7 janvier 2012

 

TUNISNEWS
11 ème année, N°4209 du 07.01.2012
archives : www.tunisnews.net

 
 


Amnesty International : Tunisie. Présentation du rapport sur une année de rébellion

Parti “Tunisie Verte”: Les jeunes et la population de Gafsa s’insurgent contre les ministres du gouvernement Ennahda

Association des Tunisiens en France: Communiqué

Noureddine Chatti: DECES de la veuve du grand peintre Aly Ben Salem

Liberation: Tunisie: à Gafsa, « les attentes sont énormes et les nerfs à vif »

Slate Afrique: Immolations en Tunisie, pourquoi ça continue?

Gnet: Alain Juppé : « La Tunisie aura à relever des défis considérables »

WMC: Ministère de l’intérieur: « Les agents ont agi de leur propre chef et n’ont pas reçu l’ordre d’intervenir »

Business News: Pièces archéologiques : quatre ans de prison pour l’ancien maire de Tunis

Tunisian Way: Nomination Gouvernementale : Suite Et Fin Le Nouveau Kamel Letaif Enfin Dévoilé

Atlas Info: Les petits affronts du président tunisien au pouvoir algérien

Le Monde.fr: L’université de la Manouba, enjeu d’une lutte entre gauche et salafistes tunisiens

Libnanews: Ennahdha et la crise syrienne -Double langage ou double emploi ?

Investir en Tunisie: Tunisie-Médias : Om Zied dénonce la «victimite» d’Ennahdha

The independent: Robert Fisk: The rotten state of Egypt is too powerless and corrupt to act


AMNESTY INTERNATIONAL
INVITATION À UN ÈVÈNEMENT
 
6 janvier 2012
 

Tunisie. Présentation du rapport sur une année de rébellion

 
Le 9 janvier, la section tunisienne d’Amnesty International organise un événement à l’occasion de la publication du nouveau rapport d’Amnesty International intitulé Une année de rébellion. La situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.Ce document de 80 pages analyse les événements de l’année 2011, année historique et tumultueuse marquée par la souffrance et la tristesse, mais aussi par l’espoir pour cette région du monde et au-delà.
 
Cet événement sera l’occasion de débattre des travaux de recherche menés par Amnesty International tout au long de l’année, notamment de son travail sur la Tunisie, l’Égypte, la Libye, le Yémen, la Syrie, Bahreïn et l’Irak. Ce rapport examine également la réaction de la communauté internationale face aux différents événements qui ont marqué cette année, en portant une attention particulière à sa responsabilité envers les réfugiés et les migrants déplacés en raison du conflit qui a ravagé la Libye.
 
Ce débat sera mené principalement en français. Les discussions ne seront pas traduites en simultané. Mohamed Lotfy pourra donner des interviews avant et après l’événement, en anglais et en arabe.
 
Date : Lundi 9 janvier à 11h00, heure de Tunis (10h00 TU).
 
Lieu : Golden Tulip Hotel, Avenue Ouled Haffouz El Omrane, Tunis(www.goldentulipelmechtel.com).
 
Participants :
 
Sondos Qorbooj, président de la section tunisienne d’Amnesty International ;
 
Lotfy Azzouz, directeur de la section tunisienne d’Amnesty International ;
 
Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France ;
 
Mohamed Lofty, chercheur sur l’Afrique du Nord à Amnesty International.
 
Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser :
 
– à la section d’Amnesty International à Tunis : +216 71 353 417 ;
 
– et au Service de presse à Londres : +44 (0) 207 413 5566 ou press@amnesty.org.


Parti “Tunisie Verte”
Tunis, le 06/01/2012
 

LES JEUNES ET LA POPULATION DE GAFSA S’INSURGENT CONTRE LES MINISTRES

DU GOUVERNEMENT ENNAHDA

 
Depuis l’investiture du gouvernement Ennahda, la situation politique précaire s’est dégradée dans tout le pays et particulièrement dans les régions pauvres ; Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa, Jendouba…
L’insécurité s’est même généralisée dans les urgences des hôpitaux, l’administration publique, dans la rue et sur les routes qui relient les différentes villes. Le pays est préoccupé par les multiples rassemblements des citoyens qui ne cessent de multiplier leurs revendications, à la mesure des grandes promesses électorales d’Ennahdha. Cette situation est aggravée par le discours des ministres novices désignés du gouvernement provisoire, ce qui a engendré un rejet de toutes les tentatives d’apaisement de la part de certains ministres du gouvernement Nahdhaoui.
Ainsi ce rejet s’est manifesté avec force lors de la visite des trois ministres du gouvernement provisoire à Gafsa suite à une tentative d’immolation par le feu d’un père d’une famille nombreuse domicilié à Gafsa chômeur depuis des années.
Pendant toute la journée du jeudi 5 et au matin du vendredi 6 janvier 2012, plusieurs affrontements et manifestations ont marqué cette visite à Gafsa.
Par ailleurs, un mouvement de protestation des journalistes et de leur syndicat indépendant se poursuit depuis la déclaration du premier ministre Nahdhaoui qui considère que les médias publics doivent fonctionner comme porte parole du gouvernement.
Quant aux relations internationales de notre parti, nous vous informons que lors de la visite de la délégation parlementaire suisse en Tunisie, le coordinateur national a rencontré le président du parti vert suisse député et membre de la délégation.
Au cours de cette rencontre nous avons expliqué à notre hôte la situation de notre parti après les dernières élections. Notre ami vert suisse a exprimé le soutien des verts suisses à notre parti Tunisie Verte et surtout développer les relations bilatérales concernant principalement la formation des jeunes verts.


 

 

 
Association des Tunisiens en France
Communiqué
 
Le mercredi 5 janvier2012, devant le gouvernorat (préfecture) de Gafsa (Sud Ouest de la Tunisie), eten présence de trois ministres du nouveau gouvernement provisoire, en visite àla région, s’est immolé par le feu, Ammar Gharsallah, quadragénaire sansemploi et père de trois enfants. Son état est jugé critique.
 
Ammar observait avec beaucoupd’autres chômeurs un sit-in devant le siège du gouverneur depuisplusieurs jours. Il devait espérer beaucoup de la visite des trois ministres,du moins en termes de réponses claires à leur situation.
 
