31 octobre 2009

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TUNISNEWS

9 Úme année,N° 3448 du 31.10.2009

 archives : www.tunisnews.net  


Reporters sans frontiĂšres: Taoufik Ben Brik, malade, encourt jusqu’à trois ans de prison AFP: Journaliste tunisien incarcĂ©rĂ©: concertation europĂ©enne, selon Paris AFP: Tunisie: les autoritĂ©s dĂ©mentent une agression contre un opposant France-info: Le journaliste tunisien Taoufik ben Brik en prison Radio-Canada: Le journaliste Taoufik Ben Brick emprisonnĂ© El-Watan”: Taoufik Ben Brik jetĂ© en prison – Le piĂšge honteux du rĂ©gime de Ben Ali Rue89: Tunisie: Ben Brick a besoin du soutien de Sarkozy InfoSud: Journalistes tunisiens sauvagement brutalisĂ©s Le Monde: La France discrĂ©ditĂ©e par son soutien au rĂ©gime Ben Ali Le Soir: A peine réélu, Ben Ali frappe dĂ©jĂ  du poing Econostrum: CrĂ©ation de la Banque Zitouna, premiĂšre banque islamique tunisienne Tekiano: FĂȘte de la biĂšre Ă  la tunisienne Mizaanoun: “L’Europe Ă©tudie le cas de Ben Brik” ou l’Hypocrisie et la ComplicitĂ©

Reporters sans frontiĂšres

Taoufik Ben Brik, malade, encourt jusqu’à trois ans de prison

Reporters sans frontiĂšres condamne fermement la dĂ©cision, le 30 octobre 2009, du procureur de la RĂ©publique de Tunis de placer Taoufik Ben Brik sous mandat de dĂ©pĂŽt, pour “atteinte aux bonnes mƓurs“, “diffamation“, “agression“ et “dĂ©tĂ©rioration des biens d’autrui“. « Cette affaire est montĂ©e de toutes piĂšces pour que Taoufik Ben Brik croupisse en prison. Alors que cette voix dissidente a besoin de soins mĂ©dicaux rĂ©guliers pour traiter le syndrome de Cushing dont il est atteint, les autoritĂ©s choisissent la politique du pire. Nous demandons sa libĂ©ration pour des raisons humanitaires dans l’attente de son procĂšs », a dĂ©clarĂ© l’organisation. Taoufik Ben Brik est atteint du syndrome de Cushing, maladie chronique qui lui ĂŽte toute immunitĂ©. Cette pathologie grave nĂ©cessite qu’il prenne des mĂ©dicaments Ă  heures fixes et rĂ©guliĂšres, sans quoi son Ă©tat de santĂ© risque de se dĂ©tĂ©riorer rapidement. DĂ©pourvu de toute immunitĂ©, il est indispensable qu’il soit placĂ© dans un endroit propre et chauffĂ©. Face au silence du ministre tunisien de la Communication, M. Romdhani, Reporters sans frontiĂšres a saisi aujourd’hui les autoritĂ©s pĂ©nitentiaires tunisiennes afin qu’en attente de sa libĂ©ration, Monsieur Ben Brik puisse prendre ses mĂ©dicaments et ce aux heures fixĂ©es par ses mĂ©decins, et que ses conditions de dĂ©tention soient en adĂ©quation avec son Ă©tat de santĂ© trĂšs fragile. L’organisation a Ă©galement saisi sur cette affaire le ministre français des Affaires Ă©trangĂšres et europĂ©ennes, Bernard Kouchner, l’ambassadeur de France en Tunisie et l’ambassadeur des Etats-Unis Ă  Tunis. Taoufik Ben Brik s’était prĂ©sentĂ© la veille Ă  10h au commissariat, suite Ă  une convocation pour la prĂ©tendue agression d’une femme dans la rue la semaine passĂ©e. Le journaliste a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la prison de Mornaguia Ă  20 km au nord de Tunis. Il risque jusqu’à trois ans de prison ferme. Son procĂšs devrait commencer le 19 novembre.  L’organisation rappelle la violente agression de son correspondant Slim Boukhdhir (photo) le 28 octobre 2009. Le mĂȘme jour, des inconnus ont tentĂ© Ă  trois reprises de forcer la porte du domicile de Mouldi Zouabi, correspondant en Tunisie du journal panarabe basĂ© Ă  Londres Al-Quds Al-Arabi, du site Internet de la chaĂźne satellitaire Al-Arabiya. En outre, Zouhair Makhlouf, incarcĂ©rĂ© depuis le 21 octobre 2009 Ă  la prison de Mornaguia, comparaĂźtra devant le tribunal de premiĂšre instance de Grombalia le 3 novembre 2009.  

