30 janvier 2009

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TUNISNEWS

8 ème année, N° 3174 du 30.01.2009

 archives : www.tunisnews.net  

Communiqué commun – Des réfugiés tunisiens menacés d’être livrés à la police tunisienne ! Les membres du TMG-IFEX appellent d’urgence les autorités à mettre fin immédiatement au blocus de Kalima et à faire enquête sur l’enlèvement du journaliste Dhafer Otay AP:Tunisie: poursuites judiciaires contre l’opposante Sihem Ben Sédrine AFP: Tunisie: La radio dissidente Kalima est illégale, selon la Tunisie IED RAMI: Le Fisc de Ben Ali ; arme de répression des résistants tunisiens  – Le cas de maitre Maatar Abdelwaheb Le Temps : Crise mondiale et impact sur la Tunisie AFP: Maghreb: l’impact de la crise sur le tourisme varie selon les pays Reuters: Peres joue l’apaisement après la colère d’Erdogan à Davos Alice GERAUD: Le Progres de Lyon sanctionne une journaliste, a la demande du CRIF Jean-Moïse Braitberg: Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem


 

Liste actualisée des signataires de l’initiative du Droit de Retour : http://www.manfiyoun.net/fr/listfr.html Celles et Ceux qui veulent signer cet appel sont invités à envoyer leur: Nom, Pays de résidence et Année de sortie de la Tunisie sur le mél de l’initiative : manfiyoun@gmail.com

 

Communiqué commun   Tunis, le 29 janvier 2009  

Des réfugiés tunisiens menacés d’être livrés à la police tunisienne !

 

Les autorités suisses ont l’intention de renvoyer un groupe de réfugiés tunisiens : Sofiane Ben Ali Belhajj Taieb Baccouche, Fethi Ben Bouraoui Ben Ali Bouzidi, Zouhaïer Ben Amor Ben Taïeb Guedira, Abdelkarim Bejaoui et Lotfi Ben Youssef Ben Mesbah Ghaïb. Ces derniers vivent en Suisse et ont quitté la Tunisie pour fuir les poursuites sécuritaires et l’oppression politique. Certains d’entre eux ont été victimes de procès truqués à l’issue desquels ont été prononcées de lourdes peines d’emprisonnement fermes. L’administration de l’immigration à renouvelé régulièrement leur permis de séjour tous les un an et demi en tant que réfugiés et ils ont passé une longue période (de 2002 à 2008) en Suisse après être arrivés de Bosnie avec leurs épouses bosniaques et leurs enfants. Les autorités suisses ont tenté à plusieurs reprises de les renvoyer en Bosnie mais le Parlement bosniaque a voté un décret refusant leur réception, d’où la recherche par les autorités suisses d’une autre orientation, à savoir la Tunisie. Depuis environ trois mois ils sont interrogés par les services de sécurité suisses et vivent dans la hantise de leur livraison à la police politique tunisienne. Les organisations et associations de droits de l’homme tunisiennes soussignées : Prient les autorités suisses de prendre les mesures nécessaires pour permettre à Messieurs Sofiane Ben Ali Belhajj Taïeb Baccouche, Fethi Ben Bouraoui Ben Ali Bouzidi, Zouhaïer Ben Amor Ben Taïeb Guedira, Abdelkarim Bejaoui et Lotfi Ben Youssef Ben Mesbah Ghaïb qui ont été condamnés par contumace pour leurs appartenances politiques d’obtenir l’asile politique et de ne pas être livrés aux autorités tunisiennes car il est à craindre pour leurs vies en raison des pratiques illégales exercées souvent sur les opposants ; il est à craindre qu’ils ne soient exposés à de mauvais traitements et à la torture ainsi qu’à l’emprisonnement, d’autant que pourraient leur être montées de nouvelles sanctions pour avoir présentés des demandes d’asile politique.
Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme Conseil National pour les Libertés Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques Organisation Liberté et Equité Amicale Nationale des Anciens Combattants   Données détaillées au sujet des réfugiés menacés de renvoi   1) Abdelkarim Bejaoui Né le 26/07/1962, originaire de Tebourba, rue de Bab El Oued. Il est marié et a un fils de 12 ans et une fille de 10 ans. Il a été arrêté en Tunisie en 1993 et a passé dix mois en état d’arrestation au début de l’année 1993, accusé d’appartenance à une association non reconnue, puis il a obtenu une libération provisoire. Les persécutions l’ont poussé à quitté le pays deux mois plus tard, d’abord vers la Libye puis dans d’autres pays où il a demandé l’asile, sans l’obtenir. Il a passé 7 ans et demi en Bosnie-Herzégovine. Suite aux événements de septembre, une vague d’arrestations a visé les étrangers et il s’est enfui en Suisse avec son épouse et ses enfants en janvier 2003. 2) Fethi Ben Bouraoui Ben Ali Ben Zid Né le 13/06/1966 à Ezzahra, à Tunis, la capitale. Il est marié et a 5 enfants. Il a quitté la Tunisie suite à une descente de la police politique à son domicile en 1991. Il a traversé plusieurs pays européens pour y chercher asile. Il est entré en Bosnie en 1999 et y a travaillé pendant un an et demi jusqu’à la vague d’arrestations consécutives au 11 septembre et il s’est réfugié en Suisse avec sa famille en 2002. 3) Zouhaïer Ben Amor Ben Taïeb Guedira Né le 27/01/1970 à Makthar. Il a été écroué à la prison du Kef en 1990. Il a obtenu une libération provisoire et s’est enfui en Italie. Fin 1996 il s’est rendu en Bosnie et a travaillé dans une structure de secours saoudienne. Il en est parti en 2002 au moment des pressions exercées par les Américains sur la Bosnie pour en expulser les Arabes. 4) Sofiane Ben Ali Belhajj Taïeb Baccouche Originaire de Ouardanine dans le gouvernorat de Sousse, il est né le 26/06/1966. Il est marié avec une Bosniaque et il a quatre enfants. Il a été condamné par le tribunal militaire en 1987 pour appartenance à une association non reconnue à deux ans d’emprisonnement, -il passera quatre mois en prison. En 1994 il a quitté la Tunisie pour l’Italie. Au bout d’un mois, il s’est rendu en Bosnie où il a résidé jusqu’en 1999. Il a été condamné par contumace à 20 ans d’emprisonnement le 12/07/2006 dans l’affaire n°22590 (loi anti terroriste) 5) Lotfi Ben Younes Ben Mesbah Ghaïb Il a résidé à la cité Tadhamoun (1421 avenue Taïeb Mehiri). Il est né le 28/11/1971, est marié et a 4 enfants. Il a passé 3 mois à la prison du Kef en 1990 pour appartenance à une association non autorisée. Redoutant un nouveau procès, il s’est enfui pour demander l’asile politique et a traversé plusieurs pays avant de se stabiliser en Bosnie de 1997 à 2001. Il a travaillé au Haut Comité Saoudien d’Aide à la Bosnie-Herzégovine et la Somalie, qui n’existe plus depuis 2001. En 2001 il s’est rendu en Suisse comme réfugié et a bénéficié d’un asile provisoire dans l’attente de son renvoi en Bosnie en 2008.
(Source : Tunisnews du 29 janvier 2009 ; traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

