6 juin 2006

Home – Accueil الرئيسية

TUNISNEWS
7 ème année, N° 2206 du 06.06.2006

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Nomination d’un nouveau responsable de la sécurité en Tunisie L´Audace: Mohamed Ali Ganzoui, out… L’éditorial de l´Audace: Etre ou ne pas être …libres Omar S’habou: Retrouvailles avec  Ahmed Ben Salah et avec … Bourguiba La Presse : Terre d’Islam Le Temps: Juin 1924: La libération de la femme et le port du voile

Nomination d’un nouveau responsable de la sécurité en Tunisie

 

AFP, le 5 juin 2006 à 19h36 TUNIS, 5 juin 2006 (AFP) – Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a désigné lundi un juriste, M. Abdessatar Bennour, à la tête de la sûreté nationale, en remplacement de Mohamed Ali Ganzoui, a indiqué l’agence tunisienne TAP. Aucune explication n’a pu être obtenue de source officielle sur ce changement annoncé brièvement par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi à l’issue d’une entrevue avec le chef de l’Etat. Le départ de M. Ganzoui intervient notamment après des incidents survenus lors de l’empêchement par la police d’un congrès contesté de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme le 27 mai, et d’un mouvement de protestation des avocats. M. Ganzoui, qui occupait le poste de Secrétaire d’Etat chargé de la sûreté depuis le 21 novembre 2005, « sera appelé à d’autres fonctions », a ajouté la TAP. Il avait précédemment dirigé les services de sécurité jusqu’à son limogeage au lendemain de l’attentat de Djerba, qui avait fait 21 morts le 11 avril 2002. Ancien magistrat, son successeur était jusqu’à sa nomination commandant de la Garde nationale. AFP

LIMOGEAGE DU SECRETAIRE D’ETAT AU MINISTERE DE L’INTERIEUR  

Mohamed Ali Ganzoui, out…

 

Par Slim Bagga   Bonne nouvelle : le tortionnaire Mohamed Ali Ganzoui a été limogé ce lundi 5 juin. Il ne faut pas chercher d’explication politique à cet acte que beaucoup voudraient médiatique. Ganzoui n’est qu’un fusible qui a longtemps servi à Ben Ali. Les erreurs se situent au plus haut sommet de l’Etat, et la guerre que se livrent les plus hauts responsables de la sécurité fait ravage à Carthage. L’on sait déjà qu’ entre le responsable de la sécurité présidentielle au Palais, le Général Sériati, et le patron des services spéciaux, Mohamed Ali Ganzoui, il y avait de l’eau dans le gaz. L’on sait aussi que le Parlement européen, la France et les Etats-Unis essayent diplomatiquement de mettre un point d’honneur pour que cessent les dérives sécuritaires en Tunisie. L’on sait enfin que le monde dit libre est excédé par autant d’arrogance de la part du régime tunisien. L’on sait enfin que les agressions contre les femmes, la société civile, les journalistes (notamment Christophe Boltansky, journaliste de « Libération », ainsi que le journaliste Suisse, malmené et reconduit dans un avion comme un malfrat), le verrouillage systématique de toute liberté d’action exaspèrent, voire excèdent en plus haut lieu les démocraties Occidentales qui ont un partenariat économique avec la Tunisie.
Ben Ali croyait jouer sur le fait que les USA sont empêtrés dans leur guerre en Irak, et que la France est engloutie dans sa politique intérieure. Mais c’était sans compter avec les démocrates de tous bords qui n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme.
Le retour de Ganzoui au lendemain de la tenue du Sommet Mondial sur la Sécurité d’Information (SMSI) était une insulte et un pied de nez à tous les démocrates.
Six mois plus tard, ce voyou est sacrifié encore une fois sur l’autel de la réal-politique.
Ben Ali cherche donc à rassurer, mais il ne convaincra personne. Il faut savoir que l’ancien secrétaire d’Etat (qui reviendra aux commandes, parions-le un jour ou l’autre) est un homme non seulement acquis à Ben Ali mais surtout à son épouse et à la famille des Trabelsi. La tentative de nommer un vice-président dans le cadre d’une réforme constitutionnelle semble, pour l’heure, faire long feu parce que Ben Ali et sa femme ne se sont pas toujours entendus sur un successeur.
Ganzoui donnait jusqu’à présent l’apparence de servir plutôt le clan de Madame, tout en fuyant fidélité à Monsieur. Comme le disait Charles Aznavour : il se voyait déjà…
On peut dire aussi que ce minable de la politique a été desservi à force de servir…
Et l’on peut dire aussi que pour une fois Ben Ali a prouvé qu’il a encore le bras long pour se débarrasser de responsables encombrants.
Ici, à « L’Audace », loin de nous l’idée de donner un satisficit au Général Zinochet mais nous mentionnons à sa juste valeur le fait qu’il se débarrasse d’un tortionnaire. Quand bien même agissant sous ses ordres et avec son feu vert.
La chose la plus importante à retenir de ce limonage est que Ben Ali peut encore décider pour tromper son monde ; et que la coiffeuse Laïla peut être contredite en dépit de tout…SB
(Source: L’Audace numéro 135 -136 ,juin 2006)  

