4 juin 2011

TUNISNEWS
11 ème année, N°4029 du 04.06.2011


AFP: Tunisie: cinq morts et 90 blessés dans des affrontements à Metlaoui

AFP: Tunisie: Ben Ali choisit un avocat libanais pour sa défense

ANA: Tunisia: offensiva Ben Ali contro congelamento beni

ATS: Poème controversé : La justice neuchâteloise disculpe totalement un réfugié tunisien

Xinhua : La Tunisie s’attend à une saison touristique « catastrophique »

Reuters: Erdogan in eavesdropping row ahead of Turkish vote

AFP: L’Espagne, championne du monde de l’huile d’olive, face aux prix en chute

Mansour EL Feki: Une démocratie tronquée: La marginalisation des tunisiennes et tunisiens résidents à l’étranger

La Croix: En Tunisie, le couple Ben Ali sera jugé par contumace « dans les jours » à venir

Kapitalis: Tunisie. Le grand méchant loup n’est pas islamiste mais… Rcdiste

Le Temps: Point de presse périodique au Premier ministère – Bientôt, démarrage du procès de Ben Ali et son épouse

Le Temps: Meeting d’Ettakatol à Nabeul

L´Express: Tunisie: « Rassembler les démocrates modernistes »


Tunisie: cinq morts et 90 blessés dans des affrontements à Metlaoui


 
The Associated Press – le 4 juin 2011
 
TUNIS, Tunisie — Les violents affrontements qui ont opposé des factions tribales à Metlaoui, ville minière du sud-ouest tunisien, ont fait deux nouvelles victimes samedi, portant le bilan à cinq morts et 90 blessés, a rapporté samedi l’agence officielle TAP.
 
Selon l’agence, des habitants se sont attaqués dans la matinée au domicile d’un membre d’une faction rivale et à son fils, qu’ils ont violemment agressés à l’aide bâtons et de couteaux jusqu’à ce que mort s’en suive.
 
Ces violences ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à la suite de « rumeurs » relatives à la politique de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur dans la région qui aurait favorisé une faction au détriment d’une autre.
 
Les forces de sécurité et l’armée ont été empêchées de s’approcher des lieux des affrontements au cours desquels les factions rivales ont fait usage de cocktails Molotov et de fusils de chasse, faisant trois morts et 90 blessés.
 
Les belligérants ont dressé des barricades aux entrées de la ville, barrant la route aux renforts sécuritaires et militaires, ajoute la TAP, qui fait état de dégâts importants occasionnés par les affrontements. Des locaux commerciaux ont été pillés et incendiés.
 
Les autorités ont aussitôt décrété un couvre-feu dans la ville de 20h00 à 05h00.
 
En mars dernier, des violences similaires avaient fait deux morts dans cette ville du bassin minier de Gafsa, théâtre de troubles sociaux depuis 2008 sur fond de chômage récurrent et de précarité des conditions de vie.

 

Tunisia: offensiva Ben Ali contro congelamento beni


TUNISI (ansa) Offensiva giudiziaria dell’ex presidente tunisino, Zine El Abidine Ben Ali, contro i provvedimenti – l’ultimo è stato disposto dalle autorità del Qatar – di congelamento dei suoi beni, costituiti all’estero nell’arco di oltre vent’anni.
Secondo la tv satellitare Al Jazira, Ben Ali (che si trova in una città dell’Arabia Saudita, con la moglie, Leila, e i due figli più piccoli), avrebbe dato incarico a un avvocato libanese, Akram Azouri, di contrastare in sede giudiziaria le accuse che sono mosse contro di lui, in Tunisia e all’estero, e che si sono concretizzate nel « fermo » degli immensi capitali che avrebbe costituito, insieme a componenti il suo clan familiare, soprattutto al di fuori dei confini tunisini.
La strategia della difesa di Ben Ali si baserebbe sulla contestazione della fondatezza dei provvedimenti di sequestro del beni, che, sostiene il legale, possono essere emessi solo da un’autorità giudiziaria e non , come accaduto, per decisione di Ministeri. L’avvocato non avrebbe nemmeno escluso di agire legalmente per diffamazione contro chi ha accusato, a suo giudizio infondatamente, l’ex dittatore tunisino.
Ben Ali, comunque, continua a osservare il silenzio impostogli dalle autorità saudite in cambio dell’ospitalità.

 
 
 
AFP, le 3 juin 2011 à 15h06 GMT

Tunisie: Ben Ali choisit un avocat libanais pour sa défense


 
BEYROUTH, 03 Jui 2011 (AFP) – L’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a fait appel à un avocat libanais de renom pour assurer sa défense devant les tribunaux tunisiens et internationaux, a affirmé vendredi à l’AFP cet avocat à Beyrouth.
« Je ne représente que (l’ex) président », a déclaré Me Akram Azouri, interrogé pour savoir s’il assurait également la défense des proches du chef d’Etat déchu. Il a précisé ne pas avoir encore eu accès au dossier.
M. Azouri a ajouté avoir commencé à prendre des « mesures » pour dénoncer la « médiatisation » des décisions de gel des avoirs de l’ex-président dans plusieurs pays, assurant que M. Ben Ali n’avait « aucun bien en dehors de la Tunisie ».
« Si ces autorités ne disent pas de quels avoirs il s’agit, c’est considéré comme un acte de diffamation », a-t-il assuré.
Le président déchu est réfugié en Arabie saoudite depuis sa fuite le 14 janvier sous la pression de la rue. Plusieurs pays européens ont gelé ses avoirs et ceux de sa famille, qui s’était considérablement enrichie pendant ses 23 ans de présidence.
Trente-trois membres de son clan et de celui de son épouse Leila Trabelsi avaient été interpellés dans les jours suivant la chute de son régime.
M. Azouri est l’avocat du général Jamil Sayyed, ex-directeur général de la Sûreté générale au Liban, qui avait été détenu aux côtés de trois autres généraux pendant quatre ans dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.

