3 janvier 2012

 

 

TUNISNEWS
11 ème année, N°4205 du 03.01.2012
archives : www.tunisnews.net

 


Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de L’Homme: Déclaration

Euro-Mediterranean Human Rights Network: Declaration

Courrier International: Les réseaux français de Ben Ali

Nawaat.: En Tunisie, la surveillance à la « Big Brother » a un sobriquet: Ammar 404

Afican Manager: Tunisie-Libye: «2012 sera l’année de l’édification dans les deux pays», selon Marzouki

Business News: Moncef Marzouki appelle à la fusion entre la Tunisie et la Libye

Business News: Le Maghreb dépose une plainte contre Ameur Laârayedh

Investir en Tunisie: Tunisie : quelle presse veulent Ghannouchi, Jebali, Dilou… ?

Espace Manager: Samir Dilou fait l’imam dans son ministère

WMC: Rached Ghannouchi au Qatar pour mobiliser le support

 
Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de L’Homme
Déclaration
 
Le réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) suit avec attention et enthousiasme la révolution du peuple tunisien. Celle-ci a ouvert un printemps arabe dans toute la région, et a inscrit le débat sur la démocratie et les droits de l’homme à l’ordre du jour des programmes gouvernementaux.
 
Il se félicite que les élections qui ont eu lieu aient été loyales, transparentes et conformes aux principes et aux pratiques d’une démocratie retrouvée,
 
Le REMDH constate que les réformes déjà entreprises, tout en ayant permis le début d’un processus de transition, n’ont pas abouti à rétablir un véritable état de droit en mesure de répondre aux aspirations de la plus grande partie du peuple tunisien, notamment des femmes et des jeunes.
 
Il observe que la situation économique et sociale des couches les plus démunies de la population tunisienne n’a pas changé, surtout dans les régions intérieures marginalisées, toujours caractérisées par les taux de chômage de plus en plus élevés, et où les politiques économiques maintiennent une grande partie de la population locale dans une situation insupportable.
 
Le REMDH salue l’effort magnifique du peuple tunisien et de ses organisations pour accueillir les centaines de milliers de réfugiés venant de Libye alors qu’en même temps l’Europe refusait et refuse encore de recevoir dans la dignité quelques dizaines de milliers de migrants tunisiens.
 
Il rappelle que pèse sur l’Union Européenne la responsabilité d’apporter à la Tunisie l’aide économique nécessaire pour que les espoirs de la révolution ne soient pas déçus.
 
Venant d’ouvrir une mission à Tunis pour accompagner ses membres et la société civile tunisienne, le REMDH demande à l’Assemblé Constituante d’instaurer un dialogue permanent avec celle-ci et de respecter les principes suivants :
 
1- Créer les instruments nécessaires à une justice transitionnelle qui s’inspirent des autres expériences internationales afin de combattre l’impunité, de réparer les préjudices moraux et matériels des victimes afin de rétablir les ressorts d’une société réellement démocratique.
 
2- Abolir la peine de mort.
 
3- Assurer dans le futur ordre constitutionnel la prééminence des traités internationaux sur la loi interne dès leur ratification par le Parlement.
 
4- Assurer le respect des droits de la femme par la ratification de toutes les conventions internationales et leurs protocoles et en mettant en conformité le droit interne à ces conventions.
 
5- Ratifier la totalité des conventions en vigueur en matière de libertés civiles et politiques et de droits économiques, sociaux et culturels et modifier le droit interne en conséquence.
 
6- Inscrire dans la constitution le principe de l’indépendance du pouvoir judiciaire, y compris du Parquet, et définir les règles qui permettent de garantir cette indépendance ainsi que le libre exercice des droits de la défense.
 
7- Conférer à la liberté absolue de conscience une valeur constitutionnelle et respecter scrupuleusement en particulier la liberté d’association et la liberté d’expression.
 
8- Définir les modalités effectives par lesquelles la responsabilité des agents de l’Etat peut être poursuivie devant les juridictions de droit commun.
 
9- Adopter un cadre général qui permette de respecter les droits économiques, sociaux et culturels tels que définis par les conventions internationales et instaurer un système de développement équitable entre les régions.
 
10- Intégrer les droits de l’homme dans tous les niveaux de l’enseignement : primaire, secondaire et universitaire en coopérant étroitement avec la société civile.
 
11- Instaurer un statut juridique des refugiés qui soit conforme aux conventions internationales dans ce domaine. Cesser de criminaliser les migrants et renégocier les accords passés avec les pays membres de l’U.E. à ce sujet.
 


 

 

 

 
Euro-Mediterranean Human Rights Network
Declaration
 
The Euro-Mediterranean Human Rights Network (EMHRN) is following with great attention and enthusiasm the Tunisian people’s revolution. This revolution initiated the Arab spring, which spread throughout the region and placed the debate on democracy and human rights on the agenda of governmental programs.
 
EMHRN is pleased that the elections that took place were fair, transparent and consistent with the principles and the practices of a regained democracy.
 
The EMHRN notes that the reforms already undertaken, while initiating the beginning of the transition process, have failed to restore a genuine rule of law fulfilling the aspirations and desires of the majority of the Tunisian people, in particular women and young people.
 
EMHRN notes that no improvements were made in the economic and social situation of destitute segments of the Tunisian population, particularly the marginalized interior regions, with the highest rate of unemployment and failing economic policies that have maintained most of the local population in deplorable conditions.
 
The EMHRN commends the Tunisian people and several institutions on their extraordinary efforts to accommodate the hundreds of thousands of refugees coming from Libya while Europe still declines to receive tens of thousands of Tunisian migrants in a dignified way.
 
It points out that the European Union should bear the responsibility of providing Tunisia with necessary economic aid to ensure that the hopes of the revolution are not dashed.
 
The EMHRN, with its mission recently established in Tunis to support its members and the Tunisian civil society institutions, seeks a permanent dialogue with the national assembly, respecting the following principles:
 
1- To create the necessary institutions and instruments for a transitional justice inspired by other international experiences in order to combat impunity, repair the moral and material damages of the victims and establish the basis of a truly democratic society.
 
2- To abolish the death penalty.
 
3- To ensure in the future constitutional order the pre-eminence of international treaties over domestic law upon their ratification by the Parliament.
 
4- To Ensure the respect of women’s rights through the ratification of all international conventions and their protocols and by bringing these in accordance with the internal law of these conventions.
 
5- To ratify all the conventions in force relating to civil and political freedoms and economic, social and cultural rights and to modify accordingly the national law.
 
6- To state in the Constitution the principle of the independence of the judicial power, including prosecution, and define the rules that ensure this independence as well as the free exercise of the defense rights.
 
7- To give the absolute freedom of conscience a constitutional value and to scrupulously respect above all the freedom of association and the freedom of speech.
 
