Liberté et Equité: Lettre de Khaled Layouni, prisonnier d’opinion, actuellement à la prison de Saouaf Slim Bagga: Lettre d’Andalousie (3) Leaders: L’appel des 65 au Président Ben Ali pour un nouveau mandat présidentiel à l’horizon 2014 Tunisvision: Slim Baccouche sera la première victime de « l’affaire Mohsen Cherif » Tunisvision: La vérité sur l’affaire Mohsen Cherif et Slim Baccouche Nawaat:Tunisie : Des internautes en T-shirts blancs interdits de flash mob contre la censure PANA: Tunisie: Les trois religions monothéistes en conclave à la Goulette Jordan Times : Untenable situation
Le courrier des opprimés Lettre de Khaled Layouni, prisonnier d’opinion, actuellement à la prison de Saouaf
Cinq ans déjà et pas un jour en prison qui ne soit marqué par un événement terrible ou une situation douloureuse. Et si j’ai toujours été optimiste, la violence inouïe de ceux qui prennent en charge l’administration des prisons ainsi que les violations permanentes des droits et de la dignité de l’homme me font perdre espoir ; je désespère de trouver du bon chez eux. La dernière fois que j’ai dû subir leur violence et leur inhumanité, ça a été à l’initiative du directeur de la prison de Saouaf qui m’a lui-même torturé d’une façon odieuse et inimaginable et pourtant rien ne m’étonnait venant d’eux tant ils sont réputés pour la sauvagerie, le mépris et l’humiliation des prisonniers. Il m’a suspendu à la fenêtre en fer, aidé en cela par ses agents qui m’ont tordu les bras dans le dos et m’ont attaché les mains en haut de la fenêtre. Entre le barreau où était attachée la main gauche et celui où était attachée la main droite, il y avait environ quatre vingt centimètres. Ma main était complètement tordue et les liens me serraient tellement fort les poignets que le sang ne circulait plus. Ils se sont ingéniés à me torturer par les méthodes les plus odieuses et insoutenables ne serait-ce que pendant une minute. Comment ai-je pu pendant de longues heures, du matin au soir, endurer cette souffrance insupportable ? Que pouvait être le pêché commis pour qu’il soit châtié ainsi ? La raison en est que j’ai demandé à être dans une cellule où il n’y ait pas de fumeurs car celle où l’on m’a mis, dès l’entrée, vous êtes dans un nuage blanc de fumée de cigarettes qui flotte dans la cellule et vous avez vite un mal de tête et la nausée. Je demande au gouvernement qui appelle à lutte contre le tabagisme et a promulgué des lois interdisant de fumer dans les lieux publics : les prisons ne sont-elles pas des lieux publics où vivent des êtres humains exposés au danger ? Le danger du tabagisme passif n’y est-il pas plus grave que dans n’importe quel autre endroit ? Ce sont dans ces lieux que nous vivons en permanence. Cette cellule n’a pas d’aération. Les prisonniers ont insisté pour que l’aspiration y soit réparée mais […] l’administration n’en a eu cure et n’a pas agréé les demandes. Quand j’ai voulu préserver ma santé du danger du tabagisme passif dans une cellule de cinq mètres sur douze où il y a quatre vingt personnes qui fument en permanence que j’ai protesté et exigé d’être dans une cellule sans fumée, j’ai été soumis aux plus odieux procédés de torture. La prison de Saouaf a remplacé la punition du cachot par celle de la suspension illégale. Il y en a qui sont restés suspendus à la fenêtre du matin jusqu’à la fin de la nuit. Moi qui y ai passé presque six heures, je suis resté alité trois jours, alors qu’en est-il de celui qui y reste quinze heures ? Organisation Liberté et Equité (traduction ni revue ni corrigée par l’auteur de la version en arabe, LT)
Lettre d’Andalousie (3)
