28 juillet 2010

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TUNISNEWS
10 Úme année,N° 3718 du 28.07.2010
 archives :www.tunisnews.net 

Reporters sans frontiĂšres: Tunisie – La presse sous pression – Les autoritĂ©s tentent de faire taire les critiques

Reporters without borders: Tunisia – Journalists harassed – Wave of measures designed to intimidate and silence government critics

Reporters sans frontiĂšres: La vie du journaliste Fahem Boukadous est en danger

Taoufik Ben Brik: “Jours ordinaires chez (Be)-NaĂąli”

Abdel Wahab Hani: Le Conseil Constitutionnel est renouvelĂ© pour une durĂ©e de trois ans, marquant le dernier mandat du Sage des Sages – Questionnements, Commentaires et Souhaits Ă  chaud


   Le Temps: Nominations et mouvement dans le corps des Secrétaires généraux des Comités de coordination

Tekiano: Piratage en Tunisie : Bon pour Windows, mauvais pour l’Open source ?

RĂ©alitĂ©s: Le politique et le religieux en Tunisie: Les malentendus de l’Histoire

Réalités:Tunisien, musulman, arabe


LÂŽExpress: Al-Qaeda au Maghreb islamique  – 10 questions sur les terroristes islamistes au Sahel

Le Monde Diplomatique: Rapports explosifs sur la guerre en Afghanistan


Reporters sans frontiÚres Communiqué de presse 28 juillet 2010 Tunisie

La presse sous pression

Les autorités tentent de faire taire les critiques

 


 

La pression du gouvernement tunisien s’accroĂźt sur les journalistes qui osent critiquer le pouvoir et dĂ©fendre de la libertĂ© d’expression.  

« Nous sommes extrĂȘmement prĂ©occupĂ©s par les mesures de rĂ©pression prises par le gouvernement pour intimider les journalistes, portant atteinte Ă  leurs libertĂ©s fondamentales, dont la libertĂ© d’expression et de rĂ©union. Par ailleurs, les autoritĂ©s souhaitent limiter les critiques sur l’incarcĂ©ration du journaliste Fahem Boukadous.  Reporters sans frontiĂšres rĂ©itĂšre ses appels Ă  sa libĂ©ration immĂ©diate et inconditionnelle. » a dĂ©clarĂ© l’organisation.  

 

Suite Ă  la publication de deux articles illustrant l’Etat policier tunisien dans le journal français le Nouvel Observateur, le poĂšte et journaliste Taoufik Ben Brik est assignĂ© Ă  rĂ©sidence depuis plusieurs jours. Un cordon de policiers en civil empĂȘche en permanence toute personne d’accĂ©der Ă  son domicile.  

 

 Le vendredi 16 juillet 2010, le n°555 du journal d’oppositionAl-Maoukef a Ă©tĂ© saisi quelques heures aprĂšs sa diffusion en kiosque (http://fr.rsf.org/tunisie-mensonges-et-controle-de-l-19-07-2010,37976.html). Sa publication contenait le texte de l’initiative du Pacte rĂ©publicain du Parti dĂ©mocrate progressiste (PDP) et un poĂšme satyrique de Taoufik Ben Brik, dĂ©diĂ© au journaliste emprisonnĂ© Fahem Boukadous.  

 

Le pouvoir cherche Ă©galement Ă  Ă©touffer les rĂ©percussions de “l’affaire Boukadous” sur Internet. Le journaliste et blogueur Zyad Al-Heni a Ă©tĂ© convoquĂ© par la police, le 27 juillet 2010. Il s’est prĂ©sentĂ© Ă  9 heures au commissariat de Gourjani Ă  Tunis et a Ă©tĂ© relĂąchĂ© Ă  16 heures sans avoir subi d’interrogatoire ni reçu d’explications.  

 

La police l’a menacĂ© de le convoquer Ă  nouveau si elle le jugeait nĂ©cessaire. Il serait visiblement inquiĂ©tĂ© pour ses articles en faveur de Fahem Boukadous. Il a postĂ© sur son blog un commentaire sur la dĂ©claration de l’Ă©pouse du journaliste et une lettre ouverte au procureur chargĂ© de l’affaire.  

 

Le mardi 27 juillet 2010, les forces de police ont empĂȘchĂ© l’organisation d’un sĂ©minaire sur les perspectives de dialogue dĂ©mocratique organisĂ© dans l’enceinte du journal Al-Maoukef. Aucun des journalistes et intellectuels conviĂ©s n’a pu pĂ©nĂ©trer dans le bĂątiment.

 

Ce climat de terreur sur les libertĂ©s de la presse s’inscrit dans la volontĂ© de l’exĂ©cutif tunisien de criminaliser la profession de journaliste. Le vote de l’article 61 bis loi du Code pĂ©nale le 1er juillet 2010 (http://fr.rsf.org/tunisie-appel-au-president-de-la-09-07-2010,37906.html) et l’arrestation le 15 juillet 2010 du journaliste Fahem Boukadous (http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html), illustrent l’intolĂ©rance croissante du rĂ©gime envers les journalistes et les dĂ©fenseurs des  libertĂ©s fondamentales.

 

Reporters without borders Press release July the 28th, 2010

TUNISIA

Journalists harassed

Wave of measures designed to intimidate and silence government critics


 

The Tunisian authorities have in the past few days stepped up their harassment of journalists who dare to criticise the government and defend freedom of expression.

“We are very worried by the measures taken to intimidate journalists and restrict their fundamental freedoms, including the freedom of expression and assembly,” Reporters Without Borders said. “The authorities are also trying to rein in criticism of journalist Fahem Boukadous’ imprisonment. We reiterate our call for his immediate and unconditional release.”

Poet and journalist Taoufik Ben Brik has been under house arrest for the past few days, after writing two articles for the French newspaper Nouvel Observateur about Tunisia’s police state. A permanent cordon of plain-clothes police is preventing anyone from visiting his home.

Issue No. 555 of the opposition newspaperAl-Maoukef was seized on 16 July, just hours after it appeared on newsstands. It contained the text of a “Republican Pact” proposed by the opposition Progressive Democratic Party (PDP) and a satiric poem by Ben Brik dedicated to Boukadous, who had been arrested and jailed the previous day.

The authorities are also trying to stop online criticism of Boukadous’ imprisonment. Blogger and journalist Zyad Al-Heni went to Gourjani police station in Tunis at 9 a.m. yesterday in response to a summons and was held until 4 p.m. without being interrogated or given any explanation.

The police threatened to issue another summons if they deemed it necessary. Al-Heni is clearly being harassed because of his articles in support of Boukadous. His latest blog entries have included a comment about a statement by Boukadous’ wife and an open letter to the prosecutor in charge of the case.

The police prevented a seminar about the prospects for democratic dialogue from being held yesterday at Al-Maoukef’s headquarter. None of the invited journalists and intellectuals was allowed to enter the building.

The latest wave of harassment, combined with the adoption on 1 July of a bill designed to criminalise the activities of Tunisian human rights defenders and Boukadous’ arrest two weeks ago, suggest that the regime is becoming increasingly intolerant of journalists and others who defend basic freedoms.

 


Reporters sans frontiĂšres

La vie du journaliste Fahem Boukadous est en danger


PubliĂ© le 28 juillet 2010 CondamnĂ© Ă  quatre ans de prison pour avoir filmĂ© les manifestations populaires du bassin minier de Gafsa au printemps 2008 pour El Hiwar Ettounsi, le journaliste Fahem Boukadous est dans un Ă©tat de santĂ© dramatique. IncarcĂ©rĂ© le 15 juillet dernier par la police alors que ses examens de santĂ© Ă©taient encore en cours, Fahem est sujet Ă  des crises d’asthme aigues. EnfermĂ© dans une cellule en plein dĂ©sert, oĂč la tempĂ©rature peut atteindre les 50°, sans soin ni suivi mĂ©dical, ses jours sont comptĂ©s. Lors de sa visite Ă  son Ă©poux et compagnon de lutte, Afef Benaceur a constatĂ© l’extrĂȘme dĂ©gradation de son Ă©tat de santĂ©. Victime d’une violente crise d’asthme le vendredi 23 juillet, Fahem n’a pas pu voir de mĂ©decin dans l’immĂ©diat. Au lieu de lui apporter de l’oxygĂšne comme l’exige la procĂ©dure mĂ©dicale en pareil cas, il a Ă©tĂ© maintenu en dĂ©tention. Ce sont les autres prisonniers qui ont alertĂ© les gardiens devant la gravitĂ© de la situation. Ses codĂ©tenus tapaient sur les portes en appelant au secours. Le mĂ©decin de l’hĂŽpital rĂ©gional de Gafsa n’est arrivĂ© que quarante minutes plus tard, trouvant Fahem Boukadous dans un Ă©tat grave. Il a aussitĂŽt fait part Ă  l’administration de ses prĂ©occupations. PrĂ©venu trop tard, il aurait pu le trouver mort. A l’issue d’un procĂšs inique, Fahem Boukadous a Ă©tĂ© condamnĂ© le 13 janvier 2010 par le tribunal de Gafsa Ă  quatre ans de prison ferme, pour “appartenance Ă  une association criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et Ă  leurs biens”, et “diffusion d’informations de nature Ă  troubler l’ordre public“, sur la base des articles 131 et 121 du code pĂ©nal tunisien (http://fr.rsf.org/tunisie-quand-le-monde-tourne-a-l-envers-15-07-2010,37957.html). MalgrĂ© les dĂ©nĂ©gations de l’administration tunisienne, Fahem Boukadous est bien journaliste, et travaille pour le compte de la chaĂźne satellitaire El Hiwar Ettounsi depuis 2006.