8- To define the effective modalities by which the responsibility of the government officials can be prosecuted in the face of the common law jurisdictions.
 
9- To adopt a general framework that provides respect of the economic, social and cultural rights as defined by International Conventions and to establish an equitable system of development between the regions.
 
10- To integrate the human rights at all levels, primary, secondary and higher education, in close cooperation with the civil society institutions.
 
11- To establish a legal status for refugees in conformity with the International Conventions, to stop criminalizing migrants and to renegotiate agreements made with the member states of the EU on this subject.

 

Les réseaux français de Ben Ali

Les réseaux français de Ben Ali

Le livre “Tunis Connection : Enquête sur les réseaux franco-tunisiens sous Ben Ali”, paraîtra le 5 janvier prochain au Seuil. Le site tunisien Kapitalis a interviewé les deux journalistes auteurs de l’ouvrage, Lénaig Bredoux et Mathieu Magnaudeix. Pourquoi avoir fait ce livre alors que beaucoup de choses ont déjà été dites sur ce sujet ? Mathieu Magnaudeix : Au départ, nous n’avions pas de projet de livre. Nous étions en Tunisie dès le début de la révolution pour comprendre ce qui se passait et faire notre métier de journaliste. Et puis il y a eu la fuite de Ben Ali que personne n’avait vu venir, surtout pas les autorités françaises. Cela nous a interrogé, comment un pays aussi proche de la Tunisie comme la France, avec toutes ses relations et “connections” avec le pouvoir et l’élite tunisienne, a- t-il pu à ce point ne pas anticiper ce qui allait se passer ? Comment avez-vous mené votre enquête ? Nous sommes allés sur le terrain. Tant en Tunisie qu’en France, nous avons fait plus de 110 entretiens. Nous avons essayé de démêler à la base ces relations. Avez-vous subi des pressions, des difficultés ? Cela est surprenant, mais non nous n’avons subi aucune pression; certes, nous avons du faire un travail classique d’investigation mais nous n’avons pas rencontré de difficultés importantes. Et le phénomène que nous avons pu constater, c’est que du côté tunisien, il n’y a plus la peur qui empêchait jadis la libre expression. Comment l’expliquez-vous ? En Tunisie, les gens se sont mis rapidement à parler librement parce qu’ils ont compris que Ben Ali ne reviendrait plus. Tout remonte peu à peu à la surface. Surtout, les Tunisiens ont voulu mettre sous les projecteurs ces relations qui leur ont tant fait de mal, donnant à Ben Ali un alibi pour réprimer toute velléité de liberté. Du côté français, il y a sans doute eu une volonté de tourner la page et, sans vouloir se dédouaner, une sorte de mea culpa. Des personnes que l’on cite généralement comme ayant été proches du régime de Ben Ali, comme Delanoë ou Mitterrand, ont accepté de répondre à nos questions en toute transparence. Quel a été le rôle de Ben Ali dans la construction de ce système de “connections” ? Nous en parlons dans notre livre. Il avait un contrat avec la société Image 7 pour améliorer l’image de la dictature tunisienne. Cela est connu. Mais il y avait aussi l’achat de nombreux encarts publicitaires ou d’abonnement de journaux ou revues comme Les Cahiers de l’Orient d’Antoine Sfeir ou du magazine Jeune Afrique de Béchir Ben Yahmed. Beaucoup d’autres journalistes avaient des commandes de livres ou bénéficiaient de séjours sur le dos du contribuable tunisien. Ce qui est dommage, c’est que ce sont ces mêmes journalistes qu’on invitait le plus souvent à la télévision et à la radio pour parler de la Tunisie. Vu leurs relations avec le régime de Ben Ali, ils n’allaient donc pas en dire du mal, ce qui maintenait les Français dans l’ignorance de la terrible dictature tunisienne. Ben Ali suivait-il cela personnellement? Oui, on peut dire ça. Ben Ali accordait une importance telle à son image, surtout en France, qu’il devenait littéralement fou de rage quand on le montrait lui ou son entourage de manière négative. Quand un journaliste le faisait, il prenait personnellement le téléphone pour savoir qui avait fait ça et essayer de mettre en place des mesures de rétorsion. Quand la Régente de Carthage [Ed. La Découverte, 2009] de Catherine Graciet et Nicolas Beau est paru, les autorités tunisiennes ont appelé l’Elysée et tenté sans succès d’empêcher la diffusion du livre. Ben Ali et son entourage ne rataient jamais une occasion pour séduire de nouveaux “ambassadeurs” médiatiques ou politiques qui montreraient une bonne image de lui dans les milieux politiques français, qu’ils soient de gauche ou de droite. A droite, Jean François Copé a passé des vacances à Tozeur en 2008, payées par le régime tunisien, même si cela ne veut pas dire qu’il a défendu le régime de Ben Ali. A gauche aussi, le régime menait une politique de séduction et pouvait aller loin. L’exemple de Frédéric Mitterrand est édifiant. Le régime, pour son image, pouvait offrir la nationalité tunisienne en quelques secondes, comme le montre cette histoire. Quand il allait en Tunisie, Frédéric Mitterrand était systématiquement invité à déjeuner par Abdelwahab Abdallah [homme politique proche de Ben Ali, plusieurs fois ministre et nommé conseiller du président en 2010]. Une fois, Mitterrand fit part de son besoin d’avoir la nationalité tunisienne pour acheter un bien immobilier, Abdelwahab Abdallah la lui accorda sur le champ ! Mais cette politique de marketing de Ben Ali n’excuse pas le pouvoir français ?  
Non, pas du tout. Et pour comprendre ce qu’il s’est passé à ce niveau, il faut remonter plusieurs décennies en arrière. Dès la fin des années 1980, après l’exemple iranien, les pays occidentaux ont eu une peur bleue de la montée de l’islam politique et ont soutenu des régimes qui le combattaient. Sous Mitterrand, comme sous Chirac ou Sarkozy, surtout dans les années 2000, symbolisées par la guerre occidentale contre le terrorisme islamiste, Ben Ali était considéré comme un rempart face à l’islamisme. Ce qui lui a donné une légitimité forte aux yeux du pouvoir français. Mais ce fut une erreur ? Oui, d’autant plus que la menace islamiste a été, de l’avis même de beaucoup de ces dirigeants d’aujourd’hui, surévaluée et exagérée. Ben Ali en a profité et l’alibi islamiste lui a permis de réprimer toute velléité de liberté en Tunisie. Et le régime tunisien a su en rajouter, toujours grâce à ses connections médiatiques et politiques, pour vendre à la société française une Tunisie où la pauvreté n’existait pas, où il y avait un miracle économique, où les droits de l’homme et de la femme étaient respectés, etc. Bref, pourquoi alors remettre en question une dictature quand son peuple semble préservé du terrorisme et vit apparemment dans le bonheur et les droits de l’homme ? Compte tenu de tout cela, le pouvoir français laissait tranquille Ben Ali et ne voulait surtout pas d’incidents avec lui. Ainsi, au sommet du pouvoir, on exigeait tant du ministère des Affaires étrangères que de l’ambassade de France qu’ils aient à tout prix de bonnes relations avec le régime tunisien. Ben Ali était totalement libre de faire ce qu’il voulait. Est-ce la raison du silence des différents ambassadeurs français en Tunisie face à la violation des droits de l’homme ? Oui sans doute. Mais rappelons que certains, comme Yves Aubin de la Messuzière, ont tenté d’alerter le pouvoir sur les dépassements du régime de Ben Ali, même s’il n’a pas été écouté. Oui mais, à part lui, les autres étaient inaudibles ? Vous connaissez sans doute d’ailleurs l’expression de la rue tunisienne qui dit que les ambassadeurs français étaient plutôt les ambassadeurs de Ben Ali en France que le contraire ? Oui, et l’amertume de certains opposants est compréhensible. Prenons l’exemple de Pierre Ménat, ancien ambassadeur de France en Tunisie. Des opposants victimes de privations de droits l’alertaient sur leur sort, sans qu’il ne ne réagisse vraiment. D’autres ont tenté en vain d’obtenir des rendez-vous pour le rencontrer. Au même moment, Imed Trabelsi, dont on connait le CV, était souvent invité, surtout quand il est devenu maire de La Goulette, à la résidence de l’ambassadeur pour y faire la fête. Dans ces conditions, où l’ambassadeur de France, censé représenter le pays des droits de l’homme, ne fait pas le minimum syndical, c’est-à-dire défendre les droits de l’homme, et en même temps recevait en France (car l’ambassade c’est la France) quelqu’un comme Imed Trabelsi, on ne peut qu’être considérablement déçu, sinon plus. Pierre Ménat a-t-il été sanctionné. Que devient-il? Je ne sais pas s’il a été sanctionné. Mais je ne pense pas. Il est actuellement ambassadeur aux Pays-Bas. Les choses ont-elles changé aujourd’hui et l’ambassade de France joue-t-elle son rôle ? Si elle joue son rôle, ce n’est pas à moi de le dire. Mais ce que je sais, c’est qu’on a demandé à l’ambassadeur de discuter avec tout le monde et bien évidemment avec les dirigeants d’Ennahda. D’être plus proche du terrain et de ne plus passer son temps dans les karaokés. Est-il vrai que le 17 décembre 2010 – jour de l’immolation de Mohammed Bouazizi – Pierre Ménat, en compagnie de Gérard Collomb présent à cette date en Tunisie, chantait dans un karaoké ? Oui c’est vrai, même si les deux événements ne sont bien sûr pas liés et que Pierre Ménat n’en n’avait sans doute pas eu vent. Mais hélas, les calendriers sont parfois cruels. Mohammed Bouazizi s’étant immolé le matin et le karaoké avait eu lieu dans la soirée du même jour. L’image mentale est terrible. Quels avantages ont été attribués aux obligés français de Ben Ali ? Sommes d’argent, hôtels, maisons offertes, quels autres types de services ? Nous avons enquêté sur la question, mais n’avons pas découvert de valises pleines d’argent ou de cadeaux extraordinaires. Quant à l’histoire de la maison offerte, comme il l’a été dit dans un câble de Wikileaks, nous n’avons trouvé aucune information qui le confirme. Mais c’est très compliqué de prouver ce genre de choses et si nous n’avons rien trouvé, cela ne veut pas dire que cela n’a pas pu exister.  

