Reporters sans frontières
Taoufik Ben Brik, malade, encourt jusqu’à trois ans de prison
Reporters sans frontières condamne fermement la décision, le 30 octobre 2009, du procureur de la République de Tunis de placer Taoufik Ben Brik sous mandat de dépôt, pour “atteinte aux bonnes mœurs“, “diffamation“, “agression“ et “détérioration des biens d’autrui“. « Cette affaire est montée de toutes pièces pour que Taoufik Ben Brik croupisse en prison. Alors que cette voix dissidente a besoin de soins médicaux réguliers pour traiter le syndrome de Cushing dont il est atteint, les autorités choisissent la politique du pire. Nous demandons sa libération pour des raisons humanitaires dans l’attente de son procès », a déclaré l’organisation. Taoufik Ben Brik est atteint du syndrome de Cushing, maladie chronique qui lui ôte toute immunité. Cette pathologie grave nécessite qu’il prenne des médicaments à heures fixes et régulières, sans quoi son état de santé risque de se détériorer rapidement. Dépourvu de toute immunité, il est indispensable qu’il soit placé dans un endroit propre et chauffé. Face au silence du ministre tunisien de la Communication, M. Romdhani, Reporters sans frontières a saisi aujourd’hui les autorités pénitentiaires tunisiennes afin qu’en attente de sa libération, Monsieur Ben Brik puisse prendre ses médicaments et ce aux heures fixées par ses médecins, et que ses conditions de détention soient en adéquation avec son état de santé très fragile. L’organisation a également saisi sur cette affaire le ministre français des Affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, l’ambassadeur de France en Tunisie et l’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis. Taoufik Ben Brik s’était présenté la veille à 10h au commissariat, suite à une convocation pour la prétendue agression d’une femme dans la rue la semaine passée. Le journaliste a été transféré à la prison de Mornaguia à 20 km au nord de Tunis. Il risque jusqu’à trois ans de prison ferme. Son procès devrait commencer le 19 novembre. L’organisation rappelle la violente agression de son correspondant Slim Boukhdhir (photo) le 28 octobre 2009. Le même jour, des inconnus ont tenté à trois reprises de forcer la porte du domicile de Mouldi Zouabi, correspondant en Tunisie du journal panarabe basé à Londres Al-Quds Al-Arabi, du site Internet de la chaîne satellitaire Al-Arabiya. En outre, Zouhair Makhlouf, incarcéré depuis le 21 octobre 2009 à la prison de Mornaguia, comparaîtra devant le tribunal de première instance de Grombalia le 3 novembre 2009.
Journaliste tunisien incarcéré: concertation européenne, selon Paris
AFP 30.10.09 | 14h49 Les capitales européennes discutaient vendredi de la situation d’un journaliste tunisien critique du régime, Taoufik Ben Brick, inculpé et placé sous mandat de dépôt pour être jugé le 19 novembre dans une affaire d’agression, selon le ministère des Affaires étrangères. “Les capitales européennes se concertent actuellement à ce sujet” et “nous suivons la situation de M. Ben Brick avec la plus grande attention”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, interrogé sur ce journaliste tunisien. “La France soutient la liberté de la presse partout dans le monde”, a-t-il rappelé. Selon une source judiciaire tunisienne, Taoufik Zoghlami Ben Brick a été présenté jeudi au parquet à la suite d’une “plainte pour agression, atteintes aux bonnes moeurs et dégradation de biens, déposée par une femme avec laquelle il a eu une altercation”. L’arrestation jeudi de Taoufik Ben Brick avait été annoncée par Reporters sans Frontières (RSF) et les Verts à Paris, dont un communiqué affirmait qu'”il s’agit d’une manipulation” du régime tunisien à l’égard duquel le journaliste s’est montré critique. Selon son avocat, Me Nejib Chebbi, “la seule explication (à cette affaire) se trouve dans la série d’articles publiés récemment par le journaliste dans la presse française”. Taoufik Ben Brick, qui risque jusqu’à 5 ans de prison, a été écroué à la prison de Mornaguia (30 km de Tunis) après avoir été présenté au parquet jeudi soir, en l’absence de ses avocats et de sa famille, selon Me Chebbi.