OPINION REFLEXION TUNISIENNE
MONTASSER MZOUGHI DE TUNIS UNE AMBIANCE DE FETE S’EST INSTALLEE AU MINISTERE DE L’INTERIEUR DES CE MATIN (mardi 6 juin, NDLR) POUR FETER LE DEPART DE GANZOUI. LES DIFFERENTS SERVICES DE LA POLICE NATIONALE ONT RECU LA NOUVELLE DE SON LIMOGEAGE COMME UN CADEAU DIVIN. EN EFFET GANZOUI AVAIT PROCEDE A DE GRANDES MANOEUVRES DE VENGEANCE ET DE PURIFICATION  ADMINISTRATIVE CONTRE UN GRAND NOMBRE DE HAUTS FONCTIONNAIRES ACCUSES PAR CE REVENANT D’AVOIR ETE TRAITRES A SA PERSONNE PENDANT SON SEJOUR SYRIEN. UNE VINGTAINE PARMI CES VICTIMES DE GANZOUI ONT OSE ECRIRE UNE LETTRE A BEN ALI  DATEE DU PREMIER JUIN, ATTIRANT SON ATTENTION SUR UN VRAI COMPLOT OUTRE PAR GANZOUI CONTRE LE PRESIDENT ET CONTRE LA SECURITE DE L’ETAT AU PROFIT DE CERTAINS CLANS MAFIEUX.LA LETTRE DISAIT QUE GANZOUI SE VOIT DEJA PRESIDENT ET SE COMPORTAIT COMME DAUPHIN. LA FETE ETAIT CE MATIN GENERALE AUSSI DANS PLUSIEURS MINISTERES DONT LES MINISTRES ONT DEJA DESAPPROUVE LES ARTICLES DE BASSE CLASSE DE JRIDI ET RIAHI à L’ENCONTRE DES PERSONNALITES POLITIQUES, ARTICLES REDIGES PAR LES BOURREAUX DE GANZOUI  ET ENVOYES PAR FAX SIGNE ( MAG) ET LES CASSETTES VIDEO FABRIQUEES ET DISTRIBUEES PAR GANZOUI ET DONT PLUSIEURS MEMBRES DU GOUVERNEMENT DENONCENT LA BASSESSE JAMAIS ATTEINTE EN TUNISIE. 6 juin 2006 Remarque de la rédaction de TUNISNEWS : Nous attirons l’attention de M. MONTASSER MZOUGHI et de nos lecteurs que les cassettes vidéos « pornographiques » et les articles diffamatoires à l’encontre des opposants de tous bords ne datent pas de ces derniers mois mais et ne sont pas apparus avec le retour de Ganzoui au Ministére de l’intérieur en novembre 2005. Ces pratiques datent en fait de l’année 1990 et sont UNE PRATIQUE CONSTANTE du régime de Ben Ali. Et que la « bassesse jamais atteinte (Sic !?) » est devenue en fait une marque déposée du régime en place au cours des 16 dernières années au moins – n’a jamais été dénoncée publiquement et clairement par aucun membre du gouvernement et/ou responsable du parti au pouvoir … à notre connaissance.  

