3 janvier 2011

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TUNISNEWS 10 ème année, N° 3877 du 03.01.2011 archives : www.tunisnews.net


Jeudi 6 Janvier 2011 –  Journée de Solidarité Internationale – Appel de Parsis, Lille,  Genève et Montréal CNSPBM: Des syndicalistes de Redeyef libérés à titre conditionnel – un sit in illimité au local de l’Union Locale de Redeyef C.R.L.D.H. Tunisie: Les anciens prisonniers du Bassin Minier en sit-in / occupation au local de l’UGTT de Redeyef Le REMDH: TUNISIE : l’UE doit condamner la répression des mouvements sociaux de Sidi Bouzid Communiqué de l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité sur les événements de Sidi Bouzid et leurs répercussions. Slim Bagga: Sur fond de crise politique, les frasques du palais Citoyens libres de Tunisie: Tunisie : La fin du régime voyou Kalima: Quatre jeunes poursuivis en justice suite aux événements de protestation Kalima: Sfax : Des membres de la LTDH empêchés de s’attabler à un café Kalima: Sfax : Arrestation d’un membre de la famille d’un blessé par balles Mediapart: Tunisie : enlevé à son domicile, un avocat proche du mouvement de contestation témoigne RFI: Tunisie : les lycéens appellent à la grève via Facebook Nawaat: Tunisie: Campagne de piratage des comptes Facebook par la police tunisienne (?) Kalima: Cyber attaque sur des sites web du gouvernement tunisien Zataz: Guerre civile numérique en TunisieLe Post: Anonymous soutient les contestations en Tunisie Pro-WikiLeaks hackers bring down Tunisian government websites Aljazeera: Hackers hit Tunisian websites HNS: Tunisie – Sidi Bouzid : tu n’osais pas y croire, le grand Changement World Socialist Web Site: Tunisie: La police ouvre le feu tandis que les manifestations se propagent Aljazeera: Tunisia: trouble in paradise Christopher Alexander: Tunisia’s protest wave: where it comes from and what it means


 

                                                                        Jeudi 6 Janvier 2011 –  Journée de Solidarité Internationale –


avec les Luttes Sociales en Tunisie Pour le droit au Travail, à la Dignité, à la Liberté et à la Démocratie

 En France (Paris-Lyon-Toulouse-Nantes-Marseille-Montpellier-Strasbourg-Lille…) au Maghreb (Alger – Rabat – Nouakchott), au Liban (Beyrouth) en Suisse (Genève…) en Allemagne (Berlin..) – à Londres – au Canada (Montréal) ….

 

JEUDI 6 JANVIER 2011

JOURNÉE INTERNATIONALE DE SOUTIEN AUX LUTTES POPULAIRES TUNISIENNES RASSEMBLEMENT A PARIS 18 HEURES

PLACE de la FONTAINE DES INNOCENTS

 (Près du métro Châtelet / les Halles, ligne 4 ou RER A)

 * Nous affirmons notre solidarité sans faille avec le formidable mouvement de contestation que connait la Tunisie ainsi qu’avec les mots d’ordre de la révolte initiée à Sidi Bouzid;

* Nous dénonçons l’attitude du pouvoir qui répond aux Tunisiennes et aux Tunisiens par les balles, les arrestations, l’intimidation et la répression.

* Nous appelons à la libération immédiate et à l’arrêt des poursuites à l’encontre de tous les emprisonnés de ce mouvement comme de ceux qui l’ont précédé, notamment celui des révoltés du bassin minier de Gafsa, ainsi que les étudiants emprisonnés en raison de leur activité syndicale.

* Nous réclamons que les responsables de la répression, des violences à l’encontre de la population qui ont causé la mort et des blessures graves parmi les manifestants soient traduits en justice.

* Nous appelons à une mobilisation nationale et internationale d’ampleur en soutien à la révolte du peuple tunisien initiée par les habitants de Sidi Bouzid.

* Nous faisons nôtres les mots d’ordre scandés dans les manifestations à travers toute la Tunisie : Pour le droit au travail et le droit de gagner sa vie dignement ; Pour une juste répartition des richesses ; contre la corruption et le népotisme.

* Nous maintiendrons une mobilisation vigilante pour soutenir toutes les victimes de la répression, pour faire échec à l’entreprise de criminalisation de la contestation, pour répondre aux agressions qui visent les syndicalistes, les avocats, les média indépendants du pouvoir, les associations et partis solidaires de la révolte tunisienne.

Solidarité totale avec les luttes du peuple tunisien.

Premiers signataires : AC ! – ACHR – ACORT – AFASPA – AMF – ASDHOM -ATF- ATF Paris – ATMF – ATTAC – CAPJPO-EuroPalestine – CEDETIM – CISA – CNT – Comité National de Soutien au Mouvement du Bassin minier – Courant Nationaliste Progressiste – CORELSO – CPR – CRLDHT – DAL – Etoile Nord Africaine – Europe Écologie Les Verts – La pelle et la pioche – FASE (Fédération pour une alternative Sociale et Écologique) – FDLT (Forum démocratique pour la liberté et le Travail) – FTCR – Les Alternatifs – Le MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE SOCIALE ÉCOLOGIQUE ET DÉMOCRATIQUE – LUTTE OUVRIÈRE -Manifeste des Libertés – Mouvement Nahdha – Mouvement Tajdid France – MRAP – NO-VOX – NPA – PCF – PCOF – PCOT – PDP – PG – Réseau Stop la Précarité – SOLIDAIRES – Solidarité Tunisienne – SORTIR DU COLONIALISME – UTIT – Voie Démocratique Maroc – Voix Libre


 

Lille…

HALTE A LA REPRESSION EN TUNISIE

RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITE

PLACE Général  DEGAULLE  LILLE

JEUDI 6 JANVIER 2011 0 18 h.

Soyons nombreux et nombreuses. Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi Bouzid dont le déclenchement fut un évènement grave : un jeune chômeur qui a eu recours pour faire vivre sa famille à la vente ambulante de fruits et légumes s’est vu interdire cette activité par les autorités et s’est immolé par le feu.  Par cet acte de désespoir, il voulait signifier qu’il ne restait aucun espoir pour vivre dans la Tunisie des « miracles » économiques, dont le résultat est un chômage endémique qui touche aujourd’hui en particulier la jeunesse, sans épargner aucunement les titulaires d’un diplôme supérieur.  A partir de ce moment, ce sont d’importantes manifestations de jeunes chômeurs, de précaires et de travailleurs qui sont descendues dans la rue. De nombreuses villes des alentours de Sidi Bouzid ont rejoint le mouvement dans un premier temps, puis des villes du nord au sud du pays jusque la capitale, Tunis, ont donné à ce mouvement un caractère de ras-le-bol généralisé contre le chômage, la cherté de la vie, la corruption, l’injustice des politiques sociales et économiques qui se sont étendues à toutes les régions de la Tunisie. Les slogans les plus répandus y mettent en cause directement la légitimité du pouvoir et de l’administration. Le régime tunisien dans une attitude caractérisée par l’autisme a refusé d’entendre ces cris de désespoir. Sa seule réponse à ce mouvement pacifique dans un premier temps a été l’utilisation des forces de répression. Il en est résulté la mort par balles d’un jeune de 18 ans, et de nombreux blessés.  Le président Ben Ali s’est adressé à la population, ce mardi 28 décembre, reconnaissant pour la première fois la gravité de la crise et des souffrances qui frappent les couches les plus larges de la population.La manière inédite qu’il a choisie pour répondre aux évènements montre clairement que l’ampleur du mouvement ébranle sérieusement le pouvoir. Pourtant, aucune mesure concrète et crédible n’y est annoncée, et –surtout– le Président y formule des mises en garde claires contre les “manipulateurs”, les “mercenaires” et les “media étrangers” qui seraient à l’origine des troubles. L’élément le plus concret de son discours est une menace inquiétante et à peine voilée aux journalistes et à la presse indépendante, aux associatifs, syndicalistes et militants politiques autonomes engagées dans le soutien à la population. Les arrestations se sont ensuite multipliées. Plusieurs militants de la société civile, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des syndicalistes, des membres de partis politiques d’opposition  et de simples manifestants ont été arrêtés, molestés et gardés à vue. Certains ont été libérés, d’autres non.

Les autorités tunisiennes n’ont pas hésité comme à l’accoutumée à fermer les derniers espaces de liberté de la presse en empêchant la distribution des seuls journaux indépendants.

Ce mouvement contestataire est soutenu par de nombreux tunisiennes et tunisiens, par les partis politiques indépendants du pouvoir par les associations démocratiques; les avocats ont organisé des rassemblements de soutien dans plusieurs villes. > Nous soutenons ce mouvement populaire contestataire et autonome auquel la jeunesse participe en très grand nombre. 

Ø  Nous dénonçons cette attitude qui ne répond pas à la dégradation sans précédent des conditions de vie dans le pays bien loin des « miracles » tant vantés par les officines de la propagande du régime.

 Ø  Nous appelons à la libération de tous les emprisonnés de ce mouvement et de ceux qui l’ont précédé

 Ø  Nous appelons à une réelle prise en compte de la précarité qui touche des pans entiers de la société.

 Ø  Nous réclamons que les responsables de la répression soient traduits en justice.   

 Ø  Nous demandons aux autorités exécutives françaises et européennes de prendre position et de s’exprimer publiquement et promptement sur la répression en cours en Tunisie et de recevoir une délégation du collectif. Leur silence vaudrait complicité voire approbation et chacun saurait s’en souvenir. 

Ø  Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations : « du travail pour tous », « une répartition des richesses entre tous et toutes », « l’arrêt de la corruption et du népotisme ».   

Solidarité totale avec les populations en lutte pour la satisfaction de leurs revendications. 

 Premiers signataires : ATNF, FTCR, CSP 59, Collectif Afrique(CA), Cordillera

 contact : Tel :0674387236  atnf@wanadoo.fr  –

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Genève…

HALTE A LA REPRESSION EN TUNISIE

RASSEMBLEMENT DE SOLIDARITE

PLACE MOLARD – GENEVE

JEUDI 6 JANVIER 2011 0 18 h.

Soyons nombreux et nombreuses. Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi Bouzid dont le déclenchement fut un évènement grave : un jeune chômeur qui a eu recours pour faire vivre sa famille à la vente ambulante de fruits et légumes s’est vu interdire cette activité par les autorités et s’est immolé par le feu.  Par cet acte de désespoir, il voulait signifier qu’il ne restait aucun espoir pour vivre dans la Tunisie des « miracles » économiques, dont le résultat est un chômage endémique qui touche aujourd’hui en particulier la jeunesse, sans épargner aucunement les titulaires d’un diplôme supérieur.  A partir de ce moment, ce sont d’importantes manifestations de jeunes chômeurs, de précaires et de travailleurs qui sont descendues dans la rue. De nombreuses villes des alentours de Sidi Bouzid ont rejoint le mouvement dans un premier temps, puis des villes du nord au sud du pays jusque la capitale, Tunis, ont donné à ce mouvement un caractère de ras-le-bol généralisé contre le chômage, la cherté de la vie, la corruption, l’injustice des politiques sociales et économiques qui se sont étendues à toutes les régions de la Tunisie. Les slogans les plus répandus y mettent en cause directement la légitimité du pouvoir et de l’administration. Le régime tunisien dans une attitude caractérisée par l’autisme a refusé d’entendre ces cris de désespoir. Sa seule réponse à ce mouvement pacifique dans un premier temps a été l’utilisation des forces de répression. Il en est résulté la mort par balles d’un jeune de 18 ans, et de nombreux blessés.  Le président Ben Ali s’est adressé à la population, ce mardi 28 décembre, reconnaissant pour la première fois la gravité de la crise et des souffrances qui frappent les couches les plus larges de la population. La manière inédite qu’il a choisie pour répondre aux évènements montre clairement que l’ampleur du mouvement ébranle sérieusement le pouvoir. Pourtant, aucune mesure concrète et crédible n’y est annoncée, et –surtout– le Président y formule des mises en garde claires contre les “manipulateurs”, les “mercenaires” et les “media étrangers” qui seraient à l’origine des troubles. L’élément le plus concret de son discours est une menace inquiétante et à peine voilée aux journalistes et à la presse indépendante, aux associatifs, syndicalistes et militants politiques autonomes engagées dans le soutien à la population. Les arrestations se sont ensuite multipliées. Plusieurs militants de la société civile, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des syndicalistes, des membres de partis politiques d’opposition  et de simples manifestants ont été arrêtés, molestés et gardés à vue. Certains ont été libérés, d’autres non.

