TUNISNEWS
7 ème année, N° 2327 du 04.10.2006
Syndicat de la Magistrature: Communiqué de presse : Soutien aux magistrats tunisiens
AISPP: Communiqué
El Maoukef : Un prisonnier en butte au harcèlement
Kiab: La carte des prisons tunisiennes AFP: Le parti au pouvoir en Tunisie dénonce le port du voile islamique
La Presse: RCD – Causerie religieuse sur le thème «Authenticité et identité nationale» Houcine Ghali: solidarité presidentielle et mediocrite eternelle
AFP: Les convertis de Turquie à la recherche de leur identité… ou autre chose
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Syndicat de la Magistrature Paris le 5 octobre 2006
Communiqué de presse : Soutien aux magistrats tunisiens
Le Syndicat de la magistrature exprime sa solidarité au juge Wassila Kaabi, membre du bureau exécutif de l’association des magistrats tunisiens ( AMT), qui s’est vue interdite de quitter le territoire tunisien pour se rendre à un congrès de l’union internationale des magistrats à Budapest le 27 septembre 2006.
Les magistrats tunisiens ne disposent pas du droit de libre circulation puisqu’ils sont tenus de demander une autorisation au ministre de la justice qui refuse systématiquement à ceux d’entres eux suspectés d’être indépendants.
Cette nouvelle violation des droits fondamentaux s’inscrit dans volonté du pouvoir politique tunisien de réduire au silence les défenseurs des droits de l’homme et de placer la justice sous tutelle.
Le Syndicat de la magistrature rappelle notamment que :
– Le juge Mokhtar Yahyaoui, révoqué en 2001, s’était également vu interdire de sortir du territoire à plusieurs reprises.
– Au cours de l’année 2005, l’association des magistrats tunisiens était la cible du pouvoir pour avoir osé revendiquer un statut protecteur de l’indépendance de la justice. Les membres du bureau exécutif ont fait l’objet de mutations disciplinaires visant à paralyser toute action.
– Le 1er mars 2005, Me ABBOU était interpellé à Tunis et incarcéré. Il lui était reproché d’avoir publié sur un site internet un article dans lequel il comparait les conditions carcérales en Tunisie à celles dans la prison d’Abu Ghraïb en Irak.
– Au cours de l’année 2006, les pressions et les mesures de persécution se multipliaient à l’encontre des avocats. Le 9 mai 2006, les avocats du barreau de Tunis étaient réviolemmentprimés par les forces de l’ordre lors d’une manifestation contre un projet de loi visant à placer le recrutement et la formation des avocats sous la tutelle de l’état.
– Le 27 mai 2006, le pouvoir empêchait par la force la Ligue tunisienne des droits de l’homme de tenir son 6ème congrès. Témoin de cet événement, le syndicat de la Magistrature a dénoncé ces violations des droits fondamentaux graves et réitérées commises par le pouvoir exécutif aux différentes instances internationales.
– Le Syndicat de la magistrature réaffirme son soutien au combat pour la défense des droits de l’homme en Tunisie et pour l’indépendance de la justice.
Syndicat de la Magistrature 12-14 rue Charles Fourier 75013 PARIS Tel 01 48 05 47 88 fax 01 47 00 16 05 Mail : syndicat.magistrature@wanadoo.fr Site :
www.syndicat-magistrature.org
Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques 33 rue Mokhtar Atya, 1001- Tunis Tel : 71 340 860 Fax : 71 354 984
Tunis, le 18 septembre 2006 Communiqué
Nous avons été contactés par l’ex prisonnier politique, Mohammed Moncef Ben Abdallah Ouerghi, détenteur de la CNI n° 036114286, qui avait été jugé pour son appartenance au mouvement de la Nahdha et à l’encontre duquel la chambre criminelle de Tunis avait prononcé une peine de vingt ans d’emprisonnement ; il en avait effectué quinze dans différentes prisons tunisiennes et avait quitté la prison, atteint par diverses pathologies, le 25 février 2006. Depuis cette date, il avait demandé sa réintégration professionnelle à diverses institutions sportives pour lesquelles il avait travaillé. Des salles de sport (14 rue de Russie, Salle Majoul à Ben Arous, Salle Istibrak à la cité Isken de Ben Arous) ont accepté de l’employer, soit six jours par semaine, à raison de deux jours dans chaque salle. Il a ainsi travaillé pendant un mois et demi, mais des pressions ont été exercées par la brigade de la Sûreté de l’Etat, et il a perdu son emploi.
Mohammed Moncef Ouerghi est l’un des spécialistes du combat arabe. Il en est un fin connaisseur et a fondé cet art qui a acquis une renommée internationale. Nombre d’entraîneurs actuels sont des anciens élèves à lui. Il est marié et père d’une famille composée de neuf membres dont l’aîné vit actuellement en Malaisie et la seconde en Suède. Il est le seul soutien des sept autres.