Tunisie: les autorités démentent une agression contre un opposant
AFP 30.10.09 | 14h28 Les autorités tunisiennes ont démenti vendredi une agression contre le journaliste opposant Slim Boukhdhir, dénoncée jeudi à Vienne par l’Institut international de presse (IPI). “Rien ne prouve les allégations faites par M. Boukhdhir, d’autant que ce dernier n’a déposé aucune plainte”, ont-elles indiqué dans un communiqué officiel. Selon l’IPI, Slim Boukhdhir, un opposant condamné à un an de prison en 2007 pour injure à un fonctionnaire public, a été kidnappé mercredi soir par quatre hommes, selon lui des policiers en civil, sur le chemin de son domicile et battu dans un parc de la capitale tunisienne. Avant l’incident, il avait donné une interview à la radio-télévision britannique BBC sur la réélection du président Zine El Abidine Ben Ali, où il avait aussi évoqué les campagnes d’intimidation du pouvoir contre les journalistes, affirmait l’IPI. “L’IPI est choquée par l’attaque brutale contre Slim Boukhdhir qui a été visé pour son indépendance et sa voix critique”, avait déclaré le directeur de l’IPI David Dadge, cité dans un communiqué. L’organisation, basée à Vienne, avait aussi dénoncé l’arrestation de Taoufik Ben Brick, un journaliste inculpé pour agression contre une femme qui sera jugé le 19 novembre, selon des sources judiciaires.
Le journaliste tunisien Taoufik ben Brik en prison
Le journaliste dissident tunisien Taoufik ben Brik a été arrêté en Tunisie et transféré dans une prison après avoir été présenté au procureur. Il est mis en cause dans un banal incident de la circulation. Il a publié plusieurs articles critiques à l’égard du régime du président ben Ali dans la presse française. Taoufik ben Brik s’est rendu lui même, hier, au commissariat, entouré d’une vingtaine d’amis et de soutiens. Le journaliste, connu pour ses articles critiques à l’égard du régime tunisien, était convoqué pour un incident de la circulation aux circonstances curieuses. Il était dans sa voiture en stationnement avec sa fille quand un véhicule l’a percuté par l’arrière. La conductrice l’a insulté et accusé d’avoir endommagé son véhicule et a porté plainte pour “violences et insultes”. il s’agit “vraisemblablement d’une provocation” affirme l’avocat du journaliste, Me Ahmed Néjib Chebbi. Il ne s’explique pas autrement le maintien de son client en garde à vue, pour une affaire si banale, puis son placement sous mandat de dépôt après avoir été présenté au procureur. L’avocat évoque “des mobiles politiques” qui sous-tendent cette arrestation. Elle intervient à la suite d’une série d’articles virulents publiés par le journaliste dans la presse française. 18 MOIS DE PRISON Selon Reporter sans Frontières, Taoufik ben Brik a été transféré à la prison de Mornaguia, située à 20 km au nord de Tunis. Il risquerait jusqu’à 18 mois de prison ferme. Seule sa famille, pas ses avocats, serait autorisée à lui rendre visite. Cette arrestation ubuesque intervient alors qu’un autre journaliste, Slim Boukhdhir, fondateur de l’association “Liberté et Equité” a été agressé à Tunis. “L’arrestation de Taoufik Ben Brik et l’agression de Slim Boukhdhir constituent des violations inacceptables de la liberté d’expression”, a estimé Reporters sans Frontières, appelant la communauté internationale à “réagir face à ces agissements dignes d’un régime mafieux, au lendemain de la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali”’’ à la tête du pays. En 2000, Taoufik ben Brik avait fait six semaines de grève de la faim pour protester contre les atteintes aux droits de l’Homme dans son pays. Grégoire Lecalot, avec agences (Source: “France-info” le 30 octobre 2009)
Le journaliste Taoufik Ben Brick emprisonné