l’éditorial de l´Audace

Etre ou ne pas être …libres

Khaled Ben M’Barek Les semaines folles que viennent de vivre les tunisiens ne sont pas l’expression d’un raidissement soudain ni d’une recrudescence conjoncturelle de l’instinct répressif du pouvoir, comme aime à le dire une certaine presse occidentale. Cela ne peut être qu’un jalon sur la voie de la conservation et  de la consolidation du pouvoir bénalien au-delà de l’année électorale 2009.
C’est dans cette perspective qu’il lui faut reprendre en main toutes les structures susceptibles de « chanter hors de la chorale ». D’où le projet de mise au pas de la LTDH, du Barreau et de tout ce qui donne signe de vie dans l’immense  jachère politique qu’est devenue la Tunisie au fil de ces vingt ans de pouvoir tyrannique. Et le plus vite sera le mieux.
Nombre d’amis du pouvoir peinent à ignorer l’intérêt politique d’un assaut contre le fort Chabrol de la section tunisienne d’Amnesty International pour mettre la main sur le suisse Yves Steiner, du coup transformé en grand résistant malgré lui. Les assaillants ne parviendront à le maîtriser qu’au pris d’une seconde vague d’assaut renforcée, sous l’œil médusé des journalistes et des observateurs étrangers. Il s’ensuivra une nouvelle prise de bec diplomatique avec Berne.
Le scénario s’était répété avec les avocats quelques jours auparavant. L’attaquer en règle contre la profession a entraîné une forte volonté de résistance qui ira jusqu’à l’affrontement physique avec la police dans l’enceinte même du palais de justice, toujours devant une galerie d’observateurs étrangers. Cette situation donne lieu, entre autres, à un mouvement de réprobation unanime de la magistrature et des barreaux de France, toutes obédiences confondues.
Mais la grande bataille sera menée contre la LTDH, menaçant ni plus ni moins que d’organiser… son congrès. Le pays est soumis à un état de siège non déclaré. Les responsables régionaux de la Ligue sont astreints à un marquage individuel implacable. Certains sont maintenus en quasi-résidence surveillée, d’autres retenus dans les locaux de la police. Ceux qui parviennent à gagner Tunis sont cueillis à l’arrivée et renvoyés manu militari vers leur lieu de départ, toujours sous le regard d’un aréopage d’observateurs étrangers déconcertés ou atterrés. Cette situation amènera jusqu’aux froids et complaisants « regrets » de la diplomatie française. Mais la direction du PS lancera un appel rare à manifester aux côtés de la résistance démocratique tunisienne dans la rue.
Si on ajoute à cela les attaques physiques ou sous la ceinture contre les grandes figures de l’opposition (Om Zied et son époux, Samia Abbou, S. Belhassen, Ali Ben Salem, Lotfi Hajji…), on se rend bien compte qu’il ne peut s’agir là d’accès d’humeur éparpillés, mais bien d’une politique systématique et concertée de mise au pas dans la perspective d’une nouvelle comédie électorale, où, pour la cinquième fois en deux décennies, le RCD au pouvoir jouera seul dans le scénario soviétique guère plus usité qu’en Belarusse, en Azerbaïdjan ou dans certains Etats déliquescents d’Afrique noire.
Par ailleurs, ce contexte éclaire d’un jour nouveau les tentatives pacifiques menées par des agents du pouvoir en vue d’affaiblir l’opposition par des arrangement individuels avec des opposants fatigués ou de présumés opposants, dont il n’est pas exclus que certains soient des agents doubles recrutés par les services du général Ben Ali. Cette entreprise rocambolesque menée par des agents sans la moindre crédibilité avait été éventrée par l’Audace très tôt et n’a pratiquement rien rapporté à ses promoteurs.
Sont-ce ces soubresauts que le général fait payer à son fidèle lieutenant Ganzoui à peine réintégré dans son poste de secrétaire d’Etat à la Sécurité ? Toujours est-il que le pouvoir semble avoir éprouvé le besoin de sacrifier un bouc-émissaire pour tenter de contenir les retombées de ses propres ardeurs répressives contre toute forme de contestation. C‘est effectivement au moment où nous nous apprêtions à boucler ce numéro qu’est tombé la nouvelle du limogeage du maître tortionnaire Ganzoui remplacé par un autre tortionnaire carriériste, passé par la pénitentiaire et par la Garde nationale, mais qui n’a cependant plus le titre de secrétaire d’Etat.
C’est aussi dans ce contexte qu’il convient de placer les attaques répétées et désespérées contre l’Audace. Récemment encore, le pouvoir a réussi à soudoyer un de nos partenaires. Mais il en faudrait bien davantage pour nous décourager. Slim Bagga réitère à tous les lecteurs sa détermination à demeurer debout et à repousser toutes les offensives visant à étrangler ou à acheter un journal qui en a vu bien d’autres.
Nous appelons encore une fois l’opposition tunisienne à rapprocher ses divers points de vue, y compris par des compromis qui peuvent sembler douloureux, en vue de s’élever à la hauteur du défi annoncé : être ou ne pas être… libres.
(Source: L’Audace numéro 135 -136 ,juin 2006)

 

