FIDH: Condamnation de KhaledBen Saïd – Une victoire contre l’impunité en Tunisie Reporters sans frontières: TUNISIE – Triste anniversaire pour la liberté d’expression au pays de Ben Ali AISPP: Tortur de Taoufik Houimdi Liberté et Equité: Salaheddine Aloui et son épouse en grève de la faim Liberté et Equité: La famille Nasri interdite de parloir – Agression de Tarek Soussi, militant des droits humains ATFD: le comité des Nations Unies contre les discriminations a l’egard des femmes inquiet ! Afef Bennaceur & Luiza Toscane: Communiqué Slim Bagga: 7 machin 2010 – Voila des infos a la place du discours Jamel Hani: Tunisie-Egypte. Nasser, Bourguiba et la main d’Eneramo
Biju: Martingale mauve
Condamnation de KhaledBen Saïd Une victoire contre l’impunité en Tunisie
Reporters sans frontières TUNISIE – Triste anniversaire pour la liberté d’expression au pays de Ben Ali
06.11.2010
À la veille du 23e anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Zine el-Abidine Ben Ali, Reporters sans frontières rappelle la situation dramatique de la liberté d’expression en Tunisie.
Prisonnier de conscience en danger
Emprisonné depuis le 15 juillet 2010 à sa sortie de l’hôpital Ferhat Hached de Sousse, où il était venu chercher les résultats de ses examens médicaux, le cameraman de la chaîne privée El Hiwar Ettounissi, Fahem Boukadous, entame aujourd’hui son 115e jour de détention. Gravement asthmatique, le journaliste a commencé une grève de la faim illimitée depuis le 8 octobre dernier. Il refuse également de prendre ses médicaments.
Suite à ses dernières visites à son mari, l’épouse du journaliste, Afef Bennaceur, faisait part à Reporters sans frontières de sa préoccupation quant à la dégradation rapide de son état de santé. Sujet à de violentes crises d’asthme, Fahem Boukadous a perdu plus de cinq kilos et continue d’être détenu dans des conditions incompatibles avec sa maladie. Reporters sans frontières rappelle qu’agissant ainsi, le gouvernement tunisien viole les dispositions des Conventions de Genève sur le droit des prisonniers et le Pacte international des droits civils et politiques, dont la Tunisie est signataire.
Afef Bennaceur est soumise à un contrôle policier quotidien et permanent. Dans la nuit du 18 au 19 juillet 2010, des inconnus ont tenté de pénétrer par effraction dans sa boutique. Le 27 octobre 2010, alors qu’elle revenait d’une réunion avec des grévistes de l’enseignement secondaire, Afef a été frappée et insultée par des agents de la sécurité, dans le ville de Gafsa, en plein jour (pour information :http://fr.rsf.org/tunisie-
Internet sous contrôle
L’oppression contre la liberté d’expression est générale. Le pays de Zine el-Abidine Ben Ali est l’un des plus liberticides en ce qui concerne Internet. Les sites communautaires de partage et d’échange de données en ligne tels que Dailymotion, YouTube ou Facebook sont régulièrement bloqués en raison de la publication de contenus critiquant la politique du président. Les e-mails de certains défenseurs des droits de l’homme sont également filtrés (pour information :http://fr.rsf.org/tunisie-un-
“Statut avancé” contre recul des libertés ?
Reporters sans frontières rappelle son opposition aux négociations en cours entre l’Union européenne et la République tunisienne, destinées à octroyer à la Tunisie un statut de partenaire avancé, en l’absence de l’abrogation de l’amendement de l’article 61 bis du code pénal tunisien. Cette disposition, adoptée en juin 2010 par le Parlement tunisien, vise à criminaliser “des personnes qui établissent, de manière directe ou indirecte, des contacts avec des agents d’un Etat étranger, d’une institution ou d’une organisation étrangère dans le but de les inciter à porter atteinte aux intérêts vitaux de la Tunisie et à sa sécurité économique”. Les personnes incriminées pourront être condamnées à des peines allant de cinq à douze ans de prison ferme (pour information :http://fr.rsf.org/tunisie-
Rien ne saurait justifier la multiplication des entraves à la liberté d’expression dans le pays. Reporters sans frontières exige que Fahem Boukadous soit libéré immédiatement et que le contrôle administratif dont Afef Bennaceur est l’objet cesse.