“Jours ordinaires chez (Be)-NaĂąli”


Taoufik Ben Brik. Votre attention s’il vous plaĂźt. J’ai une “redondance” Ă  communiquer. Je sais que c’est pĂ©nible, lourd et ennuyeux d’entendre toujours la mĂȘme litanie, mais est-ce que j’ai le choix ? Me taire, peut-ĂȘtre ?! Je suis acculĂ©. Soyez clĂ©ment. Supportez-moi si j’insiste. J’en fais trop. Certainement. Je ne l’ai pas cherchĂ©. Ils l’ont cherchĂ©. Mon comitĂ© d’accueil est de retour. Vingt malabars mal fichus en guise de policiers de surveillance rapprochĂ©e. Mais qui vous a jamais parlĂ© de l’éternel retour ? Dans tous les cas, depuis vendredi 23 juillet (treize pour les superstitieux), ma garde personnelle est visible. Elle te colle Ă  la peau. Ces visiteurs de nuit et de jour bloquent les deux entrĂ©es (sorties) de ma rĂ©sidence, le Beau Site, sis au Nasser II, les deux boulevards qui y mĂšnent (Hedi Nouira et l’Ere Nouvelle (sic)) ; sont sous le porche du cafĂ© Le Champs ElysĂ©es et feignent de se cacher derriĂšre les colonnes de la salle des festivitĂ©s, Awtar. Ils bougent tellement, dans tous les sens, pour crĂ©er un semblant d’alerte, de danger imminent. De couvre-feu. Le qui-vive. Qui va lĂ  ? Le pompier, le laitier, le jardinier. Un siĂšge. Personne n’a le droit ni la possibilitĂ© de monter me voir. Adel Ghezala, un ami prĂ©cieux, comptait hier, mardi 27, m’immortaliser avec sa petite camĂ©ra. “Les amis de FaceBook et de YouTube, me dit-il, sont demandeurs du poĂšme NaĂąli, avec voix et images.” DĂšs qu’Adel a montrĂ© le bout du nez dans les parages, six ou sept taureaux fous furieux l’ont pris en chasse. Adel n’a pas demandĂ© son reste et a pris la poudre d’escampette. Seul ce “texto” leur a Ă©chappĂ©: “Le comitĂ© d’accueil est de retour. On m’a interdit d’accĂ©der Ă  la rĂ©sidence. Mon sac Ă  dos est plein de choses interdites. Je rappelle dĂšs que je serai Ă  l’abri.” Stop. OĂč peut-on ĂȘtre Ă  l’abri ? Chez soi, dans la rue, au cafĂ© ? Nulle part. Pourquoi cette mise en quarantaine, cette mise en garde musclĂ©e ? A coup sĂ»r, NaĂąli, mon poĂšme revanche, qui a causĂ© la saisie du n°555 de l’hebdomadaire El Mawkif, a causĂ© en filigrane des dĂ©mangeaisons chez mon lecteur prĂ©fĂ©rĂ© (Be)-NaĂąli . Un autre texte, si je ne me trompe pas, n’a pas eu l’heur de plaire Ă  mon censeur. “L’Etat racontĂ© Ă  mes enfants”, un parchemin sur lequel j’ai esquissĂ© des croquis de trois Ă©nergumĂšnes : Rached Fougali, le chef de la police d’El Manar II, le juge Mehrez Hammami, alias Boga et Bouraoui Youssfi, le maton en chef de la prison de Siliana. Qu’est-ce qu’ils croient me faire avec leur Menace ? Que je vais vaciller ? Le cƓur reste vaillant. Vous n’entendez pas ma flĂ»te ? (Source: nouvelobs.com le 28 juillet 2010)

 


Le Conseil Constitutionnel est renouvelé pour une durée de trois ans, marquant le dernier mandat du Sage des Sages

Questionnements, Commentaires et Souhaits à chaud
   


 Par Abdel Wahab Hani 

Si Fethi Abdennadher devrait quitter son poste en juillet 2013 et ne sera pas ‘Juge suprĂȘme des Ă©lections’ gĂ©nĂ©ales d’octobre 2014 

 “Au nom de Dieu, ClĂ©ment et misĂ©ricordieux, Nous, reprĂ©sentants du peuple Tunisien, rĂ©unis en assemblĂ©e nationale constituante. Proclamons la volontĂ© de ce peuple, qui s’est libĂ©rĂ© de la domination Ă©trangĂšre grĂące Ă  sa puissante cohĂ©sion et Ă  la lutte qu’il a livrĂ©e Ă  la tyrannie, Ă  l’exploitation et Ă  la rĂ©gression : – de consolider l’unitĂ© nationale et de demeurer fidĂšle aux valeurs humaines qui constituent le patrimoine commun des peuples attachĂ©s Ă  la dignitĂ© de l’Homme, Ă  la justice et Ă  la libertĂ© et qui Ɠuvrent pour la paix, le progrĂšs et la libre coopĂ©ration des nations, – de demeurer fidĂšle aux enseignements de l’Islam, Ă  l’unitĂ© du Grand Maghreb, Ă  son appartenance Ă  la famille arabe, Ă  la coopĂ©ration avec les peuples “africains pour Ă©difier un avenir meilleur et Ă  la solidaritĂ© avec tous les peuples”(1) qui combattent pour la justice et la libertĂ©, – d’instaurer une dĂ©mocratie fondĂ©e sur la souverainetĂ© du peuple et caractĂ©risĂ©e par un rĂ©gime politique stable basĂ© sur la sĂ©paration des pouvoirs. Nous proclamons que le rĂ©gime rĂ©publicain constitue : – la meilleure garantie pour le respect des droits de l’Homme, pour l’instauration de l’Ă©galitĂ© des citoyens en droits et en devoirs, pour la rĂ©alisation de la prospĂ©ritĂ© du pays par le dĂ©veloppement Ă©conomique et l’exploitation des richesses nationales au profit du peuple, – le moyen le plus efficace pour assurer la protection de la famille et le droit des citoyens au travail, Ă  la santĂ© et Ă  l’instruction. Nous, reprĂ©sentants du peuple Tunisien libre et souverain, arrĂȘtons, par la grĂące de Dieu, la prĂ©sente Constitution :”

PREAMBULE de la Constitution de la République tunisienne

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Reconduction des membres nommés du Conseil Constitutionnel :

L’ensemble des six membres nommĂ©s du Conseil Constitutionnel viennent d’ĂȘtre renouvelĂ©s, par un DĂ©cret et un ArrĂȘtĂ©, concomitant, du PrĂ©sident de la RĂ©publique et du PrĂ©sident de la Chambre des DĂ©putĂ©s, conformĂ©ment Ă  la Constitution de la RĂ©publique et aux dispositions de la Loi organique n° 2004-52 du 12 juillet 2004, relative au Conseil constitutionnel, parue au JORT n° 56 du 12 juillet 2004, promulguĂ©e par le Chef de l’Etat aprĂšs Adoption par la Chambre des DĂ©putĂ©s dans sa sĂ©ance du 5 juillet 2004.

En effet,

Par DĂ©cret (ŰŁÙ…Ű±) n° 2010-1748 du 19 juillet 2010, le PrĂ©sident de la RĂ©publique :

« Est renouvelée, la nomination des personnes citées ci-dessous, membres au conseil constitutionnel pour une période de trois ans, à partir du 21 juillet 2010 :

Messieurs :

Fethi Abdennadher : président,

– Mohamed Ridha Ben Hammed : membre,

– Brahim Berteji : membre. »

D’un autre cotĂ©, par ArrĂȘtĂ© (Ù‚Ű±Ű§Ű±) du PrĂ©sident de la Chambre des DĂ©putĂ©s du 19 juillet 2010 :

« La nomination de Monsieur Nejib Belaïd et Madame Radhia Ben Salah, membres au conseil constitutionnel, est renouvelée pour une période de trois ans, à compter du 21 juillet 2010. »

Selon l’article Article 75, alinĂ©a 4 de la Constitution de la RĂ©publique, (ModifiĂ© par la loi constitutionnelle n° 2002-51 du 1er juin 2002) :

« Le Conseil Constitutionnel se compose de neuf membres ayant une compĂ©tence confirmĂ©e, et ce, indĂ©pendamment de l’Ăąge, dont quatre, y compris le prĂ©sident, sont dĂ©signĂ©s par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, et deux par le prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s, et ce, pour une pĂ©riode de trois ans renouvelable deux fois, et trois membres sont dĂ©signĂ©s qualitĂ©s : le premier prĂ©sident de la Cour de cassation, le premier prĂ©sident du Tribunal administratif et le premier prĂ©sident de la Cour des comptes. »

S’agissant des 3 autres membres es-qualitĂ©, nous retrouvons :

Monsieur Mongi Lakhdhar, Premier Président de la Cour de Cassation, Monsieur Ghazi Jribi, Premier Président du Tribunal Administratif et  Madame Faiza Kéfi, Premier Président de la Cour des Comptes.

Notre Conseil Constitutionnel est donc  reconduit pour accompagner le 5e Quinquennat de l’actuel Chef de l’Etat et devra se renouveler en juillet 2013, tout juste un an avant les prochaines Ă©lections gĂ©nĂ©rales, prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives d’octobre 2014.

CritÚres de Compétence juridique,  Limitation des mandats et Obligations des Sages:

Si les critĂšres de compĂ©tence juridique, inscrits dans la Constitution, ne sont pas questionnables s’agissant de nos sages, il est permis de soulever deux points importants concernant la Limitation des Mandats et l’IndĂ©pendance des membres.

La loi organique n° 2004-52 est plus explicite. Elle Ă©numĂšre dans son Chapitre DeuxiĂšme un ensemble de d’articles fixant les modalitĂ©s de nomination des Sages, le fonctionnement de l’Institution et les obligations de ses membres:

« Art. 6. – Le PrĂ©sident de la RĂ©publique nomme quatre membres y compris le prĂ©sident pour une pĂ©riode de trois ans renouvelable deux fois, et ce, parmi les personnalitĂ©s ayant une compĂ©tence confirmĂ©e dans le domaine juridique.

En cas d’empĂȘchement dĂ©finitif pour un membre ou sa dĂ©mission, le PrĂ©sident de la RĂ©publique nomme un nouveau membre pour trois ans. Cependant, et lorsqu’il s’agit du prĂ©sident du conseil et s’il est dĂ©signĂ© parmi les membres du conseil, sa prĂ©sidence court jusqu’Ă  la fin de son mandat.

Art. 7. – Le prĂ©sident de la chambre des dĂ©putĂ©s nomme deux membres pour une pĂ©riode de trois ans renouvelable deux fois, et ce, parmi les personnalitĂ©s ayant une compĂ©tence confirmĂ©e dans le domaine juridique.

Les dispositions prĂ©vues Ă  l’article 6 de la prĂ©sente loi s’appliquent en cas d’empĂȘchement dĂ©finitif de l’un des deux membres ou en cas de sa dĂ©mission.

Art. 8. – Le premier prĂ©sident de la cour de cassation, le premier prĂ©sident du tribunal administratif et le premier prĂ©sident de la cour des comptes sont membres au conseil es-qualitĂ©.

Art. 9. – Les membres nommĂ©s prĂȘtent devant le PrĂ©sident de la RĂ©publique et avant d’entrer en fonction, le serment suivant :

“Je jure par dieu tout puissant de remplir mes fonctions en toute loyautĂ© et fidĂ©litĂ©, de les exercer en toute impartialitĂ© et dans le respect de la constitution, de garder le secret des dĂ©libĂ©rations et du vote et de ne prendre aucune position publique, et de ne donner aucune consultation sur les questions relevant de la compĂ©tence du conseil constitutionnel”.