L’AISPP ouvre à cette occasion le dossier de ces chômeurs qui ont été condamnés pour des raisons politiques et considère que les prisonniers élargis doivent être intégrés dans la société et qu’ils doivent pouvoir accéder à un emploi. Il est également nécessaire d’ouvrir une enquête sur les personnes qui s’évertuent à nuire aux prisonniers libérés et font échec à leur intégration en semant la zizanie entre les composantes de la société et de condamner les auteurs de ces agissements.
Le président de l’Association Maître Mohammed Nouri (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Hamadi Jebali, dirigeant du mouvement En Nahdha, a été déféré dernièrement, ainsi que son épouse, Ouahida Trabelsi, devant un juge d’instruction de la capitale. Il est accusé de tentative de corruption d’un gardien de la prison où il était incarcéré avant sa libération l’année dernière. Jebali, ex membre du bureau politique du mouvement, a passé quinze ans en prison, accusé d’atteinte à la Sûreté de l’Etat et d’appartenance à une organisation « terroriste ».
Source : El Maoukef n° 374 du 22 septembre 2006 (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
Un prisonnier en butte au harcèlement
Nous avons reçu une lettre du prisonnier Mohammed Anis Ben Boujemaa Ben Amor Bajouia, incarcéré à la prison civile de Nadhor pour appartenance à une organisation terroriste agissant hors du territoire du pays, et condamné à vingt ans d’emprisonnement. Il y fait état de mauvais traitements injustifiés sinon par le fait qu’il est un prisonnier politique et qui sont perpétrés par l’administration de la prison : il lui a été interdit de recevoir des visites après qu’il eut été mis dans le pavillon de punition pendant deux semaines pour des accusations futiles et montées de toutes pièces, dans un état de santé très dégradé. Cela a été accompagné d’une torture morale terrible causée par l’interdiction faite à sa famille de lui rendre visite à plusieurs reprises.
Il a été mis en isolement dans une cellule grouillant de prisonniers menacés, s’ils parlaient ou faisaient la prière avec lui, d’être accusés de sympathie avec les ennemis de l’Etat. Il a été transféré dans une autre cellule en guise de châtiment complémentaire, cellule, dont le moins qu’on puisse en dire est qu’elle n’était pas destinée à accueillir des êtres humains, ce qu’avait reconnu le médecin de l’administration générale des prisons qui avait ordonné de la fermer et d’y interdire l’incarcération en raison de l’absence d’aération, de son hyper humidité, de son exiguïté, de la surpopulation, et du tabagisme. Les prisonniers ont été incités à le harceler par tous les moyens, notamment fumer près de lui, blasphémer, tenir des propos orduriers avec ou sans motif, et surtout lors de la prière.
Le prisonnier ajoute que tout cela a été à l’origine de sa dépression nerveuse et d’une détresse indescriptibles, augurant d’une future dégradation de sa santé et il exhorte tout être humain ou organisation ou association de droits de l’homme à le soutenir et à l’aider pour sortir de cette épreuve. Le prisonnier Mohammed Anis Bajouia (Source : El Maoukef n ° 374 du 22 septembre 2006) (Traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)
We are pleased to present to our readres the fabulous work of contextualizing and situating human rights abuses in Tunisia done by our colleague Sami Ben Gharbia entitled:
Tunisian Prison Map
خارطة السجون التونسية
La carte des prisons tunisiennes
Some non-Tunisian sites are talking about his innovative work, too:
Tunisia: Opening prisons to the world, Sameer Padania ( Global Voices) Putting Tunisian Prisons on the Map ( …Or Does It Explode?) Map of Tunisian political prisons , Issandr El Amrani ( The Arabist) Google Against Guantanamo, Ethan Heitner ( TomPaine.com)
Version française
Pour accéder à la Carte des prisons tunisiennes, cliquez ICI ou sur l’image.
Pire qu’un tabou, le système carcéral en Tunisie est une affaire d’Etat, une question de sécurité nationale. Tous ceux qui ont osé aborder le thème, révélant ses secrets ou pointant du doigt ses dysfonctionnements ont payé cher leur « imprudence ». En témoigne le cas du journaliste Hédi Yahmed. Convoqué par le procureur de la République, puis contraint à démissionné de l’hebdomadaire « Réalités » puis de quitter la Tunisie suite à un article sur les prisons tunisiennes qu’il a publié le 12 décembre 2002 dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
Face à cette omerta de la classe dirigeante et sa détermination à museler la presse et les organisations de défense des droits de l’Homme dès qu’ils s’approchent de cette « Zone interdite », il a été impossible de se faire une idée sur le nombre exact des prisons et des établissements pénitentiaires, de connaître le taux de la criminalité dans le pays, ou le nombre de sa population carcérale. Comme le rappelle à juste titre Fathi Touzri, un consultant tunisien à l’Unicef, « depuis 1992, il y a comme un blocus sur les chiffres des délits, même des délits violents. (…) Il n’y a pas davantage d’enquêtes sur la population carcérale.» 1 Même le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a décroché une autorisation de visiter les prisons tunisiennes après des années de tractations avec le régime, n’a pu visiter qu’un nombre limité de prisons ne rencontrant que la moitié du nombre de détenus programmé pour une visite.