Retrouvailles avec  Ahmed Ben Salah et avec … Bourguiba

Omar S’habou (*) C’est en tant que  jeune militant dans les rangs du PSD  que j’ai découvert, suivi et appris à respecter Ahmed Ben Salah. Sa faconde, son  sens de la repartie, son art oratoire  ne laissaient pas de m’impressionner. Chacun  à son niveau, la même fidélité au réformisme bourguibien nous unissait.  J’avais  assisté en tant qu’éditorialiste de l’organe du PSD « L’Action » aux péripéties de son procès : Une amère impression d’injustice m’en était  restée. C’était  la première fêlure – qui sera suivie par d’autres –  dans le dispositif intellectuel et  psychique de mon adhésion au bourguibisme. Au terme de ce procès, la responsabilité de l’échec de la politique de socialisation des moyens de production  des années soixante m’apparut collective. Et le verdict sévère et inique qu’il endura était  une nouvelle et éclatante illustration de la doctrine du bouc émissaire. J’ai préféré alors immoler les indignations de mon âme sur l’autel de la discipline  du parti tout en refusant  d’écrire quoi que ce soit sur son procès.   C’est  ainsi. Un choix  de jeunesse – j’avais 23 ans – que j’aurais l’occasion  de rectifier… Dix ans plus tard et après ma démission des rangs du PSD,  le destin m’offre, en me plaçant à la tête de l’hebdomadaire  « Le Maghreb », l’occasion de me rattraper. Mettant à profit la relative et éphémère phase d’ouverture politique que Bourguiba et Hédi Nouira avaient décidé d’initier à la fin des années soixante dix (reconnaissance de la LTDH,  parution « d’Errai » et de « Démocratie ») et qui s’était prolongée jusqu’à falsification par le gouvernement Mzali des élections législatives de novembre 1981, je me suis rendu à Paris pour rencontrer et m’entretenir avec Si Ahmed. Nous avions alors convenu d’une interview  qui lui permettra de faire parvenir à l’opinion publique tunisienne  sa version des faits. De retour à Tunis, j’ai pris le soin d’annoncer, une semaine à l’avance, la parution de l’interview. Avec photos à l’appui. Une façon  de mettre les autorités devant le fait accompli. Le stratagème a porté.  A défaut de pouvoir interdire la parution de l’entretien en temps « d’ouverture », le gouvernement a chargé le ministre de l’information de l’époque, Tahar Belkhoja, de me  transmettre ses « ordres » qui étaient au nombre de trois : pas de photo de Ben Salah en couverture et pas d’évocation de deux thèmes dont j’ai oublié la nature. J’ai obtempéré au premier oukase uniquement. J’ai fait la sourde oreille concernant le reste.  Et le texte que l’équipe  du MUP, animée à Tunis  entre autres par Brahim Haydar et Tijani Harcha a préparé  – à partir de la casette de l’enregistrement –  a paru intégralement sans une virgule de moins. L’interview avait  fait l’événement  et  j’en étais quitte avec ma conscience ; sauf qu’une méchante et injuste rumeur voulait que j’aie fait entendre, après la publication de l’interview, la cassette de l’enregistrement  aux autorités. En dépit du fait que, déontologiquement parlant, ce n’était nullement interdit des lors que l’interview a paru intégralement, la rumeur qui était propagée était sciemment pernicieuse.  J’en avais un tant soit peu souffert d’autant que j’ai mis en péril la vie du « Le Maghreb » en  défiant Bourguiba  lui même qui  nourrissait alors envers Ben Salah  presque la même sainte horreur qu’à l’endroit de feu Salah Ben Youssef. J’ai décidé d’attendre que le temps  m’offrît une nouvelle occasion d’évoquer  la péripétie de la cassette  avec Ben Salah lui même. Cette occasion me fut donnée il y a quelques jours. Soit vingt cinq ans plus tard. Entretemps le Maghreb, reparu  après le 7 novembre, a continué à soutenir inconditionnellement les droits  à la dignité, à la liberté et à la reconnaissance que l’Etat devait  à Ahmed Ben Salah.  Ses compagnons me faisaient part alors de son émotion et de sa gratitude à l’égard  du «  Maghreb ».  