 
ATS, le 31 mai 2011 à 14h07 GMT

Poème controversé : La justice neuchâteloise disculpe totalement un réfugié tunisien


Neuchâtel (ats) Accusé d’appel public au crime, un réfugié politique tunisien domicilié à Neuchâtel a été acquitté mardi. Le Tribunal de district, à Boudry, a acquis l’intime conviction que, ni objectivement ni subjectivement, il n’avait poursuivi l’objectif de provoquer un crime.
Le procureur général du canton de Neuchâtel avait ouvert une instruction en janvier contre l’opposant tunisien après la diffusion sur un site en langue arabe d’un poème évoquant, selon une traduction contestée, les « ceintures explosives pour les gens qui trahissent ». La connotation terroriste de ce passage ouvrait le soupçon d’appel public au crime, poursuivi d’office.
Ayant fait appel à un traducteur assermenté, la présidente Nathalie Kocherhans a admis que la traduction sur laquelle se basait l’accusation induisait en erreur. Les termes sont beaucoup moins précis.
Ils évoquent plutôt une « détermination » face à l’injustice, en l’occurrence la tyrannie du pouvoir tunisien, encore en place au moment des faits. Par ailleurs, le passé constant du prévenu -opposant arrêté, torturé, réfugié en Suisse et défenseur des droits
de l’homme – parlait en faveur d’un militantisme non violent.

La Tunisie s’attend à une saison touristique « catastrophique »


 
Xinhua 04/06/2011 |
 
TUNIS, 3 juin (Xinhua) — Lors d’une conférence de presse jeudi, les professionnels du tourisme tunisien ont indiqué qu’ils se préparent à une saison touristique catastrophique, a rapporté vendredi l’agence de presse officielle TAP.
 
Les indicateurs pointent vers une régression de 50 % du tourisme par rapport à 2010 en raison de la situation actuelle caractérisée par des grèves, des sit-in, e des événements dans le pays voisin la Libye, et l’absence de visibilité économique à court terme dans la période à venir.
 
Le président de la fédération tunisienne de l’hôtellerie, Mohamed Bellajouza, a également attribué l’effondrement du marché du tourisme tunisien, traditionnellement la deuxième destination chez les pays européens, à l’afflux massif d’immigrants tunisiens à l’île italienne de Lampedusa au cours des semaines qui ont suivi le renversement de l’ancien président Zine El Abidine Ali Ben.
 
La préoccupation majeure de la fédération est la préservation des 500. 000 emplois permanents dans le secteur, a-t- il dit, ajoutant qu’il demandera aux autorités de les aider à retarder le paiement des factures d’eau et d’électricité ainsi que le rééchelonnement des dettes des propriétaires d’hôtel et les professionnels.
 
Les 700 agences de voyage du pays sont également menacées de faillite suite à la crise dans le secteur.
 
Dernièrement, les professionnels du tourisme ont appelé à la relance du tourisme local pour compenser l’absence de transferts de fonds générés par le tourisme étranger.
 
Dans la foulée de la crise générée par la révolution du 14 janvier, l’industrie touristique de la Tunisie fait face au plus grand défi de son histoire, dans un contexte où les réservations de l’Europe ont chuté en faveur de l’Espagne, la Grèce et la Turquie.

 
 
 
 
 
 
 
Reuters, le 3 juin 2011 à 12h36 GMT

Erdogan in eavesdropping row ahead of Turkish vote


* Erdogan knew of recordings, said they would be made public
* Kurdish party’s strategic voting plans overheard
* Turks to vote in parliamentary election on June 12
By Simon Cameron-Moore
ISTANBUL, June 3 (Reuters) – Evidence of electronic eavesdropping on a political party just over a week before an election has given opposition leaders ammunition to question the state of Turkey’s democracy under Prime Minister Tayyip Erdogan.
Controversy flared around Erdogan after he said earlier this week that opposition parties were ganging up to stop his AK party winning more seats in the Kurdish southeast, and that a recording would be released to prove it.
« I think the voice recordings will be published today or tomorrow, » Erdogan said in a televised campaign speech in the southeastern city of Diyarbakir on Wednesday.
The recordings were released on Thursday.
The frank admission of foreknowledge stunned some political commentators in a country where many people avoid talking on the telephone about politics for fear that someone is listening in.
« I was frozen for a moment when I heard him say this on television, » Murat Yetkin wrote in Radikal newspaper on Friday.
« The prime minister was announcing a recording of a conversation between two members of another political party and was saying it would be released on the internet soon, » Yetkin said in a column that drew parallels with the Watergate scandal that brought down U.S. President Richard Nixon in 1974.
Campaigning for re-election on June 12, and assured of a victory, according to opinion polls, Erdogan has promoted himself as a champion of democracy, and is planning to rewrite the constitution during his third consecutive term in office.
Critics accuse his religiously conservative party of having a secret Islamic agenda, an accusation which it rejects.
The recording at the centre of the row allegedly caught two members of the pro-Kurdish Peace and Democracy Party (BDP) discussing plans for strategic voting by BDP supporters to help a rival nationalist party stop the AK winning more seats in the Elazig constituency.
The BDP is regularly accused of links to Kurdish militants fighting in a separatist insurgency.
« DIRTY TRICKS »
The leader of the centre-left main opposition Republican People’s Party (CHP) seized on the recording to attack what he called « a wiretapping government » and Erdogan.
« He knows about all the tapes. He knows about all of them, watches them before they’re released, then announces them to the public, » CHP chief Kemal Kilicdaroglu said during an election rally in Bartin, near the Black Sea, on Thursday.
« You are the prime minister. How can you face the people and tell them an illegal recording is being released? » he asked.
One of the BDP officials, whose voice was said to have been recorded, insisted there had been no such conversation and the tape was a fake created by intelligence agents working for Erdogan.
« We don’t know what to call this country now, a dictatorship, a rule of hypocrisy, or fraud? The prime minister orders the producing of fake documents, tapes, » Gultan Kisanak said on Kurdish channel Roj TV on Thursday evening.
The far-right Nationalist Movement Party (MHP) has accused the AK and its backers of using dirty tricks after the release last month of videos online showing MHP politicians in « sex videos » with women who were not their wives.
Erdogan denied that his party had anything to do with the scandal that forced the resignation of 10 MHP leaders.
While most of the electorate appear to like Erdogan’s blunt ways, foes accuse him of acting in an increasingly autocratic manner and fear his planned new constitution will perpetuate AK’s dominance.
Erdogan says the new charter will reflect democratic pluralistic values and make a clean break with the previous one, which was written in 1982 during one of several periods when the military held the whip hand over civilian politicians.
Turkey has suffered three coups since 1960, and in 1997 the military forced the resignation of a coalition government led by an Islamist party that Erdogan had belonged to.
 