Communiqué de presse de l’IFEX-TMG: ACTION COMMUNE – TUNISIE  

Les membres du TMG-IFEX appellent d’urgence les autorités à mettre fin immédiatement au blocus de Kalima et à faire enquête sur l’enlèvement du journaliste Dhafer Otay

Le 29 janvier 2009 Les membres du Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX-TMG, coalition de 18 organisations membres du réseau de l’Échange international de la liberté d’expression (IFEX), condamnent avec fermeté le siège mené par la police contre la station de Radio Kalima, basée à Tunis, et demandent aux autorités tunisiennes d’ouvrir immédiatement une enquête sur l’enlèvement de l’un de ses journalistes et sur le harcèlement du personnel de la station et de ses collaborateurs. Les membres du TMG-IFEX sont préoccupés par l’enlèvement du journaliste Dhafer Otay, de Radio Kalima, survenu le 27 janvier 2009 à 14h00 (heure locale) à l’extérieur des locaux de la station, après qu’il eut été encerclé par un groupe de policiers vêtus en civil. Bien qu’il soit soulagé d’apprendre que le journaliste a été relâché six heures plus tard, le TMG-IFEX se dit extrêmement préoccupé par cette arrestation inexpliquée et par les menaces dirigées contre lui et ses collègues. Pendant les heures qui ont suivi sa disparition, les invités à son émission de radio et d’autres journalistes et activistes ont été empêchés d’entrer dans l’immeuble qui abrite les locaux de Kalima. Il a donc été impossible pour les membres du personnel de Kalima de quitter la station, qui craignent de ne plus pouvoir rentrer pour poursuivre la programmation. L’avocat Mohamed Abbou et le journaliste Slim Boukhdhir, qui se sont présentés le 27 janvier pour manifester leur appui à leurs collègues de Radio Kalima, ont été retenus par la police. La secrétaire du CNLT (Conseil national pour les libertés en Tunisie), une organisation de défense des droits de la personne, qui est également rédactrice à Kalima, a elle aussi été empêchée d’entrer dans son bureau situé dans le même immeuble. Les membres du TMG sont alarmés par le grave passage à tabac infligé par la police au défenseur des droits de la personne Makhlouf Zouhayr, qui s’était lui aussi présenté pour exprimer sa solidarité. À sa remise en liberté à 20h00 (heure locale), des officiers ont menacé d’arrêter de nouveau Otay s’il retournait à la station de radio. Il a dû chercher refuge chez un ami parce que son appartement est situé dans le même immeuble que Kalima. Le siège de la station de radio se poursuit depuis deux jours. La présence policière a été doublée devant la station le 28 janvier. Plus de 60 agents patrouillent les rues avoisinantes, empêchant quiconque d’y entrer. Au matin du 29 janvier, la police continuait d’empêcher toute personne d’entrer dans l’immeuble. Seul Omar Mestiri, rédacteur en chef de Kalima, a pu pénétrer dans la station. Le reste du personnel est resté dans les locaux de la station de radio pendant deux nuits et deux jours. Les employés de la station ont reçu des menaces fréquentes de la police à cause de leur couverture des événements des derniers jours, tandis que la connexion Internet de Kalima tombe en panne par intermittence. Ces événements semblent représenter un effort pour faire taire Radio Kalima, ceux-ci étant survenus immédiatement après l’inauguration, le 27 janvier, de la radiodiffusion de la station par satellite. Les émissions de la station sur Internet sont également rendues inaccessibles depuis le sabotage commis par des pirates l’automne dernier. “Ces événements constituent le dernier affront dans une longue suite de violations du droit à une presse libre en Tunisie”, dit le président du TMG-IFEX, Rohan Jayasekera, du groupe Index on Censorship. “Les journalistes et les défenseurs des droits de la personne font fréquemment l’objet de man?uvres de harcèlement, de violence arbitraire et de censure.” Les membres du TMG invitent les autorités tunisiennes à: – garantir en toutes circonstances l’intégrité physique et psychologique de l’ensemble des collaborateurs de Kalima – mener une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les faits décrits ci-dessus, ce afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal civil indépendant, compétent et impartial et d’appliquer les sanctions pénales, civiles et/ou administratives prévues par la loi – mettre un terme immédiat à toute forme de harcèlement à l’encontre de l’ensemble des collaborateurs de Kalima ainsi qu’à l’encontre de tous les défenseurs des droits de l’Homme tunisiens – se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, et plus particulièrement à son article 1 susmentionné, ainsi que son article 12.2, qui dispose que “l’État prend toutes les mesures nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure, pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime des droits visés dans la présente Déclaration” – plus généralement, se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme ratifiés par la Tunisie. Les membres du TMG de l’IFEX: Réseau d’information arabe des droits de l’Homme (ANHRI), Égypte ARTICLE 19, Royaume-Uni Journalistes canadiens pour la liberté d’expression (CJFE), Canada Cartoonists Rights Network International (CRNI), États-Unis Organisation égyptienne pour les droits de l’Homme (EOHR), Égypte Index on Censorship, Royaume-Uni Fédération internationale des journalistes (FIJ), Belgique Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (IFLA), Pays-Bas Institut international de la presse (IIP), Autriche Union internationale des éditeurs (UIE), Suisse Journaliste en danger (JED), République démocratique du Congo Fondation Maharat, Liban Media Institute of Southern Africa (MISA), Namibie Centre PEN norvégien, Norvège Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), Canada Association mondiale des journaux (AMJ), France World Press Freedom Committee (WPFC), États-Unis Comité des écrivains en prison de PEN International (WiPC), Royaume-Uni


 

Tunisie: poursuites judiciaires contre l’opposante Sihem Ben Sédrine

AP | 30.01.2009 | 20:38 Des poursuites judiciaires ont été engagées contre l’opposante et journaliste tunisienne Sihem Ben Sédrine qui a récemment lancé une radio “sans autorisation légale”, a-t-on appris vendredi de source gouvernementale à Tunis. Selon la même source, les poursuites engloberont “toute autre personne” dont l’implication serait révélée par l’enquête. Les autorités reprochent à Mme Ben Sédrine d’avoir exploité un appartement au centre de Tunis pour entamer depuis lundi dernier la diffusion de la station “Radio Kalima” sans avoir obtenu d’autorisation à cet effet. “Le juge d’instruction en charge de l’affaire s’est rendu sur les lieux où il a saisi les équipements et les instruments servant à la production et la diffusion illégale de la radio”, selon un communiqué officiel. Sihem Ben Sédrine, connue pour ses vives critiques du régime du président Ben Ali, édite un journal en ligne de même nom, mais qui est inaccessible en Tunisie. Les locaux de la radio sont encerclés depuis le début de ses émissions, selon des sources associatives. Reporters sans frontières (RSF) a condamné “fermement le blocus des locaux de la jeune radio indépendante”, une “entrave à la liberté de la presse” qui “traduit la volonté de réduire au silence Kalima”. Les autorités tunisiennes accusent de leur côté Sihem Ben Sédrine et l’ancien dirigeant de RSF Robert Ménard “d’acharnement coutumiers et de propagande mensongère” à l’égard de la Tunisie. AP


