3 septembre 2007

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TUNISNEWS
8 ème année, N° 2659 du 03.09.2007

 archives : www.tunisnews.net

Voix Libre: Communiqué Tunisie Verte:  incendie criminel du Bureau de l’avocat Maître Mohamed Ayachi L’Audace : « Le plan de Moncef Marzouki contre la dictature » Le Temps: Mouvement Ettajdid – Thameur Idriss – Le congrès s’est déroulé à contre courant du projet unificateur Bassem Khlaf: Le coup de maitre de M. Ahmed Ibrahim Elkhadra: Pourquoi je ne me rendrai pas à l’International School de Carthage Elkhadra: Les Tunisiens recherchés par Interpol !

 

 


 

 

VOIX LIBRE 

Communiqué

 Voix libre déplore la détérioration continue et préoccupante de l’état des libertés en Tunisie.

Après les espoirs suscités par l’élargissement de prisonniers politiques ayant croupi prés de 16 ans dans des conditions effroyables, et la libération de Maître Mohammed ABBOU, le régime tunisien a repris de plus belle ses réflexes liberticides.

 

Maître ABBOU a été victime d’une « manœuvre » malveillante de détournement de fond pour l’empêcher de quitter le pays. Cette même manœuvre ayant servi auparavant à usurper le journaliste M Abdallah ZOUARI.

 

 De nombreuses agressions ont étés commises dernièrement contre des opposants politiques et des défenseurs des droits Humains dont, messieurs Zied DOULETLI, Mohammed Nejib CHEBBI, Zouhaier MAKHLOUF, la famille du défunt Hechmi Mekki…..

 

La pression sur les opposants politiques est montée d’un cran après l’incendie volontaire du bureau de Maître Ayachi HAMMAMI  le 31/08/2007 qui a accusé expressément le ministère de l’Intérieur d’être à l’origine de cet acte criminel.

 

Voix libre exprime son inquiétude pour l’intégrité physique des femmes et des hommes qui luttent pour l’accession du peuple tunisien aux droits élémentaires et ne cessent d’en payer le pris et les assure de son ferme soutien.

 

Met en garde contre cette escalade de l’oppression et des agressions dont la responsabilité incombe exclusivement au régime tunisien.

 

Appelle les autorités tunisiennes au respect de leurs engagements relatifs aux droits humains.

 

Voix Libre ONG oeuvrant pour les droits de l’Homme contact@voixlibre.org Tel : 01 46 58 55 44 – Fax : 01 46 58 55 45  Port : 06 26 37 49 29 – www.voixlibre.org

                                                


 

 

Tunisie Verte
Communiqué :

incendie criminel du Bureau de l’avocat Maître Mohamed Ayachi

 
Tunis le 3/09/2007 Après avoir subi plusieurs tracas administratifs, redressements fiscaux et surveillance policière en permanence, Me Ayachi a été victime d’une « opération incendiaire » le matin du 31 Août 2007 à son bureau sis en plein centre de Tunis (Rue Mokhtar Attia) qui a été « visité » par des « inconnus » ayant mis à sac et incendié son ordinateur et tous ses documents. Me ayachi est un militant actif pour les libertés et les droits de l’Homme, membre fondateur du mouvement « 18 Octobre », ayant organisé la grève de la faim à son Bureau lors du sommet mondial de l’information, membre fondateur de l’ « Initiative Démocratique » qui a désigné Mohamed Halouani comme candidat unique représentant la gauche aux élections présidentielles de 2004. Me ayachi a soutenu fermement le parti « Tunisie Verte » et a dénoncé le « Hold-up » de notre parti le 3 Mars 2006. Le parti « Tunisie Verte » se déclare entièrement solidaire de Me ayachi et condamne cette opération occulte et demande l’ouverture d’une enquête pour désigner les responsables de ces agissements criminels et les traduire en justice. Abdelkader Zitouni Coordinateur National du parti « Tunisie Verte » membre du Parti Vert Européen, membre de la fédération des verts africains, membre de « Global Green ». E- mail : tunisie.verte@gmail.com Tel : 00.216.98.510.596 Fax : 00.216.71.750.907


 

Sommaire de « L’Audace » N° 151 du mois de septembre 2007

 

– Une interview de Moncef Marzouki, à propos de « son plan contre la dictature »

– Une interview de cheikh Rached Ghannouchi, concernant la rentrée politique

– Les infos exclusives concernant la colère de Cheikh Maktoum aux Emirats après l’affaire de Souha Arafat et sa déchéance de la nationalité tunisienne;

– Comment Souha Arafat a refusé de rencontrer Mohamed Ali Ganzoui à Malte;

– Comment le projet de 14 milliards de dollars, risque de ne plus avoir lieu au lac de Tunis ;

– Comment Leïla Ben Ali a arnaqué Souha Arafat, et le principe de morale et politique dans cette affaire;

– Comment un dossier d’espionnage est en train d’être monté concernant Souha Arafat rencontré kadhafi en Libye. Les Tunisiens doivent savoir, et ce qui se joue actuellement..

 

  

« Le plan de Moncef Marzouki contre la dictature »

 

L’Audace : Dans les démocraties, on parle toujours de rentrée politique. Que vous inspire cette rentrée en Tunisie ? Peut-on encore parler de rentrée politique dans notre pays ?

 

MM : La  rentrée politique est un concept  de pays démocratique.C’est le moment  où l’on reprend les débats parlementaires, les discussions entre partenaires sociaux, les polémiques entre diverses écoles de pensée, où un gouvernement élu  reprend après de courtes vacances , sa course  contre la montre pour les réformes avant les échéances électorales. Où voyez-vous de telles choses dans notre pays figé dans la stagnation de la répression et la répétition névrotique du même scénario.

Non pas de rentrée politique  mais la continuation de la descente aux enfers.

 

L’Audace : Quel jugement portez-vous sur l’année politique 2007 ?

 

MM : 2007 a été une année perdue  pour tout le monde. J’avais espéré que ce serait l’année d’une refonte de l’opposition et de sa radicalisation dans le combat contre la dictature. C’est le contraire qui a eu lieu. Quant à mon retour en Tunisie pour faire bouger les choses, cela a été un ratage complet, non à cause de la persécution du pouvoir et des moyens utilisés (cela je pouvais le gérer) mais à cause de l’hostilité de la classe politique et du silence étrange du peuple.

Au contraire de ce que je prônais, on a vu se multiplier les appels du pied au pouvoir, les signes de reddition à peine déguisée,  les marques de soumission  que le dictateur a bien entendu ignoré avec un  mépris bien mérité pour ces mendiants obséquieux de la politique.

 

L’Audace : Mais n’est- ce- pas là le signe le plus patent de l’échec de l’opposition , dont vous faites partie  que vous l’admettiez ou non ?

 

MM : Le plus important n’est pas le délabrement accru de l’opposition , même  pas le délabrement de l’Etat  mais celui du pays. Le retour massif de la répression, les 3000 arrestations suite aux évènements mystérieux de décembre 2006, la torture comme aux plus beaux jours du sinistre  Kallel, le plongeon du pouvoir d’achat des citoyens, la lente hémorragie des ressources du pays toujours cannibalisées par les deux familles et leurs acolytes …la désespérance généralisée… j’aimerais beaucoup savoir quel a été le taux de suicides cette année. C’est ça qui a été le plus terrible en 2007.

 

L’Audace : A qui faites vous porter la responsabilité d’une telle situation ,et quelle est votre propre part dans ce gâchis ?

 

MM : Personne ne peut se dire ce n’est pas moi monsieur, nous sommes tous responsables de cette lente déchéance de la Tunisie.

Il y a  essentiellement  la responsabilité du  dictateur et ses acolytes. Il y a celle  des hommes  intègres  au sein du système  et qui ne bougent  toujours pas. Il y a la lourde part d’une opposition unique au monde puisque elle est la seule à ne pas oser dire qu’elle veut le pouvoir mais qu’elle veut simplement  pousser, avec la plus grande délicatesse , un  dictateur à installer la démocratie.

Il y a aussi ,ne craignons pas de le dire,la responsabilité d’ une société qui n’est toujours pas décidée à se battre pour sa liberté et sa dignité.

Tout cela fait de nous un pays sans dignité et peut être sans avenir, car le problème voyez vous c’est quel pays laisserons nous  aux générations  futures.

 Quand je pense à l’incroyable délabrement de notre système de santé,de notre système éducatif , de notre système judiciaire,de l’impact de la corruption , l’absence de droit sur notre système bancaire , quand je pense à la désertification rampante , à la crise de l’eau , au pétrole bientôt à 95 dollars , au doublement prévisible d’ici dix ans du prix des  matières premières dont le blé à cause de la demande  accrue de la Chine et de l’Inde  , j’en ai vraiment froid dans le dos .