Art. 10. – Le membre du conseil constitutionnel ne peut exercer des fonctions gouvernementales, ni ĂȘtre membre Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s ou Ă  la chambre des conseillers ni ĂȘtre membre au conseil Ă©conomique et social, ni exercer un mandat Ă©lectoral gĂ©nĂ©ral rĂ©gional ou local, ni des responsabilitĂ©s de direction d’un parti politique, d’un syndicat ou d’une organisation professionnelle quel qu’en soit le degrĂ©.

Les membres nommĂ©s ne peuvent exercer une fonction publique, ou occuper une fonction rĂ©munĂ©rĂ©e dans un Ă©tablissement public ou une entreprise publique. Les fonctionnaires ou les agents publics dĂ©signĂ©s membres au conseil constitutionnel sont mis en disponibilitĂ© spĂ©ciale durant leur mandat. Cependant, les membres du conseil constitutionnel dĂ©signĂ©s parmi les fonctionnaires ou les agents publics peuvent continuer Ă  exercer leur fonctions, et ce, aprĂšs autorisation spĂ©ciale et Ă  condition qu’elles ne soient incompatibles avec leur indĂ©pendance et leur impartialitĂ©.

Art. 11. – Les membres du conseil constitutionnel peuvent continuer Ă  exercer leurs fonctions Ă  condition qu’elles ne soient incompatibles avec leurs fonctions au conseil.

Les membres du conseil constitutionnel informent sans dĂ©lai le prĂ©sident du conseil de l’activitĂ© qu’ils exercent hors du conseil. Ils le tiennent informĂ© des changements qui pourraient survenir, si ces changements sont susceptibles d’ĂȘtre en contradiction avec les dispositions de la prĂ©sente loi.

Art. 12. – Les membres du conseil constitutionnel sont tenus de s’abstenir de tout ce qui pourrait compromettre leur indĂ©pendance, leur impartialitĂ© et la dignitĂ© des fonctions qu’ils occupent. Il leur est interdit, pendant la durĂ©e de leur mandat, en particulier :

– de prendre aucune position publique ou de donner des consultations sur des questions relevant ou Ă©tant susceptibles de relever de la compĂ©tence du conseil,

– de laisser mentionner leur qualitĂ© de membre du conseil constitutionnel dans tout document n’ayant pas de lien avec leur activitĂ© au conseil.

Art. 13. – Les membres du conseil constitutionnel portent une tenue spĂ©ciale Ă  l’occasion des cĂ©rĂ©monies officielles. Les modalitĂ©s d’application du prĂ©sent article sont fixĂ©es par dĂ©cret. »

Questionnement juridique du principe « Un Mandat renouvelable deux fois » :

Le mĂȘme article 75 de la Constitution prĂ©cise, dans son alinĂ©a 4 prĂ©citĂ©, la condition de « compĂ©tence confirmĂ©e » et ajoute surtout la limitation du mandat « pour une pĂ©riode de trois ans », en limitant le nombre des mandats « renouvelables deux fois ». Ce qui veut dire un mandat global de 9 ans, non renouvelable.

Monsieur Fethi Abdennadher, l’actuel PrĂ©sident, dont la nomination a Ă©tĂ© renouvelĂ©e le 21 juillet courant pour une nouvelle pĂ©riode de 3 ans, assume la PrĂ©sidence de cette honorable institution rĂ©publicaine depuis l’an 2000. En tĂ©moigne ses activitĂ©s es qualitĂ©, rĂ©pertoriĂ©es par la presse nationale au moins depuis 2000.

Notons, que techniquement parlant, l’article 75 de la Constitution n’a Ă©tĂ© introduit que par le RĂ©fĂ©rendum du 26 mai 2002 et que la Loi organique fixant les prĂ©rogatives et les modalitĂ©s de fonctionnement du Conseil des Sages de la RĂ©publique n’a Ă©tĂ© promulguĂ© que le 12 juillet 2004.

Ayant Ă  l’esprit le principe Ă©lĂ©mentaire de Droit voulant que la Loi ne puisse avoir d’effet rĂ©troactif et en attendant de reconstituer le profil JORTiste du Sage des Sages, nous reprenons sa derniĂšre nomination pour remonter son histoire institutionnelle. Il a du ĂȘtre reconduit, pour une cadence de 3 ans, en 2004 et en 2007 pour ĂȘtre renouvelĂ©  en 2010.

Si l’on se rĂ©fĂšre Ă  ce raisonnement, la nomination de Mr Abdennadher ne saurait ĂȘtre entachĂ©e d’irrĂ©gularitĂ© mais serait sa derniĂšre reconduction possible dans l’état actuel du Droit, dans la lecture juridiique la plus favorable Ă  son maintien.

Reste qu’étant les dĂ©positaires d’une Institution qui « contrĂŽle la ConstitutionnalitĂ© des Lois », en charge du « ContrĂŽle de la constitutionnalitĂ© et du fonctionnement des institutions » et qui a Ă©tĂ© hissĂ©e « Juge suprĂȘme des Ă©lections », d’une maniĂšre dĂ©finitive sans recours possible, en plus de leur rĂŽle de prmier plan dans les pĂ©riodes tranistoires et intĂ©rimaires consĂ©cutives Ă  la « vacance dĂ©finitive » du pouvoir suprĂȘme, les Sages doivent ĂȘtre irrĂ©prochables, en matiĂšre de Respect total et IntĂ©gral des Lois de la RĂ©publique, dont ils contrĂŽlent la conformitĂ©.

Etendue des prérogatives des Sages :

Les articles 72 Ă  75 de la Constitution fixent l’entendue de ces prĂ©rogatives, encore augmentĂ©es par la Loi organique du 12 juillet 2004. Revisitons la Constitution, pour prendre conscience de l’importance de l’Institution :

ContrÎle de la Constitutionalité des Lois et des Institutions :

« Article 72 (de la Constitution):

Le Conseil constitutionnel examine les projets de loi qui lui sont soumis par le PrĂ©sident de la RĂ©publique quant Ă  leur conformitĂ© ou leur compatibilitĂ© avec la Constitution. La saisine du Conseil est obligatoire pour les projets de loi organiques, les projets de loi prĂ©vus Ă  l’article 47 de la Constitution, ainsi que les projets de loi relatifs aux modalitĂ©s gĂ©nĂ©rales d’application de la Constitution, Ă  la nationalitĂ©, Ă  l’Ă©tat des personnes, aux obligations, Ă  la dĂ©termination des crimes et dĂ©lits et aux peines qui leur sont applicables, Ă  la procĂ©dure devant les diffĂ©rents ordres de juridictions, Ă  l’amnistie, ainsi qu’aux principes fondamentaux du rĂ©gime de la propriĂ©tĂ© et des droits rĂ©els, de l’enseignement, de la santĂ© publique, du droit du travail et de la sĂ©curitĂ© sociale.

De mĂȘme, le PrĂ©sident de la RĂ©publique soumet obligatoirement, au Conseil Constitutionnel les traitĂ©s visĂ©s Ă  l’article 2 de la Constitution.

Il peut Ă©galement lui soumettre toutes questions touchant l’organisation et le fonctionnement des institutions.

Le Conseil constitutionnel statue sur les recours concernant l’Ă©lection des membres de la Chambre des dĂ©putĂ©s et de la Chambre des conseillers. Il contrĂŽle la rĂ©gularitĂ© des opĂ©rations de rĂ©fĂ©rendum et en proclame les rĂ©sultats. La loi Ă©lectorale fixe les procĂ©dures prĂ©vues en la matiĂšre. »

ContrÎle du RÚglement intérieur des deux Chambres :

La Loi organique du 12 juillet 2004 a ajoutĂ© d’autres prĂ©rogatives, notamment :

Art. 19. Alinéa 2 précise, par exemple que :

« Le prĂ©sident de la chambre des dĂ©putĂ©s ou le prĂ©sident de la chambre des conseillers, selon le cas, soumet au conseil constitutionnel le rĂšglement intĂ©rieur de la chambre concernĂ©e conformĂ©ment au paragraphe 3 de l’article 74 de la constitution. », sans doute pour en contrĂŽler la conformitĂ© d’avec l’esprit et le texte de la Constitution. »

Contrîle et ‘Justice’ des Elections :

Les articles 30 Ă  40 de ladite Loi organique Ă©numĂšrent les responsabilitĂ©s des Sages en matiĂšre Ă©lectorale, concernant « L’élection du PrĂ©sident de la RĂ©publique », pour « Les Ă©lections lĂ©gislatives » et pour le « ContrĂŽle du RĂ©fĂ©rendum », oĂč le Conseil constitutionnel est habilitĂ© « Juges des Elections », sans aucun Appel, Recours ou Cassation possible de ses dĂ©cisions, devant aucune autre institution que lui-mĂȘme. Et ce de la phase de rĂ©ception de candidatures, jusqu’à le contrĂŽle de leur conformitĂ© et leur ‘homologation’, jusqu’à la proclamation des rĂ©sultats dĂ©finitifs des Ă©lections et des rĂ©fĂ©rendums.

Constatation de la “Vacance dĂ©finitive” Ă  la PrĂ©sidence et gestion de la Transition “intĂ©rimaire” :

L’article 57 de la Constitution donne quant Ă  lui, dans ses 7 paragraphes, notamment dans son alinĂ©a 1, un pouvoir suprĂȘme aux Sages en matiĂšre de constatation de « la vacance dĂ©finitive Ă  la PrĂ©sidence », clef de voĂ»te de notre rĂ©gime politique rĂ©publicain, et ce pour «  pour cause de dĂ©cĂšs, de dĂ©mission ou d’empĂȘchement absolu », avant d’engager une procĂ©dure de succession intĂ©rimaire, dĂ©crite minutieusement par la Constitution:

« En cas de vacance de la PrĂ©sidence de la RĂ©publique pour cause de dĂ©cĂšs, de dĂ©mission ou d’empĂȘchement absolu, le Conseil constitutionnel se rĂ©unit immĂ©diatement et constate la vacance dĂ©finitive Ă  la majoritĂ© absolue de ses membres. Il adresse une dĂ©claration Ă  ce sujet au prĂ©sident de la Chambre des conseillers et au prĂ©sident de la Chambre des dĂ©putĂ©s qui est immĂ©diatement investi des fonctions de la PrĂ©sidence de l’Etat par intĂ©rim, pour une pĂ©riode variant entre quarante cinq jours au moins et soixante jours au plus. Si la vacance dĂ©finitive coĂŻncide avec la dissolution de la Chambre des dĂ©putĂ©s, le prĂ©sident de la Chambre des conseillers est investi des fonctions de la PrĂ©sidence de l’Etat par intĂ©rim et pour la mĂȘme pĂ©riode ».