Les autorités tunisiennes n’ont pas hésité comme à l’accoutumée à fermer les derniers espaces de liberté de la presse en empêchant la distribution des seuls journaux indépendants.

Ce mouvement contestataire est soutenu par de nombreux tunisiennes et tunisiens, par les partis politiques indépendants du pouvoir par les associations démocratiques; les avocats ont organisé des rassemblements de soutien dans plusieurs villes. > Nous soutenons ce mouvement populaire contestataire et autonome auquel la jeunesse participe en très grand nombre. 

Ø  Nous dénonçons cette attitude qui ne répond pas à la dégradation sans précédent des conditions de vie dans le pays bien loin des « miracles » tant vantés par les officines de la propagande du régime.

 Ø  Nous appelons à la libération de tous les emprisonnés de ce mouvement et de ceux qui l’ont précédé

 Ø  Nous appelons à une réelle prise en compte de la précarité qui touche des pans entiers de la société.

 Ø  Nous réclamons que les responsables de la répression soient traduits en justice.   

 Ø  Nous demandons aux autorités suisses et européennes de prendre position et de s’exprimer publiquement et promptement sur la répression en cours en Tunisie et de recevoir une délégation du collectif. Leur silence vaudrait complicité voire approbation et chacun saurait s’en souvenir. 

Ø  Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations : « du travail pour tous », « une répartition des richesses entre tous et toutes », « l’arrêt de la corruption et du népotisme ».   

Comité de soutien aux manifestants en Tunisie : Jalel Matri , Mohamed Jribi, Ismael Elkout et Anouar Gharbi

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Montréal…

Avis aux médias

Journée de solidarité internationale avec Sidi Bouzid 

Suite à la mobilisation populaire en Tunisie qui ne cesse de croître et dans le cadre de la journée de solidarité internationale avec Sidi Bouzid, le Collectif de solidarité avec les luttes sociales en Tunisie à Montréal appelle à un rassemblement pour appuyer le mouvement populaire et les revendications du peuple tunisien et pour exprimer son support incontestable aux avocats dans leur protestation contre la répression.

Le 6 janvier 2011, devant le Consulat de Tunisie à Montréal à 17:30

Adresse: devant le Consulat de Tunisie à Montréal situé au 1255 University (Station McGill)

 

Le Collectif :   solidaritesidibouzidmontreal@gmail.com


Comité national de Soutien aux populations du bassin minier 3 janvier 2011 Information

Des syndicalistes de Redeyef libérés à titre conditionnel, à savoir Adnane Hajji, Tarek Halaïmi, Adel Jayyar, Taïeb Ben Othmane, Hafnaoui Ben Othman, Abid Khalaïfi, ont commencé un sit in illimité au local de l’Union Locale de Redeyef pour leurs revendications : –      La réintégration dans leur emploi et l’octroi d’un travail à ceux d’entre eux qui sont au chômage –      La libération des personnes détenues et emprisonnées à la suite des mouvements de protestation. –      L’arrêt des poursuites contre les personnes accusées d’avoir soutenu le mouvement. –      Le droit à un développement régional équitable mettant un terme à la pauvreté et au chômage endémique de la région. […] Comité national de soutien aux populations du bassin minier (traduction d’extraits ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)


 
 C.R.L.D.H. Tunisie اللجنة من أجل احترام الحريات وحقوق الإنسان في تونس Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie Membre du Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme 21ter rue Voltaire – FR-75011 PARIS  – Tel/Fax : 00.33.(0)1.43.72.97.34 crldht@gmail.com / www.crldht.org

Les anciens prisonniers du Bassin Minier en sit-in / occupation au local de l’UGTT de Redeyef


Les anciens prisonniers du Bassin Minier ont entamé ce matin (03 Janvier 2010), une occupation illimitée du local de l’UGTT de Redeyef. Leurs revendications sont les suivantes :  – La Libération de Hassen ben Abdallah et Fahem Boukaddous ainsi que la libération des jeunes de Redeyef arrêtés dernièrement. – La réintégration des anciens prisonniers dans leurs postes de travail. – De réelles solutions pour les problèmes du chômage et du développement dans la région. – Une enquête sur les évènements de 2008 qui ont fait deux morts par balle et un jeune électrocuté ainsi que des poursuites contre les responsables de ces actes. Le CRLDHT, soutient les militants du bassin minier et exige une réponse favorable à leurs revendications légitimes.

 

TUNISIE : l’UE doit condamner la répression des mouvements sociaux de Sidi Bouzid


Copenhague, le 3 janvier 2011. Le REMDH condamne avec la plus grande fermeté la répression des mouvements de protestation de grande ampleur que connait actuellement la Tunisie suite aux évènements intervenus dans la région de Sidi Bouzid.

Le mouvement a débuté le 17 décembre lorsqu’un jeune chômeur de Sidi Bouzid (centre du pays, à 265 km au sud de Tunis) a tenté de se suicider par immolation suite à la confiscation par la police de ses marchandises. Rapidement, des manifestations de solidarité ont été organisées pour revendiquer le droit à vivre dans la dignité dans une région marquée par un fort taux de chômage, notamment chez les jeunes. A l’appel de plusieurs syndicats, le mouvement s’est rapidement étendu à d’autres villes du centre et du sud du pays, notamment les villes de Ben Guardane, Kairouan, Sousse, Sfax, Jendouba et Gafsa, avant de toucher Tunis où les manifestations se sont succédées à partir du 25 décembre.

Les forces de l’ordre ont tenté de s’opposer aux manifestants avec une extrême violence, procédant à de nombreuses arrestations de syndicalistes, d’étudiants, d’avocats et de journalistes. Le 24 décembre, la police a ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants dans la localité de Menzel Bouzaiene (région de Sidi Bouzid), causant la mort de 3 manifestants et de nombreux blessés.

Le gouvernement tunisien a tenté de prévenir la diffusion des informations sur les évènements de Sidi Bouzid en imposant un blocage total de la région pour les journalistes et les défenseurs des droits de l’Homme et en renforçant la censure de l’internet (notamment du site collaboratif « Facebook »). Les éditions des journaux d’opposition Al Mawkef et Tariq Al Jedid datées du 24 décembre ont également été confisquées. Le porte parole du comité de soutien de Sidi Bouzid, M. Ataia Athmouni, a été arrêté le 28 décembre. Accusé de « création d’association de malfaiteurs », il a été libéré le 31 décembre dans l’attente de comparaître devant la justice. 

Les journalistes qui cherchaient à couvrir les évènements de Sidi Bouzid ont aussi fait l’objet de menaces, d’agressions et d’arrestations arbitraires, notamment M. Mouldi Zouabi, correspondant de la radio en ligne Kalima arrêté à Sfax le 28 décembre, avant d’être relâché deux jours plus tard. Le militant politique et correspondant du site d’information en ligne Al Badil, M.Ammar Amroussia, arrêté le 29 décembre à Gafsa demeure quant à lui détenu au secret. Il n’a pas été présenté au procureur au terme de sa garde à vue comme l’exige le droit tunisien et le REMDH craint qu’il fasse l’objet d’actes de torture ou de mauvais traitements.

De nombreux avocats ont également été pris pour cible par des agents des forces de l’ordre. Le 28 décembre, suite à leur participation à une réunion de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid, Me Abdelraouf Ayadi et Me Chouki Beladid ont été enlevés par des agents de police en civil, et emmenés dans un lieu inconnu où ils ont été retenus illégalement jusqu’au lendemain. Lors de sa détention, Me Ayadi a été victime de violences. Le 31 décembre, une manifestation de plusieurs centaines d’avocats qui portaient sur leur robe un brassard de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid a été violemment dispersée par les forces de l’ordre devant le palais de justice à Tunis, faisant plusieurs blessés. Des violences similaires ont été perpétrées contre des avocats, parfois dans l’enceinte même du palais de justice, dans les villes de Sidi Bouzid, Monastir, Mahdia, Grombalia, Sousse, Gafsa, Bizerte et à Jendouba, où Me Rabeh Kheraifi a été enlevé, menacé et violemment battu par des policiers en civil.

Le mouvement de Sidi Bouzid fait écho aux manifestations de grande ampleur qu’avaient connu le bassin minier de Gafsa-Redeyef au premier semestre 2008, ainsi que la ville de Ben Guardane (frontière libyenne) en août 2010, et qui avaient alors été violemment réprimés. Il traduit le sentiment d’exaspération d’une part croissante de la population face aux inégalités sociales grandissantes que connait la Tunisie, le rejet des politiques économiques et sociales du régime en place et du recours systématique à la violence pour contrer toute voix dissidente.   

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Le REMDH condamne fermement la répression du mouvement pacifique de contestation qui se déroule en Tunisie, en particulier l’usage d’armes à feu contre une foule de civils désarmés, les arrestations arbitraires et l’usage répété de la torture, et demande aux autorités tunisiennes :

  • de se conformer en toutes circonstances à ses engagements internationaux en matière de droits de l’Homme et de respecter la liberté d’expression et de rassemblement pacifique des citoyens
  • la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes retenues arbitrairement pour leur participation aux marches pacifiques de protestation
  • l’ouverture d’une enquête indépendante sur les circonstances ayant mené au décès de trois manifestants à Menzel Bouzaiene le 28 décembre   
  • la libération immédiate et inconditionnelle de Ammar Amroussia et l’arrêt des poursuites contre M. Ataia Athmouni

Alors que l’Union Européenne négocie actuellement le rehaussement de ses relations avec la Tunisie par l’octroi du « statut avancé » dans le cadre de la politique de voisinage, le REMDH :

  • rappelle que le respect des droits humains constitue un « élément essentiel » de cette relation,
  • demande à l’UE de prendre publiquement position sur les graves violations des droits humains intervenues en Tunisie lors de la répression des manifestations de soutien aux habitants de Sidi Bouzid.

Le REMDH demande enfin à la délégation de l’UE à Tunis de mettre en œuvre de façon visible les lignes directrices de l’UE sur les défenseurs des droits de l’Homme (2004) qui prévoient notamment que les mission de l’UE doivent « entretenir des contacts appropriés avec les défenseurs des droits de l’homme, y compris […] en se rendant dans les zones où ils travaillent », et « rendre visite aux défenseurs des droits de l’homme […]assignés à résidence », en rencontrant notamment le conseil de l’ordre du barreau de Tunis et en se rendant à Sidi Bouzid.  

Pour plus d’informations, merci de contacter :

Shaimaa Abou Elkhir (anglais, arabe) : +45 32 64 17 00 

Henriette Irminger Sonne (anglais, français) : + 45 32 64 17 00


 

Communiqué de l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité sur les événements de Sidi Bouzid et leurs répercussions.