La fin tragique de cetentretien, le départ précipité des trois ministres, vers trois destinationsdifférentes et les manifestations qui en ont découlé démontrent, s’il enest besoin, le danger des promesses inconsidérées par certaines forcespolitiques, pendant la campagne électorale.
 
Cette tragédiedéplorable est un exemple supplémentaire de l’incapacité de la coalitiongouvernementale à gérer la situation actuelle dans le pays. Elle n’a passu transmettre au peuple un message clair et audible susceptible de le rassureret de le faire espérer.
 
L’ATF, tout enexprimant sa solidarité avec la famille et les proches de Ammar Gharsallah et tout en comprenantl’énorme désespoir de ce geste :
 
– Appelleles nouvelles autorités à cesser leurs tergiversations et à livrer un programmeet un message politique clairs de nature à atténuer le désespoir qui envahitles plus démunis qui ont tant donné pendant la révolution et tant espéré aprèsla chute de la dictature. Ils étaient les acteurs principaux de la Révolutiontunisienne.
 
– Considèreque l’absence de programme et de stratégie claire ne fontqu’amplifier les mouvements de protestations (grèves, occupations desentreprises et des espaces publics.) qui secouent notre pays, bloquentson économie et le précipitent vers la banqueroute.
 
– Estimeque la satisfaction des revendications des populations des régions sinistrées,des jeunes et des chômeurs est une urgence et que l’incapacité de cegouvernement à avancer des propositions concrètes susceptibles de donner espoiret de sortir le pays de la confusion ne fait que rendre plus dramatique lasituation de ceux qui sont privés de travail et de perspectives.
 
– Dénoncele double langage du Gouvernement sur le respect des libertés. En effet,d’un côté ce gouvernement tolère l’occupation de la faculté de laMannouba pendant plus d’un mois par des «salafistes», dont certains sontétrangers à la faculté et. s’abstenant même de tout commentaire surces atteintes graves à l’autonomie de l’université par des extrémistesqui tentent d’ imposer par la force leurs « règles » à lamajorité des étudiantes et étudiants (port du niquab et séparation des sexes ausein des établissements de l’enseignement supérieur) et, del’autre coté, ce même gouvernement n’hésite pas à dépêché lesforces de l’ordre, pour disperser par la violence un rassemblementpacifique des enseignants universitaires devant le ministère del’enseignement supérieur, qui protestaient contre l’inertie desautorités face à cette occupation.
 
– Exprimesa préoccupation après le dernier discours du nouveau ministre provisoire del’intérieur sur «la situation sécuritaire dans le pays», confus etinquiétant :
 
L’ATF rappelle que le respect deslibertés publiques et en particulier les libertés de pensée et de croyance, demanifestation, d’expression, des médias et le respect du droit de grèvesont des exigences de la révolution et que le traitement sécuritaire desquestions sociales, économiques et politiques doit être banni à jamais.
 
L’ATF appelle toutes les forcesdémocratiques en Tunisie et dans le monde à rester vigilantes afin de faireéchec à toutes les tentatives d’instauration d‘une nouvelledictature.
 
 
Parisle 06 janvier 2012
 
LeBureau National de l’ATF


 

 

 

DECES de la veuve du grand peintre Aly Ben Salem

 
L´association Suedo-tunisienne á Stockholm vient de perdre l’un de ses pionniers en la personne de l´artiste Kerstin-Hedia Ben Salem , la veuve du grand peintre Aly Ben Salem, décédée jeudi matin á Stockholm. Elle a été l´amie de la Tunisie depuis qu´elle a mis ses pieds la premiere fois en juillet 1948 just après avoir rencontré le peintre Aly Ben Salem qui etait sa compagne et sa muse . Elle a connu la Tunisie pendant trois epoques historique, celle de l´Amine Bey ( car elle frequentait la famille beylicale et en premier lieu Zakia qui etait mariée avec son beau-frere Dr Ben salem), de Bourguiba/ Ben Ali et celle de la nouvelle révolution de decembre 2010 où elle etait en Tunisie pour commemorer le centenaire dAly Ben Salem á Dar El Hikhma qui vient de publier un livre que on lui a offert l’ouverture du livre, et le premier hommage. Tous la classe culturelle de Tunisie l´ont accompagnée pour cette belle célébration .´La Tunisie a perdu un fervent defenseur des causes du peuple tunisien pour la souveraineté, la liberté et la démocratie.
Pour les tunisiens de le Suede c´est une grande perte et nous pensons á tous les membres de sa famille
 
Noureddine Chatti
President de l´association suedo-Tunisienne à Stockholm


 

 

 

Tunisie: à Gafsa, « les attentes sont énormes et les nerfs à vif »

Le ministre tunisien des Affaires sociales Khalil Zaouia a estimé vendredi que la tension sociale était « extrême » dans le bassin minier de Gafsa (centre-ouest), au lendemain d’une visite dans cette région marquée par la tentative d’immolation d’un chômeur devant le gouvernorat.

« Il y a une situation de tension sociale extrême. Les attentes sont énormes et les nerfs sont à vif », a déclaré à l’AFP M. Zaouia au lendemain de sa visite à Gafsa, en compagnie des ministres de l’Industrie Mohamed Lamine Chakhari, et de l’Emploi Abdelwahab Maatar.

« Hier, c’était la première fois depuis des dizaines d’années que des ministres se rendaient dans les mines. C’était un premier contact, on est désolé que cela se soit terminé par un drame, un geste de désespoir », a ajouté M. Zaouia.

Un quadragénaire qui faisait un sit-in avec d’autres chômeurs depuis plusieurs jours devant le gouvernorat de Gafsa a tenté de s’immoler par le feu jeudi et a été hospitalisé dans un état critique près de Tunis.

La région de Gafsa, qui vit essentiellement de l’extraction des phosphates, est l’une des plus défavorisées de la Tunisie et a connu en 2008 six mois d’émeutes souvent considérées comme les prémices de la révolution de 2010/2011.

« Il y a une accumulation de problèmes depuis des décennies, aujourd’hui les gens veulent que tout soit réglé immédiatement, même si on leur parle de quelques mois, pour eux c’est une éternité », a poursuivi M. Zaouia.