Les Tunisiens ne se voient pas avec une baguette à 2 dinars. Les Argentins , classes moyennes en tête, ne se voyaient pas non plus  réduits à la mendicité  fin des années 90. Les Irakiens ne se voyaient pas davantage  dans l’enfer de la guerre civile durant les années 70  etc. …

La politique c’est l’art de la prévention,  avec le dictateur,  elle est l’art d’inculquer à la société le maximum de maladies.

Oui nous risquons de passer dans notre histoire  pour la génération qui a préparé le naufrage de la Tunisie , tout cela à cause d’une peur irrationnelle devant un régime qui vit lui-même dans la peur .

Ma responsabilité à moi, oui elle existe. Mais. Je ne veux ni m’accabler ni me dédouaner. J’ai dit les vérités que personne ne voulait entendre, accepté tous les risques personnels, proposé une stratégie de sortie de crise , mais je n’ai pas su rassembler jusqu’à aujourd’hui  les forces nécessaires pour en finir avec le système.  Néanmoins j’apprends de mes erreurs  et je suis décidé plus que jamais à continuer  le combat. Les difficultés détruisent les faibles mais renforcent les déterminés et j’en suis.

Le combat contre ce dictateur en particulier,  contre la dictature,  ce  mal absolu  qui détruit non seulement notre pays  mais la nation arabe en entier, est devenu l’objectif et le sens  même de ma vie. Mes livres continueront la lutte  après ma mort et monteront la garde.

 

L’Audace : Oui, mais quelle peut être la suite politique  d’un combat qui semble s’enliser de plus en plus dans une sorte d’impuissance généralisée faite de  l’incapacité  du pouvoir à se réformer, l’incapacité de l’opposition à s’unir et  à imposer les  réformes, l’incapacité de la société à bouger pour mettre fin au  pillage de ses ressources et à la confiscation de ses droits.

 

MM : J’ai toujours dit qu’il y a deux façons de faire de la politique et donc deux types de stratégies et d’acteurs. La première consiste à se mouler dans les rapports de force existants, à essayer de réaliser quelques petits bénéfices pour soi, son parti ou sa communauté  au sein même du système. On y arrive à force de compromis,

voire de compromissions. Le maître d’œuvre  est ici  le politicien. Vous en avez en Tunisie de très beaux spécimens.

 La seconde est celle qui part du principe que tout rapport de force peut s’inverser, que ce sont les grands objectifs qui doivent nous guider, qu’il faut abattre les systèmes iniques ou non fonctionnels. On  y arrive par la lutte sans merci et tous les sacrifices. Le maître d’œuvre ici est l’homme politique. Mes deux modèles ont été Gandhi et Mandela. Le premier, du haut des ses 160 cm et de son pagne de mendiant famélique a  donné l’ordre  à l’empire Britannique « Quit India » et l’empire a quitté. Mandela n’a rien voulu de moins que la fin de l’Apartheid et il l’a obtenu.

Ces hommes se sont élevés à la stature que leur commandait l’histoire. Ils ont incarné l’avenir et l’ont préparé en acceptant tous les sacrifices. Quand je vois nos politiciens vouloir lutter pépère en gardant leur passeport, leur travail, leur liberté surveillée ; quand je vois  les gens du 18 octobre et Ennahda dire que face à un dictateur en fin de course, complètement nu, qui a détruit le pays avec constance, qui l’a gouverné avec les techniques de la  police et de la pègre, qui a été le  dirigeant le plus indigne de sa charge que le pays ait jamais eu ….donc  qu’exiger le départ d’un tel personnage   c’est du radicalisme, les bras m’en tombent. C’est  tout simplement  de la non assistance à son peuple en danger.

Dernièrement j’ai reçu de MM fethi Tozri et Mohammed Goumani un texte sur les réformes capables de sauver le pays selon eux. Je l’ai envoyé à la poubelle  sans le lire, moi qui lis tout ou presque. La note qui l’accompagnait disait que la discussion de ce nième texte devait se faire …..Sous le haut patronage du dictateur. Oserait  on proposer une conférence contre le blanchissement de l’argent sous la présidence du parrain ? Si ces deux hommes appartenaient au RCD  ou à ses satellites  je comprendrais, mais ce sont deux dirigeants du PDP …en plus  en une année de retour massif de la torture …  Il y a des limites à tout, même à l’indécence.

 

L’Audace : Si je comprends bien, l’union de l’opposition, condition sine qua non pour en finir avec la dictature, est encore plus loin que jamais . Ne pensez vous pas que parmi vos erreurs auxquelles vous faisiez allusion tout à l’heure, votre attitude vis  à vis de cette opposition et notamment le groupe du 18 octobre, en est la première

 

 MM : J’ai tout fait avec mes amis pour souder cette opposition  y compris en baissant le seuil des revendications, et ce durant  des années de palabres. Echec  en 1997, en 2001, en 2003 à Aix, en 2004. J’ai fini par comprendre que ça ne collera jamais. On ne peut pas faire la synthèse entre une démarche politique qui veut détruire la dictature en s’appuyant sur le peuple dans le cadre d’une contestation civique permanente et  en acceptant tous les risques personnels  avec une démarche politicienne qui veut  faire évoluer la dictature (comme si on a pu faire évoluer Batista , Ould Taya ou  Ceaucescu  pour ne parler que de la série B , à laquelle appartient le dictateur)   et ce par la politesse , les bons sentiments , la pression étrangère et en veillant toujours à rester  dans les clous , c.a.d en jouant dans le mouchoir de poche alloué à la contestation surveillée  par le système.

Non on ne peut pas faire la synthèse entre ces deux approches puisqu’elles sont antagonistes en tout sauf sur le caractère pacifique de la lutte, mais cela ne suffit pas. J’ai fini par admettre que la démarche politicienne   existera  que je le veuille ou  non,  cette dernière  devra  compter tous sur l’existence d’une autre stratégie qu’elle le veuille ou non. Si la démarche des politiciens aboutit, ce qui m’étonnerait beaucoup , eh bien je serais le premier à les en féliciter, mais  vous savez ,quand on tourne la même clé dans la même serrure depuis 20 ans et que la porte reste toujours fermée, le bon sens exige que …mais bon  je ne vais pas recommencer à argumenter … De toutes les façons , c’est tout ce qu’ils savent faire, c’est tout ce qu’ils peuvent faire.

 

L’Audace : Ceci veut –il dire que pour la bataille de 2009, il n’y a pas le moindre espoir de voir naître et fonctionner  une coalition de l’opposition contre le dictateur

 

MM : Ah vous parlez des soit disant élections présidentielles, laissez moi vous dire ce qui va se passer de la part des politiciens …. Sauf grande surprise ou grand chambardement. A président chronique , des candidats chroniques.

Ils vont ressortir contre les tenants du boycott leurs deux arguments éculés (faire connaître nos idées et nos personnes dans le pays, monter à la face du monde les supercheries du régime), ils vont  se disputer pour avoir un candidat dit commun , en fait il y en aura plusieurs plus ou moins folkloriques , ils vont faire des communiqués , pleurer sur les entraves ,  le soir des résultats protester mollement puis rentrer dans le rang , heureux d’être passés dans les média ….à quelques variantes prés le scénario 2004.

 Bien entendu  le fait qu’ils aient joué dans le mouchoir de poche alloué ne les aura pas beaucoup gênés  et pas plus  que tout recommence et que tout continue.

Je ne suis pas devin et certains trouveront peut –être de nouvelles idées pour que çà ne se passe pas exactement comme cela. Le pouvoir peut par exemple allouer des places au parlement à certains de cette opposition politicienne, faire une  pseudo- ouverture  en temps opportun , créer un parti islamiste maison , que sais-je ? on peut avoir des surprises sur les détails , mais la trame  restera la même.

C’est ce scénario qui doit être empêché par tous ceux qui veulent un avenir à notre pays.

 

L’Audace : Mais quel scénario de rechange  proposez vous et  de quels moyens surtout disposez –vous pour l’imposer ?

 

MM : Un homme politique qui veut être à la hauteur des besoins de son pays doit toujours se poser une seule question de départ : Qu’exige le salut de mon peuple ,  puis se poser la question de la stratégie et se battre pour trouver les  des moyens adéquats  … alors que le politicien examine  les moyens dont il dispose et leur  adapte ses objectifs.

