28 août 2006

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TUNISNEWS
7 ème année, N° 2289 du 28.08.2006

 archives : www.tunisnews.net


AFP: Les diplômés tunisiens endossent tous les rôles dans les centres d’appels

webmanagercenter: 8,4% des Tunisiens utilisent Internet Omar Khayyam: Ben Ali aura 70 ans le 3 septembre 2006 – Brûlant Secret Elkhadra: Fugue au bout de la nuit

Kamel Chaabouni: Le Liban n’est pas un champ de bataille idéologique !!! Le Temps : Crise de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme : L’appel des 108 marquera-t-il le pas ? Le Temps : Du nouveau dans l’affaire des ” accidents imaginaires de la route ” Bakchich : La Sfeïr tunisienne Réalités : Rencontre avec Antoine SFEIR : “ Les Arabes, tous les Arabes ont droit à la démocratie” ! Réalités: Tunis naguère et aujourd’hui de Zoubeir Turki : Des traditions face aux mutations inévitables de la modernisation…

 
 

Cliquez ici pour accéder au reportage exceptionnel de l’AISPP sur la catastrophe humanitaire des prisonniers politiques Tunisiens 


 

Les diplômés tunisiens endossent tous les rôles dans les centres d’appels

Par Imed LAMLOUM AFP, le 28 août 2006 à 06h11
TUNIS, 28 août 2006 (AFP) – Pour décrocher un emploi dans un centre d’appels téléphoniques délocalisé en Tunisie, les jeunes diplômés du pays sont prêts à endosser tous les rôles: du conseiller bancaire parisien au voyant niçois communiquant avec les esprits.
Bouffée d’air sur un marché de l’emploi qui stagne, les centres d’appels, français pour la plupart, recrutent à tour de bras en Tunisie des milliers de diplômés en quête d’une première embauche.
Seule exigence: “parler français sans accent, sinon s’abstenir”, lit-on chaque fin de semaine sur des annonces de demi-pages dans le journal gouvernemental La Presse. Chez Salambo, filiale tunisienne d’un cabinet de voyance basé à Nice (sud-est de la France), plus d’une centaine de jeunes deviennent chaque jour consultants d’un cabinet de voyance de Nice pour quelque 300 euros par mois. Sur le site www.voyance.fr , ils se présentent comme des médiums ayant fait des “études d’anthropologie” ou ayant un “don du ciel”.
Diplômés en droit, médecine ou informatique, Mohamed devient Eric et Karima change de nom pour Solène. Leur tache consiste à effectuer un maximum d’échanges de SMS avec le client français en quête d’amour ou d’argent ou à le retenir le plus longtemps possible au téléphone.
Celui qui endosse bien le rôle, arrive à convaincre le client de l’urgence d’une consultation par téléphone pour “mieux voir” ou pour un tirage du tarot, payé 15 euros les dix minutes et 4 euros pour chaque minute supplémentaire.
Le plus malin parvient à vendre des “forfaits” de 280 à 1.000 euros pour des “consultations” de deux à dix heures.
“Au début, cela faisait drôle d’adopter un nouveau personnage et c’était motivant avec les pourcentages perçus sur les communications téléphoniques et le soutien moral que l’on apporte à nos clients”, affirme un ancien employé qui requiert l’anonymat.
“Mais l’on se rend vite compte que l’on escroque les gens avec nos faux espoirs”, ajoute-t-il, soulignant “la dégradation des conditions de travail et les activités quasi-clandestines” de la société qui a fait signer à ses employés un engagement de ne jamais divulguer ses activités.
Une cinquantaine de centres d’appels sont implantés en Tunisie.
Ils emploient plus de 5.000 téléconseillers pour la réception et l’émission d’appels depuis et vers la France, dans des domaines allant du télémarketing, à l’informatique en passant par la météo et les numéros roses.
A l’intérieur des deux centres de la filiale tunisienne de Téléperformance France, “il est strictement interdit de parler une autre langue que le français, même entre amis”, affirme un titulaire de maîtrise en sciences économiques et téléopérateur depuis deux ans.
“On vit plus de huit heures par jour en France, on devient Français, on a affaire à des Français et on leur vend des produits qui se fabriquent chez eux”, note-t-il en se plaignant d’un “stress continu, un salaire misérable (280 euros en moyenne) et des primes de plus en plus rares”. “Mais c’est mieux que le chômage”, ajoute-t-il.
Pour résorber le taux de chômage estimé officiellement à 13,9%, les autorités tunisiennes accordent toutes les facilités pour l’implantation de ces centres générateurs d’emplois.
Téléperformance Tunisie, qui a été créée en 2000, emploie plus de 1.500 personnes à Tunis, pour un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros.
Obtenant la satisfaction de leurs interlocuteurs français, les téléopérateurs tunisois sont autorisés depuis quelques mois à divulguer leur lieu d’installation “si le client le demandait”, tout en lui assurant de la facturation de la communication au prix d’un appel local.
AFP


 

8,4% des Tunisiens utilisent Internet

  Selon l’UIT, Union Internationales des Télécommunications, le nombre d’utilisateurs d’Internet a atteint 8,4% en mai 2006 en Tunisie. Taux d’utilisation d’Internet dans les pays arabes  

Pays

Taux d’utilisation

Emirats Arabes Unis

31,85%

Qatar

22,18%

Bahreïn

21,3%

Liban

16,9%

Maroc

11,71%

Pays de l’OCDE

80%

Moyenne mondiale

13,82%

Tunisie utilisateurs Internet

8,4%

Tunisie taux d’équipement de PC

4,5%

 
Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics, le nombre d’utilisateurs d’Internet en Tunisie reste relativement faible, par rapport à la moyenne mondiale, aux pays de l’OCDE et même des autres pays arabes, où la Tunisie n’occupe que la 6ème position. Cette faiblesse s’explique par plusieurs raisons dont on cite : – Le faible taux d’équipement en PC des familles tunisiennes, qui est de 4,5%, malgré le programme ambitieux du PC familial et des crédits à la consommation ; – le coût élevé de connexion par rapport au niveau de vie du Tunisien, Internet ne sera accessible par tous que si le coût mensuel ne dépasse pas les 15 DT, tous frais compris. Il est anormal de payer des frais fixes pour une ligne téléphonique fixe, à côté des frais de connexion à Internet. De ce point de vue, il est souhaitable d’avoir un seul forfait pour les données et la voix. – La faible généralisation des lignes fixes, dont le nombre ne dépasse pas 1,2 million d’abonnements (plus de 1,5 million selon les chiffres de Tunisie Télécom), il y a lieu d’atteindre 6 millions de lignes, et seuls le Wimax et l’Internet mobile permettent de dépasser le seuil de 1 million d’utilisateurs. – L’inégalité de répartition d’Internet sur le territoire tunisien, où plus de 80% des utilisateurs se concentrent sur les zones côtières et principalement sur le Grand Tunis. Une cartographie des utilisateurs d’Internet permet de déterminer les «zones d’ombre» ; à titre d’exemple, il n’existe aucun centre public d’Internet dans l’ensemble de gouvernorat de Tozeur et il existe un seul publinet à Djerba, équipé de 5 postes. Sachez que si vous passez vos vacances dans cette ’île, il y a 2 moyens pour se connecter : soit l’hôtel à raison de 6 DT l’heure, ce qui est excessivement cher, ou faire la queue pendant de longs moments parmi les jeunes et les touristes dans un publinet. Un réseau Wifi avec des cartes prépayées pour les accès dans les zones touristiques créera des emplois et des potentialités commerciales non négligeables. Dans une grande ville comme Sousse, il faut aller à l’hyper centre pour pouvoir acquérir une carte de recharge d’Internet. Cela nous amène à dire que c’est toute la stratégie commerciale d’Internet en Tunisie qu’il faudrait repenser ; et du fait de l’échec relatif des FSI, faiblement capitalisés, seuls les opérateurs comme Tunisie Télécoms et Tunisiana, techniquement et financièrement mieux structurés, peuvent faire passer Internet à un palier supérieur. L’histoire du réseau GSM, les fonds investis, l’effort commercial et marketing, la publicité les promotions expliquent pourquoi la Tunisie a dépassé le cap des 6 millions d’utilisateurs dans la téléphonie mobile. F.B.F. (Source:  www.webmanagercenter.com le 28/08/2006 05:50 )  

Ben Ali aura 70 ans le 3 septembre 2006

Brûlant Secret

Omar Khayyam

 

Quel titre pourrait-on donner au roman de la vie de Zine El Abidine Ben Ali? Je choisirais celui donné par Stefan Zweig à l’une de ses meilleures nouvelles : «  Brûlant secret »  Depuis qu’il est devenu l’étoile montante du régime au milieu des années quatre-vingt, j’ai commencé à m’intéresser à ce personnage énigmatique, qui agaçait Bourguiba par son mutisme. Un mutisme assourdissant. Au fil des ans, en observant ce dictateur de loin, j’ai acquis une quasi-certitude : cet homme cache un secret. Mais, lequel? Son vrai niveau scolaire? Sa médiocrité intellectuelle? Ses relations secrètes avec les Américains? Sa mystérieuse amitié avec Kamel Letaief?