« Je suis rentré de là-bas avec des dizaines de demandes personnelles. Chacun veut une solution pour son cas, même les syndicats sont dépassés », a-t-il expliqué.

Il s’est prononcé en faveur de la constitution rapide d’une « task force » regroupant les représentants des ministères de l’Emploi, des Affaires sociales, de la Santé, de l’Environnement, du développement régional. « Il faut que les populations des gouvernorats de Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine (les trois grandes régions défavorisées de l’intérieur, ndlr) aient le sentiment que leurs problèmes sont enfin pris en main par Tunis », a-t-il dit.

Le soulèvement qui a chassé Ben Ali du pouvoir il y a un an avait commencé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, après l’immolation par le feu d’un marchand ambulant.

Source: “Liberation” Le 06-01-2012

Lien: http://www.liberation.fr/depeches/01012381734-tunisie-a-gafsa-les-attentes-sont-enormes-et-les-nerfs-a-vif


Immolations en Tunisie, pourquoi ça continue?

Comme un air de déjà vu… Il voulait protester contre le chômage. Voulait s’insurger contre la misère sociale. Il souhaitait rencontrer des ministres en déplacement dans sa ville, Gafsa, située au centre ouest de la Tunisie, pour leur faire part de sa frustration. La délégation officielle n’a pas pu le rencontrer, il s’est immolé par le feu. Il est âgé de 48 ans.

Plus d’un an après l’immolation par le feu du jeune Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, qui avait conduit au départ de Zine el Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, un Tunisien au chômage, père de trois enfants, a lui aussi voulu marquer les esprits par cet acte de désespoir. Selon le site Maghreb Emergent, l’homme s’appelerait Ammar Gharsalla. Il faisait partie d’un groupe de chômeurs qui faisait un sit-in devant le gouvernorat de Gafsa depuis plusieurs jours.

«Il s’est arrosé d’essence et s’est enflammé, sans rien dire», a déclaré un témoin de la scène à l’AFP.

L’homme s’est immolé en plein après-midi le 5 janvier. Brûlé au troisième degré, il a été transféré dans un état très grave à l’hôpital des grands brûlés de Ben Arous, près de Tunis, a indiqué un syndicaliste local, Amar Amroussia.

«La situation est très inquiétante et risque de dégénérer», selon ce même syndicaliste, qui a fait état d’affrontements entre des groupes d’habitants de la ville et les forces de l’ordre.

Le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Hichem Meddeb, a confirmé l’immolation et a indiqué que, selon lui, environ deux cents jeunes se sont alors rassemblés et ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre.

La région de Gafsa est l’une des plus défavorisées et des plus frondeuses du pays, affirmeMaghreb Emergent. Elle est en proie à des violences récurrentes, exacerbées fin novembre après la publication des résultats d’un concours de recrutement à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), quasiment l’unique employeur de la région. Deux localités avaient été mises à sac et des locaux de la CPG incendiés, indique Le Monde.

Les ministres des Affaires sociales, Khalil Zaouia, de l’Industrie, Mohamed Lamine Chakhari, et de l’Emploi, Abdelwahab Maatar, étaient en visite à Gafsa pour se rendre compte de la situation de cette région minière tunisienne sinistrée par le chômage.

Dans ce contexte troublé, la délégation ministérielle a donc été plutôt mal accueillie. Conspuée, huée, elle a n’a pas pu rencontrer les habitants de la ville. Si le nouveau pouvoir tient à démontrer qu’il est impliqué dans la résolution de la crise sociale du bassin minier, les habitants de Gafsa semblent avoir perdu toute patience. Ils réclament des emplois, affirme RFI. Plus d’un an après la chute de Ben Ali, les Tunisiens veulent désormais de vraies avancées.

Source: “Slate Afrique” Le 06-01-2012

Lien: http://www.slateafrique.com/80579/immolation-tunisie-chomage-gafsa-bouazizi


Alain Juppé : « La Tunisie aura à relever des défis considérables »

Le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé est arrivé en Tunisie jeudi pour une visite de deux jours. Après avoir rencontré le président de la république, Moncef Marzouki, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali et son homologue tunisien, Rafik Abdessalam, le chef de la diplomatie française a tenu, vendredi, une conférence de presse durant laquelle il a parlé des relations franco-tunisiennes, du tourisme en Tunisie, du rôle de la société civile ainsi que de la position de son pays quant à ce qui se passe en Syrie.  

Le chef de la diplomatie française a consacré la deuxième journée de son séjour à des rencontres avec les composantes de la société civile et à la visite d’une galerie d’arts, appréciant ses contacts avec les représentants des associations dont celle des mères célibataires et «le rôle qu’occupe la femme dans le processus démocratique en Tunisie». «La démocratie, ce n’est pas seulement des élections libres et transparentes mais aussi des cultures qui s’acquièrent à travers notamment à travers le travail des associations», a-t-il souligné.  

La France premier partenaire de la Tunisie : M.Juppé a par ailleurs visité une entreprise industrielle franco-tunisienne « mutuellement profitable ». Il a noté que cette unité a permis de créer des emplois aussi bien en Tunisie qu’en France : « Contrairement à ce qui se dit, investir en Tunisie ne signifie pas nécessairement une délocalisation ». Interrogé à propos du nouveau rôle que joue le Qatar et d’autres pays du Golfe en Tunisie, le ministre français ne semblait pas inquiet : « Les probables futurs partenaires de la Tunisie ne me dérangent pas, c’est à nous de prouver que nous sommes les meilleurs. Nous sommes les premiers investisseurs en Tunisie et nous comptons le rester. Les entreprises qui s’installent ici ont besoin d’une certaine stabilité. Quant aux touristes français, ils aiment la Tunisie et sa beauté et je suis convaincu que le tourisme redémarrera. Nous les inciterons à revenir ».  

L’avenir et les défis de la Tunisie : « Nous sommes heureux de voir que la liberté, la démocratie et le respect de la femme sont présents en Tunisie. Nous avons eu une discussion positive avec les responsables d’Ennahdha. Je repars avec confiance dans l’avenir de la Tunisie », a-t-il conclu tout en relevant « les défis considérables que la Tunisie aura à relever dans les mois à venir sur les plans économique et social ».