Je pense que les avantages étaient moindres. Comme des séjours hôteliers, des achats d’encarts publicitaires. Mais ce qui justement a fait la force de ces avantages, c’est que les bénéficiaires furent nombreux, à tel point qu’il y a eu un maillage médiatique et politique important. Si l’on devait donner une image, du fait de leur grand nombre, dans tous les milieux d’influence, Ben Ali a eu des petits ambassadeurs un peu partout. C’est donc la multiplication des communications favorables à Ben Ali à la télé, dans la presse, dans la classe politique, etc., qui a donné sa puissance au système. A l’avenir, êtes-vous optimiste sur l’établissement de relations franco-tunisiennes plus saines ? Oui et non. Du côté tunisien, oui, lorsque l’on voit que la presse sort désormais les affaires et que certains dirigeants tunisiens disent que la Tunisie veut être traitée d’égal à égal avec la France, que la Françafrique est finie, etc. Non lorsque je vois des hommes d’affaires, qui se sont enrichis sous Ben Ali, qui ont été partie prenante de ces relations incestueuses franco-tunisiennes, qui les ont encouragées en offrant des cadeaux aux politiques et journalistes français, qui, aujourd’hui, ne se sont toujours pas expliqués sur cette question et qui, pour certains, en plus, se montrent comme des révolutionnaires de la première heure sans que personne ne s’y oppose vraiment. Côté français, oui lorsque l’on voit le message délivré au Quai d’Orsay, disant clairement qu’il fallait désormais appréhender la réalité du terrain et discuter avec toutes les composantes du pays et non plus seulement avec une certaine élite. Non, lorsque l’on voit par exemple comment les migrants tunisiens ont été traités en France. Au moment où il aurait fallu un peu faire oublier ces relations troubles franco-tunisiennes par un accueil disons moins agressif des migrants tunisiens en France, on a envoyé le message contraire au peuple tunisien en oubliant un peu vite que ces migrants surdiplômés qui fuyaient la Tunisie n’étaient au fond que le fruit du mensonge du miracle économique du régime de Ben Ali, que la France a soutenu pendant si longtemps. Allez-vous venir en Tunisie présenter votre livre ? Oui, nous serons en Tunisie entre les 11 et 13 janvier pour présenter notre livre et répondre aux questions des lecteurs et lectrices tunisiennes. Source: “Courrier International” Le 02-01-2011 Lien: http://www.courrierinternational.com/article/2012/01/02/les-reseaux-francais-de-ben-ali  
 