Journaliste tunisien incarcéré: concertation européenne, selon Paris

 
AFP 30.10.09 | 14h49 Les capitales europĂ©ennes discutaient vendredi de la situation d’un journaliste tunisien critique du rĂ©gime, Taoufik Ben Brick, inculpĂ© et placĂ© sous mandat de dĂ©pĂŽt pour ĂȘtre jugĂ© le 19 novembre dans une affaire d’agression, selon le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. “Les capitales europĂ©ennes se concertent actuellement Ă  ce sujet” et “nous suivons la situation de M. Ben Brick avec la plus grande attention”, a dĂ©clarĂ© le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, interrogĂ© sur ce journaliste tunisien. “La France soutient la libertĂ© de la presse partout dans le monde”, a-t-il rappelĂ©. Selon une source judiciaire tunisienne, Taoufik Zoghlami Ben Brick a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© jeudi au parquet Ă  la suite d’une “plainte pour agression, atteintes aux bonnes moeurs et dĂ©gradation de biens, dĂ©posĂ©e par une femme avec laquelle il a eu une altercation”. L’arrestation jeudi de Taoufik Ben Brick avait Ă©tĂ© annoncĂ©e par Reporters sans FrontiĂšres (RSF) et les Verts Ă  Paris, dont un communiquĂ© affirmait qu'”il s’agit d’une manipulation” du rĂ©gime tunisien Ă  l’Ă©gard duquel le journaliste s’est montrĂ© critique. Selon son avocat, Me Nejib Chebbi, “la seule explication (Ă  cette affaire) se trouve dans la sĂ©rie d’articles publiĂ©s rĂ©cemment par le journaliste dans la presse française”. Taoufik Ben Brick, qui risque jusqu’Ă  5 ans de prison, a Ă©tĂ© Ă©crouĂ© Ă  la prison de Mornaguia (30 km de Tunis) aprĂšs avoir Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au parquet jeudi soir, en l’absence de ses avocats et de sa famille, selon Me Chebbi.  

Tunisie: les autorités démentent une agression contre un opposant

AFP 30.10.09 | 14h28 Les autoritĂ©s tunisiennes ont dĂ©menti vendredi une agression contre le journaliste opposant Slim Boukhdhir, dĂ©noncĂ©e jeudi Ă  Vienne par l’Institut international de presse (IPI). “Rien ne prouve les allĂ©gations faites par M. Boukhdhir, d’autant que ce dernier n’a dĂ©posĂ© aucune plainte”, ont-elles indiquĂ© dans un communiquĂ© officiel. Selon l’IPI, Slim Boukhdhir, un opposant condamnĂ© Ă  un an de prison en 2007 pour injure Ă  un fonctionnaire public, a Ă©tĂ© kidnappĂ© mercredi soir par quatre hommes, selon lui des policiers en civil, sur le chemin de son domicile et battu dans un parc de la capitale tunisienne. Avant l’incident, il avait donnĂ© une interview Ă  la radio-tĂ©lĂ©vision britannique BBC sur la réélection du prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali, oĂč il avait aussi Ă©voquĂ© les campagnes d’intimidation du pouvoir contre les journalistes, affirmait l’IPI. “L’IPI est choquĂ©e par l’attaque brutale contre Slim Boukhdhir qui a Ă©tĂ© visĂ© pour son indĂ©pendance et sa voix critique”, avait dĂ©clarĂ© le directeur de l’IPI David Dadge, citĂ© dans un communiquĂ©. L’organisation, basĂ©e Ă  Vienne, avait aussi dĂ©noncĂ© l’arrestation de Taoufik Ben Brick, un journaliste inculpĂ© pour agression contre une femme qui sera jugĂ© le 19 novembre, selon des sources judiciaires.  
 

Le journaliste tunisien Taoufik ben Brik en prison

 
Le journaliste dissident tunisien Taoufik ben Brik a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en Tunisie et transfĂ©rĂ© dans une prison aprĂšs avoir Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au procureur. Il est mis en cause dans un banal incident de la circulation. Il a publiĂ© plusieurs articles critiques Ă  l’égard du rĂ©gime du prĂ©sident ben Ali dans la presse française. Taoufik ben Brik s’est rendu lui mĂȘme, hier, au commissariat, entourĂ© d’une vingtaine d’amis et de soutiens. Le journaliste, connu pour ses articles critiques Ă  l’égard du rĂ©gime tunisien, Ă©tait convoquĂ© pour un incident de la circulation aux circonstances curieuses. Il Ă©tait dans sa voiture en stationnement avec sa fille quand un vĂ©hicule l’a percutĂ© par l’arriĂšre. La conductrice l’a insultĂ© et accusĂ© d’avoir endommagĂ© son vĂ©hicule et a portĂ© plainte pour “violences et insultes”. il s’agit “vraisemblablement d’une provocation” affirme l’avocat du journaliste, Me Ahmed NĂ©jib Chebbi. Il ne s’explique pas autrement le maintien de son client en garde Ă  vue, pour une affaire si banale, puis son placement sous mandat de dĂ©pĂŽt aprĂšs avoir Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au procureur. L’avocat Ă©voque “des mobiles politiques” qui sous-tendent cette arrestation. Elle intervient Ă  la suite d’une sĂ©rie d’articles virulents publiĂ©s par le journaliste dans la presse française. 18 MOIS DE PRISON Selon Reporter sans FrontiĂšres, Taoufik ben Brik a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la prison de Mornaguia, situĂ©e Ă  20 km au nord de Tunis. Il risquerait jusqu’à 18 mois de prison ferme. Seule sa famille, pas ses avocats, serait autorisĂ©e Ă  lui rendre visite. Cette arrestation ubuesque intervient alors qu’un autre journaliste, Slim Boukhdhir, fondateur de l’association “LibertĂ© et EquitĂ©â€ a Ă©tĂ© agressĂ© Ă  Tunis. “L’arrestation de Taoufik Ben Brik et l’agression de Slim Boukhdhir constituent des violations inacceptables de la libertĂ© d’expression”, a estimĂ© Reporters sans FrontiĂšres, appelant la communautĂ© internationale Ă  “rĂ©agir face Ă  ces agissements dignes d’un rĂ©gime mafieux, au lendemain de la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali”’’ Ă  la tĂȘte du pays. En 2000, Taoufik ben Brik avait fait six semaines de grĂšve de la faim pour protester contre les atteintes aux droits de l’Homme dans son pays. GrĂ©goire Lecalot, avec agences (Source: “France-info” le 30 octobre 2009)  