Par Slim BAGGA LEURS TRUCAGES…ET MON EXTASE On m’a rapporté encore une fois cette semaine que des photos de ma famille, truquées bien sûr, ont été publiées sur Google, Dailymotion et Youtube. Y compris celles et ceux qui sont à mille lieues d’un quelconque engagement politique ou de la moindre activité associative militante. Or, je sais d’expérience que de tels actes abjects ne peuvent être commis que sur l’ordre d’un policier issu des bas fonds de la société tunisienne. Je sais d’expérience que de pareilles impostures ne peuvent émaner que de l’imagination féconde d’une “Pompagaddour” au parcours peu reluisant quoiqu’on fasse pour en vernir la façade bien plus que délabrée… Je sais aussi, et je l’ai assez et tant de fois dit et répété, que s’il y a une seule chose à opposer au mensonge, c’est bel et bien la vérité. Ainsi, le seul fait de combattre politiquement ce régime non seulement corrompu mais aussi infecte fait de nos épouses, de nos mères et de nos soeurs des femmes aux moeurs légères, de nos filles des dévergondées dès le berceau et de nous-mêmes des homosexuels…Convaincant! Cette attitude mesquine, devenue à mes yeux par trop amusante, mais qui a lassé le plus grand nombre, m’offre une opportunité de taille: chaque fois que l’on s’en prendra à un membre de ma famille ou à moi-même, je publierai une croustillante gourmandise en avant-première d’un ouvrage à paraître. Tout à fait authentique, cela va de soi… Nous sommes donc en1990-1991, Leila “Pompagaddour”-Trabelsi devient trop présente dans la vie de Ben Ali. Son couple avec Naima Kefi bat de l’aile. Slim Chiboub, le gendre fidèle, et Kamel Eltaief, l’ami indéfectible interviennent et tentent de convaincre Zinochet d’éloigner cette intrigante venue d’on ne sait où. Il y va de son interêt et de son image en Tunisie et ailleurs. L’éperdu amoureux céda, et l’on mit même sur pied un scénario pour la neutraliser à jamais. On aménagea un appartement pour elle et Nesrine, aujourd’hui épouse Materi (5 ans à l’époque), et l’on envisagea de lui tendre un piège pour la prendre en “flagrant délit” avec un homme engagé pour l’occasion et pour la mission. Du pur Ben Ali!!! Mème la petite Nesrine allait lui être confisquée,,,à jamais au nom de la légèreté du comportement maternel!!! A deux jours du passage à la réalisation de ce scénario-complot salvateur, Ben Ali, ce coeur si tendre, renonça. Et…comble de la félonie, il racontera tout à sa dulcinée, dans les moindres details. On comprend tous un peu mieux à present la hargne de la “Pompagaddour” contre Slim Chiboub et Kamel Eltaief! Et leur chute…sans que Ben Ali ne lève le petit doigt. Moralité: Au dela du fait que cette paire présidentielle va à merveille l’un à l’autre comme deux gants; 1/ Comment croire un homme qui a comploté y compris contre la femme qu’il dit aimer avant de l’épouser? 2/ Comment un Parti, un gouvernement, une frange du peuple tunisien peuvent-ils faire confiance à un homme qui a trahi et son gendre et son meilleur ami qui étaient venus à sa rescousse pour peut-être éviter le drame que tout le pays vit actuellement? 3/ Jusqu’où peut aller l’ingratitude chez cet homme que le monde entier semble nous envier? SALE ETE POUR LES SERVICES DE RENSEIGNEMENTS Les Services tunisiens de renseignements, principalement à Paris, sont sur les dents. Leurs vacances auprès de leurs familles ont vu leur durée réduite et les chefs d’antennes à l’ambassade et dans les consulats ont pour ordre de mobiliser leurs troupes pour être à l’affût de la moindre information concernant la parution qu’ils pensent imminente d’un livre sur les pratiques du régime, et notamment sur les frasques de la famille régnante que l’on appellera dès aujourd’hui « ZABA NOSTRA ». L’on se rappelle que la parution de « La Régente de Carthage », de Nicolas Beau et Catherine Graciet, aux Editions de La Découverte, à l’automne dernier, avait provoqué un tel séisme au Palais que Leila « De Pompagaddour » ne s’en est toujours pas remise. Pour tenter de prévoir et d’user de pressions, encore une fois, sur la France, le régime prend ainsi les devants et espère collecter le maximum d’informations… Y parviendra-t-il ? Il est fort à parier que non. Car, habitués aux élégantes manières du régime de Ben Ali et de sa police sur les sols étrangers, les auteurs ont pris toutes les précautions nécessaires pour verrouiller et protéger leur travail. Et comme je suis en vacances et de bonne humeur, je laisserai filtrer une seconde information après celle de la confirmation. En effet, il y aurait selon mes informations deux ouvrages à paraître et non pas un