Or la réponse à la question ‘’qu’exige le salut du peuple tunisien’’  du point de vue politique  est simple : Il faut que les élections 2009  soient de vraies élections …ceci toujours bien entendu au cas où  il n’y a pas de surprises et de chambardement  d’ici 2009.

Les hommes et les femmes politiques du pays- et je n’entends pas par là  seulement les chefs, les connus, les vedettes médiatiques, mais tous ceux qui, à quel niveau qu’ils se trouvent, veulent lutter  pour la fin de l’ère maffieuse-  doivent s’unir autour d’un objectif stratégique à savoir l’instauration de la République et la mise en place du régime démocratique par tous les moyens pacifiques et un objectif tactique : 2009 de vraies élections.

Qu’est ce que de vraies élections ?

1-Des élections sans le dictateur,  c’est là la condition sine qua non, quitte à ce que le RCD ou le système présente un autre candidat.

2-Des élections précédées d’une refonte du code électoral  dans le sens de vraies candidatures, de vraie campagne etc.

3-Des élections, monitorées comme en Mauritanie par une Commission paritaire réellement indépendante

4-Des élections largement ouvertes aux observateurs internationaux et non  aux mercenaires habituels stipendiés par le dictateur.

C’est autour de ces mots d’ordre que doit s’organiser le combat en 2008.

Chacun là où il est doit faire son devoir.

Evidemment cela implique plusieurs choses

– Que le peuple des citoyens- quelques dizaines de milliers de personnes , mais c’est largement suffisant – bougent là où ils sont

– Que les hommes raisonnables à l’intérieur de l’Etat comprennent que le dictateur a achevé sa boucle , qu’il a ramené le pays au 6 novembre , que c’est lui maintenant l’homme malade déconnecté qui doit être renvoyé.

– Que les mentors étrangers et notamment américains et français de ce dictateur  comprennent que le maintien de cet homme au pouvoir, surtout après 2009, va se faire au prix  d’une instabilité accrue et que de toutes les façons il est grand temps de revoir leur stratégie calamiteuse d’appui aux dictateurs arabes  se mettant à leur service comme supplétifs dans la guerre contre le terrorisme et cessent de prendre les pyromanes pour les pompiers .

Ce sont là les vraies pistes pour sortir de l’ornière , non l’attentisme, la mendicité , ou le jeu malsain de règles truquées comme dans les ‘’ élections’’ .

 

Pour ce qui nous concerne, nous avons à notre disposition  plusieurs types d’actions les écrits, les pétitions nationales , les manifestations pacifiques , la recherche et l’ouverture de dialogue avec des gens honnêtes et raisonnables  de l’intérieur du système, des campagnes internationales auprès des sociétés civiles occidentales pour qu’elles fassent pression sur leurs gouvernements afin de ne pas reconnaître des élections honteusement trafiquées pour laisser  sur son trône  le président à vie.

Bien entendu, il faut partir du principe que le dictateur se défendra par tous les  moyens. Il faudra donc préparer le boycott général  et que le jour, où une nouvelle fois le dictateur bafouera la dignité de dix millions de Tunisiens, soit un jour de grève générale C’est à cette bataille, pacifique mais déterminée,que le pays doit se préparer  et bien entendu je serais au premier rang quand le moment sera venu.

 

L’Audace : Et si c’est le pays qui  ne vous suit pas et pas seulement la classe politique ?

 

MM : Le pays bougera s’il trouve un leadership crédible, si on lui  fixe des objectifs clairs. C’est aux hommes et femmes de détermination et de sacrifice qui existent dans tous les partis y compris  dans le groupe du 18 octobre de prendre leur responsabilité.

De toutes les façons le pays n’a  le choix que de bouger un jour ou l’autre.

Rappelez vous toujours que s’il faut mettre fin à la dictature le plus rapidement possible , et instaurer l’Etat de droit , c’est pour pouvoir se précipiter enfin  au secours des sous –systèmes socio-économiques en perdition  comme la santé , l’éducation , l’appareil de production , les banques, la presse , la justice  etc. . Nous allons  être atterrés devant ce que nous allons découvrir et à quel point une gestion incompétente et criminelle a entretenu  tous les dysfonctionnements , caché  tous les problèmes ,  aggravé toutes les tares , retardé toutes les réformes nécessaires. Le plus tôt – si on ose dire après 20 ans- sera le mieux.

Rappelez – vous aussi qu’il ne s’agit pas que de sauver les sous-systèmes dont dépend la vie, voire la survie de notre peuple, mais de prévenir l’explosion de la violence.

Si le dictateur triomphe en 2009 comme en 2004- ou pire, si on reprend pour 20 ans de dictature sous l’égide d’un 7 bis concocté avant l’échéance de ces élections- la violence deviendra pour une jeunesse poussée au désespoir la seule alternative.

 C’est aussi cela qu’il faut empêcher  de toutes nos forces.

Un monde de plus en plu rude  et violent,  des matières premiers de plus en plus rares et chères, le changements climatique , l’arrivée sur le marché du travail de centaines de milliers de jeunes ….Tout cela ne peut être géré par une dictature  ridicule et  corrompue  maquillant la faillite  de  sous-systèmes  devenus quasi irréformables à cause de sa gestion calamiteuse. La Tunisie ne survivra pas à tout cela …Du moins ce ne sera pas le pays qu’on aimerait laisser à nos petits enfants .

 Voilà pourquoi il faut que les Tunisiens sortent de leur léthargie et comprennent à quoi ils sont confrontés à savoir au dilemme le plus fondamental qui soit : être ou ne pas être.

 

L’Audace: pouvez-vous nous donner une réaction à chaud concernant l’incendie du cabinet de Me Ayachi Hammami?

 

Moncef Marzouki: Il n’y a rien de surprenant de la part d’une voyoucratie comme celle qui sévit en Tunisie. N’oubliez pas le passé: des cassettes pornographiques montées de toutes pièces; vol de voitures des opposants; menaces et chantage à l’encontre des résistants; prise d’otages des proches des opposants; effraction des locaux et des maisons; bref toute la panoplie d’une pègre qui croit diriger un Etat…

sachez, puisque vous me posez la question, que le pire est à venir car il ne faut jamais oublier qu’une dictature n’est jamais aussi dangereuse que dans son dernier quart  d’heure…

 

Interview réalisée par Slim Bagga

 

(Source : « L’Audace » (Mensuel tunisien publié à Paris), N° 151 – septembre 2007)


 

Bon et heureux anniversaire Monsieur le Président

 

Aujourd’hui, 3 septembre, c’est l’anniversaire du Président Zine El Abidine Ben Ali. Un jour d’anniversaire qui est, dans la pensée de notre Président, un jour comme les autres qui est consacré au service de sa patrie et de ses compatriotes, pour davantage de progrès, de prospérité et d’invulnérabilité de la nation. C’est que, constituant pour toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens un exemple d’abnégation et de dévouement, le Président Ben Ali a fait de l’effort et du travail de véritables valeurs cardinales.

 

(Source: « La Presse » (Quotidien gouvernemental – Tunis), le 3 septembre 2007)


 

 

 

Mouvement Ettajdid – Thameur Idriss, député et ex-membre du Bureau politique

Le congrès s’est déroulé à contre courant du projet unificateur

 

Le congrès d’Ettajdid et des indépendants, qui s’est tenu les 27, 28 et 29 juillet 2007 à Tunis continue de faire des remous, suite au retrait de certains des militants d’Ettajdid  et de certains indépendants de ses travaux en signe de protestation contre selon eux, des procédés qui ont marqué, notamment l’enregistrement des délégations et ses validations. Après l’interview du premier secrétaire du parti  Ahmed Brahim (voir Le Temps du 27 août 2007) et qui a suscité la réaction de Néjib Halouani ex-membre du Bureau politique d’Ettajdid, qui s’est  retiré du congrès (Le Temps du 31/8/2007) et celle de Salah Toumi, indépendant (Le Temps du 2 septembre 2007), nous invitons aujourd’hui, Thameur Idriss, député et ex-membre du Bureau politique, qui s’est retiré également des travaux du congrès. Interview.

 

Le Temps: Quelles sont les causes qui vous ont poussé à vous retirer du congrès?

 

Thameur Idriss: A Ettajdid nous avons pris l’initiative d’élargir le parti aux forces démocratiques et progressistes qui ne sont pas structurées, car le pays a besoin d’un parti démocratique et progressiste qui est capable de réhabiliter le militantisme politique sur des bases modernes et capable aussi de relever  les défis qui se posent. Mais dès le démarrage des travaux du congrès nous avons constaté qu’un groupe d’indépendants agissent contrairement à l’esprit unitaire et aux  principes qui régissent le processus  d’unification que nous avons enclenché  ensemble.