 

A mesure que Ben Ali montait les échelons du pouvoir, les points d’interrogations ne faisant que s’ajouter les uns aux autres.  J’ai parfois l’impression que le tentaculaire  système sécuritaire qu’il a bâti au fil des années n’a pour mission, en résumé, que de veiller à ce que ce secret reste secret! Les exemples ne maquent pas. Pourquoi Ben Ali a-t-il fait assassiner l’étudiant Marwan Ben Zineb en 1989? Pourquoi a-t-il fait incendier les locaux de Kamel Letaief dans la banlieue de Soukra? Quelle est la nature des dossiers secrets que  ce dernier détient encore? Pourquoi a-t-il peur de sa première femme Naima Kefi? Que sait-elle de lui? Pourquoi son dossier de Saint-Cyr a-t-il disparu?

 

Qui est Zine El Abidine Ben Ali? Quels sont les clefs qui pourraient nous aider à déchiffrer sa personnalité? Si l’Histoire ne l’avait pas projeté au devant de la scène politique tunisienne, il n’aurait attiré l’attention d’aucun journaliste ni écrivain. Il serait aussi effacé et insignifiant que son collègue de Saint-Cyr Mustapha Hachicha, l’officier qui commande le détachement militaire d’honneur de la Présidence.

 

Trois événements majeurs ont marqué la carrière de Ben Ali :

 

* Son mariage avec Naima El Kefi.

 

* Sa nomination par Hedi Nouira en 1978 comme Directeur Général de la Sûreté

 

* Sa désignation comme Premier ministre par Bourguiba le 2 octobre 1987

 

Je vais, tout d’abord, tenter de dresser un portrait psychologique de ce petit dictateur. Les biographes officiels de tous les dictateurs évitent toujours d’évoquer ce volet essentiel qui peut nous aider à comprendre   «ces malades qui nous gouvernent. »

 

Toutes les sources, y compris ses biographies officielles en arabe et en français, admettent que Ben Ali est né au sein d’une famille très pauvre de Hammam Sousse le 3 septembre 1936. Son père était  gardien au port de Sousse. La famille était nombreuse et ses ressources limitées.  La pauvreté  n’est pas une tare puisque personne ne choisit  son lieu de naissance ni ses parents. Mais chez certaines personnes la misère vécue pendant l’enfance  peut laisser des traces indélébiles et marquer la personnalité à jamais. Elles se traduisent par un sentiment de frustration et d’une rancune inconsciente contre le destin. Cette frustration peut rester latente pendant des années, mais dès qu’elle trouve une « voie d’évacuation » elle s’exprime par des actes, qui jugés de l’extérieur paraissent puérils. On comprendra plus tard, en examinant ses actions et ses passions (construction des palais de Hammamet et Sidi Bou Saïd, goût marqué pour la pompe et le luxe, folles soirées à Hammamet etc.) que Ben Ali appartient à cette catégorie d’individus.

 

Les biographes officiels utilisent l’origine modeste de Ben Ali comme moyen de propagande populiste: Ben Ali veut, sans aucun doute, gagner la sympathie des couches pauvres du peuple.

 

La seule chance de Zine E-Abidine de sortir de la misère c’était les études. Il réussit cahin-caha ses études primaires, mais sa médiocrité devient apparente lorsqu’il débarque au Lycée de Garçons de Sousse. Garçon timide et réservé, il passe inaperçu par ses profs et  ses collègues. Son dossier ayant disparu quelques jours après le putsch du 7 novembre 1987, il est difficile de savoir son niveau scolaire réel. A-t-il été renvoyé  à sa quatrième ou à sa cinquième année d’études secondaires? Est-il un président bac moins trois ou bac moins deux? Mystère.

 

  

 

Les biographies officielles parlent d’activités de résistance contre l’occupant français pour expliquer son renvoi du Lycée. Or, ce passé de militant a été inventé de toutes pièces quelques années après son accession au pouvoir.

 

Nous sommes au milieu des années cinquante, Ben Ali n’a pas encore 18 ans lorsqu’il voit son avenir compromis. Il est acculé au chômage et au désœuvrement. Il est plein de ressentiment envers sa condition sociale et ses capacités intellectuelles très moyennes. Rien n’est plus pénible pour un médiocre que d’être conscient de sa propre médiocrité. L’adolescent Zine El-Abidine, révolté contre tous ses handicaps hérités et acquis,  est encore présent  dans les comportements du petit dictateur d’aujourd’hui. En psychologie comme en physique rien ne se  perd rien ne se créé tout se transforme. Tournant en rond, Zine El-Abidine craint de rater son « décollage social. » Plusieurs jeunes Tunisiens de l’époque sont  sortis de la misère  grâce aux études. Il a raté cette chance. En plus, il ne dispose pas des  qualités d’un autodidacte. Il ne s’intéresse ni aux livres ni aux arts. L’on remarquera quelques décennies plus tard la haine que voue Ben Ali aux intellectuels, aux écrivains et aux scientifiques. Un proverbe arabe dit : « On est toujours l’ennemi de ce qu’on ignore » Le monde de l’esprit, de la réflexion, des arts et de la littérature est complètement étranger à Ben Ali.

 

Baccouche  faiseur de présidents

 

On dit que la chance ne sourit qu’une fois. Pourtant, elle a souri à Zine Al-Abidine  au moins trois fois!

 

Ironie du destin : celui qui a changé la vie de Ben Ali et lui a ouvert la voie de l’ascension sociale sera trente ans plus tard renvoyé du poste de Premier ministre et calomnié par la presse de caniveau. Hédi Baccouche, jeune militant du Neo-Destour issu de Hammam Sousse, emprisonné par les Français au centre de détention  de Zaarour  en 1952,  jouit  déjà en 1956, date de l’indépendance, du prestige nécessaire pour aider Zine  El-Abidine à joindre les rangs de la jeune armée tunisienne. Le Destour était à l’époque en train de préparer une liste de candidats  sélectionnés pour une formation militaire en France. Comment expliquer l’ingratitude de Ben Ali envers son bienfaiteur? Il faut avoir recours à la psychologie pour comprendre la logique de l’ingratitude. L’Histoire pullule de cas de tyrans et dictateurs ingrats. Le calife Abou Jaafar Al-Mansour a assassiné celui qui l’a mis sur le trône, Abou Muslim El-Khorassani. Le premier calife fatimide  El Mehdi a réservé le même sort à son bienfaiteur, propagandiste et bras droit Abou Abdillah.

 

Celui qui nous rend  un service nous oblige. Plus le service est grand plus la dette psychique  est importante. Consciemment ou inconsciemment nous nous sentons « petits » envers nos bienfaiteurs. L’ingratitude devient flagrante lorsque l’on souffre déjà de sentiments d’infériorité. Or, tous les dictateurs, sans exception, souffrent de  sentiments d’infériorité. Ceux qui leur ont tendu la main en période de difficulté, seront un jour « punis » d’avoir été « supérieurs».

 

Staline, le pauvre séminariste de Georgie dont le père était un cordonnier alcoolique, n’a fait en humiliant, emprisonnant et exécutant ceux qui l’ont aidé à écarter son rival Trotski,  que régler une dette psychologique insupportable. Ben Ali n’échappe pas à la règle. Il  se sent inférieur à Baccouche pour deux raisons :

 

·        Il était son intercesseur lorsqu’il a voulu joindre l’armée tunisienne.

 

·        Il a non seulement obtenu son bac mais il a réussi ses études universitaires.

 

 

Ben Ali part donc en France avec d’autres jeunes tunisiens pour recevoir une formation militaire. De retour  à Tunis, il est immédiatement affecté au service du général Kefi. Les circonstances de sa rencontre avec la fille du général ne sont mentionnées par aucun de ses biographes. S’agit-il d’une véritable histoire d’amour? Ben Ali a-t-il joué l’amoureux par arrivisme? Quel que soit la réponse, son mariage avec la fille du « patron » ouvre au jeune officier des horizons nouveaux. Sans cet heureux mariage, Ben Ali ne serait pas général en 1987. Ses anciens collègues de Saint-Cyr étaient à cette époque colonels (Habib Ammar) ou lieutenants-colonels (Mustapha Hachicha.). Grâce à son beau-père il va être toujours sur la liste des militaires stagiaires  envoyés en France ou aux USA. L’adolescent frustré du milieu des années cinquante n’a plus à se plaindre : En 1964 il est à 28 ans le Directeur de la Sécurité Militaire. Le renseignement correspond très bien à la personnalité timide et repliée de Zine El-Abidine. Il n’a pas beaucoup de fréquentations et son poste le met un peu à l’écart des chefs de l’armée. Il reste peu connu jusqu’à 1978.

