contenter de notre gentillesse légendaire ! »

 

Florence Beaugé

 

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 9 novembre 2007)


 

 

 

An uncriticised success

 

The press is heavily controlled and its elections are little more than a facade, but Tunisia continues to be held up by the west as a model Arab state, writes Ian Black

 

 

Tunisia is not the first country that springs to mind in any analysis of current trends in the Middle East and North Africa.

 

President Zine al-Abidine Ben Ali is far less flamboyant than his neighbour, Libya’s Muammar Gadafy. The country’s 10 million people have not experienced the horrors of Algeria’s civil war next door and have largely escaped jihadi terrorism. It is a modern state with a large middle class where women’s rights are firmly anchored – as well as an exotic, sun-kissed holiday destination for millions of European tourists.

 

Article continues

But an important part of its story, as Ben Ali celebrates two decades in power this week, is also that it is one of the most unfree states in the region, where the media is strictly controlled and democratic politics are little more than a facade.

 

« Tunisia is always forgotten in the long list of rather nasty Arab regimes, » the Arabist blog commented a couple of years ago. « This is because it’s a small country and not politically important (and) because the regime is quite clever at appearing moderate and buying off the foreign press when it needs to (particularly in the Arab world, but also in Europe). »

 

Ben Ali, a soldier turned security chief, came to power in November 1987 when the ailing president, Habib Bourguiba, revered hero of the independence struggle against the French, was declared senile and unfit to rule – an event still referred to grandly as « The Change. »

 

Ironically, one of Ben Ali’s first statements was to pledge that he would never be a president for life. Now aged 71, he shows no sign of stepping down; posters and slogans describe him as « the best choice » for 2009. (The constitution was rewritten in 2002 to allow him to begin a fourth five-year term with a thumping, Soviet-style 99.9% of the vote in 2004: thus his irreverent, punning nickname « Ben a vie » – « for life. »)

 

Tunisia’s democratic credentials rest on regular elections, but parliament is dominated by the ruling party, the Constitutional Democratic Rally – easily done since 80% of seats are reserved for it. The remaining 20% are held by six small opposition parties.

 

The country’s Islamist movement, an-Nahda, is outlawed, its members jailed, exiled or dead. The government claims it has no political prisoners. But, says Human Rights Watch, « there are still dozens held in Tunisian prisons just because they opposed the government. »

 

With growth this year a solid 6%, the official emphasis is on the country’s genuinely impressive progress: « On this 20th anniversary … that Tunisians of all categories and ages are celebrating with extraordinary pride, the economic, political and social achievements initiated and promoted by President Ben Ali … confirm our conviction that Tunisia’s development experience is a model to be followed, » gushed La Presse, the leading French-language newspaper.

 

Adverts in western papers on Wednesday lauded its « openness to the modern world, a spirit of tolerance and moderation, a rejection of extremism and a confident embrace of global developments. »

 

Unsurprisingly, there was no mention of grave problems over civil liberties and human rights abuses, many committed under sweeping anti-terrorism laws introduced in 2003.

 

Like Egypt’s Hosni Mubarak, Ben Ali has benefited from his role as a staunch ally in the US « war on terror », giving him apparent immunity from pressure to open up a stagnant system.

 

The Tunisian was the first Arab leader to visit Washington after President Bush’s « forward strategy of freedom » speech in the wake of the Iraq war, but he flew home to business as usual.

 

Europe’s record in promoting democracy in Tunisia has been no better. Trade relations with France and Germany have overridden all other considerations.

 

Jacques Chirac famously lauded its human rights record as « very advanced » because « the most important human rights are the rights to be fed, to have health, to be educated and to be housed. »

 

Tunisia was the first « Mediterranean partner » to sign an association agreement with the EU, but Brussels has failed to engage with opposition groups, shunning any contact with Islamists. Since all NGO’s require a government licence, this reinforces a stifling status quo.

 

Repression of the media continues, with great efforts devoted to fighting cyber activists. Reporters Without Borders calls Ben Ali’s internet policies « among the most repressive in the world« .

 

These plumbed depths of farce in 2005 when Tunis hosted the UN’s World Summit on the Information Society – designed to bridge the digital divide between the west and the developed world. When unlicenced NGOs convened for a parallel free internet forum, their meeting was dispersed by police. As in Egypt, judges have been intimidated. Tunisians, says the human rights lawyer Radhia Nasraoui, live « in fear and submission« .

 

« It’s a shame there are so many restrictions on freedom of association and speech, because they’re not necessary, » argues Claire Spencer, a Maghreb expert at London’s Chatham House. « Tunisia has a long history of gradualism and constitutionalism. Tunisians are open, liberal and business-minded, more politically conformist than revolutionary. »

 

Bourguiba’s achievement, continued by Ben Ali, was to create a progressive Tunisian « model » – promoting the emancipation of women, family planning, secularism and literacy – that has often been hailed elsewhere (and with not a little condescension) as producing « an Arab country that works ». That may have been true once, retort opposition activists, but today it has become a « monolithic and corrupt society. »

 

Its ban on some rites are deemed to undermine freedom of religion. Harassment of women wearing the hijab and men wearing beards is increasing, says Amnesty International. Some women have been ordered to remove their hijab before being allowed into schools, universities or workplaces or forced to remove them in the street.

 

The spectre of the Islamist threat – doubtless real but almost certainly exaggerated – has been used at home and abroad to justify a crackdown on dissent.

 

« Better a bad president, » goes a common refrain, « than being ruled by fundamentalists. »

 

In 2002, al-Qaida blew up an ancient synagogue on the island of Djerba (killing 19 German tourists). A shootout with the security forces early this year rang more alarm bells about a jihadist threat, perhaps linked to Algeria and Morocco, across the Maghreb. This danger, chorus the experts and analysts, is employed as a « sword of Damocles, » to convince waverers that stability and security must always come first.

 

Prospects for significant political reform in Tunisia, as in Egypt, look bleak. Twenty years since The Change, it is still hard to imagine life after Ben Ali.

 

 

(Source: “The Guardian” (Quotidien – Grande Bretagne), le 8 novembre 2007)

Lien : http://www.guardian.co.uk/international/story/0,,2206919,00.html?nwt

 


 

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