Souvent présentée comme bon élève des Institutions internationales, la Tunisie n’a rendu publiques ses statistiques relatives à ce dossier sensible qu’à l’occasion de la Septième Enquête de l’Organisation des Nations Unies sur les tendances de la criminalité et le fonctionnement des systèmes de justice pénale 1998-2000. Elle la fait tout en se gardant, bien sûr, de divulguer les secrets de son système carcéral. La Tunisie était parmi les rares pays, des 92 participants à ladite enquête, à ne fournir aucune information sur ses prisons. Information pourtant sollicitée par les organismes de l’ONU. Ainsi, on ne trouve dans le rapport final aucune trace des données concernant :
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le nombre des Prisons/établissements pénitentiaires pour adultes ni pour mineurs ni même par sexe ;
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les ressources financières du système carcéral;
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le nombre des personnes incarcérées, par catégorie d’incarcération;
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le temps passé en prison par des adultes avant jugement;
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la durée de la peine effectivement purgée en prison par des adultes après leur condamnation;
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les personnes en liberté surveillée, par groupe d’âge;
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les personnes en liberté conditionnelle, par groupe d’âge;
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les détenus condamnés, par sexe et groupe d’âge.
Comment peut-on expliquer l’obsession sécuritaire du régime tunisien quand on veut s’approcher de cette zone interdite qu’est la prison ? Normalement, seules les informations susceptibles de porter effectivement atteinte à la sécurité nationale devraient être dissimulées. Comme par exemple les renseignements sur le système militaire et la défense. Or, et comme l’a démontré Astrubal, « comment se fait-il qu’ en parcourant le Web on trouve une TUNISIE littéralement mise à nue par la description jusqu’au moindre détail de ses forces armées ? » 2 alors qu’on ne trouve aucune information relative à son système carcéral ?
Si, dans d’autres pays, la liberté d’information comprend le droit du public d’accéder à l’information détenue par les autorités publiques, elle se heurte en Tunisie à une obsession sécuritaire et à un pseudo-impératif d’intérêt national qui privent les citoyens de leur droit élémentaire d’être informés. Ce qui justifie la chape de plomb imposée par les autorités locales lesquelles, sous des prétextes souvent biaisés, ne sont plus tenues de publier des catégories essentielles d’information qui concerne le pays. De la sorte, on a toujours empêché la divulgation de renseignements sur le taux de la criminalité ou sur le nombre des prisons et de sa population carcérale … comme si ces informations relevaient du patrimoine privé des gouvernants ! Or, sur quelles bases scientifiques se décide la politique nationale de prévention de la criminalité tout comme d’ailleurs les investissements en matière d’affaires pénitentiaires ? Sur quelle base les députés tunisiens votent-ils la ventilation des crédits en matière de lutte contre la criminalité ? Sur quels éléments objectifs s’appuient-ils lorsqu’il s’agit de consentir des efforts s’agissant des plans de réinsertion des anciens détenus ? Enfin, sur quels indicateurs s’appuient les évaluations de la politique juridico-pénitentiaire pour prévenir la récidive, faire reculer la criminalité tout en respectant les standards internationaux en la matière ?
Toujours est-il et à en croire le rapport de la LTDH sur les prisons tunisiennes intitulé « les murs du silence » rendu public le 7 octobre 2004, on dénombre 29 établissements pénitentiaires et 7 centres de détention juvéniles. Selon des statistiques émanant de diverses sources, comme les Nations Unies et le Conseil de l’Europe, la Tunisie, avec ses 253 prisonniers pour chaque 100 000 habitants, avait occupé, en 2002, la 4ème place parmi les pays les plus répressifs de la planète devançant même la Chine, Israël et le Brésil. 3.