L’Alliance pour la citoyenneté et l’égalité suit avec une profonde préoccupation les  développements de la situation dans le pays sur fond de protestations populaires continues contre la détérioration des conditions de vie et l’accroissement du chômage dans le centre-ouest du pays, notamment chez les jeunes, et précisément parmi les diplômés de l’enseignement supérieur. La persistance du mouvement protestataire pour la 2eme semaine consécutive, l’extension de son aire géographique, en plus de la diversité de ses formes pacifiques, souligne la gravité de la crise sociale au plan national et de l’impasse à la quelle ont abouti les politiques de développement suivies jusqu’ici, et qui se sont avérées incapables de répondre aux aspirations légitimes de toutes les régions et de toutes les couches sociales, au développement intégral et à la répartition équitable de la richesse nationale Les forces de l’ordre ont, à maintes reprises, fait face aux protestations pacifiques, par la violence, allant jusqu’à l’utilisation de balles réelles, comme ce fut le cas à Menzel Bouzaïène, causant le décès d’un jeune et des blessures à d’autres, ce qui constitue un dérapage dangereux dans les rapports de l’Etat avec les citoyens. Dans ces conditions difficiles, et devant la gravité des menaces qui pèsent sur le pays, la possibilité de la détérioration de la situation et l’absence de perspectives de solutions sérieuses et pratiques, susceptibles de relâcher la tension dans la rue et  de redonner espoir aux jeunes en chômage notamment, l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité consciente de la responsabilité patriotique qui lui incombe, affirme ce qui suit : 1-Ce n’est pas par hasard que la crise s’est déclenchée dans le Gouvernorat qui connaît le taux de chômage des diplômés le plus élevé, et où de larges couches de la population ont longtemps souffert, et continuent à souffrir aujourd’hui encore, de la pauvreté et de la marginalisation, avec, de surcroît, un traitement hautain et humiliant qui leur est infligé par les représentants des autorités locales et régionales. Ce sont ces conditions réunies qui expliquent la tentative d’immolation par le feu du jeune Mohammed Bouazizi devant le siège du Gouvernorat, symbole du pouvoir, ainsi que l’explosion des sentiments de colère et leur extension. 2-L’évolution des événements qui ont fait suite à cet incident, à commencer par la répression policière des protestations populaires, le déni des revendications légitimes des citoyens de la région, le black out médiatique imposé à tous les moyens d’information officiels, tout cela a  élevé le degré d’ébullition de la rue, et abouti au dérapage vers des affrontements violents dans certaines régions du gouvernorat de Sidi Bouzid et dans les gouvernorats voisins. 3-Ces événements ont montré l’ampleur de la crise politique dans le pays, en même temps que l’absence totale de conditions politiques à même de contenir les crises par l’écoute des revendications des citoyens et le dialogue avec la société civile et politique, tout comme ils ont montré que les structures et les institutions totalement soumises à l’hégémonie absolue du parti au pouvoir sont complètement déconnectées des préoccupations des citoyens, outre les suspicions de corruption et d’abus de pouvoir qui pèsent sur certains de leurs membres et responsables 4-Les événements ont confirmé, à nouveau, la rupture totale entre les médias officiels et la réalité sociale. Ces médias se sont distingués, comme d’habitude, par la langue de bois, la justification systématique et la rétention préméditée de l’information -contribuant par là-même à aggraver la tension- et faisant l’écho aux tentatives du gouvernement de se défausser de ses obligations, de rendre compte de ses actes en rejetant la responsabilité sur des parties intérieures et extérieures. 5-La reconnaissance de la légitimité des revendications du mouvement protestataire à laquelle le pouvoir a été enfin contraint et l’annonce de budgets additionnels pour le financement de nouveaux projets de développement dans les régions intérieures sont arrivées tardivement et n’ont pas eu d’écho positif auprès des protestataires, ce qui dénote de l’ampleur de la crise de confiance à l’égard des promesses officielles. 6- Les événements ont également montré que la pensée unique, la monopolisation du pouvoir de décision et l’approche unilatérale des questions nationales ont mené le pays dans une impasse. Le seul moyen de s’en sortir est d’instaurer une véritable démocratie fondée sur le pluralisme, la participation, la redevabilité et la transparence, de nature à permettre à l’ensemble des parties prenantes et aux forces vives d’encadrer le mouvement social et l’effort de développement.  7- Le mouvement social et les revendications qu’il a exprimées ont confirmé le lien organique entre les revendications sociales et les revendications politiques, ce qui prouve la justesse et la pertinence des positions de l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité, qui pose les questions de la réforme politique, de la justice sociale et de la lutte contre la corruption comme une priorité nationale qui ne saurait être reportée. 8- Au vu de ce qui précède, l’Alliance pour la Citoyenneté et l’Egalité : –         Exprime sa solidarité avec les mouvements de protestation initiés par de larges couches de la jeunesse dans les villes de l’Ouest du pays, et son appui total à leurs revendications légitimes ; –         Demande l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante en vue de délimiter les responsabilités de toutes les parties qui ont été à l’origine des derniers événements et leur escalade ; elle exige de prendre les mesures appropriées, en particulier l’arrêt immédiat du recours à la solution sécuritaire et la libération de tous les détenus ; –         Réaffirme la nécessité urgente d’un dialogue national impliquant l’ensemble des forces politiques et sociales et des représentants du pouvoir, en vue d’identifier les causes profondes de ces crises sociales et d’aboutir à des solutions sérieuses, ce qui créera les conditions d’un environnement politique sain, ouvrant la voie à la transition démocratique et à la réalisation du développement intégral et équitable pour l’ensemble des Tunisiens et l’ensemble des régions.   Tunis, le 27 décembre 2010  


SUR FOND DE CRISE POLITIQUE, LES FRASQUES DU PALAIS


 

par Slim BAGGA LEILA, CE N’EST PAS LES MILLE ET UNE NUITS: C’EST LES 1500 LINGOTS D’OR Elle était déniée d’abord et ensuite minimisée  dès le 18 décembre. Néanmoins, le Général Zinochet a convoqué le chef d’etat major et les directeurs de la police au sujet de la révolte de Sidi Bouzid. Ils lui ont tous fait le même rapport. Selon les spécialistes pandores, il était prématuré de cerner l’ampleur des contestations et leur propagation dans les villes. La police n’a pas prévu et même cru pouvoir maîtriser les événements. En ordonnant à ses barbouzes de revenir à leur labeur, Ben Ali mit dans la confidence Abdelaziz Ben Dhia, Abdelwaheb Abdallah, Belhassen Trabelsi, en présence de Leïla De Pompagaddour de quitter le pays. A toute femme de rien, tous les honneurs: elle doit partir la première avec ses filles et le gamin perturbé, l’enfant lle plus riche de Tunisie et peut-être du monde depuis Louis XIV, Mohamed Zine El Abidine Ben Leila. Protégeons les femmes et les enfants. Le grand courageux Zine rejoindra le lendemain…Mais où? Attendez, je vais tout vous dire: Patientez chers amis lecteurs. Aux Iles Maldives, bien sûr. Mais un incident de dernière minute survint. L’avion de Leila Trabelsi était prêt à décoller lorsqu’une grosse dispute  opposa le couple de tourtereaux au téléphone. Pourquoi ces deux amoureux se sont-ils  donc disputés? Un coup de fil est passé par le secrétariat du Palais en provenance de Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale. M. Baccar demandait en dernier recours s’il pouvait exécuter les ordres venus le jour même de sa femme, Leila. “Quels ordres”, dit Ben Ali qui n’est manifestement au courant de rien. “Madame Ben Ali, rétorqua le gouverneur a demandé à ce que je lui achemine 1500 lingots d’or. Je n’ai aucun ordre poursuit Taoufik Baccar, je n’ai reçu aucune signature”. Ben Ali appelle sur le champ Leila, et en deux minutes elle le convainquit. Vive l’amour. Et Ben Ali d’appeler Taoufik Baccar pour lui dire: faites. Et ce fut fait, l’avion décolla avec deux heures de retard. Franchement, quelle mouche a piqué le patron de la Banque centrale de prévenir le Président? Puisque Leila a ordonné et son Rodrigue s’est plié… COMMENT CES COURAGEUX FUYARDS ONT LOGE? Leila se retrouve donc avec ses lingots d’or aux  Maldives. Belhassen arriva le lendemain pour s’assurer de l’or de sa soeur. Avant de  prendre un avion privé pour Athènes. Leila se déplaça alors à Dubai, où par précaution elle ne logea même pas dans l’une de ses nombreuses résidences, mais à l’hotel Atlantis. D’Athènes, Belhassen Trabelsi a fait des vidéos conférences avec les super-flics. L’un d’entre eux, présent à cette vidéo conférence entre la Grèce, les Maldives où est demeurée Nesrine Ben Ali , épouse El Materi, et Halima Ben Ali, et Tunis, m’a affirmé: “Belhassen a dit : tirez sur la foule, calmez-les. Cela a été rapporté à Ben Ali qui a dit “oui, il faut que ça cesse dans les trois jours”… Le discours menaçant et la visite chez l’immolé à gros coups de publicité ont-ils un sens. Ben Ali a dit “Tirez”. Pour lui, tirer, c’est calmer. Trop tard…mon cher UBU ZINE. C’est fini!!! Les Tunisiens vont vous chasser et sans tirer…La preuve, vous êtes si populaires que vos avions tournent à plein régime. Peureux:! Poltrons! Lâches! LE GAIN DE KADHAFI Cette information doit faire le tour de Tunis mille fois, cent mille fois. Les jeunes et les chomeurs qui sont dans le besoin ne doivent pas ignorer que l’ouverture des frontières aux Tunisiens  par Kadhafi n’est pas sans conséquences sur la Tunisie. Juste au moment où Leila Trabelsi embarque 1500 lingots d’or, Kadhafi prête à Ben Ali 1000 millions de dollars, versés sur la Banque centrale à titre de prêt pour la Tunisie, non déclaré aux Tunisiens. Vous avez compris: Leila qui se débarrasse du père de ses enfants, a déjà offert la Tunisie au colonel fou. Vous êtes hypothéqués. Vous pouvez empêcher cette braderie. Car la Tunisie n’est pas un marché aux puces!!! A suivre… Slim BAGGA

ENCORE: SUR FOND DE CRISE POLITIQUE, LES FRASQUES DU PALAIS…

(Suite sans fin) par Slim BAGGA CONTINUONS SUR TAOUFIK BACCAR Le gouverneur de la Banque centrale, qui a eu le réflexe de contacter Ben Ali pour se protéger avant de livrer les 1500 lingots d’or au pied de l’avion de Leila Trabelsi, ignorait les grands projets de Leila pour lui. Nous avions dit que Zinochet n’était pas au courant de l’appel par Leila de Pompagaddour au gouverneur de la Banque centrale. Le Président autorisa que l’ultimatum de sa femme soit respecté. Mais après coup.C’est dire si la Maison Tunisie est bien tenue… Mais Leila, sur les conseils de Abdelwaheb Abdallah, demanda plus encore à son mari. “Il faut nommer dès demain 19 décembre, lui dit-elle, Taoufik Baccar en tant que Premier ministre. Fais-le tout de suite, signe le decret”… Ben Ali lui répondit, “Jamais Taoufik Baccar; s’il faut changer de Premier ministre, ce sera Ridha Grira. Je ne nomme pas à ce poste, surtout pas maintenant quelqu’un qui ne soit pas Sahélien, de Sousse ou de Monastir”. “TU ES CON” Ce fut la réponse de Leila qui semble déjà plus politisée que son tourtereau. Dans ce couple, le langage ordurier est de mise. Cela vole très haut lorsqu’ils communiquent. “Tu es con”, lui dit-elle. Pas de Ridha Grira, nomme Taoufik Baccar sinon Mondher Zenaidi. Et Ben Ali de s’esclaffer: “Mondher Zenaidi? Tout Tunis connait ses relations avec ta soeur Samira. Si en plus, je le nomme Premier ministre, ça brûlera pour de bon dans le pays”. “C’EST TOI LA CONNE, YA BHIMA” (Anesse) “Que veux-tu, poursuit Ben Ali? Tu veux qu’on se mette à dos la région qui détient le pouvoir depuis 70 ans? Dis moi tout de suite quel est le salaud qui t’a inspiré cette connerie, à ce moment précis, où les foyers de feu sont partout. Si je te dis Grira, c’est car il peut être le plus conciliateur. N’en étais-tu pas satisfaite lorsqu’il était ministre des Dommaines de l’Etat? N’a-t-il pas exécuté tes volontés pour les villas, les stèles et les oeuvres archéologiques?” Je vous assure que je n’imaginais jamais que Ben Ali ait pu être à ce point stratège…et intelligent. Pas con, le type… LE CHIFFRE QUI CHOQUE 12 milliards de dollars, voici le montant des avoirs de la famille Trabelsi réunie . 12 milliards de dollars en or et en liquidités placées à l’étranger. Je ne parle pas des biens immobiliers, bien évidemment. Juste l’rgent et les bijoux. Au sujet des bijoux, ils sont gravés en diamant par un “ami” d’origine juive qui s’appelle Jacques et qu’ils appellent intimement “Jacquot”. C’est dire la belle promiscuitél!!! Au sujet de l’argent, soupçonnant que les fuites parviennent aux curieux, c’est à la Soukra, chez Belhassen Trabelsi, que se tient un conclave de famille la veille de chaque exode de liquidités en devises. Concernant la comptabilité, et vu le volume de ce que rapportent les rackets, une machine, comme il en existe dans les banques, est installée au Lac, dans l’immeuble holding de Imed Trabelsi. C’est tellement de billets que la machine trie et compte. Puis ces milliards sont convertis en devises et quittent la Tunisie. Extra, non? 12 milliards de dollars, retenez bien ce chiffre! Après cela, on comprend bien les répercussions de la crise mondiale sur la Tunisie. Pendant des années, ce régime nous racontait que notre paays est le seul à avoir supporté la crise mondiale. Aujourd’hui, il dit que l’on est dans un contexte mondial de crise. Mais 12 milliards de dollars échappant à la crise? Leila accepterait-elle de préter au peuple de Sidi Bouzid? Il l’embrasserait par…tout!!! (A suivre…) Slim BAGGA


 

Tunisie : La fin du régime voyou


Ce texte est la suite de l’article “Le régime Voyou” publié le sur le site de Nawaat par un groupe de citoyens libres de Tunisie.

