Liberté et Equité: Arrestation de Mohammed Amine Houta, exilé de retour
Hachem H. Informaticien: Quelques conseils pratiques aux jeunes révolutionnaires Tunisiens pour que l’on ne leur vole pas leur Révolution.
AFP: Au Forum social, Lula appelle l’Afrique à “prendre conscience de sa force” Reuters: L’armée tunisienne mobilise ses réservistes Reuters: Un ministre tunisien contesté pour ses propos sur Alliot-Marie Reuters: Tunisians join furore over French foreign minister Reuters: L’armée tunisienne mobilise ses réservistes Reuters: Tunisia calls up army reserve to tackle violence Reuters: Le président tunisien autorisé à gouverner par décrets AFP: Visite en Tunisie du ministre britannique des Affaires étrangères AFP: France: Alliot-Marie a “la confiance” de Sarkozy (porte-parole du gouvernement) AFP: Les voyagistes français en Tunisie pour préparer la relance du tourisme AFP: Des eurodéputés appellent à une conférence de donateurs pour la Tunisie AFP: Tunisie: le gouvernement avance à petit pas, l’armée rappelle des réservistes Reuters: Gunshots heard in centre of Tunis–witnesses AFP: Tunisie: le gouvernement navigue à vue, en pleine crise de confiance Reuters: Coups de feu dans le centre de Tunis
Nouvelles des libertés en Tunisie
APRÈS LA TUNISIE, ÉGYPTE SOUTENONS LA LUTTE EXEMPLAIRE DU PEUPLE ÉGYPTIEN
JASMIN OU CACTUS
Quelques conseils pratiques aux jeunes révolutionnaires Tunisiens pour que l’on ne leur vole pas leur Révolution.
Au Forum social, Lula appelle l’Afrique à “prendre conscience de sa force”
L’armée tunisienne mobilise ses réservistes
Un ministre tunisien contesté pour ses propos sur Alliot-Marie
Tunisians join furore over French foreign minister
L’armée tunisienne mobilise ses réservistes
Tunisia calls up army reserve to tackle violence
Le président tunisien autorisé à gouverner par décrets
Visite en Tunisie du ministre britannique des Affaires étrangères
France: Alliot-Marie a “la confiance” de Sarkozy (porte-parole du gouvernement)
Tunisie/Révolution: pertes pour l’économie évaluées à 2,6 milliards d’euros (ministre)
Les voyagistes français en Tunisie pour préparer la relance du tourisme
Des eurodéputés appellent à une conférence de donateurs pour la Tunisie
Tunisie: le gouvernement avance à petit pas, l’armée rappelle des réservistes
Gunshots heard in centre of Tunis–witnesses
Tunisie: le gouvernement navigue à vue, en pleine crise de confiance
Reuters, le 8 février 2011 à 15h00 GMT
Coups de feu dans le centre de Tunis
MAM tente de clore le débat sur ses vacances en Tunisie
“La polémique, ça suffit !” a lancé à l’Assemblée nationale la ministère des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, sommée de s’expliquer sur ses vacances tunisiennes lors des questions au gouvernement, mardi 8 février. “Les mensonges, les insinuations malveillantes, les contre-vérités ne sont pas dignes du débat politique français”, a-t-elle appuyé.
L’éventualité d’un départ de la chef de la diplomatie s’est fortement éloignée mardi avec la réaffirmation de la confiance de Nicolas Sarkozy et de son premier ministre. “Je voudrais dire à Michèle tout mon soutien. Elle a le soutien du président de la République”, a assuré François Fillon lors de la réunion hebdomadaire des députés de l’UMP, à laquelle assistait la ministre.
Peu après, on apprenait que le premier ministre a lui-même séjourné en Egypte en fin d’année, hébergé par les autorités égyptiennes, et qu’à deux reprises, il a emprunté un avion de la flotte présidentielle de Hosni Moubarak.
En réponse à l’Assemblée nationale au député Bruno Le Roux, qui demandait sa démission, Michèle Alliot-Marie a asséné qu’après avoir “répondu avec franchise et honnêteté à tout”, elle “ne répondrait plus à rien”. “Je suis honnête et soucieuse d’éthique, toute ma vie politique en témoigne”, a-t-elle ajouté, tout en reconnaissant que ses vacances fin 2010 en Tunisie et qu’accompagner un ami dans son avion “constituaient a posteriori une maladresse au regard des événements qui se sont déroulés depuis”.
La ministre affronte depuis une semaine des appels à sa démission pour avoir utilisé par deux fois pendant ses vacances en Tunisie l’avion privé d’un ami tunisien qui entretenait des relations d’affaires avec le clan Ben Ali-Trabelsi. Lundi, Nicolas Sarkozy avait refusé de commenter la polémique touchant sa ministre, précisant qu’il s’exprimerait plus tard dans la semaine.
Source : « Le Monde » Le 08-02-2011
La nouvelle Tunisie confrontée au rebut de l’ancien système
Tunisie – La Tunisie, devenue symbole d’émancipation populaire pour l’ensemble du monde arabe et pas seulement, fait l’apprentissage nécessairement cahoteux de la démocratie. La formidable explosion de joie et de rage après que le peuple a dit son «mot» fait place à la réalité du terrain. Le «grand nettoyage» ne peut se faire sans heurts. Beaucoup de situations de rente sont maintenant directement menacées et vont nécessairement opposer des résistances. Ainsi, depuis le «grand soir», de fortes tensions restent tenaces dans diverses régions du nord, du sud et du centre du pays, alors que le gouvernement vient d’alléger le couvre-feu en vigueur depuis le 12 janvier, après un grand coup de balai à la tête de la police et dans ses diverses structures. Les nominations récentes de 24 nouveaux gouverneurs de province ont du mal à passer. Les services de police faisant partie du puissant ministère de l’Intérieur qui contrôlait le pays se retrouvent au centre d’un grand bras de fer où les recompositions font rage. Dans plusieurs régions de Tunisie, des manifestants réclament leur départ quelques jours à peine après leur prise de fonction pour cause d’accointances avec le RCD. De hauts responsables sont également rejetés par la population. Le gouverneur de Gafsa a même dû quitter dimanche ses bureaux sous protection militaire. Plus au nord, la ville du Kef a connu un week-end d’émeutes que des habitants attribuent à des provocations orchestrées par le RCD. Les événements du Kef ont fait des morts et des blessés. Un commissariat de police et un immeuble administratif ont été incendiés deux fois, et des groupes de pillards ont semé la panique dans la ville, plongeant toute la Tunisie dans la consternation. La Tunisie après Ben Ali La Tunisie post-Ben Ali tente de se réorganiser. De nouvelles règles de jeu sont inévitables pour le bon fonctionnement des institutions de transition. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi appelle les députés, réunis pour la première fois depuis la chute de Ben Ali, à adopter une loi qui devrait aider à contourner les verrous induits par l’ancien système. La loi en question permettrait au président intérimaire de gouverner par décrets-lois et d’échapper ainsi à un Parlement dominé par l’ex-parti au pouvoir. «Ce projet de loi va permettre au président intérimaire Foued Mebazaa de prendre des décrets-lois, conformément à l’article 28 de la Constitution», a déclaré le Premier ministre devant les députés réunis en session plénière au siège du Parlement. Le temps presse pour une Tunisie qui se doit de se remettre en route au risque de vivre les dangers des situations de blocage politique. «Ces décrets-lois, la Tunisie en a vraiment besoin pour écarter les dangers» qui menacent les acquis de la révolution populaire, a martelé Mohammed Ghannouchi, de moins en moins contesté. «La Tunisie est confrontée à des dangers. Il y a des personnes qui veulent faire revenir la Tunisie en arrière, mais nous devons honorer nos martyrs qui se sont battus pour la liberté», a dit celui qui a été Premier ministre sous Ben Ali durant une dizaine d’années. Les 125 députés présents sur 214 sont priés d’adopter le texte qui devra ensuite passer devant la Chambre des conseillers (Sénat) avant d’être exécuté. Le «projet de loi portant habilitation du président de la République par intérim à prendre des décrets-lois» revêt une importance décisive pour l’avenir immédiat du pays. A l’extérieur du palais du Bardo, des centaines de manifestants réclament la «dissolution du Parlement», dominé à 80% par le Rassemblement constitutionnel démocratique, l’ex-parti-Etat au pouvoir sous Ben Ali. Le RCD, parti honni Ben Ali et son clan familial déchu, le RCD, l’inamovible parti du pouvoir, reste toujours là dans tous les coins et recoins de la Tunisie. Afin de gagner la confiance du peuple, le gouvernement tunisien annonce la suspension du parti. Une première étape avant sa possible dissolution. Une mesure qui devrait, si elle aboutissaitt, répondre à une forte attente des Tunisiens dans leurs différences. Le RCD reste le symbole de l’ancien régime. Et depuis la chute de Ben Ali, ce parti doit impérativement «dégager», selon beaucoup de Tunisiens pour que la construction se fasse sur des bases saines. Déjà, quelques jours après la fuite rocambolesque de l’autocrate, le siège du parti au pouvoir, un immeuble luxueux de 50 étages au centre de Tunis, avait été symboliquement démantelé. Sous la pression de milliers de manifestants, les lettres du «Rassemblement constitutionnel démocratique» ont été une à une arrachées de la façade. Plusieurs sièges du parti à travers le pays ont été saccagés et brûlés au même moment et les portraits de Ben Ali détruits. La suspension du RCD annoncée par les autorités est une nouvelle étape dans le processus engagé de tourner la page avec l’ancien système. Des réunions du parti sont déjà interdites et des locaux fermés. A en croire les autorités, la dissolution pure et simple du parti est officiellement prévue. Pour les opposants à l’ancien régime, c’est, certes, une étape inévitable mais pas suffisante. Nombreux parmi le paysage politique tunisien sont ceux qui demandent la dissolution du Parlement dominé actuellement par le RCD. Idem pour le départ de tous les gouverneurs nommés par les nouvelles autorités qui sont aussi, dans leur majorité, issues des rangs de l’omnipotent ex-parti-Etat. Pour l’heure, les manifestations ne s’arrêtent pas à Sfax, Gafsa ou encore Nabeul pour demander le départ des gouverneurs du RCD venant juste d’être nommés par les autorités de transition. La Tunisie post-Ben Ali entame la véritable bataille de la construction d’un Etat de droit. Et pour une fois depuis l’indépendance, la donne «peuple» est loin d’être fortuite.