A propos de la Palestine et de la Syrie : Le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, a réitéré, vendredi, la condamnation de « la répression brutale et barbare » en Syrie des manifestants par le régime de Bachar Al Assad, déplorant que les observateurs dépêchés par la ligue arabe ne soient pas en mesure, aujourd’hui, d’accomplir leur mission. Juppé regrette également le veto posé par la Russie et la Chine quant à une éventuelle résolution contre le régime syrien. Alain Juppé s’est également exprimé à propos de la Palestine : « Vous connaissez la position de la France. Il n’y a qu’une seul solution : Il faut deux Etats. Pour y parvenir, il faut reprendre les négociations ».  

Alain Juppé a éludé la question d’une journaliste lui demandant s’il avait eu des contacts avec le chef du gouvernement du Hamas, Ismael Haniyeh, qui se trouve en Tunisie. Le chef du service presse de l’ambassade de France en Tunisie, Etienne Chapon, a cependant affirmé qu’aucun contact n’a eu lieu entre les deux hommes.

Source: ”GlobalNet” Le 06-01-2012

Lien: http://www.gnet.tn/temps-fort/alain-juppe-la-tunisie-aura-a-relever-des-defis-considerables/id-menu-325.html


Ministère de l’intérieur: « Les agents ont agi de leur propre chef et n’ont pas reçu l’ordre d’intervenir »

Deux points essentiels ont été évoqués lors de la réunion, qui s’est tenue ce matin du 5 janvier 2012, entre professeurs de la Faculté de la Manouba et le syndicat de l’enseignement supérieur.Le premier point portait sur les discussions avec les sit-ineurs de la Manouba et la nécessité de le faire évacuer pour que les négociations puissent aboutir.

Le deuxième point concerne les agressions et les provocations physiques et verbales commises par les forces de l’ordre à l’encontre des manifestants alors qu’ils étaient au hall du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, hier mercredi 4 janvier 2012.

Le ministère de l’intérieur a déclaré que les agents ont agi de leur propre chef et n’ont pas reçu l’ordre d’intervenir.

Source. ”wmc” le 06-01-2012

Lien: http://directinfo.webmanagercenter.com/2012/01/05/ministere-de-linterieur-les-agents-ont-agi-de-leur-propre-chef-et-nont-pas-recu-lordre-dintervenir/


Pièces archéologiques : quatre ans de prison pour l’ancien maire de Tunis

Une peine de quatre ans de prison ferme a été prononcée à l’encontre de l’ancien maire de Tunis, et en sa qualité d’ancien directeur de l’Institut national du Patrimoine, Mohamed Béji Ben Mami dans l’affaire du trafic des pièces archéologiques. Dans cette même affaire, Mohamed Sakher El Materi, gendre de l’ancien président, a écopé de 5 ans et six mois de prison ferme. Il a été condamné par contumace. Un ancien cadre du ministère de la Culture a écopé pour sa part de 2 ans de prison. Les trois doivent, par ailleurs, payer un dédommagement de trois millions de dinars au bénéfice du Contentieux de l’Etat, partie plaignante. L’avocat de Béji Ben Mami a rejeté les accusations portées contre son client, indiquant qu’il n’y avait pas de preuves matérielles, que son client n’a fait qu’exécuter des ordres de l’ancien président tunisien et que toutes les pièces archéologiques ont été retrouvées. Il s’est interrogé sur les raisons de l’absence des témoignages de la garde présidentielle qui ont transporté ces pièces détournées et a relevé plusieurs contradictions dans le rapport de fin de l’instruction.

Source: ”Business News” Le 06-01-2012

Lien: http://www.businessnews.com.tn/details_article.php?t=520&a=28608&temp=3&lang


Nomination Gouvernementale : Suite Et Fin Le Nouveau Kamel Letaif Enfin Dévoilé

Le blogueur tunisien Sami Ben Abdallah ouvre le feu sur le président de la République Moncef Marzouki et son nouveau clan.

Dans un article publié dans son blog ,Sami Ben Abdallah expose les soucis qu’aurait le président par intérim, et affirme dans l’introduction de son article que les querelles entre les partisans du CPR(Abderaouf Ayadi/Abd Waheb Maatar) ne seraient pas son plus grand problème.

Moncef Marzouki aurait à gérer un problème bien plus conséquent en l’occurrence celui de la divulgation de son financeur attitré à savoir le patron de Gnet, Nasr Ali Chakroun.

« Au palais de Carthage, Moncef Marzouki vacille entre une ambiance tantôt morose, tantôt euphorique » Selon Sami Ben Abdallah.

« Ce ne sont pas les liens de parenté entre certains membres du gouvernement qui inquiètent Moncef Marzouki (Outre Rafik ben Abdessalem le ministre des affaires étrangères qui est le beau fils de Rached Ghannouchi, Slim Ben Hmidène Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières est le beau fils de Mohamed Ben Salem,le Ministre de l’agriculture). Ce qui inquiète Moncef Marzouki sont plutôt les services que lui a rendus le milliardaire tunisien Nasr Ali Chakroun (patron de Gnet) durant sa campagne électorale. Moncef Marzouki craint que les fuites sur ce dossier s’accentuent. Même le journaliste Samy Gorbal est revenu sur ce « secret de polichinelle » dans son article Moncef Marzouki, de la rupture à la compromission ? En écrivant :

La dynamique en faveur du CPR a été amplifiée par les internautes pro-Nahdaoui. Ils ont en quelque sorte amorcé la pompe.» Dans les coulisses, de généreux bienfaiteurs commencent aussi à s’activer. Un homme va jouer un rôle discret mais fondamental aux côtés de Marzouki: Nasr Ali Chakroun, le patron et fondateur de GlobalNet, un des principaux fournisseurs d’accès Internet du pays. »

En parlant de Nasr Ali Chakroun et de son intervention au coté de Moncef Marzouki le blogueur Tunisien nous rappel le rôle qu’aurait jouer un certain Kamel Letaifdans l’intronisation de Ben Ali.