Tunisie: La radio dissidente Kalima est illégale, selon la Tunisie

AFP 29.01.09 | 20h08 Les autorités tunisiennes ont affirmé jeudi que la radio Kalima était illégale et démenti un harcèlement du personnel de la station lancée ces derniers jours sur fréquence satellitaire et internet. “La soi-disant radio n’a aucune existence légale en Tunisie” et “ses activités sont en violation des lois et des procédures en vigueur dans le pays”, a-t-on indiqué de source officielle. “Les allégations de harcèlement (…) sont dénuées de tout fondement”, a-t-on poursuivi de même source, en ajoutant que la promotrice de la station et journaliste dissidente Sichem Bensedrine “ne pouvait se considérer comme étant au-dessus de la loi”. Le Centre de Doha pour la liberté d’information avait dénoncé l’encerclement par la police du siège de la radio à Tunis et demandé aux autorités tunisiennes de “mettre un terme au harcèlement des journalistes” de cette station. Dans un communiqué publié à Doha, où il a son siège, le centre a indiqué que “le 27 janvier 2009, les locaux de la rédaction à Tunis (de la radio) ont été encerclés par des policiers en civil, empêchant toute personne d’y accéder ou d’en sortir”, ajoutant qu'”un collaborateur de la radio a été interpellé et l’un des invités d’une émission agressé”. Cité par le communiqué, Sihem Bensedrine a déclaré que “malgré les nombreuses difficultés que nous rencontrons actuellement pour diffuser et continuer à travailler, nous avons relevé le défi en lançant hier la première heure de programmes”. Cette source officielle tunisienne a accusé Mme Bensedrine et Robert Ménard, dirigeant du Doha Centre, d’être “coutumiers d’acharnement et de propagande mensongère” à l’égard de la Tunisie. Le Doha Centre avait indiqué que grâce à son soutien financier, la radio pouvait désormais être écoutée sur une fréquence satellitaire et sur internet. Créé en janvier par le Qatar et Reporters sans frontières (RSF), le “Doha Centre For Media Freedom” est dirigé par Robert Ménard, ancien secrétaire général de RSF.