 

Si feu Hedi Nouira ne l’avait pas invité en janvier1978 à quitter sa tenue militaire et à devenir Directeur Général de la Sûreté au Ministère de l’Intérieur, Ben Ali serait maintenant un paisible retraité de l’armée inconnu de 99,94% des Tunisiens. Le Destin en a voulu autrement. Son passage au Ministère de l’Intérieur va révéler Ben Ali à lui-même et aux Tunisiens.

 

Un apprenti bourreau

 

L’armée tunisienne,  à part les deux dates tragiques du 26 janvier 1978 et du 2 janvier 1984, est dans son ensemble un corps sain qui respecte les règles strictes de l’honneur militaire. Elle n’a jamais été impliquée dans des actes de torture, d’exécutions sommaires ou de coups tordus. Il en est autrement pour les  forces de l’ordre.

 

Le passage de Ben Ali du militaire au sécuritaire va le transformer en un monstre et révéler les points cachés  de sa personnalité. Le Ministère de l’Intérieur a été depuis les années Bourguiba, une école de vulgarité et de bassesse. La médiocrité intellectuelle de Ben Ali va trouver un terrain propice pour s’exprimer. C’est le coup de foudre : Enfin une spécialité qui n’exige rien d’autre que la cruauté, le sadisme et la manipulation des instincts primitifs des hommes. Le culte du secret, rattaché à de telles fonctions, s’accorde très bien avec sa timidité et sa nature réservée. L’honorable officier et père de famille va  devenir un superviseur de bordels publics, un gérant de réseaux d’indicateurs et de mouchards et l’instigateur d’opérations louches contre les opposants.  Bref, il retrouve ses « vraies racines » au sein de ce Ministère malfamé.

 

Ben Ali quitte l’Intérieur pour les Affaires Étrangères  comme ambassadeur à Varsovie suite aux événements tragiques de Gafsa en 1980. Mais son « exil » ne durera pas plus que quatre ans. Le Premier ministre de l’époque, Mohamed M’zali  avait besoin de lui après les émeutes sanglantes de janvier 1984. Après sa nomination en tant que Directeur de la Sûreté, puis comme secrétaire d’État à l’Intérieur,   il donna l’image d’un cadre dynamique et efficace. En quittant, tard le soir, son bureau il dévale en quelques secondes les marches du Ministère de l’Intérieur et regagne en toute vitesse la limousine noire qui l’attend moteur en marche.

 

L’irrésistible ascension de Ben Ali

 

Le général Ben Ali va profiter de l’état de crise de la société tunisienne et du système bourguibien pour asseoir son influence au sein du plus important ministère en Tunisie. Il devient tellement puissant au fil des mois qu’il ose espionner son « patron » Mohamed M’zali. Zine El-Abidine commence à   venger ses « années de braise» Il se sent maître d’un appareil redoutable qui tient toutes les commandes du pays. Les étudiants du milieu des années quatre-vingt se rappèleront toujours de la férocité avec laquelle il matait leurs manifestations. C’est le début des méthodes musclées qui caractériseront quelques années plus tard le système Ben Ali. Le recrutement intensif de policiers et d’indicateurs commence aussi avec Ben Ali ministre de l’Intérieur.

 

Avec la destitution de M’zali et la nomination d’un Premier ministre sans envergure, Rachid Sfar, Ben Ali commence à espérer  tenir un rôle majeur dans l’ère de l’après-Bourguiba. Il ne croyait pas encore être à la hauteur de la Présidence. Sans l’appui de Hédi Baccouche et Habib Ammar, il n’aurait jamais eu l’audace de destituer Bourguiba. Ses complices disent qu’il était très anxieux la veille du coup d’État et que ce sont eux qui ont essayé de le rassurer quant à l’issue heureuse du putsch.

 

Un président qui n’en croit pas ses yeux

 

Tous ceux qui ont suivi les évènements du 7 novembre 1987 ont vu un Ben Ali nerveux et peu sûr de lui. Il n’a jamais rêvé de monter aussi haut dans la hiérarchie du pouvoir. Lorsque la « bande des trois » a préparé le coup, on s’est mis d’accord pour que la présidence incombe, quelques mois plus tard, à Baccouche. Ben Ali ne serait présidant que parce que, d’après la Constitution, c’est le Premier ministre qui succède au président en cas d’incapacité. Il céderait ensuite sa place au plus « politisé » des trois, Hédi Baccouche.

 

Voilà donc le pauvre garçon timide, le raté des années cinquante, qui devient président. « Un président malgré lui » ou presque. Ben Ali, l’homme de l’ombre, est intimidé par les cameras et les projecteurs. Il s’y habituera avec le temps. Il souffre de ne pouvoir lire correctement ses discours. Sa diction est lamentable. Bourguiba était parfois agacé par cet homme taciturne et peu éloquent. Malgré les efforts de ses « encadreurs », Ben Ali ne s’est guère amélioré. Tous ceux qui ont suivi son discours improvisé devant les directeurs des journaux « indépendants » en mai 2000 ont été choqués par la pauvreté de ses idées et de son vocabulaire. C’est, ironiquement, son accession au pouvoir suprême qui l’a démasqué et rendu visible sa médiocrité. Celui qui a posé la question : « qui pense pour Ben Ali? » a bien compris que ce président est intellectuellement vide. Ceci explique le pouvoir exorbitant qu’exercent certains conseillers du président. Ben Ali a toujours besoin d’un « président bis.» Cette fonction est assumée, aujourd’hui,  par Abdelwahab Addallah, l’éminence grise de Carthage.

 

Une jeunesse éternelle

 

Certains ont remarqué qu’au fil des années Ben Ali a changé : Il est devenu obsédé par son look,  a pris l’habitude de se faire teindre les cheveux, a divorcé de sa première femme Naima  Kefi pour épouser une femme plus jeune,  s’est fait construire deux palais,  organise des soirées  dignes des milles et une nuit à Hammamet, tente de devenir président à vie etc.

 

Ben Ali a-t-il vraiment changé? Je ne le crois pas, on ne change pas de personnalité à l’age de cinquante ans. Il faut faire un flash back aux années quarante et cinquante pour comprendre le Ben Ali de 2001. Ce pauvre gamin pas très beau, timide, maladroit et  peu doué pour les études a enfin trouvé l’occasion de prendre sa revanche sur le destin. Il n’a jamais osé espérer, même dans ses rêves, devenir le maître absolu de la Tunisie. La majorité des Tunisiens ne savent pas que leur président est un adolescent de soixante-cinq ans. La présidence lui a donné la chance de venger toutes les frustrations de son enfance.

 

Possédant déjà une villa à deux étages à Kantaoui, Ben Ali ne s’est pas contenté de faire construire un palais de rêve a Merazka, une région touristique située entre Nabeul et Hammamet, mais il a pris possession d’un terrain militaire à Sidi Dhrif pour construire un second palais. Pour quelle raison a-t-il besoin de plusieurs palais? Pourquoi se prend-il, durant ses folles soirées au palais de Hammamet  pour Haroun Al-Rachid? C’est tout simplement pour combler un vide intérieur. N’étant ni  intellectuel ni dilettante, il ne peut combler ce vide que par l’accumulation des richesses, les plaisirs charnels et l’extase du pouvoir. Le pouvoir est comme les drogues dures : il crée une accoutumance qui dégénère en dépendance. Non seulement on ne peut plus arrêter, mais on augmente petit a petit la dose nécessaire pour atteindre l’extase. Ben Ali ne peut plus arrêter. Il se trouve maintenant dans un stade de dépendance avancé. Le pouvoir ou la mort, un jeu du quitte ou double, une recherche effrénée de paradis artificiels qui se révéleront les anti-chambres de Géhennes. Bourguiba junior a dit, quelques jours après le 7 novembre 1987 : «  Ben Ali a sauvé Bourguiba de lui-même ». Malheureusement pour Ben Ali pas l’ombre d’un sauveur à l’horizon. C’est Méphistophélès qui l’attend quelque part, caché dans les recoins de l’un de ses palais. A force de jouer l’ « invulnérable » on ne fait plus partie du royaume des mortels. Le royaume de Hadès devient plus proche que les seins de Gaïa .

 

Quelqu’un a dit : «  le pouvoir est le meilleur aphrodisiaque ». Pourtant, l’on oublie qu’Éros est le jumeau de Thanatos.