 
 
AFP, le 3 juin 2011 à 05h17 GMT

L’Espagne, championne du monde de l’huile d’olive, face aux prix en chute


Par Katell ABIVEN
JIMENA, 03 Jui 2011 (AFP) – Les vallées andalouses gorgées de soleil ont beau faire de l’Espagne le premier producteur mondial d’huile d’olive, depuis quelques années les agriculteurs font grise mine face à une chute des prix qu’ils ne parviennent pas à enrayer.
Dans le village de Jimena, entouré de collines d’oliviers, Manuel Alfonso Torres Gonzalez, gérant de la fabrique familiale « La Purisima », née en 1893, fait les comptes: « le prix de gros moyen du kilo d’huile d’olive est de 1,80 euro, il y a quatre ans il était à 2,60 euros ».
« Les coûts de production moyens de l’oliveraie traditionnelle, la plus présente en Espagne, sont de 2,40 euros, nous sommes donc à des pertes de 60 centimes par kilo, c’est terrible », complète José Maria Penco, ingénieur à l’Association espagnole des villes productrices d’huile.
A cette époque de l’année, la récolte des olives dans la région, qui fournit 80% de l’huile espagnole, est déjà terminée. Désormais de minuscules points verdâtres ornent les branches de ces arbres, parfois centenaires, laissant deviner la prochaine cueillette prévue en octobre.
Un « or vert » dont la consommation est en plein essor, générant ces dernières années une frénésie bien éloignée de la bulle immobilière qui enflammait le reste du pays: « ici, au lieu de construire des maisons, on a planté des arbres », résume d’un sourire Enrique Delgado, secrétaire général de la Fédération espagnole des fabricants d’huile.
Le pays fournit 50% de l’huile d’olive mondiale, un point fort dans ses exportations.
« Il y a dix ans l’Espagne produisait 700.000 tonnes par an, aujourd’hui 1,4 million » dont 800.000 partent à l’étranger, raconte M. Torres.
L’activité fait vivre 200.000 producteurs et 300 villages, donc « la baisse de prix a de grandes conséquences sur l’économie andalouse, surtout compte tenu du haut niveau de chômage dans la région », presque 30%, souligne Manuel Parras Rosa, recteur de l’université de Jaén.
Le secteur compte « 1.700 producteurs et seulement 5 distributeurs », note M. Penco, créant « un très grand déséquilibre qui pousse les prix à la baisse ».
Comme c’est un ingrédient sacré de la cuisine nationale, « pour attirer le client la grande distribution l’utilise comme produit d’appel », imposant des tarifs toujours moindres, un phénomène accentué en temps de crise.
Cette crise dont l’Espagne peine à sortir touche aussi directement les producteurs: « ils me confient leurs olives pour que je presse l’huile et me demandent de la stocker en attendant que les prix remontent », raconte M. Torres, en montrant ses énormes cuves en inox.
« Mais quand ils doivent rembourser leurs prêts, ils m’appellent et veulent que tout soit vendu en 24 heures »: les banques refusant d’accorder des délais ou de nouveaux crédits, les producteurs n’ont plus d’autre choix que de céder leur huile à bas prix pour se financer.
Pour mieux résister, il faudrait « concentrer l’offre dans de grandes coopératives », plaide Rafael Sanchez de Puerta, président de la Fédération andalouse de coopératives agricoles. « Nous y travaillons mais c’est très lent ».
M. Torres, lui, voit la solution dans ses jeunes oliviers: rapprochés les uns des autres pour augmenter la production, ils sont plantés de manière à s’adapter parfaitement à la récolte par machines.
« Il est très important pour être compétitif de baisser les coûts », dit-il, iPad en main, combinant son travail d’agriculteur avec l’écriture d’une thèse sur la viabilité économique de l’huile.
Ce système intensif, déjà adopté par des pays concurrents comme le Chili, le Maroc ou l’Australie mais par seulement 25% du secteur espagnol, « produit de l’huile à 1,50-1,60 euro le kilo », assure M. Penco, donc « même avec des prix aussi bas, oui il est rentable ».

 

Une démocratie tronquée: La marginalisation des tunisiennes et tunisiens résidents à l’étranger.


 

 
Par: Mansour EL Feki, universitaire, Montréal, Canada  
 
Une première entorse à la démocratie au détriment des tunisiennes et tunisiens résidents à l’étranger, 218 sièges seront désignés au sein de l’Assemblée Nationale Constituante dont 19 seront réservés aux Tunisiens à l’étranger.
 
Les tunisiens de la diaspora représentent un peu plus que 10% de la population tunisiennes et par conséquent, ils doivent occuper 10% des sièges de l’Assemblée Nationale Constituante; minimalement, dans une structure démocratique, 22 sièges leurs reviennent systématiquement; je ne sais pas par quel calcul statistique la commission aboutit a 19 sièges. Notez que les tunisiens et tunisiennes au Canada et aux états unis ne seront pas représenté tandis que 3 sièges sont réservé à nos concitoyens qui sont supposés être en Libye, faut il informer la vénérable institution, que, de fait, ils sont en Tunisie et vont voter en Tunisie.
 
Il serait plus équitable d’octroyer minimalement 2 sièges par continent, le reste serait octroyer au prorata du nombre de la population résidente, ainsi, il ne peut y avoir de personne non représenté et en même temps une prise en charge du nombre de résidents.
 