seul. Donc, policiers, vous voilà orientés. Alors au boulot ! MAITRE MOHAMED NOURI : LE PRIX DE L’ENGAGEMENT POUR LA LIBERTE Les Tunisiens, et les lecteurs de Tunisnews, ont été habitués à visiter la rubrique quotidienne et bilingue de Mohamed Nouri. Je veux parler de l’avocat qui anime « Hourrya et Inçaf » (Liberté et Equité), et pas l’autre, l’homme d’affaires qui trouve quelque vertu dans la finance islamique conception Sakhr Materi. Bref, tous les jours, 365 jours par an, Maître Mohamed Nouri nous livre des informations sur les opprimés du régime de Ben Ali, sur les dernières interpellations, les grévistes de la faim en danger de mort…les sans voix et sans défense, ceux dont la Ligue de défense de ses victimes choisies et triées sur le volet n’a guère le temps de se pencher sur leurs cas. Cette défense des opprimés anonymes vaut à Me Nouri à son tour un harcèlement et une tentative de mise à genoux sur instructions du tyranneau de Carthage. Contrôle fiscal, confiscation et vente de sa voiture le printemps dernier, accaparation de son terrain de 16 ha à Mornag, procès contre son fils militant Mourad Nouri… Mais la vindicte chez ce gang qui nous gouverne ne s’arrête pas là : voilà que depuis le 20 juillet, les 20 ha de terrains dont il est propriétaire dans la ville de Soliman (30 Km au sud de Tunis) sont le nouveau butin en ligne de mire. Le déploiement policier autour du domaine est si impressionnant qu’on a peine à imaginer ce qui le justifie. C’est que le gouverneur de Nabeul, aussi zélé que la police de la région, sont engagés, sur ordre venu d’en haut, à filtrer les visites des maîtres des lieux qui ne peuvent désormais franchir la clôture qu’avec autorisation et après fouilles… Personne n’est dupe : comme dans l’affaire de Mohamed Bouebdelli dont on a cyniquement et illégalement usurpé les biens à savoir le Lycée Louis Pasteur et l’Université Libre de Tunis, ZABA NOSTRA envisage coûte que coûte de mettre la main sur la propriété de Maître Mohamed Nouri dans un silence assourdissant de la presse et des défenseurs professionnels de la Ligue des droits de l’homme… AFFAIRE MOHSEN CHERIF : A QUI LA FAUTE ? C’est une tempête dans un verre d’eau. C’est aussi une énorme diversion orchestrée par le pouvoir désinformateur et simulateur, trop au fait de la fibre arabe en Tunisie, et tout particulièrement ce qui touche à la cause palestinienne. Ordonner de jeter le pavé Mohsen Cherif dans une mare agitée laisse libre cours à la mafia d’entreprendre en toute sérénité ses plans diaboliques de censure d’internet, de verrouillage des libertés et d’exécution quotidien de son arbitraire. Car, à y regarder de plus près, qui est Mohsen Cherif ? Que représente-t-il ? Surtout, qui représente-t-il ? La faute, voire le crime contre la cause palestinienne ne se situe-t-il pas plutôt au plus haut sommet de la pyramide du pouvoir ? Qui a normalisé avec Israël en flagrante violation des Résolutions de la Ligue arabe ? N’était-ce pas Ben Ali ? Qui commerce à ce jour avec ce pays ? N’est-ce pas Ben Ali ? Qui a invité le boucher Sharon à l’occasion de la tenue du Sommet international sur la société de l’Information (SMSI) en 2005 ? N’est-ce pas Ben Ali ? Qui effectue des tours de danse à l’occasion de cérémonies de la communauté tunisienne d’origine juive à Israël même ? N’est-ce pas Abderrahim Zouari, ministre de Ben Ali et son envoyé spécial ? Qui organise les voyages, sans visa de séjour, Tel Aviv-Tunis aux Israéliens ? N’est-ce pas Belhassen Trabelsi, beau-frère de Ben Ali, par l’intermédiaire de sa compagnie Kartago ? La malheureuse phrase prononcée par cet artiste de pacotille est sans nul doute déplorable, mais n’oublions jamais que le mal et l’origine du mal ; le traître à la cause palestinienne et le rénégat sont au plus haut sommet de l’Etat. C’est là qu’il faut porter les coups, aiguiser son arme et faire preuve d’intransigeance. Je trouve parfois révoltant que l’on regarde avec une indifférence qui frise la trahison ce qui se passe quotidiennement sous nos yeux, du fait de la mafia qui aligne un peuple pour applaudir à la coréenne les pires méfaits, et que l’on joue aux vierges effarouchées lorsqu’un artiste sans envergure commet une bourde aussi lourde soit-elle… Slim BAGGA
