Luiza Toscane: Yassine Ferchichi est en grève de la faim Mouvement Ettajdid: Appel pour un débat national sur l’avenir de la Tunisie
Mahmoud Ben Romdhane: L’imprévisibilité: une inquiétude, un réel handicap
AFP: Continental propose des postes à 137 euros par mois en Tunisie à ses salariés de Clairoix
AFP: Paris veut développer un réseau de lignes électriques sous la Méditerranée
AFP: Algérie: doyen de la presse privée, « Le Jeune Indépendant » fête ses 20 ans
AFP: Kadhafi suggère désormais une partition du Nigeria en plusieurs Etats
Reuters: Turkish PM hopes reforms go to parliament Tuesday
AFP: La nouvelle littérature turque a le vent en poupe en France
Houcine Ghali: Le monde arabe malade de ses dirigeants
Yassine Ferchichi est en grève de la faim
Appel pour un débat national sur l’avenir de la Tunisie
Notre pays vit une étape délicate de sa vie politique, où la fermeture et l’immobilisme ont atteint un degré préoccupant. La situation est rendue encore plus inquiétante en raison de l’incertitude qui entoure la façon dont les autorités comptent faire face à l’échéance électorale de 2014, dans le cadre des textes en vigueur qui ne permettent pas au président Zinelabidine Ben Ali de se présenter à un nouveau mandat présidentiel, et qui ne garantissent pas concrètement la pluralité des candidatures.
De plus, on ne constate aucune disposition à procéder à une réforme du système politique et électoral permettant une compétition réelle entre les candidats dans des élections bénéficiant d’assez de crédibilité.
Cette situation a engendré la multiplication des interrogations et la propagation de nombreuses rumeurs – en particulier en ce qui concerne le rôle de certains milieux influents situés en dehors des institutions de la République – et l’installation d’une atmosphère d’attentisme et d’inquiétude alimentée par l’absence d’une information transparente et objective qui respecte la maturité et l’intelligence des citoyens et leur présente les faits tels qu’ils sont dans la réalité.
Cette atmosphère est, de même, alimentée par l’absence d’un environnement politique pluraliste qui permette la participation libre et responsable de la société et de ses élites pour forger le destin du pays et lui éviter les risques et les dangers d’une marche vers l’inconnu.
Face à une telle situation, le Mouvement Ettajdid :
– convaincu que l’avenir de notre pays ne doit pas être décidé par le seul pouvoir et les milieux proches de lui, mais au contraire par le peuple – source du pouvoir et garant du devenir du pays et de ses chances de progrès – qui doit y jouer un rôle déterminant;
– persuadé qu’il est de même nécessaire que soit garanti le droit de toutes les forces politiques et sociales nationales, de toutes les compétences intellectuelles où qu’elles se trouvent et quelles que soient leurs orientations à participer à la prise de décision en ce qui concerne les questions essentielles engageant l’avenir du pays;
– lance un appel à toutes les forces politiques nationales, au pouvoir, dans l’opposition ou en dehors des structures politiques, à toutes les organisations sociales et les composantes de la société civile, à toutes les Tunisiennes et à tous les Tunisiens, quelles que soient leurs positions idéologiques ou politiques, afin que, ensemble, nous œuvrions à l’établissement d’une atmosphère favorable à l’instauration d’un dialogue national global visant à trouver une solution institutionnelle à la question de l’alternance au pouvoir et à ouvrir les horizons d’une réforme politique qui donne toutes les chances de succès au développement global et équitable de notre pays et réalise dans les faits la démocratisation, nécessité nationale dont la réalisation nationale ne peut plus être retardée.
L’avenir de la Tunisie nous concerne tous, sans exception: engageons donc à son sujet un dialogue sérieux et franc, afin que nous réussissions ensemble à trouver les meilleures voies pour consolider le régime républicain, sauvegarder les acquis modernistes et les prémunir contre tout risque de remise en cause, garantir à notre pays stabilité et invulnérabilité et consolider sa souveraineté et ses chances de progrès, afin que tous ses enfants y vivent en tant que citoyens libres dans une société juste.
Vive notre chère Tunisie, libre, indépendante et prospère à jamais!
(Traduction de l’arabe)
Pour le Mouvement Ettajdid
Le premier secrétaire
Ahmed Brahim
Mahmoud Ben Romdhane
Le Conseil Central du Mouvement Ettajdid a lancé un Appel pour un débat national autour de l’avenir de la Tunisie en cette période d’incertitude, notamment quant à l’alternance à la tête de l’Etat.