La Tunisie figure au 164e rang sur les 178 pays du classement mondial pour la liberté de la presse de Reporters sans frontières pour l’année 2010, chutant de 10 places depuis les élections présidentielle et législatives du 25 octobre 2009 (pour information :http://fr.rsf.org/press-
Taoufik Houimdi, prisonnier d’opinion, est en butte depuis la première semaine du mois de Ramadan (mi août), et jusqu’à aujourd’hui, à la violence et la torture injustifiées, assorties d’interdiction de parloir, d’enchaînement des pieds, de mise au cachot spécial pour sanctions, tandis que le directeur de la prison de Messaadine lui a monté une affaire d’agression d’un autre prisonnier au moyen de faits et d’événements inventés, et de faux témoignages contre lui. La famille de Houimdi n’a pas été autorisée à lui rendre visite depuis un mois et demi et selon les dires du directeur, c’est le prisonnier qui aurait refusé de voir sa famille. Parfois on dit à la famille que leur fils refuse la visite de la famille pour protester contre le refus de demander le transfert souhaité ou qu’il refuse la visite parce qu’elle n’est pas directe, ce qui a eu pour effet de perturber sa famille qui craint pour son intégrité du fait des châtiments répétés. […] La commission de contrôle de la situation dans les prisons Le Président de l’Association Samir Dilou (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Nouvelles des libertés en Tunisie
1) Salaheddine Aloui et son épouse en grève de la faim Jeudi 4 novembre 2010, Salaheddine Aloui, ex prisonnier politique, accompagné de son épouse, a jeûné pour protester contre les mesures arbitraires prises à son encontre en raison d’un jugement du tribunal le condamnant au contrôle administratif pour une durée de seize ans, le privant pendant toute cette période de son droit à un emploi et à la libre circulation, mettant la vie des membres de sa famille en danger. Salaheddine Aloui a décidé d’observer des journées de jeûne répétées […] Organisation Liberté et Equité (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
La famille Nasri interdite de parloir Agression de Tarek Soussi, militant des droits humains
Tarek Soussi, militant des droits humains, membre du comité directeur de l’AISPP, a été agressé puis détenu le 3 novembre 2010 à la prison de Borj Er Roumi après qu’il y ait manifesté sa solidarité avec monsieur Mohammed Nasri, père de Hassan Nasri, prisonnier d’opinion qui s’était vu interdire de rendre visite à son fils en grève de la faim. Lors de son arrivée à la prison, monsieur Tarek Soussi a pris une photo de la famille du prisonnier d’opinion Hassan Nasri, qui faisait un sit-in de protestation contre l’interdiction de visite. Soudain, une groupe d’agents est sorti et un responsable de la prison lui a confisqué son appareil photo et l’a poussé Tarek Soussi si violemment qu’il est tombé (Ce dernier ne marche qu’avec des béquilles). Puis il a poussé la famille de monsieur Mohammed Nasri et les a violemment éloignés, ensuite monsieur Soussi a été emmené et détenu dans la prison. A l’arrivée de militants de droits de l’homme, comme messieurs Faouzi Sadkaoui, Khaled Boujemaa, Yassine Bejaoui, Mohammed Zyad Ben Saïd et Mohammed Ali Ben Aïssa, en présence d’agents de la brigade d’orientation de la garde de Bizerte, Monsieur Tarek Soussi a été relâché, une demi heure plus tard et il a dû revenir le lendemain, soit aujourd’hui, récupérer son appareil photos. […] (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Association Tunisienne des femmes democrates
112, Avenue de la Liberté 1002 Tunis.
Tél: (216)71 890 011 Fax: (216) 71 890 032 P (216) 22 953 782 Email : femmes_feministes@yahoo.fr
Tunis, le 2 novembre 2010
COMMUNIQUE
LE COMITE DES NATIONS UNIES CONTRE LES DISCRIMINATIONS A L’EGARD DES FEMMES INQUIET !