En Tunisie, la surveillance à la « Big Brother » a un sobriquet: Ammar 404

Un jeu de mots sur le message “Error 404” des sites bloqués, les blogueurs l’imaginent comme chef de surveillance de l’état policier du dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Avec l’aide directe et indirecte de la part des fournisseurs américains et européens, Ammar 404 s’est emparé de tout moyen de communication numérique en Tunisie et changeait même le contenu des e-mails en transit. Dans cette situation, les tunisiens craignaient que leurs communications ne soient pas envoyée ou reçus, ou même qu’elle soient interceptées. Asma Hedi Nairi, ancienne coordinatrice pour Amnesty International, raconte que ces e-mails entres amis ont été remplacés par d’autres messages allant des symboles variés aux annonces des voitures de location. Des opposants du régime renversé par la revolution du janvier ont reçu des menaces comme « Tu peux fuir mais il n’existe nul endroit au monde où te cacher,” et des gens qui n’avaient aucun lien avec l’univers politique ont trouvé leur correspondance piraté quand ils utilisaient par hasard des mots clés jugés trop critiques par rapport au gouvernement. Ammar 404 a même ruiné des reputations en mettant des images pornographiques dans des e-mails professionnels et redirigeant des photos intimes sur Facebook, raconte Nairi, 23 ans. “Ammar 404 voyait tout,” dit Nairi, qui fait des études de master en sciences criminelles à Tunis. “Guerre de l’Information” Cette ingérence l’a forcé à fermer cinq comptes aux cours des années précédant la révolution, la faisant perdre ses contacts et ses documents. De plus, le contenu sexuel des intrusions était particulièrement gênant dans un culture majoritairement musulmane, selon Nairi, ayant l’effet de restreindre encore le courant de discussion politique. “Ammar 404 est plus dangereux que n’importe lequel policier dans la rue,” elle dit. “ C’est un guerre de l’information.” La capacité de surveillance de la Tunisie la place en tête de la course à l’armement dans l’informatique mené par des régimes repressives dont le pouvoir de surveiller – et manipuler – la présence numérique des citoyens augmente. L’examen de la surveillance tunisienne dessine le plan de l’appareil de contrôle d’un état totalitaire et fait partie d’une enquête de la part de Bloomberg News sur l’utilisation des technologies occidentales de surveillance pour traquer les dissidents dans la région. En Syrie, une société italienne a coupé court à un système de surveillance après la publication par Bloomberg d’un rapport sur le project tandis que le nombre de morts augmente. Iran a acheté des equipements europeéns pour traquer les déplacements des citoyens même après la répression sévère de la contestation des éléctions en 2009. Et au Bahreïn, la police a utilisé les SMS interceptés avec l’équipement de surveillance européen pour interroger les activistes. L’Égypte, le Yemen et la Syrie ont acheté le même équipement, selon l’enquête. Peu soumis au contrôle de l’Etat L’export des équipements de surveillance est peu réglementé et la capacité d’interception est d’usage pour les systèmes de communication partout dans le monde, destiné aux forces de l’ordre. Ni les Etats-Unis ni l’Union Européenne n’interdit l’exportation des technologies de surveillance vers la Tunisie. Le cas tunisien pourrait devenir le règle mondial si la vente de ces technologies continue à échapper du contrôle, selon Ben Wagner de l’European University Institute près de Florence, en Italie, qui a publié ses recherches sur la gestion de l’internet en Tunisie. Ben Ali’s regime deployed the surveillance gear to demonstrate its power, Wagner says. Changing e-mails into nonsense, rather than luring dissidents into ambushes, created a pervasive unease, in which even spam could be perceived as the work of Ammar 404, he says. Le régime de Ben Ali s’est servi du système de surveillance pour faire sentir son pouvoir, selon Wagner. En changeant le contenu des e-mails en absurdités, au lieu de faire piéger des dissidents, le régime a réussi à créé un atmosphère de malaise omniprésente, où même la réception du spam pourrait faire craindre la présence du Ammar 404, il dit. Un Terrain d’Essai “Cela met mal à l’aise les citoyens par rapport à leur état de sécurité et la protection des données,” il dit. Des fournisseurs occidentaux ont utilisé le pays comme terrain d’essai. Moez Chakchouk, chef depuis la révolution de l’Agence Tunisienne d’Internet, raconte qu’il était d’usage que les sociétés de surveillance soldaient leur service à cette agence gouvernementale, en échange d’un libre accès. Lors des entretiens depuis la chute du régime Ben Ali après 23 ans au pouvoir, des techniciens, activistes, cadres et fonctionnaires décrivent comment ils se sont colletés avec, et ont même participé à construire ce pays de Merveilles répressif. De Nombreux Coupables Tandis qu’une enquête ne démasque aucun individu comme étant responsable de cette censure, de nombreux personnes endossent un part de culpabilité de ses actions. Parmi eux, la « cyber-police », l’agence internet qui a installé ces systèmes, et des entreprises complices qui vendaient ces technologies malgré le tollé grandissant par rapport aux violations des droits de l’homme par le gouvernement. “Je peux vous expliquer comment c’était fait,” dit Kamel Saadaoui, 46 ans, qui dirigeait l’Agence de 2008 jusqu’à la révolution. “Les sociétés tunisiennes, que ce soit des télécoms ou l’ATI, ont coopéré avec des sociétés européennes,”il raconte lors d’un entretien en mai, peu après sa promotion au poste comme directeur de régulateur national des télécommunications. La société Trovicor GmbH, basé á Munich, a fourni des outils d’interception des données et des voix, tandis que Sundby, ETI A/S basé au Danemark, assurait l’interception des données afin de reconstruire les activités des internautes, selon Saadaoui. Les systèmes ETI sont capables de traquer les sites visités et des journaux des correspondances par courriel. Trovicor, ancienne filiale de Siemens AG (SIE) et Nokia Siemens Network, n’ont pas répondu à nos solicitations. Le porte-parole de Nokia Siemens, Ben Roome, a refusé de faire un quelconque commentaire. Siemens a deféré des questions à NSN. ETI est une filiale de BAE Systems Plc, base à Londres et le plus grand contractant dans le secteur de la Défense en Europe, qui a racheté ETI en mars pour un prix de plus de $200 millions. Sara Hirsch, porte-parole des deux sociétés base à Londres, dit qu’il est pas possible de faire un commentaire sur un pays ou un contrat spécifique. Leurs opérations respectent les exigences légales nationales et leurs normes institutionnels, d’après elle. Saadaoui, qui est diplômé de Master d’Informatique de Michigan State University, explique qu’il a aidé à procurer et à monter le système qui capturait et changeait les e-mails. Le système emploie un technique dénommé Deep-packet Inspection, qui analyse le contenu des e-mails et renvoie des e-mails suspects au Ministère de l’Intérieure. Au cours d’un entretien d’une heure dans son bureau à l’ATI, il décrit une sale de contrôle avec des barreaux sur les fenêtre et 20 postes, où des employés examinant