Les tunisiennes et tunisiens de la diaspora sauront prendre leurs responsabilités, après avoir été un alibi de l’office des tunisiens à l’étranger de l’administration déchue, aujourd’hui, la situation n’est pas meilleur, ils sont marginalisés d’une façon déclarée, après les tergiversations des islamistes qui voulaient exclure les binationaux on assiste à la marginalisation de 10 % de la population. Au moment ou des démocraties confirmées tel que la France, l’Italie, … font tout pour consolider le lien d’appartenance de leurs ressortissants et les faire participer dans la vie politique de leur pays d’origine, le replie identitaire des islamistes et leur frilosité idéologique veule donner une inflexion à la tunisianité pour que celle-ci devienne idiosyncrasique, petite et mesquine, à l’image de leur référentiel idéologique.
 
Toute démocratie bâtie de la sorte sera tronquée!
 

En Tunisie, le couple Ben Ali sera jugé par contumace « dans les jours » à venir


Le président tunisien déchu Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi seront jugés par contumace « dans les jours ou les semaines à venir », a déclaré un porte-parole du ministère de la Justice vendredi soir.
La première action en justice contre l’ex-président et sa femme, réfugiés en Arabie saoudite après la chute du régime autoritaire le 14 janvier, portera sur la découverte d’armes et de drogues dans le palais présidentiel de Carthage. Le deuxième procès, dont l’instruction est également achevée, concernera les 27 millions de dollars en liquide trouvés en février dans le palais de Ben Ali à Sidi Bou Saïd (banlieue Nord de Tunis), par la commission tunisienne anti-corruption.
En tout, 88 enquêtes sont en cours, impliquant l’ancien dirigeant, sa femme, et d’ex-ministres ou responsables du régime renversé. Elles portent sur des homicides volontaires, malversations, abus de pouvoir, blanchiment d’argent et leur état d’avancement est de 70 à 80 %, d’après le ministère de la justice tunisien.
(Source: “La Croix” (Quotidien – France) le 4/6/11 – 11 H 28 mis à jour le 4/6/11 – 11 H 28)

Tunisie. Le grand méchant loup n’est pas islamiste mais… Rcdiste


Jeudi, 02 Juin 2011 07:58
 
Jamel Dridi écrit – Nombre de Tunisiens se sont donné pour mission de traquer le grand méchant loup islamiste, alors que le vrai danger risque de venir des Rcdistes déguisés ou en embuscade pour faire échouer la révolution.
 
La recette du loup islamiste a permis pendant des années d’arnaquer le peuple tunisien. Aujourd’hui elle est périmée. Pourtant certains continuent de l’utiliser au risque de faire le jeu de ceux qui, par le passé, ont confisqué la démocratie en Tunisie.
Si le diable pouvait parler, il dirait sans doute qu’il est énormément déçu et jaloux de ne pas être un islamiste! En effet, lui qui aime qu’on parle de lui comme étant le plus méchant, le plus dangereux, le plus tout ce que vous voulez de négatif, a été détrôné durant ces 30 dernières années par le grand méchant loup islamiste.
Un loup islamiste qu’on nous a servi à toutes les sauces et dans toutes les langues, dans tous les pays aussi. Ici pour défendre la laïcité, ailleurs pour protéger la condition féminine, là pour se préserver du terrorisme… En Tunisie surtout où le cuisinier en chef Ben Ali savait le préparer mieux que quiconque. En «slata méchouia» (salade tunisienne typique et piquante), en couscous, en sucré, en salé, il en connaissait tous les secrets. Ce fut un chef cinq étoiles au point tel qu’avec ce plat il a pu justifier de tous ses abus liberticides et de l’asservissement du peuple tunisien.
Ben Ali a sans doute réussi la plus grande escroquerie du siècle grâce à cet épouvantail islamiste (avec la complicité passive de certains amis occidentaux qui, comme nous le verrons plus bas, viennent de changer de fusil d’épaule en disant qu’il fallait dorénavant dialoguer avec tout le monde, même avec les islamistes).
Mais, maintenant qu’elle est connue, on aurait pu penser que plus personne n’oserait brandir sérieusement cette escroquerie de la menace islamiste.
Eh bien non. Certains consciemment ou involontairement retombent dans les mêmes travers. Ce qui est le plus surprenant, c’est que ce sont sans doute ceux qui, hier, ont le plus soufferts de ce mensonge/prétexte et des méthodes des fausses accusations, à savoir les intellectuels, qu’ils soient issus des partis politiques ou des médias, qui nous remettent, aujourd’hui, cette menace islamiste sur la table.  
 
Du journalisme 100% Ben Ali
Expliquons-nous. Il y a quelques jours, en lisant la presse tunisienne, surtout électronique, on a pu constater les nombreux sujets sur la censure du porno sur internet en Tunisie. Les articles sont intéressants et ont raison d’aborder le sujet car dans une société libre et forte, il n’y a pas de sujet tabou. Le problème n’est pas là mais réside dans le fait que beaucoup de journalistes semblent céder la place à la bonne vieille méthode du loup islamiste au lieu de s’arrêter aux faits comme le leur impose la déontologie journalistique. Ils critiquaient les méthodes d’autres journalistes sous Ben Ali mais, eux, font du journalisme 100% Ben Ali.
Pour ce qui est des faits, on commence toujours par nous dire que ce sont trois avocats qui ont demandé à la justice cette interdiction. Puis on nous dit qu’on devine qu’ils sont islamistes (notez bien que l’on n’est pas sûr qu’ils le soient; de toute façon, on voit mal trois avocats se présenter comme islamistes même s’ils le sont vraiment).
Et puis ensuite, sans que l’on comprenne le lien avec l’affaire du porno, on nous dit qu’on doit rester vigilant car on a quitté une dictature et qu’on ne souhaite pas en tomber dans une autre islamique… (A noter au passage que, partout dans le monde, il y a des milliers d’associations qui luttent contre la pornographie ou la prostitution et la majorité n’ont aucun lien avec aucune religion quelle qu’elle soit).
Je pense que tout Tunisien est d’accord avec cette affirmation. Plus personne ne veut de dictature en Tunisie qu’elle soit islamiste ou pas ; mais est-il sérieux et professionnel de jeter sur la place publique, comme cela, sans preuve, de telles affirmations ?! Est-ce responsable par les temps qui courent? N’agit-on pas là comme le faisait il y a si peu de temps l’ancien régime? Lequel inventait des menaces islamiques récurrentes pour mieux asseoir son pouvoir et n’hésitait pas aussi à dire que telle journaliste était une prostituée ou que tel homme politique en exil était un agent des services secrets d’un pays étranger.
Si ces avocats étaient des islamistes, iraient-ils réclamer leurs droits devant un tribunal qui, à ce que je sache, ne juge pas selon la charia? ou le seul fait peut-être d’être musulmans pratiquants les rend soupçonnables?
Comme on va le voir plus bas, je ne défends aucunement Ennahdha ou tout autre groupe islamiste. Mais comme tout Tunisien qui s’est «fait rouler une fois dans la farine», je ne souhaite pas goûter une deuxième fois au même mensonge. Surtout que ce mensonge a servi à empêcher toute velléité démocratique et a renforcé justement les courants islamistes.  
 