Et les Sages sont invitĂ©s par la Constitution Ă  rester vigilants dans cette pĂ©riode de transition intĂ©rimaire, veillant Ă  ce que le PrĂ©sident intĂ©rimaire respecte Ă  la lettre l’esprit de la transition comme il est prĂ©cisĂ© dans le texte de la Constitution, dans son article 57, alinĂ©as 3 ; 4 ; 5 ; 6 et 7 :

« Le PrĂ©sident de la RĂ©publique par intĂ©rim ne peut prĂ©senter sa candidature Ă  la PrĂ©sidence de la RĂ©publique mĂȘme en cas de dĂ©mission. »

« Le PrĂ©sident de la RĂ©publique par intĂ©rim exerce les attributions dĂ©volues au PrĂ©sident de la RĂ©publique sans, toutefois, pouvoir recourir au rĂ©fĂ©rendum, dĂ©mettre le Gouvernement, dissoudre la Chambre des dĂ©putĂ©s ou prendre les mesures exceptionnelles prĂ©vues par l’article 46. »

« Il ne peut ĂȘtre procĂ©dĂ©, au cours de la pĂ©riode de la PrĂ©sidence par intĂ©rim, ni Ă  la modification de la Constitution ni Ă  la prĂ©sentation d’une motion de censure contre le Gouvernement. »

« Durant cette mĂȘme pĂ©riode, des Ă©lections prĂ©sidentielles sont organisĂ©es pour Ă©lire un nouveau PrĂ©sident de la RĂ©publique pour un mandat de cinq ans. »

« Le nouveau PrĂ©sident de la RĂ©publique peut dissoudre la Chambre des dĂ©putĂ©s et organiser des Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es conformĂ©ment aux dispositions du deuxiĂšme alinĂ©a de l’article 63. »

Souhaits républicains et citoyens en ce dernier mandat du Sage des Sages :

Nous présentons enfin nos félicitations aux Sages reconduit ce 21 juillet et en leur nom le Premier parmi eux le Sage des Sages Si Fethi Abdennadher ; tout en leur souhaitant un Grand Mandat et en partageant avec eux les souhaits républicains ci-aprÚs

Ayant Ă  l’esprit les revendications dĂ©mocratiques lĂ©galistes et les aspirations de notre peuple Ă  une Vie dĂ©mocratique Ă©voluĂ©e dont il est digne ;

Renouvelant notre foi en la RĂ©publique, garante de l’IndĂ©pendance de l’Etat, de la SouverainetĂ© du Peuple et de la pĂ©rennitĂ© de RĂ©gime DĂ©mocratique, pour paraphraser nos vaillants Constituants ;

Rappelant notre engagement citoyen, légaliste, démocratique et respectueux des Institutions de la République ;

Rappelant les caractĂšres indĂ©lĂ©biles de notre Peuple Ă©pris de LibertĂ©, habitĂ© de Sagesse, nourri de ModĂ©ration et tournĂ© vers l’Avenir;

Ayant Ă  l’esprit notre Appel pour le Retour des ExilĂ©s Tunisiens en dĂ©but de LĂ©gislature et notre Appel pour un Pacte RĂ©publicain d’Apaisement et de DĂ©tente en ce dĂ©but de Quinquennat ;

Nous exprimons nos souhaits les plus sincĂšres en un nouveau mandat 2010-2013 des Sages fait d’avancĂ©es dĂ©mocratiques irrĂ©versibles, consacrant la PrimautĂ© de la Loi, la ConformitĂ© avec la Constitution, le Respect des Droits humains de toutes les tunisiennes et les tunisiens, dans les textes et dans les faits.

Nous souhaitons un Conseil Constitutionnel mieux affranchi, plus Ă  l’écoute de tous les partenaires politiques, sociaux, Ă©conomiques et associatifs et plus attentif aux aspirations dĂ©mocratiques de notre peuple.

Nous aimerions voir d’autres Sages accĂ©der au Conseil, Ă  l’occasion du prochain renouvellement qui doit se prĂ©parer dĂšs aujourd’hui, tant la vie des Institutions n’aime pas les ruptures brutales. L’ancien Premier Ministre Si Rachid Sfar qui fait un travail magnifique Ă  la Chambre des Conseillers, l’ancien Messieurs les Ministres Si Ahmed Ben Saleh,  le Juriste Si Yadh Ben Achour, le 3e de la LignĂ©e des Ben Achour, Sa sƓur l’excellente Ella Sana Ben Achour, le Brillant juriste Si Sassi Ben Hlima, Le Professeur de tous nos juristes Si Sadok BelaĂŻd, le Grand historien de tous les temps Si Hichem JaĂŻt, l’ancien Ministre Chef de la Diplomatie et juriste respecté Si BĂ©ji KaĂŻd Sebsi, le brillant ancien Ministre Si Mohamed Jegham, les anciens Ambassadeur Si Ahmed Ounaies et Si Mohamed Lotfi Cherif, le brillant avocat Si Abdelfattah Mourou, l’actuel Ministre de l’Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche scientifiqu ancien Garde des Sceaux Ministre de la Justice et des Doits de l’homme Si BĂ©chir Takkari, la magistrate Ella Kalthoum Kannou, la Professeuse et brillante Magistrate Madame le Juge de Cassation Ella Monia Ammar,  l’Historien de nos Institutions Si Mohamed Lotfi ChaĂŻbi, les anciens BĂątonniers de l’Ordre National des Avocats Me Si Abdeljelil Bouraoui et Me Si BĂ©chir Essid, Âïd Retornado l’Ă©conomiste et fin connaisseur du Droit Sid Ahmed ManaĂŻ, Âïd / Retornado le brillant avocat parisien MaĂźtre Ahmed Maalej Junior, second du nom dans la famille et dans la profession, et tant d’autres illustres tunisiennes et tunisiens, juristes notamment, qui pourraient bien assumer la haute charge de Sages de la RĂ©publique.

La Tunisie est digne d’avancĂ©es dĂ©mocratiques majeures, dans le respect de Sa Constitution, de Sa RĂ©publique, de l’IndĂ©pendance de Son Etat, de la SouverainetĂ© de Son peuple, de la Sauvegarde de Son RĂ©gime DĂ©mocratique et de la DĂ©fense de ses IntĂ©rĂȘts, des Droits et du Bien-Etre des Ses Citoyens;

Ses Sages constitutionnels doivent l’y aider et lui baliser son chemin ;

Vive la Tunisie,

Vive la République,

GenĂšve, le 26 juillet 2010

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Âïd / Retornado, Bi Idhni Allah, Ahabba Al Mouhibboun Wa Kariha Al Karihoun

Abdel Wahab Hani

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awhani@yahoo.fr

+33 6 17 96 00 37 (toujours injoignable depuis toutes les lignes de l’opĂ©rateur Ă©tatique Tunisie Telecom, par dĂ©cision arbitraire d’un ‘ir-respensable’ zĂ©lĂ© qui continu Ă  se pourrir la vie Ă  70 ans, des peurs d’une dĂ©mocratisation, pourtant inĂ©luctable, de notre systĂšme politique , Rabbi Yehdi Ma Khlaq, mais l’Histoire jugera Koll al-Khalq)

 


 

Nominations et mouvement dans le corps des Secrétaires généraux des Comités de coordination


Carthage-TAP     Le PrĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali a pris connaissance, lors de sa rĂ©union, hier matin, avec M. Mohamed Ghariani, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Rassemblement Constitutionnel DĂ©mocratique (RCD), de l’activitĂ© du RCD, notamment la tenue des universitĂ©s d’étĂ© interrĂ©gionales et les programmes destinĂ©s aux Tunisiens Ă  l’étranger et en particulier la ConfĂ©rence nationale des cadres du Rassemblement et les activitĂ©s ciblant les compĂ©tences tunisiennes, la famille Ă©migrĂ©e, la jeunesse et les Ă©tudiants. La contribution du RCD Ă  l’élan de solidaritĂ© et les confĂ©rences intellectuelles et religieuses au cours du mois de Ramadan ont, Ă©galement, retenu l’attention du Chef de l’Etat. Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du RCD a annoncĂ© que le PrĂ©sident Zine El Abidine Ben Ali a dĂ©cidĂ© la nomination de MM. : – Faouzi Aouam, premier ScrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint, chargĂ© des structures, – Mohamed Ben Abdallah, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint, chargĂ© des relations avec les organisations et les associations, – Adel Jarboui, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint, chargĂ© de la jeunesse, de l’éducation et de la culture, – Mohamed Ali Jelassi, prĂ©sident du dĂ©partement des structures et de la mobilisation. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a, d’autre part, dĂ©cidĂ© d’opĂ©rer un mouvement dans le corps des SecrĂ©taires gĂ©nĂ©raux des ComitĂ©s de coordination du RCD, en vertu duquel ont Ă©tĂ© nommĂ©s MM : – Mohamed Jemii, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination du Bardo, – Mohamed Nahali, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de Manouba, – Mustapha Arfa, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de Sousse, – Ridha Bokri, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de KĂ©bili, – Taoufik Hammas, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de Kairouan, – Imededdine El-Gabsi, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de MĂ©denine, – Ahmed Karray, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de Sfax, – Mahmoud Ghozzi, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de BĂ©ja, – Mohamed HĂ©di Jabli, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de Sidi Bouzid, – Mohsen Boumeiza, SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du ComitĂ© de coordination de Zaghouan.

 
(Source: “Le Temps” (Quotidien – Tunisie) le 28 juillet 2010)

 


Piratage en Tunisie : Bon pour Windows, mauvais pour l’Open source ?


Pour sauver les logiciels libres, les SSII demandent au ministĂšre des TIC de combattre le piratage. Les stats d’utilisation de l’Open source dans notre pays sont en effet peu satisfaisantes malgrĂ© les efforts entrepris depuis prĂšs de dix ans. Un rĂ©cent rapport dresse un Ă©tat des lieux alarmant pour la survie du “Gnu” en Tunisie.

On a beau avoir depuis 2003 une unitĂ© dĂ©diĂ©e Ă  l’Open source rattachĂ©e au ministĂšre des Technologies de la Communication, un secrĂ©tariat d’Etat chargĂ© de l’Informatique, de l’Internet et des Logiciels libres ou encore portail dĂ©diĂ© au Gnu (mascotte de l’esprit du Libre dans le monde informatique), l’Open source peine toujours Ă  dĂ©coller en Tunisie.

C’est le rĂ©sultat d’un rapport faisant un Ă©tat des lieux de l’utilisation et du dĂ©veloppement des Logiciels libres en Tunisie. Ce rapport, publiĂ© sur Internet par un groupe de dĂ©fenseurs des Logiciels libres, a Ă©tĂ© travaillĂ© conjointement par l’Institut de Sondage et de Traitement de l’Information Statistique (ISTIS) et la sociĂ©tĂ© d’ingĂ©nierie informatique MedSoft pour le compte du ministĂšre des Technologies de la Communication.

