C.R.L.D.H. Tunisie
اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme
21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU 3 DÉCEMBRE 2009
AU SIÉGE DE LA LIGUE FRANÇAISE DES DROITS DE L’HOMME
Une conférence de presse organisée à l’initiative de :
la Ligue des droits de l’Homme (LDH), l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme [programme conjoint de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) – de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH)],
a eu lieu aujourd’hui, 3 décembre 2009 à 11h30, au siège de la LDH, 138, rue Marcadet, 75018 Paris, et à laquelle ont pris part, sous la Présidence de Michel TUBIANA, Président d’honneur de la LDH,
– Maître François-Xavier MATTEOLI, ancien Bâtonnier du barreau des Hauts-de-Seine, mandaté à Tunis, le 19 novembre, par l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (programme conjoint de la FIDH, l’OMCT et le REMDH)
– Maître PRADEL, avocat mandaté à Tunis, le 24 novembre, par les mêmes organisations
– Maître William BOURDON, avocat de Taoufik Ben Brik en France.
– Maître Houcine BARDI (Avocat au Barreau de Paris), mandaté par le CRLDHT pour assister au procès de Taoufik Ben Brik
– Ainsi que M. Mohieddine CHERBIB (Pour le CRLDHT), a notamment évoqué les poursuites judiciaires engagées à l’encontre des étudiants militants de l’UGET de Manouba ainsi que le cas de Mohamed SOUDANI condamné à 4 mois de prison ferme.
Les quatre avocats ont souligné la gravité extrême de la situation des droits de l’homme en Tunisie en évoquant plus particulièrement les cas de : Taoufik BEN BRIK (condamné à six mois d’emprisonnement le 26/11), qui a mis, hier soir, un terme a la grève de la faim, qu’il a entamé depuis le 25 novembre pour protester contre les restrictions abusives des visites de ses avocats et des membres de sa famille (voir communiqué alerte du CRLDHT), ainsi que les difficultés d’approvisionnement en médicaments… ; et celui également de Zouheir MAKHLOUF (journaliste candidat aux législatives sur les listes du PDP) condamné à trois mois d’emprisonnement par le tribunal de première instance de Grombalia.
Les intervenants ont par ailleurs dénoncé le non-respect des règles élémentaires du procès équitable et l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Ils ont unanimement relevé les atteintes aux droits de la défense ainsi qu’à la publicité obligatoire des débats ; le rejet sans motivation des demandes formulées par les avocats de la défense (confrontation avec les témoins, complément d’enquête, report de l’audience, etc.)
Selon les quatre avocats, un seuil d’une extrême gravité a été franchi par les autorités tunisiennes depuis la mascarade électorale du 25 octobre 2009. Une chape de plomb est nettement perceptible au niveau de la société tunisienne entière ; les activistes des droits de l’homme continuent à subir une répression féroce qui semble vouloir se venger de tous ceux qui ont critiqué le déroulement non démocratique desdites élections…
Les questions des journalistes ont, entre autres, porté sur la grève de la faim de TBB qui a dû l’interrompre sous l’insistance des membres de sa famille qui avait légitimement peur pour sa vie.
Les conditions très particulières dans lesquelles se sont déroulées les missions des uns et des autres ont également fait l’objet de commentaires plus ou moins détaillés (la surveillance très rapprochée dont a été l’objet les quatre avocats, le harcèlement et les actes d’intimidation…)
A également été évoqué l’interdiction brutale faite à Me Houcine Bardi (mandaté par le CRLDHT) d’assister au procès de TBB, ainsi que le refoulement de Me Hassani Idriss (Maroc) et de Maitre Houcine Zehouane (Algérie), qui se sont constitués pour la défense de TBB…
Le CRLDHT félicite les associations organisatrices de la réussite de cette conférence de presse à laquelle ont assisté la plupart des agences de presse internationales ainsi que bon nombre de télévisions, de radios et de journalistes de la presse écrite.