Nous femmes de l’ATFD enregistrons avec satisfaction les recommandations et les observations adressées à l’Etat tunisien par le Comité des N.U pour l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes et partageons avec lui ses principaux motifs d’inquiétudes sur :
§ Les réserves et la déclaration d’interprétation générale qu’il juge incompatible avec le but et l’objet de la convention.
§ L’absence de disposition générale sur l’égalité homme/ femme dans la constitution ainsi que celle d’une définition de la discrimination conforme à la CDAW.
§ La persistance des lois discriminatoires en matière pénale et de statut personnel.
§ Le manque de visibilité donnée à la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à son protocole.
§ Les restrictions des activités des « ONG autonomes » dont les restrictions à la liberté d’expression, d’association et de rassemblement ainsi qu’à leur liberté de mouvement.
§ Les arrestations et le harcèlement à l’endroit d’ONG autonomes et de défenseurs des droits de l’homme.
§ L’exclusion des organisations de femmes autonomes du processus de décision, des projets de partenariat et d’aide financière.
§ L’absence de saisine des mécanismes tunisiens de pourvoi et de plainte assurant un accès effectif à la justice pour les femmes victimes de violence.
§ La persistante des stéréotypes patriarcaux et la résurgence de normes, de pratiques et de traditions défavorables aux femmes.
§ L’absence d’une loi générale sur la violence contre les femmes y compris en ce qui concerne la violence domestique, le viol conjugal, le viol d’une mineure et l’impunité dont bénéficient trop souvent les auteurs de ces actes.
§ Le peu d’abris pour les femmes victimes de violence et leur mauvaise distribution sur le territoire.
§ La priorité donnée aux relations familiales sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes.
§ L’interdiction de facto du mariage de la musulmane avec un non musulman.
§ Le statut accordé à l’époux d’être encore seul chef de famille.
§ La persistance des discriminations en matière d’héritage et d’accès à la propriété pour les femmes.
§ Le manque d’informations et de données sur le trafic d’être humain.
§ La stigmatisation de la prostitution légale et l’absence d’un plan national permettant la reconversion socio-économique des concernées.
§ La faible représentation des femmes dans les niveaux élevés de décision, dans le secteur privé comme dans le secteur public.
§ Le manque de données fiables sur l’abandon féminin en matière de scolarisation.
§ L’illétrisme des femmes et la disparité villes et campagnes.
§ L’absence de politique et de mesures législatives concrètes pour éradiquer la discrimination des femmes en matière d’emploi.
§ L’inadéquation de la définition du harcèlement sexuel adoptée par la Tunisie.
§ L’absence de données sur les femmes désavantagées : les migrantes, les réfugiées, les filles et les femmes « errantes » ou sans domicile.
Nous soutenons que notre association n’a eu de cesse de rappeler à l’Etat tunisien ses engagements internationaux contre la discrimination à l’égard des femmes, d’alerter les décideurs sur les inégalités juridiques en matière pénale et de statut personnel, notamment, sur la question du mariage et de l’héritage, de mettre à nu les violences de toutes sortes auxquelles les femmes font face, d’attirer l’attention sur les fragilisations socio-économiques qui les précipitent dans la précarité économique et la vulnérabilité sociale, de prendre parti contre les menaces politiques et culturelles qui pèsent sur la participation des Tunisiennes à la vie publique.
Nous rappelons que cette démarche a été initiée de longue date par l’Atfd sous forme de manifestations, de campagnes de sensibilisation, dont la campagne régionale maghrébine puis arabe pour une égalité sans réserves, de rapports aux décideurs. Cette mobilisation s’est poursuivie avec le rapport alternatif, élevé par l’ATFD au Comité des Nations Unies contre les discriminations à l’égard des femmes au cours de son examen des 5ème et 6ème rapports périodiques combinés du gouvernement tunisien au mois d’octobre 2010.
Nous nous félicitons d’avoir mené cette nouvelle action de manière collective et concertée qui s’est soldée par la rédaction du rapport alternatif, la déclaration générale, le déplacement d’une forte délégation aux Nations Unies pour exposer ses vues au Comité des experts. L’ATFD salue l’effort de ses militantes et leur sens de l’engagement pour faire aboutir le projet.