Le journaliste et dissident tunisien Taoufik Ben Brick a été incarcéré jeudi soir pour une présumée agression contre une femme. Selon son avocat, Me Nejib Chebbi, le journaliste a été présenté au parquet en l’absence de ses avocats et de sa famille, puis écroué à la prison de Mornaguia, à 30 km de Tunis. Il risque jusqu’à cinq ans de prison. Le jugement est fixé au 19 novembre. M. Ben Brick a été inculpé à la suite d’une « plainte pour agression, atteintes aux bonnes moeurs et dégradation de biens, déposée par une femme avec laquelle il a eu une altercation », selon la justice tunisienne. Vendredi, le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir que les capitales européennes discutaient de la situation du journaliste. Reporters sans frontières (RSF) et le Parti des verts, à Paris, estiment que cette affaire est « une manipulation » du régime tunisien à l’égard duquel le journaliste s’est montré critique. Selon Me Chebbi, « la seule explication [à cette affaire] se trouve dans la série d’articles publiés récemment par le journaliste dans la presse française ». Le frère du journaliste a expliqué dans une entrevue au quotidien algérien El Watan que « le régime [tunisien] a décidé de ne plus faire de procès politique contre ses opposants. Il a trouvé un moyen indirect de les faire taire. On leur colle des procès de droit commun pour les mettre en prison. » Taoufik Ben Brick est devenu célèbre en 2000 lorsqu’il s’était mis en grève de la faim pour protester contre le régime tunisien. Sa grève avait duré six semaines et mobilisé les ONG internationales. Le régime, à l’époque, a accepté de délivrer un passeport au journaliste pour qu’il se rende en France. Un autre journaliste agressé Par ailleurs, RSF fait état de l’agression contre un autre journaliste, Slim Boukhdhir, par « cinq hommes en civil dans le quartier du Bardo, à Tunis, alors qu’il descendait de taxi pour rentrer à son domicile ». Une agression qu’ont également rapportée l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme et le Réseau euroméditerranéen des droits de l’homme, en exprimant leur « plus vive inquiétude » à la suite de ces « actes de harcèlement ». « L’arrestation de Taoufik Ben Brik et l’agression contre Slim Boukhdhir constituent des violations inacceptables de la liberté d’expression », a estimé Reporters sans frontières, appelant la communauté internationale à « réagir face à ces agissements dignes d’un régime mafieux, au lendemain de la réélection de Zine el-Abidine Ben Ali » à la tête du pays. Au pouvoir depuis 22 ans, M. Ben Ali, 73 ans, a été réélu dimanche pour un nouveau mandat de cinq ans, obtenant 89,62 % des voix. Lundi, les États-Unis ont qualifié de « préoccupante » cette réélection, mettant en avant l’absence d’observateurs internationaux durant le scrutin. Des partis d’opposition ont dénoncé mercredi des « irrégularités ». Les autorités tunisiennes parlent d’élections dans « un climat de liberté et de transparence », suivies par 31 « observateurs indépendants ». Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et El Watan (Source: “Radio-Canada” le 30 octobre 2009)
Taoufik Ben Brik jeté en prison Le piège honteux du régime de Ben Ali
Quelques jours après la réélection de Zine El Abidine Ben Ali pour un cinquième mandat, le journaliste opposant au régime tunisien, Ben Brik a été arrêté et jeté en prison. La raison invoquée : un incident de la circulation aux circonstances curieuses. Selon l’avocat du journaliste, Me Ahmed Néjib Chebbi, son client « était dans sa voiture en stationnement avec sa fille quand un véhicule l’a percuté par l’arrière. La conductrice l’a insulté et accusé d’avoir endommagé son véhicule et a porté plainte pour violences et insultes ». Régulièrement harcelé pour ses articles critiques, Taoufik Ben Brik paie-t-il encore pour ses positions et ses écrits, notamment sur la dernière élection présidentielle ? La réponse vient du journaliste lui-même : « Ben Ali a menacé tout le monde, surtout ceux qui livrent le pays en pâture à l’étranger. Mes contributions à des médias étrangers – Nouvelobs.com, Mediapart, Rue 89, Courrier international – l’énervent. » D’après l’ONG internationale Reporter sans frontières, Taoufik Ben Brik a été transféré à la prison de