Dans sa conclusion, le rapport dresse un bilan plutĂŽt nĂ©gatif de la pĂ©rennitĂ© de l’Open source en Tunisie : «La principale constatation qui se dĂ©gage de ce sondage est la confusion qui rĂšgne dans les esprits des utilisateurs et dĂ©veloppeurs sur la notion du Libre. (
) Cet indicateur rĂ©sume la rĂ©alitĂ© de la situation et renvoie Ă  l’ampleur du travail qui reste Ă  accomplir dans le cadre de la mise en place d’une stratĂ©gie de dĂ©veloppement de l’utilisation du Logiciel libre Principalement, il met en Ă©vidence une faiblesse structurelle sur le terrain».

Open source : Persona non grata

Et les chiffres mis en exergue dans ce rapport sont plutĂŽt alarmants concernant l’utilisation et la connaissance des Logiciels libres dans les diffĂ©rentes structures Ă©conomiques du pays. Si les associations, Ă©coles, universitĂ©s et sociĂ©tĂ©s privĂ©es boudent dĂ©libĂ©rĂ©ment le Gnu pour diffĂ©rentes raisons, les SociĂ©tĂ© de Service en IngĂ©nierie Informatique (SSII), par contre, ne montrent guĂšre d’engouement pour le Libre malgrĂ© leur statut “d’ambassadeurs de l’Open source”.

Pire encore, 87,4% des postes de travail de ces SSII tournent sous Windows, le systĂšme d’exploitation propriĂ©taire de Microsoft. Cet OS est Ă©galement prĂ©dominant dans l’utilisation de leurs serveurs : 60,8% d’aprĂšs le rapport.

Pourtant, ce sont les SSII «qui sont supposĂ©es prendre en charge le dĂ©veloppement du secteur [NDLR : des logiciels libres] au niveau Ă©conomique par l’offre», Ă©pingle l’étude dĂ©livrĂ©e au ministĂšre des technologies de la communication le mois dernier.

Malgré cela, les directeurs des SSII continuent à croire que les Logiciels libres connaßtront beaucoup de succÚs en Tunisie durant les trois prochaines années.

Le piratage n’encourage pas le Linux

Mais ils ne cachent pas leur rĂ©ticence et scepticisme sur l’utilisation de l’Open source pour leur propre infrastructure ou pour le compte de leur client : «Le manque de reprĂ©sentant de l’éditeur, le risque d’incompatibilitĂ© avec les solutions existantes chez les SSII et leurs clients et le manque de support et d’assistance technique reprĂ©sentent les principaux facteurs les plus contraignants Ă  l’utilisation des Logiciels libres selon les dĂ©clarations des SSII», rapportent les auteurs de cette Ă©tude.

Pour ces sociĂ©tĂ©s spĂ©cialisĂ©es dans les services informatiques, la prospĂ©ritĂ© de l’Open source en Tunisie «pourrait ĂȘtre entravĂ©e» par la copie illĂ©gales des logiciels propriĂ©taires qui sont trĂšs demandĂ©s sur le marchĂ©. 72% des SSII ont en effet recours au piratage pour vendre leurs services avec des prix compĂ©titifs.

En plus clair, plus il y a du piratage des logiciels payants, plus on cultive l’addiction du consommateur Ă  ce produit. Au final, ces personnes prĂ©fĂ©reront donc la voie du piratage au lieu de dĂ©couvrir les solutions gratuites de l’Open source et les multiples avantages qu’elles offrent.

Aide financiùre pour promouvoir l’Open source

Pour y remĂ©dier, les directeurs des SSII demandent au ministĂšre des Technologies de la Communication 18 actions de “sauvetage”. On en citera par exemple la protection des logiciels propriĂ©taires, l’octroi d’avantages fiscaux pour les SSII opĂ©rant dans le domaine du Libre, l’assistance et l’aide financiĂšre pour les entreprises tunisiennes pour la migration de leurs applications existantes aux solutions Open source, ainsi que l’adoption progressive des logiciels libres au sein du secteur public.

Rappelons que le ministĂšre des TIC aannoncĂ© cette semaine un nouveau concours national qui se tiendra le 15 dĂ©cembre prochain pour rĂ©compenser le meilleur projet Ă  base d’Open source. Une action qui vise sans doute Ă  promouvoir, mĂȘme timidement, le Logiciel libre en Tunisie. Mais faut-il s’attendre qu’un tel concours puisse Ă©radiquer le mal qui ronge le monde de l’Open source en Tunisie ?

Welid Naffati

(Source: Tekiano.com le 28 juillet 2010) Lien: http://www.tekiano.com/tek/tek-news/3-4-2483/piratage-en-tunisie-bon-pour-windows-mauvais-pour-l-open-source-.html


Le politique et le religieux en Tunisie: Les malentendus de l’Histoire.


