3 octobre 2003

9 وفيات بسبب إصابات بفيروس النيل:

أفادت مصادر طبية موثوقة تعمل في منطقة الساحل لتونس نيوز يوم 3 أكتوبر 2003 عن وجود ما لايقل عن 40 حالة إصابة بين ولايات سوسة والمنستير والمهدية. وتؤكد نفس المصادر لتونس نيوز أن عدد حالات الوفاة وصلت إلى تسعة(9) على أقل تقدير.

Epidémie de conjonctivite en Tunisie: plusieurs milliers de cas

AFP, le 03.10.03 à 10h17   Une épidémie de conjonctivite frappe actuellement la Tunisie où plusieurs milliers de cas ont été enregistrés au cours des dix derniers jours, apprend-on vendredi de sources médicales à Tunis.

Une moyenne de 280 cas sont recensés quotidiennement à l’Institut Hédi-Raïs d’ophtalmologie de Tunis, où la maladie est qualifiée de « spectaculaire mais pas grave ».

Il s’agit d’une conjonctivite de caractère viral qui rougit les yeux, provoque un oedème des paupières et s’accompagne d’un ganglion au niveau de l’oreille et d’un syndrome grippal.

Cette forme de maladie est toutefois moins grave que la conjonctivite hémorragique de type « Apolo » qui a frappé la Tunisie dans le passé et qui sévit actuellement en Mauritanie, indique-t-on à Tunis.

Elle s’apparente davantage, selon les spécialistes, à celle qui a touché ces dernières semaines l’Algérie voisine, où quelque 40.000 cas ont été signalés.

Les journaux tunisiens multiplient quotidiennement les conseils de prévention en préconisant des règles d’hygiène draconiennes pour se prémunir de la contagion.

Conjonctivite : Spectaculaire mais pas grave

Depuis une dizaine de jours, c’est la bousculade à l’Institut Hédi-Raïs d’ophtalmologie de Tunis. La conjonctivite fait des siennes et remplit les urgences de l’institut en question.

On parle d’une moyenne de 280 cas par jour, avec une nette diminution pendant les deux derniers jours. Et ce chiffre ne concerne que l’Institut Hédi-Raïs, ce qui nous donne une idée sur cette épidémie qui sévit depuis quelques semaines.

«Il s’agit de l’inflammation de la conjonctive, membrane qui tapisse la face intérieure de la paupière et qui s’arrête à la cornée, explique Mme Leïla Matri, chef de service à l’Institut Hédi-Raïs d’ophtalmologie.

«Si on voit plusieurs familles dans nos couloirs, c’est que l’inflammation est véhiculée par le contact et par l’air mais aussi par la sécrétion des larmes et par le linge familial (draps, taies, serviettes) ce qui contribue énormément à la transmission du virus».

(Source: le portail www.bab-el-web.com, d’aprés La Presse du 3 octobre 2003)

JE SUIS CANDIDAT A L’ELECTION PRESIDENTIELLE 2004

TAIEB SMATI

PARTI DES TRAVAILLEURS TUNISIENS

taibsmati@yahoo.fr

JE BANNIS LA VIOLENCE

APPEL AU TRAVAILLEURS

-A NOS TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS TUNISIENS A L’ETRANGER

-AUX SYNDICATS DES TRAVAILLEURS EUROPEENS

-AUX CFDT, CGT, FO , ET AUX AUTRES CENTRALES SYNDICALES

Messieurs,

Je décide de mener un combat politique pacifique de libération nationale, le régime politique actuel est l’un des plus corrompus et dictateur sur terre : nos travailleuses et nos travailleurs en Tunisie vivent l’état d’esclavage. nos étudiants interrompent leurs études faute de pouvoir subvenir à leurs besoins , 10% seulement de nos étudiants ont droit à une bourse universitaire et d’environ 30 euro seulement !. les prestations pécuniaires , les impôts, requises du peuple vont à la construction des châteaux de son excellence à l’étranger.

Chers confrères européens et chers compatriotes tunisiens à l’étranger, faites en sorte que la journée du jeudi 13 novembre soit une réussite, incitez à la désobéissance civile en Tunisie

Faites paraître mon appel à la désobéissance civile sur tous les journaux électroniques arabes et français, envoyer mon appel à tous les E-MAIL que vous connaissez et même ceux que vous ne connaissez pas, inciter vos amis, frères, proches etc…en Tunisie à observer cette journée du 13 novembre 2003 journée de désobéissance.