Le nombre impressionnant des prisons qui dépasse le nombre des gouvernorats (il y a 24 gouvernorats en Tunisie, alors qu’on compte à Bizerte trois prisons dont le sinistre Borj Erroumi) pourrait être interprété de 2 manières :
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le taux élevé de la criminalité et donc de la population carcérale d’où le besoin de construire davantage de prisons. Or cette explication se heurte à l’impossibilité d’appréhender les statistiques non divulguées pour des raisons aléatoires, comme celles invoquées par un responsable local pour justifier ce black-out : «1. La Tunisie étant un pays touristique, de telles informations risqueraient de nuire à son image. 2. Le pays manque de statisticiens capables de manipuler ce genre de chiffres avec doigté. 3. Si elles étaient divulguées, de telles données pourraient être utilisées de manière malveillante par l’opposition ». 4
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le souci du pouvoir de créer des prisons de proximité. Or, ce prétexte aussi ne tient pas devant la politique gouvernementale de l’éloignement des prisonniers de leur lieu de résidence, leur infligeant ainsi, à eux et à leurs familles, une sorte de « double peine ». Cette politique, rapportée et contestée par les ONG de défense des droits de l’Homme, est l’un des procédés les plus insidieux utilisés par le régime pour empoisonner la vie des prisonniers et de leurs familles.
Il est peut-être important de rappeler qu’il y a 3 échelles dans le système carcéral en Tunisie :
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il y a les prisons et les centres de détention ;
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l’isolement cellulaire prolongé des prisonniers politiques, qualifié par certains comme étant une prison dans la prison;
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la résidence surveillée, le harcèlement judiciaire et le contrôle administratif. Un arsenal redoutable pour priver les anciens prisonniers politiques de leur droit à la circulation et au travail et qui est détourné à des fins de bannissement pur et simple, comme l’illustre le cas du journaliste Abdallah Zouari, assigné à résidence à Zarzis, dans le sud du pays, alors que son domicile habituel et sa famille se trouvent à Tunis, au Nord (voir la carte).
La carte.
La carte consiste à un travail de mushup (une technique de mixage d’applications composites et de services exposés sur le web pour en former un nouveau service). Cette carte dresse :
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Une liste approximative des prisons tunisiennes installées sur une carte Google Maps API + GMapEZ. Afin d’élaborer la liste, je me suis basé sur les rapports des ONG des droits de l’Homme ainsi que sur une Liste provisoire des prisons tunisiennes réalisée par Tsar Boris sur TUNeZINE . Comme lui, j’envisage de compléter et d’améliorer un jour ce travail. A noter que seuls les marqueurs indiquant la prison de 9 avril, de Gorjani, celle de Borj Erroumi, du Nadhor, et de Bizerte City sont exacts. Les autres indiquent un emplacement approximatif, généralement le chef-lieu de la localité dont est tiré le nom de la prison.
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Des fichiers vidéo et/ou audio hébergés sur YouTube relatifs aux prisonniers politiques en Tunisie.
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Des animations flashs que j’ai réalisées et mis en ligne sur mon Blog [fikra] ou sur nawaat.
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Quelques photos de certains cas individuels.
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La version Y !Q Beta du moteur de recherche contextuel de Yahoo.
Le lien vers la Carte des prisons tunisiennes.
P.S: Vous pouvez contribuer à l’amélioration de cette carte en l’enrichissant par des informations ou en m’aidant à trouver l’emplacement exact des prisons sur la carte. Si vous êtes sûr de l’emplacement d’une prison, prière d’utiliser cette carte :
Choisir Hybrid comme type de carte. Au menu déroulant se trouvant à droite de la carte, sélectionner la Tunisie. Agrandir la carte. Localiser la prison. Mettre l’emplacement de la prison au centre. Double-click. Copier les Latitude/Longitude de la prison qui s’afficheront automatiquement en bas de la carte sous l’onglet Map Information. Me les envoyer. Merci !