Par Zyed Krichen   

 Plusieurs dizaines d’intellectuels tunisiens se sont rassemblĂ©s autour de l’association Club M’hamed Ali de la Culture ouvriĂšre, prĂ©sidĂ©e par Habib Guiza, pour entamer une Ă©tude de grande envergure qui porte sur la Tunisie Ă  l’horizon 2040. Cette prospective ambitionne de repenser le projet moderniste tunisien. Cette phase prospective est prĂ©cĂ©dĂ©e d’un bilan pluridisciplinaire critique qui met en perspective les mutations et les profonds mouvements de fond de la sociĂ©tĂ© tunisienne. L’équipe de recherche de base est composĂ©e d’éminents intellectuels : Abdelkader Zghal, Abdelmajid Charfi, Tahar Ben Guiza, Mustapha Haddad, Ahmed OunaĂŻes, Amor BelhĂ©di et Mahmoud Ben Romdhane comme coordinateur scientifique. L’un des axes de la recherche dans cette phase de perspective est l’évolution du religieux et du politique en Tunisie depuis le XIXĂšme siĂšcle. Cette Ă©quipe est animĂ©e par le sociologue Abdelkader Zghal et est constituĂ©e de quatre historiens : Abdelhamid Henia, Fatima Ben Slimane, Raouf Hamza et Hichem Abdessamed (voir l’entretien qu’il a accordĂ© Ă  RĂ©alitĂ©s en page 14). De “l’exception islamique” Ă  l’imbrication du religieux et du politique) La thĂšse de dĂ©part de ce groupe, dĂ©veloppĂ©e par Abdelkader Zghal, est la dĂ©construction de la thĂšse de “L’exception islamique” qui veut que dans cette religion il y a une confusion entre le politique et le sacrĂ©, alors que le Christianisme par exemple, serait le prĂ©curseur et l’annonciateur de la modernitĂ©, vu qu’il avait dĂ©jĂ  sĂ©parĂ© les deux sphĂšres par la cĂ©lĂšbre phrase imputĂ©e Ă  JĂ©sus-Christ: «Donnez Ă  CĂ©sar ce qui est Ă  CĂ©sar et donnez Ă  Dieu ce qui est Ă  Dieu». Pour Abdelkader Zghal, la dĂ©construction de l’exception islamique, thĂšse dĂ©veloppĂ©e par Bertrand BadiĂ© et reprise en Tunisie, toujours selon M. Zghal, par le politologue Hamadi Redissi —auteur de “L’exception islamique” (Seuil 2004, Ceres 2008)— nĂ©cessite de repenser la notion mĂȘme de modernitĂ©. La thĂšse de l’équipe de travail est qu’il n’y a pas fusion entre le politique et le religieux, mais plutĂŽt imbrication, et certains diront domestication, de la religion par le politique. Pour Ă©tayer la thĂšse de l’imbrication, ou de la domestication, les quatre historiens de l’équipe ont scrutĂ© l’histoire de la Tunisie de 1574 (date de la chute de la dynastie hafside et de la victoire des Ottomans sur les Espagnols venus au secours de dernier monarque hafside) jusqu’en 1987, date de la dĂ©position de Bourguiba. Abdelhamid HĂ©nia, qui s’est intĂ©ressĂ© Ă  la pĂ©riode la plus longue de ce dĂ©coupage historique (de 1574 Ă  1830, date de la conquĂȘte de l’AlgĂ©rie par la France) a montrĂ© que la prise du pouvoir par les Ottomans —en fait par les citadins de Tunis qui ont instrumentalisĂ© les milices Ottomanes— s’est accompagnĂ©e d’une prospĂ©ritĂ© notable lors des 17Ăšme et 18Ăšme siĂšcles par une nouvelle renaissance de l’Ijtihad musulman connu sous le nom de “la pratique juridique et religieuse”. Cette Ă©poque, selon M. HĂ©nia, a Ă©tĂ© celle des prĂ©misses d’une sĂ©cularisation au sens oĂč l’Ijtihad prenait acte, de plus en plus, de l’évolution de la sociĂ©tĂ© et tentait de lui apporter des rĂ©ponses nouvelles. Fatima Ben Slimane s’est intĂ©ressĂ©e, quant Ă  elle, Ă  une pĂ©riode charniĂšre et cruciale de la Tunisie : de 1830 Ă  1881. C’est-Ă -dire les cinquante annĂ©es qui ont prĂ©cĂ©dĂ© le protectorat français en Tunisie et qui ont connu des tentatives de rĂ©formes audacieuses dont la plus importante est le Pacte fondamental (Ahd El Amen) de 1857 qui deviendra la premiĂšre Constitution de la Tunisie moderne. Fatima Ben Slimane a Ă©pluchĂ© les archives pour retrouver les dĂ©bats de l’époque entre les hommes de religion, les UlĂ©ma, et les hommes du pouvoir, censĂ©s, ensemble, d’avoir entĂ©rinĂ© le texte du Pacte fondamental. Les UlĂ©ma n’ont pas pu suivre l’audace des politiques. Ils ne pouvaient accepter l’émergence d’une justice civile, ni que les minoritĂ©s religieuses, qu’elles soient autochtones (les Juifs tunisiens) ou Ă©trangĂšres (les ChrĂ©tiens europĂ©ens) puissent avoir les mĂȘmes droits que les Musulmans. Pour ces hommes de religion, malĂ©kites et hanĂ©fites, le droit charaĂŻque ne permettait pas de lĂ©gitimer ces innovations. Ils se dĂ©claraient par consĂ©quent inaptes Ă  accompagner ces rĂ©formes, et ces rĂ©formes se feront sans eux. Pour Raouf Hamza, qui s’est intĂ©ressĂ© Ă  la pĂ©riode coloniale (1880-1956), l’une des consĂ©quences de la colonisation a Ă©tĂ© la revitalisation de l’Islam et l’instrumentalisation, par les Ă©lites nationalistes, de la religion et de ses symboles. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’est nĂ© le populisme, cette idĂ©ologie qui prĂ©tend parler au nom des masses populaires en produisant une idĂ©ologie de combat qui donne Ă  l’action nationaliste des relents religieux sacrĂ©s. Ainsi la nation est la Oumma, Bourguiba est son prophĂšte, la colonisation est un chĂątiment qui nĂ©cessite la RĂ©demption et l’IndĂ©pendance est le Paradis. En effet, l’IndĂ©pendance est perçue comme une espĂ©rance messianique et la rĂ©compense finale. Hichem Abdessamed a analysĂ© la relation du politique et du religieux dans la Tunisie post-coloniale et essentiellement dans la pensĂ©e et l’action de Bourguiba (1956-1987). L’historien est revenu aau fameux discours d’Ankara dans lequel Bourguiba critique d’une maniĂšre assez vĂ©hĂ©mentes la politique d’AtatĂŒrk. Bourguiba n’est pas un laĂŻque. Il ne croit pas Ă  la sĂ©paration entre le politique et le religieux, mĂȘme s’il a tout fait pour disqualifier, une fois arrivĂ© au pouvoir, les Ă©lites religieuses. Le travail de ce groupe de recherche, qu’on a Ă©bauchĂ© Ă  grands traits, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© lors d’une journĂ©e de travail, le 15 juillet courant. Il a donnĂ© lieu Ă  un dĂ©bat riche et fĂ©cond entre diffĂ©rents spĂ©cialistes et acteurs de la sociĂ©tĂ© civile. Nous avancerons ici quelques rĂ©flexions pour enrichir ce dĂ©bat fondamental sur notre passĂ©, notre prĂ©sent et notre avenir
 Clarifier plutĂŽt que dĂ©construire Parler de l’Islam et de la politique, ou du politique, suscite toujours des passions, mĂȘme dans les sphĂšres intellectuelles. L’Islam et le politique rĂ©fĂšrent Ă  des rĂ©alitĂ©s historiques, politiques et spirituelles complexes. Avant de tenter de construire ou de dĂ©construire une thĂšse globale (fusion ou imbrication entre le religieux et le politique) il faudrait surtout procĂ©der Ă  des clarifications. De quoi parle-t-on ? De la pensĂ©e thĂ©ologique ou de l’expĂ©rience historique ? De l’histoire des idĂ©es ou de l’histoire sociale ? Aucun chercheur sĂ©rieux n’a prĂ©tendu qu’il y a fusion entre le politique et le sacrĂ© dans l’histoire sociale de l’Islam, pour la simple raison que sociologiquement le politique et le religieux Ă©taient portĂ©s par des forces sociales diffĂ©rentes. Dans l’Islam sunnite, dont la Tunisie a rĂ©intĂ©grĂ© le giron aprĂšs la brĂšve Ăšre fatimide et dans un degrĂ© moindre almohade, les Ă©lites politiques et religieuses sont nettement distinctes, et trĂšs tĂŽt s’est imposĂ© dans cet Islam majoritaire le principe du rĂ©el comme fondement de la lĂ©gitimitĂ© du politique. La fusion, toujours incomplĂšte, entre ces deux sphĂšres, n’a Ă©tĂ© tentĂ©e que dans les mouvements minoritaires comme le Kharijisme et le Chiisme et la dynastie almohade au Maghreb. Mais mĂȘme dans ces mouvements les Ă©lites religieuses et politiques n’étaient pas les mĂȘmes bien que le chef suprĂȘme, souvent dĂ©signĂ© sous le nom d’Imam, prĂ©tendait personnifier les deux pouvoirs, celui de l’épĂ©e et de la plume, en mĂȘme temps. Ainsi, depuis les Omeyyades, c’est-Ă -dire dĂšs le premier siĂšcle de l’HĂ©gire, le politique a toujours dominĂ© le religieux et lui a assignĂ© un rĂŽle de lĂ©gitimation. Cela Ă©tant dit et jusqu’au choc colonial la production intellectuelle dans le Monde musulman, Ă  de trĂšs rares exceptions prĂšs, s’est toujours exprimĂ©e comme une interprĂ©tation et parfois comme lÂŽunique interprĂ©tation des textes sacrĂ©s de l’Islam. Cette clarification Ă©tant faite, il est plus intĂ©ressant, dans la comprĂ©hension de notre propre Histoire, d’analyser le discours des Ă©lites religieuses et politiques, parfois alliĂ©es et parfois concurrentes en fonction des moments de rupture ou de grande mutations sociales et politiques comme l’avĂšnement d’un Etat territorialisĂ©, le choc colonial ou l’IndĂ©pendance. En d’autres termes, comment la fragmentation politique de la Umma islamique s’est-elle rĂ©percutĂ©e sur la production intellectuelle des Ă©lites religieuses ? Comment la perte de l’hĂ©gĂ©monie politique, militaire et scientifique, reprĂ©sentĂ©e par le choc colonial, a-t-elle transformĂ© la vision du monde des Ă©lites politiques et religieuses du Monde de l’Islam ? Qu’est-ce qui a fait que les Ă©lites institutionnelles de l’Islam sunnite ont fini par accepter en leur sein les Ă©lites de l’Islam populaire tel que le maraboutisme les a exprimĂ©es dĂšs le 13Ăšme siĂšcle ? Il est curieux qu’un Sidi Belhassen Ech Chadheli, dont le sanctuaire est vĂ©nĂ©rĂ© jusqu’à nos jours, fut expulsĂ© de la Tunisie du 13Ăšme siĂšcle sur instigation des UlĂ©ma de la prestigieuse Zitouna et que le maraboutisme fut combattu par l’Institution religieuse durant un siĂšcle et demi pour revenir en odeur de saintetĂ© Ă  la fin du 14Ăšme siĂšcle et pour devenir l’un des Ă©lĂ©ments structurants de l’Islam maghrĂ©bin ? Le refus des UlĂ©ma de la Zitouna d’entĂ©riner le Pacte Fondamental ne signifie-t-il pas la fin du rĂšgne sans partage des Ă©lites traditionnelles sur le champ religieux ? Les mouvements rĂ©formistes, issus pour la plupart de ces Ă©lites dans la deuxiĂšme moitiĂ© du 19Ăšme siĂšcle ne sont-ils pas la derniĂšre tentative pour refaire le temps perdu ? Auquel cas l’échec du rĂ©formisme devient beaucoup plus celui des Ă©lites qui l’ont portĂ© qu’un Ă©chec purement intellectuel. L’émergence de l’idĂ©ologie islamiste ne serait-elle pas en mĂȘme temps le coup de grĂące au rĂ©formisme musulman et sa transmutation en idĂ©ologie de combat permise par la modernitĂ© et portĂ©e par de nouvelles forces sociales issues de l’accĂšs de plus en plus massif des nouvelles Ă©lites semi-rurales et citadines dĂ©classĂ©es Ă  l’Ecole moderne qui a supplantĂ©, un peu partout dans le Monde musulman, l’enseignement traditionnel ? Toutes ces questions, et bien d’autres, mĂ©ritent un dĂ©bat dĂ©passionnĂ©. Le mĂ©rite de cette initiative d’envergure entreprise par l’Association Club M’hamed Ali de la culture ouvriĂšre est d’engager un vĂ©ritable travail de fond par des intellectuels indĂ©pendants sur l’histoire et l’avenir de notre pays. Seulement il y a parfois une petite dĂ©formation “tunisienne” qui consiste Ă  tout vouloir reprendre dĂšs le dĂ©but. La pensĂ©e n’est fĂ©conde que si elle prend en ligne de compte des acquis, fruits, de la recherche acadĂ©mique et intellectuelle, afin d’éviter le mythe de Sisyphe, qui tout en pensant avancer ne fait que du sur place.

(Source: “RĂ©alitĂ©s” (Hebdomadaire – Tunisie) le 26 juillet 2010)