La rencontre  qui devait enfin avoir lieu  en 1989 -90 était en train de se préparer quand Monsieur Zine Ben Ali  décida de mettre fin à la vie du « Maghreb » et d’emprisonner  son  directeur. Et c’est finalement  en marge d’un colloque organisé récemment  par l’Institut du Monde Arabe   à Paris sur les indépendances du Maroc et de la Tunisie  le 19 et 20 mai 2006 que la rencontre  aura pu finalement avoir  lieu.  Tout de suite immédiate et pleine. Sans émotion  mais avec passion. L’histoire de la cassette a été très vite classée. Ben Salah ayant compris entre temps  le caractère pernicieux de la rumeur. Je lui ai révélé quant à moi le détail qui manquait. Je vais maintenant  révéler aux observateurs et  acteurs de la scène politique tunisienne – y compris à l’excellent Hamma Hammami   qui doit au Maghreb de l’avoir révélé à l’opinion publique –   ce détail  dont lui et d’autres ont  voulu faire  une affaire. Après la publication de l’entretien, je reçus un coup de fil inattendu – c’était la  première fois –  de feu Wassila Ben Ammar. ( الله يرحمها) En voici le verbatim au détail près :
 ألو عالسلامة سي عمر… أهلا و سهلا …هل خطا السعيد… يعيّشك … شوف… انا عمري ما طلبت منك حاجة و انشاء الله ما تقلقكش تفضل للّا… إذا كان انجّم على راسي و عينية… انحب نسمع الكسات متاع الحديث مع ابن صالح.. عندي برشة ما اسمعتش صوطو  و قالولي اللي فيها برش ضمار…
En une seconde je devais prendre une décision : j’ai fait le tour des éventuels empêchements et n’en avais trouvé aucun à partir du moment ou l’interview déjà publiée ne risquait aucune censure ou aucun interdit et que plus d’une personne de mes entourages professionnels et sociaux  avaient écouté l’enregistrement… Et puis   était-ce convenable de refuser à la présidente une demande faite avec autant de gentillesse et de tact ?
ماثماش مشكل…تفضل… برك الله فيك …  امالة تو زيد شوية يجيك واحد من طرفي ياخذها من عندك الله يبارك…
Moins d’une heure plus tard quelqu’un est venu la chercher… qui était ce quelqu’un ? Je n’en sais fichtrement rien… et je ne m’étais posé à son sujet aucune question… Le détail de la cassette jeté dans la poubelle des faits divers,  tout le reste de la rencontre aura  été un émouvant voyage à travers l’histoire récente  de notre cher pays… J’ai retrouvé les mêmes raisons qui, il y a plus de trente ans, faisait mon admiration pour lui. Mon avance dans l’âge n’y a ajouté qu’un surplus de sincérité. L’homme est presque toujours  le même. Si le temps  a visiblement altéré la «  carcasse » comme aimait à le dire Bourguiba, il n’a nullement en revanche altéré la faconde, le sens de la répartie et le charisme. A cela se sont  ajoutés  le poids  de l’expérience et la richesse de l’érudition. Le narcissisme –  sous-jacent – est toujours là, la dent est aussi dure qu’auparavant et l’ego a bien  gardé sa  sur-dimension. Je n’ai pas pu ne pas apercevoir aussi une incluse  propension à l’auto-disculpabilité.  Mais quel  subjuguant foisonnement de qualités intellectuelles! Un vrai bonheur.  Il sautillait aisément et  avec un sens saisissant de la transition entre Ibn Arabi (1) et  Spinoza, entre Omar Ibn Al Khattab et Mendes France, entre Hassan II et Olaf Palme   et revenait  toujours  à celui qui continue de le fasciner et, en même temps, à lui procurer, me semble- t-il, d’ineffaçables regrets ou douleurs : Bourguiba.  Bourguiba aura été au centre de l’entretien : dans les dits et dans les non dits. C’était  la référence récurrente, incontournable.  Le passage obligé. Une chose est sûre : aucune trace de haine. Mais une sévérité de jugement qui n’efface pas l’admiration originelle. Bourguiba reste toujours à ses yeux un « des plus grands hommes du siècle ». Il l’a même dit, me confia-t-il, à Mr Abdeljalil Temimi, l’animateur de l’institut du même nom,  qui aurait certainement aimé entendre une appréciation inverse. Finalement  les rapports Bourguiba-Ben Salah, dans leur tragique dénouement, relèvent, à mon avis, du dépit amoureux. Un dépit que les cruels egos politiques ont transformé en  rupture qui n’est pas aussi  fatale qu’il n’y parait.  