activism , Ben Ali , censure , google+map , libertés , tunisia , tunisie
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« Violence au quotidien », par Ridha Kéfi – Jeune afrique n° 2372, 25 juin 2006. [Back]
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Réponse élémentaire dirait Watson : Question de sécurité nationale, Astrubal, 13 septembre 2004. [Back]
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Le système carcéral en chiffres, Les pays les plus répressifs, Le monde diplomatique, juin 2003. [Back]
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Violence au quotidien, Op. Cit. [Back]
Related Articles:
(Source : le site de M. Sami Ben Gharbia, www.Kiab.nl , le 24 septembre 2006)
Lien : http://www.kitab.nl/2006/09/24/tunisian-prisons-map/
AFP, mercredi 4 octobre 2006 TUNIS – Le parti au pouvoir en Tunisie a dénoncé mercredi le port du voile islamique (hijab) par les Tunisiennes et l’instrumentalisation politique de la religion musulmane. « Si nous acceptons aujourd’hui le port du hijab, nous serons amenés demain à accepter que le droit de la femme au travail, au vote et à l’enseignement lui soit dénié et qu’elle soit confinée dans un rôle de procréation », a mis en garde le secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir), Hédi M’henni. « Ces pratiques n’ayant aucun rapport avec l’islam, ni avec l’identité et l’authenticité du pays (…) sont de nature à porter atteinte aux réalisations et acquis accomplis en faveur de la femme tunisienne », a ajouté M. M’henni cité par l’agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP). Il a insisté pour que la loi interdisant le port du voile « dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics » soit bien appliquée. Ces déclarations ont été faites lors d’un colloque intitulé « Authenticité et identité nationale » organisé par le RCD durant le mois de ramadan et auquel ont participé plusieurs ministres, notamment celui des Affaires religieuses, Aboubaker El Akhzouri. Autoriser le port du voile provoquerait, selon M. M’henni, « une véritable régression et une atteinte à l’un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l’invulnérabilité du pays ». Appelant à la mobilisation « face à ces phénomènes afin de défendre la religion islamique et les droits des générations actuelles », il a aussi insisté sur « la volonté constante » du président Zine El Abidine Ben Ali « de diffuser les nobles valeurs » de l’islam comme un « facteur de civilisation et un attribut fondamental de l’identité ». Ces déclarations du secrétaire général du RCD sont intervenues dans un contexte de regain d’activisme islamiste notamment avec le port de plus en plus fréquent du voile islamique. « Les Tunisiens, réellement imbus des principes de la sublime religion islamique (…), constatent avec étonnement l’émergence de nouveaux phénomènes sociaux étrangers à leur identité, à leur authenticité, à leurs traditions et aux modes de vie de leurs ancêtres », a déploré M. M’hénni, appelant à une mobilisation de tous les Tunisiens, Etat, partis politiques et société civile.
RCD – Causerie religieuse sur le thème «Authenticité et identité nationale»
L’Islam, composante fondamentale de l’identité tunisienne
Dans le cadre du forum de la pensée politique du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), une causerie religieuse sur le thème «Authenticité et identité nationale» a été organisée, mardi soir, au siège de la Maison du RCD. Ont notamment pris part à cette causerie le ministre des Affaires sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger et le ministre de la Rechercher scientifique, de la Technologie et du Développement des compétences. M. Hédi M’henni, secrétaire général du RCD, a prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a souligné la volonté constante du Président Zine El Abidine Ben Ali de diffuser les nobles valeurs de la sublime religion islamique, partant de la conviction que la religion représente un facteur de civilisation et un attribut fondamental de l’identité de la société. Il a ajouté que la Tunisie de l’ère nouvelle a fait de l’adhésion aux valeurs civilisationnelles universelles, tout en restant attachée aux spécificités nationales authentiques, un choix fondamental, dans le cadre de l’ouverture sur l’autre, du recours à la raison et à l’ijtihad et de la quête permanente du progrès et de la modernité, loin de toute forme de repli sur soi, à la lumière des mutations accélérées qui s’opèrent dans le monde. Le secrétaire général du Rassemblement a affirmé que les Tunisiens, réellement imbus des principes de la sublime religion islamique et soucieux de s’enraciner dans leur identité nationale et de la défendre, constatent avec étonnement l’émergence de nouveaux phénomènes sociaux étrangers à leur identité, à leur authenticité, à leurs traditions et au mode de vie de leurs ancêtres. Un pôle de religion, de stabilité et d’ouverture Il a ajouté que ces phénomènes n’ont aucun rapport avec l’Islam qui appelle à faire prévaloir la raison et l’ijtihad, à acquérir le savoir, à s’intégrer dans la modernité et à élever au plus haut niveau l’esprit éclairé de l’être humain. Evoquant l’instrumentalisation politique de l’Islam, le secrétaire général du RCD a affirmé qu’il est du devoir de tous les Tunisiens, Etat, partis politiques, société civile et citoyens, de s’impliquer et de conjuguer leurs efforts pour défendre les choix référenciels qui ont fait de la Tunisie, tout au long de son histoire trois fois millénaire, un phare rayonnant parmi les nations, un pôle de science, de religion, de stabilité et d’ouverture. Le secrétaire général du RCD a indiqué qu’il existe des législations qui doivent être appliquées dans les établissements publics, éducatifs et universitaires, ainsi que dans tous les espaces publics. Il a insisté sur la nécessité de sensibiliser les citoyens au fait que ces pratiques n’ont aucun rapport avec l’Islam, ni avec l’identité et l’authenticité du