Nous nous réjouissons de l’appui apporté et de la solidarité exprimée à cette occasion par diverses organisations de la société civile régionale et internationale dont notamment, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), la Coalition Egalité sans Réserves, le Collectif 95 Maghreb Egalité (CME), l’Institut for Wome’s Rights Asia Pacific (IWRAW) avec lesquelles nous partageons les valeurs universelles, d’égalité, de liberté et dignité pour les femmes.
Nous regrettons en revanche le manque d’information officielle autour de cet évènement, la persistance d’un discours d’autosatisfaction sur les acquis des Tunisiennes et d’une politique partisane d’exclusive qui nuisent à la cause de l’égalité, des droits, de la citoyenneté et de la non discrimination.
L’Atfd, forte des recommandations du Comité qui a entendu ses revendications et repris plusieurs des points soulevés par elle, interpelle de nouveau les autorités et les met devant leur responsabilité en vue de :
§ Retirer les réserves et la déclaration
§ Inclure dans la constitution le principe d’égalité et de non discrimination en en donnant une définition conforme à la CEDAW
§ Mettre fin aux pratiques attentatoires à la liberté d’association, d’expression et de manifestation
§ Respecter et de protéger les activités des ONG autonomes de défense des droits humains et leurs militantes et militants
§ Associer les ONG autonomes des femmes au choix des plans d’action et des stratégies nationales relatives aux femmes
§ Promouvoir sur ces questions un débat démocratique, ouvert et pluriel
§ Réviser l’ensemble des lois discriminatoires en matière de statut personnel sur la base de l’égale responsabilité parentale des pères et mères, de l’égalité dans l’héritage, du libre choix du conjoint sans considération de race, de langue ou de religion, de la reconnaissance des droits des mères célibataires
§ Réviser l’ensemble des lois discriminatoires en matière pénale, notamment en ce qui concerne le viol de la mineur, de combler les lacunes des textes en intégrant le viol domestique et le viol conjugal et de reprendre une définition du harcèlement sexuel loin de toute connotation sur les bonnes mœurs
§ Adopter une loi intégrale sur les violences à l’égard des femmes dans une vision prospective et globale sur la base des principes des droits universels des femmes
§ Promouvoir les centres d’écoute, les abris ou espaces de halte pour les femmes victimes de violence en assurant la qualité du service et une plus grande implantation sur le territoire
§ Assurer les droits fondamentaux des femmes au travail, à l’emploi, à la santé, à l’éducation notamment, par l’hébergement universitaire et le logement adéquat des femmes.
Pour L’ATFD
La Présidente
Sana ben Achour
7 MACHIN 2010: VOILA DES INFOS A LA PLACE DU DISCOURS
PAS DE CACHOTERIES A PARTIR DE CE JOUR:
“LA SOKTOU BAADA EL YOUM لا سكوت بعد اليوم “
Tunisie-Egypte. Nasser, Bourguiba et la main d’Eneramo
Samedi, 06 Novembre 2010 08:11 Certains médias cairotes se montrent vindicatifs après la douche «africaine» de l’Espérance au Congo… Les moins honnêtes ruminent la main d’Eneramo, les plus polis, la justice des pelouses! Puisque c’est comme ça, lâchons le morceau… Jamel Hani, Paris. Partiaux, trop partiaux, les médias cairotes passent sous silence le poing dans la balle du joueur d’Al Ahly, en phase-aller de la demi-finale de la Ligue des champions africaine, remportée au retour par un poing dans la balle d’un Sang et Or à Tunis. Pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est un remake du bus algérien caillassé, affaire maquillée en une auto-lapidation algérienne, un remake du boxing à plate couture lors de la remise du même trophée africain en 2008 aux joueurs de l’Etoile sportive du Sahel au Stade du Caire! C’est aussi – le comble – une adaptation de la fâcherie loufoque de l’actrice égyptienne Ferdaous Abdelhamid, lors de précédentes Jcc «sans» pour les Egyptiens. Elle s’en était alors prise «à l’égyptophobie du jury» (sic!), parce qu’il n’avait nominé aucune fiction «mysriya»! Le Caire tout-puissant Voici un morceau de