L’appel des 65 au Président Ben Ali pour un nouveau mandat présidentiel à l’horizon 2014
Soixante-cinq personnalités tunisiennes de premier plan dans différents domaines ont adjuré le Président Ben Ali de se représenter pour un nouveau mandat présidentiel 2014-2019. Dans un appel publié dimanche par le quotidien Ech-Chourouk, ils écrivent : « Nous nous permettons en tant que patriotes, au-delà des classifications politiques et idéologiques, d’appeler le dépositaire de la confiance en toute sincérité, à parachever ce qu’il a accompli, la marche, en dépit de l’immensité de ses acquis, demande encore la vision et le leadership de celui qui a fait montre de ses compétences à réaliser et changer. » «La Tunisie, poursuivent-il, a encore besoin de vous, de vos visions perspicaces pour la gestion de ses affaires et la conduite de son avenir. C’est pourquoi, nous vous adjurons de vous porter candidat à un nouveau mandat présidentiel à l’horizon 2014. Par cet appel, nous disons oui à la stabilité et à la continuité qui sont à la base de toute action politique réussie. Nous disons oui aussi à davantage de développement, oui à la paix sociale, à l’équilibre de la société, oui à la dignité et à la souveraineté nationale.» Les signataires concluent leur appel en écrivant: «Toutes les profondes mutations autour de nous et celles à venir soulignent l’indispensable recours pour la Tunisie à un commandement de la taille de celle du Président Zine el Abidine Ben Ali, avec tout son poids et toute sa sagesse. Nous sommes conscients que l’ultime décision demeure la vôtre, mais ce à quoi nous aspirons à travers notre initiative, c’est de nous accorder l’exercice de notre droit à la poursuite de l’espoir et de la confiance dans l’avenir de la Tunisie et celui de son peuple ce qui ne saurait s’accomplir sans la poursuite de votre leadership et de votre action afin de consolider davantage la stabilité, le progrès et la prospérité.» Les signatiares Oussama Mellouli, champion olympique Habib Boujnah, médecin Habib Hamza, médecin Chedli Klibi, Taher Belkhoja Taher Kammoun, avocet Mouldi Amamou, médecin Amel Ouertani, médecin Emna Attallah Soula, journaliste Amina Fakhet, cantatrice Boubaker Zakhama, médecin Jalel Daghfous, médecin Habiba Chaabouni, médecin Hassen Gharbi, médecin Hosni Jammali, homme d’affaires établi à l’étranger Hakim Hmila, homme d’affaires Hammadi Bousbii, homme d’affaires Hammadi Bouabid, cinéaste Hammadi Bouabid, universitaire Hamdy Meddeb, homme d’affaires Hammouda Ben Ammar, homme d’affaires Khedija Mbazaia Khemaies Khayati, journaliste Mohamed Lawcet Ayari, chercheur et universitaire Rachid Sfar Rachid Mechmech, médecin Ridha Merzougui, homme d’affaires Sami Fehri, producteur TV Sonia Mbarek, cantatrice Sihem Belkoja, artiste Sabeur Rebai, artiste Tarek Ben Ammar, cinéaste Tarek Mami, journaliste en France Abdelhamid Riahi, journaliste Abderrahmane Kraiem, juriste Abdelkader Hamrouni, homme d’affaires Abdallah Ahmadi, professeur d’Université Abdellatif Ben Ammar, cinéaste Abdelmejid Dabboussi, journaliste en France Abdelwaheb El Behi, juriste Abdelwaheb Ben Ayed, homme d’affaires Azzeddine Al madani, écrivain Aziz Milad, homme d’affaires Ali Belhani, médecin Fethi Mouldi, avocat Férid Allani, homme d’affaires établi à l’étranger Kamel Ben Younes, journaliste Lazhar Sta, homme d’affaires Lotfi Bouchnak, artiste Lotfi Abdennadher, homme d’affaires Latifa Arfaoui, cantatrice Mohamed Driss, homme de théâtre Mohamed Gammoudi, champion olympique Mohamed Chebil, médecin Mohamed Moncef Barouni, avocat Mohamed Moada Mustapha Besbes, professeur, chercheur, membre de l’académie des Sciences Moufida Tlatli, cinéaste Moncef Ben Abid, médecin Moncef Mezabi, homme d’affaires Nabiha Karaouli, cantatrice Noureddine Boutar, journaliste Hachemi Louzir, médecin Hichem Rostem, artiste Hend Sabri, cantatrice. A ces premiers signataires classés par ordre alphabétique en langue arabe, se joint Taoufik Habaieb qui adhère à cet appel.