Le Fisc de Ben Ali ; arme de répression des résistants tunisiens

  LE CAS DE MAITRE MAATAR ABDELWAHEB 

     Maitre MAATAR Abdelwaheb , avocat en cassation et enseignant permanant à l’Université de Sfax – Tunisie  est âgé de 57 ans , marié , père de trois enfants ; deux avocates actuellement en exercice ; Mme Dhekrayet MAATAR  et Mme Fadoua MAATAR et d’un médecin Dr Nidhal MAATAR.       Issu d’une famille pauvre de Sfax, Maître MAATAR s’est engagé depuis qu’il était lycéen dans les luttes syndicales et démocratiques.   En 1970, alors qu’il était lycéen ; il a connu les geôles de la police du District de Sfax où il a été détenu et torturé deux semaines pour sa participation dans une manifestation.            En 1973, il était membre des structures syndicales provisoires de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) à l’époque censurée et réprimée. En avril 1973, il a été privé de la session des examens pour participation à un sit in à la faculté des Droits et des Sciences Economiques de Tunis (Campus).                 En 1975, il a été arrêté et torturé pendant 21 jours dans les locaux du Ministère de l’intérieur de Tunis dans le cadre de la vague de répression qu’a connue le mouvement estudiantin.        En 1978, et à la suite des événements  sanglants du 26 janvier 1978, il a fondé avec  d’autres syndicalistes de l’union générale des travailleurs tunisiens ( UGTT) le journal clandestin « Ech chaab »  et à ce titre , il a été arrêté à Sfax le  1er novembre  1978. Il a subi les pires  atrocités de torture au Ministère de l’intérieur à Tunis et il a été condamné à trois ans et six mois d’emprisonnement.         Depuis 1982, il est actif dans la lutte pour les droits de l’homme et dans le combat contre la dictature.  Membre de la Ligue Tunisienne de la Défense des Droits de l’Homme (LTDH) et du conseil national des libertés en Tunisie (CNLT censuré) ; Membre fondateur du conseil tunisien pour l’indépendance de la justice et du barreau ( CTIJ ) , Membre et actuellement vice président de l’association internationale de soutien des prisonniers politiques ( AISPP non reconnue ).      En tant qu’avocat, il a assuré depuis 1984, la défense d’un   grand nombre de victimes des procès politiques.       En 1992, alors qu’il plaidait devant le Tribunal Militaire de Tunis ,  sa voiture a été incendiée en représailles.       En 2002, il  fondait avec Dr Moncef Marzouki ; Maitre Adderraouf Ayadi ; Mme Naziha Rejiba   (alias Om zied ) et Maitre Mohamed Abbou et d’autres militants un parti politique «  le congrès pour la république » .         En tant que constitutionnaliste, il enseigne à l’Université de Tunis de 1983 à 1986 et à l’Université  de Sfax jusqu’aujourd’hui.        En Août 1988 et à la suite de la révision par Ben Ali de la constitution tunisienne, il a publié dans le journal «  El mawkef » un commentaire dans lequel il soutient que la dite révision constitue un glissement certain vers la dictature. En représailles, le ministre de l’enseignement supérieur l’a privé de la prime d’encadrement et de recherche réduisant ainsi notablement son salaire. Bien que cette décision du Ministre fut en 1991 annulé pour excès de pouvoir par un jugement du tribunal administratif, ce jugement n’a pas été exécuté jusqu’aujourd’hui.          La confrontation directe de Me MAATAR avec Ben Ali était à l’occasion de la révision constitutionnelle de 2002 qui instituait concrètement la présidence à vie alors que les tunisiens s’attendaient au départ de Ben Ali en 2004. Me MAATAR a tenu plusieurs conférences dans les régions et a publié deux longs articles à Tunis news (journal électronique) .        Dans le premier article, il a fait une analyse juridico-politique de cette révision et de ses retombées néfastes sur la démocratie et la bonne gouvernance. 
Dans le deuxième article, il a relevé l’illégalité du référendum que Ben Ali comptait organiser en mai 2002.      Sur la base de cette illégalité ,Me MAATAR a saisi en avril 2002 le conseil constitutionnel qui n’a pas daigné de répondre à sa requête .      En mai 2002, il a déposé 10 requêtes au nom d’une dizaine de personnalités publiques tunisiennes  respectivement  Mme Sihem Ben Sedrine ; l’ex-juge Mokhtar  Yahiaoui , Mme Naziha Rejiba ; Professeur Mohamed Talbi ; Maitre Mohamed Mahfoudh ; Professeur Taher Chaibi ; M.Ali Tengel ; M. Ali Ben Salem et M. Chokri Yacoub.       Ces requêtes ont été déposées avec accusé de réception au tribunal administratif le 4 juillet 2005. Mais  le dit tribunal ne les a pas enrôlé six ans durant malgré les demandes périodiques et écrites de Me MAATAR qui a fait  des démarches  dés mars 2003, auprès du haut commissariat des droits de l’homme par l’intermédiaire d’une association Suisse (vérité – action) et depuis 2006 auprès de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples par l’intermédiaire de la coalition africaine pour la dite cour afin d’amener le tribunal administratif  tunisien à statuer.       Depuis 2002, et en représailles à ces requêtes, Me MAATAR est devenu l’une des cibles privilégiées de la police de Ben Ali. Il est poursuivi dans ses va et vient par une voiture de policiers en civil. Son cabinet d’avocat à Sfax est sous l’oeil attentif de la police politique ainsi que son domicile .Cette surveillance policière n’a pas cessée malgré les démarches et les protestations du conseil de l’ordre régional et national des avocats et les plaintes avec preuve à l’appui présentées au procureur de la république de Sfax . Son passeport n’a été renouvelé en 2003 qu’après cinq mois de démarches et  d’une menace d’une grève de la faim. Son courrier est systématiquement contrôlé, son email piraté et son téléphone toujours sous écoute.       Cet harcèlement  n’ayant pas abouti,  le régime de Ben Ali s’est tourné alors vers une autre forme de répression. Elle est cette fois – ci d’ordre fiscal.      En 2004, le centre de contrôle fiscal approfondi de Sfax a décidé le paiement par Me MAATAR  du montant de 16.000 DT ( 12.000 Euros ) pour les années 2000-2001-2002 et 2003 . La Cour d’appel de Sfax a réduit ce montant à 12.000 DT  ( 9.000 Euros ) par sa décision N°1630 ; d’ailleurs infirmée en  cassation par l’arrêt N° 38693 du 30 décembre 2008.        Mais entre-temps, l’administration fiscale a opéré des saisies périodiques sur le compte bancaire de Me MAATAR et a pu se faire payer  l’intégralité du montant de la taxation d’office.         En 2006, l’administration fiscale de Sfax revient à la charge et taxe d’office Me MAATAR d’un montant astronomique, jamais un avocat ne l’a subi, de 232.530.855.DT (190.000 Euros environ ) au titre de deux années seulement   ( 2004 et 2005 ) . L’assiette de cet arrêté de taxation d’office se fondait sur les montants portés au crédit du compte bancaire de Me MAATAR  dans lequel    sont versés et tirés  les montants revenants à ses clients au titre de l’exécution des jugements rendus à leur profit. Pourtant Me MAATAR a bien produit aux agents du contrôle fiscal la preuve de l’origine des dits montants (jugements, p- v d’exécution de l’huissier… ) et la preuve que ses clients bénéficiaires ont été payés par lui des montants leur revenants ( chèques tirés par eux ; attestations…)  comme d’ailleurs le démontrent les montants inscrits au débit de son compte bancaire . Chose qui a amené les deux agents de contrôle (Mme Souid et M. Ben Hamed) à assurer Me MAATAR en février 2008 que son dossier va être certainement  classé ,mais que la décision appartiendra à l’administration centrale ( Ministère des finances ) .         En avril 2008, Me MAATAR  était parmi la délégation de la société civile tunisienne qui s’est rendue à Genève pour  assister à l’examen périodique de la situation des droits de l’homme en Tunisie. L’association suisse Vérité  – Action et Me MAATAR ont évoqués avec plusieurs délégations officielles et certains rapporteurs spéciaux du Conseil  des  droits de l’homme la question des requêtes relatives au referendum non encore enrôlées par le tribunal administratif.         Le 20 mai 2008, Me MAATAR fut informé par le dit tribunal que ces requêtes ont été enrôlées sous les numéros de 26757 au 26766 et que l’audience de plaidoirie est fixée pour le18 juin 2008.          Le 18 juin 2008, alors que Me MAATAR  plaidait à Tunis devant le tribunal administratif, sa  secrétaire à Sfax l’a informé de l’arrivée d’un courrier de l’administration fiscale ( est – ce une coïncidence ? ). La grande  surprise était que ce courrier comportait un arrêté de taxation d’office d’un montant de  232.530.855 D T , comme si rien n’a été remis à l’administration pour l’amener à la logique et au bon sens .         S’agissant d’une autorité franchement instrumentalisée dans le  cas d’espèce, l’administration fiscale n’a pas perdu de temps . elle est passée vite à l’action en  opérant une saisie-arrêt sur le compte bancaire de Me MAATAR le 12 septembre 2008, une saisie conservatoire sur son domicile   le 9 octobre 2008, une saisie exécutoire sur les voitures de sa famille le 10 octobre 2008 et le 24 janvier 2009, elle lui signifiait une saisie exécutoire cette fois ci son domicile. Ce qui veut dire qu’elle va le vendre dans les délais prescrits par  la loi à savoir dans les trois mois prochains.       L’acharnement de l’administration fiscale pour l’exécution contre Me MAATAR de l’arrêté de la taxation d’office n’a pas de précédent car habituellement l’exécution s’effectue   après un jugement définitif. Mais s’agissant de Me MAATAR l’ordinaire n’est pas de mise, l’administration fiscale entend le déposséder de tous ses biens alors même que l’opposition formée contre l’arrêté de taxation d’office et  enrôlée sous le numéro 825 devant le tribunal  de Sfax n’est pas encore jugée au premier degré . Pourtant le bâtonnier Me Béchir Essid a, par sa lettre en date du 30 juin 2008 fait savoir au Ministre des finances et au Directeur Général des Impôts de la préoccupation du conseil de l’ordre des avocats de l’injustice subie par Me MAATAR et d’après Me Essid des assurances lui ont été bien données de surseoir à l’exécution contre Me MAATAR jusqu’à l’extinction des voies de recours .       Notons  que dernièrement un juge a fait savoir officieusement à Me MAATAR  que des pressions énormes sont en train de s’exercer sur la chambre fiscale saisie de l’affaire 825. Ce qui laisse planer le doute sur  l’impartialité de la décision qu’elle va rendre probablement dans le mois prochain et ce malgré les moyens sérieux de défense soulevés par une trentaine d’avocats constitués et les preuves palpables de l’illogisme et de l’infondé de l’arrêté de taxation d’office.       Les choses étant ainsi, un comité de défense de Me  MAATAR va être officiellement constitué dans les prochaine jours , et Me MAATAR , sa famille  et plusieurs de ses confrères avocats vont déclencher des formes de lutte sur le plan national et régional pour atteindre au moins deux objectifs immédiats à savoir : Le sursis à l’exécution de l’arrêté de taxation (vente des voitures et du domicile)   jusqu’à le prononcé d’un jugement définitif. Assurer un procès équitable et impartial du différend relatif au dit arrêté.  En un mot, laisser le tribunal compétent juger l’affaire en toute âme et     conscience.                                                       IED RAMI  Tunis le 27 janvier 2009