Source : « Afrique en kigne » Le 08-02-2011
Tunisie : pertes économiques de 2,6MdsE
Le ministre tunisien du Développement régional Néjib Chebbi, a évalué à 5 milliards de dinars (2,58 milliards d’euros) à terme les pertes pour l’économie enregistrées lors de la Révolution du jasmin, soit 4% du PIB, dans une interview au quotidien français Libération parue mardi. “La première estimation des pertes est de 3 milliards de dinars (1,55 md euros). Mais il y a des effets qui viennent avec le temps. On peut donc l’estimer à terme à 5 milliards de dinars (2,58 mds euros), soit grosso modo 4% du PIB”, déclare M. Chebbi. “La Tunisie est un pays très ouvert sur le plan économique. Près d’un million de Tunisiens, donc près de la moitié de la population, vit des échanges extérieurs, aussi bien dans le tourisme que dans l’industrie”, ajoute l’opposant historique, chef du Parti démocrate progressiste (PDP). Des milliers de touristes ont été évacués de Tunisie en décembre et début janvier. Premier pourvoyeur de devises, l’industrie touristique représente 6,5% du produit intérieur brut et emploie plus de 350.000 personnes sur dix millions d’habitants.
Source : « Le Figaro » le 08-02-2011
WikiLeaks accable la France sur la Tunisie
La diplomatie française jugeait la Tunisie comme “le pays le plus stable du Maghreb”.
La France avait visiblement mal évalué la situation tunisienne. Selon des documents diplomatiques obtenus par WikiLeaks et publiés mardi matin par 20minutes.fr, un an avant la chute du président tunisien Ben Ali, la France considérait la Tunisie comme “le pays le plus stable du Maghreb”.
C’est ce qui ressort notamment d’un échange entre deux diplomates du Quai d’Orsay avec des confrères américains, en janvier 2010 et qui pourraient expliquer la frilosité de la France à réagir face à la révolution tunisienne, en décembre dernier.
“La Tunisie ne connaîtra pas de période de déstabilisation”
La raison ? Dans le câble diplomatique confidentiel, l’un des diplomates français explique que “la Tunisie a le taux de chômage le plus faible de la région et une bureaucratie qui fonctionne raisonnablement bien. L’économie tunisienne a une bonne réputation […]”. C’est pourquoi, assure-t-il, “la France ne croit pas que le pays connaîtra, à court terme, de période de déstabilisation, à part lors de la succession de Ben Ali”.
Pour autant, un diplomate français note que la gouvernance de Ben Ali “contient des risques significatifs : le développement d’une classe moyenne qui réclame plus de liberté politique et le risque que la croissance du pays freine ou s’arrête. Si le gouvernement ne peut plus fournir une sécurité sociale et financière, il aura rompu son contrat tacite. Et sa population pourrait devenir moins docile”.
“Je voyais ça dans 10 ans”
La France n’imaginait pas que le peuple tunisien serait capable de se révolter ainsi, il y a un an, comme le confirme un diplomate français interrogé par 20minutes. “Je voyais plutôt ça dans dix ans”, assure-t-il. Mais, précise un ancien diplomate et conseiller Moyen-Orient à l’Institut français des relations internationales, Denis Bauchard, “ce mouvement a surpris tout le monde : diplomates, journalistes et les Tunisiens eux-mêmes”.
Mais si la France n’a pas réalisé ce qui allait se passer, c’est pour une simple raison selon Jacques Lanxade, ancien ambassadeur à Tunis. “Les alertes du terrain ne remontaient pas jusqu’au Quai d’Orsay. On faisait la sourde oreille, on n’a pas pris la mesure de ce qui se passait”, assure-t-il dans le quotidien gratuit. Et ce, parce que “de Mitterrand jusqu’à Sarkozy, la politique de l’Elysée a toujours été de soutenir Ben Ali. On le voyait comme un rempart à l’islamisme”, conclut Denis Bauchard.
Source : « europe1 » Le 08-02-2011
Tunisie: comment le clan Ben Ali a arnaqué Nestlé
Millions détournés | Le régime de Ben Ali a empoché des millions sur le dos de Nestlé et des Tunisiens, selon une enquête dévoilée mardi par “Le Monde” et la Télévision Suisse Romande.
Nouveau scandale au sein du clan Ben Ali. 40% des actions de la filiale tunisienne de Nestlé ont été rachetés en 2006 par le gendre de l’ex-président tunisien. Ce transfert d’actions a été effectué sans en informer le siège du géant agroalimentaire de Vevey. La transaction est illégale et a permis aux Ben Ali d’empocher des millions aux dépens de Nestlé et des Tunisiens, rapportent mardi la Télévision Suisse Romande et le journal “Le Monde”.
Comment cela a-t-il pu arriver? En 2005, Nestlé Tunisie, présent sur place depuis 1960, est détenu à 59,2% par la société mère de Vevey. Le reste est en mains d’actionnaires publics tunisiens, dont la Banque nationale agricole et la Société tunisienne des industries laitières. Le chiffre d’affaire de la société s’élève à 50 millions de francs. Une usine est implantée à Carthage. En tout, 300 employés travaillent pour le groupe dans le pays.
En parallèle, le gendre de Ben Ali, Mohamed Sakhr El Materi, né en 1981, développe son groupe Princesse Holdings. Il est l’époux de Nesrine Ben Ali, la fille aînée du couple présidentiel.
Transaction illégale
En 2006, Mohamed Sakhr El Materi fait pression sur les actionnaires et rachète 40% des actions de Nestlé Tunisie à un prix plancher de 4 millions de francs suisses. Une transaction totalement illégale faite sans en informer le siège de Vevey: «Cette transaction s’était faite sans consultation préalable avec Nestlé, en violation du droit de préemption de Nestlé et en dehors des transactions officielles de la Bourse de Tunis», a confirmé Nestlé à la TSR. Les dirigeants du groupe suisse ont donc été mis devant le fait accompli. Leurs démarches juridiques n’ont en outre jamais abouti.
Ce n’est pas tout. Comme cerise sur le gâteau, les dirigeants de Nestlé en Suisse, dont à l’époque Peter Brabeck, apprennent que le père de Mohamed Sakhr El Materi, Moncef el-Materi, a pris la présidence du conseil d’administration de Nestlé Tunisie.