Le journaliste Taoufik Ben Brick emprisonné

 
Le journaliste et dissident tunisien Taoufik Ben Brick a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© jeudi soir pour une prĂ©sumĂ©e agression contre une femme. Selon son avocat, Me Nejib Chebbi, le journaliste a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au parquet en l’absence de ses avocats et de sa famille, puis Ă©crouĂ© Ă  la prison de Mornaguia, Ă  30 km de Tunis. Il risque jusqu’Ă  cinq ans de prison. Le jugement est fixĂ© au 19 novembre. M. Ben Brick a Ă©tĂ© inculpĂ© Ă  la suite d’une « plainte pour agression, atteintes aux bonnes moeurs et dĂ©gradation de biens, dĂ©posĂ©e par une femme avec laquelle il a eu une altercation », selon la justice tunisienne. Vendredi, le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres a fait savoir que les capitales europĂ©ennes discutaient de la situation du journaliste. Reporters sans frontiĂšres (RSF) et le Parti des verts, Ă  Paris, estiment que cette affaire est « une manipulation » du rĂ©gime tunisien Ă  l’Ă©gard duquel le journaliste s’est montrĂ© critique. Selon Me Chebbi, « la seule explication [Ă  cette affaire] se trouve dans la sĂ©rie d’articles publiĂ©s rĂ©cemment par le journaliste dans la presse française ». Le frĂšre du journaliste a expliquĂ© dans une entrevue au quotidien algĂ©rien El Watan que « le rĂ©gime [tunisien] a dĂ©cidĂ© de ne plus faire de procĂšs politique contre ses opposants. Il a trouvĂ© un moyen indirect de les faire taire. On leur colle des procĂšs de droit commun pour les mettre en prison. » Taoufik Ben Brick est devenu cĂ©lĂšbre en 2000 lorsqu’il s’Ă©tait mis en grĂšve de la faim pour protester contre le rĂ©gime tunisien. Sa grĂšve avait durĂ© six semaines et mobilisĂ© les ONG internationales. Le rĂ©gime, Ă  l’Ă©poque, a acceptĂ© de dĂ©livrer un passeport au journaliste pour qu’il se rende en France. Un autre journaliste agressĂ© Par ailleurs, RSF fait Ă©tat de l’agression contre un autre journaliste, Slim Boukhdhir, par « cinq hommes en civil dans le quartier du Bardo, Ă  Tunis, alors qu’il descendait de taxi pour rentrer Ă  son domicile ». Une agression qu’ont Ă©galement rapportĂ©e l’Observatoire pour la protection des dĂ©fenseurs des droits de l’homme et le RĂ©seau euromĂ©diterranĂ©en des droits de l’homme, en exprimant leur « plus vive inquiĂ©tude » Ă  la suite de ces « actes de harcĂšlement ». « L’arrestation de Taoufik Ben Brik et l’agression contre Slim Boukhdhir constituent des violations inacceptables de la libertĂ© d’expression », a estimĂ© Reporters sans frontiĂšres, appelant la communautĂ© internationale Ă  « rĂ©agir face Ă  ces agissements dignes d’un rĂ©gime mafieux, au lendemain de la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali » Ă  la tĂȘte du pays. Au pouvoir depuis 22 ans, M. Ben Ali, 73 ans, a Ă©tĂ© réélu dimanche pour un nouveau mandat de cinq ans, obtenant 89,62 % des voix. Lundi, les États-Unis ont qualifiĂ© de « prĂ©occupante » cette réélection, mettant en avant l’absence d’observateurs internationaux durant le scrutin. Des partis d’opposition ont dĂ©noncĂ© mercredi des « irrĂ©gularitĂ©s ». Les autoritĂ©s tunisiennes parlent d’Ă©lections dans « un climat de libertĂ© et de transparence », suivies par 31 « observateurs indĂ©pendants ». Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et El Watan (Source: “Radio-Canada” le 30 octobre 2009)  