Nous avons vu ensuite des textes de “tunisiens inquiets” , une communication d’un “collectif pour une deuxième république, d’un communiqué du mouvement du 16 octobre, et de plusieurs articles sur la situation en Tunisie, qui vont dans le même sens, font le même diagnostic et préconisent les mêmes actions.

Le pillage continue

Entre-temps, les familles du président et de sa femme continuent les malversations à travers notamment :

– La main mise sur le pole industriel de l’Institut Pasteur de Tunis par des membres de la famille de Leila Trabelsi.

– Le rachat d’Orange Télécom par la famille

– Le rachat des parts d’Orascom dans l’opérateur de télécom Tunisiana

– Le monopole de l’importation des viandes qui passe sous le contrôle de Imed Trabesli, triste délinquant notoire et fils de Leila Ben Ali (son frère sur les registres de l’État civil)

– La Banque BFT qui est en train d’être privatisée pour passer sous le contrôle de la famille (plusieurs prétendants sont sur la liste, tous de la famille Ben Ali et Trabesli).

– Sur décision de Zine Ben Ali, tous les avoirs de la famille ont été transférés à Dubai et reconvertis en lingots d’or

– et la liste continue ….

Les leçons du soulèvement populaire

A la lumière du soulèvement de Tunisie et qui nous remplit d’une grande fierté, nous aimerions synthétiser les avis collectés par les différents acteurs de la scène populaire et politique tunisiennes et aussi proposer un plan d’action urgent pour la suite :

– Nous sommes en droit d’être fiers d’être un peuple qui donne un sens à l’acte désespéré de Mohamed Bouazizi. Son acte n’est pas passé inaperçu, et le peuple tunisien dans sa trés grande majorité a été sensible à cet acte en disant : Non , toute vie est précieuse et notre dignité n’est pas à bafouer.

– Le Ras-le bol du peuple tunisien face à ce régime voyou et pourri est crié sur tous les murs, les cris des manifestations ne laisse aucun doute sur la maturité du peuple tunisien qui ne veut plus de cette bande de mafieux voyous : Ben Ali, sa femme et leurs familles qui sont une des causes majeures de la crise de la Tunisie actuelle. Le régime voyou est décrié dans les messages Wikileaks d’une manière qui ne laisse aucun doute sur ce que nous avancions dans notre premier article.

– L’appel du peuple ne concerne pas que l’emploi ou le pouvoir d’achat mais aussi la dignité d’être dans une république de droit, digne d’un peuple tunisien dont la jeunesse représente plus de 60% de sa population et une éducation parmi les plus élevés du monde arabe.

– Ce mouvement est spontané et populaire, le régime ne trouve rien à dire sauf à s’attaquer à la chaine “El-Jazira” et aux soi-disants “manipulateurs” qu’il n’arrive pas à nommer.

– Le relais des manifestations auprès des cadres de la société civile tunisienne et notamment les avocats tunisiens et une grande frange des syndicalistes de l’UGTT (sans l’appui de leur direction alignée sur le régime) sont déterminants pour donner une voix et du volume à ces manifestations, On ne peut que nous incliner et saluer chaleureusement ces voix de la liberté .. le peuple tunisien se souviendra et sera reconnaissant.

– Les Tunisiens ne sont pas violents , ils l’ont démontré tout au long des manifestations, toute la violence vient des forces de répression de cé régime voyou … de sa police secrète, de ses milices du parti et de sa police malgré des réactions inaccoutumées de sympathie vers les manifestants dans certains endroits. La violence a été très dure envers des centaines de jeunes manifestants, de journalistes, d’avocats et de familles…ni les femmes, ni les enfants n’en sont épargnés, ce qui dénote d’un trés grand désarroi du régime voyou face à ce peuple.

– En plus de la violence extrême et disproportionnée du régime voyou envers une population pacifique qui réclame son droit à une vie digne et à plus de transparence dans la vie publique tunisienne , le bras répressif de ce régime est en train d’effectuer une vague d’arrestations sans précédant dans toutes les localités chaudes de la république. Notre rôle dès a présent est de ne pas arrêter le combat tant qu’un seul de nos concitoyens reste derrière les barreaux.

– La maturité de notre jeunesse qui crée l’évènement, et qui se prend en charge pour le diffuser dans le monde entier avec une maitrise que le régime voyou n’imaginait pas .. Sa censure n’y a vu que du feu, et le seul moyen qu’il trouve en ce moment est de couper toutes les communications sur une grande partie de la république. Nos jeunes, ont trouvé les relais auprès d’une jeunesse arabe en soif de liberté qui se fait l’écho et qui qui interpelle les rédactions de tous les médias, exprimant l’espoir de voir cette étincelle de liberté atteindre les sombres recoins du monde arabe.

– Le silence des politiques occidentaux face à un soulèvement populaire authentique est mal perçu par les élites et le peuple tunisiens ? ou est le prix Nobel de la paix Mr Obama ? Ou est Sarkozy ? Ou sont tous les dirigeants européens ? et donneurs de lecons de démocratie ? Cette révolte tunisienne est une révolte du peuple tunisien , encadrée par la société civile tunisienne , on n’entend même pas les voix des islamistes et pourtant l’occident tourne la tête pour faire semblant de ne pas voir… Le peuple tunisien se souviendra. Le silence particulier des médias audiovisuels français est très mal perçu par la population tunisienne qui classe aujourd’hui la grande majorité de la classe politique française parmi les supporters de ce régime voyou.

– Nous percevons sensiblement et visiblement la peur qui est en train de changer de camp. La violence inouïe de la riposte n’est que le soubresaut d’un régime qui joue toutes ses mauvaises cartes pour intimider le peuple.

Les demandes du peuple tunisien

1) Nous sommes un peuple digne, nous n’acceptons pas d’être insultés, frappés ou mal-traités. Nous demandons l’arrêt immédiat des violences envers le peuple…Nous sommes pacifiques, mais nous n’accepterons pas longtemps d’être la cible des violences de la police et de l’armée que nous payons avec nos impôts. Si le régime voyou persiste dans sa violence et s’il veut la guerre , il l’aura .. et nous serons de plus en plus nombreux, les coups ne nous feront pas peur, même les morts ne nous feront pas plier.

2) Ce pays est le notre, nous demandons le droit de nous rassembler, de manifester et de nous exprimer .. Nous demandons que la télévision nationale soit la voix du peuple et qu’elle soit au service du peuple.

3) Nous sommes un peuple mature et adulte, nous demandons une assemblé nationale représentative, démocratiquement élue .. et qu’elle puisse avoir les moyens de contrôler efficacement le fonctionnement du pouvoir exécutif et d’être la garante de la voix du peuple. Nous demandons que les missions de l’administration tunisienne soient redéfinies, que les priorités de développement soient discutées et définis avec le peuple.

4) Nous sommes un peuple travailleur et une tradition d’honnêteté, nous demandons la refonte totale de la justice tunisienne pour qu’elle soit indépendante, honnête et compétente. Nous demandons que la justice puisse statuer en toute indépendance sur les enrichissements illicites de la famille présidentielle et affiliés, ainsi que l’implication des institutions administratives, économiques et financières tunisiennes dans la corruption générale. Nous demandons que justice soit faite sans zèle et que la fuite des capitaux soit répertoriée et les biens de l’état retrouvés.

5) Notre richesse est notre peuple, nous demandons un gouvernement compétent, intègre et crédible, issue d’une volonté populaire exprimée dans des élections libres et démocratiques….Nous demandons de faire appel aux milliers de compétences tunisiennes en Tunisie et à l’étranger pour prendre en charge les secteurs clés de l’économie , du commerce et des institutions publiques et semi-publiques tunisiennes. Nous demandons un président qui préside, un gouvernement qui gouverne et un peuple souverain qui décide.

6) Nos régions sont le coeur de notre Tunisie, nous demandons la refonte totale des pouvoirs régionaux l’élection de nos gouverneurs dans les régions ainsi qu’un encadrement compétent de cadres dont le contrat devrait être défini avec les représentants du peuple sur la base d’un contrat-programme. Nous demandons que le rôle de gouverneur soit celui d’un vrai chef d’entreprise dont la mission principale est le développement de la région et que son rôle politique soit réduit au maximum.

7) Nous sommes au 21ème siècle, nous demandons que tous les moyens d’expression soit libres, que le code de la presse soit aboli, que toutes les formes de censure soit bannis, que l’activité politique soit libre, que les parutions le soient….que la loi sur les associations soit complètement remaniée…et que les missions du ministère de l’intérieur soient redéfinies intégralement, que la cyberpolice soit reployée à la protection de la société et de ses intérêts, nous demandons que la liberté d’expression soit régie uniquement par une justice tunisienne indépendante.

8) Nous avons un héritage séculaire de l’esprit entrepreneurial, nous demandons que l’environnement des affaires soit sain afin de permettre la création d’entreprises, le développement de nos entreprises et leur rayonnement à l’international, Nous demandons à faire appel à nos compétences en Tunisie et à l’étranger pour définir des plans de développement et d’investissement sectoriels. Nous demandons la transparence, l’égalité des chances et une vraie refonte du secteur financier pour devenir un vrai vecteur d’investissement.

9) Nous sommes devenus un petit pays sans visage et sans voix, nous demandons de doter ce payer d’un visage et d’une voix qu’il mérite…la Tunisie regorge de personnalités charismatiques pouvant détenir les premiers rôles sur le plan national et régional…En dehors du premier rôle de président de la république, Nous demandons à remodeler les missions de nos chancelleries à l’étranger, les dédier au développement économique et à l’aide de nos citoyens dans le monde.

10) Nous demandons que soient abolies toutes relations entre administration et partis politiques, que l’administration soit apolitique, très compétente, intègre et de ré-instaurer la culture de “service du pays et du citoyen”.

11) Nous ne voulons plus retomber dans les erreurs du passé, nous demandons une nouvelle constitution, définissant des pouvoirs plus équilibrés, inscrivant dans le marbre les droits des citoyens , et interdisant définitivement l’amendement d’un ensemble d’articles fondateurs relatifs à l’exercice du pouvoir exécutif.

Quelles actions maintenant ?

Nous ne pensons pas que le régime voyou de Ben Ali soit capable de répondre à ces aspirations du peuple tunisien. Notre seule chance est de continuer la lutte jusqu’au départ définitif de ce voyou et de sa famille du pays.

Mais l’instant exige de passer d’une révolte populaire à une révolution encadrée.

A cet effet, une seule action est à envisager : la constitution d’un collectif de tunisiens entre acteurs de la société civile, de vrais partis d’opposition afin d’encadrer l’action de la rue tunisienne … arrêtons nos divisions, mettons nous ensemble et faisons parvenir à notre peuple et au monde une seule voix forte , puissante et légitime , avec un seul mot d’ordre : Luttons ensemble jusqu’à la fin de ce régime voyou.

Les impératifs de sécurité face à ce régime voyou feront que les membres de ce collectif devraient être en partie à l’étranger afin de porter notre voix au monde et assurer le lancement des mots d’ordre de grèves générales et de manifestations pour la chute de cette dictature.

Nos actions soulèvent une vague d’espoir dans tout le monde arabe…nous avons la grande responsabilité de continuer la lutte…forts de notre légitimité et de la justesse de notre cause.

(Source: Nawaat.org le 3 janvier 2011)

Quatre jeunes poursuivis en justice suite aux événements de protestation


Proposé par redaction le Lundi 03 janvier 2011 Quatre jeunes de la ville de Oum Larayes ont été déférés devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Gafsa, pour avoir incendié une voiture et pour tentative de destruction des biens publics, suite à l’élan de solidarité qui a suivi les évènements de Sidi Bouzid. Les accusés étaient en détention à la prison civile de Gafsa depuis la semaine passée. Ils ont refusé de répondre à toute question sans la présence de leur défense composée des avocats Issaoui, Raddaoui et Tijani. (Source: Le site de “Radio Kalima” le 3 janvier 2011)  

Sfax : Des membres de la LTDH empêchés de s’attabler à un café


Proposé par redaction le Lundi 03 janvier 2011 Des membres de la ligue tunisienne de la défense des droits de l’homme ont été empêchés de s’attabler dans un café au centre-ville de Sfax, par plusieurs agents de police qui se sont introduit dans le café et ont procédé à l’évacuation de ses occupants. Suite à cette incident, la Ligue a publié un communiqué dans lequel elle condamne fermement cette atteinte. (Source: Le site de “Radio Kalima” le 3 janvier 2011)  


Sfax : Arrestation d’un membre de la famille d’un blessé par balles


Proposé par redaction le Lundi 03 janvier 2011 Kalima a appris qu’un des jeunes touché par balle suite aux événements de Menzel Bouzayan, et son oncle ont été arrêtés, le dimanche 2 janvier, par la police puis transférés au commissariat de Sfax. Le jeune Alaà Nasri a été blessé par balles réelles au niveau du cou puis transféré à l’hôpital de Gabes, puis à la clinique Annajda où des médecins ont pu extirper la balle de son cou. D’autre part, un autre jeune a été transféré à Sfax pour des soins après avoir été touché par balles au niveau des testicules. (Source: Le site de “Radio Kalima” le 3 janvier 2011)

Tunisie : enlevé à son domicile, un avocat proche du mouvement de contestation témoigne


 

03 Janvier 2011  

Une correspondance de Jean-Sébastien Mora.