N’incitez pas à la violence

Nos confrères travailleurs européens voudraient –ils nous soutenir dans notre action en arborant des brassards par exemple ?

Mes remerciements

TAIEB SMATI

الحرقان داخل الوطن

بقلم: لطفي الحيدوري

صارت قضية الصحفي عبد الله الزواري المسجون حاليا وللمرة الثانية بتهمة مخالفة المراقبة الإدارية أشبه بقضية المهاجرين غير الشرعيين. فقد رحّل السنة الماضية إلى موطنه وحين حاول التسلّل خارج حدوده حوكم بثمانية أشهر.

وفي الآونة الأخيرة عثر عليه فجأة خارج حدود إقامته فأعيد إلى السجن.

ولئن اشتهرت هذه القضية فإنّ مئات الحالات قد عانت الأمرّين من هذه الإجراءات حتى نهاية التسعينات, وأذكر أنّي التقيت أحد الأصدقاء صيف 1997 بالعاصمة فعرض عليّ الإقامة في منزله فلم أتردّد في رفض دعوته وكان تبريري مقنعا.

فقد كشفت للصديق عن كوني في حالة « حرقان ». فقد كنت غادرت مدينة السند دون إعلام مركز الشرطة ومركز الحرس الوطني ومنطقة الأمن بقفصة ومنطقة الحرس بقفصة كما لم أكن اتصلت بأيّ جهة أمنية عند وصولي إلى العاصمة كما جرت العادة في كلّ تنقلاتي. فإذا انكشف أمري صار منزله مأوى للحارقين لا سمح الله. ولذلك كان من الأفضل إن أقيم بأحد النزل الشعبية تلك المدّة الوجيزة.

لقد ابتلى الذي غادروا السجون في بداية التسعينات بعد قضاء مدّة وجيزة بين عام وعامين بمحنة المراقبة الأمنية التي فرضت ترهيبا دون حكم قضائيّ. وكان السفر من منطقة إلى أخرى مشقّة كبرى إذ تصحبه إجراءات لا تختلف في شيء عن إجراءات السفر خارج البلاد من تأشيرة وجواز سفر ومرور عبر الديوانة.

فالتأشيرة لن تحصل على الموافقة من السلطات الأمنية المحلّية إلاّ بتقديم مبرّر مقنع (كالترسيم أو الدراسة بالنسبة إلى الطلبة). أمّا تعلّة الشغل أو البحث عنه فلا فائدة منها لأنّ الطرد من العمل سيكون سابقا للشروع فيه.

أمّا جواز السفر فيتمثّل في استدعاء تتسلّمه من المنطقة الأمنية فتستظهر به عند الوصول لدى منطقة المكان.

ولأنّه يجب عليك أن تمرّ بمركز الأمن قبل الانطلاق مهما كانت ساعته للإمضاء في دفتر المراقبة فلا شكّ أنّ حقيبة السفر السمينة ستثير فضول عون البوليس فتعرض عليه محتوياتها…

وهكذا يحصل في المواني والمطارات وما عدا ذلك عملية حرقان باعتبارها إلغاء كليّا للمراحل واتجاها سهميّا إلى الهدف. وقد أوقف على الحدود وخارجها كثير من المخالفين للمراقبة الأمنية وعوقبوا بالسجن من 15 يوما إلى ستة أشهر بحجّة مخالفة قرار أو بالمنع من المغادرة لانتفاء الأسباب الموجبة لها أو بالالتزام كتابيا بالانضباط أو بمضاعفة الإمضاء.

وبمرور السنوات صارت العملية مسليّة فظهر التفاخر بأكثر عدد من المراكز الأمنية تمّ زيارتها. كما وجدت حالات طريفة وجريئة من الحرقان. فأحد الذين يمضون بمركز البوليس مرّة كلّ ثلاثة أيام يذكر أنّه كان ينجح في الحرقان مدّة يومين كلّما أراد ذلك. أمّا أحد الطلبة الذين حوكموا بعدم سماع الدعوى وأرغم على الإمضاء فقد ذكر لي أنّه لم يكتشف موقعه من التنظيم الذي يدخله إلاّ في مركز الأمن حين لاحظ أنّ العون قد كتب على البرقيّة الموجّهة إلى نظرائه « حول تحرّكات القيادي النهضوي ».