Crise mondiale et impact sur la Tunisie

Point de presse de M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale  « Les menaces surgiront peut-être dans les trois ou quatre mois à venir »

 
** Un premier bilan de la crise sera dressé au terme du premier trimestre 2009 ** Le calepin des grands projets d’investissements n’est pas remis en question ** Après Airbus,  le Groupe international de haute technologie : SAFRAN bientôt en Tunisie ** Projets qataris à l’horizon  à Mahdia et Tozeur Avec l’incapacité relative de l’économie nationale, tout comme les autres économies du monde à appréhender l’acuité de la crise économique et financière, il est impossible à l’heure actuelle de dresser un bilan complet et exhaustif des pertes jusque-là subies par les entreprises tunisiennes opérant selon le régime général ou off-shore. Le risque de contagion persiste, les dédales ne sont pas encore franchis et la réalisation des objectifs de croissance ne serait pas du domaine du facile. D’où le rôle des mesures de soutien déjà entrées en application visant à endiguer les répercussions de la crise et à se conformer au plan de développement visant la réalisation de 4 à 5% de croissance et la création de pas moins de 75000 emplois en 2009 tout en poursuivant l’effort d’attraction des Investissements Directs Etrangers (IDE).  Indépendamment  de l’évolution de la conjoncture internationale, les indicateurs économiques de base enregistrés en 2008 ont été dans l’ensemble   positifs affirme-t-on. « La croissance reste positive, les résultats du commerce extérieur sont satisfaisants, le taux de change a été diminué de 0,2 point de pourcentage, les IDE ont totalisé un volume de 3100 MDT contre 300 MDT enregistrés en 1997…Et nous sommes préparés pour affronter les répercussions attendues de la crise », a affirmé hier M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale lors d’une conférence de presse. Toutefois, le ministre n’a pas nié les risques et les difficultés annoncés sur fond de crise que ce soit pour l’appareil exportateur, pour le rythme de croissance des Investissements Directs Etrangers ou pour l’agenda des intentions d’investissements en Tunisie. Le ministre n’a pas par ailleurs occulté les difficultés rencontrées déjà par certaines entreprises exportatrices et le ralentissement prévu du rythme des Investissements Directs Etrangers.  «Vu l’intégration de l’économie tunisienne dans la sphère internationale, il y aura sans doute des répercussions sur l’économie tunisienne dans les trois ou quatre mois qui viennent», ajoute le ministre. D’où l’étymologie de la série de mesures structurelles et conjoncturelles entrées en vigueur dont le programme de promotion de la compétitivité ou de la capacité concurrentielle de l’entreprise tunisienne et le programme de suivi des entreprises off-shore. Le ministre a confirmé à ce titre qu’un premier bilan sur les préoccupations, les réclamations et les attentes des entreprises off-shore sera dressé au mois d’avril 2009. D’où l’intérêt des différents programmes de sauvetage récemment entrés en vigueur. Mis à part les mesures d’ordre fiscal et financier, un programme spécifique de soutien aux activités économiques et de promotion de la capacité concurrentielle ou compétitive a été mis en œuvre nécessitant une enveloppe de 450 MDT du budget de l’Etat.  La BM, la BEI, la BAD… soutiendront les besoins de financement de l’économie M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération Internationale a passé en revue les principaux axes du programme spécifique de promotion de la capacité compétitive de l’entreprise s’appuyant pour l’essentiel sur le renforcement de la qualité et l’affermissement des secteurs à fortes valeurs ajoutées comme : les télécommunications et les services liés, le tourisme, la santé, les services financiers et le transport et la logistique. Des études de faisabilité sont en cours de réalisation dans les secteurs précités avec l’appui de bureaux d’études étrangers de renommée. «L’amélioration de la productivité et le développement régional font également partie des priorités nationales pour l’année 2009», assure le ministre en affirmant que 500 MDT ont été alloués au programme de développement régional intégré. Et pour renforcer davantage les capacités de financement de l’économie tunisienne, le ministre a annoncé que les bailleurs de fonds internationaux tels que : la Banque Mondiale, la BEI, la BAD vont soutenir davantage les besoins de financement de l’économie tunisienne en cette période de crise et ce en renforçant, notamment, leurs lignes de prêts . S’agissant du calepin des Investissements Directs Etrangers déclarés et ceux approuvés, le ministre a affirmé que les projets et les accords conclus ne seront pas remis en question. « Pour Sama Dubaï, nous sommes en train de faire le transfert de la propriété du terrain  et le gouvernement tunisien a approuvé la première partie du projet », affirme le ministre. Pour les autres projets comme ceux d’AbouKhater, du port financier, de « Tunisia Telecom City », ils avancent à grands pas. Toutefois, le ministre a souligné que : « Même le  retard dans la réalisation des grands projets n’aura pas de conséquences sur l’économie tunisienne réalisant 50 milliards de dinars/an, 30 milliards d’exportations et 35 milliards d’impotrations «  . « Par contre et pour les projets déclarés et en l’absence de contrats signés, ces projets ou ces intentions d’investissments vont certainement être révisés ou réajustés », confirme le ministre en ajoutant qu’en général la situation ne sera pas du tout facile à gérer. Le ministre a même annoncé que plusieurs autres projets sont en perspective. Des investisseurs qataris sont intéressés par des projets d’aménagement et de contructions à Mahdia et Tozeur, et ce parallèlement à d’autres projets koweïtiens, emiratis et autres. Par ailleurs, le Groupe international de haute technologie : SAFRAN sera bientôt en Tunisie pour signer un accord de partenariat visant la création d’un centre d’études en Tunisie. Pour l’appel d’offre globale portant attribution d’une troisième licence de  téléphonie fixe et mobile, le ministre a confirmé qu’entre 17 et 19 opérateurs internationaux ont déjà annoncé leur intérêt. Un agenda aussi riche de grands projets ne peut que présager une vision optimiste  de la situation. Yosr GUERFEL (Source : « Le Temps » (Quotidien – Tunis), le 30 janvier 2009)

 
 