des e-mails dans plusieurs langues. “Ils pouvaient lire la raison pour laquelle un email était bloqué et prendre la décision de le rediriger au réseau ou le supprimer,” il dit. “Ou bien de le changer.Pas Notre Affaire Le porte-parole du Ministère de l’Intérieure Hichem Meddeb dément la participation du ministère au surveillance. “Ce n’est pas notre affaire d’intercepter ni des appels téléphoniques, ni du courriel, ni des sites,” il dit. Selon lui, il s’agit plutôt des agences de sécurité clandestins. Avec la hausse des capacités de surveillance en 2007, l’alarme des observateurs de l’internet était aussi en hausse, selon Saadaoui. “La cyber-police voulait juste faire le travail policier,” il dit. “Le role de police politique leur était imposé.” Après l’entretien en mai, Saadaoui n’a pas répondu aux demandes d’entretien, y compris des tentatives faites lors des visites à son bureau au cours de quatre jours consécutifs en septembre. Bien que Saadaoui était assez ouvert sur de nombreux détails, un accord de confidentialité lui empêchait de nommer les sociétés qui a vendu les deux systèmes clés de deep-packet inspection; un pour bloquer des sites, et un autre pour intercepter des e-mails. Le dispositif de deep-packet inspection dépasse les méthodes de surveillance traditionnels, qui scannent les noms des expéditeurs. Du courriel absurdeC’est semblable à l’interception du courrier écrit,” selon Milton Mueller, professeur de sciences informatiques à Syracuse University dans l’état de New York et bénéficiaire d’une bourse de deux ans de la Part de National Science Foundation afin d’étudier ces technologies. A Sfax, ville portuaire à mi-chemin entre Tunis et la frontière libyenne, Andelwaheb Matar, avocat de droits de l’homme, a remarqué en 2008 que des e-mails expédiés par ses contacts arrivaient transformés en absurdités. Un, reçu au mois d’avril, s’était transformé en “Veux-tu dîner? Je viens d’acheter une nouvelle voiture,” selon des copies cités par le blogueur Malek Khadhraoui cette année-là et confirmé par Matar. Lorsque ses clients ne recevaient plus ses e-mails, Matar, 55 ans, s’est résolu à envoyer des fax. Sur l’étagère dans son bureau, sont exposés deux maquettes de la Statue de la Liberté achetées à New York et qui représentent pour lui les valeurs qu’il défend lors des procès contre les agences gouvernementales. Une Menace indicible Matar rapproche son ordinateur portable pour montrer à son visiteur un email qu’il a reçu le 26 septembre 2008. Il indique du doigt des mots qu’il n’ose pas prononcer. En français, le message le traite de faible, le compare à l’excrément, et le menace, “Chaque jour, je vais tenter de perforer ton anus avec un batte de base-ball.” Le message finit par une injure bien connue et grossière. L’expéditeur du courriel était “fdgfjdhjfk fdhfjkhjksdh,” et Matar n’est toujours pas sûr s’il s’agit d’un message transformé ou d’un harcellement. Lorsqu’il s’agit d’Ammar 404, on n’est jamais sûr. “Comment je me sens? Je ne sais pas trop comment le décrire,” il dit. “C’est une agression troublante.” Maintenant, il protège ses communications avec un logiciel de crytpage. Cette cyber-répression était facilité par la structure physique du flux de données en Tunisie, qui passe par très peu de points d’étranglement. En gros, le système a deux parties distincts: une pour le traffique téléphonique et une autres pour l’internet, selon Saadaoui. Les Moniteurs du Palais Chaque télécom met sur écoute les appels téléphoniques, les SMS, et d’autres données numériques, qui sont canalisés vers des centres de surveillance, pour la plupart au Ministère, d’après une personne avec une expérience directe du système. Sous le régime de Ben Ali, des opérateurs en casque étaient présents même au sein de palais du Carthage, selon cette personne. La société Trovicor et ses prédécesseurs, Siemens et Nokia Siemens Networks, ont fourni aux télécoms tunisiennes les postes pour les centres de surveillance et ont aide à maintenir leur capacité de canaliser les appels et le flux des données par les station d’écoute, selon quatre personnes avec une expérience directe de ces ventes à travers leur contact avec ces sociétés. Utimaco Safeware AG, une succursale de Sophos, Ltd, base à Abingdon en Angleterre, a fourni des dispositifs qui servaient à relier les centres de surveillance allemands au réseau téléphonique, selon une personne concernée par l’installation. La société basée à Londres, Apaz Partners LLP, qui gère Sophos a redirigé des questions vers Sophos et Utimaco. Le Directeur général d’Utimaco, Malte Pollmann, explique que la société n’a pas fait de ventre directe à la Tunisie. Il est possible que leurs produits rentrent au pays parce que les entreprises qui montent des réseaux téléphoniques, y compris Nokia Siemens, utilisent Oberursel, les systèmes d’Utimaco basés en Allemagne, dit Pollmann. Sophos, l’actionnaire majoritaire d’Utimaco, a redirigé les questions à Pollmann. Canaliser tout le Trafic Afin de surveiller l’internet, le gouvernement canalise presque tout le trafic vers l’ATI. Ses équipements se trouvent dans les locales sous contrôle du gouvernement dans des bâtiments qui appartiennent à Tunisie Télécom dans trois quartiers de Tunis, comme au Belvédère, près du parc, et Kasbah, où se trouve la vieille ville et le souk, selon Chakchouk. “Toutes les connexions internationales passent par ces sites,”dit Chakchouk, 36 ans, chef de l’agence depuis février, lors d’un entretien à leur siège, dans un villa fleuri situé dans le collines de Tunis. Il explique que des accords de non-divulgation lui empêche de relever les noms des fournisseurs. Détourner des Messages Au sein de chacune des salles, grande de moitié d’un terrain de tennis, quelques ordinateurs, appelés “boîtes”, se trouve su les pipeline des données, d’après Chakchouk. Ils servent à détourner des communications, en saisissant des mots clés, selon Saadaoui. “Tout le trafic passé par ces boîtes,” raconte Saadaoui. Dès que le système signale un email suspect, un réseau de fibre optiques en dessus des rues du capital le relie jusqu’au centre de contrôle du Ministère de l’Intérieur, selon Saadaoui. Moez Ben Mahmoud Hassen, porte-parole de Tunisie Télécom, precise que enterprise “dément tout lien avec ce genre de pratique.”Il souligne que la société s’engage à suivre la loi et à respecter la confidentialité des communications. Interrogé sur la conduite de l’entreprise sous le régime de Ben Ali, il l’a estimé comme affaire de la justice et n’a souhaité faire aucun commentaire supplémentaire. Les communications de l’opérateur Orascom Télécom Tunisie, connu sous le nom Tunisiana, n’ont pas été placée sous surveillance, d’après un communiqué émis par le porte-parole Fatma Ben Hadj Ali. L’autre opérateur de téléphonie mobile, Orange Tunisia, n’a pas répondu aux demandes de commentaries. L’internet politicisé Saadaoui a choisi de relever des détails du surveillance en Tunisie, par ce qu’il était déçu de la politicisation de l’internet au cours des deux décennies sous le régime de Ben Ali. En 1991, un an après avoir reçu son diploma de Michigan State, Saadaoui était membre de l’équipe qui a monté le net en Tunisie, il explique. Au début, il s’agit