Bénéfice démentiel
En mai 2008, le groupe Princesse Holdings revend soudainement à Nestlé SA les actions incriminées. La transaction s’est effectuée un an plus tard, selon l’enquête de la TSR. Le hic? Les actions, achetées 4 millions de francs, sont revendues 30 millions de francs, permettant à Princesse Holdings d’empocher un coquet bénéfice.
Les actions vendues, tous les soucis de Nestlé ne sont toutefois pas réglés. Moncef el-Materi reste encore président du conseil d’administration. Il ne démissionnera que le 20 janvier 2011, lorsque son nom est apparu dans la liste noire du Conseil fédéral, conduisant au blocage de ses avoirs en Suisse.
A l’heure actuelle, Mohamed Sakhr el-Materi et ses proches sont en fuite. Tout comme le reste du clan Ben Ali. En Tunisie, une Commission d’établissement des faits sur les affaires de malversations et de corruption vient d’être instaurée. Cette affaire ne manquera pas de susciter son attention, souligne encore le site de la TSR.
Source : « 24 heures » Le 08-02-2011
Tunisie: une conférence de donateurs?
Des députés européens ont appelé mardi à une conférence de donateurs pour la Tunisie, destinée à coordonner l’aide internationale à la transition démocratique dans ce pays après la chute du régime de Ben Ali. Rendant compte lors d’une conférence de presse à Bruxelles d’une visite sur place, la présidente de la sous-commission du Parlement aux droits de l’homme, la Finlandaise Heidi Hautala, a estimé que “l’aide internationale devait être coordonnée”. Une conférence des donateurs permettrait de mettre en place “une bonne division du travail entre l’UE, les Nations unies, le Conseil de l’Europe”, a-t-elle estimé. L’UE a promis son soutien à la transition démocratique dans le pays après la chute de Zine El Abidine Ben Ali, en particulier concernant la tenue d’élections libres. “Nos voisins attendent notre aide, ils ont besoin de faire un long chemin vers la démocratie, et ce n’est pas un chemin facile”, a estimé le président du Parlement Jerzy Buzek. “Il y a 20 ans, en Europe centrale et orientale, nous avions le même chemin difficile et peu carrossable devant nous”, a estimé l’ancien dissident polonais. Outre les autorités, la délégation du Parlement européen a rencontré sur place tous les acteurs de la transition: forces politiques, associations de magistrats et avocats, acteurs de la société civile, notamment syndicaux et des droits de l’homme. Dans le pays, le débat fait rage entre les tenants d’une normalisation rapide, avec un scrutin présidentiel et législatif dans six mois pour répondre à l’impatience de la rue, et ceux qui mettent en garde contre une confiscation de la révolution.
Source : « Le Figaro » Le 08-02-2011
Le réenchantement tunisien par les mots
Quels enseignements politiques tirer du moment tunisien dont nous sommes les spectateurs ébahis ? Au fil des témoignages, on découvre que ce ravissement doit être mis en relation avec un effet de langage. Ce sont les mots de liberté, de fierté, d’identité et de foi dans l’avenir qui transcendent les Tunisiens et qui éclairent notre perception de l’événement. La fuite du président tunisien, consécutive à une révolte sociale, s’est transformée en émancipation narrative : la soudaine possibilité de formuler simplement et sans censure des convictions positives à la fois sur le sens de l’existence et sur le vivre ensemble.
A bien des égards, le phénomène rappelle le frémissement planétaire déclenché lors de la dernière élection présidentielle aux Etats-Unis, cette sensation inédite que le champ des possibles pouvait être immense dès lors que la politique était portée par des mots qui faisaient sens. A l’époque, Obama avait su trouver un style qui permettait, dans son pays mais aussi à l’échelon international, d’établir un lien symbolique direct entre l’action politique et une conception universelle de la fraternité et de la justice.
Toute la magie du moment tunisien est contenue dans la même combinatoire réussie au profit d’un certain idéal démocratique. Curieusement, les témoignages s’attardent peu sur les dérives et les délits du régime (pourtant considérables), comme si, au temps de l’indignation lié à la répression, devait succéder immédiatement celui des responsabilités collectives de la liberté retrouvée. Tendez l’oreille sur les déclarations émues et solennelles détaillant, avec délice et tellement de vigueur, l’adhésion aux valeurs républicaines, aux mondes de la culture et des savoirs, à l’égalité hommes-femmes, à la laïcité de l’Etat, au respect des traditions cultuelles aussi.
En termes de science politique, on peut faire l’hypothèse que le réenchantement opère parce que cet événement présente une conjonction rare : l’articulation de trois niveaux d’adhésion à la politique que l’on peut aisément repérer dans les témoignages des protagonistes.
Il y a d’abord le registre des traumatismes historiques qui font la grandeur d’une nation. La Tunisie est tout entière décrite à partir de ses actes fondateurs et donc des blessures, des déchirures et des victoires qui forgent son identité méditerranéenne, africaine et post coloniale. Le sentiment national est puissamment situé et contextualisé. Les discours préfèrent par exemple puiser dans le lexique réformiste de la transition plutôt que dans celui plus radical des idéaux révolutionnaires. Tout se passe comme si l’évocation des traumatismes tunisiens avait une fonction thérapeutique : éclairer les conditions de remise en conformité du système politique aux valeurs du “pays réel”.
A ces témoignages sur l’épaisseur sociale du temps long se superpose le registre des promesses de la politique. On perçoit dans les interviews une forme spécifique d’énonciation de la confiance qui relie les individus aux élus. Les arènes classiques de la démocratie représentative semblent clairement légitimées sur le triple socle de la séparation des pouvoirs, des élections libres et du syndicalisme. La clémence des jugements sur la personnalité du premier ministre et de son gouvernement constitue à cet égard une singularité signifiante : la Tunisie a des élites qu’elle ne renie pas, elle en forme même beaucoup plus que ses voisins. La promesse du politique, c’est l’espoir que les élus (locaux et nationaux) et les hauts fonctionnaires élaborent les “accommodements raisonnables” d’un nouveau pacte social avec les habitants et les syndicats.
Le troisième registre concerne les croyances sur le service public. Là aussi, il ressort des discours que les Tunisiens conçoivent le rôle des administrations sur un mode pragmatique qui tient à distance les doctrines de l’Etat providence comme celles du libéralisme triomphant. Les commentaires dessinent les contours d’une nation indépendante et accueillante, la coloration nationaliste se doublant toujours d’une touche volontariste sur les thématiques du tourisme et des coopérations internationales. Ce positionnement identitaire d’ouverture reflète un ensemble de croyances sur les sacrifices que la société est prête à accepter collectivement pour stimuler le développement économique.
Au total, le moment tunisien semble tout entier construit et porté par un récit politique qui combine avec simplicité ces trois niveaux que sont les traumatismes fondateurs du territoire, les promesses de la politique et les croyances sur le service public. Le résultat ? La fulgurance des mots justes, quand leur expression publique et politique entre soudainement en phase avec des questionnements existentiels. Il s’agit assurément d’un enseignement précieux pour tous ceux qui cherchent à comprendre les énigmes du réenchantement par la politique.
Source : « Le Monde.fr » Le 08-02-2011
Tunisie, Côte d’Ivoire, Soudan… La fin de l’Etat postcolonial
En deux mois, trois pays anciennement colonisés ont marqué l’actualité internationale. La Tunisie, la Côte d’Ivoire et le Soudan. Même si les événements qui les ont mis sous les projecteurs sont différents, leur objectif est le même : dépasser l’Etat légué par la période coloniale
Gouvernée d’une main de fer depuis son indépendance en 1957, la Tunisie connait les premières violences populaires en cinquante ans. La flambée des denrées alimentaires, symbolisée par un homme qui s’est immolé par le feu, avait probablement mis en relief l’abîme séparant la quiétude des gouvernants de la détresse des gouvernés. Mais elle n’en est que le prétexte. La cause essentielle réside dans l’impossibilité de l’alternance au pouvoir. A force d’empêcher un peuple de respirer, un pays de s’aérer par des élections démocratiques, on finit par produire ce type d’explosion qui, soudain, anéantit l’ensemble des repères.
Le chaos laissé par la fuite du dictateur ne sera pas résorbé de sitôt. Ceux qui, pour arbitrer des litiges de succession et de légitimité politiques, se réfèrent encore à la Constitution ayant consacré le pouvoir personnel depuis plus de cinquante ans, sauveront peut-être pour quelques temps le régime que les Tunisiens rejettent violemment. La “révolution du jasmin” risque de tourner court si une nouvelle constitution n’est pas rédigée par une assemblée élue à cet effet. Le glas a sonné aussi pour l’Etat postcolonial, en Côte d’Ivoire et au Soudan.