Maghreb: l’impact de la crise sur le tourisme varie selon les pays

AFP, le 30 janvier 2009 à 09h02          RABAT, 30 jan 2009 (AFP) – Les trois pays du Maghreb (Maroc,  Algérie, Tunisie) réfléchissent à des mesures pour atténuer l’impact  de la crise sur leur tourisme mais si tous sont touchés, certains  sont plus vulnérables que d’autres, observent les spécialistes du  secteur. La Tunisie, destination balnéaire réputée bon marché, semble la plus exposée aux retombées sociales de la crise sur la classe moyenne européenne qui forme le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008. Le tourisme, deuxième employeur du pays, a rapporté 1,7 milliard d’euros en 2008 (6% du PIB) et n’a pas subi de baisse, mais un recul des réservations est attendu dès le premier trimestre 2009. Incertitude, plan de crise et cellule de veille au ministère du Tourisme et chez les hôteliers qui «gèrent au jour le jour en regardant de près ce qui se passe en Europe», résume un expert indépendant. Habib, ciseleur de père en fils, est au désespoir : «depuis septembre, aucun touriste ne s’est arrêté devant mon étal pour se faire graver un nom ou une inscription sur mes petits plateaux de cuivre», bradés à 10 dinars (5,5 euros) les trois. Le secteur hôtelier, avec environ 239.000 lits, représente 100.000 emplois directs (10% de la main d’oeuvre) et 350.000 emplois indirects. L’hiver, la plupart de 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut précaire, ne seront réembauchés qu’à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70% du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires, selon Abbas Rhimi, responsable de la Fédération syndicale. L’Algérie, où peu de touristes sont accueillis a donc peu souffert de la crise, qui n’a d’ailleurs eu «aucun impact», selon le ministère du Tourisme. Pour 2007 (derniers chiffres connus), le nombre de touristes a été estimé à 1,74 million : environ 510.000 étrangers -dont 170.000 Français- et 1,23 million d’Algériens résidant à l’extérieur du pays. L’Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011 en développant le tourisme saharien, déclaré prioritaire. La baisse d’affluence d’environ 10%, constatée en janvier 2009 par rapport à 2008, dans la région de Tamanrasset ou Djanet (extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie, n’est pas forcément liée à la crise, selon les professionnels. «Ce tourisme est à géométrie variable», affirme un tour opérateur spécialisé dans la région. «Mes clients, ajoute-t-il, viennent d’une catégorie sociale aisée (…), d’amoureux du désert qui sont prêts à des sacrifices». Quant au Maroc, principale destination touristique du Maghreb, il a mis en place, grâce notamment à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, une stratégie (Cap-2009), pour atténuer l’impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises. Selon des chiffres officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008, soit une croissance de 7% par rapport à 2007. Mais ses recettes de 58 milliards de dirhams (5,2 milliards d’euros) ont baissé de 1% par rapport à 2007, en raison principalement des fluctuations des taux de change à l’étranger, selon le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid. «Cap-2009 vise à consolider nos parts de marché au niveau des marchés émetteurs, notamment l’Europe, et à promouvoir ceux en provenance du Golfe et de Russie», a ajouté le ministre. «Il ne faut pas être alarmiste, la santé du tourisme au Maroc est très bonne», a-t-il récemment déclaré, réaffirmant l’objectif des 10 millions de touristes en 2010. A Marrakech, destination phare, les responsables du tourisme se refusent encore à parler de crise mais, en privé, les hôteliers s’inquiètent et certains ont même commencé à baisser leurs prix, affirme un observateur indépendant. En 2009, le Maroc se dotera en tous cas d’une capacité supplémentaire de 20.000 lits, pour atteindre une offre totale de 160.000 lits.

Peres joue l’apaisement après la colère d’Erdogan à Davos

Reuters, le 30 janvier 2009 à 11h43 par Paul de Bendern Le président israélien Shimon Peres a souhaité, vendredi, que ses vifs échanges verbaux avec le Premier ministre turc Tayyip Erdogan au Forum économique mondial de Davos n’affectent pas les relations entre Israël et la Turquie. Jeudi, Erdogan avait quitté avec fracas un débat consacré au Proche-Orient, dénonçant l’intervention militaire israélienne de 22 jours contre la bande de Gaza. “Quand il s’agit de tuer, vous savez parfaitement comment vous y prendre”, avait lancé Erdogan en s’adressant à Peres, assis à ses côtés lors du débat. Peres avait alors répondu avec vigueur, demandant à Erdogan quelle serait son attitude si des roquettes étaient tirées chaque nuit sur Istanbul. Visiblement très en colère, Erdogan avait alors annoncé qu’il ne participerait plus à cette réunion annuelle qui réunit dirigeants politiques et hommes d’affaires dans la station des Alpes suisses. “Nous ne voulons pas de conflit avec la Turquie. Nous sommes en conflit avec les Palestiniens,” a expliqué Peres vendredi à des journalistes. Le président israélien a précisé qu’il s’était entretenu au téléphone avec Erdogan après leur passe d’arme verbale. “Il ne s’agit ni d’un problème personnel, ni d’un problème national. Les relations peuvent demeurer ce qu’elles sont. Mon respect (pour lui) n’a pas changé. Il s’agissait d’un échange d’opinions et les opinions sont les opinions”, a précisé Peres. Peres a dit espérer que la Turquie continue de jouer son rôle de modérateur au Proche-Orient. ERDOGAN ACCUEILLI EN HÉROS De son côté, Erdogan a été accueilli en héros par plusieurs milliers de personnes qui se sont rassemblées vendredi à l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Brandissant des drapeaux palestiniens et turcs, les manifestants ont salué le chef du gouvernement par des slogans comme “la Turquie est fière de vous”. “Notre peuple pouvait exiger une réaction identique de n’importe quel Premier ministre turc”, a commenté Erdogan dans une conférence de presse après s’être adressé à la foule. “Il en allait de la considération et du prestige de mon pays. De fait, ma réaction se devait d’être claire. Je ne pouvais laisser personne ternir le prestige et en particulier l’honneur de mon pays”, a-t-il ajouté. “Nos reproches ne visaient pas le peuple israélien ou les Juifs. Nos reproches étaient entièrement dirigés contre le gouvernement israélien”, a-t-il indiqué. Les réactions à la sortie d’Erdogan ont été mitigées, d’anciens diplomates faisant valoir qu’elle était de nature à alimenter la tension entre les deux pays tout en affaiblissant la position d’Ankara dans son rôle de médiateur dans la région. Pour le président turc Abdoullah Gül, son chef du gouvernement a fourni “une réponse appropriée”. “Personne ne peut s’attendre à voir le Premier ministre de la Turquie se laisser manquer de respect”, a-t-il dit. Peres a expliqué que sa réaction vigoureuse se justifiait par l’image “affreuse” qui était donnée de son pays par les autres intervenants dans le débat. Le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, et le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, participaient à cette table ronde. “Il s’agissait simplement d’une représentation erronée de ce qu’est Israël”, a plaidé Peres. “La colère du Premier ministre Erdogan à Davos n’a fait que jeter de l’huile sur le feu de l’antisémitisme,” a estimé pour sa part le directeur général du Comité juif américain dans un communiqué.