d’un outil de recherche, dépourvu de censure ou surveillance, jusqu’en 1996, lorsque le régime en a pris le contrôle, en établissant l’ATI, selon lui Dhamir Mannai, ancient conseiller du Président-directeur général de Tunisie Télécom, qui est sous contrôle de l’état, se souvient des années insouciantes quand il gérait ses propres serveurs. “Avec la creation de l’agence, on m’a dit d’arrêter,” il raconte. Désormais,“Tout passe par l’agence, tout accès à l’internet, et tout courriel, ce qui le rend plus facile à surveiller.Vue de l’intérieur Lorsque Saadaoui monte en grade, il voit de l’intérieur l’intérêt croissant du régime et l’augmentation des dépenses sur la cyber-police. L’effort a commencé par la censure des sites critiquant le gouvernement, selon lui. Blue Coat Systems Inc. (BCSI) et NetApp Inc. (NTAP), tous les deux bases à Sunnyvale, en California, a fourni le système de filtrage, explique Saadaoui. NetApp, concessionaire des systèmes de stockage des données, comptait auparavant une unite qui fabriquait des postes pour les réseaux de surveillance. Cet enterprise a été racheté par Blue Coat en 2006. Le porte-parole de Blue Coat, Steve Schick, n’a souhaité ni nier, ni confirmer cette participation. Un porte-parole de NetApp a refusé de faire quelconque commentaire. En suite, lorsque des dissident ont commencé à se server de l’internet pour distribuer le contenu des sites bloqués, l’ATI a rajouté la surveillance du courriel. “L’utilisation des e-mails était une solution à l’arrache,”dit Saadaoui. Les développeurs tunisiens utilisaient Postfix, un logiciel gestion du courrier libre, pour maîtriser les flux jusqu’au milieu des années 2000, selon lui. Faire du Shopping Avec l’arrivée du haut debit, qui compliquait la tâche en 2006, Saadaoui a fait du shopping pour chercher une meilleure solution au salon ISS World, le marché pour “l’interception licite” qui se tient plusieurs fois par an, aux endroits varies comme Dubai, Prague et Washington. Certaines societies, comme ETI, ont refusé de travailler sur l’amélioration de surveillance en Tunisie, jugeant les exigencies trop intrusifs, selon Saadaoui. Un élément de blocage était l’utilisation de SmartFilter, pour laquelle la Tunisie a payé McAfee Inc, basé à Santa Clara en Californie, d’après Chakchouk, chef actuel de l’agence. Dans un communiqué, McAfee souligne son engagement à respecter les lois et réglementation relatives a l’export. “En plus, McAfee prend des mésures pour assurer la protéction de ce produit et pour prohiber et désactiver toute utilisation illicit,” rajoute l’entreprise. Saadaoui raconte qu’en fin de compte, il traitait avec duex contracteurs européens pour assurer le deep-packet inspection – un pour le filtrage des sites et un autre pour capturer des emails. Des emails qui se volatisent Le système de surveillance du courriel est devenu déstructif quand des communications ne sont pas arrivées intacts, ou sont perdus complètement, explique Saadaoui. Parmi les victimes etaient des entreprises et professionnels qui ont employé un mot clé par hasard. “Ils ont besoin que leurs emails arrivent, mais ils n’arrivent pas. Ils perdent d’argent. Ils perdent leur image. Ils perdent leur crédibilité ,” dit Saadaoui. En 2008, des activistes ont remarqué quelque chose qui ne va pas, et ont effectué des expériences pour montrer qu’Ammar 404 utilisait de nouveaux outils. L’ancien prisonnier politique Abdallah Zouari s’est associé avec le blogueur Sami Ben Gharbia. Leur emplacement a rendu cette expérience possible: Ben Gharbia était aux Pays-Bas, ou il est directeur d’Advocacy de l’organisation mondiale Global Voices, une communité en ligne qui milite pour la liberté d’expression. Zouari vivait en exil intérieur au sud de la Tunisie. Contrôles du Système Ils se sont connectés en même temps au compte de Zouari et visionnaient sa correspondance, y compris le bulletin Tunisnews avec un journaliste emprisionné en manchette. Aux Pays-Bas, l’e-mail ne semble pas touché. En Tunisie, le même message lisait, “Si vous voulez améliorer votre performance, essayez-le, et tenez-nous au courant. Meilleures salutations,” selon une capture d’écran prise en 2008. Zouari, 56 ans, un homme grassouillet, avec un durillon du a la prière assidue, est maintenant un chef du parti islamiste Ennahda, qui a récolté le plus grand nombre de sièges à l’assemblée dnas les éléctions au mois d’octobre. Au cours d’un entrtien à Tunis, il raconte que ses emails étaient transformés et perdus pendant des années. “Ils l’ont fait même entre familles et parmi les amis, bien que éloigné de la politique,” il dit. Des secrets intimes Ce qui était le plus important pour moi était les secrets intimes,” il raconte, se frottant les mains. “Il y a la vie politique, mais aussi la vie privée –l’argent, les relations familiales, résoudre les malentendus.” En 2010, la situation devient presque une compétition, où les tunisiens exploitaient des cryptages que le surveillance n’arrive pas à briser. L’utilisation de Facebook connait une forte expansion, et le régime exigeait de meilleurs outils, raconte Saadaoui. Le même contracteur européenn qui a fourni le dispositif de surveillance des e-mails a signé un accord pour surveiller les réseaux sociaux, il ajoute. Mais c’était trop tard. Le fournisseur n’a pas encore livré la solution lorsque la “révolution de Facebook” était au sommet en janvier. Les ultimes efforts du gouvernements à étouffer la coordination en ligne comprenait le piratage et le vol des mots de passe, étaient hors de la compétence de l’ATI, selon Saadaoui. Slim Amamou, un blogueur arrêté pendant la révolution et nommé un bref instant ministre de la jeunesse et des sport après la révolution, témoigne que le palais présidentiel et le parti regnant ont orchestré les derniers cyber-attentats. PiratagesEn cas de besoin, ils ont même contacté des hackers étrangers pour pirater des opposants et dissidents,” il dit. Finalement, le régime ne pouvait pas surmonter une révolution qui reste une longueur d’avance devant la cyber-police. Aujourd’hui, Chakchouk, le nouveau chef de l’ATI explique qu’il est en train de démanteler Ammar 404, et a arrêté le filtrage de masse, selon lui. A l’heure actuelle, il est très occupé par des procès sur des décisions de justice pour bloquer certains sites. Samedi, le 7 mai, lui et son équipe ont fait une nuit blanche afin de mettre en place le filtrage d’une page pour se confomer à l’ordre d’un tribunal militaire par rapport à une plainte pour diffamation. Le mardi suivant, l’air toujours fatiguée, Chakchouk relate que le délai vient du fait qu’ils cherchaient à afficher une page expliquant le blocage, au lieu de “Error 404” habituel. Depuis la révolution, Chakchouk parcourt le monde, présentant des discours où il dénonce la censure. Pourtant, il parle très peu du surveillance. Pour le moment, les boîtes de packet inspection sont toujours en place. “Nous avons essayé de comprendre le matériel et on est toujours en train de le faire,” il dit. “On attend que le nouveau gouvernement décide comment s’en servir. Source: “Nawaat.org” Le 02-01-2012 Lien: http://nawaat.org/portail/2012/01/02/en-tunisie-la-surveillance-a-la-big-brother-a-un-sobriquet-ammar-404/  