 

(Source : le blog d’O. Khayyam, le 26 août 2006)

Lien : http://omarkhayyam.blogsome.com/2006/08/26/ben-ali-aura-70-ans-le-3-septembre-2006/

 


 

Voici le nouveau numéro d’ELKHADRA , numéro 61

(mis en ligne le 27 août 2006) elkhadra.org

 
Sommaire: Nous sommes solidaires avec nos amis de “TUNISNEWS” qui ont subi dernièrement les attaques de pirates missionnaires et nous nous réjouissons, aussi et ironiquement,  de ces attaques qui sont révélatrices, qui sont la preuve de la haine de la dictature et de la bonne santé du net tunisien libre et démocratique ——————————————————————————————————————

FUGUE AU BOUT DE LA NUIT

Par Biju http://elkhadra.org/fugueau.htm ——————————————————————————————————————

« Putes » ? Chacun assume ses choix … « Soumises » sûrement !

Par´DERBALI http://elkhadra.org/nipnis.htm ——————————————————————————————————————

Le « nègre » domestique et le « nègre » des champs RÉPONSE À FADELA / FATIHA AMARA[1]

par Youssef http://elkhadra.org/negredomestique.htm ——————————————————————————————————————

Charkia, gharbia, tounisia tounisia…

Par nour el hoda http://elkhadra.org/charkia.htm ——————————————————————————————————————

La reconversion des incendiaires en sapeurs-pompiers

Par houssine http://elkhadra.org/reconversiondes.htm —————————————————————————————————————— CHRONIQUES ORIENTALES http://elkhadra.org/chronikoriental.htm ——————————————————————————————————————

Energie nucléaire :L’enrichissement illicite Gestion du risque de prolifération

Par MOUWATEN http://elkhadra.org/enrichissement.htm ——————————————————————————————————————

شرق أوسط جديد… أم أمة عربية جديدة؟!! عبداللطيف مهنا هل وضعت الحرب العدوانية الأمريكية الإسرائيلية على لبنان أوزارها؟!

http://elkhadra.org/textarabik.htm —————————————————————————————————————–

RAPPORT AMNESTY SUR LES “DOMMAGES” AU SUD LIBAN

http://elkhadra.org/rapamnesty.htm ————————————————————————————-

Nos origines sont au Sahara

Par Malika http://elkhadra.org/nosorig.htm ————————————————————————————-

Blood borders: How a better Middle East would look

By Ralph Peters http://elkhadra.org/blooddorder.htm —————————————————————————————————————————————–