 

• Concrètement quelle action ont-ils entreprise?

 

-Entre autres la recherche d’une majorité artificielle par le gonflement  des délégations en inscrivant des personnes qui n’ont jamais participé avec nous au processus unificateur. Là nous avons senti une odeur de coup de force pour s’approprier Ettajdid et marginaliser ses fondateurs. Ces agissements ont provoqué la colère et l’indignation de certains d’Ettajdid et de certains indépendants  qui ont décidé de se retirer des travaux du congrès qui se déroulent à contre courant du processus unificateur et de notre projet initial.

 

• Mais pour vous que signifie ce retrait?

 

-C’est une protestation et un refus de ce qui s’est passé au congrès. Cela montre aussi que nous tenons à la concrétisation du projet unificateur et que nous rejetons les procédés d’exclusion et de marginalisation. Celui qui ne reconnaît pas ses erreurs n’a aucun rôle réformateur à jouer.

 

• Mais aujourd’hui, comment vous allez agir et comment vous allez coordonner votre action notamment avec les indépendants qui se sont retirés du congrès?

 

-Parmi les changements nouveaux est le fait que le phénomène indépendant est devenu plus présent que celui de l’appartenance à un parti politique. Nous avons pris en considération ce changement et nous avons coordonné avec les indépendants et ensemble nous avons participé aux élections législatives et présidentielles dans le cadre de l’initiative démocratique  en octobre 2004 et ce, en concrétisant l’action militantiste qui dépasse les calculs partisans et rejette l’exclusion. Mais les agissements qui se sont produits lors des travaux  du congrès nous poussent à entretenir et à consolider les relations avec des indépendants qui croient fermement, comme nous, au projet unificateur et à ses valeurs comme un projet historique en dépit de ce qui vient de se passer.

 

• Justement comment voyez-vous l’avenir d’Ettajdid?

 

-Ce qui vient de se passer au congrès aura inéluctablement des conséquences sur le parti.

 

L’avenir d’Ettajdid fait partie de l’avenir de la vie politique en Tunisie en général et celui de l’opposition  en particulier qui souffre d’un déficit politique majeur. Mais si l’esprit du vrai militantisme renaît, celui du sacrifice au profit de la collectivité dans un monde ou règne l’individualisme contre l’intérêt général, si on dépasse l’auto-personnification , si on sera capable de reconnaître ses erreurs et d’en tirer des leçons tout en tenant au processus réformateur et si  tout cela sera possible, loin de l’esprit de leadership, de celui de l’exclusion et de la marginalisation, l’avenir d’Ettajdid sera prometteur parce que son projet  de créer un véritable pôle démocratique et progressiste est un projet basé sur la vraie pratique démocratique de participation et d’acceptation de l’opinion contraire.

 

 Interview réalisée par Néjib SASSI

 

(Source: « Le Temps Lundi » (hebdomadaire – Tunis), le 3 septembre 2007)

 


 

Le coup de maitre de M. Ahmed Ibrahim

Bassem Khlaf

khlafbassem@yahoo.fr

 

« le congrès a été un succès incontestable…… les textes que les congressistes ont adoptés à l’unanimité ou à la quasi-unanimité, après des débats passionnés, parfois houleux, témoignent de ce pari d’ouverture que nous avons réussi ensemble….. Reste qu’il est vrai que quelques uns parmi les congressistes – et non pas « plusieurs » !- ont manifesté au moment de l’élection du Conseil central un certain mécontentement, ce qui arrive dans tous les congrès démocratiques. » (1) c’est dans ces termes que se félicitait M. Ahmed Brahim de la réussite du congrès du mouvement dont il devenu le nouveau premier secrétaire.

La réaction de ces «  quelques uns et non pas plusieurs » ne se fait pas attendre. Et voilà qu’on apprend que ces quelques uns sont :

     *Najib Halouani coprésident du congrès : M. Ahmed Brahim veut s’octroyer une légitimité qu’il ne possède pas (2)

     *Salah Toumi indépendant et membre de la commission nationale de préparation du congrès : Le congrès unificateur n’était qu’une farce (3)

     * Thameur Idriss, député et ex-membre du BP : Le congrès s’est déroulé à contre courant du projet unificateur (4)

 

            Rien que ça !!

 il faut chercher longtemps  dans les anales politiques, pour tomber sur un coup de maître aussi parfait que celui de M. Ahmed Brahim .

C’est le tiercé dans l’ordre qu’il vient de réussir et dés la première tentative s’il vous plait.

 

Cher Anis*, repose toi en paix, tu n’as rien raté de bon

Quant à un certain camarde qui a cru et qui m’a fait croire à un rassemblement possible des forces progressistes de ce pays. je lui dis : reprenons le chemin des bars, laissons la politique à ceux qui savent la faire : le RCD et les Intégristes ; nouveaux et anciens.

 

*feu Anis Kriaa décédé l’année dernière, jeune expert comptable, faisait parti du groupe des indépendants.

 

 

 

(1) :Le Temps : Interview de M. Ahmed BRAHIM, premier secrétaire du mouvement « Ettajdid »

 

Nous voulons contribuer à préserver les acquis nationaux contre les risques de régression et d’instrumentalisation religieuse

Le  Mouvement Ettajdid a tenu les 27, 28 et 29 juillet 2007 son 2ème congrès en intégrant des indépendants qui ont participé aux travaux du congrès.

  

 Duquel congrès a été issue une nouvelle direction notamment un Premier Secrétaire, Ahmed Brahim qui a remplacé Mohamed Harmel à la tête du parti consacrant ainsi l’alternance.

 

A l’occasion de la rentrée politique, nous invitons le nouveau Premier Secrétaire. Il nous parle ici du déroulement des travaux du congrès, de ses résultats et du mécontentement de certains congressistes qui ont préféré se retirer ainsi que des nouvelles perspectives du parti. Interview :

  

– Le Temps : Plus de trois semaines après la fin du congrès d’Ettajdid, que doit-on retenir de cet événement ? Quelles en sont les nouveautés ?

 

 

 

-Ahmed Brahim : De l’avis de tous les observateurs, ce congrès a été un succès incontestable sur la voie de la construction d’un mouvement démocratique et progressiste unifié et puissant capable d’influer positivement sur le rapport des forces. Il  a constitué sans aucun doute un événement marquant et quelque chose d’éminemment nouveau et original dans la vie politique nationale. D’abord, dans son mode de préparation et dans le déroulement de ses travaux jusqu’à leur terme, ce congrès n’avait rien de traditionnel puisqu’il a été réalisé sous le signe du partenariat entre les membres d’Ettajdid et un grand nombre de militants qui étaient jusque-là « indépendants » mais qui ont pris conscience de la nécessité de s’organiser et de participer avec nous, sur un pied d’égalité, dans la mise en œuvre d’un processus de co-fondation d’un cadre politique démocratique, moderniste et progressiste de type nouveau fondé sur la dialectique de la diversité et de l’unité. Ensuite, les textes que les congressistes ont adoptés à l’unanimité ou à la quasi-unanimité, après des débats passionnés, parfois houleux, témoignent de ce pari d’ouverture que nous avons réussi ensemble. Enfin, la direction élue par le congrès sur la base de la parité entre tajdidistes anciens et tajdidistes nouveaux, en tenant compte autant que possible de la diversité des sensibilités parmi les uns et les autres, concrétise non seulement l’alternance (dans la continuité avec les grands acquis politiques de notre mouvement), mais aussi et surtout la volonté de parachever et de consolider la dynamique d’unification. Je dis bien « parachever » car nous sommes conscients des insuffisances sur ce plan, et nous sommes déterminés à prendre toutes les initiatives et toutes les mesures politiques et organisationnelles pour que tous les cadres qui ont contribué au processus de rénovation et d’unification mais dont nous n’avons pas pu – ou pas su – réaliser la représentation au sein de notre Conseil central soient effectivement et positivement associés à la poursuite et au développement de notre œuvre commune.

  

– Mais ce congrès, qui devait être un congrès unificateur, ne semble pas l’avoir été totalement. Plusieurs indépendants et même des membres d’Ettajdid auraient claqué la porte. Quelles en sont, d’après vous, les conséquences sur l’avenir du parti ?