pays et qu’elles sont de nature à porter atteinte aux réalisations et acquis accomplis en faveur de la femme tunisienne. Il a relevé que si l’on accepte aujourd’hui le port du hijab, nous serons amenés demain à accepter que le droit de la femme au travail, au vote et à l’enseignement lui soit dénié et qu’elle soit confinée dans un rôle de procréation, ce qui aura pour conséquence une véritable régression et une atteinte à l’un des principaux attributs qui fondent la stabilité de la société, le progrès du peuple et l’invulnérabilité du pays. M. M’henni a appelé à se mobiliser en vue de faire face à ces phénomènes afin de défendre la religion islamique et les droits des générations actuelles et futures et rester fidèle aux traditions, à l’authenticité et à l’identité du pays. Il a fait remarquer que le Président de la République œuvre à raviver chez les Tunisiens les sentiments de fierté de leur héritage culturel et civilisationnel et à approfondir leur conscience quant à l’importance de préserver les aspects positifs des traditions et des coutumes qui sont en harmonie avec la modernité dans laquelle ils doivent s’engager avec détermination et confiance. Diffusion des valeurs de l’Islam De son côté, M. Boubaker El Akhzouri, ministre des Affaires religieuses, a indiqué que la sauvegarde de l’identité est une responsabilité collective qui incombe à toutes les composantes de la société, soulignant l’importance du rôle de l’information dans ce domaine et de la promotion du discours religieux pour le rendre plus persuasif. Il a appelé les militants du RCD à adopter les discours du Président Zine El Abidine Ben Ali et les orientations qui y sont développées comme référence en vue d’aller de l’avant sur la voie du développement intégral. Pour sa part, M. Taoufik Ben Ameur, professeur de civilisation islamique à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Tunis, a donné une conférence sur le thème «Authenticité et identité nationale». Il a mis l’accent, dans cette conférence, sur l’importance majeure que revêt la question de l’identité dans la pensée du Président Ben Ali, qui ne cesse d’accorder tout l’intérêt requis à la sublime religion islamique, en tant que composante fondamentale de l’identité tunisienne, et qui s’emploie à promouvoir ses nobles valeurs. M. Ben Ameur a précisé que le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) se trouve constamment au premier rang de ceux qui œuvrent à sauvegarder l’identité nationale et à protéger ses spécificités. Il a, ensuite, passé en revue les différentes étapes constitutives de l’identité nationale tunisienne, faisant observer que le fondement de cette identité a démarré par l’arabisation de la population, la diffusion de l’Islam et l’établissement du rite malékite, suivis par le mouvement de réforme, au cours duquel l’identité nationale tunisienne a prouvé son aptitude à maîtriser les outils du progrès, puis par le mouvement de libération nationale qui a fait de l’identité un rempart contre le danger de la naturalisation. L’Etat indépendant, a-t-il ajouté, a fait de l’ijtihad le point de départ de toute promotion des conditions sociales après la libération du joug de la colonisation. L’Etat du Changement est venu, ensuite, réhabiliter cette identité, préserver la spécificité tunisienne et la protéger contre les dangers de la mondialisation en diffusant les valeurs authentiques de l’Islam au niveau éducatif, législatif et institutionnel. Le conférencier a, par ailleurs, relevé que la perception consciente de l’identité, en tant que construction continue et interaction avec la réalité, constitue l’un des piliers de l’approche réformatrice tunisienne qui a été toujours avant-gardiste, à travers les âges, et qui a permis au pays d’être pionnier en matière d’abolition de l’esclavage, de promulgation de la première Constitution dans le monde arabe et du Code du statut personnel et de promotion des nobles valeurs islamiques. Il a conclu que partant du principe que l’identité est un dénominateur commun pour tous les Tunisiens, il est de la responsabilité de tous d’œuvrer à la sauvegarder contre toute forme de discordance résultant d’une interprétation passéiste et dogmatique de l’identité. (Source : La Presse de Tunisie (Gouvernemental), le 5 octobre 2006)
Lettre d’information du 4 octobre 2006 du site « Tunisie Réveille Toi ! »
http://www.reveiltunisien.org
** Mon pays qui se nomme la Tunisie **
par Rédaction de reveiltunisien.org le 4 octobre 2006
27 septembre 2006
Réponse à l’article La Tunisie doit-elle reconnaître Israël ?
Je vous ai ecrit une leçon d’histoire ( veridique celle ci) de mon pays qui se nomme la Tunisie et qui se nommait avant Afriquia et Carthage.Je suis à la fois le plus « vieux palestinien » (-3000 ans) du monde et le plus « vieux tunisien du monde » (-2000 ans). Comment ? Là est la résolution de ce miracle de l’histoire : chassé de ma terre promise par D.ieu ( c’est même écrit dans les sourates du Coran » que les (…)
-> http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2310
** La symbiose pouvoir-peuple **
par Rédaction de reveiltunisien.org le 4 octobre 2006
posté sans pseudo sur les forums de reveiltunisien
Suite à l’article de Dominique Lagarde est une synthèse de l’étude faite sur la Tunisie de mme hibou ; cela me parait extraordinaire et très juste ce qu’y est dit. Par contre d’autres arguments à rajouter sur la symbiose pouvoir-peuple ; le citoyen tunisien vit par tâtonnement et non par réflexion il survit en fonction des événements qui arrivent ; ce même peuple a chassé Bourguiba en une journée après 35 années de pouvoir sans partage ; ce (…)
-> http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2314
** J’aime l’internet tunisien. **
par hasni le 4 octobre 2006
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un texte diffusé sur une liste ou sur un forum n’apporte un sourire. Cette semaine, j’ai été gâté. Deux francs fous rires m’ont secoué devant mon ordinateur.