Cet appel a reçu un grand écho chez de très nombreuses personnes et diverses composantes sociales et politiques. La raison est qu’il soulève une question taboue, mais qui taraude les esprits de toutes les Tunisiennes et de tous les Tunisiens quelles que soient leur catégorie sociale et leurs convictions philosophiques: celle de l’imprévisibilité de l’avenir du pays, qui suscite des angoisses sur sa stabilité politique et sa capacité à poursuivre et approfondir son développement global. Elle suscite chez les investisseurs réels et potentiels, nationaux et internationaux, une tendance à l’attentisme et cela est préoccupant à plus d’un titre.
En effet, la période dans laquelle se trouve notre pays est une période de croissance ralentie, de montée du chômage, en particulier chez les diplômés de l’enseignement supérieur, phénomène dont on voit bien l’amplification, mais dont on ne perçoit aucun signe de recul à court et moyen termes. L’investissement est l’élément déterminant de la croissance et de la création d’emplois; son ralentissement déjà marqué depuis de nombreuses années – et que ne doivent pas cacher les investissements étrangers très fortement capitalistiques et très faiblement créateurs d’emplois dans les hydrocarbures en raison de la flambée des cours internationaux -, est exposé à un repli encore plus prononcé. Etant un «pari sur l’avenir», l’investissement est l’expression de l’ «état de confiance» des entrepreneurs. Si l’avenir est «anormalement» imprévisible, la tendance est au refus de s’engager dans un pari trop risqué. L’incertitude est la mère de l’immobilisme. C’est là l’un des problèmes les plus graves aujourd’hui posés.
En réalité, ce n’est pas seulement d’imprévisibilité qu’il s’agit ; ce qui se répand, c’est des scénarios fondés en partie sur l’imagination, en partie sur l’observation des faits, faisant état d’une prise de possession des sommets de l’Etat par «des milieux influents situés en dehors des institutions de la République». Des rumeurs, certes, mais qui se répandent, en particulier dans les milieux d’affaires et qui, à tort ou raison, minent leur moral. Et, ce qui est grave pour la communauté, leur désir d’investissement.
Cette toile de fond fera son œuvre crescendo; elle sera de plus en plus dommageable. C’est pourquoi il urge, non seulement, que notre pays débatte librement de son avenir et élabore les règles de son indispensable transition démocratique, mais que le spectre d’une succession par ces fameux milieux influents soit officiellement et très clairement éloigné, rejeté.
Nous avons tous besoin d’être tranquillisés. De notre tranquillité collective aujourd’hui, dépend notre futur sur tous les plans: politique, certes, mais aussi économique et social.
Continental propose des postes à 137 euros par mois en Tunisie à ses salariés de Clairoix
Paris veut développer un réseau de lignes électriques sous la Méditerranée
Algérie: doyen de la presse privée, « Le Jeune Indépendant » fête ses 20 ans
Kadhafi suggère désormais une partition du Nigeria en plusieurs Etats
Turkish PM hopes reforms go to parliament Tuesday
Reuters, Le 29 mars 2010 à 11h27 * Reforms fuel tensions with secularist establishment * Markets shrug off concerns for now ANKARA, March 29 (Reuters) – Turkey’s ruling AK Party hopes to send its constitutional reform package to parliament on Tuesday, Prime Minister Tayyip Erdogan said on Monday, a step set to fuel tensions with the secularist judiciary. Erdogan’s government says the reforms, changing the structure of the Constitutional Court and making it harder to ban political parties, are designed to boost democracy in line with European Union criteria. His AK Party’s critics, which accuse it of harbouring a secret Islamist agenda, say the package is designed to consolidate the party’s power before parliamentary elections scheduled for mid-2011. « I hope that they will present it to the Speaker of Parliament tomorrow, God willing, » Erdogan said in a speech to an AK Party meeting in the capital Ankara. Deputy Prime Minister Bulent Arinc had earlier been reported as saying the draft could be presented to the speaker’s office at 5 pm (1400 GMT) on Monday. He had said, however, that it could be delayed until Tuesday due to Prime Minister Tayyip Erdogan’s meeting with German Chancellor Angela Merkel. Financial markets have been unsettled by concern that political instability could result from a battle over the reforms, which are rejected by opposition parties in parliament as well as the judicial establishment. However, the lira, bonds and shares were all firmer on Monday as those worries subsided for now amid signs of strong support for the reforms in opinion polls. The measures are unlikely to be voted on until late April, and Erdogan has warned that he will call a referendum if the government fails to get the two-thirds majority needed in parliament to amend the constitution. Strains have been building for weeks between the AK Party, whose roots lie in political Islam, and Turkey’s old secular elites in the judiciary and military.