Taoufik Ben Brik jeté en prison Le piÚge honteux du régime de Ben Ali

Quelques jours aprĂšs la réélection de Zine El Abidine Ben Ali pour un cinquiĂšme mandat, le journaliste opposant au rĂ©gime tunisien, Ben Brik a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et jetĂ© en prison. La raison invoquĂ©e : un incident de la circulation aux circonstances curieuses. Selon l’avocat du journaliste, Me Ahmed NĂ©jib Chebbi, son client « Ă©tait dans sa voiture en stationnement avec sa fille quand un vĂ©hicule l’a percutĂ© par l’arriĂšre. La conductrice l’a insultĂ© et accusĂ© d’avoir endommagĂ© son vĂ©hicule et a portĂ© plainte pour violences et insultes ». RĂ©guliĂšrement harcelĂ© pour ses articles critiques, Taoufik Ben Brik paie-t-il encore pour ses positions et ses Ă©crits, notamment sur la derniĂšre Ă©lection prĂ©sidentielle ? La rĂ©ponse vient du journaliste lui-mĂȘme : « Ben Ali a menacĂ© tout le monde, surtout ceux qui livrent le pays en pĂąture Ă  l’étranger. Mes contributions Ă  des mĂ©dias Ă©trangers – Nouvelobs.com, Mediapart, Rue 89, Courrier international – l’énervent. » D’aprĂšs l’ONG internationale Reporter sans frontiĂšres, Taoufik Ben Brik a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la prison de Mornaguia, situĂ©e Ă  20 km au nord de Tunis. Il encourt une peine de prison qui peut aller jusqu’à 18 mois de prison ferme. Pour RSF, l’affaire pour laquelle Ben Brik a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© relĂšve d’une « manipulation » du rĂ©gime tunisien pour faire payer au journaliste ses positions critiques Ă  l’endroit notamment du prĂ©sident Ben Ali. RSF appelle ainsi la communautĂ© internationale Ă  rĂ©agir pour mettre un terme Ă  « ces agissements dignes d’un gouvernement mafieux ». AccompagnĂ© d’une vingtaine d’avocats et amis, Taoufik Ben Brik s’était rendu de lui-mĂȘme au poste de police, jeudi dernier, rĂ©pondant Ă  une convocation au sujet de l’incident susmentionnĂ©. L’avocat de Ben Brik s’est inquiĂ©tĂ©, par ailleurs, du sort d’un correspondant d’un journal en ligne en grĂšve de la faim depuis son arrestation le 20 octobre. Il s’agit de ZouhaĂŻer Makhlouf qui comparaĂźtra le 3 novembre pour usurpation du titre de journaliste aprĂšs avoir tournĂ© un reportage dans une zone industrielle Ă  Nabeul (nord-est), a indiquĂ© Ă  la presse l’avocat. Un autre journaliste, Slim Boukhdhir, fondateur de l’association LibertĂ© et EquitĂ©, a Ă©tĂ© agressĂ© Ă  Tunis. Plusieurs associations internationales ont dĂ©noncĂ© l’arrestation de Ben Brik et d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale la rĂ©pression qui s’abat sur les journalistes et autres opposants en Tunisie. Taoufik Ben Brik n’est pas Ă  ses premiers dĂ©mĂȘlĂ©s avec la justice. Le rĂ©gime de Ben Ali l’a fait plusieurs fois traĂźner devant les tribunaux. Il avait fait en 2000 six semaines de grĂšve de la faim pour protester contre les atteintes aux droits de l’homme dans son pays. Le gouvernement tunisien ne s’est nullement exprimĂ© sur cette arrestation. Mais l’avocat de Ben Brik reste convaincu que « la seule explication se trouve dans la sĂ©rie d’articles publiĂ©s rĂ©cemment par le journaliste dans la presse française ». Dans le dernier rapport de RSF sur l’état de la libertĂ© de la presse dans le monde, la Tunisie figurait en 154e position sur 175 pays figurant dans le classement. Ainsi, la chape de plomb continue d’étouffer la presse tunisienne. Par M. A. O (Source: “El-Watan” (Quotidien – Algerie) le 31 octobre 2009)

Tunisie: Ben Brick a besoin du soutien de Sarkozy

 
Published on Rue89 (http://www.rue89.com) By Zineb Dryef Created 10/31/2009 – 15:30 Le journaliste et opposant Taoufik Ben Brick [1], arrĂȘtĂ© jeudi 29 octobre Ă  Tunis, a Ă©tĂ© mis sous mandat de dĂ©pĂŽt ce vendredi pour agression, atteinte aux biens d’autrui et parjure, par le procureur de la RĂ©publique de Tunis. Lui se dit victime d’un piĂšge tendu par la police tunisienne. La semaine derniĂšre, il faisait le rĂ©cit sur Rue89 [2] de sa curieuse rencontre avec une automobiliste. Le 22 novembre, en allant chercher sa fille Ă  l’Ă©cole, sa voiture a Ă©tĂ© emboutie par un autre vĂ©hicule, dont la conductrice a cherchĂ© Ă  le provoquer. Selon le journaliste, la conductrice Ă©tait de la police et voulait l’amener Ă  user de la violence pour pouvoir l’inculper d’agression. Actuellement emprisonnĂ© Ă  Mornaguia, au nord de la capitale tunisienne, le journaliste est privĂ© de tout contact avec ses avocats. ContactĂ©e par Rue89, Azza Zarrad, son Ă©pouse a fait part de son inquiĂ©tude et de son indignation : « En mettant Taoufik Ben Brick en prison, Ben Ali tombe lui-mĂȘme dans un piĂšge et montre son vrai visage. En cela, nous avons gagnĂ© puisque le monde voit de quoi il est capable, l’Histoire le retiendra. Tout cela n’est qu’un cinĂ©ma grotesque, de la vengeance bestiale. Bien sĂ»r, nous avons besoin de la presse internationale mais ce ne sont pas les mĂ©dias qui font peur Ă  Ben Ali. Il faut une vraie pression internationale. De la part des Etats-Unis et de la France. » Au Quai d’Orsay, on fait simplement savoir que « les capitales europĂ©ennes se concertent actuellement Ă  ce sujet ». Aucune condamnation officielle n’a Ă©tĂ© prononcĂ©e par les autoritĂ©s françaises. Ce n’est pas la premiĂšre fois que la France se fait si discrĂšte en matiĂšre des droits de l’homme en Tunisie. En visite officielle Ă  Tunis en avril 2008, Nicolas Sarkozy avait rĂ©pondu aux ONG n’avoir pas de leçons Ă  donner en matiĂšre de droits de l’homme au prĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali. Sa secrĂ©taire d’Etat aux droits de l’homme, Rama Yade, avait [3] ravalĂ© son chapeau et annulĂ© plusieurs rendez-vous pris avec diverses associations. Ce jeudi, les Verts ont rĂ©clamĂ© de Nicolas Sarkozy une prise de position officielle sur cette nouvelle manifestation de la rĂ©pression que connaissent la presse et l’opposition tunisiennes. Taoukif Ben Brick encourt jusqu’Ă  cinq annĂ©es de prison. Son procĂšs a Ă©tĂ© fixĂ© au 19 novembre. La police tunisienne a voulu piĂ©ger le journaliste Ben Brik [4] Petite forme pour Ben Ali, réélu avec 89% des voix seulement [5] Sarkozy chez Ben Ali : mais oĂč est passĂ©e Rama Yade? [6] URL source: http://www.rue89.com/2009/10/30/tunisie-ben-brick-a-besoin-du-soutien-de-sarkozy-124009 Links: [1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Taoufik_Ben_Brik [2] http://www.rue89.com/2009/10/29/le-journaliste-taoufik-ben-brick-arrete-en-tunisie-123919 [3] http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-mais-ou-est-passee-rama-yade-ou-est-passee-rama-yade [4] http://www.rue89.com/2009/10/23/la-police-tunisienne-a-voulu-pieger-le-journaliste-ben-brik-123054 [5] http://www.rue89.com/2009/10/26/petite-forme-pour-ben-ali-reelu-avec-89-des-voix-seulement-123374 [6] http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-mais-ou-est-passee-rama-yade (Source: “Rue89.com” le 31 octobre 2009)
 