L’opposition tunisienne est un bourbier dans lequel baignent pas mal de crabes. On le sait. Infiltrés, manipulés, inexistants, endormis, les partis d’opposition sont à l’image de ce qu’il faut faire pour que rien ne se fasse. Mais si l’opposition s’enlise depuis des décennies, il est amusant de (…)
-> http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2315
** Venez chez nous et installez vous **
par Rédaction de reveiltunisien.org le 4 octobre 2006
Posté sans pseudo sur les forums de reveiltunisien
Bientôt nous serons colonisés de nouveau. L’histoire est un éternel recommencement. Pourquoi me dites vous ? Plusieurs facteurs vont nous pousser à être envahi par une force coloniale. Toutes les dictatures attirent l’ennemi farouche et attirent les mouches ; car ça sent la pourriture. Le régime corrompu actuel de la Tunisie ressemble aussi au régime des fantoches qui ont ruinés le pays et le peuple ; à ne citer comme exemple l’Afghanistan, (…)
-> http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2312
** La terreur et la torture en Tunisie **
par Annés El Bahri le 4 octobre 2006
Face au continent des droits de l’homme, de l’autre côté de la Méditerranée associée par les courants et la dérive des continents au destin de l’Europe, des hurlements de douleur surgissent des
Consciences muettes, affaiblies par la terreur installée dans les zones du bonheur collectif et obligatoire. Les silhouettes, en pleine lumière d’un soleil de midi doublent leur ombre et disparaissent au détour du regard insistant du délinquant obscène, qui scrute dans les pas des gens le signe de
(…)
-> http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2318
** « EN LIBYE, ON PEUT CRITIQUER ALLAH MAIS PAS KADHAFI » **
par Rédaction de reveiltunisien.org le 4 octobre 2006
LIBYE
Pour la première fois depuis vingt ans, Reporters sans frontières a pu se rendre en Libye. Un signe, parmi d’autres, des changements en cours au pays du « frère leader » Kadhafi. Mais cette «décrispation » des autorités de Tripoli ne doit pas cacher la réalité d’un régime qui reste l’un des plus fermés du monde aux libertés publiques : si, avec la fin de l’embargo, la Libye a opéré un virage à 180 degrés sur le plan diplomatique et connu une ouverture économique, le monopole du (…)
-> http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2316
** Leçon n°7 **
par Rédaction de reveiltunisien.org le 4 octobre 2006
è http://www.reveiltunisien.org/article.php3?id_article=2317
SOLIDARITE PRESIDENTIELLE ET MEDIOCRITE ETERNELLE
Ce merceredi 4 octobre 2006, tous les journaux tunisiens ont consacré la Une de leur première page à la dépêche de la TAP ( l’agence officelle Tunis Afrique Presse ), en six lignes sans commentaire, avec une photo en couleur, immense table ronde au palais de Carthage où se tenaient le président Ben Ali et sa femme et six invités. Le texte laconique de la dépêche se résume ainsi: Le président de la République et son épouse ont pris le repas de l’iftar en compagnie d’un groupe de citoyens et citoyennes des différents gouvernorauts du pays. Ils consacrent ainsi l’esprit de solidarité entre tous les Tunisiens en ce mois saint. Donc, ce mercredi 4 octobre, l’ évènement le plus important qui aurait dû intéressé les Tunsiens c’est cette invitation de quelques citoyens de condition moyenne autour de la table présidentielle! D’accord, mais au moins les zélés journalistes et rédacteurs de la presse tunisienne l’auraient accompagné d’un quelconque commentaire pour nous expliquer en quoi cela constitue une information aussi importante et comment ce fait se transforme en un acte de solidarité entre tous les Tunisiens.
La vraie solidarité ne consiste pas à inviter quelques citoyens au palais présidentielle une fois par an, c’est à dire durant le mois de ramadan, mais à être pratiquée quotidiennement par l’aide régulière des démunis, par l’imposition des grosses fortunes pour dégager un budget consacré aux veuves, aux orphelins et à ceux qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts malgrè un travail harrassant.