Festival de Carthage : le spectacle de Slim Baccouche annulé
Slim Baccouche sera la première victime de « l’affaire Mohsen Cherif »
La nouvelle vient de tomber : le spectacle « Nouranièt 2010 » de Slim Baccouche, prévu pour le 9 août, a été annulé. Dans un communiqué officiel, la direction du Festival International de Carthage dit avoir décidé de cette annulation, après avoir reçu une demande de Slim Baccouche. Présentée le 7 août, selon le communiqué, cette lettre indiquait que l’artiste ne s’estimait pas prêt à assurer cette soirée.
La direction souligne également que les personnes qui souhaiteraient être remboursées pour leurs billets sont invitées à se rendre à un des points de vente des billets du festival.
Après la conférence de presse qui était censée le présenter, c’est au tour du spectacle « Nouranièt 2010 » lui-même d’être annulé. Décidément, la polémique causée par ce que nous avons convenu d’appeler « l’affaire Mohsen Cherif » n’a rien d’un pétard mouillé, et les artistes mis en cause n’ont pas fini d’en assumer les conséquences. Espérons que les bonnes conclusions seront tirées à partir de cet « incident »…
(Source: Tunisvision.net le 8 aout 2010)
Source: http://www.tunivisions.net/festival-de-carthage-le-spectacle-de-slim-baccouche-annule,837.html
La vérité sur l’affaire Mohsen Cherif et Slim Baccouche
Nous en avions parlé dans un précédent article : l’affaire Mohsen Cherif, dans laquelle Slim Baccouche et Noureddine Kahlaoui ont été impliqués (quoique à moindre envergure) a pris des proportions grotesques. Aujourd’hui, on en parle sur bon nombre de médias internationaux, le syndicat tunisien des professions musicales s’en est mêlé, ainsi que l’UGTT, l’ordre des avocats tunisiens, et le syndicat des écrivains tunisiens. Les voix les plus « modérées » appellent au boycott de ces artistes, et certaines parmi les plus radicales à les poursuivre en justice, voire à leur infliger la peine capitale (!). Avant de prendre position à votre tour, nous vous invitons à respirer un bon coup, et à remettre les choses dans leur contexte. 40,000 fans en deux jours, rien que ça, sur la page créée par les internautes tunisiens et appelant à « déchoir Mohsen Cherif de la nationalité tunisienne » : voici ce qu’on peut appeler un beau record de « mobilisation populaire ». Parallèlement, l’information a été relayée par plusieurs médias, et nous avons eu droit à un spectacle ahurissant. Entre Le Quotidien qui parle des « chansons pro-sionistes » que Mohsen aurait chantées, et Al Jazeera qui incite presque à le faire condamner pour trahison, on en a vu de toutes les couleurs. Mais quelqu’un s’est-il interrogé sur le pourquoi du comment ? Il faut savoir que la soirée qui a été animée par Slim Baccouche s’est déroulée à Djerba, et que l’artiste n’a fait que reprendre une ode à El Ghriba, lieu saint pour les juifs. Il n’y a aucune raison de s’acharner contre lui, à moins de le faire également contre tous ceux qui chantent ou écoutent Bob Marley, et ses louanges à la gloire de Jah (dieu présumé de la culture Rastafari). Les tunisiens sont assez mûrs aujourd’hui pour faire la différence entre juif et sioniste, et entre un lieu sacré en Tunisie, comme El Ghriba, et un état criminel, raciste et colonisateur, à l’image d’Israël. Maintenant, parlons-en, du geste de Mohsen Cherif. Si on regarde la vidéo de plus près, on remarque qu’un homme s’est approché du chanteur, pour lui souffler quelque chose dans l’oreille. N’ayant pas obtenu une oreille attentive, il est parti, agacé, et une autre s’est à son tour approché pour solliciter Mohsen. Et là, il faut bien écouter pour ne pas entendre ce qu’on a envie d’entendre : des voix apprennent à Mohsen ce qu’il doit dire, pour le voir ensuite se lancer au micro : « Yahya, Vivi, yahya, Vivi… » Après son premier « Yahya Bibi Natanyaw zeda », incertain. Entre « Bibi » et « Vivi », entre « Netanyahu » et « Natanyaw », il y a une nuance. Comme il l’a déjà dit sur Facebook, Mohsen Cherif a juste été crédule pendant quelques secondes, et n’a pas eu la présence d’esprit de réfléchir au lieu de faire le perroquet au service de ses hôtes, sans rien filtrer. « C’était dans un contexte