 

Journalistes tunisiens sauvagement brutalisés

 Mohamed Soudani, disparu depuis le 22 octobre.31 octobre 09 – Réélu dimanche dernier pour un cinquiĂšme mandat, le prĂ©sident Zine el-Abidine Ben Ali poursuit la rĂ©pression contre les opposants. Carole Vann/InfoSud – Comment un pays capable de tant de raffinement en matiĂšre d’hospitalitĂ© et de culture peut-il se reconnaitre dans un Etat qui se comporte avec une telle grossiĂšretĂ© envers ses citoyens ? C’est le paradoxe de la Tunisie qui a Ă©lu le 25 novembre Ă  quasi 90% Zin El-Abidine Ben Ali pour son cinquiĂšme mandat prĂ©sidentiel. Un prĂ©sident qui a mis en garde Ă  plusieurs reprises quiconque contesterait le dĂ©roulement ou le rĂ©sultat des Ă©lections. Ces menaces sans dĂ©tour n’ont pas empĂȘchĂ© des journalistes et opposants de s’exprimer dans les mĂ©dias internationaux. La vague de violence ne s’est pas faite attendre. Taoufik Ben Brik, correspondant du Nouvel Observateur, a Ă©tĂ© Ă©crouĂ© le 29 octobre. AccusĂ© d’actes de violences et d’insultes Ă  l’encontre d’une femme, il passera le 19 novembre devant le tribunal premiĂšre instance de Tunis. Il risque plusieurs annĂ©es d’emprisonnement, selon son avocate Radhia Nasraoui, jointe par tĂ©lĂ©phone. InterviewĂ© la semaine derniĂšre par Rue89, Taoufik Ben Brik avait racontĂ© le traquenard qui lui a Ă©tĂ© tendu par la police tunisienne et qui lui vaut aujourd’hui son arrestation. Le 22 octobre, sa voiture a Ă©tĂ© emboutie par un autre vĂ©hicule, dont la conductrice a cherchĂ© Ă  le provoquer. Selon le journaliste, la conductrice Ă©tait de la police et voulait l’amener Ă  user de la violence pour pouvoir l’inculper d’agression. Pour Reporters Sans FrontiĂšres, l’arrestation de Taoufik Ben Brik serait liĂ©e Ă  ses dĂ©clarations tenues sur Rue89. L’Observatoire pour la protection des dĂ©fenseurs des droits de l’Homme, la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dĂ©noncent les actes de harcĂšlement Ă  l’encontre des journalistes tunisiens et demandent aux ambassades d’Etats membres de l’Union europĂ©enne en Tunisie de rendre visite Ă  Ben Brik et Ă  Zouhair Makhlouf, un autre journaliste en dĂ©tention, et de suivre leur audiences devant la justice. DĂ©shabillĂ© et passĂ© Ă  tabac IncarcĂ©rĂ© depuis le 21 octobre, Zouhair Makhlouf sera jugĂ© le 3 novembre pour avoir filmĂ© sans autorisation dans un quartier populaire trĂšs pauvre et avoir diffusĂ© les images sur internet. En rĂ©alitĂ©, le pouvoir n’aurait pas supportĂ© que Makhlouf diffuse sur la toile des interviews d’ex-prisonniers politiques victimes de torture. Mais si ces deux arrestations respectent un semblant de procĂ©dure, d’autres cas, trĂšs graves, s’en passent. Le 28 octobre, le journaliste Slim Boukhdir a Ă©tĂ© enlevĂ© devant chez lui par des inconnus en civil, qui lui ont bandĂ© les yeux, l’ont forcĂ© Ă  monter Ă  bord d’un vĂ©hicule puis l’ont conduit sur la colline du BelvĂ©dĂšre (hauteurs de Tunis) oĂč ils l’ont dĂ©shabillĂ© et passĂ© Ă  tabac. Les agresseurs ont menacĂ© de le tuer avec un couteau, puis l’ont laissĂ© sur les lieux, avec une fracture au nez et plusieurs hĂ©matomes. Le mĂȘme aprĂšs-midi, le journaliste avait, dans une interview Ă  la BBC, formulĂ© des critiques contre l’épouse du prĂ©sident, Leila Traboulsi. Quant Ă  Mohamed Soudani, de l’Union gĂ©nĂ©rale des Ă©tudiants de Tunisie (UGET), il a disparu depuis le 22 octobre dernier. « Il avait Ă©tĂ© interviewĂ© par deux journalistes françaises Ă  l’hĂŽtel Africa Ă  Tunis, raconte Radhia Nassraoui. Quand il a voulu sortir, il a vu qu’une dizaine d’agents l’attendaient dehors. Il m’a appelĂ©e. Je lui ai conseillĂ© de se faire accompagner. Une des journalistes a fait un bout de chemin avec lui. A peine l’a-t-elle quittĂ©, que les policiers ont rĂ©apparu. Il a juste eu le temps de m’envoyer un message, mais depuis plus aucun signe de vie. Nous savons qu’il est aux mains de la police et qu’ils sont en train de le torturer. » Sihem, Radhia, Hamma aussi brutalisĂ©s Sihem Ben Sedrime, porte parole du Conseil national pour les LibertĂ©s en Tunisie et directrice de radio Kalima, a Ă©tĂ© agressĂ©e et violentĂ©e alors qu’elle rentrait au local des femmes dĂ©mocrates Ă  Tunis. Hamma Hamami, porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie et Ă©poux de Radhia Nasraoui, a Ă©tĂ© sauvagement tabassĂ© Ă  l’aĂ©roport de Tunis par une dizaine de policiers. Il revenait de l’étranger oĂč, dans des interviews Ă  Al-Jazzira et France 24, il avait parlĂ© de la corruption et de la rĂ©pression. Il avait appelĂ© au boycott des Ă©lections qu’il avait qualifiĂ©es de mascarade. Le 4 octobre, Ă  son retour de Suisse oĂč elle a donnĂ© plusieurs interviews, Radhia Nasraoui n’a pas retrouvĂ© ses bagages. Un produit explosif a Ă©tĂ© retrouvĂ© dans la voiture de son confrĂšre Raouf Ayyadi, ancien membre du Conseil de l’ordre. Ce dernier Ă©tait venu la chercher Ă  l’aĂ©roport. InfoSud / CV (Source:  InfoSud  le 31 octobre 2009)  