lâché! Poliment. À la tunisienne! Encore et toujours! Une partie (trois traits sous «partie») de nos amis égyptiens jouent les héros persécutés, le Joseph Arabe, le peuple élu et envié! Par qui et pourquoi? Les pyramides et les pharaons y sont pour quelque chose, mais ce délire des grandeurs ne fut institutionnalisé, à notre humble avis, qu’avec l’advenue des médias de masse: d’abord la radio puis la télé, sans négliger une édition très en avance sur le reste des pays arabes! Dans un contexte de suprématie médiatique absolue de l’Égypte, le discours nationaliste avait peu de chances de se départir des contraintes politiques et économiques cairotes! Un leadership essentiellement logistique, qui va «s’essentialiser» (conquêtes miliaires et politiques et aidant) en une constante régionale, un horizon stratégique indépassable! Avec une «métropole» égyptienne et une «province» arabe! La tête au Nil et les jambes à la presqu’île! Dans son uniforme d’avant-garde militaire, médiatique et éditoriale, le Caire imposera un fait accompli autrement plus glorieux: elle forgera le credo médiatique du «Caire centre de toute initiative arabe», à la faveur de la doctrine historique invérifiable: «L’Égypte est la mère du monde»! Bien que les volontés unificatrices ne manquaient pas dans d’autres régions du monde arabe. Bien que des héros, aussi légitimes que Gamal, auraient pu prendre la tête du mouvement! Bien qu’une unité territoriale maghrébine avait permis des collaborations étroites entre différents mouvements nationalistes, sans le moindre truchement de Nasser! Bien que d’autres options arabophiles étaient là; précisément la fameuse «préférence arabe» du bourguibisme naissant, sorte de «travaux pratiques et non de cours magistraux» des idéaux philo-arabes! Une arabophilie bourguibiste «non exclusive», mais autrement plus dérangeante pour le Cairo-centrisme vainqueur! Aucune bonne volonté n’avait alors les moyens de ses ambitions arabes. Aucune alternative ne pouvait passer les filets médiatiques d’obédience sinon d’accointances cairotes. Cela prenait comme une forme de chantage à l’«arabité», comme si l’arabité venait à se confondre avec «l’ordre cairote» et comme si une arabité plus démocratique, plus représentative n’était point possible…. Plus d’une fois «le combattant suprême» l’avait fait remarquer à son homologue égyptien: «Le Caire ne veut pas unir les Arabes, mais les guider!». A preuve, la déchirure ethnique et sociale à l’intérieur de l’Égypte (un idéal d’union ne pouvait se concevoir sans une unification interne), à preuve la grande armée défensive aux frontières soudanaises (un pays frère!), à preuve la surdité aux initiatives «périphériques» émanant du Maghreb notamment! À preuve enfin, la franche alliance avec l’URSS: une alliance contraignante, de nature à imposer un modèle particulier au «peuple arabe»: corps nouveau défini de l’extérieur par la deuxième puissance mondiale! Le Caire se regarde voir La suprématie populaire et politique du nassérisme dans la région tenait moins, semble-t-il, d’une puissance théorique, d’une quelconque intuition stratégique, que d’un ascendant médiatique. Elle reposait sur une logistique de diffusion autrement plus conquérante! Cette suprématie populaire durera aussi longtemps que durera le contrôle médiatique des pharaons sur l’Arabie! Nous ne partageons pas la thèse voulant que l’égypto-centrisme était une doctrine d’État liée au nassérisme! Avant et après la guerre de libération de 1973, avant et après Camp David, avant et après Gaza, nous assistions au même «Donjuanisme cairote»! Profondément ancrée dans un nationalisme historique exclusif de tout partage ou primauté non Égyptienne (rappelons-nous les velléités de récupérer jusqu’au sang tunisien d’Ibn Khaldûn, Bayrem Tounsi! L’inexplicable domiciliation cairote de la Ligue arabe!), profondément ancrée dans ce nationalisme exclusif et objectivement réfractaire à toute volonté d’union, l’Égypto-centrisme s’affirmait dès le début contre tout autre nationalisme arabe! Essentialisé comme un droit d’aînesse civilisationnel, puis «vendu» comme un butin