Mornaguia, située à 20 km au nord de Tunis. Il encourt une peine de prison qui peut aller jusqu’à 18 mois de prison ferme. Pour RSF, l’affaire pour laquelle Ben Brik a été arrêté relève d’une « manipulation » du régime tunisien pour faire payer au journaliste ses positions critiques à l’endroit notamment du président Ben Ali. RSF appelle ainsi la communauté internationale à réagir pour mettre un terme à « ces agissements dignes d’un gouvernement mafieux ». Accompagné d’une vingtaine d’avocats et amis, Taoufik Ben Brik s’était rendu de lui-même au poste de police, jeudi dernier, répondant à une convocation au sujet de l’incident susmentionné. L’avocat de Ben Brik s’est inquiété, par ailleurs, du sort d’un correspondant d’un journal en ligne en grève de la faim depuis son arrestation le 20 octobre. Il s’agit de Zouhaïer Makhlouf qui comparaîtra le 3 novembre pour usurpation du titre de journaliste après avoir tourné un reportage dans une zone industrielle à Nabeul (nord-est), a indiqué à la presse l’avocat. Un autre journaliste, Slim Boukhdhir, fondateur de l’association Liberté et Equité, a été agressé à Tunis. Plusieurs associations internationales ont dénoncé l’arrestation de Ben Brik et d’une manière générale la répression qui s’abat sur les journalistes et autres opposants en Tunisie. Taoufik Ben Brik n’est pas à ses premiers démêlés avec la justice. Le régime de Ben Ali l’a fait plusieurs fois traîner devant les tribunaux. Il avait fait en 2000 six semaines de grève de la faim pour protester contre les atteintes aux droits de l’homme dans son pays. Le gouvernement tunisien ne s’est nullement exprimé sur cette arrestation. Mais l’avocat de Ben Brik reste convaincu que « la seule explication se trouve dans la série d’articles publiés récemment par le journaliste dans la presse française ». Dans le dernier rapport de RSF sur l’état de la liberté de la presse dans le monde, la Tunisie figurait en 154e position sur 175 pays figurant dans le classement. Ainsi, la chape de plomb continue d’étouffer la presse tunisienne. Par M. A. O (Source: “El-Watan” (Quotidien – Algerie) le 31 octobre 2009)
Tunisie: Ben Brick a besoin du soutien de Sarkozy
Published on Rue89 (http://www.rue89.com) By Zineb Dryef Created 10/31/2009 – 15:30 Le journaliste et opposant Taoufik Ben Brick [1], arrêté jeudi 29 octobre à Tunis, a été mis sous mandat de dépôt ce vendredi pour agression, atteinte aux biens d’autrui et parjure, par le procureur de la République de Tunis. Lui se dit victime d’un piège tendu par la police tunisienne. La semaine dernière, il faisait le récit sur Rue89 [2] de sa curieuse rencontre avec une automobiliste. Le 22 novembre, en allant chercher sa fille à l’école, sa voiture a été emboutie par un autre véhicule, dont la conductrice a cherché à le provoquer. Selon le journaliste, la conductrice était de la police et voulait l’amener à user de la violence pour pouvoir l’inculper d’agression. Actuellement emprisonné à Mornaguia, au nord de la capitale tunisienne, le journaliste est privé de tout contact avec ses avocats. Contactée par Rue89, Azza Zarrad, son épouse a fait part de son inquiétude et de son indignation : « En mettant Taoufik Ben Brick en prison, Ben Ali tombe lui-même dans un piège et montre son vrai visage. En cela, nous avons gagné puisque le monde voit de quoi il est capable, l’Histoire le retiendra. Tout cela n’est qu’un cinéma grotesque, de la vengeance bestiale. Bien sûr, nous avons besoin de la presse internationale mais ce ne sont pas les médias qui font peur à Ben Ali. Il faut une vraie pression internationale. De la part des Etats-Unis et de la France. » Au Quai d’Orsay, on fait simplement savoir que « les capitales européennes se concertent actuellement à ce sujet ». Aucune condamnation officielle n’a été prononcée par les autorités françaises. Ce n’est pas la première fois que la France se fait si discrète en matière des droits de l’homme en Tunisie. En visite officielle à Tunis en avril 2008, Nicolas