La France discréditée par son soutien au régime Ben Ali,

 par Florence Beaugé
LE MONDE | 31.10.09 | 13h25  ‱  Mis Ă  jour le 31.10.09 | 16h02   Nul besoin d’Ă©piloguer longuement sur les rĂ©sultats des Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives tunisiennes du 25 octobre. En s’accordant un score infĂ©rieur Ă  90 % des voix – officiellement de 89,62 % -, le prĂ©sident Ben Ali a cherchĂ© Ă  Ă©viter les sarcasmes que lui avaient valus les scores Ă  la soviĂ©tique des prĂ©cĂ©dents scrutins (99 % et 95 % des suffrages). On ne rĂ©pĂ©tera jamais assez Ă  quel point le “pluralisme” politique mis en avant par le palais de Carthage Ă  l’intention de l’Ă©tranger est une mascarade. Le chef de l’Etat tunisien choisit soigneusement ses opposants. Il dessine lui-mĂȘme la carte politique de la Tunisie, sur laquelle le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel dĂ©mocratique (RCD), doit garder l’absolue mainmise par le biais d’un clientĂ©lisme et d’un maillage policier difficilement imaginables. Ben Ali Ă©limine par avance, Ă  coups d’amendements Ă©lectoraux taillĂ©s sur mesure, tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre, quand bien mĂȘme ces derniers ne risqueraient pas une seule seconde de l’emporter. Il rĂ©compense les uns, humilie les autres, alors que la situation plutĂŽt prospĂšre de la Tunisie et sa stabilitĂ© pourraient l’amener, au contraire, Ă  ouvrir l’espace politique et instaurer une vĂ©ritable dĂ©mocratie. Toutes les grandes figures de l’opposition ont ainsi Ă©tĂ© Ă©cartĂ©es de la course Ă  la prĂ©sidence. Le seul “vrai” candidat de l’opposition, qui ait Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  concourir, Ahmed Brahim, du parti Ettajdid, un homme sans charisme mais Ă  la rĂ©putation d’intĂ©gritĂ©, s’est vu attribuer le score ridicule de 1,57 % des suffrages. En revanche, deux autres prĂ©tendants Ă  la magistrature suprĂȘme, totalement inconnus du grand public, se sont vu dĂ©cerner respectivement 5,01 % et 3,80 % des voix. Il faut dire qu’en dĂ©pit de leur statut officiel d'”opposants”, ils avaient fait campagne en faveur du prĂ©sident Ben Ali ! Il faut cesser de se laisser prendre au langage du palais de Carthage, selon lequel la Tunisie de Ben Ali est “une dĂ©mocratie Ă©mergente et perfectible”. Un argumentaire soigneusement mis au point Ă  Tunis, oĂč l’on sait que ce ton bonasse, faussement modeste, a toutes les chances de sĂ©duire les visiteurs occidentaux. Si elle est performante en matiĂšre Ă©conomique – mais pas autant qu’elle le pourrait, compte tenu de l’inhibition des entrepreneurs face au comportement prĂ©dateur des proches du pouvoir -, la Tunisie de Ben Ali ne progresse en rien sur la voie de la dĂ©mocratie, et n’en a nulle intention. Quiconque Ă©met une voix discordante est systĂ©matiquement combattu, et voit sa vie rendue infernale par une sĂ©rie de reprĂ©sailles dont on n’a pas idĂ©e en France : Agressions physiques graves ; filatures collantes ; courriers Ă©lectroniques dĂ©tournĂ©s ; domiciles assiĂ©gĂ©s ; asphyxie alimentaire, suite aux interdits professionnels ; campagnes de presse diffamatoires, et souvent mĂȘme obscĂšnes quand il s’agit de femmes. Et cela, en toute impunitĂ©… Car porter plainte contre ces mĂ©thodes de voyou est inutile : les plaintes sont systĂ©matiquement classĂ©es sans suite. La justice tunisienne est totalement instrumentalisĂ©e. On ne compte plus les obscures procĂ©dures dĂ©clenchĂ©es contre tel ou tel opposant ou militant des droits de l’homme, qui se voit soudain Ă©crouĂ© ou interdit de quitter le territoire tunisien, au motif qu’il est l’objet d’une plainte, opportunĂ©ment dĂ©posĂ©e ou exhumĂ©e, mais entiĂšrement ignorĂ©e de l’intĂ©ressĂ©. “Etat de droit”, “dĂ©mocratie”, “multipartisme” et “transparence” font partie du vocabulaire prĂ©fĂ©rĂ© du rĂ©gime tunisien. On ne peut exclure que le prĂ©sident Ben Ali, qui commence donc un cinquiĂšme mandat aprĂšs vingt-deux ans de pouvoir sans partage, finisse par croire Ă  ces mots totalement vides de sens dans son propre pays. Mais les capitales europĂ©ennes, elles, ne peuvent pas ĂȘtre dupes. Elles savent bien que l’espace des libertĂ©s ne grandit pas en Tunisie, contrairement Ă  ce qu’affirmait M. Sarkozy lors de sa visite officielle Ă  Tunis, en avril 2008. Les Tunisiens eux-mĂȘmes sont lucides. Un certain confort matĂ©riel, la peur de reprĂ©sailles ainsi que la crainte de l’inconnu les poussent Ă  s’accommoder d’un rĂ©gime, qu’en privĂ©, les uns et les autres avouent exĂ©crer, en particulier pour la façon dont il pille sans vergogne les richesses du pays. Dans le moindre petit village reculĂ© de Tunisie, il se trouve toujours un intellectuel, instituteur ou autre, pour rappeler avec ironie et amertume les propos de Nicolas Sarkozy, le jour de son installation Ă  l’ElysĂ©e, le 16 mai 2007 : “Je ferai de la dĂ©fense des droits de l’homme (l’une des deux) prioritĂ©s de l’action diplomatique de la France dans le monde.” En continuant Ă  soutenir aveuglĂ©ment le prĂ©sident Ben Ali, en le fĂ©licitant pour sa “victoire” comme elle l’a fait il y a quelques jours, et en l’assurant de son entier “soutien” sans la moindre distance critique – Ă  la diffĂ©rence des Etats-Unis -, la France pratique une politique Ă  courte vue. Et cela au nom d’intĂ©rĂȘts Ă©conomiques, de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine ou de la relance d’une Union pour la MĂ©diterranĂ©e moribonde. Un jour viendra oĂč il faudra pourtant rendre des comptes. La France s’apercevra alors qu’elle a perdu l’essentiel de son prestige et de sa crĂ©dibilitĂ©. Courriel : beauge@lemonde.fr Article paru dans l’Ă©dition du 01.11.09 (Source: “Le Monde” (Quotidien -France) le 1er novembre 2009)  