de guerre, la théorie du centre cairote a dépassé l’idéal nassériste, pour se constituer en un véritable «argument de race», au mépris de l’égalité des peuples, au mépris du principe moderne de l’égalité des individus! Au mépris de la criminalisation du racisme même au deuxième degré! La fin de la suprématie médiatique Une partie (encore trois traits sous partie, s’il vous plaît, car l’intelligentsia critique de ces divagations existait existe et existera toujours sur les rives du Nil), une partie de nos frères égyptiens sont imperturbables quand ils affirment que l’«Égypte est la mère du monde» et que la main d’Eneramo est naturellement «plus main» que celle de Fadhel, que la seconde est touchée par la grâce pharaonique! Ils sont de marbre en appelant à l’antenne au meurtre de supporteurs algériens! Hélas cette suprématie médiatique, a vécu! Beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts! Et le Nil en est devenu jaloux! La doctrine du centre cairote a désormais les mêmes moyens médiatiques que n’importe quel autre délire du peuple élu, du Joseph arabe, du héros trahi! Le monde arabe a changé. Il foisonne de chaînes de télévision, de sites, de radios en ligne. Il n’est plus dupe, il est objectivement plus «malin»! Il est loin le temps où la fiction publique égyptienne servait la même sauce à toute l’Arabie, à heure fixe! Interdisant ainsi toute lucidité, toute conscience historique de l’absurdité de l’idéal cairote, l’absurdité de tout idéal tribal! Nos frères Égyptiens doivent le reconnaître à leurs dépens: il n’y a pas de peuple élu, tous les peuples sont élus! Et l’Égypte n’est que la mère de l’Égypte!
Au 38 octobre 2010 Par Biju Depuis plus de cinquante ans déjà, en Tunisie, la politique ne ressemble plus à rien, ne rassemble plus grand monde, la lutte contre le colonialisme français valorisait l’identité nationale tunisienne, aujourd’hui les coups de boutoir de la dictature ont fragmenté et mis en pièces, tout sentiment de fierté nationale, le projet maffieux des thuriféraires tunisiens, identifiés depuis belle lurette s’est accompli en réduisant le génie tunisien à un simple prestataire de services, dévalisé par le fait du prince, le droit de cuissage de toute une guilde de traîtres à l’idéal tunisien, et à la nation tunisienne. Sauf pour quelques caciques d’un parti unique habitués aux cirques organisés, et aux marches soûlantes et titubantes d’un cérémonial propagandiste qui ferait honte à la dernière des républiques bananières sur cette incroyable planète , la « politique » de la dictature , c’est l’éradication de toute forme de politique et toute expression de sa noblesse . La « politique » de l’opposition , quand à elle, pour beaucoup de ses”prétendants”, elle est la gestion des frustrations , des apparats et l’occupation du vide par l’ego et le dérisoire, c’est un fait et ce n’est pas attaquer l’opposition que de le dire et le reconnaitre, certains ténors de cette opposition des fois marginalisés, l’admettent volontiers, cela s’appelle pour certains aigris, certaines chiffe molle et autres pique-assiettes, faire son auto-critique et choisir d’avancer, or tout progrès ne se fait que dans le mouvement et la transparence, c’est bien cela la démocratie, ce n’est pas faire le pied de grue dans les antichambre des forfaitures . L’éloge de la décadence morale, de la déchéance citoyenne, aux Unes des uns et des autres, parait de plus en plus évidentes à tout analyste honnête, et même au profane tunisien, cela explique son indifférence et son attentisme, plus que jamais, manger, boire et surtout “fermer sa gueule” aux dépend de toute dignité s’impose à beaucoup de tunisiens comme un moindre mal. En plus de quelques militants RCD , et surtout de certains chefs de familles désargentés , alimentaires qui profitent de cette permanente kermesse, organisée de fil en aiguilles par un régime qui tient de l’insoluble et l’incurie , mendigots et indignes pour tuer leur temps imparti au prorata de leur ignominie et de leur trahison , en compagnie de leurs enfants, éduqué dans la soumission et le culte de la personnalité d’un