وجميع هذه الظروف المؤسفة تحفّ بتنقلات السجين السياسي. وبطول الوقت ألفها فربّما كسّر حاجز الخوف وتجرأ على مضطهديه. وربّما ركن إلى المسالمة وصار عنوان نجاعة القبضة الأمنية التي طالت جميع الناس. فلا عجب أن يساءل المواطن التونسي أمنيا بعد استظهاره بهويته عن علّة وجوده خلاف ما يثبت في بطاقته.

(المصدر: مجلة كلمة الألكترونية، العدد 17 لشهر سبتمبر 2003)

Entretien avec le philosophe mohamed Talbi

Pour une Charte du musulman moderne

Figure éminente de la Tunisie intellectuelle, Mohamed Talbi est célèbre à l’échelle internationale en tant que philosophe Islamique contemporain et en tant qu’avocat d’un dialogue inter-religion. Il a participé récemment à une réunion à Aix-la-Chapelle, organisée par l’évêque d’Aix-la-Chapelle et  « Communità de Sant’Egidio », une institution qui œuvre pour des solutions pacifiques aux  conflits internationaux. Mohamed Talbi est également engagé dans le combat pour les droits de l’homme en Tunisie.

 Le journaliste (suisse, NDLR de TUNISNEWS) Beat Stauffer l’a rencontré à Tunis.

 Dans un article publié dans Kalima, vous avez qualifié récemment la Tunisie d' »immense Goulag pour l’esprit ». qu’est-ce qui vous a poussé à ce jugement sévère ?

 Talbi : J’ai écrit ce texte après un événement extraordinairement déprimant. Le président de la « ligue des auteurs libres » qui comprend moins de 30 auteurs m’a invité à la mi-juillet à une réunion. Cette ligue a été fondée, pour échapper à la « Centrale des Ecrivains » contrôlée par le pouvoir. Mais cette réunion dans une maison privée a été interdite par la police de Ben Ali par l’emploi de la force. Le seul « délit pénal » de ces auteurs était de se proclamer « librement ». Ce sont des relations qui suggèrent la notion de « Goulag », car l’interdiction de la pensée libre et de la manifestation d’opinion libre est la pire torture pour l’esprit. Si un intellectuel dans de telles circonstances se tait, il se rend coupable de complicité.

 Pour un esprit critique comme vous, il doit être très dur de vivre dans un pays , dans lequel la liberté est limitée de cette manière.

 En effet. Comme vous le savez, nombre de mes livres sont interdits, et les autorités essayent aussi de surveiller ma correspondance et mes recherches sont entravées par l’interception des livres que je veux importer.

Dans « Penseur libre en Islam « , votre dernier livre, vous ne ménagez pas le régime du président Ben Ali en le qualifiant de « dictature extrêmement stupide ». Pouvez-vous nous en parler plus en détail ?

 J’ai eu l’occasion de rencontrer monsieur Hendaoui, alors ministre des droits de l’homme, un ancien recteur d’université, il y a quelques temps. Nous avions parlé des résultats du scrutin de l’automne 1999, où Ben Ali a été confirmé président avec 99,44 pour cent des voix. Il m’a dit littéralement que c’est là justement notre « particularité tunisienne ». Je lui ai répondu que seul un peuple d’ânes peut accomplir un tel consensus. Lorsqu’un ministre et un intellectuel s’exprime ainsi, vous avez une idée du dialogue de sourds avec le peuple tunisien. C’est ce genre d’expérience qui me fait qualifier le régime actuel en Tunisie de stupide .

N’y a-t-il pas eu certains progrès au cours des dernières années dans le domaine des droits de l’homme ?

 La société civile a fait de grands progrès, et les autorités n’osent plus torturer systématiquement et jeter le cadavre du supplicié sur la route ensuite. Il n’y a plus à ma connaissance de torture jusqu’au décès. Sous la pression internationale et aussi interne, le régime était obligé de faire des concessions. Ils ne l’ont pas fait toutefois de bon gré, mais par calcul. En ce qui concerne mon cas, ils se disent que ce Talbi dérange, certes c’est une tête « malpensante », mais il pourrait être plus nuisible à la prison  ; vu mon âge de 82 ans ils misent sur une autre solution du problème.