La peur du loup, totalement improductive
Mais d’abord pourquoi y a t-il eu le recours à ce procédé? Ce fut une façon de rendre infréquentable le mouvement Ennahdha et de stigmatiser ses théories en jouant sur la peur. Le problème est que ce fut une stratégie totalement perdante. Non seulement, le mouvement islamiste tunisien est encore plus fort qu’à la fin des années 1980 mais en plus il a acquis une aura populaire qui fait de lui un favori politique très populaire. Pourquoi?
La première raison est que le courant politique islamiste, impitoyablement combattu et rendu infréquentable par l’ancien régime, n’a jamais pu appliquer son programme. Ainsi, il a acquis une position idéalisée dans l’imaginaire populaire. La position de l’islam historique datant de l’ère du prophète musulman Mohamed, vecteur d’honnêteté et de probité. Ainsi, les islamistes, par cette virginité politique forcée, sont indirectement devenus synonymes d’espoir face à un système où 5% de la population se partageait 95 % des richesses. Au final, en l’empêchant d’être confronté à la dure réalité de l’action politique pratique, au lieu de l’affaiblir, on l’a renforcé!
La seconde est qu’au fil du temps, et pas qu’en Tunisie, les peuples se sont rendus compte que les campagnes de dénigrement et d’éradication dont ont été victimes les courants politiques islamistes et le gonflement de la menace n’a servi qu’à servir les intérêts de dictateurs, de leur proches ainsi que de ceux de pays occidentaux. L’épouvantail islamiste ne fut qu’un bon prétexte pour empêcher la démocratie et n’a pas apporté la prospérité économique de manière égalitaire au peuple, seule une minorité s’est enrichie. Les peuples l’ont bien vu et ont bien compris que les partis politiques à obédience islamiste, à condition de respecter les règles du jeu démocratique, n’étaient pas une menace mais une alternative possible comme en Turquie.
Surtout, sans nier le fait – et ceci les islamistes doivent l’accepter aussi – qu’il n’y a pas que des musulmans en Tunisie, on a «oublié» que la Tunisie était quand même un pays avec une majorité de musulmans depuis des siècles. Le pouvoir allant même jusqu’à presque interdire, pour un musulman lambda, de pratiquer sa religion en niant le principe de la liberté de culte (arrachage des voiles des femmes en pleine rue, arrestation et torture de ceux qui allaient trop souvent à la mosquée…).
Ainsi, en 1986, pour ceux qui connaissent bien la Tunisie, il n’y avait pas plus d’islamistes que ça même s’ils en existaient. Qu’en est-il aujourd’hui, 26 ans plus tard, malgré la chasse qui a été faite aux islamistes? Sont-ils moins nombreux? Sont-ils moins forts qu’hier? Ou, au contraire, s’imposent-ils comme une force avec laquelle il va falloir compter? Qui est responsable de cela si ce n’est cette rhétorique du loup islamiste!
Cela devrait être bien médité. Recommencer la même erreur que dans le passé en tentant d’empêcher le courant islamiste de participer au jeu démocratique ne fera que le renforcer encore plus; tant intrinsèquement qu’aux yeux du peuple!
Dans certains milieux tunisiens, on commet donc une erreur stratégique et de sens en continuant de brandir cette fausse rhétorique. Surtout, on continue d’appliquer les méthodes de l’ancien système. Une erreur improductive et tellement à contre courant d’ailleurs que, comme pour se racheter, les anciens défenseurs en chef de cette rhétorique font volte-face et draguent ouvertement Ennahdha comme le fait actuellement officiellement l’administration américaine.
En définitive, si l’on veut rester crédible, il est nécessaire d’arrêter d’agiter cet épouvantail islamiste. Cela ne fait que du vent. Au lieu de cela, il convient plutôt de mettre sous les projecteurs le programme politique de tout groupe à idéologie musulmane (d’ailleurs cet examen critique vaut pour tout groupe qui se dit apte à diriger la Tunisie qu’il soit islamiste ou non). S’il y a masques, c’est la meilleure façon de les faire tomber.  
 
Pas de procès d’intention mais un examen critique du programme
S’abstenir d’émettre des hypothèses infondées n’exclut pas un dialogue critique concernant le programme politique. En savoir plus dans le détail sur le programme et poser des questions précises permet davantage de démasquer les arrières pensées. Cela permet de connaître le positionnement par rapport à des sujets précis et éventuellement s’en servir demain si le programme réalisé est en contradiction avec ce qui avait été dit quelques mois ou années plus tôt. Cela permet surtout de savoir (et je crois que c’est surtout ce qui intéresse le peuple tunisien) s’il y a un programme économique et sociétal sérieux permettant de sortir la Tunisie du marasme dans lequel elle se trouve.
A fortiori si le groupe islamiste en question, tant par son organisation que par le nombre de ses sympathisants, semble être un acteur de premier plan et indique clairement qu’il souhaite respecter les règles démocratiques. Surtout qu’en Turquie le gouvernement islamique a clairement réussi son pari. La Turquie a ainsi acquis ses galons internationaux tant au niveau diplomatique qu’économique alors qu’au départ il y a eu beaucoup de bruits et de critiques autour de l’Akp.
Traiter, par conséquent, le parti islamique tunisien de cette façon en le montrant comme étant un loup pour la liberté et la démocratie n’est ni juste ni légitime. C’est aussi mépriser la démocratie puisque ce parti représente une partie non négligeable de la population au vu du nombre de ses sympathisants et membres.
Aucun amoureux de la liberté n’acceptera de diktat islamiste mais il n’acceptera pas non plus les mêmes techniques mensongères reposant sur la peur qui étaient utilisées hier.  
 