Erdogan claque la porte de Davos, salué par ses partisans et le Hamas

  

 
AFP, le 30 janvier 2009 à 13h57
Par Burak AKINCI ANKARA, 30 jan 2009 (AFP) – Le geste de colère du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Davos, après un accrochage verbal avec le président israélien Shimon Peres, lui a valu des félicitations du Hamas, des gros titres dans les médias du Moyen-Orient, et un accueil en héros dans son pays. Le président palestinien Mahmoud Abbas effectuera une visite de travail d’un jour en Turquie la semaine prochaine, axée sur le conflit au Proche-Orient, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable de la présidence turque. La date exacte du déplacement du dirigeant palestinien n’a pas encore été fixée, selon cette source mais l’agence semi-officielle Anatolie croit savoir qu’il s’agira du 7 février. L’annonce de cette visite intervient au lendemain d’un incident au Forum économique mondial. Lancé, lors d’un débat, dans une plaidoirie en faveur de l’offensive menée par son pays dans la bande de Gaza, le président israélien a demandé à M. Erdogan, en élevant la voix et en le montrant du doigt, comment celui-ci réagirait si des roquettes s’abattaient chaque nuit sur Istanbul. M. Erdogan, interrompu par le journaliste qui animait le débat alors qu’il répondait à M. Peres, a quitté avec fracas le forum de Davos en promettant de ne jamais y revenir, reprochant à l’animateur de ne pas le laisser parler. Plus tard, M. Peres a “regretté l’incident” lors d’une conversation téléphonique, a indiqué M. Erdogan à la presse, vendredi à son retour en Turquie. La présidence israélienne a en revanche catégoriquement démenti que M. Peres ait présenté des excuses à M. Erdogan comme l’affirmait l’agence turque Anatolie. Le départ précipité de M. Erdogan a été applaudi par le président Abdullah Gül. “Si on manque de respect à l’égard d’un Premier ministre turc, celui-ci ne va pas l’avaler. Il a fait le nécessaire”, a déclaré M. Gül, cité par Anatolie. “Nous sommes fiers de toi”, ont scandé 3.000 militants du Parti de la justice et du développement (AKP), la formation de M. Erdogan, issue de la mouvance islamiste, qui avaient bravé le froid pour l’accueillir à l’aube vendredi à l’aéroport d’Istanbul. L’armée turque, qui coopère étroitement avec l’Etat hébreu depuis la signature d’un accord en 1996, a évoqué vendredi les “intérêts” bilatéraux, laissant entendre que les liens ne seraient pas affectés. Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a loué le geste de M. Erdogan. “Le Hamas rend hommage à la position courageuse du Premier ministre turc”, a affirmé son porte-parole Fawzi Barhoum dans un communiqué. Le journal Al-Khaleej des Emirats Arabes Unis a fait état de l’esclandre de M. Erdogan en première page se réjouissant qu’il ait quitté Davos après “avoir dénoncé l’holocauste israélien à Gaza et défendu les Palestiniens”. En revanche, ce geste a suscité des critiques en Turquie où l’opposition reprochait déjà à M. Erdogan d’avoir apporté son appui au Hamas, au détriment d’Israël, principal allié d’Ankara dans la région. Très sensible à la cause musulmane, M. Erdogan avait fustigé l’opération de 22 jours d’Israël à Gaza qui a coûté la vie à plus de 1.330 Palestiniens. M. Erdogan s’est justifié en disant: “je ne suis pas un chef de tribu, je suis le Premier ministre de la Turquie. J’ai fait ce que je devais faire”. L’opinion publique turque est coutumière des sorties inattendues de M. Erdogan, un politicien charismatique de 54 ans connu pour son franc-parler, arrivé au pouvoir en 2002 en Turquie, pays musulman mais laïc.

 LE PROGRES DE LYON SANCTIONNE UNE JOURNALISTE, A LA DEMANDE DU CRIF

Publié le 26-01-2009

Une journaliste du quotidien lyonnais Le Progrès a été sanctionnée par sa hiérarchie pour avoir rendu compte du racisme anti-arabe infestant la manifestation du CRIF en faveur de l’attaque israélienne sur Gaza, il y a quinze jours.

C’est LibéLyon, édition électronique locale de Libération, qui raconte comment la publication de tels propos a déclenché la colère du CRIF, et comment l’officine a ensuite imposé la publication d’un « droit de réponse », qui n’était ni un « droit », ni une « réponse », ainsi qu’une procédure disciplinaire à l’encontre de la journaliste coupable d’avoir écrit la vérité.

Les crimes commis par l’armée israélienne ont suscité à Lyon, comme ailleurs en France, une grande indignation dans la population, comme l’atteste la participation record aux manifestations de rue en solidarité avec le peuple palestinien.

Le CRIF n’en a cure, et mobilise à tout va pour que les notables lyonnais de tous bords viennent, comme à l’accoutumée, manger sa soupe en silence, à son dîner régional annuel, jeudi 29 janvier. Le Comité Palestine 69 interpelle à ce propos les invités à l’édition 2009 du dîner de la honte, en leur rappelant de bien penser aux cadavres brûlés des enfants de Gaza quand ils passeront à table.

Voici maintenant l’article de LibéLyon relatant l’affaire de la journaliste du Progrès.

« MÉDIAS – Peut-on raconter le racisme dans un journal ? Peut-on reproduire dans un article de presse les propos de personnes tenant des propos racistes ? Comment le faire ? Chaque journaliste se retrouve un jour confronté à cette question. Pour avoir relaté, dans un reportage sur un rassemblement de soutien à Israël, les propos racistes de certains participants, une journaliste du Progrès de Lyon a été menacée de sanctions par sa hiérarchie. La société des journalistes du journal se dit très « inquiète », et demande à sa direction « l’instauration d’un débat ouvert sur la manière de traiter ces sujets d’actualité délicats »…

Retour sur les faits

Le dimanche 11 janvier dernier, Muriel Florin, journaliste au Progrès, est envoyée par sa rédaction couvrir un rassemblement organisé à Lyon au parc de la tête d’Or par le CRIF (conseil représentatif de la communauté juive de France). Objet de cette manifestation : à la fois dénoncer la recrudescence des actes antisémites en France depuis la reprise du conflit au Proche-Orient, mais aussi réaffirmer la solidarité de la communauté juive avec la politique d’Israël. Muriel Florin prend en note les interventions officielles, mais va aussi prendre la température dans la foule et interviewer des participants. Il y a ce jour-là près d’un millier de personnes. La tension est palpable. LibéLyon était aussi présent à ce rassemblement. Comme Muriel Florin, nous avons pu constater qu’à côté des discours officiels apaisants, il y avait une peur et une méfiance visible et exprimée de la part de certains participants vis-à-vis de la communauté musulmane française. Sentiments qui parfois, se traduisaient par l’expression de propos racistes. Muriel Florin interviewe un groupe de quelques personnes. Elle rapporte, entre autres, les propos d’un dénommé Roland.