Vous vous êtes toujours défini en tant qu’homme apolitique, un contemporain qui interfère seulement à contre cœur dans la politique. Pendant des décennies, vous avez traité de l’Islam. En Europe vous êtes considéré comme un philosophe Islamique. Vous définissez-vous comme un réformateur ?

 Non. Je ne me vois en aucun cas en tant que réformateur, parce que tous les réformateurs ont suivi une ligne qui a consisté à revenir aux « sages pieux » en Islam et à les copier. Je ne vois pas comment on peut progresser, en régressant.

Comment vous définissez-vous lui-même donc ?

 Je me définis en tant que « penseur libre dans l’Islam ». Comme l’indique le titre de mon livre Je suis tout simplement un philosophe. Un philosophe ne s’impose pas ne force personne à adopter sa  représentation. La réforme édicte ce qu’il faut faire. Moi, je développe seulement une réflexion parfaitement libre sur l’Islam avec le Coran comme seule référence. Je ne me sens pas tenu par la tradition Islamique. Je prends connaissance d’elle comme phénomène historique, comme héritage culturel. Mais elle n’a pas de caractère normatif. Il y a un mouvement qui veut moderniser la pensée Islamique. Je me sens appartenir à ce courant de pensée.

Un de vos livres s’appelle « Plaidoyer pour un Islam moderne ». Est-ce que vous vous reconnaissez dans ce vocable « musulman moderne ?

 Je ne veux pas de cette étiquette. De cette façon, les musulmans sont mis dans une relation de « de-Islamisation ». Je ne me sens pas du tout aliéné de l’Islam. Je suis un croyant musulman qui pratique sa religion, accepte le Coran comme seule source divine. « Musulman coranique » me paraît le plus propre à me définir. Parce que je ne me sens lié que par le Coran. Le Coran ne constitue pas une contrainte pour celui qui l’accueille en soi, il fait plutôt partie de sa conscience. Je me sens précisément ainsi. Je suis parfaitement libre par rapport à Dieu qui est la liberté. Et  Dieu est en moi, dans le sens du Coran qui dit que dans chaque homme, il y a une partie de Dieu.

Mais ne s’agit-il pas là de retourner aux sources comme l’exigent les traditionalistes, c.-à-d. à un Islam des origines?

 Non. Ils n’ont pas exigé un retour aux sources, mais justement aux modèles de société des premiers musulmans. Avec cette question, on devrait spécifier quelles sources sont ainsi visées : Le Coran ou la tradition ? Si c’est le Coran, je suis d’accord. Si c’est la tradition qui est ainsi visée, cela revient à chercher à conserver la société dans un état prétendument idéal , celui de la Médina de l’an 622.

Les réformateurs traditionalistes s’identifient à l’Islam avec les objectifs et des moyens radicaux. La différence se trouve seulement dans la manière dont ces objectifs doivent être atteints. Que ce soit par l’islamisation de la société par l’intermédiaire d’une éducation ou au moyen d’une force.  L’objectif est le même, à savoir l’application de la Charia,. je dis clairement non. Car la Charia est un travail humain qui n’est pas impératif pour un croyant.

Quelques observateurs sont d’avis que le monde Islamique a besoin d’un mouvement de renaissance, pour se débarrasser le poids de la tradition . qu’en pensez-vous ?

 La renaissance ne peut pas être le fait des réformateurs. Il y a eu seulement une « explosion » des philosophes libres, des auteurs qui ne sont absolument pas d’accord sur beaucoup de points. Précisément ce « laboratoire de la pensée libre » à l’ouest permet d’organiser le moderne actuel . Pour cette raison, je rejette tous les mouvements qui enserrent la pensée libre dans les moules, la subordonnent à une doctrine. Dans un mouvement structuré, il n’y a pas de liberté de la pensée. Tous doivent se soumettre à certaines normes et travailler dans un certain cadre. Je ne veux toutefois pas que quelqu’un me dise comment j’ai à être un musulman. Liberté comme religion, religion comme liberté

La plupart des musulmans attribuent bien moins de poids à la liberté individuelle que vous.

 C’est leur problème. Personne ne l’empêche ! Dans l’Islam, aucune autorité qui parle au nom de tous les musulman n’est prévue. Aucun prêtre et aucun Vatican qui vous empêche de penser librement ne sont là. Chaque homme est confronté seulement à sa conscience, seulement à Dieu.