« Le mot est lâché. Moncef Marzouki a bien été soutenu par de « généreux bienfaiteurs » selon l’expression du journaliste Samy Gorbal. Or, fidèle à sa technique du « double discours », le même Moncef Marzouki avait déclaré à plusieurs reprises qu’aucun homme d‘affaires n’avait soutenu le CPR. »

« Le double discours », la nouvelle tare de nos politiciens ici aussi d’actualité, S. Ben Abdallah revient sur les déclarations de Marzouki où il affirmait n’avoir aucun soutien financier de la part d’hommes d’affaires, déclarations que M.Marzouki a reprit à maintes reprise, la dernière fois, c’etait lors de sa sortie télévisée sur la chaine Attounisseya et le plateau de Naoufel Ouertani dans l’émission »Labess ».

« De son côté, le milliardaire Nasr Ali Chakroun multiplie les enquêtes afin d’identifier ceux qui font des fuites et rapportent les détails de sa relation avec Moncef Marzouki. Et jusque-là, l’homme ne réussit pas à les identifier…

Au palais de Carthage, une personne est chargée officieusement de suivre ce dossier et de n’en rendre compte qu’à Moncef Marzouki. Il s’agit de Meriem Nasr Ali Chakroun*, la propre fille du milliardaire Nasr Ali Chakroun, qui se charge dans les faits de la « communication de Moncef Marzouki ». »

Nous avons pu apprendre, que c’est cette même Mariem Chakroun qui est à l’origine du buzz du logo de campagne du CPR, à savoir les lunettes vertes et rouges.

« Meriem Nasr Ali Chakroun sait que le dossier qu’elle gère est extrêmement sensible et délicat. Ce n’est pas la voiture Citroën qui appartient à la société de son père et qu’il a prêtée à Moncef Marzouki depuis son retour en janvier 2011 qui l’inquiète.

Ni les déplacements fréquents de Moncef Marzouki à MutuelleVille pour s’entretenir avec son père ni la villa dans le luxueux quartier à la Marsa dans laquelle a habité Moncef Marzouki depuis janvier 2011 (une villa dont Moncef Marzouki n’est pas le propriétaire…).

L’Histoire ne précise pas cependant, si Moncef Marzouki se rendait à MutuelleVille ou à La Marsa quand il assistait à des soirées mondaines avec son … « bournous ».

Meriem Nasr ali Chakroun est inquiète pour d’autres faits…

Elle sait que les journalistes tunisiens qui connaissent des vérités qui dérangent n’oseront pas les révéler par peur… Mais elle craint de plus en plus que le soutien apporté par son père à Moncef Marzouki devienne un sujet sur toutes les langues… »

Le blogueur Sami Ben Abdallah a conclu : « Aucun Journal officiel de décembre 2011 ne fait état de la nomination de Meriem Nasr Ali Chakroun comme chargée de communication de Moncef Marzouki au palais de Carthage. Pourtant, elle assure cette tâche depuis l’arrivée de Moncef Marzouki au Palais et même durant sa campagne électorale. »

Pour conclure, nous estimons que les informations présentées par Sami Ben Abdallah sont fiables .

Source: “Tunisian Way” le 06-01-2012

Lien: http://thetunisianway.com/nomination-gouvernementale-suite-et-fin-le-nouveau-kamel-letaif-enfin-devoile/


Les petits affronts du président tunisien au pouvoir algérien

Le nouveau président tunisien Moncef Marzouki vient de passer trois jours en Libye. Depuis qu’il est arrivé au pouvoir comme président de transition, le nouvel homme fort de la Tunisie n’en finit pas de multiplier les petits affronts envers son voisin algérien. Pour sa première visite à l’étranger en tant que chef de l’État tunisien, il choisit donc la Libye, et non le « grand voisin », le « grand frère », la « grande puissance régionale » que l’Algérie entend continuer de représenter. Une marque d’ingratitude, alors que la petite Tunisie a reçu à la mi‑mars 100 millions de dollars d’aide de l’Algérie ? Un symbole en tous cas. La visite présidentielle tunisienne à Tripoli aura enregistré l’évocation par Marzouki d’un « noyau » tunisio‑libyen autour duquel il souhaite redynamiser l’Union du Maghreb arabe (UMA). Marzouki ne se contente pas de vouloir redistribuer les cartes des influences et des partenariats au Maghreb. Il est allé très loin sur le dossier syrien, permettant à 200 membres du Conseil national syrien (CNS, opposition au régime de Bachar Al Assad) de se réunir à Tunis le 16 décembre, dans un pays en pleine célébration du premier anniversaire de sa révolution. Marzouki sait pourtant à quel point la question syrienne est sensible pour le pouvoir algérien, qui hésite à trop s’avancer dans la critique du régime d’Assad. D’autre part, à en croire les déclarations de certains responsables d’Ennahda se disant prêts à recevoir des responsables de l’ex‑FIS en Tunisie, l’Algérie est en droit de penser que la Tunisie veut aussi jouer le jeu du Qatar, potentiel repère d’islamistes comme Abassi Madani. Certes, ces déclarations ne viennent pas de la bouche de Ghanouchi, le patron d’Ennahda, mais les auteurs de cette proposition n’ont nullement été recadrés par leur direction. Frères de révolution Derrière la multiplication de ces petits affronts se lit, outre une évidente stratégie de vexation, un positionnement de Merzouki dans la perspective de l’élection présidentielle définitive tunisienne qui devrait intervenir dans un délai de 12 à 18 mois. Moncef Marzouki est un populiste et son approche diplomatique l’est tout autant. Très conscient de la « parenté de révolution » qui s’est tissée entre son peuple et le peuple libyen, quand les Algériens ont toujours à leur tête les mêmes dirigeants, il surfe sur l’image forte des révoltés arabes qui rend la Libye plus sympathique que l’Algérie auprès du peuple tunisien. Pragmatique, il n’oublie pas les intérêts de son en pays : en Libye, il est aussi allé chercher des investissements. À Alger, on ne commente pas les gestes de Marzouki. Le chef de la diplomatie algérienne, invité mardi 3 janvier de la chaîne III de la radio nationale, n’a dit que du bien de la Tunisie : « Forte de ses acquis démocratiques et de ses institutions, la Tunisie donne l’exemple aujourd’hui d’un pays qui est en train de réussir sa mutation. Avec la Tunisie, nous avons des rapports excellents ». Une façon de tempérer l’attitude tunisienne, qui semble favoriser un axe de ralliement vers l’est ? Une chose semble acquise : ce rapprochement entre la Tunisie et la Libye est de nature à favoriser un virage vers l’Ouest pour l’Algérie, dont les relations avec le Maroc semblent connaître un sérieux nouveau départ.