Un prétexte pour stopper la révolution tunisienne?
Le loup islamiste tunisien n’existe pas. Même si, ici ou là, on essaie de lui attribuer des actes graves qui se déroulent en Tunisie alors que ces actes relèvent en réalité des crimes de droits commun.
Les loups de l’ancien régime existent eux bel et bien et font tout pour garder leurs privilèges. Ils gangrènent par leur corruption et leurs mauvaises habitudes anciennes le système tunisien. Il faut d’ailleurs souligner que le fait de continuer à brandir la menace du loup islamiste leur permet d’être tranquille parce que les projecteurs ne sont pas braqués sur eux! Cela est-il voulu?
En tous cas ce sont bien ces loups qui constituent un risque pour la stabilité de la Tunisie. Le mécontentement populaire face au fait qu’ils ne soient toujours pas jugés l’atteste et risque de faire descendre de nouveau les gens dans la rue. Il serait plus judicieux et courageux de s’attaquer à ce type de loups bien réels et beaucoup plus dangereux qu’une hypothétique «menace fantôme», fut-elle islamiste.
Sauf à vouloir, comme dans le passé, avec cette méthode du loup islamiste, recommencer une nouvelle campagne d’éradication des islamistes en leur faisant porter le chapeau pour des actes graves montés de toute pièce et au final installer de force un pouvoir liberticide et dictatorial. Le procédé serait bien grossier et les risques que le courant Ennahdha ainsi qu’une partie du peuple tunisien ne se laisse pas faire sont bien réels. Ce serait en tous cas la moins bonne des solutions pour ramener la sécurité ainsi que la stabilité politique et économique dont a besoin aujourd’hui la Tunisie.  
 
(Source: “Kapitalis” le 2 juin 2011)

Point de presse périodique au Premier ministère

Bientôt, démarrage du procès de Ben Ali et son épouse

Très attendu par tout le monde, à l’intérieur de la Tunisie comme à l’étranger, le procès de l’ancien président déchu Ben Ali et son épouse Leila Ben Ali Trabelsi, démarrera, très prochainement, a annoncé, hier, le représentant du ministère de la Justice, Kadhem Zine el Abidine, lors de son intervention au point de presse périodique organisé, deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, au palais du gouvernement à la Kasbah, par la cellule de communication du premier ministère. Il a parlé de quelques jours ou dans les semaines toutes proches. Ben Ali et son épouse se trouvent en état de fuite en Arabie Saoudite. Ils peuvent être représentés, lors de leur procès, par des avocats tunisiens et étrangers, mais ces avocats n’ont pas le droit de plaider et de faire des plaidoiries, devant le tribunal, en vertu de l’article 141 du code des procédures pénales qui stipule cette impossibilité lorsque l’accusé n’est pas présent au tribunal et qu’il encourt des peines de prison. Or, les affaires dans lesquelles est impliqué l’ancien couple présidentiel déchu sont graves et passibles de lourdes peines pouvant aller jusqu’à la peine capitale. Ben Ali est accusé, entre autres, de complot contre la sûreté de l’Etat, de meurtre prémédité, avec incitation des gens à s’armer les uns contre les autres, de malversation, corruption, torture et autres. Ce procès ‘’historique’’ débutera par le jugement de deux affaires dont l’instruction a été clôturée. La première est une affaire de détournement de biens publics représentés par les sommes d’argent tunisien, de devises étrangères et de bijoux , découverts dans des cachettes secrètes dans l’ancien palais particulier du président déchu et son épouse à Sidi Dhrif, près de Sidi Bou Said, et la seconde est une affaire de détention de drogues, où les faits ont été également établis, suite à la découverte de quantités de drogues cachés dans ce même palais. D’après le représentant du ministère de la Justice, la justice tunisienne a instruit quelques 88 affaires dans lesquelles sont impliqués Ben Ali, son épouse, les membres de sa famille, ses gendres, et quelques uns de ses anciens ministres et proches collaborateurs dont 28 affaires ont été déférées à la justice militaire. A lui seul, Imed Trabelsi est impliqué, jusqu’à présent, dans huit affaires.
Kadhem Zine el abidine a indiqué que 54 commissions rogatoires judiciaires ont été transférées, dans ce même ordre, à quelques 25 pays concernant le gel des avoirs des prévenus signalés à l’étranger, ou leur arrestation et leur extradition pour ceux qui se trouvent en état de fuite à l’étranger.
De leur côté, le représentant du ministère des affaires sociales, Tarek Ben Youssef, et celui de l’Institut national des statistiques (INS), Yassine Jemal, ont fourni de nouvelles informations sur le taux de pauvreté en Tunisie.
Ils ont expliqué que les critères servant à calculer ce taux varient. Ainsi d’après les critères de l’Union européenne, le taux de pauvreté dans l’Union européenne s’élève à 17%. Or, se référant à ses registres propres concernant le nombre des familles nécessiteuses recevant une aide de l’Etat, celles bénéficiant de la carte de soins à prix réduits, aux bénéficiaires de la pension de veuve, le ministère des affaires sociales a trouvé que le taux de pauvreté en Tunisie atteint près de 24,7%, soit près de deux millions et demi de tunisiens, alors que l’INS , se fondant sur les critères de la Banque mondiale, a établi, depuis 2005, que ce taux avoisine les 11%,, mais les autorités de l’ancien régime ont censuré ce chiffre et retenu comme taux officiel, celui de 4%, c’est à dire, le taux des pauvres qui sont totalement démunis, qui ne trouvent pas de quoi manger.
A cet égard, le responsable de l’INS dont l’établissement a été exposé, après la Révolution, à des critiques de toutes parts, pour ‘’manipulation’’ des statistiques, a innocenté l’Institut, accusant les responsables de l’ancien régime de ne retenir des rapports établis par l’INS que ce qui les arrange. D’ailleurs, l’INS va organiser, incessamment, des rencontres d’information pour éclairer l’opinion publique à ce sujet. Le représentant de la société ‘’Tunisie Télécom’’, Moez Ben Mahmoud Hassen, a annoncé la fin prochaine de la crise qui secoue cette société, à la satisfaction de toutes les parties concernées, personnel et direction, a-t-il dit.
Avec cette issue heureuse, la société va tenter de retrouver, au plus vite, son rythme normal de croissance. D’autant que la crise, malgré son acuité, n’a pas eu d’effets néfastes sur le rendement général de Tunisie Télécom qui, comme preuve de sa bonne position, a lancé l’appel d’offres pour la construction de son nouveau siège, qui sera un siège à la mesure de sa stature économique et sociale. Evoquant l’affaire du chalutier naufragé transportant des émigrés clandestins vers l’Europe, venus de Libye, le représentant du ministère de la défense nationale, le colonel de marine Kamel Akrout, a indiqué que les unités tunisiennes de la marine, de l’armée et des gardes côtes, ayant secouru le chalutier naufragé signalé à quelques 20 kilomètres des îles Kerkennah, ont sauvé 583 personnes dont 87 femmes et 20 enfants. L’un des rescapés, malade, est décédé, lors du transport, alors qu’un cadavre a pu être repêché. Il n’y avait pas de disparus ni d’autres cadavres en mer, a-t-il dit, mais le ratissage de la zone du naufrage continue pour plus de précautions. Ces émigrés appartiennent à plusieurs nationalités dont beaucoup d’africains et des pakistanais, également. Il ne pense pas que les autorités libyennes encouragent ces émigrations clandestines, car les responsables libyens sont confrontés, en ce moment, à d’autres préoccupations plus urgentes. Salah BEN HAMADI  
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie) le 4 juin 2011)