 

 

 

–  Comme je vous l’ai déjà dit, le fait que ce congrès tenu sous le mot d’ordre du « processus unificateur » a été incontestablement un grand succès ne signifie pas que ses résultats aient été parfaits, ni qu’ils aient été totalement au niveau de toutes nos attentes et de toutes nos ambitions. Ce dont je suis sûr, c’est que, grâce aux acquis mêmes que le congrès a permis de réaliser, nous avons non seulement la volonté politique mais aussi les moyens pratiques de consolider l’unification de nos forces et de l’élargir à d’autres forces, de plus en plus nombreuses, qui ont bien compris qu’un véritable tournant vient d’avoir lieu…Reste qu’il est vrai que quelques uns parmi les congressistes – et non pas « plusieurs » !- ont manifesté au moment de l’élection du Conseil central un certain mécontentement, ce qui arrive dans tous les congrès démocratiques, encore bien de l’eau ait coulé sous les ponts depuis cette date et que bien des malentendus aient été levés, comme en témoigne le fait que le premier secrétaire et le Comité politique du mouvement ont été élus à l’unanimité. Cela étant dit, je suis le premier à reconnaître que des efforts sérieux d’ouverture doivent être faits en direction de tous ceux – quel que soit leur nombre et quelle que soit leur appartenance passée (membres ou non d’Ettajdid) – qui peuvent estimer, à juste titre, n’avoir pas eu la place qu’ils méritent. Avec l’esprit ouvert et unitaire qui est le nôtre, nous sommes donc en droit d’envisager l’avenir de notre mouvement avec confiance et détermination. 

 

– N’empêche que ces dissidents dont je vous ai parlé accusent des membres de la commission des adhésions d’avoir gonflé artificiellement le nombre de congressistes pour créer une majorité artificielle au sein du congrès et brouiller ainsi les cartes. Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

–  Franchement je n’ai pas connaissance d’une quelconque « dissidence » ! Tout ce que je sais, c’est qu’un certain nombre de personnes – dont la plupart ont d’ailleurs considérablement relativisé les choses depuis le congrès – avaient exprimé à un certain moment, comme je vous l’ai déjà dit, des réserves sur la composition du Conseil central élu par le congrès. Ces réserves étaient, il faut le souligner, de nature plutôt politique, et non pas statutaire… C’est pourquoi je suis étonné de vous voir vous faire l’écho de rumeurs fantaisistes, dont j’entends parler pour la première fois, sur un prétendu « gonflement artificiel » du nombre de congressistes dont auraient été coupables des membres de la « commission des adhésions » !! Cette commission avait été chargée fin avril par le Comité national paritaire de préparation du congrès d’élaborer la liste des adhérents et des congressistes. Elle était elle-même constituée sur une base paritaire (membres d’Ettajdid et « indépendants ») et toutes les sensibilités sans exception y étaient représentées, étant entendu que son travail devait se terminer avec l’ouverture du congrès, et c’est effectivement ce qui s’est passé, puisque celui-ci a commencé ses travaux, comme tous les congrès, par l’élection d’une « commission de vérification des mandats » tout à fait différente. Notez que c’est à l’unanimité de ses membres que cette commission a proposé, par la bouche de son rapporteur, Me Néjib Halouani, la validation de la liste des congressistes, proposition approuvée par l’ensemble – je dis bien l’ensemble –  du congrès, lors d’une séance qui était, soit dit en passant, co-présidée par Mme  Sana Ben Achour et M. Mohamed Ali Halouani… Tout cela pour dire que, logiquement et sur le plan de l’éthique,  les rumeurs bizarres et les contrevérités du type de celles dont vous avez fait état ne peuvent en aucun cas provenir de congressistes, quelles que soient par ailleurs les appréciations des uns ou des autres à propos des résultats du congrès…

  

– Ce parti a vu l’entrée d’un grand nombre de personnalités indépendantes ayant joué un rôle de premier plan dans la fondation et l’animation de l’Initiative Démocratique. Cela signifie-t-il qu’Ettajdid rénové est censé se substituer à cette dernière ?

 

 

 

– Pas du tout ! la raison d’être et l’ambition de notre parti est de mettre toutes ses forces et toutes ses compétences au service de la construction d’un pôle démocratique et progressiste large et puissant capable à la fois de jouer le rôle d’un contre-pouvoir et de se proposer aux citoyens comme un pouvoir alternatif porteur d’un projet de démocratisation, de modernité et de justice sociale et capable de réaliser la transition vers la démocratie tout en en développant les acquis nationaux et en les préservant contre les risques de régression inhérents à d’autres projets qui instrumentalisent indûment la religion. Même si la plupart des militants naguère indépendants ont dépassé leurs réserves passées à l’égard de l’appartenance organique et occupent aujourd’hui une place de premier plan dans notre parti rénové, il en est d’autres qui doivent pouvoir jouer pleinement leur rôle au sein d’une mouvance souple telle que l’Initiative Démocratique, sans parler des mouvements organisés qui ont déjà fait un bout de chemin important avec nous dans le cadre de cette même mouvance et de tous les autres que nous espérons gagner à notre grand projet d’unification des forces démocratiques et modernistes.

 

 

 

– Mais la constitution de ce parti avait démarré avec l’Initiative démocratique et le symbole de celle-ci est Mohamed Ali Halouani, candidat à la présidence de la République en 2004. Or ce dernier a démissionné et contesté la légalité du congrès. Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

–  Vous savez, les grands projets historique ont ceci de fort qu’ils ne dépendent pas des évolutions qui peuvent survenir dans les choix personnels de tel ou tel de leurs cadres, quelle que soit l’importance symbolique ou réelle que ceux-ci puissent avoir eue à un moment ou un autre de nos luttes, lesquelles doivent transcender et transcendent en effet toutes nos individualités sans exception car nous ne sommes que des « passeurs de témoin » et nous nous devons de jouer notre rôle avec toute l’humilité requise. Concernant la démission de Mohamed Ali  Halouani, je ne peux que la regretter, même si j’éprouve encore beaucoup de difficulté à en comprendre les motivations et surtout la cohérence : cohérence avec notre parcours commun et avec les décisions prises à l’unanimité par notre mouvement et son Conseil national – dont il était le président – d’ouvrir notre congrès, de le préparer et de le tenir dans le cadre du partenariat total ; cohérence avec les décisions du Comité paritaire de préparation du congrès, dont il était membre et même rapporteur de l’une de ses commissions ; cohérence avec les travaux mêmes du congrès qu’il a lui-même co-présidé…Je vous signale d’ailleurs que les justifications qu’il a fournies par voie de presse ne concernent nullement la légalité du congrès mais relèvent plutôt d’une appréciation politique et idéologique générale qui lui est toute particulière et que je m’abstiendrai de juger ici. Quoi qu’il en soit, je réitère ce que j’ai déjà dit à votre consoeur Assabah : je suis prêt à considérer cette décision hâtive comme n’ayant pas eu lieu et je demeure, comme l’ensemble de mes camarades de la nouvelle direction, tout à fait ouvert à toute forme de dialogue constructif…

  

 

– Y a-t-il des initiatives envisagées pour réintégrer les dissidents et ceux qui ont été exclus du parti ou l’ont quitté en 1999 ?

  

– Encore une fois, le terme « dissidents » est loin d’être approprié pour les raisons que j’ai déjà exposées… S’agissant des militants qui, pour une raison ou pour une autre, s’étaient trouvés en dehors des structures du mouvement, je ne vois pas pourquoi il faut privilégier la date dont vous avez parlé, car il y a eu d’autres périodes qui ont connu des formes diverses d’éloignement de militants de valeur par rapport à l’activité organisée. Beaucoup d’entre eux nous ont rejoints à l’occasion de la préparation et de la tenue du dernier congrès, d’autres s’apprêtent à le faire de manière spontanée sans avoir besoin d’une quelconque décision de réintégration pour la bonne raison qu’il n’y avait jamais eu de décision d’exclusion. Reste le cas de quelques personnes qui avaient à un certain moment décidé d’adhérer à d’autres partis appartenant à la sphère proche du parti au pouvoir et qui peuvent aujourd’hui avoir tiré les leçons qui s’imposent de leur expérience. Si c’est à ceux-là que vous pensez, je vous dirai que je ne dispose à ce jour d’aucune information précise sur ce point et sur un éventuelle demande de « réintégration ». On avisera donc le moment venu… Dans tous les cas, notre attitude est et restera celle du dialogue, de l’ouverture et de l’attachement à l’unité la plus large dans le cadre du respect des principes politiques et éthiques justes qui sont les nôtres. 