Quand feu Hedi Nouira, timoré et craintif, était allé informer Bourguiba de l’évasion de Ben Salah, la réaction de Bourguiba fut  celle du soulagement et non de la colère : «  Tant mieux ! » a-t-il calmement dit, ajoutant après un temps de silence : «  C’est la meilleure solution… elle  infirme au moins  les rumeurs quant aux maltraitances qu’il subissait dans les prisons tunisiennes ». En fait Bourguiba se soulageait ainsi – et  un tant soit peu –   d’un cas  de conscience ! Ben Salah de son coté a jusqu’au bout refusé d’incriminer Bourguiba dans ce qui lui advint. J’ai cru même comprendre que, au fond, il préfère  jusqu’à ce jour en incriminer ses ennemis politiques plutôt  que Bourguiba. Dieu seul sait  la nature des sentiments qu’ils ont gardé au fond de leur âme l’un pour l’autre. Mais pourquoi ne pas se hasarder à présumer que le fils  n’aura gardé   que la nostalgie des rapports privilégiés qu’il avait avec le père,  et que le père ne s’est pas remis de ce qu’il a cru être, à tort, une trahison de celui qu’il considérait  – avec Ahmed Mestiri  dans un autre registre – comme le meilleur et le plus brillant, et de loin,  de ses ministres … Comme pour authentifier mes intimes convictions, Ahmed Ben Salah évoqua avec une irrépressible nostalgie ses séances de travail  avec  Bourguiba. Toujours en tête à tête  – ce qui est un signe protocolaire qui ne trompe pas quant   au caractère spécial de leurs relations –    ces séances   duraient autour de trois heures. Bourguiba faisait même   installer à coté de son bureau une petite table pour que « Si Ahmed » put y déposer sa tasse de café ainsi que  le cendrier pour les  restes de son fameux et inséparable  cigare. Bourguiba  consentait à cette entorse aux rigueurs de ses convenances présidentielles parce que compensée par la délectation qu’il vivait en travaillant, crayon  à la main, avec celui auquel il n’a pas hésité à confier six ministères. Et non des moindres ! Il faut  entendre   Ahmed Ben Salah les énumérer : la nostalgie y côtoie l’amertume et  la fierté, l’humilité…Le Plan… et les Finances… et  l’Economie… et l’Industrie… et l’Agriculture… et l’Education Nationale ! Un  de ses collègues au gouvernement me révéla que «  Bourguiba ne souffrait entendre aucune insinuation  contre son ministre préféré, il  aurait sans doute fait de lui son successeur si la greffe socialiste avait pris ». Sans doute : Ben Salah a les qualités et les inévitables défauts – en fait les défauts de ses qualités et vice versa –  d’un homme d’Etat.  Gérer un Etat aurait été  à sa  mesure : Il a le sens de la communication, le charisme, la capacité de travail et surtout, une denrée  très regrettée aujourd’hui dans notre pays, je préfère utiliser ici la très belle expression arabe ((نظافة اليد .Je ne saurais dire quelle aurait été  sa conception  quant à l‘évolution démocratique du pays et à l’évolution institutionnelle de l’Etat. En tous cas la liberté de ton des débats qu’il animait dans les cercles d’études du PSD n’a rien avoir avec les « débats »internes du RCD d’aujourd’hui. A propos du RCD d’aujourd’hui et de son président, nous n’en avons presque pas parlé. Le régime du 7 novembre relève, selon un tacite, complice et induit diagnostic, du collatéral… Avant de nous séparer, il m’a affectueusement  dit ceci : « Je crois comprendre que tu as de grandes ambitions alors prends de moi ce conseil… » J’ai retrouvé ma posture et mon âme d’élève pour l’écouter quasi religieusement. Ce conseil  fera partie de mon jardin secret… (1) Féru moi-même de Ibn Arabi, il m’a révélé un fabuleux instant communiel (« waqt » dans le langage  ésotérique musulman) entre le grand mystique et Dieu. Ravagé par la souffrance  suite à d’insoutenables avanies humaines il s’isola pour crier à Dieu ses DOUTES  quant à Son  omniscience et Son omnipotence. Apres un court  temps de répit et de silence, il  entendit une voix  de type céleste lui dire : « JE SUIS LE DOUTE » !  (*) Les contributions que l’héroïque équipe de tunisnews – je dis bien héroïque et c’est amplement justifiée – voudra bien me publier n’engagent pas l’Alliance Maghrébine pour la Démocratie (l’AMD) Elles m’engagent en tant que militant  tunisien.  Celles qui engagent l’AMD seront publiées dans le site de l’AMD et dans « Le Maghrébin » organe hebdomadaire d’information et d’analyse de l’AMD qui sera  on line  très prochainement. بحول الله  