festif, je ne connais pas Netanyahu, je l’ai dit juste pour mettre un peu d’ambiance, il ne faut pas tout prendre au sérieux !» se défendait-il. Aussi difficile à croire que ça peut sembler, il s’agit toutefois de la vérité. Mohsen Cherif n’est pas un pro Israélien, mais simplement un clown de spectacle qui dirait tout sans réfléchir, du moment que ça plaira à la foule. En témoigne le geste fait par le luthiste assis derrière lui à environ 40 secondes depuis le début de la séquence, qu’il a également pris avec humour… Les maîtres des lieux lui auraient probablement demandé de souhaiter longue vie à Picsou, ils auraient eu droit à un «Ya7ya Picsou zeda », ce ne sera pas de trop pour le cachet qu’ils ont payé. Par contre, le souci est là partir du moment où nos sources ont révélé qu’il s’agissait effectivement d’une soirée animée à Eilat, en Israël, tout comme la soirée dont Noureddine Kahlaoui fit partie. Il est quand même désolant de voir des artistes tunisiens accepter de chanter sur une terre colonisée, et… Doit-on aujourd’hui recenser les abus d’Israël et ses multiples crimes contre le peuple palestinien ? Il suffit d’apprendre que ceci a suffi à des artistes mondialement connus comme Carlos Santana, Souad Massi, Gorillaz les Pixies pour refuser de chanter en Israël. La question qui se pose aujourd’hui n’est pas celle du châtiment qu’il faudrait infliger à Mohsen Cherif pour son geste, mais de tous les « artistes » tunisiens qui se permettent d’assurer les festivités des colons israéliens, qui les incitent à crier à la victoire des commandants de leurs bouchers, responsables de tous leurs crimes, et qui leur livrent ce monceau de terre perdue dans une marre de sang. Ce sont tous ces fous des rois tyrans sionistes qu’il faut ramener à la raison, en leur rappelant qu’un minimum de conscience et de dignité est de mise, pour séparer l’art de la prostitution. Espérons que les autorités habilitées prennent les mesures nécessaires ! (Source: Tunisvision.net Date non signalee!) Source: http://www.tunivisions.net/la-verite-sur-l-affaire-mohsen-cherif-et-slim-baccouche,824.html
Par Malek*
Une tentative de Flash mob à Sidi Bou Said a été avortée mercredi 4 août par le déploiement d’un nombre conséquent de forces de l’ordre en uniforme et en civil.
Une quinzaine de personne a tenté de se rendre à Sidi Bou Said habillés en blanc, tenant un bouquet de jasmin [machmoum] à la main pour effectuer une flash mob en signe de protestation contre la censure qui frappe l’Internet tunisien.
La blogueuse Lina Ben Mheni, présente sur les lieux explique la démarche dans son blog :
“Soucieux de la loi , soucieux de la sécurité , et de l’ordre , les internautes tunisiens ont décidé d’organiser une flashmob contre la censure . L’action consistait à s’habiller en blanc , tenir un “machmoum”et observer une minute de silence tous les participants rassemblés au même endroit.”
Malgré le peu d’informations divulguées publiquement à-propos de la manifestation, les forces de l’ordre étaient, selon plusieurs participants, bien informées du lieu et de l’heure du rendez-vous. Le blogueur Tarek Kahlaoui, a du renoncer à se déplacer en découvrant la surveillance policière soudaine en face de chez lui.
“Ce mercredi ils ont mis une surveillance policière devant chez moi. Ils m’ont fait la totale : des policiers en moto et d’autres en voiture, tous accrochés à leurs téléphones. J’ai finalement du renoncer à y aller pour ne pas compromettre le lieu du rendez-vous. Plus tard j’ai compris que c’était plus compliqué : ils avaient déjà toutes les informations.”
Les policiers étaient présents en nombre à la sortie de la gare de Sidi Bou Said et connaissaient même le nom de certains des participants.
“Arrivés à la station tout semblait normal, écrit Lina sur son blog . […] Nous nous sommes dirigé vers notre destination. A 50 m , j’ai entendu quelqu’un crier mon nom et celui de l’un de mes amis . Et je me suis retrouvée face à face avec l’un des policiers en civil à qui j’ai déjà eu affaire le 21 Mai 2010 la veille de Nhar 3la 3ammar 1 alors que mes deux co-signataires de l ‘annonce du rassemblement contre la censure étaient en état d’arrestation”.