Sarkozy avait répondu aux ONG n’avoir pas de leçons à donner en matière de droits de l’homme au président Zine El Abidine Ben Ali. Sa secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, Rama Yade, avait [3] ravalé son chapeau et annulé plusieurs rendez-vous pris avec diverses associations. Ce jeudi, les Verts ont réclamé de Nicolas Sarkozy une prise de position officielle sur cette nouvelle manifestation de la répression que connaissent la presse et l’opposition tunisiennes. Taoukif Ben Brick encourt jusqu’à cinq années de prison. Son procès a été fixé au 19 novembre. La police tunisienne a voulu piéger le journaliste Ben Brik [4] Petite forme pour Ben Ali, réélu avec 89% des voix seulement [5] Sarkozy chez Ben Ali : mais où est passée Rama Yade? [6] URL source: http://www.rue89.com/2009/10/30/tunisie-ben-brick-a-besoin-du-soutien-de-sarkozy-124009 Links: [1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Taoufik_Ben_Brik [2] http://www.rue89.com/2009/10/29/le-journaliste-taoufik-ben-brick-arrete-en-tunisie-123919 [3] http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-mais-ou-est-passee-rama-yade-ou-est-passee-rama-yade [4] http://www.rue89.com/2009/10/23/la-police-tunisienne-a-voulu-pieger-le-journaliste-ben-brik-123054 [5] http://www.rue89.com/2009/10/26/petite-forme-pour-ben-ali-reelu-avec-89-des-voix-seulement-123374 [6] http://www.rue89.com/2008/04/30/sarkozy-chez-ben-ali-mais-ou-est-passee-rama-yade (Source: “Rue89.com” le 31 octobre 2009)
Journalistes tunisiens sauvagement brutalisés
Mohamed Soudani, disparu depuis le 22 octobre.31 octobre 09 – Réélu dimanche dernier pour un cinquième mandat, le président Zine el-Abidine Ben Ali poursuit la répression contre les opposants. Carole Vann/InfoSud – Comment un pays capable de tant de raffinement en matière d’hospitalité et de culture peut-il se reconnaitre dans un Etat qui se comporte avec une telle grossièreté envers ses citoyens ? C’est le paradoxe de la Tunisie qui a élu le 25 novembre à quasi 90% Zin El-Abidine Ben Ali pour son cinquième mandat présidentiel. Un président qui a mis en garde à plusieurs reprises quiconque contesterait le déroulement ou le résultat des élections. Ces menaces sans détour n’ont pas empêché des journalistes et opposants de s’exprimer dans les médias internationaux. La vague de violence ne s’est pas faite attendre. Taoufik Ben Brik, correspondant du Nouvel Observateur, a été écroué le 29 octobre. Accusé d’actes de violences et d’insultes à l’encontre d’une femme, il passera le 19 novembre devant le tribunal première instance de Tunis. Il risque plusieurs années d’emprisonnement, selon son avocate Radhia Nasraoui, jointe par téléphone. Interviewé la semaine dernière par Rue89, Taoufik Ben Brik avait raconté le traquenard qui lui a été tendu par la police tunisienne et qui lui vaut aujourd’hui son arrestation. Le 22 octobre, sa voiture a été emboutie par un autre véhicule, dont la conductrice a cherché à le provoquer. Selon le journaliste, la conductrice était de la police et voulait l’amener à user de la violence pour pouvoir l’inculper d’agression. Pour Reporters Sans Frontières, l’arrestation de Taoufik Ben Brik serait liée à ses déclarations tenues sur Rue89. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dénoncent les actes de harcèlement à l’encontre des journalistes tunisiens et demandent aux ambassades d’Etats membres de l’Union européenne en Tunisie de rendre visite à Ben Brik et à Zouhair Makhlouf, un autre journaliste en détention, et de suivre leur audiences devant la justice. Déshabillé et passé à tabac Incarcéré depuis le 21 octobre, Zouhair Makhlouf sera jugé le 3 novembre pour avoir filmé sans autorisation dans un quartier populaire très pauvre et avoir diffusé les images sur internet. En réalité, le pouvoir n’aurait pas supporté que Makhlouf diffuse sur la toile des interviews d’ex-prisonniers politiques victimes de torture. Mais si ces deux arrestations respectent un semblant de procédure, d’autres