Terre d’Islam
M. MISSAOUI Il est des moments où les hommes, quand ils perdent les repères, s’attachent à n’importe quelle affabulation pour maintenir en vie des illusions dérisoires. Ceux qui, aujourd’hui, répandent autour de la Tunisie des allégations attentatoires, dans le but de porter atteinte à l’identité nationale, sont de ceux-là !  Leur triste dessein ne fera pas long feu. Même si certains médias à la recherche de sensationnel, pour des buts notamment lucratifs, en font écho et persistent, contre toute éthique professionnelle, à en faire étalage. La nouvelle campagne orchestrée autour d’une allégation sur l’«atteinte au Saint Coran» dans un centre pénitentiaire est, aujourd’hui, l’exemple de la démarche de ces nouveaux détracteurs qui, sous le prétexte de défendre des causes nobles, et parce qu’ils sont à court d’arguments, cherchent à déstabiliser leur nation en jetant le doute sur son identité et en portant atteinte à ses valeurs les plus sacrées. Et, à chaque fois, la Tunisie se trouve être calomniée par ces détracteurs récidivistes et sans scrupules pour les succès qu’elle n’a cessé d’accumuler à tous les niveaux et, notamment, pour la réhabilitation des valeurs islamiques qui, depuis le Changement, sous l’impulsion du Président Ben Ali, gagne, au fil des années, en ampleur et en enrichissement dans la fidélité à notre histoire glorieuse marquée par la contribution des Tunisiens et des Tunisiennes à la fondation des plus prestigieuses universités islamiques, celles de Karaouine, d’El Azhar et de la Zitouna. Celle-ci, au grand réconfort des Tunisiens et du monde islamique, retrouve aujourd’hui un dynamisme et un essor longtemps occultés. Au niveau mondial, la solidarité agissante avec les peuples musulmans et leurs causes est un axiome dont le Président Ben Ali ne s’est jamais départi. Pays où l’identité islamique est une référence constitutionnelle et dans lequel l’attachement à la protection des valeurs et des symboles sacrés de l’Islam et leur respect constituent une constante intangible, la Tunisie du Changement — cible de milieux extrémistes dont certains, curieusement, essaient de s’arroger à ses dépens une sainteté douteuse — ne pourra, comme par le passé, être affectée par les errements de ces cercles agissant dans l’obscurité et contre l’intérêt de leur pays et leur peuple. C’est que le mensonge est flagrant et franchement éhonté, car la Tunisie n’a jamais autant glorifié le Saint Coran, n’a jamais connu autant de constructions de mosquées dont le dernier symbole et joyau est celle construite à Carthage, n’a jamais autant procédé à des réhabilitations, y compris posthumes, de grandes figures islamiques, de création de mécanismes, d’associations dévoués à l’Ijtihad et à l’enrichissement de la réflexion et de la pensée islamique, n’a jamais autant décerné de prix d’envergure internationale et organisé des manifestations nationales et internationales pour la promotion de l’Islam et de la culture islamique. Pays des lumières, la Tunisie ne pourra être inquiétée par ce dernier-né des impostures extrémistes. Grâce au grand sens de discernement de son peuple instruit, tolérant, de grand réformisme et d’humanisme légendaire, la Tunisie regarde ces basses manœuvres avec dédain. Et pourtant, Etat de droit, la Tunisie a tenu à faire toute la lumière sur cette allégation dont l’objectif est d’inciter à l’extrémisme, à la haine et à la discorde, voire au terrorisme, dans un pays qui est aujourd’hui cité en exemple de par la paix sociale qui y règne et la stabilité qui le distingue. Une enquête a été, à cet effet, diligentée sur la question. La justice s’est prononcée à son sujet en toute transparence et en toute clarté sur ce «fait» qui s’est avéré pure invention. Les Tunisiens savent que dans leur pays, la protection des valeurs islamiques est un ordre sacré que la loi protège scrupuleusement à plusieurs niveaux et à des degrés divers. Ils ne sont pas dupes quant aux intentions malveillantes des milieux qui cherchent, à travers cette basse et vile manœuvre, à perturber leur sérénité au moment où les familles de centaines de milliers de jeunes Tunisiens accompagnent la préparation des examens de leurs enfants et planifient, comme d’ailleurs des dizaines de milliers de Tunisiens à l’étranger et de millions de touristes, à passer un été tranquille et joyeux. Ils savent aussi qu’une démarche aussi pernicieuse est le fait d’une minorité aux abois, qui n’hésite pas à recourir à des procédés douteux tels que le mensonge et le renversement des valeurs pour dissimuler l’échec de son projet politique si tant est qu’elle en ait jamais eu un. Il est extrêmement regrettable que cette alliance d’extrémistes et de médias, de surcroît de notre région arabe, ne mesurent pas le ridicule de leur état. (Source : « Analyse » publiée par le journal « La Presse », le 6 juin 2006)  