 

 

 

Interview réalisé par Néjib SASSI

 

 

(2) Najib Halouani : M. Ahmed Brahim veut s’octroyer une légitimité qu’il ne possède pas

 

Après l’interview du premier secrétaire du Mouvement Ettajdid Ahmed Brahim, nous avons reçu de Najib Halouani ex-membre du bureau politique d’Ettajdid et rapporteur de la Commission de vérification des adhésions lors du congrès unificateur d’Ettajdid et des indépendants qui s’est tenu les 27, 28 et 29 juillet 2007, la mise au point suivante. A noter que M. Halouani s’est retiré du congrès.

 

N.S

 

« Suite à l’interview de M. Ahmed Brahim au journal Le Temps du 27/8/2007 concernant le déroulement du Congrès du Mouvement Ettajdid, je tiens, en tant que rapporteur de la Commission de vérification des délégations, à apporter la mise au point suivante :

 

 

1) A propos de la validité des délégations, M. Brahim ne peut ignorer, contrairement à ce qu’il prétend, que la Commission de vérification a été dans l’incapacité de procéder à la vérification en bonne et due forme d’un nombre important de délégations du fait de l’absence totale de tout élément sérieux de contrôle.

 

Or, pour qu’un tel contrôle puisse se faire normalement, cela suppose l’existence de supports matériels consistant en des rapports émanant des différentes sections du Mouvement, ou bien des structures représentatives des Indépendants, ce qui ne fut nullement le cas pour l’ensemble des congressistes des deux camps (à l’exclusion des membres du Comité National issus du dernier Congrès pour Ettajdid qui sont membres d’office du Congrès, et des membres du Comité National

 

Paritaire pour la préparation du Congrès suite au consensus établi sur ce point entre les deux parties). Aussi, la liste de 350 personnes établie par M. J. Abdeljaoued, rapporteur de la Commission des adhésions formée par le Comité National Paritaire, avait été présentée au Comité de

 

vérification, mais sans aucun support de vérification crédible.

 

2) N’ayant pu disposer de moyens de contrôle adéquat, les membres de la Commission de contrôle ont été confrontés au dilemme suivant:

 

– Soit rejeter, pour manque de justification, la délégation de tous les congressistes à l’exclusion de ceux qui ont droit d’office, et être à l’origine pour ainsi dire, de l’avortement du Congrès.

 

– Soit valider, sans aucune exception, mais toujours sans justification, toutes les délégations et sauver ainsi artificiellement la tenue du Congrès.

 

Devant ce dilemme, la Commission a été acculée à retenir la deuxième solution afin d’éviter d’entraver les travaux du congrès. Mais pour cela, elle a dû se rabattre sur des critères d’adhésion évasifs, excluant tout critère qualitatif et se suffisant d’une date butoir, celle du 22/07/2007, pour valider l’appartenance, ainsi que sur des critères non moins équivoques relatifs à la participation au processus d’unification, même s’il était évident pour les membres de la Commission, que de tels critères ne peuvent en aucun cas constituer des supports de vérification valable, surtout si l’on prend en considération la confusion totale qui a précédé et conduit aux adhésions, ainsi que le caractère insaisissable et foncièrement incontrôlable de la participation au processus d’unification.

 

3) En faisant mine de ne se fonder que sur la stricte littéralité du rapport de la Commission, M. Brahim veut sans doute faire croire aux lecteurs ou à ceux qui veulent bien l’entendre qu’il n’y avait aucun vice de procédure ayant entaché la préparation et le déroulement même du Congrès. Mais le plus grave, est que par cette dénégation, il veut sans doute s’octroyer une légitimité qu’il ne possède pas. Aussi pousse t-il l’aberration à son paroxysme, lorsqu’il escamote systématiquement les vices de procédure ayant induit effectivement un gonflement artificiel du nombre des congressistes en faisant passer ces manquements flagrants pour « des rumeurs fantaisistes dont il entend parler pour la première fois » ( ? !) D’ailleurs, M. A. Brahim sait que le Congrès a débuté avec un nombre effectif d’environ 200 congressistes (et non 350) et que le Conseil Central dont il tire toute sa légitimité n’a été élu qu’au petit matin du 30/7/2007 après le retrait de 65 congressistes membres d’Ettajdid et plus de 13 Indépendants parmi les plus influents et les plus impliqués dans le processus d’unification, et en présence de pas plus de 54 congressistes.

 

Mais sait-il tout de même, puisqu’il se targue d’une légitime majorité, que la liste dans laquelle il figurait n’avait pas fait l’objet d’un vote puisqu’elle a été tout simplement cooptée suite à un marchandage douteux avec quelques anciens dirigeants d’Ettajdid, et cela, à l’insu de tout le monde,

surtout des tajdidiens? Décidément, pour M. Brahim, ces faits pourtant têtus, ne sont que des rumeurs fantaisistes et malveillantes.

 

Mais plutôt que de minorer systématiquement ses adversaires pour glorifier sa légitimité factice, n’aurait-il pas mieux fait de méditer sur le sens profond de la légitimité démocratique proprement

 

dite, celle-là même qu’il vient de faire voler en éclats par des coups de main bassement politiques, alors même qu’il se targue de donner la leçon démocratique à tout le monde? Drôle de démocratie que celle-là, et drôle de démocrate!!! »

 

Najib HALOUANI

 

 

(3) Salah Toumi : Le congrès unificateur n’était qu’une farce

 

L’interview d’Ahmed Brahim premier secrétaire général du Mouvement Ettajdid (voir Le Temps du lundi 27 août 2007) continue de susciter des réactions.

 

 Après celle de Me Néjib Halouani, ex-membre du bureau politique d’Ettajdid et rapporteur de la commission  de validation des délégations du congrès unificateur d’Ettajdid et des indépendants qui s’est tenu les 27, 28 et 29 juillet dernier, nous avons reçu celle de Salah Toumi, indépendant et membre de la commission nationale de préparation du congrès.

 

Rappelons que des militants d’Ettajdid et des indépendants se sont retirés des travaux du congrès marquant ainsi leur mécontentement , quant à certaines procédures qu’ils ont jugé illégales. Aujourd’hui, certains d’entre eux réagissent aux déclarations du premier secrétaire du parti pour qui, les travaux du congrès se sont déroulés démocratiquement et dans la transparence.

 

En voici la réaction de Salah Toumi.

 

C’est avec une admiration sans bornes que j’ai pu apprécier l’exercice d’ « équilibrisme politique » auquel s’est livré Me Ahmed Brahim lors de l’entretien qu’il vous a accordé.

 

J’ai pu, à l’occasion, mesurer cette formidable « élasticité » d’esprit  et cette capacité hors mesure d’opérer ce grand écart et ce mouvement « accordéonique », bien en symbiose, entre la chose et son contraire. Je ne peux que saluer le talent de votre invité à passer avec une doigté certaine de l’euphorie au constat d’échec presqu’avoué.

 

M. Ahmed Brahim nous dit que ce congrès a été une « réussite totale » et un « succès incontestable », mais cela ne signifie pas, toujours selon Me Ahmed Brahim que les résultats aient été parfaits.

 

M. Ahmed Brahim a relevé que « quelques-uns parmi les congressistes » et il précise bien « pas plusieurs » ont manifesté leur mécontentement, tout en qualifiant  un peu plus loin ces « quelques-uns » de « cadres qui ont contribué au processus de rénovation et d’unification mais dont on n’a pas pu ou pas su réaliser la représentation au sein du conseil central ».

 

Me Ahmed Brahim nous fait part de son « étonnement » quant à l’existence d’une quelconque dissidence. Tout ce qu’il sait  c’est qu’un certain nombre de personnes avaient émis des réserves sur la composition du conseil central. Et il souligne que ce n’étaient que des réserves d’ordre politique et non pas statutaires.

 

Me Ahmed Brahim s’étonne encore des « rumeurs fantaisistes » dont il a entendu parler pour la première fois, sur un prétendu « gonflement artificiel » du nombre de congressistes dont auraient été coupables des membres de la commission  des adhésions notant au passage  que ces rumeurs ne peuvent en aucun cas provenir de congressistes.

 

Et pour conclure, Me  Ahmed Brahim nous rappelle que la commission de vérification des mandats, à l’unanimité de ses membres, a validé la liste des congressistes.

 

Je ne sais vraiment pas par quoi commencer , pour être dans la succinctement. Mais je vais m’atteler et réagir point par point.

 

Faut-il rappeler, de prime abord, que l’objectif essentiel sinon unique de ce congrès était l’unification dans la diversité des différentes composantes du mouvement progressiste et démocratique dans la perspective de l’édification du pôle  qui se ferait avec d’autres forces et d’autres sensibilités?