Meeting d’Ettakatol à Nabeul


Dr Mustapha Ben Jaâfar (président du FDTL): «Nous sommes sollicités par certains partis pour une coalition mais rien n’est encore décidé» – Un régime présidentiel-parlementaire pour éviter les dérapages- Nabeul a abrité avant-hier un grand meeting tenu par Ettakatol en présence de plusieurs militants, sympathisants et personnalités indépendantes qui ont tenu à marquer leur présence pour selon eux « souhaiter la bienvenue au Président du FDTL Dr Mustapha Ben Jaafar et à la délégation qui l’accompagne et entendre de vive voix les objectifs politiques visés par le parti». M. Abdelatif Abid coordinateur du parti au Cap Bon a précisé que l’objectif essentiel d’Ettakatol est l’établissement d’une société socialiste et démocratique basée sur la répartition équitable des richesses. Il devait par la suite faire connaître les principes du parti et ses programmes, et d’exposer ses positions sur un ensemble de questions de l’heure. Prenant la parole, Dr Mustapha Ben Jaafar Président du Forum démocratique pour le travail et la liberté a précisé que la révolution tunisienne est devenue un modèle pour tout le monde entier et qu’il est temps d’unir les rangs pour servir les intérêts du pays et instaurer un nouveau modèle de société avec le respect des droits de l’homme,la justice et l’équité entre les régions du pays. « Lutter contre la dictature et l’oppression c’est notre priorité. Nous sommes a-t-il dit contre le régime présidentiel qui a dévié sous le Président déchu de ses objectifs initiaux pour basculer dans la dictature. Le régime parlementaire a aussi ses limites et plusieurs pays européens qui ont suivi ce système ont connu beaucoup de crise. Oui pour un parlement pluriel, un gouvernement responsable devant le parlement. Tout ceci pour éviter tout dérapage. Aujourd’hui avec le triomphe de la liberté et de la dignité, nous devrons choisir un régime entre le présidentiel et le parlementaire qui répond aux nouvelles réalités du pays. » Le dossier de la coalition est à l’étude Ce meeting a été également l’occasion de rappeler le rendement des deux derniers gouvernements de Ghannouchi « Nous avons perdu beaucoup de temps avec souvent des improvisations et non une stratégie claire visant à assurer cette transition démocratique. Chose qui s’est répercutée sur le report des élections de la constituante « Je considère que le report de la date des élections pour le 16 octobre prochain est raisonnable et constitue un garant pour des élections libres, démocratiques et transparentes. Mais il faudrait être vigilant pour faire face aux forces rétrogrades et surtout ne pas avoir peur en cette période cruciale que traverse le pays. Nous devrons rompre avec la médiocrité et la démagogie et la marginalisation des citoyens et de nos régions. Les leviers du pouvoir doivent provenir aussi des élections des conseils régionaux et locaux. C’est une grande responsabilité. Notre tâche maintenant est d’aider la Haute instance indépendante pour les élections qui est en train de faire du bon travail. Nous ne sommes pas pressés. Avec sa feuille de route, on est sûr d’arriver aux objectifs tracés. La maturité du peuple tunisien est un garant pour la réussite de ce processus démocratique. Cette constituante représente toutes les forces vives du pays. Il n’y aura pas de parti dominant. C’est un des acquis de la démocratie qui respecte toutes les sensibilités et renforce le consensus. Nous croyons tous à la réussite de cette transition démocratique. Et là il faut protéger le pays contre les dangers d’un retour en arrière » A propos de l’alliance avec certains partis, Dr Ben Jaafar estime que le dossier est à l’étude. « Nous sommes sollicités par certains partis. Rien n’est encore décidé. On est en train d’étudier cette proposition. Nous sommes ouverts à toute coalition sérieuse et démocratique. Le dialogue est nécessaire. L’essentiel c’est de bâtir cette société citoyenne qui répond aux attentes des Tunisiens. Côté économie, Dr Ben Jaafar a appelé à entreprendre des mesures d’urgence rapidement afin de réduire les taux de chômage dans les zones défavorisées et sauver les entreprises en difficulté. Ceci sans oublier le rôle de l’Etat qui doit encourager l’investissement public et privé, financer les grands projets d’infrastructure s’impliquer dans les grands projets. « Le tourisme, une activité clé dans le Cap Bon doit faire sa propre révolution a avoué le président d’Ettakatol avec la suppression de la mainmise des tours-opérateurs, la promotion du tourisme local et culturel et l’accroissement des recettes touristiques » Bref tout un programme social, économique et culturel est en cours de réalisation par des commissions en vue de mettre une feuille de route pour réaliser une croissance oscillant entre 5 et 9% a
 
avoué Dr Ben Jaafar. Kamel BOUAOUINA
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie) le 4 juin 2011)