Il saisit cette occasion pour réitérer sa demande de libération immédiate des journalistes Zouheir MAKHLOUF et Taoufik BEN BRIK victimes d’une machination judiciaire qui vise à réduire au silence toute voix divergente ;
Il exige des autorités tunisiennes le respect de la Constitution et des engagements internationaux contractés par l’État tunisien, concernant la liberté de la presse, d’opinion et d’association, et demande instamment l’arrêt sans délai de toutes les formes de harcèlement et d’intimidation visant les journalistes tunisiens (entre autres Slim BOUKHDIR et Siehm BEN SEDRINE), ainsi que le rétablissement des représentants légitimes du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT légitime) à la tête de leur association.
Appelle les partenaires de la Tunisie, dont la France, à peser de tout leur poids pour libérer Taoufik Ben brik et Zouhaier Makhlouf, conformément aux engagements pris conjointement avec la Tunisie ( Accord d’association EU-Tunisie..).
Appelle les démocrates tunisiens et les acteurs de la société civile ainsi que les amis de la Tunisie dans le monde à intensifier la mobilisation pour la libération de Taoufik Ben Brik, de Zouhaier Makhlouf, de l’ étudiant Mohamed Souidani, les étudiants arrêtés à la faculté de Manouba et l’annulation de toutes les poursuites judiciaires engagées contre eux.
Paris, le 03 décembre 2009
Pour le CRLDHT
Le Président : Kamel. JENDOUBI
Pour la libération de tous les étudiants emprisonnés
Collectif de Solidarité avec les Militants de l’UGET Rassemblement Samedi 05 décembre 2009 15h00 Fontaine des Innocents Place Joachim du Bellay, Quartier les Halles, 1er arrondissement
– La libération de tous les militants emprisonnés. – L’arrêt de toutes les poursuites judiciaires engagées contre les militants de l’UGET. – La réintégration dans leurs universités de tous les étudiants exclus. – La satisfaction des revendications syndicales et pédagogiques des étudiants. – L’arrêt de toute forme de répression contre l’UGET et lui permettre de tenir son congrès en toute liberté et de fonctionner en toute indépendance.
Signataires : ATF – Association des Tunisiens en France ; ATMF – Association des Travailleurs maghrébins en France ; CNT – Confédération National de Travail ; CNT-FTE – Confédération National de Travail-Fédération des Travailleuses/eurs de l’Education ; CRLDHT – Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie ; CSMU – Comité de Soutien aux Militants de l’UGET ; Ettajdid-France ; FSE – Fédération Syndicales Etudiantes ; FTCR – Association des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives ; GUPS – Union Générale des Etudiants palestiniens ; Jeunes-Verts; MRAP- Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples ; OTDLS – Observatoire tunisien des Libertés et droits syndicaux ; PCOT- Parti communiste des ouvriers de Tunisie ; SNESUP – Syndicat national de l’enseignement supérieur ; SUD-Etudiant; UJCT – Union des Jeunes communistes de Tunisie ; UNEF – Union nationale des Etudiants de France.Tunisie: 15 personnes atteintes au retour du pèlerinage à la Mecque
Le recul du sida chez les femmes lié à l’amélioration de leur condition
Tunisie : Sous la pression de Ben Ali
(Madrid) – Le journaliste tunisien dissident Taoufik Ben Brik a été condamné le 26 novembre à six mois de prison ferme par la justice de Ben Ali. La veille, il avait été privé de visites : ni sa famille ni ses avocats n’ont eu le droit de le rencontrer. Alors qu’ils protestaient devant l’entrée de la prison contre le refus des autorités – tous les détenus ont normalement le droit de recevoir leurs familles et leurs avocats -, ses principaux soutiens ont été chassés par les forces de l’ordre.
Le 24 novembre, les avocats d’un autre journaliste emprisonné, Zouhaïer Makhlouf, n’ont quasiment pas pu plaider au cours de la deuxième audience de son procès. Lorsqu’elle se déplace à pied, Sihem Bensedrine, une autre journaliste, a toujours une moto qui la suit. Quelquefois, le motard s’approche très près et va même jusqu’à la bousculer avec son engin. C’est justement ce qui s’est passé le 23 novembre. Plus tard, elle n’a pas pu aller jusqu’au journal El-Tejdid, la police lui en ayant interdit l’accès. Même chose lorsqu’elle a voulu rendre visite à Sana Ben Achour, une autre militante de l’opposition. La surveillance autour des domiciles des journalistes, des avocats et de presque tous les militants est devenue impressionnante. Des véhicules, des équipes qui se relaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des filatures, des écoutes. Tout y passe !