Source: “Atlas Info” Le 06-01-2012

Lien: http://www.atlasinfo.fr/Les-petits-affronts-du-president-tunisien-au-pouvoir-algerien_a24451.html


L’université de la Manouba, enjeu d’une lutte entre gauche et salafistes tunisiens

La police est intervenue, jeudi 5 janvier, pour déloger le groupe de salafistes qui occupait depuis des semaines la faculté des lettres de l’université de la Manouba, près de Tunis, l’une des plus importantes du pays. « Tout s’est bien passé, je demandais ça depuis le 6 décembre », soufflait dans la soirée, soulagé, le doyen de la faculté, Habib Kasdaghli. Au même moment, près de 200 universitaires français signataires d’un appel, se mobilisaient pour apporter leur soutien à leurs collègues tunisiens.

Dans un court texte transmis au Monde, qu’ils devaient remettre vendredi à l’ambassadeur tunisien auprès de l’Unesco, Khemaïs Chamari, ces universitaires et chercheurs, souvent proches de la Tunisie, se disent « émus par les agressions physiques subies fin novembre et début décembre par des collègues tunisiens dont le doyen de l’université de la Manouba » et font part de leur « soutien (…) pour une gestion de l’université indépendante de toutes pressions politiques ou religieuses extérieures ».

Parmi ces signataires figurent notamment le généticien spécialiste du clonage et des OGM, Axel Kahn, président de l’université Paris-Descartes ; le linguiste Claude Hagège, né en Tunisie ; les historiens Benjamin Stora et Gilbert Meynier ; l’économiste Dominique Plihon, président du conseil scientifique de l’association Attac ; ou bien encore le professeur de génétique, Marc Fellous, président de la Commission du génie biomoléculaire, coordonnateur du projet. D’Allemagne, du Maroc, ou d’Italie, quelques autres s’y sont associés.

Convaincus que les incidents qui se sont multipliés ces dernières semaines en Tunisie dans le milieu universitaire sont un signal d’alarme, comme en témoignent les nombreux messages électroniques qu’ils se sont échangés, les quelque 200 pétitionnaires ont décidé de maintenir leur démarche, malgré l’évacuation de la Manouba. « L’affaire du niqab (voile intégral) est un pétard pour tester les capacités de résistance de la société tunisienne, c’est pour cela que l’on bouge », explique l’un de ces chercheurs qui préfère ne pas mettre son nom en avant.

« Repli stratégique » ?

Depuis le début du mois de novembre 2011, la tension était montée à la faculté de lettres de la Manouba, au point que le conseil scientifique de l’établissement avait fini par prendre la décision de renvoyer les 8 000 étudiants chez eux pour des raisons de sécurité.

Depuis, une trentaine de jeunes barbus campaient dans le hall et devant la porte du doyen pour réclamer le port du niqab pour les jeunes femmes en classe et lors des examens, ainsi que la création, dans l’enceinte de la faculté, d’un lieu de prières. L’un de ces protestataires, que son père était venu chercher, s’est tué d’un coup de couteau.

Mercredi 4 janvier, un bref sit-in d’enseignants et de fonctionnaires devant le ministère de l’enseignement supérieur a tourné à la pagaille. Après que la foule a envahi le hall du ministère, des policiers ont malmené les manifestants. Une journaliste tunisienne a été traînée par terre et son appareil photo lui a été brutalement arraché selon des témoins.

Jeudi, c’est dans un tout autre climat que les occupants de la Manouba ont été reconduits vers la sortie, après la prière, en présence de hauts gradés du ministère de l’intérieur, et du doyen resté d’un bout à l’autre sur place.

« Ça a pris du temps, de 15 h 30 à 18 heures, après moult délibérations, la police a agi avec beaucoup de tact. A un moment, ils ont même coupé le courant », raconte M. Kasdaghli, qui a fermement refusé que le groupe s’installe ailleurs dans l’université. « En tout cas, je n’ai donné aucun accord, ni sur le niqab, ni sur la mosquée », se félicite-t-il.

Vendredi, le conseil scientifique de la faculté devait décider de sa réouverture, et l’administration devait reprendre possession des lieux pour préparer la reprise des cours prévue lundi 9 janvier. Un calendrier va être mis au point pour rattraper le temps perdu et organiser une nouvelle session d’examens. « C’est jouable, estime le doyen, à condition qu’ils (les salafistes) ne reviennent pas à la charge. J’espère que ce n’est pas un repli stratégique. »

Pour le nouveau gouvernement tunisien, dominé par le parti islamiste Ennahda, vainqueur des élections d’octobre 2011, la gestion du conflit représentait un test, guetté par la gauche.

Lieu de résistance pendant le régime de l’ancien président Zine El-Abidine Ben Ali Ahmed Brahim, secrétaire général du parti Ettajdid en avait été exclu -, la Manouba reste, encore aujourd’hui, tout un symbole.

Source: “Le Monde.fr” Le 06-01-2012

Lien: http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2012/01/06/l-universite-de-la-manouba-enjeu-d-une-lutte-entre-gauche-et-salafistes-tunisiens_1626639_1466522.html


Ennahdha et la crise syrienne

Double langage ou double emploi ?

Par Fatma BENMOSBAH

Les deux liens au bas de l’article concernent deux articles parus sur le même journal koweitien « Errai » à deux jours d’intervalles. En un laps de deux jours, nous avons là l’occasion de palper de près le gap profond entre les déclarations et les actions de deux membres du parti Ennadha. Certains nous diront que l’un est maintenant membre du gouvernement et parle en tant que tel alors que le second est Chef de parti et ne parle qu’au nom de ce parti. Le hic est que lorsque les position du gouvernement correspondent à celles prônées par le Chef de parti et non par le membre du gouvernement, nous sommes dans l’obligation de conclure que la pratique de l’Etat parti est toujours en place, seul le nom d’Ennahdha s’est superposé au nom de RCD.