Juin 1924

La libération de la femme et le port du voile

Ahmed YOUNES Les autorités coloniales étaient favorables à la situation déplorable dans laquelle ils avaient trouvé la femme tunisienne , sans aucune culture ni instruction, vouée à procréer, à élever les enfants, à assurer les tâches ménagères et à subvenir aux besoins de l’homme, qui avait tous les droits et prenait toutes les libertés, y compris celle d’avoir plusieurs épouses, qui étaient toutes à sa merci, puisqu’il lui était loisible de les répudier quand bon lui semblait. Toutefois, l’appel à la libération de la femme, pour avoir droit à l’instruction et à la culture au même titre que l’homme, a commencé bien avant le colonialisme, par des intellectuels et réformistes, de l’époque du ministre Khéreddine, tel que Mohamed Senoussi, qui fut un haut commis de l’Etat, sous le Premier ministre précité. En effet dans un article paru le 30 avril 1879, au journal officiel, dont il fut le responsable, il incitait le lecteur à  méditer sur le cas de l’Angleterre, où un député était intervenu en faveur des droits de la femme. Au début du siècle dernier, un courant réformiste arabe incitait à la libération de la femme, et œuvrait à ce qu’elle recouvrât ses droits à côté de l’homme.  Mus par le penseur Kacem Amine en  Egypte , un grand nombre de penseurs et intellectuels Tunisiens, s’étaient attelés à écrire des articles dans certains journaux où ils avaient repris les arguments de ce penseur égyptien afin d’appeler à l’égalité des droits entre l’homme et la femme. Ainsi dans le journal de l’époque,  » la capitale  » un article, paru en mars 1901 et  qui avait pour titre  » la renaissance de la femme « , exposait les idées de Kacem Amine, dont ces penseurs étaient émerveillés.   Quant à l’historien tunisien, Ahmed Ibn Abi Dhiaf,  dans un mémoire où, il répondait à un certain nombre de questions relatives à la situation de  la femme tunisienne, que lui avait posées le consul Léon Roches, il s’esquivait à lui  parler de la réalité des choses, et ne semblait pas être tout à fait favorable à cette idée de l’émancipation de la femme, à l’instar de la plupart  des conservateurs de son époque ( voir l’étude de ce manuscrit de Ibn Abi Dhiaf, par le professeur Chenoufi, dans les annales de l’université de Tunis numéro 5, de l’année 1968, pages 49 à 119). En fait les avis étaient partagés quant  à la nécessité d’envoyer la femme à l’école, dans laquelle certains considéraient que c’était contraire aux préceptes de l’Islam. Car la femme ne doit pas s’exposer en public.  Certaines familles commençaient donc à envoyer leurs filles à l’école. Là un autre problème s’était imbriqué à celui d’envoyer la femme à l’école : le voile. Envoyer la femme à l’école, pour apprendre à lire et à écrire, soit, mais à condition, d’être voilée. C’était un moindre mal, pour certains, que de voir la femme, complètement dévoilée. Le voile, était une espèce de cape en tissu blanc qui couvrait complètement la femme, de la tête au pied. C’était  un habit traditionnel, surtout chez les femmes de la capitale.  Le problème du voile avait suscité une polémique, qui n’était pas uniquement liée à l’émancipation de la femme. Il était devenu en effet un problème national et politique. Les adeptes du voile, n’était pas en effet, contre l’émancipation de la femme. Toutefois certains considéraient qu’il fallait procéder par étapes, et que la femme pouvait bien acquérir le savoir tout en restant voilée. Certains autres , considéraient, que le voile faisait partie de la personnalité et des traditions musulmanes et tunisiennes, et que  le fait d’enlever le voile  contribuait à notre dépersonnalisation. Tel était l’argument soutenu ultérieurement, par le leader Bourguiba par exemple, qui entra en polémique à ce propos avec l’un de ses confrères et membre du vieux Destour, Mohamed Nöomane. Mais au-delà du côté politique soutenu par Bourguiba, qui au fond de lui -même était contre le port du voile, mais pas dans la conjoncture de l’époque, certains autres agissaient  par conservatisme.  Une conférence  a été organisée à cet effet, par les anciens sadikiens, le 28 juin 1924, et qui a été donnée par un ancien militant, membre du vieux destour, Khaïrallah Ben Mustapha, afin de convaincre de la nécessité pour la femme de s’instruire et de se cultiver au même titre que l’homme, mais sans pour autant , enlever le voile, qui la protège des yeux polissons des hommes, et afin de ne point  la culpabiliser aux  yeux de la chariâa islamique. D’autant plus que le voile était , d’après le même conférencier , parmi les composantes de la personnalité de la femme Musulmane, Tunisienne. Le lendemain une critique acerbe, sous la plume d’Eve Noëlle, s’adressa à cette tendance, qui était considérée par elle comme étant un obstacle de taille à l’émancipation féminine. Ce fut dans cette conjoncture que Tahar Haddad, réalisa son ouvrage sur la femme tunisienne vers 1930, qui a été d’un apport utile , qui contribua, malgré les réticences de certains et les mécontentements voire l’irritation de certains autres, à la défense de la condition féminine en Tunisie. Cependant qu’en ce qui concernait le port du voile, il n’avait participé de très près à cette polémique. La condition féminine n’était pas liée au port du voile, qui ne change en rien les mentalités et les comportements . (Source : « Le Temps» (Tunisie), le 6 juin 2006)  


Home – Accueil الرئيسية

 

Lire aussi ces articles

Langue / لغة

Sélectionnez la langue dans laquelle vous souhaitez lire les articles du site.

حدد اللغة التي تريد قراءة المنشورات بها على موقع الويب.