Né de la révolte des jeunes diplômés chômeurs de Sidi Bouzid -une ville du centre-ouest tunisien, située à 265 km de Tunis et en proie à des manifestations depuis le 19 décembre- le mouvement qui agite la Tunisie gagne peu à peu toutes les sphères de la société, et s’installe au cœur même de la capitale. À Tunis, un cortège de près de 200 avocats s’est joint aux manifestations organisées la semaine passée devant le palais de justice.  «Non à la torture, non à la corruption, non à la mafia au pouvoir en Tunisie»… Le slogan n’est pas nouveau, et a déjà valu, au cours des deux dernières décennies, de nombreux enlèvements, peines de prison et intimidation aux avocats, journalistes et membres de collectifs de droit de l’homme ou de l’opposition politique, comme Souhair Belhassem ou Taoufik Ben brik. Jamais pourtant, depuis la prise de pouvoir du président Ben Ali, un mouvement social parti des campagnes n’avait à ce point fait son nid au sein même de la capitale.  Avocat à la cour de cassation et responsable juridique du Conseil National pour les Libertés en Tunisie (CNLT), Abderraouf Ayadi n’a pas grand-chose à voir avec les «extrémistes» auxquels le président Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987 et officiellement réélu l’an passé pour un cinquième mandat consécutif, attribue ce profond mouvement de contestation qui secoue la Tunisie. Sa participation aux manifestations lui a pourtant valu d’être enlevé, jeudi 30 décembre, devant son domicile. Un épisode raconté par l’avocat, que nous avons pu rencontrer malgré l’étroite surveillance dont il fait l’objet.  

Au matin du dimanche 2 janvier, l’homme qui nous reçoit dans son cabinet situé à quelques rues du palais de justice de Tunis, semble très fatigué, mais conserve une détermination intacte. Dans la rue en contrebas des policiers en civils scrutent attentivement les allées et venues, appareil photo à l’appui. «Le mouvement né à Sidi Bouzid est légitime, nous explique rapidement Me Ayadi, les slogans reflètent le rejet des élites car la Tunisie est gangrené par la corruption.»

 

L’homme a le dos et le cou couvert de marques et précise les détails de son enlèvement : 

  • Jeudi 30 décembre à 17h, on sonne chez la famille de Me Ayali. Le fils de l’avocat ouvre et un homme, qui raconte avoir percuté une voiture, fait part de son souhait de retrouver son propriétaire pour établir un constat à l’amiable. Prévenu par son fils, Abderraouf Ayadi descend dans la rue jusqu’à sa voiture, quand une dizaine d’hommes surgissent et le rouent de coups. Les inconnus traînent l’avocat au sol et le poussent dans une voiture. Ses ravisseurs lui expliquent qu’ils l’amènent dans la montagne, loin de la ville, pour le tuer. La tête sous les pieds d’un des ravisseurs, Abderraouf Ayadi s’évanouit. Lorsqu’il revient à lui, il se trouve dans une pièce qui s’apparente à un bureau, attaché sur une chaise. Pendant une longue période, qui lui paraît durer plusieurs heures, plusieurs hommes se succèdent pour l’interroger. Si Abderraouf Ayali refuse de signer une déclaration reconnaissant ses tords, on lui promet de mettre des explosifs dans sa voiture, de le torturer à mort ou d’assassiner tout ou partie de sa famille. À ce moment, il juge être détenu par ceux que beaucoup nomment en Tunisie la «police politique présidentielle», un corps opaque, indépendant du ministère de l’Intérieur, réputé responsable des brimades, enlèvements et intimidations dont les opposants sont régulièrement l’objet. Déterminé, l’avocat garde le silence, avant que ses ravisseurs ne le relâchent en pleine rue, non loin du centre du Tunis, le lendemain matin.  «Il faut dénoncer ce terrorisme d’état, ne pas se laisser intimider», clame aujourd’hui Abderraouf Ayadi. Malgré la très forte pression qui pèse sur l’opposition politique en Tunisie, Me Ayali a la chance d’être soutenu et d’appartenir à l’ordre des avocats, très actif et solidaire depuis la fin des années 1990. «Le peuple est aujourd’hui avide de liberté et l’emploi de la force légitime le mouvement social, estime Abderraouf Ayadi. Le peuple tunisien veut aller de l’avant. C’est un mouvement pacifiste très sain, porté par des syndicalistes et des militants des droits de l’homme, et non par des terrorites comme le pouvoir essaie de le faire croire», conclut l’avocat en assurant qu’il prendra part aux prochaines manifestations. Lundi 3 janvier, c’était au tour des lycéens tunisiens d’appeler à la grève générale via les réseaux sociaux sur Internet, et de rejoindre un mouvement qui s’étend peu à peu à toute la Tunisie
(Source:  Mediapart le 3 janvier 2011)

                                                                                              Tunisie : les lycéens appellent à la grève via Facebook


La Tunisie traverse une période de turbulence sociale depuis la mi-décembre. Plusieurs manifestations se sont tenues à travers le pays, et après les avocats, les journalistes et les diplômés chômeurs, c’est au tour des lycéens de rentrer dans le mouvement. Un appel à la grève a été lancé pour ce lundi 3 janvier via Facebook.

 Le mot d’ordre pour cette grève des lycéens a circulé à travers la Tunisie via Facebook Selon des proches du mouvement, en quelques jours plus de 11 000 jeunes Tunisiens ont reçu le message pour l’appel à la grève de ce lundi.

Le réseau social est devenu un support militant dans le pays, après la censure par le pouvoir d’autres sites électroniques comme Youtube ou Dailymotion. Car le climat de tension sociale liée dans un premier temps au chômage et à la cherté de la vie est en train de prendre un tour beaucoup plus politique dans un pays qualifié par des opposants de « véritable cocotte minute ».

« Pendant des années, les Tunisiens se sont tus mais aujourd’hui ils en ont ras-le-bol », confirme l’avocate Radia Nasraoui. Les slogans dans les manifestations de Sidi Bouzid mais aussi dans d’autres villes en disent long. En quelques jours, « le travail est un droit » a laissé la place à des « Ben Ali ça suffit» ou des « ministère de l’Intérieur, ministère du terrorisme ».

Selon des témoignages sur place, la répression policière a été violente. Trois manifestants ont trouvé la mort dans la région de Sidi Bouzid. Plusieurs blessés seraient encore dans un état grave.

De leur côté, les avocats qui ont choisi de mettre un brassard rouge sur leur robe noire vendredi dernier ont été physiquement pris à partie dans plusieurs palais de justice tunisiens, et on est toujours sans nouvelle d’un activiste politique Ammar Amroussia arrêté le 29 décembre dernier à Gafsa.

Source : « rfi » Le 03-01-2011

Lien :http://www.rfi.fr/afrique/20110103-tunisie-greve-lyceens-partir-aujourd-hui

 


                                                       Tunisie: Campagne de piratage des comptes Facebook par la police tunisienne (?)


De nombreux indices me laissent croire que depuis quelques jours nous vivons ce qui ressemblerait fort à une campagne de piratage des comptes Facebook par la police tunisienne. Il s’agit vraisemblablement d’une campagne destinée surtout à subtiliser les log et mot de passe des utilisateurs afin de fouiner dans leurs messages privés.Par ce moyen, la police, en quête de renseignements, chercherait à s’infiltrer dans les comptes des utilisateurs pour savoir qui communique avec qui et sur quel sujet. Il s’agirait en somme de chercher à démanteler ces réseaux de journalisme citoyen qui se sont constitués spontanément suite aux mouvements de contestation de Sidi-Bouzid.

Depuis les événements de Sidi-Bouzid qui ont montré, en effet, l’importance des réseaux sociaux quant à la circulation de l’information, des perturbations récurrentes du réseau ont été constatées. Pour le cas de Facebook, les connexions en HTTPS notamment pour se logger sont souvent impossibles à établir. Le pouvoir tunisien n’a pas osé, comme il l’a fait par le passé, bloquer les services du réseau social le plus utilisé par les Tunisiens. Cette fois-ci, il semble qu’il chercherait plutôt à atteindre directement ceux qui l’utilisent pour faire circuler l’information, plutôt que de s’attirer les foudres de tous les utilisateurs par un blocage total de Facebook.

En effet, les utilisateurs tunisiens constatent ces derniers jours qu’il n’est plus possible de se logger en HTTPS. La page du formulaire de connexion n’est désormais plus accessible qu’en HTTP. Et il semble même que pour brouiller davantage les pistes, ce blocage du HTTPS est rétabli par intermittence afin de nourrir la confusion pour ceux qui désirent reproduire le problème.

Toujours est-il, nous ne voyons aucune raison qui pousserait à bloquer le https tout en maintenant la possibilité de se logger en http, hormis la volonté de subtiliser log et mot de passe des utilisateurs pour s’introduire dans leurs comptes.

J’ai fait faire des tests en Tunisie par des amis et la conclusion est formelle : il n’y a aucun problème du côté de Facebook à fournir ses services en HTTPS.

Et tous les Tunisiens peuvent reproduire ce constat par la manière suivante :

Le https de Facebook est fourni via l’IP officiellement déclarée « 69.63.181.12 ». Sur cette IP, la police tunisienne a bloqué le port 443. Or, pour avoir la démonstration formelle des manigances de la police de l’internet, il suffit de forcer la couche réseau du système à utiliser une IP alternative de Facebook pour que les requêtes en HTTPS passent. En effet, en insérant les deux lignes suivantes dans le fichier « hosts », le https est rétabli et les connexions s’effectuent sans la moindre perturbation (cf. les illustrations plus bas en annexe pour plus de détails):

69.63.181.11 facebook.com 69.63.181.11 www.facebook.com

Evidemment, ce que je décris ici sera encore valable jusqu’à ce que la police tunisienne passe par Nawaat, comme elle le fait souvent, et bloque ce numéro IP.

En tout état de cause, nous rappelons à tous les utilisateurs de Facebook et, a fortiori, s’ils se connectent à partir de la Tunisie : NE VOUS CONNECTEZ JAMAIS à partir d’une pagenon sécurisée. Même si vous n’avez rien à cacher, n’oubliez jamais que vous êtes également dépositaire de la confiance des personnes qui vous envoient des messages privés. Même si, vous, ça vous est égal que l’on puisse fouiner dans vos messages privés, on se doit, tout un chacun, d’honorer la confidentialité des messages privés que nous recevons.

Astrubal, le 03 janvier 2011 Co-admin Nawaat.org http://astrubal.nawaat.org Mon compte sur Twitter@astrubaal Nawaat sur Twitter@nawaat  

ANNEXES :
Voici les illustrations pour la modification du fichier « hosts ». Et, tant qu’à faire, je rajoute d’autres IP pour faciliter la vie face à la censure. Voici les lignes à insérer :  

69.63.181.11 facebook.com 69.63.181.11 www.facebook.com 74.205.65.178 24sur24.posterous.com 74.205.65.178 posterous.com 74.125.232.114 tunileaks.appspot.com # IP Google search 74.125.232.112 astrubal.appspot.com # IP Google search 74.125.232.117 astrubal-bookmarklet.appspot.com # IP Google mail  

Outre pour facebook, il y a de quoi contourner la censure pour accéder à nawaat sur posterous (24sur24.posterous.com), surtunileaks.appspot.com, unproxy et la page desbookmarklets anticensure. A NOTER QUE TOUS CES SITES NE DEVIENNENT ACCESSIBLES QU’EN HTTPS et non en http. Puisqu’en http, il n’y a aucun recours contre le filtrage par DNS, vu que les chaînes de caractères ne sont pas cryptées. A noter aussi quehttps://tunileaks.appspot.com devient quasiment incensurable, sauf à bloquer carrément l’internet ou à bloquer les services de Google. Il en est de même avec le proxyhttps://astrubal.appspot.com/ Pour les IP sur Posterous et Facebook, et parce que proposées dans ce billet, elles seront malheureusement à la merci du censeur qui pourra les bloquer à tout moment. Mais j’espère que ces illustrations vont plutôt servir à guider comment utiliser le fichier « hosts » pour contourner la censure. En effet, si ces IP seraient demain ou après-demain bloquées, vous connaissez à présent la procédure pour mettre d’autres IP à leur place. Pour Facebook, vous devriez bien pouvoir trouver d’autres IP qui fonctionnent parmi les 4080 de la classe qui s’étale entre 69.63.176.0 et 69.63.191.255. Place aux images à présent pour illustrer la procédure (illustration sur Windows suivie par celle sur Mac OS X). Et pour plus de détails afin de mieux comprendre le sens de cette procédure,ici un billet où j’essaye d’expliquer comment tout cela fonctionne.  