 

Tunisie-Libye: «2012 sera l’année de l’édification dans les deux pays», selon Marzouki

Entamant, ce lundi, son premier déplacement officiel à l’étranger entant que président de la République tunisienne, Moncef Marzouki, a présidé, à Tripoli, avec le président du Conseil national libyen de transition, Moustapha Abdeljalil, une séance travail où ils ont évoqué la situation actuelle dans les deux pays et l’importance de réussir le processus de transition et d’instauration du régime démocratique qui répond aux objectifs de la révolution. Le chef de l’Etat tunisien a souligné, dans ce contexte, les perspectives prometteuses des relations entre la Tunisie et la Libye qui «connaissent le même processus et partagent les mêmes objectifs», affirmant que «les deux pays ont besoin l’un de l’autre». L’objectif est maintenant de jeter les bases solides pour l’avenir et pour les nouvelles générations, a-t-il dit, relevant que «2012 sera l’année de l’édification dans les deux pays». Nous sommes devant une lourde responsabilité historique envers les objectifs de la révolution et à la mémoire des martyrs qui se sont sacrifiés pour faire chuter la dictature, a-t-il affirmé Moustapha Abdeljalil a, pour sa part, souligné que son pays compte beaucoup sur cette visite historique pour tracer les grandes lignes de la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment sécuritaire, économique et politique. La délégation tunisienne comprend, notamment, le ministre des Affaires Etrangères, Rafik Abdessalem, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Investissement, Aleya Bettaieb, et la présidente de l’UTICA, Wided Bouchammaoui. Dans une déclaration à l’envoyé spécial de l’agence TAP, le ministre des Affaires Etrangères a affirmé que la prochaine étape «sera positive à tous les égards et dépassera le caractère fantaisiste du passé». De son côté, la présidente de l’UTICA a souligné que la Tunisie prônera «les quatre libertés», à savoir les libertés de déplacement, de séjour, de travail et de propriété. Elle a ajouté que la rencontre avec les membres du Conseil national de transition libyen a permis d’évoquer un projet de convention entre l’UTICA et l’Union libyenne des chambres de commerce, l’ouverture d’un bureau permanent des hommes d’affaires libyens au sein de l’UTICA, la création d’un forum permanent entre les deux parties, l’échange d’expériences et la libéralisation du commerce entre les deux pays. Source: “Afican Manager” Le 02-01-2012 Lien: http://www.africanmanager.com/137334.html  


 

Moncef Marzouki appelle à la fusion entre la Tunisie et la Libye

Moncef Marzouki, président provisoire de la République, a appelé, lors de sa visite en Libye, à passer de la phase de coopération à celle de la fusion entre la Tunisie et la Libye, selon l’Agence de presse officielle libyenne (JANA). Il a, également, appelé à œuvrer pour la création d’une “Union des peuples arabes indépendants”. M. Marzouki a demandé, aussi, de redynamiser le projet de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Il a souhaité que sa visite en Libye constitue un tournant pour entamer une nouvelle ère de la longue histoire commune entre les deux pays. Il a considéré que l’instauration de la démocratie et du retour de la souveraineté aux peuples permettront d’ouvrir des horizons pour l’intégration et le travail en commun entre les deux pays, que les dictatures ne permettaient pas. On notera que M. Marzouki était accompagné dans sa visite de deux jours, d’une délégation d’hommes d’affaires triés soigneusement. Ce tri a provoqué la colère de plusieurs investisseurs tunisiens, connaisseurs du marché libyen, qui ont déclaré que nous n’en avions pas fini avec le copinage et le clientélisme tout en s’interrogeant sur la façon avec laquelle on a sélectionné les membres de la délégation. Source: “Business News” Le 02-01-2012 Lien: http://www.businessnews.com.tn/Moncef-Marzouki-appelle-%C4%86%C2%A0-la-fusion-entre-la-Tunisie-et-la-Libye,520,28537,1  


 

Sit-in des agents de sécurité devant le ministère de l’Intérieur

Les agents de sécurité intérieure ont organisé, lundi 2 janvier 2011, un sit-in à Tunis devant le siège du ministère de l’Intérieur. Le sit-in est organisé à l’initiative du Syndicat national des forces de sécurité intérieure. Des actions similaires sont prévues dans les régions. Les protestataires ont appelé à l’élaboration d’un statut pour les agents de sécurité et à leur fournir les équipements nécessaires pour accomplir leur travail. «Le syndicat s’attendait à ce que le nouveau ministre de l’Intérieur rencontre le bureau du syndicat pour prendre connaissance de la situation de l’appareil sécuritaire», a dit Dhekra Yaâcoubi, membre du bureau exécutif du syndicat. Ce mouvement de protestation vient en réaction «au silence du président de la République, du chef du gouvernement et du ministre de l’Intérieur devant les attaques visant les agents de sécurité», a-t-elle expliqué. Mme Yaâcoubi a cité le kidnapping du chef de patrouille Walid Ben Othmen à Ras Jedir exprimant sa consternation devant la réaction «sans efficience» du ministère de l’Intérieur face à ces actes qui risquent de ternir l’image de marque du pays et de porter atteinte à l’intégrité du territoire national. Source: “Business News” Le 02-01-2012 Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Sit-in-des-agents-de-s%C3%A9curit%C3%A9-devant-le-minist%C4%8Dre-de-l%E2%80%99Int%C3%A9rieur,520,28539,1  


 