La Côte d’Ivoire se retrouve avec deux présidents. Ce n’est pas la première fois que cela arrive en Afrique aux frontières scandaleuses. Contrairement à ce que la communauté internationale redoutait, cela n’a pas généré plus de violence qu’il n’y en avait ; comme si, pour les Ivoiriens, cela allait de soi d’avoir deux chefs d’Etat, légitimes. L’un pour le Nord et l’autre pour le Sud. De toutes les manières, la Côte d’Ivoire vit coupée en deux depuis septembre 2002. Le plus étrange dans cette affaire est que là où l’Occident voit un problème, les Ivoiriens, eux, trouvent leur solution. Ils préfèrent avoir deux présidents qu’une guerre de dix ans. Il serait donc plus avisé d’entériner un état de fait qui existe depuis la rébellion du Nord. Le mieux est de prendre acte de cette réalité et de la consolider par des frontières reconnues, dans l’intérêt de la paix, de la stabilité et du respect des droits humains. Imposer aux peuples ivoiriens un seul président, c’est, à coup sûr, les pousser à la guerre civile.
La guerre civile, celle qui a duré plus de vingt ans, vient d’être enterrée au Sud-Soudan. L’Accord global de paix, signé le 9 janvier 2005, est mis en application par un référendum qui consacre la partition du pays. La nouveauté dans cette démarche est la pulvérisation, par voie démocratique, du principe de “l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation”. Désormais, dans le monde anciennement colonisé, nous entrons dans une ère où les frontières vont souvent bouger. Cette étape marque la fin des Etats postcoloniaux.
Les convulsions politiques de la Tunisie, la Somalie ou du Congo, d’Afghanistan, du Cachemire ou d’Irak sont celles de l’héritage étatique colonial agonisant. Les troubles vont, à terme, se généraliser à la plupart des pays dessinés par la colonisation, cet acte inaugural de la mondialisation. En effet, l’Etat qui les incarne y est encore celui-là même que la colonisation s’était donné par la force pour imposer l’ordre international contemporain.
Aujourd’hui, l’Etat postcolonial perd le nord. Cette mondialisation, dont il ignorait n’en être qu’une étape, réveille les peuples à leurs droits. Tout à coup, on lui demande de servir au lieu de réprimer, autoriser là où il interdisait… Pour cet Etat, la démocratie, c’est le monde à l’envers. Il se retrouve le jouet de l’Histoire qui l’a instrumentalisé avant de lui signifier sa fin de mission.
L’Europe gagnerait à adopter une attitude conciliatrice à l’égard des bouleversements géopolitiques que cela commence à engendrer. L’Occident en général, a plutôt intérêt à s’y préparer, les accompagner, voire les impulser pour ne pas avoir à les subir. Quelles que soient les nouvelles entités politiques qui prendront le relais, les intérêts occidentaux seront préservés. Par exemple, la France a regardé, impuissante, le régime tunisien s’écrouler. Elle n’a pas pu, non plus, imposer sa solution en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas pour autant que ses intérêts y seront remis en cause !
Le cas tunisien pose un problème commun à tous les pays issus de la décolonisation : celui de la nature de l’Etat. Celle-ci, en étant d’origine coloniale, les condamne à n’être que des dictatures. Même si pour la Tunisie il existe encore une question identitaire berbère, les troubles d’aujourd’hui posent plutôt l’impérieuse nécessité d’en finir avec l’Etat postcolonial et son remplacement par un Etat de droit et de liberté. Un Etat qui soit au service des peuples et des citoyens et non de la dictature.
Quant aux cas du Soudan et de la Côte d’Ivoire, ils montrent l’exemple de pays où les problèmes identitaires, laissés en suspens, ont prédominé au point de provoquer la séparation et l’éclatement du pays. C’est probablement ce qui arrivera à tous ceux qui, au nom de la raison d’Etat, nient les droits des peuples qui les composent. Le déni génère crispation identitaire et résistance. Le bras de fer qu’il engage porte en lui tous les risques de guerre et, en fin de parcours, ceux de la sécession. Dans ces pays, la seule manière d’éviter le pire, est de les pousser au respect des identités des peuples par le truchement d’autonomies régionales ou de fédéralismes. Le Conseil de sécurité de l’ONU, en votant la résolution 1813 qui entérine la proposition marocaine d’une autonomie régionale au Sahara, a envoyé un signal fort dans ce sens.
La Kabylie, que le pouvoir algérien refuse toujours de reconnaître, se bat déjà depuis dix ans pour son autonomie régionale. Elle montre également la voie à l’Afrique et à l’Asie des peuples en guerre, pour un combat pacifique. Même en état de légitime défense (127 manifestants tués par le pouvoir algérien entre 2001 et 2003) le peuple kabyle a préféré la politique à la guerre. La mise sur pied de l’Anavad (gouvernement provisoire Kabyle en exil) le 1er juin 2010 est de nature à en renforcer le processus.
La reconnaissance de ce gouvernement par la communauté internationale va sûrement encourager, chez les peuples opprimés en mal d’existence, les options politiques les moins radicales. Nous aurons, ainsi, une évolution du monde, sinon heureuse, du moins beaucoup moins chaotique vers la fin des Etats postcoloniaux, ce boulet qui, depuis tant de décennies, occasionne à l’Afrique et à l’Asie d’interminables soubresauts.
Source : « Le Monde.fr » Le 08-02-2011
Les Tunisiens sauvent les dossiers de l’ère Ben Ali
À chacun sa révolution. Celle de Hasra Trii est un combat de la mémoire contre l’oubli. Un combat de longue haleine qui a commencé le vendredi 14 janvier au soir, une fois Ben Ali parti. Assise dans son bureau des Archives nationales – où elle officie comme directrice adjointe -, cette infatigable Tunisienne se souvient: «Ce soir-là, le premier ministre venait d’annoncer la “vacance du pouvoir”. Notre pays oscillait entre euphorie et chaos. Dans mon quartier, ça tirait dans tous les sens. Des comités de protection se formaient contre les pillages. La priorité, c’était les maisons. Soudain, j’ai paniqué en pensant aux documents contenus dans les placards des ministères: tous ces dossiers gênants sur la corruption, la torture et les abus de pouvoir qui risquaient de disparaître… Pendant des années, Ben Ali nous avait volé notre dignité. Il était hors de question que ses hommes, restés au pays, nous volent la vérité!» Le week-end des 15 et 16 janvier se transforme alors en une course contre la montre. Impossible, pour Hasra, de trouver le sommeil. Elle passe ses journées au téléphone, à contacter les radios locales, toujours occupées, pour inciter ses concitoyens à faire preuve de responsabilité. Internet sera sa planche de salut. Ses deux fils s’empressent d’inscrire sur leurs pages Facebook le message suivant: «Protégez vos documents comme vous avez protégé vos cités.» «On s’est battu avec les moyens du bord, sans vraiment savoir si nous serions entendus», concède-t-elle.
De retour au travail, lundi 17, Hasra Trii pousse son premier soupir de soulagement. Non seulement l’armée, déployée aux quatre coins de Tunis, s’est chargée de sécuriser le grand bâtiment blanc des Archives nationales – qui abrite essentiellement des documents historiques – mais elle réalise que la plupart de ses collègues ont, comme elle, activé leurs réseaux. Dans un élan de spontanéité, impensable sous l’ancien régime, une réunion s’improvise immédiatement au troisième étage. Il y est décidé de rédiger, au plus vite, un communiqué invitant les fonctionnaires et le public à «préserver les documents» et à «veiller à leur protection et leur conservation». Le message, diffusé quelques jours plus tard dans les médias locaux, est entendu. «Depuis, nous avons reçu trois plaintes venant des douanes, du Conseil constitutionnel, et d’un citoyen tunisien vivant à l’étranger qui s’inquiétait de la possible destruction de documents au sein des consulats tunisiens. Nous avons aussitôt alerté le gouvernement transitoire», raconte Hasra Trii.
Des journalistes étrangers sous surveillance
Des initiatives encourageantes, mais qui restent isolées. «Il y a des masses de documents qui ont eu le temps de disparaître», regrette l’avocat tunisien Yassine Labib. Dépassé par ses propres problèmes internes – liés, entre autres, à des préoccupations d’ordre sécuritaire et à un remaniement ministériel, sous la pression de la rue -, le gouvernement transitoire n’a pas fait des archives sa priorité. Si la récente mise en place des trois nouvelles commissions – sur les réformes politiques, la corruption et les exactions – devrait permettre de pallier ce manque, des kilogrammes de papier sont certainement déjà partis en fumée.