En empêchant les opposants de se rendre visite les uns aux autres, non plus seulement sur les lieux de travail mais maintenant à leurs domiciles, Ben Ali veut les empêcher de communiquer. Ce harcèlement concerne Lotfi Hadji, le correspondant d’Al-Jazira, Lotfi Sidouni, Omar Mestiri, Ziad Elhani, les avocats Raouf Ayadi et Mohamed Abou, la militante des droits des femmes Khedidja Cherif, et bien d’autres…. Aucun n’a accès à Internet, tous leurs téléphones sont sur écoute. Même lorsque l’on tente de les joindre de l’étranger, les appels sont détournés et sonnent dans le vide pour les priver de tout soutien international et les empêcher de décrire la situation en Tunisie.. Leurs courriels, quand ils parviennent à leurs destinataires, sont lus par la police politique, et il n’est pas rare que le contenu soit changé par les sbires de Ben Ali. On y trouve des vulgarités, des insultes, des menaces… Bref, le harcèlement est permanent et tourne à la persécution. Les capitales occidentales ne réagissent toujours pas. Prompte à donner des leçons de démocratie et de respect des droits de l’homme partout sur la planète, la France de Sarkozy et de Kouchner se mure dans un silence assourdissant face aux agissements du dictateur Ben Ali.
El País
(Source: nawaat.org d’après “Courrier international”, N° 996, jeudi 3 décembre 2009)
Les “patriotes” contre les “agents de l’étranger”
Posté par __z__
(Source : le blog « Débat Tunisie», censuré en Tunisie, le 3 décembre 2009)
Lien : http://debatunisie.canalblog.com/archives/2009/12/03/15994471.html
Fonds publics: quatre dirigeants africains visés par une plainte à Paris
AFP, le 4 décembre 2009 à 14h33
PARIS, 4 déc 2009 (AFP) – Quatre chefs d’Etat africains, dont le Sénégalais Abdoulaye Wade et le Congolais Denis Sassou Nguesso, sont visés depuis le 16 novembre par une plainte pour “détournement de fonds publics” déposée à Paris par l’association MLA, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. L’association MLA “Le moment de se lever pour l’Afrique”, basée à Paris, a déposé le 16 novembre auprès du tribunal de grande instance de Paris une plainte avec constitution de partie civile visant, outre MM. Wade et Sassou Nguesso, le président de la Guinée-Equatoriale, Teodoro Obiang, et le défunt président gabonais Omar Bongo, selon cette source. La plainte vise le chef de “détournement de fonds publics”. Il revient désormais à la doyenne des juges d’instruction du pôle financier, Françoise Desset, de juger de la recevabilité de cette plainte et d’ouvrir ou pas une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction. Cette plainte est dans la lignée de celles déposées en 2007 et 2008 par l’association anti-corruption Transparence internationale France (TI) visant MM. Obiang, Bongo et Sassou Nguesso et les conditions d’acquisition d’importants patrimoines immobiliers en France grâce, selon TI, à des détournements de fonds publics. La doyenne des juges avait donné son feu vert en mai 2009 à l’ouverture d’une information judiciaire mais le parquet de Paris avait fait appel de cette décision. Le 29 octobre, la cour d’appel de Paris avait finalement jugé irrecevable cette plainte et avait bloqué l’ouverture d’une enquête. La chambre de l’instruction de la cour d’appel avait notamment estimé que les plaignants ne pouvaient arguer d’un préjudice dans ce dossier. Le parquet de Paris avait déjà classé sans suite à deux reprises, en novembre 2007 et septembre 2008, des plaintes simples visant les trois chefs d’Etat africains. D’après TI France, le patrimoine immobilier de MM. Bongo, Obiang et Sassou Nguesso en France s’élèverait à 160 millions d’euros. Le président Obiang a pour sa part déposé plainte à Paris pour dénonciation calomnieuse, a-t-on appris de source judiciaire. Selon son avocat, Me Olivier Pardo, elle est destinée à “lever l’opacité sur ces associations que personne ne connaît et qui prétendent se substituer aux Africains”.