 

Faut-il rappeler que nous avions choisi pour cadre à cet énorme chantier le « Tajdid » car il incarnait  quelque part notre appartenance à une famille politique malheureusement éparpillée, disloquée jusque-là?

 

Honnêtement Me Ahmed Brahim, avons-nous atteint cet objectif?

 

Faut-il préciser que les « quelques-uns et pas plusieurs » que vous n’aviez ni pu ni su intégrer, seraient là si vous l’aviez voulu?

 

Faut-il préciser que les réserves émises sur la composition du conseil central étaient autant  politiques que statutaires: le conseil national du Tajdid étant ce qu’il était, comprenait 67 membres et en voulant l’élargir aux personnalités  et aux tendances fraîchement débarquées, on le réduit à 40.

 

Pouvons-nous avoir un éclairage sur cette lumineuse philosophie qui consiste à réduire pour mieux élargir!?

 

Faut-il titiller les étonnements de Me Ahmed Brahim par rapport à la commission des adhésions en notant que huit membres de cette commission ont été admis au conseil central en précisant que les deux coordinateurs  et les deux rapporteurs ont  réussi ce qu’on appelle le « STRIKE » au bowling, à savoir accéder au bureau politique?

 

Faut-il noter que c’est la seule commission qui a réussi ce tir groupé et ce taux de « réussite » insolent?

 

Faut-il éclairer l’opinion sur le fait que le problème de cette commission ne réside pas dans la parité, mais préciser que les deux indépendants et les deux tajdidiens en question étaient dans la même alliance, celle qui s’est trouvée majoritaire au congrès?

 

Faut-il éclairer la lanterne de certains en révélant que cette commission est la seule qui a travaillé dans la quasi clandestinité alors que les autres étaient ouvertes à tous les militants?

 

Faut-il rappeler que c’est la seule commission qui n’a pas présenté de rapport clair sur ces activités à la commission nationale de préparation du congrès, juste quelques informations sur les déplacements de ses membres dans les régions?

 

Faut-il préciser que la liste des pré-congressistes n’a pas été affichée au congrès et qu’elle n’a été dévoilée que la veille?

 

Faut-il ajouter que la commission de vérification des mandats censée être indépendante comprenait dans ses rangs le coordinateur de la commission des adhésions en tant qu’observateur?

 

Voyez-vous? Juge et parti!

 

Faut-il préciser que, comble du surréalisme, ledit membre a présenté sa candidature à la présidence de la commission, oubliant au passage que sa simple présence dans les travaux de la commission constitue une intimidation et une atteinte à son indépendance?

 

Pour conclure, faut-il s’étaler sur l’esprit qui devait guider notre action commune, à savoir: le consensus (spécificité du congrès oblige), et de voir une majorité nouvellement créée pervertir un principe juste: « Le congrès est souverain » en brandissant à tout bout de champ le slogan suprême: « Le vote c’est l’expression  de la démocratie? »

 

Je termine en indiquant à Me Ahmed Brahim, quitte à le décevoir et à jeter un pavé dans sa mare d’étonnements que ce congrès n’aurait été en fin de compte qu’une grosse farce dont l’histoire lui en sera comptable. Pour ma part, je continuerai à porter ce projet en moi quitte à frapper à d’autres portes pour le réaliser.

 

 

 

Salah TOUMI

 

(membre de la commission nationale de préparation du congrès et coordinateur de la commission de préparation matérielle) (indépendant)

N.S

 

(4) Thameur Idriss, député et ex-membre du BP : Le congrès s’est déroulé à contre courant du projet unificateur

 

 

Le congrès d’Ettajdid et des indépendants, qui s’est tenu les 27, 28 et 29 juillet 2007 à Tunis continue de faire des remous, suite au retrait de certains des militants d’Ettajdid  et de certains indépendants de ses travaux en signe de protestation contre

 

selon eux, des procédés qui ont marqué, notamment l’enregistrement des délégations et ses validations. Après l’interview du premier secrétaire du parti  Ahmed Brahim (voir Le Temps du 27 août 2007) et qui a suscité la réaction de Néjib Halouani ex-membre du Bureau politique d’Ettajdid, qui s’est  retiré du congrès (Le Temps du 31/8/2007) et celle de Salah Toumi, indépendant (Le Temps du 2 septembre 2007), nous invitons aujourd’hui, Thameur Idriss, député et ex-membre du Bureau politique, qui s’est retiré également des travaux du congrès. Interview.

 

Le Temps: Quelles sont les causes qui vous ont poussé à vous retirer du congrès?

 

Thameur Idriss: A Ettajdid nous avons pris l’initiative d’élargir le parti aux forces démocratiques et progressistes qui ne sont pas structurées, car le pays a besoin d’un parti démocratique et progressiste qui est capable de réhabiliter le militantisme politique sur des bases modernes et capable aussi de relever  les défis qui se posent. Mais dès le démarrage des travaux du congrès nous avons constaté qu’un groupe d’indépendants agissent contrairement à l’esprit unitaire et aux  principes qui régissent le processus  d’unification que nous avons enclenché  ensemble.

 

• Concrètement quelle action ont-ils entreprise?

 

-Entre autres la recherche d’une majorité artificielle par le gonflement  des délégations en inscrivant des personnes qui n’ont jamais participé avec nous au processus unificateur. Là nous avons senti une odeur de coup de force pour s’approprier Ettajdid et marginaliser ses fondateurs. Ces agissements ont provoqué la colère et l’indignation de certains d’Ettajdid et de certains indépendants  qui ont décidé de se retirer des travaux du congrès qui se déroulent à contre courant du processus unificateur et de notre projet initial.

 

• Mais pour vous que signifie ce retrait?

 

-C’est une protestation et un refus de ce qui s’est passé au congrès. Cela montre aussi que nous tenons à la concrétisation du projet unificateur et que nous rejetons les procédés d’exclusion et de marginalisation. Celui qui ne reconnaît pas ses erreurs n’a aucun rôle réformateur à jouer.

 

• Mais aujourd’hui, comment vous allez agir et comment vous allez coordonner votre action notamment avec les indépendants qui se sont retirés du congrès?

 

-Parmi les changements nouveaux est le fait que le phénomène indépendant est devenu plus présent que celui de l’appartenance à un parti politique. Nous avons pris en considération ce changement et nous avons coordonné avec les indépendants et ensemble nous avons participé aux élections législatives et présidentielles dans le cadre de l’initiative démocratique  en octobre 2004 et ce, en concrétisant l’action militantiste qui dépasse les calculs partisans et rejette l’exclusion. Mais les agissements qui se sont produits lors des travaux  du congrès nous poussent à entretenir et à consolider les relations avec des indépendants qui croient fermement, comme nous, au projet unificateur et à ses valeurs comme un projet historique en dépit de ce qui vient de se passer.

 

• Justement comment voyez-vous l’avenir d’Ettajdid?

 

-Ce qui vient de se passer au congrès aura inéluctablement des conséquences sur le parti.

 

L’avenir d’Ettajdid fait partie de l’avenir de la vie politique en Tunisie en général et celui de l’opposition  en particulier qui souffre d’un déficit politique majeur. Mais si l’esprit du vrai militantisme renaît, celui du sacrifice au profit de la collectivité dans un monde ou règne l’individualisme contre l’intérêt général, si on dépasse l’auto-personnification , si on sera capable de reconnaître ses erreurs et d’en tirer des leçons tout en tenant au processus réformateur et si  tout cela sera possible, loin de l’esprit de leadership, de celui de l’exclusion et de la marginalisation, l’avenir d’Ettajdid sera prometteur parce que son projet  de créer un véritable pôle démocratique et progressiste est un projet basé sur la vraie pratique démocratique de participation et d’acceptation de l’opinion contraire.

 

 

Interview réalisée par Néjib SASSI

 


 

 

SITE ELKHADRA SUSPENDU.

 
Le site  vient d’être suspendu suite à des problémes juridiques avec l’hébergeur, qui voulait censurer certains contenus, elkhadra.org ne répond plus ,le blog fonctionne, ainsi que le forum. ****************** ADRESSE DU BLOG: http://elkhadra.over-blog.com/ ********************* ADRESSE DU FORUM : http://elkhadra.aceboard.fr/index.php?login=271939 –Message edité par biju le 2007-09-03 14:15:02–

Les Tunisiens recherchés par Interpol !

 

Interpol (abréviation de l’anglais International Criminal Police Organization) est une organisation internationale créée en 1923 dans le but de promouvoir la coopération policière internationale.

 

Basée à la Cité Internationale de Lyon (France) depuis le 1er mai 1989, l’Interpol est la deuxième organisation internationale après l’ONU, avec 188 membres.