Des soldats chargés de protéger l’immeuble du RCD des pillages racontent avoir assisté, impuissants, au va-et-vient des employés de cet ex-parti au pouvoir, les bras remplis d’archives sans doute compromettantes. «On les a laissé faire parce qu’on ne savait pas où donner de la tête», concède l’un d’entre eux, sous couvert de l’anonymat. Il y a quelques jours, une télévision a pu filmer, in extremis, d’importantes quantités de documents détruits devant le siège de l’ATCE (Agence tunisienne de communication extérieure), cet organe mandaté par le pouvoir, du temps de Ben Ali, pour surveiller le travail des journalistes étrangers et s’offrir des publireportages en échange de voyages tout frais payés. «Ce sont des documents sans importance», s’est empressé d’affirmer son responsable. «J’ai du mal à y croire. Aujourd’hui, il est de notre devoir de savoir, de tout savoir!», s’insurge un reporter tunisien.
Quant aux rapports des tortionnaires du puissant ministère de l’Intérieur, personne n’est capable, à ce jour, de dire ce qu’ils sont devenus. «Il est important de préserver ces archives au nom de la justice, pour éviter un retour en arrière», prévient Eric Goldstein, le représentant de Human Rights Watch pour le Maghreb. Hasra Trii, elle, y voit l’occasion d’écrire «la véritable histoire de la Tunisie». «Mes fils ne connaissent de leur pays que ce que les livres d’école ont bien voulu leur montrer: une information censurée et déformée. Ils méritent mieux que ça», dit-elle.
Source : « Le figaro » Le 08-02-2011
Tunisie. Un comité pour démasquer les journalistes pro-Ben Ali
Un Comité de dénonciation des journalistes pro-Ben Ali est en voie de constitution par un groupe de journalistes patriotes qui étaient muselés sous l’ancien régime.
La mission de ce Comité, dont la composition sera annoncée bientôt, consiste à démasquer les journalistes collabos d’hier, qui faisaient partie d’une véritable milice médiatique pilotée par Abdelwaheb Abdallah, le communicateur en chef du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali. Sa mission consiste aussi à veiller à ce que les propagandistes de Ben Ali, qui continuent de sévir notamment à la tête de certains médias (presse imprimée ou électronique, radios et chaînes de télévision), ne se replacent pas dans le nouveau paysage médiatique post-Ben Ali et phagocytent ainsi la volonté de changement exprimée par 10 millions de Tunisiens voulant rompre définitivement avec l’ancien système.
Une douteuse proximité avec la dictature Le Comité va publier des rapports détaillés et documentés sur les journalistes, communicateurs et publicitaires, qui ont contribué avec force conviction à la propagande de Ben Ali, de son clan de sa cour. Et qui ont tiré des bénéfices sonnants et trébuchants de cette douteuse proximité avec la dictature. Ces journalistes ripoux, serviles et obséquieux ne se contentaient pas de chanter les louanges du dictateur et de sa bande de malfaiteurs, ils trempaient aussi leurs plumes dans le fiel pour s’attaquer aux journalistes patriotes, qui osaient critiquer les pratiques mafieuses de ce régime ou seulement prenaient leurs distances vis-à-vis de ses officines, telle l’Agence tunisienne de communication extérieure (Atce) de triste mémoire. Les journalistes ripoux s’attaquaient aussi, nommément et parfois avec des mots à la limite de la décence, aux représentants de l’opposition et aux défenseurs des droits de l’homme, qu’ils traînaient dans la boue en colportant des insanités à leur propos. Certains de ces collabos de la première heure se sont métamorphosés, au lendemain du 14 janvier, en deux temps et trois mouvements, en révolutionnaires de la dernière heure, cherchant à se replacer dans la nouvelle Tunisie en construction.
Source : « Kapitalis » Le 08-02-2011
Main mise sur 130 chevaux pur-sang de Slim Chiboub
A Sidi Thabet, la Fondation Nationale d’amélioration de la race chevaline (FNARC), a pu récupérer 80% des chevaux pur-sang arabe et anglais qui appartenaient à Slim Chiboub et ce, en collaboration avec les services de sécurité et les responsables en charge de la ferme située à Sidi Othmane, dans la délégation d’Utique (Bizerte).
Ces chevaux sont au nombre de 130 chevaux pur-sang, la plupart dans cette ferme et le reste à l’hippodrome de Ksar Saïd.
Le Directeur de la fondation, M. Mohamed Habib Zaouia, a indiqué que ces chevaux constituent une véritable richesse et que des efforts sont déployés pour les mettre définitivement à la disposition de L’Etat tunisien et ce après les procédures légales nécessaires.
C’est aussi le cas pour les chevaux appartenant à Houssem Trabelsi (25 juments) qui ont été pillés d’une ferme située à Beni Khaled et d’autres chevaux de Imed Trabelsi qui n’ont pas été déterminés jusqu’à présent.
Selon M. Zaouia, la fondation n’a pas subi, ces derniers temps, de dégâts matériels malgré des tentatives de pillage sans succès grâce à la vigilance de ses agents. Il a précisé que la direction suit, en coordination avec le syndicat de base des agents relevant de l’Union générale Tunisienne du Travail, les négociations engagées avec les responsables au ministère de l’agriculture et de l’environnement pour la régularisation de la situation socioprofessionnelle de plus de 40 agents temporaires sur un total de 141 employés dans la fondation.
Il convient de rappeler que la FNARC, à Sidi Thabet, constitue l’une des plus importantes structures publiques en charge de l’élaboration, de l’exécution et du suivi du programme de développement du secteur équestre en Tunisie.
Source : « tunivisions » le 08-02-2011
Tunisie SA : l’heure des comptes
Les Tunisiens sont décidés à faire toute la lumière sur les biens mal acquis par le clan Ben Ali et à restituer au pays les avoirs confisqués. Ce travail d’inventaire est lancé, et des solutions émergent pour permettre à l’économie du pays de rebondir.
La contestation n’était pas leur fort. Ils ont toujours préféré composer avec le pouvoir. Mais en ce début 2011, les hommes d’affaires tunisiens sont les premiers supporteurs de la révolution. « Le départ de Ben Ali va libérer les énergies. C’est la fin de la prédation », s’enthousiasme Najed, un jeune chef d’entreprise. Détournements, intimidations, spoliations : une dizaine de frères, sœurs, beaux-frères et gendres du dictateur avaient fait de l’économie nationale leur chasse gardée, surtout depuis le début des privatisations il y a une dizaine d’années, amassant un magot évalué à 3,7 milliards d’euros. Matières premières, télécoms, automobile, immobilier, tourisme, pêche, agriculture, industrie, médias, tous les secteurs étaient concernés. Maisl’heure des comptes a sonné.
Le 26 janvier, laTunisie a lancé une procédure pour « acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises à l’étranger » contre l’ex-président Ben Ali, son épouse Leïla et le frère de celle-ci,Belhassen Trabelsi – qui font l’objet d’un mandat d’arrêt international –, ainsi que contre huit autres membres du clan.
En parallèle, le gouvernement a créé une commission chargée de faire la lumière sur ces malversations. « Un travail qui sera exercé dans la plus totale indépendance », affirme Abdelfattah Amor, doyen honoraire de la faculté de droit de Tunis, qui présidera ce comité d’experts. Les enquêtes seront transmises au parquet, qui décidera des poursuites à engager. Avant même sa première réunion, le 27 janvier, la commission s’est déjà saisie de plusieurs dossiers. Dont celui de la famille Cheikhrouhou, contrainte de vendre son groupe de presse Dar Assabah en 2009 au gendre le plus en vue, Sakhr el-Materi.