Toutes les personnes repérées sur le lieu de la flash mob étaient sommées de rentrer chez elles et escortées sur le chemin du retour, comme nous l’a déclaré un des participants :
“On a été interceptés par des policiers en civil, empêchés d’accéder à la vieille ville même pour prendre un café, escortés jusqu’à l’arrêt du TGM de Sidi Bou Said, tenus en compagnie tout au long du trajet, et accueillis à la descente du train à Tunis. […] Les policiers en civil ont noté nos noms et les numéros de nos cartes d’identité. Ils étaient discrets, mais fermes. […] Ils nous ont bien fait comprendre que si jamais on ne coopérait pas, ils passeraient aux méthodes musclées”.
Toutes les personnes ainsi refoulées de Sidi Bou Said ont été escortées dans le train et accueillies par d’autres forces de l’ordre qui ont organisé la dispersion des participants en leur interdisant d’emprunter l’avenue Habib Bourguiba.
En recoupant les témoignages des participants, on peut estimer à une trentaine le nombre des policiers déployés pour étouffer cette flash mob qui rappelons-le consiste à mettre un T-shirt blanc et à tenir un machmoum à la main en signe de protestation !
Encore une preuve flagrante – encore une – de l’absence totale d’espace pour aucune forme de protestation, aussi pacifique et inoffensive soit elle, qui pourrait mettre en cause les piliers du système sécuritaire en place.
Par ailleurs, cette tentative à peut être été déjouée parce que certains des participants étaient déjà connus pour leur activisme sur le net, et étaient par conséquent facilement repérables. Mais l’originalité de l’opération “Flash mob contre la censure” réside dans l’absence de consignes sur les lieux et les scénarios à adopter. La page Nhar 3la 3ammar compte plus de 20 000 membres et les prochaines tentatives plus anonymes et plus discrètes pourraient donner du fil à retordre aux forces de l’ordre…
*Malek
Blogueur tunisien [ Stranger ], apprenti reporter citoyen, j’exerce ma citoyenneté sur l’Internet libre tunisien en attendant de le faire pleinement dans une Tunisie libre et crois profondément que ” le prix qu’il faut payer pour la liberté diminue à mesure qu’augmente la demande “.
(Source: Naaat.org le 6 aout 2010)
Tunisie: Les trois religions monothéistes en conclave à la Goulette
La Goulette – Pana 08/08/2010 La Goulette, Tunisie – Longtemps symbole de cohabitation pacifique entre communautés musulmane, chrétienne et juive, la ville de la Goulette, une cité balnéaire située à 10 km au nord de Tunis, abrite depuis vendredi et ce jusqu’à dimanche, une manifestation regroupant les représentants des trois religions monothéistes. Lors d’une conférence organisée par la mairie de la Goulette, Sonia Fellous, chercheuse au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS), a relevé ‘le retour massif’ des juifs d’origine tunisienne, pour faire non seulement du tourisme ou à l’occasion de pèlerinages, mais aussi ‘par nostalgie’. Elle a lancé un appel pour entretenir ‘le cordon ombilical’ qui lie les juifs de Tunisie à leur pays natal grâce à l’aménagement des lieux de culte. Pour le Pr Hassine Fantar, titulaire de la ‘chaire Ben Ali pour le dialogue des civilisations et des religions’, la rencontre inter-religieuse de la Goulette dégage un ‘message du vivre ensemble dans la paix, la sécurité et la solidarité, comme cela a toujours été le cas dans cette ville’. ‘Pour ce faire, il faut d’abord nous accepter les uns les autres quelles que soient nos convictions’, a-t-il plaidé. ‘On a le droit d’être différent, d’avoir sa propre foi, mais on a aussi le devoir de vivre avec l’autre et de le respecter, une cohabitation source de richesse culturelle et spirituelle’, a, de son côté, martelé l’archevêque de Tunis, Mgr Maroun Laham. ‘D’autant, développe-t-il, qu’aujourd’hu,i nous vivons dans un monde pluraliste à tous les niveaux. Il n’y a plus désormais de monde chrétien, de monde juif ou de monde musulman. Il y a des chrétiens, des juifs et des musulmans appelés à vivre ensemble’. La manifestation doit être clôturée dimanche par la reprise de la procession de la Madone di Trapani qui sortira de l’église de la Goulette et fera le tour de la ville, une tradition interrompue depuis près de 30 ans. D’habitude, la sortie de la Madone a lieu le 15 août, mais cette année elle a été avancée d’une semaine en raison de l’avènement du mois de Ramadan, prévu le 10 ou le 11 du mois selon le croissant lunaire, et ce avec l’assentiment ‘exceptionnel’ du Vatican, selon l’archevêque de Tunis. Il a remis en la circonstance, ‘une médaille papale’ au maire de la Goulette, Mohamed Imed Trabelsi, en hommage à son initiative. Pour sa part, le grand rabbin de Tunisie, Haïm Bitan, a fait un don en espèces à l’association de sauvegarde et de rénovation de la Goulette pour aider à la restauration des lieux de culte. Malgré la réduction notable de ses populations chrétienne et juive, la ville aux nombreux monuments dont le Fort construit par Charles Quint au XVème siècle pour protéger la cité contre les envahisseurs, a gardé son cachet cosmopolite. C’est l’une des rares villes dans le monde arabo-musulman où se côtoient mosquées, synagogues et une église majestueuse. Réputée aussi pour sa gastronomie, elle propose à ses visiteurs un restaurant de tradition juive ‘kasher’ et abrite deux maisons de retraite, l’une juive, l’autre chrétienne.