 

A cause du rôle politiquement neutre qu’elle doit jouer, la Constitution d’Interpol lui interdit d’intervenir dans les affaires ne concernant qu’un pays membre, ou les crimes militaires, politiques, religieux ou raciaux. Ses activités tournent autour du trafic et production de drogue, du terrorisme, du blanchiment d’argent, du crime organisé.

 

Le site de l’Interpol comprend un fichier mondial des personnes recherchées en vue de leur arrestation ou de leur expulsion.

 

Ces cinq dernières années, les bases de données d’Interpol ont plus que doublé de volume et contiennent maintenant des informations sur plus de 10 000 terroristes présumés, plus de trois millions de véhicules volés et plus de 40 000 personnes recherchées au niveau international.

 

Seuls 97 tunisiens figurent sur la liste des recherchés, les crimes varient de l’usage d’armes et d’explosifs, terrorisme, contrefaçon, vol, fraude, extorsion et crimes sexuels

 

Des 97 mandats de recherche, 34 ont été délivrés par la police italienne, 5 ont été délivrés par la police libyenne, un mandat a été délivré par la police des Emirats Arabes Unis, un mandat de recherche a été délivré par la police de Singapore (Affaire de drogue), le reste ont été délivrés par la police tunisienne.

D’autre part un mandat de recherche a été délivré par la police tunisienne à l’encontre d’un citoyen islandais recherché pour affaire de drogue.

 

******************

Commentaire de Sonia :

 

Une  Cinquante personnes au moins des tunisiens que la Tunisie réclame à INTERPOL sont des opposants  politiques à la dictature, des militants de droits de l’homme comme KARKER, GANNOUCHI, MOKNI,  BAGGA etc.. , Bien sûr Interpol est indifférent aux ignominies de Ben Ali, et ne fait rien contre ces personnes, mais en tant qu’institution de droit, elle devrait  séparer le bon grain de l’ivraie .

 

Presque aucun criminel de droit commun dans la liste de recherches fournie par la dictature de Ben Ali, pourtant le propre frère du dictateur est recherché par toutes les polices du monde libre pour trafic de stupéfiants et condamné par la justice française, pourtant   les criminels tunisiens,  dans le domaine  du crime organisé, sont réputés fiables, et  être  d’un excellent niveau de professionnalisme, cela va du trafic de drogues à très grande échelle, au vol de voitures, de YACHTS, au trafic de blanches, les trottoirs européens  sont infestés de maquereaux et de filles et garçons  tunisiens qui s’adonnent à la prostitution, les  spéculations, les  mises en faillite frauduleuses, les détournements de fond,  le trafic de devises, de contrefaçons de produits de luxe et de monnaie ect…

 

Mais il est vrai que tous ces trafics sont organisés par la famille et les proches des BEN ALI / TRABELSI , la Tunisie de ben Ali , pire que l’entité sioniste, est devenue le sanctuaire de toute la grande criminalité internationale, et cela va du fils PASQUA aux fugitifs de la maffia italienne, russe, juive. Interpol, pour sa crédibilité, devrait mettre fin à ces aberrations, et pour être clair et sérieux sur la question tunisienne,    inscrire tous les tenants de la dictature tunisienne sur ses listes de recherche, au lieu et place des listes fournies par  le ministère de l’intérieur tunisien demeurant au palais de Carthage occupé.

 

Contact pour protester auprès d’INTERPOL.

 

INTERPOL

General Secretariat

200 quai Charles de Gaulle

69006 Lyon

France

Fax: (33) 4 72 44 71 63

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(Source: le blog « Elkhadra », le 3 septembre 2007)

Lien : http://elkhadra.over-blog.com/article-7084748.html

 

 


 

International School Trabelsi de Carthage

 

Pourquoi je ne me rendrai pas à l’International School de Carthage

 

Bonjour à tous,

 

Je vous écris pour vous dire que je ne me rendrai pas à l’ISC.

 

Plusieurs raisons expliquent ma décision :

 

– d’abord, l’école apparaît clairement au centre de magouilles politiques, et nous savons tous que la politique en Tunisie n’est pas reluisante, pour le moins. L’une des plus fameuses péripéties du projet annoncé en grande pompe en mai dernier par Mesdames Ben Ali et Souha Arafat fut l’épisode de l’expulsion de la veuve de Mr Arafat, relatée par les médias : Madame Souha Arafat, l’associée principale de Madame Ben Ali (madame « Bac moins trois », ainsi surnomme-t-on le président tunisien) s’est vue obligée de quitter la Tunisie car son aura médiatique faisait un peu trop d’ombre à la femme du président. Peut-être ces deux femmes ne sont-elles pas entendu sur le montant de la commission qu’elles prendront sur l’ISC ? Les sommes brassées par l’ISC seront très grosses, et ridicules par rapport aux salaires du personnel, en particulier tunisien.

 

– Je fus surpris de l’absence de professionnalisme de mes interlocutrices, lors de mon entretien. Quasiment aucune question relative à mon travail, peu d’explications sur l’école, et un grand empressement à me signer un contrat (j’eus même du mal à avoir une soirée pour me décider). Cet empressement cachait un malaise, une situation bancale.

 

– Cette situation bancale apparaît bien réelle : le site n’est toujours pas près, les logements non plus, les effectifs sont très réduits. Cette école est considérée d’un très mauvais œil par le lycée Pasteur et par l’American Cooperative School of Tunis. Si le lycée Pasteur a pu refuser un jeune, membre de la famille Ben Ali, ce qui avait en son temps très irrité le pouvoir, l’ISC ne pourra refuser personne, puisque l’école est créée par ces familles qui pillent allègrement la Tunisie depuis de nombreuses années. L’ISC sera donc remplie d’élèves avec un très faible niveau académique, indisciplinés, peu motivés et n’en faisant qu’à leur tête puisque la direction et les professeurs de l’ISC ne seront que des pantins aux mains du pouvoir. Bonne chance pour établir un code de discipline digne de ce nom et pour motiver les « fils à papa » !

 

– La direction de l’école apparaît méprisante et peu respectueuse de son personnel : après vous avoir envoyé un email pour vous demander plus d’informations sur l’ISC, j’ai très rapidement reçu deux coups de téléphone très agressifs de Mme Bellil et Mme Tebourbi. Elles se sont montrées très hautaines et m’ont accusé de vouloir effrayer tout le monde délibérément, avec la paranoïa qui caractérise le gouvernement Ben Ali et ses familles affidées. Mme Determmerman m’a également raconté avec quel mépris elle s’est fait raccrocher au nez par Mme Bellil. Permettez-moi également de douter de l’équipe qui a la gérance de l’école. Ce sont  vraisemblablement des gens qui n’ont guère d’expérience dans le domaine, et à qui le pouvoir tunisien a confié cette école comme un hochet que l’on donne à un enfant. Sauf que ce hochet se doit d’être une vitrine aseptisée de la Tunisie, ou le personnel devra filer droit et sera étroitement surveillé dans ses cours comme dans ses comportements.

 

– Je pensais que l’ISC serait une chance d’ouvrir une petite porte vers plus de démocratisation en Tunisie, mais je me suis trompé : le régime policier de Tunis, qui harcèle ses citoyens,  enferme et torture les opposants, généralise la corruption, a trouvé en l’ISC son bras éducationnel international. Pour ceux qui ne seraient pas tout à fait au courant des réalités du pouvoir tunisien, allez par exemple sur ce lien : « http://pdpinfo.org/rubrique.php3?id_rubrique=87   »

 

Pas de marge de manœuvre éducative, mauvaises conditions de travail, agressivité, mépris et incompétence de l’équipe de direction, école instrumentalisée par le pouvoir qu’irai-je donc faire dans cette école ?

 

L’absence d’autres opportunités m’avait fait hésiter un temps. Mais le mépris affiché envers madame Detemmerman, qui avait décidé de se retirer du projet en tant que professeur de français, m’a convaincu : pourquoi soutenir ce projet  ? Parce qu’ils vont nous montrer les beaux restaurants d’expatriés, les beaux hotels, les belles plages, les beaux commerces ? N’oubliez pas le reste, et de quoi vous êtes responsables en décidant  de travailler dans cette école, l’International School of Carthage.

 

Je suis le deuxième professeur recruté en France qui refuse de rejoindre l’ISC, avant même la rentrée. J’ai pesé ma décision et l’assume entièrement.

 

Cordialement,

 

Eric Bétend.

 

(Source: le blog « Elkhadra », le 3 septembre 2007)

Lien : http://elkhadra.over-blog.com/


 

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