Trente-trois arrestations
Un travail minutieux l’attend pour débrouiller les fils de ces petits empires – trente-trois personnes ont été arrêtées, alors que des milliers d’emplois se trouvent en balance et que tout le système bancaire national pourrait en pâtir. Des établissements comme la Société tunisienne de banque (STB) ou la Banque de l’habitat (BH) ont servi de marchepied à la « famille », allant jusqu’à octroyer des prêts sans garantie. « Heureusement, rassure un diplomate, même si personne n’a encore évalué les dégâts, l’économie n’est pas menacée, car hormis quelques-unes, ces entreprises n’ont pas une trop grande envergure. »
L’automobile a été l’un des secteurs les plus noyautés, grâce à un monopole de fait accordé à des membres de la « famille » pour l’importation de véhicules. Les constructeurs s’inquiètent de leur futur en Tunisie. Pour calmer les esprits des clients et des salariés affolés, la Banque centrale a décidé de placer sous le contrôle d’un administrateur temporaire la société Ennakl (Volkswagen, Audi, Porsche…), le fleuron d’El-Materi, avec 25 % du marché (15 000 véhicules vendus en 2010). Solution identique pour un autre actif d’El-Materi, la banque islamique Zitouna, confrontée à des clients paniqués.
« En moins d’une semaine, ils ont retiré 25,6 millions d’euros, soit 12 % de nos dépôts, révèle Hichem Ben Fadhel, le secrétaire général de la banque, resté en place. Grâce à l’État, l’atmosphère s’est apaisée, mais en l’absence de notre actionnaire majoritaire, notre plan de développement est au point mort. » Hichem Ben Fadhel assure que pour les mois à venir les salaires des 300 employés sont garantis, mais l’avenir de l’institution est compromis.
Les patrons s’impliquent
« La fin du régime Ben Ali risque fort d’aboutir à des destructions de valeur dans les entreprises que ses proches possédaient », estime un patron de fonds d’investissement. Pour minimiser l’onde de choc et en l’absence de ligne gouvernementale claire, des hommes d’affaires font des propositions. « Il ne faut pas dilapider ces fortunes car elles reviennent au peuple. Les actifs devraient être nationalisés temporairement, puis revendus aux enchères par blocs d’actions à des entrepreneurs nationaux », juge Bassem Loukil, PDG du groupe Loukil. Un message qu’il a adressé au gouvernement ces derniers jours avec une dizaine d’autres entrepreneurs. La création d’un holding financier regroupant les biens mal acquis et rapportant des dividendes à l’État pourrait également être envisagée, au moins temporairzement, avance un professionnel de la finance, qui suggère en outre que l’argent collecté soit redistribué aux régions les plus défavorisées du pays. Autre possibilité, autoriser la vente des actifs les plus importants pour rembourser les crédits accordés aux proches de Ben Ali.
Une gestion au cas par cas qui concernera aussi les dizaines de participations minoritaires de la « famille ». Quelles que soient les mesures adoptées par les autorités – revente ou confiscation des avoirs –, les dirigeants des sociétés concernées se veulent rassurants. « Nous continuons à travailler normalement, la situation de notre actionnaire minoritaire Sakhr el-Materi n’a aucune incidence sur les affaires courantes », indique par exemple Yves Gauthier, directeur général de Tunisiana. Le groupe français Plastivaloire, associé à Slim Zarrouk, autre gendre, n’a pas reporté l’ouverture d’une seconde usine, prévue au premier semestre. « La Tunisie possède plus que jamais les qualités requises », réagit Jean-Pierre Baldet, directeur commercial.
Au sein de la compagnie aérienne Nouvelair, en revanche, la participation (13 % du capital) du frère de Leïla Trabelsi, le « parrain » Belhassen Trabelsi, est plus épineuse, même si une source proche du PDG assure que les tour-operateurs européens ont maintenu le gros de leurs réservations. Divers projets de celui que l’on surnommait aussi le Vice-Roi sont compromis. Avec Carthage Cement, Belhassen Trabelsi voulait créer un complexe cimentier pour un montant de 384 millions d’euros, le plus important investissement privé jamais réalisé en Tunisie. Il était parvenu à lever 69 millions d’euros à la Bourse de Tunis en 2010 pour financer son usine fantôme, alors que, selon la loi, une entreprise devait exister depuis au moins deux ans pour être cotée.
Grand déballage
« Le projet n’est plus viable sans les facilités qu’aurait pu accorder le pouvoir », estime un observateur avisé. Également en suspens, l’arrivée de Hilton à Tunis, prévue mi-2011, en partenariat avec Belhassen Trabelsi. Le groupe américain explique qu’« au vu de la situation actuelle, le projet est suspendu ». Bien d’autres annonces pourraient rester sans lendemain. C’est le cas des assurances islamiques Zitouna, qui mobilisent depuis des mois soixante personnes et devaient être lancées en mai prochain.
Dans ce grand déballage, la famille Mabrouk refuse d’être associée au naufrage des Ben Ali. Vent debout, le clan nie avoir pris à la hussarde le contrôle de la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), de la société Le Moteur (la concession Mercedes et Fiat) et s’affirme étranger à la privatisation suspecte de la Banque du Sud. La fratrie reste soudée autour de Marouane, gendre de l’ex-président depuis 1996. Tous sont préoccupés par l’avenir de leur empire, l’un des plus grands de Tunisie, avec plus de 12 000 emplois directs et près de 895 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé grâce à la Biat, l’agroalimentaire (Sotubi, Sotuchoc…), Monoprix, Géant ou encore Orange. Leur défense est simple : toutes nos affaires ont été faites dans les règles, répliquent-ils. Sauf que le groupe, créé dans les années 1950, s’est considérablement développé sous le règne de l’ex-président (banque, automobile, télécoms). Faux procès, rétorque un proche : « Ils ont su tirer parti de la libéralisation de l’économie et ils ne sont pas sous le coup d’une enquête. »
Mais le séisme de la chute de l’ancien régime s’étend également à la sphère publique. La Société tunisienne d’assurance et de réassurance (Star), la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP) et la Banque de Tunisie ont ainsi perdu leurs directeurs, virés par les salariés.
Harcèlement administratif
Et des plaintes seront bientôt déposées contre d’anciens ministres qui auraient exercé des pressions sur des entrepreneurs à coups de blocages administratifs et de redressements fiscaux. « Nous avons constitué des dossiers et nous allons prochainement porter plainte contre Mondher Zenaidi [ancien ministre du Commerce, NDLR] et Abderrahim Zouari [ancien ministre des Transports] », annonce Bassem Loukil.
En conflit avec Belhassen Trabelsi depuis sa reprise de la concession Citroën en 2006, il affirme que son groupe a subi un harcèlement permanent et estime son préjudice à 5 millions d’euros. « Nous avons eu dix-sept contrôles fiscaux en trois ans, jure-t-il. L’administration avait un bureau permanent dans nos locaux. » Après s’être réjouis de la fin du règne d’un président surnommé désormais Ben « Ali Baba », beaucoup d’entrepreneurs tunisiens semblent décidés à mettre hors d’état de nuire la famille des quarante voleurs.
Source : « Jeune Afrique » le 08-02-2011
Les 48 personnes dont les fonds sont bloqués en Suisse
La Direction du droit international public (DDIP) du Département fédéral des Affaires étrangères Suisse (DFAE) vient de réviser la liste des personnalités tunisiennes frappées d’embargo. En effet, une deuxième liste publiée le 4 février 2011 relative au blocage des éventuels fonds de Ben Ali et de son entourage, est venue remplacer la première.
Des noms qui n’avaient aucun lien direct avec la famille Ben Ali et qui d’autant plus ne possèderaient même pas de compte en Suisse ont été retirés de la liste. Parmi les familles retirées on peut citer à titre indicatif les Ben Yedder, les Loukil, les Djilani etc.