Le Maghreb dépose une plainte contre Ameur Laârayedh

Le quotidien en langue arabe Le Maghreb a décidé de porter plainte contre l’élu et dirigeant d’Ennahdha Ameur Laârayedh suite à des propos diffamatoires prononcés en public devant témoins. Selon le journal, ces propos ont été prononcés le 29 décembre quand M. Laârayedh a interrogé notre consœur Khaoula Euchi sur le média à qui elle appartenait. En répondant « Le Maghreb », la journaliste a provoqué une exclamation de l’élu d’Ennahdha qui s’est lancé dans toute une tirade « Le Maghreb ? Que Dieu nous en préserve ! Je le dis et je le répète, nous allons déposer une plainte contre ce journal pour avoir publié un article accusant certains membres de la Constituante dans des affaires de corruption. » La journaliste s’est défendue en disant que le Maghreb n’a fait que rapporter une information publiée par un journal électronique. Réponse de M. Laârayedh : « votre consœur est une corrompue. » Ameur Laârayedh ne s’est pas arrêté et a continué sa tirade, à voix haute (selon le journal) et devant un parterre de journalistes : « Vous travaillez dans un journal financé par Ben Ali ! ». La réaction de l’élu d’Ennahdha s’explique. Le Maghreb est l’un des rares quotidiens tunisiens à avoir une ligne éditoriale claire, qui s’attache à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir et à critiquer sévèrement les partis vainqueurs des élections. Il adopte ainsi une attitude similaire à celle adoptée sous Ben Ali qui a fini par forcer la fermeture du journal et pousser son directeur, Omar Shabou, à l’exil. Vingt ans après, le journal se trouve paradoxalement accusé d’être à la solde de l’ancien régime dans une vaine tentative de le décrédibiliser. Attitude que l’on observe régulièrement avec tous les médias qui refusent de retourner leur veste et de caresser la troïka dans le sens du poil. Des réflexes identiques à ceux de l’ancien pouvoir : « si tu n’es pas avec moi, c’est que tu es contre moi et, de ce fait, je dois t’abattre ». Source: “Business News” Le 02-01-2012 Lien: http://www.businessnews.com.tn/Tunisie—Le-Maghreb-d%C3%83%C2%A9pose-une-plainte-contre-Ameur-La%C3%83%C2%A2rayedh,520,28528,3  


 

Abdelfattah Amor est décédé

Abdelfattah Omar, président de la commission nationale d’investigation sur les affaires de corruption et de malversation est décédé ce lundi, selon des sources médiatiques concordantes. Professeur émérite, Abdelfattah Omar a occupé le poste de doyen de la faculté des sciences juridiques de Tunis. Le défunt (68 ans) est apparu hier au JT de 20 heures de la télévision nationale, lors d’un reportage sur la justice transitionnelle. Que Dieu lui accorde son infinie miséricorde. Source: “GlobalNet” Le 02-02-2012 Lien: http://www.gnet.tn/revue-de-presse-nationale/tunisie-abdelfattah-omar-est-decede/id-menu-958.html  


 

Tunisie : quelle presse veulent Ghannouchi, Jebali, Dilou… ?

M. Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et porte-parole du gouvernement, a plaidé pour le renforcement de la liberté de presse et pour des médias responsables, qui respectent une certaine déontologie, qui s’autogèrent et qui acceptent d’être critiqués.

Selon M. Dilou, les médias doivent être contrôlés par une instance supérieure indépendante du gouvernement : «Personnellement, je suis pour la création d’un Conseil supérieur de l’audiovisuel conçu avec des données tunisiennes ». Après Hamadi Jebali et Rached Ghannouchi, c’est le tour aujourd’hui de Samir Dilou pour critiquer les médias. Le porte-parole a tenu à souligner le manque de professionnalisme de certains médias et le rôle pervers qu’a joué la presse publique (information soit tronquée soit orientée) dans la recrudescence des sit in et la fermeture d’usines. Il a déploré sa tendance à critiquer excessivement la présidence et le gouvernement et à tenir à leur égard un discours réducteur en les qualifiant constamment et à dessein de « provisoire ». Dans une déclaration, accordée lundi 02 janvier, à Express Fm, M. Dilou a précisé que le meilleur moyen de mettre fin aux sit-in et autres revendications sociales ne consiste nullement à recourir aux bombes lacrymogènes mais à dialoguer avec les protestataires. Ces derniers ne demandent, selon lui, qu’à être écoutés et à être rassurés quant à l’ouverture de véritables perspectives en leur faveur.

Source: “Investir en Tunisie” Le 02-01-2011

Lien: http://www.investir-en-tunisie.net/index.php?option=com_content&view=article&id=12764


Samir Dilou fait l’imam dans son ministère

Le ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitoire, porte-parole du gouvernement, Samir Dilou, vient de récolter les fruits de son combat contre la dictature pour occuper un poste clé au gouvernement Hamadi Jebali. Celui qui s’est engagé très tôt dans le mouvement islamiste et qui a été condamné en 1991 à dix ans de prison (une peine qu’il a purgé intégralement) ne gère pas seulement son ministère mais il va encore plus loin pour faire l’imam. une photo qui circule sur le net, et qui serait prise au ministère de M. Dilou (à en croire le commentaire de celui qui a posté la photo sur Facebook), montre le ministre en plein exercice de piété. En effet, l’image montre M. Dilou pendant qu’il était en train de faire la prière en groupe, ou plutôt faire l’imam, au sein de son ministère en présence de certains membres de son ministère. Cette photo, qui fait le tour du web, divise les tunisiens. Certains, considèrent la photo comme une petite victoire des libertés et une rupture avec ce qui se passait avant, d’autres pensent qu’il s’agit d’une propagande et qu’au lieu de voir “ses futilités”, ils préfèreraient que l’on lève le secret sur les discussions et les réunions qui se passent au sein des ministères. Source: “Espace Manager” Le 02-01-2011 Lien: http://www.espacemanager.com/politique/tunisie-samir-dilou-fait-l-imam-dans-son-ministere.html  

Rached Ghannouchi au Qatar pour mobiliser le support  

  • Lors de sa visite à l’émirat de Qatar, Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, a déclaré que le gouvernement précédent a donné des privilèges aux fonctionnaires de l’Etat, difficiles à supporter, selon le journal Al Hayet. C’était lors de sa rencontre avec Youssef Kardhaoui, président de l’Union International des savants musulmans. Durant cette rencontre, M. Ghannouchi a discuté du plan de travail du nouveau gouvernement ainsi que les difficultés de la prochaine étape. Il a ajouté que la Tunisie aura beaucoup à faire dans l’avenir sur le plan politique, économique et social. Selon lui, les pays arabes, en particulier le Qatar, pourront aider dans la construction de la nouvelle Tunisie. Cette visite n’est pas la première pour le leader d’Ennahdha. Il a visité l’émirat au mois d’octobre dernier. Les relations du parti avec le Qatar ont fait l’objet de plusieurs critiques en Tunisie. La dernière en date concerne les nominations de Rafik Abdessalem et Tarek Dhiab, respectivement aux Affaires étrangères et à la Jeunesse et aux Sports; le premier ayant occupé le poste de directeur du centre d’études à la chaîne satellitaire Al Jazeera, alors que le second a été longtemps consultant au sein de la même chaîne  
  • Source:”WMC” Le 02-01-2011
  • Lien: http://www.webmanagercenter.com/management/article-114421-tunisie-rached-ghannouchi-au-qatar-pour-mobiliser-le-support

 

 

 

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