Extrait de l’article paru le 12 janvier dans Le Progrès :

« Ils n’ont qu’à partir. S’ils restent, c’est qu’ils veulent mourir. Les arabes sont des menteurs et des voleurs et la presse française les soutient ». « Ils sont violents, brutes et haineux », ajoute sa voisine. Qui ça ? « Les arabes » souffle-t-elle. Un jeune homme proteste : « Ne dites pas cela. Nous voulons tous la paix… »

Muriel Florin relate aussi d’autres propos qui témoignent de la diversité de points de vue des participants à ce rassemblement. Son article, comme n’importe quel article au Progrès, est relu par un responsable d’édition, corrigé par un secrétaire de rédaction. Il est censé être validé par le rédacteur en chef de permanence. En rentrant de son reportage, la journaliste avait prévenu de la dureté de la scène à laquelle elle avait assisté et expliqué qu’elle souhaitait rendre compte de cette réalité. Sans que personne n’y trouve alors à redire.

Réactions du CRIF

Ce n’est que le lundi, lorsque le papier paraît que les premières réactions tombent. En interne d’abord. « On n’est pas habitué à voir des propos aussi violents dans nos colonnes. Ils y avaient les pour, les contre mais en tout cas, ça a fait débat », raconte un journaliste. Il explique : “On passe souvent sous silence des trucs sous prétexte de ne pas raviver les tensions entre communautés. mais je ne sais pas si c’est une bonne chose”. Un autre rappelle qu’il y a quelques mois, le journal avait pourtant reproduit tels quels les propos de Siné, qui valent aujourd’hui au dessinateur de passer devant les tribunaux. Sur le reportage de Muriel Florin, il y a eu les réactions externes. Selon plusieurs journalistes de la rédaction, des représentants de la communauté juive ont appelé au journal pour faire part de leur mécontentement suite à l’article.

Dès le mardi, Le Progrès publie une interview de Marcel Amsellem, le président du CRIF Rhône-Alpes, qui se plaint de la façon dont Le Progrès a relaté le rassemblement au parc de la Tête d’or. « Les propos isolés tels qu’ils ont été rapportés d’une personne sur les

1 000 présentes ne peuvent en rien refléter l’esprit de concorde de ce rassemblement. Relater de tels propos a pour conséquence d’attiser la haine et d’exacerber les tensions intercommunautaires, ce qui n’est pas bon pour notre démocratie », explique Marcel Amsellem. Qui explique également que « les médias », comme les associations ou les pouvoirs publics, « ont une responsabilité » dans la préservation du « vivre-ensemble » entre communautés.

Menace de sanction de la direction

A son retour de trois jours de congé, Muriel Florin est convoquée par son rédacteur en chef, Xavier Antoyé. L’entretien prend la forme d’une remontrance sèche. Xavier Antoyé lui explique qu’elle n’avait pas à reproduire des propos incitant à la haine raciale. Il lui explique que c’est « irresponsable ». Et lui annonce qu’elle va recevoir un « avertissement ». Les syndicats et la société des journalistes (SDJ) réagissent. Les premiers pour dénoncer le comportement autoritariste de la direction. Muriel Florin est en effet la troisième journaliste en trois jours à être sanctionnée. Les seconds, pour demander à ce qu’un débat de fond soient enfin ouvert sur le traitement des sujets complexes comme celui-ci. Syndicats et Société des journalistes dénoncent par ailleurs ensemble « l’injustice » d’une décision qui tombe sur une journaliste sans prendre en compte la chaîne responsabilités qui s’applique dans une rédaction. Le jour où Muriel Florin a écrit son article, il y avait un rédacteur en chef de permanence. C’était justement Xavier Antoyé, qui l’a convoquée trois jours plus tard. Interrogé par Libération, il n’a pas souhaité répondre à nos questions, estimant qu’il s’agit là « d’une affaire interne ». Il a cependant tenu à rappeler qu’un journaliste ne pouvait écrire des propos « tombant sous le coup de la loi », en l’occurrence incitant à la haine raciale.

Réaction de la Société des journalistes

Pour la société des journalistes (SDJ) du Progrès, la question est un peu plus complexe et mériterait une réflexion particulière de la part d’une rédaction et de sa hiérarchie. « Ce type de propos peut choquer, mais ils témoignent d’une réalité. Faut-il ou pas les retranscrire ? Ce n’est pas à une journaliste seule de répondre », estime Richard Schittly, président de la SDJ. D’autant, rappelle-t-il, que « dans un contexte où l’on nous demande de privilégier de plus en plus la parole directe et le micro-trottoir, ces questions se posent de façon plus en plus aigües dans notre travail. Pas seulement sur le problème du racisme ou de l’antisémitisme ». Sur ces sujets particuliers, dans une période de tensions comme c’est le cas depuis le conflit à Gaza, le président de la SDJ se demande : « Quelles sont nos responsabilités ? C’est un vrai sujet. Auquel on ne peut répondre par des sanctions, mais par un débat ouvert ».

Suite à la mobilisation de sa rédaction, Muriel Florin devrait échapper à l’avertissement, et se contenter d’une “simple” lettre d’observation.

Alice GERAUD

________________________________________

Ligue des droits de l’Homme

Fédération du Rhône

5, place Bellecour

69002 LYON


Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem,

 
par Jean-Moïse Braitberg (*) Monsieur le Président de l’Etat d’Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l’on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d’accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s’est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l’humanité tout entière. Voyez-vous, depuis mon enfance, j’ai vécu dans l’entourage de survivants des camps de la mort. J’ai vu les numéros tatoués sur les bras, j’ai entendu le récit des tortures ; j’ai su les deuils impossibles et j’ai partagé leurs cauchemars. Il fallait, m’a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n’en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l’absence d’entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d’un avenir de sérénité et de prospérité. Or, monsieur le président, j’observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l’évidence criante de l’injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l’Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l’enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations. Vous me direz, monsieur le président, qu’il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d’humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes. Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d’un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C’est cela qui me concerne et m’est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au coeur de l’Etat juif, le nom de mes proches, votre Etat retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l’otage d’une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l’abomination qu’est le déni de justice. Alors, s’il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu’il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l’assurance de ma respectueuse considération.
Jean-Moïse Braitberg est écrivain (Source : LE MONDE (Quotidien – France), Article paru dans l’édition du 29 janvier 2009)

 

 

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