Tunisie – pays arabes : des relations cordiales Le 26 décembre, l’équipe du Journal « Errai » a rencontré M. Rafik Ben Abdessalem, le tout fraîchement nommé Ministre tunisien des Affaires étrangères. Dans cette interview, M. Ben Abdessalemen soutient mordicus (il l’a répété plus de trois fois) que le gouvernement tunisien n’interviendrait pas dans les affaires intérieures d’un autre pays arabe comme il n’aimerait pas que l’on intervienne dans ses affaires. Concernant les rapports de la Tunisie avec les pays en crise tels l’Egypte ou la Syrie, M. Ben Abdessalem précise que le gouvernement n’aura de relations qu’avec les régimes en place et qu’il respectera la souveraineté de toutes les nations. Concernant le CNS et l’accueil qui lui a été fait par le gouvernement tunisien, la réponse de M. Ben Abdessalem est restée assez vague, mettant cet accueil sur le compte du soutien apporté par certaines forces politiques en collaboration avec la société civile. L’ouverture du congrès du CNS s’est pourtant faite en présence de M. Moncef Marzouki, Président de la République, lui octroyant le caractère de reconnaissance officielle de la part du gouvernement tunisien. Mais dans le cas précis, M. Ben Abdessalem jouit du bénéfice du doute puisqu’il n’était pas encore Ministre des Affaires étrangères. On attend maintenant de voir si ses actions correspondront bien à ses déclarations.

Rached Ghannouchi et le droit d’ingérence Deux jours plus tard, le 28 décembre, le même journal a rencontré M. Rached Ghannouchi. En titre de l’article, on lit « M. Ghannouchi déclare que le régime syrien est d’un autre temps et il doit disparaître ». Et M. Ghannouchi d’accuser le régime de faire montre d’une barbarie, qui ne peut laisser personne indifférent, dans sa répression contre un peuple désarmé qui ne fait que réclamer son droit à la liberté. Il va plus loin en précisant qu’il « est tout à fait normal que le gouvernement formé après la révolution tunisienne apporte son soutien aux représentants de la révolution syrienne ». Ainsi fut fait ! Le CNS a non seulement été reçu, mais l’ouverture de son congrès a été placée sous le haut patronage du Président de la République, en présence de plusieurs membres du parti Ennahdha et de certains représentants des chancelleries arabes accréditées à Tunis. Plus encore, les membres du CNS n’ont même pas été rappelés à l’ordre par le gouvernement, quand l’un d’entre eux, au mépris de la bienséance et du respect des citoyens du pays hôte, a osé brandir sa chaussure à la face de manifestants tunisiens venus exprimer leur désaccord avec leur présence sur le sol tunisien. L’hostilité de M. Ghannouchi envers le régime syrien n’est plus un secret. Dès son retour de Qatar, où il s’était rendu le lendemain des élections pour remercier ses bienfaiteurs, il avait annoncé haut et fort qu’il allait procéder à la fermeture de l’ambassade de Syrie en Tunisie et au renvoi de l’ambassadeur. A l’époque, M. Sémir Dilou, porte-parole du parti, avait rectifié le tir en précisant que les déclarations de M. Ghannouchi n’engageaient que lui. Selon une radio locale, ce dernier serait revenu à la charge dès le début décembre, en promettant au CNS de renvoyer l’ambassadeur syrien si celui – ci ne se désengageait pas de son gouvernement. Curieuse promesse que celle faite par M. Ghannouchi à l’heure où les Etats-Unis et la France ont fait revenir leur ambassadeur respectif à Damas. Soutien réel aux désirs des peuples assoiffés de liberté ou soumission aux diktats de bailleurs de fonds de campagne électorale et soutien à l’ascension au pouvoir ? Jusque là l’ambassade syrienne est toujours ouverte, et ce n’est pas faute de pressions du Qatar par l’intermédiaire du Cheikh Kardhaoui pour toujours plus d’actions contre la Syrie. Mais quelle opposition soutient donc M. Ghannouchi ?

Les quatre oppositions syriennes

Il faut savoir qu’en Syrie, les forces opposées au pouvoir sont divisées en quatre formations. La première formation est intérieure et ne réclame que plus de liberté d’expression et de circulation et une meilleure répartition des richesses. La seconde est elle aussi intérieure et ne demande pas non plus le départ du président. Aux revendications de la première, elle ajoute la disparition du concept parti-état représenté par le Baath (formule reprise en Tunisie par le parti gagnant si l’on s’en tient aux agissements de M. Ghannouchi). La troisième formation, toujours de l’intérieur, si elle non plus n’exige pas le départ du président Al Assad, demande le droit de participer à la conduite du pays. Reste la quatrième et la dernière qui, sous la bannière du Conseil National syrien, vit à l’étranger et est prise en charge par les pays du Golfe, particulièrement le Qatar et l’Arabie Saoudite, la Turquie et les autres pays membres de l’Otan. Le CNS est composé d’opposants qui réclament à cor et à cris l’intervention de l’Otan. Pourquoi le choix de M. Ghannouchi s’est-il porté sur la plus extrémiste des oppositions au pouvoir en place, celle dont 60% des membres appartiennent à la confrérie des Frères Musulmans, celle qui finance les groupuscules armées, celle qui refuse tout dialogue avec le gouvernement, celle qui ne présente aucun programme politique ou économique sérieux à part renverser le régime et établir des relations avec Israel, et fait important, celle dont les trois formations de l’opposition intérieure ne veulent pas entendre parler ?

D’un coté, un jeune premier qui ne veut pas intervenir dans les affaires intérieures des autres et qui veut travailler dans le strict respect de l’indépendance de chacun, de l’autre un vieux loup qui s’octroie un droit d’ingérence dans les problèmes d’un pays qui n’a jamais montré la moindre hostilité envers la Tunisie. Sommes-nous face à une éventuelle bataille entre deux courants de pensées et d’actions diamétralement opposés ou plutôt à une subtile répartition des tâches dans la continuité d’une campagne électorale basée sur le double langage et les déclarations et contre-déclarations ? D’un côté comme de l’autre, la teneur contradictoire de ces deux articles est une excellente lecture de l’amateurisme du gouvernement actuel et de son manque de vision géostratégique en ce qui concerne son environnement arabo-méditerranéen.