La 1ere série d’illustration décrit la procédure sur Windows XP. Sur Vista ou Windows 7, les choses ne diffèrent guère. Juste s’assurer que vous avez les droits « administrateur » pour modifier le fichier « hosts » et que ce dernier n’est pas verrouillé en écriture.  

( Source: “Nawaat.org” Le 03-01-2011)

Lien: http://nawaat.org/portail/2011/01/03/tunisie-campagne-de-piratage-des-comptes-facebook-par-la-police-tunisienne/comment-page-1/


Cyber attaque sur des sites web du gouvernement tunisien


Proposé par redaction le Lundi 03 janvier 2011 Des internautes ont été surpris de voir des sites web des institutions gouvernementales inaccessibles dans le nuit du dimanche 2 janvier. Les portails web du gouvernement tunisien et de l’agence tunisienne de communication extérieure(ATCE) ont été suspendus.  Des Hackers du non de « anonymous » ont assumé dans un communiqué leur responsabilité de cette attaque des sites du gouvernement. Ils ont également menacé de reprendre l’attaque à grande échelle si le régime ne revoit pas sa politique. Ils ont demandé au gouvernent l’ouverture du champ médiatique et la liberté de l’information. Les Hackers ont déclaré aussi que leur action vient en réponse à la censure par l’Etat de plusieurs sites dissidents. (Source: Le site de “Radio Kalima” le 3 janvier 2011)  

 


                                                                                                         

Guerre civile numérique en Tunisie


Depuis le 2 janvier, plusieurs centaines d´internautes manifestent pour la liberté d´expression sur le web Tunisien. Près de 9.000 internautes, dont de nombreux Tunisiens, se sont lancés dans une guerre numérique à l’encontre du gouvernement du pays. Mission de ces “Anonymous”, faire plier le pays aux exigences libertaires des internautes. “Le temps de la vérité est arrivé, expriment les Anonymous sur le site Public Pad, Le temps pour que les gens s’expriment librement, et que leurs voix soient entendues partout dans le monde. Le gouvernement tunisien veut contrôler le présent, par le mensonge et la désinformation, pour imposer une voie vers le futur en cachant la vérité à ses citoyens. Nous ne garderons pas le silence pendant que cela arrive. Anonymous a entendu le cri de liberté du peuple tunisien. Anonymous est prêt à aider le peuple tunisien dans sa lutte contre l’oppression. Ceci est un avertissement pour le gouvernement tunisien: la violation de la liberté d’expression et de l’information de ses citoyens ne sera pas tolérée. Les attaques continueront jusqu’à ce que le gouvernement tunisien respecte les droits de ses citoyens à la liberté d’expression et de l’information et arrête la censure de l’Internet. Seul le gouvernement tunisien peut arrêter cette situation. Libérez l’Internet, et les attaques prendront fin. Continuez l’oppression, et ces attaques ne seront que le début du combat.” Bilan de cette déclaration de guerre numérique, plusieurs sites du gouvernement (.gov.tn ) ont été bloqués dont carthage.tn, ATI.tn, sakher-el-materi.com, bawaba.gov.tn. Des sites gouvernementaux bloqués à coup de DDoS, des Dénis de Services Distribués empêchant les serveurs de fonctionner en les noyant sous des millions de requêtes. Une action de centaines d’hacktivistes à la suite d’affrontements à Sidi Bouzid, fin décembre. Une manifestation sociale qui s’est conclue par des tirs de la garde nationale. Le niveau d’alerte informatique affiché par l’ANSI, avant que le site soit coupé du web, affichait un “Niveau d’alerte national élevé”. (Source: Zataz.com  le 03-01-2011 à 20:15:15) lien: http://www.zataz.com/news/20946/manifestation-numerique-sur-le-web-tunisien–hacker-tunisie.html

 


                                                                                                Anonymous soutient les contestations en Tunisie


Voici le communiqué d’Anonymous, communauté d’internautes qui défendent la liberté dans le monde, dans lequel la communauté soutiens la lutte du peuple Tunisien contre la dictature et les injustices économiques.

La communauté prépare des attaques contre les principaux sites internet des Institutions tunnisiennes qui réprimandent fortement les manifestations.

Les médias occidentaux passent sous silence les événements tunisiens qui alimentent la vie du pays depuis le 17 décembre.

Quand en Iran des manifestations sont réprimées, ça fait la “une”, en Tunisie, pas un mot.

Comment se fait-ce? Le pouvoir en Tunisie est tout simplement ami avec les pouvoirs libéreaux occidentaux, en effet il permet largement l’exploitation du peuple tunisien et le développement de la mondialisation consumériste.

Malheureusement on ne peut pas en dire de même de l’Iran qui s’oppose vivement à l’impérialisme occidental, les médias ont alors feu vert pour détruire la légitimité d’un régime si nuisible. Il en est exactement de même pour les évènements actuels en Côte d-Ivoire.

(Source: ”Le Post” (Blog) Le 03-01-2011)

Lien: http://www.lepost.fr/article/2011/01/03/2358055_anonymous-soutient-les-contestations-en-tunisie.html


                                                                                Pro-WikiLeaks hackers bring down Tunisian government websites


Hacktivists have struck a number of official websites in the African country of Tunisia, seemingly in response to the government’s attempts to block access related to leaked cables that related to the country.

According toThe Guardian, Tunisia and other Arab nations have tried to control the flow of WikiLeaks-related information into their country by blocking websites and banning overseas newspapers.

Members of the loosely-knit Anonymous group gathered on an Internet Relay Chat (IRC) forum yesterday, and singled out various official Tunisian websites for attack.

Impacted websites that appear to have been brought down by the distributed denial of service (DDoS) attack include that of Tunisian president Zine El Abidine Ben Ali and the government’s official website:

 

A statement posted on Anonymous-related websites explained the reason for the attack:

“The Tunisian government wants to control the present with falsehoods and misinformation in order to impose the future by keeping the truth hidden from its citizens. We will not remain silent while this happens. Anonymous has heard the claim for freedom of the Tunisian people. Anonymous is willing to help the Tunisian people in this fight against oppression. It will be done. It will be done.”

“This is a warning to the Tunisian government: attacks at the freedom of speech and information of its citizens will not be tolerated. Any organization involved in censorship will be targeted and will not be released until the Tunisian government hears the claim for freedom to its people.”

Anyone considering signing-up to join in the attacks on the websites of various governments (we recently sawZimbabwe similarly targeted) would be wise to remember that participating in a DDoS attack isagainst the law.

Source: “nakedsecurity” Le 03-01-2011

Lien:http://nakedsecurity.sophos.com/2011/01/03/pro-wikileaks-hackers-tunisian-government-websites/


Hackers hit Tunisian websites


Amid anti-government protests, attack blocks access to stock exchange and ministry of foreign relations

 

Online activists have attacked and at least momentarily disabled several Tunisian government websites in the latest act of protest against the country’s embattled leadership.

As of Monday afternoon, local time, at leasteight websites had been affected, including those for the president, prime minister, ministry of industry, ministry of foreign affairs, and the stock exchange.

The attack, which began on Sunday night, coincided with a national strike, planned to take place on Monday, that organisers said would be the biggest popular event of its size since Zine El Abidine Ben Ali assumed the presidency.

The strike comes on the day that school students return from their holiday.

Ben Ali’s administration has tightly restricted the flow of information out of Tunisia since widespread protests began on December 17, following 26-year-old Mohamed Bouazizi’s suicide attempt. But reports of civil disobedience and police action filtered out on Twitter on Monday, with some users reporting the use of tear gas by security forces. 

The loosely organised hacker group Anonymous claimed responsibility for the cyber attack, which it called“Operation Tunisia”, an apparent arm of the group’s broader effort – termed “Operation Payback” – aimed at taking retribution against governments and businesses viewed as hostile to the similarly amorphous document-leaking group WikiLeaks.

Operation Tunisia came just days after a similarattack on Zimbabwean government websites;in that case, Anonymous said that it had targeted Robert Mugabe’s administration for actions taken by officials to suppress information about the thousands of secret US diplomatic cables that WikiLeaks has released.

But on Monday, Anonymous and its followers sought to tie their cyber attack to the ongoing protests and social unrest in Tunisia, not WikiLeaks. In a manifesto reportedly posted on the prime minister’s website but later removed, the group said that it was “enraged” at the Tunisian government’s behaviour, and that Ben Ali’s administration had “unilaterally declared war on free speech, democracy, and even [its] own people”.

“Anonymous is willing to help the Tunisian people in this fight against oppression,” the statement said. “Cyber attacks will persist until the Tunisian government respects all Tunisian citizens’ right to free speech and information and ceases the censoring of the internet”.

Denial-of-service attack

Sami ben Gharbia, a Tunisian exile living in Europe who monitors online censorship in the country, told Al Jazeera that Monday’s sabotage was the first time he had seen an international group like Anonymous target a Tunisian website.

Gharbia said he had witnessed the hackers planning the “denial-of-service” attack in a chat room arranged by Anonymous and that it appeared Tunisian users were among those participating.

The protests in Tunisia, which have led to three confirmed deaths, have garnered comparatively little attention in the Western media, which closely followed developments in 2009 in Iran when hundreds of thousands of citizens protested presidential election results.

Western governments have been similarly reticent about voicing criticism of Ben Ali’s government, or its response to the protests. The country is a popular European tourist destination and has been praised by the World Bank for its financial policies.

But many within the country say the image of calm and successbelies simmering resentments and unemployment rates that reach 25 per cent in certain areas.

High-level corruption

In private, the US has said that Tunisia’s corruption – a contributor to the unemployment driving many to protest – is getting worse.

A2008 diplomatic cable signed by Robert Godec, the US ambassador, and released by WikiLeaks in December describes both low- and high-level corruption in the country that scares away foreign and domestic investors.

“Whether it’s cash, services, land, property, or yes, even your yacht, President Ben Ali’s family is rumoured to covet it and reportedly gets what it wants,” the cable states.

Gharbia said Monday’s cyber attack probably will not affect protests “on the ground” but may serve as a “good story” to attract the mainstream media and embolden online activists in Tunisia.

“It might give a sense of solidarity to Tunisian bloggers who have been witnessing censorship for years now, to see such actions targeting the main body of the censorship,” he said.

Source: “Aljazeera.net” Le 03-01-2011


                                                                             Tunisie – Sidi Bouzid : tu n’osais pas y croire, le grand Changement


Emeutes dans le pays, révolution sur Facebook pour les opposants de l’extérieur. Depuis plus de dix jours, les événements en Tunisie qui reflètent le ras le bol d’une génération sacrifiée, tournent à la déstabilisation du pouvoir autocratique du président Ben Ali. Comme le note la FIDH, (La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme) préoccupée des émeutes survenues dans la région de Sidi Bouzid suite à la tentative de suicide de Mohamed Bouazizi, ils ont déjà causé la mort de deux personnes.

Une nouvelle tentative de suicide par immolation a eu lieu à Sidi Ali Ben Aoun le 28 décembre. Ces événements ont engendré plusieurs mouvements de protestation sociale qui se sont étendus à plusieurs localités du gouvernorat de Sidi Bouzid, ainsi qu’à la capitale.

Le 22 décembre 2010, Houcine Falhi s’est suicidé en s’électrocutant après être monté en haut d’un pylône à Sidi Bouzid. Le 24 décembre, lors d’une manifestation de protestation sociale à Menzel Bouzaiene, le jeune diplômé Mohammed Amari a été tué par balles par des agents de police. Dix autres personnes ont été blessées, deux d’entre elles sont dans un état grave.