DOCUMENTS A CONSULTER / MAHMOUD DARWISH

http://elkhadra.org/darwesh.pdf

RÉFLEXION SUR LE DISCOURS D’EL ASSAD

http://elkhadra.org/read78.pdf

HAYKEL ET LE DISCOURS NATIONALISTE ARABE

http://elkhadra.org/read77.pdf  


FUGUE AU BOUT DE LA NUIT

Par Biju Layam idour qui rih fil barima , rien n’a changé au sud de nulle part , au pays des merveilles du « miracle tunisien » selon le mort vivant ben Ali , pendant mon séjour estival de ce mois d’août 2006 ,moi , que Dieu nous préserve de la prétention que sous –entend ce terrible mot de l’association, « MOI »,ceci est une précision nécessaire de ma part pour mes « amis » et autres très chers lecteurs qui auraient la tentation une fois encore de me prendre pour ce que je ne suis pas , un « bras cassé » fils de papa , oim je suis un SIEN comme des centaines d’autres, moins les crétins qui surfent sur la connerie ambiante qui tue à petit feu ma chère Tunisie ,à ce propos pour les aliénés de l’opposition potiche et les traîtres de la dictature , bravo , vous êtes arrivés au summum de la saloperie ; pendant que les palestiniens et les libanais , bande de vermines et de salauds , se font massacrer par les judéo-nazis de l’entité sioniste , vous accueillez les bras ouvert dans notre douce TABARKA , un des plus puissants VRP de cette entité de nazis, son représentant de commerce , l’ordure criminelle ENRICOS MACIAS que même sa terre de naissance l’Algérie refuse de recevoir , ce tocard hypocrite , pleurnichard , plus méprisable et plus bas que ça cela n’existe pas. Moi donc , j’ai ce E-MAG pour exprimer mes ras –le-bol , d’autres pas et cela ne tient qu’à eux , les feignasses , tant que j’espère que des millions de BLOGS et d’E-MAG fleuriront des tripes des tunisiens pour dérider ce désert des sentiments et déflorer à la hussarde les esprits bornés , pour foutre la rage et la folie , le désespoir à une dictature de mes deux qui se torche au cactus , essayez ! cela va vous faire tout drôle , mais cela aura l’avantage de réveiller les belles au bois dormant , une trompe de brume dans ce brouillard mortifère où même une mère chienne ne reconnaîtrait pas ses petits , demandez à ce con d’ANTI-VIRUS, un blaireau parmi d’autres , d’argumenter par exemple ,ce triple buse ne sait pas que depuis que le monde est monde tout est relatif et qu’on est toujours un virus pour quelqu’un , moi j’écris comme j’aime , comme je bande , comme j’exige de mes mouvements la parabole et le déséquilibre , je hais les manières et les non-dits , ils me foutent les foies ces compromissions , et mettent mes sens à rude épreuve ;car la pire des choses , c’est de vivre dans la méfiance ,chose malheureusement la mieux partagée entre les tunisiens ; moi ma solitude , rare et dépensière , est une mer d’huile de corails et de marées, demander donc à ce minable d’anti-virus et ses semblables les méduses de la mer morte d’aller à l’essentiel et toute la rigueur et le mesure de l’argumentaire, c’est comme demander à un abruti du RCD de faire la grève des applaudissements , du léchage de … et du cirage de pompes ,c’est contre nature , ce n’est pas humain , cela n’a aucun sens et c’est donner un sens à la vie aliénée de ce genre d’abrutis .Oui moi l’insolent syndiqué à la guilde des insolents professionnels , des bébés requins aux dents nacrés de rage et d’impuissance , j’ai quand même remarqué les bleus de l’âme d’une Tunisie vert-de-gris , de plus en plus , et c’est vérifiable pour les assoupis , les gisants et les inquisiteurs encartés aux petits cercles restreints de la vie politicarde tunisoise , un véritable poulailler dans des bunkers enterrés sous des tonnes de suspicions et de paranoïa , heureusement que le ridicule ne tue pas en TUNISIE , il ne sert que de révélateur à l’incompétence maladive de certains opposants .C’est cent fois plus facile d’avoir un entretien privé avec ben Ali , GANZAOUI , il suffit d’hurler « vive la liberté » dans n’importe quelle artère ou bourgade tunisienne et le toue est joué ,il est mille fois plus facile de prendre le thé avec Leila ou une de ses filles , que de s’entretenir avec certains opposants censés représenter une quelconque alternative à la dictature , ou même une aspiration ou une idée quelconque de ce que doit être une opposition démocratique à ben Ali , attention j’ai bien spécifié certains opposants des cafés branchés et des séminaires fashion , ces gladiateurs des alcôves qui méprisent la plèbe , pas tous , Dieu merci , autrement j’en connais des masses de tunisiens attentifs , amoureux et intelligents qui iraient se faire dorer la pilule au RCD si les dérapages de certains continuent à nous prendre en otages , et ce n’est que justice ,je vous le dis , tout petit et tout autant que je suis , l’homo sapiens sait depuis toujours que sa nature a horreur du vide , alors ? Alors c’est à vous de réfléchir j’ai horreur de la perte de temps et de la parade.Oui rien n’a changé à maffia land , Tunisie sur merditterannée , toujours la même permanence de la misère humaine et son lot de décombres et de douleurs. Tiens par exemple et ça ce n’est pas radio trottoir qui le murmure, ce que je vais vous raconter, c’est EGGY LES BONS TUYAUX, je l’ai vécu cet été et pratiqué. En Tunisie à certains , et maintenant plusieurs de plus en plus d’endroits , on peut faire le plein d’essence de très bonne qualité dans des garages de mécaniciens ,de lavage de voiture et même dans des dépôts de bonbonnes de gaz propane.De l’essence qui vient en contrebande de Libye de très bonne qualité et beaucoup moins chère que celle des kiosques genre TOTAL , SHELL ,BP , AGIP ect…Ces grandes compagnie en contrat avec « l’état tunisien »se font baiser par ce trafic et ceux qui le tiennent ce sont les TRABELSI , oui ce n’est pas une blague , à la sortie de NASSEN commune de MOUROUJ par exemple , en prenant la route pour BORG ESSEDRIA , moi j’avais fait le plein dans un garage de « lavage » avec des bidons et un morceau de tuyau , j’avais fait le plein d’un naphte excellent , 80 litres à 30 dinars , c’est pas une blague , chaque jour que je passe dans le coin le type me fait signe s’il dispose de carburant , des paysans honnêtes et sérieux du coin m’avaient raconté que ce type un jour , balancé par un jaloux , s’est fait ramasser par la garde nationale , il n’était pas resté une heure au poste des cognes et il avait repris aussi sec son juteux business(à partie d’occident une démarche de dénonciation pourrait être organisée auprés de ces compagnies , rien que foutre la merde dans les affaires des maffieux , rien que pour le fun) . Ce mec, le garagiste larbin m’avait conseillé aussi des copains à lui un peu partout sur la route du sud , sachant que mes potes et moi on allait au DJERID , on en rigolait , il n’y avait pour rendre à César ce qui appartient à César que Nasser et Maha qui étaient plus que révoltés de ces pratiques , et qui n’arrêtaient pas de pousser leur inutile scandale .Je me demande encore jusqu’à quand ces grandes compagnie pétrolières vont supporter de se faire entuber de la sorte , par les impôts qu’il paient « légalement »à ben Ali et sa maffia , et le racket qu’elles subissent au vu et au su de « l’autorité publique » par la famille TRABELSI ;enfin de compte et en vérité je suis bien content que ces compagnies se fassent ainsi arnaquer , peut-être finiront-elles par saisir et comprendre la vraie nature de la dictature tunisienne , et de ses charognards à la faim gargantuesque que nulle richesse ne peut assouvir. Tout dans notre chère TUNISIE, très chère même pour la plus part des bourses , nous interpelle avec insistance à aimer notre piteux régime de maffieux , Parce qu’il représente soi-disant et sans rien dire surtout , les vraies valeurs du progrès et du modernisme , c’est bien CHIRAC , BUSCH , A.SFEIR dans son dernier livre de thuriféraire qu’il ne faut absolument pas acheter et quelques autres abrutis qui nous le disent, nous l’affirment la main sur le cœur et le sourire en coin. Fraternité plus qu’abusive de hérauts de la démocratie à la pointe des baïonnettes qui ne peuvent nous imaginer qu’en Talibans hirsutes,qui nous dopent à la compétition le canon sur la tempe pour grandeur de la Tunisie faciès ben Ali ,leur hyène de garde ,cette magouille du légalisme RECEDISTE sans aucun état d’âme , subis ou crève pathétique tunisien !!! tout semble le dire et le hurler aux morts-vivants qui déambulent dans un pays –prison à ciel ouvert ,brisés dedans la virilité manichéenne de maquereaux en uniformes fils aussi d’un peuple déchu , ta propre femme n’est à toi que sur les papiers , pour le reste il faut survivre et laisser vivre sans aucune entrave pour les violeurs , les miliciens et les droits communs encartés , pour ce qui est de ta soeur ou ta mère la justice tunisienne est égale pour tous , un peu plus pour certains , toujours les mêmes , et veille au grain pour que de mauvais joueurs malgré eux , de mauvais tunisiens , des traîtres ne salissent pas l’image du “miracle tunisien” où tout est calme et volupté mal acquise.Elite en toc , cramée , camée dans sa bulle de lâcheté , survivre et laisser crever la plèbe et ses millions de vaincus , ces dos d’âne sur les chemins lumineux tracés par le guide suprême , le père de la nation à la prostate en plastique et aux cornes de zébu , jaune d’oeuf au propre et au figuré , ben Ali qui croit pouvoir faire la nique à la faucheuse , à la camarde , cette garce aux bottes de sept lieux ma frangine, normes corporelles empruntés des nouzouhs ces arrivistes comme dirait la lumiére de mes yeux , tous ces sicaires aux chemises à manches courtes et aux lunettes RAY-BAN en contrefaçon , ou chipée pendant les nombreuses descentes chez de pauvres hères qui ont eu le malheur d’oublier de verser dans les nombreux tonneaux de danaïdes du 26-26, prédominance du résultat par n’importe quel moyen pour refouler toujours et encore plus ces tonneaux sans fond, force reste à la loi des hors la loi , les juges ne sont que des pantins et la justice c’est un bain public sans urinoir , alors le pauvre pékin pisse dans son froc chaque fois qu’il est invité à une séance de maturation publique aux oubliettes du sinistére de l’intérieur, un ministére qui déborde largement sur l’extérieur , demandez à tous les exilés qui vomissent sur la dictature en marchant à l’ombre. Honneur dans ce camp de concentration à celui qui flagorne le plus ,il mérite l’absolution des maîtres du céans et de participer même de loin à la fiesta , à l’orgie collective des familles régnantes sur la Tunisie, performance incroyable dans les détournements et la spéculation, gigantisme tocard et tape à l’oeil à la façon nord-coréenne, apolitisme glorieux dans une société aseptisée par la peur , le violence et le mensonge, respect absolu des règles établies par la pègre de Carthage et gare aux poètes , au utopistes ,aux honnêtes et aux simples humains qui subliment la sagesse , la paix , la solidarité et tout simplement la propreté au propre comme au figuré. C’est cela, le sang bleu de la dictature de Zinétron le monstre. Dans la vie de tous les jours, ces « valeurs »qui répondent aux normes du néocolonialisme , sont défendues par nos chefs de guerres et autres chefs de gangs , des hommes de main sans foi ni loi .Nos prétendus hommes d’affaires qui ne connaissent rien à la gestion et à l’économie mais qui ont acquis des fortunes par la violence et la piraterie , la seule fonction , le seul domaine où ils démontré leur “intelligence”, c’est l’opportunisme et la bestialité sur toutes ses formes , étant des tueurs ou porte flingues vivants dans la peur de la foule , ils sont toujours à la recherche d’un maître , un jour ils vendront aux enchères la dépouille cancéreuse de ben Ali.Au fait cet été 2006 j’ai remarque que le portrait retouché de la coiffeuse est beaucoup plus présent dans la presse de caniveau et les torchons de la dictature tunisienne que celui de son paillasson, on nous prépare à quoi? Pas besoin de ces mises en scène, on sait depuis longtemps que nous subirons ben Ali jusqu’à la fin de sa mort, comme les palestiniens subissent SHARON, et que la suite de son règne sera aussi gratinée, une minable coiffeuse et sa famille de tordus, d’imbéciles et d’ignares à la tête de la Tunisie, vraiment la nation tunisienne mérite d’être de nouveau colonisée ou même de disparaître. , nos militaires n’ont pas d’honneur eux autant que les autres participent à la curée , et par tous les hommes qui se préoccupent d’en être de vrais il est plus que temps de réfléchir et de mettre fin à cette décadence par tous les moyens. Les technocrates performants et accomplis eux-mêmes sont de véritables machines à piller , à tondre et à épiller les moutons. Comme tous ces PDG pleins de hargne, de poigne et d’esprit soumis devant le pouvoir dictatorial, qui dans le plus pur respect des lois privées du régime tyrannique, enrichissent l’économie souterraine des gangs familiaux de la Tunisie sans s’amollir devant les plaintes du tunisien distancé ou de l’employé faiblard. Que le voleur gagne ! Pourtant le bonheur est là , sous nos soupirs , enfouis sous cette fausse torpeur qui annonce , du moins je l’espère de tout mon cœur , des colères qui feront de tous les arabes des vivants, je vous le dis MOI , il ne faut jamais désespérer d’un monde qui perd la boule , un monde fripé où il y’a des nègres évangélistes et néocons qui se masturbent le glossaire sur un piano désaccordé depuis la nuit des temps,un monde où il y’a des kabyles évangélistes et néocons , racistes qui croient que la KHAHINA avait inventé l’eau chaude et la chaude-pisse , des arabes évangélistes et néocons qui vivent dans la haine d’eux même et des autres par oisiveté , manque de courage et de dignité , manque d’envies et d’humanité, détrousseurs de tombes serviles à se dissoudre dans les salamalecs , des BOUJADI lâches , veules , éradicateurs par la délation , le prototype idéal de la diarrhée benalienne , courtisan dans le haras de SI HAMADI , un YARLING qui vaut deux pets de lapin domestique et même pas la corde pour se pendre , complètement con et néocon par la même occasion.Car dans un monde où les moutons , les limaces rampent à défigurer l’humanité , un monde où , faire , penser , , aimer , jouir sont devenus des codes barre lisibles aux seuls décodeurs de LANGLY et de la maison blanche , de ses soupirants , ses mercenaires et ses mères maquerelles , ces sales cons de sionistes nazifiant et à leur tête le plus con des néocons et des évangélistes bon pour un nouveau Nuremberg , BUSCH le docteur FOLAMOUR qui ne se résoudra pas à passer de vie à trépas sans emporter avec lui la planète , ce débile , maître à penser de toute cette plaie pourrie de la ligue arabe d’enturbannés et de galeux , des chefs de tribus africaines et des suffètes européennes , il faut absolument se bouger le derche , veiller au grain plus souvent à son tour et ne jamais rien laisser passer aux bêtes immondes , tout cela implique nécessairement de mettre sa peau au bout de ses idées. (Source : Elkhadra, N°61 – le 27 août 2006) Lien : http://elkhadra.org/fugueau.htm


 

Le Liban n’est pas un champ de bataille idéologique !!!