La nouvelle ordonnance instituant des mesures à l’encontre des personnes originaires de la Tunisie comprend les 48 personnes concernées par la liste adoptée par l’Union Européenne
1. Zine El Abidine ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI
2. Leïla Bent Mohamed ben Rhouma TRABELSI
3. Moncef Ben Mohamed ben Rhouma TRABELSI
4. Mohamed Ben Moncef ben Mohamed TRABELSI
5. Fahd Mohamed Sakher Ben Moncef ben Mohamed Hafiz MATERI
6. Nesrine Bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI
7. Halima Bent Zine El Abidine BEN ALI
8. Belhassen Ben Mohamed ben Rhouma TRABELSI
9. Mohamed Ennacer Ben Mohamed ben Rhouma TRABELSI
10. Jalila bent Mohamed ben Rhouma TRABELSI
11. Mohamed Imed Ben Mohamed Ennacer Ben Mohamed TRABELSI
12. Mohamed Adel Ben Mohamed TRABELSI
13. Mohamed Mourad Ben Mohamed Ben Rhouma TRABELSI
14. Samira Bent Mohamed Ben Rhouma TRABELSI
15. Mohamed Montassar Ben kebaier Ben Mohamed MEHREZI
16. Nefissa Bent Mohamed Ben Rhouma TRABELSI
17. Habib ben Gaddour ben Mustapha BEN ZAKIZ
18. Moez Ben Moncef ben Mohamed TRABELSI
19. Lilia bent Noureddine ben Ahmed NACEF
20. Mourad ben Hédi ben Ali MAHDOUI
21. Houssem Ben Mohamed Ennacer ben Mohamed TRABELSI
22. Bouthaïna bent Moncef ben Mohamed TRABELSI
23. Nabil ben Abderrazzak ben Mohamed TRABELSI
24. Mehdi ben Ridha ben Mohamed BEN GAÏED
25. Mohamed Slim ben Mohamed Hassen ben Salah CHIBOUB
26. Dorsaf bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI
27. Sirine bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI
28. Mohamed Marouane ben Ali ben Mohamed MABROUK
29. Ghazoua bent Zine El Abidine ben Hadj Hamda BEN ALI
30. Slim ben Mohamed Salah ben Ahmed ZARROUK
31. Farid ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI
32. Faouzi ben Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI
33. Hayet bent Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI
34. Najet bent Hadj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI
35. Slaheddine ben Haj Hamda ben Hadj Hassen BEN ALI
36. Kaies Ben Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI
37. Hamda Ben Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI
38. Nejmeddine Ben Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI
39. Najet Bent Slaheddine ben Hadj Hamda BEN ALI
40. Douraïd Ben Hamed Ben Taher BOUAOUINA
41. Akram ben Hamed ben Taher BOUAOUINA
42. Ghazoua bent Hamed ben Taher BOUAOUINA
43. Imed ben Habib ben Bou-Ali LETAÏEF
44. Naoufel ben Habib ben Bou-Ali LETAÏEF
45. Montassar ben Habib ben Bou-Ali LETAÏEF
46. Mehdi Ben Tijani Hadj Hamada Ben Hadj Hassen Ben Ali
47. Slim ben Tijani ben Hadj Hamda BEN ALI
48. Sofiane ben Habib ben Hadj Hamda BEN ALI
Source: ”Le Temps” Le 08-02-2011
Mémoire du temps présent
M. Dick Cheney : «Shut up»!
Par Khaled GUEZMIR
M. Dick Cheney ancien vice-président des Etats-Unis d’Amérique sous l’ère Bush junior, a encore une fois raté l’occasion de se taire ! Il vient de faire une déclaration fracassante d’appui à l’ami « indispensable » selon lui de l’Amérique : M. Hosni Moubarak président égyptien, au moment où le peuple par dizaines de millions exigent son départ !
Pour ceux qui ne connaissent pas M. Dick Cheney rappelons un peu pour l’Histoire quelques-uns de ses titres de « noblesse » et de ses faits « glorieux » (sic) !
Pur produit de la doctrine Kissinger, inspirée de Spartes plutôt que d’Athènes pour imposer la suprématie américaine sur le monde par la ruse, la diffusion des conflits internes et l’usage nécessaire de la force militaire excessive pour consacrer cette hégémonie, Dick Cheney était avec Donald Rumsfeld l’ennemi juré de l’Union soviétique et de la Russie, du temps de Gérald Ford. Parmi ces positions tristement célèbres celle d’avoir voté contre l’imposition de sanctions conter l’Afrique du Sud sous le régime de l’Apartheid et d’avoir qualifié le grand militant pour la liberté Nelson Mandela de « terroriste » et l’Anc « d’organisation terroriste » ! Inutile de rappeler son rôle déterminant dans les deux guerres d’Iraq avec les Bush père et fils, et ses tromperies au sujet des fameuses armes de destruction massives y compris la bombe atomique que possèderait (sic) Saddam Hussein. D’où la nécessité de l’éliminer physiquement ce qui fut fait par un jour d’aïd mémorable !
Quant à son implication dans les « Affaires » pétrolières et autres avec « sa » compagnie Halliburton, il faut juste citer un des contrats juteux attribué à une de ses filiales en mars 2003 d’un montant de 7 milliards de dollars avec son approbation personnelle et celle de son cabinet… Excusez du peu car notre « ami » peut constituer à lui seul une aile de la fédérale réserve américaine !
Nous laissons de côté son appartenance au courant extrémiste « Think tank » néo conservateur bien connu, et dont le but est tout simplement de promouvoir le leadership global des Etats-Unis sur le monde au 21ème siècle (Project for new americain century) car à la limite « dominer le monde » fait partie de la « légitimité » internationale et de la culture politique de la classe dirigeante américaine !
Dick Cheney et ses semblables ne veulent même pas reconnaître leurs erreurs et forfaits et admettre le gâchis énorme qu’ils ont fait subir au monde, mais aussi à l’Amérique elle-même !
M. Barak Obama aurait été bien plus heureux de trouver, à son élection, l’Amérique en meilleur état, du fait de la mauvaise gestion de Dick Cheney and co ! Un pays pratiquement décimé est à terre dans ses finances avec une dette hallucinante et un déficit budgétaire jamais atteint !
Une image de marque totalement laminée et atteinte parce que l’Amérique du temps de Cheney était le premier destructeur des droits de l’homme et de la liberté dans le monde, contrairement à ses valeurs historiques et constitutionnelles !
Pour ce qui nous concerne dans le monde arabo-musulman, Dick Cheney a été l’ami n°1 de toutes les dictatures et de tous les despotismes totalitaires et l’ennemi n°1 des aspirations populaires et des élites pour la liberté l’égalité et la dignité qui sont des valeurs universelles, mais aussi essentiellement américaines !!!
Maintenant que M. Obama et Mme Clinton ont compris que l’Amérique doit retrouver son âme et défendre à nouveau ses valeurs inscrites dans sa propre constitution de 1776, y a-t-il un vrai sage et patriote américain pour dire à Dick Cheney « Please Shup up » (fermez la… votre grande gueule !).
C’est déjà bien que les morts par millions d’arabes et de musulmans, victimes de votre politique en Iraq, en Afghanistan, au Pakistan et en Palestine, ne vous traduisent pas devant la cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité !
M. Cheney les arabes et les musulmans sont aussi des êtres humains qui ont le droit à la liberté et à la démocratie malgré vous et surtout sans vous ! O.K. !
Vos idées rétrogrades, gardez les pour votre pays : l’Amérique ! Les musulmans et les Arabes eux, vous ont évacué à jamais de leur présent et de leur avenir !
Source : « Le Temps » Le 08-02-2011
Maroc : un mouvement islamiste appelle à “un changement démocratique urgent”
Le mouvement islamiste marocain Justice et Bienfaisance, interdit mais toléré par les autorités marocaines, a appelé lundi à un “changement démocratique urgent” et à “l’établissement de mécanismes mettant fin à l’autocratie”
Dans un texte publié sur son site Internet, il “salue les manifestations en Tunisie et en Egypte” et appelle “à un changement fondamental démocratique urgent (…) afin d’instaurer une véritable séparation des pouvoirs”. Il réclame aussi “l’abrogation” de l’actuelle Constitution.
Justice et Bienfaisance, qui se “définit comme un mouvement pacifique à référence islamique”, est l’un des mouvements islamistes les plus importants du Maroc. Il est dirigé par le cheikh Abdessalam Yassine, 83 ans, un ancien inspecteur de l’enseignement influencé par le soufisme. “Pour les autorités, [ses membres] seraient entre 30 000 et 40 000. Mais les responsables du mouvement islamiste estiment que celui-ci compte près de 200 000 adhérents”, a déclaré le politologue Mohamed Darif, spécialiste de l’islamisme marocain. “Mais la principale force de Justice et Bienfaisance est son organisation et sa capacité de mobiliser”, ajoute-t-il.
EN FINIR AVEC LA “BENALISATION”
“Des millions de Marocains souffrent de la pauvreté et du manque. Il est injuste que la richesse du pays soit accaparée par une minorité”, souligne le mouvement sur son site Internet. “Nous demandons aux autorités de mettre un terme à la ‘benalisation’ [du nom de l’ex-président tunisienBen Ali]que connaît le Maroc et de crédibiliser les institutions constitutionnelles”, précise encore Justice et Bienfaisance.