By Musa Keilani There is no sure-shot solution to threats against the national security of any country because many known and unknown elements are at play. As of now, we do not know who was behind last week’s rocket attack that killed one Jordanian and injured four others in Aqaba. Initial reports said several explosions of rockets were heard in Eilat, but it appears that the Israeli resort was not the target of the attacks. From the very outset, Jordan said the rocket that hit Aqaba had come from the Sinai, but Egyptian officials denied it, citing “technical” impossibilities for militants to mount such attacks from the heavily patrolled area. Two days later, an Egyptian security official confirmed having found remains of a rocket in Taba and implicitly confirmed Jordan’s assertion. For all we know in the public domain is that up to five or even six rockets were fired at Aqaba and some of them fell into the sea. Some reports in the Israeli media suggested that projectiles were also fired at the headquarters of the US-led observer force monitoring the Egyptian-Israeli border under the terms cited in the 1979 Camp David agreement. The Egyptian government has not made any comment on the rocket attacks, leaving it to an “unidentified security official” to make any clarification. Notwithstanding the declaration by the “security official” that Egypt would not allow its territory to be used by militants, we need better regional co-ordination in order to pre-empt threats against us. Indeed, there could be behind-the-scene co-ordination between Egyptian and Jordanian security forces, but the Jordanian public needs to know about the possibilities of any future attacks emanating from Egyptian territory. Jordan was among the first victims of the remnants of the so-called Arab Afghans who fought against the Soviet occupation of Afghanistan that ended in the late 1980s and who re-cloned as the Al Qaeda group. Jordan was familiar with the name Al Qaeda much before the rest of the world ever heard of the existence of such a group. The Kingdom was the target for a consistent campaign of bombings and attempted attacks, which were thwarted thanks to our vigilant security forces. We retain the painful memories of the November 2005 bombings at three Amman hotels that killed more than 60 people and wounded scores for which Al Qaeda claimed responsibility. The November 9 attacks were indeed Jordan’s 9/11. We also remember that in April this year two rockets struck in and near Aqaba. Five years earlier, three Katyusha rockets were fired in Aqaba, missing two American warships docked in the port, but killing a Jordanian soldier. Jordan was and, it now appears, remains in the gunsights of militants if only because it follows a principled policy of moderation and belief in dialogue as the only means to settle the Arab-Israeli conflict, at the core of which is the Palestinian problem. Effectively, Israel’s continued occupation of Palestinian territories and refusal to accept a fair and just peace agreement with the Palestinians are behind the inception of the first terror groups that target all Arab capitals including Jordan. However, that does not mean that the country will remain passive to threats against its national security. Jordan hunted down Abu Mussab Zarqawi and will do the same to whoever is behind the targeted campaign against the country. We are sure our security forces will come up with clues to pinpoint the assailants and we do expect and hope for close Egyptian co-ordination in this context. In the meantime, notice has to be served on Israel that its aggressive policies and hawkish approach to the Palestinian problem are destabilising the region. It is not something new, but Jordan can no longer tolerate the situation. Israel must be told that it should not take for granted that the 1994 peace treaty with Jordan means that the Kingdom went out of the equation. We Jordanians are paying the price for the repercussions of Israel’s actions, and we are not willing to let the situation continue.
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