 

Par Me Kamel Chaabouni

 

Le leader de « Hizb Allah » vient de reconnaître courageusement qu’il ne s’attendait pas à une riposte aussi violente, meurtrière et destructrice de la part de l’Etat d’Israël suite à l’enlèvement par ses hommes de deux soldats israéliens. Hassan Nasrallah regrette ainsi implicitement l’ordre qu’il avait donné d’enlever les deux soldats de Tsahal après avoir repris conscience et mesuré l’ampleur des dégats causés par son aventurisme et les souffrances endurées par le peuple libanais. En effet  plus de 1200 victimes ont payé de leurs vies la témérité du chef du Hizb Allah, quelques 4000 blessés et des milliards de dollars de pertes matérielles subies par tout le Liban suite à l’anéantissement de son infrastructure,  à peine  reconstruite avec beaucoup de peine et de sacrifice suite à une guerre civile et une occupation syrienne de 15 ans.

 

Espérons que les propos du leader du H.A. soit sincères et qu’il soit de bonne foi, cela lui servira de leçon pour son avenir politique et celui du Liban qu’il ne doit plus mener dans de telles aventures hasardeuses avec un Etat doté d’une armée parmi les plus puissantes du monde bien qu’ayant eu des déboires face au H.A. et qui de surcroît ne craint pas la communauté internationale. Espérons aussi que Nasrallah ne prête plus attention aux démagogues arabes de tout acabits, qui chantent les faits d’armes du H.A. en se délectant de la souffrance et de la mort de milliers de victimes libanaises.

 

Afin de permettre au Liban de sortir définitivement de la crise, et d’échapper à son condition de souffre douleur des Arabes, j’aimerai proposer à ses dirigeants de réfléchir aux trois propositions suivantes :

 

1)      Il faudrait que le Liban entame des négociations directes avec l’Etat d’Israël en vue de sa reconnaissance en contre partie d’une libération de tous les prisonniers libanais gisant dans les prisons israéliennes, d’une restitution des fermes de Sheba et d’un tracé définitif des frontières entre les deux pays.

2)      Le Hizb Allah doit accepter de se transformer en parti exclusivement politique et accepter de dissoudre ses milices au sein de l’armée régulière libanaise, il ne s’agit pas  de les faire disparaître, en créant par exemple un corps appelé «  contingent du Hizb Allah » au sein de l’armée régulière du Liban, ou encore mieux choisir une autre dénomination. Le leader du HA Nasrallah, pourrait même exiger d’être le ministre de la défense !!!

3)      L’Etat libanais doit accorder la citoyenneté libanaise à tous les réfugiés palestiniens sur son sol et les considérer comme des libanais à part entière afin d’en finir avec leur statut d’éternels de réfugiés et mettre fin à leurs souffrances.

 

Le Liban ne doit plus constituer un champ de bataille idéologique pour les Arabes sur lequel ils mettent en oeuvre leur haine vis-à-vis des Juifs et d’Israël. Les Juifs ont depuis l’avènement de l’Islam fait partie de l’histoire des Arabes et des musulmans, leurs rapports ont été plus ou moins tendus au cours des siècles, il est plus judicieux de tirer profit de la force de l’Etat d’Israël et de la valeur scientifique de ses hommes que de se guerroyer par civils interposés. Il ne faut pas se faire d’illusions sur la disparition de l’Etat juif, il a l’appui des USA, de l’Europe et de l’Occident en général. Le génocide nazi contre les juifs ne leur permet pas de prendre leur liberté face à Israël, ils en sont responsables et doivent assumer les conséquences de la “shoha”, c’est leur complexe de culpabilité vis à vis du génocide juif  qui les y astreint !!!

                   

                                                                                                Paris le 29/08/1953

                                                                                        Me Kamel CHAABOUNI

                                                                                           kamelchaabouni@yahoo.fr


Crise de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme

L’appel des 108 marquera-t-il le pas ?

* Me Abderrahmane Kraïem, ex-président de la Ligue se retire du comité de suivi L’appel des 108 pour trouver une solution à la crise qui secoue la Ligue Tunisienne de la Défense des Droits de l’Homme (LTDH semble marquer le pas surtout après le retrait de Me Abderrahmane Kraïem du comité du suivi. Ce dernier composé de six membres : Meki Jaziri, Adel Bel Haj Salem, Naoufel Ziadi, Mourad Allal et Hédi Chmangui s’est chargé du suivi de l’appel lancé en juillet dernier, de l’expliquer et de le diffuser auprès des adhérents de la Ligue. 108 d’entre eux ont répondu à l’appel et l’ont soutenu. Divergences Pour essayer de concrétiser dans les faits et surtout pour dégager des propositions, le comité de suivi a tenu lundi dernier, à l’hôtel Ibn Khaldoun de Tunis, une réunion informelle à laquelle, ont assisté une vingtaine d’adhérents. Discutant des causes de la crise de la LTDH, les participants  à cette réunion ont soulevé la  question de la fusion des sections, décidée par le comité  directeur et qui est à l’origine des remous en justice qui a bloqué la tenu du 6ème congrès de la Ligue et son fonctionnement normal.  Ils ont estimé que la fusion est illégale et qu’elle est contraire au règlement interne de la Ligue. Ils ont aussi critiqué les pratiques non démocratiques du comité directeur. Mais certains des participants ont annoncé qu’ils considèrent le comité directeur, tout en le critiquant, légitime et le seul habilité à organiser le 6ème congrès de la Ligue.  A l’issue de cette réunion, une lettre a été adressée au comité directeur. Mais des divergences sur son contenu ont poussé Me Kraïem à se retirer du comité du suivi …  Néjib SASSI (Source : « Le Temps » (Tunisie) du 27 août 2006)  

Du nouveau dans l’affaire des ” accidents imaginaires de la route “

Tunis- Le Temps: Le tribunal de Grombalia a eu à juger l’affaire ” des accidents imaginaires de la route ” dans laquelle sont impliquées 31 personnes, parmi elles deux avocats, deux médecins et un professeur de l’enseignement secondaire. En effet, les coupables ont réussi à gruger les sociétés d’assurances en faisant croire qu’une seule voiture avait commis de nombreux accidents dont ils tirèrent d’énormes dédommagements évalués à… trois millions de dinars.
Nous avons appris, par ailleurs, que deux autres compagnies d’assurance ont déposé une plainte, d’autant qu’elle s’étaient aperçues que c’étaient les mêmes personnes qui profitaient des dédommagements et cela dans un laps de temps relativement court.
L’enquête menée par la brigade judiciaire du district de la garde nationale de Nabeul a permis l’arrestation de huit personnes impliquées dans cette affaire de ” gros sous “. Ces derniers avaient introduit en erreur la première compagnie d’assurance. Bientôt suivis par quatre autres prévenus qui s’en sont pris à la seconde compagnie d’assurance plaignante.
Du coup, 31 personnes au total ont été impliquées y compris celles que la troisième compagnie a dénoncées.
Les enquêteurs ont été perspicaces puisqu’ils sont parvenus très rapidement à démêler l’écheveau des ” accidents imaginaires ” survenus comme par hasard dans les régions de Kélibia et de Menzel Témime.
Trente procès-verbaux ont été rédigés et 32 personnes arrêtées dont deux avocats, deux médecins et un professeur de l’enseignement secondaire.
D’autres prévenus parmi lesquels six autres médecins ont été déférés devant la justice en état de liberté provisoire.
Quant aux pertes accumulées par les différentes compagnies d’assurance au titre de dédommagements effectués, elles s’élèvent à près de trois millions de dinars. Il est à noter que la plainte d’un assureur a été à l’origine du déclenchement de l’affaire.
En effet, ce dernier a été intrigué du fait qu’une seule voiture puisse être l’objet de quinze accidents de la route dans un laps de temps aussi court.          (Source : « Le Temps » (Tunisie) du 28 août 2006)