Jeudi dernier à Rabat, le ministre de la communication, Khalid Naciri, a assuré à la presse que le Maroc “s’est engagé depuis longtemps dans un processus irréversible de démocratie et d’ouverture de l’espace des libertés”.“Les citoyens peuvent s’exprimer librement (…), tant que cela se déroule dans le plein respect des intérêts vitaux”. Il s’exprimait ainsi après des appels, diffusés sur le Web, à une manifestation pacifique le 20 février, en faveur d’une “large réforme politique”.
Le Maroc doit veiller à ce que les bénéfices du développement économique “soient partagés par tout le peuple marocain”, a estimé lundi le commissaire européen à l’élargissement, Stefan Füle, en évoquant les “leçons” des événements de Tunisie et d’Egypte. M. Füle a souhaité que les autorités marocaines “avancent davantage” sur la voie des réformes qu’elles ont engagées. Il a notamment cité les domaines “de l’éradication de la pauvreté, du développement social (…), des réformes démocratiques, de la liberté d’expression et de la réforme de la justice”, lors d’un point de presse commun avec le chef de la diplomatie marocaine.
Source : « Le Monde.fr » Le 08-02-2011
Change in Tunisia ‘must be swift’
Foreign Secretary William Hague used a visit to Tunisia to declare that change in the country where protests sparked flare-ups across the region must be “swift, comprehensive and irreversible”.
He made his comments after talks with interim Prime Minister Mohamed Ghannouchi and International Co-operation Minister Mohammed Jouini.
The Foreign Secretary is on the first leg of a three-day visit taking in five countries in north Africa and the Middle East.
His trip comes at a time of continuing street demonstrations challenging the position of President Hosni Mubarak in Egypt – though Downing Street made clear Mr Hague would not be visiting the strife-torn country.
Tunisian President Zine El Abidine Ben Ali fled his country on January 15 after violent street protests.
Before flying on to Jordan for talks on the Middle East peace process, Mr Hague said: “It is a time of great opportunity for the Middle East. The courage, dignity and sacrifice of ordinary people in Tunisia in pursuit of universal freedoms that we take for granted has been inspiring.
“Freedom of assembly, the rule of law, freedom of speech and free and fair elections – these are inalienable rights that are the building blocks of free and open societies.
“The UK stands ready to support those across the region who aspire to greater economic development and more open political systems. A remarkable transition is under way in Tunisia. The government has made encouraging progress in responding to the aspirations of its people.
“It must now ensure that change is swift, comprehensive and irreversible. As the Tunisian people look to build a brighter future, they will find the UK a steady and committed friend.”
Mr Hague also confirmed Tunisia would qualify for a share of £5 million Foreign Office funding to support reform projects across the Middle East to promote access to justice, freedom of expression, democratic institutions and civil society.
Source: “The Press association” Le 08-09-2011
En Egypte, rien n’est joué
La chaîne satellitaire Al-Arabiyya, concurrente d’Al-Jazira et proche de l’Arabie saoudite, publie une étonnante nouvelle : l’ancien ministre de l’intérieur, l’homme responsable depuis des années de la répression, des arrestations et de la torture en Egypte, Habib Al-Adly, est soupçonné d’être derrièrel’attentat contre l’Eglise à Alexandrie le 31 décembre dernier (« Probe starts on Adly’s reported role in Alex church attrack. Ex-minister suspected behind Alex church bombing », 7 février).
« Selon des sources diplomatiques britanniques, l’ancien ministre de l’intérieur a établi depuis six ans une organisation dirigée par 22 officiers qui employait d’anciens islamistes radicaux, des trafiquants de drogue et des sociétés de sécurité pour mener des actes de sabotage à travers le pays au cas où le régime serait en difficulté. »
Il faut ajouter, concernant les coptes, que le pouvoir voulait attiser les divisions entre musulmans et chrétiens pour pouvoir se présenter comme le garant de la stabilité. D’ailleurs, depuis le début des événements, et alors que la police a disparu des rues, aucun attentat contre un lieu de culte chrétien n’a eu lieu. Dans de nombreux cas, des prêtres et des imams ont prêché ensemble et des jeunes ont assuré la sécurité.
Pendant ce temps, s’est tenue dimanche une rencontre entre le vice-présidentOmar Suleiman, l’homme des services secrets, avec l’opposition (y compris, et cela est historique, avec les Frères musulmans). Elle vise avant tout, pour le pouvoir, à diviser l’opposition et à éluder la demande centrale des manifestants, le départ immédiat du président Moubarak.
Certes, Moubarak a choisi un vice-président et annoncé qu’il ne se représenterait pas en septembre à l’élection présidentielle ; un nouveau gouvernement a été nommé et certains des éléments les plus compromis et les plus corrompus (comme l’ancien ministre de l’intérieur) ont été arrêtés ; les dirigeants du Parti national démocratique, le parti presque unique, ont démissionné et ont été remplacés. Et on sent des craquements dans le système, qui se reflètent jusque dans la presse officielle, comme Al-Ahram (ainsi, la Une du journal, jusque-là réservée aux activités du président,titre le 8 février sur le fait que les organisations qui ont commencé à manifester le 25 janvier tentent de créer un rassemblement politique).
La libération de Wael Ghonim, chef du marketing de Google au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et l’un des instigateurs de la manifestation du 25 janvier, confirme les atermoiements du pouvoir (Issandr El Amrani, « Wael Ghonim relaunches the revolution », The Arabist, 8 février).
Mais, pour l’essentiel, s’il est ébranlé, le régime policier reste en place. La disparition des forces policières ne doit pas faire illusion. Le témoignage d’un journaliste du New York Times sur son arrestation et sur ce qu’il a vu dans des prisons secrètes (des centaines de prisonniers politiques, des gens battus et torturés, etc.) le prouve (Souad Mekhennet et Nicholas Kulish, « 2 Detained Reporters Saw Police’s Methods », 6 février).
En deuxième lieu, l’armée. Son haut-commandement est profondément lié à Moubarak, lui-même un militaire (le pouvoir, depuis 1952, est contrôlé par l’armée). Elle est aussi, ne l’oublions pas, une force économique, dirigeant non seulement l’industrie militaire, mais aussi des industries civiles. Elle assure à une partie de ses membres, notamment aux officiers supérieurs, des revenus substantiels. Elle a refusé de participer à la répression, mais elle n’est pas du côté des manifestants. Elle cherche aujourd’hui, comme Moubarak, à mettre un terme au mouvement et à assurer une transition « tranquille » qui équivaut à maintenir le même régime sans Moubarak. L’armée est sans doute divisée (et elle rechigne aussi à intervenir pour ne pas se diviser davantage), elle n’est pas à l’abri des courants qui irriguent la société égyptienne, mais pour l’instant, elle a réussi à maintenir son unité et vise la stabilité.
Dans cette situation ouverte, alors que la victoire des forces démocratiques n’est pas assurée, loin de là, nombre d’intellectuels et de politiques français et étrangers s’inquiètent des menaces qui pèseraient sur l’avenir de l’Egypte et pas sur le maintien de la dictature (lire Pascal Boniface, « Adler, BHL et Finkielkraut anxieux face à la perspective d’une Egypte démocratique », 7 février) ! Pour ceux-là, qui ont rarement protesté contre la répression en Egypte ou en Tunisie (des milliers de personnes arrêtées, torturées, condamnées), qui sont bien silencieux sur le Maroc, le danger ne vient pas du maintien du régime, mais des Frères musulmans.
Cette manière de décider pour les autres peuples est caractéristique d’une vision coloniale, d’une vision de grande puissance. Personne ne s’étonne que le président Obama affirme qu’il faut que Moubarak s’en aille, qu’il s’en aille maintenant (« now ! »). Personne ne s’étonne que, après avoir soutenu pendant des décennies le dictateur, les pays occidentaux expliquent qu’il est temps de changer. Il est d’ailleurs paradoxal que Moubarak utilise ces ingérences pour présenter l’opposition comme pro-américaine, voire pro-israélienne.
Tentons une comparaison osée. Imaginons que lors de l’élection présidentielle américaine de 2000, durant laquelle le résultat a été incertain et la ratification de la victoire de George W. Bush problématique, un dirigeant chinois, russe, ou égyptien, se soit rendu aux Etats-Unis pour expliquer au Sénat ce qu’il fallait faire…
En attendant, les manifestations ont repris en Egypte et l’opposition espère regrouper encore une fois un million de personnes. Avec toujours la même revendication : le départ immédiat de Moubarak…
Source : « Le Monde diplomatique » Le 08-02-2011
Lien :http://blog.mondediplo.net/2011-02-08-En-Egypte-rien-n-est-joue