cas, très graves, s’en passent. Le 28 octobre, le journaliste Slim Boukhdir a été enlevé devant chez lui par des inconnus en civil, qui lui ont bandé les yeux, l’ont forcé à monter à bord d’un véhicule puis l’ont conduit sur la colline du Belvédère (hauteurs de Tunis) où ils l’ont déshabillé et passé à tabac. Les agresseurs ont menacé de le tuer avec un couteau, puis l’ont laissé sur les lieux, avec une fracture au nez et plusieurs hématomes. Le même après-midi, le journaliste avait, dans une interview à la BBC, formulé des critiques contre l’épouse du président, Leila Traboulsi. Quant à Mohamed Soudani, de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET), il a disparu depuis le 22 octobre dernier. « Il avait été interviewé par deux journalistes françaises à l’hôtel Africa à Tunis, raconte Radhia Nassraoui. Quand il a voulu sortir, il a vu qu’une dizaine d’agents l’attendaient dehors. Il m’a appelée. Je lui ai conseillé de se faire accompagner. Une des journalistes a fait un bout de chemin avec lui. A peine l’a-t-elle quitté, que les policiers ont réapparu. Il a juste eu le temps de m’envoyer un message, mais depuis plus aucun signe de vie. Nous savons qu’il est aux mains de la police et qu’ils sont en train de le torturer. » Sihem, Radhia, Hamma aussi brutalisés Sihem Ben Sedrime, porte parole du Conseil national pour les Libertés en Tunisie et directrice de radio Kalima, a été agressée et violentée alors qu’elle rentrait au local des femmes démocrates à Tunis. Hamma Hamami, porte parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie et époux de Radhia Nasraoui, a été sauvagement tabassé à l’aéroport de Tunis par une dizaine de policiers. Il revenait de l’étranger où, dans des interviews à Al-Jazzira et France 24, il avait parlé de la corruption et de la répression. Il avait appelé au boycott des élections qu’il avait qualifiées de mascarade. Le 4 octobre, à son retour de Suisse où elle a donné plusieurs interviews, Radhia Nasraoui n’a pas retrouvé ses bagages. Un produit explosif a été retrouvé dans la voiture de son confrère Raouf Ayyadi, ancien membre du Conseil de l’ordre. Ce dernier était venu la chercher à l’aéroport. InfoSud / CV (Source: InfoSud le 31 octobre 2009)
La France discréditée par son soutien au régime Ben Ali,
par Florence Beaugé
LE MONDE | 31.10.09 | 13h25 • Mis à jour le 31.10.09 | 16h02 Nul besoin d’épiloguer longuement sur les résultats des élections présidentielle et législatives tunisiennes du 25 octobre. En s’accordant un score inférieur à 90 % des voix – officiellement de 89,62 % -, le président Ben Ali a cherché à éviter les sarcasmes que lui avaient valus les scores à la soviétique des précédents scrutins (99 % et 95 % des suffrages). On ne répétera jamais assez à quel point le “pluralisme” politique mis en avant par le palais de Carthage à l’intention de l’étranger est une mascarade. Le chef de l’Etat tunisien choisit soigneusement ses opposants. Il dessine lui-même la carte politique de la Tunisie, sur laquelle le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), doit garder l’absolue mainmise par le biais d’un clientélisme et d’un maillage policier difficilement imaginables. Ben Ali élimine par avance, à coups d’amendements électoraux taillés sur mesure, tous ceux qui pourraient lui faire de l’ombre, quand bien même ces derniers ne risqueraient pas une seule seconde de l’emporter. Il récompense les uns, humilie les autres, alors que la situation plutôt prospère de la Tunisie et sa stabilité pourraient l’amener, au contraire, à ouvrir l’espace politique et instaurer une véritable démocratie. Toutes les grandes figures de l’opposition ont ainsi été écartées de la course à la présidence. Le seul “vrai” candidat de l’opposition, qui ait été autorisé à concourir, Ahmed Brahim, du parti Ettajdid, un homme sans charisme mais à la réputation d’intégrité, s’est vu attribuer le score ridicule de 1,57 % des suffrages. En revanche, deux autres prétendants à la magistrature