A peine réélu, Ben Ali frappe déjà du poing

 
LOOS,BAUDOUIN Vendredi 30 octobre 2009 Tunisie Deux journalistes pris comme cibles Le prĂ©sident Ben Ali n’a pas de patience : Ă  peine réélu, dimanche dernier, voilĂ  qu’il ouvre la chasse aux intrus. Mercredi et jeudi, deux journalistes tunisiens connus pour leur impertinence ont Ă©tĂ© les premiĂšres victimes de ce serrage de vis. C’est l’organisation Reporters sans frontiĂšres qui a sonnĂ© l’alerte. Notre confrĂšre Slim Boukhdhir, qui venait de donner une interview Ă  la BBC dans laquelle il avait dĂ©noncĂ© l’impossibilitĂ©, pour les journalistes indĂ©pendants, de faire leur travail, a Ă©tĂ© agressĂ© par cinq hommes mercredi soir : rouĂ© de coups et dĂ©shabillĂ©, il a Ă©tĂ© abandonnĂ© dans le plus simple appareil, raconte-t-il, avec une fracture du nez, une altĂ©ration de la vision de l’Ɠil gauche, des hĂ©matomes sur le visage, les cĂŽtes, aux Ă©paules, dans le dos et aux jambes. Son confrĂšre Taouffik Ben Brick, qui avait largement animĂ© la campagne Ă©lectorale sur le net (notamment sur le site du Nouvel Observateur) a, lui, Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© jeudi matin alors qu’il avait rĂ©pondu Ă  une convocation de la police aprĂšs la plainte d’une femme pour une prĂ©tendue agression dont il se serait rendu coupable dans la rue. Connu pour son caractĂšre irrĂ©vĂ©rencieux – et la trĂšs mĂ©diatique grĂšve de la faim qu’il avait observĂ©e au printemps 2000 –, Ben Brik connaissait la menace qui pesait sur ses Ă©paules, il nous en avait parlĂ© le 19 octobre dans son appartement de la banlieue de Tunis. « Que voulez-vous que je fasse, nous avait-il dit. Ils veulent que je me barre. J’ai rĂ©pondu dans mon dernier livre. » Au titre en effet clair : Je ne partirai pas. (Source: “Le Soir” (Quotidien – Belgique) le 30 octobre 2009)

 Création de la Banque Zitouna, premiÚre banque islamique tunisienne

 