La Sfeïr tunisienne

par Léa Labaye Grand spécialiste devant l’éternel des pays arabes, politologue, journaliste et invité permanent des grands médias français tel Europe 1, Antoine Sfeïr a accouché de son dernier chier d’œuvre : Tunisie, terre de paradoxes (éditions Archipel). Un livre de propagande encensé -comme il se doit- par la « critique » tunisienne. Y’en a qui, pour financer leurs projets littéraires frappent à la porte de papa maman, d’autres à celle de leurs banquiers, y’a ceux qui par dépit décident de se mettre au pain à l’eau et pis y’a ceux qui vendent leur âme au diable. Antoine Sfeïr a franchi le pas et le bras chargé d’idées de livres et de revues s’en est allé trouvé l’ami Ben Ali, président tunisien. Pourtant personne ne se méfie de lui, il a la tête du gars sympathique qui se paye même le luxe d’être appelé à la rescousse par Yves Calvi quand C dans l’air traite des problématiques arabes. C’est pas rien. Et pour cause, Antoine Sfeïr, français d’origine libanaise dirige Les Cahiers de l’Orient, revue d’études et de réflexion sur le Proche-Orient. Tunisie, terre de paradoxes, ça fait rêver… on s’attend à un véritable décorticage de la société tunisienne et de son gouvernement. Au lieu de ça, notre auteur s’évertue à lécher les bottes du gouvernement de Ben Ali, alias bac moins trois : « L’enjeu, pour la Tunisie , écrit-il, est de taille, puisque l’homme qui préside aux destinées de ce pays, Zine El Abidine Ben Ali, venu au pouvoir à la veille d’un coup d’Etat islamiste planifié, prenait en main “ un régime à l’agonie ” comme l’écrit un analyste tunisien, pour tenter d’en faire un pays moderne où tous les citoyens, hommes et femmes, jouissent des mêmes droits et ont les mêmes droits ». Ben voyons, le nombre de femmes voilées qui ne cesse de croître, faut juste y voir un effet de mode ? Et notre Montesquieu de rajouter : « À la place de la société obscurantiste que les islamistes voulaient établir, Ben Ali a fait émerger un pays nouveau, bâti sur cette vieille tradition d’ouverture et de progrès (…). Peu dotée par la nature de ressources minières ( la Tunisie ) avance quand même, parce que son Président a parié sur les capacités et la volonté des Tunisiens, et non sur une hausse des cours du pétrole ». Faut-il rappeler à Antoine Sfeïr que l’économie tunisienne est au ras des pâquerettes, sans parler de la bourse de Tunis, classée parmi les dernières des pays arabes… Mais le meilleur dans tout ça, c’est que les extraits cités ci-dessus sont directement tirés du site tunisien d’information pro-gouvernemental, www.infotunisie.com  Pour faire simple : Monsieur Sfeïr rédige un éloge du gouvernement tunisien qui en échange encense son livre sur son site d’information. En attendant, si les diagnostics sur les attentats sont aussi précis que ceux d’Antoine Sfeïr concernant le devenir de la Tunisie y’a plus qu’à se planquer à la cave ! (Source : « Bakchich », le 23 août 2006) Lien : http://www.bakchich.info/article161.html  


Rencontre avec Antoine SFEIR :

“ Les Arabes, tous les Arabes ont droit à la démocratie” !

A l’occasion de la publication de son ouvrage, “ Tunisie, terre de paradoxes ”, Réalités a rencontré à Paris l’écrivain Antoine Sfeir. De nombreux défis taraudent la Tunisie dans son désir de conserver le cap de la modernité. C’est à ce titre qu’Antoine Sfeir la qualifie du “ Terre de paradoxes ”. La Tunisie a dû jongler entre ses quatre dimensions : pays arabe et musulman, africain et méditerranéen, ayant choisi la voie de la démocratie. Une démocratie avec toutes les difficultés que cela implique. Selon lui, l’intégrisme religieux et le népotisme politique seraient les plaies endémiques qui gangrènent toute avancée ou perspective démocratique au Proche et Moyen-Orient. Une vision incisive qui rencontre beaucoup de contestations. Quant au Liban, le pays est victime et otage de “ règlements de compte ” par gouvernements interposés, alimentés par certains mouvements radicaux qui entretiennent ces conflits endémiques. Interview. La Tunisie, pour vous, est terre de paradoxes ? La Tunisie, avec son peuple et son gouvernement, a réussi à se hisser au plus haut niveau tant sur le plan économique que social. Le peuple tunisien n’a jamais baissé les bras et c’était justice qu’il récolte ce qu’il a lui-même semé. Grâce à l’accès à l’enseignement de plus en plus généralisé, la démocratie ne manquera pas d’y faire de grands pas et surtout d’y être ancrée durablement .Cela est d’autant plus admirable pour un peuple qui, ne disposant d’aucune ressource minière, est en tête des pays du Maghreb. Ce qui n’est pas là le moindre des paradoxes. S’agissant du Monde arabe, vous parlez de régression. L’absence de démocratie légitime-t-elle le projet de George W. Bush du Grand Moyen Orient ? Hélas, quand on compare les sociétés arabes des années 60, où un véritable bouillon intellectuel alimentait les débats d’idées et d’opinions, on ne peut que déplorer la pensée unique qui règne aujourd’hui dans la plupart de ces sociétés. Mais en aucun cas cela ne justifie les projets américains dans la région: si M. Bush voulait se placer dans la lignée des principes du Président Wilson, il devrait se souvenir du sacro-saint principe de l’autodétermination des peuples. Or aujourd’hui, forts de leur hyperpuissance, les Etats-Unis cherchent à modifier les frontières à l’intérieur du Proche et du Moyen-Orient sans consulter les peuples et en ignorant volontairement les dimensions culturelles, sociologiques et religieuses de la région. Expliquez-nous les enjeux du Hezbollah et du Hamas dans la région ? Vous êtes contre le dialogue avec eux, pourtant ils ont été élus démocratiquement et le Hamas était sur le point de reconnaître Israël ? Les enjeux du Hezbollah sont différents de ceux du Hamas. Elu démocratiquement, le Hamas a en charge la conduite des affaires palestiniennes. Il représente l’Exécutif, même si les Etats -Unis l’ont placé sur la liste des mouvements terroristes. Dans une situation figée, les deux parties devraient faire un bout de chemin pour se rencontrer. Le Hamas était sur le point de reconnaître l’Etat d’Israël lorsque les Israéliens ont jugé bon de choisir l’option militaire. Le Hezbollah, quant à lui, est chiite libanais. Il représente un gros tiers de la communauté. Il participe au gouvernement dans une tentative d’union nationale. Lui aussi dispose de 21 députés sur 128 et représente une partie de la population libanaise. Dans le cadre du dialogue national libanais, on s’acheminait vers un désarmement du Hezbollah stipulé par la Résolution 1559 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Je ne suis pas contre le Hamas, mais en revanche je ne peux pas accepter qu’un gouvernement palestinien issu d’élections libres n’entérine pas les décisions de ses prédécesseurs en matière de politique étrangère. Ceci constitue une des bases des relations internationales. Car dans le cas contraire on ne pourrait plus faire confiance à tel ou tel gouvernement. C’est également dans la forme qu’on peut reprocher au Hezbollah d’avoir mené l’opération sans en avertir ses partenaires du gouvernement. “ Certains courants ” vous perçoivent comme étant trop politiquement marqué, on vous qualifie volontiers d’anti -arabe, d’islamophobe et de pro -sioniste, que répondez vous ? J’espère être politiquement marqué, je me considère citoyen laïc, mais qu’on me qualifie “d’anti- arabe, d’islamophobe et de pro-sioniste” montre à quel point on ne lit pas mes écrits et l’on n’écoute pas ce que je dis. Je suis arabe jusqu’au bout des ongles ; depuis la fin du 13ème siècle ma famille habite l’espace arabe, parle et écrit l’arabe et est pétrie de culture arabe. Je suis moi-même né dans une génération imprégnée de nationalisme arabe, portée par le concept nassérien d’unité arabe. Je considère aujourd’hui que la solution de tous nos problèmes, du Maghreb au Mashrek, au Golfe et à Damas, ne peut se trouver en dehors d’une mise en commun volontariste de notre devenir, bâtie au jour le jour. Quant à me traiter d’islamophobe, c’est jeter aux orties trente ans de ma vie professionnelle durant lesquelles j’ai écrit et enseigné l’Islam, et surtout lutté pour que l’Islam soit reconnu par les institutions européennes et notamment françaises, comme une communauté citoyenne et républicaine. En diabolisant le Hamas et le Hezbollah, ne craignez-vous pas de tout ramener à la religion et ainsi de stigmatiser irrémédiablement religion musulmane et Monde arabe ? Je suis contre tous ceux qui s’emparent de Dieu et qui s’en proclament les porte-parole, qu’ils soient Juifs, Chrétiens ou Musulmans. Oui, je suis contre les islamistes, ceux qui veulent islamiser ou ré-islamiser le champ social, politique et économique ,dans lequel nous vivons, comme j’ai été contre ceux qui voulaient christianiser notre vie quotidienne. Je considère la religion comme faisant partie de la sphère privée, et sans doute encore plus l’Islam que les autres religions révélées, puisque c’est la seule où il n’existe pas d’intermédiaire et d’intercesseurs entre le croyant et son Créateur. Alors, au nom de mon identité arabe, on veut m’interdire de critiquer le Hezbollah, le Hamas ou toute autre organisation ou gouvernement ? Bien au contraire, je revendique ce droit par honnêteté intellectuelle et par devoir d’amitié. C’est sans doute parce que nous avons ignoré notre apport critique pendant des années que nos gouvernants se sont cru tout permis dans tous les domaines et qu’on est arrivé à ce processus de régression que nous connaissons. Non seulement je ne ramène pas tout à la religion, mais je voudrais tout au plus éloigner la religion des affaires publiques. Enfin, si l’on me qualifie de pro-sioniste, c’est oublier que j’ai depuis fort longtemps écrit et déclaré que le sionisme porte en lui le germe de l’échec. Non seulement parce qu’en proclamant le concept du «peuple élu » il a il a obligatoirement des attitudes coloniales raciales et parfois racistes, mais également parce qu’en prêchant le retour à Sion suite à la Shoah—qui, doit-on le rappeler, est une oeuvre occidentale— il a “retiré” les Juifs du Monde arabe, et enfin parce qu’il a réussi à faire d’Israël un ghetto. Dans cette guerre contre le Liban, condamner l’Iran et la Syrie, n’est-ce pas donner raison à Israël et aux Etats-Unis? L’offensive israélienne n’est pas seulement la résultante de la non- application de la résolution 1559. Ce n’en est qu’une des multiples raisons: le Liban une fois de plus subit la guerre des autres. Il ne s’agit pas de condamner l’Iran ou la Syrie, mais de reconnaître leur rôle central. La Syrie, isolée, cherche à sauvegarder à la fois son indépendance, sa souveraineté et si possible son influence. Il est normal qu’après près de trente ans de tutelle et d’occupation syrienne au Liban, se développe un sentiment de rejet du régime de Damas. L’Iran en revanche construit une géopolitique perse et chiite dans le Proche-Orient. C’est la première fois depuis le califat des Fatimides. Ce n’est pas un jugement, c’est un constat et une analyse. S’il est de bonne guerre que l’Iran bâtisse des liens privilégiés avec le Hezbollah, il est de mon droit de critiquer le Hezbollah de privilégier ce lien parfois au détriment de l’intérêt national du Liban. Il faut souligner les deux poids-deux mesures au Liban. Israël a rarement appliqué les résolutions des Nations Unies et quand elle l’a fait, comme cela a été le cas pour le retrait des forces israéliennes du Sud Liban en mai 2000, cela a été fait vingt-deux ans après la résolution demandant ce retrait en 1978. Reconnaître cela ne doit pas nous empêcher de balayer devant notre porte et de critiquer les actions de nos gouvernements avant que les autres ne le fassent. Ce n’est en aucun cas donner raison à Israël et encore moins aux Etats-Unis. Comment expliquer ou justifier que toutes les infrastructures vitales du Liban aient été la cible de l’armée israélienne ? Quel était à votre avis le but recherché ? Je n’explique pas et justifie encore moins qu’Israël ait pu s’en prendre à toutes les infrastructures du Liban. Si c’est vrai qu’Israël voulait attaquer le Hezbollah, je ne vois pas comment le Hezbollah pouvait se cacher sous les ponts et dans les centrales électriques ! En revanche, je crois qu’Israël n’a pas envie de voir le Liban renouer avec la prospérité. Philosophiquement, le Liban multi-confessionnel est la négation même de l’Etat israélien, c’est pour cela qu’Israël cherche régulièrement à provoquer des tentions intercommunautaires afin de replonger le pays dans une guerre fratricide; Israël pousse la population du Liban sud à un exode forcé vers le Nord du pays pour agir sur la démographie et créer des tensions intercommunautaires; Israël cherche à mettre la main sur les sources d’eau du Sud Liban; dois-je rappeler que les fermes de Cheb’aa surplombent un important réservoir estimé à 1,5 milliards de mètres cubes ? Israël cherche par toutes ses actions à obliger le Liban à implanter les 400.000 palestiniens des camps de réfugiés; Israël a porté un coup dur à l’économie libanaise et à son tourisme, qui cette année devait rapporter aux caisses de l’Etat près de 4 milliards de dollars. Dans votre vision, le conflit israélo-palestinien serait un prétexte pour tous les fanatiques de la région? Non, le conflit israélo-palestinien n’est pas un prétexte pour tous les fanatiques de la région, il en est le vivier. Depuis les années 60, les dictatures s’installant dans le Monde arabe ont verrouillé les libertés publiques et individuelles. Le seul lieu où la liberté d’expression était obligatoirement respectée était la mosquée. Ce lieu de culte est devenu lui aussi naturellement le vivier de ceux qui estimaient que la religion apportait toutes les solutions à leurs problèmes quotidiens. Qu’une brèche soit ouverte par les régimes autoritaires et ces fanatiques connaissent automatiquement un succès normal; en revanche que la démocratie se mette en marche, que la redistribution des richesses soit au rendez-vous, que l’accès à la santé et au savoir soit généralisé, et vous verrez que leur succès sera très vite relativisé. Les Arabes, tous les Arabes ont droit à la démocratie ! Quelles sont les perspectives d’avenir pour la région ? On peut difficilement jouer au prophète dans la région. Aujourd’hui l’hyper-puissance américaine empêche toute résistance stratégique. Il est toutefois une certitude : l’approche exclusivement sécuritaire et militaire ne peut en aucun cas être la solution; régler le problème libanais sans aborder tout au moins un début de résolution du problème palestinien; ne pas aborder les dimensions sociologiques, culturelles, religieuses et aussi économiques et politiques, laisserait les portes ouvertes à d’autres conflits; mettre tout sur la table est indispensable à un règlement global et surtout durable de ces conflits. Mais pour cela il faut se parler et apprendre à le faire. C’est sans doute cela le plus difficile. fériel Berraies Guigny (Source: « Réalités » N° 1078 du 24 août 2006)  