chef qui sent le sapin et la pitié , nous devons supporter le bal des casquettes , des bottes et des matraques , et des slogans griffonnés par des mains tremblantes et filantes sur des morceaux de toile de jute, amusent, nous devons nous contenter de cela et être heureux, paraît-il, comparés à nos voisins, foutaises. Le rêve d’indépendance et de liberté d’antan, celui de nos fellagas et de nos âmes résistantes, inscrites sur le livre de l’éternité s’est défilé, peut-être, à jamais de nos souffles, il est plus que temps de nous inventer de nouvelles espérances, et avec du vieux, en politique, on ne fait jamais du neuf. Un constat, qui au lieu d’inquiéter l’opposition et les intellectuels les réjouisse ! Alors que d’aucuns admettent que la mort des actions initiatrices aux actions de masse , encore une fois comme naguère le mouvement du 18 octobre , ou YEZZI FOCK qui semble avoir été une OPA pour flatter le cul des vaches , et les ego de quelques uns qui se donnent une importance qu’ils n’ont pas par rapport aux figures politiques de l’opposition démocratique ,figures qui même vieillissantes , ces dernières restent quand même emblématiques , elles ont faits et font leurs preuves depuis toujours , même dans la lueur , même dans la brise et la rumeur , quand même ils FONT !!!même si c’est timide et peu ; après celle des politiques et des médias , est du terrain béni, laissés aux « marchands du temple ». Surtout que ceux qui pensent que la soi-disant société civile tunisienne, pour sa majorité, composée-en réalité- d’opportunistes en mal de publicité et d’arrivistes presque tous habillés de vestes réversibles, a une quelconque influence sur le quotidien des tunisiens, se trompent gravement, en ce domaine comme en d’autres, tout est à refaire dans notre pays. Mieux : les démocrates tunisiens , sous cette pluie acide du renoncement et des incompétences qui les cerne, que ce soit dans le visuel ou le virtuel, encore conscients et en activité vont connaître le même sort que leurs camarades qui ont tout perdu, et leurs armes et leurs esprits dans les oubliettes de ben Ali , pour eux , les derniers des Mohicans , les rues de Tunis en sont une réplique grandeur nature, demandez un peu à M.YAHYAOUI , M.MARZOUKI , HOSNI , HAMAMMI , MAATAR , ZOUARI , JEBALI, HAROUNI, ce qu’est leur vie en Tunisie, nous arrivons petit à petit et malgré nous au fatal instant de vérité, et tellement les haines sont récurrentes, le final sera forcément explosif . les structures de l’action libre qui nous incombe aujourd’hui en tant que tunisiens libres , refusant le despotisme et la dictature de ben Ali et ses maffias, doivent être le credo de tous les courants du mouvement patriotique et démocratique tunisien. C’est une question de survie et de bon sens , pour conduire n’importe quelle action susceptible d’ébranler un tant soi peu la dictature de ben Ali, on doit,rassembler un certain nombre de conditions matérielles , humaines et intellectuelles , qui tiennent aussi bien à nos aptitudes , à nos possibilités , à nos raisonnement et à nos vérités, qu’aux choses mêmes et/ou aux réalités du vécu tunisien , La justice , l’institution fondamentale qui doit accomplir notre futur de l’après dictature est l’outil d’articulation des libertés,nous devons le dire à tous les tunisiens, qu’aucun crime ne restera impuni : ma liberté ne s’arrête pas là où commence celle de l’autre, mais au contraire, commence là où, plus exactement, au moment où, commence celle de l’autre. Si une loi n’augmente pas la liberté collective, elle est illégitime et peut entraîner un devoir de désobéissance, et de résistance et de révolte, le pouvoir dans une démocratie tunisienne future doit être confronté à cette vérité, c’est à cela que aurions acquis, nous Tunisiens, la culture citoyenne, républicaine, et que nous serions devenus des hommes libres. Tout interdit ne peut alors se justifier que par ce qu’il autorise : les « devoirs » sont la conséquence de l’exercice effectif des droits.Ni plus, ni moins en toute égalité et en toute légalité.
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