Tunisien, musulman, arabe



Par Foued Zaouche Qui suis-je ? Tunisien, musulman, arabe. Certainement les trois selon les conventions, mais qui suis-je d’abord car il faut donner une prioritĂ© Ă  une appartenance ? Les trois sont diffĂ©rentes et peuvent ĂȘtre parfois contradictoires. Chacune des identitĂ©s laisse supposer des partis-pris culturels qui marquent un engagement. Si je choisis d’ĂȘtre arabe, je m’engage dans une entitĂ© Ă  forte consonance politique car j’épouse en mĂȘme temps tous les problĂšmes du Monde arabe, qui sont nombreux hĂ©las et dans lesquels souvent je ne me reconnais pas. Je suis malade parfois de constater l’impuissance du Monde arabe, sa dĂ©sunion, sa dĂ©magogie et son peu de crĂ©ativitĂ© aussi bien sur les plans scientifique et industriel que culturel. De la mĂȘme maniĂšre, je mesure combien les “Arabes” ont Ă©tĂ© maladroits dans la gestion du problĂšme palestinien aussi bien que dans celle de l’affaire irakienne car, Ă  chaque fois, ils n’ont pas su trouver le chemin d’un dialogue fructueux et ont prĂ©fĂ©rĂ© des attitudes opportunistes et mĂȘme pour certains compromettantes qui ne sont pas Ă  l’honneur de ceux qui les ont choisies. D’ailleurs, le spectacle du Monde arabe est dĂ©solant car chacun semble cultiver une dĂ©sunion qui conduit Ă  ce que nous observons aujourd’hui : un ensemble Ă©clatĂ© oĂč la solidaritĂ© proclamĂ©e n’est qu’un vain mot trompeur. Si je choisis de donner la prioritĂ© Ă  mon statut de Musulman, je m’enferme dans une globalitĂ© encore plus vaste et j’épouse de la mĂȘme maniĂšre tous les problĂšmes liĂ©s Ă  une “renaissance” qui n’est en rĂ©alitĂ© qu’une rĂ©gression de la comprĂ©hension du message islamique. L’extrĂ©misme musulman partout fait des adeptes et donne une image rĂ©trograde de l’Islam avec un discours pompeux et passĂ©iste qui ne laisse aucune place Ă  un individu libre et responsable. Il n’est pas difficile de comprendre que je choisis rĂ©solument d’ĂȘtre avant tout Tunisien et de faire de mes appartenances arabes et islamiques des appartenances secondaires. Se revendiquer comme Tunisien d’abord, c’est donner la prioritĂ© Ă  mes diffĂ©rences et elles sont nombreuses. Sur le plan arabe, la Tunisie se dĂ©finit par un discours cohĂ©rent qui a toujours privilĂ©giĂ© le dialogue avec le Monde arabe et qui ne s’est jamais servi de cet Ă©tendard pour rĂ©clamer une option politique. La Tunisie est marquĂ©e Ă  jamais par le discours de JĂ©richo du PrĂ©sident Bourguiba qui a conseillĂ© Ă  la partie palestinienne d’accepter le partage de l’O.N.U de 1947. Si on l’avait Ă©coutĂ©, les peuples arabes et le monde entier auraient connu une paix fĂ©conde qui aurait changĂ© le destin de bien d’individus. Sur le plan de notre appartenance islamique, nous devons constater avec tristesse que l’expĂ©rience tunisienne est unique car elle est le seul pays “ arabe ” Ă  avoir sĂ©parĂ© le religieux du politique, promouvant un Islam ouvert, tolĂ©rant et gĂ©nĂ©reux, fidĂšle en cela Ă  la seule rĂ©fĂ©rence qui compte, celle d’un Dieu ClĂ©ment et MisĂ©ricordieux. Il existe un Islam tunisien, inspirĂ© par des penseurs comme Tahar Haddad, Fadhel Ben Achour, Abdelmagid Charfi, qui offre une spiritualitĂ© apaisĂ©e et sereine. Notre pays, fier de ses acquis, a instituĂ© un Code du Statut Personnel qui octroie l’émancipation pleine et entiĂšre Ă  la femme. La Tunisie a Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  avoir instituĂ© le planning familial dans les annĂ©es 60 qui nous permet aujourd’hui de profiter de la maĂźtrise de notre natalitĂ© et de pas ĂȘtre, comme d’autres, empĂȘtrĂ©s dans des problĂšmes de surpopulation qui condamnent leur dĂ©veloppement. Il a fallu pour cela mener un combat sans relĂąche contre les traditions et les conditionnements ataviques, le mĂȘme que l’on devrait mener contre le voile et tous les errements que connaĂźt hĂ©las notre beau pays. La fiertĂ© des Tunisiens est d’ĂȘtre ce qu’ils sont, les hĂ©ritiers d’une histoire nationale singuliĂšre qui fait leur grandeur. Oui, je suis Tunisien avant d’ĂȘtre arabe ou musulman, c’est-Ă -dire que je privilĂ©gie mon identitĂ© nationale et je ne suis pas prĂȘt Ă  me laisser sĂ©duire par des diviseurs qui ne cherchent qu’à me dominer. La prioritĂ© donnĂ©e Ă  ma “ tunisianitĂ© ” est un devoir national surtout lorsque j’observe la confusion de certains qui sont prĂȘts Ă  oublier leur identitĂ© tunisienne pour s’affubler d’une personnalitĂ© Ă©trangĂšre qui constitue une vĂ©ritable trahison pour nos valeurs conquises par des hommes et des femmes qui se sont battus pour que la Tunisie soit ce qu’elle est aujourd’hui, un pays unique dans le Monde arabe et fier de ses diffĂ©rences, le seul Ă  ĂȘtre dans le sens de l’Histoire. Ce n’est qu’ainsi que notre pays pourra poursuivre sa route en toute indĂ©pendance, jaloux de ses conquĂȘtes telles que son rĂ©gime rĂ©publicain, son Code du Statut Ppersonnel, ses options politiques comme la prioritĂ© donnĂ©e Ă  l’enseignement. Il faut le dire et le rĂ©pĂ©ter, dans ce monde cruel et sans pitiĂ©, nous ne pouvons compter que sur nous-mĂȘmes et ne pas croire en des appartenances qui ne sont que des mythes. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler les incidents violents entre l’Egypte et l’AlgĂ©rie pour un simple match de football qui a laissĂ© surgir des dĂ©mons Ă©tranges, bien rĂ©vĂ©lateurs de ce qui peut animer des pays pourtant officiellement dĂ©nommĂ©s “ frĂšres ”.  

 
(Source: “RĂ©alitĂ©s” (Hebdomadaire – Tunisie) le 26 juillet 2010)

Al-Qaeda au Maghreb islamique

10 questions sur les terroristes islamistes au Sahel


Par Dominique Lagarde, Jean-Michel Demetz

Au moment oĂč Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) vient de frapper, voici les rĂ©ponses aux interrogations que soulĂšve la nĂ©buleuse djihadiste.

“Un acte barbare et odieux” qui a visĂ© une “victime innocente qui aidait les populations locales”. En confirmant lui-mĂȘme la mort de Michel Germaneau, 78 ans, otage aux mains d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI), Nicolas Sarkozy a mis en lumiĂšre ces islamistes de la zone sahĂ©lienne qui rĂȘvent d’en dĂ©coudre avec l’Occident et d’Ă©crire sur cette partie du continent africain un Ă©pisode du choc des civilisations.Qui sont ces fous d’Allah, tour Ă  tour combattants et adeptes de la prise d’otage?    

1. Quand et comment AQMI est-il né?

AQMI a Ă©tĂ© créé en janvier 2007. Elu Ă  la tĂȘte de l’Etat algĂ©rien en avril 1999, le prĂ©sidentAbdelaziz Bouteflika rĂ©ussit dans les annĂ©es qui suivent Ă  convaincre la plupart des groupes armĂ©s de rendre les armes. Un seul s’y refuse: leGroupe salafiste pour la prĂ©dication et le combat (GSPC), nĂ© en 1998. Son Ă©mir, Abdelmalek Droukdel, un ancien Ă©lectronicien, dĂ©cide alors de se rapprocher d’Al-Qaeda. L’affiliation du GSPC Ă  la centrale terroriste est confirmĂ©e en septembre 2006 parAyman al-Zawahari, l’un des principaux lieutenants d’Oussama ben Laden. En janvier 2007, le GSPC troque son intitulĂ© contre celui d’Al-Qaeda pour le Maghreb islamique.    

2. Que sait-on des liens actuels entre AQMI et Ben Laden?

La structure en Ă©toile d’Al-Qaeda laisse une large autonomie d’action aux mouvements pĂ©riphĂ©riques. Mais il ne fait guĂšre de doutes que Ben Laden rĂȘverait de s’offrir un nouveau front en Afrique et de crĂ©er un “Waziristan sahĂ©lien” – du nom des zones tribales pakistanaises qui Ă©chappent largement au contrĂŽle du pouvoir central. En 2002, dĂ©jĂ , les forces de sĂ©curitĂ© algĂ©riennes avaient abattu le YĂ©mĂ©nite Imad Abd-al-Wahid Ahmed Alwan (nom de guerre: Abou Mohammed), dĂ©pĂȘchĂ© d’Afghanistan par le Saoudien. Depuis, le retour de “combattants” maghrĂ©bins et sahĂ©liens d’Irak a coĂŻncidĂ© avec le regain de violence en Afrique. AQMI souhaite inscrire sa lutte dans le djihad global. Ainsi, la cellule qui avait kidnappĂ©, en janvier 2009, le Britannique Edwin Dyer rĂ©clamait-elle la libĂ©ration du Palestinien Abou Qatada, qualifiĂ© par un juge espagnol de lieutenant d’Al-Qaeda pour l’Europe.    

3. Que sait-on d’Abdelmalek Droukdel?

AgĂ© de 40 ans, cet AlgĂ©rien nĂ© dans la rĂ©gion de Blida, connu aussi sous le nom de guerre d’Abou Mossaab Abdelouadoud, a Ă©tĂ© condamnĂ© par contumace Ă  la prison Ă  vie par un tribunal algĂ©rien en 2007. Soumis Ă  des sanctions onusiennes, recherchĂ© par Interpol, cet ingĂ©nieur de formation passĂ© Ă  la lutte armĂ©e aprĂšs l’interruption des Ă©lections en passe d’ĂȘtre gagnĂ©es par les islamistes du FIS, en 1992, a engagĂ© une lutte Ă  mort contre le pouvoir algĂ©rien, constituĂ©, selon lui, d'”apostats, de fils de chiens, de traĂźtres au service de la France”.    

4. OĂč opĂšre AQMI?

En AlgĂ©rie mĂȘme, sa base territoriale demeure limitĂ©e Ă  quelques gouvernorats, principalement en Kabylie. Mais sa branche saharienne, aux confins de la Mauritanie, du Niger et du Mali, de la Libye et du Sud tunisien, dispose d’un important rĂ©seau transfrontalier. Pour Al-Qaeda, ces territoires jusqu’ici inexplorĂ©s devenaient terres de djihad. La nĂ©buleuse est organisĂ©e en petites cellules dissĂ©minĂ©es. Ainsi, le groupe visĂ© par l’opĂ©ration militaire mauritanienne avec soutien français du 22 juillet ne compterait guĂšre plus de 400 combattants autour de l’AlgĂ©rien Abdelhamid Abou Zeid.    

5. Quelles sont les cibles d’AQMI?

Les premiers attentats revendiquĂ©s par AQMI, en 2007, visent l’AlgĂ©rie: le 11 avril, trois attaques coordonnĂ©es frappent le palais du gouvernement, un commissariat de police et une caserne de gendarmerie ; le 11 juillet, une camionnette bourrĂ©e d’explosifs fonce sur une caserne Ă  Lakhdaria; en septembre, Ă  Batna, le prĂ©sident Bouteflika est victime d’une tentative d’attentat; en dĂ©cembre, le Conseil constitutionnel et des bureaux des Nations unies sont visĂ©s, Ă  Alger. Mais cette stratĂ©gie urbaine Ă©choue. AQMI va alors se spĂ©cialiser dans la chasse aux ressortissants occidentaux, notamment dans la zone saharo-sahĂ©lienne, oĂč la sĂ©curitĂ© est particuliĂšrement prĂ©caire. Le 24 dĂ©cembre 2007, quatre touristes français sont assassinĂ©s dans l’est de la Mauritanie. MenacĂ©, le Paris-Dakar 2008, doit ĂȘtre annulĂ©. Le 22 fĂ©vrier 2008, ce sont deux touristes autrichiens qui sont enlevĂ©s dans le Sud tunisien puis transfĂ©rĂ© dans le dĂ©sert algĂ©rien. Ils seront finalement libĂ©rĂ©s par l’armĂ©e malienne. Mais, en dĂ©cembre 2008, deux diplomates canadiens sont enlevĂ©s au Niger, puis, en janvier 2009,quatre touristes europĂ©ens sont kidnappĂ©s, Ă  la frontiĂšre entre le Mali et le Niger. Tous seront libĂ©rĂ©s, sauf un, le Britannique Edwin Dyer, dont la mort est annoncĂ©e en juin 2009. En novembre 2009, AQMI revendique l’enlĂšvement de trois Espagnols en Mauritanie, puis, au Mali cette fois, d’un Français de 61 ans, Pierre Camatte, un humanitaire qui a dĂ©veloppĂ© la culture d’une plante thĂ©rapeutique contre le paludisme. Enfin, le 26 juillet, l’ElysĂ©e confirme la mort de Michel Germaneau, enlevĂ© le 19 avril dans le nord du Niger.    