Tunis naguère et aujourd’hui de Zoubeir Turki :

Des traditions face aux mutations inévitables de la modernisation…

Tunis fait partie de ces villes qui, au-delà d’être un point géographique, ont une âme. Elle a la particularité de garder son charme d’autrefois, malgré une modernisation qui la transforme. L’album de Zoubeir Turki, intitulé “ Tunis, naguère et aujourd’hui ”, réédité aux Sud Editions, illustre merveilleusement la ville et les coutumes qui la caractérisent. A partager. Pour certains livres, on ne peut parler de lecture mais de rencontre. “ Tunis, naguère et aujourd’hui ” en fait partie. Précieusement articulés autour de textes explicatifs, les dessins de Zoubeir Turki mettent en image des moments propres aux Tunisiens. Pour les amateurs comme pour les néophytes, cet album est un voyage à la découverte de paysages pleins de charme tels que les ruelles tortueuses et bruyantes de la Capitale, tels que ces scènes de la vie quotidienne au café, au hammam ou dans le souk. D’un trait fin et délicat, le barbier, le conteur public, le marchand de pain ou de beignets, apparaissent. Notre œil suit les contours pour son plus grand plaisir. Tel un voyage au cœur d’un monde, au cœur des traditions que ces hommes et ces femmes chérissent et tentent de conserver, nous regardons la scène de la hannana ou celle de la fabrication de la baklawa. La mariée est parée de tous ses bijoux et de sa robe, le joueur de luth a cet air imaginatif que la musique lui procure ou lui impose. Aucun détail n’est omis, des expressions très réalistes aux scènes les plus intimes de la vie tunisienne et tunisoise, nous contemplons tantôt un vendeur de jasmin ou le travail d’un fabricant de chéchias. Si votre curiosité vous y invite, venez voir dans les ruelles actuelles du grand Tunis, vous y verrez encore ces hommes attablés au café ou ces joueurs d’échecs, vous pourrez sentir l’odeur de friture de ces marchands de beignets. Plus rarement, au hasard d’une fenêtre ouverte, vous surprendrez peut-être cet homme qui met son turban, et cette femme qui le regarde dans l’embrasure d’une porte. Vie intime et vie publique sont minutieusement dessinées, chaque trait est précieusement étudié, ce qui rend la beauté de ce livre à la fois particulière et rare. Voici un livre à partager en famille, entre un grand-parent et ses petits enfants, dont le témoignage ajouterait au charme, où s’inviteraient alors quelques gouttes d’émotion et de sagesse, où serait vécu un grand moment d’affection entre deux générations que le poids de la modernité n’épargne pas et tend à séparer. Zoubeir Turki voulait laisser une trace d’un passé trop souvent qualifié de périmé, d’obsolète, il désirait une certaine respectabilité pour ces us et coutumes consciemment oubliés car trop contraignants ou jugés trop ennuyeux pour ces nouvelles générations dont le dilettantisme se tourne vers des jeux plus individuels, plus informatisés… Nous pourrions conclure par le constat que Paul Sebag a fait dans la préface: “ Que restera t-il dans quelques années, de cette manière de vivre à laquelle les Tunisois étaient restés jusqu’ici fidèles ? Comment le dire ? On sait seulement qu’une accumulation de mutations inévitables finira par donner à la vie quotidienne un autre visage. Et l’on comprend qu’un artiste ait voulu, avant qu’il ne disparaisse, fixer l’image de ce petit monde menacé. Les révolutions sont nécessaires, mais il ne leur est pas défendu d’avoir de l’esprit ”. M.A.G (Source: « Réalités » N° 1078 du 24 août 2006)

 


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