N’enrichissez-vous pas la pensée Islamique avec votre accent fort de la liberté individuelle ?

 Je suis un produit de différentes influences. Chaque homme est le produit de son milieu. Cela peut être un milieu très étroit ou un milieu très ouvert. Mon milieu est très ouvert, parce que je suis le produit d’une tradition musulmane très forte et d’une large formation occidentale que j’ai étendue plus tard consciemment par l’ouverture aux cultures asiatiques. Cela est l’arrière-plan de ma pensée. J’ai toutefois mes racines incontestables dans une tradition musulman forte, et sa source la plus importante est le Coran. La liberté est pour moi ma religion ; elle est à l’intérieur la plus fondamentale en moi. Dans la liberté pleine, je me suis approprié le Coran. Il a fait ma conscience. Je sens le Coran comme lumière d’origine divine qui éclaire mon intelligence, mes réflexions.

Quels sont les grands défis auxquels l’Islam est confronté ?

 La Charia est considérée comme ayant une importance fondamentale pour la communauté musulmane. Mais comme dans le judaïsme, il existe de fortes résistances ici. Pour moi, c’est clair : la Charia n’est pas d’origine divine, elle est faite par les hommes. Ainsi elle ne peut être impérative pour personne. Il n’y a pas d’obligation d’appliquer les punitions traditionnelles, par exemple la lapidation pour un adultère. Puisque le Charia est faite par les hommes, elle peut logiquement aussi être renouvelée par les hommes.

Qui devrait entreprendre cette tâche ?

 Les Ulémas, les savants de religion, sont officiellement compétents pour tout ce qui est lié à la Charia. Puisqu’il n’y a pas de clergé dans l’Islam, la notion d’ »Ulema » est très vague. Par exemple contrairement au catholicisme, il n’y a pas d’Investiture dans l’Islam. En principe chacun peut devenir un Alim, et il y a aussi beaucoup d’Ulema ignorants.

Concrètement : Qui est autorise à réviser les Charia ?

 Personne. Parce qu’il n’y a pas d’autorité dans l’Islam. L’Islam est une religion fondamentalement laïque. Il n’y a pas d’église, aucune autorité religieuse. Il revient par conséquent au pouvoir laïc de publier des lois . Dans la plupart des États Islamiques, le Charia a été abrogée; c’est aussi le cas en Tunisie. La Scharia est certes encore enseignée aux facultés Islamiques, mais c’est une affaire très théorique, puisque la Charia ne s’applique plus que dans quelques secteurs du droit civil – par exemple avec le mariage ou le divorce -. A mon avis le monde Islamique doit se perfectionner dans les choses relevant de la Scharia.

Quels sont les grands problèmes, auxquels la communauté Islamique est confrontée ?

 Un des problèmes centraux se trouve dans le fait que l’Islam, comme religion mondiale, n’a pas réussi jusqu’à aujourd’hui, à faire face aux problèmes du temps actuel. Une instance indépendante des organisations et États politiques qui représenterait la pensée Islamique dans toutes ses différentes empreintes serait à mon avis une urgence. Elle pourrait faire office de partenaire du dialogue par rapport aux autres religions mondiales.

concrètement quels domaines ont besoin d’être revus?

 Un secteur tout à fait important serait le système éducatif. Il s’agit d’encourager l’Islam soulignant une éducation religieuse moderne et de développer les matériaux d’instruction correspondants à une vie commune paisible.

Comment jugez-vous le problème de la formation des Ulema ?

 La formation des Ulema est une affaire très complexe. Comme vous le savez, les institutions les plus importantes dans ce secteur – par exemple les Al-Azhar- l’université du Caire – sont très conservatrices. Il serait très important de créer d’autres  institutions de formation en Europe qui fourniraient une vision moderne de l’Islam.

Ne serait-il pas logique, si des croyants s’unissaient dans le monde entier afin d’œuvrer pour une modernisation de la pensée Islamique ?

 Ce serait en effet d’une grande utilité. Mais il est malheureusement difficile de réunir ces philosophes Islamiques. Si on réussit un jour à rassembler un petit groupe sur la base d’une charte commune – je l’appelle « La charte du musulman moderne » -, alors une grande étape serait franchie.