TUNISIE. Une premiĂšre banque islamique tunisienne vient d’ĂȘtre créée par l’homme d’affaires Mohamed Sakher El Materi, gendre du prĂ©sident Ben Ali. Seule une banque saoudienne opĂšre pour le moment en Tunisie dans le secteur de la finance islamique. A 29 ans, Mohamed Sakher El Materi est l’actionnaire majoritaire avec 51% du capital via Princesse El Materi Holding, le holding de son groupe prĂ©sent notamment dans la radio, la tĂ©lĂ©vision, la presse Ă©crite, l’immobilier, la distribution automobile et l’agroalimentaire. Pour boucler le tour de table de la Banque Zitouna, il a rĂ©uni autour de lui six des principaux groupes privĂ©s tunisiens : La Carte, Poulina, Tunisian Travel Service, DĂ©lice-Danone, Ulysse Trading & Industrial Companies et Bouchamoui. Le capital initial est de 30 MDT (15,6 M€) mais il sera rapidement augmentĂ© Ă  100 MDT (52,2 M€). La Banque Zitouna se veut “une banque universelle, citoyenne, moderne et ouverte sur son environnement international”. Elle veut dĂ©velopper dans les cinq ans un rĂ©seau d’agences couvrant les principales villes du pays. Une dizaine d’agences seront ouvertes pour le dĂ©marrage de la banque, courant 2010, dont quatre sur le Grand Tunis, deux Ă  Sousse et deux Ă  Sfax. Jeudi 29 Octobre 2009 Aliette de Broqua (Source: Econostrum le 29 octobre 2009)
 


 FĂȘte de la biĂšre Ă  la tunisienne

Le breuvage surnommĂ© affectueusement «Pain liquide par le peuple germanique» sera Ă  la fĂȘte du cĂŽtĂ© de la Soukra, en Tunisie. Le restaurant «le BƓuf sur le toit » organise en effet du 30 Octobre jusqu’au premier novembre la fĂȘte de la biĂšre, l’Oktoberfest, pour les initiĂ©s, en hommage Ă  l’évĂ©nement mondialement connu, dĂ©diĂ© au breuvage multimillĂ©naire qui se dĂ©roule tous les ans en Allemagne. Rappelons que le festival de la biĂšre qui se tient Ă  Munich chaque annĂ©e durant seize jours, consiste en une fĂȘte populaire bavaroise traditionnelle basĂ©e sur la bonne humeur mais surtout sur le partage de
.chopes. Ainsi, cette dĂ©gustation aux airs de bacchanale s’effectue  dans des places amĂ©nagĂ©es spĂ©cialement pour l’évĂ©nement. Des tables sont dressĂ©es sous des tentes, avec des chopes d’un litre (au minimum) pour les fĂȘtards. Concernant la version tunisifiĂ©e de l’Oktobrefest du resto-Bar,  il s’agira de deux jours de cĂ©lĂ©brations, accompagnĂ©s de biĂšres Ă  volontĂ© ainsi que de grillades. L’évĂ©nement a mĂȘme Ă©tĂ© lancé  sur Facebook par le groupe officiel du BƓuf sur le toit. S.B.N (Source: Tekiano.com le 31 octobre 2009)

 

“L’Europe Ă©tudie le cas de Ben Brik” ou l’Hypocrisie et la ComplicitĂ©.

Mizaanoun

On est toujours sous le choc et la douleur. C’est inacceptable de priver une personne de son bien le plus cher, sa libertĂ©. Ben Brik n’est – malheureusement pas le premier et on espĂšre qu’il soit le dernier. Il y a des milliers de citoyens qui souffrent des calvaires indicibles pour avoir un jour exprimĂ©, d’une maniĂšre ou d’une autre leur mĂ©contentement, leur colĂšre, leur dĂ©sespoir et leur dĂ©sapprobation sur ce qui se passe dans leur propre pays.

Tous le font avec raison, avec beaucoup de raison, car leur pays ne leur appartient plus. Il appartient Ă  un clan. Un clan d’une fĂ©roce voracitĂ© qui ne laisse Ă  l’Ă©crasante majoritĂ© que des miettes. Des miettes sur le plan matĂ©riel ainsi que moral.

En effet ce clan qui tourne dans le giron du dictateur n’a aucune chance d’exister sans l’appui des “grandes dĂ©mocraties occidentales” et europĂ©ennes en particulier.

Monsieur Sarkozy, par exemple, jugeait l’Iran “un grand pays qui mĂ©riterait un autre prĂ©sident” qu’Ahmadineajed qui a Ă©tĂ© Ă©lu Ă  plus de 60% du suffrage et trouve le moyen de tĂ©lĂ©phoner au dictateur de Carthage pour le fĂ©liciter pour son score habituel de presque 90%. Sans rougir!

L’hypocrisie est claire. Sinon comment ça se fait que “l’Europe Ă©tudie le cas” de Ben Brik et jamais le cas de milliers d’autres citoyens en Tunisie dans la mĂȘme situation ou pire?

La ComplicitĂ© est aussi claire, car sans le feu vert de l’Occident ni la dictature en Tunisie ni celles d’ailleurs n’auraient jamais durĂ© tant d’annĂ©es.

À ce titre on est en droit de responsabiliser les autoritĂ©s occidentales de ce qui se passe aujourd’hui dans nos pays, Ă  travers ces dictateurs qui veillent scrupuleusement sur leurs intĂ©rĂȘts. Des intĂ©rĂȘts occidentaux plus que discutables d’ailleurs. Et dans ce cas particulier de Taoufik Ben Brik la responsabilitĂ© est de la France qui doit tout faire pour le libĂ©rer et tout de suite. Elle en a les moyens. Au moins jusqu’Ă  prĂ©sent.

Que M. Sarkozy, douĂ© comme il est pour aller en personne au bout du monde libĂ©rer des français, quel que soit l’objet de leur dĂ©tention, prenne l’avion et aille dĂ©livrer le pauvre Ben Brik des griffes de son ami Ben Ali. Peut ĂȘtre lui saurait-on, pour une fois, reconnaissant.

 

 

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