suprême, totalement inconnus du grand public, se sont vu décerner respectivement 5,01 % et 3,80 % des voix. Il faut dire qu’en dépit de leur statut officiel d'”opposants”, ils avaient fait campagne en faveur du président Ben Ali ! Il faut cesser de se laisser prendre au langage du palais de Carthage, selon lequel la Tunisie de Ben Ali est “une démocratie émergente et perfectible”. Un argumentaire soigneusement mis au point à Tunis, où l’on sait que ce ton bonasse, faussement modeste, a toutes les chances de séduire les visiteurs occidentaux. Si elle est performante en matière économique – mais pas autant qu’elle le pourrait, compte tenu de l’inhibition des entrepreneurs face au comportement prédateur des proches du pouvoir -, la Tunisie de Ben Ali ne progresse en rien sur la voie de la démocratie, et n’en a nulle intention. Quiconque émet une voix discordante est systématiquement combattu, et voit sa vie rendue infernale par une série de représailles dont on n’a pas idée en France : Agressions physiques graves ; filatures collantes ; courriers électroniques détournés ; domiciles assiégés ; asphyxie alimentaire, suite aux interdits professionnels ; campagnes de presse diffamatoires, et souvent même obscènes quand il s’agit de femmes. Et cela, en toute impunité… Car porter plainte contre ces méthodes de voyou est inutile : les plaintes sont systématiquement classées sans suite. La justice tunisienne est totalement instrumentalisée. On ne compte plus les obscures procédures déclenchées contre tel ou tel opposant ou militant des droits de l’homme, qui se voit soudain écroué ou interdit de quitter le territoire tunisien, au motif qu’il est l’objet d’une plainte, opportunément déposée ou exhumée, mais entièrement ignorée de l’intéressé. “Etat de droit”, “démocratie”, “multipartisme” et “transparence” font partie du vocabulaire préféré du régime tunisien. On ne peut exclure que le président Ben Ali, qui commence donc un cinquième mandat après vingt-deux ans de pouvoir sans partage, finisse par croire à ces mots totalement vides de sens dans son propre pays. Mais les capitales européennes, elles, ne peuvent pas être dupes. Elles savent bien que l’espace des libertés ne grandit pas en Tunisie, contrairement à ce qu’affirmait M. Sarkozy lors de sa visite officielle à Tunis, en avril 2008. Les Tunisiens eux-mêmes sont lucides. Un certain confort matériel, la peur de représailles ainsi que la crainte de l’inconnu les poussent à s’accommoder d’un régime, qu’en privé, les uns et les autres avouent exécrer, en particulier pour la façon dont il pille sans vergogne les richesses du pays. Dans le moindre petit village reculé de Tunisie, il se trouve toujours un intellectuel, instituteur ou autre, pour rappeler avec ironie et amertume les propos de Nicolas Sarkozy, le jour de son installation à l’Elysée, le 16 mai 2007 : “Je ferai de la défense des droits de l’homme (l’une des deux) priorités de l’action diplomatique de la France dans le monde.” En continuant à soutenir aveuglément le président Ben Ali, en le félicitant pour sa “victoire” comme elle l’a fait il y a quelques jours, et en l’assurant de son entier “soutien” sans la moindre distance critique – à la différence des Etats-Unis -, la France pratique une politique à courte vue. Et cela au nom d’intérêts économiques, de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine ou de la relance d’une Union pour la Méditerranée moribonde. Un jour viendra où il faudra pourtant rendre des comptes. La France s’apercevra alors qu’elle a perdu l’essentiel de son prestige et de sa crédibilité. Courriel : beauge@lemonde.fr Article paru dans l’édition du 01.11.09 (Source: “Le Monde” (Quotidien -France) le 1er novembre 2009)
A peine réélu, Ben Ali frappe déjà du poing