La nouvelle littérature turque a le vent en poupe en France
AFP, Le 28 mars 2010 à 09h24 Par Myriam CHAPLAIN-RIOU PARIS, 28 mars 2010 (AFP) – Les écrivains turcs, présents en nombre au Salon du Livre de Paris au côté des représentants de 25 autres pays, ont le vent en poupe depuis peu en France et les traductions en français se multiplient. La Turquie devait être l’invitée d’honneur du Salon du Livre, dans le cadre de la Saison turque en France qui s’achève à la fin du mois. Mais, mi-2009, le projet a été abandonné. L’éditrice Liana Levi a expliqué que les organisateurs du Salon avaient peut-être craint des incidents. Le prix Nobel de littérature 2006, Orhan Pamuk, auteur de « Neige » (Gallimard), l’a regretté, lui qui avait été brièvement inquiété par la justice de son pays en 2006 en raison de propos sur le génocide arménien. Ankara a fait contre mauvaise fortune bon cœur et un grand stand, baptisé « Toutes les couleurs de la Turquie », accueille une trentaine d’auteurs. « La littérature turque n’est pas encore la plus connue en France mais, la Saison turque aidant, elle est en train de trouver son public et les traductions en français augmentent », explique à l’AFP Erhan Turgut (éditions Turquoise), chargé de coordonner le stand et qui veut présenter la diversité des publications turques: romans, essais sur l’histoire de la Turquie, littérature jeunesse ou romans policiers. « Il y a encore beaucoup plus de traductions en allemand ou en anglais, et même… en coréen », relève l’éditeur, ancien journaliste et dessinateur de presse qui a créé les éditions Turquoise en 2000. Beaucoup de femmes dans cette nouvelle vague turque, dont Elif Shafak, née à Strasbourg (est) de parents turcs, qui écrit en turc et en anglais. Féministe engagée, elle est l’auteur de plusieurs best-sellers, dont « Soufi, mon amour », vendu à plus d’un demi-million d’exemplaires dans son pays. Elle a publié « Lait noir » (éditions Phébus) l’an dernier. Chez Actes sud, Timour Muhidine se bat depuis vingt ans pour faire connaître la littérature de son pays d’origine. C’est à lui que l’on doit la publication de Asli Erdogan, de Tahsin Yüsel ou de Sema Kaygusuz et son beau roman « Chute des prières », où elle raconte l’histoire de ses grands-parents déplacés. « Autre nouveauté, la culture de l’Anatolie, l’histoire du pays, deviennent des sujets de plus en plus importants », souligne Erhan Turgut. « Auparavant, un roman, pour séduire un éditeur parisien, devait traiter d’Istanbul. Mais les choses bougent. Désormais, l’Anatolie intéresse. Cette nouvelle génération d’écrivains, dont de nombreuses femmes, puise à cette source », poursuit l’éditeur. Les lecteurs français pourront aussi se délecter des « Autres cauchemars » (Actes sud) de Yigit Bener, des textes courts, cruels et ironiques, sur la Turquie. « Les auteurs vont à la recherche de leurs racines », souligne M. Turgut, comme Nedim Gürsel, écrivain turc vivant à Paris, avec « Les filles d’Allah » (Seuil), publié en 2009 et largement autobiographique, ou « Sept derviches » (Seuil, 2010), qui entraîne le lecteur dans l’univers des derviches anatoliens. Nedim Gürsel avait été poursuivi en justice l’an dernier par un islamiste créationniste pour « dénigrement des valeurs religieuses ». L’auteur a été acquitté. Si la liberté d’expression en Turquie s’améliore, « l’Etat turc continue malheureusement à punir des écrivains et à interdire des livres », avait regretté Orhan Pamuk en 2008 à la Foire du livre de Francfort, en Allemagne. Mais « il n’y a plus vraiment de tabous en littérature ou en poésie en Turquie », assure Erhan Turgut.