(Source: www.kalimatunisie.com, N°17-septembre 2003)

رحيل إدوارد سعيد

منارة لا تنطفئ

بقلم: عمر المستيري

لم يكن من الفدائيين ولكن ضرباته ألحقت أضرارا جسيمة بالمنظومة الإمبريالية – الصهيونية وزعزعت أركان بنائها الفكري وطالت عقر نفوذها الأكاديمي الإعلامي. جالس الفدائيين طوال سنوات داخل المجلس الوطني الفلسطيني – رغم تباعد المراجع وتضارب الأسلوب والقيم التي يعكسها.

دافعه الأساسي في رفع المظلمة التاريخية عن الفلسطينيين لم يحجب عنه ضرورة التباين مع نهج عرفات الذي تنبه إدوارد سعيد مبكرا إلى أنه ينخرط داخل نمط الاستبداد العربي السائد مما قاده إلى رفض اتفاق أسلو وما يكرسه من إقامة سلطة تنبه مبكرا إلى ما ينتابها من قهر وفساد.

وكانت معارضته لمشروع دولتين منفصلتين مؤسسة على القناعة بإمكانية التعايش بين اليهود والعرب تحت دولة موحدة بمقتضى العمل على تفكيك آليات التمييز المنظمة للدولة العبرية. إن الانهيار المأسوي لتمشي (processus) أسلو بعد عشر سنوات من الإعلان عنه ليشكل أفضل دليل على سلامة موقف إدوارد سعيد منه.

ما من شك أن وفاته أثارت تهاطلا جبارا من عبارات التقدير والاعتراف لجسامة الخسارة التي تشكلها بالنسبة للعالم العربي في هذا العصر الحالك. ومن الأكيد أن مجملها يصدر عن مثقفين وسياسيين ضايقهم أسلوبه الحاد والتزامه الرافض لأي مجاملة إزاء مواطن النفوذ الناخرة للضمير العربي.

بيد أن هذا الإنصاف المتأخر لن يغنينا عن طرح بعض تساؤلات محيرة :

كيف نفسر هامشية التجاوب السياسي العربي مع أطروحاته وفكره وقيمه وأسلوبه وتدخلاته؟ لماذا الشارع العربي فضل تقديس مفكرين أسسوا للميوعة إزاء الأنظمة أو آخرين اعتمدوا الازدواجية نمطا كرّس الفجوة بين خطابهم اللاذع حول الشأن الخارجي والتزام الصمت في الشأن الداخلي؟

(المصدر: مجلة كلمة الألكترونية، العدد 17 لشهر سبتمبر 2003)

Des experts d’Europe, de la Méditerranée et d’Afrique du Nord se réunissent à Tunis du 6 au 9 octobre

03/10/2003– L’Association européenne des géoscientistes et ingénieurs (Eage) organise, avec le soutien du ministère de l’Industrie et de l’énergie et l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap), la 1ère conférence et exposition des ingénieurs du pétrole dans les pays d’Afrique du Nord et du bassin méditerranéen et ce du 6 au 9 octobre 2003 à Tunis.

Cette rencontre qui se tient pour la première fois en Tunisie sur le thème  »Du désert à la mer profonde : opportunités et défis » constitue un forum pour dresser le bilan des activités d’exploration et de production des hydrocarbures dans les pays d’Afrique du Nord et du bassin méditerranéen et pour échanger les expériences et expertises relatives aux activités liées au secteur de l’énergie dans la région. Elle discutera et analysera, entre autres, les perspectives de développement du secteur des hydrocarbures dans les pays d’Afrique du Nord et du bassin méditerranéen et permettra à cet effet d’échanger les expériences et expertises dans ce domaine. Elle débattra également des perspectives de développement du secteur des hydrocarbures dans les pays de la région afin de faire face aux défis d’approvisionnement des marchés de l’énergie dans ces pays dans les années à venir.

Cette conférence, offre aussi l’occasion pour promouvoir le domaine minier tunisien afin d’attirer davantage d’investisseurs dans le secteur des hydrocarbures en Tunisie.