LOOS,BAUDOUIN Vendredi 30 octobre 2009 Tunisie Deux journalistes pris comme cibles Le président Ben Ali n’a pas de patience : à peine réélu, dimanche dernier, voilà qu’il ouvre la chasse aux intrus. Mercredi et jeudi, deux journalistes tunisiens connus pour leur impertinence ont été les premières victimes de ce serrage de vis. C’est l’organisation Reporters sans frontières qui a sonné l’alerte. Notre confrère Slim Boukhdhir, qui venait de donner une interview à la BBC dans laquelle il avait dénoncé l’impossibilité, pour les journalistes indépendants, de faire leur travail, a été agressé par cinq hommes mercredi soir : roué de coups et déshabillé, il a été abandonné dans le plus simple appareil, raconte-t-il, avec une fracture du nez, une altération de la vision de l’œil gauche, des hématomes sur le visage, les côtes, aux épaules, dans le dos et aux jambes. Son confrère Taouffik Ben Brick, qui avait largement animé la campagne électorale sur le net (notamment sur le site du Nouvel Observateur) a, lui, été arrêté jeudi matin alors qu’il avait répondu à une convocation de la police après la plainte d’une femme pour une prétendue agression dont il se serait rendu coupable dans la rue. Connu pour son caractère irrévérencieux – et la très médiatique grève de la faim qu’il avait observée au printemps 2000 –, Ben Brik connaissait la menace qui pesait sur ses épaules, il nous en avait parlé le 19 octobre dans son appartement de la banlieue de Tunis. « Que voulez-vous que je fasse, nous avait-il dit. Ils veulent que je me barre. J’ai répondu dans mon dernier livre. » Au titre en effet clair : Je ne partirai pas. (Source: “Le Soir” (Quotidien – Belgique) le 30 octobre 2009)
Création de la Banque Zitouna, première banque islamique tunisienne
TUNISIE. Une première banque islamique tunisienne vient d’être créée par l’homme d’affaires Mohamed Sakher El Materi, gendre du président Ben Ali. Seule une banque saoudienne opère pour le moment en Tunisie dans le secteur de la finance islamique. A 29 ans, Mohamed Sakher El Materi est l’actionnaire majoritaire avec 51% du capital via Princesse El Materi Holding, le holding de son groupe présent notamment dans la radio, la télévision, la presse écrite, l’immobilier, la distribution automobile et l’agroalimentaire. Pour boucler le tour de table de la Banque Zitouna, il a réuni autour de lui six des principaux groupes privés tunisiens : La Carte, Poulina, Tunisian Travel Service, Délice-Danone, Ulysse Trading & Industrial Companies et Bouchamoui. Le capital initial est de 30 MDT (15,6 M€) mais il sera rapidement augmenté à 100 MDT (52,2 M€). La Banque Zitouna se veut “une banque universelle, citoyenne, moderne et ouverte sur son environnement international”. Elle veut développer dans les cinq ans un réseau d’agences couvrant les principales villes du pays. Une dizaine d’agences seront ouvertes pour le démarrage de la banque, courant 2010, dont quatre sur le Grand Tunis, deux à Sousse et deux à Sfax. Jeudi 29 Octobre 2009 Aliette de Broqua (Source: Econostrum le 29 octobre 2009)
Fête de la bière à la tunisienne
Le breuvage surnommé affectueusement «Pain liquide par le peuple germanique» sera à la fête du côté de la Soukra, en Tunisie. Le restaurant «le Bœuf sur le toit » organise en effet du 30 Octobre jusqu’au premier novembre la fête de la bière, l’Oktoberfest, pour les initiés, en hommage à l’événement mondialement connu, dédié au breuvage multimillénaire qui se déroule tous les ans en Allemagne. Rappelons que le festival de la bière qui se tient à Munich chaque année durant seize jours, consiste en une fête populaire bavaroise traditionnelle basée sur la bonne humeur mais surtout sur le partage de….chopes. Ainsi, cette dégustation aux airs de bacchanale s’effectue dans des places aménagées spécialement pour l’événement. Des tables sont dressées sous des tentes, avec des chopes d’un litre (au minimum) pour les fêtards. Concernant la version tunisifiée de l’Oktobrefest du resto-Bar, il s’agira de deux jours de célébrations, accompagnés de bières à volonté ainsi que de grillades. L’événement a même été lancé sur Facebook par le groupe officiel du Bœuf sur le toit. S.B.N (Source: Tekiano.com le 31 octobre 2009)