Et en quoi l’invitation de six citoyens ( ceux qui apparaissent autour de l’immense table présidentielle ) constitue un acte de solidarité entre tous les Tunisiens?
D’ailleurs, ce n’est pas la peine que le couple présidentiel aille chercher ces gens à travers la République puisqu’il aurait pu se suffir d’inviter les clochards, les mendiants et les paumés qui peuplent le Grand Tunis et ainsi les salles à manger du palais de Carthage n’auraient pas suffi pour les recevoir. Profiter du mois saint de ramadan pour faire avaler aux Tunisiens un élément idéologique d’ordre sentimental et religieux, c’est la preuve la plus flagrante que le pouvoir est en panne d’idées et ne dispose nullement de la confiance du peuple. Nous sommes ainsi en plein dans la médiocrité politique, c’est à dire dirigés par un gouvernement qui ne dispose point de légitimité et de programme efficace suscitant l’adhésion de la population par des réalisations concrêtes tenant compte des besoins de chacun et de l’équité sociale. Et tous les Tunisiens sont conscients de ce subterfuge, mais le pouvoir n’en a cure faute de solutions efficaces. Houcine Ghali, Genève
Les convertis de Turquie à la recherche de leur identité… ou autre chose
Par Nicolas CHEVIRON AFP, le 5 octobre 2006 à 13h20
ISTANBUL, 4 oct 2006 (AFP) – Les musulmans convertis au christianisme, dont se réclamait l’auteur du détournement mardi d’un avion de ligne turc, constituent en Turquie un groupe marginal, dans lequel se côtoient quêtes singulières et démarches intéressées. Hakan Ekinci, 28 ans, qui a détourné mardi un avion devant rallier Tirana à Istanbul, s’était présenté dans un blog adressé fin août au pape Benoît XVI comme un musulman converti au christianisme en 1998, affirmant ne pas vouloir servir dans une « armée musulmane », en l’occurrence turque. Son appartenance à une église chrétienne en Turquie restait cependant sujette à caution. La plupart des « nouveaux chrétiens », dont le nombre est évalué à guère plus d’un millier (sur une population de 73 millions à 99% musulmane), sont membres de l’une des quelque 20 paroisses évangéliques essaimées à travers la Turquie, les seules dont les portes soient ouvertes sans restriction aux convertis. « Sur l’ensemble de nos églises, nous comptons un bon millier de croyants, dont beaucoup de Turcs, mais aussi quelques étrangers et, dans les villes où il n’y a qu’une seule église chrétienne, des Arméniens ou des catholiques », explique Sait Cakir, de la communauté évangélique d’Ankara. Les églises évangéliques, dont l’existence n’est pas reconnue par la loi, sont installées principalement dans les grandes villes du pays, comme Istanbul, Izmir et Ankara, mais se développent aussi vers l’est, comme à Sivas (centre) ou Diyarbakir (sud-est), indique-t-il. « Notre ouverture fait que l’on voit parfois affluer de drôles d’individus, à la recherche qui d’une femme, qui d’argent, qui de visas », raconte le pasteur évangélique d’Ankara Ihsan Özbek, échaudé par les petits malins espérant trouver dans son église un billet pour l’Occident plutôt que pour le paradis. Bülent, qui travaille dans la capitale pour une organisation internationale, n’appartient pas à cette catégorie et explique sa conversion au christianisme par un long processus de quête de ses origines. « Mon père a toujours affirmé que nous descendions tout droit des Turkmènes d’Asie centrale, et puis un jour je me suis renseigné auprès d’un imam et j’ai appris que j’étais issu d’une famille de juifs convertis à l’islam », raconte le jeune homme, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Après cette révélation, Bülent optera en 1993 pour l’Eglise syriaque, en souvenir d’histoires que lui racontait grand-mère sur les chrétiens du sud-est du pays où a vécu sa famille. La même difficulté à se reconnaître dans l’identité dominante, musulmane et turque, a conduit Ferda, issue d’une famille musulmane de Grèce déportée en 1923 vers la Turquie, à se convertir au catholicisme. « J’ai passé ma jeunesse dans un village de Grecs musulmans et dans le culte de cette patrie perdue, puis, quand je suis allée au lycée, j’ai découvert combien j’étais étrangère à la culture turque », raconte la jeune femme, parlant elle aussi sous le couvert de l’anonymat. Les conversions au catholicisme, comme aux autres cultes chrétiens traditionnels en Turquie -arménien, orthodoxe- restent cependant exceptionnelles. Au patriarcat arménien d’Istanbul, on évoque une vingtaine de « conversions » par an, qui concernent le plus souvent des Arméniens « qui ont vécu comme des musulmans » pour échapper aux massacres de 1915-17 et veulent retrouver leur religion d’origine avant de mourir.
AFP