LE MONDE ARABE MALADE DE SES DIRIGEANTS
Houcine Ghali, Genève Encore une fois un sommet arabe qui a accouché d’ une souris pourrie. En effet, le sommet de Syrte, en Libye, où il n’ y avait que 12 chefs d’ Etat seulement sur 22, et qui a duré deux jours de palabres, de discours de condamnation, d’ appel à l’ aide, de lamentation et d’ indignation, s’ est achevé sur l’ aveu d’ impuissance des dirigeants arabes face à l’ arrogance israélienne et au silence complice des puissances occidentales. Ses résultats sont d’ une inconsistance telle que l’ on ne sait pas pourquoi la Ligue des Etats arabes et la libye se sont donnés tant de peine et dépenser tant d’ argent pour de si minces résolutions : Rupture du dialogue avec Israel jusqu’ à l’ arrêt des constructions à Al Qods; aide de 500 millions de dollars pour les Palestiniens d’ Al Qods; tenue d’ un autre sommet arabe avant la fin de cette année; appel aux USA, à l’ Union européenne, à la Russie à l’ ONU pour faire pression sur Israel et arrêter totalement la colonisation, et enfin expression de satisfaction après les élections législatives en Irak.Maigre bilan et cela n’ est pas étonnant. La Ligue des Etats arabes, est une institution qui, pour une fois porte bien son nom, car, effectivement, les dirigeants arabes se sont bien ligués contre leurs peuples puisqu’ ils sont au pouvoir sans la moindre légitimité, gouvernent en usant de répression et de despotisme et ne reculent devant aucune abjection pour perdurer. Et tout d’ un coup c’est El Qods qui devient la question principale à résoudre et non plus le problème palestinien, la lutte pour un Etat et pour la dignité de tout un peuple meurtri depuis fort longtemps. Et pourtant, les pays arabes détiennent des potentialités ( pétrole, masses énormes d’ argent déposée dans les banques occidentale 9 qui leur permettent de faire pression pour que les amis d’ Israel reviennent à la raison. Il suffit de se mettre d’ accord pour arrêter le pompage et la vente du pétrole pendant un petit laps de temps, ou d’ imposer un prix de l’ or noir plus conséquent pour se faire entendre et imposer les justes solutions aux problèmes palestiniens et arabes. Mais lorsque les régimes arabes se caractérisent par une gouvernance illégitime, une absence totale de soutien populaire et ne tiennent que par la répression et l’ appui des puissances occidentales, ils ne peuvent pas se permettre d’ user de telles armes, de peur d ‘ être éjectés. Depuis sa création en 1945, la ligue des Etats arabes n’ a jamais pu résoudre un quelconque problème. Ainsi, le conflit israélo-arabe perdure depuis 1948 avec une colonisation sioniste de plus en plus rampante qu’ il n’ y aura bientôt plus rien à discuter puisque tous les territoires seront ainsi sous occupation sioniste. La soumission des dirigeants arabes au diktat américain est patente et certains d’ entre eux, notamment l’ Egypte, le Qatar, la Jordanie, le Maroc et les Emirats arabes unis ne s’embarrassent pas de collaborer avec Israel contre lequel ils prononcent, hypocritement, des discours incendiaires durant le sommet de Syrte. Juste quelques jours seulement avant l’ ouverture du sommet arabe en Libye, le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Bin Jassem Bin Jabr Ethani, a visité Israel et a été reçu la ministre sioniste des Affaires étrangères Tsiba Lowni pour discuter du renouvellement de la vente de gaz qatari à Israel et du perfectionnement des systèmes d’ enseignement au Qatar avec l’ aide de spécialistes israéliens. Le Yemen persiste depuis des mois dans des troubles frôlant la guerre civile pour la cession du Sud. L’ Irak se démène pour sortir du bourbier américain et des luttes pour le pouvoir sans la moindre présence arabe. L’ Egypte n’ arrête pas de vivre des drames avec sa minorité copte et aide Israel en construisant à son tour un mur pour isoler Gaza et affamer ses habitants. Amr Moussa, secrétaire général de la ligue des Etats arabes, fervent défenseur des Palestiniens durant les sommets et les réunions inter-arabes ou internationales n’ a jamais soufflé mot face à la politique désastreuse et humiliante du président de son pays Hosni Moubarak. Le Maroc et l’ Algérie sont en conflit depuis de longues années à propos du Sahara occidental et leurs frontières sont fermées depuis plus de 20 ans, sans parler des problèmes des Amazigh et des Berbères. La non plus, la Ligue arabe n’ a rien pu faire. Jamais un chef d’ Etat arabe n’ a une fois démissionné ou abandonné le pouvoir pour raison de santé, âge avancé, mauvaise gestion des affaires ou désapprobation populaire. Et c’ est ainsi que la plupart des pays arabes sont gouvernés par des vieillards. Partout dans le monde arabe, des hommes et des femmes sont arrêtés pour leurs opinions et maintenus en détention sans procès. La collision entre les pouvoirs politique et judiciaire est patente. La police est partout omniprésente, sa principale mission consistant à la surveillance étroite de la population et à la pratique de la répression la plus atroce pour la moindre manifestation de contestation. Cette situation oppressive dans le monde arabe a fini par faire le lit des islamistes. Leur influence sur les populations s’ est multipliée depuis 1970. Dans chaque pays, les islamistes constituent aujourd’ hui le parti le plus puissant. S’ il y a des élections libres et transparentes, ils prennent partout le pouvoir. Les dirigeants actuels le savent fort bien. C’ est pourquoi ils ont opté pour un système panaché : répression et retour aux normes de l’ islam.Mais pour combien de temps? Houcine. ghali@bluewin.ch
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