Au total 600 participants environ représentant des compagnies pétrolières maghrébines, européennes et internationales opérant dans les pays d’Afrique du Nord et de la Méditerranée, des sociétés de services ainsi que des universitaires et des consultants internationaux, discuteront 245 communications scientifiques et techniques, présentées sous formes orales et de posters, traitant différents thèmes se rapportant aux activités d’exploration et de production, en Afrique du Nord, dans le bassin méditerranéen et dans le monde en général.

Par ailleurs des ateliers, des cours spéciaux et des expositions techniques seront organisées au cours de cette manifestation. Au total 40 compagnies tunisiennes et étrangères présenteront les produits, services et nouveautés qu’elles offrent dans ce secteur.

(Source: www.infotunisie.com, le 3 octobre 2003)

L’UE crée un cadre unique pour juger les enlèvements d’enfants bi-nationaux

AFP, le 03.10.2003 à 14h45

   par Fabrice RANDOUX

            BRUXELLES, 3 oct (AFP) – Les ministres de la Justice des Quinze  ont adopté vendredi à Bruxelles un cadre européen dans le but de  décourager les enlèvements d’enfants entre couples binationaux  séparés, un phénomène en augmentation dans l’UE et particulièrement  aigu entre la France et l’Allemagne.

            Après trois années de négociations, les Quinze ont adopté à un  nouveau règlement sur la responsabilité parentale qui doit permettre  d’éviter les interminables batailles judiciaires menées  simultanément dans les pays des deux parents qui se disputent leurs  enfants.

            D’une manière générale, le règlement, qui entrera en vigueur le  1er mars 2005, établit que le tribunal compétent sur le fond pour  trancher les questions du droit de garde et de visite est celui du  pays « de la résidence habituelle de l’enfant », c’est-à-dire où il  vivait avant son enlèvement.

            La France et l’Allemagne sont particulièrement concernées par  ces imbroglios juridiques, au point que les deux pays ont créé  depuis quatre ans une commission parlementaire spéciale bi-nationale  pour tenter de régler les conflits les plus douloureux estimés à une  cinquantaine de cas fin 2002.

            La justice allemande refusait généralement d’ordonner le retour  d’un enfant enlevé afin de lui éviter le nouveau traumatisme que  constituerait son retour en France après parfois plusieurs années  d’absence.

            « Cela va simplifier considérablement l’application des décisions  de justice », se sont réjouis dans une conférence de presse commune  les ministres de la Justice allemand et français Brigitte Zypries et  Dominique Perben.

            Dorénavant, lorsqu’un parent enlèvera un enfant et le fera  passer de France vers l’Allemagne, le juge allemand, s’il est saisi  par l’un des parents, devra statuer dans les six semaines après  avoir entendu l’enfant.

            S’il refuse le retour (parce que l’enfant risque des violences  par exemple), il appartiendra alors au juge français de se prononcer  définitivement.

            Si le tribunal français rend une décision de retour, ou de droit  de visite du parent victime, celle-ci sera alors immédiatement  applicable sur le territoire allemand, sans nouvel examen.

            Le règlement s’appliquera à tous les enfants de parents, mariés  ou non, vivant dans l’Union européenne, où ces conflits sont estimés  à plusieurs centaine de cas par an et en nette augmentation en  raison du nombre croissant de couples bi-nationaux.

            Outre les droits de garde et de visite, le règlement vise le  placement, l’assistance éducative, la tutelle, l’administration des  biens de l’enfant mais ne s’applique pas aux pensions alimentaires  ou la contestation de la filiation.

            Il se substitue à un premier texte des Quinze qui couvrait déjà  les procédures de divorce et prévaudra sur la convention  internationale de la Haye qui traite notamment des enlèvements  d’enfants.

            Les discussions ont été « longues et difficiles », a souligné  Dominique Perben car « le droit de la famille s’inscrit dans des  traditions différentes », citant l’exemple des pays d’Europe du Nord  ayant l’habitude d’écouter l’enfant lors des procédures familiales.

            Mme Zypries a d’ailleurs aussitôt ajouté que le nouveau  règlement n’était pas un pas « vers un droit de la famille européen  mais une étape vers l’harmonisation des procédures et davantage de  reconnaissance mutuelle des décisions judicaires ».

            Preuve de cet attachement à la souveraineté nationale, le projet  de Constitution européenne prévoit le maintien de l’unanimité pour  les décisions relatives au droit de la famille alors que les autres  questions de justice civile et commerciale seraient décidées à la  majorité qualifiée.