6. Quels sont les objectifs d’AQMI?

A l’origine, Abdelmalek Droukdel souhaitait, en adhĂ©rant Ă  Al-Qaeda, transformer ce qui Ă©tait jusque-lĂ  un combat limitĂ© au contexte algĂ©rienen djihad global. Il s’Ă©tait engagĂ© auprĂšs de la direction d’Al-Qaeda Ă  rĂ©unir sous sa houlette plusieurs mouvements djihadistes maghrĂ©bins. Cet objectif a largement Ă©chouĂ©, malgrĂ© quelques tentatives avortĂ©es au Maroc et en Tunisie. D’oĂč l’Ă©volution de ces derniĂšres annĂ©es vers un djihad nomadisant et sahĂ©lien qui, bien souvent, relĂšve du brigandage. Les prises d’otage permettent Ă  AQMI d’attirer l’attention internationale, de gagner en prestige au sein du monde musulman et de se constituer un trĂ©sor de guerre grĂące aux rançons versĂ©es Ă  chaque libĂ©ration.    

7. La France est-elle particuliÚrement menacée?

En juin 2009, Droukdel, lui-mĂȘme, a menacĂ© de “guerre” la France si elle interdisait le port de la burqa. La rĂ©publique laĂŻque est, aux yeux des islamistes, une cible de choix. D’autant que l’ancienne puissance coloniale reste influente dans cette rĂ©gion d’oĂč provient une immigration incontrĂŽlĂ©e. Pour toutes ces raisons, Nicolas Sarkozy appelle “instamment” ses compatriotes Ă  Ă©viter le Sahel.    

8. Pourquoi le Sahel est-il devenu une “zone grise”?

Parce qu’il est pauvre et difficile Ă  contrĂŽler. Ce vaste territoire, Ă  cheval sur huit Etats, dominĂ© par des structures tribales, est devenu le carrefour de tous les trafics. Les populations nomades, largement abandonnĂ©es par leurs gouvernements, qui privilĂ©gient les ethnies paysannes du Sud, n’opposent guĂšre de rĂ©sistance aux combattants d’AQMI, qui sollicitent leur coopĂ©ration en Ă©change de quelques espĂšces sonnantes et trĂ©buchantes. Et les jeunes SahĂ©liens ne demandent pas mieux que de leur prĂȘter main-forte. Le pouvoir d’attraction d’AQMI au Sahel est d’abord celui de l’argent. Et sa libertĂ© de mouvement tient Ă  l’incapacitĂ© des Etats concernĂ©s Ă  contrĂŽler ce territoire. En dehors de l’AlgĂ©rie, les armĂ©es de ces pays sont faibles et mal Ă©quipĂ©es. AprĂšs la contrebande de tabac, l’essor du trafic de drogue, expĂ©diĂ©e par les cartels d’AmĂ©rique latine avant de repartir Ă  destination de l’Europe, contribue Ă  affaiblir les structures sĂ©curitaires. Qui peut rĂ©sister Ă  une corruption Ă  une telle Ă©chelle?    

9. Le Sahel sert-il de base arriĂšre pour frapper l’Europe?

Pas encore. Jusqu’Ă  prĂ©sent, en Europe, Al-Qaeda cible plutĂŽt les jeunes de la seconde gĂ©nĂ©ration, qu’elle recrute sur Internet. Mais les responsables de la sĂ©curitĂ© en Occident ne cachent pas leur inquiĂ©tude. Directeur de la Direction centrale du renseignement intĂ©rieur, Bernard Squarcini dĂ©clarait dans un entretien Ă  Politique internationale, ce printemps: “Dans notre pays, la menace islamiste reste Ă  un niveau trĂšs Ă©levĂ©. Surtout celle qui vient d’AQMI. […] En quinze ans, malgrĂ© les efforts des diffĂ©rents services, malgrĂ© les progrĂšs de la coopĂ©ration internationale, l’islamisme militant a gagnĂ© de nouveaux pays.” Et de citer le Mali, le Niger, la Mauritanie, le SĂ©nĂ©gal. “Dans quinze ans, le danger sera peut-ĂȘtre descendu encore plus au sud”, prĂ©vient-il.    

10. Comment les Occidentaux peuvent-ils riposter?

“Le crime commis contre Michel Germaneau ne restera pas impuni”, a conclu le prĂ©sident de la RĂ©publique dans son allocution du 26 juillet. Mais que faire? Outre le renseignement, la clef rĂ©side sans doute dans la formation des armĂ©es africaines et, en leur sein, d’unitĂ©s antiterroristes. Paris soutient le pouvoir mauritanien, absous, au nom de la lutte antiterroriste, de son accession au pouvoir en 2008 par la voie putschiste. Washington mise sur l’armĂ©e algĂ©rienne, qu’il rĂȘve de transformer en pivot de son systĂšme de sĂ©curitĂ© rĂ©gionale. Un pari de long terme. En attendant, les Etats-Unis, inquiets du risque de dĂ©stabilisation, ont créé en 2007 un Ă©tat-major rĂ©gional, Africom. Jusqu’alors, l’Afrique dĂ©pendait de l’Ă©tat-major europĂ©en. En association avec dix pays de la rĂ©gion, les Etats-Unis ont lancĂ© l’opĂ©rationEnduring Freedom Trans-Sahara – en rĂ©fĂ©rence directe aux opĂ©rations en Afghanistan, baptisĂ©es Enduring Freedom. Les pays de la rĂ©gion ont promis de coopĂ©rer entre eux contre la menace commune.    
(Source: lexpress.fr lele 27/07/2010 Ă  09:55)

Les révélations du site Wikileaks

Rapports explosifs sur la guerre en Afghanistan


Une masse considĂ©rable de fichiers confidentiels de l’armĂ©e amĂ©ricaine vient d’ĂȘtre dĂ©voilĂ©e, lundi 26 juillet, par le site InternetWikileaks.org. Ces documents relatent, Ă©vĂ©nement aprĂšs Ă©vĂ©nement, le quotidien d’une guerre entamĂ©e en octobre 2001 et d’une occupation qui n’en finit pas.

Fouiller l’ensemble des quelque 92 000 rapports d’incident divulguĂ©s constitue une tĂąche herculĂ©enne. C’est pourquoi Le Monde diplomatique s’est associĂ© Ă  l’initiative d’Owni.fr visant Ă  mettre Ă  la disposition de tous un outil de consultation de ces rapports. Accessible directement en ligne, ce dispositif nommĂ© « War Logs » permet au lecteur d’apprĂ©hender le jargon militaire dans lequel les Ă©vĂ©nements sont dĂ©crits, d’effectuer des recherches dans l’ensemble des documents dĂ©voilĂ©s, et d’ajouter des annotations. La base de donnĂ©es comprend dĂ©jĂ  75 000 documents et sera enrichie rapidement.

Les lecteurs qui le souhaitent peuvent exploiter cet outil pour, d’une part, se familiariser avec ces documents exceptionnels, et, d’autre part, participer — avec les dizaines de personnes qui se sont dĂ©jĂ  plongĂ©es dans ces fichiers — Ă  la mise Ă  nu de la guerre d’Afghanistan. Le Monde diplomatique reviendra sur ces rĂ©vĂ©lations.

Avant d’ouvrir ces donnĂ©es Ă  tout le monde, Wikileaks s’est associĂ© Ă  trois journaux, leur offrant une pĂ©riode d’exclusivitĂ© qui leur a permis de travailler sur ces informations : The Guardian, The New York Times et Der Spiegel. Ces derniers proposent, chacun sur leur site, un premier aperçu de ces 200 000 pages de « journaux de bord de guerre » (d’oĂč le titre, War Logs), qui donnent de la guerre en Afghanistan une image dĂ©vastatrice aussi bien pour les talibans que pour les occupants occidentaux, Etats-Unis en tĂȘte.

Parmi les 300 rapports sĂ©lectionnĂ©s dans cette masse par The Guardian, trois concernent les troupes françaises. Notammentceci, qui n’avait jamais Ă©tĂ© rendu public : le 2 octobre 2008, Ă  Tangi Kalai, Ă  proximitĂ© de Kaboul, elles ont fait feu sur un bus s’approchant trop prĂšs d’un convoi militaire, blessant huit enfants.

Sur la carte dessinée par les « data journalists » (journalistes de données) du Guardian à partir de ces rapports, on peine à distinguer une « ligne de front » ou de grands mouvements stratégiques (voir la carte des incidents). Ce sont, un peu partout dans le pays, des engins explosifs improvisés (IED) qui tuent des civils, des troupes de la coalition ou des militaires afghans (voir la carte des IED).

Si, pour le prĂ©sident afghan Hamid Karzai, cette fuite ne nous apprend « rien qui ne soit dĂ©jĂ  connu », Julian Assange, porte-parole de Wikileaks, est plus convaincant quand il affirme qu’une foule d’informations se nichent dans les donnĂ©es qu’il a collectĂ©es : « Regardez par exemple le ratio du nombre de tuĂ©s par rapport aux blessĂ©s et aux prisonniers : cette guerre est extrĂȘmement lĂ©tale. »

Wikileaks pense ainsi pouvoir dĂ©jĂ  mettre en Ă©vidence plusieurs Ă©lĂ©ments : — sur l’implication du Pakistan dans les attaques contre les forces de la coalition ; — sur le rĂŽle qu’on prĂȘte encore, au sein de l’armĂ©e, Ă  Oussama Ben Laden ; — sur une prĂ©sence clandestine des Iraniens ; — sur les combats entre soldats afghans ; — sur l’unitĂ© amĂ©ricaine TF-373, spĂ©cialisĂ©e dans la capture et l’assassinat de chefs talibans, et qui disposerait d’une liste de 2 000 noms ; — sur le fait que les Etats-Unis ont cachĂ© au public l’usage de missiles sol-air par les talibans contre un hĂ©licoptĂšre Chinook ; le tout avec force dĂ©tails, d’incident en incident et de mission en mission.

Quant au tableau des pertes humaines directes recensées par ces fichiers, qui couvrent six années de guerre (2004-2009), il est éloquent :  

Nombre de morts
Ennemis 15 506
Civils 4 232
Armée afgh. 3 819
OTAN 1 138

  Pour accĂ©der Ă  l’application, cliquez sur le lien ci-dessous :  

(Source: “Le Monde Diplomatique” le 26 juillet 2010) Lien: http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-07-26-Rapports-explosifs-sur-la-guerre  

 

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