 


Tunisie: « Rassembler les démocrates modernistes »


Le parti tunisien Ettajdid organise un meeting ce samedi 4 juin à la Bourse du travail à Paris. Rencontre avec son Premier secrétaire Ahmed Brahim. Le parti tunisien Ettajdid est l’une des principales composantes d’un tout nouveau « front démocratique des forces de progrès et de modernité », une alliance d’une dizaine de formations qui entendent ne pas laisser le champ libre aux islamistes. Son Premier secrétaire, Ahmed Brahim, préside ce samedi après midi à la Bourse du Travail un meeting destiné aux Tunisiens de France. Quels sont les objectifs de ce nouveau « front démocratique »? Les élections qui viennent sont des élections constituantes. Il s’agit moins, à ce stade, de porter haut l’étendard des partis que de jeter les bases d’une nouvelle République. Il est important, à nos yeux, que les futures institutions du pays traduisent les aspirations à la liberté et à la dignité tout en préservant les acquis du pays notamment dans le domaine de l’enseignement et de l’égalité homme-femme. C’est pourquoi nous avons appelé à la constitution d’un front très large qui rassemble tous les modernistes démocrates?  
REUTERS/Louafi Larbi
Quelles sont les formations qui ne le sont pas, selon vous?
Notre appel ne s’adressait évidemment pas aux destouriens (l’ancien parti au pouvoir NDLR) que nous ne considérons pas comme des démocrates, ni à ceux qui sont porteurs d’une conception contraire à nos yeux à la modernité.
En clair, Ennahda… (Parti islamiste NDLR) Ennahda en effet.
Comment se fait-il que ni le Forum démocratique pour le travail et les libertés de Mustafa Ben Jaafar, ni le Parti démocrate progressiste de Maya Jribi et Ahmed Chabi n’aient adhéré, à ce jour, à ce front?
Je ne sais pas et je le déplore. Nous avons beaucoup de choses en commun, une vision des choses très similaire, des itinéraires qui sont proches. Nous aurions aimé qu’ils soient des nôtres. C’est un sentiment largement partagé de la société civile, chez les intellectuels démocrates notamment qui regrettent nos divisions.
Le débat en Tunisie s’est focalisé, depuis peu, sur la question du report des élections. Elles étaient initialement prévues pour le 24 juillet, la Haute commission chargée de leur organisation a proposé de les repousser au 16 octobre, certains parlent maintenant du mois de septembre… Vous, quelle est votre position?
La question me paraît mal posée. La commission qui est chargée d’organiser le scrutin nous dit qu’il ne lui est pas possible de le faire dans le délai initialement prévu si nous voulons une élection donnant toutes les garanties de crédibilité et de transparence. Sans doute avons-nous perdu beaucoup de temps en chamailleries, sans doute aurions-nous pu nous mettre plus tôt à la constitution des listes électorales, mais ce qui est fait est fait, et le constat de cette commission est celui-là. Dans ces conditions, mieux vaut à mes yeux reporter le scrutin plutôt que d’avoir une élection ratée.
Ce qui revient à prolonger la période transitoire alors que le gouvernement actuel, sans la légitimité des urnes, est fragile, ce qui crée une situation propice à toutes les surenchères. Est-ce vraiment judicieux?
Le consensus sur lequel repose l’autorité du gouvernement de transition est en effet fragile, et les risques de destabilisation réels. Il faut donc, évidemment, que le scrutin ait lieu le plus tôt possible. Mais si nous ne sommes pas techniquement prêts pour le mois de juillet, il faut l’admettre et en tenir compte. Car l’enjeu c’est une élection qui soit réussie. C’est cela l’essentiel, pas le fétichisme des dates.
A l’origine votre parti, Ettajdid, était le Parti communiste tunisien. Que vous reste-t-il de ces origines?
C’était il y a longtemps. Dès notre congrès de 1993 nous avons complètement rompu avec l’idéologie marxiste-léniniste, et même avec l’idée qu’un parti puisse reposer sur une philosophie qui soit obligatoire pour tous. Nous avons opté pour un parti progressiste, ouvert à des personnalités d’origines différentes. Lors de notre dernier congrès nous avons opté pour la parité dans nos instances dirigeantes entre les « historiques » d’Ettajdid et les personnalités indépendantes qui nous ont rejoint. Nous sommes aujourd’hui un parti démocratique de gauche.
Vous êtes plutôt pour un régime parlementaire? Présidentiel?
Il faut trouver un équilibre. Nous devons tirer les leçons du passé et éviter les dérives autocratiques, mais il nous faudra en même tant doter le pays d’institutions qui permettent une certaine stabilité. Il faut un Premier ministre fort, responsable devant le Parlement, un gouvernement qui gouverne, une justice indépendante et un Président qui conserve certaines prérogatives. Sans doute moins qu’en France, mais plus que dans un régime parlementaire absolu.
Quel est le principal risque pour la Tunisie aujourd’hui?
Sans aucun doute les questions liées à la sécurité. La sécurité est un préalable indispensable pour pouvoir créer des emplois et développer les régions déshéritées, ce qui est essentiel si l’on ne veut pas, à terme, fabriquer des déçus de la révolution. Mais la sécurité ne doit pas être imposée au détriment de la liberté, les deux doivent aller de pair.
 

(Source: “Lexpress.fr” le 4 juin 2011) http://www.lexpress.fr/actualite/monde/tunisie-rassembler-les-democrates-modernistes_999311.html  

 

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