Une grande manifestation s’est tenue le 28 décembre à Tunis devant le siège de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), syndicat souvent dirigé par des potentats locaux proches du pouvoir. Les forces de l’ordre ont empêché le déroulement d’une marche pacifique à travers les grandes artères de la capitale. Les échauffourées entre la police et les manifestants auraient fait des blessés. D’autre part, des avocats ont manifesté devant les palais de justice de Sidi Bouzid et de Tunis afin d’exprimer leur soutien à la population. D’importantes manifestations de soutien se tiennent encore dans les grandes villes tunisiennes.

Par ailleurs, des journalistes se trouvent empêchés de couvrir les événements et sont même agressés physiquement. Moez El Bey, correspondant de Radio Kalima a ainsi été brutalisé à son domicile le 24 décembre 2010 alors qu’il commentait en direct à la radio les événements survenus à Sidi Bouzid. La police a intimé l’ordre à ses voisins de la frapper.

Dans le même temps, les opposants et immigrés tunisiens font tourner en boucle des images et commentaires sur les réseaux sociaux, comme ce fut le cas lors des élections iraniennes. Toute une génération surdiplômée descend aujourd’hui dans la rue car le marché de l’emploi ne promet guère plus que d’être opérateur téléphonique sur une plateforme ou salarié à bas coût, dans un pays ou le clientélisme est la règle depuis que le président actuel a déposé Bourguiba. Un diplômé sur deux est au chômage. Ce « Nouveau dragon d’Afrique » ne promet que le désespoir libéral et la précarité à 150 euros par mois. Tout le monde se souvient des longues grèves dans les mines de phosphate de Gafsa en 2008 qui s’étaient terminées par une féroce répression. Ces grèves resteront comme les premiers soubresauts d’une révolte sociale qui voit sa base s’élargir à toute la Tunisie aujourd’hui.

Le régime du président a entrainé « l’Assèchement de toute contestation » comme le précise Vincent Gueisser, chercheur à l’IREMAM.

Le président est apparu à la télévision le 28 décembre en avertissant d’hypothétiques ennemis de l’extérieur et d’éventuels manipulateurs. Il a promis répression aux fauteurs du désordre public et des miettes d’aides à l’emploi aux autres.

L’exaspération et la corruption généralisée, ajoutées à la belle famille du président impliquée dans les affaires, comme celle de ce yacht volé en Corse, résonnent comme un affront à une jeunesse diplômée mais désargentée. Le geste de Mohammed Bouazizi a été le détonateur d’une révolte dont certains n’attendaient pas même le début.

Au delà des problème économiques, c’est réellement l’impossibilité d’exprimer un avis qui enrage une jeunesse très diplômée. Enfin le Changement se disent bien des jeunes qui n’ont pas trouvé la liberté de parole dans un pays verrouillé.

(Source : « hns-info » Le 03-01-2011)

Lien : http://www.hns-info.net/spip.php?article27471


Tunisie: La police ouvre le feu tandis que les manifestations se propagent


Par Ann Talbot 4 janvier 2011 Des manifestants revendiquant des emplois se sont affrontés aux forces de sécurité alors que les manifestations se propagent à l’ensemble de la Tunisie. Une éruption sociale d’une telle ampleur est littéralement sans précédent dans ce pays d’Afrique du Nord hautement réprimé et étroitement contrôlé. Mohamed Amari, 18 ans, a été tué par balle quand la police a ouvert le feu sur des manifestants à Sidi Bouzid, une ville située à quelques 200 kilomètres au Sud de la capitale, Tunis. Les protestations avaient débuté le 27 décembre lorsque la police avait confisqué la marchandise de Mohamed Bouazizi, 26 ans, en l’accusant de commerce illégal sans permis. Il s’immola par le feu pour protester contre ce traitement. Bouazizi a survécu à son calvaire et été transféré au service des grands brûlés à Tunis. Mais un autre jeune homme s’est suicidé depuis en s’électrocutant au contact d’un câble de haute tension. Avant de mourir il a crié, « Non à la misère ! Non au chômage ! » Le désespoir de ces jeunes gens reflète le haut niveau de chômage en Tunisie. Officiellement, le taux de chômage et de 14 pour cent mais le niveau réel est bien plus élevé. Plus de la moitié des demandeurs d’emploi sont diplômés de l’université et la moitié de la population a moins de 25 ans. Cette situation a contraint de nombreux jeunes gens à travailler dans le secteur informel où ils tentent de gagner leur vie au moyen du commerce ambulant. Un grand nombre de ceux condamnés à travailler à leur compte sont dans la misère. Des manifestations ont été signalées à Sfax, Kairouan, Sousse, Médenine et Ben Guerdane. Les forces de sécurité ont attaqué les manifestants à Sfax. Des protestations organisées par les syndicats ont eu lieu à Médenine, lors desquelles les manifestants ont scandé, « Nous voulons du travail » et « Honte au gouvernement ». A Kairouan, la police a affronté les manifestants et on ne connaît pas le nombre de personnes blessées. On n’a pas non plus connaissance du nombre de personnes interpellées. On ne trouve pas beaucoup de reportages des manifestations parce que les journalistes sont exclus des villes où se déroulent les protestations. Le gouvernement a empêché les journaux d’opposition Tareeq-al Jadid et Al Mawqif de paraître parce qu’ils avaient couvert les protestations. La plupart des couvertures ont été faites par des médias sociaux tels Twitter, Facebook et YouTube. Le militant local Ali Bouazizi a décrit les protestations continues à Sidi Bouzid. Il a dit au Financial Times par téléphone, « Il y a eu des émeutes jusqu’à mardi à l’aube. Il y a maintenant une forte présence policière dans la ville. Ils se trouvent dans toutes les artères principales et les bâtiments gouvernementaux. Les journées sont normalement calmes mais les gens sortent le soir et c’est là que les affrontements commencent. » Les protestations se sont étendues à la capitale. Mardi, les avocats ont manifesté à Tunis pour exprimer leur solidarité avec les manifestants. Un syndicat de lycéens a organisé une manifestation devant le ministère de l’Education. Des forces de sécurité ont bloqué un rassemblement de la Confédération tunisienne du Travail dans la ville de Gafsa. Ces expressions de solidarité reflètent un vaste sentiment de sympathie vis-à-vis du sort des jeunes chômeurs et du mécontentement croissant à l’égard du gouvernement du président Zine al-Abidine Ben Ali. Le président a dénoncé dans une émission télévisée les protestations comme étant « inacceptables ». « La loi sera appliquée en toute fermeté à l’égard d’une minorité d’extrémistes et de mercenaires qui ont recours à la violence et au désordre, » a-t-il averti. Ben Ali a succédé au président Habib Bourguiba en 1987. Bourguiba était à la tête de la Tunisie depuis que cette colonie française avait acquis son indépendance en 1956. Durant les 23 dernières années, Ben Ali a réprimé impitoyablement toute forme de dissidence. Un message du gouvernement américain publié par WikiLeaks décrit la Tunisie comme un « Etat policier », bien que Washington soutienne le régime. La Tunisie est officiellement une démocratie multipartite, mais Ben Ali remporte de façon constante des majorités écrasantes. Lors des dernières élections de 2009, il avait remporté 89,62 pour cent des votes. Deux des trois candidats rivaux étaient ses partisans, et tout affichage électoral avait été interdit au troisième. Human Rights Watch (HRW) avait dit que les élections s’étaient déroulées dans « une atmosphère de répression. » Le Comité pour la protection des journalistes avait dit que 97 pour cent de la couverture médiatique était consacrée à Ben Ali. Le syndicat tunisien des journalistes était réprimé et le journaliste Taoufik Ben Brik était condamné à neuf d’emprisonnement après la publication d’articles dans la presse française. La journaliste du Monde, Florence Beaugé fut refoulée de Tunisie. Les protestations ont éclaté parce que la situation économique s’est détériorée en Tunisie suite au déclin du commerce avec l’Europe, le principal partenaire commercial du pays et source du tourisme. La Tunisie dépend fortement du tourisme et de l’agriculture. Il y a maintenant une forte compétition avec d’autres pays du Maghreb ainsi qu’avec l’Egypte et Israël pour le marché touristique et la demande en baisse d’Européens à court de liquidités. Mais les problèmes économiques auxquels la Tunisie est confrontée ne sont pas d’un caractère passager. Ils reflètent les efforts de longue date entrepris pour réorienter l’économie vers le marché mondial sous la pression des principales puissances impérialistes. Un programme d’ajustement structurel est mis en place en vertu duquel les prix des denrées de base se sont plus subventionnés. Des entreprises d’Etat ont été privatisées et des emplois supprimés. Le gouvernement s’est empressé de promettre un développement dans les régions les plus gravement touchées et des mesures pour accroître l’emploi. Les responsables locaux de Sidi Bouzid ont été licenciés et le gouvernement national a été remanié. Néanmoins, les tensions sociales ont atteint un degré insoutenable. Ecrivant pour le quotidien Al-Charq al Awsat sis à Londres, le chroniqueur Abdul Rahman Al-Rached, a mis en garde que les protestations signalaient une perte de crédibilité politique. Il a rapporté: « Les manifestations en Tunisie ne veulent cesser; elles se sont répandues aux villes et ont même atteint la capitale du pays, dans un défi évident pour l’Etat. Devrions-nous nous inquiéter au sujet de la Tunisie ? Ou n’est-ce juste qu’une autre crise concernant le prix du pain qui sera réglé par certaines promesses et le recours à la force militaire ? A mon avis, le problème de la Tunisie est plus politique qu’économique et va au-delà de la colère des masses de chômeurs. C’est le problème du manque de confiance dans le gouvernement et de la perte de la crédibilité [gouvernementale]. » Al-Rached a poursuivi en signalant que la Tunisie est l’un des régimes arabes les plus prospères en termes de revenu par habitant et où le niveau d’éducation de la population est le plus élevé. En précisant qu’il a un taux de croissance plus élevé que celui de l’Algérie voisine, qui dispose de réserves de pétrole et de gaz, il a posé la question, « Si les citoyens de Tunis sont mécontents, que peut-on dire des citoyens des autres nations arabes qui endurent une situation et une réalité encore pire ? » (Article original paru le 30 décembre 2010)

(Source: World Socialist Web Site le 4 janvier 20119 Lien: http://www.wsws.org/francais/News/2011/jan2011/tuni-j04.shtml