Source: “Libnanews” Le 06-01-2011

Lien: http://libnanews.com/2012/01/06/tunisie-ennahdha-et-la-crise-syrienne/


Tunisie-Médias : Om Zied dénonce la «victimite» d’Ennahdha

« Jusqu’à ce jour, la liberté d’expression est le seul vrai acquis de la Révolution. Parmi les trois partis de la Troïka, seule Ennahdha endosse le rôle de victime. Ce mouvement a toujours des reproches à faire aux médias », a déclaré Naziha Rjiba, alias Om Zied, membre du CPR (Congrès pour la République).

Selon Om Zied, le gouvernement actuel aimerait bien qu’on le caresse dans le sens des poils. Concernant l’avenir du CPR, Om Ziad a précisé, sur les ondes de Mosaïque FM, que les choses vont mieux depuis quelques jours au sein du parti. Celui-ci a d’autres préoccupations, comme celle d’étendre sa base militante et de penser à l’étape à venir. Mme Rjiba a, également, indiqué que son parti a des spécificités qui lui sont propres. Il agira tout en les respectant. Cependant, l’alliance au sein de la Troïka est temporaire. Elle finira avec la fin de la Constituante. « J’espère qu’au cours de la prochaine étape, les gens vont opter pour un parti ou pour un autre selon des critères comme les programmes et l’ensemble des idées dont ils sont porteurs », a-t-elle ajouté. Notons que le congrès national du CPR a été reporté à une date ultérieure.

Source: “Investir en Tunisie” le 06-01-2011

Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12839


Robert Fisk: The rotten state of Egypt is too powerless and corrupt to act

There was a day when we worried about the « Arab masses » – the millions of « ordinary » Arabs on the streets of Cairo, Kuwait, Amman, Beirut – and their reaction to the constant bloodbaths in the Middle East. Could Anwar Sadat restrain the anger of his people? And now – after three decades of Hosni Mubarak – can Mubarak (or « La Vache Qui Rit », as he is still called in Cairo) restrain the anger of his people? The answer, of course, is that Egyptians and Kuwaitis and Jordanians will be allowed to shout in the streets of their capitals – but then they will be shut down, with the help of the tens of thousands of secret policemen and government militiamen who serve the princes and kings and elderly rulers of the Arab world.

Egyptians demand that Mubarak open the Rafah crossing-point into Gaza, break off diplomatic relations with Israel, even send weapons to Hamas. And there is a kind of perverse beauty in listening to the response of the Egyptian government: why not complain about the three gates which the Israelis refuse to open? And anyway, the Rafah crossing-point is politically controlled by the four powers that produced the « road map » for peace, including Britain and the US. Why blame Mubarak?

To admit that Egypt can’t even open its sovereign border without permission from Washington tells you all you need to know about the powerlessness of the satraps that run the Middle East for us.

Open the Rafah gate – or break off relations with Israel – and Egypt’s economic foundations crumble. Any Arab leader who took that kind of step will find that the West’s economic and military support is withdrawn. Without subventions, Egypt is bankrupt. Of course, it works both ways. Individual Arab leaders are no longer going to make emotional gestures for anyone. When Sadat flew to Jerusalem – « I am tired of the dwarves, » he said of his fellow Arab leaders – he paid the price with his own blood at the Cairo reviewing-stand where one of his own soldiers called him a « Pharaoh » before shooting him dead.

The true disgrace of Egypt, however, is not in its response to the slaughter in Gaza. It is the corruption that has become embedded in an Egyptian society where the idea of service – health, education, genuine security for ordinary people – has simply ceased to exist. It’s a land where the first duty of the police is to protect the regime, where protesters are beaten up by the security police, where young women objecting to Mubarak’s endless regime – likely to be passed on caliph-like to his son Gamal, whatever we may be told – are sexually molested by plain-clothes agents, where prisoners in the Tora-Tora complex are forced to rape each other by their guards.

There has developed in Egypt a kind of religious facade in which the meaning of Islam has become effaced by its physical representation. Egyptian civil « servants » and government officials are often scrupulous in their religious observances – yet they tolerate and connive in rigged elections, violations of the law and prison torture. A young American doctor described to me recently how in a Cairo hospital busy doctors merely blocked doors with plastic chairs to prevent access to patients. In November, the Egyptian newspaper Al-Masry al-Youm reported how doctors abandoned their patients to attend prayers during Ramadan.

And amid all this, Egyptians have to live amid daily slaughter by their own shabby infrastructure. Alaa al-Aswani wrote eloquently in the Cairo paper Al-Dastour that the regime’s « martyrs » outnumber all the dead of Egypt’s wars against Israel – victims of railway accidents, ferry sinkings, the collapse of city buildings, sickness, cancers and pesticide poisonings – all victims, as Aswani says, « of the corruption and abuse of power ». Opening the Rafah border-crossing for wounded Palestinians – the Palestinian medical staff being pushed back into their Gaza prison once the bloodied survivors of air raids have been dumped on Egyptian territory – is not going to change the midden in which Egyptians themselves live.

Sayed Hassan Nasrallah, the Hizbollah secretary general in Lebanon, felt able to call on Egyptians to « rise in their millions » to open the border with Gaza, but they will not do so. Ahmed Aboul Gheit, the feeble Egyptian Foreign Minister, could only taunt the Hizbollah leaders by accusing them of trying to provoke « an anarchy similar to the one they created in their own country. »

But he is well-protected. So is President Mubarak.

Egypt’s malaise is in many ways as dark as that of the Palestinians. Its impotence in the face of Gaza’s suffering is a symbol of its own political sickness.

Source: “The independent” Le 06-01-2012

 

en:http://www.independent.co.uk/opinion/commentators/fisk/robert-fisk-the-rotten-state-of-egypt-is-too-powerless-and-corrupt-to-act-1220048.html?

 

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