Tunisia: trouble in paradise


The protests in Tunisia reflect an underlying dissatisfaction with the government that stretches years back.   Corruption, authoritarianism, repression. Not words that many would associate with the beautiful North African republic of Tunisia, a popular summer holiday destination for many Brits. But the recent attempted suicide of a 24 year-old graduate, whose desperation at being mistreated by police led him to set himself on fire publicly outside the local police station, has sparked interest in this small, quiet country, long considered by the West to be a haven of stability and moderation and a rare “success story” in the region. In nearly every field, Tunisia has been a model student of the West, embracing the hallmarks of modernity with zeal. Bourguiba, the country’s first president after its independence, sought to refashion Tunisian society along the French mould, from the aggressive secularisation of all public space and banning of the headscarf to introducing Enlightenment philosophy into high school curricula. This modernisation process, it was assumed, would lead to a more advanced, prosperous and stable society freed of the chains of despotism and religion holding back the Arab world. On the surface, the wave of protests that has swept Tunisia for the past two weeks were provoked by the dire situation of unemployed youth in the country, which has one of the highest literacy rates in the Arab world yet suffers from 30% youth unemployment. At least, this is how most international media have portrayed the situation. Seething dissatisfaction However, any discerning journalist who digs a little further can see that these protests are, like similar outbursts across the Arab world, the product of deep dissatisfaction at decades of sustained political repression, rampant corruption and routine silencing of all forms of political dissent. Tunisia today exhibits all the symptoms of political decay that can be seen in surrounding Arab countries, with rising unemployment figures, widespread dissatisfaction and political unrest in the face of repeated extensions of so-called democratic mandates (President Ben Ali recently attempted to amend the Constitution to allow him a sixth term in office). Any criticism of the President can lead to persecution and imprisonment, torture is routine and opposition parties are almost nonexistent. Not a single human rights monitoring group is allowed to operate legally and freely in the country. Despite being a small country of just over 10 million, it has imprisoned more journalists than any other Arab country since 2000. The plight of Tunisia demonstrates the fallacy of the US mantra of “stability over democracy”. A guiding principle of US and European policies in the region, this equation has turned out to be a false choice and an extremely dangerous assumption. US and European governments have consistently privileged one limb of the “stability-democracy” equation, on the grounds that the repression of entire populations in the Arab world is but a small price to pay for the stable conditions necessary for us to benefit from the vast economic opportunities in the region and the counter-terrorism assistance they can give us. However, the frequent outbreaks of political turmoil across the region demonstrate that stability and democracy are not part of a zero-sum game but two sides of the same coin. The US government has itself come to this conclusion, noting on the White House website in 2007 that “on 9/11, we realized that years of pursuing stability to promote peace left us with neither… The pre-9/11 status quo was dangerous and unacceptable”. No will to apply pressure Yet, despite full knowledge of the extent of despotism in the country (as revealed in the US cables from the US ambassador to the country), the US continues to ply the regime with financial, political and military support. In seeking to maintain the corrosive status quo, America and Europe have contributed to creating unstable societies on the brink of implosion, leading to the disintegration of the equation altogether, while destroying any moral claims to be the legitimate expounders of human rights values in the process. As Tunisia’s number one trading partner, the EU has ample room for influencing Ben Ali’s decision-making. Under EU-Tunisia agreements, Tunisia promised to “strengthen democracy and political pluralism by the expansion of participation in political life and the embracing of all human rights and fundamental freedoms”. None of these commitments have been respected by the Tunisian government, which instead froze EU subsidies to human rights NGOs under the European Initiative for Human Rights and Democracy and amended the penal code so as to criminalise civil society activity. The EU’s own reports, such as the European Neighbourhood and Partnership Instrument of 2007, recognize that “progress on political aspects such as freedom of expression or association has been very slow”. But far from speaking out, the EU is currently in negotiations to upgrade relations and grant Tunisia “advanced-partner status”. This makes a mockery of the EU’s claims to be founded on respect for human rights, democracy and the rule of law, which consistently bow down before the priorities of trade, liberalisation and open markets. The role of media International media outlets also have a vital role to play in exposing the political turmoil and human suffering taking place in Tunisia and nearby countries. It is striking that while the BBC displayed remarkable zeal in its coverage of demonstrations in Iran last year, with the human rights angle being explicit throughout its coverage, next to no mention has been made of the political upheaval in Tunisia (or in Egypt following the recent elections). This, despite the fact that while Iran had a disputed election, election results in Tunisia are an entirely foregone conclusion, with results consistently around the 90% mark. Indeed, the Economist’s Democracy Index places Tunisia on a par with Iran for “political participation” (and behind Zimbabwe and China) while Freedom House ranks Tunisia below China, Iran and Russia as one of the worst places on earth for internet freedom. While size and geostrategic significance of a country is undoubtedly important in determining the relative proportion of airtime and journalistic scrutiny devoted to its developments, one cannot help but observe that many media outlets have an unhealthy habit of falling in love with particular countries or issues for which it is easy to construct a clear-cut and racy narrative (Iran – anti-Western extremism; Zimbabwe – post-colonial “reverse racism”; Tibet/Burma – peace-loving opposition figures) while eschewing situations where a clear line of analysis does not so easily spring to mind. Tunisia is just such a situation – a country with a strong women’s rights record yet no freedom of expression, a state with an avidly secularist, religiously pluralist, modern outlook but no toleration for dissent. This makes it unattractive for many media outlets, who prefer soundbites that can capture the imagination of audiences, rather than real, in-depth analysis. As the Tunisian government’s response to the protests show, autocratic regimes in the Arab world have only one stock solution to widespread political dissatisfaction – crackdown. This is often accompanied by promises of reform, which launch yet another futile cycle of half-hearted opening of political structures inevitably followed by another clampdown. There is only so long this strategy will last in the face of growing demands for accountability, and a rising youth population clamouring for economic opportunities and political expression. The familiar narratives of “stability vs democracy” and “progressive/secular/moderate vs anti-Western/extremist” no longer work. Western governments and international media would do well to pay closer attention and rethink their broken old clichés.   (Source: “Aljazeera.net” Le 03-01-2011) Lien: http://english.aljazeera.net/indepth/opinion/2011/01/201113102452251132.html  

Tunisia’s protest wave: where it comes from and what it means


Posted By Christopher Alexander  Monday, January 3, 2011 – 7:02 AM

January traditionally has been Tunisia’s month for political drama — a general strike in January 1978; a Libyan-supported insurrection in January 1980; bread riots in January 1984. This year, however, January will be hard-pressed to top the previous December. The last two weeks of 2010 witnessed the most dramatic wave of social unrest in Tunisia since the 1980s. What began with one young man’s desperate protest against unemployment in Sidi Bouzid, in Tunisia’s center-west, spread quickly to other regions and other issues. Within days of Mohamed Bouazizi’s attempted suicide in front of the local government office, students, teachers, lawyers, journalists, human rights activists, trade unionists, and opposition politicians took to the streets in several cities, including Tunis, to condemn the government’s economic policies, its repression of all critics, and a mafia-style corruption that enriches members of the president’s family.   In a country known for authoritarian stability, it is easy to see this unrest as a harbinger of dramatic change. In fact, the protests have been building for at least two years. The frustration is rooted in a deep history of unbalanced economic growth. Several organizations have helped to convert this frustration into collective protest. To date, the December protests have produced a cabinet reshuffle, a governor’s sacking, and a renewed commitment to job creation in disadvantaged regions. Whether they lead to more dramatic change remains to be seen. If Ben Ali’s rule is not in immediate danger, the protests at least suggest that his governing strategy is in serious trouble. Ben Ali’s rule has relied on a skillful combination of co-optation and repression. By pledging his fidelity to democracy and human rights early in his tenure, he deftly hijacked the core of the liberal opposition’s message. At the same time, he used electoral manipulation, intimidation, and favors to co-opt leaders of ruling-party organs and civil society organizations. Those who remained beyond the reach of these tools felt the force of an internal security apparatus that grew dramatically in the 1990s. Most Tunisians grudgingly accepted Ben Ali’s heavy-handedness through the 1990s. Authoritarian rule was the price they paid for stability that could attract tourists and investors. Ben Ali was an effective, if uncharismatic, technocratic who beat back the Islamists, generated growth, and saved the country from the unrest that plagued Algeria.  Over the last five years, however, the fabric of Ben Ali’s authoritarianism has frayed. Once it became clear that the Islamists no longer posed a serious threat, many Tunisians became less willing to accept the government’s heavy-handedness. The regime also lost some of its earlier deftness. Its methods became less creative and more transparently brutal. The government seemed less willing to at least play at any dialogue with critics or opposition parties. Arbitrary arrests, control of the print media and Internet access, and physical attacks on journalists and human rights and opposition-party activists became more common. So, too, did stories of corruption — not the usual kickbacks and favoritism that one might expect, but truly mafia-grade criminality that lined the pockets of Ben Ali’s wife and her family. The growth of Facebook, Twitter, and a Tunisian blogosphere — much of it based outside the country — made it increasingly easy for Tunisians to learn about the latest arrest, beating, or illicit business deal involving the president’s family.  Shortly before the December protests began, WikiLeaks released internal U.S. State Department communications in which the American ambassadordescribed Ben Ali as aging, out of touch, and surrounded by corruption. Given Ben Ali’s reputation as a stalwart U.S. ally, it mattered greatly to many Tunisians — particularly to politically engaged Tunisians who are plugged into social media — that American officials are saying the same things about Ben Ali that they themselves say about him. These revelations contributed to an environment that was ripe for a wave of protest that gathered broad support. Tunisia has built a reputation as the Maghreb’s healthiest economy since Ben Ali seized power, as market-oriented reforms opened the country to private investment and integrated it more deeply into the regional economy. Annual GDP growth has averaged 5 percent. But the government’s policies have done little to address long-standing concerns about the distribution of growth across the country. Since the colonial period, Tunisia’s economic activity has been concentrated in the north and along the eastern coastline. Virtually every economic development plan since independence in 1956 has committed the government to making investments that would create jobs and enhance living standards in the center, south, and west. Eroding regional disparities would build national solidarity and slow the pace of urban migration. The latter became a particular concern as social protest organized by trade unionists, students, and Islamists mounted in the late 1970s and early 1980s. Government investment transformed the countryside in terms of access to potable water, electrification, transportation infrastructure, health care, and education. But the government never succeeded in generating enough jobs in the interior for a rapidly growing population. In fact, two aspects of the government’s development strategy actually made it harder to generate jobs. First, Tunisia’s development strategy since the early 1970s has relied progressively on exports and private investment. For a small country with a limited resource base and close ties to Europe, this strategy generated an emphasis on tourism and low-skilled manufactured products (primarily clothes and agricultural products) for the European market. Scarce natural resources, climate constraints, and the need to minimize transport costs make it difficult to attract considerable numbers of tourists or export-oriented producers to the hinterland. Consequently, 80 percent of current national production remains concentrated in coastal areas. Only one-fifth of national production takes place in the southwest and center-west regions, home to 40 percent of the population. Education issues complicate matters further. The Tunisian government has long received praise for its commitment to broad education. The prevailing culture holds up university education as the key to security and social advancement. However, universities do not produce young people with training that meets the needs of an economy that depends on low-skilled jobs in tourism and clothing manufacturing. This mismatch between education and expectations on the one hand, and the realities of the marketplace on the other, generates serious frustrations for young people who invested in university educations but cannot find commensurate work. The challenge is particularly dire for young people in the interior. While estimates of national unemployment range from 13 to 16 percent, unemployment among university graduates in Sidi Bouzid ranges between 25 and 30 percent. The trade unions’ role is one of the most striking aspects of the December protests. The government worked very hard, and with great success, to domesticate the Tunisian General Labour Union (UGTT), Tunisia’s sole trade union confederation, in the 1990s. More recently, however, activists in some unions have succeeded in taking a more independent and confrontational stance. In 2008 and again in early 2010, union activists organized prolonged protests in the southern Gafsa mining basin. The players and the grievances in those cases resemble what we saw in late December. Education unions, some of the most independent and aggressive within the UGTT, played a critical role in organizing unemployed workers, many with university degrees, who protested the government’s failure to provide jobs, its corruption, and its refusal to engage in meaningful dialogue. Human rights organizations, journalists, lawyers, and opposition parties then joined in to criticize the government’s restrictions on media coverage of the protests and the arrests and torture of demonstrators. In this way, a broad coalition of civil society organizations has connected bread-and-butter employment grievances with fundamental human rights and rule-of-law concerns. They also pull together constituencies that transcend class and regional distinctions — unemployed young people in Sidi Bouzid, Menzel Bouzaiene, and Regueb, and lawyers and journalists in Monastir, Sfax, and Tunis.  It is too early to know if these protests signal the beginning of the end for Ben Ali. However, Tunisia’s current political scene looks a bit like it did in 1975 and 1976, the beginning of the long slide for Ben Ali’s predecessor, Habib Bourguiba. Again, we see an aging president who seems increasingly out of touch and whose ability to co-opt and repress has deteriorated. We still see a political system that lacks strong possible successors and a clear mechanism for selecting one. We have a set of economic and political grievances that enjoys the support of a range of civil society organizations, including some with the ability to mobilize considerable numbers of protesters. Over the medium and long terms, this is the most significant aspect of the December protests. The fact that unemployed young people took to the streets is much less important than the fact that their cause has been taken up — and supplemented — by civil society organizations that spent most of Ben Ali’s rule under his thumb or too cowed to act. Despite all this, it is important to recall that Bourguiba did not fall suddenly to a mass movement that rallied broad popular support. His government rotted steadily for more than a decade. Additionally, Ben Ali’s bloodless coup and his subsequent rule took great advantage of the disorganization in Tunisia’s political class. Tunisia’s civil society, including the opposition parties, is notoriously easy to divide and conquer. If Ben Ali’s ability to repress and co-opt has deteriorated, it has not disappeared. With the December protests, Tunisia might have turned an important corner. However, nothing in the country’s history or its current state of affairs makes it easy to believe that the protests will lead quickly to a coherent, unified opposition movement with a clear message, a charismatic leader, and a national support base. Additionally, another long, slow slide toward chaos could simply set the stage for another Ben Ali — another unelected president who seizes power at the top and changes little below it. Christopher Alexander is Davidson College’s McGee director of the Dean Rusk International Studies Program, an associate professor of political science, and author ofTunisia: Stability and Reform in the Modern Maghreb. (Source: mideast.foreignpolicy.com le 3 janvier 2011) Lien:http://mideast.foreignpolicy.com/posts/2011/01/02/tunisia_s_protest_wave_where_it_comes_from_and_what_it_means_for_ben_ali  

 

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